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5.octobre.20155.10.2015 // Les Crises

Détruire le monde… et y prendre du plaisir, par Derrick Jensen

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Source : Derrick Jensen, pour Fair Observer, traduit par Nicolas Casaux, pour Le Partage, le 13 juillet 2015.

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Derrick Jensen (né le 19 décembre 1960) est un écrivain et activiste écologique américain, partisan du sabotage environnemental, vivant en Californie. Il a publié plusieurs livres très critiques à l’égard de la société contemporaine et de ses valeurs culturelles, parmi lesquels The Culture of Make Believe (2002)Endgame Vol1&2 (2006) et A Language Older Than Words (2000). Il est un des membres fondateurs de Deep Green Resistance.

Plus de renseignements sur l’organisation Deep Green Resistance et leurs analyses dans cet excellent documentaire qu’est END:CIV, disponible en version originale sous-titrée français en cliquant ici.

Article initialement publié en anglais, le 1er juillet 2015, sur le site web de The Fair Observer, à l’adresse suivante:
http://www.fairobserver.com/region/north_america/destroy-the-world-and-feel-good-about-it-88674/

J’ai parfois été qualifié d’extrémiste environnemental, principalement parce que je pense que le monde réel est plus important que l’économie, et parce que je pense que nous devrions faire tout ce qui est nécessaire afin d’empêcher cette culture extractive de tuer la planète, notre seule maison.

Qualifier quelqu’un d’extrémiste est un outil rhétorique standard utilisé pour diaboliser « l’extrémiste »et rejeter la perspective de cette personne. C’est un peu la locomotion du monde rhétorique, du fait que tout le monde y a recours. Les nazis dirent des juifs qu’ils étaient extrémistes. Les esclavagistes dirent des abolitionnistes qu’ils étaient extrémistes. Les pères fondateurs des États-Unis se plaignirent de la façon dont les Indiens les traitaient, tout en volant les terres indiennes.

Aujourd’hui, les États-Unis bombardent des extrémistes sur toute la planète, utilisant souvent comme justification le fait que des extrémistes veuillent bombarder les Etats-Uniens, qu’ils qualifient eux, d’extrémistes. Les apologistes des corporations, et d’autres personnes de droite, qualifient souvent les environnementalistes « d’extrémistes » pour toutes sortes de raisons. Vous souhaitez que les organismes génétiquement modifiés (OGM) soient étiquetés ? Ils vous qualifieront d’extrémiste. Vous souhaitez que des zones de l’océan soient interdites aux pêcheurs, ils vous qualifieront d’extrémiste. Vous souhaitez empêcher la déforestation des forêts anciennes ? Ils vous qualifieront d’extrémiste.

Cela se produit aussi au niveau personnel, dans la mesure où les agresseurs en tous genres n’auraient jamais perpétré leurs abus si ce n’était en raison de l’attitude extrême de leurs victimes.

La prétention à la vertu

Cela paie toujours de se présenter comme celui qui est raisonnable — celui qui est au centre de la raison — et de qualifier l’adversaire ou l’ennemi comme celui qui est déraisonnable, l’extrémiste.

Robert Jay Lifton a écrit sur le fait qu’il est impossible pour qui que ce soit de commettre quelque atrocité de masse que ce soit sans ce qu’il appelle une « prétention à la vertu ». C’est-à-dire qu’ils doivent convaincre les autres, mais aussi eux-mêmes, tout particulièrement, qu’ils ne sont, en réalité, pas en train de commettre une atrocité, mais plutôt quelque chose de bien. Les nazis n’étaient pas coupables de meurtres en masse et de génocide, mais ils purifiaient la « race » aryenne. Les États-Unis n’ont jamais commis de meurtre en masse, de vol de terres et de génocide, ils ont simplement« manifesté leur destinée ». La culture dominante n’est pas en train de tuer la planète, mais de« développer les ressources naturelles ».

Tout ceci est vrai aussi dans nos vies personnelles. Je n’ai jamais été idiot de toute ma vie, ce qui signifie qu’à chaque fois que j’ai objectivement été un idiot, j’avais entièrement rationalisé mes actions.

De la même façon, par définition, presque personne ne considérera sa propre position comme extrême. Notre propre position est toujours celle qui est raisonnable, autrement elle ne serait pas notre position. Et notre propre position est au centre, encore une fois, par définition, puisqu’il s’agit de notre propre perspective. C’est aussi vrai des capitalistes que des chrétiens, des athées, des environnementalistes, des scientologues ou des membres de la famille Manson.

Tout ceci est lié au pouvoir de la rationalisation.

Mais cela ne signifie pas que nous devrions baisser les bras et abandonner toute forme de relativisme. Le fait qu’un argument soit mal utilisé ne signifie pas que cet argument n’est jamais vrai. L’excuse des Allemands lors de l’invasion de la Pologne, pour commencer la seconde guerre mondiale, était qu’un détachement de soldats polonais avait attaqué une installation allemande. Le fait que ces « soldats polonais » étaient en réalité des Allemands en uniforme polonais ne signifie pas que personne ne puisse revendiquer la légitime défense. Le fait que des gens rationalisent des atrocités ne signifie pas qu’aucune atrocité n’est jamais commise, et cela ne signifie pas non plus que toutes les déclarations faites pour défendre des actions soient des rationalisations.

La question devient alors, comment trouver un point d’appui ?

Il y a des années, j’ai eu une dispute avec une femme sur la question de savoir si le viol était une mauvaise chose ou pas. Je disais que c’en était une. Elle — et je dois ajouter qu’à l’époque, elle sortait avec un philosophe postmoderne, qu’elle a quitté depuis, recouvrant ainsi toute sa raison — me répondit : « non, nous pouvons dire que le viol est une mauvaise chose. Mais seulement parce que les humains assignent toute valeur » — et, bien sûr, cette déclaration est à la fois inexacte et une grosse partie du problème — « les humains peuvent décider de faire du viol une bonne ou une mauvaise chose. Il n’a rien d’intrinsèquement bon ou mauvais. Il est, simplement. Nous pouvons certainement nous raconter une série d’histoires qui nous poussent à croire que le viol est mauvais, c’est-à-dire que nous pouvons construire un ensemble de récits renforçant la notion selon laquelle le viol est néfaste, mais nous pourrions tout aussi facilement construire un ensemble de récits nous disant l’exact opposé ».

Elle avait raison sur un point : nous pouvons certainement créer tout un tas d’histoires qui valorisent le viol (ou qui valorisent la race aryenne et diabolisent les juifs ; ou qui valorisent le capitalisme et diabolisent tous ceux qui s’y opposent ; etc.).

Pour en revenir à « l’extrémisme » environnemental, nous pouvons certainement créer une série d’histoires qui nous poussent à croire que cela a du sens de déforester la planète, de vider les océans, d’appauvrir la majorité des humains. Si les histoires sont suffisamment efficaces, et parviennent à nous convaincre qu’elles sont plus importantes que la réalité physique, non seulement détruire le monde aura du sens, mais nous y prendrons du plaisir, comme nous prendrons du plaisir à tuer quiconque tentera de nous en empêcher.

Tous les récits ne sont pas égaux

Mais tous les récits ne sont pas égaux. Par exemple, imaginez que quelqu’un vous vante histoire après histoire les bienfaits de manger de la merde de chien. Qu’on vous raconte ces histoires depuis tout petit. Vous les croyez. Vous mangez des hot-dogs à la merde de chien, de la glace à la merde de chien. Votre enculturation sera peut-être si profonde que la merde de chien vous semblera vraiment bonne. Mais vous avez un corps physique, et peu importe les histoires que vous vous racontez, ce régime vous rendra malade ou vous tuera. Pour rendre cet exemple un peu moins absurde, remplacez « merde de chien » par « Big Mac », « Whopper » ou « Coca-Cola ».

Voilà l’idée : la réalité physique finit par prévaloir sur les récits. C’est inévitable. Cela peut prendre longtemps. Dans le cas de la destruction de la planète par cette culture, il aura fallu quelque 6000 années (considérablement moins, bien sûr, pour ses victimes).

Quelles que soient les histoires que nous nous racontons, des quantités buvables d’eau propre sont une bonne chose. J’ai récemment vu un article qui commençait ainsi : « fracturer pour le pétrole et le gaz naturel — ou avoir assez d’eau à boire. Voilà le dilemme probable auquel font face un certain nombre de pays, dont les États-Unis, selon un nouveau rapport publié par l’institut pour les ressources du monde (World Resources Institute) la semaine dernière — bien que les experts ne soient pas d’accord sur les implications réelles du rapport et sur ce qui doit être fait en conséquence ». Les journalistes considèrent bien évidemment qu’il est tout à fait sain de considérer le choix entre avoir de l’eau à boire et fracturer pour du pétrole et du gaz comme un dilemme, et considèrent qu’il est parfaitement raisonnable pour des « experts » de ne pas être d’accord sur ce qu’il faut choisir.

C’est dément.

Nous sommes des animaux. Nous avons besoin d’eau propre pour boire. Nous avons besoin d’une nourriture propre et saine pour manger. Nous avons besoin d’un environnement habitable. Nous avons besoin d’un monde viable. Sans tout cela, nous mourrons.

La santé du monde réel est la base d’une philosophie morale soutenable, fonctionnelle, et saine. Il doit en être ainsi, parce qu’elle est la source de toute vie.

L’extrémisme environnemental existe

Et enfin, à propos de « l’extrémisme » environnemental. Je crois effectivement qu’il existe des extrémistes environnementaux. Je crois que fabriquer des quadrillions (avec un q !) de doses létales de plutonium relève de l’extrémisme. Je crois que bombarder la lune relève de l’extrémisme.

Je crois que construire tant de barrages — plus d’un grand barrage par jour pendant des centaines d’années — jusqu’à ce que 25 % des rivières du monde n’atteignent plus l’océan, relève de l’extrémisme. Je crois que construire plus de 70 000 barrages de plus de 2 m de haut aux États-Unis seulement (si nous enlevions un seul de ces barrages chaque jour, cela prendrait plus de 200 ans pour se débarrasser de tous : les saumons n’ont pas tout ce temps ; les esturgeons n’ont pas tout ce temps), relève de l’extrémisme. Je crois que faire disparaître tant de montaisons de saumon, des montaisons si importantes que les rivières entières étaient « noires et grouillantes » de poissons, des montaisons si importantes que vous pouviez les entendre plusieurs kilomètres avant de les voir, relève de l’extrémisme.

Je crois qu’avoir provoqué l’extinction du pigeon migrateur, un pigeon dont les nuées étaient si imposantes qu’elles assombrissaient le ciel pendant plusieurs jours d’affilée, relève de l’extrémisme. Je crois que faire disparaître 200 espèces par jour relève de l’extrémisme. Je crois que causer, comme le dit le biologiste Michael Soulè, la fin de l’évolution des vertébrés, relève de l’extrémisme. Je crois que faire baigner le monde dans les perturbateurs endocriniens relève de l’extrémisme. Je crois que déverser tellement de plastique dans les océans, qu’on y retrouve 10 fois plus de plastique que de phytoplancton (imaginez que sur 11 bouchées que vous prenez, 10 soient du plastique), relève de l’extrémisme.

Je crois qu’avoir une économie basée sur une croissance infinie sur une planète finie, relève de l’extrémisme. Je crois qu’avoir une culture basée sur l’incitation « Soyez féconds et multipliez-vous » sur une planète finie, relève de l’extrémisme. Je crois que détruire 98 % des forêts anciennes, 99 % des zones humides natives, 99 % des prairies, relève de l’extrémisme. Je crois que continuer à les détruire relève de l’extrémisme.

Je crois que construire encore un nouveau centre commercial sur le village de chiens de prairie le plus important qu’il reste, sur la Front Range du Colorado, particulièrement lorsque les chiens de prairie ont vu leurs effectifs diminuer de 98 %, relève de l’extrémisme. Je crois que vider les océans, tellement que si on pesait tous les poissons dans les océans, leur poids actuel correspondrait à 10 % de ce qu’il était il y a 140 ans, relève de l’extrémisme. D’impassibles scientifiques nous disent que les océans pourraient être dépourvus de poissons durant la vie de la prochaine génération.

Je crois qu’assassiner les océans relève de l’extrémisme. Je crois qu’assassiner la planète entière relève de l’extrémisme. Je crois que produire en masse des neurotoxines (e.g. des pesticides) et les relâcher dans le monde réel, relève de l’extrémisme. Je crois que changer le climat relève de l’extrémisme. Je crois que voler les terres de chaque culture indigène relève de l’extrémisme. Je crois que commettre un génocide contre toutes les cultures indigènes relève de l’extrémisme. Je crois qu’une culture envahissant la planète entière relève de l’extrémisme.

Je crois que croire que le monde a été conçu pour vous relève de l’extrémisme. Je crois qu’agir comme si vous étiez la seule espèce de la planète relève de l’extrémisme. Je crois qu’agir comme si vous étiez la seule culture sur la planète relève de l’extrémisme.

Je crois qu’il y a effectivement des « extrémistes environnementaux » sur cette planète, et je crois qu’ils sont appelés capitalistes. Je crois qu’ils sont appelés « les membres de la culture dominante ». Je crois qu’à moins d’être arrêtés, ces extrémistes tueront la planète. Je crois qu’ils doivent être arrêtés.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

83 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 05.10.2015 à 03h32

    « Je crois qu’ils doivent être arrêtés. » Alors attaquons-les avec nos moyens légaux, attaquons en justice les sociétés de pêche pour la destruction de la vie des océans, attaquons les bûcherons pour la perte des forêts, attaquons les villes pour la perte de biodiversité, attaquons les agriculteurs pour la stérilisation des terres, attaquons les compagnies aériennes, les automobilistes et les sociétés de chauffage pour le dérèglement climatique, attaquons les familles nombreuses pour surpopulation …

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    • tocquelin // 05.10.2015 à 06h16

      c’est ce type de programme qui nous a amené et nous mènera vers des sociétés totalitaires comme à l’autre bout de l’échiquier politique les dérives de l’oligarchie

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      • Vincent // 05.10.2015 à 07h04

        Non les pratiques précitées ne nous laisserons pas le temps d’y arriver!
        Pourquoi tant de peuples savent vivre sans tous ces artifices de civilisations et que nous, nous n’y arriverions pas?
        Essayez seulement d’en éliminer une partie; vous constaterez que c’est plutôt facile !
        Et ce n’est en rien une démarche extrémiste ou totalitaire…

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    • Alberto // 05.10.2015 à 07h34

      Et attaquons les trolls partout !

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      • raloul // 05.10.2015 à 09h13

        Bonjour!

        Alberto, ne vous trompez pas de cible… Patrick luder est un commentateur de longue date de ce blog, et aux antipodes de ce que le terme « troll » recouvre… Quant à vous je ne sais pas encore.

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    • Stéphane Grimier // 05.10.2015 à 09h22

      « Alors attaquons-les avec nos moyens légaux »

      Bla bla bla bla bla. C’est juste grotesque. C’est comme dire qu’il faut tuer son agresseur avec l’arme qu’il tient dans sa main, et qu’il braque contre vous….

      J’imagine alors un « Bin c’est simple, suffit de lui prendre, et de lui faire ce qu’il fait »…. Genre il va se laisser faire, et en plus ne pas s’en servir contre vous.

      Les extrémistes légalistes sont les parfaits idiots utiles du capitalisme, qui à codifié notre impuissance sur des feuilles de papier, qu’ils croient écrites par la main du saint esprit. « — Sisi regarde c’est écrit ici, tu dois être dominé et me donner ton temps de vie »….. – Ah bin si c’est écrit alors……………………………… »

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    • LBSSO // 05.10.2015 à 12h29

      Suite à des impasses , un glissement vers la violence politique ?
      Votre commentaire est significatif d’un certain air du temps.
      Un exemple cinématographique:

      Sortie du film « Une jeunesse allemande » de Jean-Gabriel Périot le 14 octobre.

      Synopsis:
      « La Fraction Armée Rouge (RAF), organisation terroriste d’extrême gauche, également surnommée « la bande à Baader » ou « groupe Baader-Meinhof « , opère en Allemagne dans les années 70. Ses membres expriment pourtant d’abord leur militantisme dans des actions artistiques et cinématographiques. Mais devant l’échec de leur portée, ils se radicalisent dans une lutte armée, jusqu’à commettre des attentats meurtriers qui contribueront au climat de violence sociale et politique durant « les années de plomb ».

      Pour l’interview du cinéaste:
      http://www.lexpress.fr/actualites/1/culture/berlinale-une-jeunesse-allemande-plongee-au-coeur-de-la-fraction-armee-rouge_1649347.html

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      • raloul // 05.10.2015 à 12h42

        Bonjour !

        Je vous conseille le livre « les armées secrètes de l’OTAN » de l’historien Daniele Ganser pour enrichir vos connaissances sur certains attentats sur sol européen et leur origine.

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        • Homère d’Allore // 05.10.2015 à 18h06

          Bonjour LBSSO,

          Oui, il y a un parfum de radicalisation. Jacques Sapir vient de publier sur son blog « Vers la guerre civile ? ».

          Vous comprenez ses origines tout en le regrettant.

          Bien sûr, personne n’aime envisager ce type de phase historique. Mais la violence est accoucheuse de l’Histoire.
          Et, comme l’a bien écrit Kiwixar dans un précédent fil de discussion, tous les 80 ans, il est peut-être nécessaire de rappeler que les jambes des traîtres sont moins longues que la hauteur des lampadaires.

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        • raloul // 06.10.2015 à 00h13

          Bonjour !

          Merci pour vos réponses.
          C’est clair que les attentats en Europe n’étaient pas le sujet principal de votre commentaire, mais je suis surpris que connaissant la référence que j’ai donné vous continuez à propager des mythes bien arrangeants pour les pouvoirs en place.

          Personne ne souhaite la violence en soi. Mais lorsque notre « culture humaniste » et la civilisation qui en est issue menace directement la vie de nos enfants et petits enfants, vous comprenez je l’espère que la nature et la portée du combat pour une planète habitable prend une autre dimension. Ça devient une lutte à mort au sens littéral du terme.

          Vous croyez que j’exagere. Lisez Clive Hamilton sur le sujet du réchauffement par exemple…
          Enfin je crois que la hargne de certains citoyens n’est que le miroir de la violence du système

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        • LBSSO // 06.10.2015 à 07h42

          Bonjour Raloul.

          -je ne propage aucun mythe. Citez un film ou un livre c’est pour vous de la propagande ?On ne peut donc avoir que des références de sa propre opinion ?Je m’appuyais sur ce film pour montrer qu’un cinéaste avait saisi l’air du temps .Dans le cadre de ce commentaire qu’il le fasse pour encourager ce type de mouvement ou pour effrayer M.Dupont m’importe peu ici.
          -Et d’ailleurs, le film n’est pas sorti. Attendons pour voir quel sens Périot a donné aux images d’archives.

          Les idéologies, les religions sont utiles mais parfois ,elles peuvent avoir l’ inconvénient d’être des lunettes qui empêchent de lire à propos si elles ne sont pas prises dans leur diversité. Ou autorisent de juger un film avant sa sortie. La souffrance ou celle de proches également. L’importance des enjeux aussi. Ce sont effectivement quelques uns des ingrédients nécessaires à une radicalisation.
          La violence physique dans une société vieillissante, de bien-être ,’télévisuelle »… ne passe pas .Elle desservira vos analyses que je partage. Si elle doit advenir, ce sera dans le cadre d’une crise majeure .

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        • raoul // 06.10.2015 à 10h06

          Bonjour!

          Navré j’ai été peut-être trop « radical »… 🙂

          Ce qui est de l’ordre du mythe à mon sens dans le petit texte que vous avez cité, c’est d’affirmer que les extrémistes de la RAF et la bande à Baader sont seuls responsables de leur radicalisation et de la violence et de croire que les services de renseignements de l’époque n’ont eu aucune implication. Comme si ce n’était que « l’échec de la portée » des actions citoyennes et artistiques qui auraient conduit à la violence, et lui seul.

          Sinon, je suis tout à fait d’accord d’accepter toutes références, même celles contraires à mon opinion, mais par contre je me permets d’être critique. Vous avez raison qu’il est prématuré de juger le film avant sa sortie, désolé pour mon emportement. Je crains simplement qu’une fois de plus le rôle de l’état dans l’instrumentalisation de la violence et le rôle actif et occulte de certains services soient à nouveau passés sous silence. Nous verrons bien… le réalisateur parle de la « société » allemande, sans plus de précision pour l’instant – et se réfère aux images des télévisions…

          Personnellement je regrette la violence et d’être obligé d’en arriver là, mais je ne la crains pas. Je n’estime donc pas qu’il est de ma responsabilité de combattre ce « déterminisme », comme vous dites.
          Si le système continue sa marche forcée vers la violence institutionnalisée et organisée (je pense en particulier aux violences économiques), à un certain moment éclatera la contre-violence pour l’instant contenue et canalisée d’une population momentanément résignée.
          Impossible de prédire la forme que ça peut prendre.

          C’est là où il est important et opportun à mon avis de rester lucide sur les techniques de manipulation de la violence et d’instrumentalisation de celle-ci par les pouvoirs en place, pour ne pas « bêtement » refaire les mêmes erreurs.

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    • Guadet // 05.10.2015 à 15h27

      Les actions extrêmes contre le capitalisme existent depuis longtemps et elles n’ont fait que renforcer l’image de système raisonnable qu’il veut donner et celle de terroristes de ses opposants.
      La force du capitalisme est de s’appuyer sur le fonds de cupidité de chaque individu. C’est pourquoi il favorise l’individualisme. Seule la prise de conscience personnelle et la constitution de sociétés alternatives peuvent le faire s’écrouler. Les vieux militants savaient bien ça.

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    • geoffrey // 09.10.2015 à 15h21

      camarades,
      si un labyrinthe n’a pas de sorties, c’est qu’il faut abattre les murs…CQFD
      Geoffrey – communiste belge

        +1

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  • Antoine // 05.10.2015 à 06h37

    Un contresens fâcheux et trompeur: « Soyez féconds et multipliez-vous » qu’il est utile de rappeler inlassablement, car il faudrait lire « croissez et multipliez ». Le premier terme s’applique à chacun de nous, et est la condition du second, mais est systématiquement passé sous silence.

      +3

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  • Joanna // 05.10.2015 à 06h43

    Derrick Jensen a un prénom qui le prédisposait a priori pour être dans l’industrie pétrolière et il milite avec brio pour la défense de l’environnement et de la vie sur notre planète Terre. N’est-ce pas merveilleux ?

    Sa diatribe, que j’ai appréciée, pourrait être déclinée pour dénoncer les extrémismes dans notre pays tel cette gabegie d’aéroport à Notre Dame des Landes, cher, inutile, destructeur de bocages, de terres agricoles et de vies paysannes.

    J’ajoute que les trolls me paraissent aussi relever de l’extrémisme et qu’ils devraient être arrêtés.

      +14

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  • Xavier // 05.10.2015 à 06h43

    Sur la forme de ses justifications et donc sur le fond, je trouve qu’il abuse de cette facilité d’adosser à un fait qu’il veut descendre les nazis.
    Un procédé facile qu’il répète sans arrêt, et pour moi c’est le signe d’une grande faiblesse en terme de grille de lecture que d’avoir besoin en permanence d’un diable sous la main.

      +7

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  • Julius Nicoladec // 05.10.2015 à 07h33

    Un très beau texte, intelligent et fort clairement mené. Commence par l’essentiel : oui, tout est affaire de construction d’histoires, et non, toutes les histoires ne se valent pas. Et de rappeler le grand secret méconnu depuis longtemps, qu’il y a une réalité, et qu’elle ne se laissera jamais résorber à long terme par les récits, aussi astucieusement mensongers soient-ils. Le réel a toujours le dernier mot, et ce n’est pas forcément sous forme d’un beau récit. Avec en prime une réflexion judicieuse sur la notion d’extrémisme, il est réconfortant de constater qu’il reste des hommes conscients de leur situation réelle. Merci, Monsieur Jensen…

      +7

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  • Perret // 05.10.2015 à 07h53

    Une sacré bouillabaisse ! Un mélange de bon sens et de pétitions de principe. J’adhère aux 4/5e mais pas à l’orientation totalitaire du propos. L’extrémiste de l’anti-extrémisme n’est-il pas extrémiste ?

      +12

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    • dono // 05.10.2015 à 08h20

      Ne rien faire..relève de l’extrémisme au final?! Telle est la question à se poser!
      Les contraintes et les contradictions se mêlent aux paradoxes dans nos sociétés et notre vécu…Un article qui ouvre les yeux sur une partie de notre (triste) réalité souvent méconnue ou ignorée.

        +11

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  • Laetizia // 05.10.2015 à 08h15

    Le titre de l’article est : « Détruire le monde et y prendre du PLAISIR »

    J’attendais avec intérêt la réflexion de l’auteur sur le thème « prendre du plaisir » à détruire le monde – mais ce n’est pas traité dans l’article, qui est certes intéressant.

      +9

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  • gilles // 05.10.2015 à 08h21

    Parfaite illustration par son propos final de ce qu’il commence par dénoncer : La prétention à la vertu justification nécessaire du pire totalitarisme comme d’habitude!

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  • Apu_R // 05.10.2015 à 08h22

    « La réalité physique finit toujours par prévaloir sur les récits »

    Ne jamais oublier l’incroyable qualité de déni de l’être humain.

      +7

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  • Merle // 05.10.2015 à 08h29

    J’ai pris au hasard l’exemple du poisson, avec le fait que la masse totale de poissons dans les océans ait chuté de 90% en 140 ans. Pas moyen de trouver une source qui vérifie l’information.

    Il y a 140 ans, nous étions en 1865. Le roman Moby Dick a été publié en 1851 tandis que l’alternative à l’huile de baleine, le pétrole, a été commencé à se généraliser après 1850. Cela semble corroborer. Voici ce que dit Wiki sur la chasse à la baleine :

    « Mais l’augmentation du nombre de prises a conduit à une raréfaction de la ressource poursuivie. La moyenne annuelle d’animaux capturés, faible avant 1880, s’élève à 1 500 dès les années 1890, à 10 000 après 1910 et jusqu’à 50 000 dans les années 1930. »

    De l’aide ?

      +3

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    • kinimodo // 05.10.2015 à 08h58

      L’exemple choisi n’est pas bon puisque les baleines et cachalots sont des mammifères marins

        +8

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      • Merle // 05.10.2015 à 10h19

        Effectivement, mais c’est les seules données que j’ai trouvé concernant ce fait. J’ai cherché dans cette direction car, ils sont les animaux marins les plus massifs et leur pêche est très bien documentée.

        Dois je en déduire que ce que dis Jensen à ce sujet est complètement inventé (ou supposé)?

        Pourquoi 140 ans et pas 150 ? Cela doit se référer à une étude en particulier non ?

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        • Crapaud Rouge // 05.10.2015 à 12h26

          « J’ai cherché dans cette direction car, ils sont les animaux marins les plus massifs » : les individus sans doute, mais pas les espèces ! Sur les continents, par exemple, ce sont les vers de terre qui ont la biomasse la plus importante (cf. http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosbiodiv/index.php?pid=decouv_chapC_p5&zoom_id=zoom_c1_8) : « Les vers de terre sont parmi les plus célèbres habitants du sol. Ils représentent la première biomasse animale terrestre : une tonne par hectare en moyenne, et près de quatre fois plus dans une prairie normande, soit l’équivalent de 3 vaches par hectare ! » Et pourtant, ça pèse pas lourd un vers de terre…

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        • kinimodo // 05.10.2015 à 15h01

          Un graphique sur l’évolution du tonnage de pêche de la morue pour la zone de terre neuve de 1850 à 2000 qui reflète assez bien la surexploitation du stock.
          On y voit parfaitement le pic des années 60-70 et la chute qui s’en suit pour arriver à un tonnage parfaitement ridicule comparé aux stocks qui pouvaient exister.
          C’est bien sûr un raccourci car on ne peut pas forcément déduire du tonnage de pêche, la population de morues qui reste (interdiction de pêche, quotas, autres causes de disparition?) mais ça donne une idée de l’épuisement d’un stock qui était gigantesque.

          https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/38/Surexploitation_morue_surp%C3%AAche.jpg

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    • Yves // 05.10.2015 à 11h35

      J’ai participé à un MOOC l’an dernier sur « économie circulaire et recyclage » et un chiffre assez proche était donné de l’évolution de la masse biologique dans l’atlantique nord entre 1900 et 2000. Le chiffre était tiré d’un article de Christensen et al. (Fish & Fisheries, 2003).

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    • benoi31 // 05.10.2015 à 12h01

      En tant que scientifique, je crois que balancer des chiffres sans source(s) ni test statistiques relève de l’extrémisme.

      Par contre je ne remet pas en cause l’article, qui est plutôt bien écrit.

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  • LBSSO // 05.10.2015 à 08h50

    Laurent Joffrin ce matin dans Libé: « C’est entendu, la gauche a eu grand tord (il y a 20 ans) de sous-estimer l’insécurité, de croire que l’immigration ne poserait aucun problème ou que l’Europe libérale serait une protection contre les effets de la mondialisation »

    Derrick Jensen : » Par exemple, imaginez que quelqu’un vous vante histoire après histoire les bienfaits de manger de la merde de chien. Qu’on vous raconte ces histoires depuis tout petit. Vous les croyez »

    Monsieur Joffrin, dans mon humble secteur d’activité je ne connais aucune personne qui se soit trompée pendant (et non pas « il y a » comme vous l’écrivez ) 20 ans ( pas davantage ? ) en « nous vantant histoires après histoires » ses dogmes et qui continue d’exercer des responsabilités de votre niveau. Je vous rassure ,vous n’étiez pas seul. Courageusement et opportunément , vous critiquez à présent le néolibéralisme …

    Rendez-vous dans 20 ans pour un autre article ?

      +7

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  • Pipiou83 // 05.10.2015 à 08h58

    Je n’adhère pas à ces propos qui sont effectivement extrémistes sur le fond : je résume, l’homme va détruire le monde, la lune et extrapolons et allons-y carrément peut-être même l’univers.
    Soyons modestes et restons à notre place, comme le dit l’auteur de l’article « nous sommes des animaux ». Oui, nos excès vont certainement entraîner la disparition de notre espèce mais la planète nous survivra encore longtemps.

    Quant à l’affirmation : “La réalité physique finit toujours par prévaloir sur les récits”, hum !!
    La mer qui s’ouvre en deux, la multiplication des petits pains, la résurrection, etc….
    L’histoire humaine est PETRIE de récits, c’est justement cela qui fait de nous des humains !!
    Je suis bien d’accord avec Apu_R.
    Je pense que la réalité physique dont parle l’auteur sera notre disparition mais il sera trop tard.

      +10

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    • Crapaud Rouge // 05.10.2015 à 20h05

      « la planète nous survivra encore longtemps. » : sans vouloir être méchant, c’est qui « la planète » ? Avec des phrases aussi vagues, vous feriez un excellent propagandiste ! Ce qui ne pourra que nous survivre, c’est « la nature », mais dans un état impossible à prédire. De toute façon, il change tout le temps.

      « Quant à l’affirmation : “La réalité physique finit toujours par prévaloir sur les récits”, hum !!
      La mer qui s’ouvre en deux, la multiplication des petits pains, la résurrection, etc….
       » : là, vous observez que les mots, les récits, les idées, la mémoire humaine ont une durée de vie bien plus longue que les choses physiques, alors que leur existence est impalpable ou presque. Mais justement, tout cela pourrait se fracasser sur le mur du changement climatique : les humains qui survivront seront probablement ceux qui auront oublié tout ce que nous savons, et qui sauront des tas de choses que nous ignorons. Parce que la réalité physique finit toujours par nous faire produire de nouveaux récits.

        +4

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  • Nerouiev // 05.10.2015 à 09h30

    Le mensonge, n’est-il pas un grand moyen pour faire semblant de n’être point un extrémiste ? Mentir à nos conventions telles que l’ONU, à bluffer les autres en se payant toute la presse, tous les médias, encore et encore. Certains en ont fait une morale de vie et tant pis si les autres n’y croient pas puisqu’on a la plus grande armée de la Terre. Nous ne vivons toujours pas ensemble et c’est ça qui nous détruit.

      +3

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  • woili woilou // 05.10.2015 à 09h38

    l’économie actuelle pourrait être beaucoup plus efficiente et moins impactante pour la Planète…
    suffirait juste de prendre un peu de recul, de sagesse aussi, et de faire le tri dans ce qui est réellement vital de ce qui est futile (futile au regard des incidences de ce que nous faisons sur notre qualité de vie).

    les problèmes à cela…

    … les politiques actuels dit « écologistes » ont fortement décrédibilisé ce sujet
    … l’argent et le pouvoir ont pris le dessus sur tout le reste
    … il n’y a de plus en plus de citadins déconnectés de ce que j’appelle « la réalité rurale »… on devient humble face à la nature lorsqu’on a un potager… il ne suffit pas de semer pour que ça pousse…

      +11

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  • Alfred // 05.10.2015 à 09h42

    Honnêtement les premiers commentaires sont plus tristes que le texte lui même tant ils l’illustrent.
    Le type parle d’arrêter les « extrémistes capitalistes » et on lui répond germe de pensée totalitaire. Dans ce cas arrêter les voleurs, les saboteurs et tous ceux qui portent atteinte à la propriété privée est aussi une marque de totalitarisme. Vous ne vous en rendez pas compte? Ce sont juste deux « rationalités » inversées comme il le pointe assez bien. Qui exerce la violence en ce monde? Qui use de la force? Combien d’empoisonneurs condamnés pour combien de saboteurs condamnés? Ce type me semble bien plus modéré et pacifique que nombre de ses détracteurs au regard de la prise de conscience extrême qu’il a eu.
    De la même manière le type parle entré autres choses de centaines d’espèces disparues, de milieux évaporés, etc … et on lui répond réchauffement climatique et position des capteurs… La remarque est correcte mais peut-on sérieusement être davantage à côté de la plaque. La destruction de ce qui rend la vie possible est très loin de se limiter au climat.
    Ces premiers commentaires montrent bien a quel point même en « milieu éclairé » (les crises) notre vision du monde a été bien éduquée à la fois par nos maîtres et par nos habitudes.
    Ces commentaires rationalisent le meurtre de notre biotope comme ce monsieur l’explique si bien.
    Honnêtement je le trouve plus profond et plus fin qu’il n’y parrait au premier abord et sa petite réflexion provient de trés loin (de milliers de discutions avec milliers de complices « rationnels » visiblement).
    Que ce monsieur reste si paisible et pacifique en dépit de sa vision (subjective) si désespérée est admirable.
    Je souhaite à mes enfants que ce monsieur fasse beaucoup d’émules.

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    • Stéphane Grimier // 05.10.2015 à 15h11

      C’est bien joli tout ça. Mais je vois pas en quoi admirer le massacre en restant calme, est admirable. C’est encore un reliquat de « flower power » ça. La guerre, gentille, avec des fleurs et des belles intentions.

      Quand il dit qu’il faut les arrêter, c’était pas forcement en leur demandant l’autorisation de faire une requête, si ça les dérange pas…. Le « raisonnabilisme » que vous prônez, c’est de l’autocensure, des menottes idéologiques.

        +3

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      • Alfred // 05.10.2015 à 17h44

        Je ne prône rien du tout. Je soulignais simplement le fait que certains commentateurs enfermés dans les principes de notre monde stupide voyaient en lui un apprenti dictateur. Je disais juste que bien au contraire le monsieur me semble bien pacifique et qu’il n’y a rien d’extrémiste à vouloir enfermer les empoisonneurs compulsifs.
        Si vous le voyez de votre côté en mou du genou libre à vous.
        A mes yeux votre réaction est d’ailleurs aussi pavlovienne (flower power etc) que celle du commentateur qui voyait en lui un apprenti khmer vert.
        Que chacun fasse ce qu’il peut et veut.
        Cet article m’a pour ma part fait un peu avancer.

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    • Charlie Bermude // 05.10.2015 à 18h41

      Je sens un peu visé là , parce que j’ai parlé réchauffement climatique . Sachez , que j’habite une maison de paille , me chauffe au compost , et fait attention de ne pas écraser les escargots et méme je ne tue pas les couleuvres et vipéres qui viennent se réchauffer dans mon compost l’hiver .
      Tout çà et d’autres que je vous passe est motivé par mon intéret bien compris .
      Il existe donc , je le vérifie par ma pratique , une conciliation possible entre les grands idéaux que cet auteur manipule et la vie quotidienne d’un con ordinaire . En plus d’autres cons viennent me demander comment je fais .
      Je ne vois pas pourquoi j’irai battre des cymbales et en quelque sorte en appeler à la vindicte publique par l’émoi , sauf par sadisme .

        +6

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  • vudesirius // 05.10.2015 à 09h56

    dommage que ce soit mal traduit, pourrait on avoir l’original en EN ? merci.

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  • samuel // 05.10.2015 à 10h04

    Prenons un truc simple comme la croissance qui est juste le pourcentage supplémentaire de PIB entre l’année n-1 et n pour 2 pays, un pays pauvre avec 100 points de PIB par habitant et un pays riche avec 1000 points de PIB par habitant (pour faire simple on dit qu’ils ont la même monnaie).
    Si le pays pauvre à 10% de croissance alors son PIB est de 110 par habitant et gagne 10 point de PIB.
    Et c’est le bonheur, la joie rendez vous compte…
    Mais si par malheur le pays riche n’a que 1.5% de croissance (attention bientôt la récession! 🙂 )alors le PIB n’augmente que de 15 points par habitant et n’est plus que de 1015 et c’est catastrophique.
    C’est le drame, Brice Couturié s’affole, c’est dans l’air parle de crise, les Europhiles sont fébriles 15 points c’est forcement plus petit que 10 puisque le pourcentage qui permet ce calcul est plus petit.
    C’est l’évidence 1015 est devenu plus petit que 110, comment faire pour ne pas les traiter d’abrutis?, comment faire pour leurs faire comprendre… sans froisser leurs égos surdimensionnés de ceux qui comprennent du haut de leurs petites réussites, sans avoir les bases pour comprendre.
    Y à sûrement un désir morbide, mais il y a aussi beaucoup de connerie humaine (même une légère récession est moins gênante dans un pays riche, seul l’endettement qui est aussi lié à un pourcentage est gênant et encore c’est parce qu’on le veut bien).

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  • JacquesJacques // 05.10.2015 à 10h35

    L’état d’esprit manifesté par Derrick Jensen me convient. Les faits qu’il énonce ajoutent à ce que je sais déjà.
    Un nombre croissant de personnes s’intéresse à notre avenir d’humains. Elles captent les signaux de nos prétendues avancées techniques dans les effets dévastateurs qu’elles ont sur notre planète. Elles sentent intimement le drame global qui se joue et s’amplifie de jour en jour : elles entrent progressivement en conscience de nos responsabilités par les erreurs commises. Il s’agit pour nous de voir et changer nos modes de vie, d’entrer en dissidence constructive avec courage par des actions qui nous correspondent, pour abandonner des comportements inculqués dès l’enfance, et assénés à longueur de temps sur les ondes. En quelques mots, faire valoir et développer ce que l’humanité a déjà fait de bon en nous pour sortir de l’impasse tragique dans laquelle nous sommes entrés, à l’opposé de ce qu’elle nous a proposé d’illusoire pour notre avenir.

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  • Pierre Ratcliffe // 05.10.2015 à 10h58

    Le problème c’est que nous sommes dirigés par des élites – des intellectuels formatés par leurs états-nations respectifs – qui se trompent systématiquement, comme l’histoire le prouve. La populace n’a qu’à obéir et accepter de se faire tondre en payant tribut à ces élites pour qu’elle mènent le monde – les hommes et les femmes – selon leurs visions du monde et de manière coercitive.

    La populace est plus nombreuse et plus forte que les élites mais elle n’agit que selon son instinct génétique de survie: se nourrir, se loger, se reproduire, vivre en famille et dans les solidarités sociales de base. La populace ne se révolte que rarement et de toute façons, elle ne renverse les élites que pour les remplacer par d’autres qui font d’autres erreurs: exemples la révolution française en 1789 et russe en 1917.

    Pourtant il faut reconnaître que la révolution industrielle, commencée en Angleterre à la fin du 18è siècle en raison de conditions favorables aux possédants et puissants de l’époque, se diffusant à travers l’Europe occidentale au 19è siècle, se répandant dans le monde entier par la colonisation, atteignant son apex en 1897 avec le jubilé de la reine Victoria summum de l’hégémonie de l’Angleterre; et continuant aujourd’hui avec l’hégémonie des États-Unis mais (pour combien de temps encore?) s’est traduite par le passage de la population de 1 milliard à 7 milliards en 2015. Et 9 milliards en 2050 n’est pas impossible sauf catastrophe planétaire, pas impossible non plus. La croissance de la population est due à l’éradication de la mortalité à la naissance et des maladies infantiles. Les vieux d’aujourd’hui vivent seulement quelques années de plus que les vieux d’hier car cette civilisation produit de meilleurs soins de santé, une meilleure alimenation, une eau propre et un bon assainissement des eaux usées.

    Le système monde aujourd’hui est dominé par le tout économique issu de la suprématie « provisoire » du modèle de société développé en Europe occidentale, dont les États-Unis sont le rameau hégémonique actuel. Un système qui s’est développé depuis le milieu de 16è siècle et la fin du Moyen-Âge. Mais le monde n’a pas toujours été ainsi et ne le sera pas forcément dans le futur. D’autres civilisations existent et ont existé qui ont organisé leurs sociétés autrement.

    Je crains qu’il n’y ait pas d’autre solution possible aux multiples anaphores de Derrick Jenssen de la fin de son article, qu’un effondrement de la civilisation. La populace ne peut pas imposer au système monde de tels changements.

    Voir aussi dans le même ordre d’idées:

    – Entretien avec Pierre Clastres Sociétés sans Etat ou contre l’Etat http://bit.ly/1jJuLHy
    – Wiping the world clean de George Monbiot http://bit.ly/1jJv6Kn
    – Dark Thoughts on Ecomodernism http://bit.ly/1j8ouFB
    – An Ecomodernism manifesto http://bit.ly/1jJvzMD

      +5

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    • olivier69 // 05.10.2015 à 22h11

      Ce texte s’enregistre davantage comme un discours « choc » plutôt que « fataliste ». La redondance est mise en scène afin de décoiffer. On ressent malgré tout, un désarroi exprimé par la révolte (les US au paroxysme du crime d’exploitation). Il n’a pas pour objectif de réveiller toutes les consciences mais d’en affuter certaines (probablement celle de futurs potentiels leaders/meneurs). L’auteur est conscient qu’une dynamique pourrait naître, il est opportuniste.

      Une prise de conscience…. Il condamne principalement les méthodes de production et de distribution donc d’exploitation (la formation des multinationales et non des états-nations dépourvus). Ce sont par ailleurs ces méthodes qui font notre emprisonnement (la dernière génération nous a t elle garanti notre survie ou nous a t elle sacrifié ?). Enfermés dans nos certitudes, nos servitudes, nous sommes responsables de notre propre indifférence par l’éducation. Celle qui pousse à l’adhésion au système….

      Il ne me semble pas fanatiquement décroissant (par la population et non « populace », déjà avoir une bonne estime de l’autre, sinon de soi), parce qu’il envisage le bien-être avant le calcul financier. La croissance et le bien-être doivent se confondre pour nous assurer un développement civilisé dans le temps. Mais pour réussir une telle prouesse, il faudra envisager une société où le but n’est plus la finance pour la finance, mais la vie pour son environnement.

      Et aujourd’hui, le seul discours que l’on nous sert, c’est que la nature (autrui compris) est notre ennemi. Une approche qui a fonctionné longtemps (par la technique) mais qui actuellement trouve ses propres limites. Ton environnement est ton ami puisqu’il conditionnera ton bien-être par ta technique….

        +4

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  • Pierre Ratcliffe // 05.10.2015 à 11h21

    Un grand merci pour la publication de ce texte qui rejoint mes pensées aussi. C’est amusant de constater que les textes qu’Olivier nous donne à lire sont pour la plupart d’américains critiques du système monde tel qu’il résulte de l’hégémonie de l’Europe occidentale dont les États-Unis sont le rameau hégémonique aujourd’hui (mais pour combien de temps encore?). L’anti américanisme primaire de certains nos concitoyens reflète seulement, à mon sens, les contradictions de notre système monde issu de notre prétendue suprématie occidentale que nous avons imposé au monde. Mais pour combien de temps encore? Car les contradictions mènent forcément au changement et même à l’effondrement.

      +3

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  • Annouchka // 05.10.2015 à 11h48

    « Il aura fallu quelque 6000 années pour la destruction de la planète ». Ça, pour le coup c’est un propos un peu extrémiste. Si je comprends bien l’auteur, l’homme serait « vicié » depuis l’âge de bronze et la le développement des grands États.
    Il faudrait se demander pourquoi, subitement, l’humanité, après des centaines de millénaires de vie type « chasseur-cueilleur » a brutalement changé de mode de vie il y a peu de temps (au néolithique, pour aller vite, c’est à dire il y a moins de 10 000 ans) et s’est mise à souhaiter passionnément le développement technique, l’abondance et le « luxe » (raison d’être des grands empires).
    Je n’ai évidemment pas la réponse mais il me semble en même temps humainement « normal » de souhaiter pour soi et ses proches l’abondance de nourriture, les traitements médicaux qui suppriment la douleur, un habitat bien chauffé (sans même parler du goût pour la beauté et la sensualité). Et ça qu’on le veuille ou non, c’est le développement technique et économique qui l’a permis, depuis le néolithique.

      +4

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    • Pierre Ratcliffe // 06.10.2015 à 08h09

      Les sociétés primitives auxquelles vous vous référez sont parfaitement adaptées a leur environnement. En équilibre avec les ressources disponibles. Et il existe encore quelques sociétés primitives que nos ethnologues observent avec stupeur.

        +1

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    • Mathieu // 06.10.2015 à 10h40

      Une explication (cfr http://discovermagazine.com/1987/may/02-the-worst-mistake-in-the-history-of-the-human-race/), c’est que le développement de l’agriculture n’a été entrepris parce qu’il n’y avait plus assez de nourriture pour les chasseurs-cueilleurs à cause de (1) l’augmentation lente mais réelle de la population humaine de chasseurs-cueilleurs et (2) l’extinction des grandes espèces (mégafaune) causées par leur chasse intensive.

      Selon cette vision, la sédentarisation a été « forcée » et n’était certainement pas agréable. D’ailleurs, lorsqu’on regarde les ossements, il semble que les chasseurs-cueilleurs d’il y a 50 000 ans étaient en bien meilleur santé que les villageois d’il y a 5000 ans (plus grande taille, moins de « défauts » dans les ossements), essentiellement parce que leur nourriture était plus variée et moins erratique (une récolte désastreuse, et c’est la famine pour une année) et que la promiscuité dans les villages augmente la probabilité d’épidémies.

        +1

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  • luc // 05.10.2015 à 11h52

    « la terre est notre seule maison… »
    « détruire la terre et y prendre plaisir… »
    peut-être que les élites dirigeantes n’ont pas que la terre comme maison et que c’est pour ça que ça ne les dérange pas de la détruire…

      +4

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  • Loxosceles // 05.10.2015 à 12h44

    « Nous sommes des animaux. Nous avons besoin d’eau propre pour boire. Nous avons besoin d’une nourriture propre et saine pour manger. Nous avons besoin d’un environnement habitable. Nous avons besoin d’un monde viable. Sans tout cela, nous mourrons. »

    Le problème est que beaucoup de gens ne sont pas prêts à admettre de telles évidences, car comme il le dit très bien, nous sommes à la merci des histoires que nous nous laissons nous raconter… Combien d’humains refusent l’idée, pourtant simple, pourtant factuelle, que nous sommes des animaux ? Ce qui implique que nous poursuivions nos instincts, et que l’évolution nous ayant fait développer une rationalité, nous employons celle-ci à nous dissimuler notre animalité…

    Ce simple fait est lourd de conséquences. Nous érigeons la pensée au-dessus de ce qu’elle dissimule, au-dessus de ce qu’elle bride, et en nous racontant perpétuellement des histoires qui vous voilent la réalité ainsi que la vérité, nous finissons par croire que tout crime a quelque chose de bon. Certes, il a quelque chose de bon, dans l’immédiat, pour celui qui en bénéficie, c’est à dire pour celui qui satisfait par cette façon ses instincts. Et lui alors, et ses alliés, ses complices, de rationaliser ces crimes pour les rendre tolérables.

    Lorsque les gens qui commettent ces crimes s’établissent en administrateurs de la société – et comme par hasard leurs instincts les poussent souvent à rechercher cette position coûte que coûte – ils finissent par ériger des lois et des systèmes qui protègent et permettent ces crimes, quels qu’ils soient. C’est ce qu’on observe, encore aujourd’hui.

    Par conséquent, notre animalité n’est pas tellement le problème. Le problème est que trop souvent, notre raison fournit des excuses et des prétextes à cette animalité, au lieu de la canaliser, au lieu de lui permettre de s’exprimer intelligemment. Car l’animalité n’est pas seulement la pulsion d’accumuler et de contrôler. L’animalité c’est aussi l’affection, l’amour même. Elle a plusieurs versants, comme chaque chose. Mais en la niant, nous perdons le contrôle sur elle, et comme nous ne savons guère user de notre rationalité avec fiabilité, nous en devenons des animaux irrationnels et dénaturés qui ne savent plus qui ils sont. Et alors, nous passons notre temps à jouer contre nous-mêmes.

      +6

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  • toff de aix // 05.10.2015 à 12h52

    Tous ceux qui ont essayé de changer le monde en tentant de changer les autres se sont cassé les dents..il faut que chacun se change soi même, pour atteindre le point de basculement, la masse critique qui fera changer les choses. Cela implique un changement individuel de conscience… Tout le reste n’est qu’illusion et tyrannie potentielle

      +8

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    • anne jordan // 05.10.2015 à 17h57

      OOOOh là là !
      Le discours du  » se changer soi même  » est en vogue chez tous les babas biobio , new age et cie …
      depuis si longtemps qu’il en est tout flétri , avec son cortège de  » développement personnel  » et de CNV ( communication non violente) !
      Je ne dis pas qu’il ne faut pas commencer par un examen de conscience , je dis que cela ne suffit pas , et souvent engendre un comportement narcissique qui produit de l’inaction , là où l’ACTION est indispensable.
      Un exemple : là où vous êtes :  » FAITES LE !  » comme dit le charmant Derrick .
      Que ce soit dans vos choix essentiels de nourriture , de consommation , d’usage des technologies aux quelles nous ne voulons pas renoncer* , tout peut être mûrement réfléchi , en concertation avec son entourage .
      Vous vous en porterez mieux , physiquement et psychiquement , croyez moi .
      Produire sa nourriture quasi sans impact sur le vivant , sol ,eau , air et animaux , c’est possible que vous viviez dans une datcha reculée ou en Seine et Marne !
      Regarder TOUS LES JOURS le ciel et la terre ne demande pas un effort mysticocérébral , simplement  » un peu de temps , ce qui manque le plus à l’homme blanc  » , d’après un célèbre proverbe africain.

      * ce dont nous ne voudrions pas nous passer : la machine à laver et la tronçonneuse , il y en a ici qui nous comprendront .
      ( pour le reste ,adieu sans regrets )

        +7

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      • toff de aix // 05.10.2015 à 19h54

        @ anne jordan : « Un exemple : là où vous êtes : ” FAITES LE ! ” comme dit le charmant Derrick .
        Que ce soit dans vos choix essentiels de nourriture , de consommation , d’usage des technologies aux quelles nous ne voulons pas renoncer* , tout peut être mûrement réfléchi , en concertation avec son entourage . »

        je ne disais pas autre chose, si vous me relisez attentivement vous le verrez. Se changer soi meme implique d’abord de changer ses comportements (de consommation inclus) Mais vous, à part citer des proverbes style Facebook, et juger les autres qui selon vous sont des « bobos » ou des « new age », que faites vous, concrètement?

        Toujours plus facile de juger les autres, encore une fois, que de se regarder soi meme dans la glace n’est ce pas…

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        • anne jordan // 06.10.2015 à 17h10

          Cher@toffde aix , ce n’est pas CONTRE vous que j’écrivais ceci ; je connais cependant trop de personnes qui ne sont jamais allées plus loin que le bout de leur psyché ; ( sachez , en passant , que je ne suis pas sur facebook et que je me limite sévèrement dans mon usage du net )
          Je trouve un peu déplaisant d’énumérer  » ce que je fais  » moi même – et ma famille – ; vous vous doutez bien que je n’aurais pas eu l’outrecuidance de parler de FAIRE , si je n’étais pas – et depuis 44 ans !!! – dans l’application concrète….
          Alors , pour faire court , je fais , nous faisons comme @charles bermude ; (voir plus haut)
          Autonomie alimentaire , élevage à l’herbe pour notre conso de viande avec échanges et partage , production d’eau chaude et d’électricité selon des modes alternatifs ( et pas d’éolienne chinoise ) chauffage au bois uniquement d’arbres déjà morts ou tombés suite aux tempêtes , débardage animal et , surtout , accueil GRATUIT des personnes qui voudraient apprendre quelques techniques précises .
          Je ne parlerai pas de la fabrication de certaines pièces de textile et de cuir .
          ça vous va?

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  • Crapaud Rouge // 05.10.2015 à 12h59

    « les humains peuvent décider de faire du viol une bonne ou une mauvaise chose » : en théorie oui, il suffit de voir comment l’homosexualité est « diabolisée » par la tradition alors qu’elle ne présente aucun mal, ce qui suggère que tout est possible a priori. Mais en pratique non, parce que les femmes jouent un rôle irremplaçable dans la procréation et l’éducation, et donc, indirectement au moins, dans la transmission héréditaire. En fait, les humains considèrent comme bon tout ce qui contribue positivement au maintien de l’ordre établi.

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    • Loxosceles // 05.10.2015 à 13h21

      « En fait, les humains considèrent comme bon tout ce qui contribue positivement au maintien de l’ordre établi. »

      Une partie seulement… Mais cette partie est, certes, une majorité, comme le prouvent les statistiques sur la classification des personnalités du MBTI, issu des travaux de Carl Gustav Jung. Les personnalités originales sont, par définition, marginales, et elles servent à découvrir et explorer de nouveaux champs, tandis que la masse travaille à protéger les acquis.

      Le problème est que ce mécanisme, qui est de l’ordre de la nature, de l’instinctif, touche à ses limites dans notre système politique totalement inerte, actuellement. Ce qui implique qu’un point de basculement doit être franchi par la nature des choses, comme une catastrophe sociale qui agira comme révélateur de ce problème. On n’en est pas encore là, mais cela approche, fatalement.

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    • Annouchka // 05.10.2015 à 14h49

      Crapaud rouge, le viol n’a jamais été un frein à la procréation et à l’éducation. Au contraire. D’autre part un homme peut violer un autre homme. Le viol n’est vécu comme mauvais que parce qu’il nie le libre arbitre et donc la valeur humaine de la personne. Et accessoirement dans le cadre de la société patriarcale, il constitue une prédation par rapport aux biens du mari ou du père.

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      • Joanna // 05.10.2015 à 16h10

        Annouchka vous dites : « le viol n’a jamais été un frein à la procréation et à l’éducation. Au contraire. »

        vous pourriez développer un peu ?

        Déjà j’ai des difficultés à faire le lien entre « viol » et « procréation » …

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        • Annouchka // 05.10.2015 à 21h21

          Joanna,
          « Lien entre viol et procréation… Développez »
          Tout simplement parce que le viol s’il aboutit à une fécondation n’est pas forcément suivi d’avortement. Toutes les armées qui veulent faire du nettoyage ethnique savent cela (rappelez vous de la Bosnie).
          On pourrait aussi évoquer les mariages forcés.

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          • Crapaud Rouge // 05.10.2015 à 22h08

            Vous raisonnez sans sortir de notre cadre familier où le viol est considéré comme mauvais, alors que je discutais de cette proposition : « les humains peuvent décider de faire du viol une bonne ou une mauvaise chose”. C’est une hypothèse qui affirme qu’il pourrait exister une culture où le viol serait considéré comme bon, de façon analogue au fait que nous le considérons comme mauvais. Je dis que cette hypothèse ne peut pas se réaliser, parce que les sociétés humaines n’ont pas le pouvoir de décider arbitrairement de ce qui est bon ou mauvais. Si quelque chose est jugée bonne, (vs mauvaise), il y a forcément une raison. Je n’ai peut-être pas avancé les bonnes raisons, mais il est sûr qu’elles existent. Il se trouvent en tout cas que l’homosexualité est inutile à la procréation, et qu’elle est aussi, comme par hasard, jugée mauvaise par la tradition.

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            • Anouchka // 06.10.2015 à 09h20

              « Les sociétés humaines n’ont pas le pouvoir de décider arbtrairement de ce qui est bon ou mauvais (…) il y a forcément une raison ». Oui évidemment, car a chaque effet, il y a une cause (ex: il y a une cause à la chute des corps: la gravité ).
              Mais dans votre argumentation, vous appliquez une loi de causalité physique au domaine de la morale.
              Et c’est là où je ne suis pas d’accord avec vous. La morale (la conscience du bien et du mal) ne découle pas des présupposés matériels de notre condition animale. Le viol ne peut en aucune manière être considéré comme bon par société (l’auteur du texte a raison sur ce point contre sa femme) car il désigne precisement la négation du libre arbitre d’une personne ce qui ne peut pas être considéré comme bon. Certaines sociétés peuvent considérer que des actes que nous assimilons à du viol ne sont pas du viol (au contraire une simple forme acceptable de sexualité)mais en aucun cas ils ne diront que « la négation du libre arbitre d’une personne » est une bonne chose. On pourra nier que les femmes puissent exercer leur libre arbitre a bon escient (ce qui pourrait constituer une justification du viol) mais pas qu’il est bon de violer une femme disposant du libre arbitre.
              Or precisement, la conscience et la valorisation de la liberté ne découle pas d’un apprentissage lié à nos conditions matérielles et animales d’existence.
              C’est en tout cas ce que je crois et à mon avis la seule chose qui puisse justifier que nous ayons la possibilité de décider de protéger et de prendre soin de la planète, en dépassant nos instincts animaux de prédation et de volonté de puissance.

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            • Crapaud Rouge // 06.10.2015 à 13h56

              « en aucun cas ils ne diront que “la négation du libre arbitre d’une personne” est une bonne chose » : désolé, mais c’est archi-faux. Dans les systèmes esclavagistes et aristocratiques, le libre arbitre n’est une bonne chose que du point de vue de la classe dominante et qu’à son propre « usage ». Et sans aller jusque là, la tradition patriarcale tend à limiter au maximum le libre arbitre des femmes : pas de compte en banque, pas de droit de vote, et parfois même pas le droit au permis de conduire ! Mais regardez le mépris et l’ostracisme qui caractérisent le sort réservé aux femmes violées : n’est-ce pas la « preuve » que les sociétés traditionnelles considèrent le viol comme une chose très mauvaise, indépendamment de la notion de libre arbitre ?

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            • Anouchka // 06.10.2015 à 14h08

              Crapaud,
              Par rapport à l’argument du libre arbitre qui est refusé symboliquement aux domines par les dominants, dites-vous : mais c’est précisément ce que je dis et ce que dit l’auteur du texte, justement: les dominants ont tendance à rationaliser l’injustice qu’ils commettent. Ce faisant, il sont dans le déni de la loi morale qui pourtant existé en eux comme en chacun de nous. Le problème c’est le discours d’auto justification que l’on tient par rapport aux injustice que l’on commet.

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  • Crapaud Rouge // 05.10.2015 à 13h40

    Googlez Txetx-Etcheverry, on tombe sur des choses intéressantes. Par exemple ici : http://www.reporterre.net/Txetx-Etcheverry-La-bataille-du-climat-se-joue-maintenant-si-on-la-perd-on-perd : « Les gens se sentent impuissants. Alternatiba prend la question par l’autre bout : on ne dit plus qu’il faut attendre d’une grande réunion internationale la solution magique au réchauffement climatique. On dit qu’on peut faire plein de choses tout de suite, à partir des individus, des collectifs et des territoires. » Slogan d’Alternatiba : « changer le système, pas le climat ! »

    Autre interview intéressante : http://ericthouzeau.eu/entretien-avec-txetx-dalternatiba/

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    • Oliwdm // 06.10.2015 à 11h12

      C’est drôle, c’est le titre du dernier livre de Noël Mamère, « changeons le système, pas le climat! »

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  • Annouchka // 05.10.2015 à 14h19

    « Les humains peuvent décider de faire du viol une bonne ou une mauvaise chose » et « nous sommes des animaux régis par nos instincts »: idées présentes dans le texte que différents commentaires ont relevés.
    Il y a une totale contradiction dans l’association de ces deux idées.
    Ou alors il faut accepter que les animaux ont une conscience morale proportionnelle à leur degré d’intelligence (définie comme rationalité)
    J’ai entendu récemment que proportionnellement à leur taille, les corbeaux sont plus intelligents que les êtres humains. Si l’intelligence définie comme rationalité est le condition de la conscience morale (opposée aux instincts qui sont de l’ordre du déterminisme biologique, des réactions chimiques présentes également dans le monde minéral), les corbeaux devraient être capables de conscience morale, et de bannir par exemple le viol de leur relation inter-individuelles si le viol est « en absolu » un acte moralement condamnable universellement.
    Plus généralement, est-ce que les annimaux connaissent le viol? À mon avis oui, surtout ceux qui ont la notion de la propriété privée ou ceux qui vivent dans des clans ou seul le male dominant a le droit de se reproduire.

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  • Michel Donceel // 05.10.2015 à 18h13

    Le problème c’est que, de gré ou de force, ou même pour la plupart à l’insu de leur plein gré, nous collaborons à ce Système, cette entité littérallement supra-naturelle, hors-sol, si l’on préfère, et foncièrement maléfique parce que justement supra-naturelle. Nous collaborons à ce Système et le nourrissons de notre énergie, même lorsque nous croyons lutter contre.
    Il y a le cas de ceux qui collaborent, c’est d’ailleurs ainsi qu’on les nomme désormais dans les grandes entreprises, les « collaborateurs », parce qu’ils n’ont pas le choix, qu’il faut se nourrir, se loger, se vêtir, se chauffer, et que désormais le Système contrôle tout.
    Il faut le savoir, et que ceux qui n’ont pas le choix apprennent à le faire à leur corps défendant.
    Mais il y a l’immense majorité de ceux qui collaborent parce que, il faut être dans le coup ( expression vieillie ), il faut être progressiste, il faut être de son temps, et, simplement, par peur de la soitude qu’affronte nécéssairement celui que cesse de collaborer.
    Et il y a ceux qui s’imaginent ne pas collaborer parce qu’ils signent des pétitions ( on ne dit pas qu’il ne faut pas le faire, mais il faut le faire sans s’y investir plus que ça, en passant ), qu’il participent à des éactions », tout ça… Mais là aussi, le Système se nourrit de l’énergie de ceux qui s’y opposent.
    On peut même, en pasant, remarquer que ce texte réellement sincère sacrifie quand même aux impératifs de la Synthétique Bête en utilisant le terme « Environnement » plutôt que « Nature ».
    Le Diable se tapit dans les détails.
    Non. Il n’y a qu’une seule chose à faire. Déserter, et je parle ici d’une atrtitude intérieure de désertion permanente. Déserter les écrans, les bidulophones, les bagnoles, les voyages organisés, les groupes de développement personnel, les réseaux sociaux, les slogans anglophones, dessiner dans sa tête pendant les cours de « coaching » d’entreprise, tout ce genre de choses.
    Je m’arrête ici, même s’il y a encore beaucoup à dire, car ce commentaire paraîtra alors que le billet qui le suscite aura été publié depuis déjà une vingtaine d’heures, et sera donc déjà devenu obsolète dans le cours sans fin de l’actualité.
    Et non, je n’ai pas de solution…

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  • langris // 05.10.2015 à 21h20

    “Les gens se sentent impuissants. Alternatiba prend la question par l’autre bout : on ne dit plus qu’il faut attendre d’une grande réunion internationale la solution magique au réchauffement climatique. On dit qu’on peut faire plein de choses tout de suite, à partir des individus, des collectifs et des territoires.”

    Slogan d’Alternatiba : “changer le système, pas le climat !”

    Oui c’est encourageant, ça nous fait du bien…. mais ça ne sert à rien.

    Je pense même que c’est encore pire.( …à développer + tard… )

    Vous croyez que la grand messe de Paris changera qqu chose ?

    tant pis pour vous.

    Vous croyez qu’il suffit de dire aux Pauvres de + en + nombreux qu’ils doivent changer de comportement et ils gagneront leur vie ?

    Vous croyez qu’aux Intouchables, qui depuis des siècles sont traités comme des animaux ( dans la + grande Démocratie du Monde ) il suffit de leur dire : on va voter une loi pour que vous obteniez des Droits ?

    Vous croyez qu’ il faut dire aux millions de morts de Faim par an qu’ils se prennent par la main pour venir dans nos super marchés ?

    Vous croyez qu’ on peut dire dans ce monde de capitalisme dopé à la croissance,  » euh.. les pubs TV et les reportages ou vous voyez vivre des Européens et étatsuniens.. c’est juste pour regarder, c’est pas pour vous  » ?

    …etc…

    Si oui vous croyez à ça , en effet vous pouvez continuer à vouloir changer notre Politique Européenne .

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  • sg // 05.10.2015 à 22h27

    «De la même façon, par définition, presque personne ne considérera sa propre position comme extrême. Notre propre position est toujours celle qui est raisonnable, autrement elle ne serait pas notre position.»

    Pas d’accord avec ça. C’est un argument fallacieux, certes souvent utilisé et même intégré par la plupart des gens, mais ce n’est pas vrai (dans le sens logique): la bonne réponse à un problème n’est pas toujours au milieu, elle peut très bien se trouver dans un extrême. Cela s’appelle « l’argument de la modération »:

    https://en.wikipedia.org/wiki/Argument_to_moderation

    Attention, je ne parle pas des partis extrêmes, je ne suis pas partisan de toutes façons. Mais prenons par exemple le climat: d’un coté nous avons les scientifiques qui nous disent par études interposées que nous courons à la catastrophe et qu’il faut vraiment agir au plus vite, de l’autre coté les climatosceptiques qui affirment qu’il n’y a pas de danger imminent et que les prédictions des climatologues sont des études bidonnées.

    Dans ce cas, si on accepte comme axiome qu’un bon argument/solution est modéré(e), dans ce cas il faut trancher au milieu de ces deux positions: le climat va peut-être un peu plus mal, peut-être pas, donc on va faire juste quelques mesures anti-pollution mais pas trop non plus car ce n’est pas une priorité puisqu’il n’y a pas de danger imminent. C’est exactement ce que les politiques ont fait jusqu’à maintenant, et nous voyons bien où cela mène (les choses ont empirées).

    Donc non, je suis tout à fait en désaccord avec ce que dit l’auteur à ce moment, c’est un argument totalement fallacieux. On peut très bien avoir une position « extrême » (par opposition à « modéré ») sur un sujet sans pour autant devoir la rationaliser autrement que par la validité et cohérence intrinsèque de cette position. C’est juste une question d’honnêteté intellectuelle que de savoir assumer ses positions.

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    • Crapaud Rouge // 05.10.2015 à 22h48

      Pas d’accord avec vous, il n’y a pas d’argument fallacieux dans la citation que vous faites parce qu’elle ne contient aucun argument : elle pose seulement un fait d’ordre psychologique que l’on peut réécrire comme suit : chacun considère que sa propre position n’est pas extrémiste mais raisonnable = seuls les vrais extrémistes revendiquent des positions extrémistes = le commun des mortels ne se considère pas comme un extrémiste mais comme raisonnable.

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    • Crapaud Rouge // 05.10.2015 à 22h52

      Dans un second temps, l’on peut estimer qu’une position extrémiste est en fait raisonnable, mais c’est une autre histoire ! Car l’on rentre en effet dans une boucle paradoxale…

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    • olivier69 // 05.10.2015 à 23h50

      Bonsoir sg,
      Vous voulez dire que vous ne pensez pas être raisonnable lorsque vous agissez ? Mais plutôt rationnel ? Ou donc est « la raison » ?

      Je pense que vous confondez rationnel et raisonnable. Ensuite, pour le concept d’honnêteté intellectuelle, vous pouvez concevoir que vous avez raison sans considérer l’autre, effectivement. Si c’est raisonnable pour vous, est-ce rationnel ? Et inversement ? Voilà à mon avis, la réelle signification de cette phrase qui vous pose un problème. Sa portée…

      Et donc, que veut donc dire dans ce cas, l’adjectif : intellectuel (que vous utilisez à juste titre) ? Faut-il penser expertise en terme de dogme et de position extrême ? Sachant que l’expertise ne tient pratiquement plus compte de l’état des choses (les faits) mais de la volonté des choses (une théorie) ? L’argent facilite cette dérive….

      Vous voulez également dire que les normes (position parfois médiane, consensuelle et/ou contractuelle en fonction des époques et des thématiques) sont extrêmes, alors ? Oui, par rapport aux temps : elles constituent un changement puisqu’elles forment une stabilisation dans un monde en constante évolution, en mouvement. Mais raisonnables et/ou rationnelles ?

      L’auteur, à la vue du constat environnemental vous invite à ne pas penser « raisonnable » mais « rationnel ». Et, vous venez de lui donner raison….C’est la dictature du rationalisme qui pousse malheureusement l’homme à croire qu’il est raisonnable, lorsqu’il n’est pas rationnel (un constat) ou bien encore qu’il est rationnel lorsqu’il n’est pas raisonnable (dérives de l’expertise).

      Le rationalisme est devenu un dogme du matérialisme par la perversion extrême de sa signification. La science en fait les frais.
      L’intériorisation et la raison….

        +2

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      • sg // 06.10.2015 à 13h20

        @Crapaud Rouge et @olivier69: pour clarifier mon discours précédent, je ne parlais ni de raison ni de rationalité, simplement de logique et d’argumentation, dans une recherche de vérité et de solution, si possible la meilleure. Je disais simplement que les solutions n’étaient pas toujours dans les compromis, contrairement à ce qu’on essaie de souvent nous faire croire, et c’est d’ailleurs un argument fallacieux bien connu sous le nom d’ « argument à la modération ». Un argument ou une solution doit être évaluée pour ce qu’elle est intrinsèquement, pas pour sa position dans un échiquier politique virtuel (croyez-vous vraiment qu’on puisse classer toute idée sur un axe en une dimension? Gauche, milieu, droite, et c’est tout?).

        Donc non Crapaud Rouge, ce n’est pas un « fait » psychologique, c’est juste un argument fallacieux. On peut très bien vivre en assumant un avis « extrême », ou je préfère plutot dire un avis sans compromis, sur une question donnée.

        Pour l’honnêteté intellectuelle, j’en parlais dans le sens d’Albert Camus (ou en tout cas ce que j’en ai retenu): faire preuve d’honnêteté envers les autres mais surtout envers soi-même, c’est-à-dire d’assumer des positions et avis clairs et de rester cohérent, sans « saut de foi », et de savoir constamment se remettre en question. D’où le rapport entre assumer clairement ses positions sur un avis sans compromis, et faire preuve d’honnêteté intellectuelle.

        Pour le reste de l’article, oui je suis tout à fait d’accord avec l’auteur et sa critique de la rationalisation (j’avais posté un commentaire mais il n’a étrangement pas été publié, probablement un bug). En particulier, l’anecdote sur l’eau vs la fracturation hydraulique pour extraire du pétrole est très bonne et symptomatique de notre époque et de ce que décrit l’auteur, c’est très bien trouvé.

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        • sg // 06.10.2015 à 13h34

          Et pour clarifier davantage: je crois que l’auteur tombe exactement dans le piège qu’on lui a tendu, à savoir dans celui de faire un amalgame entre avis sans compromis, extrémisme et folie: le problème n’est pas tant dans le fait d’avoir un avis sans compromis, mais surtout dans l’étiquette qu’on colle aux opposants avec ce genre d’avis, en les appelant des extrémistes.

          Quand on parle d’extrémisme, on a tout de suite le sens péjoratif qui nous saute à la figure. Pourquoi? Car quand on parle d’extrémisme, on ne pense pas tant à l’extrémisme d’idée qu’à l’extrémisme d’action, qu’on admet souvent comme découlant naturellement de l’extrémisme d’idée.

          Bref, pour résumer, c’est un oxymore, un amalgame de concepts visant à translater la discussion depuis le contenu des arguments vers la personne, et ça, c’est beaucoup plus facile à rejeter.

          Exemple:
          – Idée initiale: les écologistes militants qui visent l’opinion publique afin d’endiguer le plus rapidement possible la crise climatique qui nous menace tous.
          – Message propagée par les médias ou les opposants: ce sont des écologistes extrémistes qui ne comprennent pas l’économie et qui empirent les choses.

          L’usage de cette translation de concepts, et de mots, permet de passer de l’idée initiale, qui est de sauver un maximum de personnes des catastrophes qui s’annoncent, vers un discours qui transforme ces militants en une dangereuse menace pour ces mêmes personnes.

          Donc là je pense que l’auteur a clairement fait une erreur en réutilisant cette même translation, ce même oxymore, pour dénoncer ses opposants. On ne combat pas le feu avec le feu, de même qu’on ne combat pas la novlangue avec plus de novlangue.

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          • Crapaud Rouge // 06.10.2015 à 18h16

            sg, l’auteur du billet ne parle des solutions qu’à titre d’exemples : il s’attaque clairement aux discours/argumentaires usuels, il critique le fait qu’on traite les écolos d’extrémistes même si leurs positions sont raisonnables. Inversement, il critique le fait que l’on puisse considérer comme « raisonnable » le fait d’avoir par exemple 70.000 barrages aux USA. Il s’attaque aux représentations courantes, aux préjugés. Les pièges dans lesquels vous le voyez se fourvoyer n’existent que pour vous, tout simplement parce qu’il n’est pas sur le plan où vous vous situez. La problématique n’est pas du tout de savoir si une « solution » doit être parfois « extrémiste » pour être efficace et donc raisonnable.

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  • kinimodo // 05.10.2015 à 22h33

    Pour avoir travaillé un bout de temps dans le milieu associatif en protection de la nature, j’en suis finalement arrivé à vraiment douter de tous ces discours d’alertes auxquels d’ailleurs j’ai participé à mon niveau. Ca fait quand même un bout de temps que ça dure, qu’on est largement informé et que rien ne change pour autant. Chercher les raisons de ce constat donnerait peut être quelques pistes.
    Une piste peut être est que sur le plan individuel, si on ne réagit pas, sauf à la marge avec ces quelques petits réflexes qui déculpabilisent voir même qui participent aussi d’une certaine industrie, c’est qu’on est esclave d’un système sur lequel on a très peu d’emprise.
    Le salariat, la pression de la société, la pub et le consumérisme, les crédits… nous asservissent et nous poussent là où ce système a décidé de nous mener : faire toujours plus de croissance et d’argent, ce qui nous mène évidemment dans le mur.
    Les vrais maîtres de ce système sont les banques qui l’alimentent et le verrouillent par le crédit. Pas d’échappatoire, la banque asservi tous les niveaux : les individus et les entreprises tout comme les états et nos politiques.
    Si individuellement, tendre vers un peu plus de liberté vis-à-vis de ce système permettrait de mieux maitriser notre impact sur la planète, globalement il est bien compliqué d’agir sur le système monétaire et les banques.

      +3

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  • Crapaud Rouge // 05.10.2015 à 22h39

    Vrai que le « contre discours » ne sort pas beaucoup du discours : c’est une remarque intéressante, mais pourquoi parler d’un « présupposé réchauffement (…) » : il n’est pas réel pour vous ?

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  • Macarel // 05.10.2015 à 23h33

    Il est vrai, que comme l’a dit récemment Barack Obama, « nous » (oligarchies occidentales, surtout US) ne pouvons laisser la Chine nous dicter les règles du commerce international : c’est bien pour cela qu’il faut le TPP, TIPP,(TAFTA), le TISA.
    Non de Dieu ! Cela fait plus de 5 siècle que « nous » imposons nos lois au reste du monde, ce n’est pas maintenant que ça va changer. Notre mode de vie (surtout celui des oligarchies occidentales) n’est pas négociable. S’il le faut « nous » déclencherons une guerre mondiale pour le maintenir, maintenir notre statut hégémonique.

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  • languedoc30 // 06.10.2015 à 01h15

    La plus grande violence n’est pas de perdre sa chemise mais son emploi, je suis d’accord avec vous. A l’heure actuelle, se retrouver au chômage c’est la quasi certitude d’y rester jusqu’à la retraite, il n’y a plus de boulot dans ce pays. Tout va mal et ce ne sont pas les incapables qui nous gouvernent qui vont trouver les solutions.

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  • Perret // 06.10.2015 à 07h27

    Il y a certainement une part (majeure, mineure ?) incontrôlable et indépendante de l’activité humaine dans le changement climatique. Et certainement aussi une accélération du processus à cause de l’activité humaine.
    Le niveau des mers a varié au cours du temps et le principal défi vient de ce que le littoral est aujourd’hui extrêmement peuplé et que des déplacements importants de population sont à prévoir au fil des décennies. C’est donc une course contre la montre. Par exemple les quartiers bas d’Abidjan (Port-Bouet, Gonzagueville, Koumassi, Marcory, Treichville, Biétry, Zone 3 et 4) devraient disparaître un jour si l’on est pas en mesure de « poldériser » la lagune (mais une bonne partie de ces quartiers est déjà sous le niveau de la mer et il y a de la place sur les plateaux au nord de la lagune).
    Je ne crois pas que ce phénomène soit ingérable puisque lent. Par contre, la violence des accidents météorologiques est beaucoup plus difficile à gérer. En gros, déplacer 2 millions d’habitants des quartiers lagunaires d’Abidjan vers les plateaux prendra du temps et est gérable (tout comme la poldérisation), par contre, assumer des tempêtes comme celle qui vient de secouer le sud-est de la France est beaucoup plus difficile, surtout si cela vient à se produire dans des pays pauvres.

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  • anne jordan // 06.10.2015 à 17h17

    alors , pour ceux qui disent  » ça ne sert à rien  » , avez vous entendu parler de la POC21 *?

    http://placetob-cop21paris.com/va-t-se-passer-cet-ete-chez-poc21/

    cela s’est passé dans les Yvelines , au chateau de Millemont , du 15 aout au 20 septembre ; il s’agissait de mettre en commun inventeurs , bricoleurs et techniciens pour mettre ( dans quelques mois ) à la disposition de TOUS les outils alternatifs , collaboratifs ( creative commons ) permettant de produire ou d’économiser de l’énergie , de cultiver autrement , d’habiter autrement , etc …

    *pour se moquer de la COP21

      +2

    Alerter
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