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4.mars.20164.3.2016 // Les Crises

Ex-salarié de Goodyear, je risque la prison : ma vie est suspendue, l’avenir me terrifie

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Source : Le Nouvel Obs, 03-03-2016

LE PLUS. Neuf mois de prison ferme : c’est la condamnation dont a écopé Nicolas L., ancien salarié de l’usine Goodyear d’Amiens, le 12 janvier dernier. Lui et sept de ses camarades étaient poursuivis pour la « séquestration » de deux cadres de l’entreprise en janvier 2014, en plein conflit social*. Une sanction inédite qui empêche pour l’instant Nicolas, âgé de 33 ans, de se reconstruire. Témoignage.

Par Ex-salarié Goodyear

Nicolas L. dans les rues d'Amiens, le 24 février 2016 (S. BILLARD).

Nicolas L. dans les rues d’Amiens, le 24 février 2016 (S. BILLARD).

Goodyear… Huit lettres jaunes dessinées sur un panneau bleu rectangulaire. Cette longue pancarte, disposée sur un bâtiment de briques rouges, a longtemps marqué l’entrée dans l’usine où j’ai passé douze années de ma vie.

Ce panneau, aujourd’hui, n’existe plus. L’usine non plus. Enfin presque plus. Peu de temps après sa fermeture, en janvier 2014, son démantèlement a commencé. Il se poursuit depuis. Cette fermeture a fait basculer ma vie, et celle d’un millier de salariés. Car cette usine, elle était presque tout pour moi. J’étais fier d’y travailler, elle était la garantie d’un avenir pour moi, ma femme et mes trois filles.

Des années de lutte sociale, et puis plus rien. Deux ans après mon licenciement, je ne m’en suis toujours pas relevé. Ma vie reste suspendue, comme mise entre parenthèse. La page a bien du mal à être tournée

Je suis entré à Goodyear à 19 ans

Goodyear et moi, au départ, c’est une belle histoire. Nous sommes en 2002, j’ai 19 ans, et je franchis pour la première fois la grille de l’usine, dans la peau d’un intérimaire.

Bosser en usine, c’est alors tout nouveau pour moi. À 15 ans, j’ai mis un premier pied dans le monde du travail. J’ai d’abord été couvreur avant de tout arrêter pour travailler, un peu plus tard, comme chauffeur-livreur… Des métiers qui se sont imposés à moi un peu par hasard, mais qui ne m’ont jamais permis de gagner suffisamment bien ma vie pour m’en sortir.

Cette année-là, je franchis donc le seuil de la porte d’une agence d’intérim qui fait face à l’usine Goodyear d’Amiens, dans l’espoir de trouver un boulot qui me permette enfin de m’en sortir vraiment. Ça tombe bien, l’usine Goodyear marche bien, l’entreprise a besoin de bras, on me propose tout de suite une première mission là-bas.

Je découvre un univers tout nouveau : un site gigantesque, des conditions de travail dures, très dures. Mais ça me plaît. Je me donne à fond et, six mois après, je suis engagé.

Il ne fallait pas avoir peur de suer, de souffrir

Entrer à Goodyear, quand on habitait Amiens, c’était quelque chose à l’époque. Goodyear, c’était l’avenir, l’assurance d’un salaire correct. Entrer à Goodyear, c’était une formidable opportunité de pouvoir construire une vie, de fonder une famille sereinement. J’étais si fier que je me rappelle avoir pas mal fêté ça avec les copains…

Car avant d’entrer dans cette entreprise, c’était loin d’être simple. Je gagnais rarement plus de 4.000 francs par mois (environ 600 euros). Trop peu pour fonder une famille, trop peu pour croire en l’avenir. En entrant à Goodyear, je suis passé à 11.000 francs (environ 1.700 euros). C’était énorme pour le jeune homme que j’étais. Et ça a tout changé.

D’un seul coup, je me suis vu un avenir. J’avais le sentiment d’être lancé. Quatre ans après mon embauche, ma première fille est née. Deux autres ont vite suivi. C’est certain, sans ce job, je n’aurais pas pu avoir des enfants aussi vite…

On n’était pas malheureux chez Goodyear : un 13e mois, une bonne mutuelle, des primes de vacances… J’ai longtemps pu emmener mes enfants en vacances chaque été grâce à tout ça. Mais c’était du donnant-donnant. Il ne fallait pas avoir peur de suer, de souffrir, quitte à flinguer son dos, ses bras et sa santé.

Des lumbagos, des brûlures et deux hospitalisations

J’ai commencé ma carrière « aux tracteurs ». Ma mission ? Mettre les bandes de roulement dans des chariots. Les bandes de roulement, c’est la couche de gomme du pneu qui est en contact avec le sol. Pour un tracteur, ça représente quand même un poids de 20 à 25 kilos par « pièce ». Et en huit heures de travail, c’était 3.000 à 4.000 bandes qu’il fallait porter.

Pendant ces douze années, je suis passé par à peu près tous les postes, toutes les horaires – j’ai fait les 3×8, j’ai bossé le weekend… Et j’ai pas mal souffert physiquement aussi, comme un peu tout le monde.

L'usine Goodyear d'Amiens, le 26 janvier 2013 (F. LO PRESTI/AFP).

L’usine Goodyear d’Amiens, le 26 janvier 2013 (F. LO PRESTI/AFP).

En douze ans, j’ai dû cumuler pas loin de deux ans d’arrêts de travail après des accidents à l’usine : quatre ou cinq lumbagos, des brûlures, et surtout deux hospitalisations. L’une d’entre elle m’a valu une anesthésie générale. À force de porter et de manipuler des pneus, des filaments s’étaient infiltrés sous la peau de mes avant-bras. Ca s’était infecté et ce n’était pas beau à voir…

Il fallait faire aussi avec des chefs qui n’hésitaient pas à mettre la pression : postés « en bout de ligne », certains chronométraient notre travail, contrôlaient la cadence, se focalisaient sur le nombre de « pièces » qu’on sortait…

Pendant ces douze années, le corps a pris cher. Mais pour rien au monde je n’aurais cherché du travail ailleurs. J’étais attaché à cette boîte, à ces murs, aux collègues. J’étais heureux, j’éprouvais de la fierté à faire partie de cette entreprise. Je n’avais pas encore 30 ans, je n’étais qu’au début de ma carrière, mais je me voyais déjà y rester pour la vie.

Un combat social long et éprouvant

Lire la suite sur : Le Nouvel Obs, 03-03-2016

 

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* Le 12 janvier 2016, Nicolas L. et sept autres salariés ont été condamnés à neuf mois de prison ferme pour la « séquestration » de deux cadres de l’entreprise. Nicolas est également poursuivi pour « violences », « pour avoir notamment tiré l’oreille » d’un des directeurs. Les huit ex-salariés ont fait appel de cette décision.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

vincent // 04.03.2016 à 04h53

Je pense que l’on a ici tout le noeux du problème, et de notre société, et de notre système. Individualiste, cherchant la stabilité à tout prix, ne comprenant pas pourquoi un jour tout tombe, alors que l’on a tout donné; Ce que vit et voit cet homme, c’est ce que vivent et voient la plupart des gens, leur quotidiens, leur réalité proche, le sentiment de faire parti d’un système dont on ne peut sortir, et au final une négation de sa propre liberté au profit de la sécurité de l’emploi. Ce qu’on oublie souvent, c’est que l’on peut choisir de vivre différemment, autrement qu’en suspension d’un système mourant et condamné, priant pour que le désastre arrive le plus tard possible, mais inutile de prier, le désastre est là, et le monde de demain c’est précarité en permanence. Alors que faut il faire? Subir, attendre, espérer? Ou réfléchir, agir et choisir? (je ne dis pas que c’est facile)

Sa conclusion en dit long aussi sur la subversion du capital sur l’esprit humain; C’est comme ces Esclaves noirs qui au jour de leur libération sont retournés chez leurs anciens patrons puisqu’en faites ils étaient pas si malheureux avec eux. Où est la liberté la dedans??

62 réactions et commentaires

  • vincent // 04.03.2016 à 04h53

    Je pense que l’on a ici tout le noeux du problème, et de notre société, et de notre système. Individualiste, cherchant la stabilité à tout prix, ne comprenant pas pourquoi un jour tout tombe, alors que l’on a tout donné; Ce que vit et voit cet homme, c’est ce que vivent et voient la plupart des gens, leur quotidiens, leur réalité proche, le sentiment de faire parti d’un système dont on ne peut sortir, et au final une négation de sa propre liberté au profit de la sécurité de l’emploi. Ce qu’on oublie souvent, c’est que l’on peut choisir de vivre différemment, autrement qu’en suspension d’un système mourant et condamné, priant pour que le désastre arrive le plus tard possible, mais inutile de prier, le désastre est là, et le monde de demain c’est précarité en permanence. Alors que faut il faire? Subir, attendre, espérer? Ou réfléchir, agir et choisir? (je ne dis pas que c’est facile)

    Sa conclusion en dit long aussi sur la subversion du capital sur l’esprit humain; C’est comme ces Esclaves noirs qui au jour de leur libération sont retournés chez leurs anciens patrons puisqu’en faites ils étaient pas si malheureux avec eux. Où est la liberté la dedans??

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    • reneegate // 04.03.2016 à 10h00

      votre commentaire est juste, celui d’@eric83 le complète (in fine responsabilité majeure de l’état), mais je tiens à préciser que cette situation n’est pas dévolue aux salariés de grandes entreprises. Nicolas L. avait peu de choix, sans capital s’il était resté chauffeur livreur il aurait enchainé (oui enchainé) les cdd pour finalement rester sur le carreau passé 55 ans. Nicolas L. est traité par l’état comme un rebelle (procès et prison). Ceux qui ne rentrent plus ou pas dans ce schéma de soumission le sont à fortiori et devront donc en avoir conscience et prendre toutes les mesures qui s’imposent.
      Bientôt la clandestinité?

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    • Alae // 04.03.2016 à 11h24

      « C’est comme ces Esclaves noirs qui au jour de leur libération sont retournés chez leurs anciens patrons puisqu’en faites ils étaient pas si malheureux avec eux. Où est la liberté la dedans??

      Vous avez raison, à ceci près que les esclaves ne sont pas retournés chez leurs anciens patrons parce qu’ils n’étaient pas si malheureux chez eux, mais parce qu’ils ne connaissaient pas le sens du mot liberté. Comme ils étaient nés en captivité et ne connaissaient rien d’autre, ils ne savaient ni à quoi pouvait servir la liberté, ni ce qu’ils pouvaient faire de leur vie, ni leurs droits, ni comment se procurer un toit sur la tête et de quoi manger, rien. Ils se retrouvaient totalement démunis, dans le vide.
      C’est effectivement effrayant de retrouver le même esprit chez une personne censément née libre. Ça en dit long sur le néant des perspectives d’avenir et le désespoir engendrés par la société néolibérale.

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    • alphonse // 04.03.2016 à 12h37

      Pourriez vous développer brièvement sur les possibilités d’une autre vie que vous mentionnez? Parce que malheureusement, en l’état actuel des choses, j’ai bien peur que les moyens d’échapper au système ne soient pas accessibles à une grande partie de la population, pour pas mal de raisons.
      Allez-y, surprenez nous.

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      • vincent // 05.03.2016 à 12h25

        Eh bien partir, quitter cette vie aller ailleurs, pourquoi pas ne pas s’installer dans un autre pays, dans une communauté, certains le font. J’ai jamais dit que c’était facile, ni prétendue à avoir de solution, si on me proposait d’aller vivre la dure vie des mongole dans leur steppe avec leurs hivers rude, et leur vie de nomade, je dirais oui, car on est loin de toute cette machinerie infernal qui nous dévorent. Ce n’est qu’un exemple. Certains trouverons autre chose,

        Au delà de cette image utopiste, c’est un choix qui demande une réflexion, dans tout les cas que l’on ne peut pas s’interdire ce choix, car la société actuelle n’est pas abouti, rien n’est jamais abouti dans l’histoire humaine, tout peut changer du jour au lendemain.

        Partir seul c’est bien, repensez ensemble le modèle de société c’est mieux, et je suis persuadé que l’on pourrait trouver un grand nombre de gens prêt à tout remettre à plat pour repartir sur de nouvelles bases. Ce qu’il manque c’est quelqu’un pour lancer l’impulsion.

        Voila, je précise que je n’ai pas de solution miracle, je dis juste qu’on a toujours le choix, j’ai moi même mit un long moment avant de comprendre cette possibilité.

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  • Alberto // 04.03.2016 à 05h58

    Les limites du boycott : on pourrait se dire : je n’achète plus de pneu Goodyear, mais Michelin c’est pareil (fermetures d’usines, délocalisation). Kleber ? Ah ! c’est acheté par Michelin. Continental ? Ils sont délocalisés en Roumanie. Bridgestone ? c’est japonais. Pirelli ? C’est chinois.

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  • Ailleret // 04.03.2016 à 06h11

    Pour une fois, nous pouvons remercier le Nouvel Obs d’avoir publié ce témoignage… Nicolas est un cas poignant, et il y en a des milliers comme lui, dont personne ne parle et qui doivent macérer dans leur souffrance. La voilà, la face cachée du capitalisme. « On cherchait à nous pousser à la faute » : c’est toute l’hypocrisie de ce système qui exhibe la « violence » de salariés osant séquestrer leurs exécuteurs ou déchirer leur chemise. Les médias qui mentent au service de la justice de classe.

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  • pantocrator // 04.03.2016 à 06h46

    Confession sympathique , respectable .
    Cependant , cet homme parle toujours à la première personne . Sans une  » transcendance  » collective , allez , une conscience de classe , la lutte est gagnée d’avance par le Golem .
    Grâce à l’individualisme et le syndicalisme perverti ( cfdt ..) , Macron peut se frotter les mains.

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    • Lt Anderson // 04.03.2016 à 11h15

      « Cependant , cet homme parle toujours à la première personne »

      Cela vient peut-être du fait que le journaliste lui a demandé d’exposer « son » témoignage. Ce serait donc logique pour la forme de l’article.
      Par contre j’accorde que la notion de « conscience de classe  » est de plus en plus difficile à faire comprendre aux jeunes générations qui furent abreuvées et saoulées de « fin du communisme », « fin des idéologies », « fin de l’histoire » à la sauce Fukuyama, et autres « TINA ».
      J’en arrive à croire qu’il faudrait tout reprendre à zéro.

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    • bobob // 04.03.2016 à 18h21

      @pantocrator

      Une conscience de classe ne jaillit pas d’elle-même (en tout cas pas sous une forme exploitable politiquement). Cette conscience se diffuse à partir d’une analyse faite par des « élites » (syndicats, partis politiques, intellectuels, etc).

      Mais tout ce que la « vraie gauche » a à raconter en ce moment, c’est « les 99% contre les 1% ». Ce qui malheureusement (sinon ce serait facile de changer le système) n’a que peu à voir avec la réalité.

      Un prof (avocat, médecin, journaliste, retraité, etc) a-t-il un intérêt matériel immédiat à payer un pneu plus cher pour favoriser l’emploi d’un ouvrier français ?
      Sans doute qu’à moyen terme, cela revient à scier la branche sur laquelle ils sont assis mais en attendant, de court terme en court terme, ils soutiennent en large majorité cette politique libre-échangiste.

      [Modéré]

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  • Phil // 04.03.2016 à 07h53

    Combien de vies brisées par la fermeture de cette seule usine? Mais aucune poursuite contre les responsable par contre la séquestration de 2 responsables envoie en prison!

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  • bluetonga // 04.03.2016 à 08h09

    Je ne veux pas faire mon difficile, mais en gros, un ouvrier explique aux lecteurs du Nouvel Obs ce que c’est que d’être un ouvrier. J’en conclus qu’ils n’ont pas l’habitude d’en côtoyer. Je ne suis pas sûr qu’on aurait le même article dans l’Humanité.

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  • Eric83 // 04.03.2016 à 09h21

    Le drame vécu par les employés de Goodyear est emblématique du capitalisme anglo-saxon…que tente de nous imposer les vassaux néolibéraux Hollande-Valls-Macron en France.

    Dans ce capitalisme prédateur, le rendement du capital doit être nourri par la sueur, le sang et les larmes des employés et si ce rendement n’est pas jugé suffisant – Goodyear Amiens faisait des bénéfices -, ces employés sont virés et l’entreprise ferme ou est délocalisée dans un pays ou l’exploitation est plus profitable.

    Cependant, l’affaire Goodyear va beaucoup plus loin car des salariés écopent de peines de prison ferme pour avoir séquestré deux cadres pendant 36 heures et c’est L’Etat qui a poursuivi ces employés alors que les cadres avaient abandonné leur plainte.

    L’Etat dévoile au grand jour qu’il est au service du 1%, des dominants et que les sans-dents ne peuvent pas et doivent pas utiliser la violence physique contre les dominants, sous peine de se retrouver en prison. Dans une moindre mesure, le même message a été passé avec le employés d’Air France pour une chemise froissée.

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  • FifiBrind_acier // 04.03.2016 à 09h43

    Dans l’ histoire du mouvement ouvrier, ce sont les syndicats qui défendent les intérêts des salariés. Les patrons auraient tort de se gêner, ils ont réussi à neutraliser les 6 principaux Syndicats français en les faisant adhérer à la Confédération européenne des Syndicats, financée par Bruxelles.

    La CES a soutenu le Traité de Lisbonne, qui contient tous les Traités précédents, et donc , de fait:
    – La libre circulation des hommes, des capitaux, des services et des marchandises.
    – La mise en concurrence de chacun contre tous, au niveau national, européen et mondial.
    – La fin des acquis sociaux pour cause « de compétitivité » etc

    Pour donner une idée de la soumission de la CES, elle a demandé la suppression du referendum en Grèce en Juillet 2015.
    http://www.m-pep.org/Signez-ci-dessous-l-Appel-aux-syndicats-francais-membres-de-la-Confederation

    Quant aux 6 syndicats français, ce n’est pas mieux, ils sont financés aussi bien par l’État que par le patronat, la main qui donne dirige la main qui reçoit.
    https://www.youtube.com/watch?v=bZTgf16Fxmw

    Les salariés ne peuvent se défendre qu’avec des syndicats indépendants.

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    • Thanos // 05.03.2016 à 12h47

      Fifi, En France les syndicats ne défendent que leurs intérêts. Ce qui explique un taux de syndicalisation inférieur à 8%. Donc 92% des salariés ne veulent pas des syndicats.
      Pourtant tous les salariés sont OBLIGES de cotiser pour financer les syndicats (c’est prélevé sur notre fiche de paie), ce qui s’apparente à du RACKET ! D’ailleurs le projet de loi sur la transparence du financement des syndicats a été enterré mais restent les rapports de la Cours de Comptes (qui par exemple parle clairement de système de détournement majeurs de fond dans le cadre de la gestion de certain CE). Pas besoin de parler des divers scandales propres au syndicalismes français. Personnellement dans toutes les boites ou j’ai travaillé les syndicats en place avaient des pratiques quasi mafieuses. Vous pensez comme un retraité de la fonction publique. En tant que salarié du privé je suis plus scandalisé d’être obligé de payer pour financer ces structures qui ne défendent qu’elles m^me. Et non nous n’avons pas besoin de ces syndicats là pour nous défendre. Regardez Smart ; les salariés vote pour en majorité mais les syndicats bloquent la proposition. Non respect de la démocratie au non de l’idéologie d’une minorité : pratique mafieuse et fasciste. http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/retour-des-39-h-chez-smart-ouvriers-et-cadres-ne-vivent-pas-la-meme-situation-selon-eric-aubin-de-la-cgt-7779748902

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    • Thanos // 05.03.2016 à 12h57

      Comment pouvez vous justifiez que 100% des salariés soient obligés de financer les syndicats alors qu’ils ne représentent même pas 8% de ceux-ci ? Comment expliquer que nous ayons un des taux de syndicalisation les plus faibles au monde si ce n’est par défiance envers des individus aux pratiques douteuses ?
      Personnellement je n’en peut plus de payer pour ces gens et ces structures. J’attends le jour où ces gens devront se financer eux mêmes et non en dépouillant l’intégralité des salariés qui à 92% ne veulent pas d’eux ! Sinon j’attends que leurs pratiques soient irréprochables, alors gagneront-ils en respectabilité et en notoriété, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

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      • reneegate // 05.03.2016 à 14h43

        de qui parlez vous? Il y a quand même une grande différence entre la CFDT et SUD non? Et le mot dépouiller n’est il pas un peu fort? Combien cotisez vous par mois, même pas le dixième de votre abonnement téléphone n’est ce pas? J’espère d’ailleurs que vous donnez au moins la même somme aux sans abris près de chez vous.
        Je ne suis pas syndicaliste mais j’ai finalement l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de différence entre un syndicaliste CFDT et ceux qui mettent tout dans le même panier. Ca tue l’espoir.

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      • herve neveur // 06.03.2016 à 13h55

        J’ai envie de dire : le syndicat, c’est tout le monde. Si on n’est pas comptant des syndicats, il faut y aller et modifier les pratiques de l’intérieur. En France, personne n’est obligé de payer des cotisations syndicales alors où est le racket ? D’un autre côté, sans actions et réflexions collectives, on est foutu !

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    • Lysbeth Lévy // 05.03.2016 à 16h47

      Oui j’ai connu l’époque ou les syndicats n’étaient pas au service du patronat mais depuis la mise en place de la CES et du choix des « têtes » de syndicats implicite par le patronat, c’est une véritable phagocytation du syndicalisme originel « de classe » par les idées du patronat. La trahison à l’état pur d’abord par des pseudo-syndicats CFTC et CFDT et venant la crise économique des « années 80-90, la rationalisation du travail ou la déshumanisation, hyper-taylorisme, la crise syndicale » qui a suivit a donné une classe ouvrière « morcelée » désinvestie, le manque totale de solidarité qui a donné des individus cyniques, atteint de larbinisme, masquant mal un défaitisme total. devant la direction toute puissante.

      L’employé « cynique » est tout de même rarement de la base » mais appartient souvent aux intermédiaires entre patrons et ouvriers ou employés :les chefs ou sous chefs, responsables des « relations humaines ». On devrait étudier ce changement radicale mais souvent masqué par des grands mots : modernisation, rationalisation, réorganisation, « managment » (en anglais ça fait « plus mieux) Le fordisme, taylorisme et nouveau managment tiré encore du modèle américain, après être passé au Japon ou sont apparus les premiers morts au travail par burn-out, suicide et harcèlement moral ! le mot japonais était le « karochi »…

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  • Kaemo // 04.03.2016 à 10h10

    Ce témoignage est poignant. Cette événement est un drame indiscutable dans la vie de ce Monsieur. Ceci témoigne d’un état de la société qui n’est pas beau. D’autres commentaires que le mien en parlent.

    J’ai une remarque. Certains la qualifierons de cynique.
    Ce Monsieur a peur de la prison. C’est compréhensible : il a une femme, des enfants. Une épée de Damoclès pèse au dessus de sa tête. Cependant, la responsabilité de cette situation lui en incombe. Il avait le choix de ne pas séquestrer la direction.

    Ce Monsieur a commencé dans les intérims. Il est jeune. Il doit un minimum savoir comment le monde fonctionne. Rien n’est éternel.

    Je peux comprendre sa dépression. J’ai plus de mal à comprendre qu’en 2 ans, il n’a pas réussi à se reprendre en main.

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    • Chris // 04.03.2016 à 12h40

      « J’ai plus de mal à comprendre qu’en 2 ans, il n’a pas réussi à se reprendre en main »
      Cet homme qui se croyait dans son bon droit -protester contre la fermeture d’une usine qui faisait des profits- (probablement un droit hommiste convaincu !) a reçu un électrochoc de grande amplitude.
      Il découvre que l’injustice est devenue la norme, que les charognards font la loi… et la défont à leur convenance !
      Une désillusion dramatique qui demande du temps à digérer. Dans un tout autre registre, il me fait penser à mon grand-père qui découvrit avec effarement à 35 ans, que sa vie au fond des tranchées ne valait rien, n’était qu’un nombre à lancer dans des assauts inutiles et meurtriers, n’était même pas pris en compte dans la logistique puisque les poilus en étaient réduits à bouffer des rats, manger des racines et machouiller le cuir des bottes des tués, que toute protestation passait par des exécutions.
      C’est la guerre : les armes ont un autre nom, mais c’est la guerre.

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    • alphonse // 04.03.2016 à 12h46

      Je pense que la réponse la plus simple à votre interrogation finale est que l’homme n’est pas un robot, la conduite de notre vie dépend énormément de notre état d’esprit, et non de choses mécaniques. La perte de confiance, d’espoir, ce que d’ailleurs mentionne l’article en expliquant que les poursuites engagées contre le monsieur en question l’empêchent d’avancer, peuvent totalement perturber une personne. Et ce qui paraît banal et simple de l’extérieur deviennent insurmontables de l’intérieur. Quelques lectures d’ouvrages de psychologie pourraient vous aider à comprendre certains comportements dans des situations particulières.

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      • jean // 05.03.2016 à 13h58

        La Théorie du Larbin peut aider à comprendre comment ça se passe.

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    • Exeuds // 04.03.2016 à 12h52

      Votre reflexion tient plus de la déduction simpliste que du cynisme. Qu’il soit responsable d’avoir sequestrer, oui mais tu t’attends a quoi de la part de quelqu’un dont on aliene la vie?
      D’autre part, jme garderai bien de juger le temps qu’il lui faut pour redresser la tete, ceux qui s’en sortent tout seul sont plus que rare et accepte d’etre aidé est tout aussi difficile.
      Finalement, Votre commentaire me fait presque pensé a « si les pauvres sont pauvres s’est parce qu’ils le veulent bien »….

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    • alphonse // 04.03.2016 à 12h53

      D’ailleurs, si je puis me permettre, votre dernière phrase traduit votre mauvaise connaissance de la dépression. Car une lourde dépression peut requérir plusieurs années pour en sortir.

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    • Pierre // 04.03.2016 à 13h04

      La dépression est une pathologie extrêmement complexe, nul ne peut prédire quand quelqu’un peut en sortir. Ce monsieur s’est investit « corps et âme » dans son entreprise, comme récompense il s’est fait traité comme un outil devenu obsolète. Tout le monde n’a pas la même résistance psychologique à se faire traiter comme de la m…
      Si les modérateurs me permettent cet écart, laissez moi vous indiquer comment cela se passe dans le milieu du spectacle dont je fais partie. Lorsque vous êtes blessé au travail , c’est simple, vous évitez l’arrêt maladie au maximum. Tout simplement parce que la prise en charge de la sécu sera indexée sur votre indemnité assedic et non sur votre salaire. Donc, pour ne pas être trop pénalisé financièrement, vous vous declarez demandeur d’emploi. Et pour ne pas sortir du circuit, vous retournez au « charbon » le plus vite possible, même contre avis médical. Lorsque tout le monde sera sur des régimes précaires comparables, le problème du « trou » de la sécu sera réglé…

        +10

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    • Subotai // 04.03.2016 à 17h31

      C’est pourtant simple.
      Il ne peut rien faire tant que la menace de la prison plane.
      De deux choses l’une:
      Ou il va en prison et à la sortie il se reconstruit
      Ou la peine est abandonnée/commuée et il peut recommencer sa vie.
      Dans l’attente et l’indécision aucun projet ne peut être envisagé.
      Cet homme n’a plus le contrôle de sa vie.

        +7

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  • Furax // 04.03.2016 à 10h27

    Quand on se focalise sur la seule histoire d’une personne au lieu de raconter l’histoire du site d’Amiens-nord dans sa globalité, on passe à côté de l’essentiel, de la vérité. Voire on est manipulé.

    Je compatis à la triste situation dans laquelle cette personne se trouve mais si vous voulez la véritable histoire : http://www.20minutes.fr/economie/1092143-20130201-fermeture-usine-amiens-nord-pourquoi-dunlop-sort-goodyear

    Des kamikazes syndicaux ont empêché pendant 8 ans la restructuration sur un seul site à Amiens qui aurait sauvé l’essentiel des emplois.

    Je compatis donc surtout avec ceux qui ont été trompés et manipulés pour leur malheur par la section syndicale CGT prise en otage par des trotskistes avec à sa tête Mickaël Wamen qui, par idéologie, est tragiquement parvenu à bloquer toutes les possibilités de reprise de l’essentiel des emplois dans l’usine voisine d’Amiens-sud. Je compatis aussi avec les familles des licenciés qui en subissent les conséquences.

      +15

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    • FifiBrind_acier // 04.03.2016 à 12h11

      « Le vent tourne très vite pour tout le monde »…
      De nombreuses entreprises ont demandé beaucoup de sacrifices, et ont fermé quand même…
      Voilà la triste réalité de la concurrence « libre et non faussée », disent -ils.

        +2

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    • Alberto // 04.03.2016 à 12h41

      Compatissons avec les familles des ouvriers d’Amiens sud qui ont évité le chômage, mais à présent travaillent en 4X8. Deux matinées, deux après-midi et deux nuits durant une semaine, puis deux matinées, deux après-midi et une nuit la semaine suivante, week-ends compris. Le chômage est-il plus mauvais pour la santé que le travail posté en 4×8 ? Les 4×8 sont cause de divorces, arrêt de la vie sociale, suicides, accidents du travail en hausse. Mieux que le chômage ? Charybde ou Scylla ?

        +15

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    • Spectre // 04.03.2016 à 14h20

      Ben voyons… “C’est la faute aux syndicats rouges !” Ou l’éternelle antienne du patronat et de la droite. Et les compromis, le capital en fait-il, lui ? Le chantage à l’emploi doit-il tout permettre ? La vie des ouvriers n’a pas d’importance ? Vous connaissez l’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier à la retraite ? Un groupe qui fait des bénéfices veut durcir les conditions de travail pour faire encore plus de pognon sur le dos des ouvriers, mais pour vous la faute revient à des “kamikazes syndicaux” (bonjour le mépris de les comparer avec des djihadistes, hein…) qui refusent de baisser le pantalon devant la direction ? Incroyable mentalité…

      En plus de cela, même si vous signez l’accord, qu’est-ce qui vous dit que le groupe ne va quand même pas fermer l’usine à terme ? C’est ce qui s’était passé pour les Conti… Enfin, c’est bien connu, les bons syndicats, ce sont ceux qui négocieraient immédiatement le poids des chaînes si l’esclavage était rétabli ! Chacun son camp.

        +37

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      • Eric83 // 04.03.2016 à 15h17

        Je partage votre exaspération, Spectre. Il ne faut pas inverser les causes et les conséquences.

        C’est le capitalisme des dominants qui a le pouvoir total, qui dicte les conditions, qui fait un chantage permanent à « l’emploi » et non les syndicats quelques soient leurs lacunes ou leurs torts.

        A cause des dérégulations, de la libre circulation des personnes et des capitaux, de la mondialisation « savamment » orchestrée depuis des décennies, les Gattaz, les Macron et autres vassaux des dominants sont en train de nous expliquer que la précarité et la flexibilité, c’est notre sécurité et bientôt, ils nous diront sans détour que nous aurons de la chance de devoir accepter les conditions de travail des pays dits « émergents ».

        Le projet, scandaleux, de la loi « travail » en est une étape. Les dominants veulent manifestement pousser le bouchon à l’extrême. Le peuple va-t-il enfin se réveiller ?

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      • Furax // 04.03.2016 à 18h58

        La majorité du différentiel d’espérance de vie ouvriers-cadres est dû à des facteurs extra-professionnels. Et de là à déduire d’une stat générale quelque chose de signifiant sur les ouvriers de Goodyear à Amiens.

        L’Europe occupe une place disproportionnée dans les pneumatiques et elle perd du terrain face aux émergents. Donc il y avait un besoin de rationalisation-modernisation. Il n’y a en effet aucune garantie que dans quelques années il ne faudra pas recommencer. Peut-être qu’un jour on aura des véhicules à sustentation magnétique et alors les pneus … Est-ce du chantage ?

        Faire des profits interdirait de regrouper 2 usines voisines pour s’adapter à la concurrence ? Avec cette logique, M Wamen a préféré coller au chômage ses 1200 camarades plutôt que de sauver l’emploi de 70% d’entre eux. Et en la poussant au bout toute la boite ferait faillite.

        Enfin, moralement ni vous ni moi ni personne ne doit un emploi rémunéré à quelqu’un. C’est la conséquence du principe de la liberté individuelle. L’inverse serait de l’esclavage.

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        • reneegate // 04.03.2016 à 19h35

          Salut cowboy, aucun rapport avec une liberté individuelle qui effectivement n’existe pas aujourd’hui et encore moins sous nos lois d’exception (souhaitons le, rêvons). Il s’agit de partage et de fraternité (vous savez la république) dans une nation largement excédentaire ou le travail se raréfie. Votre injonction à savoir s’en sortir (oui je sais vous avez appris) n’est plus d’actualité puisqu’à ce rythme il n’y aura que 2 emplois pour 10 postulants. Et les malades, les vieux, les handicapés vous leur conseillez quoi?

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        • Tintin // 04.03.2016 à 20h19

          Parfois, je regrette de lire ce genre de billets : c’est à désespérer !!

          « La majorité du différentiel d’espérance de vie ouvriers-cadres est dû à des facteurs extra-professionnels » D’où sortez vous ça ? un lien, une étude ?

          « Peut-être qu’un jour on aura des véhicules à sustentation magnétique et alors les pneus … Est-ce du chantage ? » oui, bien sur !! il y aura bientôt des soucoupes volantes : alors une usine de pneus en plus ou en moins, quelle importance …..

          « Faire des profits interdirait de regrouper 2 usines voisines » ben voyons !!! Regroupons, regroupons… les « économies d’échelle », comme ils disent !! Les salariés ? Ben on les fait turbiner nuit et jour. La taylorisation, y a que ça de vrai !! Espérance de vie amputée d’une dizaine d’année, excellent pour nos régimes de retraite, et pas que ….

          « Enfin, moralement ni vous ni moi ni personne ne doit un emploi rémunéré à quelqu’un… L’inverse serait de l’esclavage»
          J’espère que vous n’êtes pas/n’avez jamais été entrepreneur-employeur. Moi si, pendant 35 ans ! Et la priorité de mes priorités a toujours été d’assurer l’emploi de mes salariés et je n’ai jamais eu recours au licenciement. Je ne me suis jamais rendu compte que j’étais un esclave !!

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          • Furax // 05.03.2016 à 02h01

            Une étude parmi d’autres.

            http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1372

            A titre d’exemple, les femmes ouvrières vivent plus longtemps que les hommes cadres.

            On fait juste tourner les machines jour et nuit. Il y a des équipes soit de jour, soit de nuit. Pas de journées de 16 heures pour un salarié. Le travail de nuit est mieux payé.

            Et je pense que vous serez d’accord avec ma re formulation si j’affirme que le boulot d’un chef d’entreprise c’est de réussir à vendre les produits ou les services qui répondent aux besoins de ses clients à un prix rentable. L’emploi, l’investissement, ce sont des intrants nécessaires au processus de production/vente. On ne dirige pas une entreprise pour embaucher même si on est content quand les affaires se développent et qu’on embauche.

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            • tintin // 05.03.2016 à 08h40

              L’étude que vous mentionnez porte le titre:

              « L’espérance de vie s’accroît, les inégalités sociales face à la mort demeurent »

              Il n’est absolument pas dit que « La majorité du différentiel d’espérance de vie ouvriers-cadres est dû à des facteurs extra-professionnels »

              Quant à la phrase « les femmes ouvrières vivent plus longtemps que les hommes cadres. » , cela prouve qu’il faut comparer ce qui est comparable. Il aurait fallu comparer l’espérance de vie des femmes ouvrières (83,7 ans) aux femmes cadres (86, 7 ans)…
              Et il ne faut pas oublier que tous ces chiffres représentent une moyenne. Il serait intéressant de connaitre l’espérance de vie d’un ouvrier/employé travaillant à des heures « normales » avec celle d’un ouvrier travaillant en 3/8, 4/8 ou 5/8.

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            • Furax // 06.03.2016 à 16h02

              http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1372

              L’essentiel du différentiel d’espérance de vie s’explique par les différences de comportement. Les hommes en general, et les hommes de faible niveau d’études et de faible niveau de qualification ainsi que les hommes ouvriers ont des comportements extra-professionnels plus dangereux pour leur santé que les femmes et que les cadres et que les gens ayant fait de longues études.

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            • reneegate // 06.03.2016 à 16h47

              « comportements extra-professionnels plus dangereux » lesquels? De plus rien n’indique qu’il n’y ai pas une forte corrélation entre ces comportements extra professionnels et les conditions de travail et le niveau de rémunération.
              Votre argument ne prouve rien et de plus il est obsolète. L’organisation du travail et les contrôles fréquents (alcoolémie et drogues) font que de nombreuses professions ne peuvent plus se permettre ces comportements (compensatoires) dangereux. La mal bouffe faute de moyens suffisant est un comportement extra professionnel dangereux et intrinsèquement lié au niveau de rémunération.
              Vous n’avez évidemment pas évoqué la « bulle » xanax (générique ou benzodiazépines) chez les cadres.
              C’est plutôt l’accès aux soins qui fait la différence.

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        • tchoo // 05.03.2016 à 01h04

          Ah le mythe des couts de production répété inlassablement, qu’il finit par convaincre tout le monde, et pourtant
          ce n’est pas la cause des délocalisations, mais le profit que veulent retirer les actionnaires de l’entreprise
          et cela ne fait pas baisser le prix final des produits, loin de là

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      • Thanos // 04.03.2016 à 19h51

        Spectre, ce que vous dites est faux, à l’époque Goodyear faisait de grosses pertes (350 millions de dollars de perte en 2009, 215 millions en 2010 etc… les chiffres sont publics il suffit de les consulter.
        De plus il ne faut pas oublier que « tout à commencé » alors que Goodyear proposait un investissement de 50 millions d’euros sur le site mais que cela nécessitait une réorganisations des temps de travail, refusée par les syndicats. Or à l’époque l’usine tournait en 5*8, soit la semaine à 32h (+ 13ème mois et CE sympa)
        Donc les syndicats savaient que le groupe était en forte perte, ont refusé le plan d’investissement tout ça pour pas passer au 35h… sans parler ensuite du refus du plan de départ, le refus du repreneur – Titan qui n’avait pas pour objectif de réduire en esclavage les salarié, etc… On peut aussi parler des dégâts de cette histoire pour l’image du pays auprès des investisseurs étrangers…

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      • Thanos // 04.03.2016 à 20h19

        C’est faux Spectre, en 2009 Goodyear fait 315 millions de dollars de perte, 215 en 2010 (chiffres publiques et consultables)

        Au départ les syndicats ont refusé un plan d’investissement de 50 millions allant avec une réorganisation des temps de travail, en 5*8 à l’époque, pour 32 heures par semaine. Puis refus du plan de départ, refus des négociations, refus de l’offre du repreneur (Titan) etc…

        Donc dès le début les syndicats savaient que le groupe était en perte et par jusqueboutisme et idéologie ont refusé un passage au 35h plutôt que de sauver leur emploi. De plus ils ont aussi permis aux autres salariés de perdre leur emplois ainsi que leurs primes de départ. Superbe ! Le chômage serait donc l’avancée ultime du syndicalisme français… effectivement le chômage protège les individus du travail et des patrons…

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        • tintin // 04.03.2016 à 20h39

          -315M en 2009 et – 215M en 2010: et ça vous suffit pour affirmer que les syndicats ont tout foutu en l’air ?
          allez, puisque vous avez l’air au courant, trouvez nous les bilans et compte de résultats détaillés pour ces deux années.
          on pourrait dire aussi:
          Goodyear, c’est 23 milliards de dollars de chiffre d’affaire par an (chiffre 2011, le plus haut depuis 2000) et 343 millions de bénéfice net. Une fois déduit le salaire du PDG (12 millions de dollars) et les charges afférentes.
          ou encore :
          CA 2013 : 19, 540 Mds et 600 millions de bénéfice net
          CA 2014 : 18,138 Mds et résultat net de 2,445 Mds

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          • Thanos // 04.03.2016 à 22h20

            les voila
            https://corporate.goodyear.com/documents/annualreports/2009ar.pdf
            https://corporate.goodyear.com/documents/annualreports/2010ar.pdf
            Impatient de vous voir m’illuminer grâce à eux
            Et donc oui au moment ou a été proposée la réorganisation des temps de travail (32h semaine en 5*8, avec 13eme mois, mutuel, bon CE) le groupe faisait des pertes. Et oui les syndicats ont refusé absolument toutes les propositions. Toutes. En dépit de conditions salariales pas dégueulasses et des promesses d’investissements.
            Sinon je ne vois pas le lien entre les bénéfices d’aujourd’hui et la situation d’il y a 7 ans, à part que le management a été efficace. Management qui n’a jamais émis la volonté de fermer le site d’Amiens initialement. Avec un accord sur les temps de travail il y a 7 ans, l’usine serait probablement encore ouverte. Donc oui, une posture purement idéologique de certain à conduit à la perte d’emploi de tous. Enfin, en terme d’image à l’international cet épisode a été catastrophique pour tout le pays.

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            • tintin // 05.03.2016 à 01h05

              merci pour les liens.

              « Sinon je ne vois pas le lien entre les bénéfices d’aujourd’hui et la situation d’il y a 7 ans, à part que le management a été efficace »

              justement, je voulais souligner la période qui, cela ne vous aura pas échappé, était plutôt « crisique » pour toutes les entreprises +/- liées au secteur automobile.

               » conditions salariales pas dégueulasses  »

              La direction de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord (1400 salariés) a annoncé, mardi 26 mai 2009, 820 licenciements.
              En se débarrassant de 84,5% des effectifs du secteur « Pneu tourisme » (pour voitures) et en annonçant la vente du secteur « Pneu agricole » (440 postes), les patrons signaient clairement l’arrêt de mort du site.

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            • reneegate // 05.03.2016 à 10h23

              Oui mais pour revenir sur le sujet, si les mouvements de matériaux étaient pénalisés, ou, mieux dit, si les productions locales étaient avantagées, Goodyear n’aurait surement pas cherché à délocaliser une production bénéficiaire. C’est donc le marché non régulé et surtout les politiques qui le promeuvent qui sont responsables de ces drames. Goodyear est responsable dans le sens ou ils ont fait de la politique en ne respectant pas leurs promesses.
              Ces requins seront toujours à l’affut du moindre centime (Airbus renâcle à payer le vestiaire), les politiques doivent réguler. In fine c’est à eux que nous devons demander des comptes, pas aux requins.

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            • tchoo // 05.03.2016 à 01h08

              Jamais vous ne pouvez imaginer, que les multinationale sont à même de faire des pertes dans la filiale qu’elles veulent, par simple jeu d’écriture comptable?
              on fait des pertes pour justifier de fermeture d’usine, parce que les profits sont délocalisés, et quelque fois dans des paradis fiscaux type Luxembourg
              Cela permet aux « biens pensants, bien intentionés » de justifier les casses d’outils de travail, ou de le mettre sur le dos de ces salauds d’ouvriers

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        • rouille // 04.03.2016 à 21h22

          Pour annoncer des pertes, ce n’est pas difficile, il suffit d’augmenter les dividendes touchés par les actionnaires, augmenter les salaires des dirigeants, investir dans la mise en oeuvre d’usines dans les pays pauvres et détourner une grande partie des bénéfices dans des paradis fiscaux…

          et l’entreprise annonce des pertes considérables, et bla bla, plan de licenciement, bla bla… c’est la faute à Voltaire…

          Ce sont les classes dominantes qui ont réussi le tour de force de renverser les démocraties où les anciens, à force de combats sociaux et de revendications justifiées, avaient imposé un mode de vie favorable à la stabilité familiale et professionnelle des classes ouvrières…

          L’ascenseur social fonctionnait, les enfants d’ouvriers pouvaient espérer un avenir meilleur et ce modèle s’est finalement mis à déranger considérablement les anglo-saxons…

          on connait la suite…

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    • Kasusbelli // 04.03.2016 à 20h09

      Kamikazes syndicaux ? Une restructuration bloquée par la CGT ? des emplois sauvés ? et la cerise sur le gateau une section syndicale CGT prise en otage par des trotskistes….COMBO !!!

      Je vous invite vivement a rencontrer les ex travailleurs de cette usine avec votre vision des choses ! Vous pourrez constater que la vie des manutentionnaires donnent des paluches qui vous assomment un boeuf.
      Eux ont vécu cette situation ! Ils n’ont pas lu dans « les échos » un comte pour enfants.

      Votre « compassion », les familles de ces travailleurs s’en moquent ! A minima, respecter les…Eux, ils ont luttés !

        +5

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    • Lysbeth Lévy // 05.03.2016 à 16h59
  • Scorpionbleu // 04.03.2016 à 10h41

    La grande différence avec les années 70, c’est que nous tous nous aurions décider d’agir à cette lecture.Comment cet homme peut-il se redresser sans vrai soutien ? Il est blessé dans son âme et son corps par le travail passé, la non reconnaissance de ses efforts, le contexte général…Certains commentaires sont très étonnants, sans doute des gens qui n’ont jamais connu le combat politique, les occupations d’usine, l’espoir.
    Comment ne pas se souvenir de combats soutenus autour de licenciements collectifs par les gens syndiqués ou pas, des journalistes de Libé (ne rions pas), des militants de Gauche et non de Gôche… « Atelier Terrin » (réparation navale à Marseille; « Griffet », « Thomson », GCE »…. des luttes à mort avec occupation sans jamais rien céder, mais nous avions derrière nous les luttes des années 40, 50 et 60 ! Eux ils ne connaissent que l’indifférence, la trahison des syndicats, de l’extrême gauche et celle du PS ne peut plus se masquer, quant au PC existe-t-il encore aujourd’hui ?

      +19

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    • Kaemo // 04.03.2016 à 12h04

      « C’est la lutte finale ;
      Groupons nous et demain… » …heu….pardon

      A l’échelle de ce monsieur :
      Lutter pour son travail, c’est bien et ça peut s’avérer utile pour toucher des pépettes à la fin du mois. Mais quand tu fais « des luttes à mort avec occupation », soit ça passe soit ça casse. Dans le second cas, il faut savoir évoluer pour ne pas dépérir. Dans tous les cas, il faut être capable de prendre la responsabilité de ses actes.

      A l’échelle de l’entreprise et de la société :
      Le capitalisme est un système fondamentalement méchant et inégalitaire. Il y a des méchants patrons et des gentils ouvriers. Cependant, chacun est libre de créer une société et dans le cas où il en tire un profit (ou pas) de la revendre ou la fermer. On peut être d’accord avec ce système ou non; on peut vouloir et travailler à le modifier. Mais il convient de ne pas oublier qu’en attendant c’est ce système qui nous nourrit. Il faut savoir faire preuve d’adaptabilité comme le fait remarquer Furax.

      Un jour, mon papa m’a donné l’exemple d’un système qui était vraiment égalitaire : le goulag. Tout le monde y été logé à la même enseigne et il n’y avait pas de problème de lutte de classe 🙂

        +2

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  • Vince // 04.03.2016 à 12h23

    C’est beau un homme qui est prêt à passer sa vie dans la même boite. Le problème c’est pas les salariés ou cadres, au niveau supérieur, les actionnaires, les membres de conseils d’administrations tournent (ou rodent comme vous voulez) et eux ils sont pas le temps…ils ne vivent pas au même rythme…

    D’un côté il y a la construction lente (du temps long) et de l’autre côté la démolition rapide (du temps court).

    Allez expliquer ça aux américains, anglais et allemands qui sont resté en mode « blitz krieg », sans parler des banques, qui jouent un rôle de catalyseur.

      +0

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  • Max // 04.03.2016 à 12h24

    Etant moi même syndicaliste, j’ai suivit l’affaire par la presse.
    Il fut un temps ou les grévistes pouvaient tout se permettre ou presque.
    Aujourd’hui surtout chez les grands équipementiers, la production est internationalisée.
    Quand une usine fait grève les autres usines du groupe à l’étranger prennent la relève.
    Du fait de l’informatique c’est immédiat.
    Les dirigeants syndicaux sont souvent issus de la fonction publique, leurs emplois ne pouvant pas etre delocalisés, c’est une situation qu’ils ne comprennent pas.
    Perso, je compatis avec ce salarié, il était aussi du devoir des organisations syndicales organisatrices des grèves de rester dans les clous et de ne pas faire subir a ce salarié les conséquences d’actes de grèves dont les conséquences devraient être du ressort des syndicats.
    Travailler dans une boite étrangère et en particulier Anglo-Saxonne sur laquelle l’état n’a pas prise………………… a contrario de l’affaire Air France mène à des conséquences différentes alors que les situations sont similaires.

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  • viriato // 04.03.2016 à 12h51

    Je me pose une question : et si cet article du NouvelObs, dont la proximité avec le pouvoir n’est plus à démontrer, n’était qu’un avertissement envoyé à tous ceux qui pourraient être tentés de se rebeller.
    « Vous voyez ce qui vous attend si vous vous rebellés ? » Voilà ce que je comprends en substance.
    Cette méthode est déjà utilisée quotidiennement dans le cas du chômage. La peur, toujours la peur.

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    • Francois // 04.03.2016 à 15h15

      La répression est le pendant de la liberté et vieille comme le monde donc rien de neuf.
      Le gouvernement par la peur comme l’éducation par la peur « le fait pas ci le fait pas ça si non ça va barder » Là aussi rien de neuf.
      Il arrive parfois que la loi soit appliquée et bien sur cela dépend du « que vous soyez riche ou pauvre » Là aussi rien de neuf.

      Beaucoup de bruits pour rien.

      Le génocide climatique lui n’appelle pas beaucoup d’indignation.

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  • Jules Vallés // 04.03.2016 à 17h27

    La doctrine de John Davison Rockefeller :« Il ne faut pas leur laisser croire que la révolte peut marcher. »
    (HOWARD ZINN, UNE HISTOIRE POPULAIRE AMÉRICAINE)

    Travaux pratiques de John Davison Rockefeller junior à Ludlow:
    « Le massacre de Ludlow fait référence à une action de représailles de la Colorado National Guard durant laquelle 26 grévistes trouvèrent la mort, à Ludlow dans le Colorado le 20 avril 1914 »
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Ludlow

    Ils sont toujours prêts à recommencer, car eux ils savent que la lutte des classes n’est pas dépassée….
    Warren Buffet:
    Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner.
    https://fr.wikiquote.org/wiki/Warren_Buffett

    Cessons de nous bercer d’illusions!

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    • Lt Anderson // 04.03.2016 à 20h29

      C’est ce que je dis souvent dans les réunions publiques où parfois il est question de « il n’y a plus de lutte de classe » : si il n’y en avait plus alors les médias dans leur ensemble n’auraient plus besoin de nous saouler de propagande bourgeoise. Et en ce moment elle se renforce.

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  • LA ROQUE // 04.03.2016 à 22h19

    Je soutiens pleinement Nicolas.
    Pour le soutenir lui et ses collègues j’ai mis une affiche sur ma voiture depuis plusieurs semaines:
     » relaxe pour les goodyear »
    Étrangement cela a beaucoup moins de succès que « je suis charlie » !

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  • colinmaluka // 05.03.2016 à 01h07

    Étant un futur ex salarié de la Seita, je compatis pleinement. Nous avons connu les mêmes problèmes avec les mêmes solutions.
    c’est pour cela que je ne veux plus jamais travailler en usine. On s’escinte pendant des années pour être laissé sur me carreau pour faire plus de profits ailleurs. Ce monde n’est plus humain.

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  • Krystyna Hawrot // 06.03.2016 à 12h04

    Et Goodyear est quand même parti en Pologne… avec des gouvernements crées de toutes pièces par les fondations américaines et allemandes depuis 25 ans, ce ne sont pas les ouvriers des pays de l’Est qui vont être solidaires des Français. Il ne faut pas oublier qu’on leur répète tous les jours depuis 25 ans que les Français sont feignants parce qu’ils s’accrochent à leurs lubies passéistes comme le code du travail, les syndicats et la sécurité sociale… En 2003 la presse polonaise accusait Chirac, sic, de « trockisme » parce qu’il refusait de porter le fer et le feu en Irak!

    En ce qui concerne la prison pour les ouvriers révoltés, c’est normal; on revient au 19 siècle, du temps ou les ouvriers étaient systématiquement emprisonnés ou tués par l’armée et la police quand ils se révoltaient. CQFD.

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