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21.octobre.201821.10.2018 // Les Crises

Faut-il s’attendre à une crise financière majeure ? Par Jean-Michel Naulot

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Source : Mediapart, Jean-Michel Naulot, 18-10-2018

Depuis quelques mois, tout le monde prévoit une grave crise financière, même d’anciens gouverneurs de banques centrales comme Jacques de Larrosière et Jean-Claude Trichet, même le FMI… Et pourtant, sur les marchés, on continue de danser ! Le président de la Banque centrale américaine semble lui-même assez inquiet et maintient un rythme soutenu de hausses de taux pour calmer cet emballement.

Interview JMN réalisée par Coralie Delaume pour son blog « L’arène nue »

Q. L’économiste libéral Charles Gave explique qu’il a « la trouille » et nous conseille d’attacher nos ceintures en prévision d’une crise financière très prochaine. Est-il lucide ou alarmiste ?

R. Quand on évoque la valorisation élevée des marchés, on nous répond que la croissance est là grâce à la politique de Trump ! En 1999-2000, certains observateurs constataient également la valorisation très élevée des valeurs internet et on nous expliquait que, grâce à la révolution technologique, nous entrions dans un monde sans cycles économiques. En 2006-2007, on nous disait que les produits structurés, les fameux subprimes, n’étaient pas dangereux car le prix des maisons montait toujours aux Etats-Unis. Depuis l’élection de Donald Trump, les marchés d’actions américains ont progressé de 40% ! On oublie de dire qu’en apportant une manne fiscale considérable aux entreprises et aux catégories aisées, Trump a creusé de manière spectaculaire le déficit budgétaire, alors même que la Fed est beaucoup moins présente sur le marché de la dette puisqu’elle veut réduire son bilan. Qui va acheter cette dette nouvelle ? Comment expliquer cet aveuglement des opérateurs ? Ils jouent la tendance, comme disent les opérateurs de marchés. La hausse appelle la hausse jusqu’au moment où les marchés chutent comme la pierre. Ce sont toujours les fondamentaux qui reprennent le dessus.
Nous sortons d’une période de dix ans absolument inédite dans l’histoire économique où les banques centrales du monde entier, des Etats-Unis à la Chine et au Japon, en passant par la zone euro, le Royaume Uni et la Suisse, ont créé de la monnaie comme jamais dans le passé. Cette création monétaire a été réalisée de deux manières par les banques centrales. D’abord, de manière directe avec les politiques de quantitative easing (achat par les banques centrales de dettes publiques et privées, et parfois de produits subprimes et d’actions). Ensuite, de manière indirecte avec le pilotage des taux d’intérêt autour de zéro. Cette politique était justifiée au moment de la crise mais elle devenait absurde deux ou trois ans après, encore plus dix ans après comme cela est encore le cas actuellement en zone euro.
Lorsque l’on crée trop de monnaie, vous êtes sûr que cela se terminera très mal car toute cette monnaie part dans le système financier alors que les besoins de l’économie réelle sont limités. Goethe nous l’avait appris voici deux siècles. Dans son Second Faust, il décrit une scène à la cour du roi où Méphistophélès, le diable, inonde la cour de billets de banque, puis l’univers ! Tout le monde se réjouit, festoie, s’enivre, a le sentiment d’une très grande richesse… jusqu’au moment où les billets de banque se transforment en scarabées !
En faisant des recherches sur la période qui a précédé la crise de 1929 pour mon livre, j’ai retrouvé un texte saisissant qui dit exactement la même chose. C’est un texte rédigé par le Conseil de la Banque centrale américaine en février 1929, quelques mois avant le krach. Saisis d’effroi devant la hausse des marchés et par le fait qu’ils n’avaient pas augmenté les taux d’intérêt suffisamment tôt, les membres du Conseil écrivent : « Il est apparu au début de l’année 1928 que la croissance du volume du crédit dépassait largement les besoins ordinaires de crédits commerciaux et industriels. De nombreuses années d’expérience ont montré que les augmentations de crédit au-delà des besoins de l’économie conduisent normalement à des résultats malheureux, à des excès spéculatifs, à des hausses de prix, à des bulles qui se terminent dans la dépression ».
Les grand responsables de la crise qui arrive, ce seront les hommes politiques qui n’ont pas tiré les leçons de ce qui s’est passé en 2008-2009, même s’il y a eu un sursaut temporaire, et les banquiers centraux qui ont fait fonctionner la planche à billets comme jamais dans le passé. J’étais personnellement opposé à l’indépendance de la Banque de France en 1993 car je pensais que pour bien conduire une politique économique il vaut mieux tenir les deux manettes entre les mains, la politique budgétaire et la politique monétaire. A l’époque, cette réforme avait pour but d’éviter une création monétaire excessive qui aurait financé gratuitement les besoins du Trésor public. Avec le recul, je me pose la question : si nous n’avions pas donné l’indépendance aux banques centrales, celles-ci auraient-elles créé davantage de monnaie ? J’en doute ! Même Jacques de Larrosière, ancien banquier central, affirme que les banques centrales sont tombées dans la dépendance des marchés financiers. Il faut absolument corriger les statuts des banques centrales dans le monde occidental en imposant comme premier objectif, avant la maîtrise de l’inflation, la stabilité financière. Dans les années 1920, la Banque centrale américaine disait qu’il ne fallait pas augmenter les taux car l’inflation était sous contrôle. On a vu le résultat ! C’est toujours lorsque les hausses de taux interviennent trop tard que se déclenchent les crises. Je suis convaincu qu’il en ira de même cette fois-ci.
En fait, quand on analyse l’histoire des grandes crises financières systémiques, on constate qu’elles éclatent lorsque trois facteurs sont réunis : une création monétaire excessive, une dette élevée, une régulation insuffisante. Une hausse des taux qui arrive trop tard fait brutalement prendre conscience aux investisseurs du niveau de la dette. Dans les périodes d’euphorie, les acteurs, ménages, entreprises, établissements financiers, oublient qu’ils sont endettés. Aujourd’hui, ces trois éléments sont réunis.

Q. Les mesures prises après la grande crise de 2008-2009 sont-elles suffisantes ? Les États sont-ils mieux armés pour affronter cette crise éventuelle ?

R. Les mesures prises après la crise de 2008 sont-elles suffisantes ? Certainement pas ! On a amélioré la transparence des marchés financiers et rendu plus robustes les banques mais on n’a pas fait l’essentiel : réduire le déséquilibre entre une sphère financière pléthorique et l’économie réelle.
Depuis les années quatre-vingt, l’économie est déstabilisée à intervalles réguliers par les excès de la finance, avec des conséquences terribles dans le domaine social et maintenant dans le domaine politique. Le chômage et la précarité, les inégalités qui sont à des niveaux historiques aux Etats-Unis et dans certains pays d’Europe, la pauvreté, tous ces indicateurs sont au rouge, à des degrés divers bien sûr. La montée des populismes, c’est-à-dire de la colère populaire, est le miroir des crises financières et de leurs conséquences. Lors de la prochaine crise, ce sont les dirigeants politiques qui seront montrés du doigt et non les banquiers. Ils n’auront pas réalisé la feuille de route sur laquelle ils s’étaient engagés, notamment lors du G20 de Londres d’avril 2009. A l’époque on parlait de refonder le capitalisme. On en est loin !
Si les dirigeants politiques faisaient l’effort de comprendre les enjeux de la finance, d’en connaître les mécanismes, les lignes pourraient peut-être bouger davantage à Bruxelles. Lorsqu’il était en charge des marchés financiers, Michel Barnier a fait cet effort. Aujourd’hui, les dirigeants recherchent avant tout le consensus et défendent leurs places financières. Quant au Parlement européen, il est cerné par les lobbies. Jean-Paul Gauzès, qui a été un rapporteur remarquable lors de la négociation de la directive sur les hedge funds après la crise, a dû tenir à l’époque deux cents rendez-vous avec des représentants des lobbies !
Quand on fait le bilan des réformes, on peut considérer que l’on a seulement parcouru, aux Etats-Unis et en Europe, le tiers de la feuille de route établie par les G20 de 2008-2009. Dès le lendemain de la crise, on a nommé aux postes-clés des responsables qui ont assuré la continuité alors qu’il fallait une rupture. A la présidence du Conseil de stabilité financière, bras armé du G20, on a par exemple nommé deux anciens de Goldman Sachs, Mario Draghi puis Mark Carney. Obama s’est entouré de tous ceux qui avaient lutté contre l’encadrement de la finance du temps de Clinton. En France, on a tenu un double discours sur la réforme de la finance. Cette timidité dans les réformes, après une crise aussi grave, est une occasion manquée et nous allons le payer très cher.
En trois ou quatre ans, on aurait pu beaucoup mieux encadrer les marchés financiers, réduire les volumes de produits dérivés, limiter les risques que font courir les hedge funds, tous domiciliés dans les paradis fiscaux, éviter que les fameux robots du trading à haute fréquence ne représentent la moitié des transactions sur les marchés d’actions, assurer un meilleur encadrement du shadow banking, qui représente tout de même 47% de la finance mondiale, mieux encadrer les nouveaux produits. L’encours des fonds indiciels (ETF) est par exemple passé de 700 milliards de dollars en 2007 à 4 500 milliards de dollars aujourd’hui. Or, ces fonds ont un effet d’accélération des tendances. On ne sait absolument quels seront leurs effets lors de la prochaine crise. De plus, ils prêtent tous leurs titres. A un instant donné, le FMI considère qu’un même titre peut être revendiqué par deux acteurs et demi… Que se passera-t-il si tout le monde clique en même temps pour récupérer son argent ? Des réformes simples étaient possibles sans risque de déstabiliser les marchés. Il manquait simplement la volonté politique. Lorsque les textes des réformes sont compliqués, c’est presque toujours parce que les lobbies ont demandé des exemptions.
A côté de la réforme des marchés financiers, très insuffisante, on a il est vrai pris à bras le corps le problème des banques. Elles étaient complètement sous-capitalisées et n’avaient donc pas les moyens de faire face à des turbulences. Mais il s’agit d’une simple remise à niveau. Si les banques étaient à ce point sous-capitalisées en 2008, c’est parce qu’une réforme néfaste avait été adoptée le 26 juin 2004 à Bâle lors d’une réunion des banquiers centraux réunis sous la présidence de Jean-Claude Trichet. Je l’évoque parce que cette réforme demeure un très gros problème aujourd’hui. Il s’agit des règles qui président à l’allocation des financements bancaires dans le monde. Au cours de cette réunion, on a décidé deux choses. On a autorisé les banques à calculer elles-mêmes leurs fonds propres réglementaires à partir de modèles internes extraordinairement complexes et donc très peu transparents. On est là à mi-chemin entre régulation et autorégulation… Et on a accepté que les banques divisent les risques déclarés aux régulateurs en fonction de la qualité du risque. Cette réforme a eu trois conséquences. D’abord, la création monétaire a été considérable puisque, du jour au lendemain, on a pu faire quatre ou cinq fois plus de crédit aux multinationales. En zone euro, en quatre ans, la création monétaire a ainsi augmenté de 40% ! Ensuite, cela a aggravé les inégalités dans la distribution du crédit. Enfin, cela a donné immédiatement un pouvoir considérable aux agences de notation puisque la division des risques dépendait de la note attribuée. Jusque-là, la mission des agences de notation était de conseiller les investisseurs, pas de devenir un des régulateurs bancaires. Les conséquences de cette réforme ont donc été immenses. Quel dirigeant politique s’y est intéressé à cette époque ? Aucun ! Le Comité de Bâle, mesurant probablement les erreurs passées, a voulu réformer ce système à la marge depuis trois ou quatre ans, notamment en 2017. Il s’est heurté à une levée de boucliers de la part des banquiers centraux. La réforme adoptée est minime et elle ne sera applicable qu’en… 2028 !
Les banquiers centraux ont également fait un véritable tir de barrage contre la réforme que Michel Barnier avait proposée en février 2015. Elle a été abandonnée l’année dernière. Cette réforme avait un double objectif : interdire les activités spéculatives des banques, ce qui aurait eu un effet dissuasif, et filialiser les activités les plus risquées, notamment certains produits dérivés, ce qui aurait eu pour effet de les rendre plus coûteux et de réduire ainsi les volumes traités par les banques. Bien sûr, cela se serait traduit par une baisse de rentabilité pour les banques, mais il faut savoir ce que l’on veut. Les produits dérivés sont une manifestation de l’hypertrophie de la finance. Il s’échange tous les quinze jours l’équivalent du PIB mondial sur les marchés de produits dérivés et 90% d’entre eux sont traités entre établissements financiers et non pas avec des entreprises !
Les Etats sont-ils aujourd’hui mieux armés pour affronter une crise systémique ? C’est peu probable. Les banques centrales ont des marges de manœuvre beaucoup plus faibles qu’en 2008. Aux Etats-Unis, la Fed a une petite marge pour baisser ses taux mais en zone euro, au Royaume Uni et au Japon les marges de manœuvre sont nulles. On a même encore des taux négatifs en Allemagne ce qui n’a aucun sens et irrite profondément, et à juste titre, les épargnants allemands. De toute façon, on ne peut continuer indéfiniment cette fuite en avant dans la création monétaire. S’il suffisait de créer de la monnaie pour effacer les cycles, on le saurait depuis longtemps ! Cela ne peut que mal finir.
Les gouvernements ont-ils, eux, des marges de manœuvre ? La dette publique mondiale est passée de 70% du PIB en 2000 à 107% en 2016, tout près du record historique atteint pendant la Seconde Guerre mondiale. On voit mal comment les gouvernements se lanceraient à nouveau dans une relance keynésienne. Cette dette n’est pas due pour l’essentiel à une mauvaise gestion des deniers publics comme on le dit trop souvent. Elle s’explique en grande partie par les crises financières des trente dernières années. Il y a un lien direct, une corrélation parfaite, entre la dette et les crises. Lorsqu’une crise financière éclate, on augmente les dépenses publiques pour soutenir la demande et lutter contre le chômage, les déficits publics se creusent et les dettes publiques augmentent. On baisse également les taux d’intérêt pour redonner confiance aux investisseurs et, après quelques années, les dettes privées des ménages, des entreprises, des institutions financières, recommencent à augmenter… Et une nouvelle crise survient du fait de l’excès d’endettement, notamment privé, ce qui exige relance keynésienne et taux zéro… Il existe une étroite corrélation diabolique entre les crises financières et l’endettement. Si on ne s’attaque pas au cœur du capitalisme financier pour tenter de renouer avec le capitalisme industriel, les déséquilibres ne cesseront de s’aggraver.

Q. Les banques centrales, en particulier la BCE, a vu la taille de son bilan croître de manière considérable pour avoir racheté en très grande quantité des titres de dettes des États membres de la zone euro. Cela est-il dangereux ?

R. L’augmentation des bilans des banques centrales est un fait entièrement nouveau. On est donc dans un univers inconnu. Pour prendre l’exemple de la plus grande banque centrale, la Fed, son bilan représentait entre 4 et 5% du PIB américain depuis la Seconde Guerre mondiale. Actuellement, il représente 22% du PIB. Les autorités monétaires américaines considèrent donc qu’il est urgent de réduire ce bilan. Il en va, estiment-elles, de la crédibilité de la Banque centrale. Warren Buffett a même dit un jour que la Fed devenait un « hedge fund » ! En zone euro, le bilan de la BCE représente plus de 40% du PIB, au Japon plus de 90%, en Suisse plus de 100%. La Banque Nationale Suisse achète toute sorte d’actifs en devises pour lutter contre la réévaluation du franc suisse, y compris des actions, alors que dans le même temps le gouvernement suisse pratique une politique d’excédents budgétaires qui a pour effet de réévaluer le franc suisse ! Voyez la logique de l’indépendance des banques centrales !
En zone euro, la BCE est un animal particulier : en cas de pertes significatives, par exemple à la suite de la défaillance d’un pays de la zone qui engendrerait des pertes importantes, il faudrait l’unanimité des 19 Etats pour augmenter le capital. C’est un petit talon d’Achille. Les achats de titres de la BCE ont donc une limite, sinon elle sera plus fragile. La politique de quantitative easing va prendre fin. Elle ne pourrait être réactivée que de manière limitée en cas de crise. Pour sauver l’euro en 2012, Mario Draghi a procédé en deux étapes. Il s’est d’abord appuyé sur les banques de la zone euro en leur prêtant massivement à taux zéro ce qui leur a permis d’acheter de la dette publique et de faire baisser les taux, notamment dans les pays du Sud. A partir de 2015, il a lui-même procédé à des achats massifs. Plus exactement, il a demandé aux banques centrales nationales de la zone euro d’acheter des dettes publiques. Ce faisant, il a donné un grand coup de canif dans les traités européens qui interdisaient depuis l’origine à la Banque centrale de financer les Etats. Le résultat de cette politique de la BCE, c’est qu’aujourd’hui les banques détiennent 17% de la dette publique, au lieu de 3% aux Etats-Unis, et les banques centrales 21% au lieu de 12% aux Etats-Unis. Le système bancaire européen est gorgé de dettes publiques (38% des dettes au lieu de 15% aux Etats-Unis). Dans le même temps, avec l’Union bancaire, on prétend que l’on a coupé le lien entre les banques et les Etats ! Nous avons créé une gigantesque bulle obligataire en zone euro dont une large partie est entre les mains du système bancaire.

Q. La Deutsche Bank allemande, les banques italiennes sont, on le sait, très fragiles. Peut-on imaginer que l’une de ces banques s’effondre, comme le fit en son temps Lehman Brothers ?

R. Je suis dans l’incapacité de vous répondre sur la Deutsche Bank dont je ne connais pas la situation et, même si je la connaissais, je m’abstiendrais de contribuer à diffuser des rumeurs contre lesquelles j’ai lutté comme régulateur ! Quant aux banques italiennes, les chiffres sont connus : elles détiennent des montants très importants de dettes publiques nationales et entre 250 milliards et 300 milliards d’euros de créances douteuses. Une hausse des taux durable aurait des effets calamiteux sur leurs résultats. Elle engendrerait des pertes sur les encours de dettes publiques et une détérioration de la qualité des créances douteuses.
Pour répondre de manière plus générale à votre question, je ne crois pas, mais je peux naturellement me tromper, à la répétition de Lehman, à savoir la faillite d’un grand établissement. Le 15 septembre 2008, la décision de laisser tomber Lehman a été désastreuse. Du jour au lendemain, tout s’est arrêté dans la finance. Les banques ne prêtaient plus, craignant de ne jamais être remboursées et surtout de ne plus pouvoir se financer. L’impact sur l’économie réelle a été immédiat. Derrière le discours très moralisateur tenu à l’époque par les autorités américaines et par un certain nombre de banquiers aux Etats-Unis et en Europe, à savoir « il faut faire un exemple », il y avait en réalité un discours qui l’était beaucoup moins : « il faut faire tomber un concurrent » ! C’était une folie. De fins observateurs ont remarqué que le secrétaire au Trésor américain, Henry Paulson, avait fait toute sa carrière chez Goldman Sachs et qu’il en avait été président pendant huit ans. Les mêmes ont également observé que le lendemain de la chute de Lehman, il a décidé de sauver AIG en apportant 180 milliards de dollars de fonds publics. Or, Goldman Sachs avait des engagements très importants sur AIG. Grâce à cet apport, AIG fera un chèque de 12 milliards de dollars à Goldman Sachs quelques mois plus tard ce qui évitera à cette banque d’être en grande difficulté…
Ce qu’il faut dans de telles crises, c’est agir très vite et à bon escient en évitant à tout prix les effets de contagion. En 1998, quand le hedge fund LTCM fait trembler la planète parce qu’il a des positions perdantes dans les marchés à hauteur de 125 milliards de dollars alors qu’il ne gère que 4 milliards de dollars, en un weekend, le gouvernement américain impose aux banques qui travaillaient avec LTCM d’apporter de l’argent pour sauver le fonds. On a évité une catastrophe mondiale. En mars 2008, le gouvernement américain a apporté in extremis son concours à la banque d’affaires Bear Stearns en organisant son sauvetage par JP Morgan. Demain, si la Deutsche Bank rencontre de graves difficultés, Madame Merkel pilotera elle-même le dossier avec la BCE ! Elle fera tout pour organiser son sauvetage. On ne laisse pas tomber une banque qui emploie 100 000 personnes et qui joue un rôle décisif dans l’accompagnement de l’industrie allemande. Les textes très précis de l’Union bancaire sur la gestion des cas de banques en difficulté sont de ce point de vue de bonnes résolutions qui voleront en éclat au moment de la crise. Les Américains ont été plus prudents dans la rédaction de leurs textes réglementaires en laissant une grande souplesse dans les démarches à entreprendre. Les cas difficiles seront toujours traités par le Secrétaire au Trésor, le Président de la Fed et les autorités de régulation, avec un apport financier de l’Etat si nécessaire. C’est triste à dire car on a promis aux citoyens de ne plus les mettre à contribution mais on ne doit pas se voiler la face. Madame Janet Yellen a elle-même déclaré voici deux ou trois ans qu’il est prématuré de dire que les fonds publics ne seront plus utilisés pour sauver une banque en cas de crise. Après chaque crise financière depuis 1929, les dirigeants politiques déclarent que désormais le recours aux fonds publics est terminé pour sauver un établissement et leurs propos sont démentis avec l’arrivée de la crise suivante… A cet égard, la disposition prise dans le cas de l’Union bancaire pour faire appel aux déposants au-delà de 100 000 euros en cas de crise d’un établissement est, me semble-t-il, très dangereuse : en cas de rumeur sérieuse sur un établissement, les déposants risquent de s’envoler comme des moineaux, accélérant les difficultés de cet établissement. On l’a vu dans le cas récent de Banco Popular : 20% des dépôts ont quitté la banque en trois ou quatre jours avant le rachat de l’établissement par Santander…

Q. L’euro peut-il ne pas survivre à une crise financière d’ampleur ?

R. Crise financière internationale ou non, il est clair que l’euro peut disparaître. C’est ce qui a failli se produire en 2010 et, à l’époque, cela se serait passé dans des conditions dramatiques car toutes les banques de la zone euro détenaient des stocks considérables de dettes publiques d’autres Etats de la zone. On leur avait en effet expliqué pendant dix ans que désormais une dette grecque, espagnole ou allemande, c’était pareil ! Le système financier européen aurait implosé. Chat échaudé craint l’eau froide… Par conséquent, les banques de la zone euro n’écoutent plus ceux qui continuent à tenir ce discours aujourd’hui. Elles détiennent de la dette publique mais essentiellement nationale. C’est ce que l’on appelle la fragmentation des marchés. Les autorités monétaires le déplorent mais c’est une bonne gestion du risque et une implosion de l’euro serait ainsi moins dramatique.
Mario Draghi qui déclarait autrefois que l’euro était « irréversible » reconnaît lui-même que ce n’est plus le cas. En réponse à une question de deux parlementaires italiens en janvier 2017, il a commencé sa réponse par « Si l’Italie se retire de l’euro,… ». Certains dirigeants politiques, et parfois certaines agences de notation, cherchent naturellement à faire peur en agitant la menace d’une forte augmentation de la dette en cas de sortie de l’euro. Ils laissent ainsi planer le doute sur l’application de la Lex Monetae qui dit qu’en matière monétaire ce sont les décisions nationales qui s’appliquent aux investisseurs, et non l’inverse. Tout Etat est libre de changer de monnaie et de rembourser sa dette dans sa nouvelle monnaie. Le Code monétaire et financier affirme, à son article premier, que « La monnaie de la France est l’euro ». L’euro n’est pas une devise étrangère, c’est la monnaie de chaque pays. Si l’Italie sort de l’euro, elle remboursera sa dette en lires avec un montant inchangé, quel que soit le montant de la dévaluation. Il ne faut pas faire de l’euro un enjeu politicien et raconter n’importe quoi. Il faut raisonner en termes de droit international et en termes économiques.
Vingt ans après la création de l’euro, le bilan économique est très négatif : croissance européenne moitié moindre que la croissance américaine, désindustrialisation de certains pays, inégalités spectaculaires entre pays du Nord et pays du Sud, tensions entre dirigeants très fortes, notamment du fait de la domination allemande sur l’économie et les institutions. L’euro attise les divisions au lieu de faire avancer l’Europe. La morphine monétaire a permis provisoirement de fermer les yeux sur une crise qui peut à tout moment de se réveiller, comme un volcan en sommeil.
Pour que l’euro soit un succès, il fallait deux choses : que les politiques économiques convergent, notamment dans les domaines social et fiscal, et qu’il existe une solidarité financière entre l’Allemagne, grande bénéficiaire de l’euro, et les autres pays. Or, sur ces deux points, nous en sommes au degré zéro et l’Allemagne affirme de plus en plus nettement qu’elle ne veut pas payer. Les fondateurs du Traité avaient fait le pari que les peuples de la zone euro basculeraient très vite dans le fédéralisme. Ce n’est pas vraiment ce qui se passe ! Imagine-t-on les Etats-Unis sans transferts financiers entre régions ? Jean Tirole, qui est favorable à l’euro, estime qu’il faudrait que les transferts financiers représentent environ 20% du PIB de la zone !
Tous les dysfonctionnements annoncés par les économistes qui doutaient des avancées fédérales avant la création de l’euro se produisent : mouvements des capitaux en direction des zones les plus attractives sur le plan fiscal et sur le plan des coûts de production et de la tradition industrielle, monnaie sous-évaluée pour certains pays (de 15% pour l’Allemagne selon le FMI) et surévaluée pour d’autres (de 12% pour la France), déséquilibres des paiements courants (en vingt ans l’Allemagne est passée de l’équilibre à un excédent de 8% du PIB), désindustrialisation de certains pays (production industrielle : -10% en France depuis 2000, + 35% en Allemagne), émigration des jeunes du Sud vers le Nord. Economiquement, socialement et politiquement, cette évolution est explosive. La fuite des capitaux du Sud vers le Nord s’accélère même depuis deux ou trois ans, surtout depuis la crise politique italienne, comme le montrent les soldes du système de paiements de la zone euro Target2 : la Banque centrale allemande prête plus de 900 milliards d’euros aux banques centrales des pays du Sud, la Banque centrale italienne emprunte près de 500 milliards d’euros. Des montants qui ont doublé depuis la crise de 2012. Quant au système bancaire européen, comme je l’ai mentionné, il détient, banques centrales et banques commerciales confondues, 38% de la dette publique de la zone afin de tenter de maintenir des taux proches de zéro dans l’ensemble des pays de la zone. Il est difficile d’aller beaucoup plus loin ! Dans ces conditions, la fragilité de la zone euro est considérable et la survie de cette monnaie n’est pas du tout assurée en cas de crise financière internationale grave.
Mais on peut aussi, dans un rêve, imaginer que cette crise ait pour effet de resserrer les rangs en Europe, de provoquer une prise de conscience et de déclencher enfin un réflexe de solidarité financière et fiscale… Je crains que ce ne soit un rêve de plus !

PS : les mesures qu’il faudrait prendre à l’échelon international et en Europe pour éviter une grave crise financière, ou pour remédier à la crise qui arrive, sont exposées dans mon livre « Eviter l’effondrement », au Seuil (2017).

Source : Mediapart, Jean-Michel Naulot, 18-10-2018

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bhhell // 21.10.2018 à 12h52

Exactement. Entendre ces libertariens développer de fausses oppositions Etat-Privé pour toujours exonérer les forces du marché (cet ectoplasme) non faussé est tordant. Il y a deux cas:

Soit l’Etat est contrôlé par les forces capitalistes afin d’assurer leur mainmise et leur subsistance. Cet assistanat massif inscrit dans le droit et les pratiques est invisible (l’assistanat c’est pour les pauvres, nous expliquent les médias). Car il faut vendre l’idée d’un secteur privé férocement autonome et jaloux de son indépendance.
L’Ouest américain est un bon exemple. Il dépendait massivement des aides fédérales (bien plus que l’Est). Les entreprises minières et du rail auraient été insolvables sans ces dernières (investissements catastrophiques). Cela n’empêchait évidemment pas les bénéficiaires de cracher sur l’Etat fédéral et d’entretenir le mythe du self-made man. Ce tout en contrôlant massivement cet Etat, bien sûr. Mais les mythes (propagande) ont la vie dure.

Soit l’Etat est contrôlé, dans une certaine mesure seulement, par des forces populaires. Et c’est cette perte du monopole capitaliste sur l’Etat que déplorent nos amis libertariens, Gave et compagnie. Cette perte qui correspond à L’Etat providence, oups, pardon, l’assistanat qui « dé-res-pon-sa-bi-lise. l’individu »

Le but est encore de revenir à un passé fantasmé, de ramener l’Etat à de juste proportions. Entendre par là les proportions du monopole capitaliste sur l’Etat, déguisé en « Etat minimal ». Ce faux dualisme Etat-Privé fournit en plus un coupable désigné en cas de crise: l’Etat. Ce, afin d’exonérer les pseudo forces autonomes du marché, garanties infaillibles

51 réactions et commentaires

  • JO // 21.10.2018 à 08h26

    « Quand on évoque la valorisation élevée des marchés, on nous répond que la croissance est là grâce à la politique de Trump ! »
    Elle n’est élevé qu’au USA ! En FRANCE
    c’est tout le contraire !

      +6

    Alerter
  • Julie // 21.10.2018 à 09h44

    « Le président de la Banque centrale américaine semble lui-même assez inquiet et maintient un rythme soutenu de hausses de taux pour calmer cet emballement ».
    ??

      +7

    Alerter
  • fais-gafa-tes-donnees // 21.10.2018 à 10h26

    une crise financière,… peut être…. oui, des turbulences sur les marchés.

    notamment autour du 24 octobre, et 25 et 26 octobre, il y aura des grosses turbulences.
    il y aura des mouvements erratiques, et des traders et boursicoteurs (banquiers) qui ne sauront pas où donner de la tête… et surtout à quel saint se vouer.
    il va y avoir une perte de repère sur les notions de valeurs, et donc de la valeur des choses.

    bon, mais sinon, une crise financière, s’il y en a une, elle ne sera qu’une crise de l’argent accumulée.
    pas de l’argent qui circule.

    donc, un crise pour certain, ceux qui ont et qui vivent de l’argent accumulé.
    on ne s’inquiète pas pour eux…. ils en ont beaucoup….

    Quelques points clés sur les dettes, et les tensions dans le changement de modèle, pour l’utilisation des dettes :
    « cri : L’argent circule,…. mais reviendra-t-il ??? (Ma thune s’appelle reviens). »
    https://www.les-cris.com/pages-010-quelques-articles-2018/l-argent/cri-L-argent-circule-mais-reviendra-t-il-Fwd-Ma-thune-s-appelle-reviens-20170503-26.php

    « L’argent : synthèse des notions clés,… et deux illustrations flagrantes. »
    https://www.les-cris.com/pages-010-quelques-articles-2018/l-argent/cri-L-argent-synthese-des-notions-cles-et-deux-illustrations-flagrantes-20161008-60.php
    Notamment : vous y voyez pourquoi les QE ne sont pas si bête que certains le disent, et qu’ils ont servi à déplacer de manière discrète, en douceur, le support de la confiance de l’argent, des dettes, vers « la valeur Kravail ».

    au sujet du « ca va s’effondrer…  »
    https://www.les-cris.com/pages-010-quelques-articles-2018/cri-la-revolution-de-la-circulation-juste-la-sous-vos-yeux-20180306-23695.php#question-Ca-va-s-effondrer
    ces éléments peuvent s’appliquer à la partie finance du monde.

    Bon, cela fait déjà beaucoup à lire, pour un dimanche… et pour ne plus penser avec l’ancien modèle du monde en tête,…

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    • Duchaussoy // 22.10.2018 à 08h36

      Oui, tout a fait d’accord.
      Ces gens ne s’occupent que des valeurs du passé, des financiers du passé, des vieux… Qui ne vivent que sur leur richesse accumulée.
      Ils ne parlent pas de ceux d’aujourd’hui et de demain, qui vivent de l’argent qui circulent.
      C’est logique de prevoir que cet ancien monde s’ecroule.

        +2

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  • Tardieu // 21.10.2018 à 10h39

    A quoi se réduit « tout le monde » :

    – Jacques de Larrosière, ancien banquier central…
    – Charles Gave, économiste libéral …
    – Jean-Claude Trichet, ex-président de la BCE et invité du groupe Bilderberg…
    – Le FMI…
    – Crise financière internationale ou non…

    Là, c’est trop n’en jetez plus la cour est pleine !

    PS : les mesures qu’il faudrait prendre à l’échelon international et en Europe pour éviter une grave crise financière, ou pour remédier à la crise qui arrive, sont exposées dans mon livre « Eviter l’effondrement », au Seuil (2017).

    Vous avez compris la supercherie ?

    Quand ils ne s’amusent pas à vous faire peur avec une Troisième Guerre mondiale à coups de bombes atomique, ils vous sorte que la Troisième Guerre mondiale financière…

    Le tout pour justifier leurs dépenses militaires pharaoniques ou les dizaines de milliers de milliards de dollars, euros, yen, livre, etc versés généreusement aux banques, institutions financières, compagnies d’assurance, etc sans oublier les politiques d’austérité drastiques ou liberticides tournées contre tous les peuples…

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    • bhhell // 21.10.2018 à 12h52

      Exactement. Entendre ces libertariens développer de fausses oppositions Etat-Privé pour toujours exonérer les forces du marché (cet ectoplasme) non faussé est tordant. Il y a deux cas:

      Soit l’Etat est contrôlé par les forces capitalistes afin d’assurer leur mainmise et leur subsistance. Cet assistanat massif inscrit dans le droit et les pratiques est invisible (l’assistanat c’est pour les pauvres, nous expliquent les médias). Car il faut vendre l’idée d’un secteur privé férocement autonome et jaloux de son indépendance.
      L’Ouest américain est un bon exemple. Il dépendait massivement des aides fédérales (bien plus que l’Est). Les entreprises minières et du rail auraient été insolvables sans ces dernières (investissements catastrophiques). Cela n’empêchait évidemment pas les bénéficiaires de cracher sur l’Etat fédéral et d’entretenir le mythe du self-made man. Ce tout en contrôlant massivement cet Etat, bien sûr. Mais les mythes (propagande) ont la vie dure.

      Soit l’Etat est contrôlé, dans une certaine mesure seulement, par des forces populaires. Et c’est cette perte du monopole capitaliste sur l’Etat que déplorent nos amis libertariens, Gave et compagnie. Cette perte qui correspond à L’Etat providence, oups, pardon, l’assistanat qui « dé-res-pon-sa-bi-lise. l’individu »

      Le but est encore de revenir à un passé fantasmé, de ramener l’Etat à de juste proportions. Entendre par là les proportions du monopole capitaliste sur l’Etat, déguisé en « Etat minimal ». Ce faux dualisme Etat-Privé fournit en plus un coupable désigné en cas de crise: l’Etat. Ce, afin d’exonérer les pseudo forces autonomes du marché, garanties infaillibles

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      • Patrick // 21.10.2018 à 21h09

         » Les entreprises minières et du rail auraient été insolvables sans ces dernières (investissements catastrophiques)  » .. si on laissait vraiment faire le marché , on les aurait laisser mourir
        , elles auraient été remplacées par d’autres solutions rentables et viables.
        L’état doit être minimal et ne pas gaspiller ses ressources en subventionnant n’importe quoi.

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      • Chalpitek // 22.10.2018 à 17h14

        Vous simplifiez à la caricature. On peut très bien avoir une ossature étatique faible mais très efficace et cela sans avoir du tout le contrôle par les entreprises. Exemple : la Suisse.

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        • Binou // 22.10.2018 à 17h38

          le modèle de la Suisse est très différent de la France. L’état n’est pas faible, seulement les responsabilités partent des communes puis remontent aux cantons quand la commune ne peut pas gérer seule, et on remonte au fédéral pour les sujets nécessitant une décision à l’échelle de la fédération.
          De plus les subventions existent également en Suisse

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          • Renaud // 22.10.2018 à 22h25

            Binou @ 22.10.2018 à 17h38
            On appelle ça le PRINCIPE DE SUBSIDIARITÉ. Comme en France et en « Europe » nous ne l’appliquons pas (on s’en sert seulement pour faire les « intelligents bien pensants », sans comprendre de quoi il s’agit…) tandis que, en Suisse, si le Principe de Subsidiarité n’est pas inscrit nommément dans les lois, la structure de la Confédération Helvétique comporte ce Principe
            – naturel – dont vous rappelez l’application en Suisse territoriale.
            C’est là l’essentiel. On pourrait s’en inspirer

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  • LBSSO // 21.10.2018 à 11h00

    JP Chevènement dans l’impasse .

    Extrait du billet : « désindustrialisation de certains pays (production industrielle : -10% en France depuis 2000, + 35% en Allemagne »
    Deux commentaires extraits de la note de la Fondation Res Publica de JP Chevènement :
    – « Au cours de l’année 2016, l’Allemagne a même présenté pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale un excédent commercial supérieur à celui de la France sur les produits aéronautiques (…), mais les courbes se sont inversées en 2017 et la France a repris de l’avance dans le domaine ». Fin du cocorico.
    – « Un des seuls points noirs de l’industrie allemande reste la brutale dégradation du solde commercial avec la Chine sur les machines, appareils et matériels électriques depuis 2001 (…) »
    .Fragilité d’une industrie allemande traditionnelle ?
    https://www.fondation-res-publica.org/Une-vue-d-ensemble-sur-les-relations-commerciales-internationales_a1135.html

    Enfin , Coralie Delaume (qui sort actuellement un livre) et Franck Dedieu ont interrogé Jean-Pierre Chevènement ( sur Polony TV ) concernant la note de sa fondation . Malgré leurs relances, les deux essayistes n’ont pas réussit à faire formuler l’esquisse d’une solution par JP C : il constate qu’une sortie de l’euro n’est pas envisageable, que le protectionnisme est impossible ( politiquement et juridiquement) et que les circonstances politiques en Europe (notamment en Allemagne comme l’espérait E M acron) ne sont pas propices à une refondation.

    Cet échange m’a sidéré par sa vacuité , JP C se réfugiant derrière des statistiques commerciales (intéressantes ) pour éluder la question (plusieurs fois posée par ses interlocuteurs) des alternatives possibles.
    Alors M JP C ,l’effondrement de la zone euro , seul horizon possible ? Décevant.

      +2

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  • RGT // 21.10.2018 à 11h12

    De toutes façons, la cause principale des crises à répétition que nous vivons depuis ces 20 dernières années est bel et bien la cupidité des acteurs des marchés financiers qui spéculent sans retenue sur des « indices » qu’ils maîtrisent et manipulent en fonction de leurs intérêts (qui ne sont que des profits insolents à très court terme).

    Malheureusement, comme rien ne se créé et que rien ne se perd, même dans la finance, seuls les plus gros parviennent à passer entre les gouttes et les plus petits se font ratisser jusqu’à la moelle.
    Après bien sûr avoir été appâtés par des « performances fabuleuses » qui n’étaient qu’une petite poignée de graines destinée à attirer les pigeons.

    Le gros problème, c’est que cette finance spéculative débridée joue au Monopoly avec la même monnaie que l’économie réelle et vient ponctionner cette dernière pour entretenir ce système pervers.

    Je suis convaincu qu’il faudrait créer une monnaie spécifique pour les marchés financiers, le « spéculator » par exemple, qui soit totalement déconnectée de la celle de l’économie réelle.
    Avec bien sûr impossibilité de conversion entre ces deux monnaies…
    Et que les pertes accumulées dans cette monnaie soient totalement impossibles à renflouer à l’aide de la « vraie monnaie ».

    Quitte à jouer au Monopoly, autant le faire pour de vrai, et sans aucun risque pour ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas jouer.

    Quelle serait votre réaction si à l’issue d’une partie de ce jeu le gagnant (qui peut modifier le résultat des tirages de dés à son avantage) venait saisir les biens réels des autres joueurs ET des spectateurs pour obtenir des profits réels à partir d’un jeu totalement virtuel ?

    C’est malheureusement ce qui se passe avec la finance, même si nos « élites » se battent pour nous faire croire le contraire.

    Et il y aura toujours des crises financières car elles sont nécessaires aux plus gros joueurs pour qu’ils puissent « prendre leurs bénéfices » en plumant le reste de la population.

    Si la finance devait respecter les règles du commun des mortels (l’honnêteté en particulier) ses acteurs auraient été embastilés depuis très longtemps.

      +14

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  • Catherine // 21.10.2018 à 11h42

    Je suis pas une spécialiste du monde de la finance, loin de là, mais je comprends bien que tant que nous resterons dans ce système le problème numéro un sera la dette, et cette dette est tout simplement impossible à rembourser.
    En même temps je comprends aussi que le crédit est une création d’argent, je te donne tu me dois, juste un jeu d’écriture.
    Si on veut s’en sortir, je ne vois pas d’autre solution que d’annuler cette dette, de faire un reset.
    J’aimerais que l’on m’explique pourquoi cela n’est pas possible. Certes il y aura de la casse, mais ne sera-ce pas celle des gens les plus riches, de ceux qui créent l’argent et joue au casino avec ?

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    • ty89 // 21.10.2018 à 16h55

      C’est tout a fait possible de faire un « reset des dettes » comme vous dites. Quasiment tous les pays ont fait au moins une fois défaut partiel ou total sur leurs dettes. La France a fait des défauts partiel ou total sur sa dette au moins 5 fois sur ces 300 dernières année (j’ai pas les données exacte dsl).

      En revanche, ce n’est pas particulièrement les riches ou « ceux qui joue au casino avec l’argent » qui perdront le plus. Dans l’histoire une chose est sur, les riches ne perdent jamais!

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      • Patrick // 21.10.2018 à 21h24

        vu le montant des dettes , il y aura probablement un défaut.
        oui , mais qui possède ces dettes ?
        – une bonne partie c’est votre assurance vie
        – une autre partie c’est votre livret A ou tout ce que votre banquier vous a vendu
        – la BCE est de plus en plus chargée en dettes !!

        donc les assureurs plongent , les banquiers plongent , le papier que vous possédez revient à sa vraie valeur ( zéro ).
        ceux qui auront des avoirs physiques ( terres , immeubles, or … ) s’en sortiront mieux que les autres.

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    • Riboule Dingue // 21.10.2018 à 18h37

      Bonjour à tous,
      Il y a une autre solution, que j’ai évoquée par ailleurs, et dont je ne suis pas l’initiateur bien sûr, c’est que l’Etat décide (souverainement et de façon rétroactive) qu’il ne peut emprunter d’argent qu’à taux zéro (ce qui était le cas avant la mainmise des établissements financiers à partir de 1973). Ainsi, il y aurait bien sûr un clash, mais en quelque sorte justifié: ce qui aurait été payé s’imputerait seulement sur le capital. C’est très simple: c’est soit le reset soit cette solution moins extrême. Ceci étant, si les établissements financiers avaient fait leur boulot sagement, sans sombrer dans les excès spéculatifs d’aujourd’hui, ils auraient pu continuer tranquillement à percevoir la rente indue correspondant à la « dette ». Certains diront que l’Etat en question ne pourra plus emprunter sur les marchés. Et alors? Il empruntera en interne comme avant.

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    • METZGER // 21.10.2018 à 18h56

      @Catherine
      « Si on veut s’en sortir, je ne vois pas d’autre solution que d’annuler cette dette, de faire un reset.
      J’aimerais que l’on m’explique pourquoi cela n’est pas possible. Certes il y aura de la casse,/… »

      Une grosse casse ! Les petits épargnants seront ruinés. Les assurances-vie vaudront le prix du papier. ( ce sont majoritairement des Français qui en détiennent ) Les régimes de pension complémentaires se comportent comme n’importe quel hedge-fund et seront ruinés. Les retraites vont fondre comme neige au soleil. Mais si, c’est possible !

      On aurait pas du se fourrer dans les dettes : une génération immorale a endetté ses descendants sur plusieurs génération pour son confort personnel. Mais nos Princes ont voulu se rendre populaires ! La crise est endémique et entretenue par les Possédants, et une catastrophe majeure sera peut-être le moyen d’obliger ( à coup de mitraille dans le ventre) à une meilleure répartition.

      Et puis cela nous obligera à mettre à pied TOUS les fonctionnaire pour leur faire remplir une feuille de motivation. Il y aura alors peu d’élus et ils seront mal payés. Je fais parti de ces vieux c…. qui ont hurlé contre la loi de 73, et je n’ai pas cessé de fustiger l’impéritie calamiteuse de nos élus de tous bords. Et il n’existe pas de moyen de faire une révolution non-violente. Les riches ont des garde-chiourmes : en premier rang, les forces de l’ordre.

      Nous entrons en zone de turbulence, serrez vos ceintures, il va y avoir un crash. Certains survivront, pas d’autres. Voilà ce qu’on nous annonce. Moi je suis trop vieux pour me battre. J’ai ramé à contre-courant et je ne suis pas particulièrement heureux que les évènements me donnent raison…

        +11

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    • JBB // 21.10.2018 à 19h36

      La dette n’est pas qu’une affaire de riches, c’est aussi la retraite et l’épargne d’une grande partie des travailleurs du monde.

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    • bhhell // 21.10.2018 à 19h50

      Les sociétés antiques du moyen orient pratiquaient régulièrement avec l’avènement de chaque nouveau souverain, une abolition des dettes (jubilé). Car la servitude pour dette entraînait la perte de soldats potentiels pour les guerres et des situations sociales instables.
      Rome s’est écroulée, en revanche, en raison de l’intransigeance des créanciers qui a massifié l’esclavage et ruiné l’empire. Il est évident que la croissance exponentielle de la dette rend par nature son remboursement par les peuples illusoire (taux composés), ce qui se vérifie à travers les âges.
      En fait, un Etat qui renonce à créer la monnaie et le crédit créé immanquablement une économie de rente et une oligarchie.
      Donc si on prétend défendre quelque chose approchant vaguement une démocratie, bien sûr que l’abolition de la dette est une condition sine qua non!

        +1

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  • chr bernard // 21.10.2018 à 12h13

    « .. de la casse, mais ne sera-ce pas celle des gens les plus riches.. ? »
    Je pense que les choses sont malheureusement plus complexes : de nombreux retraités ou petits épargnants (même non boursicoteurs) sont pris au piège : le piège d’assurances-vie ou autres placements qui sont eux-mêmes fondés sur ces dettes que vous voulez annuler d’un trait.
    En fait, seuls les jeunes ayant un bon boulot et pas d’épargne susceptible de perdre sa valeur peuvent espérer y trouver leur compte.
    Certes, l’époque est « jeuniste » et je relève la tentation de monter les générations l’une contre l’autre : on veut réduire les pensions ; on culpabilise les retraités ; on veut faire travailler les gens jusqu’à plus soif (exigence hypocrite, puisqu’ils sont expulsés du marché de l’emploi, mais cela permet de réduire leur carrière donc le montant de leur retraite), tout en les invitant à aller travailler à vélo.. etc.
    Mais enfin, est-ce là une solution ?

      +9

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    • K // 21.10.2018 à 18h59

      « L’époque est jeuniste », n’importe quoi… La politique économique de la France privilégie systématiquement les intérêts des anciennes générations sur les nouvelles depuis 40 ans :
      – Retraite à 60 ans
      – Franc fort puis monnaie unique
      – Gros soins de santé (de mémoire 80% des depenses de l’assurrance maladie lors des 6 derniers mois de vie)
      – Retraites non financées qui ponctionnent les actifs comme jamais dans l’Histoire (Les babyboomers nombreux refusant de faire des reserves et preferant pomper les actifs pourtant peu nombreux -> Bientot 1,2 actif pour 1 retraité)
      – Travail taxé à 50% (cotisations + IR) vs droits de succession autour de 0%
      – Deficits publics chroniques (on augmente ou maintient le niveau des generations actuelles en dimininuant celui des générations futures
      – Immigration de masse non-choisie qui coutera une fortune aux générations futures en plus de dégrader leur qualité de vie au quotidien
      -Prix de l’immobilier exorbitant (consequence des taux bas et de la raréfaction artificielle du foncier organisée par Les anciennes generations, via les collectivités locales)

      Et on pourrait continuer la liste encore longtemps, ce n’est pas quelques mesurettes comme les 1,7% de CSG en plus ni la desindexation Des pensions qui reequilibreront cette injustice historique, loin de là.

        +6

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      • chr bernard // 22.10.2018 à 10h00

        @ K En confrontant votre commentaire au mien, vous confirmez en tout cas que, comme je l’écrivais, que la tentation existe de monter les générations l’une contre l’autre..

        Quant aux pensions, elles ont toujours été financées par l’activité économique du moment ; les méchants babyboomers ont financé celle de leur parents..

        Cliché contre cliché, mes parents ont commencé leur vie de couple, dans les années 1960, sans frigo, sans tv, sans chaine hifi, sans gsm, ordinateur… et mon père faisait des heures supplémentaires, tandis que ma mère gardait les enfants.

        Faut être fort (mais vous êtes très fort..) pour déceler une injustice historique à grande échelle impliquant moralement toute une génération aux dépens de toute une autre.

          +3

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        • K // 22.10.2018 à 16h03

          Quelques précisions :

          – C’est étonnant d’accuser Les jeunes de monter Les generations Les unes contre Les autres. C’est comme si à l’époque de la ségrégation on avait accusé Les Noirs de monter Les éthnies Les unes contre Les autres…

          – Peu importe le niveau de vie à l’instant T, ce qui compte C’est la progression. Il est d’autant plus agreable d’avoir un telephone portable ou un frigo quand on en a un pour la premiere fois. Et la vie était organosee en consequence. La vie était-elle vraiment moins belle sans portable? N’était-elle justement pas mieux sans ?

          – Les pensions ne sont payées par l’activité du pays que Dans Les systemes par repartition. Avec la capitalisation, on investi l’epargne dans Les regions du monde qui offrent Les meilleurs rendements.

          – L’effort fiscal et social demandé aux actifs d’aujourd’hui est sans aucune mesure avec L’effort demandé hier : autrefois Il y avait bcp d’actifs et Peu de Retraités, on commencaient à on travailler tot dans la vie et on partait à la retraite tard, puis on mourrait apres quelques annees de pension seulement. Les babyboomers savaient qu’ils formeraient une cohorte de Retraités et que la generation d’après serait trop Peu nnombreuse poir subir l’effort. Du fait de cette pyramide Des ages particuliere, il aurait bien sur fallu faire des reserves (par capitalisation ou par repartition) dans Les annees 80, 90 ou 2000, avant que le babyboomers parte en retraite. Mais il a été décidé qu’il serait plus sympa de matraquer Lea actifs de demain plutot que d’anticiper. Maintenant c’est trop tard. La santé coutait moins Cher qu’aujourdhui (moins de malades et pas toute la techno medicale d’aujourd’hui).
          Si bien qu’ aujourd’hui un actif paye 50% de son salaire super-brut en cotisations, et Les 50% restant servent principalement à payer d’autres impots (impots locaux, TVA, TIPP…) ainsi que du logement (loué ou acheté tres tres Cher à la generation precedente qui aura pourtant payé ce logement tres peu Cher).
          Donc une fois qu’un actif a payé ses prelevements obligatoires (à destination du système social Des plus vieux) et son logement (à un vieux proprietaire), il Lui reste 3 fois rien pour vivre, alors que c »est Lui qui a une famille à nourir et c »est Lui qui travaille.

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          • chr bernard // 22.10.2018 à 19h34

            Comparer les jeunes aux Noirs .. vous mériteriez une sorte de nouveau point Godwin.

            Extraordinaire votre argument quant à la progression ; ainsi, quand on est le cul dans la soie, on en prend l’habitude et l’habitude devient un droit.

            Quant à votre comparaison entre pensions par répartition et capitalisation, elle me laisse froid : que vaut votre capital au moment d’en jouir, si ce n’est ce que l’économie permet alors (comme pour la répartition, en somme).

            Reste en effet la pyramide des âges … mais personne n’en est responsable.

            Bonsoir.

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  • Keltha // 21.10.2018 à 13h11

    PIB = Energie primaire exploitée x rendement du système industriel = pop. active x productivité x temps travaillé. Le peu de croissance en Europe vient du fait que nous avons passé le pic pétrolier. Le pic gazier algérien est également passé (ce qui explique la croissance atone de l’Italie). Voilà voilà. Virez-moi ces économistes, engagez des physiciens à la place.

      +7

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    • Patrick // 21.10.2018 à 21h41

      Le premier choc pétrolier ( 73 ) avait donné le signal de l’endettement généralisé , bien aidé en cela par la fin des accords de Bretton Woods un peu avant.
      Les prochaines crises de l’énergie finiront de mettre le système par terre si la crise financière ne l’a pas tué avant.

        +2

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  • tepavac // 21.10.2018 à 13h24

    Cela fait quelques années déjà, indépendamment de l’auteur, que nous lisons le même descriptif du tableau économique mondiale. Quelques soit l’époque de la crise, un élément revient toujours, les officines de transaction boursières, qui tels des parasites grignotent à chaque transaction une part des bénéfices de l’économie réelle.
    Pourtant ceux qui sont censés représenter nos intérêts, « nos » élus, n’entreprennent rien pour conjurer ce cancer dans l’économie.
    C’est d’autan plus troublant que si j’utilise à des fins personnelles un bien qui appartient à ma société alors je peux en être condamné pour abus de bien social. Contrairement aux banques qui utilisent les biens d’autrui confiés à leur garde, pour spéculer au casino de Wall street.

    Autres remarque, celle sur l’affaire de la banque des frères Lehman. On nous à tout dit sur ce naufrage, avec parfois un charabia technique opacifiant. On nous a tout dit sauf ceci;

    Juste des chiffres très basique.
    Cette banque avait 25000 employés, elle a fermé ses portes à cause d’une dette pharamineuse de 691 milliards de dollars.

    691 milliards c’est une sommes! comment fait-on pour perdre une telle masse de richesse?
    Un petit calcul nous permet de mieux appréhender la signification de ce chiffre astronomique.
    C’est comme si chaque employé, chaque mois et pendant 20 ans, dilapidait 11000 dollars sans que nul ne s’en aperçoive ou arrête cette folie.

    Je crois que les « économistes » devraient cesser de nous raconter des âneries et surtout arrêter de nous sortir des euphémismes pour désigner ce qui en l’espèce est une malfaisance pour toute société et toute personne. C’est une fraude, un délit, peut-être même un crime vu l’étendue des drames que cela implique.

      +7

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    • Patrick // 21.10.2018 à 21h37

      explosion pour 691 milliards de dollars de dettes !
      et en ce moment le total des dettes doit avoisiner les 250.000 milliards , vous imaginez l’explosion que ça va donner ?

        +1

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    • TYT // 22.10.2018 à 14h07

      11000 dollars? Vous avez tout faux: recalculez, c’est même #10 fois plus…

        +1

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      • tepavac // 22.10.2018 à 15h51

        Merci d’avoir rectifier, en effet cela représente 115.000 dollars évaporés tous les mois, par chaque employés, il y en a 25.000 et pendant 20 ans .

        une telle hémorragie et personne n’a rien vu, rien contrôlé???

        Si nul n’y voit là une curiosité incompréhensible, pas un début de suspicion sur ce qui se passe réellement, alors mieux vaut ne pas débattre sur le sujet de la dette.

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  • Duracuir // 21.10.2018 à 13h45

    Ce qui est fou, c’est que ce qu’un enfant de 12 ans est capable de percevoir et de comprendre, et que tout le monde donc pouvait percevoir a été persécuté comme étant une ânerie de populiste sans cervelle.
    Évidemment que les promoteurs de Maastricht était certains que leurs successeurs ne seraient pas assez fou pour ne pas aller dans le sens fédéral de convergence et de redistribution entre zone.
    Évidemment que l’intrusion, forcée par l’anglosphère, des pays de l’Est dans l’UE signait définitivement la fin de tout projet cohérent du fait des divergences colossales de fondamentaux et par le dumping fiscal, social, envirronnemental qui n’aurait pas manqué de suivre(combien s’est-on moqué des gueux pour leur peur du plombier polonais?…).
    Et aussi évidemment que de Gaulle puis Chevènement avaient raison en martelant que tout projet fédéral serait illusoire et que jamais un Allemand(ou autre) n’accepterait de payer massivement pour un autre état et que jamais un Français(ou autre) ne se laisserait durablement brimer par une conjonction d’états étrangers.
    Et pourtant, on a pu voir les ultra-libéraux Français à la Madelin, passer de l’hostilité la plus totale à l’UE tant que celle ci défendait le modèle Rhénan, à la militance la plus débridée pro-UE quand celle-ci s’est révélée être le cheval de Troie de la ploutocratie mondiale.
    Et bien non, de docte ânes péroraient, pontifiaient, martelaient que l’UE était un bien, une chance, indispensable et qu’en partir serait la peste, le choléra et la chtouille en même temps. Et le pire? ça continue.

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  • Touriste // 21.10.2018 à 17h00

    Bonjour,

    Tous les économistes « sérieux » disent que ça va péter. (pas les gloglos journaleux qui s’autoproclament économistes patentés trois étoiles au guide Michelin, les chauves de la télé brillant seulement du cuir chevelu ou bien les psychorigides des matinales radiophoniques, tout ceux-là qui ânonnent les mêmes choses depuis 20 ans : « fonctionnaires trop nombreux et feignants ; salariés trop payés et feignants aussi puisqu’il y a 5 millions de chômeurs »).

    Je caricature un poil parce que faut bien tenter de rigoler avant que le ciel nous tombe sur la tête :
    – O. Delamarche : Les QE c’est une hérésie. Si ça continue : ça va péter. Si ça s’arrête : ça va péter.
    – P. Béchade : L’Euro nous met minable. On va s’faire bouffer. Ca va péter.
    – C. Gaves : Les communo-socialos c’est des branlicots. Les gouvernements font que des conneries. Ils sont fous comme des lapins. Epui-yatro-déta ! Nom d’une petite entreprise, ça va péter, les amis…
    – P. Jorion : « Trump is a sucker », faites passer… L’Euro nous fiche dans une mouise profonde mais sortir de la Zone Euro serait catastrophique. Trump is… Ha, je l’ai déjà dit ? Well, the world will collapse !… Comment on dit en français déjà ? Ha oui : ça va péter.
    – J. Sapir : L’Euro est-il mort ? Pas tout-à-fait : il bande encore. Mais !… Je ne parierais pas mon dernier kopek que ça va durer encore longtemps… Je dirais même que ça va péter.
    – T. Porcher : Les indices tendanciels de ces 15 dernières années décrivent une hausse du point de convergence de 8,26548% pondéré par le taux d’amortissement logarithmique à partir de 1998. Ce qui démontre que ça va péter.
    – P. Lordon : [Phrase compréhensible après une septième relecture, avec dictionnaire Petit Robert (mais version gros volume) à côté]…et comme dirait Spinoza : ça va péter.
    – B. Friot : Bon, le p’tits jeunes faudrait peut-être vous sortir les doigts du fondement pour revendiquer votre « salaire à vie » (et pas « salaire universel », bande de p’tits salopiots) parce que ça va péter et le capitalisme va être bientôt (ou pas) mourru.

    Bon, vous me direz que même une horloge arrêtée donne l’heure juste deux fois par jour. Il n’empêche que les gens sus-cités (et bien d’autres encore) apportent, chacun à leur façon, des arguments réfléchis et (toujours ?) pertinents sur une catastrophe économico-financiaro-monétaire prochaine. Et ils ont tous l’honnêteté d’avouer qu’ils ne savent pas pour quand. Car il est vrai que les causes possibles sont nombreuses et variées (avariées ?).

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    • K // 21.10.2018 à 20h37

      Magnifique florilège ! Vous devriez écrire pour Nicolas Canteloup !

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    • chokk // 22.10.2018 à 14h58

      Merci pour la barre de rire ! ça colle vraiment avec l’esprit de chacun de ces économistes. Encore que P.Lordon, je connais mieux son frère 😉

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  • Michel LEMOINE // 21.10.2018 à 17h16

    La crise n’est pas dû à la cupidité de quelques uns, comme je le lis. Elle est structurelle, c’est à dire qu’elle est un effet obligé et inévitable du développement du capital.
    Celui-ci, sous le fouet de la concurrence, de l’état de guerre économique où il est, travaille à la fois à réduire ses coûts salariaux et à gagner des marchés.
    Il n’y parvient que par le développement de la finance : du crédit, de la création monétaire et de tous les stratagèmes pour capter la plus value.
    Il n’y a aucun moyen d’arrêter cette course.
    La seule chose que nous pouvons espérer c’est d’avoir la capacité à cette occasion de déposséder les 1% et de passer à une autre logique de développement fondée sur autre chose que le grossissement du capital.

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    • jerome // 21.10.2018 à 20h16

      « le débat politique doit porter sur ce que j’appellerais « l’architecture du système monétaire, bancaire et financier », c’est à dire, les conditions qui doivent permettre un fonctionnement efficace et équitable d’une économie capitaliste de marchés, et non pas sur la question de savoir si le capitalisme est à l’agonie ou qu’il faille passer à quelque chose d’entièrement différent comme le suggèrent les néomarxistes et autres anti-capitalistes en herbe.
      Autrement dit le système de prix (des biens de consommation et des actifs) qui résultent d’un système de marchés (offre et la demande, prix se font à la marge, la valeur dépend de l’utilité marginale) doit pouvoir fonctionner de manière efficace et équitable, mais pas si le moyen d’échange et l’unité de compte qui sous-tend ce système de prix, la monnaie, et ses vecteurs de création, de distribution et d’échange n’obéissent pas à des conditions bien particulières dont il s’agit de débattre aujourd’hui.
      Il est à peu près certain que si nous continuons avec l’architecture actuelle (changes flottants, monnaie de réserve dominante dollar, système de paiement non scindé du système de financement, etc…) ce système finira par exploser entraînant des événements politiques, sociaux et économiques dont la violence sera sans aucune commune mesure avec tous ceux que l’humanité a connu jusqu’à ce jour… Espérons, c’est notre seul espoir, que les américains, les chinois, les européens, les russes, les japonais, les indiens, les brésiliens finissent par ce mettre vraiment autour d’une table pour en débattre et mettre en place une nouvelle architecture monétaire, bancaire et financière avant qu’il ne soit trop tard. »(Chris06)

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      • Patrick // 22.10.2018 à 09h12

        au point où on en est , je doute que cette nouvelle architecture se mette en place dans la douceur et la sérénité.
        Les USA veulent absolument garder le contrôle de tout le monde via le dollar.
        L’UE , en pleine déliquescence , ne voudra surtout pas laisser tomber l’euro … avant l’explosion finale.

        Les Russes et les Chinois sont en train de préparer le futur en amassant des réserves d’or énormes ( du vrai or !! pas du papier ).

        Accrochez vous, ça va secouer !!

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  • Jean-François Mattler // 22.10.2018 à 09h27

    Ne serait-il pas temps de se poser la question de ce qui est l’un des cinq piliers de la démocratie (pouvoir législatif, pouvoir exécutif, pouvoir judiciaire, pouvoir médiatique et pouvoir financier), le pouvoir financier et de se poser la question très simple : qui créé la monnaie ?
    La réponse à cette question nous permettra de constater que ce pouvoir, essentiel, a été privatisé dans la plus grande discrétion (demandez aux citoyens d’où vient l’argent que la banque met sur le compte quand ils font une crédit et vous constaterez que plus de 80 % d’entres-eux vous répondront… du coffre des banques, autrement des dépôts – autrement dit, tout le monde croit que ce sont les dépôts qui font les crédits, alors que la Banque de France elle-même nous explique que ce sont les crédits qui font les dépôts).
    – Dès lors, il faut constater que le système monétaire que nous utilisons, celui dit des recettes fractionnaires, a transféré la « planche à billets » à chacune de nos banques commerciales qui fabriquent « ex-nihilo » l’argent de nos crédits.
    – Il nous faut constater que l’ensemble de la masse monétaire mondiale n’est que la somme des capitaux restant dus des crédits en cours (états, entreprises et particuliers).
    – Nous pourrons aussi constater qu’au moment de la création monétaire, c’est-à-dire quand une banque accorde un crédit à un client, les intérêts ne sont pas créés. Nous sommes donc dans un système de raréfaction de la monnaie (en clair, il est impossible que tous puissent rembourser les crédits en cours avec les intérêts puisque la monnaie nécessaire à cette opération n’existe pas : il manque les intérêts).
    – Nous pourrons constater que se sont les banques elle-mêmes qui s’auto-régulent… elles ont donc tout intérêt à devenir TBTF (to big to fail). Ainsi leurs actionnaires se gavent des profits, mais les pertes sont « mutualisées » avec les contribuables (qui bien entendu ne voient pas l’argent des profits)
    – Il faudra aussi faire le constat que le « shadow banking » permet à ces mêmes banques de pratiquer l’évasion fiscale à grande échelle, laissant aux plus pauvres la charges de payer les impôts à leur place…

    En conclusion : Ne serait-il pas temps que les citoyens se réapproprient le pouvoir (ça permettrait d’éviter que d’anciens banquiers deviennent président de la république) et remettent la création monétaire sur la table pour rendre ce pouvoir aux citoyens et refaire de la monnaie un moyen et surtout plus un but comme dans le système actuel ?

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    • Pinouille // 22.10.2018 à 18h18

      « en clair, il est impossible que tous puissent rembourser les crédits en cours avec les intérêts puisque la monnaie nécessaire à cette opération n’existe pas : il manque les intérêts »
      C’est l’argument de la vidéo « l’argent dette » de Paul Grignon.
      Mais il fait abstraction du fait que l’économie génère de la croissance, en temps normal. C’est cette croissance, donc augmentation de la création de richesse, qui est censée rembourser les intérêts.

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      • Jean-François Mattler // 22.10.2018 à 18h28

        Vous confondez « richesse » et « monnaie » qui sont deux choses bien différentes… Si vous parvenez à m’expliquer comment vous transformer le premier en second autrement que par un crédit auprès d’une banque, seules en mesure de créer la monnaie, je suis preneur de la solution.

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        • Pinouille // 22.10.2018 à 22h34

          Je ne les confond pas: quand la richesse augmente, il est normal que la quantité de monnaie augmente au même rythme. De plus, les intérêts représentant les revenus des banques, il est aussi dépensé pour payer les employés/impôts/actionnaires… et retourne donc dans l’économie. L’équation n’est pas fondamentalement déséquilibrée, comme le prétend Paul Grignon.
          Et quand la croissance n’est pas au RDV, des prêts ne sont pas remboursés et la masse monétaire diminue en proportion: tout est cohérent en théorie.

          Le problème auquel nous faisons face vient du fait qu’à l’issue de la crise des subprimes nous avons empêché cette destruction monétaire « naturelle » car elle aurait entraîné des banques too big to fail dans… le fail. On a donc exfiltré une masse considérable de crédits non remboursables des banques vers les états et banques centrales. Et comme ces états/banques centrales ne peuvent récupérer des revenus suffisants (faible croissance + évasion fiscale) pour rembourser ces crédits, le piège se referme inexorablement: nous devons payer des intérêts+principal d’une dette qui aurait due avoir disparue il y a 10 ans.

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          • Jean-François Mattler // 22.10.2018 à 23h10

            Non, vous vous trompez. Quand la richesse augmente, la monnaie n’augmente pas comme par une opération du Saint-Esprit. Il faut un agent émetteur de la monnaie. Si ce que vous dites serait juste, expliquez-moi comment se créé cette monnaie ? Seules les banques commerciales (pour information, les banques centrales émettent de la monnaie centrale, et les pièces et les billets qu’elles fabriquent ne sont que la conversion de monnaie scripturale en monnaie physique à la demande des banques commerciales) peuvent émettre de la monnaie (sous forme scripturale). Les seules façons qu’elles ont de créer de la monnaie, c’est quand elles accordent un crédit à un client, quand elles achètent un actif immobilier ou quand elles payent les salaires de leurs employés. Bien entendu, pour elles, le taux d’intérêts est à 0 %, ce qui leur octroi un avantage économique scandaleusement avantageux.
            Dès lors, quand la richesse augmente, la masse monétaire ne peut augmenter que par le crédit… et les intérêts ne sont pas créés. CQFD 😉

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            • Pinouille // 23.10.2018 à 08h49

              « Non, vous vous trompez. »
              Non. Mais je me suis peut-être mal exprimé puisque je ne vous ai pas convaincu.
              La vidéo suivante explique mieux que moi: https://www.youtube.com/watch?v=lZ6CmwquKKQ
              Mon point est traité à 8:20.
              Votre point est traité à 8:40

              « Quand la richesse augmente, la monnaie n’augmente pas comme par une opération du Saint-Esprit. Il faut un agent émetteur de la monnaie. »
              Je ne dis pas le contraire. Mais je persiste à dire que:
              – les intérêts payés retournent dans l’économie parce que les banquiers consomment –> il n’y a pas de siphonnage inexorable de la totalité de la monnaie par les banquiers
              – le système prévoit, dans une certaine mesure, des limites à cette tendance à l’augmentation de la masse monétaire: certains débiteurs font défaut, et les intérêts rémunèrent/compensent, dans une certaine mesure, ce risque pris par les banques.

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          • Jean-François Mattler // 23.10.2018 à 09h35

            Je dois vous répondre à un niveau supérieur, nous sommes arrivés au bout de la hiérarchie 😉

            Je comprends mieux ce que vous me dites, mais je dois cependant tempérer le propos tenu dans la vidéo. Pour payer les salaires et acheter leurs actifs immobiliers, les banquiers se font des crédits à 0 %… Les intérêts servent à augmenter le capital pour pouvoir créer encore plus de dettes… et a alimenter le shadow banking, bien plus rentable et moins réglementé que l’économie réelle. Et c’est là que le système failli… Et quand il failli, les contribuables sont mis à contribution, passent quelques années, et les affaires recommencent. Il est donc temps de changer de système. Entre une monnaie sous contrôle démocratique réel, la cryptomonnaie ou autres possibilités, il serait temps qu’un collège d’experts fasse le point en toute transparence (séances publiques et filmées) et qu’un vote des citoyens valide le nouveau système qui sera proposé ou tranche entre deux systèmes.

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            • Pinouille // 23.10.2018 à 11h44

              « Pour payer les salaires et acheter leurs actifs immobiliers, les banquiers se font des crédits à 0 %… »
              Je ne suis pas un spécialiste du secteur, mais il semble que les banques se font crédit à des taux de marché (Euribor): https://fr.wikipedia.org/wiki/March%C3%A9_interbancaire

              « Et quand il failli, les contribuables sont mis à contribution, passent quelques années, et les affaires recommencent. »
              Tout le monde comprend que cela ne pourra pas continuer comme ça. Le silence des politiques sur ce sujet central est le signe qu’ils n’y connaissent rien, ou qu’ils savent très bien ce dont il retourne. C’est tout ou rien. Perso, je penche pour la seconde option.

              « Il est donc temps de changer de système. »
              Ce blog est le lieu où se rassemblent beaucoup de ceux qui veulent renverser la table et construire un monde nouveau. Bienvenue parmi eux.

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      • Jean-François Mattler // 23.10.2018 à 12h09

        Je vous confirme que les banques se prêtent entre-elles avec le taux Euribor. Mais on ne parle pas de la même chose. Quand une banque achète un actif immobilier ou quand elle paye ses salaires, elles s’octroient à elles-mêmes, un « auto prêt » à 0 %. Oui, une banque peut se faire crédit à elle-même.

        Je vous invite à lire l’excellent livre « Les secrets de la monnaie » de Gérard Foucher. C’est une excellente présentation de ce système et de ses conséquences…

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        • Pinouille // 23.10.2018 à 13h53

          Quelque chose m’échappe: si les banques pouvaient s’octroyer des prêts à 0%, elle n’auraient aucun besoin de se prêter entre elles à un taux du marché.

          Je n’ai pas lu le livre de Gérard Foucher, mais j’ai une tendance naturelle à accorder plus de crédit aux écrits de professionnels du milieu bancaire ou à des économistes renommés (qui ont d’ailleurs des avis très variés) qu’à un artiste qui n’a jamais travaillé dans ce secteur.
          Je m’interroge d’ailleurs sur le choix de certains de ne s’intéresser qu’à des écrits/thèses que je qualifierais d’exotiques (sans pour autant leur dénier une possible pertinence), avant même d’avoir lu les écrits/thèses plus classiques. Cela en dit long sur la méfiance/défiance de ces individus envers tout ce qui se rapporte au système existant. Or, pour pouvoir faire une critique pertinente dudit système, il faut d’abord essayer de comprendre de manière objective son fonctionnement. Cette objectivité se fait rare.

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          • Jean-François Mattler // 23.10.2018 à 14h03

            Les banques se prêtent entre elles quand elles ne répondent plus aux critères de Bâle 2 (bientôt 3). Les prêts entre banque se font en monnaie centrale, c’est-à-dire la « vraie » monnaie à laquelle, nous simple manants n’avons pas droit. Si les banques peuvent créer de la monnaie, elles doivent aussi s’autoréguler en répondant à des critères dont la recette fractionnaire (détenir un certains pourcentage du crédit émis en monnaie centrale environ 15 jours après l’octroi du crédit) et un certain niveau de capitalisation. L’un dans l’autre, il est très difficile de savoir combien il faut réellement à la banque, c’est très opaque et seule la banque sait réellement…
            Quand elle a émis plus de crédits qu’elle ne peut le faire, elle doit se refinancer en monnaie centrale, soit auprès de la banque centrale (qui ne peut pas lui refuser le prêt) soit auprès d’une autre banque, à un taux plus avantageux, le fameux Euribor que vous évoquiez plus haut.
            Quand la banque s’octroie un crédit pour payer les salaires ou acheter un bien immobilier, elle se l’octroie en euro. Et par ce procédé, peut passer en-dessous des seuils ce qui provoque un besoin de refinancement.

            Pour avoir côtoyé Gérard Foucher lors de la campagne Monnaie pleine en Suisse, je peux vous dire qu’il est une pointure dans le domaine… car il était un professionnel du domaine 😉

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  • christiangedeon // 22.10.2018 à 17h45

    Une mega crise financière donc.Parce que la planche à billets etc…à force de mourir et de ressuciter au lieu de rester mort, »le système  » financier va finir par nous convaincre qu’il est immortel,n’est ce pas? Un peu marre des cassandre au quotidien.

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  • sergio // 22.10.2018 à 22h45

    Devant le risque énorme de catastrophe financière et de l’effondrement de l’économie mondiale, je pense que toutes les banques centrales opteront pour la « japonisation » de leur politique monétaire (rachat d’actifs et d’obligations jusqu’à 100% du PIB, endettement jusqu’à 200% du PIB, retour au taux négatifs)
    …Histoire de gagner quelques années !
    Vous pensez bien que nos politiques veulent toujours sortir la tête haute et envoyer la patate chaude à leur successeur !!!

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  • Leïla // 23.10.2018 à 04h05

    L’économie américaine est plus solide en apparence. Les bulles sur l’automobile et surtout les prêts étudiants sont colossales. La différence est le système social. Aux Etats Unis, aucun moyen de se soigner si l’on est pas assuré.
    Que ceux qui rêvent d’un tel système y aille.
    Que dire des relations noirs-blancs. Si elles peuvent être conflictuelles en France, aux Etats-Unis, c’est une haine féroce qui divise les communautés. Vous n’êtes pas blanc ou noir, vous êtes un blanc de 30 ans, motard de telle modèle…
    Espérance de vie…67 ans !
    Une moyenne n’est qu’une moyenne…mais dans le détail ? Les Etats Unis sont très exposés aux gangs ultra violents…cela peut faire une sacrée différence dans 10 ans ! Bien sûr qu’il existe des gangs en France mais ce sont des bisounours à coté Medellin…Que font les ricains si des haïtiens sont convaincus de crime ? Ils les réexpédient en Haïti…
    Par ailleurs, il va falloir assumer notre bellicisme. Je crains fort que fort que l’énergie, le Coltan et autres minerais rares mettent tout le monde d’accord. Ecoutez Pablo Servigne…toujours passionnant !

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