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1.août.20131.8.2013
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Les inégalités de revenus aux USA (3/3)

Approfondissons l’étude des évolutions des revenus moyens. Le graphique suivant compare le niveau du revenu moyen du Top 1 % et du Bottom 99 % (en dollars constants 2008) depuis un siècle (échelle logarithmique, de 1 à 5). Ce graphique est hors plus-values réalisées en capital. Si on en tient compte, le graphique est encore […]
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Approfondissons l’étude des évolutions des revenus moyens. Le graphique suivant compare le niveau du revenu moyen du Top 1 % et du Bottom 99 % (en dollars constants 2008) depuis un siècle (échelle logarithmique, de 1 à 5).

Inégalités de revenus USA Etats-Unis

Ce graphique est hors plus-values réalisées en capital. Si on en tient compte, le graphique est encore plus édifiant :
Inégalités de revenus USA Etats-Unis

On constate bien l’effet de la « Grande Compression » (pour reprendre le terme de Paul Krugman) survenue durant les 30 Glorieuses : le revenu moyen de la très vaste majorité de la population a stagné jusqu’en 1940, fortement et régulièrement augmenté jusqu’en 1973, et enfin a stagné depuis lors.

Au contraire, les hauts-revenus ont stagné jusqu’en 1982 et explosé depuis lors ; ils ont fini par rattraper le retard de croissance accumulé : c’est « la Grande Divergence ». Notons qu’il s’agissait d’un retard en pourcentage, mais que les écarts se sont approfondis en dollars réels (passer de 10 000 à 40 000 $ n’est évidemment pas tout à fait la même chose que passer de 200 000 à 800 000 $)

Inégalités de revenus USA Etats-Unis

Le schéma précédent, issu des travaux du Congrès des États-Unis, montre la captation opérée par le haut de l’échelle des revenus, même après impôts. En près de 30 ans, les revenus nets en dollars constants du Top 1 % ont augmenté de 256 %, alors que ceux de 80 % de la population n’ont augmenté que de 10 à 30 %.

Inégalités de revenus USA Etats-Unis

Le tableau précédent montre bien à quel point une minorité infime phagocyte les revenus. Ainsi, durant l’expansion Bush, le Top 1 % a capté à lui seul 65 % de la totalité de la masse de nouveaux revenus annuels. A contrario, il n’a capté que 47 % de la récession en 2008. Ainsi, sur les 15 dernières années, et durant 2 cycles économiques, ce sont 52 % des nouveaux revenus du pays qui sont allés au seul Top 1 %.

Le cerise sur le gâteau concerne ces 3 dernières années de « pseudo-reprise » : 121 % de toute la création de richesse est allée au Top 1% !!! Cela signifie que toute la « richesse » créée dans le pays est allée au seul Top 1 %, mais qu’en plus, il a capté une partie de la part du Bottom 99 % !

On constate aussi que c’est la première qu’on observe une divergence dans l’évolution des revenus : les plus riches se sont enrichis, mais les plus pauvres se sont appauvris dans la période ; bref, 99 % de la population américaine est toujours en récession, seul la croissance du Top 1 % est responsable de la hausse de la moyenne !

Inégalités de revenus USA Etats-Unis

Du coup, je le mets en anglais (si vous pouvez le poster sur des blogs américains, ce serait super…)

Inégalités de revenus USA Etats-Unis

Ainsi, nous assistons clairement à la mise en place d’un régime qu’il conviendrait de qualifier de « néo-féodal »…

Poursuivons avec un peu de recul :

Inégalités de revenus USA Etats-Unis

On l’observe sur l’édifiant graphique précédent, représentant l’évolution du revenu moyen de différents quantiles, en base 100 en 1996. On observe d’impressionnants taux de croissance annuels du Top 0,01 % de +22 % en 1997, +18 % en 1998, +13 % en 1999, +24 % en 2000. Et, après le krach, de nouveau +31 % en 2004, +23 % en 2005, +9 % en 2006, +15 % en 2007. Ces hausses phénoménales semblent donc être un excellent indicateur avancé des crises majeures.

Le graphique suivant montre l’évolution de l’indice de Gini avec celui du revenu médian des familles :

Inégalités de revenus USA Etats-Unis

Contrairement à la doctrine néoconservatrice, on constate bien que l’augmentation des inégalités ne s’est nullement accompagnée d’une amélioration de la situation des individus. C’est même le contraire qui s’est produit : la plus forte hausse du revenu médian est survenue avec une baisse de l’indice de Gini. Il en est de même au niveau mondial, où aucune corrélation n’apparait :

Inégalités de revenus USA Etats-Unis

Nous conclurons sur une note historique cette analyse des revenus américains : les deux graphiques suivants montrent la distribution des revenus aux États-Unis en 2007 et en Angleterre au XVIIe siècle (grâce au remarquable travail de Peter Mathias qui a analysé les revenus de l’ensemble des classes de la population).

Inégalités de revenus USA Etats-Unis

Inégalités de revenus USA Etats-Unis

Le résultat est édifiant : les inégalités sont nettement plus accentuées aux États-Unis actuellement que dans l’Angleterre du XVIIe siècle ! Essentiellement en raison de l’accaparement du millile (Top 0,1 %) supérieur. Les 150 000 très gros salaires actuels accaparent donc 3 à 6 fois plus de revenus que ne le faisaient les 186 lords (Top 0,01 %) et les 1 400 baronets et chevaliers de l’aristocratie anglaise du XVIIe siècle…

Rappelons que Barack Obama vient tout juste de re-prolonger les réductions d’impôts votées par Georges Bush, n’ayant pu limiter celles accordées au plus hauts revenus en raison de sa défaite aux élections législatives de novembre. Elles ont estimées à 860 Md$ sur deux ans…

Lire la suite…


Dessin Cartoon Humour Inégalité revenus USA

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56 réactions et commentaires

  • Plim79 // 01.08.2013 à 04h52

    Cette série d’articles est très intéressante.

    Pour aller plus loin, quitte à parler d’inégalités des revenus et du patrimoine, il serait bon de savoir ce que serait un monde égalitaire :

    1-pourquoi ne pas aussi calculer ce que devrait être le revenu égalitaire et le patrimoine égalitaire ? 2-Et de corréler les données avec l’évolution de la démographie (car c’est un des facteurs aggravant/améliorant des inégalités, non ?)

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  • Patrick Luder // 01.08.2013 à 06h55

    Ce n’est que le reflet de la globalisation l’économie …

    Les très grandes entreprises prennent toujours plus de part du marché, au détriment de l’industrie de masse => On produit (et on consomme) de manière de plus en plus concentrée. Si 1000 personnes produisaient pour 1 million de personnes, (chiffres image) aujourd’hui 2000 personnes produisent pour 40 millions de personnes … les emplois diminuent et les profits augmentes pour les mieux placés. C’est la dérive du pur capitalisme dans un monde sans frontières sans barrières sans considérations sans régulation sans état d’âme et bien sûr sans répartition. Du pur capitalisme suicidaire …
    => voir http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1289

    La seule réponse possible à cette crise globalisée est la relocalisation et le retour à une économie à échelle humaine. Heureusement que cette notion de production-consommation responsable prend de plus en plus d’ampleur, certes à échelle encore très largement insuffisante, mais ça bouge quand même un peu partout … N’hésitez pas à saboter les produits super-industriels, préférez les marchés directs, vous n’imaginez pas à quel point les consommateurs ont de l’influence !!! Ne soutenez plus l’hyperindustrialisation par vos achats, réfléchissez à vos actes, chaque geste compte !!!

    http://www.luder-bois.ch/DeveloppementDurable-20120217-PatrickLuder.pdf

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    • jducac // 01.08.2013 à 08h14

      @ Patrick Luder Le 01 août 2013 à 06h55

      N’hésitez pas à saboter les produits super-industriels, préférez les marchés directs, vous n’imaginez pas à quel point les consommateurs ont de l’influence !!! Ne soutenez plus l’hyperindustrialisation par vos achats, réfléchissez à vos actes, chaque geste compte !!!

      C’est fou ce que l’inconscience, la passion, en fait l’aveuglement, peu faire écrire. Pensez-vous sérieusement qu’il serait possible de vivre comme nous vivons, c’est-à-dire avec le même niveau moyen de confort de vie, si chaque petite communauté locale se limitait à ne consommer que ce qu’elle peut produire avec ce qu’elle peut tirer de son territoire ?

      Un pays comme la France n’y parvient pas. L’humanité entière avec les ressources de toute la terre se trouve à la limite des possibilités matérielles. ça n’est pas en segmentant à l’infini qu’il est possible d’accroître les ressources.

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      • AJV // 01.08.2013 à 10h32

        Ce n’est pas de l’aveuglement, au contraire. va peut-être falloir un jour ouvrir les yeux et se rendre compte que notre système de société n’est pas durable, et qu’il est temps de s’en occuper.

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        • jducac // 01.08.2013 à 14h23

          @ AJV Le 01 août 2013 à 10h32

          Il va peut-être falloir un jour ouvrir les yeux et se rendre compte que notre système de société n’est pas durable

          Vous avez parfaitement raison, mais ce qu’il faut d’abord comprendre c’est que se ne sont pas les conditions de production industrielles qu’il faut remettre en cause en premier, parce que ce sont en général elles qui procurent les produits et services les plus performants au prix le moins élevé, donc à la consommation globale d’énergie et de ressources non renouvelables moindre.

          Ce qu’il faut d’abord remettre en cause, c’est la consommation globale des produits et services et là, il y a un sérieux problème.

          Le présent billet d’Olivier en mettant en évidence le très grand écart de revenu entre une minorité pourvue à l’excès et la très grande masse qui doit se partager énormément moins, tend à amener la plupart des gens à penser qu’il faut corriger cette situation en donnant davantage au plus grand nombre et moins aux autres.

          Hélas, la résolution du problème physique auquel est confrontée une population humaine sans cesse plus nombreuse, contrainte de vivre sur une planète terre aux ressources qui s’épuisent inexorablement, n’appelle pas à aller dans ce sens.

          En effet donner plus de revenus à ceux qui n’aspirent qu’à consommer davantage, ne peut amener qu’un accroissement de consommation globale or, physiquement, c’est dans la voie inverse qu’il faut s’engager. Au final, ceux qui ont d’énormes revenus en s’enrichissant de plus en plus parce qu’ils consomment moins que ce qu’ils gagnent, contribuent à épargner la planète. S’ils donnaient au premier décile tout ce qu’ils ne consomment pas, tout serait immédiatement consommé, ce qui accélèrerait la destruction de la terre et de l’humanité.

          Très peu de personnes prennent conscience de ce problème.

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          • Amsterdammer // 01.08.2013 à 16h03

            Vu l’empreinte écologique de la fraction la plus riche de l’humanité, c’est gonflé, ce que vous dites!

            « Au final, ceux qui ont d’énormes revenus en s’enrichissant de plus en plus parce qu’ils consomment moins que ce qu’ils gagnent, contribuent à épargner la planète. »
            La conséquence logique, ce serait donc que les riches devraient devenir encore plus riches, et les pauvres encore plus pauvres : comme ça, on épargnera encore plus la planète, non?

            Nous serons bien d’accord sur le fait que amener l’ensemble de l’humanité au mode de vie occidental est impossible. Ce n’est pas cela qu’il faut viser.

            – Mais, d’une part, entre la misère actuelle du plus grand nombre et le mode de vie de la part privilégiée de l’humanité, il y a de la marge. Celle d’un minimum décent auquel devrait avoir droit chaque être humain, au lieu de la loterie de la naissance actuelle. Vous voulez une liste? eau potable, accès aux soins, alimentation saine et équilibrée… Ça n’est pas l’extravagance du mode de vie occidental actuel.

            – D’autre part, l’impact environnemental des 10% les plus riches de l’humanité est supérieur à celui des 90% restant. Pour ne pas parler du poids relatif des 1%, 0,1%, 0,01%… L’empreinte écologique d’une Paris Hilton, avec ses villas, piscines, avions privés, yachts, etc est équivalente à combien de milliers de paysans indiens, à combien de favelas brésiliens réunis, selon vous?

            On peut diminuer l’empreinte écologique globale de l’humanité tout en améliorant la condition de vie des plus pauvres : par la redistribution encadrée des richesses et la réduction drastique de l’impact environnemental des 10%. Ce qui passe par la fin de la bagnole pour tous, des vacances en avion, de la consommation massive de viande, du chauffage électrique, etc etc etc; mais aussi, le démantèlement des grands patrimoines, l’instauration d’un revenu maximum.
            Car la mise à contribution de tous implique un effort bien plus grand de la part des possédants

            L’argument du ‘mérite’ trouve sa limite dans celle de la décence.
            Mais pour vous, rien à faire, le système est optimal, y a juste les ‘méchants marxistes’ qui sèment le mal dans un monde qui serait si bien sans eux…

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          • Amsterdammer // 01.08.2013 à 16h25

            Vous êtes conscient du problème du pic pétrolier, de l’épuisement des ressources, du peak everything. Fort bien.

            En revanche, vous n’avez pas l’air de comprendre que c’est notre modèle économique qui doit être changé, pour affronter de problème. Car dans le mode actuel, il faut consommer toujours plus, juste pour maintenir le système en état de marche, alors qu’il faudrait faire l’inverse!
            Et pourquoi faut-il consommer toujours plus? Parce que les détenteurs de capital privé l’exigent, veulent du rendement! Tant qu’on ne rompra pas avec la logique mortifère de la rente, tant que le but du capital investi sera tautologique – faire plus d’argent avec l’argent déjà disponible – au lieu de simplement pouvoir aux besoins de base des populations, la destruction de la planète se poursuivra.

            Vous ne comprenez pas, ne voulez pas comprendre, que le problème fondamental est cette logique tautologique du système économique dans lequel nous vivons.
            Il n’a rien d’inéluctable, c’est une création humaine, inscrite dans l’histoire de l’Europe occidentale.

            Il faut non pas souhaiter transformer tout le monde en ‘investisseur capitaliste’, ce qui serait impossible puisque la compétition implique nécessairement quelques vainqueurs et beaucoup, beaucoup de perdants.
            Mais changer les règles du jeu, radicalement. Reconstruire la société sur d’autres bases que celle de la propriété privative des moyens de production. Rompre avec la logique marchande et la compétition.

            Et ça, ça vous déplait foncièrement. D’où l’impasse mentale dans laquelle vous vous trouvez.

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          • bizbee // 01.08.2013 à 16h47

            « L’argument du ‘mérite’ trouve sa limite dans celle de la décence. »

            Je n’ai toujours pas compris comment l’argument du mérite pourrait justifier de telles inégalités… Il est bien évident que le mérite doit se mesurer en rapport à l’inégalité des chances à la naissance…
            Surtout, en ce qui concerne la France…
            http://www.slate.fr/story/15463/grandes-ecoles-elites-france-social-bourses-tragedie

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          • jducac // 01.08.2013 à 17h44

            @ Amsterdammer Le 01 août 2013 à 16h25

            Il faut non pas souhaiter transformer tout le monde en ‘investisseur capitaliste’, ce qui serait impossible puisque la compétition implique nécessairement quelques vainqueurs et beaucoup, beaucoup de perdants.

            C’est pourtant une reconversion des esprits qu’il faut opérer, chez ceux que l’idéologie marxiste et anticapitaliste a détourné de la voie naturelle laquelle est foncièrement capitaliste. Vous-même, vous êtes né d’un processus capitaliste qui vous met en devoir de le transmettre à votre tour ou d’accepter de voir votre lignée s’éteindre.

            L’homme comme tous les organismes vivants est né capitaliste et son espèce survivra tant qu’il transmettra ce processus.Bien sur il peut y avoir des déviances telle que celle qui a vu la disparition des néanderthaliens qui étaient peut-être anticapitalistes, qui sait ?

            Pour mieux me comprendre, vous pouvez vous reporter aux échanges qui ont eu lieu avec Gibbus à partir du 26 juillet 2013 à 10h43 selon le lien ci-après :

            http://www.les-crises.fr/inegalites-dans-le-monde-3/#comments

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          • jules // 01.08.2013 à 19h40

            V.O. :

            « […] la voie naturelle laquelle est foncièrement capitaliste […] »

            Correction :

            « […] les voies du Seigneur, lesquelles sont impénétrablement capitalistes […] »

            Errare humanum est.

            On fera fi, par soucis d’humanité, du « perseverare » si cher aux diablotins.

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          • toutouadi // 01.08.2013 à 19h47

            Cher Jacques …
            Quelle voie naturelle !!!! ???

            La nature a produit les systèmes les plus variés et divers qu’il soit:

            Compétition et rapports de domination certes mais aussi matriarcat, coopérations, symbiose, gestion sociale par le sexe, hiérarchisation par le savoir, hiérarchisation pas la force, démocratie réelle, etc..

            Et pour les coincés du culte et de la décadence civilisationelle:

            La fidélité mais aussi l’infidélité, la sodomie, les partouzes, la masturbation, l’homosexualité, indifférence parentale … etc

            Ce que tu prends pour des obligations dictées par des lois naturelles ne sont en réalité que des choix personnels.

            Bref … La nature a encore bon dos !!

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          • Gibbus // 01.08.2013 à 19h56

            @Jducac
            Je suis désolé de immiscer dans votre conversation!!
            Mais étant biologiste je peux vous affirmer que la nature tourne en circuit fermé où tout les éléments d’un écosystème sont en équilibre. Ce qui proscrit qu’un élément de l’écosystème tire à lui la quasi totalité des ressources disponibles, sinon le système entier meurt. Cette analogie est fausse la vie (comme processus) est incompatible avec le système d’accumulation capitaliste!!! Les arbres ne montent pas jusqu’aux ciel!!
            Je redis ici ce que j’ai déjà dis le 26: l’exploitation d’un capital productif pour obtenir des richesses c’est le TRAVAIL, pas le capitalisme!!
            Et jeter aux orties l’apport de la pensée de Marx et Engels (surtout le matérialisme historique et le rapport infrastructure et superstructure) sans avoir compris la puissance de ces concepts est pour moi une erreur… Mais ce n’est que mon humble avis…(et vous savez ce que disait Coluche sur les avis…)

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          • jducac // 01.08.2013 à 20h43

            @ Gibbus Le 01 août 2013 à 19h56

            L’exploitation d’un capital productif pour obtenir des richesses c’est le TRAVAIL, pas le capitalisme!!

            Quand propriétaire d’un capital matériel, vous le louez pour en retirer un revenu et en vivre c’est donc du travail et non une rente.
            Quant à travailler sans capital, c’est la misère, voire le chômage.

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          • Gibbus // 01.08.2013 à 21h39

            @Jducac
            Celui qui a construit le logement a crée de la richesse, celui qui l’achète pour l’occuper le paie pour son travail, le propriétaire (capitaliste) qui achète se logement pour le louer s’approprie cette richesse pour en exploiter le locataire, tirant du travaille du locataire un revenu pour des bienfait dont il n’est pas le créateur. C’est une rente :un revenu qui n’est pas en proportionné au travail fourni, au mérite ou aux efforts du propriétaire. Si en plus le locataire entretient le bien du propriétaire (menu réparation, ménage), alors le propriétaire le vol deux fois…C’est juste le mauvais exemple…
            Lisez la théorie de la propriété de Proudhon, vous comprendrez que (comme je l’ai dis le 26) la lutte pour un monde plus juste (pas parfait) c’est de mieux répartir la propriété des moyens de production et comme le préconisé Proudhon de passer de la notion de propriété (qui permet le location ou accumulation de richesse) à la notion de possession individuelle d’usage où chacun ne peut posséder que se dont-il a l’usage personnel (sa maison, son champs, son commerce, une part de son entreprise) ce qui exclu de louer un bien non utilisé en propre, de salarier quelqu’un pour faire tourner son commerce ou son entreprise…

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          • jducac // 02.08.2013 à 11h50

            @ Gibbus Le 01 août 2013 à 21h39

            Lisez la théorie de la propriété de Proudhon

            Proudhon, Marx et beaucoup d’autres théoriciens d’hier et d’aujourd’hui, ne sont que des idéologues. Ils développent ou ont développé des théories basées sur une logique des mots, une rhétorique, si besoin fallacieuse, pour recruter le plus possible de nouveaux adeptes afin de faire force et entraîner un mouvement d’ensemble dans le sens qui leur semble le bon.

            C’est ce qui a amené au développement du courant socialo communiste lequel, au cours du 20ème siècle, a fait d’énormes ravages et des millions de morts en Europe de L’Est en Ex URSS et ailleurs au point que, d’eux-mêmes, les peuples sensés bénéficier des grandes vertus de ce système affichant l’anticapitalisme comme planche de salut, s’en sont libérés. Ils ont vu que sans cela ils auraient connu un retard de développement tel, qu’ils auraient été éliminés de manière accélérée.

            En revenant sans cesse aux théories soutenues par ces idéologues qui n’étaient pas des praticiens des sciences pures et dures, cela empêche de faire par soi-même une analyse fonctionnelle rationnelle de ce qu’est le processus de la vie et comment il peut se perpétuer chez les organismes vivants. Je trouve personnellement que la vie se perpétue selon un processus tout à fait similaire au processus suivi dans la démarche capitaliste, ce qui m’amène à la conclusion que le capitalisme se perpétuera comme la vie, tant qu’il sera possible de capitaliser une réserve d’énergie pour animer le capital génétique de notre espèce et lui permettre de poursuivre l’enchaînement des cycles de vie.

            Puisque vous dites être biologiste, ce que je ne suis pas, vous avez dû, lors de vos études, être entraîné à aborder les choses rationnellement comme on le fait dans le domaine des sciences dures auxquelles appartiennent la physique et la biologie, alors pourquoi vous référer à Marx et Proudhon, non formés à la rigueur du raisonnement scientifique ?

            Les dires de ces gens là ne sont pas plus solides que ce que pouvaient prêcher les religieux pour affirmer, sur la base de leur croyance non démontrée, que la terre était plate alors que les démarches scientifiques ont par la suite pu démontrer qu’elle est ronde.

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          • chris06 // 02.08.2013 à 13h49

            @Gibbus,

            Lisez la théorie de la propriété de Proudhon

            Il n’y a pas de théorie de la propriété chez Proudhon, c’est une oeuvre brouillonne bourrée d’idées contradictoires qui n’arrivent pas à faire un système fonctionnel cohérent, une théorie économique digne de ce nom, comme l’ont remarqué des centaines d’analystes et de lecteurs attentifs de renom après lui, de Marx à Jorion de nos jours.

            Il y a peut être chez Proudhon les germes d’une économie politique alternative au capitalisme ou au communisme mais force est de constater que le mouvement libertaire, obsédé par la révolution qui ne saurait tarder, n’a fait, en matière de théorie économique, aucun progrès réel depuis Proudhon, voire même pour ses courants utopistes a considérablement régressé (visions communautaires et retour à des problématiques d’économie domestique obsolètes).

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          • Gibbus // 02.08.2013 à 14h15

            @jducac
            La démarche scientifique c’est de vérifier la théorie par l’expérience!!!
            Je ne vois pas comment vous pouvez affirmer que votre point de vu est plus scientifique que le mien???
            Et puis ne vous en faite pas avec la disparition à venir des classes moyens, la consommation va baisser, cela sera le seul effet positif des bouleversements qui nous attendent!!!

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          • Amsterdammer // 03.08.2013 à 08h04

            @ jducac

            Ce que vous dites est grotesque au regard de l’histoire, de l’anthropologie, de la sociologie et de la biologie. Vous transposez simplement les caractéristiques du système dominant en une sorte d’invariant historique. Mais ainsi faisant, vous nous commettez de la métaphysique, de la théologie et non oeuvre de science. Bref, vous faites de l’idéologie.

            Un peu comme la conception de la famille selon les ‘manifs-pour-tous’ : une naturalisation d’une configuration déterminée dans le temps et l’espace. Ecoutez ce que disent les médiévistes à propos de l’instauration du mariage religieux au XIe S…

            Le propre des idéologies, c’est de naturaliser leurs postulats.
            Le capitalisme, un phénomène qui est historiquement apparu dans une partie du monde que nous appelons Occident, est donc ‘naturel’… Faut croire que, de même que pour les musulmans conservateurs, avant l’Islam, il n’y a rien de valable, puisqu’au départ il y avait l’Islam et ensuite les déviances; avant l’apparition du capitalisme, il n’y avait rien… puisqu’il précédait tout.

            Mr jducac est un croyant du capital, enfermé dans ses dogmes naturalisés, incapable de considérer la réalité autrement que sous ce prisme. Au fil de ses posts, c’est la même sempiternelle ritournelle, invariablement, le même rejet obstiné de tout le savoir construit par les sciences humaines et sociales, motivé par un habitus que je reconnais bien, vu que j’ai grandi dedans. Avec cette différence que j’ai su le déconstruire.

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    • chris06 // 01.08.2013 à 13h46

      Ce n’est que le reflet de la globalisation l’économie …

      l’autre reflet de la globalisation de l’économie c’est une légère diminution des inégalités au niveau mondial depuis une trentaine d’années, phénomène que l’on avait jamais connu dans l’histoire des deux derniers siècles où les inégalités mondiales n’avaient cessé d’augmenter.

      Ajouter à cela l’augmentation du revenu médian mondial sur cette période (en PPP) et on s’aperçoit aussi que la globalisation des 30 dernières années a plus que divisé par deux la proportion d’indigents sur la terre, passant d’environ 50% de la population mondiale à environ 20%.

      Alors j’aimerais bien qu’on m’explique en quoi la dé-globalisation et le retour « à une économie à échelle humaine » que Patrick appelle de ses voeux va entraîner une diminution des inégalités et de la proportion d’indigents au niveau mondial sur une terre qui sera bientôt peuplée de 9 milliards d’humains? En tous cas, ça ne me semble pas si évident que cela!

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      • Amsterdammer // 01.08.2013 à 14h40

        On s’achemine surtout vers un épuisement des ressources, une destruction des capacités d’autorégénération de la planète, et consécutivement, un effondrement de la population mondiale. Par exemple, des pays comme l’Egypte ou le Bangladesh verront leur problème démographique réglé de façon assez radicale…

        La question serait donc plutôt : arrivera-t-on, dans quelques endroits de cette planète, à maintenir un peu de civilisation, ce qui passe par une répartition équitable de ressources en diminution? Ou verra-t-on se constituer le monde de Soleil Vert?

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  • Babar // 01.08.2013 à 07h15

    Bonjour,
    Remarquable et édifiant travail. La comparaison USAs contemporains avec l’Angleterre du 17 éme siècle est particulièrement éloquente. Je serais curieux de voir comment l’Angleterre contemporaine se situe elle même?
    Je me demande si le graphique en Anglais publié seul n’est pas un peu complexe pour un lectorat non averti. Le suivant ou encore les comparaisons mentionnées ci-dessus seraient plus frappantes.

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  • fabien775 // 01.08.2013 à 08h31

    Nous vivons un modèle de société économique schizophrénique ou le mot d’ordre est de consommer toujours plus, sinon le modèle s’écroule, et c’est juste le contraire qu’il faudrait faire étant donné les limites physiques atteintes pour beaucoup de ressources sur la planète.
    Il n’y aura jamais une classe moyenne mondiale car c’est tout simplement physiquement impossible.

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  • Lisztfr // 01.08.2013 à 09h31

    A. Sterdiniac, M. Aglietta, annoncent un léger mieux, très timide pour 2014, moins que les 0,8% prévus par Moscovici…. il serait plus honnête d’annoncer que c’est plié, et qu’il va falloir inventer un autre type de société. S’il n’y avait les algo pour tricher à la bourse, on le saurait depuis longtemps.

    Voilà que dit HEC ? nous avons une élite, elle fait quoi ? nous avons des professeurs d’économie, que font-ils ? la surproduction inhérente aux rapports de production, qui en tire les conséquences ?

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  • samos // 01.08.2013 à 09h51

    @ jducac

    Au contraire,ce qui existait avant l’apparition et l’évolution de la grande distribution est le parfait contre exemple de ce que vous considérez comme impossible aujourd’hui mais cette grande distribution a cassé la « segmentation » des commerces, a tué les centre villes et condamne les consommateurs (que cela arrange bien sur) à se rendre dans un seul et même espace qui profite à ses « grands patrons » et ou la majorité des salariés sont des smicards.

    La preuve avec leclerc qui veut s’accaparer tous les marchés jusqu’à la santé, la pharmacie, l’optique. Bref tout centraliser et récupérer toutes les parts de marché possibles.

    Même raisonnement avec internet et Amazon. Tout acheter sur Amazon condamne bon nombre de commerces et les salariés au rang de manutentionnaire défini par le nombre de colis qu’il sont capables de préparer en une heure. C’est de ça que vous voulez? tant mieux nous sommes en plein dedans mais cela sera fortement remis en cause dans les prochaines années avec l’augmentation du prix du carburant et donc du transport (les 3 à 5 € le litre d’essence ce sera pas dans 20 ans!) qui de facto nous obligera à consommer local et de saison par exemple (sauf miracle de l’indépendance énergétique des usa ou du méga gisement de pétrole australien découvert récemment).

    Alors oui chaque geste compte et le grand pouvoir du citoyen réside peut etre moins dans son bulletin de vote que dans ses choix de consommation(sans parler du crédit!).

    Au plaisir!

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    • chris06 // 01.08.2013 à 13h03

      condamne les consommateurs (que cela arrange bien sur)

      bel exemple de dissonance cognitive!

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      • samos // 01.08.2013 à 16h18

        @ chris 06

        bel exemple de dissonance cognitive!

        Ne te tiens pas qu’à la sémantique pure j’ai pas le temps de développer mais évidemment que dans nos petites vies de travailleurs aller chercher ses courses, légumes, poisson et viande voire vêtements et divers articles, tout ça au même endroit présente des avantages pratiques de même que la commande sur internet mais cela change forcément la structure commerciale des agglomérations en zone commerciale monpolisante et la hiérarchie des fonctions (maitres, contre maitre, caissier, magazinier ou préparateur de colis). T’as vu j’ai pas dit esclave hein….

        Peut etre que tout cela est bien si ça amène le plein emploi non délocalisable mais à mon avis ca détruit plus que ca ne développe!

        Mais je sais que ta pensée a du mal à intégrer ce genre de choses, que malgré les données précises fournies par Olivier depuis des mois et des mois tu penses que sans les gentils banquiers(on peut rajouter enarques pour les notres) le monde ne serait pas devenu ce qu’il est et tout le blabla sur la prospérité du monde grace au capitalisme(et le petrole?), le fait que pour qu’il y ait moins de pauvres, il faut plus de riches…sans parler de l’etat qui dépense trop…bref le dogme économique anglo saxon dans toute sa splendeur.

        Comme certains tu dois penser que l’avenir de la France c’est le tourisme!

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  • yoananda // 01.08.2013 à 10h12

    « Contrairement à la doctrine néoconservatrice, on constate bien que l’augmentation des inégalités ne s’est nullement accompagnée d’une amélioration de la situation des individus. »

    Heu … comment ça ? c’est bien l’inverse que le graphique montre : pendant que l’indicie Gini augmente, le revenu médian augmente aussi. Donc ca signifie que si les inégalités augmentent bien, les gens s’enrichissent quand même : c’est simplement que les riches s’enrichissent encore plus rapidement.

    C’est ce que raconte ce graphique (et tous les autres aussi d’ailleurs) et non l’inverse.

    En dehors de la période récente post 2008 (post choc pétrolier de 2005) et ses QE successif, ça c’est toujours vérifié.

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    • amemar // 01.08.2013 à 11h33

      Peut être que c’est d’être (ou croire l’être !) du bon côté de la barrière qui donne des ailes libérales !!!
      De toute façon un système qui condamne une partie de l’humanité à la misère n’est pas acceptable! Oui je sais on ne peut pas prendre toute la misère du monde sur nos épaules, certes, mais on peut contribuer à améliorer les choses et ne pas simplement se dire : « ça va pour moi, alors on change rien !! » . J’ai une petite théorie (oh, bien simpliste vous allez voir !!) qui me vient de l’observation de mon grand père buvant son café : il buvait son petit café et à la fin il mettait un morceau de sucre dans sa tasse puis me le donnait rapidement avant qu’il ne devienne tout mou ! S’il tardait trop , le morceau de sucre s’imprégnait totalement de café et s’écroulait sur lui-même ! Voilà, si vous laissez votre société (civilisation, peuple, nation ….choisissez le terme qui vous convient) se déliter en bas, l’étage intermédiaire s’écroulera à son tour, puis le haut et finalement tout y passe ! Bon, il y a des gens qui sont très sûrs d’eux et qui pensent qu’ils s’en sortiront parce qu’ils ont beaucoup d’argent, qu’ils sont malins, sans scrupules (rayer la mention inutile!!) ou tout ça en même temps ! Le problème c’est qu’on n’est JAMAIS SUR !!! Revoir révolution française ou révolution russe !!

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    • Amsterdammer // 01.08.2013 à 16h57

      Il vous faut apprendre à lire un graphique…

      Relisez Olivier : « la plus forte hausse du revenu médian est survenue avec une baisse de l’indice de Gini. »
      Et regardez la période 1950-1970 : c’est dans la période où l’indice de gini baissait, donc où les inégalités se réduisaient, que le revenu médian a le plus fortement augmenté. Vers 1970, l’indice tend à stagner, puis à partir de 1980, les inégalités remontent, et l’augmentation du revenu médian est nettement plus faible.

      1950 : Gini = 38; 1980 Gini = 36. Entretemps, le revenu médian est passé de 25 000$ à 55 000$, soit + 120% en 30 ans
      en 2005 : Gini = 44. Revenu médian = 65 000, soit + 19% en 30 ans : autrement dit, une quasi-stagnation

      Pendant 30 ans, les inégalités baissent : revenu médian multiplié par 2,2, soit + 120%
      Pendant 30 ans, les inégalités augmentent : revenu médian multiplié par 1,19, soit + 19%

      Autrement dit, dans la période ou gini baissait, le revenu médian augmentait 6,3 fois plus vite que depuis que gini augmente.

      Observons enfin que depuis 2000, gini continue d’augmenter, tandis que le revenu médian, lui, stagne complètement.

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      • yoananda // 03.08.2013 à 16h13

        le revenu médian ne « stagne » pas, il augmente moins vite. Ca ne contredit absolument en rien ce que j’ai écrit. +19% c’est 19% c’est pas +0.1%.
        19% c’est peut-être pas assez pour vous, ou alors il faut m’expliquer qu’il y a une question d’inflation derrière, je ne sais pas …

        mais je ne vois pas ou est le problème dans mon affirmation : gini augmente, mais revenu médian augmente aussi, du point de vue purement mathématique : une pente de 19%, en vélo, ca monte quand même, il faut pédaler plus dur ! Pour moi quand ça monte ça monte !

        Alors re-expilquez moi s’il le faut, c’est pas de la mauvaise foi !

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        • Amsterdammer // 04.08.2013 à 00h19

          Bon, j’ai peut-être le défaut d’être sentencieux, si je vous ai vexé, mes excuses, personne n’est parfait, et j’apprécie grandement votre bonne volonté.

          Mr Berruyer « Contrairement à la doctrine néoconservatrice [du ruissellement], on constate bien que l’augmentation des inégalités ne s’est nullement accompagnée d’une amélioration de la situation des individus. »

          Vous : « c’est bien l’inverse que le graphique montre ». l’INVERSE, ça veut dire : conformément à la doctrine néoconservatrice, on constate bien que l’augmentation des inégalités s’est accompagnée d’une amélioration de la situation des individus.

          Cette corrélation inversée
          impliquerait
          qu’une baisse des inégalités
          entrainerait
          une dégradation de la situation des individus,

          ou DU MOINS une moindre amélioration qu’avec une hausse des inégalités

          Or que constate-t-on?

          +120% sur 30 ans, ça fait 4% par an : progression
          +19% en 30 ans, ça fait 0,63% par an : quasi-stagnation

          Ergo :
          dans la période ou gini baissait,
          le revenu médian augmentait
          6,3 fois plus vite,
          je répète
          6,3 fois plus vite,
          que depuis que gini augmente.

          Et depuis 2000, gini continue d’augmenter, tandis que le revenu médian, lui, stagne complètement.

          La baisse du gini est nettement corrélé à l’augmentation du revenu médian, tandis que la hausse du gini est clairement associée à une quasi-stagnation sur 20 ans, puis une stagnation complète du revenu médian.

          On est donc en droit de supputer que la réduction des inégalité est une politique PLUS EFFICACE que la théorie du ruissellement

          En d’autres termes, qu’une politique visant à plus de justice sociale a plus de chances de conduire à une augmentation du revenu médian, qu’une politique qui favorise les inégalités.

          Bref, qu’une politique progressiste est meilleure pour le peuple, qu’une politique pour les nantis. Wouahou, quelle découverte!

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          • yoananda // 05.08.2013 à 10h30

            Oui oui, tout ça ne m’apprends rien, je l’avais parfaitement compris, mais je ne suis pas d’accord, et c’est différent de la question que je pose.

            Il y a 2 lectures possibles de ce graphe.
            La première, celle que vous donnez : c’est « mieux » de réduire les inégalités : grande découverte en effet.

            La deuxième : même si on laisse filer les inégalités, le niveau moyen augmente quand même (lecture libérale).

            Donc, ce graphe (et les autres) ne contredit pas la lecture libérale, il est neutre. Il en faudrait d’autres pour trancher.

            Ce qui me gène, ce n’est pas la conclusion, mais l’absence de démonstration probante, le manque de rigueur logique.

            Le revenu médian monte tout le temps (et on ne peut rien dire sur les dernières années sans plus de recul, on ne peut pas encore dire que la courbe s’est inversée, ce sont peut-être juste des fluctuations).

            Ce graphe signifie juste que les riches s’enrichissent plus vite que les autres, mais pas que les autres s’appauvrissent !
            Après, dire qu’ils s’enrichissent « au dépends » des autres, on pourrait le croire, mais corrélation n’est pas causation, il faut plus de données pour se permettre de l’affirmer. En l’occurrence, a cause du wealth effect du au QE, si demain le QE s’arrête, cette « richesse » pourrait très vite s’évaporer. Ce n’est que du papier.

            Donc pour moi, je le redis, si on veut me faire croire que les riches s’enrichissent au dépends des autres, il va falloir un peu plus qu’un simple graphique et une lecture alambiquée (dont j’ai très bien compris le raisonnement, sauf que je ne suis pas d’accord avec …)

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  • dan // 01.08.2013 à 12h58

    Le pire dans tout cela , c’est que la mafia de l’UE de Bruxelles veut remettre les clefs de l’Europe
    en 2015 pour nous imposer en douceur un modèle de vie à l’américaine . Y a t’il en Europe 450 millions d’ânes pour accepter cela ? , le parfumage et l’enfumage de nos politiques fonctionnent à merveille les moutons sont sages tout va bien et nos Zamis d’outre atlantique sont satisfait de nous la mettre en douceur !

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  • Lisztfr // 01.08.2013 à 13h55

    Crise de la vérité aussi, puisqu’on ne peut plus la dire. Bach, Cantate 21 au moins les paroles sont adéquates, et justes, à cette époque. Aujourd’hui le mensonge écrase tout, la vérité est comme la petite souris dans un fragment de Kafka, cernée par les murs…

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  • Yves // 01.08.2013 à 15h35

    Excellente analyse, bravo Olivier … Nulle doute que la prochaine crise sera plus forte qu’en 2008 et les populations devront alors capter l’attention des politiques pour qu’on ne ne recommence pas le même hold-up sur le dos des pauvres et de la classe moyenne.

    15h30 : les marchés US viennent d’ouvrir, un nouveau record sur le SP500 (1702 points), je vous laisse donc extrapoler les graphiques en incluant les estimations pour 2011-2012-2013 … le top 1% a beaucoup plus qu’en 2007 !!

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    • Lisztfr // 01.08.2013 à 21h51

      A l’aide de faux ordre d’achats révocables, les marchés affichent les prix qu’ils veulent non ? Bon Sanofi a baissé on se demande pourquoi en fait.

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  • Amsterdammer // 01.08.2013 à 17h21

    Goedendag, mr Berruyer

    Formidable, vos graphiques, comme toujours!
    Je ne suis en revanche pas d’accord lorsque vous dites que nous assistons à « la mise en place d’un régime qu’il conviendrait de qualifier de “néo-féodal”… »

    Le système féodal tel qu’il s’est développé en Occident lors du délitement de l’Empire carolingien, fut certes un régime POLITIQUE disons… brutal, mais il était fondé sur des liens personnels, des devoirs réciproques entre vassaux et suzerains, liens dans lesquels l’argent jouait un rôle à peu près inexistant. Rien à voir avec les rapports sociaux de la société marchande, lesquels sont justement centré sur la valeur monétaire et sa détention.

    Je pense que vous vouliez faire référence aux rapports entre possédants et non-possédants, lesquels se traduisaient principalement dans un système complexe de prestations et contreprestations que l’on a appelé servage.
    Ce rapport de pouvoir se prête plus à l’analogie avec la situation actuelle.

    On peut parler d’asservissement monétaire, la grande majorité des individus, de condition salariée ou allocataire se trouvant dans un rapport de dépendance vis-à-vis des détenteurs du pognon. Sans argent, on n’est rien, on ne peut rien faire ni même exister, puisque tous les rapports passent désormais par l’argent, tous les moyens de subsistances sont désormais marchandise. Il n’y a plus d’autonomie de vie, même pour les petits travailleurs ‘indépendants’.

    Mieux vaut donc, mutatis mutandis, parler de néo-servage.

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    • Amsterdammer // 01.08.2013 à 17h30

      Encore qu’à la réflexion… Je me demande si en effet les rapports entre les détenteurs du pouvoir économique et leurs valets, détenteurs apparents du pouvoir politique, ne relèvent pas d’une sorte de rapport de type feudataire, fondé donc sur des devoirs réciproques, prestations et contre-prestations.

      La question mérite d’être creusée. Mais il convient de se défier des analogies trop rapides. Comparer n’est pas assimiler. Les rapports politico-sociaux créés par l’avènement de la Marchandise comme axiome des rapports sociaux peuvent-ils même de loin être assimilés à ceux des sociétés pré-capitalistes?

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  • La Roque // 01.08.2013 à 18h19

    Est t il possible d avoir le même genre d’analyse au niveau de la France ou de l ‘Europe?
    Merci.

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  • Lisztfr // 01.08.2013 à 19h46

    Me demande si Onfray est timbré ou… parce que cette année c’est n’importe quoi.

    1) La philo structuraliste fait la loi et la France, et c’est l’idéologie de la bourgeoisie ! mais ça n’était pas leur problème !

    « mon amie Roudinesco »… on choisit ses amis comme on peut.

    Pour l’instant il se campe en procureur de mai68…

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  • youpi // 02.08.2013 à 09h25

    Bon, je vais sans doute en choquer qq uns, mais les quelques données de la France (gini notamment) que l’on voit poindre dans ces graphiques me font m’interroger sur les discours bien pensant sur les inégalités en France.
    Il semble que la France ne soit pas si inégalitaire que ça.
    Avez vous fait le test pour savoir dans quel décile français vous vous trouvez : vous seriez surpris. Vous croyez que les 1% les plus riches gagnent des millions ? Vérifiez ! Il y a des sites sur Internet qui permette de faire ce test.
    Souvenez vous : F.HOLLANDE considérait qu’on était riche à partir de 4000€/mois.
    La France n’est pas un pays ou les inégalités sont importantes.
    Et la politique fiscale de F.HOLLANDE va réussir à les gommer complètement soit :
    – par une pression fiscale confisquatoire déjà en marche, pour ceux qui restent
    – par un exil physique ou fiscal par ceux qui le peuvent
    Ne restera en France qu’un peuple de zombies ou ceux qui produisent de la valeur ajoutée font vivre le reste de la population par redistribution de leurs revenus par divers moyens.

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    • Rycochet // 06.08.2013 à 08h02

      Et les 500 Français les plus riches, qui ont vu leurs revenus augmenter de 25%[!] en 2012, et ceci dans un pays en RÉCESSION, vous interprétez ça comment?

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  • dan // 02.08.2013 à 20h55

    C’est la politique qui s’applique en Europe :REUTERS/Thomas Peter

    Un Européen sur quatre est menacé de pauvreté ou d’exclusion sociale. Ce taux est en augmentation depuis l’année dernière. La crise, l’austérité mais aussi la flexibilisation du marché du travail figurent parmi les cause principales de l’aggravation de la situation

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  • Patrick // 03.08.2013 à 09h54

    Une perle pêchée dans l’océan de stupidités proférées par jcducac :

    « L’homme comme tous les organismes vivants est né capitaliste et son espèce survivra tant qu’il transmettra ce processus.Bien sur il peut y avoir des déviances telle que celle qui a vu la disparition des néanderthaliens qui étaient peut-être anticapitalistes, qui sait ».

    Mon cher ami, vous en êtes restée à une lecture bien primaire de Darwin, à savoir je suppose « Only the fittest of the fittest will survive », mais je vous rassure le plus adapté n’est pas toujours celui qui semblait le mieux armé pour la lutte pour la survie, et je ne suis pas sûr que l’espèce humaine continue de garder un quelconque avantage dans un environnement ravagé, détruit par lui même.

    Pour parfaire vos lectures, je vous conseille de lire un peu de Steven Jay Gould, neo-darwiniste, et notamment son fabuleux livre « La vie est belle » et la fantastique histoire de Pikaïa qui serait sans doute l’ancêtre de tous les chordés, chordés dont vous faites partie. L’humilité reste de mise après cette lecture édifiante.

    Vous oubliez dans vos élucubrations de supériorité la notion de contingence, le hasard et la nécessité, et surtout vous faites l’erreur monumentale de confondre évolution et égoïsme de l’homme menant au capitalisme. La bêtise humaine n’a rien a voir avec une compétition naturelle mais tient plutôt de l’avidité ancrée dans la nature humaine, avidité qui ne peut mener qu’aux inégalités profitant à une minorité dirigeante : le seigneur, le roi à une époque, le « capitaliste » de nos jours.

    Dans la nature, chez aucune autre espèce animale vous ne trouverez l’accaparement de la totalité des ressources par une petite minorité, cherchez bien, vous n’en trouverez aucune. Dans la nature, l’équilibre est la règle, pas chez l’homme.

    Mais en fait, qu’avons-nous de commun avec la nature qui existant avant que le béton et les centres commerciaux n’envahissent l’espace ?

    Alors, je vous remercie par avance d’éviter de citer Darwin, même indirectement dans vos postes vantant le « struggle for Life » comme évidence capitaliste. C’est tout simplement faux, mais je sais que le parallèle est rassurant quand il est biaisé.

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    • yoananda // 03.08.2013 à 21h16

      Je rajoute : nouvelle lecture du Darwinisme :
      http://www.bbc.co.uk/news/science-environment-23529849

      la coopération serait bien plus favorisée que l’égoïsme par l’évolution.

      Seulement, je ne suis pas sûr que ça change grand chose dans le « struggle for life » (qui est un universel physique – la lutte contre l’entropie) : il serait juste pour efficace de s’associer dans le combat ! lol

      mais bon, a méditer tout ça… la récupération politique de la science (dans un sens ou dans l’autre) n’a rien de nouveau et n’est pas près de se terminer.

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  • Jeanba Ba // 07.08.2013 à 18h36

    Cher Olivier
    Ne pourriez-vous pas numéroter vos graphes dans vos articles, histoire que l’on sache de quoi l’on parle exactement?
    Dans un de ces graphes, on décèle l’évolution d’une donnée très intéressante: le « PIB 90 », soit le PIB des 90 % les moins riches. Franchement, je me sens plus concerné par cette valeur, que par le sacrosain PIB, tout court. Par le « PIB 90 », ou par le « PIB 99 » . D’autant que d’un point de vue matériel, je ne me fais guère de soucis pour les 1, les 10 % les plus riches, surtout dans un pays de l’OCDE, comme les états-unis.

    Et que constate-t-on? Qu’au USA, ce PIB 90 n’a augmenté que de 10 % seulement entre 1996 et 2007. Après crise le PIB 90 a perdu 15% de sa valeur pour stagner à 96, indice 100 en 1996: le revenus des 90% les moins riches est inférieur aujourd’hui à ce qu’il était il y a presque 20 ans! Sidérant!Incroyable!

    Autrechose: le PIB américain (par habitant, cela s’entend) est nettement supérieur à celui des PIB européens, comme le rappelle le graphique suivant. Mais qu’en est-il du « PIB 90 » de ces nations? A mon avis, les valeurs sont très proches. Peut-être même des PIB 90 de pays européens dépassent-ils le PIB 90 des USA.
    La comparaison de revenus médians peut déjà nous apporter une réponse

    Les USA abritent un très grand nombre de milliardaires et de millionnaires de la planète. Et alors? Qu’est ce que ça pas bien faire à 99, allez, 90% des américains?

    Merci pour votre travail, d’autant qu’il me semble que les données sur les disparités de revenus ne sont pas faciles à pêcher.

    Au plaisir d’en apprendre plus sur ces PIB 90,ou 99 grâce à vous…

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