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14.mai.201814.5.2018 // Les Crises

Kiev interdit la vente de l’édition russe de Stalingrad d’Antony Beevor, par AFP

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Source : Times of Israel, AFP, 23-01-2018

L’interdiction fait suite à plusieurs paragraphes dédiés aux ordres donnés par les forces de Hitler aux nationalistes ukrainiens de fusiller des enfants lors de l’occupation nazie

L’Ukraine a interdit la commercialisation sur son territoire de l’édition russe du livre Stalingrad de l’historien britannique Antony Beevor, dans le cadre d’une loi interdisant l’importation des livres au contenu anti-ukrainien, ce qui a provoqué la colère de l’auteur.

Prise le 10 janvier, la décision sur « l’interdiction concerne uniquement l’importation à des fins commerciales de ce livre en provenance de Russie et publié en russe là-bas », a déclaré samedi à l’AFP Serguiï Oliïnyk, qui dirige le département public chargé des autorisations et du contrôle de la production imprimée.

Les autorités ukrainiennes « ne vont pas revenir sur leur décision », a-t-il souligné, en qualifiant de « scandaleuse » la traduction russe du livre consacré à l’une des batailles cruciales de la Seconde Guerre mondiale entre les troupes soviétiques et les nazis.

Selon M. Oliïnyk, le livre Stalingrad peut toujours être importé librement en Ukraine en provenance des autres pays, y compris en russe.

Par ailleurs, « chaque citoyen ukrainien a le droit d’importer en Ukraine à la fois dix exemplaires de l’édition russe en question (…) à condition que ce soit pour l’usage personnel », a écrit M. Oliïnyk sur sa page sur Facebook.

La commercialisation d’un autre livre d’Antony Beevor, Seconde Guerre mondiale, a été autorisée en Ukraine, a-t-il rappelé.

Serguiï Oliïnyk avait affirmé plus tôt au service ukrainien de la Radio Liberty que l’interdiction de Stalingrad s’expliquait par la présence dans le livre de plusieurs paragraphes consacrés aux ordres donnés par les forces de Hitler aux nationalistes ukrainiens de fusiller des enfants lors de l’occupation nazie.

Selon M. Oliïnyk, ces paragraphes sont sans fondement et se basent sur des rapports de la police secrète soviétique.

L’interdiction a provoqué la colère de M. Beevor, un historien connu, qui a assuré vendredi au journal britannique Guardian que son livre se basait notamment sur des témoignages de l’officier allemand anti-nazi, Helmuth Groscurth.

L’historien a demandé des excuses des autorités ukrainiennes et exigé que Kiev revienne sur sa décision.

Pour sa part, l’ambassade de Russie à Londres a qualifié cette interdiction d’ »acte honteux de censure et trahison des victimes » de la Seconde Guerre mondiale.

Les relations entre Kiev et Moscou sont actuellement au plus mal notamment en raison de la situation dans l’est de l’Ukraine. Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de soutenir militairement les rebelles pro-russes, ce que Moscou dément catégoriquement.

Le conflit a fait plus de 10 000 morts depuis son déclenchement en avril 2014.

La Russie a de plus annexé, également en 2014, la péninsule ukrainienne de Crimée, deux jours après un référendum jugé illégal par Kiev et les Occidentaux.

Source : Times of Israel, AFP, 23-01-2018

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Vassili Patrouchev // 14.05.2018 à 05h51

Rappelons quand même qu’en 1991, en vertu de l’autodétermination des peuples dont se réclament tant les kiéviens et les « démocrates », la Crimée a proclamé son indépendance. De 1992 à 1995, existe une « République de Crimée » indépendante avec son président élu en 93, Iouri Mechkov, ses institutions, sa constitution, sa Rada, etc…
Le 17 mars 1995 Kiev envoie en Crimée des unités spéciales ukrainiennes pour mettre fin à son indépendance.
La première annexion de la Crimée après la fin de l’URSS n’est donc pas le fait des Russes mais des Ukrainiens !!!

23 réactions et commentaires

  • Vassili Patrouchev // 14.05.2018 à 05h51

    Rappelons quand même qu’en 1991, en vertu de l’autodétermination des peuples dont se réclament tant les kiéviens et les « démocrates », la Crimée a proclamé son indépendance. De 1992 à 1995, existe une « République de Crimée » indépendante avec son président élu en 93, Iouri Mechkov, ses institutions, sa constitution, sa Rada, etc…
    Le 17 mars 1995 Kiev envoie en Crimée des unités spéciales ukrainiennes pour mettre fin à son indépendance.
    La première annexion de la Crimée après la fin de l’URSS n’est donc pas le fait des Russes mais des Ukrainiens !!!

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  • Vassili Patrouchev // 14.05.2018 à 05h58

    Ce genre de censure est assez comique puisqu’il reproduit des pratiques existantes avant le coup d’Etat.
    Un certain nombre de produits ne pouvait être importés directement de Russie en Europe.
    Et l’Ukraine jouait les intermédiaires.
    Aujourd’hui, la situation est en principe identique. Sauf que vous commandez les livres en Russie et vous les faites entrer en Ukraine par les pays européens…

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    • Kiwixar // 14.05.2018 à 08h15

      Pas compris. Vous commandez les livres en Europe (Russie) et vous les faites entrer en Europe (Ukraine) par les pays européens? Est-ce que ce serait pas plus simple de faire moins compliqué?

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      • Vassili Patrouchev // 14.05.2018 à 12h27

        Pas vraiment des livres 🙂

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      • Vassili Patrouchev // 14.05.2018 à 17h09

        C’était du « Militaria ».
        Et Medvedev président avait considéré que de la ceinture au T-34 en passant par les treillis et les vieux uniformes ainsi que les PPSh-41 démilitarisés bien sûr, tout était matériel de guerre. Tout était stocké en Crimée et dans le Donbass. On commandait en Russie et le matos arrivait par Simféropol et Kiev. J’ai pu ainsi une année offri, par le biais d’une association d’anciens combattants, offrir à des miséreux désargentés des mantaux d’Hiver de la Flotte de de la Mer Noire qui leur ont été bien utiles.

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  • Isidor Ducasse // 14.05.2018 à 07h21

    Ce pays est désormais digne de rentrer dans l’union européenne puisqu’il en partage toutes les valeurs démocratiques et qu’il a le soucis de la vérité historique.
    Pour mémoire le gouvernement Ukrainien a pris le pouvoir par la force a un président démocratiquement élu, ce coup d’état et une signature de l’union européenne et correspond au propos de Juncker:
     » il ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traitées européens « 

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  • Gleux // 14.05.2018 à 09h03

    Un ukrainien en Allemagne :
    https://www.youtube.com/watch?v=68oIcfv5Xws
    Je ne vous dit pas quel est le rôle de cet ukrainien… Vous le saurez à la fin de la vidéo.

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    • René Fabri // 14.05.2018 à 09h40

      Pourquoi vouloir le secret ? C’est une vidéo sur Vassil Marouschenets, qui est consul d’Ukraine à Hambourg.

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      • Gleux // 14.05.2018 à 12h50

        Ce n’est pas une histoire de secret, c’est pour laisser l’effet de surprise, comme le propose le journaliste de la vidéo, même si on se doute dès le départ qu’il s’agit d’un officiel ukrainien.

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    • Kami74 // 14.05.2018 à 09h59

      Merci pour cette vidéo édifiante !
      Reste à voir combien de temps le gouvernement ukrainien va mettre à le limoger et présenter des excuses.

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      • Serge // 14.05.2018 à 17h04

        С’est fait. Il est limogé. http://www.ntv.ru/novosti/2017742/ (en russe)
        Mais hélas, il n’est pas le seul nazi travaillant dans une ambassade ukrainienne à l’étranger (voir la seconde partie de la vidéo de Chariï).
        D’autre part, il faut signaler que le slogan officiel de l’Ukraine est « Ukraine über alles! » et cela ne dérange ni le président qui a des origines juives, ni le ministre des affaires intérieurs, ni d’autre personnages officiels… Les symboles nazis ne sont toujours pas interdits, par contre, le parti communiste et les symboles de l’URSS sont interdits, les nazis ukrainiens sont devenus héros de l’Ukraine, etc.

        On peut également être certain que nos médias ne piperont pas un mot là-dessus car les nazis pro-européens sont des bons nazis…

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      • Pierre Bacara // 14.05.2018 à 20h34

        CONSUL D’UKRAINE ET U.P.A.

         » […] combien de temps le gouvernement ukrainien va mettre à le limoger […] »

        Probablement longtemps : depuis 2014, année de la mise en place du pouvoir ukrainien actuel, la date anniversaire de la fondation de l’U.P.A. (14 octobre 1942) est devenue une fête nationale officielle.

        Pour situer l’UPA, ce sont ses membres qui ont constitué une petite majorité des volontaires de la division « Galicie », autrement dit la division ukrainienne de la Waffen-SS (nom officiel à sa création : 14. Galizische SS-Freiwilligen-Infanterie-Division).

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    • Serge // 14.05.2018 à 14h37

      Il y a déjà la suite. Le Ministère des Affaires Etrangères de l’Ukraine est un nid de nazis:
      https://www.youtube.com/watch?v=5YN1U3GD0Gc&t=58s

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    • RGT // 14.05.2018 à 19h04

      Encore merci à Anatoly Sharij qui est sans aucun doute le plus grand journaliste lanceur d’alerte ukrainien (expatrié, il n’est pas fou, sa tête est mise à prix en Ukraine).

      C’est étrange, on entend jamais parler de lui dans les « Pravdas » occidentales. Il mériterait pourtant de figurer en tête de liste de tous les articles d’investigation.

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      • Serguei // 14.05.2018 à 20h55

        Bien vu! On préfère l’illettré de Belingcat… qui ne parle ni le russe, ni l’ukrainien, ni l’arabe et qui n’a aucune instruction militaire. Mais comme ses conclusions stupides vont dans le sens voulu… ))))

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  • Serge // 14.05.2018 à 14h36

    C’est normal pour un régime nazi qui souhaite effacer de la mémoire collective les crimes commis par les nazis ukrainiens. De plus, comme le révèle le blogueur ukrainien Anatoli Chariï https://www.youtube.com/watch?v=xiB_iQ5RNq4 (sous-titres en anglais et en allemand) les nazis ukrainiens sont bien implantés à l’Ambassade de l’Ukraine à Hambourg, mais pas seulement. En fait, le Ministère des Affaires Etrangères de l’Ukraine grouille de nazis: https://www.youtube.com/watch?v=5YN1U3GD0Gc&t=58s
    Tout y est. Les appels à tuer les Juifs, les Roms et autres, les articles révisionnistes, les symboles nazis.

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    • Ando // 14.05.2018 à 23h33

      Régime nazi ? Quand même pas. Mais ils ont droit de cité et beaucoup de privilèges. L’UE peut être fière de sa contribution positive au développement de l’Ukraine.

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      • Serguei // 15.05.2018 à 01h26

        Bien sûr que si. Les villes de l’Est se trouvent sous l’occupation des pouvoirs nazis. Les gens ont peur de sortir dans la rue. Pour comparaison 2 manifestations du 1er mai à Kharkov en 2014 (juste après le coup d’Etat): quelques milliers de manifestants tout de même https://www.youtube.com/watch?v=VTI3io-h4Ig et en 2018 : https://www.youtube.com/watch?v=hOBgGZ4lQHA : 200 manifestants environ qui sont agressés… On entend les nazis scander « kommuniakou na guiliakou » (les communistes doivent être pendus) Et l’Europe en effet, peut en être fière!
        Même ville: 2017. https://www.youtube.com/watch?v=-OA4hd7D9nY On ne voit pas les gars qui scandent: « tchemodan, vokzal, rossia (valise, gare, Russie) ce qui veut dire: prend tes valises et dégage en Russie!  »
        J’imagine mal une pareille image à Bruxelles…

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  • Alfred // 14.05.2018 à 16h22

    On aurait pu écrire « Bernard-Henry, pourquoi tu tousses? ». Mais c’est même pas drôle car Bernard-Henry ne tousses jamais. Il est toujours droit dans ses bottes.

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  • lon // 14.05.2018 à 18h49

    Il est fort curieux que le Times of Israël ne mentionne pas qu’il s’agissait d’enfants juifs , et non pas d’enfants en général comme le titre le suggère
    ttps://www.theguardian.com/books/2018/jan/19/stalingrad-author-anthony-beevor-speaks-out-over-ukraine-book-ban

    C’est ça les mainstream : pas de fake news, juste quelques bienvaillantes omissions ….

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  • Ando // 14.05.2018 à 23h31

    Je n’ai pas oublié que dans le premier gouvernement provisoire issu du coup d’Etat du début 2014 le poste de ministre de l’éducation fut alors confié à un authentique nazi qui s’assumait sans état d’âme. Il est vrai qu’une partie de l’establishment étasunien a toujours eu une attitude ambivalente à l’égard du nazisme.

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    • Dmitry // 15.05.2018 à 09h04

      Si l’on prend en considération tous les malheurs que les États-Unis ont apporté aux peuples souverains du monde le siècle dernier, j’aurais dit qu’ils ont une attitude univoque.

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  • Lysbeth Levy // 17.05.2018 à 12h50

    Et pourtant Anthony Beevor est un des plus anti-soviétique d’auteurs sur la dernière guerre, mais il a le tort de désigner les collaborateurs ukrainiens (Waffen SS Galizien, commandos de la morts, police, etc) pour ce qu’ils ont été réellement : des criminels et génocidaires dans l’âme, voir les meilleurs gardiens de camps de concentration : https://en.wikipedia.org/wiki/Ukrainian_collaboration_with_Nazi_Germany. Au vu de la réhabilitation du nazisme et fascisme dans les pays de l’est, Porochenko veux continuer de croire que les descendants, ou « 5 ème colonne » ayant pris le pouvoir a définitivement gagné. Et encore les médias « juifs » commencent à se réveiller ainsi que des organisations communautaires, sous la pression des « faits de violences » avérés : https://d2zhgehghqjuwb.cloudfront.net/accounts/10513/original/2018-04-30_Galichina-edit.pdf?1525115708 Et du militantisme forcené de personnes comme Dovid Katz, Edward Dolinski, et son site http://defendinghistory.com/category/ukraine. Un député US Ro Khanna, vient de sortir un billet ou il demande la reconnaissance des faits de crimes contre les Roms, violences anti-russes antisémitisme : https://khanna.house.gov/sites/khanna.house.gov/files/Combat%20Anti-Semitism%20Letter.pdf en Ukraine surtout, mais il cite la Pologne aussi ..Bien qu’il n’y est pas un tel niveau de violences la « crise politique » entre l’UE et la Pologne « le demande ».

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