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28.novembre.201728.11.2017 // Les Crises

À l’intérieur de la nouvelle science économique de l’effondrement à petit feu du capitalisme, par Nafeez Ahmed

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Source : Insurge Intelligence, Nafeez Ahmed, le 21 août 2017.

Et pourquoi la lutte pour un nouveau paradigme économique est sur le point de devenir urgente.

Source : art par Isaac Cordal

De nouvelles recherches économiques réécrivent tranquillement les fondamentaux de l’économie. La nouvelle science économique montre résolument que l’âge de la croissance sans fin du capitalisme industriel, basé sur le postulat d’un approvisionnement abondant en énergies fossiles, est terminé.

Le long déclin du capitalisme comme nous le connaissons, commença, comme la nouvelle science le démontre il y a quelques décennies et est en passe d’accélérer bien avant la fin du XXIe siècle.

Avec le capitalisme tel que nous le connaissons sur un inexorable déclin, la tâche urgente à venir est de réécrire l’économie pour s’adapter au monde réel : et en conséquence, de redessiner nos concepts de valeur et de prospérité, précisément pour reconstruire nos sociétés avec la vision de s’adapter à cet âge de transition extraordinaire.

Une étude révolutionnaire publiée par deux économistes français dans la revue Ecological Economics d’Elsevier prouve pour la première fois que le monde a franchi un point de non-retour dans sa capacité à extraire l’énergie fossile, avec des implications massives pour l’avenir à long terme de la croissance économique mondiale.

L’étude, « Estimations à long terme du retour sur investissement énergétique (EROI) pour la production mondiale de charbon, de pétrole et de gaz », s’intéresse au concept d’EROI, qui mesure la quantité d’énergie fournie par une ressource énergétique, par rapport à la quantité d’énergie consommée pour recueillir cette ressource. En termes simples, si un seul baril de pétrole est utilisé pour extraire l’énergie équivalente à 50 barils de pétrole, c’est plutôt bien. Mais moins nous sommes capables d’extraire de l’énergie en utilisant ce baril, moins le processus est efficace et plus onéreux (en termes d’énergie et d’argent).

Des études récentes suggèrent que l’EROI des combustibles fossiles a régulièrement décliné depuis le début du XXe siècle, ce qui signifie qu’au fur et à mesure que nous épuisons nos ressources de haute qualité, nous utilisons de plus en plus d’énergie juste pour extraire de nouvelles énergies. Cela signifie que les coûts de production d’énergie augmentent alors que la qualité de l’énergie que nous produisons diminue.

Mais contrairement aux études précédentes, les auteurs du nouveau journal – Victor Court, un macroéconomiste de l’Université Paris Nanterre, et Florian Fizaine du Laboratoire d’économie de Dijon (LEDi) de l’Université de Bourgogne – ont dissipé toute incertitude qui aurait pu subsister en la matière.

Un point de non-retour

Court et Fizaine constatent que les valeurs EROI de la production mondiale de pétrole et de gaz ont atteint leur maximum dans les années 1930 et 1940. La production mondiale de pétrole a atteint son pic d’EROI à 50 pour 1 ; tandis que la production mondiale de gaz atteint le pic d’EROI à 150 pour 1. Depuis lors, les valeurs EROI du pétrole et du gaz – l’énergie totale que nous sommes en mesure d’extraire de ces ressources pour chaque unité d’énergie que nous injectons – décline inexorablement.

Source : Court et Fizaine (2017)

Source : Court et Fizaine (2017)

Même pour le charbon, seule ressource fossile dont l’EROI n’a pas encore atteint le maximum, il est prévu de subir un pic EROI entre 2020 et 2045. Cela signifie que si le charbon pourrait encore avoir un potentiel de production important dans certaines parties du monde, les coûts la production le rend de moins en moins rentable.

Axiome : Le regroupement de ces données révèle que les combustibles fossiles du monde entier ont connu leur EROI cumulatif maximum d’environ 44 pour 1 au début des années 1960.

Depuis, la valeur totale de l’énergie que nous sommes capables d’extraire de la base mondiale de ressources en combustibles fossiles subit un déclin prolongé, continu et irréversible.

Perspective : À ce rythme de déclin, d’ici à 2100, nous prévoyons d’extraire la même valeur d’EROI des combustibles fossiles que nous avions dans les années 1800.

Plusieurs autres études suggèrent que ce déclin continu de la valeur totale de l’énergie extraite des combustibles fossiles mondiaux a joué un rôle fondamental dans le ralentissement de la croissance économique mondiale ces dernières années.

En ce sens, le krach financier de 2008 n’a pas représenté un événement singulier, mais plutôt un événement clé dans un processus en cours.

Le lien économie-énergie

Car la croissance économique reste en fin de compte tributaire de la « croissance de la consommation de matériaux et d’énergie », comme démontré dans une étude de la revue PLOS One en octobre dernier. Cette étude, menée par James D. Ward, de l’École des environnements naturels et bâtis de l’Université d’Australie-Méridionale, a remis en question l’idée que la croissance du PIB puisse être « découplée » des impacts environnementaux.

« L’illusion du découplage », selon Ward et ses collègues, a été maintenue à travers les techniques trompeuses suivantes :

  1. substitution d’une ressource par une autre ;
  1. financiarisation du PIB, comme par exemple avec un accroissement du « flux monétaire », la création de nouvelles dettes, sans toutefois accroître le débit de matière ou d’énergie (pensez à l’assouplissement quantitatif) ;
  1. exportation des impacts environnementaux sur d’autres pays ou régions, de sorte que les réalités de l’augmentation du débit de matières puissent être supprimées des calculs de données.
  1. l’inégalité croissante du revenu et de la richesse, qui permet au PIB de croître au profit de quelques-uns, tandis que la majorité des travailleurs voient diminuer leur revenu réel – autrement dit, une minorité de riches monopolise la plus grande fraction de la croissance du PIB, mais n’augmente pas leur niveau de consommation avec autant de demande d’énergie et de matériaux.

Ward et ses coauteurs ont cherché à tester ces facteurs en créant un nouveau modèle économique pour voir à quel point il se compare aux données.

Perspective : Ils ont constaté que la croissance économique continue du PIB « ne peut pas être découplée de la croissance en consommation matérielle et énergétique, démontrant catégoriquement que la croissance du PIB ne peut pas être maintenue indéfiniment. »

Une autre recherche scientifique récente a affiné cette relation entre l’énergie et la prospérité.

Le lien prospérité-ressources

Adam Brandt, éminent expert EROI du département de l’ingénierie des ressources énergétiques de l’Université de Stanford, dans l’édition de mars de BioPhysical Economics and Resource Quality, prouve que le déclin d’EROI a un impact direct sur la prospérité économique.

Des études antérieures sur ce sujet, souligne Brandt, ont mis en évidence le risque d’un « précipice énergétique net », qui se réfère au fait que « le déclin de l’EROI entraîne une augmentation rapide de la fraction d’énergie dédiée au simple entretien du système énergétique ».

Axiome : Donc, plus l’EROI décline, plus une grande proportion de l’énergie produite doit être utilisée simplement pour extraire plus d’énergie. Cela signifie que le déclin de l’EROI conduit à moins de croissance économique réelle.

Cela crée également une situation compliquée pour le prix du pétrole. Alors qu’au début, on peut s’attendre à ce que les EROI en déclin conduise à une hausse des prix pour répercuter les coûts de production plus élevés, la relation entre EROI et les prix commence à se dégrader au fur et à mesure que l’EROI diminue.

Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’avec un EROI fortement réduit, les consommateurs d’une économie moins prospère ne peuvent plus payer, énergétiquement ou économiquement, le côut de produire plus d’énergie – déclenchant ainsi une chute spectaculaire des prix du marché malgré des coûts de production plus élevés. À ce stade, dans la nouvelle ère de réduction de l’EROI, la fluctuation des prix du pétrole devient de moins en moins une indication de « l’insuffisance » de l’offre et de la demande.

Le nouveau modèle économique de Brandt examine la manière dont l’EROI affecte quatre secteurs clés : l’alimentation, l’énergie, les matériaux et la main-d’œuvre. Explorant ce que signifierait une baisse de l’énergie nette pour ces secteurs, il conclut :

« La réduction de la fraction d’une ressource libre et la productivité du système énergétique s’étend du système énergétique à tous les aspects de l’économie, ce qui donne une indication des mécanismes par lesquels la baisse de la productivité énergétique affecterait la prospérité générale.

Une implication claire de ce travail est que la diminution de la productivité des ressources énergétiques, modélisée ici comme l’exigence de plus de matériaux, de main-d’œuvre et d’énergie, peut avoir un effet significatif sur les flux requis pour soutenir tous les secteurs de l’économie. De telles baisses peuvent réduire la production discrétionnaire effective de l’économie en consommant une fraction de plus en plus importante de la production brute pour satisfaire aux exigences inter-industrielles. »

Le modèle de Brandt est théorique, mais il a des implications directes pour le monde réel.

Perspective : Étant donné que l’EROI des combustibles fossiles mondiaux a diminué régulièrement depuis les années 1960, le travail de Brandt suggère qu’un des principaux moteurs sous-jacents du processus à long terme de stagnation économique que nous connaissons est l’épuisement des ressources.

Le nouvel âge de la stagnation économique

L’ampleur exacte de l’impact de l’épuisement des ressources sur l’économie pourrait être, peut être, mesurée par une étude distincte du professeur Mauro Bonauiti du Département d’économie et de statistique de l’Université de Turin.

Son nouveau document publié en février dans le Journal of Cleaner Production évalue les données sur les innovations technologiques et la croissance de la productivité. Il conclut que :

« […] les sociétés capitalistes avancées sont entrées dans une phase de déclin des rendements marginaux – ou une décroissance involontaire – avec d’éventuels effets majeurs sur la capacité du système à maintenir son cadre institutionnel actuel. »

Bonauiti s’inspire du travail de l’anthropologue Joseph Tainter sur la croissance et l’effondrement des civilisations. L’œuvre séminale de Tainter, The Collapse of Complex Societies, a montré que la croissance même de la complexité conduisant à l’expansion d’une civilisation, génère de nouveaux problèmes complexes qui nécessitent plus de complexité pour les résoudre.

Axiome : Les civilisations complexes ont tendance à accélérer l’utilisation des ressources, tout en diminuant la quantité de ressources disponibles pour l’expansion continue de la civilisation – parce qu’elles sont continuellement investies dans la résolution des nouveaux problèmes générés par la complexité croissante.

Il en résulte que les sociétés complexes ont tendance à atteindre un seuil de croissance, après quoi les rendements diminuent à tel point que la complexification de la société ne peut plus être maintenue, conduisant à son effondrement ou sa régression.

Bonauiti s’appuie sur la trame de Tainter et l’applique à de nouvelles données sur la « productivité totale des facteurs » pour évaluer les corrélations entre la croissance et l’affaiblissement de la productivité, les révolutions industrielles et les implications pour la croissance économique continue.

Les avantages qu’une certaine société tire de ses propres investissements dans la complexité « n’augmentent pas indéfiniment », écrit-il. « Une fois un certain seuil atteint (T0), l’ensemble de l’organisation sociale entre dans une phase de déclin des rendements marginaux, c’est-à-dire une phase critique qui, si elle est ignorée, peut entraîner l’effondrement de l’ensemble du système. »

Ce seuil semble avoir été atteint par l’Europe, le Japon et les États-Unis avant le début des années 1970, affirme-t-il.

Perspective : L’économie américaine, a-t-il montré, semble avoir atteint « le pic de productivité dans les années 1930, la même période où l’EROI des combustibles fossiles atteint la valeur extraordinaire d’environ 100. »

Bien sûr, Court et Fizaine quantifient différemment la valeur exacte de ce pic EROI en utilisant une nouvelle méthodologie, mais ils conviennent que le pic s’est produit à peu près vers cette période.

Les États-Unis et d’autres économies avancées sont actuellement en train de connaître progressivement ce que Bonauiti appelle la « troisième révolution industrielle » (IR3), dans les technologies de communication de l’information (ICT). Il s’agissait cependant de la révolution industrielle la plus courte et la plus faible du point de vue de la productivité, celle-ci « s’évaporant » après seulement huit ans.

Aux États-Unis, la première révolution industrielle a utilisé le charbon pour alimenter la technologie des moteurs à vapeur et du télégraphe, stimulant une augmentation rapide de la productivité qui a culminé entre 1869 et 1892, à près de 2%.

La deuxième révolution industrielle a été alimentée par le moteur électrique et le moteur à combustion interne, qui a transformé la fabrication et la consommation domestique. Cela a permis à la productivité de culminer à 2,78%, stagnant à environ 2% pendant au moins 25 ans.

Après les années 1930, cependant, la productivité a continuellement décliné, atteignant 0,34% au cours de la période 1973-1995. Depuis lors, la troisième révolution industrielle menée par la technologie informatique a conduit à une reprise de la productivité qui, cependant, s’est déjà ralentie d’une manière plutôt faible par rapport aux précédentes révolutions industrielles.

Axiome : Le plus haut niveau de productivité a été atteint vers les années 1930, et depuis lors, il a diminué à chaque révolution industrielle.

La période de déclin correspond également approximativement à l’ère qui a suivi le pic EROI pour les combustibles fossiles totaux identifiés par Court et Fizaine.

Ainsi, conclut Bonauiti, « les preuves empiriques et les raisons théoriques conduisent à conclure que les innovations introduites par IR3 ne sont pas assez puissantes pour compenser les rendements décroissants de l’IR2. »

Perspective : Cela implique que le XXIe siècle représente la fin de l’ère de l’expansion économique industrielle, à l’origine inauguré par des innovations techniques permises par des sources abondantes d’énergie fossile

La dernière étape est illustrée par le graphique suivant qui montre la montée et la baisse rapides de la productivité de la dernière grande révolution de l’innovation technologique (IR3) :

La productivité de la troisième révolution industrielle a ainsi atteint un sommet autour de 2004 et a depuis reculé pour revenir aux niveaux des années 1980.

Bonauiti conclut ainsi que « les sociétés capitalistes avancées (États-Unis, Europe et Japon) sont entrées dans une phase de rendements marginaux décroissants ou de décroissance involontaire dans de nombreux secteurs clés, avec des effets négatifs majeurs sur la capacité du système à maintenir son cadre institutionnel actuel. »

En d’autres termes, le système économique mondial est entré dans une ère fondamentalement nouvelle, représentant un déphasage biophysique dans un paysage énergétiquement contraint.

Pour en revenir à la nouvelle analyse de l’EROI par les économistes français Victor Court et Florian Fizaine, on prévoit une diminution de l’EROI du pétrole à 15 pour 1 d’ici 2018. Il continuera de baisser aux alentours de 10 pour 1 d’ici 2035.

Ils ont globalement prévu la même tendance pour le gaz et le charbon : Globalement, leurs données suggèrent que l’EROI de tous les combustibles fossiles atteindra 15 pour 1 d’ici 2060 et diminuera encore jusqu’à 10 pour 1 d’ici 2080.

Si ces projections se réalisent, cela signifie qu’au cours des prochaines décennies, les coûts globaux de la production d’énergie fossile augmenteront, même si la valeur marchande des combustibles fossiles reste faible. Le rendement énergétique total net disponible pour alimenter la croissance économique continue diminuera inexorablement. Ceci, à son tour, réduira la possibilité de l’économie d’acheter de l’énergie fossile de plus en plus chère à produire.

Nous ne pouvons pas être sûrs de ce que cette situation sans précédent annoncera pour les prix du pétrole, du gaz et du charbon, qui ne suivront probablement pas la dynamique conventionnelle de l’offre et de la demande à laquelle nous étions habitués au XXe siècle.

Mais ce que dont nous pouvons être certains, grâce à la nouvelle science, c’est que l’ère de la croissance économique illimitée – caractéristique déterminante du capitalisme financier néolibéral tel que nous le connaissons – est bel et bien terminée.

Le cas typique de la fin de la croissance au Royaume Uni

Le fonctionnement concret de cette analyse a été défini par une équipe d’économistes du Centre for Climate Change Economics and Policy de l’Université de Leeds, dont les travaux de recherche ont été financés en partie par le géant d’ingénierie Arup, ainsi que par les principaux conseils de recherche financés par le gouvernement britannique, à savoir le Centre de recherche sur l’énergie du Royaume-Uni, le Conseil de recherche économique et sociale et le Conseil de recherche en ingénierie et en sciences physiques.

Dans leur article publié en janvier par le Sustainability Research Institute de l’université, Lina Brand-Correa, Paul Brockway, Claire Carter, Tim Foxon, Anne Owen et Peter Taylor développent une mesure de l’EROI de niveau national pour le Royaume-Uni.

En étudiant les données pour la période 1997-2012, ils constatent que « l’EROI du pays est en déclin depuis le début du XXIe siècle ».

L’énergie restituée (Eout) et l’énergie investie (Ein) au Royaume-Uni (1997-2012) Source: Brand-Correa (2017)

L’EROI net du Royaume-Uni a culminé en 2000 à une valeur maximale de 9.6, « avant de retomber progressivement à une valeur de 6.2 en 2012 ». Cela signifie qu’en moyenne, « 12% de l’énergie extraite ou captée du Royaume-Uni n’est pas utilisée dans l’économie ou dans la société à des fins productives ou de bien-être, mais doit plutôt être réinvestie dans les secteurs de l’énergie pour produire plus d’énergie ».

L’article s’inspire des travaux antérieurs des économistes Court et Fizaine suggérant que la croissance économique continue nécessite une EROI sociétale minimale de 11, basée sur l’intensité énergétique actuelle de l’économie britannique. Implicitement, le Royaume-Uni baisse de plus en plus en dessous de cette référence depuis le début du XXIe siècle :

« Ces premiers résultats montrent que de plus en plus d’énergie doit être utilisée dans l’extraction de l’énergie elle-même plutôt que par l’économie ou la société britannique. »

Cela implique également que le Royaume-Uni a dû maintenir une croissance économique soutenue par le biais d’autres mécanismes en dehors de son propre contexte énergétique domestique : en particulier, comme nous le savons, l’augmentation de la dette.

Ce n’est donc pas une coïncidence si les ratios dette/PIB ont continué de croître dans le monde entier. Comme l’EROI est en déclin, une bulle insupportable de la dette fondée sur l’exploitation des classes ouvrières et moyennes est la principale méthode pour maintenir la croissance – une entreprise qui, à un moment donné, sera inévitablement écrasée sous son propre poids.

Nous avons besoin d’une nouvelle économie

Selon l’économiste du MIT et Harvard, June Sekera – qui dirige le projet d’économie publique à l’Institut de développement et d’environnement mondial (GDAE) de l’Université Tufts – le déclin de l’énergie nette prouve que la théorie économique néoclassique ne convient tout simplement pas.

Dans le document de travail n°17-02 publié par le GDAE, Sekera soutient que : « L’une des contributions les plus importantes de l’économie biophysique est sa critique selon laquelle l’économie traditionnelle ne tient pas compte des bases biophysiques de la production et de l’énergie en particulier. »

Les décideurs, dit-elle, « ont besoin de comprendre l’impératif biophysique : le rendement énergétique net de la société diminue. D’où la nécessité d’une économie biophysique, et pour les décideurs de comprendre ses messages centraux. »

Pourtant, un problème clé est que l’économie traditionnelle est empêchée de comprendre l’existence même d’un déclin de l’énergie nette en raison d’une obsession idéologique du marché. Le résultat est que la production qui se fait en dehors du marché est perçue comme une aberration, une forme d’ingérence gouvernementale, étatique ou « politique » dans la dynamique « naturelle » du marché.

Et c’est pourquoi le marché à lui seul est incapable de trouver des solutions à la crise énergétique nette qui conduit à la stagnation économique mondiale. Le paradigme du marché moderne se limite fatalement par les dynamiques suivantes : « des horizons à court terme, la croissance comme une nécessité, un recyclage des déchets gratuit, les profits vitaux ». Ce qui le rend « incapable de produire des solutions exigeant un investissement à long terme et sans profit. »

Ainsi, Sekera appelle à une nouvelle « économie publique » à la mesure de ce qui est nécessaire pour une transition énergétique réussie. La nouvelle économie publique stimulera les innovations scientifiques et technologiques révolutionnaires qui résolvent les « problèmes de besoins communs » fondés sur « la prise de décision répartie et l’action collective ».

Les solutions qui en résulteront nécessiteront « un investissement à long terme : des investissements sans bénéfice immédiat en termes de produits vendables, pas de ROI (retour sur investissement) visible, pas de profit à court terme. Un tel investissement ne peut être généré que dans un environnement non marchand, dans lequel le paiement est collectif et le profit financier n’est pas le but. »

Le seul problème est que, comme Sekera le reconnaît elle-même, le principal incubateur et agent de l’économie publique non marchande est le gouvernement – mais le gouvernement lui-même joue un rôle clé dans le démantèlement, l’évidement et la privatisation de l’économie publique non marchande.

Il n’y a qu’une seule solution à cette énigme, aussi difficile que cela puisse paraître :
Les citoyens eux-mêmes, à tout les niveaux, ont la possibilité de travailler ensemble pour sauver et régénérer de nouvelles économies publiques en mettant en commun leurs ressources humaines, financières et matérielles pour faciliter l’émergence de structures économiques plus viables et durables. Une partie de cela inclura l’adaptation aux sources d’énergie post-carbone.

Loin de représenter la fin de la prospérité, cette transition représente une opportunité pour redéfinir la prospérité au-delà de l’idée d’une accumulation matérielle sans cesse croissante ; et recadrer la société dans le but de répondre aux besoins physiques, psychologiques et spirituels réels de tous les humains.

Ce qui émergera des efforts pour le faire n’a pas encore été écrit. Mais ces efforts définiront les contours de la nouvelle économie post-carbone, alors que le poids insoutenable de l’ancienne est en train de disparaître lentement et douloureusement jusqu’à une agonie longue et chaotique.

Dans les années et les décennies à venir, la réalité de la nécessité d’une nouvelle science économique qui reflète la dynamique de l’intégration fondamentale de l’économie dans l’environnement biophysique deviendra de plus en plus évidente.

Alors, disons adieu à la croissance sans fin néolibérale.

Dr Nafeez Ahmed est un journaliste d’investigation récompensé depuis 16 ans et créateur d’INSURGE, un projet de journalisme d’investigation d’intérêt public. Il est chroniqueur « Changement de système » à VICE’s Motherboard.

Source : Insurge Intelligence, Nafeez Ahmed, le 21 août 2017.

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

isidor ducasse // 28.11.2017 à 07h49

Alors je suis désolé, encor un article alambiqué pour dire des choses trés simples.
C’est vraiment prendre les gens pour des crétins en leur faisant croire que l’économie c’est un truc hyper compliqué, mais qu’il y a des experts pour nous expliquer dans un langage du type: » la dynamique de l’intégration fondamentale de l’économie dans l’environnement biophysique « .
Ces personnes, ces experts, tout ceux dont les prévisions ne s’avérent jamais vraies, tout ceux là qui ne voient même pas venir les crises dont celle de 2008 tout ces experts qui pullulent dans tout les domaines, tout ces experts font tout pour crétiniser les citoyens, les embrouiller dans leur réflexion, car eux Les experts nous disent comment on doit penser. Cela fait partie de la crétinisation de la société.

113 réactions et commentaires

  • patrickluder // 28.11.2017 à 06h27

    Super intéressant, mais bon, faut que j’aille faire le plein de ma bagnole pour aller au taf … allez, salut la compagnie !

      +25

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  • becassine // 28.11.2017 à 07h05

    la croissance économique reste en fin de compte tributaire de la  » croissance de la consommation de matériaux et d’énergie  » !
    Signé: Lapalissade

      +13

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    • Ardéchoix // 28.11.2017 à 11h30

      « Une goutte de pétrole vaut une goutte de sang » (Clémenceau, Deterding, Lord Curzon…)

        +6

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    • Mohamed Allami // 30.11.2017 à 01h01

      nous sommes des bactéries dans une boite de pétri et notre aliment est le pétrole que nous transformons grace a nos bactéries auxiliaires (machines, plantes, animaux).

        +0

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  • Raphaël // 28.11.2017 à 07h06

    je comprends que les ultra-libéraux soient en train de flipper pour leur revenus, mais c’est surtout d’une décroissance de la population dont nous avons besoin !

    Sinon c’est toujours un plaisir de voir parler d’EROI, qui est un concept enfin mis à sa juste valeur sur un site de grande audience.

      +34

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    • Pierre // 28.11.2017 à 09h13

      Bonjour,

      Je vous suggère d’aller lire un article sur ce site appelé « l’équation de Kaya ». Cette expérience de pensée montre que le réchauffement climatique est dû entre autres à la croissance économique, au nombre d’humain, et au niveau de vie des humains.

      Donc si on veut agir sur la finitude des ressources (donc sur le réchauffement climatique), on a finalement 3 leviers.
      1 : entrer en décroissance
      2 : réduire la population
      3 : réduire notre niveau de vie

      Votre solution est bien hypocrite je trouve, de vouloir la suppression de milliards de personnes, alors qu’une autre solution serait de diminuer notre niveau de vie.

      Je signale au passage qu’aujourd’hui, il y a suffisament de nourriture sur Terre pour nourrir tous les humains à leur faim, si celle-ci était bien répartie et moins destinée à l’alimentation des animaux. (Cette dernière affirmation était vraie il y a quelques années, je ne sais pas si elle l’est toujours). Mais l’argument est ici qu’on peut être nombreux, si on veut bien être moins avide.

        +29

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      • Crapaud Rouge // 28.11.2017 à 09h29

        « réduire notre niveau de vie », mais comment ? Vous avez la méthode ? Et qui devons-nous mettre en priorité dans ce « nous » ? Les chômeurs en fin de droits, les retraités, ceux qui « roulent carrosse » ? Et les entreprises, elles seront du voyage ?

          +17

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        • Pierre // 28.11.2017 à 09h45

          Vous soulignez un point important : je n’en sais rien! Je n’ai aucune idée de quoi faire ni comment. Je n’ai aucune prise sur le monde, seulement un impact limité sur mon entourage.

          Il m’apparaît simplement beaucoup plus humain de vivre avec moins de confort que de tuer tant de gens.

            +14

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          • Fred79 // 28.11.2017 à 11h01

            Mais qui vous parle de « tuer » des gens?
            C’est insupportable à la fin, qu’à chaque fois qu’on évoque la diminution de la population planétaire, il se trouve quelqu’un pour nous soupçonner de vouloir perpétrer un génocide.
            Ce qu’il faut, c’est en finir avec l’économie basée sur la croissance dans les pays occidentaux, mais coupler cette transition avec une régulation des naissances dans les pays émergents, sinon ça ne servira à rien, car si on consomme moins, mais que l’on est de plus en plus nombreux, il est certain que dans quelques décennies, le problème va ressurgir

              +18

            Alerter
            • Raphaël // 28.11.2017 à 12h12

              Surtout c’est pas comme si la Chine avait essayé et réussi à contrôler ses naissances. Quand on veut pas comprendre….

                +8

              Alerter
            • Tikehau // 28.11.2017 à 15h22

              Dire ou écrire « diminution de la population planétaire » c’est ouvrir la voie à une politique niant le droit de vivre pour certains d’entre nous (ce n’est pas vrai uniquement pour les humains).

              Illustration par de petits exemples :
              – la politique de l’enfant unique en Chine (aujourd’hui abolie) nota : ce n’est pas une idée reprise d’un autre post.
              – les 36 millions de personnes touchées par les formes contemporaines d’esclavage, soit 0,5% de la population mondiale
              – les 795 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, soit 1 personne sur 9 ou dit autrement 11% de la population mondiale
              – les migrations imposées par des guerres provoquées par les politiques de pays riches à l’encontre de pays pauvres

              Lorsque l’on doit répondre à une question du genre « qui est « inutile » dans un monde surpeuplé ? » nous ne pouvons obtenir qu’une réponse mettant en oeuvre des moyens de « diminution de la population planétaire ».

              Les mots sont des armes de destruction massive.

                +4

              Alerter
          • Christophe V. // 28.11.2017 à 16h07

            Tikehau écrit que « écrire “diminution de la population planétaire” c’est ouvrir la voie à une politique niant le droit de vivre pour certains d’entre nous « .

            Pas du tout : pour que la population mondiale diminue il suffit que le taux de natalité soit inférieur au taux de remplacement soit un peu plus de deux enfants par couple (ou un enfant par adulte en âge de procréer).
            Alors effectivement si « la non-naissance d’un individu » signifie « la négation du droit de vivre », on est d’accord.

            C’est ce que signifie « réduire la population mondiale ».

              +10

            Alerter
          • blabla // 28.11.2017 à 16h52

            Attention à ce qu’on met derrière la réduction de la population : tout dépend du temps qu’on y met!

            En effet, si réduire la population d’un milliard en une heure doit se faire par l’assassinat de masse, cela peut se faire « (presque) sans douleur » en un siècle par une politique (ferme) de contrôle des naissances.

            De même que la réduction du confort (réservée aux pauvres et classes moyennes, avec maintien de sa croissance pour les plus riches), auquel nous assistons est nettement moins humaine qu’une réduction globale et proportionnelle aux richesses actuelles

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      • Sophia // 28.11.2017 à 11h52

        Lorsqu’on parle de « réduire la population », les gens comme moi (qui suis pour) n’envisagent pas une seule seconde de tuer qui que ce soit. La transition s’envisage plutôt par un contrôle des naissances et d’une diminution progressive de la population mondiale, sur plusieurs générations. Nous pourrions diminuer notre train de vie, mais, en laissant tomber les énergies fossiles, nous tirons aussi un trait sur l’agriculture productiviste. Ca suppose un retour massif dans les campagnes… avec toutes les conséquences que l’on imagine sur les zones où subsiste encore la faune sauvage, les écosystèmes naturels, etc… Bref, à 10 milliards, et même en décroissance, notre empreinte sur la planète est à mon avis non soutenable. Et, d’ailleurs, une fois que nous serons 10 milliards, il faudra bien à un moment envisager d’arrêter… Pourquoi repousser la décision au moment où nous serons au pied du mur? Pourquoi vouloir être aussi nombreux que la planète pourra le supporter? Ne serait-il pas plus confortable pour les humains, la planète et pour les autres être vivants, que nous nous arrêtions en-deçà?

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        • Genuflex // 28.11.2017 à 13h49

          Pour préciser un point : l’essentiel des campagnes est tout aussi anthropisé qu’un centre ville. Un champ de colza, c’est quelques millions de clones malades plantés au milieu d’un quasi-désert.

          Quant à l’idée que l’existence de l’homme est un danger pour les ecosystèmes, c’est voir l’homme en dehors de la nature. C’est inexact.

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        • Vince // 28.11.2017 à 17h57

          « Pourquoi repousser la décision au moment où nous serons au pied du mur?  »

          Parce que les humains n’agissent que comme cela … au pied du mur.

          En particulier de nos jours ou les visions longs termes sont sur quelques jours, quelques mois, une ou deux années pas plus … alors penser pour une plusieurs dizaine d’années … pfff

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          • José // 28.11.2017 à 21h08

            Nous ne sommes pas au pied du mur, mais nous y allons, dans ce mur. Et pas dans une voiture sans permis, mais dans un 38 tonnes. Équipé de freins à tambour qui plus est. On a économisé sur les freins pour pouvoir augmenter le chargement, ça s’appelle la cupidité. Pas d’airbag pour la même raison.
            En gros c’est ce que dit Dennis Meadows depuis longtemps, se préparer à l’impact.
            Tout ce qui nous reste à faire de digne, c’est de s’arranger pour servir de coussin à nos enfants, mais pour ça, il faudrait déjà avoir remarqué le mur qui approche, ce qui est le cas pour la grande majorité de ceux qui commentent ici, mais c’est une minorité dans le monde.

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          • Mohamed Allami // 30.11.2017 à 01h05

            nous y sommes déja au pied du mur. la sécheresse dans le pourtour méditerranéen risque de produire dans les mois ou années a venir (on ne parle plus de décennies) une crise migratoire sans précédent.

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      • Raphaël // 28.11.2017 à 12h10

        J’ai jamais dit que je voulais en faire de la chaire à saucisse, ne faites pas semblant de ne pas comprendre que la limitation des naissances est LA solution.

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        • Alfred // 28.11.2017 à 15h22

          Et si j’habille ma famille de guenilles, que nous allons à pieds et que nous produisons nous même notre nourriture j’ai « le droit » de faire dix enfants ou je dois « quand meme » demander l’autorisation ?

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          Alerter
          • Raphaël // 28.11.2017 à 15h46

            Faites comme vous voulez, moi j’ai pas les moyens d’assurer une vie digne à dix enfants, tout juste à un, au moins je ne me pose pas la question. Je suis décroissant en étant fauché, c’est tendance.

            Je n’envie pas la vie des poules pondeuses que je croise dans le bus, ni celle de leur délinquante descendance.

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            • Alfred // 28.11.2017 à 16h04

              Je compte sur mes enfants pour financer ma retraite en volant dans les bus.

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            • Raphaël // 29.11.2017 à 06h04

              Faites plutôt venir des migrants, ils sont déjà chirurgiens et ingénieur, on va faire des économies d’éducation !

                +5

              Alerter
          • Christophe V. // 28.11.2017 à 16h10

            Alfred : tant que tes enfants sont des enfants, pas de problème. Mais si une fois adultes, ils décident de rouler en Porsche, qui est responsable de leur empreinte écologique insoutenable ?

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            • Alfred // 28.11.2017 à 17h04

              Eux.
              Vous tenez les goths pour responsables de la première guerre mondiale ?
              Rassurez vous un: c’est peu probable l’éducation c’est pas que pour les chiens.
              Rassurez vous deux: il n’y aura plus de porches quand ils pourront choisir.

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            • jp // 29.11.2017 à 21h51

              suis a peu près certaine que mes enfants (adultes) ne roulent pas et ne rouleront jamais pas en Porsche, parce que je me me moquerai d’elles sans répit.
              L’une est écolo décroissante militante et son copain aussi donc l’éducation peut perdurer au-delà de 20 ans.

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      • encephalogramme_plat // 28.11.2017 à 12h49

        2. réduire la population ….

        Le site https://www.footprintnetwork.org/ nous montre que la France consomme sa part de planète à partir du 3 mai. Le 3 mai est le 123eme jour de l’année. Donc la part est consommée en 33% du temps et il faut donc que la population de la France soit réduite à 33% de la valeur actuelle pour repasser à une situation durable. Il faut donc réduire la population actuellement de 67 millions pour la stabiliser à 22.5 millions.

        Pour les USA : 14 mars soit 73 eme jour soit 20%. Passer de 326 millions à 65 millions.

        Pour le Honduras, 31 décembre. Honduriens : vivez heureux et ne croissez pas !

        Pour la Chine : 23 juin soit le 174 eme jour, soit 47%. Passer de 1386 millions à 660 millions.

        Méthodes ? Laissons chaque pays décider lui-même. Il y a assez d’expériences, Adolf, Pol Pot, perturbateurs endocriniens, etc. Évitons les méthodes qui débordent chez les voisins, type Fukushima, merci.

        Il y aurait bien moyen de diminuer ces chiffres, par des modifications de comportements. Mais on n’en voit aucune venir malgré les alertes scientifiques. Donc, tirons les conclusions et stérilisons, invitons au suicide, autorisons les meurtres entre voisins qui ne se parlent plus, …. je sens que l’imagination n’aura pas de limites dans ce cas.

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        Alerter
      • fanfan // 28.11.2017 à 15h13

        Du 25 au 27 Septembre 2015, l’Organisation des Nations unies a lancé un nouvel agenda universel pour l’humanité, un des plus grands pas vers un gouvernement mondial, un système économique unifié et une seule religion mondiale (http://endoftheamericandream.com/archives/september-25-2015-the-un-launches-a-new-universal-agenda-for-humanity). Pratiquement chaque nation sur la planète a signé volontairement pour les dix-sept objectifs de développement durable de ce plan (Agenda 2030 rebaptisé « objectifs mondiaux ») promu par le pape (https://sustainabledevelopment.un.org/post2015/transformingourworld).

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      • martin // 28.11.2017 à 17h45

        Les éconophysiciens ont une approche intéressante, très différente de celle des néoclassiques ( Hétérodoxes compris ) chez qui TOUT est faux, y compris et surtout, la mathématique.)

        Un petit coup de Marx. Pour maintenir sa qualité (de MPC), le capitalisme doit faire croître sa quantité (croissance). Si la croissance n’est pas là, il tousse (crise), puis, si ça se prolonge, il est bientôt subclaquant (Guerre, révolution).

        Les éconophysiciens, en montrant la dépendance de la croissance à l’EROI (qui n’est pas une simple quantité MAIS un rapport),démontrent la fin du MPC par contraction de l’entrée énérgétique. C’est déjà beaucoup

        Et nous, nous sentons bien que la décroissance, outre le fait qu’elle est inévitable (voir supra), doit s’accompagner d’une croissance qualitative ( internalisation des extériorités dans le calcul de la production, efficacité énergétique, intelligence croissante des systèmes et non b^tise croissante comme aujourd’hui (Windows 5441))

        Révolution déjà commencée, il me semble.

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        • Crapaud Rouge // 28.11.2017 à 19h57

          Et comment ils font, les « éconophysiciens », pour calculer l' »internalisation des extériorités dans le calcul de la production » ? Ces « extériorités » n’ont pas de sens économique, car l’on ne sait ni à qui les payer, ni comment, ni combien. On peut calculer le CO2 émis pour telle production, de la même façon que l’on peut calculer les ressources nécessaires, mais la vraie « extériorité » du CO2 est constituée de ses effets sur le climat étalés sur des siècles. Ceux qui prétendent pouvoir faire les calculs sont des charlatans.

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          • martin // 28.11.2017 à 22h32

            Sur la question du calcul, je ne saurais que dire, je trouve les questions de calcul assomantes, mais pas Aglietta, qui, dans son denier livre (magnifique!) sur la monnaie, aborde ces questions de calcul avec une solide (ô combien!) compétence.

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    • larmec // 28.11.2017 à 18h32

      Je serai tenté de vous demander, on commence par qui?

      Je ne suis pas en total contradiction avec le principe, mais bon, même si je suis prêt à me sacrifier pour mes enfants, je ne pense pas que ce soit éthique d’exiger cela des autres. Le truc c’est que oui, nous allons décroire, en terme de population. Mais comment et qui??

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  • Xavier // 28.11.2017 à 07h10

    Une « nouvelle économie » qui donnera de nouvelles hiérarchies de dominance…

    Tant qu’on ne s’interroge pas sur la constante « progrès », elle restera macabre.

    Le « progrès » a, jusqu’à présent, toujours servi à dominer, individuellement ou collectivement. Enlevez sa modalité expansionniste capitaliste, vous « sauverez » peut-être l’environnement, mais vous n’instaurerez pas plus une démocratie, ou plus prosaïquement un bien-être durable.

    Si chacun connaissait le moyen d’échapper au groupe et à ses inévitables dominants par son imaginaire, peut-être la somme de ceux-ci réussirait à inventer un système social intelligent.

    En attendant on ne fait que changer les modalités du chaos.

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  • isidor ducasse // 28.11.2017 à 07h49

    Alors je suis désolé, encor un article alambiqué pour dire des choses trés simples.
    C’est vraiment prendre les gens pour des crétins en leur faisant croire que l’économie c’est un truc hyper compliqué, mais qu’il y a des experts pour nous expliquer dans un langage du type: » la dynamique de l’intégration fondamentale de l’économie dans l’environnement biophysique « .
    Ces personnes, ces experts, tout ceux dont les prévisions ne s’avérent jamais vraies, tout ceux là qui ne voient même pas venir les crises dont celle de 2008 tout ces experts qui pullulent dans tout les domaines, tout ces experts font tout pour crétiniser les citoyens, les embrouiller dans leur réflexion, car eux Les experts nous disent comment on doit penser. Cela fait partie de la crétinisation de la société.

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    • BrunO // 28.11.2017 à 08h53

      Oui, c’est inutilement compliqué, JM Jancovici explique très simplement sur son blog l’équation de Kaya et en tire bien davantage de conclusions intéressantes.
      https://jancovici.com/changement-climatique/economie/quest-ce-que-lequation-de-kaya/

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    • Nouréiev // 28.11.2017 à 09h27

      J’allais dire à peu près la même chose ; je m’exprimerai de façon différente pour renforcer ce point de vue. Tous ceux qui comme moi ont dû décider d’investissements dans le secteur industriel ont obligatoirement présenté un TRE (taux de retour énergétique sur investissement) pour rester français. Et ceci inclut aussi l’impact environnemental. Dans ces études tout est ramené en tep (tonne équivalent pétrole) que ce soit les coûts ou les rendements. C’est là qu’on voit que les financiers continuent à nous imposer des TRE de 3 ans dans l’industrie lourde, où nous sommes de plus en plus incapables d’atteindre ces objectifs peu fondés : pour eux rien n’a changé et rien ne changera.
      Le problème à venir c’est que les ressources vont finir par manquer pour trouver une nouvelle source inépuisable avant qu’il ne soit trop tard. C’est un peu le problème des énergies renouvelables dont on oublie fréquemment de considérer les coûts de production réels à partir du pétrole existant et non à partir de leur propre énergie et en oubliant les coûts de maintenance à long terme.

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    • Daniel MENUET // 28.11.2017 à 11h32

      tout à fait d’accord,
      au lieu de d’écrire : « Alors, disons adieu à la croissance sans fin néolibérale. »
      il fallait lire : « Adieu à la spéculation financière occidentale » !
      car aujourd’hui, il faut revenir au développement physique de l’homme et de l’environnement. Ce développement se fera différemment suivant chaque culture, chaque pays, car il n’y aura pas d’ingérence dans l’activité de nation souveraine. Ce développement permettra d’éliminer la pauvreté et d’améliorer les conditions de vie matérielle et surtout culturelle de la population entière.
      La chance que l’on a c’est que cela se passe ici et maintenant avec Les Nouvelles Routes de la Soie.
      cf http://www.institutschiller.org/

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    • Crapaud Rouge // 28.11.2017 à 12h23

      « C’est vraiment prendre les gens pour des crétins en leur faisant croire que l’économie c’est un truc hyper compliqué » : il y a effectivement des tas de choses « hyper compliquées » que « les gens » ne peuvent pas comprendre, et l’économie en fait partie. Dans le cas du lien PIB/énergie qui est le thème de cet article, il peut vous sembler très simple mais c’est précisément parce que l’auteur vous le dit ! En réalité, c’est un peu plus compliqué, il faut quelques détours conceptuels pour le mettre « en évidence », et il n’y aura d’évidence que pour des scientifiques familiers de processus physiques qui ne fonctionnent pas du tout comme les processus économiques. Et c’est vrai avec l’énergie quand on voit qu’une nouveauté physique, par exemple l’isolation des bâtiments, permet de faire plus économiquement, (produire une certaine température dans un certain volume à un certain prix), avec moins physiquement. Il n’y a de la simplicité qu’à condition de réduire le PIB à de la physique, sans considération pour les prix : malheureusement, l’économie c’est d’abord une question de prix, et c’est autrement plus compliqué.

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      • Alfred // 28.11.2017 à 15h28

        Le prix c’est le moins « compliqué »: c’est des rapports de force. Les lois de la physique et en particulier les bouclages dynamiques c’est plus compliqué (et c’est pour cela que « réduire la population » reste une solution simpliste, inutilement violente et peut être pas suffisante).

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    • Sébastien // 28.11.2017 à 12h46

      @ Isidor Ducasse

      C’est vrai, les seuls qui avaient prédit ce que certains découvrent une fois le nez sur la vitre sont les survivalistes.
      Mais comme on n’écoute jamais ceux qui ont raison trop tôt, on préfère reste dans l’entre-soi bien confortable jusqu’au jour où on « caresse » le mur de la réalité. Il faut croire que c’est la nature humaine qui est ainsi faite. Autrement plus pertinent que l’égalité homme-femme, question survie de l’humanité, non?

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      • José // 28.11.2017 à 21h35

        Oui enfin, les survivalistes n’ont jamais proposé non plus de piste de solution globale. Crier au loup et se fabriquer une armure, on ne peut pas vraiment appeler ça une démarche constructive.

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        • Subotai // 29.11.2017 à 00h29

          Peut être parce qu’il n’existe pas de solution globale.
          Et même si par extraordinaire elle existait, la situation étant dynamique, le temps de recherche rendrait inopérationnel la solution…
          Par contre il existe des pistes, nécessairement politiques, qui enclenchent un dynamisme dans la bonne direction. Ce ne sont pas celles choisies par les dirigeants que NOUS avons élus…

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  • Brigitte // 28.11.2017 à 08h03

    « L’effondrement à petit feu du capitalisme » est un oxymore séduisant…. qui montre bien « l’attente urgente » d’une révolution économique et civilisationnelle, sans pouvoir vraiment la théoriser ni l’anticiper. Le postulat de base: pas d’énergie ou pas d’énergie rentable donc pas de croissance donc pas de profit est-il suffisant pour annoncer un déclin ou une fin?
    Après avoir lu « le capitalisme a-t-il un avenir » d’un collectif d’économistes et de sociologues américains, mon espoir s’est un peu calmé. Sans le coup de pouce d’une catastrophe climatique ou nucléaire, on voit mal comment ce système économique n’arriverait pas à s’adapter ou à renaitre de ses cendres.
    Mais comme on dit, l’espoir fait vivre…. ou alors il faut donner son cerveau aux nouveaux gourous du transhumanisme….

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  • Theoltd // 28.11.2017 à 08h05

    La crise énergétique: La mere de toutes les crises!
    Pour ceux que ça intéresse, (mais pas recommande aux plus déprimés), Yves Cochet a sorti un joli billet sur institut momentum. Il y a meme les dates!

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    • Téji // 28.11.2017 à 08h19
      • Le Rouméliote // 28.11.2017 à 14h58

        Euh… Il a bu ou il a fumé, Yves Cochet ?

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        • Alfred // 28.11.2017 à 16h13

          Effectivement ça ne manque pas de sel cochet qui propose de fabriquer et stocker en quantité des attelages.
          Ceci dit il faut lui reconnaître un certain courage. Il me faut bien admettre aussi pour ce qui me concerne que derrière l’envie de me moquer je partage en partie l’analyse et la crainte.

            +5

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    • José // 28.11.2017 à 21h41

      Merci. Il y avait aussi le blog de Matthieu Auzanneau, où intervenaient des commentateurs pointus, mais il semble qu’on peut signer son certificat de décès.

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      • Theoltd // 29.11.2017 à 08h22

        si vous lisez l’anglais, il y a http://peakoilbarrel.com
        C’est le must sur le sujet, en remplacement du défunt Oil drum.
        Bien que parfois trop technique….

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    • Kilsan Aïtous // 29.11.2017 à 10h08

      Ah oui, Yves Cochet, le décroissant qui trouvait que c’était de la démagogie de critiquer l’augmentation de salaire que les députés se votaient pour eux-mêmes. Le mec de EELV, parti européiste s’il en est, et donc soutenant la politique ultralibérale des traités de l’UE. Il a trouvé le bon filon… ce n’est pas du survivalisme certes, mais on peut mieux en vivre.

      Quand on voit nos politiques et leur mentalité, on comprend mieux pourquoi on fonce dans le mur inéluctablement.

        +1

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  • Crapaud Rouge // 28.11.2017 à 08h49

    Intéressant et nul « en même temps ». Intéressant pour toutes les références, (malheureusement en anglais), aux études sur le EROI, mais nul pour la conclusion : « besoin d’une nouvelle économie ». Ce n’est pas faux, certes, mais terriblement illusoire. Cette « nouvelle économie » émergera spontanément des ruines fumantes du système actuel, elle est impossible à anticiper et les gouvernements n’y sont pour rien. En tant que discours, l’économie ne fait que constater des pratiques, et les théorise a posteriori : elle-même n’invente rien. En tant que pratique, elle invente continuellement mais la diversité est infinie : ça va de l’hyperloop à la récupération des bouses de vaches. (http://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1994_num_34_131_369777 et http://www.slateafrique.com/43941/biogaz-la-bouse-de-vache-energie-du-futur-au-senegal)

      +8

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    • douarn // 28.11.2017 à 09h14

      Bonjour Crapaud rouge
      vous dites :
      mais nul pour la conclusion : “besoin d’une nouvelle économie”.
      Sur le fond je suis d’accord, mais sur la forme il faut vraiment avoir conscience que les auteurs sont financés par « le système ». En cela ils ne peuvent pas conclure d’une autre manière et c’est à nous de lire entre les lignes.

      Quant à la science économique, JB Say, dans son traité d’économie de 1803, disait « Les richesses naturelles sont inépuisables, car, sans cela, nous ne les obtiendrions pas gratuitement. Ne pouvant être ni multipliées ni épuisées, elles ne sont pas l’objet des sciences économiques ». C’était vrai en 1803 (charbon-vapeur), cela fait longtemps que cela ne l’est plus.

        +6

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      • Crapaud Rouge // 28.11.2017 à 09h44

        Merci pour votre réponse, (avec la croustillante citation de Say), mais pourquoi dites-vous que les auteurs sont financés par le système ? Il me semble indépendants.

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        • douarn // 28.11.2017 à 12h01

          Je ne connais malheureusement personne d’indépendant :-/ . Tout un chacun dépend d’un autre culturellement, financièrement, socialement, moralement, matériellement. Nafeez Ahmed, malgré j’en suis sûr le fait qu’il fasse probablement de son mieux, pas plus qu’un autre.

          Dr Nafeez Ahmed is a bestselling author, investigative journalist (il a écrit pour The Independent, Sydney Morning Herald, The Age, The Scotsman, Foreign Policy, The Atlantic, Quartz, Prospect, New Statesman, Le Monde diplomatique, New Internationalist) and international security scholar. He is executive director of the Institute for Policy Research & Development (IPRD), and author of A User’s Guide to the Crisis of Civilization among other books.

          Je n’ai pas trouvé d’ou venait les financements de l’IPRD (Institute for Policy Research & Development) qui est, selon le site IPRD.org.uk , une organisation indépendante à but non lucratif.

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    • Jean-luce Morlie // 28.11.2017 à 09h21

      Citons l’article:

      « Le seul problème est que, comme Sekera le reconnaît elle-même, le principal incubateur et agent de l’économie publique non marchande est le gouvernement – mais le gouvernement lui-même joue un rôle clé dans le démantèlement, l’évidement et la privatisation de l’économie publique non marchande.

      Il n’y a qu’une seule solution à cette énigme, aussi difficile que cela puisse paraître :
      Les citoyens eux-mêmes, à tout les niveaux, ont la possibilité de travailler ensemble pour sauver et régénérer de nouvelles économies publiques en mettant en commun leurs ressources humaines, financières et matérielles pour faciliter l’émergence de structures économiques plus viables et durables.  »

      N’est-ce pas construire le nouveau bien commun ? Voilà, il me semble, une voie pour le socialisme libertaire.

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      • Crapaud Rouge // 28.11.2017 à 10h44

        C’est de la voie bisounours dont vous nous parlez ! On ne fait pas « travailler ensemble » 66 millions de Français, (pour ne parler que de nous), de la même façon que les salariés d’une entreprise. Sans compter que ces 66 millions sont pris dans les rets de relations internationales que l’on ne domine pas. Et puisque vous citez le « socialisme libertaire », vous devriez savoir que ses rêves ont été anéantis dans le sang au XIXième…

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        • step // 28.11.2017 à 14h42

          une idée ne s’anéantit pas dans le sang, car une idée ne saigne pas. Après, quelle forme prendra l’arrêt buffet de la croissance en cours, très bonne question. Mais on ne peut pas dire que ce « ne sera pas xx » car ses promoteurs se sont pris une balle chacun. Si quelqu’un nous en parle ajourd’hui, c’est bien que l’idée avait déjà dépassé leurs promoteurs originaux avant qu’une balle les touche.

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    • José // 28.11.2017 à 21h47

      Tout à fait. Je pense qu’il ne faut rien attendre des théories des économistes, qu’ils ortho- ou hétérodoxes. Le modèle qui émergera sera bien plus probablement le fruit d’une « sélection naturelle », avec selon toute vraisemblance de gros dégâts le temps qu’il s’ajuste à des réalités imprévisibles, mais c’est le prix à payer.

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  • Rond // 28.11.2017 à 09h03

    Cet article ne dit rien de nouveau, rien qu’on ne trouverait depuis des lustres en bonnes librairies et bons sites. Pourtant, il faut encore enfoncer le clou, encore et encore jusqu’à ce que l’idée, d’abord ridicule, qu’une croissance infinie ne peut être soutenable, devienne une évidence.
    Quant aux décideurs, ils ont depuis longtemps les éléments pour décider mais ils regardent ailleurs.
    Drôle de monde.

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    • Kiwixar // 28.11.2017 à 09h21

      La très grande majorité des dirigeants européens n’ont pas d’enfants… Déjà qu’ils n’en ont rien à faire du présent de leurs gueux, alors de leur avenir…. Ce qu’ils souhaitent, c’est être envahis par les Russes pour pouvoir kollaborer depuis Vichy, avec de la bonne eau et du bon pinard.

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  • PatateMystere // 28.11.2017 à 09h27

    Tout ça pour en venir à l’économie expliqué par une partie de Stracraft: t’as plus de minerai ou de gaz vespène, tu ne peux plus te développer et tu te fait péter la gueule par les zerg.

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    • Raphaël // 28.11.2017 à 12h15

      Ou alors, plus on est de fous, moins y’a de riz

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    • Pedrito // 29.11.2017 à 12h35

      Ah ah excellente analogie 🙂 Même les zergs peuvent tomber en rade de ressources cela dit.

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  • Hervé // 28.11.2017 à 09h30

    Ce phénomène de décroissance inéluctable des énergies fossiles a déjà été envisagé depuis les 30 glorieuses. Pourtant notre système de société persiste à se raccrocher aux branches alors que le côté funeste de cette prévision se rapproche.
    Constatons que l’homme est aussi stupide que le dernier des insectes: Tant qu’il n’est pas dans le mur, il persévère dans ses choix. La société humaine ne sait pas prévoir,elle ne sait que réagir à des situations, même à celles qu’elle crée.

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    • Crapaud Rouge // 28.11.2017 à 09h51

      « Constatons que l’homme est aussi stupide que le dernier des insectes: Tant qu’il n’est pas dans le mur, il persévère dans ses choix. » : la bêtise n’y est pour rien. La seule vraie cause fondamentale tient à l’absence de régulation du système à son « top niveau », c’est aussi bête que ça, et il n’y en a pas parce qu’il ne peut pas y en avoir. Lire : https://onfoncedanslemur.blog/2017/11/24/impossibilite-de-faire-autrement/ « Voilà pourquoi l’« on fonce dans le mur » : ce n’est pas du masochisme, de la bêtise ou de l’irresponsabilité, seulement l’impossibilité de faire autrement. »

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  • fougnard // 28.11.2017 à 09h31

    Il me semble que tout cela avait été dit avant et sans graphique. Gorz, Ellul, Illich, Castoriadis, Debord et bien d’autres précurseurs de la décroissance avaient bien vu l’imposture qui consiste à parler de croissance perpétuelle dans un monde fini. C’est la limite écologique du libéralisme.
    En cherchant bien, on doit trouver d’autres limités, ne serait-ce qu’une limite morale.
    Quant à savoir ce qui remplacera le libéralisme, bien malin celui qui pourrait dire. Peut-être un monde plus heureux mais il me semble voir beaucoup de signes indiquant que l’on se dirige vers un monde à la Mad Max.

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    • DocteurGroDois // 28.11.2017 à 13h07

      Aucun libéral ne croit en une croissance matérielle infinie.

      Ce sont les États qui reposent sur l’idée d’une croissance infinie, ce qui justifie par exemple la fuite en avant perpétuelle de la dette publique.

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      • step // 28.11.2017 à 14h59

        libéral est l’état transitoire de celui qui s’imagine que c’est les contraintes qu’il subit qui gène sa réussite.
        1) c’est un pervers narcissique (ce qui n’exclut ni 1) ni 2).
        2) Il a tord (9x% des gens) et se rend compte que son petit taf c’est en fait son plafond, et devient socialo-communo-bobo (en fonction de la hauteur du plafond).
        3) Il a raison et devient un gros nabab et vire instantanément conservateur. Il a pas accumulé tout ce pognon pour se le faire piquer par un pignouf sorti de nulle part.

        Donc tel diogene qui cherche un homme, moi je cherche un libéral.

        A partir de là, qu’aucun libéral ne croit… comment dire, euh… osef ?

        Pour les états, c’est surtout leur conservatisme (ils sont dépendants (matériellement et intellectuellement) des cas 3) qui fait qu’ils ne veulent en aucun cas provoquer une rupture du fonctionnement actuel de l’économie.

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        • Alfred // 28.11.2017 à 15h55

          Bien résumé. Un libéral reste un petit bourgeois en ce qu’il est incapable de s’organiser de manière à changer véritablement son environnement autre qu’immédiat: N’ayant ni les moyens du grand bourgeois (ni sa capacité d’organisation) il partage néanmoins sa crainte en ayant quelque chose à perdre. Dans le succès il glisse vers le conservatisme (beaucoup à perdre !). Sa colère n’atteignant pas le niveau de celle de l’exploité il ne peut encore se targuer à la différence du prolétariat de n’avoir rien à perdre. Dans l’insuccès et l’appauvrissement par contre il glisse doucement très doucement vers le changement de paradigme (tous ensemble !). (Étonnamment les « tous ensemble » ne comprennent pas que le lumpen prolétariat ne rejoigne pas les « nuit debout »).
          La France pays riche à la protection sociale encore très développée est essentiellement constituée de petits bourgeois (du cœur des campagnes au cœur des cités) qui pour la plupart s’ignorent en tant que tels. On appelle ça la classe moyenne en déclin (Les plus misérables des français font encore partie de la classe moyenne mondiale).
          Bon en tant que petit bourgeois de base je m’en vais mettre mes épluchures au compost.

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      • DocteurGroDois // 28.11.2017 à 21h35

        @Step & Alfred

        Merci pour la psychanalyse de comptoir.

        Je suis quand même surpris d’apprendre que Popper, Molinari, Thoreau ou Proudhon étaient des pervers narcissiques petit-bourgeois bas de plafond qui nageaient dans le fric.

        Sinon les gourous décroissants doivent beaucoup aux moralistes chrétiens rigides genre Malthus, donc niveau conservatisme ils n’ont rien à envier à personne.

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        • Alfred // 29.11.2017 à 01h48

          C’était du Marx de comptoir mâtiné de gros rouge certes, mais lisez bien je n’ai jamais prétendu que vous nagiez vraiment dans le fric. Juste dans assez de confort (hôpitaux encore fonctionnels, non racket par la police, possibilité faire (au moins du petit) business sans soudoyer personne et une certaine prévisibilité de la loi.. entre autres choses. C’est un niveau de « richesse » qui caractérise le « petit bourgeois » qui n’a pas vraiment besoin de retourner la table.

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        • step // 30.11.2017 à 15h24

          @Docteur
          Il y a souvent un décalage assez violent entre la théorie et la vie des gens, y compris quand la théorie, c’est toi qui l’a pondu :). Et oui pour toute la liste, c’était des petits, voir des grands bourgeois, et comme ils ont mis en scène leur « trouvailles économiques » pour arriver à un point ou l’histoire se souvient d’eux, c’est que l’on peut trouver, je pense un chouia de narcissime… (et un talent indéniable pour la communication sur leur travail).

          Oui je fais de la psychanalyse de comptoir, c’est déjà mieux que supposer que la psychologie n’existe pas et que l’humain est rationnel.

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  • bobo1414 // 28.11.2017 à 09h38

    toujours surpris de retrouver Nafeez Ahmed ici surtout apres la serie sur le 11 septembre 🙂

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    • step // 28.11.2017 à 15h12

      on peut dire une connerie sur un sujet et être pertinent sur un autre.

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  • christian gedeon // 28.11.2017 à 09h48

    Passionnant,en vérité. Et je cois que je n’ai pas tout compris. Bien sûr le modèle(sic!) ultralibéral doit disparaître,inhumain et autophage. Bien sûr.Mais je ne suis pas sûr du tout que « la crise énergétique  » soit un des moteurs de cette disparition,compte tenu de l’incroyable rapidité des évolutions technologiques.je ne crois pas non plus que « la fin de la croissance  » soit un élément essentiel de la fin de l’ultralibéralisme. En tous cas,l’auteur semble sous estimer la plasticité et la capacité d’adaptation quasi illimitée de l’ultralibéralisme. S’il doit disparaître à petit feu,alors c’est à tout petit,tout petit feu. Et à mon sens,les sociétés actuelles connaîtront des convulsions politiques très violentes,bien avant que ne commence vraiment à disparaître cette aberration qu’est l’ultralibéralisme. Etonnant quand même que l’auteur n’aborde pas ce problème que tout le monde veut mettre sous le tapis,la démographie et la nécessaire révolution des mentalités à venir.

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    • Chris // 28.11.2017 à 12h29

      Le rendement énergétique net de la société diminue, processus inéluctable.
      « Si l’ultralibéralisme doit disparaître à petit feu, alors c’est à tout petit tout petit feu »
      C’est bien ce qui se passe !
      Et l’auteur relève très bien comment :
      Par « l’inégalité croissante du revenu et de la richesse, qui permet au PIB de croître au profit de quelques-uns, tandis que la majorité des travailleurs voient diminuer leur revenu réel – autrement dit, une minorité de riches monopolise la plus grande fraction de la croissance du PIB, mais n’augmente pas leur niveau de consommation avec autant de demande d’énergie et de matériaux »
      La fameuse « austérité » imposée aux peuples (moins les 1% bien sûr) dans aux USA, Europe, Japon.
      Et son « vase communiquant », le décuplement des fortunes oligarchiques en 15 ans malgré le krach de 2008.
      Perso, je ne vois absolument pas ces gouvernements se diriger vers une économie planifiée pourtant nécessaire. Trop de cupidité et domination compulsives.
      Notre civilisation disparaitra dans la douleur… comme tant d’autres.

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      • Pinouille // 28.11.2017 à 17h00

        « Perso, je ne vois absolument pas ces gouvernements se diriger vers une économie planifiée pourtant nécessaire.  »
        Pourriez-vous SVP expliquer pourquoi une économie planifiée vous paraît nécessaire?
        Je manque cruellement de référence dans le domaine pour avoir ma propre opinion sur la chose…
        Toutefois, il est à noter que le gouvernement initie déjà certaines planifications. Ex: Contrat de Plan Etat-Région.
        Il existe aussi des partenariats publics internationaux: projet ITER.

        Merci d’avance de votre réponse

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        • Alfred // 28.11.2017 à 17h09

          Quand « il faut » vraiment (en temps de guerre sérieuse), l’économie est toujours planifiée…
          Étonnant non ?
          (Peut être bien que c’est.le plus efficace quand il est question de vie ou de mort..)

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      • José // 28.11.2017 à 21h53

        Quelque chose comme Soleil vert, mais ça va durer beaucoup plus longtemps que le film.

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  • P.Lacroix // 28.11.2017 à 11h51

    Un livre intéressant, épais, mais très bien écrit, sur le sujet de l’ énergie :  » Or Noir  » de Matthieu Auzanneau.
    D’ ailleurs, peut- être avais- je trouvé la référence ici !
    Le pétrole c’ est la guerre ?

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  • Enoch // 28.11.2017 à 12h34

    Cet article remet au gout du jour le rapport Meadow des années 70. Pour maintenir notre société complexe, il va falloir que l’on dépense de plus en plus de nos ressources dans l’extraction de ressource qui se feront de plus en plus rare.
    Ce qui est certain c’est que l’efficacité énergétique des renouvelables est très loin d’une énergie fossile produite gratuitement par mère nature.
    Le capitalisme de toute manière a besoin pour se maintenir de dégager des gains de productivités. La feuille de route est déjà annoncée, l’IA et la robotisation, vont être les mamelles des gains de productivités de demain, au détriment des salariés et de facto des classes moyennes.
    La destruction des classes moyennes européennes et nord-américaines devraient être compensé par l’élargissement mondial d’une classe moyenne autour de 900 $. Une assiette plus large avec l’accès au crédit semble être le plan.
    Il va s’en dire que ce système est totalement inadapté à une économie de pénurie.

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    • Raphaël // 28.11.2017 à 12h46

      Non, l’IA et la robotisation vont être les mamelles de l’enfumage, Il y a encore plein de peuples sur terre à asservir qui travaillent pour un bol de riz par jour et qui dégageront beaucoup plus de marge qu’un robot. On voit bien que vous n’en réparez jamais. Et on les fera venir chez nous par millions sous prétexte de zones de guerre et de réchauffement climatique, avec la bénédiction du patronat et des idiots utiles du capitalisme. Pardon, on me dit dans l’oreillette que c’est déjà le cas…

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      • Joseph // 29.11.2017 à 06h23

        Surtout qu’un pauvre est nettement moins consommateur d’énergie qu’un robot, que ça soit en terme de fabrication ou d’utilisation. Ils existaient bien avant qu’on utilise la vapeur ou l’électricité. La seule question qui se pose parfois est celle de l’éthique, mais à choisir, je doute que l’esclavage soit le pire des maux pour la plupart. Il paraît que la servitude devient même volontaire.

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        • calal // 29.11.2017 à 13h29

          les robots serviront de garde chiourme pour les pauvres esclaves amha. Un etre humain qui maltraite ses congeneres developpe des remords qui peuvent s’averer risqués pour le pouvoir en place. un robot n’a pas ce genre de defaut.

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          • Raphaël // 29.11.2017 à 14h46

            C’est vrai que l’exemple des Kapo montre à quel point l’homme est rongé de remords quand il s’agit de ne pas être le dernier maillon de la chaîne (ironie)

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    • Alfred // 28.11.2017 à 16h00

      « merdalor »! En lisant ce texte (qui effectivement n’es vraiment pas le premier du genre) je me disais c’est chouette les crises: on a la question un jour (l’IA les charlatans du transhumanisme) et la réponse le lendemain (baisse inéluctable du rendement énergétique).
      Ben non. L’IA le retour.
      Je vous rejoins cependant sur l’économie de pénurie.
      Sauf que c’est la société qui va devoir changer: devenir une société de pénurie.

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      • Raphaël // 29.11.2017 à 06h06

        Pénurie oui, mais pas pour tout le monde….

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  • Enoch // 28.11.2017 à 12h35

    La fragilité de notre monde est ultra flagrante à qui veut bien si intéressé. Mais la cupidité étant le moteur majeur des ambitieux, ces derniers préfèrent spéculés sur les crypto-monnaies, et s’acheter un cottage en Nouvelle-Zélande, plutôt que de se sentir responsable des catastrophes à venir.

    Dans la société du moi-je, de l’égo boursoufler, de la vanité du pouvoir, nos élites creusent leur trou et notre épitaphe civilisationnel : ci-git ceux qui se sont pris pour des dieux !

    Ce qui me parait évident, c’est que les tensions, actuellement mineurs, vont se transformer en guerre, avant que nos décideurs de génies puissent faire aboutir leur logique économique apocalyptique. Nous en vivons déjà les prémisses.

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  • Raphaël // 28.11.2017 à 12h56

    Du coup, ça va être compliqué d’alimenter en énergie tous ces robots et toutes ces IA qui doivent nous remplacer dès demain dans la nouvelle économie transhumaniste (rires).

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    • L’agroforestier // 28.11.2017 à 16h04

      Parce que vous croyez que les transhumains (s’ils « apparaissent ») partageront l’énergie restante avec les milliards d’humains qui leurs apparaîtront aussi évolués que les animaux ?

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      • douarn // 28.11.2017 à 17h00

        Merci L’agroforestier, je crois que c’est exactement ce qui se dessine avec les smartcity. Ces futurs poumons économiques hyperconnectés, sécurisés, optimisés seront engagés dans la compétition économique mondiale. Les plus forts, calculateurs, froids et rentables pourront en être, les autres …. ben les autres quoi…
        Bill Gates semble vouloir aller dans cette voie :
        http://www.futura-sciences.com/tech/actualites/technologie-ville-intelligente-bill-gates-veut-construire-smart-city-61990/

        Peut être que la série d’anticipation d’Arte « Tripalium » peut donner une idée de ce que sera cette dystopie : https://info.arte.tv/fr/serie-danticipation-trepalium

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      • Raphaël // 29.11.2017 à 05h49

        Tant qu’ils ne mangent pas de saucisson ni de patates, je ne suis pas inquiet. Les machine que je programme pour l’instant sont tellement sourcilleuses sur la nourriture que je leur prévoit un avenir maussade, elles ne me piquerons ni mes buches, ni mes jambons, ni mes bras.

        Arrêter de lire de la SF, les machines c’est en panne tout le temps, rien ne vaut la Bidoche sur pattes pour abattre du boulot sans maintenance.

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  • yves // 28.11.2017 à 15h19

    J’ai toujours un peu de mal avec ces articles … du genre « il faut réinventer l’économie » ou « l’économie actuelle ne tient pas compte des ressources naturelles en général et énergétique en particulier ».
    Ça n’est pas forcément le cas (même si j’ai un respect très limité pour la « science économique »).
    Et après de balancer le « capitalisme » dans la marre

    Ce qui se passe actuellement est que les contraintes posées par les ressources naturelles deviennent prépondérantes dans « ce que peut faire l’économie », mais cela ne veut pas forcément dire que les lois de « ce que peut faire l’économie » dans ses contraintes actuelles sont fausses.

    Certes il faudrait que les économistes comprennent vraiment que l’économie a lieu dans une « enveloppe » définie par les ressources naturelles, mais cela ne veut pas dire que tout est a jeter dans ce que dite l’économie (en tant que « science »).

    Et puis surtout, il n’y a pas vraiment de solution …
    https://iiscn.wordpress.com/2011/05/06/bataille-et-lenergie/

    Nous somme autour du sommet de « l’explosion civilisation industrielle », après …

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    • Crapaud Rouge // 28.11.2017 à 17h31

      Super, le lien ! Merci Yves. Je vais m’empresser de lire Bataille, même si c’est mal présenté. Ce bonhomme avait des idées très originales, le peu que je viens d’en lire le confirme. Mais bon, ça ressort de la philosophie, aucune application pratique.

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      • yves // 28.11.2017 à 17h43

        De rien, et mon message précédent n’était pas très clair…

        Ce que je veux dire c’est que les messages « c’est la faute à l’économie ultra libérale » , ou « c’est la faute au capitalisme », « il faut inventer un autre modèle économique » sont vraiment très faciles.

        Car d’un point de vue ressources naturelles ce serait plutôt : « il y a beaucoup trop de voitures qui roulent, beaucoup trop d’avions qui volent, beaucoup trop de m2 qui sont chauffés en hiver ».

        Et là dessus, on peut dire que l’ultra libéralisme favorisent ces augmentations, mais pas de voitures, pas d’avions, pas de chauffage, je ne pense pas que ce soit ce que l’on entend quand est évoqué « le nouveau modèle économique ».

        Et par ailleurs, l’ultra libéralisme pourrait très bien s’accommoder de fortes taxes carbone (au moins un certain moment), et l’URSS par exemple (ou disons le communisme à cette époque), était aussi extrêmement gaspilleur en ressources naturelles (quelqu’un m’a dit par exemple qu’il pouvait y avoir des périodes avec pénurie d’allumettes, du coup les gens laissé la gazinière allumée en permanence, ce genre de choses …)

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  • Crapaud Rouge // 28.11.2017 à 16h10

    L’article vient de sortir : https://m.usbeketrica.com/article/notre-lassitude-de-l-apocalyspe-nous-empeche-t-elle-de-sauver-le-climat

    Je cite : « Mais pourquoi diable sommes-nous incapables de réagir face à l’évidence et l’imminence du danger ? La réponse est peut-être que nous souffrons d’une sorte de « lassitude de l’apocalypse ». », « les principales barrières sont dans notre tête » : tout ça c’est du blabla ! La « principale barrière », c’est ce qu’il faudrait appeler « l’effet système » : l’ensemble de l’humanité est emportée par une évolution, (https://fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_synthétique_de_l%27évolution) : ça ne se contrôle pas, c’est une dérive, comme celle des continents.

    Pour éviter « l’apocalypse », il faudrait des comportements qui soient au moins aussi performants, en termes de compétition, que ceux qui ont permis cette évolution. (Note : je me bidonne à lire ce qu’il faudrait faire selon ce psychologue norvégien.)

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    • Crapaud Rouge // 28.11.2017 à 17h05

      Pour se remonter le moral, on peut lire ça : https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/robot/des-muscles-pour-robots-incroyablement-puissants-inspires-de-l-origami_118698

      Des muscles artificiels à bas prix, adaptables à n’importe quel usage et capables de « générer environ six fois plus de force par unité de surface que le muscle squelettique des mammifères ». « Un muscle de 2,6 grammes peut ainsi soulever un objet de trois kilogrammes soit l’équivalent d’un canard colvert soulevant une voiture. » Ces muscles travaillent en faisant le vide dans une enceinte en plastique, le contenu de l’enceinte décidant du mouvement qui en résulte.

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  • Jean Pierre Collignon // 28.11.2017 à 16h58

    Etat Unis le syndrome de l’ex union soviétique.
    L’empire américain est arrivé à sa limite, il ne dispose plus des ressources nécessaire pour contrôler le monde ce qui freine la croissance.
    L’arrivé d’un monde multipolaire rebrasse les cartes, le contrôle des ressources énergétiques est l’un des instruments principaux de ce contrôle. Le mythe de la pénurie (charbon, gaz, pétrole, ressource nucléaire et le développement des central thermonucléaire ainsi que le renouvelable), démontre qu’il y a très largement de quoi approvisionner humanité pour de très nombreuses années.
    La diabolisation du CO2 ou toute contestation ou analyse contradictoire est systématiquement rejeter, « pas de débat circulé il n’y a rien à voir » qui ne faut pas confondre avec la pollution qu’il faut combattre. Quelque exemple : le Venezuela première réserve de pétrole du monde, production de pétrole actuelle 2.5 millions avec investissement substantiel 10 millions de baril jour possible et l’Iran actuellement 3 millions de baril jours, avec un potentiel de 5 millions à moyen terme.
    On comprend mieux pourquoi ces pays sont diabolisés.

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    • Crapaud Rouge // 28.11.2017 à 17h17

      « 10 millions de baril jour possible et l’Iran (…), avec un potentiel de 5 millions à moyen terme » : ok, les deux ensemble font 15 millions de barils/jour, mais vous savez ce que l’on consomme à l’échelle mondiale ? 30 milliards de barils par an, soit plus de 80 millions par jour, dimanches et jours fériés compris. Vos 15 millions ne sont que les petits ruisseaux de la grande rivière. Bien sûr, cette consommation va baisser dans les décennies à venir, mais elle explique la « diabolisation du CO2 » que vous évoquez, la baisse du EROI qui fait l’objet de ce billet, et la course à la transition énergétique.

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  • Roiwik // 28.11.2017 à 17h31

    Le monde actuel vit sur les acquis scientifiques et les développement techniques qui ont un siècle
    aujourd’hui il n’y a plus ni de grandes découvertes scientifiques ni de grands projets économiques , ni de grands développements industriels etc…..Nous vivons et avançons sur nos vieux acquis ……. avec des crises économiques et financières à répétition…….. nous manquons
    cruellement de cerveaux, de leaders, d’entrepreneurs qui ont une vue à long terme !

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    • Raphaël // 29.11.2017 à 06h02

      Nous votons pour des baltringues et nous insultons nos chercheurs et les professeurs (les vrais, pas les urologues tranhumains et les one-man à CV pipeauté), faut pas chercher plus loin. Il y a plus de vue à long terme sur les fils de discussion de ce blog que dans le cerveau de nos politiques. Enfin si, ils ont une vision long terme pour leur pomme avec notre argent.

      Nous avons les élites que nous méritons.

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  • rolland // 28.11.2017 à 17h48

    Belle démonstration finalement de l’inutilité et de la dangerosité de la finance et des marchés.
    En fait si on devait comparer la finance à un pays, pour moi ce serait les usa, car partout où passe ce pays et où passe la finance : c’est le pillage assuré, quand ce n’est pas le chaos.

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  • geedorah // 28.11.2017 à 20h59

    et c’est là que l’exploitation des matières premières dans l’espace entre jeu et met fin à ce doux rêve qu’est la fin du capitalisme débridé :p

    il me semble que la nasa en partenariat avec une entreprise privée va bientôt lancer un satellite qui doit se poser sur un astéroïde pour en récupérer un échantillon et le ramener sur terre (et je doute que ce soit par simple curiosité)

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    • Raphaël // 29.11.2017 à 05h58

      Calculer ça en termes d’EROI pour vous amuser. Ça ne sera rentable (et encore) que si une base humaine permanente doit se ravitailler sur place.

      Faut s’y faire, nous sommes condamnés à vivre sur terre et à assumer les conséquences de nos actes.

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  • Galien // 29.11.2017 à 11h09

    Excellent article de Nafeez Ahmed, ce qu’il décrit s’appelle un effondrement catabolique.

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    • Galien // 29.11.2017 à 11h24

      Petite réflexion suite à la lecture de nombreux messages antérieurs au mien: un problème dont on ne s’occupe pas (ex population)a tendance à se réguler lui même…

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  • Vincent P. // 29.11.2017 à 12h49

    Il y a une source d’énergie dont le retour sur investissement a été un poil négligé :
    C’est la jeunesse, non-issue de bobo: celle qui n’est pas le fruit pourri de 20% de citadins hors-sol furieusement inconscients, savamment aliénés, utilement auto-satisfaits, dramatiquement arrogants.

    C’est là d’où, avec mes 6K€/an et tous mes potentiels gâchés, je lis des contemporains occidentaux s’exprimer sur le monde et la décroissance…

    C’est là que je contiens une rage extraordinaire et ineffable, qui traduit aussi mon impuissance à vous livrer mon sentiment, ou ce que serait mon analyse, dans le cadre d’un simple commentaire.
    Au moins aurez-vous eu un aperçu de mon ressenti: ça a comme un petit goût amer…

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  • Jean Pierre Collignon // 29.11.2017 à 19h52

    Le pétrole, le grand jeu.
    Le EROI n’est pas l’enjeu principale de l’énergie, le pétrole post Bretton Woods est devenu le pétrodollar (autour de 3500 milliards de dollars en 2015) c’est à la fois une monnaie et une matière première.
    Les Etat Unis doivent contrôler la production et le cour, tout ceux qui sont en dehors de leurs contrôle son sois en guerre sois sous sanction.
    Le EROI de 1930 n’est pas indicatif avec 4 millions de barils produite jours contre 80 millions actuellement en 2017, cette étude entretient la confusion et contient plein de biais.
    Avec un EROI de 1 à 10, soit un bras de levier de 10 au auquel il faut rajouter les machines et les salaires, tout le monde y va, très peu de secteur économique ont un telle rendement.

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  • Raphaël // 30.11.2017 à 02h51

    Si vous avez accès à la bibliographie, je vous conseille cet article :
    Hall, EROI of different fuels and the implications for society, Energy Policy 64, (2014)
    Vous verrez que en dessous d’un EROI de 7, une société civilisée ne peut plus se maintenir. L’idéal étant de ne jamais passer en dessous de 10. 1 veut dire que votre unique activité de la journée est de couper du bois pour vous chauffer, sans même penser à vous nourrir. Tiendrez vous longtemps ?

    Ne pas confondre EROI et ROI qui n’ont rien à voir en germes d’ordres de grandeurs « utiles »

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  • Haricophile // 01.12.2017 à 12h24

    L’économie est une technique, pas une science au sens épistémologique du terme. Alors parler de nouvelle science pour l’économie, ça fait un peu la nouvelle science du nettoyage des crottes de chien, ou un peu « j’ai trouvé un nouveau Gourou », au choix.

    Si je veux tempérer un peu mon propos, on peut utiliser la science pour analyser l’économie comme pour fabriquer un vilebrequin. Mais alors on ne parle pas de « la science de l’économie » et encore moins de « la nouvelle science du Vilebrequin » à chaque fois qu’on sort une « nouvelle génération » de moteur.

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  • Jean Pierre Collignon // 04.12.2017 à 14h31

    Les Etats Unis, la malédiction du pétrole.

    Le système financier américain repose sur une table à 3 pieds:
    le pétrodollar, martingale poste Bretton Wood, les resserves de changes, le quantitative easing post faillite Lehman Brother. Si l’un des 3 baisses, l’un des autres dois augmenter (c’est la limite du système).
    C’est pour cela que le pétrodollar dois rester sous contrôle et c’est là que s’amortie l’appareil militaire américaine.
    Si les promesses d’exploitation du pétrole profond (au-delà de 2500 mètres) se confirment. https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/reserves-de-petrole-dans-le-monde
    Le paradigme change, le pouvoir des Etats unis ce trouve affaiblit, l’énergie étant la croissance on imagine les bouleversements à venir.

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