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27.juin.201827.6.2018 // Les Crises

Israël se prépare-t-il à la guerre? Par Alastair Crooke

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Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 07-05-2018

Jeudi dernier, le général Mattis a déclaré à la Commission des forces armées du Sénat américain qu’il pense qu’une confrontation militaire entre Israël et l’Iran en Syrie est de plus en plus probable : « Je peux voir comment ça pourrait commencer, mais je ne sais pas quand et où ».

Cela ne devrait pas être une surprise. Quiconque peut regarder à travers la fine membrane liquide de la bulle occidentale, peut voir la dynamique principale de « remplissage et renforcement » d’une telle manière qu’elle se referme inexorablement sur Israël. Cela devient « inexorable » : pas tant parce que les États du Moyen-Orient souhaitent la guerre (ce qui n’est pas le cas), mais parce qu’Israël se sent culturellement contraint de s’attacher au président Trump et à son équipe belliciste, ce qui fait d’Israël le principal collaborateur dans la « guerre » américaine pour affaiblir le projet politique et commercial unissant la Chine, la Russie et Iran, et le réduire à un l’état d’organisme non compétitif, affamé et affaibli.

La rhétorique belliciste de Pompeo et Bolton peut apparaître comme un élixir capiteux à certains Israéliens ; mais seulement : Le Moyen-Orient n’est pas le lieu pour être un collaborateur dans cette nouvelle « guerre » hybride américaine contre ces nouvelles dynamiques émergentes. La Chine, la Russie et l’Iran sont absolument déterminés. C’est « inexorable ». Israël se battra à contre-courant des événements et, en fin de compte, en étant totalement en désaccord avec le monde du Moyen-Orient, Israël tentera de le frapper et de l’affaiblir (comme nous l’avons vu la semaine dernière avec les attaques en Syrie) – et en fin de compte, il sera frappé : en retour. Et alors peut-être verrons-nous advenir une guerre plus large.

Qu’il s’agisse de l’audacieuse bande rouge Est-Ouest de l’énorme « Corridor routier » [ou « nouvelle route de la soie », NdT] de la Chine qui s’étend à travers l’Eurasie (voir ici) ; ou, qu’il s’agisse du Heartland vertical russe à la « McKinder » [ à l’époque de la publication de la thèse du géographe Mackinder, le Heartland était l’espace principalement occupé par l’Empire russe auquel succédera l’URSS.Voir The Geographical Pivot of History, 1904, NdT], cœur des producteurs d’énergie (voir ici), qui s’étend de l’Arctique, en passant par la Russie jusqu’au Moyen-Orient, approvisionnant les consommateurs à l’Est d’un côté et à l’Ouest de l’autre, une chose se détache clairement : L’Iran et la partie nord du Moyen-Orient se trouvent au milieu des deux cartes. Mais que les choses soient claires : si ces projets apparaissent avant tout comme commerciaux et énergétiques, il s’agit également dans leur essence de projets politico-culturels.

Ces deux visions – la carte chinoise et la carte russe – sont complémentaires. L’une met en évidence l’influence des ressources, et l’autre, ses flux et la fécondité économique concomitante susceptible de découler du flux d’énergie et du reflux des produits manufacturés le long de ce corridor. Dans cette sphère septentrionale du Moyen-Orient, c’est la Russie qui a un « poids » diplomatique et sécuritaire – et non l’Amérique. Dans cette région du nord, c’est la Chine qui a un poids économique et une réelle influence – et non l’Amérique.

Et non, il ne s’agit pas d’un écran de fumée et de miroirs résultant d’un « vide » imaginaire créé par les échecs en série de l’Amérique au Moyen-Orient. Ce sont des dynamiques réelles, transformatrices et dynamiques à l’œuvre ici.

Pour certains occidentaux égocentriques (et israéliens), rien de significatif ne doit apparaître au grand jour. C’est Politico, par exemple, qui nous dit cela :

« … la nouvelle Guerre froide n’est pas comme la guerre froide originale parce qu’elle manque d’une dimension idéologique… la tension actuelle entre les États-Unis et la Russie est un combat Seinfeldien sans aucune raison apparente : Poutine n’a pas d’objectif idéologique au-delà de la promotion de l’État russe, dirigé par lui et son clan ; il ne cherche pas d’adhérents en Occident, et n’a donc pas suscité de grandes rivalités entre deux systèmes… Après tout, Poutine ne prêche pas la révolution mondiale, qui était un élément doctrinal clé du communisme soviétique. »

Comment se fait-il que l’Occident est en quelque sorte « culturellement aveugle » aux grands changements en cours ? Il est vrai que ce qui se passe dans certaines parties du Moyen-Orient et de la Russie n’est pas de « l’idéologie » au sens d’un projet utopique coercitif, d’un ordre mondial, ordonné pour corriger les défauts humains, opposé à un autre, cherchant à réformer l’humanité tout entière d’une autre manière coercitive. Mais ce qui se prépare n’est pas « rien » : Il semble que, précisément parce qu’ils nient et vont à l’encontre de la notion même d’un ordre unique, global, culturel, humain fondé sur des règles, ces projets sont devenus totalement invisibles pour l’Occident.

Dans le cas d’Israël, nous ne pouvons pas être surpris. Theodor Herzl, le père du sionisme moderne, dans son livre Der Judenstaat, le document fondateur du sionisme écrivait : « Pour l’Europe, nous [l’État juif] constituerions une partie du mur contre l’Asie : Nous servirions d’avant-poste de la culture contre la barbarie ». En bref, Israël a été fondé spécifiquement en tant qu’Utopie européenne des Lumières, et par conséquent, et c’est compréhensible, les Israéliens ont du mal à imaginer que d’autres puissent contester culturellement ou technologiquement les Lumières européennes « Culture et Science ». Ehud Barak peut donc caractériser Israël comme une « Villa dans la jungle », avec un ton désobligeant envers les habitants de la jungle.

Cependant, sous Xi, la Chine dépeint le Parti communiste chinois comme l’héritier et le successeur d’un empire chinois vieux de 5 000 ans, abaissé par l’Occident maraudeur, et cherche à définir une identité chinoise fondamentalement en contradiction avec la modernité américaine. Le monde que Xi envisage est totalement incompatible avec les priorités de Washington – et donc avec celles d’Israël (sur sa trajectoire actuelle).

La Russie, elle aussi, tente de définir une « façon d’exister » qui est culturellement russe, à sa manière individuelle – et non pas un qui singe les modèles européens occidentaux, mais plutôt un modèle qui tend vers son pôle culturel et moral opposé. L’Iran et la Syrie (et peut-être aussi l’Irak) ne se tournent plus vers le modèle occidental de la politique, ou de la morale, pour l’imitation – ou lui accordent beaucoup d’estime.

Le fait est que c’est que dans le niveau supérieur au moins du Moyen-Orient (y compris l’Irak), les « coupeurs de têtes wahhabites » que les services de renseignement occidentaux, israéliens et saoudiens, ont favorisé ou renforcé contre Assad, ne sont pas seulement discrédités – ils sont détestés (par les sunnites autant que n’importe qui). On assiste à une lente détonation de « retour de flamme » de ces politiques (toujours en cours de mise en œuvre incidemment, en donnant à l’EI un refuge sûr, le long de la frontière Syrie-Irak). Cette région est finalement perdue sous l’influence occidentale. L’axe Russie-Chine-Iran est déjà la puissance de référence dans la région, même pour les États du Golfe.

Et l’Iran sera un acteur majeur. L’Occident a poussé la Russie et l’Iran plus près stratégiquement et militairement, et – pour Pékin – l’Iran est une plaque tournante absolument essentielle de la nouvelle route de la soie. Et, comme le note Pepe Escobar :

« Fidèles à la feuille de route d’intégration de l’Eurasie qui évolue lentement, la Russie et la Chine sont à l’avant-garde du soutien à l’Iran. La Chine est le premier partenaire commercial de l’Iran, notamment en raison de ses importations d’énergie. L’Iran, pour sa part, est un grand importateur de denrées alimentaires. La Russie vise à couvrir ce front… »

« Les entreprises chinoises développent d’énormes gisements de pétrole à Yadavaran et dans l’Azadegan du Nord. La China National Petroleum Corporation (CNPC) a pris une participation significative de 30% dans un projet de développement de South Pars – le plus grand gisement de gaz naturel au monde. Un accord de 3 milliards de dollars est en train de moderniser les raffineries de pétrole iraniennes, y compris un contrat entre Sinopec et la National Iranian Oil Company (NIOC) pour agrandir la raffinerie de pétrole d’Abadan, vieille de plusieurs dizaines d’années. »

En bref, il existe des forces puissantes dans certaines parties du Moyen-Orient qui ne sont plus favorables aux « priorités » occidentales (ni particulièrement favorables à l’hégémonie par procuration israélienne, qu’elles considèrent comme perturbant la stabilité régionale). Ces forces sont déjà puissantes et semblent destinées à devenir encore plus puissantes. Mais l’Amérique, selon la vision MAGA [acronyme de Make America Great Again, NdT] de Trump, a déclaré ces forces émergentes comme des « puissances révisionnistes » ou « États voyou », et l’establishment américain les considère comme des « menaces » majeures dans leur « guerre éternelle ».

La question est de savoir si les États-Unis trouveront en fin de compte les moyens d’accéder à ces forces émergentes ou s’ils entreront en conflit avec elles. C’est « la » question de notre époque. Dans le cas des États-Unis – si le conflit est le résultat – ce conflit peut encore rester hybride ; mais pour Israël, cette option est peu probable : il ne peut que passer à un conflit « chaud ».

Mais ce qui amène le conflit israélo-iranien à une crise possiblement imminente est un autre changement majeur – un changement qui pourrait transformer la position d’Israël au Moyen-Orient. Non seulement la région change d’une manière qui est de plus en plus incompatible avec les « priorités » de Washington, mais la seule qualité qui semble avoir distingué l’Occident – le rendant « exceptionnel » – était sa possession de la technologie – et cela aussi semble maintenant s’éloigner.

La querelle entre l’Amérique et la Chine porte essentiellement sur cette question : Trump affirme que la Chine a « volé » la technologie américaine (avec les emplois industriels américains). Certaines technologies ont peut-être été « pompées », mais la réalité est que les emplois et la technologie ont été volontairement délocalisés vers la Chine dans le but de gonfler les bénéfices des entreprises américaines.

Quoi qu’il en soit, la Chine, la Russie (et l’Iran) se sont approprié la technologie – et sont maintenant sur le point de surpasser la technologie de défense occidentale – ou sont déjà en train de la remplacer. Les États-Unis ne réussiront pas dans leur projet de contenir ou de réprimer l’innovation technologique de la Chine ou celle de la révolution technologique de défense de la Russie.

Ainsi, alors qu’Israël surveille son voisinage, il se rend bien compte que les États-Unis se désengagent progressivement du Moyen-Orient et que les puissances « révisionnistes » et « voyous » s’y engagent progressivement – « un échec stratégique majeur aux implications profonde », affirme Ehud Yaari, expert en sécurité israélien de renommée mondiale. Et il sait que le « leadership » de la technologie de défense occidentale a filé, comme le sable, à travers les doigts de l’Ouest.

Il n’est pas étonnant que ceux de la droite israélienne disent que la situation d’Israël, sa capacité à répondre à sa nouvelle situation, ne fera qu’empirer avec le temps : Qu’il n’y aura jamais une Maison-Blanche pour soutenir [Israël] de façon aussi irréfléchie, et que la supériorité aérienne d’Israël ne sera plus jamais ce qu’elle était autrefois – car des défenses aériennes plus nombreuses et plus étendues et de meilleures capacités privent Israël de l’espace aérien qu’il prenait pour un Carpe Diem acquis – Saisissez l’instant, exhortent ces politiciens, trouvez le prétexte à l’escalade, et les États-Unis suivront – dans notre sillage.

Mais ce n’est pas une affaire simple : il y a ceux de l’échelon de la sécurité et du renseignement israélien qui sont prudents : Israël ne peut soutenir un conflit pendant plus de six jours (estimation du général Golan), surtout s’il s’agit de plusieurs fronts. Israël pourrait-il aujourd’hui répéter l’expérience de la guerre des six jours (au cours de laquelle il a détruit l’armée de l’air égyptienne dans les quatre premières heures) ? C’est loin d’être certain. L’Iran et le Hezbollah recherchent depuis vingt ans une réponse asymétrique à la puissance aérienne israélienne et ont testé avec succès ses éléments au Liban lors de la guerre de 2006. Mais aujourd’hui, il y a de nouveaux missiles dans le nord. Israël peut-il être certain qu’il domine encore le ciel ? J’en doute.

Où en sommes-nous aujourd’hui ? Le secrétaire Pompeo s’est rendu à Tel Aviv la semaine dernière. Il semble qu’il ait autorisé Israël à utiliser les bombes anti bunker de plus petite dimension (GBu-39) contre les armements iraniens le 30 avril, qu’Obama a donné à Israël. Il semble qu’il a également soutenu Israël en élargissant unilatéralement la « guerre » de ce dernier à tous les Iraniens, où qu’ils se trouvent en Syrie. Israël défie l’Iran – ou la Syrie ou la Russie – de répondre à ces provocations, croyant qu’ils ne le feront pas – au moins jusqu’après le 12 mai (quand Trump doit décider s’il y a lieu de renoncer aux sanctions contre l’Iran dans le cadre de la JCPOA, une fois de plus).

Le président Poutine tente de garder le silence sur la guerre, mais le feu vert de Pompeo à Tel-Aviv pousse le président russe aux limites de la patience. Ses conseillers militaires le pressent d’activer les batteries S-300 contre les avions et les missiles israéliens.

Et après le 12 mai, et la décision de Trump (quelle qu’elle soit)… Eh bien, l’Iran a déjà promis des représailles pour l’attaque au missile T4 du 9 avril – le calendrier et la méthode restent à déterminer.

La perspective d’une guerre est finement équilibrée : La droite israélienne veut saisir l’instant présent (et – probablement – a l’intention de continuer, d’annexer la Cisjordanie, dans la confusion de la guerre). L’échelon militaire israélien (comme leurs homologues américains) est prudent. Ce sont eux qui doivent en payer le prix.

Et Trump ? Ah… les pressions internes augmentent. Il doit se présenter au Congrès à mi-parcours (ou, selon ses propres termes, les « démocrates le mettront en accusation »). Il y aura peu de récompenses électorales nationales maintenant, attendant sur le tapis roulant électoral pour le mois de novembre (pour la plupart, les récompenses nationales sont derrière lui). La politique étrangère est l’endroit où les évaluations de mi-parcours peuvent être gagnées (ou perdues). L’équilibre de la politique intérieure américaine sera déterminante.

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 07-05-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

manuel // 27.06.2018 à 11h59

Lisez Shlomo Sand « comment Israël fut inventé » https://www.monde-diplomatique.fr/2008/08/SAND/16205
Shlomo Sand n’est ni un extrémiste ni un antisémite.
Par ailleurs citer la bible comment élément de référence, me semble a minima douteux.

31 réactions et commentaires

  • Pierre D // 27.06.2018 à 05h55

    La question du titre est une plaisanterie je suppose, s’agissant d’un pays en création depuis 1918!), sous peine de guerre civile d’une population hétérogène dans un environnement hostile
    Quoi de mieux qu’un sentiment partagé d’insécurité permanent pour créer une cohésion nationale?

    Maintenant, si la question est de savoir si le prétexte de cette guerre permanente est la dépêche d’Ems, l’assassinat de l’Archiduc ou la reprise de l’Alsace Lorraine, c’est d’abord une question d’historiens.

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  • DUGUESCLIN // 27.06.2018 à 06h29

    Entre le bloc atlantiste et l’Asie, il y a l »Europe.
    Mais cette Europe, coupée en deux, ne tient pas sa place. Elle s’est aliénée partiellement à un impérialisme anglo-américain, contre elle-même, et ne peut se prétendre une force d’équilibre et de paix. Seule la Russie tient ce rôle, qui devrait être celui de l’Europe toute entière. Les atlantistes, en Europe, manquent de visionnaires, et n’ont plus aucune existence sur le plan international. Le seul pays européen qui tient encore une place européenne est la Russie. Il serait temps que tous les pays d’Europe soient solidaires et deviennent une force d’équilibre entre l’anglo-américanisme et le sino-asiatisme, seul moyen, s’il en est encore temps, d’éviter une guerre, qui n’est pas la nôtre. L’Europe force de paix et d’équilibre ne peut exister que dans l’unité ou s’autodétruire.

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    • patrickv // 27.06.2018 à 07h37

      exactement !
      l’Europe de l’ouest sert aux USA, notamment de « champ de bataille », en cas de guerre avec la Russie ! enfin, c’était le cas, et ça l’est resté, du temps de l’URSS et de la guerre froide !
      ça, l’UE ne veut pas l’admettre !
      comme quoi, nos « gouvernants » sont restés « vieux » (surtout notre jeune Manu, oups, pardon, « monsieur le président ») ! vieux, au point de nous ramener au 19e Siècle, au lieu d’entrer fermement dans le 21e Siècle !
      Trump servira-t-il à leur ouvrir les yeux ? je n’en suis même pas sûr, tellement ils sont aveuglés par l’Argent et la Finance !

        +18

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  • Fritz // 27.06.2018 à 06h52

    Évoqué par l’auteur du billet, Halford Mackinder est le mauvais génie qui inspire l’idéologie atlantiste « à l’insu de son plein gré ». Cette idéologie dresse artificiellement l’Europe américanisée contre la Russie, et elle se nourrit depuis plusieurs années du conformisme anti-Poutine. Mais l’Eurasie pèse lourd, et elle finira par rejeter ces divisions ridicules que notre bêtise entretient jour après jour.

    Concernant Israël, qui sert de porte-avion américain fixe depuis la guerre de 1967, Norman Finkelstein écrivait : « un État d’Israël indépendant et en paix avec ses voisins ne servait plus à rien ; un Israël en symbiose avec des courants du monde arabe cherchant à se rendre indépendants des Etats-Unis était un désastre. Ce qu’il fallait, c’était une Sparte israélienne étroitement liée au pouvoir américain… »

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  • Alfred // 27.06.2018 à 07h45

    Après l’aquarius l’exodus (2.0, le retour)? Je plaisante mais c’est étonnant qu’on ne nous ait pas fait le (lourd) parallèle entre ces deux navires. Ah non en fait à la réflexion le parallèle est dangereux (très) pour ceux qui le feraient.

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    • Le Minotaure // 27.06.2018 à 12h13

      Ca a été fait ! Je l’ai lu dans plusieurs articles.

        +0

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      • Alfred // 28.06.2018 à 00h43

        Je n’avais pas vu. Si vous retombez dessus et avez un peu de temps à perdre à me transmettre les liens je serai bien curieux de les lire.

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        • chb // 04.07.2018 à 07h26

          Parallèle ou pas ?
          lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/mgr-benoist-de-sinety-l-aquarius-comme-l-exodus-est-un-drame-humain-20-06-2018-2228899_1913.php
          liberation.fr/planete/2018/06/11/aquarius-exodus-terrible-ressemblance_1658117
          tribunejuive.info/societe/non-laquarius-nest-pas-lexodus-par-raphael-nisand
          lepoint.fr/chroniques/tribune-non-l-aquarius-n-est-pas-l-exodus-22-06-2018-2229537_2.php

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  • René Fabri // 27.06.2018 à 09h20

    « En bref, Israël a été fondé spécifiquement en tant qu’Utopie européenne des Lumières ». Et l’Histoire plus ancienne que le 18e siècle, avec notamment toutes les racines racontées dans la Bible ? Et la demande légitime d’avoir un Etat ? Ne pas vouloir que Israël devienne un empire qui agresse ses voisins est une chose. Mais réduire Israël à une utopie est une autre volonté extrémiste, à laquelle je ne souscris pas.

      +3

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    • manuel // 27.06.2018 à 11h59

      Lisez Shlomo Sand « comment Israël fut inventé » https://www.monde-diplomatique.fr/2008/08/SAND/16205
      Shlomo Sand n’est ni un extrémiste ni un antisémite.
      Par ailleurs citer la bible comment élément de référence, me semble a minima douteux.

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      • Fritz // 27.06.2018 à 14h36

        J’ai lu ce livre et je l’ai rendu. Tout ce qui est excessif est insignifiant, comme la théorie d’une origine khazare des Ashkénazes, ce que démentent formellement les données historiques et linguistiques.

        En comparaison, les livres des Chroniques et des Rois sont un modèle de rigueur historique. Mais bon, la Bible n’est guère populaire en France depuis la Contre-Réforme.

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        • Paul // 28.06.2018 à 09h14

          Bonjour Fritz
          moi aussi je suis con sterné de tous ces piaillements d’hirondelles de mer sur les plage de Gaza empêchées de rejoindre leurs nids…
          Cdlt

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      • Fritz // 28.06.2018 à 07h08

        A la faveur de la nuit, les approbations de votre commentaire l’ont propulsé en tête… Félicitations, mais je suis consterné. L’ouvrage de Shlomo Sand est un livre engagé, pas un travail historique. Mais dès lors qu’il paraît anti-israélien, c’est le top ! Et on se défoule, sans prendre la peine de vérifier la validité d’un tel ouvrage.

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        • ledufakademy // 28.06.2018 à 08h40

          Shlomo Sand est historien à l’université de Tel Aviv, je pense que ce n’est pas un guignol … mais bon vous êtes sûrement historien pour nous parler ainsi .
          J’ai aussi lu ce livre de plus de 900 pages.

          Shlomo a dit cette phrase : « Un enfant né d’un viol a bien le droit de vivre, mais que se passe-t-il si cet enfant marche sur les traces de son père ? »
          A méditer.

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      • christiangedeon // 28.06.2018 à 18h05

        Ah Shlomo Sand…le bouquin rêvé pour qui veut justifier la disparition d’Israël. Je l’ai,et je relis de temps en temps des passages,quand j’ai envie de rigoler un bon coup.Le roi du faux syllogisme. Il fait régulièrement le coup dans son bouquin. Tout est qui est rare est cher,un cheval bon marché est rare,donc un cheval bon marché est cher…et hop…nous y voilà. Israël est une utopie,une utopie n’existe pas,donc Israël n’existe pas. Cherchez l’erreur. Du sable…

          +2

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  • Mr K. // 27.06.2018 à 12h14

    @antoniob
    Contrairement à vous je trouve la trame générale du texte d’Alastair Crooke extrêmement pertinente et pas du tout routinière.
    Expliquez-vous.

    Alastair Crooke, contrairement aux « médias de grands chemins » occidentaux qui n’en parlent quasiment pas, met très bien en perspective les glissements tectoniques géopolitiques actuels.

    Par exemple l’alliance stratégique Russie-Chine, ou l’Organisation de Coopération de Shanghai cette année évident concurrent (qui fonctionne lui) du G7.

    La perte de vitesse et d’influence des États-Unis qui ne peut plus être niée.
    Ils le disent eux-même d’ailleurs, quand la guerre contre le terrorisme disparaît de leur nouvelle doctrine de « défense », au profit d’une lutte contre les « puissances révisionnistes ».
    Russie et Chine qui remettent en cause l’ordre mondial américain d’après 45 par leur simple existence économique et/ou militaire.

    Israël par exemple devrait sûrement se préparer à un basculement possible de puissance au profit de l’Eurasie.
    Quel avenir si l’influence et le soutien financier américain se tarit alors que l’on s’est mis à dos la grande majorité des populations de la région, et au-delà?

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    • Mr K. // 27.06.2018 à 22h58

      Vous avez sans doute raison, une attaque de l’Iran par les USA serait certainement irrationnelle.

      Cependant les néocons, dont John Bolton, sont-ils rationnels?
      Les néocons sont bien capables, comme pour l’Irak, d’attaquer l’Iran à partir de faux prétextes pour tenter de garder la suprématie américaine.

      Les USA ne sont pas si à l’abri que cela d’un effondrement du dollar, par exemple.
      La puissance anglo-saxonne dépend beaucoup du siphonnage des richesses mondiales par son contrôle de la monnaie de réserve mondiale, de la finance qui va avec, et des institutions internationales (FMI, Banque mondiale, …).

      Il y a une certaine rationalité à penser qu’acculés les USA puissent se lancer dans un « tout pour le tout » désastreux.
      En s’appuyant sur une perception de la réalité complètement distordue par la corruption et le mensonge généralisés. Par exemple sur l’efficacité supposée de certains de leurs armements.

        +5

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  • christiangedeon // 27.06.2018 à 15h33

    Eh bé…alors comme çà il y a un axe sino-russo-iranien. tout l’article part de ce postulat. Dunque tout l’article est faux. Où ,M. Crooke a t il vu un tel axe? Peut-être n’a t il pas remarqué la proximité qu’il y a entre Israël et la Russie? Peut être n’ a t il ,pas remarqué non plus que la Chine de Xi ne s’intéresse en rien à la politique au MO,mais seulement à ce que le MO peut lui rapporter économiquement ? mais il est de bon ton aujourd’hui de gloser à l’infini sur « la route de la soie « . Alors,juste pour info,cette route et ses caravanes ne transportaient que des produits et des marchandises rares,et n’ a jamais été destinée à la transhumance humaine ou de marchandises de masse…Que le grand Krik me croque si Crooke ne se trompe pas sur à peu près tout.

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    • Mr K. // 28.06.2018 à 08h49

      @christiangedeon

      La chine contrairement aux USA ne se mêle (mêlait?) pas des affaires politiques d’un pays où elle investit.
      Il semble que cela évolue.
      Par exemple, la Chine ferait pression politiquement sur le Brésil pour libérer l’ex-président Lula en menaçant de taxer ses céréales.

      Malgré tout avec la récente base militaire chinoise construite à Djibouti la Chine comprend qu’il faut qu’elle protège ses approvisionnements et ses investissements.
      L’installation de base militaires sur des îlots en mer de Chine va dans ce sens aussi.

      Les routes de la soie se développent, malgré les gros bâtons dans les roues par la puissance maritime américaine qui voit son contrôle des flux remis en question.

      Par exemple l’Iran justement qui début 2018 recevait ses 3, 4 et 5ème convois ferroviaires de containers venant directement de Chine (voir la carte pour le trajet) :

      https://financialtribune.com/articles/domestic-economy/79577/three-freight-trains-due-in-tehran-from-china-this-week

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      • Christian Gedeon // 28.06.2018 à 13h46

        Vous apportez de l’eau à mon moulin…Djibouti,protection des intérêts économiques…cinq convois pour l’Iran? Par respect pour vous,je ne rirais pas..et voyez vous les trente prochaines années de la nouvellenChine et de l’empereur Xi vont etre rock n roll…croyez moi.

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        • Mr K. // 28.06.2018 à 17h03

          Ne riez pas.
          Juste quelques considérations de base.

          Il y a eu un premier convoi Chine-Iran en 2016, passant par l’Azerbaïdjan je crois.
          Là le trajet passe par le Kazakhstan et le Turkménistan.
          Il a fallu sûrement déjà faire un paquet de réfections, voire de création de voies pour arriver à cela.
          C’est une mise en place.
          La possibilité pour les USA d’arrêter les flux de marchandises transitant par mer n’est quasiment jamais abordée.
          Pourtant cette possibilité, les pays la ressentent très bien…

          Entre d’un côté la Chine qui construit des infrastructures, fait des contrats à 50/50 avec les pays hôtes, et de l’autre, les USA et l’occident en général, qui détruisent des pays entier et organisent le pillage, bien des nations vont réfléchir sur leurs intérêts à long terme.

          Les années à venir vont être rock’n’roll pour tout le monde, de toute façon.

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          • christiangedeon // 28.06.2018 à 18h12

            Vous avez peut-être raison. Ce sera dur pour tout le monde. Mais c’est une illusion d epenser que n’ a pas été dur,ne fût ce qu’un moment. L’histoire du XXième siècle est un véritable bain de sang,celle du XIX ieme n’était pas mal non plus, et on peut remonter comme çà siècle par siècle,bien tranquillement. Pour la Chine,le pouvoir maintenant devenu absolu de XI devrait donner à réflechir. Et l’Inde de Modi aussi. La Turquie de Erdogan pas mal non plus. C’était une terrible illusion de penser que quelques organisations internationales,devenues quasi mafieuses,allaient apporter la paix,et la démocratie. l’avenir proche,ce sont les guerres et la démographie. L’Histoire,c’est l’Histoire. ET jamais l’adage si vis pace ,para bellum n’a été aussi vrai.

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            • Mr K. // 28.06.2018 à 19h58

              Je suis d’accord avec ce que vous dites, qui est tout à fait compatible avec ce que j’énonce.
              Cela va être une question de dosage.

              Je n’ai aucune sympathie pour la Chine.
              Par exemple, leur système d’attribution de points de bonne conduite à chaque personne est tout simplement terrifiant.
              On peut remarquer que l’occident prend la même direction…

              L’occident est dans une impasse tragique.
              Un rebattage nécessaire des cartes est en cours.
              Qu’est-ce qui va en sortir?
              On peut espérer quelque chose de mieux que le chaos et la destruction pour le fric et le pouvoir.

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  • JLT // 27.06.2018 à 18h20

    Israël n’a pas besoin de se préparer à la guerre. Il est en guerre depuis 1948 avec un monde arabe qui lui dénie le simple droit d’exister.

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    • Fritz // 27.06.2018 à 20h31

      « avec un monde arabe qui lui dénie le simple droit d’exister » : jusqu’en 1967, oui. A condition d’oublier, entre autres, la collusion entre les dirigeants israéliens et le roi Abdallah de Transjordanie.
      https://www.goodreads.com/book/show/614966.Collusion_Across_The_Jordan

      En 2018 ? Soyons sérieux. Le grand protecteur d’Israël est aussi le grand protecteur de l’Arabie Saoudite, de l’Égypte, du Qatar, du Koweit, etc.

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      • JLT // 28.06.2018 à 11h11

        Quoi qu’il en soit, la charte du Hamas, qui n’a pas été abrogée, prévoit la destruction totale de l’Etat d’Israel. Quant aux Etats-Unis ils « protègent » ceux dont ils pensent qu’ils peuvent leur être utiles. Et ils se trompent souvent.

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        • Fritz // 28.06.2018 à 14h23

          Quant à la destruction totale de l’État palestinien, elle n’a pas besoin d’être prévue par une charte : elle est opérée sur le terrain par les colonies, par la répression, jour après jour, et par toutes ces infrastructures qui morcellent la Cisjordanie.

          Et elle est entérinée par la complicité de la soi-disant « communauté internationale », alors même que la Palestine a été admise comme État observateur à l’ONU, par un vote de son assemblée générale, le 29 novembre 2012.

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          • JLT // 28.06.2018 à 14h58

            On ne compte plus le nombre de condamnations d’Israel par le Conseil de sécurité de l’ONU. Mais ce même Conseil n’a pas jugé utile de condamner l’Indonésie pour les vingt-cinq ans de martyre subis par Timor-Est jusqu’en l’an 2000. Ni le gouvernement de la soi-disant « nation arc-en-ciel » pour l’approbation du massacre des fermiers blancs de l’Union Sud-Africaine actuellement en cours. La focalisation du monde entier sur la Palestine me semble bien suspecte. Si les Israéliens n’étaient pas juifs serait-ce la même chose. L’Arabie Saoudite massacre au Yémen. Que cela se fasse avec l’accord des Etats-Unis ne devrait pas empêcher la « communauté internationale » de s’en émouvoir.

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            • Fritz // 28.06.2018 à 16h01

              Je suis entièrement d’accord avec votre réponse, sauf sur l’incise « Si les Israéliens n’étaient pas juifs serait-ce la même chose ».

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    • manuel // 28.06.2018 à 13h41

      JL ce qui est logique puis qu’Israël représente la colonisation d’un territoire arabe. Ce toute l’histoire du monde depuis la moitie du XIX en Amérique du Sud jusqu’aux années 70 en Afrique en passant par l’Asie sortir les colons. Pourquoi alors que c’est les européens qui ont massacré leurs nationaux de confession juive, on a estimé qu’on pouvait voler une terre à ces habitants pour la donner à des immigrés. Rationnellement on aurait du en compensation prendre un morceau de l’Allemagne et créer un foyer juif sur place, si on estime que les européens ne sont pas suffisamment contrôlables pour s’assassiner entre eux. Mais la haine antisémite européenne et en particulier Britannique (je vous invite à lire des auteurs comme Agatha Christie) ne souhaitait qu’une chose se débarrasser des nationaux de confession juive et donc les déporter hors du territoire européen, si possible dans un pays où s’ils étaient massacrés les européens ne seraint responsables en rien.

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      • JLT // 28.06.2018 à 15h46

        N’oublions tout de même pas que l’islam arabe dès ses débuts a colonisé, de l’Egypte au Maroc, toute l’Afrique du Nord qui était alors chrétienne. Ainsi d’ailleurs que ce qui est aujourd’hui le Liban, la Syrie et la Turquie. Plus encore quelques millions de km2 en Asie.

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