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20.octobre.201720.10.2017 // Les Crises

Le pipeline d’armement d’origine soviétique de 2,2 milliards de dollars du Pentagone inondant la Syrie

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Un intéressant reportage du Balkan Investigative Reporting Network (voir ici ou ) qui a enquêté sur les armes arrivées en Syrie (sujet central, qui a peu intéressé les médias occidentaux)

Source : Balkan Insight, Ivan Angelovski & Lawrence Marzouk, 12-09-2017

Le Pentagone est en pleine frénésie de dépenses alors qu’il se démène pour amasser de grandes quantités d’armes et de munitions de type soviétique. Mais il éprouve des difficultés à s’en procurer et utilise des documents juridiques trompeurs pour camoufler leur destination finale : la Syrie

Ivan Angelovski, Lawrence Marzouk – BIRN – Washington, Belgrade

La défaite de l’État islamique en Syrie repose sur une ligne d’approvisionnement douteuse, acheminant des quantités sans précédent d’armes et de munitions d’Europe de l’Est vers quelque 30 000 combattants rebelles anti-EI.

Armés d’AK-47 et de grenades propulsées par fusée provenant des chaînes de production et des stocks gouvernementaux des Balkans, d’Europe centrale et, de plus en plus, de l’ex-Union soviétique, ces troupes soutenues par les États-Unis mènent la bataille pour reconquérir Raqqa, la capitale du soi-disant califat, et libérer d’autres régions syriennes détenues par l’EI.

Un stagiaire des Forces Démocratiques Syriennes soutenues par le Pentagone apprend à utiliser son fusil de style AK-47 dans un camp d’entraînement secret. Photo : Sergent Mitchell Ryan, de l’armée américaine

Mais l’afflux d’armes à ces milices appuyées par le Pentagone dépend de documents officiels trompeurs, une enquête menée par le Balkan Investigative Reporting Network, BIRN, et par le Projet de Signalement de la Criminalité Organisée et de la Corruption, OCCRP, a permis de révéler le problème.

L’opération a été critiquée par des experts en matière de transferts d’armes et a même inquiété des fonctionnaires à Berlin, qui ont vu de grandes quantités d’armes traverser des bases militaires américaines en Allemagne pour se rendre en Syrie.

Les journalistes ont recensé plus de 700 millions de dollars de dépenses en armes et munitions destinées aux rebelles syriens depuis septembre 2015, date à laquelle le programme de formation et d’équipement anti-EI du Pentagone a modifié sa stratégie.

Le Département de la défense a prévu un budget de 584 millions de dollars spécifiquement pour cette opération syrienne pour les exercices 2017 et 2018, et a affecté 900 millions de dollars supplémentaires aux munitions de type soviétique d’ici 2022.

Le total, soit 2,2 milliards de dollars, sous-estime probablement l’afflux d’armes aux rebelles syriens au cours des prochaines années.

Les armes et les munitions que le Pentagone fournit à la Syrie sont acheminées par un vaste réseau logistique, qui comprend une armée de marchands d’armes, de compagnies maritimes, de compagnies aériennes de fret, de bases militaires allemandes et d’aéroports et de ports des Balkans.

Les achats sont acheminés par deux canaux. L’un est dirigé par le Commandement des opérations spéciales de l’armée américaine, SOCOM, et l’autre par Picatinny Arsenal, un dépôt d’armes peu connu situé au New Jersey

Le programme anti-EI du Pentagone est devenu la seule campagne militaire de Washington en Syrie en juillet 2017 après que le président Trump ait mis fin à l’opération Syacamore financée par la CIA, qui visait à armer les rebelles syriens qui combattaient le président Assad.

Trump s’est engagé à « éliminer » l’EI et a alloué des fonds accrus à la campagne du Pentagone, qui compte maintenant de nombreux anciens groupes anti-régime sur ses fiches de paie.

Alors que de vastes quantités d’armes continuent à affluer en Syrie, les inquiétudes abondent au sujet d’un conflit plus vaste qui émergera une fois que l’ennemi commun EI sera vaincu.

Interrogé sur l’achat sans précédent d’armes de type soviétique pour les rebelles syriens, le Pentagone a répondu qu’il avait soigneusement sélectionné les destinataires et qu’il lâchait du matériel progressivement.

Former et équiper : un virage stratégique majeur

Alors que l’EI balayait la Syrie en 2014, le Pentagone lançait à la hâte, en décembre dernier, un programme de 500 millions de dollars pour équiper et former une nouvelle force de rebelles syriens, armés d’armes américaines modernes, afin de contrer la menace.

Mais neuf mois plus tard, le programme s’était effondré, avec seulement une poignée de recrues arrivées sur le champ de bataille.

Au milieu d’une avalanche de gros titres négatifs, le Pentagone avait besoin d’un nouveau plan: à partir de septembre 2015, et largement méconnu des médias, le Pentagone a discrètement changé de direction pour armer des rebelles syriens déjà présents sur le terrain avec les armes et munitions du bloc de l’Est qu’ils utilisaient déjà, selon un document du Pentagone datant de février 2016, qui n’avait pas été publié auparavant.

Ces matériels de type soviétique, à la fois nouvellement produits et provenant de stocks, sont disponibles en Europe centrale et orientale et dans les anciens pays soviétiques, ainsi qu’en Chine et en Russie. Les deux derniers gros fournisseurs sont hors-limites, leurs équipements militaires étant soumis aux sanctions américaines.

La première livraison du Pentagone, qui comprenait 50 tonnes de munitions, est arrivée en octobre 2015, un mois seulement après le changement de politique. Les munitions ont été larguées par avion à des unités arabes au sein des Forces démocratiques syriennes, SDF, une coalition dirigée par les Kurdes qui menait alors la lutte pour récupérer Raqqa, et le principal allié du Pentagone en Syrie.

La cargaison était loin d’être un événement ponctuel et les SDF n’étaient pas le seul groupe à recevoir un soutien – une coalition changeante de combattants rebelles dans le sud-est de la Syrie est également armée par le Pentagone.

La chaîne de fourniture SOCOM

Le Commandement des opérations spéciales, SOCOM, n’ a pas encore reconnu son rôle dans le programme syrien de formation et d’équipement, mais dans une déclaration écrite au BIRN et à l’OCCRP, le Pentagone a confirmé qu’il avait été accusé d’avoir acheté des armes et des munitions pour les rebelles syriens.

Depuis le changement de stratégie jusqu’en mai 2017, il a acheté des armes et des munitions d’une valeur de 240 millions de dollars à la Bulgarie, à la Bosnie-Herzégovine (B-H), à la République tchèque, au Kazakhstan, à la Serbie, à la Pologne et à la Roumanie, selon une analyse de milliers de dossiers d’achats effectuée par le BIRN et l’OCCRP. Avant le début du programme, les dépenses consacrées aux armements du bloc de l’Est étaient négligeables.

Alors que SOCOM est connu pour fournir secrètement des partenaires américains dans d’autres conflits, les preuves documentaires, les analyses d’experts et le témoignage d’un entrepreneur impliqué dans la chaîne d’approvisionnement ont confirmé que la Syrie est la principale destination de ces achats.

Entre décembre 2015 et septembre 2016, le SOCOM a également affrété quatre navires cargos en provenance des ports roumains et bulgares de la mer Noire, chargés de 6 300 tonnes de munitions achetées qui devaient être livrées aux bases militaires de Turquie et de Jordanie, les principales bases logistiques d’approvisionnement des rebelles syriens, selon les documents d’achat, les listes de colisage et les données de suivi des navires.

Des conteneurs métalliques contenant des munitions ont été chargés sur le MV Norfolk commandé par le SOCOM au port de Burgas, Buglaria, le 22 septembre 2016, avant de partir pour la Jordanie et la Syrie. Photo: Ivan Kolev, BIRN

Il a également commandé des vols commerciaux de fret avec la compagnie aérienne azerbaïdjanaise Silk Way pour des bases aériennes en Turquie et au Koweït, d’autres centres clés de la mission anti-EI.

Le Pentagone a demandé un montant supplémentaire de 322,5 millions de dollars pour l’exercice se terminant en octobre 2017, ainsi que 261,9 millions de dollars pour les 12 mois suivants [voir le graphique], afin d’acheter des munitions pour le programme syrien de formation et d’équipement.

Cela comprendra des dizaines de milliers de AK-47 et de roquettes à propulsion par fusée, des RPG, et des centaines de millions de pièces de munitions, selon les demandes de financement faites par le Pentagone et l’administration Trump.

En février, le SOCOM avait déjà fait une bosse dans le budget après avoir publié une liste d’achats de 90 millions de dollars pour la Syrie, constatée par les journalistes, qui comprend 10 000 AK-47, 6 000 lance-roquettes, 6 000 mitrailleuses lourdes et légères et 36 millions de munitions.

Picatinny : Une nouvelle ligne d’approvisionnement dévoilée

SOCOM n’est cependant pas la seule unité du Pentagone à acheter des munitions pour le programme syrien de train et d’équipement.

L’arsenal de Picatinny, une base militaire du New Jersey, avec l’aide de sa base sœur à Rock Island, dans le New Jersey, est également un élément essentiel de la chaîne d’approvisionnement.

Il a acheté jusqu’ à 480 millions de dollars d’armes et de munitions de type soviétique pour les rebelles syriens depuis le changement de stratégie, à partir de l’Afghanistan, de la Bulgarie, de la BIH, de la Croatie, de la Roumanie, de la République tchèque, de l’Ukraine, de la Géorgie, de la Pologne et de la Serbie selon ce que l’enquête peut révéler.

Picatinny se vante d’avoir fourni de grandes quantités d’équipements du bloc de l’Est à l’Irak et à l’Afghanistan, mais elle a fait preuve de beaucoup plus de circonspection quant à son rôle dans le conflit syrien, qui divise politiquement la communauté internationale et qui consiste à équiper des milices plutôt que des armées d’État.

Cela signifie que les achats de munitions non standard – l’euphémisme utilisé par les États-Unis pour désigner les équipements de type soviétique – étant clairement marqués pour l’Irak ou l’Afghanistan, il semble que le Pentagone ait pour politique de ne pas étiqueter les biens d’approvisionnement destinés à la Syrie.

Le BIRN et l’OCCRP ont découvert sept contrats d’une valeur de 71 millions de dollars qui ont été signés en septembre 2016 et ont mentionné la Syrie soit par leur nom, soit le code interne du ministère de la Défense – V7 – pour le programme syrien de train et d’équipement. Mais ces références ont été rapidement effacées du dossier public après que le BIRN et l’OCCRP aient demandé au Département de la défense et aux pays fournisseurs des informations quant à ces livraisons en mars de cette année.

Les journalistes ont fait des copies de tous les documents avant leur suppression. Le Pentagone a refusé d’expliquer les modifications.

En plus des 71 millions de dollars prévus pour la Syrie, un autre 408 millions de dollars d’équipement du bloc de l’Est a été fait depuis le changement de stratégie sans qu’aucune destination ne soit mentionnée.

Sept documents d’achat américains ont été blanchis à la chaux pour supprimer la référence à la « Syrie » après que les journalistes eurent contacté le Pentagone pour savoir si les pays exportateurs – Bulgarie, Roumanie, Serbie, Ukraine et Géorgie – avaient été informés de la destination.

Les livraisons aux rebelles syriens devraient augmenter dans les années à venir, car Picatinny a déjà affecté jusqu’ à 950 millions de dollars aux munitions de type soviétique d’ici 2022 – il a dépensé 1,3 milliard de dollars au cours de la décennie précédente – ce qui met davantage de pression sur la chaîne d’approvisionnement.

Le pipeline de la CIA de Picatinny

La CIA a utilisé un arsenal peu connu du Pentagone pour acheter des armes aux rebelles anti-Assad, affirme un entrepreneur.

L’entrepreneur du SOCOM, qui a demandé à ne pas être nommé, a identifié l’arsenal Picatinny du Pentagone comme étant une source d’approvisionnement pour le programme de la CIA visant à armer les rebelles syriens qui combattent le président Assad, ainsi que pour la campagne anti-EI du Pentagone.

L’opération secrète de la CIA intitulée Bois de Sycomore, qui a été lancée en 2013 sous le président Obama, a été stoppée en juillet 2017 par le président Trump.

Les dossiers d’acquisition montrent que Picatinny Arsenal a déjà acheté des munitions de type soviétique pour le camp Stanley au Texas, qui, selon un rapport de 2015 d’un ancien analyste de la CIA, est probablement le siège d’un dépôt secret de la CIA qui a armé les groupes rebelles du Nicaragua à l’Afghanistan.

Un contrat Picatinny de juin 2016 pour des « armes non conventionnelles » indique également l’implication de la CIA. Il dit que des quantités indéterminées d’armes comme des AK-47 et les RPG seront achetées pour le compte « d’Autres Organismes Gouvernementaux » (OGA), un euphémisme pour la CIA.

Décapage du fond du baril

Le gazoduc de 2,2 milliards de dollars financé par les États-Unis et un gazoduc de 1,2 milliard d’euros financé par l’Arabie saoudite, la Jordanie, la Turquie et les Émirats arabes unis, qui avaient été précédemment révélés par le BIRN, ont marqué une période de prospérité pour les producteurs d’armes en Europe centrale et orientale

Des usines telles que le fabricant de missiles Krusik en Serbie et l’usine militaire de VMZ en Bulgarie ont vu leur production augmenter considérablement. Le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic a promis, le 1er juillet, de transformer « les prairies et les forêts » en usines d’armement et de presque doubler les exportations d’armes de la Serbie pour les porter à 750 millions de dollars d’ici 2020, en visitant Belom, une usine de munitions récemment ouverte.

Alors que le gazoduc n’ait pas encore séché, les entrepreneurs du Pentagone ont été contraints de parcourir le monde à la recherche de nouvelles sources et ont demandé l’autorisation de fournir du matériel vieillissant stocké plutôt que du matériel nouvellement produit, selon les documents obtenus par les journalistes.

Traditionnellement, les États-Unis s’étaient tournés vers la Roumanie et la Bulgarie pour obtenir des armements non standard, mais l’explosion de la demande a forcé les entrepreneurs à se tourner vers la République tchèque, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie et maintenant vers les pays voisins de la Russie, l’Ukraine, la Géorgie et le Kazakhstan, et même l’Afghanistan, selon les registres d’achats des États-Unis.

Le certificat irakien d’utilisateur final à gauche indique clairement la destination finale des munitions. Le document SOCOM à droite laisse l’utilisateur final en blanc et a été décrit comme « trompeur » par Amnesty International.

Au fur et à mesure que la demande continue de croître, la concurrence entre les entrepreneurs pour obtenir des armes devient de plus en plus féroce, ce qui les oblige à chercher encore plus loin, notamment au Pakistan et au Vietnam, selon une source.

L’entrepreneur du Pentagone, qui a demandé à garder l’anonymat, a déclaré que cela avait créé un « environnement où l’avidité est le facteur de motivation chez la plupart des… entrepreneurs impliqués ».

La rareté des approvisionnements a poussé le Pentagone à abaisser ses normes en matière d’armes et de munitions. Auparavant, elle exigeait des fournisseurs qu’ils fournissent du matériel de moins de cinq ans, mais en février, elle a abandonné cette exigence pour certains équipements, selon les documents officiels obtenus par le BIRN et l’OCCRP.

Les munitions entreposées dans de mauvaises conditions se dégradent, devenant parfois inutilisables ou même dangereuses. Un sous-traitant du Pentagone chargé d’entraîner les rebelles syriens est mort en juin 2015 lorsque le RPG de 30 ans qu’il manipulait a explosé dans un champ de tir en Bulgarie.

La destruction du système de contrôle des armements

Le bon fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement en armes de la Syrie dépend non seulement du maintien du secret de la destination finale des armes, mais aussi – selon les experts qui ont examiné les preuves obtenues par le BIRN et l’OCCRP – du fait que les pays fournisseurs d’Europe de l’Est ne posent pas trop de questions sur les raisons pour lesquelles les États-Unis recherchent autant d’armes du bloc de l’Est.

Ces experts estiment qu’en conséquence, les deux parties sont susceptibles de violer leurs obligations internationales.

Un certificat d’utilisateur final valide garantissant la destination finale des armes et des munitions est une condition légale internationale standard pour obtenir une licence d’exportation d’armes, mais un certificat d’utilisateur final délivré par le SOCOM dans le cadre du programme Syrie et vu par le BIRN et l’OCCRP ne mentionne pas le pays du Moyen-Orient.

Au lieu de cela, il cite le SOCOM comme l’utilisateur final, en dépit du fait que l’armée américaine n’utilise pas elle-même les armes du bloc de l’Est. Le document stipule que « le matériel sera utilisé à des fins de défense en usage direct par le gouvernement américain, transféré au moyen de subventions sous forme d’éducation militaire ou de programme de formation ou d’aide à la sécurité ».

Le texte du document est similaire à celui de quatre certificats d’utilisateur final SOCOM qui ont été divulgués en ligne plus tôt ce mois-ci, et qui décrivent en détail comment les armes ou les munitions seront destinées « à l’usage exclusif du Commandement des opérations spéciales des États-Unis, de ses alliés et partenaires de l’OTAN à l’appui de la formation, de l’aide à la sécurité et des opérations de stabilité ».

Dans une réponse écrite détaillée, le Pentagone n’ a pas contesté la désignation de l’armée américaine comme utilisateur final, ajoutant qu’il considérait le transfert d’armes aux rebelles syriens comme faisant partie de son programme « d’assistance à la sécurité », terme qu’il utilise dans le document juridique.

Mais Patrick Wilcken, chercheur en armement à Amnesty International, a qualifié ces certificats d’utilisateur final de « très trompeurs » et a ajouté : « Un certificat d’utilisateur final qui ne contiendrait pas cette information [destination finale] serait se tirer une balle dans le pied et extrêmement inhabituel ».

Washington n’a pas encore ratifié le Traité sur le commerce des armes de l’ONU, un accord international visant à réglementer le transfert d’armes en empêchant le détournement d’armes vers des zones de guerre et en améliorant la transparence, et n’est donc pas juridiquement lié par celui-ci. Mais en tant que signataire, on s’attend à ce que les États-Unis ne sapent pas l’accord, ce dont Wilcken accuse Washington de faire.

En tant que membre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l’OSCE, Washington a toutefois signé une série de mesures pour prévenir le trafic d’armes – y compris une décision contraignante selon laquelle les certificats d’utilisateur final incluent le pays de destination finale.

Les pays exportateurs européens ont ratifié le traité sur le commerce des armes et sont également liés par les décisions de l’OSCE et par les règles encore plus strictes de l’UE, connues sous le nom de politique commune sur les exportations d’armements. Les règles de l’UE s’appliquent à la plupart des membres potentiels.

En vertu du traité sur le commerce des armes et de la politique commune de l’UE, les exportateurs doivent évaluer les risques que des armes et des munitions soient détournées et utilisées pour commettre des crimes de guerre ou « porter atteinte à la paix et à la sécurité » avant de délivrer une licence.

Sans connaître la destination finale, une telle évaluation est impossible, ce qui signifie que les pays exportateurs agissent « par négligence », a dit M. Wilcken.

Roy Isbister de Saferworld, une organisation non gouvernementale qui œuvre pour renforcer les contrôles sur le commerce international des armes, a déclaré : « Si les États-Unis manipulent le processus et fournissent une couverture pour que d’autres prétendent ignorer les utilisateurs finaux des armes en question, c’est l’ensemble du système de contrôle qui est en danger ».

Les autorités roumaines, bulgares, tchèques, serbes, ukrainiennes et géorgiennes se sont vu remettre des documents d’achat américains indiquant que les armes qu’elles avaient exportées étaient destinées à la Syrie. La Roumanie, la République tchèque et la Serbie ont déclaré à BIRN et à l’OCCRP qu’elles avaient accordé des licences d’exportation aux États-Unis, et non à la Syrie, qui étaient considérées comme la destination finale. Le ministère des Affaires étrangères de Prague a ajouté qu’il soutenait la lutte des États-Unis contre l’EI, mais a refusé de confirmer qu’il était au courant de la destination finale des armes.

Le ministère géorgien de la défense a indiqué qu’un accord d’exportation était en cours de négociation mais qu’il n’avait pas reçu de certificat d’utilisateur final du Pentagone et qu’aucun contrat n’avait été signé. L’Ukraine et la Bulgarie n’ont pas répondu aux demandes d’éclaircissements.

La Bosnie-Herzégovine, la Croatie, la Pologne, le Kazakhstan et l’Afghanistan, qui ont tous accepté d’exporter vers le SOCOM ou Picatinny pour une destination indéterminée depuis septembre 2015, ont également été invités à indiquer s’ils savaient si ces armes avaient échoué en Syrie.

La Bosnie-Herzégovine a confirmé qu’elle avait délivré des licences d’exportation au SOCOM mais pas à la Syrie, tandis que la Pologne et la Croatie ont déclaré qu’elles respectaient toutes les règles internationales. Le Kazakhstan et l’Afghanistan n’ont pas répondu.

Les autorités allemandes semblent avoir été moins à l’aise avec le fonctionnement du pipeline d’armes. Une fuite de courrier électronique du Pentagone obtenue par le BIRN et l’OCCRP révèle comment Berlin est devenue « très sensible » aux énormes quantités d’armes du bloc de l’Est qui traversaient son territoire pour se rendre dans des bases américaines, fo.

Les armes continuent à affluer en Syrie pour combattre l’EI, et des craintes grandissent quant à ce qui arrivera aux armes et aux combattants lorsque les djihadistes seront vaincus.

Wilcken a dit qu’il craignait pour l’avenir du Moyen-Orient.

« Compte tenu de la situation très complexe et délétère en Syrie… et de l’existence de nombreux groupes armés accusés d’abus graves », a-t-il déclaré. « Il est difficile de voir comment les États-Unis pourraient s’assurer que les armes envoyées dans la région ne seront pas utilisées à mauvais escient. »

Autres rapports de Pavla Holcova, Maria Cheresheva, Roxana Jipa, David Bloss, Roberto Capocelli, Ana Babinets, Atanas Tchobanov, Aubrey Belford et Frederik Obermaier.

Cette enquête est produite par BIRN dans le cadre du projet Paper Trail to Better Governance.

Source : Balkan Insight, Ivan Angelovski & Lawrence Marzouk, 12-09-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Fritz // 20.10.2017 à 07h05

Comme disait Napoléon III : « L’empire, c’est la paix ». Jusqu’en 2014, le but des Occidentaux en Syrie était clair : abattre Bachar al-Assad en aidant ses opposants, tous démocrates, les héros du Printemps arabe.

Depuis que Daech a étendu son emprise sur les confins syro-irakiens, le discours occidental s’est infléchi : « nous aidons les rebelles qui se battent sur deux fronts : contre la barbarie de Daech et contre la barbarie d’Assad, contre la collusion des deux ».

Et ces branquignols se donnent le nom flatteur de « coalition internationale »… Réduits à du trafic d’armes pour aider des rebelles à combattre d’autres rebelles. Mais la coalition, ce sont les pays qui aident le gouvernement syrien à reconquérir sa souveraineté contre TOUS les rebelles, contre TOUS les djihadistes.

27 réactions et commentaires

  • Fritz // 20.10.2017 à 07h05

    Comme disait Napoléon III : « L’empire, c’est la paix ». Jusqu’en 2014, le but des Occidentaux en Syrie était clair : abattre Bachar al-Assad en aidant ses opposants, tous démocrates, les héros du Printemps arabe.

    Depuis que Daech a étendu son emprise sur les confins syro-irakiens, le discours occidental s’est infléchi : « nous aidons les rebelles qui se battent sur deux fronts : contre la barbarie de Daech et contre la barbarie d’Assad, contre la collusion des deux ».

    Et ces branquignols se donnent le nom flatteur de « coalition internationale »… Réduits à du trafic d’armes pour aider des rebelles à combattre d’autres rebelles. Mais la coalition, ce sont les pays qui aident le gouvernement syrien à reconquérir sa souveraineté contre TOUS les rebelles, contre TOUS les djihadistes.

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    • Gordion // 21.10.2017 à 05h04

      Il ne vous a pas non plus échappé que le Pentagone, le Département d’état et la CIA ont chacun leur stratégie syrienne, et leur proxies respectifs.

      Et que ces groupes se sont retrouvés face à face dans cette partie d’échecs.

      On n’insistera jamais assez sur l’instrumentalisation des groupes sunnites et chiites locaux pat les grandes puissances et leurs alliés régionaux respectifs

      La réduction de ce conflit à une lutte religieuse entre sunnites et chiites est erronée. C’est le Grand Jeu actualisé qui est de retour.

        +5

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  • pantocrator // 20.10.2017 à 07h57

    belle affaire ! les Usa ( et d’autres ) épuisent les stocks d’armes ex-pacte de Varsovie , quitte à proposer ensuite de l’armement standard Otan . C’est beau le commerce mondial !

      +18

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    • Alfred // 20.10.2017 à 10h34

      Si je peux me permettre vous devriez lire avant de commenter. Il est clairement spécifié dans le texte que des ouvriers ont été recrutés et des lignes de production relancées voire ouverte en Serbie et en Bulgarie entre autres pour répondre à la demande.
      Rassurez vous les vilaines compagnies américaines bénéficie effectivement de cette guerre (on peut le voir à leur résultat) mais c’est.grace à d’autres « produits ». Missiles anti char pour tout le monde et blindés pour les FDS notamment.

        +12

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      • Pierre Bacara // 22.10.2017 à 03h16

        « blindés pour les FDS  » ?

        Il me semblait au contraire que les Kurdes en manquaient, ce qui expliquerait leurs pertes excessivement élevées dans les combats urbains… Peut-être suis-je mal informé. Avez-vous des informations concrètes ?

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      • Pierre Bacara // 22.10.2017 à 04h01

        « BLINDES » AMERICAINS POUR LES FDS ?

         » […] les […] compagnies américaines bénéficient […] de cette guerre […] grâce à d’autres produits […] blindés pour les FDS notamment ».

        Des blindés américains fabriqués récemment fournis aux Kurdes ? Je suppose que vous voulez parler de véhicules d’infanterie ?

          +0

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    • Pierre Bacara // 22.10.2017 à 03h52

      EPUISEMENT ?

      « Les Usa (et d’autres ) épuisent les stocks d’armes ex-pacte de Varsovie […] ».

      Le document ne mentionne que des armes légères (AK, Dochkas, RPG), soit une petite partie seulement des équipements des pays d’ex-URSS/Pacte de Varsovie.

      Par ailleurs, ces pays n’ont pas cessé définitivement de produire de l’armement en 1991. Exemple : l’Ukraine. Après la chute de l’Union Soviétique, le pays a partiellement otanisé des chars T-72 et T-80 et les a exportés (j’ignore l’identité des clients) ; puis Kiev a redémarré la production de T-72 après avoir lancé la guerre du Donbass.

        +0

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  • Homère d’Allore // 20.10.2017 à 09h16

    Ces documents sont à faire circuler largement, surtout à destination de ceux qui gobent encore la théorie du « choc des civilisations » chère aux néo-conservateurs.

      +17

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  • Trésor // 20.10.2017 à 09h34

    L’homme est l’animal le plus bête que Dieu a créé, il est le seul qui a développé des moyens et techniques pour éliminer son semblable

      +5

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  • Christian Gedeon // 20.10.2017 à 09h36

    Bof…business as usual. Et puis ces mêmes armes serviront à d autres conflits régionaux…sinon à quoi ça sert que Kalacnikov il se décarcasse !

      +5

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    • Gegesse // 20.10.2017 à 12h43

      Peut être qu’à titre personnel ce genre de nouvelles ne vous étonne plus… Mais diffuser ces informations au plus grand nombre reste important.

        +11

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    • Fritz // 20.10.2017 à 14h36

      Ajoutons que la vente des Kalachnikov n’a guère enrichi Mikhaïl Timofeïevitch.

        +7

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  • Alfred // 20.10.2017 à 10h47

    Merci pour ce beau travail de traduction. Quelques remarques liées à son origine « anglophone saxone » sans doute.
    Premièrement : cet article est complémentaire d’articles antérieurs qui ont parfois coûté cher à leurs auteurs (qui ne sont pas mentionnés). Je pense à une journaliste bulgare récemment ou plus anciennement à ceux qui ont perdu la vie en Turquie en mettant lumière l’implication des services Turcs dans l’armement de l’état islamique. Tous les journalistes ne sont pas des vendus. Il y a même des héros.
    Deuxièmement les cartes présentées sont trompeuses. Non pas parce qu’elles sont déjà dépassées (de plusieurs mois), mais parcequ’elles omettent des faits importants. Ainsi les parties vertes « opposition » contiennent quasi exclusivement des djihadistes dont la filiale locale d’Al quaida (très puissante). Par ailleurs une enclave de l’état islamique à la frontière avec Israël à été oubliée (avec soin?). Sa présence est pourtant incontestable. Elle se renforce même du fait des défaites à l’est. (Par quelles routes secrètes c’est la grande question). De nouveaux camps d’entrainement sont même apparu récemment.

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  • libvert.fr // 20.10.2017 à 11h35

    De quel côté y a t il plus de promesses de liberté et de Justice, du côté du gouvernement Syrien, ou des rebelles ?
    Quelle frontière pourrait être acceptée par les deux parties ?
    Ps : Les investissements dans la prévention des conflits sont toujours insuffisants.

      +2

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    • Alfred // 20.10.2017 à 12h00

      Les réfugiés et déplacés ont répondu pour vous à cette question. Plus d’un million de syriens on retrouvé leur maison depuis le début de l’intervention russe. La charia s’applique en zone rebelle où les tribunaux sont aux mains d’hommes forts locaux. Il n’y a aucun état de droit en zone rebelle et c’est là leur plus grand échec. Cela ne fait pas du régime syrien un régime angélique et démocratique. Mais on ne peut pas honnêtement regarder la situation et prétendre qu’il y ait une alternative.
      La journaliste libanaise Jenan Moussa a été une des rares à produire de l’information concrète et autonome sur la région « rebelle » d’Ildib. Allez voir c’est très intéressant.
      (Elle a aussi fait depuis un travail très intéressant au sujet des femmes de l’état islamique depuis sa défaite de raqqa. Ça déniaise pas mal).
      À terme la Syrie retrouvera probablement son intégrité territoriale. La Turquie et la Russie se chargeront de réduire ildib et les kurdes n’auront pas d’état mais une autonomie. C’est ce qui ce dessine quoi qu’en pensent les occidentaux. Donc les frontières vous les connaissez déjà. Nous risquons par contre de nous retrouver avec les perdants « non pardonnés » par le régime sur les bras. Ce ne seront pas tous des anges.

        +14

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    • Catalina // 20.10.2017 à 14h07

      ET pourquoi donc la Syrie devrait-elle accepter de remodeler ses frontières ? Apparemment, vous n’avez pas suivi le dossier. Il y a évidemment plus de liberté pour les Syriens qui ont RE choisit Assad en 2014 qu’avec un califat wahhabite barbare que les Syriens haïssent.
      Et pour finir, ce sont justement les investissements très important pour une soi-disant « révolution du peuple » qui ont semé le chaos dans ce pays qui certes avait des problèmes comme tous les autres pays du monde mais où les gens vivaient bien plus heureux que lorsque leurs « sauveurs » prémédités sont venus. (CF Roland Dumas, Brezinsky)

        +10

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    • Subotai // 21.10.2017 à 04h05

      Il n’y a aucun investissement dans la PREVENTION des conflits. Faut pas rêver.
      Il y a excitation et/ou au moins soutien, dès qu’il y a le moindre bénéfice à en tirer.

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    • christian gedeon // 21.10.2017 à 11h34

      le « régime  » comme vous dites(jusqu’à nouvel ordre,légal et représentatif de la Syrie) n’est pas connu pour son prix d’excellence en « démocratie appliquée ». Mais où voyez vous une once de liberté ou de justice du côté « rebelle « ? les rebelles comme vous dites,sont pour l’essentiel une bande d’islamistes fous aujourd’hui…la zone d’idleb qu’ils tiennent est soumise à la terreur au quotidien. Se poser la question que vous posez,c’est déjà mettre ces fous furieux dans le jeu.ET çà ne doit pas arriver.

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  • karl_vincent // 20.10.2017 à 11h47

    Dans ce monde totalement hypocrite et ironique, il ne serait pas étonnant de voir un jour SOCOM comme proposition au PRIX NOBEL DE LA PAIX….

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  • Pegaz // 20.10.2017 à 16h34

    Pas que le Pentagone et pas seulement depuis 2015
     » Et ces charters d’un nouveau genre ne semblent pas nouveaux. Depuis 2012, nos confrères des Balkans estiment que ce trafic, très organisé, atteint une valeur d’au moins 1,2 milliard d’euros.  »
     » Ces armes, achetées par les Saoudiens, les Turcs, les Jordaniens et les Émirats Arabes unis sont ensuite acheminés à travers deux installations secrètes de commande – appelée opération militaire Centres (MOC ) – en Jordanie et en Turquie.  »
    https://www.bruxelles2.eu/2016/08/05/balkans-arms-airline-un-trafic-bien-organise-entre-balkans-et-moyen-orient/

      +1

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  • Pegaz // 20.10.2017 à 17h09

    En relation avec cette investigation, mais datant de décembre 2015
    http://www.balkaninsight.com/en/article/war-gains-bulgarian-arms-add-fuel-to-middle-east-conflicts-12-16-2015

    La note de bas de page est surprenante !

     » Mariya Petkova is a Bulgarian journalist who covers stories in eastern Europe, the Balkans and the Middle East. This article was produced as part of the Balkan Fellowship for Journalistic Excellence, supported by the ERSTE Foundation and Open Society Foundations, in cooperation with the Balkan Investigative Reporting Network. »

      +4

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    • Pegaz // 20.10.2017 à 17h36

      Dans l’article:

      Unlike Saudi Arabia, the United Arab Emirates already had a recent history of buying arms from Bulgaria. A diplomatic cable from the US embassy in Sofia, published by WikiLeaks, reported that the UAE funded a 2010 deal to buy tens of thousands of assault rifles, 100,000 high-explosive charges, rocket-propelled grenades and ammunition for Yemen’s then-government.

      The cable also said that Bulgaria consults with the US embassy on potentially controversial arms deals. Contacted by BIRN, the embassy declined to say whether it was aware of other countries buying Bulgarian weapons for use in Syria.

      https://wikileaks.org/plusd/cables/10SOFIA31_a.html

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  • bluerider // 20.10.2017 à 19h22

    merci M. Berruyer. Là nous sommes en effet au coeur du sujet. Il manque à présent un article sur les réseaux d’espionnage et de logistique « made in OTAN » qui ont injectés AVANT le début des hostilités en Syrie (comme en Libye et comme tous les coups fourrés des USA en Amérique Latine depuis Allende), ces milliers d’égorgeurs mercenaires d’origine étrangère (comme en Afghanistan, comme en Libye etc…) qui se sont fondus dans la société syrienne, ont accumulé des armes dans des madrasas et des mosquées sunnites acquises aux intérêts saoudiens ou qataris, puis se sont mués en snipers isolés ou déguisés en soldats de l’armée syrienne pour orchestrer les premiers bains de sang « révolutionnaires » afin de faire porter le chapeau à l’armée syrienne, qui en retour, dépassée par l’ampleur du complot, a réagit par la violence avec les débordements que l’on sait, et dont nos médias absurdes se sont emparés avec la sagesse d’un bulldozer et l’impartialité de la propagande, oubliant d’enquêter sur les attentats en ville puis dans les villages qui avaient précédé ce pseudo soulèvement armé fabriqué, greffé sur des manifestations pacifiques de citoyens qui ne voulaient surtout pas d’armes ni de révolution armée.

      +7

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  • citoyen du monde // 21.10.2017 à 15h53

    L’objectif des puissances occidentales, USA en tete est la domination pour toujours acceder aux richesses gratuitement si possible, ensuite embolier tout developpement. En Syrie , vue l’echec qui se profile, ils n’ont plus le choix que d’instaurer le chaos et la fragmentation du pays. les USA et ISRAEL sont deux puissances en perdition, sur le plan economiques et sur le plan de l’image. Ils ne leur reste que la brutalité.
    Les Kurdes font le mauvais choix de rechercher l’independance actuellement. Ils seront detruits s’ils poursuivent se chemin avec comme alliés les USa et ISRAEL; Un kurdistan libre equivaut pour les peuples autour un deuxieme ISRAEL, et c’est pour eux intolerable. Les armes sont bien evidement destinés aux kurdes..
    L’objectif donc des USA et ISRAEL est de surarmer des opposants eventuels pour maitenir ce chaos et l’aggraver d’ou ses equipements qui finironts de tomber entre les mains de l’etat syrien quelqu’il soit. Une fois le conflit liquidé.
    La famille Assad etait impopulaire dans tout le monde arabe. Cette brutalité qui a été et est encore produite par les americains finira par faire de Bachar El Assad un resistant et un hero.
    Bref les amerloques sont de vrais malades et sont entrain de contaminer la planette.

      +3

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    • Alfred // 21.10.2017 à 16h13

      Les kurdes ne sont pas les seuls destinataires de ces armes.

        +1

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  • TuYolPol // 21.10.2017 à 18h31

    Faire du business, semer la guerre, tuer les gens, saboter le climat, rester les plus forts.
    C’est le nouveau siècle américain.
    On n’y croit pas ? On ne comprend pas la folie, par définition.

      +1

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