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8.octobre.20178.10.2017
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[RussEurope-en-Exil] Mobilisation contre la suspension de mon carnet

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Billet invité

Le carnet de recherches Russeurope a été suspendu depuis plus de 10 jours. La mobilisation pour demander sa réouverture ne cesse depuis de s’amplifier. Un premier bilan de cette mobilisation s’impose. Au-delà, il faut considérer les conséquences de cette suspension, et elles pourraient être très déplaisantes pour la recherche française.

Une impressionnante mobilisation

Cette mobilisation a été très large, et elle a touchée des universitaires comme des simples particuliers, ce que M. Emmanuel Macron, dans son inimitable langage, appellerait « des gens qui ne sont rien », et qui sont, pour moi, le sel de la terre.

De très nombreux sites ou blog (plus de 30 en France, et plus de 20 à l’étranger tel que j’ai pu les comptabiliser) ont repris les annonces que j’avais faites, ou ont publié leur propres textes de soutien. Je les en remercie vivement. J’ai reçu le soutien de plusieurs institutions universitaires et en particulier l’Institut de Prévision de l’Economie (Moscou).

De très nombreux courriers (plus de 600 en 3 jours) ont été envoyés à M. Dacos et M. Beretz, au point que le premier s’en est plaint publiquement sur Twitter et a visiblement, à plusieurs reprises, fermé momentanément sa messagerie.

Ceci est la preuve d’une mobilisation qui a porté des coups non négligeables contre les forces de la censure. Mais, pour l’instant, cela n’a pas suffi. Il faut donc redoubler d’efforts, continuer d’écrire sans relâche à MM. Dacos et Beretz, tout en gardant dans ces écrits la correction et le respect qu’il convient d’avoir dans un monde civilisé. Ce n’est pas parce que j’ai été la victime de comportements que l’on a bien du mal à qualifier de civilisé qu’il faut abandonner les pratiques de décence et de correction. Il faut donc continuer à écrire à M. Dacos (marin.dacos@openedition.fr), pour demander que l’usage du carnet Russeurope me soit rétabli, et à faire remonter vos commentaires à M. Alain Beretz (alain.beretz@recherche.gouv.fr),

Ce que nous dit le droit (et les juristes)

Si M. Dacos se mure dans le silence, estimant avoir tout dit, certains de ses amis n’hésitent pas à faire courir sur mon compte des bruits déplaisants et calomniateurs. Ainsi, M. Sylvain Piron affirme, sans la moindre preuve, que mon carnet contiendrait des « appels aux meurtres ». Si cela était vrai, cela constituerait un délit. On peut s’étonner, alors, que nulle plainte n’ait été déposée contre moi. En vérité, cela fait ressortir encore plus la faiblesse de l’argumentaire qui m’est opposé.

De nombreux juristes se sont exprimés sur ce sujet. M. Stéphane Rials (professeur de relations internationales et de philosophie politique à Panthéon-Assas) a ainsi écrit que « la légalité d’une mesure aussi générale, assez mal motivée semble-t-il, manquant du moins de base légale, pourrait être contestée »[1].

Mme Letteron (Professeur des Universités, professeur de Droit à Paris-Sorbonne et qui tient le blog Liberté, Libertés Publiques[2]), de son côté, écrit : « Aux termes de l’article L 952-2 du code de l’éducation, issu de l’article 57 de la loi Savary du 26 janvier 1984, « les enseignants-chercheurs, les enseignants et les chercheurs jouissent d’une pleine indépendance et d’une entière liberté d’expression dans l’exercice de leurs fonctions d’enseignement et de leurs activités de recherche, sous les réserves que leur imposent, conformément aux traditions universitaires et aux dispositions du présent code, les principes de tolérance et d’objectivité« . (…) La liberté est donc entière, non seulement dans l’enseignement mais aussi dans l’activité de recherche et dans les médias qui permettent de la faire connaître. (…) Un service chargé de gérer une plateforme de blogs, au nom des Universités membres, a le même devoir. »

La question de la liberté d’expression

Ces deux citations, extraites entre bien d’autres, indiquent bien de quoi il est question. Derrière l’argutie d’une séparation entre textes « académiques » et textes « politiques », c’est bien de la liberté d’expression de tous dont cette triste affaire est l’enjeu.

Il me faut, ici, citer à nouveau Roseline Letteron : « (…) la liberté d’expression, et pas seulement celle des universitaires et chercheurs, s’analyse comme un régime répressif. Autrement dit, chacun peut s’exprimer librement, sauf à rendre compte d’éventuelles infractions devant le juge pénal, a posteriori. C’est exactement la formule employée par l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui énonce que « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ». Tout citoyen, sauf Jacques Sapir. On ne lui reproche en effet aucune infraction. On lui interdit simplement de publier par une mesure a priori. Au régime répressif se substitue celui de la censure »[3]. J’ajoute ici que de nombreux autres carnets de Hypotheses.org publient des textes de même nature à ceux que je publiais sur Russeurope. Je ne demande nullement leur suspension. Je demande que ce qui vaut pour Pierre valle également pour Paul, ou pour Jacques…

Par ailleurs, l’idée que l’on puisse établir une séparation claire entre écrits de nature académique et écrits de nature politique est pour le moins douteuse en Sciences Humaines et Sociales. C’est ce que remarquait un auteur d’un carnet de recherches sur Hypotheses.org, qui écrivait à propos de la suspension de mon propre carnet : « il est vraiment difficile de tracer une limite nette entre la recherche en SHS, l’expertise sur le monde social et l’engagement personnel (cf. tweet de Dominique Lecourt). Chaque chercheur a son style, sa posture, qui peuvent varier dans le temps. En fait on pourrait même arguer que si l’un des intérêts du carnet de recherche consiste précisément à donner à voir l’effort de formalisation scientifique en train de se faire, cela implique justement que certains des affects et des engagements, qui animent l’effort de recherche, y soient visibles… »[4].

Le risque de discrédit qui pèse sur les institutions de la recherche française

On peut alors constater que M. Dacos, qui a pourtant été nommé Conseiller scientifique pour la science ouverte auprès du Directeur général de la recherche et de l’innovation au ministère de l’enseignement supérieur, a bien une conception très fermée de la science et de l’expression des scientifiques.

Les collègues de l’Institut de Prévision Economique écrivent ainsi : « Nous, chercheurs russes étions dans l’illusion que la liberté des discussions scientifiques était en France strictement inviolable. Il se fait que c’était une erreur. Il y a des gens en France qui considèrent une forme douce de censure dans les discussions scientifique comme acceptable ».

We, Russian researchers were under the illusion that freedom of academic discussions in France is strictly inviolable. But it turned out that it was a mistake. There are people in France that consider soft censorship in academic discussions to be acceptable[5].

Des termes peu différents peuvent être trouvés sur le blog Goofynomics, qui – il faut le rappeler – est le blog aujourd’hui le plus influent en économie en Italie[6].

On imagine alors l’effet désastreux que la suspension de mon carnet de recherches peut avoir sur la réputation des institutions de recherche françaises à l’étranger. Cette mesure de suspension a suscité légitimement, que ce soit dans le milieux académique ou non-académique, que ce soit en France ou à l’étranger, une profonde émotion. Cette émotion est de nature à porter préjudice à hypotheses.org, ce qu’il convient de constater, de déplorer (car ce portail fait œuvre utile), mais aussi de considérer comme inévitable si cette mesure n’était point rapportée.

Il faut avoir conscience du discrédit que la prolongation d’une telle mesure pourrait faire porter sur les institutions de la recherche française à l’étranger. C’est aussi pourquoi, au-delà de l’injustice et du préjudice que je subis, qu’il faut demander aux organes dirigeants d’hypotheses.org et d’Open Edition de rapporter cette mesure de suspension et de ré-ouvrir dans les plus brefs délais le carnet Russeurope.

Jacques Sapir

[1] https://assasri.wordpress.com/2017/09/29/resistance-soutien-total-a-m-jacques-sapir-directeur-detudes-a-lecole-des-hautes-etudes-en-sciences-sociales-victime-dune-atteinte-insupportable-a-la-liberte-de-lesprit-a-la-libre-recher/

[2] http://libertescheries.blogspot.fr

[3] http://libertescheries.blogspot.fr

[4] http://rumor.hypotheses.org/4121

[5] https://ecfor.ru/en/jacques-sapir-s-blog-is-blocked/

[6] http://goofynomics.blogspot.fr/2017/09/solidarieta-jacques-sapir.html

Commentaire recommandé

Stella2b // 08.10.2017 à 06h13

La fermeture de l’espace d’expression de M. Sapir est une porte ouverte sur la confiscation de toutes les idées qui sortent de la pensée unique dédiée au libéralisme.
D’autant moins que cet éminent économiste est certainement bien moins dangereux que tous ces amuseurs publics, se prenant pour des journalistes, qui polluent la réflexion des téléphages en répétant, tels des magnétophones, la petite musique  » il n’y a pas d’autre alternative  » …
Cette forme d’autodafé est hautement symbolique et éminemment dangereuse pour la liberté d’expression.
Nous ne devons pas laisser ce mouvement liberticide se poursuivre et montrer immédiatement et sans faille que nous tenons résolument à cette liberté fondamentale qui a toujours enrichi le débat citoyen et permis l’avancée des idées.
Nous sommes devant une régression majeure et historique qui sert les intérêts d’une caste arrogante et destructrice.

79 réactions et commentaires

  • Stella2b // 08.10.2017 à 06h13

    La fermeture de l’espace d’expression de M. Sapir est une porte ouverte sur la confiscation de toutes les idées qui sortent de la pensée unique dédiée au libéralisme.
    D’autant moins que cet éminent économiste est certainement bien moins dangereux que tous ces amuseurs publics, se prenant pour des journalistes, qui polluent la réflexion des téléphages en répétant, tels des magnétophones, la petite musique  » il n’y a pas d’autre alternative  » …
    Cette forme d’autodafé est hautement symbolique et éminemment dangereuse pour la liberté d’expression.
    Nous ne devons pas laisser ce mouvement liberticide se poursuivre et montrer immédiatement et sans faille que nous tenons résolument à cette liberté fondamentale qui a toujours enrichi le débat citoyen et permis l’avancée des idées.
    Nous sommes devant une régression majeure et historique qui sert les intérêts d’une caste arrogante et destructrice.

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    • Manuel // 09.10.2017 à 00h26

      Je tiens quand même à mettre les « raisons officielles » qui auraient pousser à la fermeture de ce blog. Important, même si criticable
      https://rumor.hypotheses.org/4121/comment-page-1#comment-105964

      « – en 2014, il publie un billet sur un homme politique français dont il qualifie l’action de « saloperie ». Il l’affuble des qualificatifs d’ »incompétent » et « calomniateur ». Dans le même billet, il compare les écrits d’un journaliste français à la « FunkenPropaganda » de Goebbels (sans le démontrer sans va sans dire).
      – l’année dernière je crois, il évoque une situation où il se voit en train de casser une bouteille de bière sur la tête d’un autre journaliste (et il n’expose pas un dispositif de sociologie expérimentale)
      – plus récemment, il évoque la possibilité que la tête d’une autre homme politique français se promène au bout d’une pique (je ne pense pas qu’il s’agisse d’un procédé contrôlé d’histoire uchronique) »

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      • kriss34 // 09.10.2017 à 08h21

        je vois que personne ne réagit à ce commentaire. J’ai beau être à fond (sur le fond) supporter de Sapir, je ne vois pas comment on peut excuser ses écarts de langage (est-ce le bon terme? ses formulations malheureuses ?). L’évocation de la bouteille brisée concernait je crois l’un des deux zozos du Decodex : 1/ j’avais pensé, consterné, en la lisant que tout son argumentaire si subtil s’effondrait et 2/ attirerait immanquablement des problèmes à son auteur.

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      • Homère d’Allore // 09.10.2017 à 09h19

        @Manuel

        Pourquoi ne reprenez vous pas la réponse au passage que vous citez qui se trouve sur le même lien ?

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        • Manuel // 09.10.2017 à 10h30

          Je suis limité par le nombre de caractère dans ma réponse. J’ai donc mis le lien, car le débat suivant le message est très intéressant !!

          CQFD

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      • Eric // 09.10.2017 à 15h55

        Je n’ai pas tout écouté et lu de Jacques Sapir et le peu que j’ai lu et écouté fait que j’apprécie beaucoup ses analyses, son courage… et même son engagement. MAIS. La règle qui dit que l’on ne doit pas faire ou dire ce que l’on n’aimerait pas que l’on nous fasse ou dise vaut pour tout un chacun. Il semble bien que dans la mesure où les reproches seraient avérés et sont tels que ceux rapportés ci-dessus alors sa mise à la porte est justifiée.

        Par ailleurs, si ces propos sont avérés, il se discrédite lui-même. Ce qui ne veut pas dire que je vais du coup rejeter tout son travail …

        Cependant, s’il est vrai que les propos incriminés ont été supprimés (ce que j’ai aussi lu ailleurs) alors pourquoi cette décision ? Les responsables qui ont pris cette décision arguent que su 2400 blogs seul celui de JS aurait posé de sérieux problèmes ?!

        La façon de vivre cette injustice, si injustice il y a, sera non seulement déterminante pour la partie injustement traitée mais lui permettra d’en tirer profit amha.

        Attendons pour voir…

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        • Eric // 10.10.2017 à 02h24

          Mais en attendant j’ai quand même signé la pétition !!!

          Ceux d’en face sont puissant, très puissant, ils en usent et en abusent… alors voilà

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      • Greg // 09.10.2017 à 20h32

        Je crois que c’etait un haut responsable europeen genre Juncker sur qui il voulait casser une bouteille sur la tete.

        Effectivement, autant on peut haïr ces gens lâ et la politique qu’ils mettent en place, autant l’appel à la violence ou l’insulte sont inacceptables, qui plus est sur un site universitaire.

        Il n’y a pas grand chose à ajouter, j’avais été personnellement choqué quand quelqu’un d’aussi respectable que M. Sapir se laisse aller à ce genre de langage. Mais c’était son blog, donc il était libre… En fait non, ce n’était pas son blog…. Et en plus il avait été prévenu et a recommencé…

        Nan, il faut arrêter de vouloir le faire revenir sur son ancien blog, il n’a qu’à en monter un lui-même et j’irai le lire avec plaisir. Mais ça n’aide pas sa cause de refuser d’assumer et de se comporter comme un enfant. Et la thèse du complot et de la censure jette par conséquent le discrédit sur tout ceux qui la soutiennent. Il faut être irréprochable et ce n’est pas le cas.

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  • numaroumestan // 08.10.2017 à 06h33

    Pourquoi s’en étonner ?

    La tyrannie des pensées pieuses s’est installée en 1972.

    Très peu de personnes se sont élevées, à l’époque, contre l’obscurantisme qui consistait à permettre à une mafia de cagots de vomir quelques qualificatifs et d’obtenir, en échange et immédiatement, l’assassinat des hérétiques

    De fil en aiguille, il en résulte ce qui est désormais la norme : l’inhumanité. Penser est un péché. [Modéré] D’-AC-OS ont repris la fonction d’inquisiteurs de sous-préfectures.

    Vive la bigoterie qui sert les escrocs…

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  • DUGUESCLIN // 08.10.2017 à 07h21

    Si les analyses que présentent des universitaires sont désapprouvées par d’autres universitaires, elles ouvrent la porte à la discussion et permettent de présenter des analyses contradictoires.
    Réduire un universitaire-chercheur au silence supprime toutes analyses contradictoires.
    Il se trouve, justement, qu’en matière de justice aucun jugement ne peut être rendu si le contradictoire n’est pas respecté.
    Mais en réduisant au silence Jacques Sapir, on réduit du même coup au silence ceux qui pourraient avoir des analyses contradictoires. Comment contredire des analyses qui sont soustraites à notre connaissance?
    En tant que lecteur soucieux de profiter des analyses des chercheurs, je me sens pris en otage puisqu’il m’est interdit de connaître, parmi d’autres, les analyses de Jacques Sapir.

      +69

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  • DUGUESCLIN // 08.10.2017 à 07h36

    L’humble lecteur, que je suis, éprouve un terrible mépris si les travaux de tel ou tel universitaire me sont interdits.
    Me sentir ravalé au rang de celui qui n’a pas le droit de s’interroger, qui « n’est rien », ou d’un « sans dent » ou encore d’un « fainéant » me blesse profondément. Suis-je considéré comme un sous-homme? Réduit au niveau de la populace inculte incapable de comprendre?

    Mais qui en ce moment m’interdit de me cultiver?

      +75

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    • basile // 08.10.2017 à 08h25

      ces gens ne doutent de rien. Ils sont du même acabit que le « parti du bien » auquel ils succèdent, car leurs idées (ils disent valeurs) sont supérieures à tout, probablement même à dieu. Qu’ils y croient ou non, peu leur importe, ils sont les nouveaux Dieu.

      Ils sont dans la même lignée que ceux qui ont depuis quelques temps lancé cette espèce de chasse aux sorcières, chasse aux fakes, aux sites peu fiables ou carrément adversaires, les marquant d’une pastille rouge.

      Ils sont dans la même lignée que ces enseignants qui comme des hussards dévoués, ou plutôt exténués, ont sauté sur cet outil « de référence » merveilleux et gratuit, et sous prétexte d’ouvrir l’esprit de leurs élèves à démêler le bien du faux (en réalité, disposer d’un moment de répit), mettent leurs élèves agités devant un poste informatique (ce qu’ils adorent) pour leur faire apprendre (sic) ce qu’est bonne parole ou mauvaise.

        +25

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    • Fritz // 08.10.2017 à 09h25

      @Duguesclin : « qui en ce moment m’interdit de me cultiver ? »

      C’est M. Marin Dacos, Conseiller scientifique pour l’ignorance fermée.

      Dire que j’ai découvert Jacques Sapir sur RTL (jeudi 2 septembre 1999, émission « J’ai mon mot à dire » de Bernard Poirette, face à Anne de Tinguy). Depuis, la Censure est En Marche.

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    • Thierry // 09.10.2017 à 23h55

      Cher Duglesclin, les travaux de Sapir ne vous sont pas ‘interdits’, rassurez vous. On n’est pas en Russie, il n’y a pas de censure, les VPN ne sont pas interdit, et Sapir peut créer son blog, ou publier ailleurs.
      Il s’avère juste que le conseil scientifique de la plateforme ‘hypothèse » pense que ses articles ne sont pas conformes à leurs critères de publication.

        +0

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  • DidierF // 08.10.2017 à 08h11

    L’ironie de cette triste histoire est que la nouvelle censure est du niveau de l’inquisition catholique dans ce qu’elle avait de pire. Elle relevait d’une église et d’une foi religieuse précise et luttait contre la propagation de ce que cette église considérait de mauvaises pensées et leur propagation pour éviter aux foules des fidèles de s’égarer sur le chemin de la foi.
    Je retrouve cette description et, je n’ai pas tout vu, dans ce qui est arrivé à Monsieur Sapir et son blog que j’ai découvert et que j’apprécie. Un des nouveaux inquisiteurs se nomme Darcos. Son chef (spirituel ?) se nomme Macron. Cette nouvelle inquisition a la force et la puissance accordée à l’ancienne inquisition catholique. Cette Nouvelle Inquisition relève de quelle religion ?
    J’ai plusieurs idées mais je redoute la puissance des prêtres et des clercs de cette Nouvelle Religion et ne vais donc pas les énoncer. Je me retrouverais en prison si je les nommais.

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    • Opps’ // 08.10.2017 à 17h22

      La comparaison avec l’inquisition catholique pourrait être nuancée.
      Elle correspond à des moments précis de l’histoire et toute scandaleuse , meurtrière et réelle qu’elle ait pu être, elle est complexe (Galilée par expl était chrétien , ami du pape qui l’a protégé, et ses deux filles moniales) bien d’autres exemples plus récents et plus significatifs pourraient être évoqués.

      Tout système a des fondamentaux totémiques qui font consensus et qui suscitent des réactions très violentes s’ils sont mis en cause : on y échappe pas.

      Et la cohérence n’existe pas : un défenseur de la liberté d’expression de Sapir n’est pas du tout gêné par des licenciements de climato-sceptiques. Notre brave Angot veut interdire Millet. De grands et réels humanistes à la pensée large et bienveillante, oeuvrent par en dessous et à coup de pétitions pour que Finkelkraut -qui n’a jamais appelé à la guerre civile ni à aucune forme de violence ou de sédition- n’accède pas à l’académie française.

      Et le problème devient : quelles modalités de liberté d’expression (par rapport à ses totems idéologiques), laisse telle ou telle conception du pouvoir ?

        +4

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  • rosecestlamort // 08.10.2017 à 08h13

    à l’heure où les atlantistes traitent sapir de « cinquième colonne » et où on ordonne à RT de s’enregistrer en tant qu' »agent de l’étranger » aux Etats-Unis (!!) pour le faire taire, on ne va pas dire non plus qu’on est surpris, l’offensive est globale et la soviétisation du « bloc de l’ouest » progresse à vitesse fulgurante. Ca n’aura pris qu’une génération depuis la chute du mur pour devenir aussi sénile que notre ex-meilleur ennemi.

      +63

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    • Chris // 08.10.2017 à 13h58

      Un ex-ennemi fabriqué lui aussi de toutes pièces !

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    • ig // 08.10.2017 à 16h53

      Concernant l’emploi de termes, comme ici  » soviétisation », il me semble que nous devrions faire preuve d’esprit critique, et ne pas s’engouffrer dans des simplifications bien dans l’air du temps.
      « Soviétisation » en terme de liberté d’expression, en l’isolant de la gratuité de l’éducation, de la santé, par exemple, me paraît aussi malvenu que si nous employions, pour exprimer cette même restriction de parole,  » Argentinopinochisation », en l’isolant de la notion de coup d’état.

      Je pense que toute utilisation non réfléchie d’éléments de langage dessert la liberté de pensée.
      Ou sinon, c’est bien un élément de langage, qui recouvre donc tout un contenu non explicité idéologique.

        +8

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      • rosecestlamort // 08.10.2017 à 21h06

        en même temps faut pas prendre les lecteurs pour des créatures invertebrées, personne n’a oublié l’état de décréptiude avancée du régime soviétique et de congélation/quasi-cryogénisation qui l’a caractérisé dans sa derniere ligne droite, ce n’est pas de « modèle » economique/politique/sociétal dont il est question mais de comparer leur « bilan de santé » et la manière de plus en plus grotesque dont elles essaient de coller les 100000 tonnes de poussiere sous le tapis/hors du cadre si vous voulez, et là la comparaison est plus que pertinente, on suit la même trajectoire…

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  • Gier13 // 08.10.2017 à 08h21

    De la novlangue à l’absence de langue il n’y a qu’un pas que M. Dacos a allègrement franchi ! Une étape de plus vers l’autoritarisme qui nous conduira vers une forme de totalitarisme au service de l’entreprise.

      +24

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  • Scorpionbleu // 08.10.2017 à 08h21

    Où peut on exprimer son soutien à Monsieur Sapir?
    Merci.

      +3

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    • Alberto // 08.10.2017 à 09h15

      Il faut écrire à M. Dacos (marin.dacos@openedition.fr), pour demander que l’usage du carnet Russeurope me soit rétabli, et à faire remonter vos commentaires à M. Alain Beretz (alain.beretz@recherche.gouv.fr),

        +6

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    • Alberto // 09.10.2017 à 09h44

      Hélas, M. Dacos a supprimé son mail. Voilà ce que répond Google (présenté comme l’image de cet article) : « Un problème temporaire est survenu lors de la distribution de votre message à marin.dacos@openedition.fr. D’autres tentatives vont être effectuées pendant 47 heures. Vous recevrez une notification si l’échec est permanent. » Yahoo est plus rapide et renvoie immédiatement« Sorry, we were unable to deliver your message to the following address. » On peut toujours essayer ce mail :
      marin.dacos@ehess.fr

        +0

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  • Amora // 08.10.2017 à 09h29

    Message non partagé sur Facebook. censure idiote qui va tuer , je l’espère, Facebook comme Twitter.

      +6

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  • Günter Schlüter // 08.10.2017 à 09h35

    Il für un temps où les tenants du Pouvoir poursuivaient, jusqu’à la mise à mort, les contradicteurs cela these de la Terre plate. Ils semblent avoir trouvé de « dignes » successeurs.

      +9

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  • Morbihan // 08.10.2017 à 09h43

    Comment être surpris? La plupart des voix jugées par Monsieur Macron dissonantes à ses oreilles sont éradiquées du paysage audiovisuel et ce, depuis maintenant plusieurs mois. Les têtes tombent, la dernière en date, à ma connaissance, précédant celle de Jacques SAPIR, est celle de Natacha POLONY, virée d’Europe 1 comme de Paris-Première. Citer toutes ces victimes pourrait-il faire un excellent antidote face à cette censure?

    Les media sont muselés, seuls les tenants du politiquement correct – vive l’€, vive l’Europe fédérale avec, là, un formidable abus de langage, tant de nations européennes, telles la Russie, la Suède et bientôt l’Angleterre ne font pas ou plus partie de cette union – et du « bien penser » administré par l’Elysée ont voix au chapitre.

      +14

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  • Lysbeth Levy // 08.10.2017 à 10h06

    Je suis désolé pour Mr Sapir mais c’était fatal que ça arrive a une époque de « maccarthysme » général de la part d’une certaine élite, qui n’hésite pas à sacrifier les meilleurs éléments. Ce a cause de leur indépendance d’esprit, une certaine ouverture, et un « refus inné » de coller à la doxa de l’élite en place. Une institution nommé « Observatoire des radicalités politique » a la Fondation Jean Jaurès qui cible normalement les extrêmes droites mais de plus en plus les « opposants » au « système » mis en place depuis des années :
    http://www.lefigaro.fr/politique/2014/03/09/01002-20140309ARTFIG00099-l-extreme-droite-dissequee-par-un-nouvel-observatoire.php
    Joel Gombin « chercheur » a cet Observatoire a vendu la mèche par des retwitts :
    https://twitter.com/Olivier1Schmitt/status/913661065552154626
    Mr affordance.info de même : https://twitter.com/affordanceinfo/status/914861542356725761
    le fan club violent ou insultant ? Mr Sapir serait violent ? D’ou sortent ils cette idée absurde ?

      +17

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  • Genuflex // 08.10.2017 à 10h15

    M. Dacos a-t-il pris la decision seule de cette censure ? Est-il en commande ?
    Cela fait-il partie d’un plus vaste mouvement occidental de preparation a la guerre contre la russie ?
    Cela y ressemble et cela me terrifie.

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  • tepavac // 08.10.2017 à 10h25

    @ J. Sapir
    Ce communiqué de presse « de la commission Européenne » semble passer inaperçu.
    Mais il semble que certains « Zélotes » en applique déjà l’esprit à votre détriment.

    Au passage, cela nous concerne tous très directement, le Blog ainsi que « son » responsable sont très explicitement visés. Il serait peut-être temps d’ouvrir une séance de discussion sur ce sujet, de préférence, de façon « collaborative », pas « compétitive », n’est-ce pas…

    http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-3493_fr.htm

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    • Fritz // 08.10.2017 à 10h34

      Appétissant. Je retiens tout de suite cette recommandation :
      « Détection et notification : Les plateformes en ligne devraient coopérer plus étroitement avec les autorités nationales compétentes, en désignant des points de contact qui permettraient de pouvoir prendre rapidement contact avec elles pour supprimer des contenus illicites. Afin d’accélérer la détection, les plateformes en ligne sont incitées à collaborer avec des signaleurs de confiance ».

      La plateforme Hypothèses.org a bien « collaboré » pour supprimer les contenus illicites de M. Sapir.

      26 septembre 2017 : fermeture de RussEurope par M. Dacos.
      28 septembre 2017 : communiqué de l’UE sur la suppression des contenus illicites en ligne.

      Épatant, non ?

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  • WASTERLAIN // 08.10.2017 à 10h42

    Moi, ce qui m’étonne c’est l’étonnement de certains. Il y a belle lurette que la liberté d’expression est bafouée en France. Pire, on constate une criminalisation de la pensée non orthodoxe au prétexte d’appels à la haine ou à la xénophobie. Ça a commencé avec certains humoristes aux propos parfois limites et déplaisants, je le concède, pour se poursuivre par la fermeture du carnet de recherches Russeurope de Sapir. Et ce n’est qu’un commencement… …l’UE européenne saura bien nous sortir une directive pour protéger les pauvres citoyens des sites conspirationnistes, dans lequel sera classé ce lui OB, malgré son dossier sur le 11/9.
    Le seul exemple de l’interdiction d’appeler au boycott des produits Israéliens venant des territoires occupés, alors que l’on peut en appeler librement au boycott de la Russie, Syrie, Venezuela, la Catalogne demain peut-être (suffit de voir la mine réjouie de nos éditocrates à l’annonce du déménagement du siège social de certaines banques à Madrid), etc… en dit long sur ce qu’est devenue cette soit disant ‘liberté d’expression’ !
    à suivre…

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    • WASTERLAIN // 08.10.2017 à 10h43

      …suite
      Il est temps, il est grand temps de réagir en réclamant la suppression de la loi Gayssot (dont certains usent et abusent) et en protestant contre toutes les formes de censure, y compris quand elles frappent des humoristes, scientifiques, écrivains, hommes politiques… qui expriment des idées qui sont à l’opposé des nôtre, comme des journalistes qui développent des thèses complotistes comme un certain journaliste dont on ne peut citer le nom ici…

        +16

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      • Alfred // 08.10.2017 à 19h47

        Êtes vous un naïf pousse au crime ou un agent provocateur ?
        Votre proposition admet évidement une certaine logique mais elle est tellement contreproductive … C’est vraiment donner le bâton pour se faire battre.

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        • WASTERLAIN // 09.10.2017 à 08h44

          Proposition contreproductive ? Pouvez-vous développer SVP ?
          Naïf parfois, provocateur aussi, mais pousse au crime ? Merci de développer aussi.

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  • gryzor // 08.10.2017 à 12h32

    J’ai écrit à ce M. Dacos, et faute de réponse, j’ai publié mon interpellation et mes questions sur mon propre blog, dont le taux de visite est ridicule – mais c’est le mieux (et le moins) que je pouvais faire.

    https://blog.gryzor.com/index.php/2017/10/08/soutien-a-jacques-sapir/

    M. Sapir, vous avez toute mon admiration. Merci !

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  • daumy roland // 08.10.2017 à 12h32

    les mignons universitaires du president [modéré] remettent au gout du jour la censure
    vive le liberalisme
    je viens de lire sur le blog histoire et societe une interview d’un chercheur italien sur l’anschluss de Kohl et associes sur l’allemgne de l’est
    à lire er acheter le livre aux editions Delga
    soutien fraternel

      +2

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  • Dominique // 08.10.2017 à 12h52

    « M. Dacos, qui a pourtant été nommé Conseiller scientifique pour la science ouverte »
    Ça y est, la novlangue est entrée dans le système universitaire !

      +11

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  • step // 08.10.2017 à 12h53

    Pour lire souvent avec grand intérêt le blog de Mr Sapir, je ne crois pas y a voir vu d’appel au meurtre. Par contre il y a l’affirmation régulière que la continuation d’une politique conduisant à fragmenter socialement une population risque de provoquer chez cette population des réflexes potentiellement violents (et regrettables) pour reprendre la main sur le destin de leur nation. Il me semble que c’est un constat historique assez fondé (particulièrement en France dont la population peut être éruptive).

    Mais la nature même de la réaction qui vise Mr Sapir, est très éclairante sur le rapport au pouvoir et les choix faits par nos élites. Plus de 200 ans après la première révolution française, force est de constater que nous avons toujours une classe sociale privilégiée fonctionnant assez fermement en vase clôt intellectuel et incapable de penser une société plus inclusive, alors qu’une masse croissante de personnes frappe à la porte économique. A partir de là, il faut savoir si un blog de recherche sociale est là pour comprendre le présent ou pour anesthésier les gens.

      +19

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    • Opps’ // 08.10.2017 à 16h53

      C’est vrai qu’il y a un réflexe historique des français à parfois reprendre la main sur son destin.
      Il y a aussi un réflexe ensuite à accepter et profiter d’une société organiser en strates plus ou moins petites-bougeoises.

      Oui, comme un peu partout il y a une élite plus ou moins dirigeante avec les leviers traditionnel en main (je ne parle pas de la caste des super-riches, effectivement assez hermétique au reste car dans une autre réalité), avec certains privilèges .
      Tout critiquables qu’ils soient , sont-il si extra-ordinaires que ça ces privilèges ? Dire que l’élite fonctionne en vase clos … ma foi, c’est une strate sociale avec son habitus , comme les autres. Est-elle vraiment spécialement exclusive et sans intérêt ni préoccupations d’ordre social ? On n’en a pas l’impression même si le cadre dans lequel cette élite agit a tellement de contraintes acceptées qu’au final les résultats sont laborieux.

        +1

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      • step // 09.10.2017 à 15h32

        son principal privilège est sa capacité d’auto-reproduction sociale, pas forcément sa richesse extraordinaire. La France, plus que bien des pays, est celui des « fils et filles de… ».

        L’idée générale de mon propos était de constater que nous n’avons pas réussi collectivement à dépasser l’organisation noblesse/clergé/tiers état. A ce jour c’est dirigeants économiques/médias/salariat, et force de constater que nos nobles actuels n’ont rien de mieux à proposer qu’un regard satisfait sur cette situation, alors même qu’elle se fissure de toute part.

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  • max // 08.10.2017 à 12h58

    Je sais que je me répète, il faut certes protester, mais il faut aussi contourner l’obstacle de la censure.
    C’est comme pour le dollar, les USA en bloquent l’utilisation, il faut aller voir ailleurs, l’Iran, le Venezuela, la Russie, la Chine utilisent de moins en moins le dollar des USA.
    Pour les réseaux sociaux c’est pareil, j’ai franchit le pas, au début c’est déroutant mais il faut être persévérant, petit à petit, ceux qui sont refusés par facebook, Youtube etc., trouveront leurs marques, de plus rien ne vous empêche d’avoir votre site internet.
    Si l’état français a son tour bloque votre site internet, il faut le déménager à l’étranger.
    En parallèle il faut continuer à discréditer publiquement ceux qui censurent Mr Sapir, ils détestent ca.

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    • TuYolPol // 09.10.2017 à 12h04

      Il est facile de déménager d’hébergeur,

      Il y a la censure dans les moteurs de recherche, et c’est moins facile de faire comprendre au public la nécessité de contourner Google,

      Il y a le réseau des liens HTML depuis les plates-formes dominantes, et c’est moins facile d’apprendre au public à échapper à ces plates-formes,

      Il y a l’ICANN qui a le pouvoir (et même le droit) de flinguer des noms de domaines, et on ne survit pas sur le net avec une adresse IP toute nue,

      Il y a les robots qui ont la possibilité de saturer une adresse IP,

      Il y a les États qui peuvent menacer les prestataires techniques, le déménagement d’État reste juste pratiquable.

      Tout ça est bien fragile. Internet n’en a plus pour longtemps, la neutralité du net est en train de mourir, pour la bonne raison qu’on a cessé de la défendre. Le terrorisme, les pédophiles, les fake news, le « darknet », que d’excellentes raisons d’abandonner l’Oxygène. Le net 3.0.

      Les amis, rendez-vous dans les caves et dans les souterrains.

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  • Perret // 08.10.2017 à 14h25

    Le Pr Letteron fait référence à l’article 19 de la décision du Conseil Constitutionnel n° 83-165 DC du 20 janvier 1984.
    Cela signifie que « l’affaire Sapir » doit aller jusqu’au Conseil Constitutionnel si nécessaire afin de garantir la liberté d’expression des universitaires.
    Il n’y a qu’un précédent où il ait été question (de façon à peine visible puisque la question a été posée lors d’une assemblée générale de l’Association des historiens modernistes des universités françaises) de recourir à la protection de cette décision constitutionnelle : c’est en 2006, lorsque Olivier Pétré-Grenouilleau a été accusé, par un ambitieux soutenu par Christiane Taubira et ensuite promu par Sarkozy, d’avoir commis une apologie de crime contre l’humanité en publiant une synthèse sur l’histoire de l’esclavage dans laquelle l’esclavage intra-africain était décrit de même manière que l’esclavage européen ou l’esclavage arabo-musulman.
    C’est la forte mobilisation des collègue du mis en cause qui amena le plaignant à retirer sa plainte. La mobilisation doit être encore plus forte cette fois.

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  • fabdeldongo // 08.10.2017 à 14h35

    Au fond cette censure est la bienvenue… Non pas qu’elle soit souhaitable, mais elle a le mérite de se dévoiler et donc de faire réagir ceux et celles qui veillent… Sapir est un homme publique, il a donc voix au chapitre. Depuis cette décision unilatérale qui me semble vraiment contestable, des chercheurs, des universitaires et des initiés aux questions sociales et économiques se manifestent. je ne peux que conjuguer ma raison avec le fait indéniable que le bâillon que certains exercent envers la liberté d’expression se retourne toujours contre eux. La censure et surtout l’auto censure dans les médias mainstream est insidieuse, manipulatrice et propagandiste, mais elle présente une « image » de « rectitude » inadmissible que beaucoup ne contestent plus. Que Sapir s’exprime dans le plus de tribune possible pour se faire entendre est pour moi essentiel. Ce qui se joue ici, en l’occurrence, cette propagande démente contre la Russie est une véritable stratégie atlantiste orchestrée par des intérêts privés et géo stratégique. Il n’est pas étonnant que des censeurs soient à l’oeuvre pour la faire taire.

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  • moshedayan // 08.10.2017 à 14h42

    Dans cette histoire, le hic est que Dacos et Beretz ont appelé leur serveur OpenEdition et ont appliqué une décision à l’opposé de l’esprit « Open Source », à l’origine du système de logiciels coopératifs gratuits ou de Linux.
    Je ne crois pas qu’ils reviendront sur leur décision, il faut seulement souhaiter que le discrédit de leur décision rendra obsolète l’existence de ce serveur (à condition qu’il soit boycotté par d’autres chercheurs).

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  • RémyB // 08.10.2017 à 15h00

    petit rappel à la Loi:
    https://www.legifrance.gouv.fr/Droit-francais/Constitution/Declaration-des-Droits-de-l-Homme-et-du-Citoyen-de-1789

    dont l’article 11:
    Art. 11. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.

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  • Manuel // 08.10.2017 à 15h08
    • moshedayan // 08.10.2017 à 16h13

      Merci pour ce lien qui nous montre clairement que sous l’accusation de « complotiste » Dacos, Beretz, Piron et bien d’autres ont clairement adhéré à l’esprit de « l’Inquisition » ou de la « chasse aux sorcières ». A quand les condamnations ? « En marche »? (Sapir, Emmanuel Todd, Olivier Berruyer sont « complotistes » pour ces gens…) (Open Edition et hypotheses.org -dernière mise à jour antimalware « maccarthysme 2.0 »)

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  • MARX // 08.10.2017 à 15h55

    je proteste à mon niveau, simple citoyenne et militante associative, contre la censure qui frappe bêtement jacque sapir et son blog, auquel je suis abonnée; c’est scandaleux bien sûr et cela laisse rêveur devant l’atonie intellectuelle française des chercheurs et dirigeants du ministère..pour mapart j’ai diffusé dans ma modeste revue de presse à 250 exemplaires votre article fait paraitre sur mon mur facebookien et adressé une protestation au ministre et au conseiller concernés; bon courage ne nous laissons pas abattre par ces attaques contre la liberté d’expression helene marx
    ps la lettre que j’ai envoyée à m marin dacos est bloquée of course par le ministère

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  • Opps’ // 08.10.2017 à 16h25

    Aussi scandaleuse soit cette fermeture j’ai du mal a y voir le signe de la fin de la liberté d’expression . D’autant plus que -quoique très probablement infondée et manifestement orientée- , il s’agit là d’une censure dans un cadre contractuel précis et d’ailleurs fort heureusement OB a offert un asile à la pensée de Sapir.
    Reste que la contestation radicale a quand même pignon sur rue au travers de divers canaux et reçoit la sympathie , nuancée et ‘intéressée’ certes, de beaucoup d’autres. Les médias bien installés adorent même recevoir ces agitateurs d’idées -surtout lorsqu’ils sont télé provocateurs-, voire même peupler ses émissions de sympathisants au verbe facile et humoristique (ravalant ainsi la contestation à une parodie qui la neutralise).

    Heureusement Sapir ne se laisse pas entrainer à ce jeu la et garde toujours une belle tenue (sans le persiflage amusant et facile d’un Lordon par expl.)

    Mais une certaine exagération dans l’argumentation défensive est ici tolérable et même saine, car la liberté d’expression est une valeur fondamentale , et même s’il ne s’agit que d’un règlement de compte ponctuel, ça ne doit pas passer.

    Evidemment la mise en cause du félon Macron est d’une grande stupidité et contre-productivité, en ce sens que la réalité des entraves à la liberté d’expression (entrave qui n’existe que très peu ou très différemment aux USA par expl) provient de notre ‘système’ lui-même -c’est à dire nous-même-, et pas du tout d’un homme.
    En diverses occasions on a ainsi vu des mouvements plutôt de gauche réclamer carrément la censure de untel ou untel, avec interdiction d’accès à tel ou tel média ou à tel ou tel poste, ou bien réclamer parfois avec succès, une loi permettant à la censure d’avoir même une base légale , l’inscription dans la constitution étant le top du top! La fin justifie les moyens mais il ne faut pas trop s’étonner que ces moyens s’exercent ensuite dans d’autres contextes.

    Bref, en plus de l’auto-censure, de la censure pour raison d’audimat, de la censure ‘naturelle’ due au poids des choses et des rapport de force, s’installe la censure pour convenance idéologique personnelle ou règlement de compte, avançant masquée derrière un dispositif légalisé.

    .

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    • Papagateau // 08.10.2017 à 20h26

      A quand la liberté d’expression dans votre maison après avoir fermé la porte?

      Et puis la liberté d’expression est dangereuse, la liberté d’opinion suffira.

        +2

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      • Opps’ // 09.10.2017 à 00h02

        Sartre disait « on n’a jamais été aussi libre (je suppose qu’il voulait dire : de penser) que sous l’occupation »

        Ps/ d’ailleurs , ajouterais-je perfidement, il s’est empressé , sitôt l’occupation terminée, de bien mal penser. (Opinion personnelle)

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  • dupontg // 08.10.2017 à 16h30

    La dictature du quatrieme pouvoir,qui regne depuis longtemps en maitre ,ne supporte pas d’etre destabilisée par une communication non controlée..
    l’apparence de democratie en prend un leger coup..

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  • Sylvain // 08.10.2017 à 16h35

    Je ne connais pas l’histoire complète derrière ce Tweet mais ce n’est pas le seul enseignant chercheur en SHS a subir une cabale :

    « Ma doctorante russe, et moi-même, ont été expulsé sur ordre du préfet, pendant que les vrais fous, fichés S et illégaux, se promènent armés. »
    https://t.co/2J8TYTPUpA

    Découvrez le Tweet de @caccomo : https://twitter.com/caccomo/status/915161235481653248?s=08

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  • Boris // 08.10.2017 à 19h25

    Je vais probablement me faire allumer ici, mais tant pis. Malheureusement, les arguments avancés pour la fermeture de Russeurope sont justifiés. Il suffit de lire les derniers articles pour s’en rendre compte, il s’agit de tribunes et non de travaux de recherche. J’en ai parlé à d’autres universitaires en Sciences sociales, qui n’ont pourtant aucune antipathie, ni pour Jacques Sapir, ni pour la France insoumise, tous, après avoir regardé le blog, sont d’accord pour constater que les articles de Russeurope n’avaient pas leur place sur les carnets de recherche de Hypothèses.
    La seule question que je me pose, est pourquoi Jacques Sapir n’arrive pas à le comprendre alors qu’il est directeur de recherche et qu’il a visiblement été plusieurs fois averti ?

    Je continuerai à lire avec intérêt les articles de Jacques Sapir sur les-crises.fr où ils sont beaucoup plus à leur place.

      +2

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    • Jean Paul B. // 08.10.2017 à 19h56

      @Boris
      Si Jacques Sapir:
      – faisait l’éloge du fédéralisme « européen »,
      – vantait les mérite de l’Euro,
      – critiquait avec véhémence la Russie et son Président,
      – soutenait le djihadisme contre le gouvernement de la Syrie,
      – appelait à renoncer à notre Souveraineté Nationale pour diluer la Patrie dans « l’Europe » (comme ils disent en parlant de l’UE!),
      – critiquait la Laïcité,
      mon petit doigt me dit que son Blog sur les carnets de recherche de Hypothèses ne poserait aucun problème déontologique à ceux qui les invoquent aujourd’hui hypocritement pour justifier sa suppression.
      Mais pour penser cela je dois certainement être un affreux « comploto-souverainiste » (donc quasiment un fasciste) et qui en plus n’en a même pas conscience!

        +18

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      • Boris // 08.10.2017 à 21h08

        @Jean Paul B.
        Je n’en sais rien car en dehors de Russeurope, je ne connais aucun autre blog sur Hypothèses qui expose de façon aussi insistante et tranchée les opinions politiques de leur auteur, ni allant dans le sens de Jacques Sapir, ni dans le sens de l’exemple que vous imaginez.
        Bien sûr comme le dit Jacques Sapir, les sciences sociales ne peuvent être totalement séparées des opinions politiques des chercheurs, il y a toujours une grande part de subjectivité. Mais ces opinions politiques ne sont généralement pas exposées de façon si « claires et nettes » dans des travaux de recherche, les chercheurs réservent habituellement cela, quand ils le souhaitent, à des tribunes ou à leurs blogs personnels hébergés ailleurs que sur Hypothèses.

        Contrairement à ce que pense Jacques Sapir, la fermeture de son blog sur hypothèse est en tout cas définitive car totalement logique, donc ça ne réouvrira pas sauf à ce qu’il fasse machine arrière et s’engage à n’y poster plus que ses travaux de recherche..
        Je pense par contre que ses articles auront tout à fait leur place sur les-crises.fr, si Olivier Berruyer l’accepte.

          +2

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        • Toff de Aix // 09.10.2017 à 13h17

          @Boris : cherchez le blog de M. Wievorka, et on en reparle…

          Allez, c’est cadeau

          http://wieviorka.hypotheses.org/

          Notez la teneur éminemment « neutre politiquement » de ses billets (oui oui il s’agissait bien d’une boutade)

          Notez aussi qu’il est toujours en ligne, lui.

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      • Kiwixar // 08.10.2017 à 21h40

        Je pense que vous avez parfaitement résumé le problème. Si Sapir émettait des opinions politico-économiques conformes à la doxa et macron-compatibles, ce serait acceuilli avec effusion et trémolos par Openedition (et ils auraient trouvé tout à fait normal qu’on ne puisse dissocier économie et politique). Vu que ce n’est pas le cas, ils lui sortent l’excuse qu’ils ne lui auraient pas sorti sinon. Des faux derches.

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      • Opps’ // 09.10.2017 à 00h13

        Vous n’avez pas tort , mais ça n’enlève rien à la justesse de la réflexion de Boris.
        Mais ça n’empêche pas qu’il semble victime d’une règlement de compte un peu orienté, même si c’est un peu puéril de dire « Hé m’ssieur lui aussi y faisait comme moi et il a pas été puni »

        Mais qu’est-ce que vous voulez , Sapir est éminemment sympathique et d’une profonde honnêteté.

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    • max // 08.10.2017 à 21h40

      Les deux phrases qui font mal :
      1 Le carnet que vous consultez est désormais une archive et ne sera plus alimenté.
      2 Les droits d’accès en écriture ont été retirés à son auteur par l’équipe d’OpenEdition.
      En cas de séparation, Il suffisait simplement, de lui donner un délai raisonnable afin de trouver un autre hébergeur et de mettre dans un disque dur les travaux de Jacques Sapir.
      Ce n’était pas compliqué

        +0

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  • Le Rouméliote // 08.10.2017 à 20h01

    « Le risque de discrédit qui pèse sur les institutions de la recherche française » : ce titre m’a presque fait m’écrouler de rire ! Ce n’est pas un risque, c’est un fait ! Autant la France sait encore faire émerger de bons chercheurs – ceux qui arrivent à ruser avec le système – qui vont vite être recrutés à l’étranger, notamment aux États-Unis, autant ses institutions font rire la planète entière avec ses petits marquis cooptant leurs petits copains, notamment avec des « HDR » pitoyables compilations d’articles fondés sur des synthèses d’articles…

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    • Kiwixar // 08.10.2017 à 21h46

      « les petits marquis enfarinés »

      C’est une expression qu’utilise Sapir. Des marquis mielleux, un charlot qui se prend pour Louis 14, et une aristocratie qui confond noblesse (les privilèges pour leur pomme) et noblesse (le courage montré par Sapir). Cette époque a une douce odeur de 1788.

        +9

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      • Opps’ // 09.10.2017 à 00h38

        Sauf que les vraies révolutions se produisent quand personne ne les sent.
        Notez qu’à les prévoir régulièrement, un jour on a raison. Comme les montres arrêtées qui indiquent quand même l’heure exacte une fois par jour.

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  • Marc Michel Bouchard // 08.10.2017 à 21h57

    Il y aurait une information voulant qu’une conseillère juridique de la reine d’Angleterre anti-Brexit ait déclaré que le recours à l’article 50 ne saurait pas inéluctable et que le Brexit pourrait être annulé, malgré le référendum démocratique. La répression des souverainistes catalans s’ajoutant à la censure contre Jacques Sapir, sans oublier la drôle d’élection présidentielle en France. Nous avons une idée de la régression démocratique en Europe sous l’U.E. Si la démocratie c’est celle des experts et dont l’objectivité est une prétention hors la science pure , alors, les nouvelles sont mauvaises. L’économie non plus ne peut prétendre au statut science de sa cousine les mathématiques.

    L’autorité est un problème majeur de la condition humaine et seule la démocratie l’aménage pour éviter la violence et l’injustice. J.Sapir est dans ces positions et elles tiennent.

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    • Marc Michel Bouchard // 08.10.2017 à 22h18

      L’article en référence sur le Brexit qui est un point et non le sujet de mon commentaire.

      https://francais.rt.com/international/44317-theresa-may-sommee-publier-rapport-secret-assurant-brexit-encore-evite

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    • bonhomme // 09.10.2017 à 08h59

      Les fondements de  » La Science Economique  » sont moins que rationnels et elle n’en est pas Une .
      Nos Professeurs et Experts ressemblent souvent aux médecins de Molière .
      Ils se pavanent sur nos écrans biaisant en tous sens .
      Mais au nouveau pays de ZADIG et VOLTAIRE la liberté d’expression de notre regretté VOLTAIRE
      et gravement en danger et une levée de piques intellectuelles bien fondée est devenue une atteinte grave à l’ordre public réclamant CENSURE .
      Monsieur DARCOS se dispense de faire appel à la justice car les faits ne sauraient être reconnu par cette dernière selon ses prétentions.
      Il sera rangé par l’Histoire au Rang ou il se pose celui des Serviles .

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  • Boubanka46 // 08.10.2017 à 22h36

    Comme l’avait prédit Soljenitsyne, les dissidents sont passés à l’ouest.. Jacques Sapir en est un des meilleurs.

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    • Kiwixar // 09.10.2017 à 00h13

      Au train où vont les choses, on aura bientôt Sapir et Berruyer réfugiés à l’ambassade d’Équateur ou Russie. Point positif, l’effondrement de l’Otanie qui ne va plus pouvoir acheter des joules (donc de la nourriture) à grand coup de Dette. Par contre, cet effondrement ne sera pas aussi pacifique en externe que l’a été l’effondrement de l’URSS… « On a faim! Il faut des joules, allons les chercher chez les Arabes et les Perses! »

      Avec cette proximité phonétique entre joule (énergie) et goule : « La goule (de l’arabe الغول, al-ghoûl (féminin al-ghoûla), « l’ogre »), est une créature monstrueuse du folklore arabe et perse qui apparaît dans les contes des Mille et Une Nuits. »

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      • Toff de Aix // 09.10.2017 à 13h10

        « On a faim! Il faut des joules, allons les chercher chez les Arabes et les Perses! »

        Quelque part, ça n’est pas ce que l’on fait déjà, de façon déguisée, depuis quelques années ? Au moins depuis 2001…Irak, Syrie, Yémen, Mali… Alors certes on n’en est pas encore au stade où le pekin moyen se transforme, façon Walking Dead, en goule affamée, mais bon.. L’essentiel y est, nos gouvernements sous des faux-semblants de démocratie, vont piquer du pétrole, de l’uranium, des terres rares chez les sauvages, histoire de faire tourner ce qu’il reste de la machine, mais ça tiendra combien de temps, avant que les supermarchés ne se vident ?

        Il ne reste plus qu’une petite étincelle pour en arriver là, parmi les possibles déclencheurs y a que l’embarras du choix : faillite bancaire, indépendance proclamée unilatéralement, effondrement d’une bulle spéculative quelconque, guerre, crise nucléaire… Ou pourquoi pas, un joli mix de tout ça..

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    • Opps’ // 09.10.2017 à 00h40

      J’insiste légèrement sans mauvais esprit : la pensée dissidente et contestataire est une tradition française , pas besoin d’importation étrangère .

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  • Olivier ROSSI // 09.10.2017 à 12h38

    Il va falloir passer à la mise en demeure,
    suivi de plainte pour non respect de la liberté d’expression d’un universitaire…

    Et faire encore du bruit auprès des médias alternatifs et de la blogosphère… lorsque ces messieurs qui abusent de leur pouvoir (on dit aussi « usurper »), verront un risque pour leur carrière et leur réputation, ils feront peut-être machine arrière.
    Sinon, je crains pour leur avenir, ils pourraient regretter d’avoir choisi « l’illégal » en plus du « malhonnête » dans leurs actions…

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  • theuric // 09.10.2017 à 20h13

    Ce ne sont plus tant les individus qui comptent qu’une doxa complexe détenant, si je puis dire, sa propre existence, et qui, aujourd’hui, se retrouve en danger de sa disparition.
    D’où, entre-autre, une violente propagande ayant mis Monsieur Macron à la tête du pays sans qu’un besoin impérieux ne s’en fasse ressentir pour les détenteurs de cette doctrine, l’élection d’un Juppé, par exemple, eût suffi.
    Ce qui ne fit qu’infiniment fragiliser la position des-dits détenteurs.
    Ce sentiment d’urgence, dont la censure et la propagande ne sont que 2 des signes, marque aussi leur perte de raison, soit de réflexion et de culture, l’élection de Monsieur Macron, puis des représentants de son parti évanescent, par de longues intoxications publicitaires médiatiques, fut certes une réussite, mais à quel prix.

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    • theuric // 09.10.2017 à 20h44

      Ceci montre que le jeu échappe dorénavant à ses acteurs.
      Certes, sûrement, l’élection de Mr. Macron, dont l’éviction de Mr. Sapir de son blog n’est que la suite logique, proviendrait de l’annonce du référendum sur le brexit, la date de la présentation de cette personne par Mr. Attali en poserait, à mon sens, les conditions.
      Mais l’accélération des événements, notamment en Catalogne, les contradictions décisionnelles espagnoles, européistes et allemandes, dans ce seul exemple, montre, justement, la perte de contrôle des protagonistes de la construction européenne et, par delà, de ceux du néolibéralisme, dont les premiers font parti.
      Nous y voyons en effet, ici, la confrontation entre cette construction européenne et l’existence des états composant l’Union-Européenne qui, si cela se poursuit, pourrait devenir violente.
      Penser cela est donc, pour cette doxa, d’un péril mortel, d’où une censure et une propagande qui ne pourra aller qu’en s’amplifiant.

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      • theuric // 09.10.2017 à 21h06

        Plus encore, cette doxa ne peut exister que grâce à un aveuglement de ses thuriféraires.
        Tout questionnement de son bienfondé ne peut que la mettre dans une grande insécurité, ce qui ne peut que mener ses porteurs, déstabilisés, de quelque niveau que ce soit, à une réaction égale, voire supérieur au sentiment d’insécurité qu’ils ressentent face à ces questionnements.
        Si, de questionnements, s’éprouve un rejet, alors la violence propagandiste, d’exclusion et d’interdit ne peut que s’accroitre.
        N’oublions pas, et cela est lié même si ça pourrait sembler hors propos, que deux journalistes météos furent renvoyés de France-Télévision pour avoir simplement questionné la réalité du réchauffement climatique anthropogénique, et encore, avec grandes prudences.
        Ce qui montre bien que ce phénomène est ancien et que cette doxa est de composition complexe.
        En revanche, une remise en question d’une partie de celle-ci met le tout en précarité, d’où ces réactions disproportionnées.
        C’est, à mon sens, de cela dont il faut avoir conscience.

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  • Thierry // 09.10.2017 à 23h39
    • theuric // 10.10.2017 à 02h06

      Point de vue intéressant mais après que Monsieur Delamarche se soit retrouvé à ne plus passer sur B.F.N., il m’est impossible de ne pas me poser maintes questions.
      Bien qu’il soit vrai que je ne me serais pas permis d’utiliser certains termes, comme le fit Monsieur Sapir.
      Infiniment moins enclin, sur cette chaîne d’information, aux réaction épidermiques dont Monsieur Delamarche était habitué.

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  • Dante // 10.10.2017 à 06h35

    Le déclin du courage Par Alexandre Soljenitsyne http://arretsurinfo.ch/le-declin-du-courage/, extrait « Si le monde ne touche pas à sa fin, il a atteint une étape décisive dans son histoire, semblable en importance au tournant qui a conduit du Moyen-âge à la Renaissance. Cela va requérir de nous un embrasement spirituel. Il nous faudra nous hisser à une nouvelle hauteur de vue, à une nouvelle conception de la vie, où notre nature physique ne sera pas maudite, comme elle a pu l’être au Moyen-âge, mais, ce qui est bien plus important, où notre être spirituel ne sera pas non plus piétiné, comme il le fut à l’ère moderne.
    Notre ascension nous mène à une nouvelle étape anthropologique. Nous n’avons pas d’autre choix que de monter … toujours plus haut. » »
    Alexandre Soljénitsyne, Le Déclin du courage, Harvard, 8 juin 1978

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