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12.juin.201912.6.2019 // Les Crises

Djibouti dans la nasse chinoise… Par Richard Labévière

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Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 01-04-2019

En mer entre Djibouti et le Mozambique, 28 mars 2019.

Comme chaque année depuis 2016, une partie de la rédaction de prochetmoyen-orient.ch a appareillé de Djibouti pour l’océan Indien. Cette opportunité nous permet, notamment de mesurer l’évolution du « grand jeu djiboutien » qui se déploie au beau milieu d’un axe stratégique vital pour la défense et la sécurité de la France : Méditerranée/mer Rouge/océan Indien.

Dernièrement sur la route de l’Ethiopie et du Kenya, le président de la République a fait halte dans l’Etat portuaire afin d’y transmettre essentiellement trois messages : la France dispose toujours à Djibouti de sa plus grande base militaire à l’étranger et elle y remplit pleinement les obligations de ses accords de défense dans une région en bouillonnement constant ; elle veille aussi à questionner – autant que faire se peut – le clanisme et l’opacité d’un régime autoritaire ; enfin, il s’agissait aussi de prendre la mesure des évolutions économiques de ce « hub stratégique », maillon important du collier de perles chinois et des routes de la soie.

UNE TACTIQUE D’ENDETTEMENT SYSTEMIQUE

Afin de conforter ses intérêts économiques en Ethiopie, Pékin vient de restaurer la vieille ligne du chemin de fer français reliant Djibouti à Addis-Abeba. Cette rénovation a été exclusivement menée par une main-d’œuvre chinoise, sachant que Djibouti connaît un taux de chômage de 60%. Coût de l’opération : 500 millions de dollars pour un tronçon de moins d’une centaine de kilomètres, avec un emprunt à un taux de 6% ! Pékin a aussi construit un aqueduc pour un montant de 350 millions de dollars acheminant d’Ethiopie 8000 m3 d’eau par jour, eau certainement la plus chère d’Afrique.

Sur le front des infrastructures routières et portuaires, Pékin poursuit la même tactique d’endettement systémique de son partenaire djiboutien : des prêts à des taux délirants pour réaliser des infrastructures de qualité souvent contestable. Les cinquante hectares du port de Doraleh, qui devaient se transformer en une zone franche commerciale ouverte et susceptible de profiter aux investisseurs djiboutiens, n’ont rien de très « francs », laissant actuellement place à un no man’s land dont personne ne connaît la réelle destinée. Djibouti achète à l’Ethiopie de l’énergie électrique estimée à 6 centimes le Kw/heure. Ce flux transite par un opérateur chinois qui facture le même Kw/heure à 60 centimes, soit en faisant dix fois la bascule par rapport au prix éthiopien initial. Au final, Djibouti consomme l’une des électricités les plus onéreuses d’Afrique. Par ailleurs, les sept câbles sous-marins qui relient l’Asie et l’Europe transitent par la région : quelle chance ! Néanmoins en matière de télécoms, Djibouti est – là-aussi – le deuxième pays le plus cher du monde. Encore merci Pékin !

Enfin, et pour renforcer le contrôle social de la population djiboutienne, Pékin cherche à vendre au président Ismaïl Omar Guelleh (IOG) un système numérique de reconnaissance facial, le même qui fait tellement de miracles en Chine en matière de restriction orwellienne des libertés civiles et politiques. Quel progrès ! Toujours est-il que l’endettement de Djibouti a doublé en trois ans et qu’il représente aujourd’hui 95% du produit intérieur brut… au profit exclusif de Pékin, qui fait plus fort que toutes les anciennes puissances coloniales.

Dans ce contexte économique des plus asymétriques, la société française Colas a tenté, à plusieurs reprises, de répondre à des appels d’offres lancés par Djibouti en matière de terrassement et de travaux publics. A chaque reprise, elle s’est fait laminer par une concurrence chinoise des plus opaques et déloyales. L’un des messages d’Emmanuel Macron aux autorités djiboutiennes a été des plus clairs : on a besoin de règles équitables et respectées s’appliquant aussi aux sociétés chinoises !

Cette tactique chinoise d’endettement systémique des pays d’accueil engrange d’autant plus de succès à Djibouti que son système politique repose sur de savants équilibres claniques qui ne se résume pas au seul clivage ancestral Afars/Issas. On l’a dit : avec un chômage qui frappe 60% de la population active, les bons connaisseurs de Djibouti estiment que plus d’un tiers des postes de la fonction publique sont des « emplois fictifs » distribués en fonction d’un système d’allégeances strictement destiné à la reproduction de l’actuel pouvoir d’IOG et de sa clientèle.

En définitive, et comme dans d’autres régions d’Afrique, la stratégie chinoise – d’abord le civil, ensuite le militaire – aboutit à une série de perte sèche de souveraineté et d’indépendance nationales. L’endettement de pays d’accueil comme Djibouti atteint des seuils qui rendent vite toute espèce de remboursement impossible. Structurellement débiteurs, ces mêmes pays deviennent ainsi les vassaux d’une Chine suzeraine et impériale qui ne manque pourtant jamais une occasion de prétendre qu’elle ne cherche nullement à occuper une position mondiale hégémonique.

Afin d’éviter de prendre les enfants du bon Dieu pour des canards laqués, gardons en mémoire le discours du président chinois Xi Jinping en juin 2017, lors de l’inauguration de la première base militaire chinoise à l’étranger – en l’occurrence à… Djibouti : « en 2049, pour le centième anniversaire de la République populaire, la Chine s’imposera comme la première hyper-puissance mondiale ». On ne peut être plus clair dans la pratique du double langage et de l’enfumage version Sun Tzu : gagner la guerre sans la faire…

ETHIOPIE/ERYTHREE : LA DRÔLE DE PAIX

Dans cette perspective de domination chinoise masquée, que faut-il attendre de l’amorce de paix entre l’Ethiopie et l’Erythrée survenue au cours de l’été 2018 ? L’Erythrée s’est séparée de l’Ethiopie à l’issue d’une guerre de libération nationale de trente ans (1961 – 1991), avant de reprendre les hostilités de 1998 à 2000, ayant adopté depuis, une posture « ni guerre, ni paix ». Historiquement, le régime d’Issayas s’est entièrement construit contre l’Ethiopie qui a toujours servi d’alibi à la reproduction d’un régime totalitaire. S’adossant à la menace existentielle éthiopienne, Issayas pouvait ainsi justifier nombre de mesures liberticides, comme un service militaire à durée indéterminée qui a contribué à faire fuir une bonne partie de la jeunesse. Coup de théâtre l’été dernier : en l’espace de quelques mois, les frères ennemis se sont réconciliés, signant un accord de paix, jurant « appartenir à un même peuple ».

L’Ethiopie pourra tirer des intérêts multiples de cette paix, si elle perdure. L’arrivée au pouvoir en 2018 du jeune Abiy Ahmed (42 ans) – de père oromo et de mère amhara – change complètement la donne jusque-là dominée par le Front populaire de libération du Tigré (FPLT) de Meles. Un intérêt économique d’abord : moins pour l’accès au marché érythréen qui reste modeste que pour l’accès à ses ports. Cette « détente » permet à Addis-Abeba de soulager la pression non seulement militaire mais aussi politique d’une posture défensive lourde sur le front nord, pour se concentrer sur les autres enjeux régionaux, à commencer par la Somalie.

C’est du même coup un moyen de distandre l’alliance de l’Erythrée et de l’Egypte qui commençait à devenir préoccupante pour l’Ethiopie. D’autre part, en faisant la paix avec Asmara, Addis-Abeba se donne le beau rôle alors qu’il occupait illégalement une partie du territoire érythréen. Surtout, Abiy Ahmed incite le régime d’Issayas à évoluer en le privant de l’alibi de la « menace éthiopienne », le jeune Premier ministre éthiopien affaiblissant du même coup son opposition, l’armée et les services éthiopiens de renseignement, traditionnellement dominés par les Tigréens.

Cette spectaculaire détente a été favorisée par trois parrains, à commencer par les Emirats arabes unies (EAU) en train d’achever la construction de différentes installations militaires dans le port érythréen d’Assab. Contrôlant déjà une partie des ports de la région, les Emiriens cherchent à affaiblir celui de Djibouti dont ils ont été chassés. Le terminal du port de Doraleh, qui était concédé à DP World (l’opérateur portuaire émirien), a été nationalisé par Djibouti en septembre 2018. Soutenir le rapprochement Ethiopie-Erythrée revient – de fait – à affaiblir la situation monopolistique du port de Djibouti.

L’Arabie saoudite est un autre acteur de ce rapprochement. La monarchie wahhabite reste l’allié principal des EAU dans la confrontation avec le Qatar, exclu du Conseil de coopération du Golfe (CCG) depuis juin 2017 en raison de sa proximité économique avec l’Iran et de sa bienveillance politique à l’égard des Frères musulmans. Deux axes – Qatar/Turquie d’un côté et Arabie/EAU/Egypte de l’autre – s’affirment désormais. Enfin, Washington a aussi œuvré pour la détente Asmara/Addis-Abeba, la première motivation américaine étant de contrer les ambitions chinoises dans la région. La méfiance des Etats-Unis à l’égard du gouvernement djiboutien s’est accrue à mesure que Pékin confortait son emprise en faisant tomber l’Etat-portuaire dans le piège de l’endettement systémique. Un repli américain en direction du Somaliland est toujours possible si la cohabitation avec les autres forces armées installées à Djibouti devenait intenable…

La réconciliation entre l’Ethiopie et l’Erythrée s’est accompagnée aussi d’un rapprochement entre l’Ethiopie et la Somalie d’une part (la liaison aérienne entre Addis-Abeba et Mogadiscio qui était gelée depuis 41 ans a été rétablie et Abiy a fait une visite d’Etat dans la capitale somalienne concluant notamment un accord pour développer quatre ports somaliens) et entre l’Erythrée et la Somalie d’autre part. Mogadiscio a longtemps accusé Asmara de soutenir des groupes armés islamistes actifs sur son territoire : les Tribunaux islamiques, puis les Chebabs. Aujourd’hui, ce soutien logistique ne serait plus de mise.

Au final, cette drôle de paix, « alliance de la carpe et du lapin », pour reprendre les termes du chercheur Gérard Prunier (l’un des meilleurs experts de la zone), n’est pas une bonne affaire pour Djibouti. Mais ce revers doit être relativisé : les ports d’Assab et de Massawa ne sont pas prêts de rassembler les qualités pour constituer, à moyen terme, une alternative sérieuse à Djibouti. En outre, la croissance éthiopienne (plus de 8% par an) pourrait absorber de nouveaux débouchés sans nécessairement desservir Djibouti qui conservera toujours sa position stratégique de gardien du détroit de Bab al-Mandeb, la si bien nommée « porte des larmes ».

BRISURE ARABIE SAOUDITE/EMIRATS ARABES UNIS

Un autre développement s’avère nettement plus intéressant à souligner, pouvant à terme générer d’autres tensions, sinon un nouveau conflit dans la zone de la péninsule arabique : au Yémen et dans sa sous-région maritime, les objectifs de l’Arabie saoudite et des EAU se révèlent parfaitement contradictoires.

Avec la généralisation de la guerre au Yémen depuis 2015, les EAU parachèvent leur enveloppement maritime de la péninsule arabique entre les détroits d’Ormuz et de Bal Al-Mandeb. Ils ont transformé l’île yéménite de Socotra en porte-avions, aménageant aussi des points d’appui militaire dans les ports du Puntland et du Somaliland, notamment à Berbera (seul port en eaux profondes du nord de la Somalie), ainsi qu’à Bossaso. Profitant de cette détente Ethiopie/Erythrée, les Emiriens ont également développé des infrastructures militaires dans le port d’Assab (Erythrée) et, dans une moindre mesure, à Massawa. Dans l’archipel des Hanish – véritable porte du détroit de Bab al-Maneb – les Emiriens ont, également installé un véritable état-major de coordination de leur dispositif maritime régional.

Depuis toujours les EAU veillent à ce que Dubaï – leur « Cité entrepôt » – conserve sa position portuaire prédominante entre l’Afrique de l’Est et l’Asie la plus lointaine. Il est clair que le bras de fer engagé avec Djibouti est une illustration de cette stratégie portuaire qui pourrait, à terme, l’opposer à son allié et parrain saoudien. Autant Riyad cherche à promouvoir un Yémen unitaire et compact dirigé par un petit roitelet à sa botte, autant les EAU travaillent activement à une fragmentation, un éclatement, une partition du Yémen en deux, ou plutôt en trois morceaux. Cette volonté de casse d’un Yémen unitaire concerne les zones portuaires de Mukallah (à proximité du sultanat d’Oman), d’Aden qui marque l’entrée de la mer Rouge et d’Hodeïda, port stratégique où transite l’essentiel des importations et des exportations du Yémen.

Par ailleurs, les EAU cherchent – dans le conflit yéménite et dans d’autres dossiers stratégiques – à se dissocier, de plus en plus nettement, du parrain saoudien. A Riyad, la révolution de palais en cours, cherchant à porter le jeune prince héritier Mohammad Ben Salman au pouvoir suprême, est loin d’être aboutie. Elle pourrait même dégénérer gravement, sinon entraîner la monarchie wahhabite dans une crise interne qui pourrait avoir de lourdes conséquences régionales. Les EAU suivent cette évolution comme le lait sur le feu et ne veulent en aucun cas risquer d’être embarquer dans un éclatement toujours possible de l’Arabie saoudite.

Ce différend émiro-saoudien est porteur d’une nouvelle brisure potentielle d’un monde sunnite déjà fracturé par l’axe des pays du CCG allié à l’Egypte face à celui constitué par le Qatar, la Turquie et les Frères musulmans. L’annonce de la réouverture de l’ambassade des EAU à Damas s’est faite avec l’aval de Riyad qui cherche ainsi à endiguer – de toutes les façons possibles – les prétentions hégémoniques sur l’Islam sunnite d’une Turquie alliée au Qatar et prête à jouer de tous les leviers internationaux, voire terroristes de la Confrérie des Frères musulmans.

Non contente d’avoir installé un centre de formation militaire à Mogadiscio, la Turquie entend jouer la carte du soft power et de l’influence religieuse dans la Corne. A Djibouti, derrière l’Institut français, elle achève la construction d’une grande mosquée dont l’inauguration a été plusieurs fois reportée. Ankara dépense aussi beaucoup d’argent dans l’entretien de madrassas (écoles coraniques) dont les autorités djiboutiennes prétendent qu’elles contrôlent les enseignements. A voir… Un peu plus au nord en mer Rouge, la Turquie aménage, avec l’aide du Qatar, un port militaire dans la presqu’île de Suakin, c’est-à-dire juste en face du port saoudien de Djeddah… Ambiance !

A terme, et c’est sans doute l’une des conclusions à tirer du passage du président de la République à Djibouti, les différents bouillonnements de la Corne de l’Afrique nécessiteraient une consolidation de la présence française dans l’Etat portuaire, ainsi qu’un redéploiement des moyens attribués à notre base d’Abu Dhabi. Installée dans une zone d’influence anglosaxonne et à deux cents kilomètres des côtes iraniennes, celle-ci ne présentera jamais les atouts stratégiques de Djibouti. Est-il judicieux d’y avoir installé Al-indien (le patron des forces maritimes françaises de l’océan Indien) ? Celui-ci ne serait-il pas plus opérationnel depuis Djibouti ou même embarqué ?

Plus que jamais, le grand jeu djiboutien pèse sur l’avenir de la mer Rouge, et conjointement sur ceux de la péninsule arabique et de la Corne de l’Afrique.

Outre un renforcement de la base militaire de Djibouti et d’une présence significative en augmentation des sociétés françaises, le merveilleux Institut français dirigé avec maestria par Louis Estienne pourrait favoriser – à terme – l’amorce d’un observatoire de la Corne. Il en est question et c’est, en tout cas, l’un des vœux que l’ont peut formuler lorsqu’on appareille de Djibouti pour l’océan Indien, tellement vital pour la défense, la sécurité et les intérêts de la France.

REFLEXIONS DE MER

L’un des bonheurs de la haute mer – outre le fait d’être libéré des réseaux numériques et de leurs aliénations débilitantes – est que les nouvelles ne sont pas immédiates, parvenant ainsi aux marins avec plus de vérité… Dans cet ordre d’idées, la décision désastreuse du président des Etats-Unis d’entériner l’occupation israélienne du plateau du Golan – le 22 mars dernier – en dépit des nombreuses résolutions des Nations unies qui dénoncent les annexions territoriales imposées par Tel-Aviv depuis la guerre de juin 1967, n’est pas une surprise. Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump n’a cessé de soutenir inconditionnellement son électorat évangéliste inconditionnellement pro-israélien, en faveur de la colonisation et de l’annexion de nouveaux territoires palestiniens.

Dernièrement, les autorités de Tel-Aviv – coutumières du viol du droit international – ont empêché la bonne tenue d’une manifestation culturelle organisée par le Consulat général de France de Jérusalem à laquelle devaient participer plusieurs associations palestiniennes. Il est vrai que lorsque Netanyahou entend prononcer le mot « culture », il sort son revolver… Et, il n’est pas surprenant non plus que ce criminel de guerre soit l’un des premiers visiteurs du nouveau président brésilien Bolsonaro.

Ce dernier vient de se précipiter aux Etats-Unis pour se prosterner devant son mentor Donald Trump afin de signer des contrats de coopération militaire, tout particulièrement en matière de recherches et d’industries spatiales. L’étrange Bolsonaro a vendu aux Américains les services de la base brésilienne de vols spatiaux au détriment de son homologue franco-européenne de Kourou en Guyane. Le populo-fasciste brésilien veut clairement refaire du Brésil un satellite nord-américain…

Et Donald Trump a toutes les raisons d’être ravi de cette nouvelle collaboration brésilienne alors qu’il finalise la mise en œuvre d’un nouveau « plan Condor » : à partir de Panama et de la Colombie faire tomber Lula et Dilma Roussef au Brésil (c’est fait !), remettre la main sur la Venezuela, le Chili et les pays andins (c’est en cours !). Entre la résurgence de l’impérialisme américain le plus bête et méchant et les délirs de domination planétaire de la Chine, nous voilà condamnés à être inventifs, clairs et courageux.

A ce propos, impossible de clore notre escale djiboutienne sans citer encore la conclusion du manuel stratégique des colonels de l’armée de l’air chinoise Qio Liang et Wang Xiangsui1 : « pour la guerre hors limites, la distinction entre champ de bataille et non-champ de bataille n’existe pas. Les espaces naturels que sont la terre, la mer, l’air et l’espace sont des champs de bataille ; les espaces sociaux que sont les domaines militaire, politique, économique, culturel et psychologique sont des champs de bataille ; et l’espace technique qui relie ces deux grands espaces est plus encore le champ de bataille où l’affrontement entre les forces antagoniques est le plus acharné. La guerre peut être militaire, paramilitaire ou non militaire ; elle peut recourir à la violence et peut être aussi non-violente ; elle peut être un affrontement entre militaires professionnels ainsi qu’un affrontement entre les forces émergentes principalement constituées de civils ou de spécialistes. Ces caractéristiques marquent la ligne de partage entre la guerre hors limites et la guerre traditionnelle, et elles tracent la ligne de départ des nouvelles formes de guerre ».

Les deux compères ajoutent : « en outre, il est urgent que nous élargissions notre champ de vision concernant les forces mobilisables, en particulier les forces non militaires. A part diriger l’attention comme par le passé sur les forces conventionnelles, nous devrions porter une attention spéciale à l’emploi des ‘ressources stratégiques’ intangibles comme les facteurs géographiques, le rôle historique, les traditions culturelles, le sentiment d’identité ethnique ainsi que le contrôle et l’utilisation de l’influence des organisations internationales ».

On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas ! Bonne lecture et bonne semaine.

Richard Labévière
1 avril 2019

1 Qio Liang et Wang Xiangsu : La Guerre hors limites. Editions Payot&Rivages, 2003

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Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 01-04-2019

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Commentaire recommandé

RGT // 12.06.2019 à 08h13

Sales chinois !!!

Ils étranglent l’Afrique avec des techniques qu’ils on directement copiés aux occidentaux !!!

Il faudrait les poursuivre pour plagiat, voire même plus : Atteinte à la Propriété Intellectuelle !!!

Voire même pour Vol de clientèle captive !!!

Si de telles pratiques se généralisent « nos » élites se retrouveront à devoir coucher sous les ponts.

Vite, Appelons BHL à la rescousse, il trouvera bien un discours enflammé pour dénoncer ce crime de lèse-majesté sous la forme d’atteinte à la dignité des peuples (à se faire exploiter par les seuls occidentaux).

40 réactions et commentaires

  • RGT // 12.06.2019 à 08h13

    Sales chinois !!!

    Ils étranglent l’Afrique avec des techniques qu’ils on directement copiés aux occidentaux !!!

    Il faudrait les poursuivre pour plagiat, voire même plus : Atteinte à la Propriété Intellectuelle !!!

    Voire même pour Vol de clientèle captive !!!

    Si de telles pratiques se généralisent « nos » élites se retrouveront à devoir coucher sous les ponts.

    Vite, Appelons BHL à la rescousse, il trouvera bien un discours enflammé pour dénoncer ce crime de lèse-majesté sous la forme d’atteinte à la dignité des peuples (à se faire exploiter par les seuls occidentaux).

      +37

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    • Maxhno // 12.06.2019 à 09h19

      Tout pareil que nous mais en mode hyper-puissance

        +0

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    • douarn // 12.06.2019 à 12h24

      Tiens cela me rappelle que le père de BHL avait fondé la Becob, une société d’importation de bois précieux africains…
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard-Henri_L%C3%A9vy

        +8

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    • Ubu // 12.06.2019 à 13h05

      « Cette tactique chinoise d’endettement systémique des pays d’accueil… » Oui, c’est de l’appropriation culturelle !

        +1

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      • Chris // 12.06.2019 à 18h37

        Je dirais même plus : c’est du FMI !
        ————————————————–

          +4

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    • Paul Atreide // 12.06.2019 à 19h38

      copie ou pas, cela n’excuse pas ni ne légitime cette politique, j’avais vain espoir que la chine ferait différement, visiblement je me suis trompé, quel triste monde.

        +9

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  • Kokoba // 12.06.2019 à 08h36

    Les Chinois ne sont pas dupes.

    Ils savent qu’ils vont tout droit vers une guerre tout azimut contre les USA.
    Le dernier paragraphe décrit parfaitement toutes les techniques de domination US en particulier le role des organisations internationales et autres ONGs.

    Il n’y a que les Européens pour être (volontairement?) aveugles.

      +13

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    • Sandrine // 12.06.2019 à 09h17

      Aveuglement dont vous participez, visiblement… Car si les Chinois sont en guerre contre les US, ils le seront aussi contre nous, que nous le voulions ou non

        +8

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      • Kokoba // 12.06.2019 à 10h06

        Un pays n’a pas d’ami, il n’a que des interets.

        La France devrait défendre ses interets, à la fois contre les USA et contre la Chine.
        Alstom=US, aeroport de Toulouse=Chine.
        Je ne me fais aucune illusion, ni sur les uns, ni sur les autres.

          +31

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        • Geoffrey // 12.06.2019 à 11h44

          pq aveugle ? je reviens sur la question qui me taraude actuellement : qui a le pouvoir, en Europe ? l’état-profond ! au service de qui ? le peuple ? la race ? les intérêts financiers ?

          et en Russie, Chine, Inde ? qui commande ? les bourgeoisies nationales respectives ? les présidents ? l’armée ?

          la cécité ou la surdité de « nos » dirigeants en Europe est une approche lénifiante du problème : et si tout était voulu ? celui qui ferme les yeux n’est pas « volontairement aveugle » (comme tu le formules), celui qui se crève les yeux l’est…

          Geof’

            +3

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          • Sandrine // 12.06.2019 à 12h19

            Une réponse à votre question pourrait se trouver dans l’analyse que Gael Giraud fait de la situation.
            Il me semble qu’il en parle dans l’interview qu’il avait donné à Thinkerview: les élites occidentales, dit-il, conscientes de la situation d’urgence dans laquelle se trouve « leur » environnement (celui qui leur permet de continuer à vivre et à produire comme ils le font actuellement ,voir d’accéder à des type de consommation encore plus coûteux en matière d’allongement de la vie, etc.) ont décidé de ne rien faire pour empecher l’effondrement du monde occidental, de se mettre à l’abri dans des zones « safe » (pays scandinaves, iles privées, etc.) et pour les reste… de laisser faire les Chinois, qui, « grace » à leur dictature, sauront domestiquer les peuples récalcitrants et leur apprendre à vivre en harmonie avec les ressources qui leur sont imparties…

              +6

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            • Blabla // 19.06.2019 à 10h38

              Ils font ce que font souvent les héritiers d’une richesse qu’ils ne savent pas défendre : tenter de se sauver avec le maximum dans un chimérique abri (une île privée, un domaine dans la montagne, un bateau, un abri antiatomique, une ambassade US, etc.), espérant que ceux qu’ils exploitent paieront pour eux avant de se révolter…
              L’Histoire montre que cette solution réussit très rarement!
              Par contre, les peuples doivent se réveiller rapidement, ou d’autres viendront prendre leur place et tout continuera!

                +0

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          • Kokoba // 12.06.2019 à 14h52

            Je pense qu’il y a plusieurs réponses à cette question :

            1) Corruption
            Nos élites sont corrompus tout simplement.
            Pas la corruption à l’ancienne avec des valises mais plutot un joli poste chez Gazprom ou GoldmanSachs ou quelques conférences bien payées au Quatar.

            2) Idéologie
            Pour une certaine partie, ils sont vraiment convaincus.
            Convaincus de la grandeur et de la bonté des USA, convaincus que l’avenir c’est l’Europe sans frontière, que la mondialisation amènera la prospérité pour tous etc…

            3) Inconscient
            Une autre partie chez eux souhaite (inconsciemment) la disparition de l’etat et de la nation.
            Tout simplement parce que la nation, cela veut dire le peuple et la démocratie.
            2 choses qu’ils détestent absolument.
            Si la France disparaissait en tant que nation, ils imaginent que le peuple Français va disparaitre avec.
            Cela reste bien sur un phantasme inconscient mais je suis sur que c’est une des raisons principales à cette haine actuelle de la République Française.

              +8

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      • Haricophile // 12.06.2019 à 15h15

        Non, justement c’est « notre choix » c’est a dire le choix de nos « zélites » qui n’en n’ont de toute manière plus rien a foutre de ce que pensent ceux qu’ils gouvernent. Le gouvernement de Vichy ce n’est pas que le gouvernement Nazi qui l’a créé…

          +3

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      • septique // 12.06.2019 à 15h59

        L’aveuglement pro-chinois est ici une vertu cardinale….l’exemple de Djibouti est éclatant. Notons que le commentaire choisi, un processus habituel ici, ironise en disant – les autres l’ont fait avant eux – ce discours justifie à l’avance toutes les exactions. A quoi pourrait donc servir le progrès humains si l’on peut trouver dans l’histoire un précédent ?

        Au-delà le premier obstacle reste l’argent et la Chine n’a simplement pas les moyens de ses ambitions. Je ne vais pas perdre mon temps à aligner ici, avec des lecteurs qui confondent les bons du trésor et les taux d’intérêts, les chiffres de l’économie chinoise.

        C’est une économie de casino qui est en récession depuis la mi-2018, annonce de l’initiative chinoise en même-temps, dont la masse monétaire est passé de 5000 milliards de yuan a 15.000 en 10 années, 2 fois plus vite que la progression du pib. La Chine fait face a un très grave problème alimentaire (epizotie de masse qui a nécessité déjà la destruction de 40 % du cheptel), 65 millions de logements vides, tous les cours aquifères sont largement pollués, etc… 2 banques chinoises ont fait faillite le mois dernier et personne ne croit à la véracité des comptes économiques de la Chine. Sans évoquer Trump dont les mesures visent a installer ce pays dans un no man’s land technologique.

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  • weilan // 12.06.2019 à 08h42

    Bizarre… Aucune mention du Somaliland et de son port Berbera dans cet article de Monsieur Labévière.
    Cet état n’est reconnu par aucun acteur de la « communauté internationale » . Cela n’empêche nullement les EAU d’y établir de solides bases commerciales au nez et à la barbe, tant des occidentaux que des très méchants Chinois.

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    • iMike // 12.06.2019 à 11h13

      Bolloré longtemps candidat et même un temps favori a finalement été évincé Dubaï Ports World.

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  • Kiwixar // 12.06.2019 à 09h09

    Taïwan (anti-Chine comme le Pakistan est l’anti-Inde et l’Ukraine l’anti-Russie) reste la grosse gêne de Pékin. D’ailleurs, Taïwan vient de devenir un pays otano-compatible en respectant nos « valeurs », en étant le 1er pays asiatique à légaliser le mariage homosexuel.

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    • Damien Chambon // 12.06.2019 à 12h14

      Vous vous trompez concernant Taïwan. Pour les Taïwanais, Taïwan n’est pas une « autre Chine » ou une « Chine alternative », mais est juste taïwanaise. Je suis désolé pour le pléonasme. Les Taïwanais ne réclament qu’une chose: qu’on les laisse tranquilles! Or dans le cas présent, qui menace qui? Ce sont les Taïwanais qui braque des centaines de missiles à la moindre occasion? Par ailleurs, le vote du mariage homosexuel est une erreur car cela revient à renforcer les rangs du KMT pro chinois par des conservateurs pourtant souverainistes. Enfin, vous vous trompez encore: l’Occident est en train de lâcher Taïwan dans l’espoir de gagner des marchés en Chine continentale. Le vote du mariage gay me semble plutôt un geste de désespoir pour sensibiliser l’Occident sur leur sort.

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      • Kiwixar // 12.06.2019 à 16h37

        Je connais bien le sentiment des Taïwanais vis-à-vis de la Chine (j’ai habité une 15aine d’années en Asie), et inversement. Le problème, c’est que les Taïwanais ont des intérêts économiques (usines, emplois) très importants en Chine, que les Chinois (tous) considèrent Taïwan comme chinoise, et surtout que les USA considèrent la Chine comme leur principal adversaire. Donc que les Taïwanais le veuillent ou non, Taïwan est un domino que les USA essaieront de faire tomber contre la Chine (comme ils ont fait avec l’Ukraine contre la Russie), pour pouvoir mettre des sanctions occidentales, renforcer la guerre économique, et vendre plein d’armes.

        J’utilise le terme « anti-(pays) » dans le sens géopolitique du Grand Jeu, l’utilisation par les puissances maritimes de pays (Pakistan, Ukraine, Taïwan) contre les rivaux des US. Il y a une video youtube de Sergeï Glazyev (conseiller de Poutine) où il explique cette stratégie, et pourquoi, inversement, la Russie a gardé le Donbass comme « anti-Ukraine », au lieu de régler le problème.

        Par ailleurs, au vue de la guerre commerciale des USA contre la Chine, et des fabricants qui déménagent leurs usines hors de Chine, je pense que l’Occident (les USA) n’est pas en train de lâcher Taïwan pour garder la Chine, au contraire. Quand les Taïwanais auront bien déménagé leurs usines hors de Chine, ils auront beaucoup plus de volonté de déclarer leur indépendance, avec l’appui occidental évidemment.

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        • septique // 12.06.2019 à 17h12

          Apple termine la construction d’une usine totalement automatisée en Illinois je pense pour produire des Iphone au départ. Foxconn le sous-traitant de Apple, et pas seulement, entreprise de Taiwan fermera ses usines en Chine aussi. Les Chinois n’ont aucun accès aux moyens lithographiques nécessaires à la production des puces 7 nm (nano-millimètres) et cette techno ne leur sera jamais vendue (les fabricants sont japonais et américains). Ca prend 18 mois au maximum pour ré-orienter les chaînes d’approvisionnement.

          Un no man’s land technologique, après la destruction de zte, huawei…(une coquille vide maintenant) la Chine sait ce qu’elle doit faire, cesser d ‘obliger l’association (lire vol de secrets) avec des partenaires locaux, cesser l’obligation de livrer tous les secrets industriels, accepter les décisions de l’OMC, ce qu’elle ne fait jamais, mettre en place un vrai système judiciaire commercial, sans parler de l’espionnage systémique…ouvrir le secteur des services financiers

          La main d’oeuvre chinoise est maintenant trop chère tout simplement d’autres pays sont prêts a prendre le relais, le Vietnam, l’Indonésie, l’Inde. Pour les terres rares c’est une menace vide, le remplacement est abondant, Australie, Canada, Brésil..et en Chine il s’agit de traitements a partir des mines de fer…

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          • kiva // 12.06.2019 à 20h45

            Les chinois dans les années 2000 ont déjà lancé des programmes pour pallier à leurs carences en terme d’indépendance techno dans ces domaines. Par exemple, L’entreprise Semiconductor Manufacturing International Corporation fondée en 2000 par un ancien de TSMC est déjà une réponse en devenir. L’année dernière ils gravaient déjà en 28nm HKMG/HKMG+, ce qui se faisait pour des puces comme Maxwell (carte Nvidia 2014/2015) et cette année ils annoncent du 14 nm FinFET.

            Qualcomm, Broadcom et Texas instrument sont déjà clients de cette firme.

            Donc le gap technologique sera bientôt comblé. La seule inconnue c’est la compétitivité en terme de coût de production et si la chine voudra investir pour augmenter les volumes..

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            • septique // 13.06.2019 à 02h24

              Autant que vous le voulez…et le gap techno n’est pas prêt d’être comblé. Les entreprises chinoises n’ont pas la lithographie 7 nm. Pour comprendre leur retard techno sur les circuits a haute vitesse il suffit de jeter un coup d’oeil sur leur avionique militaire digne des années 1970 même pour le jet J-15 (une copie d’un avion russe SU-33 récupéré en Ukraine), copie de réacteurs russes…

              https://www.straitstimes.com/asia/east-asia/what-pla-air-crashes-really-signal

              https://taskandpurpose.com/china-j-15-fighter-jets

              https://www.themoscowtimes.com/2019/05/06/russias-plane-making-ambition-exceeds-its-competence-a65502

              Un autre exemple le projet Comac d’un bi-réacteur mono-couloir (C919) est en retard de 6 années..la totalité de l’avionique est américaine et les réacteurs sont ceux qui équipent les Airbus Neo..tout ca on ne peut pas copier…d’ailleurs Trump peut aussi décider d’un embargo…

              Les cartes Nvidia n’ont rien a voir avec ce qui leur manque et le fondateur de Huawei a reconnu récemment lors d’un entretien avec une chaîne d’info chinoise qu’il ne possédait pas la compétence…(we are missing phd…). Les entreprises américaines sont clientes parce que c’est moins cher, rien d’autre.

              De toute facon pour Huawei sans Android…et ce n’est pas la version open source qui va remplacer…

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  • Daniel // 12.06.2019 à 10h06

    L’auteur semble avoir bien compris ce qu’est le choc des civilisations : en criant au loup et en jetant de l’huile sur le feu, c’est le meilleur moyen de créer les bases d’une guerre entre tous !
    et surtout de cacher ce que l’Occident n’a pas su faire depuis la fin de la Guerre : développer l’Afrique !!!

    Je pense et même j’en suis sûr que le problème réside dans le fait que l’on ne s’attache pas à l’intention qui est derrière les Nouvelles Routes de la Soie :
    https://www.afriquedufutur.com/xi-jinping-en-france-non-les-nouvelles-routes-de-la-soie-ne-sont-pas-une-menace/
    j’apprécie particulièrmeent cet phrase: « c’est aussi parce que l’Occident, toujours prisonnier de ce qui n’est autre qu’une conscience coloniale, n’a pas de réplique »

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    • cedivan // 12.06.2019 à 10h51

      C’est curieux cette manie de rendre l’Occident responsable ad vitam aeternam des difficultés de l’Afrique.

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      • Sandrine // 12.06.2019 à 11h51

        L’occident (ses élites) n’a pas su développer l’Afrique… ou il ne l’a pas voulu. Et depuis qu’il s’obsède sur son environnement et son accès aux ressources limitées, il le veut encore moins. Le développement, ce n’est pas très bon pour l’écologie, voyez-vous…
        Mais on aurait tort de penser qu’en Chine on pense différemment… La politique de l’enfant unique, c’est bien les Chinois qui l’ont mis en place… et ce n’est pas pour que les Africains puissent croître plus qu’eux…
        On peut raconter tout ce qu’on veut sur la transition démographique qui advient mécaniquement lorsque le développement arrive et que les femmes sont éduquées. Pourque le nombre de bouches à nourrir reste « raisonnable », rien ne vaut une bonne petite guerre ou une famine. Et les Chinois ont montré par le passé qu’en pareils cas, il ne s’embarrassaient pas de scrupules christiano-droit-de-l’hommistes sur l’amour et l’égalité fraternelle.

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        • septique // 12.06.2019 à 20h49

          Que l’Occident se contente de laisser les africains tranquilles, d’ailleurs comme les Chinois dont les malfaisances (dévastation de la pêche cotière, ratissage du bois de rose, coupe à blanc des forêts, etc..) on été documenté ici sur ce site. Des pratiques identiques a celles des firmes occidentales..

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      • Haricophile // 12.06.2019 à 15h20

        Ce n’est pas une manie, c’est un fait que nous pillons l’Afrique noire et mettons un boxon pas possible dans les politiques en armant toute sorte de dictateurs complaisants… ou on les faisant sauter quand ils deviennent gênant.

        Je mets « on » mais je peux aussi mettre des noms. Au hasard pour commencer par quelque chose, renseignez-vous sur la « politique africaine » de Areva ou Bolloré.

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    • kiva // 12.06.2019 à 15h18

      « et surtout de cacher ce que l’Occident n’a pas su faire depuis la fin de la Guerre : développer l’Afrique !!! »

      De toute façon quoi qu’il se passe c’est toujours la faute de l’Occident. Si nos entreprises prennent pieds en Afrique c’est du néocolonialisme, si l’Occident ne s’en mêle pas c’est de sa faute car elle n’a pas su développer l’Afrique…

      Peut être qu’à un moment c’est à l’Afrique de se développer toute seule….

        +3

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      • Haricophile // 12.06.2019 à 15h29

        Vous avez entièrement raison. Rien que des pleurnichards qui ne veulent pas en foutre une ramette !

        Remarquez en France c’est pareille, un pays de faignasses surprotégées et payés beaucoup trop cher, qui ne veulent pas se donner la peine de traverser la rue pour trouver un boulot.

        Merci de mettre vos compétences africaines a notre service !

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        • kiva // 12.06.2019 à 20h20

          [modéré]
          Vous ne pouvez pas d’un côté reprocher aux occidentaux de faire du néocolonialisme à travers leurs entreprises et en même temps (c’est très macroniste d’ailleurs…) reprocher à ces mêmes occidentaux de n’avoir pas suffisamment développer l’Afrique….avec leurs entreprises (donc en gros du néocolonialisme…).

          C’est cocasse quand même de dénoncer le néocolonialisme des occidentaux et après reprocher à ces mêmes occidentaux de ne pas en avoir fait plus…
          [modéré]

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          • toto // 13.06.2019 à 17h31

            1-L’occident n’a jamais eut l’intention de développer l’Afrique.

            Les rares usines qu’elle à implantée c’est pour permettre le pillage des ressources.
            Quand je dis pillage c’est un achat bien en dessous de la valeur réelle (voir uranium au Nigeria )etc…Grâce à plusieurs méthodes dont :
            -La mise en place d’un système de corruption afin de ne payer qu’un clan qui dépendent d’eux et donc qui n’a pas plus de revendication que de continuer à mener la vie de pacha de préférence en Europe /US. (élite-bourgeoise Africaine apatride).
            -La mise en place du FMI et de prêt qui ne pourront être remboursé.
            -En cas de rébellion, guerre ou coup d’état.

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            • toto // 13.06.2019 à 17h32

              2-La Chine fait exactement la même chose.

              Mais de façon plus soft ou sournoise selon les goûts,
              -Elle propose des prêts à des pays qui ne pourront de toute façon rien remboursé.
              -Avec ce prêt elle crée un marché pour ses entreprises et utilise sa propre main d’oeuvre pour faire diminuer son chômage ce qui de facto fait passer le marché du travail chinois de local à mondial.
              -Une fois le chantier terminé elle laisse la main d’oeuvre sur place, cela crée une immigration chinoise en Afrique donc moins de bouche à nourrir en Chine et un pied à terre permanent en Afrique .
              -Les prêts ne pouvant être remboursés le pays doit payer soit en matière première (droit d’exploitation des ressources) soit en cédant un bail (terre agricole, port, installation militaire).
              Le monde n’est pas ce que vous pensez.
              -Depuis que le monde est monde seul les plus forts survivent dans la course aux ressources ( viande de mamouth , sel, or, soie, fourrure de marmotte, fer, charbon, pétrole,uranium,lithium,terre rare,helium3 ?) ainsi est la nature.
              -En même temps de nos jours contracter un prêt à 6% il faut vraiment être con.

              Cessez d’infantiliser les africains, à eux de se prendre en mains et de se battre pour leur future.
              Et si il ne le font pas tant pis pour eux car aucun peuple n’a vocation à en développer un autre.
              PS : Je suis africain au cas ou

                +2

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  • Betula // 12.06.2019 à 10h16

    La force des uns se nourrit de la lâche faiblesse des autres.
    Tout ce que la France dans l’abandon de ses ambitions, voire de son existence, a laissé dans son aveuglement, est récupéré par d’autres pays qui ont, eux, l’intelligence de leur volonté de puissance.
    Voilà où conduit la médiocrité de nos élites incapables de vision nationale.

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    • Geoffrey // 12.06.2019 à 11h48

      médiocre ? ben non, corrompue…

      les élites française, belge, anglaise….ont manifestement d’autres soucis que les intérêts fondamentaux des nations française, belge, anglaise…ou alors, elles sont vraiment stupides, ce qui est invraisemblable…

      ça ne te paraît pas un truisme, Bébé’ ?

      Geof’-Rey, neo-communiste belge

        +6

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    • septique // 12.06.2019 à 16h09

      C’est vrai arroser les élites africaines corrompues est une façon originale au dépend de la population d’affirmer sa puissance…les chinois comme les français, les anglais, les belges, etc…

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  • Julie // 12.06.2019 à 15h20

    Pour mémoire les Emiriens ont tenté via l’Eythrée de prendre possessions d’îles yéménites dans le sud de la mer rouge il y a plus de vingt ans déjà.

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  • Denis Monod-Broca // 12.06.2019 à 18h03

    Les deux colonels chinois cités à la fin du billet parlent de « guerre hors limites ». Tout est dit en ces 3 mots. René Girard, l’ont-ils lu ?, montre bien que nous sommes en effet sortis de la guerre ritualisée, avec ses limites justement (déclaration de guerre, lois de la guerre, traite de paix), malgré ses horreurs, pour entrer dans une nouvelle forme de guerre, sans limite de temps ni d’espace, sans autre règle que la raison du plus fort, sans espoir de paix.
    Les Chinois l’ont compris manifestement. Pas nous, ou pas assez.

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  • Ando // 12.06.2019 à 22h37

    Jolie illustration de la différence entre ceux qui jouent au go et ceux qui jouent aux échecs. Les premiers ne tuent (si c’est nécessaire) qu’après avoir conquis un territoire, puis tuent pour le conserver. Les seconds tuent pour conquérir, quitte à dévaster le territoire.. . La seconde version est bien plus bestiale (c’est celle du « Mordor » étasunien). Au go, est « tué »/pris (Djibouti ici) celui qui perd ses « libertés », ses connections avec les autres pions (ses alliés ou sa souveraineté ou ce qui est utile à la survie). Aux échecs, l’annihilation est instantanée (Hiroshima, Corée, Philippines, Vietnam, Irak, etc..). Ce n’est qu’une caricature du réel bien entendu.

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    • zozefine // 14.06.2019 à 09h02

      et comme tout joueur de go, les chinois prennent le temps de développer la trame de la nasse, tranquillou, et ont une vision réellement globale de leur expansion. une expansion sans limite : « nous devrions porter une attention spéciale à l’emploi des ‘ressources stratégiques’ intangibles comme les facteurs géographiques, le rôle historique, les traditions culturelles, le sentiment d’identité ethnique ainsi que le contrôle et l’utilisation de l’influence des organisations internationales ». glaçant.

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