Les Crises Les Crises
28.octobre.201728.10.2017 // Les Crises

L’Allemagne face à son Destin, par Charles Gave

Merci 148
J'envoie

Aujourd’hui nous vous proposons pour changer la vision d’un paléolibéral, Charles Gave

Source : Institut des Libertés, Charles Gave, 02-10-2017

Commençons par rappeler l’un des grands classiques de la géopolitique.

Des guerres inexpiables ont toujours opposé le pays qui contrôlait la mer au pays qui gouvernait la terre. Pensons à Athènes contre Sparte, à la Grèce contre l’empire Perse, à Carthage contre Rome (Cartago delenda est…), à la Grande-Bretagne contre (dans l’ordre d’apparition) Philippe II d’Espagne, Louis XIV, Napoléon, Guillaume II, Hitler pour finir par les Etats-Unis contre l’Union Soviétique…

Depuis la seconde guerre mondiale, les USA contrôlent sans partage les mers du monde entier grâce à une marine dont la domination ne peut être mise en doute par quiconque tant elle est écrasante. Cette maitrise des mers s’est transformée en un « hégémon global » en raison de l’écroulement en 1990 de la puissance continentale qui les avait menacés depuis 1945, l’Union- Soviétique. De 1990 à l’arrivée au pouvoir de monsieur Xi, nul « challenger » ne se profilait à l’horizon et les gouvernements américains enivrés de leur toute puissance se mirent à vouloir dominer non seulement les mers, mais les terres, ce qui est autrement difficile.

Et ils sont en train d’échouer…

C’était d’autant plus prévisible qu’un nouveau pouvoir « terrestre » commence à émerger avec les capacités humaines, financières et techniques pour « dominer » au moins commercialement une grande partie des territoires émergés, et je veux parler bien sûr de la Chine.

Regardons une carte.

Aussi contre intuitif que cela paraisse, la Chine est en réalité une immense « île », bordée par l’océan à l’Est, un immense désert à l’Ouest et protégée par des montagnes ou des jungles impénétrables au Sud. Et arriver en Chine par le Nord, mieux vaut ne pas y penser.

Pour relier la Chine au reste du monde, les commerçants pendant des millénaires ont utilisé les « routes » de la soie, l’une terrestre passant au Nord dès l’Himalaya et l’autre au Sud, maritime, passant par les Indes, le Moyen-Orient et rejoignant l’Europe au travers de la Mésopotamie et de la Syrie.

L’arrivée des bateaux à vapeur et l’ouverture du canal de Suez ont détruit en quelques décennies ces deux routes de la soie et du coup la Chine ne contrôlait plus son commerce ni avec l’Europe ni avec le reste de l’Asie et encore moins avec le reste du monde.

Voilà qui est en train de changer.

Le plan de monsieur Xi est très simple : il veut tout simplement ré-ouvrir les deux routes de la soie.

  • Au Sud, la Chine va aider à rebâtir tous les anciens ports de la route de la soie maritime, ce qui va déclencher une forte croissance dans toutes ces régions, en raison du phénomène dit de réseaux. Imaginons que deux ports soient construits pour relier deux régions qui jusque-là n’avaient que peu ou pas de contacts. Il va falloir bâtir toute une série d’infrastructures (aéroports, hôtels, logements, télécommunications, routes etc..) et nous aurons très vite UNE nouvelle série de lignes de communications entre ces deux centres. Ajoutons un troisième port : nous aurons besoin de TROIS séries de lignes de communication. Ajoutons en un quatrième : Il faudra ouvrir SIX lignes de communications pour relier tout ce petit monde… Ajoutons en « N ».

Il faudra N*(N-1) /2 lignes de communications…

Et donc contrôler la mer va devenir de plus en plus difficile pour la marine américaine…

Et accessoirement toutes ces régions vont pouvoir se spécialiser dans ce qu’elles font le mieux et nous rentrerons dans une période de croissance sans précédent au sud de l’Himalaya, pour la plus grande prospérité de la Chine et de tout le monde autour d’elle…

Au Nord, les caravanes d’autrefois vont être remplacées par des chemins de fer qui relieront le Nord de la Chine à la Grèce et à l’Allemagne (Duisbourg).

Déjà, les autorités Chinoises ont acheté le port d’Athènes pour expédier leurs marchandises du Pirée vers toute l’Europe du Sud. Ces lignes de chemin de fer vont ramener dans le monde moderne toutes les populations du Nord de l’Himalaya qui vont petit à petit redevenir productives comme l’étaient leurs ancêtres. Et ces populations vont avoir besoin de tout, ce qui donnera des débouchés aux sociétés d’infrastructure chinoises quelque peu en sur capacité en ce moment. (Je ne saurai trop conseiller aux lecteurs d’acheter de l’immobilier autour de Trébizonde, d’où partaient et arrivaient autrefois toutes les caravanes).

Un léger « hic » cependant pour la route du Nord, la seule qui sera toujours complètement à l’abri des flottes américaines : une grosse partie du trajet passe sur des terres Russes.

Il faut donc que la Chine s’allie durablement avec la Russie, leur but commun étant de contrôler l’hégémon américain.

Une telle alliance devrait être le cauchemar de la diplomatie américaine pour des raisons faciles à comprendre et pourtant cette diplomatie (?) américaine fait absolument tout pour jeter les Russes dans les bras des Chinois. On songe à la France détruisant au traité de Versailles l’Autriche Hongrie (le but de la diplomatie française depuis Richelieu) pour se retrouver seule face à l’Allemagne et à la Russie en 1940 et se faire ratatiner.

Et cette alliance se renforce tous les jours, au vu et au su de tout le monde.

  • Les Chinois se mettent à acheter du pétrole Russe à la place d’acheter du pétrole Saoudien et les Russes acceptent que ce pétrole soit réglé en monnaie chinoise, le Yuan, ce qui fait sauter le monopole que le dollar avait sur les paiements du pétrole. Premier coup terrible contre le dollar…
  • Et pour ajouter l’insulte à l’injure, les Chinois créent à Hong-Kong un marché à terme du pétrole, coté en Yuanet muni d’une caractéristique intéressante. Si par exemple la Russie (ou n’importe qui d’autre, l’Arabie Saoudite par exemple) se trouvait temporairement disposer de trop de Yuan et n’avait pas envie de les garder dans ses réserves de changes, n’ayant guère confiance dans la monnaie chinoise… et bien, la banque centrale Chinoise rachèterait ces Yuan avec …de l’or.

Deuxième coup terrible contre le dollar : réintroduire l’or dans le système c’est faire sauter à terme ce que Jacques Rueff appelait le « privilège impérial », c’est-à-dire la possibilité qu’ont les Etats-Unis de solder leurs déficits extérieurs avec leur propre monnaie.

Tout cela est connu et je ne décris rien de bien nouveau que je n’aurais pas décrit déjà à plusieurs reprises dans ces chroniques.

Ce qui m’intéresse à partir de maintenant, c’est autre chose : Comment va réagir l’Allemagne à l’émergence de ce condominium Sino-russe sur la moitié des terres immergées ?

L’Allemagne a toujours été un pays continental et jamais un pays maritime. Elle a été vaincue deux fois dans son histoire récente par une alliance des pays maritimes, ce qui laisse des traces.

Mon analyse est donc toute simple : tout, je dis bien tout, montre que l’Allemagne aurait intérêt à quitter l’alliance maritime en plein déclin pour rejoindre l’alliance terrestre en plein essor.

Quelques précisions sur cette remarque qui pourrait paraitre excessive au premier abord, en se souvenant de ce qui disait le General de Gaulle : « Les nations n’ont pas d’amies. Elles n’ont que des intérêts »

  • Le quasi-totalité de la croissance économique dans les années qui viennent aura lieu autour ou à l’intérieur de cette « alliance terrestre » et toute cette zone aura besoin des produits allemands, l’Allemagne devenant de fait le producteur des biens à forte valeur ajoutée pour ces régions.
  • La zone européenne est très mal partie, étant et de loin la région du monde ayant le plus faible taux de croissance depuis 17 ans, mais aussi le plus fort taux d’endettement du secteur public, la plus mauvaise démographie et le plus fort taux de dépenses sociales. Le seul espoir (de monsieur Macron comme celui de Poincaré avant lui) est que « l’Allemagne paiera ». On peut toujours rêver.
  • La protection militaire américaine devient de plus en plus « douteuse » avec un système politique complètement bloqué outre atlantique entre des élites qui ne représentent plus qu’elles-mêmes et le peuple, laissé à l’abandon.
  • S’allier avec la Chine et la Russie, c’est contrôler la Turquie qui ne parait plus être une alliée très fiable à l’intérieur de l’Otan et donc de ce fait aider au contrôle des populations Turques résidantes en Allemagne ou désireuses de s’installer en Allemagne.
  • S’allier avec la Russie c’est aussi laisser ce pays s’occuper du Moyen–Orient, en s’appuyant sans nul doute sur l’Iran, en remettant au gout du jour la vieille alliance de revers entre Russie et Perse pour contrer la Turquie militairement. Cela veut dire favoriser la victoire au Proche Orient des chiites sur les sunnites et donc se débarrasser du terrorisme qui a de plus en plus tendance à être d’origine « sunnite » et que les USA ne veulent pas ou ne peuvent pas contrôler, tant ils sont embourbés dans leur alliance avec les monarchies wahhabites qui ont toujours financé le terrorisme. Voilà un scénario qui ne va pas plaire à Israël.

Faisons un peu de politique fiction.

Madame Merkel, est devenue ce que l’on appelle aux USA un « lame duck » c’est-à-dire quelqu’un que plus personne n’écoute puisque chacun sait que ce mandat est son dernier.

Imaginons qui plus est que l’un ou l’autre des grands pays européens (Italie, France) connaissent de graves problèmes économiques et sociaux et décide (ou soit forcé) de sortir de l’Euro. L’économie allemande et en particulier le secteur de la finance serait en quasi faillite, compte tenu des pertes à subir sur les créances de ce pays détenues par les institutions allemandes. Il ne faut pas être très malin pour penser que dans un tel moment, la Russie et la Chine proposeraient leur aide « désintéressée » pour aider l’Allemagne à passer ce moment difficile, qui serait bien sûr acceptée avec gratitude par nos voisins.

Et tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Si le lecteur pense que j’exagère, alors il doit se poser un certain nombre de questions

  • Pourquoi le gouvernement Chinois va-t-il créé à Shanghai un nouvel FMI et une nouvelle banque mondiale ?
  • Pourquoi l’Autriche-Hongrie est-elle en train de renaitre sous le nom de « groupe de Visegrad » si ce n’est pour empêcher la liaison terrestre entre la Russie et l’Allemagne ?
  • Pourquoi monsieur Trump a-t-il été offrir une alliance militaire renforcée à la Pologne lors de son discours à Varsovie, et pourquoi est-il allé à Varsovie pour commencer ?
  • Pourquoi les troupes américaines en Syrie essayent par tous les moyens d’empêcher la famille Assad de rester au pouvoir, y compris en tirant sur les troupes russes… si ce n’est pour empêcher la création d’un arc Chiite allant de Lattaquié qui contrôle l’Est de la Méditerranée à Bahreïn qui contrôle le golf Persique et où est ancrée la Vème flotte américaine ?

Bref, si l’Allemagne (comme les Saxons pendant une célèbre bataille Napoléonienne) change de camp au milieu du gué, alors la diplomatie va redevenir intéressante et je peux assurer le lecteur que pas grand-chose ne se passera à Bruxelles…et beaucoup à Berlin, Moscou ou Pékin.

Déjà, les Anglais ont décidé de prendre le large et d’abandonner l’alliance continentale en train d’échouer (l’Europe), pour rejoindre l’alliance maritime dont ils ont toujours fait partie quand les temps redeviennent durs. Ils ont à tout hasard cependant pris une participation dans le FMI et la banque mondiale chinoises tout en permettant que des émissions obligataires en Yuan aient lieu dans la City. On n’est jamais trop prudent.

Et la France dans tout ça ? Aucun souci à se faire, notre Chanteclerc national saute sur son tas de fumier en criant « Europe, Europe ». Me voilà rassuré. Il a tout compris.

Si j’étais un lecteur Français, j’achèterais des obligations d’état russes ou chinoises pour me diversifier. Certes, je ne pourrai pas les mettre dans mon assurance vie, mais ce que l’on peut mettre dans une assurance vie aujourd’hui ne vaudra sans doute pas grand-chose demain de toute façon. Puissiez-vous vivre dans des temps intéressants dit la vieille malédiction chinoise.

A l’évidence, nous sommes en train de rentrer à toutes vapeurs dans des temps passionnants.

Source : Institut des Libertés, Charles Gave, 02-10-2017

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

DUGUESCLIN // 28.10.2017 à 08h59

Les nations n’ont pas d’amies mais que des intérêts.
Il semble qu’il serait temps que les nations d’Europe mettent en commun leurs intérêts, plutôt que de rouler pour des puissances étrangères qui n’ont que faire des intérêts européens.
La pseudo union européenne, en l’état, ne défend pas les intérêts de l’Europe, mais d’un empire qui n’est pas le notre. La vraie Europe ne peut survivre que par des accords pour défendre leurs intérêts communs, qui sont nombreux, par une alliance avec toutes les nations d’Europe qui mette fin à la division artificielle EST-Ouest qui la dessert et l’affaiblit en faveur d’un empire étranger.

47 réactions et commentaires

  • Theo Van Creyers // 28.10.2017 à 06h37

    Les Allemands seront intimidés -lame ducks politiques-encore deux générations… Trop de gens se souviennent de Von Ribbentrop volant vers Moscou et vont pousser des cris. Mais dans 50 ans, toutes hontes bues, Charles Gave sera prophète.

      +4

    Alerter
  • Alexandre Clément // 28.10.2017 à 07h02

    ce texte est fait de bric et de broc. Le pire est sans doute quand il fait allusion au fait que l’Europe serait la zone où le taux d’endettement public (pourquoi ne retenir que l’endettement public ?) serait le plus élevé du monde ! Charles Gave devrait regarder les statistiques : la dette publique de l’UE représente 83,5% de son PIB, aux Etats-Unis, c’est 110% et au Japon 250%. Si la Chine a un endettement public apparemment faible (autour de 50%), sa dette privée est devenue très inquiétante. http://www.lepoint.fr/economie/dette-la-chine-severement-rappelee-a-l-ordre-24-05-2017-2130027_28.php

      +16

    Alerter
    • Geof’ // 28.10.2017 à 16h09

      très juste.

      et même quelques outrances : hitler n’était pas un capitaliste, mais un raciste impérialiste : pq commercer avec la Chine quand son allié japonais s’occupait de dépecer ce pays ?

      la deuxième guerre mondiale n’est pas une guerre comme les autres, c’est une guerre de civilisation. La qualifier de guerre « comme les autres » est assez obscène…

      En outre, pour Charles Gave-le-dandy, y aura pas de problème avec l’intelligence artificielle (chômage !!!!) ni la destruction de nos eco-systèmes (ex : surpêche océanique), la « Belle Époque »…

      en csq, je mets 5/10

      Geoffrey, neo-communiste belge

        +3

      Alerter
    • Fred // 30.10.2017 à 21h43

      Oui, la Chine est très endettée mais la dette est détenue par les chinois. Les banques chinoises sont contrôlées par l’état.
      Le jour où il y aura un reset (nouvelles monnaies et/ou dévaluation), les investissements seront toujours là et permettront de repartir plus rapidement.
      C’est pour cela que les Chinois n’aiment pas garder de l’argent sur leur compte et préfèrent parquer leur argent dans des appartements inoccupés, du bitcoin, etc…La perte sera atténuée.

      En France, la dette finance les intérêts et les dépenses de fonctionnement.

        +0

      Alerter
  • Gordion // 28.10.2017 à 07h09

    « Mon analyse est donc toute simple : tout, je dis bien tout, montre que l’Allemagne aurait intérêt à quitter l’alliance maritime en plein déclin pour rejoindre l’alliance terrestre en plein essor. »

    J’avais déjà lu cet article sur le site de l’auteur, billet très pertinent et dans la suite d’autres analyses de « Bouger les Lignes », « Observatus Geopoliticus » entre autres.

    Sur l’extrait entre guillemets, je m’interroge toutefois:

    L’Allemagne peut-elle vraiment dire aux Etats-Unis d’aller se faire voir?

    Même si le Reich a rapatrié ses réserves d’or des Etats-Unis et de France – si tenté qu’il soit de créer un NDM (Neues DeutschMark pour rejoindre une alliance avec le yuan, monnaie qu’il faudra bien gager comme le font les Chinois) – les Etats-Unis ont une panoplie d’armes de représailles suffisante pour les en empêcher.

      +4

    Alerter
    • Amsterdammer // 28.10.2017 à 17h04

      Sans compter tous leurs agents (politiciens, journalistes) dans la place…

        +3

      Alerter
    • patrick // 28.10.2017 à 18h00

      l’Allemagne n’a rapatrié qu’une partie de l’or qui est censé être aux USA , pour le solde ça semble plus difficile.
      D’un autre côté l’industrie Allemande a besoin du gaz Russe pour fonctionner , donc il va falloir faire des choix.

        +1

      Alerter
      • Gordion // 29.10.2017 à 07h37

        Avez-vous des chiffres sur les quantités d’or rapatriées des Etats-Unis, et sur celles qui y subsistent?

        merci

          +0

        Alerter
    • raloul // 29.10.2017 à 11h06

      Bonjour !

      Le premier élément très concret de cette «panoplie» est la présence continue de soldats u.s. sur territoire allemand, ce qui n’arrive pas normalement en temps de paix entre deux pays.
      Par ailleurs, n’oublions pas la mise sur écoute de tous les politiciens allemands de premier ordre, scandale qui avait éclaté outre-rhin mais était resté sans suites réelles.

      Donc oui m. Gave est très perspicace dans son analyse, mais il sous-estime peut-être la violence des tenailles de l’empire étasunien. L’avenir nous le dira.

      Merci en passant à m.Gave pour ses idées en matière de placements…

        +1

      Alerter
  • Louis // 28.10.2017 à 07h35

    « Madame Merkel, est devenue ce que l’on appelle aux USA un « lame duck » c’est-à-dire quelqu’un que plus personne n’écoute puisque chacun sait que ce mandat est son dernier. » La première manifestation de ceci me semble être le fait que le nouveau président de l’Allemagne, M. Steinmeier, qui était auparavant ministre des AE, est en train de prendre une importance que n’avaient pas les précédents présidents, plutôt potiches, et il a tout récemment envoyé Merkel sur les roses – je ne me rappelle plus à propos de quoi c’était -, puis est parti à Moscou rendre visite à Vladimir Poutine.

      +8

    Alerter
  • Louis Robert // 28.10.2017 à 07h36

    Fascinante partie de Go mondiale dans laquelle la Chine a plus qu’une longueur d’avance… l’Empire n’en étant encore qu’à l’étape du « C’est quoi ça, le Go? ». Or la Chine compte des joueurs passionnés, extrêmement patients et ingénieux, très appliqués même, au sourire énigmatique certes mais au rire bon enfant qui rassure un peu. Les voilà qui jouent maintenant à la création d’institutions internationales de substitution, à la mise en place d’un nouvel ordre mondial où trouver sa place, au centre du jeu, en plein milieu quoi! Civilisation millénaire oblige…

    On s’amuse ferme, à la table d’à côté. Risquez un coup d’oeil discret. « Go for it! », comme ils disent, « afin d’élargir votre champ de réflexion »?

      +16

    Alerter
  • LBSSO // 28.10.2017 à 08h08

    Initiative des Trois Mers (tiens tiens…)
    Cette organisation rassemble douze pays européens de la Baltique à la mer Noire et à l’Adriatique : groupe de Visegrád (dont parle C Gave = la Hongrie+ la Pologne+République tchèque + Slovaquie) plus Lituanie, Estonie, Lettonie, Autriche, Slovénie, Croatie, Roumanie, Bulgarie – autour de projets communs.D Trump est venu en Europe au mois de juillet dernier assisté à sa réunion , ce qui a réjouit A Merkel (ironie…).Il s’agit de faire passer la Pologne de consommateur de gaz russe au statut de plateforme d’approvisionnement de l’Europe en gaz… américain; l’Ukraine est évincée.La Pologne retrouve ainsi un statut de puissance régionale .Tout le monde connaît l’amour de ce pays pour la Russie et l’Allemagne.
    Si vous positionnez sur une carte l’ensemble des pays de ce groupe vous remarquerez qu’ils constituent une barrière entre l’Allemagne et la Russie .
    Pourquoi D Trump serait-il allé serrer des mains si l’Allemagne était ce « valet « docile des US que certains s’ingénient à voir ?

      +9

    Alerter
    • Gordion // 28.10.2017 à 09h26

      J’ai le sentiment que cette barrière que vous décrivez très bien s’appelle l’élargissement de L’OTAN aux frontières russes.

      Quand à votre déni (me trompé-je?) de la domination de l’Allemagne par les États-Unis, Merkel a choisi entre le marché américain pour les produits à forte marge et la volonté de réorienter sa politique vers la Russie, et la zone non dollar.
      L’Allemagne ne peut, et ses banques encore moins, risquer de perdre le marché américain pour l’Iran et la Russie.
      Quant à quitter le giron dollar pour le rouble…

        +3

      Alerter
      • LBSSO // 28.10.2017 à 12h38

        @Gordion,
        – je ne suis pas certain que nous soyons en opposition ,je vois plutôt une complémentarité(Otan versus investissements économiques)
        -ensuite ,il ne s’agit pas de jouer au devin.Je souhaite juste donner une autre clé concernant l’Allemagne que l’unique rhétorique du « valet atlantiste » (que je ne consteste pas) ne suffit pas à expliquer dans leur ensemble les évolutions de ce pays.
        -l’Allemagne ne veut pas se passer du marché US.Elle veut placer ses produits sur les 3 plus grands marchés du monde et si en plus elle pouvait profiter de la géographie russe et des réserves énergétiques…
        @Gordion, vous avez peut-être choisi votre pseudo en référence à la ville turque où se déroula l’épisode du nœud gordien.L’Allemagne optera t elle pour le staus quo ? Tranchera t elle le nœud ? Le déféra t elle en essayant de tenir les deux bouts ?
        C Gave n’est pas « géopoliticien » (ex le conflit entre Rome et Carthage est plus complexe que Terre/Mer) mais c’est ce qui fait son intérêt .

        Il faut toujours lire « les Vieux Libéraux (G Orwell) » :-).

          +1

        Alerter
        • Gordion // 29.10.2017 à 05h19

          6Certes. L’Allemagne ne peut pas se passer du marché américain, qui génère de colossaux profits et contribue à augmenter le déficit commercial américain. Vrai, Trump l’a dit.
          Maintenant, Trump va devoir mettre en pratique ses engagements électoraux, faute d’avoir pu se libérer des neoconservateurs américains en politique étrangère.
          L’Allemagne avec ses dirigeants et élites qui ne jurent que par le libéralisme quand ils peuvent l’appliquer à des européens aucunement en état de s’y opposer pour diverses raisons, a très peur des représailles américaines, et se dit qu’elle pourrait en faire les frais, d’autant plus qu’elle n’a pas les moyens de s’y opposer.
          Oui, Merkel a besoin du gaz russe de Nordstream 2 à la grande fureur des Polonais, mais entre exporter ses biens de consommation aux États-Unis et accroître ses achats de gaz russe, que fera-t-elle si Trump la met au pied du mur ? L’accès aux marchés financiers américains est essentiel pour les banques allemandes.

          Je vous sais gré de votre commentaire sur Gordion, ancienne ville hittite et phrygienne, et symbole du geste d’Alexandre le Grand. Décider…. Les tumulus des rois Gordias, Midas y sont encore visibles, la rivière Sangaros citée par les Tectosages, Trocmes et Tolistoboges, peuples gréco-celtes qui ont conquis cette région- Galatie, d’où la couleur de peau claire de ses habitants- au cours de la Grande Expédition de – 279 aussi. Ces peuples celtes venaient de Gaule méridionale Montpellier et Narbonne..

            +1

          Alerter
  • Fougnard // 28.10.2017 à 08h25

    Juste une question : la future domination chinoise sera-t-elle meilleure pour l’ensemble de l’humanité que la domination américaine ?
    On aurait aimé un développement sur ce sujet plutôt que les saillies ironiques, même si elles sont inspirées par un fond de réalité, sur la France, l’Italie et autres nations que M. Gave a l’air de passer par pertes et profits.

      +9

    Alerter
    • Owen // 28.10.2017 à 16h35

      Si la Chine devient première puissance mondiale et que la France continue à vendre ses entreprises et démonter les acquis sociaux, dans une UE qui n’a que pour « fonction de créer l’organe », la Chine achètera ce qui reste et embauchera, à son tour, des petites mains sur notre continent pour fabriquer pas cher ses produits.
      Pour rappel, le classement Pisa 2015 indique en sciences et maths: 518 et 531 points en Chine et 495 et 493 points en France. Et il y a 20 fois plus de cerveaux en Chine qu’en France.

      Si la France est capable de renouveler, voir réinventer son activité économique et de garder la main sur ses grandes entreprises, sur un continent européen qui a l’intelligence de mutualiser ses projets, outils, et compétences, il y aura des partenariats avec la Chine motivés par des intérêts réciproques.

      Peut-être que la question ce n’est pas eux, mais nous, et si on se contente de notre indigence politique on donne déjà la réponse.

        +8

      Alerter
    • Amsterdammer // 28.10.2017 à 17h08

      La Chine ne pourra pas, n’aura pas les moyens d’assurer une domination impériale comparable à celle des Etats-Unis après 1945.
      Elle sera simplement l’un des plus gros joueurs dans un monde multipolaire.

        +3

      Alerter
    • francois Marquet // 28.10.2017 à 17h15

      La domination chinoise sera à combattre si elle devient hégémonique. D’ici là il y a un empire à mettre au pas, en commençant par la dédollarisation qui signera l’arrêt de la planche à billet de l’Oncle Sam
      Quand à la France, n’aurait-il pas été plus moral pour elle de vendre des Peugeot, des Airbus et des forages pétroliers à l’Iran plutôt que des rafales aux Emirats Arabes Unis? De s’allier avec les chiites et les russes plutôt qu’aux pétromonarchies, Arabie Saoudite en tête? EDF était partenaire de South Stream, où en est-on aujourd’hui?
      Pas de politique française implique que la France suive la politique européenne, qui n’est pas décidée à Bruxelles pas plus qu’elle n’est dans l’intérêt des peuples européens.
      Trop d’élites françaises polluées par les idées néocon, trop de young leaders de la French-American Foundation.

        +20

      Alerter
  • DUGUESCLIN // 28.10.2017 à 08h59

    Les nations n’ont pas d’amies mais que des intérêts.
    Il semble qu’il serait temps que les nations d’Europe mettent en commun leurs intérêts, plutôt que de rouler pour des puissances étrangères qui n’ont que faire des intérêts européens.
    La pseudo union européenne, en l’état, ne défend pas les intérêts de l’Europe, mais d’un empire qui n’est pas le notre. La vraie Europe ne peut survivre que par des accords pour défendre leurs intérêts communs, qui sont nombreux, par une alliance avec toutes les nations d’Europe qui mette fin à la division artificielle EST-Ouest qui la dessert et l’affaiblit en faveur d’un empire étranger.

      +24

    Alerter
    • Briska // 28.10.2017 à 19h23

      La force de l’empire est justement la diversité des intérêts nationaux. C’est du velours que de jouer sur les contradictions. Ce n’est pas par choix qu’il y a divergence, c’est un état de fait, nous n’avons pas les mêmes besoins que les allemands, que les luxembourgeois et autres. Parler d’Europe, souhaiter une politique commune, c’est déjà créer le problème de la divergence et de la faiblesse politique de l’ensemble. Ce sont deux choses que l’on ne peut dissocier sinon en rêve, en utopie.

        +2

      Alerter
      • sksk // 29.10.2017 à 00h38

        Parfaitement.

        Les gens parlent beaucoup d’Europe mais pour eux l’Europe c’est la France en plus grand.

        Non l’Europe c’est des opinions bien différente et il suffit de suivre un conseil européen pour s’en convaincre.

        Sur ce plan pas de souplesse sans UE. L’UE est une machine lourde qui nous empêchera de changer de politique (ici étrangère) aussi rapidement que nécessaire.

        Car entre la vieille Amérique ou l’intérieur ou l’entre deux il va falloir choisir.

        Pour l’instant c’est les USA.

          +1

        Alerter
  • christian gedeon // 28.10.2017 à 09h58

    Encore modéré…pourquoi? ce n’est pas bien ce que j’ai dit à propos de Visegrad? Et que l’article vise,au détour d’une petite phrase ce groupe et rien d’autre? Régis Debray a peut-être raison finalement…j’ai attaqué ce nouveau mythe de la « route de la soie  » devant lequel tout le monde baille aux corneilles en faisant des bonds de neo cabri…et aussi le nouveau mythe de la Chine en avance dans le jeu de Go,métaphore amusante.Fallait pas hein? Gave est paleo libéral,peut-être,mais mon modérateur est un peu neo pensée unique,non?

      +8

    Alerter
  • calal // 28.10.2017 à 10h44

    il me semble que l’empire maritime anglo saxon a deja reagi. les us avec soros ont l’air de vouloir « casser  » l’ue et revenir a des nations. d’ou le probleme en espagne amha destine a secouer le cocotiers des banques espagnoles. d’ou egalement la « rebellion » de la pologne hongrie toussa contre bruxelles. Ces pays ont souvent servi a casser l’axe germano-russe.

    qu’est ce qui est le mieux pour moi? j’en sais rien et de toute facon j’ai quasi aucun pouvoir sur ce qui va se passer …

      +4

    Alerter
    • Amsterdammer // 28.10.2017 à 17h10

      “casser l’ue et revenir a des nations », ce serait plutôt une bonne nouvelle, non?

        +6

      Alerter
    • patrick // 28.10.2017 à 17h51

      j’ai plutôt l’impression qu’ils veulent casser les nations en un ensemble de régions beaucoup plus petites et plus faibles sur lesquelles les technocrates de l’UE auront tout pouvoir.
      Ces gens là ne nous veulent pas du bien.

        +11

      Alerter
      • outis // 28.10.2017 à 18h41

        Oui, mais plutôt dans le genre Grand-Est que Catalogne.

          +1

        Alerter
      • madake // 28.10.2017 à 20h04

        Il semble que domine une vision euro-centrée et technocratique, qui, de par sa nature myope, ignore ce qui se passe ailleurs.
        Tant que l’empire règne et domine, la technocratie prospère.
        Lorsqu’il s’essouffle, que l’économie fléchit, elle est battue en brèche, et sa légitimité est de plus en plus contestée.

        Aujourd’hui, l’Histoire, c’est devenue un truc de vieux, pas vraiment hype, qu’on retire des programmes scolaires, et qu’on ne veut plus enseigner…

        Et comme ceux qui prennent les décisions régaliennes, se mettent à croire à leur propre propagande, c’est à dire confondent Union Européenne et Europe…

        L’Histoire aime frapper à la porte de ceux qui l’ont oubliée.

        Je crois qu’il n’y aura nul besoin de tendre l’oreille…

          +1

        Alerter
  • Michel Bergès // 28.10.2017 à 11h39

    Le rapprochement entre la Russie et la Chine existe déjà, sur le plan géopolitique. Il faut y ajouter l’Inde, le Pakistan, La Turquie, l’Iran, plus tous les pays de l’Asie centrale : cela s’appelle, en tant qu’OG supérieure à l’UE et à l’OTAN,  » l’OCS » (Organisation de coopération de Shangaï – chinois : 上海合作组织, pinyin : shànghǎi hézuò zǔzhī, 上合组织 ; russe : Шанхайская Организация Сотрудничества, ШОС), ignorée de nombreux journalistes et commentateurs « occidentaux »… C’est une organisme structurée depuis le 15 juin 2001, qui a évolué dans sa composition, et comprend des fonctions de sécurité, d’échanges économiques et communicationnels intenses, sans oublier des échangés culturels et scientifiques… Des manœuvres militaires conjointes ont lieu annuellement. Loin de la seule Allemagne d’aujourd’hui…
    Pr Michel Bergès. Université de Bordeaux.

      +5

    Alerter
  • Denis Griesmar // 28.10.2017 à 12h50

    Pourquoi mettre en exergue le commentaire de « Duguesclin », qui croit encore à l’ « Europe » ?
    Et puis, le groupe de Visegrad aura-t-il une quelconque solidité ? Quoi qu’il en soit, le Russie serait soulagée de ne pas avoir QUE l’Allemagne comme partenaire à l’Ouest. Il y a là une carte à jouer pour la France, qui doit renouer avec l’alliance russe. Mais cela fait 40 ans que nous n’avons, comme « gouvernants », que des pantins collabos …

      +7

    Alerter
    • DUGUESCLIN // 28.10.2017 à 14h52

      Permettez-moi en toute simplicité de préciser que quand je parle de l’Europe je ne parle pas de l’Union Européiste. Je parle de l’Europe géographique, économique, historique et culturelle, donc de la vraie Europe et non pas d’une sorte de fédération dans laquelle les nations n’existent plus et qui ne concerne que les européens atlantistes. Pour discuter d’égal à égal il faut d’abord sortir de l’aliénation dans laquelle les européistes nous ont enfermés. Il faut, pour être des alliés fiables, être d’abord souverain chez soi. C’est seulement à cette condition que les intérêts communs, qui existent, peuvent être défendus.

        +19

      Alerter
      • Vincent P. // 28.10.2017 à 18h56

         » Il faut, pour être des alliés fiables, être d’abord souverain chez soi.  »

        Et puisque « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas », cette réflexion vaut autant en géopolitique qu’en l’individu pratiquant l’introspection !

          +2

        Alerter
      • Denis Griesmar // 28.10.2017 à 18h58

        Mais cela revient au même. Les Français d’aujourd’hui, qui ignorent l’Histoire, n’ont pas encore compris que nos amis ne sont pas, prioritairement, en Europe. Tout ce qui s’appelle, ou s’est appelé Europe, Lotharingie, Bourgogne du Téméraire, Belgique (eh, oui !), Union Européenne :
        toutes ces entités ne sont que des machines de guerre contre la France. La France, historiquement, pour survivre, s’est appuyée sur des ALLIANCES DE REVERS : la Suède, la Pologne, puis la Russie, l’Empire Ottoman … Il n’y a pas d’enchâssements successifs : la France, dans l’Europe, puis le monde. Au-dessus du peuple français, il y a l’Humanité, et la Planète. Mais pas de machin semblable au Saint-Empire (alors que l’Allemagne, elle, se trouve bien dans l’Europe, qui prolonge son essence profonde). Il est bien de ne plus se faire la guerre (militairement, car pour le reste …) avec l’Allemagne, mais de là à capituler tous les jours que Dieu fait … L’Europe est une manipulation idéologique pour faire croire aux Français qu’ils sont plus proches des Allemands, ou des Lettons, que des Québécois. Ce qu’il faut faire, ce que ferait De Gaulle, c’est regrouper la Francophonie, la Latinité, et tendre la main à la Russie. C’est le véritable intérêt de la France, qui n’a pas changé depuis Bouvines … que flanby, et c’est significatif, n’a pas commémoré ! Montjoie ! Saint Denis !

          +11

        Alerter
        • Alfred // 28.10.2017 à 21h05

          100% d’accord. Rien n’a changé car la géographie dicte l’économie et la politique à très long terme.
          La dernière fois que j’ai parlé d’alliances de revers sur ce blog je me suis fait traité de tous les noms par des géopolitologues de salon.
          Je suis désespéré que ce que vous décrivez (qui me semble tomber sous le sens) ne saute pas aux yeux du plus grand nombre. Il est vrai que c’est impossible si l’histoire est « vendue » au mieux comme superflue au pire comme un embrigadement (mieux vaut la  » liberté  » de ne rien savoir dans le monde d’hanouna n’est ce pas).

            +6

          Alerter
          • Gordion // 29.10.2017 à 07h45

            Absolument. Comme le décrit fort bien Denis Griesmar, les alliances de revers sont une constante de la politique française, et une arme tactique en géopolitique.

            Vous rappelez justement que la géographie dicte la politique. La France avait une double politique à jouer, à la fois continentale depuis le serment de 843 – elle a échoué – et maritime. Elle a également échoué depuis Louis XIV, le summum étant la bêtise de Louis XV.

              +2

            Alerter
            • Brigitte // 02.11.2017 à 08h56

              Vivre en France aujourd’hui est devenu un exercice quotidien de renoncement, pour qui a besoin de s’ancrer dans un territoire, une histoire et qui veut encore croire en l’avenir de ce pays. Dans les moments les plus sombres, on peut même se demander si la France n’a jamais été qu’une machine conçue pour, à terme, s’autodétruire…heureusement le programme n’a jamais bien fonctionné….

                +1

              Alerter
        • stanlolo // 29.10.2017 à 07h44

          Pourquoi ne s’arrêter qu’au Téméraire. On peut aussi remonter à Charlemagne?!
           » Si la France n’était pas la France, tous les Français seraient des étrangers (Pierre Dac) »

            +0

          Alerter
        • Jacques Cubaynes // 31.10.2017 à 07h25

          J’apprécie et je partage votre propos…..mais je m’interroge, existe-t-il encore un peuple Français….alors que depuis 40 ans tout est fait pour évacuer cette construction unique, fruit de la centralisation monarchique et des idées des Lumières. Nos élites sont atlantistes, libérales (au sens de l’ OMC), elles ont bradé sans vergogne l’héritage Gaulliste. Nos intellectuels cultivent la repentance et la négation de notre Histoire, enfin les intérêts du patronat des années 60/80 , le regroupement familial et le différentiel démographique ont conduit au remplacement des classes populaires….jusqu’à notre président qui nie l’existence d’ une culture française.

            +2

          Alerter
  • krystyna hawrot // 28.10.2017 à 14h38

    Oui il ne faut pas surestime le triangle de Vyshehrad. Les elites de ces pays n’ont aucune vision strategique a part garder le pouvoir. Ils donnent un peu a manger a leur population sevre de tout depuis 25 ans et obeissent quand meme aux Americains. Quoique le gouvernement polonais a semble interesse par la route de la soie. .

      +2

    Alerter
  • Fulsi // 29.10.2017 à 01h40

    Cette article est une discussion de comptoir. Ça fait vraiment ramassis d’idées reçues et romantiques pour fonder un tout qui ce donne des airs de cohérence. Il serait intéressant de lire les textes que ce prédicateur a écrit il y 5 ou 10 ans et de les comparer avec les évolutions que notre monde a connu.

      +3

    Alerter
  • abraxas // 31.10.2017 à 14h59

    « L’Allemagne a toujours été un pays continental et jamais un pays maritime. Elle a été vaincue deux fois dans son histoire récente par une alliance des pays maritimes, ce qui laisse des traces. »

    Heu, non, pas vraiment: le vainqueur majeur de la 2ème guerre mondiale est la Russie, qui n’est pas ce qu’on peut appeler une puissance maritime. Le vainqueur mineur, la Grande-Bretagne, qui a arrêté les pruscos sur le Canal avant de les virer d’Afrique du Nord. Les américains ont joué une rôle important dans la production de matériel et le soutien logistique, mais assez secondaire dans les opérations militaires proprement dites.

      +0

    Alerter
  • Brigitte // 02.11.2017 à 09h49

    L’empire du milieu (La Chine) mettant fin à l’hégémonie globale de l’empire du pire (USA). J’en ai rêvé et Charles Gave l’a écrit. La démonstration semble tenir la route même si la caricature de la France révèle un bémol outrancier. Doit-on prendre ses désirs pour de réalités? N’étant pas spécialiste, je me contenterai de poser quelques questions.
    La route numérique n’est-elle pas la plus importante aujourd’hui? elle passe surtout par les airs avec les satellites. Les GAFA américaines semblent intouchables. Jusqu’à quand? qui peut le dire…..
    Au niveau énergétique, les USA sont à l’abri du besoin et peuvent faire jouer à plein régime leur potentiel innovant: l’intelligence artificielle et l’humain augmenté. La Chine, la Russie et l’Inde réunies ont-elles les capacités de rivaliser dans ces domaines?
    La Chine ressemble plus à une gigantesque usine qu’à un laboratoire du futur…Elle est dans l’économie réelle et la finance car l’argent appelle l’argent. Mais l’équivalent de la soie et les épices d’aujourd’hui ne viennent-ils pas de l’Ouest?

      +0

    Alerter
    • Charles // 02.11.2017 à 11h22

      1) Les câbles sous-marins pour le net, vous connaissez ?

      2) Les Uesses sans problèmes énergétiques ? Comment expliquez-vous leurs nombreuses interventions dans le monde, leur pacte avec l’Arabie saoudite et leur intérêt pour le Venezuela ?

      3) Le potentiel innovant des Uesses ne tient qu’à leurs immigrés. Les natifs ne font pas d’études scientifiques. Le pays importe des cerveaux qu’ils n’ont pas formés.

      4) Si vous jetez un œil aux systèmes éducatifs de la Chine et de la Russie, la réponse est évidente. L’Europe a par exemple besoin de la Russie pour le spatial, la Chine a récemment montré son savoir-faire dans ce domaine, et les States n’ont pas réussi à envoyer une fusée habitée dans l’espace depuis fort longtemps.

      5) Quant au fait que la Chine n’est pas un laboratoire du futur, vous retardez de 30 ans au moins. Je vous conseillerais bien de vous intéresser à sa capacité à la fois technique et inventive, mais ça risque de vous faire peur.

        +1

      Alerter
      • Brigitte // 02.11.2017 à 14h11

        oui bien sur je connais les câbles sous-marins. Ceci dit je n’ai fait que poser des questions et je vous remercie d’y avoir répondu. Je suis d’accord avec vous sur l’origine du potentiel innovant des USA et il vient en grand nombre de Chine justement. Dire que les USA ne forment pas leurs cerveaux, vous y allez fort car leurs universités sont parmi les meilleures et ils contrôlent tous les réseaux de publications internationales à comité de lecture. Pour le reste je vais essayer de combler mon retard….

          +0

        Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications