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5.juillet.20155.7.2015 // Les Crises

Grèce : le « non » grec place Angela Merkel au pied du mur

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Très belle analyse de indispensable Romaric Godin.

Mais je vais résumer : on entre à partir de ce soir dans la fin du jeu « crétin contre crétin » :

  • le petit crétin Tsipras (démocrate), qui se bat pour que la Grèce ne sorte pas de l’euro. Ceci étant, 5 mois d’expérience de l’europe-lachance-lasolidarité l’ont sans doute en grande partie décrétinisé ;
  • les gros crétins Européistes (anti-démocrates), qui refusent de verser 1 € pour aider la Grèce (je rappelle qu’un prêt n’est pas une « aide » au sens classique du terme. On leur a prêté des sommes folles (pour qu’ils remboursent nos banques en gros), mais à la fin ils doivent tout rendre avec intérêt, de sorte que notre « aide » devra avoir été financièrement nulle)

La balle est désormais dans le camp des gros crétins (et par chance, ils sont 18/27, ce qui simplifie !!!) : soit il cède très très vite, et la Grèce reste dans l’euro (Repose en paix, Grèce, alors), soit ils ne cèdent rien, et Grexit et… on verra… Je ne fais évidemment aucun pronostic sur nos crétins.

J’en parlerai sur BFM Business demain matin à 9h00…

Grèce : le « non » grec place Angela Merkel au pied du mur, par Romaric Godin

En votant « non », les Grecs ont montré une nouvelle fois leur refus de l’impasse à laquelle a conduit l’austérité. Angela Merkel doit désormais choisir entre la prise en compte de ce vote et l’inflexibilité de son ministre des Finances.

Désormais, le bluff n’est plus possible pour Angela Merkel. Après une semaine de campagne réalisée dans des conditions inimaginables de banques fermées, d’argent rationné, de retraités angoissés et de matraquage médiatique angoissant, les Grecs ont dit une nouvelle fois « non. » On pourra certes relativiser la portée de ce non par le taux d’abstention [note OB : 40 %]. Mais il n’empêche. Dans les conditions décrites ci-dessus, il s’est trouvé plus d’électeurs grecs pour refuser l’ultimatum posé par les créanciers à leur pays que pour l’accepter.

Prêts à prendre le risque du Grexit plutôt que de subir l’austérité stérile

Entre le rejet d’une nouvelle cure d’austérité stérile et le risque du Grexit, les Grecs ont choisi la deuxième solution. Certes, nul en Grèce ne souhaite la sortie de la zone euro, mais le message envoyé ce dimanche 5 juillet à ceux qui, comme Jean-Claude Juncker, Benoît Cœuré ou Jeroen Dijsselbloem, les ont menacés durant une semaine d’une expulsion de l’Union économique et monétaire s’ils votaient « mal », est bien celui-ci : les Grecs sont prêts à prendre ce risque pour ne pas s’engluer à nouveau dans la spirale infernale de l’austérité sans fin.

Le rejet de la logique européenne

Une nouvelle fois donc – la deuxième en moins de six mois -, les créanciers peuvent donc mesurer l’ampleur du rejet des politiques qu’ils ont imposées au pays depuis 2010. Une nouvelle fois, ils peuvent prendre conscience que leur stratégie de la peur ne fonctionne plus en Grèce. Si Angela Merkel a déclaré ce dimanche qu’Alexis Tsipras « lance son pays vers un mur à pleine vitesse », elle doit ce soir reconnaître que, pour la première fois depuis 2010, sa stratégie du pourrissement a échoué. Elle qui déteste trancher se retrouve ce soir face à la nécessité d’un choix. Les autorités grecques sont désormais prêtes à reprendre les négociations : elles n’ont jamais vu le « non » comme un vote de rupture, mais comme un moyen de reprendre la main dans les négociations. Le camp grec est ce soir plus fort de son soutien populaire, mais il tend une main vers les créanciers. Et Angela Merkel doit simplement décider si elle accepte cette main tendue ou si elle la refuse.

Ne rien faire : ouvrir la porte au Grexit

Si elle la refuse, si elle laisse l’affaire, comme elle l’a fait depuis des mois, entre les mains de la BCE et de l’Eurogroupe, donc si elle continue à ne considérer la crise grecque que comme une affaire de technique financière, la Grèce n’aura guère d’autre choix que de sortir de la zone euro. Les banques grecques sont à l’agonie. Les distributeurs sont vides. La BCE doit, lundi 6 juillet, décider de l’accès du système financier grec à la liquidité d’urgence. Si elle n’a aucun signe de la possibilité d’un accord, il est certain qu’au mieux, elle durcira les conditions en abaissant la valeur des collatéraux (garanties) déposés par les banques grecques pour obtenir cette liquidité d’urgence. Alors, le gouvernement grec sera soumis à une économie à l’arrêt complet. Une situation qui peut durer quelques jours peut-être, le temps de rouvrir des négociations et d’envoyer un message à la BCE pour normaliser l’accès à la liquidité. Mais pas plus. Si aucun message d’ouverture ne vient de Berlin, la Grèce devra commencer à émettre une monnaie propre pour permettre le fonctionnement de son économie. La glissade vers le Grexit sera alors inévitable.

Stopper la machine infernale

Angela Merkel peut donc encore décider de stopper la machine infernale. Elle peut accepter le résultat de ce soir et la décision du peuple grec et engager des négociations sur la base de la dernière proposition grecque. Cette dernière, rappelons-le, reprenait l’essentiel du plan du 25 juin rejeté ce soir par les électeurs grecs à quelques exceptions près (maintien du rabais de 30 % de la TVA dans les îles de la mer Egée, suppression plus tardive de la retraite complémentaire pour les plus fragiles, par exemple). Elles sont donc acceptables par les créanciers. Mais Athènes n’acceptait ces sacrifices que dans le cadre d’une restructuration de cette dette insoutenable comme l’a encore reconnu le FMI vendredi 3 juillet. il faudra donc aussi que la chancelière accepte d’en parler.

Les « promesses intenables » d’Angela Merkel

On a beaucoup glosé sur les « promesses intenables » d’Alexis Tsipras. Mais on a oublié une autre promesse intenable : celle d’Angela Merkel faite à ses électeurs de récupérer les sommes versées à partir de 2010 à la Grèce dans le cadre d’une cavalerie financière intenable. La démagogie n’est pas toujours là où on l’attend et Angela Merkel arrive ce soir au bout de ses « promesses intenables. » Elle doit donc accepter de discuter – Athènes ne demande pas davantage – de l’avenir de la dette grecque.

La responsabilité de la chancelière face à l’avenir de l’Europe

C’est donc un choix difficile pour la chancelière. Si elle refuse d’emprunter cette voie, si elle continue de laisser décider la BCE, l’Eurogroupe et son ministre des Finances Wolfgang Schäuble – qui estime que le Grexit pourrait n’être que « temporaire » et était sans effet pour l’Europe -, alors elle pourrait devoir aussi en assumer les terribles conséquences. D’abord, pour la Grèce elle-même. Si le Grexit tourne mal, elle devra répondre de l’aggravation d’une situation humanitaire déjà bien dégradée. Ensuite, elle devra savoir qu’elle entrera dans l’Histoire comme celle qui aura défait tout ce que la génération précédente avait construit. L’Union économique et monétaire deviendra un système de taux de change fixe. A tout moment, il sera possible d’en sortir ou de s’en faire expulser. Ce sera une construction dénuée de sens politique. Par ailleurs, pour refuser d’accepter la réalité de l’insoutenabilité de la dette grecque, la chancelière risque de devoir faire face à un défaut unilatéral de la Grèce, et elle et son ministre des Finances devront expliquer aux contribuables allemands que leur rigidité leur a fait perdre des montants bien plus importants que ce qu’ils avaient voulu sauvegarder. Enfin, elle devra assumer les risques qui sont aujourd’hui minimisés peut-être à tort d’un Grexit sur la conjoncture alors qu’un krach boursier se profile en Chine…

Au pied du mur

Ce soir donc, les Grecs placent clairement Angela Merkel face à ses responsabilités. La journée de lundi sera décisive. La chancelière rencontrera François Hollande en soirée. Mais elle devra auparavant faire savoir si elle accepte ou non la réouverture des négociations. Sans son accord, le Bundestag refusera toute discussion. Or, sans feu vert du Bundestag, le MES ne peut pas engager de discussions sur un nouveau programme. La chancelière est donc ce soir au pied du mur.

Source : Romaric Godin, pour La Tribune, 05/07/2015



Grèce : les options de la BCE, par Romaric Godin

Lundi 6 juillet, la BCE va se réunir pour examiner la demande de relèvement du plafond des liquidités d’urgence de la Grèce. Une réunion cruciale. Revue des options.

Le « non » grec, franc, clair et massif pose désormais un problème d’envergure à la BCE. Lundi 6 juillet, le conseil des gouverneurs de l’institution de Francfort va se réunir pour examiner une nouvelle fois la demande de la Banque de Grèce déposée ce dimanche de relever le plafond de la liquidité d’urgence mis à la disposition des banques helléniques dans le cadre du programme ELA. Or, de cette décision dépend très concrètement l’avenir de la Grèce dans la zone euro. Quelles sont les options possibles ?

Première option (la plus probable) : ne rien faire

La première option est que la BCE considère qu’il n’y a pas de changement. C’est l’option qui est jugé la plus crédible ce soir. La possibilité d’un accord reste la même qu’avant le « non », les négociations continuent et la BCE tient à en attendre l’issue. Elle maintient donc l’accès à l’ELA à son niveau actuel. Dans ce cas, la situation diffère en réalité peu de celle de l’option précédente, quoique la pression soit théoriquement moins forte. Mais en réalité, le processus de sortie de la Grèce de la zone euro a déjà commencé avec le gel du niveau de l’ELA la semaine passée. Progressivement, la Grèce se détache de l’euro. Les transactions électroniques sont interrompues et, ce dimanche soir, Yanis Varoufakis, le ministre grec des Finances a annoncé l’émission de titres de créances de l’Etat ayant valeur monétaire (les « IOU »), qui ne sont rien moins qu’une monnaie parallèle. Autrement dit, un gel de l’ELA continue le processus de divorce entre la Grèce et la zone euro.

Deuxième option (possible) : augmenter les décotes sur les collatéraux

Mais le Conseil des Gouverneurs de la BCE peut considérer qu’il reste un espoir d’accord compte tenu de la réunion de l’Eurogroupe et des dirigeants de la zone euro mardi 7 juillet, mais aussi des déclarations d’Alexis Tsipras appelant à des discussions. Comme cet espoir n’est pas certain, cependant, il peut estimer que la valeur des titres déposés par les banques grecques en garantie (collatéraux) pour obtenir les crédits de l’ELA (rappelons que cet argent n’est pas « donné » aux banques) est dégradée puisque le risque de défaut grec est plus élevé. Une grande partie de ces titres sont en effet soit des titres de l’Etat grec, soit des titres garantis par l’Etat grec.

En conséquence, le CG de la BCE rejettera alors la demande de la Banque de Grèce et durcira les conditions pour avoir accès aux liquidités de l’ELA en abaissant la décote appliquée pour le calcul de la valeur des collatéraux. Dans ce cas, la capacité d’emprunt des banques grecques va se réduire. Compte tenu de l’état des banques grecques, cette décision conduirait encore à un durcissement de la situation sur le terrain, sans doute avec de nouvelles restrictions pour les retraits et des relations financières encore plus difficile entre la Grèce et le reste du monde. Dans ce cas, la BCE n’expulse pas la Grèce de la zone euro, mais elle met la pression davantage sur le gouvernement grec et les Européens pour trouver une solution rapidement. Mais elle prendra le risque d’un « Graccident » si le manque de liquidité conduit à une détérioration de la situation intenable.

Troisième option (peu probable) : couper l’ELA

La troisième option de la BCE serait que le Conseil des Gouverneurs considère que ce « non » réduit à néant toute possibilité d’accord. Il suivrait donc l’avis du vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel qui considérait dimanche soir « qu’Alexis Tsipras a détruit les derniers espoirs d’entente. » Dans ce cas, le défaut est inévitable et les collatéraux des banques grecques ne valent plus rien. L’ELA ne peut donc plus être poursuivie. Les banques grecques se retrouvent alors immédiatement en état de faillite, incapable de fonctionner. Athènes devra alors réagir vite. Il est possible de renflouer les banques avec les dépôts, mais c’est très douloureux socialement et cela ne règle pas le problème de liquidité des banques. La Grèce devrait sans doute nationaliser les banques, mais là encore, il faudra régler le problème de la liquidité. L’émission d’une nouvelle monnaie deviendrait incontournable. La BCE aura expulsé de facto le pays de la zone euro. C’est une option peu vraisemblable compte tenu des négociations encore en cours. Surtout, couper l’ELA nécessite une majorité des deux tiers au Conseil, ce qui est sans doute difficile à obtenir.

Quatrième option (peu probable) : relever le plafond de l’ELA

La dernière option est celle où le Conseil des Gouverneurs considère que le « non » a renforcé la possibilité d’un accord et donne satisfaction aux demandes de la Banque de Grèce. Dans ce cas, les banques grecques pourraient rouvrir rapidement, mais les restrictions aux guichets pourraient rester en place pour éviter une hémorragie des dépôts. Ce serait le scénario le plus favorable à la Grèce et qui écarterait tout risque de Grexit dans l’immédiat. Mais c’est aussi le moins probable compte tenu des réactions au « non » entendu en Allemagne. La BCE ne peut prendre une telle décision avant les réunions de mardi.

Comment éviter le Grexit ?

On le voit, la possibilité d’une sortie de la Grèce de la zone euro reste très élevée. L’option la plus favorable serait celle d’un gel de l’ELA lundi 6 juillet, d’une ébauche d’accord le lendemain et, mercredi, d’un relèvement du plafond de l’ELA par la BCE. Mais le jeu politique européen n’étant pas si simple, la situation peut à tout moment déraper. D’autant, on l’aura compris, que la Grèce glisse progressivement vers la sortie de l’UEM. Surtout, il n’est pas à exclure que les 18 décident de provoquer l’expulsion de la Grèce en ruinant toute possibilité d’accord. Déjà, ce dimanche soir, Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe a jugé « regrettable » le résultat du référendum. Si aucun accord n’est possible, la situation de la BCE deviendra intenable. Elle ne pourra plus guère utiliser l’ELA. Mais elle est tenue – on l’oublie souvent – par les traités à assurer la « stabilité monétaire de la zone euro. » Or, la Grèce est encore dans la zone euro et couper l’ELA pour expulser la Grèce pourrait mettre en cause cette stabilité. La BCE est désormais en première ligne, mais elle est face à une impasse.

Source : Romaric Godin, La Tribune, 6/7/2015


P.S. pour information :

Sinon, un député en 2015 c’est ça :

(Hmmm, M. Estrosi, c’est donc bien vous qui avez prêté mon argent à la Grèce, c’est ça ? Mais bon, vous avez raison, faites tout péter M. le motodidacte et vos vols à 138 000 €, vous verrez votre vie va changer quand on n’aura plus la dette pour financer les délires…)


Edit : superbe interview du Figaro :

Référendum grec : «Rien ne sera plus jamais comme avant»

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN – Avant le référendum grec, Coralie Delaume a accordé un long entretien à FigaroVox. Selon elle, quel que soit le résultat du scrutin, ce vote devrait bouleverser en profondeur une Europe en panne de démocratie.


Coralie Delaume est essayiste. Fine connaisseuse du droit communautaire, elle a notamment publié «Europe. Les Etats désunis» (Michalon, 2014). Découvrez ses chroniques sur son blog.


PROPOS RECUEILLIS PAR ALEXANDRE DEVECCHIO @AlexDevecchio


Depuis l’annonce de la tenue d’un référendum en Grèce, la classe politique européenne est en émoi. «Je demande au peuple grec de voter oui, indépendamment de la question qui sera posée» a notamment déclaré le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker? Que vous inspire ce type de réaction?

Voilà un homme qui aime vivre dangereusement! Heureusement pour lui, Alexis Tsipras na pas choisi une question de type «la Grèce doit-elle quitter la zone euro?». Dans le même genre, on a également eu quelques belles sorties de Michel Sapin telles que «le vote non n’aura pas les mêmes conséquences que le vote oui», ou encore: «je ne sais pas discuter avec quelqu’un qui dit non».

En fait, on se rend compte que tous ces gens n’ont plus la moindre idée de ce qu’est un référendum et, au delà de ça, de ce qu’est la démocratie. C’est assez inquiétant. Mais à vrai dire, comment s’en étonner? Jean-Claude Juncker avait été celui qui, dès l’arrivée au pouvoir de Syriza en Grèce, avait affirmé: «Dire que tout va changer parce qu’il y a un nouveau gouvernement à Athènes, c’est prendre ses désirs pour des réalités (…) Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens …»

Pour lui comme pour beaucoup d’autres, une alternance politique n’a pas vocation a entraîner des changements. Les élections nationales servent surtout à occuper les citoyens, à les distraire, elles sont pure comédie. Et d’une certaine façon, Juncker a raison. L’Union européenne a été bâtie de telle sorte que la démocratie en soit bannie. Il suffit de se plonger un peu dans la mécanique, dans le droit de l’Union, dans le fonctionnement de l’euro, pour s’en apercevoir.

Ces réactions révèlent donc un problème de démocratie en Europe?

Bien sûr, et pas qu’un peu! Je voudrais faire valoir trois arguments.

Première chose: comme le dit souvent l’économiste Frédéric Lordon et comme il l’a encore rappelé récemment, de très larges pans de ce que devrait être la «politique économique» ( par définition fluctuante: une politique prend en compte le contexte ) ont été gravés dans le marbre de traités. Or la démocratie, c’est avant tout le débat. Mais de quoi voulez-vous débattre quand tout ce qui devrait relever du conjoncturel et de l’adaptable a été ossifié? On ne peut pas débattre de la politique monétaire: d’abord, elle échappe aux États donc aux représentants des peuples. Ensuite, les contours de cette politique sont prédéterminés dans les statuts de la BCE. Certes, Mario Draghi tend à s’asseoir dessus de plus en plus souvent. Il fait un peu ce qu’il veut quand et comme il le veut. Sauf que…. personne n’a élu Mario Draghi!

On ne peut pas débattre non plus de la politique budgétaire. Elle est prédéterminée par les critères dits de convergence (qui imposent de maintenir de déficit public en deçà de 3%) et, désormais, par les deux paquets de textes hyper contraignants que sont le Six Pack et le Two Pack de même que par le Pacte budgétaire européen (le TSCG).

On ne peut pas débattre, enfin, de la mise en œuvre d’une vraie politique industrielle: l’État stratège a cédé le pas au principe sacro-saint de la «libre concurrence», inscrit en lettre d’or dans les traités. Au bout du compte, que reste-t-il? Dans le domaine de l’économie, rien. Quand on vote aujourd’hui aux élections présidentielles ou législatives, il faut bien en avoir conscience: on vote pour des gens qui n’auront aucune possibilité d’agir sur l’économie de leur pays. Dans ce domaine au moins (la politique économique), l’alternance est d’une innocuité totale.

On ne peut attendre de l’Union européenne qu’elle soit démocratique, car la démocratie par définition, c’est « le pouvoir du peuple ». Or il n’y a pas de peuple européen. Il y a 28 peuples nationaux.

Deuxième chose: depuis les années 1960, il est admis qu’il existe une primauté du droit communautaire sur les droits nationaux. C’est la Cour de justice des communautés européennes (CJCE à l’époque, CJUE aujourd’hui) qui l’a décidé, à l’occasion d’arrêts fondateurs, les arrêts Van Gend en Loos de 1963 et Costa contre ENEL de 1964.

J’insiste: ce sont des arrêts. Ils relèvent de la jurisprudence de la Cour et leurs conclusions n’ont donc jamais été débattues par quelque Parlement que ce soit. Depuis lors, aucun État ne les a contestés. Le fait que le droit supranational, qu’il s’agisse des traités ou du droit dérivé (directives, règlements) s’applique sans discussion à tout les États-membres, est vécu comme une sorte de fatalité. Ainsi, tout nouvel État venant à entrer dans l’Union est tenu de transposer en droit interne des pages et des pages «d’acquis communautaire». Pendant qu’il s’y emploie, son Parlement se transforme ponctuellement en chambre d’enregistrement. Je n’irai évidemment pas jusqu’à dire que toutes nos lois nous sont imposées du dehors: c’est faux. Pour autant, dans un livre dense et passionnant sur l’histoire de l’intégration européenne intitulé Le Passage à l’Europe, le philosophe Luuk Van Middelaar affirmait, au sujet de la Cour de justice de l’Union et de ses célèbres arrêts de 1963-64: «lorsque les États reconnaissent la Cour comme porte-parole de la fondation européenne, ils sont juridiquement domptés». Être dompté: quelle heureuse perspective pour un démocrate!

Et attention: il ne faut pas croire, sous prétexte qu’on n’en parle rarement, que la CJUE n’existe plus ou n’a plus aucune action . Tout récemment, elle a été amenée à statuer sur le programme OMT (Outright monetary transactions), un programme non conventionnel lancé par Mario Draghi en 2012 pour «sauver l’euro». Elle a évidemment considéré que ce programme était bel et bon. C’est remarquable: une institution supranationale non élue, la BCE, met au point un programme qui semble contrevenir à la mission que lui assignent les traités. A la demande de la Bundesbank puis de la Cour constitutionnelle allemande, ce programme est déféré devant une autre institution supranationale non élue, la CJUE, qui l’avalise. La Banque centrale et la Cour de justice dialoguent donc entre elles, se font des politesses, se délivrent l’une à l’autre des certificats de bonne conduite. Quelle chance de réussite peut avoir un véritable gouvernement d’alternance comme celui d’Alexis Tsipras dans un tel environnement?

Troisième et dernière chose: on ne peut attendre de l’Union européenne qu’elle soit démocratique, car la démocratie par définition, c’est «le pouvoir du peuple». Or il n’y a pas de peuple européen. Il y a 28 peuples nationaux. Si l’Europe était un organisme inter-national, ces peuples pourraient coopérer, avoir des relations de bon voisinage et d’amitié. Mais l’Union est une structure supra-nationale, qui exige que chacun de dépouille de large morceaux de souveraineté. On a vu à quoi cela conduit: ce sont désormais 28 légitimités qui s’affrontent, dans le but essentiel de ne pas se laisser dévorer par l’échelon de surplomb, l’échelon communautaire. Dans le cas qui nous occupe, il est assez clair que la Grèce est en train d’affronter l’Allemagne. Le gouvernement grec cessera d’être légitime aux yeux de son peuple dès lors qu’il acceptera de faire ce que son appartenance supranationale exigerait de lui: renoncer à essayer de sortir son pays de l’austérité et exiger un allégement de sa dette. Le gouvernement allemand, pour sa part, cessera également d’être légitime aux yeux de son peuple s’il renonce à faire ce que son appartenance supranationale devrait lui imposer: se montrer solidaire, renoncer à ses créances sur la Grèce et accepter la restructuration de la dette hellène. Dans le premier cas, Tsipras faillirait à sa parole puisqu’il a promis la fin des privations. Dans le second cas, Merkel faillirait à sa parole puisqu’elle a promis de protéger le contribuable allemand.

Nous sommes dans un nœud de contradictions et, comme le dit le juriste Régis de Castelnau, « L’UE n’est pas un organisme démocratique. Elle n’est pas anti-démocratique, elle est a-démocratique »

C’est insoluble. Nous sommes dans un nœud de contradictions et, comme le dit le juriste Régis de Castelnau, «L‘UE n’est pas un organisme démocratique. Elle n’est pas anti-démocratique, elle est a-démocratique» . Elle est devenue le lieu où se percutent violemment les intérêts contradictoires de différents pays. Le premier qui cesse de faire entendre sa voix cesse d’être une démocratie véritable pour devenir une «post-démocratie», sorte d’objet politique un peu flasque au sein duquel les libertés individuelles sont préservées, mais où n’existe plus aucune possibilité de choix collectif. La France est dans ce cas. L’Allemagne est l’une des dernières démocraties d’Europe: elle a pu le rester parce qu’elle est le pays le plus fort, et cela ne s’est fait qu’au détriment des pays voisins. La Grèce, elle, tente de redevenir une démocratie. A cet égard, le référendum décidé par Alexis Tsipras, quel que puisse être son résultat, est un très beau pas en avant.

Dans le journal Le Monde, Nicolas Sarkozy, qui lors de son retour a fait du recours au référendum l’une de ses propositions phares, trouve anormal qu’Alexis Tsipras appelle à voter non. Comment expliquez-vous ce paradoxe?

Nicolas Sarkozy est l’homme même qui a inventé l’invalidation de la parole du peuple par le Parlement en faisant ratifier par le Congrès, en 2008, un traité (Lisbonne), rejeté par référendum trois ans avant. Que pouvait-on attendre de lui?

En fait, beaucoup de gens se révèlent à l’occasion de cette crise grecque. Ils sont mis à nu. Dans le cas de Sarkozy, on voit bien quel genre de société il appelle de ses vœux. Un chef de parti qui propose, d’une part, de remettre en cause le principe du droit du sol, d’autre part de s’en remettre à l’Allemagne pour tout le reste (ce qu’il a d’ailleurs toujours fait lorsqu’il était Président: il a été un second très obéissant pour Mme Merkel), je ne vois plus trop où le classer politiquement.

Pour en revenir à Tsipras et au fait qu’il appelle à voter «non», j’avoue que je ne comprends pas où est le problème. Syriza est arrivé au pouvoir en janvier avec 36,5% des suffrages seulement. Ils se sont fait élire sur une promesse qui, personnellement (l’euro me semble être une monnaie austéritaire par construction) me paraissait contradictoire: mettre fin à l’austérité d’une part, demeurer dans la monnaie unique d’autre part. Arrivée à un certain point de la négociation, Alexis Tsipras s’est aperçu qu’il ne parvenait pas à tenir sa promesse. Les toutes dernières propositions qu’il a faites la semaine dernière étaient véritablement des propositions austéritaires, et il a dû lui en coûter beaucoup de les formuler. Malgré cet effort substantiel, les créanciers lui ont retourné sa copie biffée de rouge, comme on on le fait avec un petit enfant qui aurait pondu un mauvais devoir. Au comble de l’humiliation, voyant bien qu’il n’avancerait pas davantage, le Premier ministre grec a convoqué un référendum.

La raison en est aisément compréhensible. Elle a été donnée par le ministre Yanis Varoufakis : pour pouvoir poursuivre son combat en position de force, le gouvernement hellène a désormais besoin de 50% des voix +1, c’est à dire de la majorité absolue. Tsipras en appelle au peuple dans l’espoir d’obtenir le surcroît de légitimité nécessaire pour pour pouvoir aller plus loin. Y compris, peut-être, jusqu’à la rupture.

Il est donc plus que logique qu’il milite pour le «non». S’il le «oui» l’emporte, il a toutefois affirmé qu’il le respecterait, mais également qu’il se retirerait, afin de ne pas avoir à endosser une politique contraire à ses idées. Où est le scandale? En France, le général de Gaulle gouvernait comme ça. Cela a-t-il ruiné la France? Je ne crois pas….

Je ne doute pas une seconde que bon nombre de leaders européens adoreraient la solution prônée par Martin Schultz : la mise en place d’un gouvernement de technocrates. Je rappelle pour mémoire que Martin Schultz est social-démocrate, et que dans social-démocrate il y a « social » et « démocrate ».

Beaucoup d’observateurs prédisent le chaos en cas de vote non. Leurs inquiétudes ne sont-elles pas légitimes?

J’ai l’impression que l’impasse serait bien plus totale en cas de vote «oui». Tsipras quitterait ses fonction avec, probablement, l’ensemble de son gouvernement. Il y aurait donc un nouveau scrutin. Or Syriza demeure très populaire dans le pays. Que se passerai-il alors? Les mêmes seraient réélus et on en reviendrait aux mêmes points de blocage. A moins que les Grecs recourent une nouvelle fois au second parti du pays, Nouvelle Démocratie. Mais cette fois, on en reviendrait carrément à la situation d’avant le 25 janvier 2015. Avec le sentiment terrible, pour la population, que rien n’avance et que rien n’est possible.

Je ne doute pas une seconde que bon nombre de leaders européens adoreraient la solution prônée par Martin Schultz: la mise en place d’un «gouvernement de technocrates» . Je rappelle pour mémoire que Martin Schultz est social-démocrate, et que dans social-démocrate il y a «social» et «démocrate». Je rappelle également qu’il préside le Parlement européen, cette institution qu’on nous a vendue comme étant le haut lieu d’une démocratie européenne en devenir, et dont on nous disait que tout deviendrait rose sitôt qu’elle aurait accru ses prérogatives.

Bref, Martin Schultz et quelques autres sont devenus des alliés objectifs de l’Aube Dorée. Je pense d’ailleurs qu’ils le savent, et que ça leur convient. Car si le parti d’extrême-droite arrive un jour au pouvoir à Athènes, ça leur donnera une nouvelle occasion d’injurier les Grecs, de leur intenter un procès en fascisme. Du coup, ils ne prennent même plus la peine de dissimuler leur malveillance.

Si la Grèce fait défaut sur sa dette, les contribuables européens vont payer pour les banques.

Certains grands titres ont parlé de «braqueur de banques» au sujet d’Alexis Tsipras … Au-delà des politiques, en France, la majorité des médias et des éditorialistes font campagne pour le oui. La comparaison avec le référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen vous parait-elle justifiée?

Ce qualificatif de «braqueur de banques» ne manque pas de sel quand on sait que la majeure partie de l’aide accordée par la Grèce en 2010 a constitué, en réalité, une recapitalisation déguisée des banques européennes, principalement françaises et allemandes. La Grèce n’a finalement servi que de courroie de transmission pour des sommes énormes qui sont passées des mains d’entités publiques (États membres, FMI, BCE) dans les poches d’entités privées, sans que la population hellène en voie jamais la couleur. Plusieurs économistes qui se sont trouvés au cœur des négociations à l’époque le disent aujourd’hui . En 2010, la Grèce était déjà insolvable. Le défaut était inévitable et il aurait dû intervenir immédiatement. On ne l’a différé que pour laisser le temps à quelques banques très exposées de faire leurs valises. Ces établissements, qui avaient joué avec le feu en prêtant à risque et avaient touché à cette fin des intérêts très importants (le taux d’intérêt n’est rien d’autre que la rémunération du risque), ont empoché des gains et essuyé des pertes mineures. Et on a transféré le risque sur les contribuables européens, auxquels on dit aujourd’hui qu’ils vont payer pour les Grecs. C’est un mensonge. Si la Grèce fait défaut sur sa dette, ils vont payer pour les banques.

Concernant la campagne menée par les éditorialistes français…. certes, elle existe. Mais ça ne me semble même pas être le plus grave. Le plus grave, c’est que toute l’eurocratie milite pour le «oui».

Ça, c’était avant l’annonce du référendum. Cette dernière ayant pris tout le monde de court, les créanciers ont alors changé de braquet. Ils ont entrepris de faire gagner le « oui ».

Plus grave encore: depuis le début, il y a une volonté authentique de déstabilisation du gouvernement Tsipras. Le journal Le Monde s’est même risqué à proposer un scénario du putsch : «Imaginons donc un scénario de crise: 30 juin, constat de défaut de la Grèce: 1er juillet, panique bancaire et instauration d’un contrôle des changes par Tsipras, contraint et forcé ; 2 juillet, mise en minorité du gouvernement Tsipras par les irréductibles de Syriza ; 3 juillet, constitution d’un gouvernement d’union nationale, avec ou sans Tsipras ; 4 juillet, retour des négociateurs à Bruxelles-Canossa. Odieusement antidémocratique? Les Grecs jouent au poker. Pourquoi pas nous?» écrivait carrément Arnaud Leparmentier.

On constate que le scénario a été plutôt bien suivi. Pour commencer, on a d’abord conduit Tsipras à formuler des propositions dont on espérait qu’il serait incapable les faire voter par son aile gauche, ce qu’il fit en milieu de semaine dernière. Il fallait que Syriza se scinde pour pouvoir soit se débarrasser de Tsipras, soit le contraindre à faire alliance avec le parti centriste To Potami, voire avec les conservateurs de l’aile Kamaranlis. Cette stratégie des créanciers, le journaliste britannique Paul Mason l’avait déjà mise à jour dès le mois d’avril .

Ça, c’était avant l’annonce du référendum. Cette dernière ayant pris tout le monde de court, les créanciers ont alors changé de braquet. Ils ont entrepris de faire gagner le «oui». Comment? De très simple manière. Dans un premier temps, l’Eurogroupe a refusé de poursuivre le programme d’aide au delà de sa date originelle de fin, c’est à dire du 30 juin. Dans un second temps, la Banque centrale européenne a décidé de maintenir l’accès des banques grecques à la liquidité d’urgence (ELA), mais sans en augmenter le plafond, alors même que l’annonce du référendum avait conduit à de très importants retraits d’argent liquide tout au long du week-end dernier, et que les banques du pays étaient à sec. La décision de Mario Draghi de ne pas couper brutalement l’ELA a été présentée comme un cadeau fait à la Grèce. Mais de quel cadeau parle-t-on? C’est la mission même d’une banque centrale que de refinancer les banques de second rang et cela, partout dans le monde. Le seul cas où elle doit s’abstenir de le faire, c’est si lesdites banques sont insolvables. Comment sait-on si les banques grecques sont insolvables ou simplement illiquides? Si elles sont insolvables, pourquoi la BCE a-t-elle augmenté le plafond de l’ELA trois fois au cours de la semaine dernière? Si elle sont simplement illiquides, pourquoi ne les refinance-t-on pas sans discuter? La réponse est évidente: pour contraindre le gouvernement grec à décider de la mise en place d’un contrôle des capitaux, mesure dont tout le monde savait qu’elle serait très impopulaire et militerait avec une efficacité redoutable en faveur du «oui»….

Depuis le début, les Bruxellois sont tellement sûrs qu’ils parviendront à se débarrasser du remuant Tsipras, qu’ils ont même entrepris de commencer à former le gouvernement grec de substitution. Dans ce cadre, ils ont reçu celui qu’ils considèrent probablement comme le Premier ministre idéal, le leader du parti To Potami Stavros Théodorakis. Comme le souligne ici la rédactrice en chef d’une revue grecque de philosophie Vicky Skoumbi, cet homme, chef d’un parti qui représente à peine 6% des suffrages en Grèce, a été accueilli en fanfare… le jour même où l’on faisait officiellement savoir à Tsipras que ses toutes dernières propositions étaient rejetées. Le même jour, l’on recevait également la nouvelle patronne du PASOK. Et la veille, on invitait Antonis Samaras.

On n’a donc que ça à faire, à Bruxelles? Organiser des déjeuners avec toute l’opposition grecque alors qu’on est au cœur d’un processus de négociation difficile? Vicky Skoumbi parle de tentative de «coup d’État financier contre Athènes». Très honnêtement, même si ça sonne complotiste aux oreilles de certains, j’ai bien peur qu’elle soit proche de la vérité. En tout état de cause, si le vote «oui» l’emporte dimanche, on saura qu’on ne le doit pas qu’au seul peuple grec….

Mince. J’avais raté ce réjouissant élément d’information. Décidément, aucune injure ne sera épargnée à ce peuple. On nous a dit que les Grecs étaient dispendieux, fainéants, tricheurs. Les voilà antisémites!

Il y a en Grèce, c’est vrai, un parti néonazi: l’Aube dorée. Mais, faut-il le rappeler, il a obtenu à peine plus de 6% aux législatives de janvier. Dans un pays aussi durement touché par la crise, c’est plutôt une contre-performance.

Il a beaucoup été dit, sinon, que Tsipras gouvernait avec un parti d’extrême-droite, les Grecs indépendants. C’est une erreur: les Grecs indépendants ne sont pas des extrémistes. Il s’agit d’une formation de droite ordinaire, issue d’une scission de Nouvelle Démocratie. Leur particularité est qu’ils sont souverainistes, et c’est surtout ça, me semble-t-il, qu’on leur reproche.

Il y a bien eu, en revanche, dans les précédents gouvernements grecs, ceux dirigés par Antonis Samaras, de vrais ministres d’extrême-droite, comme par exemple Adonis Georgiadis ou Makis Voridis , tous deux passés par le LAOS. Au demeurant, les deux étaient déjà membres du gouvernement dirigé par l’ancien banquier central Papadimos en 2011 . Cela a-t-il empêché les associations antiracistes de dormir à l’époque? Je ne me le rappelle pas.

Si le non grec l’emporte, peut-il être ignoré comme le fut le non français?

Non. Cette fois-ci, c’est différent. D’abord parce que le gouvernement grec appelle lui-même à voter non. Ensuite parce que tous les caciques de cette Union européenne se sont dévoilés. Leur aversion pour la démocratie s’est vue comme un nez au milieu de la figure. Là dessus, il ne pourra y avoir de retour en arrière.

D’ailleurs, il n’y aura pas de retour en arrière non plus si le «oui» l’emporte. En réalité, c’est la tenue du référendum elle-même qui représente un tournant. Elle rend caduque l’idée selon laquelle il n’existe aucun choix possible au sein de l’Union européenne. Elle prouve par les faits que, même seul, même sans allié au sein de l’UE, le gouvernement d’un petit pays peut tenir tête. On imagine aisément ce que ça pourrait donner si, demain, le gouvernement d’un grand pays de l’eurozone se mettait à vouloir exercer, lui aussi et pour de vrai, le pouvoir qu’il a reçu des urnes.

Bref, Jean-Claude Junker s’est fourvoyé: les citoyens ont encore le choix. Il y a un choix démocratique possible même dans le cadre des traités européens.

Source : LeFigaro vox, 3/7/2015

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Commentaire recommandé

Homère d’Allore // 05.07.2015 à 20h55

Saluons le courageux peuple grec.

Saluons son Premier Ministre, Alexis Tsipras qui démontre que l’on peut faire confiance au peuple.

Que tous ceux qui ont douté rejoignent le mouvement qui va naître de ces événements historiques.

Il est possible de s’opposer aux forces de l’argent. La preuve en est faite ce soir.

197 réactions et commentaires - Page 2

  • Pampita // 06.07.2015 à 00h10

    Le divorce entre les « élites » auto-proclamées (médias, « intellectuels ») et le peuple est le même en Grèce qu’en France. Les sondages promettaient, poussaient au OUI. Raté…

      +3

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  • Jacqueline 63 // 06.07.2015 à 00h21

    Tout a été fait pour que le peuple grec vote oui ! Derrière ces magouilles de l’Eurogroupe, le désir absolu de faire tomber Tsipras et son gouvernement !
    Mais cela a échoué ! dans le berceau de la démocratie le peuple a surmonté ses craintes et a massivement voté NON !Non à une austérité qui le prive de sa plus élémentaire dignité !
    C’est un coup de bélier dans cette antidémocratique Europe ultra libérale et méprisante !
    C’est un souffle d’air pour les autres peuples

    Bravo au peuple grec ! Bravo à Tsipras qui tient ses promesses électorales , chose rare !

    Ce soir ..je jubile !!!!

      +2

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  • Kiwixar // 06.07.2015 à 00h50

    Il est possible que l’objectif initial de Tsipras ait été dès le départ le retour à la drachme, et que ce qu’on voit actuellement est la stratégie rusée pour y parvenir dans de bonnes conditions :
    – gagner du temps pour mettre les choses en place (1 an pour créer une nouvelle monnaie selon Varoufakis, s’assurer du soutien des BRICS)
    – expliciter l’extrémisme anti-démocratique des eurocrates, afin de convaincre lentement les Grecs que le retour à la drachme est non seulement la seule solution économique, mais aussi nécessaire politiquement (souveraineté, fierté, résistance)
    – diviser l’adversaire (entre pays mais aussi au sein du gouvernement allemand), le pousser à la faute (actions anti-démocratiques des eurotalibans)
    – gagner du temps pour que la pression sur la restructuration de la dette ne soit pas uniquement grecque, mais aussi italienne, portugaise, espagnole voire ukrainienne
    – expliciter la position anti-grecque de la Banque Centrale de Grèce, afin de la nationaliser

      +4

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    • dupontg // 06.07.2015 à 02h01

      -Eventuellement faire demontrer par des experts que la dette est partiellement « odieuse et illegitime »

        +3

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  • Ben // 06.07.2015 à 00h55

    MODERATION: rapport avec le sujet du fil?

      +2

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  • dissy // 06.07.2015 à 02h27

    Euro league 1/2 finale

    La Grèce était menée 2/0 jusqu’à la 89 ème minute,soudain elle réduit le score,égalise et gagne le match aller à la surprise générale dans les arrêts de jeu.La troika se remettra t elle de cette défaite pour le match retour,surtout qu’avec les deux cartes rouges prises ce soir,elle sera déforcée?

    Score final: Grèce 3 troika 2

    Evolution du score: 0/1 par lagarde 0/2 par schlaube sur pénalty 1/2 par Varoufakis 2/2 par Merkel (contre son camp) et 3/2 par Tsipras

    Exclusions:Sapin et Juncker

    Match retour à Bruxelles EU Stadium mardi 20h00

    L’arbitre a été désigné pour le retour: Hollande F assisté de Macron,Valls et Montebourg

      +3

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  • Pic et Puce // 06.07.2015 à 03h19

    Merkollande devront demander d’abord à la Banque Fédérale Américaine et à Goldman Sachs ce qu’il faut faire.. Ils ne peuvent rien décider sans leurs maîtres…

      +4

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    • ulule // 06.07.2015 à 14h58

      ou plutôt la BRI ?

        +1

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  • pol // 06.07.2015 à 04h34

    j’ai longtemps hesité sur l’opinion qu’il fallait avoir de Tsipras & Varoufakis, des hommes courageux, ou des amateurs propulsés a un poste qui les depasse.
    Je viens d’avoir un eblouissement, ils sont jeunes, il sont beaux , ils sont musclés , ils parlent sans detours, ce sont deux merveilleux acteurs au service de l’U€.
    Lundi le cinema permanent va reprendre…

    POL

      +1

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  • Macarel // 06.07.2015 à 07h01

    Todd a toujours dit que l’Allemagne avait une tradition autoritaire, dominatrice, et hiérarchique.
    Ça se confirme que ce soit avec papa Schutlz ou mamam Merkel.
    Les grecs ont inventé le mot Europe, et la Démocratie.
    Ça se confirme avec le vote grec d’hier…

      +3

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  • Cédric // 06.07.2015 à 07h16

    ce qui m’étonne le plus c’est l’écart par rapport aux derniers sondages. Il y a eut une énorme tentative de manipulation du vote.

      +5

    Alerter
  • Joanna // 06.07.2015 à 07h37

    Je me réjouis, cela va sans dire de ce succès dû au courage et à la résistance du peuple grec.
    Et on peut bien dire que, quelque part, les eurocrates l’ont bel et bien eu dans l’EKU (nom pressenti initialement pour l’EURO).
    Je vais bien moi aussi ouvrir ce midi une bouteille de champagne mais ce n’est pas moi qui serait allé crier cocorico à la République (pourquoi pas à la Bastille ?) avec l’opportuniste Mélenchon.

    Je suis sans trop d’illusions sur la suite toutefois.
    Car si une bataille a été gagnée avec brio, la guerre continue avec ceux qui ne vont en aucun cas baisser lagarde, ceux pour qui tous les moyens seront bons pour écraser ceux qui les ont humiliés hier.

    Donc attendons-nous à ce que « l’empire contre-attaque » sous la bannière de Dark Mutter et de ses affidés. Pour eux ce n’est sans doute pas une défaite, juste une contrariété, un bâton dans les roues dans la mise en œuvre de leur plan de destruction de l’identité des peuples et de leurs libertés.
    Et ces forces sont d’autant plus redoutables qu’elles utilisent l’argent pour corrompre à tour de bras, ce sont véritablement des forces maléfiques, pour ne pas dire plus.

    Même si on sait que les forces du Bien finiront par triompher des forces du Mal on ne sait pas quand et d’ici là bien des combats vont se jouer et les peuples n’ont pas fini de souffrir.
    Donc tenons- nous prêts à continuer la Résistance et la Solidarité. Car si notre sort, en France, est à ce jour plus enviable que celui des Grecs nul ne sait pour combien de temps encore.

      +2

    Alerter
  • Jo // 06.07.2015 à 07h49

    On vient d’annoncer la démission du ministre grec des finances !
    Bruxelles cherche t-elle à installer un gouvernement de technocrate ?

      +1

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    • Andrea // 06.07.2015 à 09h56

      démission Varoufakis.

      la bbc a une page ‘live updates’ avec les tweets etc.

      http://www.bbc.com/news/live/business-33382332

      Positif: Il était totalement détesté par la Troika, c’est peut-être alors plus facile pour Tsipras de négocier. Rappel: Il a été exclu du dernier conseil des ministres des finances de l’UE (si je me souviens bien.)

      Négatif: C’était quand même l’équipe directrice, un changement à ce stade ne fait pas bien, le vote a apporté du support, il faillait continuer…

        +1

      Alerter
  • yvan // 06.07.2015 à 08h10

    Grèce: le ministre des Finances Yanis Varoufakis démissionne!

    « Peu de temps après l’annonce des résultats du référendum, on m’a informé d’une certaine préférence de certains membres de l’Eurogroupe, et de +partenaires+ associés, (…) pour mon +absence+ des réunions ; une idée que le Premier ministre (Alexis Tsipras) a jugé potentiellement utile à l’obtention d’un accord. Pour cette raison je quitte le ministère des Finances aujourd’hui », a-t-il expliqué sur son blog.

    Ingérence dans les membres démocratiquement élus ! Une HONTE !

    L’arrogance des EURODICTATEURS n’a pas de limite !

      +2

    Alerter
    • PierreCh // 06.07.2015 à 08h25

      Ingérence ou manque de courage du gouvernement grec?
      Finalement les cocus de l’histoire ce sont les électeurs grecs.
      Oui je démissionne, non je démissionne aussi!

        +0

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    • Bece // 06.07.2015 à 10h35

      Je partage vos termes sur la dictature bruxelloise. Faudra-t-il rajouter celui de trahison sur le nom D’Alexis Tsipras?

        +0

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  • chapongrassouillet // 06.07.2015 à 08h26

    La stratégie de Syriza est de plus en plus illisible avec cette démission .
    Ou alors ils l’ont menacé de mort ?

      +2

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  • Bece // 06.07.2015 à 09h06

    Bonjour, l’allégresse partagée dure encore ce matin! Elle ne m’empêchera pas néanmoins de dénoncer certains propos de Romaric Gaudin, en dépit de l’approbation sans conditions que lui accorde O.B.et du grand intérêt que je porte à ses articles: « Certes, nul en Grèce ne souhaite la sortie de la zone euro », mais où donc a-t-il pris cette information? Comment pourrait-il présumer de ce que pense la totalité des grecs (« nul », c’est nul!); hors de Syriza, même en son sein pour certains, le problème de la sortie de l’UE est posé comme la solution inévitable pour restaurer une souveraineté démocratique et sortir de l’austérité. S’ajoutent à cette phrase, un champ lexical à connotations positives concernant tout aménagement possible pour le maintien dans l’UE, et un à connotations négatives concernant le « grexit « , terme en lui-même menaçant et emprunté à plaisir à la doxa européiste. On peut se demander si les propos, en nuances, parfois en méandres, de R. Gaudin pour exposer la complexité, ne penchent pas un peu trop du même côté en privilégiant une radicalité « acceptable ».

      +1

    Alerter
  • Nerouiev // 06.07.2015 à 09h16

    La dette Grecque est semblable à une référence circulaire non résolue sur Excel. Le NON bien plus fort que tous les pronostics exprime quelque chose de plus profond et plus global, commun à toute l’Europe, une prise de conscience de l’inefficacité de la Troïka d’une part, mais surtout de sa soumission aux USA. C’est un NON à l’enrichissement des uns sur le dos des autres, la Grèce n’étant que le reflet accentué de l’Europe dans son ensemble. C’est la démocratie qui commence à réagir contre tous les abus et la volonté d’un peuple soumis par l’argent et prisonnier. Cette Europe solidaire n’existant pas, il y a d’autres alternatives et je suppose que la Grèce a la possibilité d’autres horizons que le TAFTA ou faire des bateaux pour rien.

      +1

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  • Alain LE CLERE // 06.07.2015 à 09h19

    Les grecs ont raison, le NON a cette Europe est un préambule, l’EURO et les Démocraties sont incompatibles, il faut faire un choix :
    Reconstruire l’Europe sur des bases plus saines
    Virer ces politiciens avides de leur petit pouvoir, qui ne pensent qu’à leur fiche de paie.

      +2

    Alerter
  • Kiki // 06.07.2015 à 09h24

    Si ça se confirme c’est un jeu de dupe, ci dessous l’accord de tsirisa avec la Troïka !
    http://www.ft.com/intl/fastft/353421/tsipras-prepared-accept-all-bailout-conditions

    C’est beau la démocratie à l’européenne !

    À suivre ….

      +0

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    • catherine Balogh // 06.07.2015 à 10h49

      KIKI,

      « 5 days ago »

      cet article date de 5 jours ou je me trompe?

        +2

      Alerter
    • Léa // 06.07.2015 à 13h03

      Ca date ta source.. on était encore dans les manœuvres.

        +0

      Alerter
  • Taras // 06.07.2015 à 10h13

    Quelles qu’en soient les conséquences ce non signe la fin du processus de zombification du peuple grec qui a fait péter le couvercle du tombeau qu’on lui a avait taillé sur mesure.
    Maintenant que le camp grec a produit un signe de cohérence et d’unité l’entropie va changer de camp : l’unité de façade des dirigeants européens (unis pour frapper sur le baudet) va être soumise a très dure épreuve.

      +2

    Alerter
  • Max // 06.07.2015 à 11h00

    Lors de ce referendum, personnellement, j’étais favorable au Non et je le suis toujours.
    Mais j’aurai peut être voté oui……………. Par peur.
    Quasiment tous les medias de la Grèce, les hauts fonctionnaires, l’ensemble des décideurs appelaient a voter Oui.
    Le matraquage que nous avions en France n’était que pale figure comparé a ce que subissaient la population Grèce.
    Une révolution coloré eu été probable
    http://www.dedefensa.org/article-r_f_rendum_et_rumeurs_de_coup_d_tat_05_07_2015.html
    Sans le recours au referendum et à son résultat massif pour le Non.
    On peut donc penser que certains de ceux qui ont voté oui, pensaient Non mais titiller par la peur ont voté oui a l’€urogroupe.
    Cette victoire du Non en ai donc encore plus symbolique.

      +5

    Alerter
    • Alfred // 06.07.2015 à 14h30

      Ce que vous dites est intéressant car la question va se poser à nous en France sous cette forme ou sous une autre, tôt ou tard.
      Vous êtes favorable au non. Vous votez non et vous avez peur. Vous votez oui et … vous avez peur aussi. Des lors pourquoi voter oui? (un peu moins peur?) Chacun de nous doit se poser ces questions et faire son chemin à l’avance car le moment venu, sous la pression de l’environnement on pourrait faire des choix que l’on regretterait. Vous savez bien que le train de l’histoire ne passe pas de fois. Des centaines de milliers de gens en sont encore à regretter leur vote de « Matrique ».
      Si vous aviez choisi le non par raisonnement il fallait s’y tenir quoi qu’il en coute.

        +0

      Alerter
  • Myriam // 06.07.2015 à 11h11

    En fin de texte, option 4 :  » …Dans ce cas, les banques grecques pourraient rouvrir rapidement, mais les restrictions aux guichets pourraient rester en place pour éviter une hémorragie des dépôts. »
    Une ame charitable pourrait m’expliquer si c’est bien une hémorragie des dépôts qu’il faut lire et non pas des retraits …. et pourquoi ??
    Merci

      +1

    Alerter
  • samuel // 06.07.2015 à 11h35

    J’ai du mal à tout mettre sur le dos des petites gens de la Grèce ou de l’Allemagne, il n’est pas impossible que le « modèle » Allemand cause indirectement plus de tort à l’économie. Finalement le grand retour industriel de l’Allemagne ne fait pas moins ralentir la croissance Européenne, de plus le train de vie des gens de Bruxelles ne semblent pas plus les gêner en matière de gaspillage ou
    de discipline budgétaire. Comment une Europe pourrait-elle se faire sur le dos des peuples ?

      +0

    Alerter
  • gilles // 06.07.2015 à 11h37

    « Parce que oui, aussi méchant que soient les vilains créanciers qui osent réclamer le remboursement de l’argent prêté à la Grèce, quand on a une dette, que l’on soit un pays, une entreprise ou un particulier, on est amené à la rembourser. rien d’exceptionnel à le dire. »

    c’est exactement le contraire. apparemment vous n’avez pas compris. Passé un certain niveau d’endettement ( depuis longtemps dépassé par beaucoup de pays occidentaux)
    les dettes ne seront jamais remboursées.

      +1

    Alerter
    • Pacx75 // 06.07.2015 à 12h17

      Justement, donc que fait-on ? On efface tout et on recommence ?
      On ne règle aucun soucis, on repart dans un cycle infernal. Et quelle conséquence pour les prêteurs qui ne récupéreraient pas leur argent, aucun risque de déstabilisation ou d’effondrement du système, et d’entraîner d’autres pays dans leur chute ? Ce serait un geste irresponsable qui enverrait le plus mauvais des messages.

      Sans parler de conséquence à d’autres échelles. Je vais voir si cela marche avec mon banquier.

      C’est un vieux fantasme coco que d’annuler purement et simplement la dette.
      Même au pays des bisounours cela n’arriverait pas.

        +0

      Alerter
      • TC // 06.07.2015 à 13h14

        @Pacx : « Justement, donc que fait-on ? On efface tout et on recommence ?
        On ne règle aucun soucis, on repart dans un cycle infernal. »

        Regardez l’histoire des pays et de leur endettement et vous verrez que c’est exactement ça.

        On pense combattre l’inflation en déléguant la création monétaire au privé mais on se rend compte qu’il vaut peut être mieux au final un peu d’inflation régulièrement qui se révèle être une soupape pour le système, que d’accumuler une dette qu’on finira de toute façon par ne plus pouvoir payer et qui nous explosera à la figure.

          +2

        Alerter
  • Alain C // 06.07.2015 à 11h45

    Bravo les Grecs et MERCI !

    Une décision très courageuse qui marquera sans doute l’Histoire Contemporaine comme une pierre marquant le début du retour à la démocratie.

    Bien sur, tout ne sera pas facile, on peut compter sur l’UE pour vous rendre le chemin TRES difficile, et beaucoup de réformes seront à faire, mais quand on a la volonté de s’en sortir, on peut.

    J’espère aussi que vous rencontrerez un peu plus de solidarité de la part de vos frères : les peuples européens.

    Une chose me chagrine toutefois, Syriza a fait trop de concessions à la Troika, et Tsyrpas veut réduire la dette de 30%

    Je ne vois pas pourquoi vous rembourseriez 1 seul euro d’une dette qui est reconnue par toutes les personnes compétentes et sensées comme illégitime, odieuse et insoutenable (elle a servi à dégager les banques françaises et allemandes de leur mauvaise gestion)

    De même, vous ne devriez pas faire autant de concessions à l’UE/Troika

    Vous devriez engager ces réformes au rythme qui convient aux grecs, et non sous les ultimatums de l’UE/Troika, qui sont elles mêmes illégitimes, odieuses et insoutenables !

      +8

    Alerter
  • Michel // 06.07.2015 à 12h01

    Revue de presse par acrimed:
    http://www.acrimed.org/article4715.html

      +2

    Alerter
  • Parousnik // 06.07.2015 à 12h39

    Champagne….hier soir non seulement pour la victoire écrasante du Non à l’austérité pour Mr Tsipras et ses amis mais aussi pour cette nouvelle et humiliante défaite de la propagande médiatico politocarde qui ne parvient pas à admettre que la plèbe ne les écoute plus et champagne évidemment pour tous celles et ceux qui ne renoncent pas à la démocratie et osent au moins le dire ici et ailleurs.

      +2

    Alerter
  • Léa // 06.07.2015 à 12h46

    Belle surprise encourageante, jamais je n’aurais parié sur un tel score du NON.

    C ‘est con le peuple , ça peut voter NON et depuis 2005 ça fait 4-0 pour le peuple contre l’ UE.

    Puis toutes les manifs de soutien dans les autres pays. L ‘argument que le peuple grec aurait volé les gentils contribuables européens n’a pas marché. La Grèce risque d’avoir besoin de ce soutien dans les prochains jours, mais elle l’aura car tout le monde pense qui sera le prochain et personne ne va en vacances chez les casques à pointe.

    Par contre insupportable d’écouter les commentaires de nos politicards comme Woerth ou les journaleux comme Eric Brunet.

    Insupportable la réaction des allemands , notamment le chef du SPD qui refuse de négocier. Zétaient bien contents les teutons de leur vendre des Porsche à crédit et des sous -marins qui marchent mal. On ne les a pas entendus râler à l’époque et ils étaient gentils les grecs.. Maintenant qu’ils assument leurs risques pour avoir provoqué le surendettement de ce pays et qu’ils aillent se faire rembourser par la banque centrale des Inuits.

    L ‘UE doit être la risée de toute la planète de ne pas savoir régler la faillite du plus petit pays qui représente qq % du PIB de l’ Europe (Helmut Schmitt les a bien taclés ! ). Puis c’est pareil pour l’ Ukraine et là c’est Giscard qui les a taclés.

    Un autre personnage important disait : je ne comprend pas comment on a pu transformer une crise américaine de dette privée en crise européenne de dette publique. On est vraiment gouvernés par des incapables.

    C ‘est Giscard qui a insisté pour faire rentrer les grecs dans la CEE : « on ne peut pas laisser Platon à la porte de l’ Europe ». Mais il avait une vue plus politique au sens noble du terme, et pensait à tout l’ apport culturel de la Grèce à notre civilisation. On ne parlait pas de monnaie unique. Avec l’ UE on en est à ce que ce sont les allemands qui fixent le taux de TVA des grecs. Cette domination des boches sur l’ Europe est insupportable. Leurs dissensions internes rejaillissent sur les décisions de l’ UE alors qu’elles ne devraient pas. Qu’ils se cassent s’ils ne sont pas contents, ils en ont assez profité ! Ils ont mis trois de leurs clients sur la paille : les grecs, les espagnols, les portugais ( un sacré manque à gagner, ils ne leur vendent plus rien ). Ils ont détruit nos industries ( on peut ajouter France et Italie ) au profit de leurs cousins de l’ Est et ont détruit nos liens avec la Russie.

    C ‘est le moment de mettre un coup de poing sur la table

    Pour Hollande, s’il veut affirmer sa réputation de « queutard » c’est le moment, car il n’aura pas d’autre occasion..

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  • TC // 06.07.2015 à 13h07

    On va voir si cet appel au secours (car il s’agit bien de ça) des Grecs va être entendu ou pas par les dirigeants européens. En tous cas, dans le cadre de l’euro, je doute que le gouvernement de Tsipras sorte vainqueur des prochaines négociations – s’il y en a vu que pour le moment l’Allemagne joue la ligne dure – ou ce sera à la marge.

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    • Léa // 06.07.2015 à 13h17

      L ‘ Allemagne ne va pas jouer la ligne dure longtemps , un coup de fil d’ Obama et on ne les entendra plus. Ils ne comprennent que la trique. Si par orgueil ils foutent la merde dans tout le système financier, ils vont prendre cher et si la Grèce tombe dans le panier de Poutine c’est Guantanamo.

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  • Léa // 06.07.2015 à 13h09

    Le nain il doit fumer de tous les cotés, en voyant que tout repose sur Hollande 🙂

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  • aleksandar // 06.07.2015 à 13h26

    Il est possible que Varoufakis soit devenu un obstacle dans la négociation tant les  » hommes en gris » le détestent.
    Le fait de devoir, peut être, capituler, d’une certaine façon, face à lui en cas d’accord doit donner de sacrées crises d’urticaire aux eurocrates.
    Le remplacer relève donc simplement de la gestion de la négociation.

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    • Carabistouille // 06.07.2015 à 13h41

      Personnellement, je vois là une illustration du mot de Sapir « la ruse d’Ulysse ». Quand j’ai appris cette nouvelle j’ai éclaté de rire en me disant « mais qu’ils sont malins ces Grecs ». Bravo Varouflakis, après les avoir secoué, insulté, déstabilisé et avoir fait le « méchant flic », il cède sa place que les égos puissent ne pas trop souffir en face. Du grand, grand art de la négociation qu’il arrive qu’on pratique en commerce(c’est souvent moi qui tenait ce rôle). Bravo, du grand art.
      Et surtout quelle leçon d’efficacité et de sens de l’intérêt général à nos connards de ministricules et élus lamentables, accrochés jusqu’à l »ignominie à leur petit stapontin.

      Reste plus qu’à nommer Varouflakis ministre des affaires étrangères 🙂 🙂 🙂

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  • Hellebora // 06.07.2015 à 14h54

    Ouh là là … On en arrive aux menaces (les capitales) :
    Reuters, 14h42 : LA GRÈCE EST DÉSORMAIS MENACÉE DE FAILLITE, ESTIME LE MINISTRE ALLEMAND DE L’ECONOMIE, SIGMAR GABRIEL
    Reuters, 14h45 : LE RÉSULTAT DU RÉFÉRENDUM EQUIVAUT À UN REJET DES RÈGLES DE L’UNION MONÉTAIRE, AJOUTE GABRIEL

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  • Hellebora // 06.07.2015 à 14h59

    Départ de Varoufakis : que signifie t-il ? Un pavé dans la mare avec ces articles ci-dessous présentés par Andrew Korybko ? Faut voir….: In light of Varoufakis’ surprise resignation, I’d like to draw attention to what noted geopolitical analyst F. William Engdahl wrote just a few days ago :
    « What Stinks about Varoufakis and the Whole Greek Mess ? »
    http://journal-neo.org/2015/07/03/what-stinks-about-varoufakis-and-the-whole-greek-mess/
    and Sputnik’s reporting on it : « Is Varoufakis Eurozone’s Trojan Horse in Greece’s Government ? » http://sputniknews.com/analysis/20150704/1024206753.html

    Please don’t disregard the articles outright simply because of the headline. The evidence he brings up and the arguments he makes are disturbingly convincing and raise serious questions about the man that millions of people presently admire.

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  • theuric // 06.07.2015 à 15h35

    Monsieur Varoufâkis serait, se dit-il, un professionnel de la théorie des jeux, quelque chose comme un joueur d’échec.
    Or ce jeu montre certaines stratégies et tactiques qui, dans ce cas, pourrait se révéler explicatives.
    Par exemple l’adaptabilité à la situation donnée puisque, quand bien même, au début, la disposition des pièces restent inchangées et même si le nombre d’ouverture restent relativement restreintes, il ne peut y avoir de partie similaire aux autres.
    Le sacrifice d’une pièce importante pour parvenir au mat pourrait également être l’une des explication les plus sensées de la démission de Monsieur Varoufâkis.
    Toujours avoir plusieurs coups d’avances sur son adversaire ne peut qu’être, en ce cas, que logique.
    Amener l’adversaire à la faute par l’avancée surprise d’une pièce ou en faisant porter une grande tension sur une pièce importante comme la dame ne peut pas ne pas être l’un des principes de négociation d’un gouvernement placé dans une situation telle que celui de la Grèce.
    Mais, et la question fut soulevée par nombre d’intervenant, personne ne sait réellement quel est le but véritable de ce gouvernement, le nombre des suppositions est important, comme quitter l’U.E., la sauver, rétablir la souveraineté de la Grèce au sein de l’union…, mais nous pouvons aller plus loin comme la recherche d’atteindre le dollar ou la destruction des U.S.A…. etc…etc….

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  • jo // 06.07.2015 à 15h37

    Poutine a exprimé son soutien à Tsipras !
    la sortie de la Grèce de la zone euro serait une thérapie de choc pour la zone euro !

    L

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    • jo // 06.07.2015 à 15h45

      Poutine le joker de la Grèce ???
      Bruxelles va faire la tronche !!!! Et Obama ????
      Il y aurait des accords possibles entre les deux pays… !!!!!

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  • Stéphanie // 06.07.2015 à 16h01

    Petite parenthèse détente… J’adore la vidéo hommage des allemands à Yanis Varoufakis :

    https://youtu.be/Afl9WFGJE0M

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  • Stéphanie // 06.07.2015 à 16h25

    Je crois que Macron est irrécupérable !

    Invité par le quotidien « La Provence » pour rencontrer des entrepreneurs de la région, le ministre de l’Economie a longuement évoqué la crise grecque au lendemain de la victoire du « non » au référendum en Grèce. Outre le fait qu’il a appelé de ses voeux à une « Grèce responsable et une Europe solidaire » , il a comparé le parti au pouvoir en Grèce, Syriza, au Front national : « Le FN est un Syriza à la française, c’est le repli sur soi. »

    http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/4888-grece-macron-compare-syriza-syriza-francaise-repli.html

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  • Stéphanie // 06.07.2015 à 16h43

    Il y a eu un échange sur le site France TV au sujet de la Grèce entre les internautes et François Lenglet

    http://www.francetvinfo.fr/monde/grece/crise-grecque-le-regard-des-medias-internationaux_985127.html

    A la question ; Commentaire de Stouph01
    #GRECE Peut-on avoir une explication claire et précise sur qui paie quoi concernant la dette de la Grèce ? Certains disent que cela ne coûte rien au contribuable français, d’autres que le coût est de 1000 euros par personne… Rien n’est clair, merci.

    François Lenglet répond :
    #GRECE Sur la dette budgétaire, la France n’a pas à proprement parler prêté d’argent à la Grèce. Elle a garanti à hauteur de 20% environ les prêts communautaires consentis à Athènes. Ce qui veut dire qu’en cas de non-remboursement, la France sera appelée à verser la somme qu’elle a garantie. Cette somme est un peu supérieure à 40 milliards d’euros et représente environ 600 euros par Français. En bonne logique, il faudrait ajouter à cela les avances consenties par la BCE, qui sont en partie aussi garanties par la France. Si l’on additionne ces deux postes, on doit dépasser 1 000 euros par Français, qui dans le cas d’un défaut viendraient s’ajouter à la dette publique de notre pays.

    Est-ce vraiment sérieux de dire des choses pareilles ?

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    • pouic // 06.07.2015 à 17h09

      Ca doit être Hollande qui dit que ça ne coûte rien 🙂
      Tous les plans d’aide apportés à la Grèce, c’est autant d’augmentation de notre dette dont les intérêts sont supérieurs à l’impôt sur le revenu .
      Le jour ou il faudra payer la dette française, vous payerez votre part de dette grecque .

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    • theuric // 06.07.2015 à 17h33

      Lenglet, Lenglet, que je me souvienne, ne serait-ce pas cet homme qui, après des décennies avoir parlé d’économie à la télévision, avoua dans un ouvrage n’y avoir jamais rien compris?
      Certes, de l’avoué fut une marque de courage, mais de continuer à discourir sur le même sujet ne serait-ce pas un manque d’amour-propre?
      Je me demande si il est bien le seul dans ce cas.

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  • Pierre // 06.07.2015 à 17h49

    Vu de l’Est : Tchéquie et Slovaquie ont suivi les « recommandations de Bruxelles » et le résultat socialement n’a pas été brillant, la désindustrialisation et la désorganisation de l’économie des services a pris un nouvel élan après la 1re vague liée à la « décommunisation ». Prudente, la Tchéquie a en chemin préféré ne pas être dans l’Euro. Pour la Slovaquie, la donne a été différente. Elle s’est montrée « vertueuse » pour Bruxelles mais aujourd’hui : rien n’est probant, d’autant que Bruxelles s’est lancé ensuite vers « l’espace ukrainien » avec peu après la politique des santions de l’U.E. La Slovaquie a alors compris : les temps seront très durs. D’où la prudence de Robert Fico (suivi par d’autres liés aux affaires économiques). Evidemment Bruxelles s’empresse d’activer ses réseaux « démocratiques » subventionnés, badgés… pour obtenir « l’alignement des planètes… » non ? En tous cas, Roumanie et Bulgarie sont maintenant assez satisfaits de leur situation hors de l’Euro, après ce vote grec, non ? Du côté de Bratislava, ceux qui regrettent la courronne se sentent un peu seuls aujourd’hui.. la suite à voir Merci encore pour votre blog découvert (avec l’affaire Ukraine- Maïdan)…

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  • David D // 06.07.2015 à 18h09

    Comment se fait-il que les sondages n’aient pas vu venir la notable victoire du « non »??? Moi, je me suis fait avoir. Tant mieux en tout cas.

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    • Hellebora // 06.07.2015 à 18h47

      A David D : Analyse des résultats du référendum grec et de l’erreur des sondeurs, par Jacques Sapir http://russeurope.hypotheses.org/4061

      Par ailleurs, Yannis Youlountas a écrit ceci hier à 22h30 : « On s’oriente vers un IMMENSE SCANDALE en Grèce, qui pourrait éclabousser les autorités européennes…
      DE SOURCE OFFICIELLE, DES PLAINTES VONT SANS DOUTE ÊTRE DÉPOSÉES ET DES SANCTIONS ENVISAGÉES CONTRE DE NOMBREUSES STRUCTURES PRIVÉES QUI ONT POUSSÉ LA PROPAGANDE À SON PAROXYSME, EN ABUSANT DE LA CORRUPTION ET DU MENSONGE, ET EN VIOLANT LES LOIS ET RÈGLEMENTS EN VIGUEUR :

      1 – C’est d’ores et déjà certain pour la plupart des chaînes de télévision qui n’ont pas du tout respecté l’égalité de temps d’antenne entre le NON et le OUI (rapport de 1 à 5, voire plus !). Les sanctions pourraient toucher jusqu’à la licence et le droit d’émettre temporairement.

      2 – C’est probable pour Youtube qui a diffusé massivement de la publicité pour le OUI durant le jour de l’élection, avant les vidéos en Grèce.

      3 – C’est possible pour le réseau de téléphonie mobile WIND qui a pratiqué ouvertement la corruption de vote en offrant des avantages à tous ses utilisateurs lui envoyant OUI par SMS.

      4 – Un soutien sera apporté aux salariés violemment menacés par leurs employeurs et contraints d’aller aux rassemblements du OUI. Certains ont été licenciés et s’apprêtent à contre-attaquer.

      5 – Le cas du chef d’état-major des armées sera examiné, car il a brisé son devoir de réserve et de neutralité en appelant publiquement à voter OUI.

      6 – Une enquête est quasi-certaine pour les instituts de sondages qui ont presque tous énormément triché :
      6a – annonçant une nette victoire du OUI en fin de semaine ;
      6b – puis une possible victoire du OUI à l’annonce des premières estimations (pour freiner l’élan des rassemblements spontanés et affaiblir l’impact de l’information dans le monde) avec des fourchettes presque toutes entre 47% et 51% pour le OUI ;
      6c – le résultat final, en réalité, semble proche de 60% ou encore supérieur, ce qui signifie un écart de 20%, voire plus. Il s’agit, par conséquent d’un immense manipulation organisée massivement durant la semaine et jusqu’à ce soir sur laquelle toute la lumière devra être faite.

      Ce soir, le gouvernement donne la priorité à la fête de la victoire et au débat sur les perspectives.
      Mais, dans les prochains jours, ce scandale éclatera très probablement en Grèce, et pourrait éclabousser les autorités européennes.

      Les masquent tombent. Le vent se lève. »

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  • Hellebora // 06.07.2015 à 18h43

    L’ancien président de la Banque Centrale Européenne Jean-Claude Trichet regrette qu’il n’y ait « pas de système de décision pour arbitrer entre deux légitimités démocratiques ». Qu’est-ce à dire exactement ? Vous ne vous attendiez pas à ce que le Peuple se fasse entendre de la sorte et alors, vous commencez à couper les cheveux en 4 pour dire cette expression démocratique-ci est légitime et celle-là non ? Ce ne serait pas la 1ère fois mais là, je crois que cela va être plus dur à faire passer…
    http://www.franceculture.fr/2015-07-06-quel-avenir-pour-la-grece

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  • Hellebora // 06.07.2015 à 19h25

    « La démocracie est morte : Bruxelles préfère des dirigeants corrompus mais serviles plutôt que Syriza » /Democracy is Dead: Brussels Prefers Corrupt but Tame Leaders to Syriza
    Le message de Bruxelles est le suivant : « Votre vote n’a aucune valeur/Your vote is irrelevant. Nous préférons traiter avec des dirigeants corrompus mais obéissants qu’avec des dirigeants honnêtes qui ont des idées de souveraineté… Dixit un publicitaire grec /We would rather deal with corrupt but obedient leaders, than honest ones with ideas of sovereignty, » Greek publicist Alex Andreou says.
    http://sputniknews.com/politics/20150705/1024239737.html#ixzz3f8IMNdT3

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