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12.mai.201312.5.2013 // Les Crises

[Article] Définanciarisation, Démondialisation par Dmitry Orlov

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Je poursuis la petite série de textes que je trouve intéressants de Dmitry Orlov, ils aident à la réflexion. Il est né à Leningrad et a immigré aux États-Unis à l’âge de douze ans. Il a été témoin de l’effondrement soviétique lors de plusieurs visites prolongées sur sa terre natale russe entre la fin des années 1980 et le milieu des années 1990. Il est ingénieur et a contribué à des champs aussi variés que la physique des hautes énergies et la sécurité informatique. Il est aussi un théoricien majeur du pic pétrolier.

Ce texte est la traduction d’une conférence donnée par Dmitry Orlov à Dublin, le 11 juin 2009.


Par Dmitry Orlov – 11 juin 2009 / Traduction : Jean-Christophe Godart

1. Introduction

Bonjour. Le titre de cet exposé est un peu long, mais ce que je veux dire peut se résumer en termes simples : on doit tous se préparer à une vie sans beaucoup d’argent, où les produits importés sont rares et où les gens doivent subvenir à leurs propres besoins et ceux de leurs voisins immédiats.

Je prendrai pour point de départ l’évolution de l’effondrement de l’économie mondiale, et vais discuter de ce qui pourrait survenir.

Cela a commencé avec l’effondrement des marchés financiers l’an dernier, et il en résulte maintenant une diminution du volume du commerce international sans précédent. Ces évolutions ont aussi commencé à affecter la stabilité politique des différents pays à travers le monde. Quelques gouvernements se sont déjà effondrés, d’autres suivent peut-être le même chemin, et il ne faudra plus attendre longtemps avant que nos cartes soient redessinées radicalement.

2. « Développement Durable » – résumé en un mot ?

En un mot, c’est non-durable. Alors qu’est-ce que cela signifie exactement ?

Chris Clugston a récemment publié un résumé de son analyse de ce qu’il appelle «la société en sur-extension» sur le site The Oil Drum. Voici un condensé de son résumé, en chiffres ronds. Je ne veux pas jouer avec son calcul, parce que c’est la culture qui sous-tend les hypothèses que je trouve intéressantes.

L’idée est que si on diminue notre empreinte écologique d’un ordre de grandeur ou plus, cela rendrait l’ensemble de l’arrangement durable, une fois de plus. C’est exprimé en termes financiers : on réduit ici le PIB des États-Unis de, par exemple, 100 000 $ par habitant et par an, à, par exemple, 10 000 $. Clugston établit une distinction entre cette réduction volontaire ou involontaire : on doit se faciliter la vie et y venir doucement, afin que personne ne soit laissé pour compte.

Je trouve l’idée que les Américains réduisent volontairement leur PIB d’un facteur de 10, plutôt farfelue. On garde le même système, il suffit de fermer les 9/10 de celui-ci ? Ne serait-ce pas alors un système totalement différent ? Ce type de développement durable semble plutôt insupportable pour moi.

3. Mon plan

Je tiens à offrir une alternative plus réaliste.

Tout le monde devrait garder un dollar américain à but purement didactique. De cette façon, tous les Américains seront en mesure de montrer leur billet de un dollar à leurs petits-enfants, et leur dire : «Essayez de vous imaginer, ce vilain bout de papier était autrefois appelé Le Dollar Tout-Puissant !»

Et leurs petits-enfants penseront sans doute qu’ils sont un peu fous, mais ils le penseraient sans doute de toute façon. Mais il ne serait pas utile pour eux de disposer de plusieurs boîtes à chaussures pleines de dollars, car alors leurs petits-enfants penseraient qu’ils sont tout à fait séniles, car aucune personne sensée ne stockerait de tels déchets.

4. Une alternative désagréable

Clugston offre une alternative à la grande baisse du PIB : une baisse proportionnelle de la population. Dans ce scénario, neuf personnes sur dix meurent pour que les 10% restants puissent continuer à vivre confortablement avec 100 000 $ par an.

J’ai été heureux de constater que Chris n’a pas fait la distinction entre volontaires ou involontaires dans cette partie de l’analyse, car je pense que cela aurait été d’un goût douteux. Je n’ai que trois choses à dire sur ce scénario.

Tout d’abord, l’humain n’est pas un cas particulier pour ce qui est de subir l’explosion démographique et l’extinction, et l’idée que la population humaine devrait augmenter régulièrement à l’infini est tout aussi absurde que l’idée de la croissance économique infinie sur une planète finie.

La croissance exponentielle de la population humaine a suivi en parallèle la consommation accrue d’énergie fossile, et j’attends toujours un argument de poids expliquant pourquoi la population ne diminuerait pas avec ces énergies.

Deuxièmement, même si cela paraît choquant, on peut constater que la plupart des sociétés peuvent endurer une augmentation soudaine de la mortalité sans faire trop de bruit.

Il y a eu une énorme hausse de la mortalité en Russie après l’effondrement soviétique, mais on ne le remarquait pas directement en dehors des morgues et crématoriums. Après quelques années, ceux qui regardaient une vieille photographie de classe réalisaient que la moitié des gens étaient morts !

Quand il s’agit de la mort, la plupart des gens prennent la chose sur eux-mêmes facilement et tranquillement. Le plus douloureux est de s’apercevoir qu’une telle chose se produit autour de vous.

Troisièmement, tout cet exercice budgétaire pour calculer combien de personnes on peut se permettre de laisser en vie est un bon moyen de montrer combien nous sommes devenus des monstres, avec notre dépendance à l’égard des statistiques et des abstractions numériques.

La rupture entre les mots et les actions sur la question de la population est maintenant presque totale. La population est bien au-delà du contrôle de toute personne, et cette manière d’y penser nous mène dans la mauvaise voie. Si on ne pouvait pas contrôler à la hausse, pourquoi imaginer qu’on serait en mesure de contrôler à la baisse ?

Si nos projections paraissent assez choquantes, alors on pourrait s’hypnotiser en pensant que le maintien de nos systèmes artificiels d’aide à la vie humaine à tout prix est plus important que l’examen de son effet sur le monde naturel. La question «Combien vont survivre ?» ne demande tout simplement pas qu’on y réponde.

5. Que se passe-t-il réellement ?

Revenons à ce qui se passe maintenant.

Il semble y avoir un large éventail d’opinions sur la façon de le qualifier, de la récession à la dépression à l’effondrement. La presse a récemment propagé quantités d’histoires de «jeunes pousses», «signes de reprise» et les économistes discutent de la date exacte de la reprise économique. Le courant dominant va de «plus tard cette année» à «l’année prochaine.»

Aucun d’entre eux n’ose dire que la croissance économique mondiale pourrait s’arrêter pour de bon, ou qu’elle le serait dans un «avenir pas trop lointain» – un terme vague qui semble très en vogue.

Il semble bien qu’il se forme un consensus pour dire que la crise financière de l’an dernier a été précipitée par la flambée des prix du pétrole l’été dernier, lorsque le pétrole a brièvement atteint 147$ le baril.

Pourquoi cela s’est produit semble assez évident. Comme la plupart des choses dans une économie entièrement développée, industrialisée, fonctionne avec du pétrole, son achat n’est pas une option : pour un niveau donné de l’activité économique, il faut consommer une certaine quantité de pétrole, et en payer le prix tout simplement, tant que l’accès au crédit est possible, mais quand le crédit disparaît c’est soudainement la fin du jeu.

François Cellier a récemment publié une analyse dans laquelle il montre que, à environ 600$ le baril, l’ensemble du PIB serait nécessaire pour payer l’énergie, ce qui ne laisserait plus d’argent à investir dans toute autre d’utilisation intéressante.

A ce niveau de prix, on ne peut même pas se permettre d’en prendre livraison. En fait, à ce niveau de prix, on n’a même pas les moyens de le pomper hors du sol, car les extracteurs, sondeurs et travailleurs qui font fonctionner le puits de pétrole ne boivent pas du pétrole, et les budgets seraient vides même pour de la bière.

Et donc, la limite de prix, au-delà de laquelle aucune activité économique n’est possible, est certainement beaucoup plus basse, et l’été dernier, il semble qu’on a déterminé expérimentalement qu’elle se situe vers 150$ le baril, ce qui correspond à 6% du PIB mondial. On pourrait ne jamais tomber à court de pétrole, mais on est déjà arrivé à court d’argent permettant de l’acheter, au moins une fois, et très probablement cela se produira encore et encore, jusqu’à ce qu’on apprenne la leçon.

On va aussi manquer d’argent pour l’extraire du sol. Il reste peut-être encore quelques nappes, et il restera un petit peu de pétrole pour produire des bijoux exotiques en plastique pour riches. Mais il n’en restera pas assez pour approvisionner la base industrielle, et ainsi l’ère industrielle prendra fin de fait, sauf pour certains résidus de panneaux solaires, d’éoliennes et d’installations hydroélectriques.

Je pense que la leçon à tirer de tout ceci, c’est qu’on doit se préparer à un avenir non-industriel alors qu’il reste encore des ressources pour assurer la transition. Si on mobilise les ressources, stocke les matériaux qui seront les plus utiles, et exploite les technologies héritées du passé qui peuvent être maintenues sans une base industrielle, alors on peut prolonger la transition loin dans l’avenir, en se donnant le temps de s’adapter.

6. Les points clés

Je sais que je cours le risque de surestimer ces points et simplifier la situation à outrance, mais il est parfois utile de ne pas tenir compte des complexités pour faire avancer le débat. En gros, je crois que ces points sont bien réels.

  1. Le PIB mondial est fonction de la consommation de pétrole. Comme la production de pétrole baisse, ainsi en sera-t-il du PIB mondial. À un certain point, le manque d’investissement dans la production de pétrole va conduire la production bien en deçà de ce qui pourrait être possible si l’épuisement était le seul facteur limitant.L’efficacité, la conservation, les sources d’énergie renouvelables pourraient toutes avoir un certain effet, mais cela ne va pas modifier de façon matérielle cette relation. Moins de pétrole signifie une économie mondiale réduite. Pas de pétrole, une économie mondiale extrêmement réduite, pas digne de ce nom.
  2. On a eu la chance d’observer que les économies s’effondrent lorsque les dépenses de pétrole approchent les 6% du PIB mondial. Les tentatives de redressement économique vont provoquer des hausses du prix du pétrole qui vont crever ce plafond.Ces hausses seront suivies par de nouveaux krachs financiers et d’autres chutes de l’activité économique. Après chaque krach, le niveau maximal de l’activité économique nécessaire pour déclencher le prochain krach sera inférieur.
  3. Les actifs financiers ne sont utiles que si on peut les utiliser pour garantir une quantité suffisante de pétrole afin de maintenir l’économie en activité. Ils représentent la capacité de produire un certain travail et, puisque dans une société industrielle le travail est effectué par des machines industrielles qui fonctionnent avec du pétrole, moins de pétrole, c’est moins de travail.Les actifs financiers qui ont pour contrepartie la capacité industrielle exigent que la capacité industrielle soit maintenue en état de fonctionnement. Une fois qu’on ne peut plus satisfaire aux besoins d’entretien de l’infrastructure industrielle, elle se décompose rapidement et devient inutile. Dans une large mesure, la fin du pétrole signifie la fin de l’argent.

Maintenant que la réalité du Pic Pétrolier a commencé à poindre, on entend couramment que «L’âge du pétrole bon marché est terminé». Mais cela veut-il dire qu’on arrive à l’âge du pétrole cher ? Pas nécessairement.

On sait maintenant (ou on devrait le savoir à présent), qu’une fois que les dépenses de pétrole atteignent 6% du PIB mondial, l’économie industrielle mondiale ralentit, et dès que cela se produit, le pétrole cesse d’être particulièrement précieux, si bien que le développement et la maintenance des capacités de production de pétrole sont limités.

La prochaine fois que l’industrie tentera de refaire surface (si jamais cela se produit) elle heurtera le mur bien plus tôt et s’arrêtera à nouveau. Je doute qu’il faille plus que quelques cycles de ces coups de fouet aux marchés pour que tous les participants réalisent qu’ils ne peuvent pas obtenir suffisamment de pétrole, peu importe le prix payé, et que personne ne veut de leur argent même en échange du pétrole restant. Ceux qui en ont encore le considéreront trop précieux pour l’échanger simplement contre de l’argent.

D’autre part, si les ressources énergétiques nécessaires à l’exploitation d’une économie industrielle ne sont plus disponibles, le pétrole devient un déchet toxique. En tout cas, il n’est plus question d’argent, mais d’accès direct aux ressources.

7. Une série d’objectifs raisonnables

Maintenant, je m’attends à ce que beaucoup de gens trouvent cette vision trop sombre et se sentent découragés. Mais je pense que c’est tout à fait compatible avec une vision positive de l’avenir, alors permettez-moi d’essayer de l’articuler.

Tout d’abord, on a un certain contrôle. Bien qu’on ne doive pas mettre trop d’espoir dans la civilisation industrielle dans son ensemble, il y a certainement quelques bribes qu’il convient de sauver. Les actifs financiers peuvent ne pas tenir longtemps dans ce monde, mais en attendant, on peut les redéployer à bon escient pour le long terme.

Deuxièmement, on peut prendre des mesures pour se donner le temps de s’y adapter. En sachant à quoi s’attendre, on peut se préparer à le surmonter. On peut imaginer quelles options seront fermées en premier, et créer des alternatives, de sorte qu’on ne tombe pas à court d’options.

Enfin, on peut se concentrer sur ce qui est important : la préservation d’une écosphère dynamique qui prend en compte la diversité de la vie, y compris notre propre descendance. Je ne peux imaginer que peu d’options à court terme devant l’emporter sur ce point – c’est notre première priorité.

8. Gestion des risques financiers

Il faudra un certain temps pour comprendre et assimiler tout cela. En attendant, on déclarera sans aucun doute qu’on a une crise financière sur le dos. On doit faire quelque chose pour sauver les banques, traiter les actifs toxiques, soutenir le crédit et ainsi de suite. Certains diront que tout cela a pour origine une erreur dans la modélisation financière, et que si on re-réglemente le secteur financier, cette situation ne se reproduira plus. Donc, pour le bien de l’argument, jetons un oeil là-dessus.

La gestion financière n’est certainement pas ma spécialité, mais, d’après ce que je comprends, cela porte surtout sur l’évaluation des risques. Et pour ce faire, les gestionnaires financiers font certaines hypothèses sur les phénomènes qu’ils cherchent à modéliser.

Une hypothèse est que l’avenir ressemblera au passé.

Une autre est que les divers événements négatifs sont répartis au hasard. Par exemple, si vous vendez une assurance-vie, vous avez la certitude que les gens vont mourir sur base du fait qu’ils sont nés, et vous pouvez être raisonnablement certains qu’ils ne meurent pas tous à la fois. L’instant où quelqu’un meurt est imprévisible, le moment où les gens meurent en général est aléatoire, la plupart du temps.

Et voici donc le problème : le monde est imprévisible, mais on peut considérer les classes de petits événements comme aléatoires, jusqu’à ce qu’un événement plus grand survienne. Cela peut sembler un point obscur, je vais tenter d’expliquer la différence de manière graphique.

9. Ceci est (pseudo) aléatoire

Voici une collection aléatoire de points multicolores. En fait, c’est pseudo-aléatoire, car c’est généré par un ordinateur, et les ordinateurs sont des créatures déterministes incapables de vrai hasard.

Une source réellement aléatoire est difficile à trouver. Même de très bons générateurs de bruit aléatoire peuvent produire des artefacts d’ordre supérieur. Les petits événements sont fréquents et on peut donc les considérer comme aléatoires ; les grands événements sont moins fréquents et assez imprévisibles ; et certains des plus grands événements mettent fin à la carrière des statisticiens qui tentent de les modéliser, et ainsi on ne sait jamais s’ils sont aléatoires ou non. Pour un profane, c’est assez aléatoire, mais à la longue il n’y a plus de hasard et on approche du non-aléatoire.

10. Ceci n’est pas aléatoire, mais prévisible

Comme ceci. Maintenant, ce n’est pas aléatoire, même pour un profane.

C’est comme les dépenses de pétrole montant à 6% du PIB mondial. Ce n’était certainement pas le fruit du hasard. Mais était-ce imprévisible ? Le prix du pétrole a augmenté de plus en plus les dernières années, et les prix élevés n’ont pas provoqué beaucoup d’augmentation de l’offre, en dépit d’une hausse record du taux de forage, de l’investissement dans l’éthanol, les sables bitumineux, et ainsi de suite.

Quelques bons modèles géologiques prédisent avec précision le profil de l’épuisement du pétrole pour des zones distinctes, ainsi que pour l’ensemble, avec une forte probabilité de réussite. Donc, ce n’est certainement pas le fruit du hasard, et ce n’est pas du tout imprévisible.

Donc, à un niveau plus élevé, quel modèle mathématique faut-il utiliser pour modéliser avec précision l’aveuglement et l’incompréhension du monde financier et politique et des autres dirigeants et commentateurs, encore même à l’heure actuelle ? A-t-on vraiment besoin de le faire, ou faudrait-il attendre que ce beau mur de briques le fasse pour nous ?

Parce que, vous le savez, les murs en briques ont beaucoup à enseigner aux gens qui refusent de reconnaître leur existence, et les murs sont très patients pour répéter la leçon aux élèves qui ne l’ont toujours pas comprise. Je suis sûr que la leçon sera apprise à la longue, mais je me demande combien de fois il faudra heurter ce mur de plein fouet avant que tout le monde ne comprenne.

11. Son modèle fonctionne généralement

Celui qui devrait se heurter au mur de briques est cet homme, Myron Scholes, le prix Nobel d’économie, co-auteur de la méthode Black-Scholes de fixation des prix des produits dérivés, l’homme derrière le krach du Long Term Capital Management.

Il est l’inspiration de la plus grande partie de la débâcle financière actuelle. Récemment, il a dit : «La plupart du temps, votre gestion des risques fonctionne. Pour un événement systémique tel que les chocs récents suite à la faillite de Lehman Brothers, de toute évidence, d’après les faits, le système de gestion des risques de toute banque s’avère être incomplet.»

Maintenant, imaginez un ingénieur disant quelque chose du genre : «La plupart du temps, notre analyse structurelle fonctionne, mais s’il y a une forte rafale de vent, alors, pour toute structure, elle est incomplète.» Ou un ingénieur nucléaire : «Nos calculs de la puissance de l’enveloppe de confinement du réacteur nucléaire fonctionne très bien la plupart du temps. Bien entendu, s’il y a un tremblement de terre, toute enveloppe de confinement pourrait être détruite.»

Dans ces autres disciplines, si vous ne connaissez pas la réponse, alors cela ne vaut pas la peine de présenter son travail, car quel serait l’intérêt ?

12. On aime leurs mensonges

L’intérêt ne serait certainement pas de rassurer la population, promouvoir la confiance du public dans les ponts, les bâtiments et les réacteurs nucléaires.

Mais l’économie et la finance sont différents. L’économie n’est pas directement mortelle, et les économistes n’ont jamais été en prison pour négligence criminelle ou incompétence flagrante, même si leurs théories échouent. La finance porte sur les promesses qu’on se fait les uns aux autres, et à nous-mêmes.

Et si les promesses se révèlent irréalistes, alors l’économie et la finance se révèlent être des mensonges qu’on se dit les uns les autres. On veut continuer à croire ces mensonges, car on perd la face si on ne le fait pas, et les économistes sont là pour nous aider.

On continue à écouter les économistes, parce qu’on aime leurs mensonges. Oui, bien sûr, l’économie se rétablira plus tard cette année, peut-être l’année prochaine. Oui, dès que l’économie redémarre, l’ensemble de ces actifs toxiques auront à nouveau de la valeur. Oui, il s’agit juste d’un problème financier, on a juste besoin de renforcer le système financier en injectant des fonds des contribuables.

Ce sont tous des mensonges, mais qui nous font du bien. Ils mentent, et on boit chaque parole.

13. Les moyens les plus rapides de perdre tout son argent (et ne rien avoir d’utile)

Faisons-y face, ces moments sont difficiles pour ceux d’entre nous qui ont beaucoup d’argent. Que peut-on faire ? On peut le confier à une institution financière. Cela tend à mal tourner. Beaucoup de gens aux États-Unis ont confié leur épargne-retraite à des institutions financières. Et maintenant, on dit qu’ils ne peuvent retirer leur argent. Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est ouvrir une lettre une fois par mois, voir leur épargne diminuer.

On peut aussi investir dans une partie de l’économie mondiale. Je connais certaines usines automobiles que vous pouvez acheter. Elles sont tout à fait abordables pour le moment. Un grand nombre de retraités travailleurs de l’automobile ont mis toutes leurs économies de retraite en actions de General Motors. Peut-être savent-ils quelque chose que nous ne savons pas ? (En fait, cela fait partie d’une fraude perpétrée par l’administration Obama, pour rembourser leurs amis banquiers avant les autres créanciers de GM.)

Eh bien, pourquoi pas un joli lingot d’or ou deux ? Un sac de diamants ? Certaines voitures de collection ? Ensuite, vous pourriez commencer votre propre musée des transports. Pourquoi pas un yacht de luxe classique superbement restauré ? Ensuite, vous pouvez utiliser les lingots d’or comme lest si vous décidez d’en finir en sautant par-dessus bord.

Voici une autre idée géniale : acheter des produits écologiques. Quelle que soit le produit vert que le marketing et les annonceurs vous jettent à la figure, achetez-le, jetez-le, et achetez-en un autre tout de suite. Répétez jusqu’à ce qu’ils soient à court de produits, vous êtes à court d’argent, et les décharges sont pleines de déchets verts. Cela devrait stimuler l’économie.

Les études de marché montrent qu’un grand stock d’éco-culpabilité refoulée peut être exploité par les commerçants et annonceurs. Les produits industriels qui contribuent à l’environnement sont un peu un oxymore. C’est un peu comme essayer d’écoper le Titanic avec une petite cuillère.

Un autre grand débouché du moment sont les marchandises de survie. Il y a quelques sites qui proposent toutes sortes de fournitures à mettre dans votre bunker. C’est de la manipulation un peu habile, en fait. Les utilisateurs se connectent, voient que la bourse est en baisse, le pétrole en hausse, des fusils de chasse en vente, ainsi que des couteaux de chasse, et si vous ajoutez à votre panier le livre «Survivre à la débâcle financière», vous bénéficiez de la livraison gratuite.

Oh, et n’oubliez pas d’y ajouter un gros paquet de haricots secs. La peur est un grand facteur de motivation, et amener les gens à acheter des biens de survie est presque un réflexe conditionné du marché, un rêve de publicitaire.

Si vous voulez aider à sauver l’environnement et vous préparer à une vie sans accès à des biens de consommation, alors cela ne semble pas une bonne idée d’acheter des biens de consommation. Mieux vaudrait ne RIEN ACHETER. Mais vous ne pouvez le faire avec de l’argent. Par contre, il y a mieux à faire avec l’argent pour le moment, si on se dépêche.

14. Comment perdre tout son argent (mais avoir quelque chose d’utile)

La plupart de la richesse est dans très peu de mains privées à présent. Les gouvernements et la grande majorité de la population ont seulement des dettes.

Il est important de convaincre les gens qui contrôlent toute cette richesse qu’ils ont vraiment le choix entre deux options. Ils peuvent faire confiance à leur conseillers financiers, gérer leurs portefeuilles, et finalement tout perdre.

Ou, ils peuvent utiliser leur richesse pour se réengager avec des gens et de la terre dans des voies nouvelles, dans ce cas, ils ont une chance de sauver quelque chose pour eux-mêmes et leurs enfants. Ils peuvent construire et lancer des canots de sauvetage, recruter l’équipage, et les faire naviguer.

Ceux qui possèdent un lot d’actifs industriels peuvent céder ces actifs avant qu’ils ne perdent de la valeur et investir dans le foncier, dans le but de les préserver, de les améliorer au fil du temps et de les utiliser de manière durable. Comme il sera difficile d’obtenir ce que vous désirez tout simplement avec de l’argent, c’est une bonne idée de prévoir de mettre en place des alternatives, de mettre des ressources, telles que les terres agricoles, à la disposition de ceux qui peuvent les mettre à profit, pour leur propre bénéfice ainsi que le vôtre.

Cela a également un sens de mettre en place des stocks de denrées non périssables, des matériaux qui gardent leur utilité au travers du temps. Mon exemple préféré sont les clous en bronze. Ils durent plus de cent ans dans l’eau salée, et ils sont donc parfaits pour la construction de bateaux. La fabrication de clous en bronze est en fait un bon usage des combustibles fossiles restants – meilleur que la plupart des autres usages. Ils sont compacts et faciles à stocker.

Enfin, il semble logique de travailler à orchestrer une démolition contrôlée de l’économie mondiale. Cela demande de nouvelles compétences financières : celles d’un conseiller en désinvestissement. La première étape est une sorte de triage ; on peut marquer certaines parties de l’économie à «ne pas réanimer» et réaffecter les ressources à une meilleure tâche.

Un bon exemple d’une industrie qu‘il ne vaut pas la peine de ressusciter est l’industrie automobile, on n’a tout simplement pas besoin de plus de voitures. Celles qu’on a déjà feront très bien l’affaire pour autant qu’on en ait besoin. Un bon exemple d’un secteur à sauvegarder et certainement utile est la santé publique, en particulier la prévention et la lutte contre les maladies infectieuses.

Pour toutes ces mesures, il est important de désinvestir des lieux géographiquement éloignés et d’investir localement. C’est peut être inefficace du point de vue financier, mais très efficace du point de vue de l’auto-protection personnelle et sociale.

15. Au-delà de la finance : maîtriser d’autres types de risques

Pour revenir un instant sur les pauvres banquiers et économistes, il semble assez hypocrite pour nous de traiter l’économie et la finance comme un cas particulier de personnes qui génèrent beaucoup de risques absolus. Connaît-on des exemples de risques qu’on a bien compris et contre lesquels on s’est prémuni à temps ? Y a t-il vraiment des problèmes systémiques sérieux qu’on a été en mesure de résoudre ?…

Le mieux qu’on semble pouvoir faire, c’est de gagner du temps. En fait, il semble que ce soit ce en quoi on excelle – remettre à plus tard l’inévitable par un travail assidu et acharné. Aucun de nous ne veut agir précipitamment sur base de notre compréhension de ce qui se produira finalement, parce que cela peut ne pas se produire encore pendant un certain temps.

Et pourquoi vouloir faire tanguer le navire en attendant ? Le seul risque qu’on semble incapable d’atténuer est le risque de ne pas trouver sa place dans le milieu économique, social et culturel. Et que nous arrive-t-il, si l’ensemble de notre milieu tangue finalement à l’extrême ? Eh bien, la façon dont nous le planifions est de ne pas y penser.

16. Le plus grand de tous les risques

Le plus grand de tous les risques, à mon avis, c’est que l’économie industrielle agonise pendant quelques années encore, peut-être même une décennie ou plus, en laissant une dévastation environnementale et sociale sur son passage. Une fois qu’elle rendra enfin l’âme, elle ne laissera rien derrière elle pour permettre de repartir sur d’autres voies.

Pour atténuer ce risque, nous devons concevoir des alternatives, à petite échelle, qui ne perpétuent pas ce système et qui peut fonctionner sans lui.

L’idée de perpétuer le statu quo par d’autres moyens est omniprésente, parce que beaucoup de personnes au pouvoir et d’autorités souhaitent préserver leurs positions. Et à peu près toutes les propositions que nous voyons visent à éviter l’effondrement au lieu de se concentrer sur ce qui vient après.

Un premier exemple est l’incitation au développement d’énergies alternatives. Beaucoup de ces solutions ne sont en fait que des amplificateurs de combustibles fossiles et non des sources d’énergies autonomes, sans matières premières : il leur faut absolument une source d’énergie fossile. De plus, beaucoup d’entre elles nécessitent une base industrielle intacte, qui fonctionne avec des combustibles fossiles.

Une rumeur se répand que ces alternatives ne sont pas déjà opérationnelles pour d’infâmes raisons : malversations de la part des compagnies pétrolières cupides et ainsi de suite. La vérité est que ces solutions de rechange ne sont pas aussi performantes, physiquement ou économiquement, que les combustibles fossiles. Voilà le vrai point à méditer : si on n’a plus les moyens d’acheter du pétrole ou du gaz naturel, pourquoi penser qu’on peut envisager des alternatives moins puissantes et plus coûteuses ?

Et voici une question : si on n’a plus les moyens pour investir dans l’infrastructure nécessaire à l’extraction du reste de pétrole et de gaz naturel, pourquoi penser qu’on va trouver l’argent pour développer les alternatives au moins bon rapport coût-performance ?

17. Combien de temps reste-t-il ?

Ce serait excellent si plus de gens réalisaient cela, et commençaient à organiser mieux leur vie de façon un peu plus durable. Mais l’inertie sociale est très grande, et le processus d’adaptation prend du temps. Et la question est, reste-il assez de temps pour qu’un grand nombre de personnes puissent le réaliser et s’y adapter, ou devra-t-on endurer beaucoup d’inconfort ?

Je crois que les gens qui commencent le processus maintenant ont une assez bonne chance de faire la transition à temps. Mais je ne pense pas qu’il est bien sage d’attendre et d’essayer de prolonger une vie confortable quelques années de plus. Non seulement ce serait une perte de temps sur le plan personnel, mais se serait un gaspillage de ressources dont on a besoin pour faire la transition.

Je concède que le choix est difficile : ou bien on attend que les circonstances nous forcent à changer, au point qu’il sera trop tard pour faire quoi que ce soit, ou on s’y prépare à l’avance. Si on pose la question : combien de personnes sont susceptibles de faire la transition ? – Alors, on pose une mauvaise question. La question pertinente est : va-t-on s’y adapter tout seul ? Et je pense que la réponse est : probablement pas, car il y a peu de personnes qui pensent ainsi.

18. C’est toujours personnel

Je pense qu’il est très important de réaliser l’immense force qu’est l’inertie sociale. J’ai constaté que de nombreuses personnes sont presque génétiquement prédisposées à ne pas vouloir comprendre ce que j’ai dit, et beaucoup d’autres le comprennent à un certain niveau, mais refusent d’agir en conséquence.

Quand elles sont touchées par l’effondrement, elles le prennent personnellement ou le voient comme une question de malchance. Elles considèrent ceux qui se préparent à l’effondrement comme des excentriques; certaines peuvent même les considérer comme de dangereux subversifs. C’est d’autant plus probable pour ceux en position de pouvoir et d’autorité, car ils ne vont justement pas encourager la perspective d’un avenir où ils n’ont pas leur place.

Il y a un certain nombre de personnalités qui sont les plus susceptibles de survivre à l’effondrement sans dommages physiques ou psychologiques, et de s’adapter aux nouvelles circonstances. J’ai été en mesure de repérer certains traits communs dans les rapports de recherche des survivants d’un naufrage et d’autres calamités.

Une certaine indifférence ou détachement est certainement utile, y compris l’indifférence à la souffrance. Peut-être la caractéristique la plus importante d’un survivant, plus importante que les compétences ou la préparation ou même la chance, c’est la volonté de survivre.

Vient ensuite l’auto-suffisance : l’aptitude à persévérer en dépit du manque de soutien des autres.

La fin de liste est déraisonnable : la simple incapacité obstinée de capituler face à des circonstances apparemment insurmontables, aux opinions contraires de ses camarades, ou même à la force.

Ceux qui ressentent le besoin de regrouper, accueillir, faire des compromis et rechercher un consensus, ont besoin de comprendre l’incroyable force d’inertie sociale. Il s’agit d’une masse inébranlable, écrasante.

«Nous devons prendre en compte les intérêts de la société dans son ensemble». Traduit, cela signifie que «Nous devons faire en sorte de rester entravés par le refus ou l’incapacité des gens de faire des changements drastiques mais nécessaires ; de changer leur nature.» Le faut-il, vraiment ?

Il y a deux composantes à la nature humaine, la sociale et l’individuelle. L’individuelle est certainement la plus évoluée, et l’humanité a progressé grâce aux efforts de brillants génies solitaires et excentriques. Leurs noms sont toujours connus, précisément parce que la société n’a pas été capable d’éteindre leur éclat ou de contrecarrer leur initiative.

Nos instincts sociaux sont ataviques et provoquent bien trop souvent la médiocrité et le conformisme. Nous avons évolué pour vivre en petits groupes de quelques familles, et nos expériences récentes qui ont été au-delà semblent se fonder sur les instincts grégaires qui ne sont peut-être pas spécifiquement humains. Face à l’inconnu, nous avons tendance à la panique et la débandade, et dans ces cas, les gens sont régulièrement piétinés et écrasés : un sommet de l’évolution, en effet !

Ainsi, en construisant un avenir viable, où mettre l’accent : sur les individus et les petits groupes, ou sur de plus grandes entités – des régions, des nations, l’humanité dans son ensemble ? Je crois que la réponse est évidente.

19. «Effondrement» ou «Transition» ?

C’est plutôt difficile pour la plupart des gens de prendre des mesures importantes, même individuellement.

C’est encore plus difficile à faire pour un couple. Je connais beaucoup de cas où une personne comprend la situation et est prête à apporter des changements majeurs dans l’organisation de vie, mais le partenaire ou le conjoint n’est pas réceptif. Si elles ont des enfants, alors cela multiplie les contraintes, parce que les adaptations qui seraient nécessaires post-effondrement paraissent une régression des conditions de vie avec une mentalité pré-effondrement.

Par exemple, dans de nombreux endroits aux États-Unis, éduquer un enfant dans un lieu sans électricité, chauffage, eau courante peut être assimilé à de la maltraitance envers les enfants, et les autorités débarquent et soustraient les enfants. Si il y a des grands-parents concernés, alors les malentendus se multiplient. On peut mettre quelques espoirs dans des communautés volontaires : des groupes qui décident de faire le pas en milieu rural.

Quand il s’agit de groupes plus importants : les villes, par exemple, toute discussion sérieuse sur l’effondrement est hors de portée. Les sujets de discussion porteront sur la manière de perpétuer le système actuel par d’autres moyens : énergies renouvelables, agriculture biologique, inaugurer ou soutenir des entreprises locales, le vélo au lieu de voitures, etc.

Ce ne sont certainement pas de mauvaises choses à discuter, ou à faire, mais qu’en est-il de la simplification sociale radicale qui sera nécessaire ? Et y a-t-il une raison de penser qu’il est possible d’atteindre cet objectif de simplification radicale par une série de mesures contrôlées ?

N’est-ce pas un peu comme demander à une équipe de démolition de démolir un bâtiment brique par brique au lieu de la manière habituelle ? A savoir, le dynamiter, le faire exploser, le raser et débarrasser les débris ?

20. Mieux vivre par la bureaucratie

Beaucoup de personnes croient encore en la bonté du système et les pouvoirs magiques de la politique. Ils croient qu’un plan réellement bon peut être acceptable pour tous – c’est à dire l’ensemble de la pyramide de l’organisation internationale complexe et non viable. Ils croient qu’ils peuvent prendre tous ces bureaucrates internationaux par la main, les amener au bord de l’abîme qui marque la fin de leur carrière bureaucratique, et leur demander poliment de sauter dans le vide.

Mais ne vous méprenez pas, je ne cherche pas à les arrêter. Laissez-les élaborer leurs projets brillants, quels qu’ils soient.

21. Approches plus simples : l’investissement

Il y a des approches beaucoup plus simples qui sont susceptibles d’être plus efficaces.

Comme la plupart des richesses sont entre des mains privées, c’est en fait aux individus de prendre des décisions très importantes. Contrairement à la bureaucratie et aux diverses organisations civiles qui manquent de fonds et sont engluées dans l’inertie sociale, les gens peuvent agir de manière décisive et de façon unilatérale.

Le problème : que faire avec des actifs financiers avant qu’ils ne perdent de la valeur ?

La réponse : investir dans des choses qui gardent de la valeur, même après que tous les actifs financiers soient sans valeur : les terres, les écosystèmes et les relations personnelles.

La terre n’a pas besoin d’être en état naturel ou vierge. Après une vingtaine d’années, toute parcelle de terre revient à une nature sauvage et, contrairement à un désert urbain ou industriel, une région sauvage peut maintenir en vie l’homme et d’autres espèces. Elle peut nourrir une population de plantes et d’animaux, sauvages et domestiques, et même quelques humains.

Les relations humaines qui sont les plus propices à la préservation des écosystèmes sont celles qui ont elles-mêmes un lien direct et permanent avec la terre. On peut les enregistrer comme locations permanentes, héréditaires, payables en récoltes durables de produits naturels. On peut également les enregistrer comme servitudes contractuelles qui fournissent la communauté en chasse traditionnelle, cueillette et droits de pêche, à condition que les droits de l’homme ne soient pas autorisés à prévaloir sur ceux des autres espèces.

Je pense que la métaphore du sauvetage est pertinente ici, parce que la conduite morale qu’elle offre est claire. Que doit-il arriver dans un canot de sauvetage surchargé quand un orage éclate et qu’il devient nécessaire d’alléger la charge ? Chacun tire au sort. Ces pratiques ont été confirmées par les tribunaux, à condition que nul ne soit exempté – ni le capitaine, ni l’équipage, ni le propriétaire de la compagnie maritime. Si une personne est exemptée, la charge devient un meurtre.

La durabilité, qui est nécessaire à la survie du groupe, peut avoir son prix en vie humaine, mais l’humanité a survécu à beaucoup de ces événements auparavant, sans sombrer dans la barbarie.

22. Le don comme principe organisateur

Beaucoup de gens ont été tellement endoctrinés par la propagande commerciale qu’ils ont du mal à imaginer que tout peut être mis en oeuvre sans recourir à l’argent, aux marchés, à l’appât du gain, et d’autres moyens capitalistes. Et il semble utile de présenter quelques exemples de très grands succès obtenus sans recours à aucun de ces expédients.

En particulier, les logiciels Open Source, qu’on a dénommé par dérision «logiciel libre» ou «shareware», sont une grande victoire de l’économie de don sur le commerce. «Logiciel libre» n’est pas une étiquette précise, pas plus que «les nombres premiers libres» ou «les encyclopédies libres». Personne ne paie pour ces choses, mais certaines personnes sont assez stupides pour payer pour des logiciels. Le «libre» est généralement meilleur, et si vous ne l’aimez pas, vous pouvez le corriger. Gratuitement.

La recherche scientifique fonctionne sur des principes similaires. Personne ne tire directement de bénéfices de la formulation d’une théorie ou du test d’une hypothèse ou de la publication des résultats. Cela fonctionne en termes de réciprocité et de prestige – comme avec le logiciel.

D’autre part, lorsque la motivation pécuniaire prend le dessus, le résultat est médiocre. Et donc on a un logiciel cher qui est constamment défectueux. (J’ai appris que la marine britannique envisage d’utiliser un système d’exploitation de Microsoft dans leurs sous-marins nucléaires, ce qui est une nouvelle effrayante.) Les océans sont également pleins de déchets en plastique – le développement de tous ces «produits» flottant dans les océans n’aurait sûrement pas été possible sans l’appât du gain. Et ainsi de suite.

En tout, la motivation du profit échoue à motiver un comportement altruiste, parce qu’il n’est pas réciproque. Et c’est un comportement altruiste qui augmente le capital social de la société. Dans un système de dons, nous pouvons tous être endettés envers chacun, mais s’endetter nous rend tous plus riches, et non plus pauvres.

23. Le troc comme principe organisateur

Les dons sont magnifiques, bien sûr, mais parfois nous voudrions quelque chose de spécifique, et sommes prêts à travailler avec d’autres pour l’obtenir, sans recours à l’argent, bien sûr. C’est là le principe de base du troc. En général, vous troquez quelque chose dont vous avez le moins d’utilité (l’une des nombreuses choses que vous pouvez offrir) contre quelque chose dont vous avez plus d’utilité (quelque chose que vous désirez).

Les économistes vous diront que le troc est inefficace, car il exige la «coïncidence des besoins» : si A veut troquer X contre Y, il ou elle doit trouver B qui veut troquer Y contre X. En réalité, la plupart de ceux que j’ai rencontrés ne veulent pas troquer X contre Y, ou Y contre X. En fait, ils veulent troquer ce qu’ils peuvent offrir contre tout un ensemble de choses qu’ils désirent.

Dans le système économique actuel, nous sommes obligés de troquer notre liberté, sous la forme de la semaine de travail obligatoire, contre quelque chose que nous ne voulons pas particulièrement, à savoir l’argent. Les choix sont limités pour ce qu’on peut faire avec cet argent : payer des impôts, les factures, acheter des biens de consommation de mauvaise qualité, et peut-être, quelques semaines de «liberté» en tant que touristes. Mais d’autres options existent.

Une option est de s’organiser en communautés pour produire les biens utiles à l’ensemble de la communauté : la nourriture, les vêtements, le logement, la sécurité, le divertissement… Tout le monde apporte sa contribution, en échange du produit final, que chacun va partager.

On peut également s’organiser pour produire des biens qui peuvent être utilisés dans les échanges avec d’autres communautés : les biens d’échange qui sont une bien meilleure façon de conserver la richesse que l’argent, qui n’est, après tout, qu’une substance essentiellement inutile.

24. Monnaies locales/alternatives

On discute beaucoup des moyens de changer le fonctionnement de l’argent, de sorte qu’il puisse servir les besoins locaux plutôt que d’être l’un des principaux outils pour l’extraction des richesses de l’économie locale.

Mais on ne discute pas de la raison pour laquelle l’argent est généralement nécessaire. C’est un à priori. Certaines communautés n’ont que peu ou pas d’argent. Elles enterrent peut-être un pot de pièces quelque part dans le jardin, pour les occasions spéciales, mais n’ont pas d’argent pour l’usage quotidien.

Le manque d’argent rend certaines choses très difficiles. Par exemple : les jeux d’argent, les prêts usuraires, l’extorsion, la corruption et la fraude. Il rend également plus difficile d’amasser des richesses, ou de l’extraire d’une communauté et les transférer ailleurs commodément sous forme compacte.

Lorsqu’on utilise l’argent, on cède le pouvoir à ceux qui créent de l’argent (par la création de la dette), et qui détruisent l’argent (par l’annulation de la dette). On renforce également le pouvoir de la classe des experts dans la manipulation des règles arbitraires et le calcul des abstractions plutôt que les personnes en relation directe avec le monde physique.

Ce voile de la métaphore permet de masquer les niveaux de violence effroyable, par la représentation symbolique d’une simple inscription comptable. Les gens, les animaux, les écosystèmes deviennent de simples numéros sur un bout de papier.

D’autre part, cette capacité de représenter des objets dissemblables en utilisant des symboles identiques provoque beaucoup de confusion. Par exemple, j’ai entendu des gens plutôt intelligents déclarer que les fonds publics, qui ont été alloués à des institutions financières pour les faire paraître solvables, pourraient être beaucoup mieux dépensés pour l’alimentation des veuves et des orphelins.

Cela traduit l’incompréhension de ce que des quantités astronomiques de chiffres créés ex nihilo et transférés entre deux ordinateurs (un à la banque centrale, l’autre à une banque privée) ne peuvent pas directement nourrir quelqu’un, parce que la nourriture ne peut être créée ex nihilo par un banquier central ou qui que ce soit d’autre.

25. Croyance en la science et la technologie

Une accusation que j’ai souvent entendue est que je ne comprends pas le pouvoir de l’innovation technologique et le système de libre marché. Si je le faisais, je pourrais apparemment avoir plus de foi en un avenir où la technologie avancée balayerait nos dilemmes actuels, les remplaçant par une nouvelle vague d’éco-développement durable.

Mon problème est que je ne suis pas un économiste ou un homme d’affaires : je suis un ingénieur avec une formation scientifique. Le fait que j’ai travaillé pour plusieurs start-up technologiques n’arrange rien.

Je sais à peu près le temps qu’il faut pour innover : avoir l’idée, convaincre les gens qu’il vaut la peine d’essayer, essayer, échouer à plusieurs reprises, éventuellement réussir, et arriver ensuite à la phase d’utilisation réelle. Il faut des décennies. On ne les a pas. On a déjà échoué à inventer le moyen de s’en sortir.

De plus, à bien des égards, l’innovation technologique nous a fait un grand tort. Un bon exemple est l’innovation dans l’agriculture. La soi-disant «révolution verte» a permis d’augmenter les rendements des cultures en utilisant la pétrochimie, créant des générations d’agro-toxicomanes ne dépendant que d’une ou deux cultures.

En Amérique du Nord, des échantillons de cheveux ont permis de déterminer que 69% de tout le carbone provient d’une seule plante : le maïs. Alors, quelle innovation technologique va-t-on imaginer pour que cette population dépendante du maïs puisse diversifier ses sources d’alimentation et apprendre à se nourrir sans utiliser la pétrochimie ?

Croire que la technologie va nous sauver est illusoire.

Les efforts visant à créer des machines intelligentes ont échoué parce que les ordinateurs sont beaucoup trop difficiles à programmer, mais les humains se révèlent faciles à programmer pour les ordinateurs.

Partout où je vais, je vois des gens faire appel à leurs unités d’aide mentale. Beaucoup d’entre eux ne peuvent plus fonctionner sans elles : ils ne savent où aller, à qui parler, ou même où trouver des repas sans un petit boîtier électronique qui leur dise quoi faire.

Tout ça, ce sont de grands progrès pour le maïs et pour le « iPhone », mais est-ce pour autant un progrès pour l’humanité ? J’en doute. Avons-nous vraiment envie de ne manger que du maïs et de ne regarder que des pixels, ou faut-il accorder plus d’attention à la vie ?

Certains croient en l’émergence du royaume de l’intelligence en réseau – une sorte d’utopie de l’intelligence artificielle, en réseau – où les machines deviennent hyperintelligentes et résolvent tous nos problèmes. Et notre plus grand espoir serait que, en cas de besoin, les machines soient aimables pour nous et nous montrent de la bonté ? Si c’était le cas, quelle raison auraient-elles de nous respecter ? Pourquoi ne voudraient-elles pas plutôt nous tuer ? Ou nous asservir. Oh, un instant, peut-être le font-elles déjà !

26. La nécessité d’évoluer

Maintenant, en supposant que tout aille bien, et que nous subissions un effondrement rapide et décisif, ce qui surviendrait est la renaissance tout aussi rapide des communautés et écosystèmes locaux viables. On pourrait redouter que l’effort manque de personnel qualifié pour y parvenir.

Il est regrettable que les derniers siècles de vie réglée, et plus particulièrement du siècle dernier où la vie facile sur la base du modèle industriel, aient rendu beaucoup de gens trop mous pour endurer les difficultés et les privations que l’auto-suffisance implique souvent. Il semble très probable que ces groupes qui sont actuellement marginalisés s’en sortiraient mieux, surtout s’ils se trouvent dans des zones économiquement sous-développées et n’ont jamais perdu le contact avec la nature.

Et je ne serais pas surpris de voir ces groupes marginalisés faire un come-back. Presque tous les endroits en zone rurale ont une population capable d’utiliser les ressources locales. Ils sont la composante humaine des écosystèmes locaux, et, en tant que tels, ils méritent beaucoup plus de respect que ce qu’on leur accorde. On ne devrait pas les importuner s’ils ont des manières ou un langage rustre. Ceux qui les considèrent comme primitifs, ignorants et sans instruction seront choqués de découvrir à quel point ils peuvent apprendre d’eux.

27. Au-delà de la planification

Alors, que devons-nous faire entre-temps, en attendant l’effondrement, suivi par de bonnes choses ?

Il ne sert à rien de perdre votre énergie, courir de tous côtés et vieillir prématurément, alors prenez beaucoup de repos, et essayez de vivre une vie lente et mesurée.

Une des façons dont la société industrielle nous domine est l’utilisation de la sirène d’usine : peu d’entre nous travaillons dans des usines, mais nous sommes encore appelés à travailler à heure fixe. Si vous pouvez éviter cela, vous aurez de l’avance.

Conservez votre liberté de décider ce qu’il faut faire à chaque instant, de sorte que vous pouvez faire chaque chose au moment le plus opportun. Plus précisément, essayez de vous donner le plus d’options possibles, de sorte que si une seule chose ne semble pas fonctionner, vous pouvez passer à une autre. L’avenir est imprévisible, donc essayez de planifier de manière à être capable de changer vos plans à tout moment.

Apprenez à ignorer toutes les personnes qui gagnent leur vie en vous racontant des mensonges. Remercions-les, le monde est plein de très mauvaises idées qui sont acceptées comme la sagesse conventionnelle, alors restez attentifs et tirez vos propres conclusions.

Enfin, ceux qui n’ont pas le sens de l’humour vivront des temps très difficiles, et risquent de peser sur leur entourage. De plus, ils ne sont tout simplement pas si amusants. Donc, évitez les gens qui ne sont pas drôles, et recherchez ceux qui peuvent plaisanter quoi qu’il arrive.

Source : Version anglaise originale

103 réactions et commentaires

  • Vénus-Etoile du Berger // 12.05.2013 à 08h51

    Allemagne : la machine exportatrice à la peine en mars

    L’Allemagne affiche un déficit commercial en hausse au mois de mars, mais sur un an, le repli des exportations et des importations s’accentue.

    Sur un an les exportations allemandes baissent de 4,2 % et les importations de 6,9 % – Reuters

    La machine exportatrice donne de plus en plus de signes de faiblesses. Car même si l’excédent commercial allemand a augmenté en mars pour le troisième mois consécutif en données brutes (pour atteindre 18,8 milliards d’euros après 16,8 milliards d’euros en février) le détail des chiffres publiés ce vendredi relève de nombreuses faiblesses.

    Tout d’abord, calculé en données corrigées des variations saisonnières, l’excédent commercial recule légèrement sur un mois à 17,6 milliards d’euros après 17,7 milliards d’euros en février, un chiffre revu en hausse vendredi (17,1 milliards d’euros annoncé précédemment.)

    Ensuite si, selon les chiffres bruts publiés par l’Office fédéral des statistiques Destatis, tant les importations (75,8 milliards d’euros) que les exportations (94,6 milliards d’euros) progressent par rapport à février, en rythme annuel la situation est tout autre.

    Sur un an, les exportations accentuent leur recul en données brutes, affichant une chute de 4,2% après avoir déjà un repli de 2,8% en rythme annuel en février. Quant aux importations, leur baisse est plus forte et atteint 6,9% par rapport à mars 2012.

    L’Effet crise de la zone euro

    Par zone géographiques, si l’Union européenne reste le principal partenaire commercial de l’Allemagne (avec 53,8 milliards d’euros d’exportations dont 35,3 milliards pour la seule zone euro) l’effet de la crise de la dette se fait sentir. Sur un an, les exportations allemandes vers la zone euro se sont contractées de 7%, alors que leur recul se limite à 2,2% vers les pays européens hors zone euro et à 2,6% vers les pays non-européens.

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202756009634-allemagne-la-machine-exportatrice-a-la-peine-en-mars-565455.php

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  • Vénus-Etoile du Berger // 12.05.2013 à 09h10

    «Son modèle fonctionne généralement:
    Celui qui devrait se heurter au mur de briques est cet homme, Myron Scholes, le prix Nobel d’économie, co-auteur de la méthode Black-Scholes de fixation des prix des produits dérivés, l’homme derrière le krach du Long Term Capital Management.

    Il est l’inspiration de la plus grande partie de la débâcle financière actuelle. Récemment, il a dit : «La plupart du temps, votre gestion des risques fonctionne.« Pour un événement systémique tel que les chocs récents suite à la faillite de Lehman Brothers, de toute évidence, d’après les faits, le système de gestion des risques de toute banque s’avère être incomplet.» » Dmitry Orlov

    Ainsi plusieurs modèles se placent en situation de « marché incomplet » et appliquent un autre modèle, le modèle Robert Merton.

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  • Gbalou // 12.05.2013 à 09h22

    Ainsi parlait Dmitry Orlov !…ENTREZ DANS LA SECTE ORLOV ! Je vous soignerai de la corruption de l’argent…Si vous ne savez pas où le placer avant l’effondrement général, voici mon numéro de compte ! Rencontrons-nous dans une clairière au milieu de la forêt, vous et votre femme et créons une nouvelle humanité, l’ordre Orlovien !

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  • fatalitas // 12.05.2013 à 09h41

    La croissance des dernières décennies a été due à une énergie facile d’accès et facile à exploiter. Ce temps-là est fini.

    Tout comme la planète qui elle aussi étant finie ne peut fournir des ressources à l’infini.

    En fait, il y a trois possibilités:

    1/ De tout pour tout le monde (7 milliards) mais en très petite quantité.
    2/ De tout de façon modérée pour une population mondiale modérée.
    3/ De tout à foison pour une population mondiale réduite.
    Une fois que l’humanité aura atterri, il restera à définir quel modèle de société nous voulons développer.
    Parce que ceux qui prétendent qu’il peut y avoir de tout ad lib et pour tous n’ont certainement jamais pris la peine d’étudier sérieusement la faisabilité d’un mode de vie insoutenable pour 7 (voir plus) milliards d’individus.

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  • Vénus-Etoile du Berger // 12.05.2013 à 09h48

    « Les dons sont magnifiques, bien sûr, mais parfois nous voudrions quelque chose de spécifique, et sommes prêts à travailler avec d’autres pour l’obtenir, sans recours à l’argent, bien sûr. C’est là le principe de base du troc. En général, vous troquez quelque chose dont vous avez le moins d’utilité (l’une des nombreuses choses que vous pouvez offrir) contre quelque chose dont vous avez plus d’utilité (quelque chose que vous désirez). »Dmitry Orlov.

    La problématique essentielle est que tout se rapporte à l’argent malheureusement même certaines « choses » qui n’ont pas d’utilité.

    Nous pouvons faire des dons sans rien demander en retour et ne rien attendre en échange. Ainsi les dons sont magnifiques.

    Il faut savoir se dématérialiser de « choses » insignifiantes.

    Définir l’utilité par «quelque chose que vous désirez» me laisse pensive…

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  • yoananda // 12.05.2013 à 09h52

    Toujours très pertinent, direct, et drôle cet Orlov, mais un peu décalé par rapport à la ligne de ce blog.
    Si on est sur la ligne Orlov, alors la séparation des activités bancaires ne changera rien à la question de l’effondrement pétrolier !

    C’est une question délicate : est-ce que l’économie s’effondre à cause de l’exacerbation de la prédation capitaliste des élites sur les classes populaires (en gros, ils tuent leurs propres clients) ou bien est-ce que l’économie s’effondre à cause du manque de croissance global lui même du au pénuries énergétiques ?
    A moins que ce ne soit la même chose, vu sous 2 angles différents 😉

    La vraie question, dans un cas comme dans l’autre est : peut-on véritablement y changer quelque chose ?
    Dans le premier cas, les luttes sociales du passé sembleraient dire que « oui ». Mais en même temps, on voit bien que les quelques acquis qu’on peut obtenir peuvent vite être défaits pour une raison impérieuse. Et aujourd’hui le fossé grandit entre les classes sociales, non pas à cause de l’écart de richesse, mais à cause de l’écart culturel/cognitif.
    Dans le 2ème cas, on nous promet tous les mois un nouveau miracle technologique. Mais dans la pratique, on ne voit toujours rien venir, si ce n’est au contraire un ré-équilibrage vers les zones économiques plus efficaces ou vitales.

    Pas facile d’y voir clair. D’autant qu’on peut se perdre dans cette jungle d’information et passer des années à analyser des données qui au final ne sont que la surface du problème.

    Il faut, a mon avis, utiliser l’approche systémique pour y voir plus clair. Chose que fait Orlov, et c’est pour ça que je l’apprécie autant, même si je nuancerais certains de ses propos.

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    • jacqueline // 12.05.2013 à 11h26

      C ‘est bien la conjonction des deux qui est dramatique.

      On a pu sortir de la crise de 29, grâce a une énergie abondante et pas chère. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. S ‘ajoute encore par dessus le problème de surpopulation de la planète.

      Cinq ans après cette conférence est encore plus d’actualité. On est sur le Titanic et faute de pouvoir agir sur la barre pour changer la trajectoire, le commandant a pris la direction de l’orchestre.

      Seul problème : tout le monde ne pourra pas s’acheter son lopin de terre, et pour vivre en presque autonomie, si je me réfère à la vie de mes grands parents, il faut plus qu’un lopin de terre pour faire vivre une famille ( et encore c’était plus proche de la survie que de la vie confortable actuelle ).

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    • Douarn // 12.05.2013 à 15h10

      Bonjour,
      je ne suis vraiment pas un économiste toutefois, à la lecture de l’article et de votre commentaire, je ne peux m’empêcher de penser à l’étude de Jancovici tendant à montrer l’étroit lien entre (dans l’ordre chronologique) l’augmentation du prix du baril de brut à l’année N, la diminution du PIB l’année N+1 et l’augmentation du taux de chômage l’année N+3 :
      http://www.manicore.com/documentation/petrole/petrole_economie.html

      Donc, il semblerait que l’évolution du prix du brut inscrive les tendances économiques de cours termes dans le marbre. Sur la base de ce constat, il y a 2 questions qui me viennent à l’esprit :
      Quelle est la part de la spéculation dans l’évolution du prix du baril?
      Dans quelle mesure la spéculation sur l’énergie pèse sur les tendances économiques de cours termes?

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      • yoananda // 12.05.2013 à 19h49

        Bonne question Douam.
        Si on prends la crise de 2008, alors on a eu plusieurs phénomènes : les prix ont montés a cause de la baisse de l’offre. La dessus s’est greffé 2 phénomènes : la spéculation, et les agrocarburants. Conséquence ? les prix alimentaires ont flambés, et ont eu les émeutes de la faim puis les révolutions arabes (qui sont liées aussi à d’autres facteurs, mais passons).

        On peut supposer en regardant les courbes que la spéculation n’a eu qu’un effet de court terme, puisque le « soufflet » (sur le prix du pétrole) est vite retombé, pour reprendre sa course initiale, après être passé par des prix plus bas. On parle toujours de la spéculation comme faisant monter les prix, mais elles les a aussi fait descendre :
        http://www.indexmundi.com/commodities/?commodity=crude-oil-brent&months=180&currency=eur
        On voit une sorte de « N » sur la courbe de prix du pétrole qui suit grosso modo une droite ascendante.

        Conclusion ? en dehors d’une distorsion temporaire, la spéculation n’a pas changé grand chose à mon avis.
        Le vrai problème, c’est qu’en 2009 il n’y avait pas assez de bouffe pour tout le monde (du moins pour que tout le monde mange autant de viande et ai autant d’essence ET a manger).
        Voila,
        Donc, il y a des problèmes de répartition, mais des problèmes de quantité globale aussi.
        Quand les quantités croissent, la répartition est soutenable. Mais quand les quantités décroissent, les riches se servent les premier, comme dans une basse court, c’est la loi de préséance. Du coup, les pauvres n’ont plus rien. Les prix ne font que refléter cette règle « animale ».

        Ça, c’était juste un signe avant coureur, puisque le pétrole pas cher est en décroissance rapide depuis 2005.

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        • Douarn // 13.05.2013 à 00h31

          Merci pour votre réponse
          Je me permet de prolonger ce que vous dites sur le lien énergie-alimentation à la production agricole en elle même. Aujourd’hui, le gazoil des engins agricoles et de transport, la production d’engrais (~60% du coût de production de l’ammonitrate est représenté par le coût du gaz naturel consommé pour le produire), la chaîne du froid, les distances, etc pèsent défavorablement sur le bilan énergétique alimentaire (rapport des calories alimentaires produites par calorie fossile consommée).
          Si je comprend bien ce que vous dites, la spéculation (actuellement opérée avec de l’argent quasi-gratuit donc) sur les matières premières énergétiques dans un contexte de raréfaction (ie dans un contexte où l’augmentation des cours n’influe que peu sur les niveaux de production), amplifierait les tendances au lieu de les amortir. Alors Orlov aurait donc raison, la terre agricole est un bien d’avenir inestimable, mais pour peu que le sol puisse produire avec un minimum d’intrant. Il faudrait revoir les modes de production et améliorer les bilans énergétiques des productions alimentaires. Cela se traduirait probablement par des niveaux de production moindre (adieu les 100 qtx/ha de blé). Ce que je comprend de l’article c’est que la sécurisation de ce bien agricole fort convoité se concevrait dans le cadre de son partage intéressé entre plusieurs familles aux compétences complémentaires…y compris sécuritaire.
          Ah oui, une petite devinette pour finir :
          Qu’est ce qui sépare l’ordre du chaos ?
          Réponse: 3 repas !

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          • yoananda // 14.05.2013 à 01h18

            En fait, la production par hectare peut être plus importante avec une agriculture différente et plus artisanale (plus de main d’oeuvre).
            Par contre le vrai soucis, c’est que (d’après Claude Bourguignon) il faut compter 20 à 30 ans pour qu’un sol tué par les intrants puisse reprendre sa vie naturelle et porter a nouveau de quoi nourrir du monde.

            20 ou 30 ans, ca laisse de quoi louper quelques repas pour mal de monde. Sachant que beaucoup sont déjà dans des situations dramatique.

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  • laville // 12.05.2013 à 10h18

    Si on regarde où sont les investissements « nouveaux », ce sont les terres agricoles. Des centaines de milliers d’hectares sont achetés dans le monde car demain, la nourriture va devenir le nouveau « pétrole ». Si vous pouvez acheter votre lopin de terre, pensez à votre descendance, elle pourra survivre et vos gènes aussi!!!

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  • orgent // 12.05.2013 à 10h52

    Tout cela me semble assez utopiste. La solution la plus simple pour faire face a la crise à toujours été la guerre. La guerre permet de réduire la population, la reconstruction relance la croissance, et on maintient le système. Le nec plus ultra consiste à faire la guerre à l’étranger (Afghanistan, Libye, Syrie, Mali, Cote d’Ivoire…), et de la gagner pour se maintenir à flot avec des ressources à piller. Certes, quand la crise est trop grave et que les ressources se font rares, il faut se résoudre à la guerre totale, mais les puissants qui la provoquent savent mettre leurs proches à l’abri. Je ne pense pas que la résilience consiste aujourd’hui à stocker des clous en cuivre, mais à se préparer à un conflit meurtrier et généralisé.

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    • G L // 12.05.2013 à 17h55

      C’est pas une consolation mais Malthus, qui s’est penché longuement sur la question, ajoutait aux guerres les catastrophes naturelles, les épidémies et surtout les famines. Il a mauvaise presse (non sans quelques bonnes raisons) mais en tant que premier démographe un peu scientifique sa conclusion était qu’il fallait interdire le mariage à ceux qui n’avaient pas l’assurance de gagner de quoi nourrir leur famille.
      Vu le lieu, l’époque et les circonstances il lui était peut-être difficile de faire mieux et c’est peut-être une leçon de modestie dont il faudrait tenir compte dans nos tentatives de prévoir l’avenir…

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  • GRRR // 12.05.2013 à 11h10

    Certains passages me rappelle ça:
    Maintenez l’humanité en dessous de 500 000 000 individus en perpétuel équilibre avec la nature.
    Guidez la reproduction intelligemment en améliorant la forme physique et la diversité.
    Unissez l’humanité avec une nouvelle langue mondiale.
    Traitez de la passion, de la foi, de la tradition et de toutes les autres choses avec modération6.
    Protégez les personnes et les nations avec des lois et des tribunaux équitables.
    Laissez toutes les nations gérer leurs problèmes internes, et réglez les problèmes extra-nationaux devant un tribunal mondial.
    Évitez les lois et les fonctionnaires inutiles.
    Équilibrez les droits personnels et les devoirs sociaux.
    Faites primer la vérité, la beauté, l’amour en recherchant l’harmonie avec l’infini.
    Ne soyez pas un cancer sur la terre. Laissez de la place à la nature. Laissez de la place à la nature.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Georgia_Guidestones

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  • erde // 12.05.2013 à 11h10

    J’apprécie les théories d’Orlov, mais cela reste néanmoins pure théorie et ce ne sera pas aisé de l’appliquer partout.
    Ses conclusions découlent de l’analyse faite suite à l’effondrement du bloc soviétique en le comparant aux USA , 2 pays dont la densité de population est relativement faible par rapport au reste du monde.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_densit%C3%A9_de_population

    Pour exemple: la France et ses 112 hab/ km² !
    Pas facile dans ces conditions de survivre même dans la plus stricte frugalité.
    Cela impliquerait donc de laisser « sur le carreau » , un nombre certain d’humains et rien que cette idée me met mal à l’aise…..
    Il y aurait donc selon sa théorie une sorte de sélection naturelle, ou plutôt matérielle, puisque seuls ceux qui auraient les moyens d’acquérir de la terre . ( « investir dans des choses qui gardent de la valeur, même après que tous les actifs financiers soient sans valeur : les terres, ») pourraient continuer à jouir pleinement de l’existence.
    Une sorte de retour en quelque sorte à la féodalité !

    On perçoit facilement chez Orlov la défense d’une forme de capitalisme, expliquée probablement par son rejet des théories communistes.

    Cela n’enlève rien à la pertinence de sa pensée, mais je pense qu’il serait plus judicieux d’être dans le partage plutôt que dans la possession.

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  • medomai // 12.05.2013 à 11h11

    Bonjour Olivier.

    Je ne sais plus à partir de quel moment j’ai commencé à éclater de rire. Je crois que c’est le point 10…

    C’est moins drôle au point 19 §2 parce que j’ai une femme et deux enfants et ils n’aimeraient absolument pas que je leur parle d’aller vivre tout nus dans une hutte avec le gardien du square.

    Enfin disons que pour l’instant, je dois admettre que ce n’est pas négociable… 😉

    Olivier, vous pourriez demander à Dimitri s’il a une solution pour les négociations en milieu hostile ? 🙂

    Seul désaccord le point 25.1. : la science n’est pas affaire de croyance mais d’expérimentation.

    C’est faux à mon avis. David Hume a montré de manière parfaitement irréfutable que même le principe de causalité est une croyance. D’ailleurs, si à chaque instant les constantes et les régularités de ce monde ce modifiaient nous cesserions tout à fait de croire au principe de causalité. Kant n’ose pas le dire tout à fait clairement, mais il l’admet au détour d’une phrase je ne sais plus très bien où dans la CRP…

    L’idée de l’existence de ce monde aussi est une croyance. Faire confiance à l’expérience est aussi une croyance, si bien sûr nous sommes d’accord pour définir la croyance une « adhésion de l’esprit » à une idée, adhésion dont le degré est susceptible de connaître tous les degrés de variation entre la certitude et le doute (plutôt que la négation, puisque celle-ci est une affirmation déguisée donc une certitude inversée : si je NE crois pas au 11 septembre, c’est que je CROIS qu’il N’y a pas eu de 11 septembre).

    La question n’est pas s’il faut croire ou pas, mais quelles exigences, quelles règles et quelles méthodes adopterons nous pour apprendre à distinguer une idée qui mérite notre adhésion et une autre qui ne la mérite pas. C’est là ce que Descartes nommait « apprendre à bien juger, c’est à dire distinguer le vrai d’avec le faux ». A cet égard, la méthode du jugement économique (apprendre si je dois ou pas croire les théories qu’on me raconte, les profits qu’on me fait miroiter, ou les désastres dont on veut m’avertir) est une branche parmi d’autres de la philosophie. 🙂

    Au plaisir de vous lire.

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    • Bill // 12.05.2013 à 16h09

      @medomai
       »quelles règles et quelles méthodes adopterons nous pour apprendre à distinguer une idée qui mérite notre adhésion et une autre qui ne la mérite pas.

      Voici un extrait d’un de mes commentaires passé.
      Maintenant, comment mesurer ou évaluer dans le futur si ce projet de société réussit? Sur quelles critères se basés? Et tout simplement pour se trouver des repères fiables.
      On conçoit à la base que la terre à des ressources limitées, que désormais nous sommes dans une phase de diminution de la disponibilité de toutes les ressources.
      Pour l’air et l’eau, qui sont des ressources essentielles de base vous en conviendrez et que nous prenons pour acquis, la diminution de leur disponibilité se traduit par la dégradation de leurs qualités de base qui les rendent propres à la consommation.
      Ces deux composantes essentielles ‘’étaient’’ propres dû à des procédés naturels de purification que nous appelons des écosystèmes ceux –ci, sans entrer dans les détails, nettoyant et régénérant ces deux éléments vital un peu et pas mal en fait comme un filtre. L’exemple le plus facile l’arbre qui capte le carbone du CO2 et rejette l’oxygène dans l’environnement. C’est un peu la même chose pour l’eau mais un peu différemment.
      Rapidement, la qualité première de ces deux éléments est à l’échelle de la planète plutôt compromis ceci dû au fait que nous bousillons les écosystèmes régénérateur soit tout simplement en les détruisant et/ou les surchargeant de polluant au-delà de leur capacité de régénérations les deux phénomènes s’additionnant négativement. Nous avons inconsciemment rompu un équilibre naturel très simple.
      L’eau est déjà très contaminé un peu partout mais comme elle est relativement manipulable nous la traitons et personne ne s’en rend pratiquement compte, mais à quels prix et dans un contexte de dégradation en augmentation exponentiels. Les écosystèmes comparativement sont ‘’gratuit’’.
      Pour l’air c’est beaucoup plus complexe se sera les maisons étanches avec régénérateurs d’air et éventuellement un masque d’une maison à l’autre enfin . . . . . . . c’est déjà le cas pour certaine personne plus fragile et personne ne réagit vraiment.
      Le seule responsable est notre système économique basé sur la croissance infini totalement impossible dont un des outils est l’obsolescence programmé ou induite et autres.
      C’est donc en évaluant le retour à l’eau et l’air propre de façon naturel que nous pourrons juger de la pertinence de nos actes. Nous devons revenir à cet équilibre sinon c’est le scénario chaos à terme. Trouvez-moi quelque chose de plus concret, réel et mesurable comme objectif.
      Soumettez aux mêmes normes d’évaluation le système actuel et toutes les autres théories à venir quelles soient de droite, de gauche, du centre, capitaliste, socialiste, communiste, issues du libéralisme, de l’anarchisme et quoi encore.
      On n’a fait qu’effleurer le sujet.

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      • medomai // 12.05.2013 à 20h56

        Bonsoir @Bill,

        SI je vous suis bien, vous pensez que le retour de la qualité de l’air et de l’eau non traitée dans la nature nous permettra d’évaluer si nos ponctions sur l’environnement sont devenues raisonnables ? Si c’est bien le cas, concrètement, de quelles composantes préconisez vous d’observer particulièrement les taux dans l’air et dans l’eau ?

        PS je me souviens d’un écosystème déjà assez complexe pour l’atmosphère, entrevu dans quelques bouquins ou dans l’Hypothèse Gaïa. Je connais très mal l’écosystème de l’eau… Est-ce que les végétaux ou animaux y entrent au même degré que pour l’air ?

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        • Bill // 12.05.2013 à 23h45

          @medomai
          Sans être un spécialiste moi-même pour l’air une des composantes qui est particulièrement surveillé est le ratio CO2 / Oxygène parce que ce ratio est directement relié au changement climatique c’est le plus spectaculaire mais pas le plus grave à mon avis il y a aussi tout les composants chimique émis par les usines de tout genres, les émissions radioactives, sans oublier les ondes reliés aux communications.

          Pour l’eau c’est le phénomène de l’évaporation puis formation de nuages et précipitations ainsi que la filtration à travers les eskers qui purifie l’eau.

          Cependant comme tout est relié si l’air est pollué par des composants chimiques la vapeur d’eau au passage dans cet air risque d’être contaminée, même chose pour les eskers si le sol est contaminé par toutes choses dont le nom se termine par  »cide » et engrais chimiques et/ou résidus industriels de toutes sortes.
          En principe, dans une économie qui respecte l’équilibre des écosystèmes, l’eau de la nappe phréatique devrait être buvable sans traitement à peu près partout.

          Chacune de nos interventions est à risque et ce n’est pas la prudence qui a le plus guidé nos actions à ce jour.

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  • medomai // 12.05.2013 à 11h23

    Erratum : je ne voulais pas mal orthographier son prénom, excusez-moi s’il vous plaît auprès de M. Orlov.

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  • JB Boisseau // 12.05.2013 à 11h24

    Beaucoup d’affirmations gratuites, voire fausses, par exemple :
    – l’origine systématique du prix du pétrole dans les crises récentes ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_crises_mon%C3%A9taires_et_financi%C3%A8res )
    – le procès au modèle Black-Schole (alors que les limites du modèle sont clairement donnés dans ses hypothèses, qui n’ont malheureusement pas été assez lues comme étant des hypothèses)
    – la qualité supérieure supposée des logiciels libres sur les logiciels propriétaires : c’est purement idéologique… il y a des domaines où le logiciel libre est effectivement supérieur (ex : les serveurs web), d’autres pas du tout (ex : les OS smartphone).

    C’est vraiment dommage, le sujet méritait quelque chose de plus rigoureux.

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    • jacqueline // 12.05.2013 à 11h36

      Tout à fait d’accord pour le logiciel libre. Les applications de conception et de simulation par ordinateur, qui sont des piliers de l’industrie, sont inexistantes, voire balbutiantes dans le logiciel libre.

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    • Surya // 12.05.2013 à 11h52

      Y a encore des gens qui utilisent black-scholes pour pricer des options ?

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      • JB Boisseau // 12.05.2013 à 12h42

        Le plus gros problème du modèle, c’est la volatilité supposée constante. Quand le marché vérifie cela (ou une fonction d’évolution suffisamment nette), ça marche apparemment assez bien. Sinon Surya, c’est quoi la mode du moment pour le pricing ?

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    • Frédéric Mahé // 12.05.2013 à 14h40

      Dans le cas des OS de smartphones, les deux acteurs dominants sont bâtis sur des logiciels libres : Android (GNU/Linux) et iOS (system BSD).

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    • G L // 12.05.2013 à 17h23

      Les logiciels libres qui prospèrent sont (en gros) ceux qui sont destinés à un petit nombre d’utilisateurs. Quand il devient rentable d’en vendre un à des millions de gens, seules des entreprises « normales » arrivent à faire en sorte que ce logiciel soit facile à utiliser, ou du moins à faire croire que c’est le cas grâce à de très coûteuses campagnes de pub (c’est plutôt les deux à la fois à mon avis.)

      Les recherches théoriques puis les premières tentatives d’applications de simulation ou de conception (mais dans ce dernier cas je sais pas trop) sont faites par des « chercheurs désintéressés » avant d’être rendus utilisables par ceux qui trouvent un intérêt financier à le faire. Le « moteur » qui se trouve au coeur des téléphones peut très bien être à base de logiciel libre alors que ça parait difficile pour l’interface avec l’utilisateur (et ce même si on néglige les soit-disant brevets qui protègent les interfaces…)

      A mon humble avis c’est l’esprit d’aventure et l’appât du gain qui ont permis les évolutions techniques rapides et inattendues que nous avons connues et dans lesquelles des collectivités raisonnables ne se seraient jamais lancées (Internet est particulièrement déraisonnable, le Minitel était beaucoup plus raisonnable.)

      Un quasi-arrêt de l’évolution des techniques ne serait pas forcément une mauvaise chose. Du point de vue énergies nouvelles ça permettrait peut-être d’éviter de faire n’importe quoi à grande échelle comme c’est le cas actuellement mais ça risquerait aussi de bloquer de bonnes solutions s’il y en a (ce que j’ignore.)

      Ça fait un demi-siècle que j’observe de prés l’évolution de l’informatique (y compris à l’époque où ce mot n’existait pas!) et ne suis toujours pas habitué à l’échelle inattendue des changements qu’on y observe fréquemment mais dont on parle peu parce que justement leur ampleur dérange.

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  • juni palacio // 12.05.2013 à 12h01

    En attendant, Orlov accumule beaucoup de petits billets verts grâce à ses conférences et bouquins.
    Quand au fond, tout ce raisonnement est bâti sur le fait qu’il n’y aura aucune évolution technologique dans la production d’énergie. Rien ne dit qu’elle aura obligatoirement lieu. Mais rien non plus n’interdit d’y penser. A ce jour, le prix de l’énergie fossile est encore assez faible pour empêcher toute mise en place sérieuse de solutions alternatives. Mais demain ?
    Orlov se base sur le cas de la Russie. Exemple pas très pertinent puisque ce pays est l’un des plus importants producteurs d’énergie fossile. L’effondrement de ce pays est dû à bien des causes mais sûrement pas celle d’une raréfaction des ressources énergétiques.
    Il faut nous préparer à une transition majeure. Je ne pense pas que Orlov nous y aide réellement.

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    • yt75 // 12.05.2013 à 16h17

      « ce raisonnement est bâti sur le fait qu’il n’y aura aucune évolution technologique dans la production d’énergie.  »

      Vous faîtes là une confusion classique entre technologie et énergie : L’énergie ne se produit pas, — elle se capte—, à partir d’énergie stockée chimiquement (hydrocarbures par exemple), atomiquement (Uranium par exemple), ou flux existants : solaire, vent, etc.

      La technologie ne peut pas produire d’énergie, elle peut juste en capter et la transformer en forme utilisable; et surtout ne pas oublier que c’est aussi beaucoup dans l’autre sens que cela fonctionne : c’est l’énergie qui permet de « faire tourner » la technologie. Un moteur sans carburant a peu d’utilité.

      Sur les questions énergétiques et ordres de grandeurs associés, une si ce n’est la meilleure référence actuelle, le livre de David MacKay, disponible gratuitement en pdf :
      http://www.withouthotair.com/
      Version française :
      http://www.amides.fr/sewtha.html

      Et au sujet du pic pétrolier, un appel, tribune parue dans le Monde (avant les élections), appel toujours actif pour signatures supplémentaires (3800 actuellement) :
      http://tribune-pic-petrolier.org/

      Ne pas hésiter à signer, laisser un message, et relayer.

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      • juni palacio // 12.05.2013 à 18h20

        C’est franchement de l’ergotage gratuit et de la demi-science bien étalée qui vous empêche en plus de capter l’essentiel du message. Il faut de la technologie pour produire, capter ou transformer l’énergie. Un baril de pétrole sans technologie ne sert à rien ou à très peu de chose.
        Pour ce qui est l’URSS, je maintiens que qu’elle ne s’est pas écroulée faute d’énergie parce que là était notre propos. Qu’elle ait souffert de la mévente de ses hydrocarbures est une autre histoire.

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        • yt75 // 12.05.2013 à 19h49

          « Pour ce qui est l’URSS, je maintiens que qu’elle ne s’est pas écroulée faute d’énergie parce que là était notre propos. »

          Ni le mien d’ailleurs, par contre le marché du pétrole et le contre choc pétrolier en particulier est bien ce qui a causé la chute de l’URSS (coup de grâce si vous voulez), et vous savez ce qui est arrivé à Cuba suite à cela par exemple ?

          Il est d’autre part vrai que l’effondrement de l’URSS a aussi effondré la production (et consommation) des pays qui la constituaient, « production » remontée depuis, mais a priori actuellement au max :
          http://mazamascience.com/OilExport/output_en/Exports_BP_2012_oil_bbl_MZM_FSU_MZM_NONE_auto_M.png

          Pour le reste ergotage si vous voulez, demi science j’en connais quand même pas mal, et il vous manque certainement quelques considérations de base sur l’énergie, mais rien de grave..

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          • juni palacio // 12.05.2013 à 21h18

            Ce qui est gênant réellement, c’est l’occupation de l’espace pour une production originale proche de zéro. Vous vous êtes proclamés expert ès énergie parce que vous avez mémorisé 3 liens; recopiés 2 graphes et proclamé que le peak oil c’est ici et maintenant. L’affaire est un peu plus complexe. Elle dépasse très largement vos compétences sans parler de vos informations forcément extrêmement limitées.
            Le prix du pétrole constaté chez nous varie en fonction de nombreux autres paramètres que la capacité de production mondiale. Dans ces conditions, le peak oil n’a qu’une signification toute relative.
            Vous relevez que le prix du pétrole est très élevé aujourd’hui au point que nous vivons un « choc pétrolier ». Beaucoup d’économistes l’ont déjà noté. Cela prouve juste que vous n’avez pas les bonnes lectures.

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          • yt75 // 12.05.2013 à 23h46

            Lol, vous connaissez mes compétences ? Depuis quand ?
            Enfin bref …
            « Le prix du pétrole constaté chez nous varie en fonction de nombreux autres paramètres que la capacité de production mondiale.  »
            Ah bon ? Lesquels ?

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    • yt75 // 12.05.2013 à 16h32

      D’autre part au sujet de l’effondrement de l’URSS, ne pas oublier qu’une raison principale de cet effondrement (et même si l’on peut considérer cela plus comme un « coup de grâce » qu’autre chose), est le contre-choc pétrolier (85 par là), contre choc initié par le fait que l’Administration Reagan ait réussi à négocier avec l’Arabie Saoudite pour qu’ils augmentent leur production.

      Ce qui a coupé les entrées en devises de l’URSS de deux tiers, voir à ce sujet dans la partie 2 de l’excellent documentaire « la face cachée du pétrole », avec en particulier un interview de Gorbatchev à ce sujet, vidéo ci dessous :
      http://iiscn.wordpress.com/2011/05/06/bataille-et-lenergie/

      Mais ce contre choc initié par l’administration Reagan a aussi fait « beaucoup de mal » a l’industrie domestique pétrolière US, voir dans « la face cachée du pétrole », ou par exemple (anglais) :

      http://www.youtube.com/watch?v=02F-3l1EKsA

      Contre choc par ailleurs « arrêté » par G Bush (le premier), quand il était encore vice président de Reagan, et plus ou moins de son propre fait (ce que rapporte « la face cachée du pétrole »).

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  • fabien775 // 12.05.2013 à 14h16

    Un petit commentaire de Jean-Paul Vignal très éclairant.
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=53321#more-53321

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  • groumpf // 12.05.2013 à 14h35

    J’ai du mal à croire que les gens qui achèteront des terres pourront les conserver longtemps étant donné que l’existence même de la police sera compromise. Si j’achète une terre et qu’elle est squattée (elle le sera forcément vue qu’elle ne sera pas près de chez moi), est-ce que j’irai avec mon fusil de chasse (que je n’ai pas) réclamer aux familles installées de dégager. Non. Donc c’est un don en fait. Et encore là c’est cas positif mais certaines terres pourraient être utilisées pour stocker des déchets ou réquisitionnée par des institutions déclinantes…
    L’article est intéressant mais en fait l’avenir est imprévisible comme il dit et donc il faut vivre cool mais faut quand même bouffer de temps en temps donc au final pas beaucoup de solutions sinon se détacher du système petit à petit pour autant que ce soit possible.

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  • fabien775 // 12.05.2013 à 15h12

    @Surya
    Il y a même des gens qui utilisent des boules de cristal pour faire du fric.

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  • Raphaël // 12.05.2013 à 15h33

    Je suis malheureusement d’accord avec le point 16 que développe Orlov (le plus grand de tous les risques, pérpétuer le Statu Quo).
    Son discours est assez pessimiste, mais aussi assez réaliste selon moi. C’est à chacun de voir.
    Mais sans doute le mieux est de croiser avec d’autres sources pour se faire sa propre opinion. Ce blog heureusement y participe grandement. On ne peut pas laisser Orlov de côté quand on réfléchit au monde qui vient. Merci Olivier pour votre travail.

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  • yt75 // 12.05.2013 à 15h57

    « contribué à des champs aussi variés que la physique des hautes énergies et la sécurité informatique. Il est aussi un théoricien majeur du pic pétrolier. »

    A mon avis il ne se reconnaitrait pas forcément là dedans (il réfute par exemple dans un interview le côté « théoricien du pic pétrolier », et se décrit plus comme un ex développeur de site webs que contributeur à la sécurité informatique.)

    Par contre Orlov a clairement une perception claire à la fois des réalités matérielles/économiques(macro en particulier)/sociales et de leurs dynamiques, et a aussi l’expérience de la fin de l’URSS.

    Sinon à propos de l’aspect « matière/énergie » de l’économie ou société humaine, et de l’aspect « monnaie et finances » associé, ainsi que de leurs interactions; le texte ci dessous de Hubbert (Inventeur/découvreur/initiateur du concept de pic pétrolier), texte de 1988 ou 1981, est aussi pas mal je trouve :

     »
    « The world’s present industrial civilization is handicapped by the coexistence of two universal, overlapping, and incompatible intellectual systems: the accumulated knowledge of the last four centuries of the properties and interrelationships of matter and energy; and the associated monetary culture which has evloved from folkways of prehistoric origin.

    « The first of these two systems has been responsible for the spectacular rise, principally during the last two centuries, of the present industrial system and is essential for its continuance. The second, an inheritance from the prescientific past, operates by rules of its own having little in common with those of the matter-energy system. Nevertheless, the monetary system, by means of a loose coupling, exercises a general control over the matter-energy system upon which it is super[im]posed.

    « Despite their inherent incompatibilities, these two systems during the last two centuries have had one fundamental characteristic in common, namely, exponential growth, which has made a reasonably stable coexistence possible. But, for various reasons, it is impossible for the matter-energy system to sustain exponential growth for more than a few tens of doublings, and this phase is by now almost over. The monetary system has no such constraints, and, according to one of its most fundamental rules, it must continue to grow by compound interest. This disparity between a monetary system which continues to grow exponentially and a physical system which is unable to do so leads to an increase with time in the ratio of money to the output of the physical system. This manifests itself as price inflation. A monetary alternative corresponding to a zero physical growth rate would be a zero interest rate. The result in either case would be large-scale financial instability. »
    Suite :
    http://www.hubbertpeak.com/hubbert/monetary.htm

    Et l’on peut effectivement dire que la crise actuelle est avant tout un choc pétrolier (qui en plus ne fait hélas que commencer), et cela de deux manières :

    1) D’un point de vue simplement flux ou opex, et hausse rapide du prix du baril. Les crises des seventies étaient qualifiées de “chocs pétroliers”, par quel miracle la crise actuelle avec un baril en $ constant plus cher qu’au plus haut du deuxième choc, ne serait pas aussi ou avant tout un choc pétrolier ? (même si on préfère les étiquette « subprimes », « de la dette », « de l’euro », etc)
    http://iiscn.files.wordpress.com/2013/05/bp-oil-price.jpg
    (Avec comme d’habitude sur ces graphiques, la légende “premier choc pétrolier= embargo Arabe”, alors qu’il s’agissait surtout de la conséquence du pic de production US en 1970, voir résumé en fin de post :
    http://iiscn.wordpress.com/2011/05/06/bataille-et-lenergie/

    2) Du fait que les montagnes de dettes, qui constituent une autre composante majeure de la crise actuelle, ont précisément été “enclenchées” suite aux deux premiers chocs, pour retrouver (ou tenter de retrouver) une croissance similaire à celle d’avant ces chocs (ou autrement dit les montagnes de dettes actuelles sont avant tout le reflet du désir de retrouver la croissance des « trente glorieuses ».

    Un troisième aspect pétrolier de la crise actuelle (évoqué aussi par Orlov) peut aussi être mentionné :
    – le fait qu’une si ce n’est la mission principale de l’armée Américaine est la sécurité des routes pétrolières et de certains producteurs majeurs.
    – qu’en contre partie le marché du pétrole ait lieu en $, ce qui constitue un « vecteur » important de sa position comme monnaie de réserve mondiale (petro dollar).
    – que cette caractéristique monnaie de réserve est aussi ce qui permet à l’émission continu de bonds ou dette de fonctionner (ou exportation de dette)
    – Ceci peut aussi être plus ou moins dit de l’OCDE en entier, pour l’aspect dette, mais aussi pour l’aspect « sécurisation » des routes et sources pétrolières.

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  • toutouadi // 12.05.2013 à 18h59

    Je suis consterné par les solutions préconisées par D. Orlov et par certaines de ses analyses !!

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    • Eg.O.bsolète // 13.05.2013 à 13h21

      Et moi je suis consterné par la capacité qu’a l’homme de se mentir à lui-même pour in fine se mettre dans des situations inextricables qui finissent toujours mal. Scénarios inlassablement répétés au cours de l’Histoire et dont on n’a jamais tiré les leçons. Si on voulait créer l’enfer sur cette Terre pour nos frères et sœurs et pour règne vivant on ne pourrait pas mieux s’y prendre. C’est horrible !

      Et plus on avance dans cette crise que l’on refuse de nommer comme pour s’en protéger, s’en distancier, plus on se trouve pris à notre propre jeu, dans un cercle vicieux de mauvaise foi, de repli sur soi, de déni de réalité, de manipulations, de mensonges, de crimes et d’horreur. C’est effarant !

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  • G L // 12.05.2013 à 19h54

    Pour que la population soit multipliée par 2 en 30 ans il faut 4 enfants par couple, en fait le taux de 2% a été atteint vers 1960 et a décru depuis.

    A 5% d’intérêt la somme à rembourser double en 15 ans, est multipliée par 4 en 30 ans, etc (et à 10% il suffit de 15 ans pour qu’elle quadruple.)

    Pour que ceux qui prêtent l’argent ne s’enrichissent pas « trop » en un siècle ou deux (si ça avait été le cas il ne serait à peu prés plus rien resté aux malheureux emprunteurs) il a fallu, outre quelques guerres et autres catastrophes) que cela soit compensé depuis la révolution industrielle par une croissance correspondante (population plus nombreuse ayant un niveau de consommation plus élevé.)

    Au lieu d’avoir tout pour eux les préteurs ont en effet consacré l’argent dont ils n’auraient su que faire à financer la croissance (ainsi qu’à préparer les guerres, réparer les dégâts des catastrophes, investir dans l’enseignement et la recherche, j’en passe.)

    Comme il y a 3800 habitants au km2 dans la bande de Gaza, 1000 au Bangladesh, 360 en Belgique, 250 en Grande-Bretagne, 112 en France mais seulement 31 aux États-Unis, 9 en Russie (en moyenne 43 sur les terres émergées) il est clair que ces investissements ont été très mal répartis et peu surprenant que de sévères réajustements soient en cours.

    Ces surprenantes densités de population proviennent de http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_densit%C3%A9_de_population

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    • G L // 12.05.2013 à 20h06

      Les 2% de population en plus en 1960 c’est par an.

      Parmi les raisons qui font que les taux d’intérêt habituels n’ont pas causé plus de catastrophes il y a les faillites et bien sur l’inflation 🙂

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  • medomai // 12.05.2013 à 20h47

    Suggestion pour M. Orlov, ajouter au §11 un « remerciement spécial » à Mme Blythe Masters
    de JPMorgan pour l’invention des CDS (ce qui a donné bien sûr à Mr Scholes l’opportunité de nous prouver tous ses talents de mathématicien). A un journaliste du Guardian qui se désolait en 2008 des effets désastreux de cette invention sur l’économie mondiale elle a déclaré :

    « I do believe CDSs [credit default swaps] have been miscast, much as poor workmen tend to blame their tools. »

    « Je crois que les CDS ont été mal jugés, exactement comme les pauvres ouvriers ont tendance à blâmer leurs outil »

    http://www.wearechangerennes.org/?p=584
    http://www.guardian.co.uk/business/2008/sep/20/wallstreet.banking

    ô tempora ô mores…

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  • Macarel // 12.05.2013 à 22h08

    Dans un monde globalement dominé par l’idéologie libérale, traiter quelqu’un de socialiste, pire de communiste est une insulte. Mais il y a pire encore, se faire traiter de « décroissantiste ».
    Capitalistes, socialistes, communistes, sont au moins d’accord sur un point: le productivisme, et l’accroissement de la richesse matérielle grâce au progrès des sciences et des techniques.
    Leur point de dissension majeur est bien évidemment la question de la répartition des richesses produites.
    Les premiers pensent que l’inégalité est un moteur pour motiver les gens à se dépasser, et qu’elle est naturelle puisque les plus méritants sont les plus riches. En conséquence ce sont d’ardents défenseurs de la propriété privé.
    Les seconds pensent que la richesse produite doit être plus également répartie, et sont donc de fervents partisans de la collectivisation des moyens de production.
    Mais tous font l’impasse sur le fait que le système repose aussi sur l’exploitation de ressources fossiles, et sur un pétrole dont le prix dérisoire a rendu possible, depuis environ un siècle, un bouleversement extraordinaire de nos modes de vie. A ce propos je vous invite à lire ce qu’à écrit J-M Jancovici sur la formidable puissance que le pétrole met à notre disposition:

    http://www.manicore.com/documentation/petrole/prix_petrole.html

    Or il semble se dégager un consensus dans le monde des spécialistes des énergies fossiles, sur le fait que la période du pétrole abondant et peu cher est en train de prendre fin, ce qui ne serait pas sans rapport avec l’aggravation de la situation financière de nos sociétés: la crise des dettes en particulier.

    En réponse à ce défit, les partisans de la décroissance appellent à produire moins, consommer moins, et surtout engager une transition vers un mode de vie plus frugal en énergie.

    En un mot, ils appellent à en finir avec la mondialisation, et à relocaliser. Bien évidemment pour les productivistes de quelques obédiences qu’ils soient, ceci est un véritable blasphème
    (Pourtant tôt ou tard la fin de l’ère du pétrole mettre fin, de facto, à la mondialisation).

    Il ne peut en être autrement, puisque le dogme, la croyance des productivistes est fondée sur le fait que l’énergie est inépuisable, et que si ce n’est pas le cas avec les énergies fossiles, la technologie trouvera des solutions. La notion de limites leur est étrangère, et ils communient dans la croyance aveugle qu’une croissance exponentielle et illimitée est possible dans un monde fini.

    Cet optimisme à tout crin est bien sûr fondé sur le fait que le monde n’a globalement jamais été aussi riche, même si les inégalités de richesses sont de plus en plus intolérables.

    Mais leur erreur, est de ne pas voir, de refuser de voir que la fin des énergies fossiles bon marché, va provoquer une rupture majeure dans cette trajectoire d’enrichissement matériel général. Ce d’autant plus que cette formidable augmentation de richesse se paye déjà par une dégradation trop souvent irréversible et peut être bientôt catastrophique de notre biosphère.

    Les américains -cela revient à dire nous tous, puisque après le 11/9 il a été proclamé que nous étions tous américains- seront les derniers à vouloir remettre en cause leur mode de vie. En effet, les pionniers qui ont fondé cet état continental, ont souvent fui la misère et les tracas qu’ils connaissaient en Europe. Le projet américain, le rêve américain, est fondamentalement un rêve d’enrichissement, cet enrichissement s’est fait Bible dans une main, et fusil dans l’autre.
    C’est pour cela que Reagan a dit en son temps: « Notre niveau de vie n’est pas négociable. »
    Dans un contexte de raréfaction des ressources fossiles, les américains ont montré, qu’ils n’hésitent pas, et n’hésiteront pas à sortir leurs fusils, pour maintenir aussi longtemps que possible leur « american way of life ».

    Mais la guerre, n’empêchera pas, quoi qu’il arrive, que les ressources fossiles ne pourront soutenir « ad vitam » notre mode de vie. Au début, il y a un peu plus d’un siècle il fallait un baril de pétrole pour en extraire cinquante, aujourd’hui il en faut un pour en extraire dix, l’on se rapproche dangereusement du moment ou il faudra deux barils pour en extraire un , puis un pour un.

    Ce qui veut dire que le pétrole restant dans les entrailles de la Terre ne sera jamais extrait. C’est la « loi des rendements décroissants. »

    Les partisans de la décroissance sont aujourd’hui diabolisés, parce qu’ils remettent en question les mythes fondateurs de nos sociétés. Mais que vaut-il mieux ? Se battre comme des chiens pour les dernières gouttes de pétrole, ou dès aujourd’hui mettre en oeuvre des stratégies coopératives pour aller « en douceur » vers un monde moins généreux en énergie facile à extraire et à utiliser ? L’utopie de stratégies coopératives ou les violences de stratégies d’affrontement ?
    Nous sommes à la croisée des chemins…

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    • dadone // 12.05.2013 à 22h47

      Il ne faut quant même pas exagérer !
      Et Dmitri Orlov exagère car il confond l’effondrement économique, inévitable à court terme, avec l’effondrement écologique, évitable (difficilement certes) à long terme.
      Donc son esprit « survival », type fin du monde, c’est un effondrement écologique et non économique et c’est ce qu’a connu l’ex URSS avec toutes le pires décisions possibles.
      Se préparer à un effondrement économique est certes une nécessité se préparer à un effondrement écologique est une absurdité.

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      • Macarel // 12.05.2013 à 23h22

        Il ne faut quant même pas exagérer !

        C’est sans doute ce que disaient la majorité des habitants de l’île de Pâques, avant que les choses ne tournent plutôt mal…

        L’île de Nauru est un « beau » petit laboratoire aussi.

        http://www.youtube.com/watch?v=PY52H90Cgvs

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        • dadone // 12.05.2013 à 23h27

          Justement on est pas dans une crise écologique majeure, pas encore, on est à la veille d’un effondrement économique majeure, ce n’est pas pareille…
          Confondre les deux est une grave erreur de jugement.

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          • Macarel // 12.05.2013 à 23h31

            Mais comment la réalité du monde physique sous-jacent à la sphère de l’économie, pourrait-elle être sans influence sur ce qui se passe dans cette sphère ???

            Personnellement, j’ai le plus grand mal à imaginer une économie « hors sol »!

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          • dadone // 12.05.2013 à 23h36

            @Macarel
            Il n’y a pas directement de rapport.
            En 1929, les USA TOUT SEUL, se sont effondré, il n’y avait aucun problème énergétique…
            L’effondrement qui nous guette n’est pas d’origine écologique mais est simplement du à l’accumulation du capital du à la création monétaire qui appauvrie une masse de plus en plus importante de personnes , supprimons le rôle du capital et on réglera une bonne partie des dysfonctionnements économiques.
            Ensuite il est vrai qu’il y a devant un problème écologique, mais confondre les deux est une erreur.

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          • Macarel // 12.05.2013 à 23h41

            @dadone

            En 1929, il n’ était pas encore question de « Peak oil », mais en 2013 il en est question, vraiment question !

            http://www.youtube.com/watch?v=pMa3-ZZaQs0

            Mais il y a une incrédulité générale, comme le dit Jean-Christophe Victor.

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          • dadone // 12.05.2013 à 23h49

            En 1929, il n’ était pas encore question de “Peak oil”, mais en 2013 il en est question, vraiment question !

            Ce qui montre que l’économie a des règles qui ne sont pas liées à l’énergie.
            Et la crise que nous connaissons n’est pas liée à l’énergie.
            Supprimes de l’économie tout ce qui n’est d’aucune d’utilité :
            La finance
            La publicité
            Le marketing
            Les voyages en avion
            L’hypertrophie assurancielle
            et tu comprendras que ton “Peak oil” et du uniquement au système basé sur le capital et ne recouvre pas une réalité physique

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        • Macarel // 13.05.2013 à 00h00

          @dadone

          Si je te suis, la « réalité » de l’économie est autonome, par rapport aux substrat physique sur lequel elle repose, du moins il me semble.
          Donc notre crise n’est pas une crise de raréfaction des ressources, mais « juste », si je puis dire, une crise liée à la trop grande inégalité dans la répartition de la richesse: ce qui est un fait, j’en conviens sans problème.
          Mais alors qu’attend-on pour prendre les nouvelles Bastilles ?

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          • dadone // 13.05.2013 à 00h10

            L’Histoire a amplement montrer que les personnes se révoltent que quant elle n’ont plus rien à perdre…autrement dit quant, elles n’ont plus rien…
            Donc, il n’ y aura aucune révolte sans effondrement économique, il n’y aura donc aucun changement sans effondrement au préalable, c’est comme cela…

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          • dadone // 13.05.2013 à 00h15

            Si je te suis, la “réalité” de l’économie est autonome, par rapport aux substrat physique sur lequel elle repose, du moins il me semble.

            Non, le lien existe mais dans le crise actuelle, il n’est pas déterminant.
            Ce sera peut être être le cas dans quelques décennies, alors se sera une crise écologique avec des répercutions économiques mais pas qu’économiques, sociologiques, humaines etc…
            L’écosystème englobe plus que l’économie…

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          • Macarel // 13.05.2013 à 08h47

            Enfin, si l’on admet qu’une croissance infinie et exponentielle n’est pas possible dans un monde aux ressources non renouvelables finies, alors on comprend mieux que si la croissance passe à deux chiffres chez les émergents, elle devienne nulle ou négative chez nous.
            Car à partir du moment où nous ne sommes plus les seuls à savoir faire tout un tas de choses, dans un monde de concurrence déloyale, nous ne pouvons que boire la tasse. Et c’est ce qui se passe, l’explosion du chômage en est la manifestation la plus spectaculaire.
            Ceci est d’autant plus aggravé en Europe, par le fait que nous avons renoncé à l’Europe puissance et solidaire.
            La concurrence intra-européenne, ne peut dans ce contexte que précipiter encore plus ce continent dans un déclin de plus en plus manifeste et accéléré.
            L’ Europe va être malgré elle, à l’avant garde d’une décroissance (du PIB) subie.
            Ne serait-il pas mieux que cette décroissance soit contrôlée, et que nous allions vers un monde, peut-être, moins riche matériellement, mais plus riche de lien social. Une décroissance matérielle synonyme non de misère, mais de croissance du « bien vivre » ensembles.

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          • dadone // 13.05.2013 à 09h49

            Enfin, si l’on admet qu’une croissance infinie et exponentielle n’est pas possible dans un monde aux ressources non renouvelables finies, alors on comprend mieux que si la croissance passe à deux chiffres chez les émergents, elle devienne nulle ou négative chez nous.

            Ce n’est pas aussi simple car encore une fois ce n’est pas (encore) un problème de ressources.
            Une zone économique s’appauvrit lorsque sa balance courante est déficitaire.
            Ce n’est pas le cas de l’Europe, l’Europe par conséquent ne s’appauvrit pas.
            En revanche à l’intérieur de l’Europe il y a des zones en voie d’appauvrissement, c’est donc un problème interne et non externe qui menace l’Europe.
            En revanche pour les USA, leur balance courante est déficitaire, pour eux effectivement il y a transfert de richesse vers l’Asie et celle-ci est irréversible…et les USA vont s’effondrer.

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      • Macarel // 12.05.2013 à 23h28

        La Terre, n’est-elle pas aussi une île perdue dans les grands espaces infinis ?

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    • G L // 13.05.2013 à 11h49

      Quand les circonstances sont favorables la population s’accroît trés vite mais lors d’accidents tels que les guerres, les épidémies et les catastrophes naturelles elle décroît encore plus vite. Quand les conditions écologiques sont défavorables le niveau de population s’adapte, la terre est suffisamment vaste et les milieux suffisamment variés pour qu’elle n’ait jamais complètement disparu jusqu’ici.

      Jusqu’au 18éme siècle il était admis que ce genre de choses ne dépendait que de la volonté de Dieu.

      Si le capitalisme et le marxisme ont largement contribué depuis à nous éloigner de cette « explication » ils n’ont pourtant ni l’un ni l’autre proposé de solution. Ils n’ont fait que détourner l’attention vers des questions auxquelles ils avaient des réponses à proposer (et ça continue 🙂 )

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      • dadone // 13.05.2013 à 12h01

        Si le capitalisme et le marxisme ont largement contribué depuis à nous éloigner de cette “explication” ils n’ont pourtant ni l’un ni l’autre proposé de solution.

        Proposer de solution à quoi ?

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        • G L // 13.05.2013 à 14h01

          Les religions expliquent les malheurs qui frappent l’humanité par la volonté de Dieu, vis à vis de laquelle il n’y aurait rien d’autre à faire sinon de s’y soumettre.

          Ceux qui ont eu comme projet de développer les activités économiques grâce au capitalisme l’ont très souvent justifié par l’amélioration des conditions de vie que ça amènerait. Les marxistes parlaient eux de lendemains qui chantent.

          Il me semble qu’en réalité les uns comme les autres n’étaient intéressés que par le court terme. Ils n’avaient (par exemple) rien à d’autre à proposer face aux menaces mises en évidence par Malthus sinon l’attitude « réaliste » de ne se préoccuper que de ce court terme.

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          • dadone // 13.05.2013 à 14h20

            Il me semble qu’en réalité les uns comme les autres n’étaient intéressés que par le court terme.

            C’est possible et alors ?
            Le point important est désormais est-ce que le système à base de capital est’il compatible avec le long terme ?
            La réponse est clairement non.
            Donc, il convient de changer de système pour que cela soit intégré dans le système économique.
            Le Marxisme lui n’est pas compatible avec l’être humain, donc le long terme ou le court terme, ce n’est pas important…

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  • Tikehau // 12.05.2013 à 22h41

    En gros Dmitry Orlov nous annonce la disparition de la monnaie et le retour au troc.

    Dis de cette façon ça ne peut que faire grincer des dents car notre société est bâtie sur la croissance perpétuelle des flux monétaires nécessaires aux remboursements des dettes contractées.

    Comme « les arbres ne montent pas au ciel » une réinitialisation des compteurs et/ou la mise en place d’un nouveau paradigme économique sont/est donc inéluctable.

    Loi de Murphy «Tout ce qui peut mal tourner, va mal tourner» («Anything that can go wrong, will go wrong» Edward A. Murphy Jr.)

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    • dadone // 12.05.2013 à 22h56

      Il n’y aura pas de disparition de la monnaie, c’est inconcevable.
      Il y aura peut être un retour à la monnaie or.
      Dmitry Orlov confond crise économique majeur avec crise écologique majeure, c’est très différent…
      Dans une crise économique majeure, on trouve le responsable de la crise et on corrige. En l’occurrence le responsable étant le capital, on peut envisager sa disparition en tant qu’acteur économique, ce qui est déjà beaucoup.
      Dans une crise écologique majeure, ce sont les fondement même de la société qui sont remis en question…

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    • toutouadi // 12.05.2013 à 23h02

      Le problème n’est pas essentiellement monétariste mais plutôt le rapport de force entre le corps sociale et la concentration patrimoniale (propriété privée).

      La reprise en main de la monnaie, de la démocratie, de la gestion des ressources tant écologiques que des matières premières devra forcement passer par la destruction de la propriété privée.

      La notion de troc ou de monnaie locale, de développements équitables ou durables, ou le ramassage des papiers gras ce ne sont que des yoyos qui ne servent qu’à amuser la galerie et nous détourner du véritable problème. LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE.

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      • dadone // 12.05.2013 à 23h13

        Non c’est faux, si tu supprimes la propriété privée tu supprimes une liberté fondamentale et tu aliènes l’individu au collectif.
        Un exemple :
        Lorsque le femme de Lénine, Krouppskaia, dénonce le gonflement excessif de la bureaucratie du bureau de la propagande (Agitprop) dirigé par Staline. Ce dernier obtient son départ de l’Agitprop. Ainsi toute critique, même celle émanant de la propre femme de Lénine, se heurte à l’appareil bureaucratique qui arrive à l’exclure. Le problème est que lorsque l’individu doit tout au collectif, il ne peut plus critiquer ce collectif sous peine de tout perdre. Il devient par la force des choses solidaire du système qui le nourrit. Krouppskaia en tant qu’épouse de Lénine peut encore se permettre de critiquer l’appareil mais lorsque Lénine sera mort elle n’osera plus le faire.
        Ce système qui prive l’individu de critiquer le collectif ne peut pas fonctionner car il se sclérose.
        Ce n’est la propriété privé le problème c’est l’accumulation de la propriété privée et la société est facilement capable d’éviter les abus…

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        • toutouadi // 12.05.2013 à 23h17

          Définition de la propriété privée :

          Patrimoine rentier, essentiellement financier, qui s’accroît du simple fait de son existence sous prétexte de financement de l’économie privée ou publique.

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          • dadone // 12.05.2013 à 23h24

            Et alors ?
            Qui empêche la société d’éviter que la propriété privée enrichisse son propriétaire ?
            Qui empêche la société d’éviter que l’argent rapporte de l’argent ?
            Qui empêche la société d’interdire les prêts contre rémunération ?
            Rien, c’est simplement un choix de société.

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          • toutouadi // 12.05.2013 à 23h32

            @dadone

            L’abolition de l’épargne et son remplacement par un financement socialisé. (crédit bancaire public)

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          • dadone // 12.05.2013 à 23h41

            @Toutouadit
            Non on aboli pas l’épargne, on supprime toutes possibilités que cette épargne rapporte c’est différent.
            La finance disparaît.
            L’argent comme n’importe quel bien se dévalorise dans le temps (usure), c’est une loi de la nature…

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        • toutouadi // 12.05.2013 à 23h35

          STP dadone…

          Ne me fais pas le coup de Staline, la Corée du nord etc… pas toi !!

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          • dadone // 12.05.2013 à 23h43

            Non, je donnais juste un exemple que je connaissais.
            Le communisme ne peut pas fonctionner car il n’est pas dans la nature humaine, le libéralisme que nous connaissons ne pas fonctionner car il est prédateur, réglons le problème de la prédation en évitant l’accumulation du capital.

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          • toutouadi // 12.05.2013 à 23h52

            Je suis un défenseur de la libre entreprise.

            Mais je condamne son financement par le secteur privé (épargne, réelle cause de la concentration patrimoniale)

            Bref, je suis un défenseur du salariat et de l’entrepreneuriat mais je dénie tout droit à l’existence du rentier.

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          • toutouadi // 12.05.2013 à 23h59

            Je veux envoyer les rentiers au boulot ou alors les transformer en ardents défenseurs des revenus minimums d’existences décents.

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          • dadone // 13.05.2013 à 00h04

            Je suis un défenseur de la libre entreprise.

            C’est incompatible avec l’abolition de l’épargne.
            Pour quelles raisons on entreprendrait ?
            C’est l’enrichissement individuel excessif qu’il faut combattre quel que soit la manière dont c’est effectué cet enrichissement.

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          • dadone // 13.05.2013 à 00h06

            Je veux envoyer les rentiers au boulot

            Si le capital se dévalorise dans le temps, les rentiers ne pourront pas tenir très longtemps sans travailler…

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          • toutouadi // 13.05.2013 à 00h11

            « C’est incompatible avec l’abolition de l’épargne. »

            Faux. (Voir les excellentes conférences de F. Lordon sur le système de financement socialisé)

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          • dadone // 13.05.2013 à 00h20

            J’ai jamais entendu dire que de F. Lordon souhaitait abolir l’épargne.
            Si c’est le cas (références SVP), alors il a tord.

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          • toutouadi // 13.05.2013 à 00h26

            Je vais me coucher… Mais je te prépare des liens… Cela a, aussi, été évoqué ici chez O.B. (fermeture de la bourse)

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          • dadone // 13.05.2013 à 09h41

            @Toutouadi
            Dans la vie il y a un juste milieux.
            Entre supprimer la propriété privée et laissé faire la prédation individuelle, je pense qu’il y un compromis acceptable pour tous.
            Il faut comprendre la source du problème, la source c’est l’excès d’enrichissement individuel au détriment du collectif, pas la propriété privée.
            Ou alors il faut le démontrer avec force d’arguments.
            En quoi la société à un intervenir de ce qui ressort d’un choix personnel de l’individu entre par exemple, acheter une voiture ou voyager ?
            En quoi c’est gênant pour le collectif ?
            Le principe de base de toute décision économique et que les décisions individuelles ne doivent pas faire au collectif.
            La propriété privée si elle est raisonnable ne fait pas de tord au collectif.
            En revanche elle est une liberté fondamentale de l’individu.
            Donc d’un coté on a une liberté fondamentale qui ne nuit au pas collectif, rien ne peut justifier de la supprimer….

            Cela a, aussi, été évoqué ici chez O.B. (fermeture de la bourse)

            OB n’ jamais parlé de supprimer la bourse tout au plus de faire une cotation hebdomadaire et de privilégier les investissements long sur le court terme.
            C’est notoirement insuffisant comme la majeure partie des autres mesures préconisées dans son dernier livre. C’est du cosmétique qui ne résout aucun problème important, ni économique, ni écologique.
            Sans tomber dans l’idéologie communiste je vais beaucoup plus loin car j’interdis toute mesure qui permet au capital financier de rapporter de l’argent…

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          • toutouadi // 13.05.2013 à 09h53
          • dadone // 13.05.2013 à 11h33

            @Toutouadi
            Sinon c’est QUI l’auteur de ce texte ?
            Il présente quelques pistes intéressantes comme la réorientation de l’économie vers le social afin de contrecarrer le consumérisme destructeur de l’environnement.

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          • G L // 13.05.2013 à 12h32

            A propos de la rente (ou si on préfère de la « propriété lucrative ») il a été suggéré de distinguer les prêts à la consommation (sans intérêt) des prêts à l’investissement qui pourraient eux être rétribués parce qu’ils permettent souvent un accroissement de la richesse globale.

            Si les prêts à la consommation (dont ceux qui servent parfois à l’État à financer autre chose que des investissements) sont causés par une mauvaise répartition des richesses il est logique d’éviter qu’ils provoquent une répartitions encore moins satisfaisante de ces richesses (il serait idiot de prêter de l’argent à un mendiant pour qu’il l’utilise à se nourrir et en effet l’habitude est plutôt dans ce cas de le donner!)

            A l’inverse si quelqu’un prête de l’argent à un plus puissant que lui (qui s’en sert pour produire des richesses supplémentaires et de ce fait devient encore plus puissant) il semble équitable que les intérêts versés au prêteur compensent la chose.

            (Ce qui précède ne tient compte ni des risques ni de l’inflation mais suggère quand-même qu’il pourrait peut-être exister un système plus stable et plus satisfaisant que l’actuel.)

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        • dadone // 13.05.2013 à 10h26

          Une idée à travailler …
          link to masdechatusse.fr

          Ce texte manque de clarté, ce que j’en ai comprit est que les intérêts des prêts sont redistribués collectivement. Cela ne présente aucun intérêt c’est une mesure inflationniste .L’argent ne doit pas générer de l’argent cela n’existe pas dans la nature, la génération spontanée n’existe pas…
          Les intérêts doivent que rémunérer le fonctionnement et la mutualisation des risques mais pas plus, pas de plus-value, donc rien à redistribuer…
          Pour ce qui du reste je ne vois pas ou est remis en question le droit à propriété privée, je ne vous pas ou est remis en cause l’accumulation du capital productif (pas financier),…donc cela ne résout pas les dysfonctionnement que nous connaissons, les riches seront de plus en plus riches. Je ne vois ou est remis en cause la plus-value salariée, première source d’inégalité avant l’arrivée de la financiarisation de l’économie.
          D’autres idées vont dabs le bon sens comme réorijté l’économie vers le socia

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          • toutouadi // 13.05.2013 à 13h59

            @dadone

            Le crédit socialisé ne monétise pas les intérêts (ce sont toujours les emprunteurs qui payent les intérêts et le principal)
            Le crédit socialisé oriente les intérêts vers le corps social en évitant ainsi la concentration patrimoniale de l’épargne:

            -Vers la BC si besoin de soutient à la monnaie.
            -Vers les comptes des déposants si besoin de soutient à la consommation et à la demande.
            -Vers le budget de l’état si difficulté à boucler celui-ci ou à lever l’impôt.

            Et rien de plus normal que cette réattribution des intérêts en faveur du corps social puisque c’est lui même qui en est à l’origine par fluctuation dynamique de la masse monétaire garantie par le patrimoine collectif. (dépôts bancaires)

            C’est incroyablement simple, mais contre-intuitif… Et beaucoup de gens de très bonne volonté n’arrivent pas à y croire !!

            F. Lordon l’explique parfaitement bien et explique aussi la mécanique mentale et intellectuelle qui nous aveugle (débat très récent ici sur Spinoza, Marx et la fabrique idéologique)

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      • Surya // 13.05.2013 à 07h23

        Toutouadi : le droit à la propriété est défendu par la DDH de 1789, DUDH de 1948, la CEDH…

        Si les goulags socialistes ça vous branche par contre…

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        • toutouadi // 13.05.2013 à 07h47

          Définition de la propriété privée :

          Patrimoine rentier, essentiellement financier, qui s’accroît du simple fait de son existence sous prétexte de financement de l’économie privée ou publique.

          Quant à la DDH, faut pas oublier qu’elle a tout simplement ignorée les droits des générations futures.

          « Si les goulags socialistes ça vous branche par contre… »

          Heu !! Me fait pas rire, bicauze le couteau que j’ai entre les dents et que j’ai du mal à tenir ainsi, vu une hygiène générale et buccale en particulier plutôt douteuse !!

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          • Gibbus // 13.05.2013 à 14h33

            @ Dadone et Toutouadi
            La réponse est dans : Qu’est-ce que la propriété? De Proudhon.
            La troisième voie entre communisme marxiste et le capitalisme : le droit inaliénable à la propriété privé : chaque homme, selon lui, devrait avoir possession de son logement et de de son outil de travail. Mais ce droit est limité : on ne peut pas posséder plusieurs maisons, plus de quelque hectares de terre (retour à l’agriculture paysanne), les usines sont des coopératives, les banques sont des mutuelles, les assurances sociales (chômage, retraite, maladie) gérées par des fédérations de travailleurs (syndicat), limitation de l’héritage … Et le plus beau dans de cette conception: c’est compatible avec une vision durable de l’économie
            Selon moi c’est la dose qui fait le poison : l’accumulation de biens matériels productifs ou improductifs est néfaste pour l’économie et l’accumulation de pouvoir est néfaste à la démocratie.

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          • dadone // 13.05.2013 à 14h46

            @Gibbus
            Je suis d’accord, Proudhon a effectivement donné les grandes balises d’une voie entre le capitalisme et le communisme, voie qu’il convient d’adapter à la situation actuelle.

            Selon moi c’est la dose qui fait le poison : l’accumulation de biens matériels productifs ou improductifs est néfaste pour l’économie et l’accumulation de pouvoir est néfaste à la démocratie.

            Je suis d’accord.
            Le principe de la « dose » est simple : Ne pas brider la liberté individuelle tant qu’elle est compatible avec l’intérêt collectif. Autrement dit, l’intérêt systémique prime en toute circonstance sur l’intérêt particulier.

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          • toutouadi // 13.05.2013 à 18h36

            @gibus et dadone

            Bien sûr que l’on est d’accord … c’est juste un problème de définition.

            La propriété privée telle qu’on la conçoit, c’est à dire sa brosse à dents, son chien, sa voiture, sa maison, sa femme… heu non !! pas sa femme… son entreprise, voir ses entreprises ne me pose aucun problème… que des gens soit immensément riches parce-qu’ils ont eu de la chance, du génie, bcp travaillé ou juste été opportuniste ne me pose pas de problème non plus.
            Mais les problèmes commencent avec la retransmission de ces patrimoines qui de ce fait deviendront des rentes de situation et quand ces patrimoine du simple fait de leurs existences augmentent et s’exponentialisent tout seul par la magie de l’usure/rente/épargne.
            De ce fait la propriété privée devient l’acteur majeur et incontournable du jeu politique et de notre inconscient collectif.

            Elle dérégule et déréglemente, elle exacerbe les rivalités, imprègne nos systèmes éducatifs et culturels, exploite les hommes et les ressources etc.. Dans un seul but, préserver ses intérêts !!

            Peut-on se passer de la propriété privée pour financer nos systèmes économiques ? Oui !!
            Par quel moyen ? Le crédit socialisé !!

            Honnir l’épargne (dont le taux d’intérêt est supérieur au taux de l’inflation) c’est juste prendre conscience du vecteur qui nous assouvit, le fondement même du capitalisme.

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            • Tikehau // 13.05.2013 à 18h47

              @toutouadi à 18h36

              « c’est juste prendre conscience du vecteur qui nous assouvit » et « asservit » c’est pas plus parlant ?

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          • toutouadi // 13.05.2013 à 19h30

            @Tikehau

            Vivi, erreur, c’est bien « asservit » qu’il faut lire…

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          • dadone // 13.05.2013 à 20h42

            @Toutouadi

            que des gens soit immensément riches parce-qu’ils ont eu de la chance, du génie, bcp travaillé ou juste été opportuniste ne me pose pas de problème non plus.

            Et non là on diffère, aucun génie ne justifie de faire fortune. Comme l’a dit admirablement Proudhon :

            On raconte qu’une célèbre cantatrice ayant demandé à l’impératrice de Russie, Catherine 11, vingt mille roubles: – C’est plus que je ne donne à mes feld-maréchaux, dit Catherine. – Votre Majesté, répliqua l’autre, n’a qu’à faire chanter ses feld-maréchaux.

            Si la France, plus puissante que Catherine Il, disait à mademoiselle Rachel : Vous jouerez pour 100 louis, ou vous filerez du coton; à M. Duprez : Vous chanterez pour 2 400 f, où vous irez à la vigne : pense-t-on que la tragédienne Rachel et le chanteur Duprez abandonnassent le théâtre ? Ils s’en ‘repentiraient les premiers.

            Ou encore

            S’il est glorieux de charmer et d’instruire les hommes, il est honorable aussi de les nourrir. Lors donc que la société, fidèle au principe de la division du travail, confie une mission d’art ou de science à l’un de ses membres, en lui faisant quitter le travail commun, elle lui doit une indemnité pour tout ce qu’elle l’empêche de produire industriellement, mais elle ne lui doit que cela. S’il exigeait davantage, la société, en refusant ses services, réduirait ses prétentions au néant. Alors obligé, pour vivre, de se livrer à un travail auquel la nature ne l’a pas destiné, l’homme de génie sentirait sa faiblesse et s’abîmerait dans la pire des existences. »

            Talent, génie n’ont aucun rapport avec le fait d’être mieux rémunéré car cela représente une spoliation d’autrui même en cas de non transmission d’héritage.

            et de conclure :

            C’est parce que nous ne sommes ni libres, ni suffisamment éclairés, que nous subissons des marchés de dupes, que le travailleur acquitte les traites que le prestige du pouvoir et l’égoïsme du talent tirent sur la curiosité de l’oisif, et que nous avons le perpétuel scandale de ces inégalités monstrueuses, encouragées et applaudies par l’opinion. Les stars du foot en sont la caricature…

            Proudhon avait vraiment tout compris !

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          • toutouadi // 13.05.2013 à 21h42

            @dadone

            -Globalement c’est la rente la principale pourvoyeuse de richesses et de très très loin. Ne pas se laisser abuser par le Bill Gate ou le Carlos Slim qui cache la foret des fortunes spéculatives.

            -A partir du moment ou le corps sociale ne dépend plus de la propriété privée pour se financer, les hauts patrimoines perdent leurs capacité d’ingérence et de nuisance politique, ils peuvent alors être facilement régulés par des systèmes fiscaux qui seront alors totalement désinhibés. Le niveau de richesse d’un individu devient un non problème.

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          • dadone // 13.05.2013 à 22h30

            @Toutouadi
            Encore une fois je ne suis pas d’accord, l »injustice des rémunérations est une évidence, indépendamment de la rente qui en est une autre et pas si éloigné. Lorsqu’un haut fonctionnaire est quasiment assurer d’une haute rémunération quoi qu’il fasse la frontière entre la rente et la rémunération est floue…De même un pharmacien non soumis à la concurrence etc..
            Si un PDG de nos jours peut gagner 400 fois le plus petit salaire de sa société y a pas comme un problème ?
            Pour qu’elles raisons un médecin, formé par la société, gagnerait plus q’un ouvrier ?
            C’est injustifiable.
            Donc il convient de combattre la rente (qui accentue les inégalités) mais également l’inégalité salariale.
            La propriété privée des moyens de production doit disparaître au profit du collectif.
            Seule la propriété de jouissance doit demeurer.

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          • toutouadi // 14.05.2013 à 08h03

            « La propriété privée des moyens de production doit disparaître au profit du collectif.
            Seule la propriété de jouissance doit demeurer. »

            Oui oui … La propriété privée des moyens de production s’appelle entre autre: épargne actionnariale

            Bienvenu dans le club !!

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  • Fabrice // 12.05.2013 à 23h39

    Mon Grand père disait :

    – Achète le superflu tu vendras bientôt le nécessaire.

    on peu résumer ça à tout niveau de société, nous avons acheté trop de superflu et il est bientôt temps pour nous de vendre le nécessaire.

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  • gisse // 13.05.2013 à 20h05

    bravo le russe c’est clair maintenant que l’avenir c’est le passé ou dépassé ou les deux.
    quant à la science dite économique elle est plus proche de l’astrologie mais la plus part d’entre-nous préfère l’astrologie/économie et y croire . « vous allez rencontrer un bel et sombre étranger …. », pas nouveau.
    avec cet article le russe déroule calmement ce qui se passe et va se passer, l’imprévisible est notre réalité profonde sauf qu’il y a quelques êtres sur terre qui sont nés inexplicablement avec l’avenir en eux, autrement dit ils savent quelque chose . c’est le pendant d’un monde profondément inaccessible à la connaissance, il y aura toujours un type quelque part pour avoir le truc. le machin que t’auras jamais, le russe a quelque chose, mais quoi ? on le sent mais on ne sait pas quoi ! c’est rageant hein ? et si on le torturait pour savoir ? comme au moyen âge, on le soumet à la question. ça ne m’étonne pas qu’il soit russe , ces types ( quant on connait un peu leur culture, leur littérature , leur musique … ) ne sont pas comme les autres, on les pense vaincu par les ricains , j’en suis de moins en moins sûr .

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  • wobebli // 13.05.2013 à 21h51

    Orlov est fou : bien qu’il soit russe d’origine, il croit que les russes ne se sont pas aperçu qu’ils mourraient en masse sous Eltsine et que c’était l’horreur absolue. En 1998, les gens ne percevaient plus de salaire ou de retraite, devenaient ivrognes et se suicidaient, ou bien ils mourraient de froid et de faim. Voila pourquoi Eltsine a truqué les élections, sinon c’était le retour au communisme, et laissé Poutine prendre le pouvoir. Voila pourquoi Poutine est populaire en Russie (mais pas au point de gagner les élections contre les communistes sans tricher).

    Orlov est un fanatique, il ne peut pas voir les réalités qui dérangent son plan Armaggedon. Les ressources fossiles ne s’épuiseront pas en un jour et l’économie ne va pas s’effondrer si le baril monte à 150 $. On aura encore longtemps assez de pétrole pour fabriquer des vélos et des poêles en fonte, du nitrate d’ammonium et du papier toilette.

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    • france41 // 14.05.2013 à 21h43

      Dire qu’Orlov est fou, c’est avoir l’attitude des bureaucrates de l’ex URSS qui déclaraient fou quiconque n’était pas d’accord avec eux.

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  • BA // 14.05.2013 à 12h43

    Mardi 14 mai 2013 :

    Le soutien à l’Union Européenne en forte chute, selon un sondage.

    Le soutien à l’Union Européenne et à l’intégration économique européenne est en nette baisse dans de nombreux pays en raison de la crise, particulièrement en France, selon une enquête menée par le centre de recherche américain Pew.

    Entre 2012 et 2013, le soutien au projet européen est passé de 60% d’opinions favorables à seulement 45%, soit une baisse de 15 points.

    La France enregistre la chute la plus forte (-19 points à 41%).

    Elle est de 14 points en Espagne (46%), un pays particulièrement frappé par la crise, et de huit points en Allemagne (60%), mais seulement d’un point en Italie (58%).

    L’effort mené au cours du dernier demi-siècle pour créer une Europe plus unie est aujourd’hui la principale victime de la crise de l’euro, écrit Pew dans cette étude intitulée « Le nouvel homme malade de l’Europe : l’Union européenne. »

    Le projet européen est aujourd’hui discrédité dans une bonne partie de l’Europe.

    Des pays où le soutien était déjà très faible continuent de perdre du terrain : la Grèce, pays sous assistance financière et soumis à une cure d’austérité extrêmement douloureuse, à 33% (-4) et la Grande-Bretagne, tiraillé par des forces eurosceptiques, à 43% (-2).

    Le seul pays où la cote de l’UE progresse est la République tchèque, un des nouveaux venus de l’ancien bloc communiste (+ 4 points à 38%).

    http://www.romandie.com/news/n/_Le_soutien_a_l_UE_en_forte_chute_selon_un_sondage_RP_140520131139-16-357673.asp

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  • Macarel // 14.05.2013 à 23h45

    Energie, dans la série: « L’UE marche sur la tête. », voir ce reportage d’Arte:

    http://videos.arte.tv/fr/videos/la-fausse-promesse-d-une-energie-propre–7495620.html

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