Les Crises Les Crises
20.octobre.201720.10.2017 // Les Crises

Après Raqqa, par François-Bernard Huyghe

Merci 18
J'envoie

Source : François-Bernard Huyghe, 18-10-2017

Q : On annonce que Raqqa, capitale de l’État Islamique est quasiment achevée ; la défaite de Daech est-elle proche ?

FBH : En effet, même si la « prise des derniers mètres de Raqqa» est annoncée depuis plusieurs semaines, cela finit par être vrai : il semble bien que cette fois, les Forces démocratiques syriennes, composées de Kurdes et d’Arabes, soient en train de conquérir les derniers bastions et d’évacuer les dji derniers djhadistes – syriens et étrangers-, sans doute vers deir Ezzor qu’ils tiennent encore ; là-bas ils sont confrontés à l’armée syrienne et à ses alliés russes. Aujourd’hui le califat contrôlerait moins de 8% du pays, ce qui commence à ressembler à une déroute pour une organisation territorialisée.
Sur le plan militaire, que ce soit en Irak et en Syrie où il avait dessiné ses frontières et prétendait exercer sa souveraineté, le califat est condamné par la disproportion des forces. Au mieux il aura un sursis. Son slogan des débuts « le califat durera et s’étendra », les mots qui avaient incité des milliers d’étrangers à aller faire la hijra et le djihad au pays de Cham (traduisez : aller vivre religieusement et combattre sur les territoires tenus par le califat), sont ceux d’une utopie qui a échoué. Pourtant..

Perdre des batailles n’est pas perdre une guerre, tant que le vaincu n’a pas reconnu sa défaite. Cela peut se faire soit formellement (par un traité ou une reddition) soit de fait, lorsqu’il n’y a plus de combattants refusant de déposer les armes et continuant à se penser en guerre. Et pour les derniers fanatiques, le choix sera ouvert :
– Continuer la lutte ailleurs en Syrie ou Irak, comme des groupes de guérilla.
– Rejoindre d’autres groupes armés djihadistes, comme Hayat Tahrir al-Cham, rattaché au « courant historique » al Qaïda / al Nosra (quitte à admettre que la fondation prématurée d’un califat par al Baghdadi était une erreur stratégique)
– Aller essaimer et renforcer des groupe affiliés à Daech, mais plus loin, au Pakistan, en Afghanistan, en Égypte, en Libye, etc.
– Pour les « foreign fighters », européens, par exemple, revenir dans leur pays d’origine, échapper, s’ils peuvent, à la prison et relancer une action terroriste.
– Dernière hypothèse : prendre leur « retraite » en redevenant salafistes « quiétistes » (qui ne font pas le djiahd) ou en se convaincant de l’excellence des valeurs démocratiques qu’ils ont combattues. Nous aimerions que cette option soit la plus vraisemblable.

Q : Ils pourraient continuer le combat ?

FBH : On le voit, la vraie défaite de Daech ne peut être que psychologique – renoncer à une lutte sans issue aux objectifs impossibles (conquérir le monde) et renoncer à traitet comme ennemis tous ceux qui ne partagent pas cette utopie-. Mais psychologique, pour eux, cela veut dire spirituel : il faut qu’ils se persuadent que Dieu ne leur fait plus obligation de poursuivre le djihad universel. Or, justement, la propagande du califat les prépare à l’hypothèse d’un défaite « apparente » sur le terrain, une défaite qui ne serait en fait qu’une épreuve, avant une victoire finale plus éclatante encore. Après la période utopique (rejoindre le califat où règne la loi divine et qui « durera et s’étendra »), voici une sorte de prophétisme millénariste : la victoire est d’autant plus proche que nos ennemis croient l’avoir emporté. Autrement dit, il n’est pas garanti que la leçon du réel (la perte du territoire) décourage ceux étaient attirés par le projet de conquérir et convertir le monde. La rage pourrait gagner chez ceux qui verront dans les événements la confirmation que les mécréants et les hypocrites persécutent les musulmans depuis des siècles.

Q : Le terrorisme risque-t-il de se développer en compensation ?

FBH : Quand on perd la guerre classique, il est tentant de mener la « guerre du pauvre » qu’est le terrorisme. La multiplication des attentats en Occident pour « compenser » la chute du califat ? Ces derniers mois les attaques avec une voiture, un couteau, des bonbonnes de gaz qui n’explosent pas toujours, éventuellement avec des armes à feu se sont multipliés. Dans certains cas, la piste djihadiste ne peut être prouvée, dans d’autres on incrimine un mécanisme psychologique d’imitation ou on cherche des causes psychiatriques… Il n’empêche que la tendance lourde semble être à des attaques menées sans grands moyens ou grande organisation, donc d’autant plus difficiles à déceler. La possibilité d’une « routine » terroriste, c’est-à-dire d’attentats relativement fréquents pas forcément très efficaces du fait de l’inexpérience de leurs auteurs, mais motivés par le désir de venger le califat et de punir les pays de la coalition est tout sauf absurde. Et la propagande djihadiste basée sur le ressentiment peut encore nourrir longtemps ce désir de violence compensatrice.

Source : François-Bernard Huyghe, 18-10-2017

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Marco // 20.10.2017 à 12h05

Désolé, je ne trouve aucun intérêt dans ce que dit ce monsieur.
J’ai l’impression qu;il enfonce des portes ouvertes.
Pour faire court, je pense que la vraie défaite des EI, Daech ou autres, ce sera quand les pays dit démocratiques, allies des régimes salafistes, cesseront de financer, organiser, armer, renseigner, appuyer militairement quand nécessaire, ces soit-disant « rebelles », pour les interet de certains (Etats ou lobbies).
D’ici la les vendeurs d’armes ont de beaux jours devant eux et les sans-dent de la planète des jours de malheurs et de peur.

20 réactions et commentaires

  • Daniel MENUET // 20.10.2017 à 09h01

    Quand on fait la guerre, il est bon de penser à ce qui arrive après.
    Ici, on a l’impression que la guerre est éternelle !!!
    De la même manière qu’après la pluie, il y a le beau temps; en Syrie comme ailleurs, il faut absolument penser à la reconstruction et à la Paix (dans le pays et avec les pays aux alentours).
    Des idées pour reconstruire, il y en a, mais cela ne vient pas forcément des occidentaux 🙁
    le Plan phénix détaillé dans le lien ci dessous propose une vision d’ensemble dans le cadre de la dynamique des nouvelles routes de la soie.
    http://www.institutschiller.org/L-Institut-Schiller-a-Damas-le.html
    .
    Bonne découverte

      +8

    Alerter
  • DUGUESCLIN // 20.10.2017 à 09h16

    D’accord sur le fait que le recrutement de djihadistes venus de tous les coins du monde continuera.
    Mais les moyens ponctuels d’action, non coordonnés, ne permettront pas de constituer, à nouveau, un « état islamique ». Au moins, pas dans l’immédiat.
    Ce qui peut, aussi, être décourageant pour un certain nombre de volontaires-mercenaire-payés qui n’auront plus le soutien financier d’un état islamique démantelé.
    Il restera toujours quelques « jusque-au-boutistes fanatiques » mais sans espoir pour les « maîtres d’oeuvre » de réaliser leur plan.
    L’espoir d’un islam libéré du fanatisme aura aussi ses adeptes qui lutteront contre le terrorisme. Seul le respect des nations, de leur intégrité et le retour à leur souveraineté peut calmer la haine et tarir le recrutement. La fin de l’agression atlantiste peut, aussi, mettre fin à la violence compensatrice.
    Cette politique est soutenue par la Russie.

      +16

    Alerter
  • LS // 20.10.2017 à 09h25

    Une question à ceux qui ont intégré la source dans le site :
    La carte dans le fil des posts, ne semble pas se trouver dans le développement du post ni dans le lien pointant vers la source.
    D’où vient-elle ?

      +2

    Alerter
  • Chris // 20.10.2017 à 10h11

    Le djihadisme a ses financiers, fournisseurs de matériels/armement et instructeurs. Ne jamais l’oublier.
    Tant que certains pays serviront leurs intérêts en les utilisant comme chair à canon en lieu et place de leurs propres troupes, cette mouvance islamique a un bel avenir.

      +8

    Alerter
  • Babar // 20.10.2017 à 11h02

    Ceci n’est pas un commentaire mais est destiné à ce que le modérateur transfère ce message à un responsable.
    Depuis 15 jours j’essaye en vain de faire un don à Diacrisis. Il y a un bug au moins avec mon ordi (Mac mini). Quand je vais dans la rubrique faire un don, je remplis le formulaire complet y compris le champ combien? soit par ex 30€. Je valide et suis dirigé sur une page proposant soit CB soit Paypal mais le « combien » apparait en 0,00€ et il est impossible de remettre les 30€ à ce niveau. donc la suite ne se produit pas…
    Je précise que chaque année je fais un petit don avec ce même ordi et n’ai jamais rencontré ce problême.

      +1

    Alerter
  • Marco // 20.10.2017 à 12h05

    Désolé, je ne trouve aucun intérêt dans ce que dit ce monsieur.
    J’ai l’impression qu;il enfonce des portes ouvertes.
    Pour faire court, je pense que la vraie défaite des EI, Daech ou autres, ce sera quand les pays dit démocratiques, allies des régimes salafistes, cesseront de financer, organiser, armer, renseigner, appuyer militairement quand nécessaire, ces soit-disant « rebelles », pour les interet de certains (Etats ou lobbies).
    D’ici la les vendeurs d’armes ont de beaux jours devant eux et les sans-dent de la planète des jours de malheurs et de peur.

      +31

    Alerter
    • libor // 21.10.2017 à 13h53

      Le profil wikipedia de ce monsieur n’est par contre pas sans intéret

      « D’après Renaud Lecadre et Ghislaine Ottenheimer, il a appartenu à Ordre nouveau, puis au Groupe union défense (GUD). Il a collaboré à Défense de l’Occident dans les années 1970et est devenu en 1977 directeur de Jeune nation solidariste ».

        +2

      Alerter
  • Michel // 20.10.2017 à 12h47

    Une chose est sure. La Russie, l’Iran et surtout la Syrie (puisque le théâtre des opérations est sur son sol) vont gagner cette guerre. Et la Syrie se débarrassera des terroristes et relèvera. Sa population a pendant ces 6 années fait preuve d’une incroyable résilience.

    Quand à « nous » grâce à la clairvoyance de nos dirigeants nous hériterons des terroristes qu’ils ont soutenus et encouragés.

    J’approuve le commentaire de Marco: ce que raconte ce monsieur est sans aucun intérêt.

      +12

    Alerter
    • bluerider // 20.10.2017 à 19h11

      je dirais même mieux cher Dupont : Sans intérêt aucun. Car à part en rire, je ne vois pas quoi faire de ces élucubrations déconnectées du terrain et de la nature humaine. Le pognon. Voilà le fil d’Ariane pour enquêter sur la Syrie. Le reste on s’en cague.

        +3

      Alerter
  • Gordion // 20.10.2017 à 12h49

    J’aime bien FB-H, qui a d’excellentes analyses.

    Après Raqqa, la question clef est: que veulent les grandes puissances (E-U, Russie) et les nouveaux entrants sur la scène régionale (Turquie, le Qatar, et l’Arabie Séoudite, Israël ont déjà perdu??).

    Une partition de facto de la Syrie, comme en Irak? Peut-on un instant croire que la Russie – grand vainqueur local – n’imagine pas « gagner la paix »?

    A mon avis, les Russes utiliseront l’Iran jusqu’au bout pour contrôler les zones vitales du territoire syrien, mais jusqu’à un certain point. L’Iran joue sa propre partition, via l’Irak et ses milices chiites et le Hezbollah. Les Kurdes? Plutôt instrumentalisés par les Américains, et Israël. Mais les Russes vont-ils soutenir les revendications kurdes d’un « Rojava »? Non, car l’Iran et l’Irak s’y opposent, sans parler de la Turquie.

    Les Russes ont supplanté les Américains dans la région, mais ont besoin de Téhéran, Bagdad, Ankara pour consolider leurs accords énergétiques régionaux. Y compris au Kurdistan irakien, où ils ont signé un accord avec Barzani…dans le dos des Occidentaux.

    Sans parler des accords capitalistiques entre la Russie et le Qatar dans le domaine de l’énergie.

    Après Raqqa? Une partition de facto de la Syrie, les Etats-Unis continueront leur occupation illégale du territoire syrien (contrôle de l’axe stratégique Bagdad-Amman, et soutien à Israël). La Turquie devrait rester dans la région d’Idlib, selon vraisemblablement les accords entre Poutine et Erdoğan, accords énergétiques obligent).

      +4

    Alerter
    • bluerider // 20.10.2017 à 19h08

      Les américains finiront par se faire virer car les autochtones n’en veulent tout simplement pas. Ils savent que partout où des GI’s débarquent, la mort arrive presque en même temps. Notre ethnocentrisme accentué par des médias à la limite de l’apoplexie mentale nous font croire tant bien que mal que nous sommes des bienfaiteurs attendus dans le monde entier, y compris nos « cousins » américains… or c’est loin d’être le cas et sur la « scène internationale », les pays hors bloc OTAN voient bien les actes impérialistes caractérisés commis depuis 2001 par la troïka OTAN-Israél à laquelle s’est désormais agglutinée celle du Golfe, même en ordre dispersé.

        +3

      Alerter
  • Zevengeur // 20.10.2017 à 14h08

    Ce post est orienté dès le début :
    « les Forces démocratiques syriennes, composées de Kurdes et d’Arabes »

    Sous-entendu, l’armée régulière et le gouvernement syrien ne sont pas légitimes, autrement dit « Bachar doit partir », et c’est reparti pour un tour de propagande basique…

      +20

    Alerter
    • Alfred // 21.10.2017 à 10h01

      FDS c’est le nom qu’elles se sont données. L’auteur est bien obligé de l’utiliser (c’est la même arnaque que « les républicains »). Ce n’est pas la le point faible de son récit.

        +1

      Alerter
  • christian gedeon // 20.10.2017 à 15h17

    Franchement,il est couillon cet article…l’hypothèse « redevenir quiétiste  » est quand même drolatique,oh combien. Il vient de se passer une évènement extraordinaire en Irak. L’Armée irakienne(et un peu les milices chiites aussi,hélas) ont repris sans coup férir la moitié du Kurdistan,ramené à ses « frontières  » saddamiennes,en quelque sorte. Que çà serve de leçon à tous ceux qui ne voient dans les pays de la région qu’un vague conglomérat « post colonialiste  » de territoires tribaux et ethnico-religieux…post colonialiste ou pas,il s’est créé pendant la période post Sykes Picot une légitimité des structures étatiques dans leurs frontières actuelles.Que çà plaise ou pas. Et les pays de la région,que tout le monde « sachant  » voyaient promis au dépeçage et à l’abattoir permanent finiront par sortit de leurs épreuves renforcés et restructurés politiquement.çà va prendre du temps,mais c’est ce qui se passera,n’en déplaise aux cassandres professionnelles.

      +8

    Alerter
    • Alfred // 20.10.2017 à 19h38

      Le « redevenir quietiste » m’a bien fait rire (jaune) aussi. Hop t’es un vilain terroriste. Hop tu n’es plus. Hop tu l’est. Hop tu l’est plus.
      Ça me fait penser à ces pauvres femmes qui sont venues de si loin rejoindre la cause morbide et neofachiste et qui ont possédé des esclaves au sein du califat. Ces pauvres dames voyez vous seraient des victimes aux yeux de certains. L’esclavage on oublie.
      Sans parler des centaines de victimes (pour de vrai celles là): leur enfants grandis dans la haine et dont certains ont procédé à des exécutions à l’âge où normalement on joue. Toutes ces grenades degoupillees il va falloir les gérer toute leur vie.
      Et on devrait faire confiance en nos services (géniaux sur le cas Merah), nos préfets (Marseille) pour trier les dangereux des inoffensifs (le djihad inoffensif c’est nouveau)…

        +11

      Alerter
  • bluerider // 20.10.2017 à 18h58

    M. Huyghe est bien gentil, mais je vais faire BEAUCOUP plus court pour lui : Si la troïka OTAN-Golfe-Israél coupe le robinet des dollars, coupe le robinet de l’armement massif ratissé aux 4 coins de la Méditéranée (Libye puis Turquie pour Hersh), de l’Europe (Tchequie, Bosnie, Roumanie, Bulgarie selon le dossier énorme d’une association des balkans dont le nom m’échappe) et de l’Afrique, et coupe le robinet des champs pétroliers valorisés auprès des turcs qui revendent aux pays OTAN, vous allez voir que les motivations spirituelles de nos pieds nickelés de l’égorgement et de l’éviscération de corps humains vont vite vaciller. Je suggère à la CIA de les envoyer en Tchetchenie et dans le Sinkyang. Les USA ne veulent-ils pas manger aussi la Russie et la Chine ?

      +3

    Alerter
  • Feufollet // 20.10.2017 à 21h59

    Ce qui me dérange dans ce texte pas très intéressant
    C’est une forme de considération portée à ces zombis barbus
    Quelque part, l’auteur les traite comme des combattants réguliers
    D’une guerre régulière. C’est inadmissible.
    Alors qu’on a vu de quoi ils sont capable dans l’horreur
    En plus on les laisse filer dans la nature
    Grâce à leur parrains américain
    Apparemment ils iront plutôt du côté de la Birmanie
    Les ricains leur ont trouvé un nouveau job là-bas

      +9

    Alerter
  • Pierre Bacara // 21.10.2017 à 21h12

    LA DEFAITE DE DAECH ? (1/2)

    Du point de vue POLITIQUE, il n’est pas avéré que les défaites stratégiques de l’Etat islamique en Syrie et en Irak aient entièrement mis à terre son slogan, « le califat précède et conditionne le djihad », qui s’oppose à celui d’el-Qaïda (« le djihad précède et conditionne le califat »).

    Du point de vue STRATEGIQUE : cet été 2017, dans DSI, Philippe LANGLOIT, chargé de recherche au CAPRI, indiquait que l’E.I. contrôle toujours des Wilayat en Algérie, au Sinaï, au Yémen, dans le Caucase, en Afghanistan [provinces du Helmand et de Nangarhar (capitale Jalalabad, cinquième ville du pays), au Bengladesh et aux Philippines [Abu Sayyaf]. Il cite les combats de Marawi dans ce dernier pays. Toujours au niveau stratégique, il est peut-être pertinent d’examiner le dossier du soutien à Daech en Irak, articulé autour de tribus arabes sunnites irakiennes et de nombreux combattants arabes sunnites irakiens issus de l’ex-armée irakienne sunnite de Saddam HUSSEIN. Il paraît fort plausible que ce soutien fût très opportuniste car accordé avec l’arrière-pensée de se défendre contre la majorité chiite triomphante soutenue par Téhéran ; qu’en conséquence, la chute de l’Etat islamique, en Irak en particulier, signifie une perte sèche pour Daech.

      +2

    Alerter
  • Pierre Bacara // 21.10.2017 à 21h19

    LA DEFAITE DE DAECH ? (2/2)

    D’un point de vue TACTIQUE : en termes de guerre symétrique, Philippe Langloit ajoutait que la défaite de l’Etat islamique au Moyen-Orient laisse tout de même à l’E.I. des effectifs de combattants très expérimentés, aux tactiques sophistiquées [détaillées par Stéphane MANTOUX dans le même n°] ; dans le domaine asymétrique, Philippe Langloit rappelle que Daech a bien compris le potentiel létal d’un camion loué sur la Côte d’Azur, « beaucoup plus discret que l’achat et le stockage d’armes légères ».

    Au total, si l’on peut oser un avis, je propose le suivant : si les défaites de l’E.I. sont d’envergure stratégique, la chute consommée de Daech reste sujette à interrogations, et son éventuelle résurrection – sous la même forme mais ailleurs – reste une possibilité, la « soudure » s’effectuant alors en mode entièrement asymétrique (insurrectionnel/terroriste).

      +2

    Alerter
  • christian gedeon // 23.10.2017 à 14h04

    Un développement « remarquable  » et très inquiétant est le duo amoureux de l’Iran et du Hamas. Inquiétant,parce qu’il apporte de l’eau au moulin des plus jusqu’au boutistes des israéliens, les iraniens ayant félicité le hamas pour son refus de reconnaître Israël et son intention de poursuivre la lutte armée jusqu’à la destruction ,et patin couffin,le rejet des juifs à la mer et on connaît toute la palinodie. A regarder dans un contexte particulier,et ayant à l’esprit que si les russes sont les alliés du gouvernement légal syrien,ils ne sont pas aussi enthousiastes à l’égard de l’Iran et du Hamas. les contacts officiels et amicaux au plus haut niveau entre le gouvernement Netanyahou et les dirigeants russes sont à cet égard révélateurs.Suivez bien cette affaire. Elle annonce le début d’une recomposition de alliances au PO.

      +1

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications