Les Crises Les Crises
12.mars.201312.3.2013 // Les Crises

[Réforme bancaire] La non-séparation des activités bancaires

Merci 38
J'envoie

Interview dense que j’ai donnée au magazine Un Monde d’avance et qui résume la situation…

Réforme bancaire : la non-séparation des activités bancaires

– Quelle est la part de responsabilité du système bancaire dans la crise que nous connaissons depuis 2008 ?

Importante, bien évidemment, puisqu’elle a fait surgir de profonds problèmes mis sous le tapis depuis vingt ans, déclenchant la pire crise depuis 1929.

Durant la Crise de 2008, les premières banques à tomber ont été les banques d’investissement américaines (dont Lehman Brother), démontrant la dangerosité intrinsèque de ces activités de marché. Elles sont explosives en raison du volume de spéculation généré – de l’ordre de 50 fois la taille de l’économie réelle –, insoutenable en cas de difficultés.

Mais le cœur du problème n’était pas la faillite de ces banques spécialisées (toute banque, quelle qu’elle soit, courra toujours le risque de faire faillite), mais le fait que leur faillite a alors menacé d’entrainer celle des activités d’investissement des banques universelles, qui étaient en contrepartie, et donc de toutes les banques universelles, puisqu’on a, bien imprudemment, laissé se mélanger les activités.

Désormais « Too Big to Fail », ces banques universelles ont finalement pris en otage les gouvernements, les obligeant à intervenir massivement pour faire cesser le début de panique bancaire. La France a ainsi annoncé fin 2008 un plan de 360 Md€. Puis la BCE a prêté à nos banques environ 200 Md€.

La Crise de 2008 a ainsi largement démontré la faillite du modèle des banques universelles, plombées par des pertes colossales. Si elles n’ont pas fait faillite, comme Lehman Brothers, c’est uniquement à cause de ces interventions publiques.

Or, la suite a montré que nous n’avons clairement plus les moyens de faire face à une seconde crise de cette ampleur. Mais comme il n’y a eu aucune réforme remettant sérieusement en cause la philosophie ultralibéraliste des années 1990, tout peut recommencer. Et recommencera.

– Le projet de loi bancaire vient de passer en première lecture à l’Assemblée nationale. Il touche à une matière, la finance, technique et opaque. Quels sont les enjeux d’une telle réforme ?

Ils sont simples : sécuriser l’épargne des Français et préserver les contribuables, et donc la notation de la France.

Il faut savoir que les banques exercent schématiquement deux types d’activités, risquées :

  • des activités bancaires traditionnelles : recueil des dépôts, prêts aux ménages et aux entreprises, gestion des moyens de paiement… ;

  • des activités de marché : tenue de marché (engagement inconditionnel à acheter ou vendre un produit sur un marché pour en assurer la liquidité), création de produits dérivés, courtage, activités de banque d’affaires…

Ces deux activités sont « utiles », mais seules les premières méritent une garantie publique en raison de leur rôle fondamental dans le financement de l’économie réelle et la confiance du public.

C’est pourquoi après la Crise des années 1930, quand ont été institués les mécanismes de garantie des dépôts, de nombreux pays ont introduit une stricte séparation des activités, dans des établissements différents, suivant une logique élémentaire : quand deux activités sont très risquées, avec des sinistres potentiels de grande ampleur, il vaut mieux les éloigner fortement, de sorte qu’ils ne contaminent pas les uns les autres. Tout comme on ne construit pas de centrale nucléaire tout contre une usine chimique classée Séveso de type AZF….

Ainsi, la loi française interdisait de mélanger ces activités entre 1945 et 1984, et en pratique, les réels changements ne sont intervenus qu’au milieu des années 1990 avec les premières fusions de banque, puis leur internationalisation. Ainsi, là où le bilan du groupe BNP représentait un peu plus d’une année de recettes nettes de l’État en 1995, il en représentait en 2011 plus de dix années. Et si les banques se sont internationalisées, le contribuable sur lequel repose le risque reste national.

Avec 5 banques systémiques sur 29 en 2012, la France est très exposée, d’autant qu’elles sont parmi les moins capitalisées du monde – les fonds propres y représentent moins de 4 % du bilan…

A contrario, l’Allemagne finance sans difficulté son économie avec une seule mégabanque mais 1 500 banques régionales sans activités de marché, et dirige ses ingénieurs vers ses PME plutôt que dans des salles de marché à spéculer contre elles…

– La réforme Hollande est une première en Europe. Permet-elle de répondre aux enjeux de régulation ?

Non, absolument pas.

C’est en effet la première, mais c’est hélas la moins ambitieuse au monde. Elle s’appelle « séparation des activités », mais au final, elle ne sépare à peu près rien comme l’ont reconnu les banquiers. D’ailleurs aucun chiffre ne figure dans l’étude d’impact, ce qui est scandaleux, et empêche les députés de comprendre ce qu’ils votent.

Il y a quatre vices sérieux dans la loi.

Le premier est le fait que, quand elle prétend s’attaquer à la « spéculation », elle définit cette dernière comme « la spéculation de la banque avec son argent » (compte propre). Or, nos banques étant les moins capitalisées du monde, leurs fonds propres sont très faibles, et donc elles ont toujours très peu spéculé pour compte propre. Il ne faut donc pas s’étonner que les activités concernées soient ridiculement petites (les banquiers parlent de moins de 1 % du bilan actuel – parions que cela sera plutôt 0,1 %) : « Les banques françaises n’ayant pas d’activité pour compte propre significative, la partie filialisée n’a pas vocation à être conséquente » [J.L Bonnafé, BNP Paribas, 14/02/2013]. Bref, cette loi ne change presque rien.

Le deuxième est le fait qu’elle cherche à isoler des « activités utiles au financement de l’économie », qu’elle définit comme « avoir un client ». Du coup, cette loi qualifie de façon stupéfiante d’utile à l’économie les gigantesques masses de spéculation inutile des clients, pour lesquelles la banque est intermédiaire (tenue de marché entre autres). Rappelons qu’il y avait dix fois moins de produits dérivés il y a 10 ans, qui n’ont jamais manqué à l’économie réelle, bien au contraire… Le FMI a d’ailleurs rappelé en 2012 que plus le secteur financier était gros, plus la croissance était faible, vu qu’il attire des talents qui manquent à l’économie et qui créent des produits destructeurs. Les banquiers essaient de faire croire que leurs activités de marché servent à financer les entreprises, alors qu’elles ne servent qu’à réaliser des paris gigantesques, avec la garantie du contribuable – le tout asséchant au contraire les capacités de prêts…

Le troisième est qu’il refuse de sécuriser le système, prétendant plutôt gérer les crises futures par des mécanismes de « testament » ou de « fonds de résolution » (10 Md€ en 2020, pour un bilan du Crédit Agricole de 2 000 Md€ par exemple). Ils ne sont pas inutiles, mais cela ne peut remplacer une réforme sérieuse visant à empêcher autant que possible le prochain accident nucléaire bancaire.

Le quatrième est que, pour les mécanismes de prévention ou de résolution, il refuse de mettre fin aux conflits d’intérêts, en créant des structures réellement indépendantes. La Banque de France reste au centre du dispositif. Elle y a évidemment sa place, mais en tant que premier créanciers des banques, à des niveaux qui la mettent en péril, elle ne peut sérieusement être qualifiée d’indépendante. De même, la haute fonction publique reste également très présente, sans contrepouvoirs. Le bon modèle existe pourtant : celui présidant à la sureté nucléaire, avec une remarquable Autorité, réellement indépendante.

Bref, quand l’ancien secrétaire général de Nicolas Sarkozy, à la tête de BPCE, déclare que « cette réforme est une bonne réforme », on comprend qu’il y a un problème. Et quand l’UMP en vient à défendre en Commission le projet de loi du gouvernement face à des députés de la majorité commençant à comprendre qu’on cherche à les duper, on appréhende mieux le degré de gangrène de nos instances politiques par le secteur financier.

– Le texte a été enrichi par des amendements sur la spéculation, les paradis fiscaux ou le plafonnement des frais bancaires. Pouvez-vous nous livrer votre avis sur ce sujet ?

Signalons que ce texte compte de nombreuses diversions visant à distraire le législateur du vrai problème : la sécurité financière du pays. D’où les discussions annexes sur les frais bancaires ou les paradis fiscaux. C’est dans la ligne ayant conduit à le présenter un 19 décembre et à le discuter en plein débat sur le mariage pour tous.

Bien que le sujet aurait plutôt dû se trouver dans une loi de protection du consommateur, le plafonnement des frais est une avancée très positive.

De même, le fait de mettre en place un reporting pays par pays pour détecter l’évasion fiscale, est un grand progrès. En effet, la lutte bloquait contre l’impossibilité diplomatique à établir des listes de paradis fiscaux crédibles, car les principaux sont européens : la Suisse, le Luxembourg, la Belgique, l’Autriche, l’Irlande, la City de Londres… Donner ainsi des informations sur tous les pays est fondamental pour sortir de ce piège.

Mais là encore, au-delà du principe, la mesure est malheureusement de peu d’effet car il n’y a pas transparence sur les résultats et les impôts payés pays par pays. Le tout sous des raisons fallacieuses de « désavantage concurrentiel », alors qu’il s’agit en fait de protéger les fraudeurs. En effet, il n’y a qu’à ouvrir un bilan d’une banque pour y trouver les informations détaillées, y compris les bénéfices, de la plupart des filiales importantes ou moyennes : bien évidemment, les banques communiquent depuis longtemps et largement toute leur stratégie et leurs pôles de bénéfices aux investisseurs… Ne manquent en fait que les résultats des petites filiales, généralement dans des paradis fiscaux, dont les concurrents se moquent bien. Mais pas le fisc…

– Quelles sont les prochaines étapes pour avancer dans le sens d’une plus grande régulation de la finance ?

À ce stade, plusieurs actions sont possibles pour faire grandement évoluer ce texte, tout en restant dans la voie tracée par le gouvernement.

Tout d’abord, il faut remplir les filiales, en constituant des holdings, sur le modèle des groupes d’assurance, et conformément aux recommandations de l’OCDE : « La séparation de la banque commerciale et de la banque de marché de grande envergure, notamment pour les produits dérivés, est essentielle afin d’éviter la contamination croisée des prises de risque excessives. […] Le modèle préféré de l’OCDE est la séparation juridique et le cantonnement sous la forme d’une société holding non opérationnelle. » [Angel Gurría, Secrétaire-Général de l’OCDE, 7/11/2012]. Et il faut le faire tout de suite, 2008 et 2011 ont largement démontré l’urgence à agir. Rien ne nous garantit que le système pourra supporter une troisième crise. Bref, la vraie séparation, c’est maintenant…

Filialiser toute la tenue de marché est essentiel. Il serait possible de reprendre les seuils objectifs retenus par la loi allemande, conformément à la recommandation Liikanen. C’est au législateur de fixer la règle, pas à l’administration.

Il faudrait également indiquer clairement les règles de cantonnement dans la loi, qui restent très floues dans le projet actuel (simple renvoi à un arrêté très complexe). Et préciser de façon objective les activités dans les filiales – il faudrait même créer une nouvelle catégorie pour ce type de filiale.

Comme indiqué, pour être efficace, la transparence pays par pays doit absolument concerner également les bénéfices et les impôts payés, comme le réclament les ONG de lutte contre l’évasion fiscale. Le législateur ne peut plus être complice de l’évasion fiscale, et la France se doit de montrer la voie.

Il convient évidemment de reprendre les propositions allemandes visant à sanctionner pénalement les dirigeants fautifs, mais aussi, comme promis par le candidat Hollande, de supprimer les stock-options et plafonner les rémunérations variables dans ce secteur, véritables pousses-au-crime.

Il convient de ne pas accepter le hold-up visant à pouvoir utiliser les 2 Md€ actuels du fonds de garantie des dépôts pour éventuellement renflouer des banques. Les fonds de garantie et de résolution doivent être distincts, comme permis par le projet de directive. Et le second devrait évidemment être public, pour des problèmes de conflits d’intérêts majeurs.

Enfin, il faut évidemment que des juges et des personnalités indépendantes participent au processus de résolution et à la prévention du risque systémique.

Bref, il n’est plus temps d’ergoter, il faut tenir la promesse du candidat Hollande : « Maîtriser la finance commencera ici par le vote d’une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédit de leurs opérations spéculatives » [Discours du Bourget]. Il faut des règles simples et compréhensibles.

Une large séparation est indispensable pour renforcer nos banques, et les remettre au service de l’économie réelle – on observe clairement que ce n’est pas leur priorité actuelle, puisqu’elles ont le choix de soutenir la spéculation sur les marchés financiers, à leur plus grand profit.

C’est pourquoi une vaste majorité de l’intelligence économique mondiale indépendante appelle à séparer réellement les activités des banques, pour retrouver des banques sûres et dédiées au financement de l’économie réelle.

Citons par exemple les prix Nobel d’économie Maurice Allais, Edmund Phelp ou Joseph Stiglitz, l’ancien chef économiste du FMI Kenneth Rogoff, ou les économistes Nouriel Roubini, John Kay ou Jacques Attali, Michel Rocard, Christine Lagarde, la Réserve fédérale de Dallas, le directeur de la stabilité financière de la Banque Centrale d’Angleterre, plusieurs anciens présidents de CitiGroup, Merrill Lynch, Lloyds, Barclays, Crédit Lyonnais…

La majorité des cadres travaillant dans les banques sont pour. Tous les acteurs ayant abrogé la loi américaine en 1999 reconnaissent désormais que c’était une grosse erreur (le démocrate Bill Clinton, le républicain Newt Gingrich, l’ancien régulateur de la SEC Arthur Levitt, les banquiers Sandy Weil et John Reed). Même l’ancien ministre de Margareth Thatcher ayant dérégulé le secteur, et le Financial Times, appellent désormais à un retour à une franche scission. Une telle unanimité n’est pas surprenante : tout comme la sécurité nucléaire, la sécurité financière n’est pas plus de gauche que de droite.

Pourquoi la loi française est-elle à des années-lumière du remarquable projet du SPD allemand « Regagner la confiance » – 31 pages de pure intelligence dans la régulation financière ? Pourquoi est-elle bien moins ambitieuse que la future loi des conservateurs anglais, ou même que la faible loi que viennent de présenter les conservateurs allemands ? Pourquoi est-elle bien plus libérale que Nicolas Baverez ? La réponse à ces questions est un enjeu démocratique majeur.

Olivier Berruyer

Animateur du blog économique www.les-crises.fr

P.S. Je ne résiste pas à faire ce petit rappel, souligné par sniperinmahwah sur son blog :

51 réactions et commentaires

  • prb // 12.03.2013 à 06h25

    ‘Il faut savoir que les banques exercent schématiquement deux types d’activités, risquées :
    des activités bancaires traditionnelles : recueil des dépôts, prêts aux ménages et aux entreprises, gestion des moyens de paiement… ;
    des activités de marché : tenue de marché (engagement inconditionnel à acheter ou vendre un produit sur un marché pour en assurer la liquidité), création de produits dérivés, courtage, activités de banque d’affaires…
    Ces deux activités sont « utiles », mais seules les premières méritent une garantie publique en raison de leur rôle fondamental dans le financement de l’économie réelle et la confiance du public. »

    Ce paragraphe mérite clarification:
    (i) les activités de collecte des dépôts ne sont absolument pas risquées en tant que telles: en tous cas pas pour les banques (c’est une ressource, non un emploi) ; elles sont risquées pour les déposants en raison des autres activités des banques et surtout des activités de marché;
    (ii) seules les premières méritent une garantie publique: il n’est pas question d’accorder une garantie publique aux activités de prêt; seuls les dépôts justifient une garantie publique, explicite ou implicite.

    C’est là le point de départ; s’il prête à confusion, on ne peut comprendre la suite.

      +0

    Alerter
    • Surya // 12.03.2013 à 09h07

      « les activités de collecte des dépôts ne sont absolument pas risquées en tant que telles: en tous cas pas pour les banques (c’est une ressource, non un emploi) »

      C’est tellement pas risqué pour les banques qu’on est obligé de leur faire une dérogation à la définition de l’état de cessation de paiement, puisque pour une banque l’actif disponible ne permet jamais de faire face au passif exigible :

      http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=52690766BBF2ACAA8DA13332DA6EE081.tpdjo10v_2?idArticle=LEGIARTI000021759590&cidTexte=LEGITEXT000006072026&dateTexte=20130312

        +0

      Alerter
      • prb // 12.03.2013 à 12h42

        Précisément. C’est l’emploi qui est fait des dépots qui génère le risque. Pas le dépot lui même. C’est( comme si vous disiez que pour une entreprise se financer par découvert auprès de sa banque est une activité risquée. Ca n’a pas de sens. C’est l’activité que le découvert sert à financer qui génère le risque, pas la ligne de trésorerie. La ressource ne crée pas le risque. C’est l’emploi qui en est fait qui le crée.

          +0

        Alerter
  • prb // 12.03.2013 à 07h30

    La juxtaposition des deux images est éloquente!

      +0

    Alerter
  • Vénus-Etoile du Berger // 12.03.2013 à 08h20

    11 mars 2013, Les banques anglaises menacées d’une scission générale

    George Osborne succombera-t-il une nouvelle fois à la pression politique ? Le 4 février, le chancelier de l’Echiquier avait provoqué un véritable coup de tonnerre au sein du secteur bancaire britannique, en déclarant que toute banque qui ne respecterait pas le projet de loi Vickers – relatif au cantonnement des activités de détail – se verrait coupée en deux. Avec, d’un côté, les activités de collecte des dépôts et de distribution de crédits et, de l’autre, les activités de marché, plus risquées, à l’image de l’ancien Glass-Steagall Act américain. L’objectif : éviter à tout prix qu’en cas de faillite d’une banque, le contribuable ne mette la main à la poche, comme cela avait le cas en 2008, avec l’injection de 65 milliards de livres (75 milliards d’euros) dans le sauvetage de Royal Bank of Scotland et de Lloyds Banking Group.

    Découper en deux toutes les banques britanniques

    Si George Osborne a décidé d’aller plus loin que la recommandation Vickers, c’est en raison de la pression de l’opinion publique et des milieux politiques, lassés des scandales à répétition et des bonus démesurés dans le secteur bancaire britannique. Or, voilà que la Commission parlementaire sur les standards bancaires – créée dans la foulée, précisément, du scandale du Libor – exige du gouvernement, dans un rapport publié ce lundi, qu’il découpe en deux non pas une mais toutes les banques britanniques, en cas de manquements de certaines d’entre elles à la future loi Vickers. « Il y a encore beaucoup de travail à faire pour améliorer ce projet de loi [qui doit être voté d’ici à février 2014 ; Ndlr]», juge dans ce rapport le député conservateur Andrew Tyrie, qui préside la Commission parlementaire en question.

    Une décision du ressort du gouvernement

    Bien sûr, reconnaît la Commission, une scission de la totalité des banques britanniques nécessiterait l’avis d’experts indépendants et serait du ressort du gouvernement et du parlement, et non du « simple » régulateur bancaire. Il n’empêche, cette nouvelle réclamation de la Commission parlementaire des standards bancaires représente un durcissement considérable du projet de loi Vickers. C’est dire si la Commission a été peu sensible aux protestations de l’Association des banquiers britanniques. Début février, au lendemain de la concession faite par George Osborne à l’opinion publique et à la sphère politique, ceux-ci avaient dénoncé une réglementation plus rigoureuse qu’en France et qu’en Allemagne, brandissant le spectre d’une baisse de la compétitivité des banques britanniques par rapport à BNP Paribas et autre Deutsche Bank.

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20130311trib000753359/les-banques-anglaises-menacees-d-une-scission-generale.html

      +0

    Alerter
  • Morvan // 12.03.2013 à 08h26

    Je mets cette phrase à votre réflexion :
    « toute loi qui n’est pas bonne pour la très grande majorité de la population, doit être anticonstitutionnelle ».
    Par « pas bonne » j’entends bien sur, régressive, sur les plans financiers, des libertés, des égalités, etc…
    C’est un débat.
    A vrai dire, si on regarde bien, la plupart des lois seraient anticonstitutionnelles, à commencer par celle de Monsieur Valéry en 1973.
    Bonne journée à vous tous.

      +0

    Alerter
  • Vénus-Etoile du Berger // 12.03.2013 à 09h20

    une étude économique
    une étude intitulée Unpacking the Beauty Premium (que l’on pourrait traduire par: « Décorticage de la prime à la beauté ») réalisée par deux économistes australiens explique que:

    Plus vous êtes beau, mieux vous êtes payé ! Sauf si vous êtes une femme

    Selon cette étude publiée par deux économistes australiens, les hommes « beaux » gagneraient en moyenne 22% de plus que leurs collègues au physique moyen.

    Concernant les hommes Le pouvoir, c’est l’apparence… apparemment.

    Par contre pour une femme:

    Une femme belle ET intelligente ? Un mythe machiste

    Si cette étude prouve qu’être beau gosse peut vous permettre de glaner quelques deniers supplémentaires, elle montre également qu’un patrimoine génétique trop généreux peut vous fermer quelques portes. Surtout quand on est une femme. L’enquête appuie fortement sur les différences de traitement entre l’homme « beau » et la femme « belle ».

    « La beauté est une arme à double-tranchant pour les femmes, analyse l’un des deux responsables de l’étude. Certaines personnes pensent que la beauté et l’intelligence sont deux choses incompatibles chez la femme. On craint qu’une femme belle soit moins productive ». Il conclut son rapport en expliquant qu’il y voit une certaine forme de « lookist » (littéralement « beautiste », un néologisme entre beauté et raciste) et qu’il espère que les entreprises changeront d’état d’esprit avec le temps.

    En conclusion,
    Si vous n’êtes pas belle, restez-le! vous gagnez 22% de plus minimum qu’une femme belle.

    Si vous n’êtes pas très douée et bête comme vos pieds, restez bête! vous avez le jack pot, vous gagnez au moins 30% de plus qu’une femme douée et intelligence.

    Si vous avez les deux, pas belle et pas très douée alors là, bravo madame, c’est le top des top.

    Et bien dis donc, l’égalité de traitement femme/femme et l’égalité homme/femme au niveau salaire, ce n’est pas pour demain, dans 7 ou bien 13 ans peut-être.

      +0

    Alerter
    • prb // 12.03.2013 à 15h36

      Euh, c’est quoi le rapport avec la régulation bancaire?
      « Too fair to fail »? Trop belle pour faire faillite?

        +0

      Alerter
      • Vénus-Etoile du Berger // 12.03.2013 à 16h21

        pas mal!

        on peut réfléchir également sur les traders sortis d’une agence de mannequins ou de relooking et les beaux bonus

        mais pas mal, je préfère votre remarque!

          +0

        Alerter
  • caroline Porteu // 12.03.2013 à 09h41

    Bonjour Olivier
    Je regrette que vous n’ayez pas cité le bouquin de JF Gayraud sur les origines de la crise :
    La Crise est une fraude criminelle

    Cela replace les choses dans leur contexte et permet de comprendre les derniers « aveux » de Jamie Dimon sur l’origine des profits bancaires actuels , et ce qui a entraîné l’obésité croissante des banques ..

    Il faut arrêter d’être naifs et de se mettre la tête dans le sable . Les lois sur la séparation des banques ne pouvait pas passer, puisqu’elles ont pris le pouvoir via Bruxelles . Ce coup d’état s’est opéré dans l’omerta la plus totale , aucun média n’en a parlé , mais il est parfaitement résumé par l’article 13 du nouveau projet législatif (two pack) qui sera voté demain 13 Mars au Parlement Européen en violation totale de tous les traités signés , en particulier TSCG et Lisbonne , texte qui fait désormais une confusion totale entre argent public et argent privé si il concerne une institution financière .

    Nous n’en sommes plus au point de savoir si la loi est bonne ou pas .. Le Président de la République Française et les élus (députés et sénateurs) se sont désormais eux mêmes suicidés en acceptant que les lois et les traités votés puissent être remaniés au mépris de tout fonctionnement démocratique et que les mesures imposées par Bruxelles soient « supérieures » et d’exécution obligatoire , sans recours possible auprès du Conseil Constitutionnel .

    Vous trouverez toutes les informations nécessaires et les sources à ce sujet sur les derniers billets d’humeur de mon propre forum , ou sur le dossier qui fait la une actuelle de wikistrike et qui comprend trois articles , Hollande sera-t-il le dernier président élu ? Jour de Deuil pour la démocratie .. et Six Milliards c’est facile Monsieur Cahuzac .

    Pendant que nous discutions de la couleur du papier d’emballage (clivages politiques ou mesurettes) , le coup d’état a eu lieu et bien lieu .. Il peut encore y avoir des méthodes pour contrer cela , mais il faut impérativement dépasser les clivages et réfléchir avec une vision globale qui va beaucoup plus loin . Les mesurettes législatives ne seront de toutes les manières jamais appliquées si elles ont le malheur de déplaire à ces messieurs , pas plus que la BCE ne respecte les traités signés et votés démocratiquement .

    Vous avez fait un énorme boulot , mais malheureusement , pendant qu’on s’occupait des symptômes de la maladie , le cancer progressait à Bruxelles ..

      +0

    Alerter
    • Vénus-Etoile du Berger // 12.03.2013 à 10h12

      Bonjour,

      Je n’approuve pas votre commentaire.

      Le travail d’Olivier a une réelle utilité qui permet dans un premier temps d’expliquer aux français ce sujet complexe, rendre le débat public et dans un second temps de faire prendre conscience de la loi sur la séparation française et d’expliquer également la loi qui va être mise en place.

      De plus, tout travail et labeur n’est jamais perdu et peut resservir par la suite.

      Sur votre paragraphe concernant, les médias, votre commentaire me surprend, nous ne devons pas lire les mêmes journaux.

        +0

      Alerter
      • caroline Porteu // 12.03.2013 à 10h45

        @Venus
        J’ai reconnu moi même qu’Olivier avait fait un énorme boulot .. Ce boulot là sera peut etre utile par la suite , si nous arrivons à bloquer ce qui est en train de se passer en ce moment .

        Quand vous construisez une maison , vous commencez par les fondations non ?

        Construire sur des fondations malsaines n’est ni un gage d’efficacité , ni de durée . Et aujourd’hui, les contraintes imposées par Bruxelles rendent l’intégralité des lois votées au Parlement inutiles, puisque Bruxelles peut prendre la décision de les annuler, transformer , modifier , dans l’exécution , sans que nous ayons quelque mot à dire .

        Pour les médias , auriez vous l »obligeance de me dire quel est le média qui a fait une véritable analyse au fond du projet voté au Parlement Européen demain , à part le site ContrelaCour qui n’est pas un média officiel , mais un blog de quelqu’un de bien informé qui essaie d’éclairer sur ce qui se passe dans les coulisses de Bruxelles .

        l’article 13 du projet législatif que je viens de citer entraîne une confusion totale de l’argent public et privé dans le cas des institutions financières ,
        je cite :

        Article 13Types d’assistance et de prêts exclus du champ d’application des articles 5 et 6

        Les dispositions des articles 5 et 6 ne s’appliquent pas à l’assistance financière accordée à titre de précaution et aux prêts destinés à la recapitalisation d’institutions financières.
        http://minu.me/8i8z

        Article en violation totale du TSCG et du Traité de Lisbonne , au cas ou vous ne l’auriez pas remarqué , mais qui permet d’absoudre Draghi de son invraisemblable transgression lors de la signature de l’accord BCE/IRLANDE .

        En Français , çà veut dire que les recommandations de Bruxelles s’imposent dans le cadre du sauvetage d’une institution financière et qu’elles prennent le pas sur les lois nationales .. Donc avec ce texte, les Etats de la zone euro sont obligés de sauver les banques , activités séparées ou pas!!!!

        Vous comprendrez dans ce contexte que la loi sur la séparation devienne accessoire par rapport à l’obligation de sauvetage faite aux Etats puisque les réglements Européens prévalent sur les lois nationales ..

        Faut lire les textes européens …

          +0

        Alerter
        • Vénus-Etoile du Berger // 12.03.2013 à 12h05

          non mais vous êtes bien gentille mais vous croyez tout ce que vous lisez vous?

          ah,ils sont beaux les textes européens

          vous exprimez « En Français , çà veut dire que les recommandations de Bruxelles s’imposent dans le cadre du sauvetage d’une institution financière et qu’elles prennent le pas sur les lois nationales .. Donc avec ce texte, les Etats de la zone euro sont obligés de sauver les banques , activités séparées ou pas!!!! »

          mais vous rêvez les yeux ouverts chère Caroline

          les textes européens ne prendront le pas sur les lois nationales

          je vous traduis En français cela signifie que

          l’Allemagne appliquera ses lois nationales
          la France appliquera ses lois nationales
          l’Angleterre appliquera ses lois nationales

          etc.

          indépendamment des textes européens

            +0

          Alerter
          • caroline Porteu // 12.03.2013 à 13h56

            Vénus : vous rêvez ..

            Les textes Européens ont la primauté sur les Lois nationales ..
            Vous vivez sur quelle planète là ?

            Le principe de primauté du droit de l’Union européenne est le principe selon lequel une norme juridique d’un État membre de l’Union européenne qui se trouve en conflit avec une norme de l’Union européenne doit être ignorée par les tribunaux nationaux, afin que le droit de l’Union européenne puisse prendre effet. Il garantit la supériorité du droit européen sur les droits nationaux.

              +0

            Alerter
          • Surya // 12.03.2013 à 14h44

            pour faire suite au message de caroline, sachez qu’après un litige devant les juridictions françaises, si la cour de cassation ne vous donne pas raison, vous pouvez saisir les juridictions européennes puisque celles-ci bénéficient du principe de primauté :

            « Le droit européen primaire (traités et principes généraux du droit européen) et dérivé (règlements, directives, décisions) l’emporte sur toute disposition contraire du droit national »

              +0

            Alerter
          • caroline Porteu // 12.03.2013 à 14h57

            Merci Surya

            J’ai l’impression que certains vont avoir des prises de conscience brutales ..
            Tiens avant de vous laisser , car là je suis totalement dégoutée ..

            On se demande bien pourquoi ils nous font un tel patacaisse sur les retraites .. Les dispositions d’affectation sont déjà définies dans les réglements attachés au TSCG que François Hollande s’était engagé à réformer .

            Effectivement avec le Two pack , ce n’est même pas la peine de demander à l’Assemblée de travailler sur le sujet : la loi est déjà écrite dans le réglement
            1175/2011 .. et Bruxelles se fera un plaisir d’ordonner l’alignement des régimes ainsi que le nombre d’annuités nécessaires …

            Les banquiers ont besoin de liquidités , j’espère que vous apprécierez avec moi ce texte qui leur en transfère un paquet …

            Encore un texte d’anthologie dont j’espère que les amoureux de la langue française apprécieront le style incomparable .

            Article 22 du Réglement 1175/2011 paru au JO de l’Union Européenne le 16 NOvembre 2011 .
            http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2011:306:0012:0024:FR:PDF

            « Il conviendrait de tenir compte également de la mise en œuvre de réformes structurelles de grande envergure pour autoriser un écart temporaire par rapport à l’objectif budgétaire à moyen terme ou à la trajectoire d’ajustement en vue de la réalisation de cet objectif, pour autant qu’une marge de sécurité soit préservée par rapport à la valeur de référence du déficit. Dans ce cadre, une attention particulière devrait être accordée à la réforme des systèmes de retraite, l’écart devant correspondre, dans ce cas, au surcoût direct occasionné par le transfert des contribu­ tions du pilier géré par les pouvoirs publics au pilier financé par capitalisation. Les mesures ayant pour effet de ramener des actifs du pilier financé par capitalisation vers le pilier géré par les pouvoirs publics devraient être considérées comme ponctuelles et temporaires par nature et, par conséquent, devraient être exclues du solde struc­ turel utilisé pour déterminer si des progrès suffisants ont été accomplis pour réaliser l’objectif budgétaire à moyen terme. »

            Il y a vraiment des économies à faire .. sur les traitements des députés et des sénateurs .. çà c’est de plus en plus évident : ils ne servent juste A RIEN ..

              +0

            Alerter
          • Surya // 12.03.2013 à 15h29

            Je connais un peu le sujet car ayant actuellement un litige en cours de traitement par notre cour de cass si mon arrêt de cour d’appel n’est pas cassé, j’hésite à former un pourvoi devant les juridictions européennes 😉

              +0

            Alerter
          • Vénus-Etoile du Berger // 12.03.2013 à 15h53

            ah le renfort est arrivé, talatata au galop!

            [Modéré]

            Lorsqu’ils se réunissent, qui décide?
            Angela Merkel décide pour l’Allemagne
            Cameron décide pour l’Angleterre
            et la France tente de défendre ses propres intérêts

            vous exprimez « Les textes Européens ont la primauté sur les Lois nationales ..
            Vous vivez sur quelle planète là ? »

            non mais revenez au XXIè siècle, l’Europe n’est pas un royaume

              +0

            Alerter
        • caroline Porteu // 12.03.2013 à 13h51

          RECTIFICATION DE MA PART :
          C’est le Projet 821 qui a été adopté le 2O Février dernier par ECOFIN . Les banques ne sont pas expressement mentionnées . Elles le sont de manière plus subtiles par le renvoi au TSCG et au MES , l’article 126 et ses réglements complémentaires ..

          Mais le résultat est le même , l’Etat est dépossédé de son pouvoir de décision .. sur un sauvetage éventuel .

            +0

          Alerter
          • Bactérie // 12.03.2013 à 16h18

            @C. Porteu

            « Il y a vraiment des économies à faire .. sur les traitements des députés et des sénateurs .. çà c’est de plus en plus évident : ils ne servent juste A RIEN . »

            Pour donner suite à cette idée, une petite précision qu’il faudrait faire circuler:
            Alors qu’aujourd’hui,(temps de recherche d’économies!) on entend parler ça et là de réduire les pensions de réversion.

            Savez-vous qu’ AU DECES de leur conjoint DEPUTE OU SENATEUR, LA VEUVE PERCOIT 66% du montant de sa retraite ou de ses retraites….

            Alors que la veuve d’un conjoint du régime général perçoit dans le cas le plus favorable( âge et cotisation) une pension correspondant à 54% du montant de la retraite de base de son conjoint. *

            Et la veuve du fonctionnaire perçoit, 50% de la retraite de son conjoint!

              +0

            Alerter
  • Fabrice // 12.03.2013 à 11h08

    allez une petite vidéo qui n’est passé qu’une fois sur arte mais qui explique bien le problème du sacrifice des citoyens pour sauver des banques qui sont hors la loi et que nous gouvernants persistent à sauver du fait d’au mieux de la peur de 1929 ou au pire d’une complicité ( que nous pouvons aussi appeler trahison) :

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=5LSz7KP8aCA&w=560&h=315%5D

    http://youtu.be/5LSz7KP8aCA

      +0

    Alerter
    • La Roque // 12.03.2013 à 15h39

      Merci pour la vidéo, même si je ne partage pas tous les propos.
      Heureusement qu il existe encore quelques journalistes…

        +0

      Alerter
      • Fabrice // 12.03.2013 à 15h59

        oui il n’est pas parfait mais au moins c’est rassurant qu’il existe encore de vrais journalistes d’investigation (on peu pardonner quelques pis aller comparés aux énormités que nous servent ses soit-disant confrères, car l’effort est plus que louable et puis le message est bon dans sa globalité).

          +0

        Alerter
    • Incognitototo // 12.03.2013 à 16h21

      Effectivement très intéressant… Cependant, il y a un oubli et/ou un non-dit de taille dans ce documentaire, criant par son absence, c’est que ce ne sont pas seulement les bêtises et les dettes européennes que les peuples payent, mais aussi (pour partie) celles des USA… et c’est même elles qui ont mis le feu aux poudres… Si on oublie ça, alors on ne peut pas non plus comprendre pourquoi l’Europe adopte si souvent des politiques qui semblent à l’évidence absurdes…
      Oublier que tout ce que fait l’Europe en matière économique est d’abord et avant tout une réponse aux diktats US, c’est ne pas vouloir traiter le principal problème : contrairement aux apparences, nous ne sommes pas maîtres du jeu… et nos « stratégies économiques » sont surtout destinées à éviter l’affrontement avec les USA, ainsi qu’avec nos principaux partenaires commerciaux ; confrontation qui aboutirait fatalement à remettre sur la table 42 ans de soumission à un système d’échanges internationaux, absurde et déséquilibré…

        +0

      Alerter
      • Souvarine // 12.03.2013 à 16h46

        C’est la faute des USA si les banques européennes se sont gavées de produits titrisés? N’est ce pas là un dédouanement un peu facile?

          +0

        Alerter
        • Incognitototo // 12.03.2013 à 23h08

          @ Souvarine,

          C’est bien évidemment, la faute à personne que l’avidité soit devenue le principal moteur économique… Cependant, quand plus de 10 000 milliards de réserves de change en dollars (dont environ 1 500 par la seule CE) sont détenus par des pays étrangers aux USA, il faut bien qu’ils trouvent à s’investir quelque part… je vous laisse poursuivre le raisonnement… ou alors, il y a ça : http://solutions-politiques.over-blog.com/article-c-30-exercices-appliques-d-analyse-systemique-sur-la-mondialisation-et-a-propos-de-la-decroissance-67454233-comments.html

            +0

          Alerter
          • Souvarine // 13.03.2013 à 00h35

            Bonsoir,

            10000 Mds de dollars, c’est pour l’ensemble des réserves de change mondiales, dont à peu près 60% en dollars us, soit quelque chose comme 6000 milliards. Placés en bons du trésor pour l’essentiel. A la limite, c’est un problème entre les Etats-Unis et les émergents plus le Japon. Ce sont eux qui financent le déficit commercial us.

            Le compte des transactions courantes de l’UE est quant à lui quasiment à l’équilibre. Les déséquilibres sont internes à la zone. Ce que je veux signifier par là, c’est que l’état de la zone euro et plus largement de l’UE-27, est de la responsabilité des européens eux-mêmes.

            Vous ne pouvez pas raisonner comme si l’Europe était un nain économique soumis à je ne sais quel diktat américain.

              +0

            Alerter
            • Incognitototo // 13.03.2013 à 01h07

              @ Souverine,

              Bé, si je le peux et c’est ce que je développe dans le lien que je vous ai proposé…
              1 500 MD de $ d’avoir pour la seule Europe, c’est une quantité négligeable ???

              Tout le monde sait que quand vous devez 100 € à votre banquier, c’est lui qui vous poursuit et vous ferme votre compte… alors que si vous lui devez 5 % de son bilan (chiffre au hasard), c’est vous qui lui dites ce qu’il doit faire et comment il doit se comporter avec vous…
              Depuis 71, aucune décision économique et surtout monétaire européenne n’a été prise sans ce chantage permanent au-dessus de la tête ; pour info « qui doit à qui » au niveau interbancaire : http://solutions-politiques.over-blog.com/article-c-histoires-de-dettes-dans-la-serie-on-ne-vous-dit-pas-tout-90922657-comments.html ; avec des chiffres qui datent un peu, parce que ça s’est largement aggravé depuis…

              Bien cordialement.

                +0

              Alerter
      • celimen // 12.03.2013 à 17h48

        « on ne peut pas non plus comprendre pourquoi l’Europe adopte si souvent des politiques qui semblent à l’évidence absurdes… »
        Exemples de politiques à l’évidence absurdes pour étayer cette opinion? Les arguments d’autorité, trop peu pour moi…
        « tout ce que fait l’Europe en matière économique est d’abord et avant tout une réponse aux diktats US »
        Exemples?

          +0

        Alerter
      • caroline Porteu // 12.03.2013 à 18h44

        @incognitoto
        un bon article de Santi dans la Tribune :
        L’indépendance de la BCE n’est qu’allégeance au système bancaire

        http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20130312trib000753546/l-independance-de-la-bce-n-est-qu-allegeance-au-systeme-bancaire.html

        Quand comprendra-t-on enfin que les déboires européens actuels ne sont en rien dus aux endettements publics ? Pourquoi l’orthodoxie, la pensée dominante, l’écrasante majorité des économistes, comme les dirigeants politiques (qui n’y comprennent pas grand-chose), s’obstinent-ils à considérer cette crise comme celle des « dettes souveraines » européennes ?

        La finance a mis la main sur les politique monétaires

        Le 3 janvier 1973 étaient en effet adoptés les nouveaux statuts de la Banque de France qui devaient révolutionner le job de banquier central, le transformant ainsi en une sorte de personnage « téflon » – totalement antiadhésif – n’ayant nul compte à rendre à l’exécutif de son pays ni à ses concitoyens. C’est effectivement à 1973 et à cette loi française qu’il est possible de dater le début de l’irresponsabilité des banques centrales, et particulièrement dans son article 25 qui indique que « le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France ». Tournant crucial donc dans la gestion des finances publiques des nations occidentales qui emboitèrent le pas à la France. Les Etats étant dès lors – et de facto – définitivement à la merci du système bancaire, puisque leurs Trésoreries n’étaient plus en droit d’emprunter auprès de leurs banque centrale.

        Intouchable stabilité des prix au mépris de la stabilité macro-économique

        Pratique inaugurée dès 1973 par la France mais qui s’avère aujourd’hui quasi globale puisqu’une étude du F.M.I. révèle effectivement que deux-tiers des 152 banques centrales autour du globe restreignent considérablement – quand elles n’empêchent pas tout court – tout prêt ou toute mise à disposition des banques centrales en faveur de leur gouvernement. Au nom de la très vénérable et de l’intouchable « stabilité des prix ». Au mépris de la stabilité macroéconomique. Et tant pis si les frais de financements de leurs dettes par nos Etats atteignent des sommets intenables, et pour les finances publiques, et pour la croissance, et pour le pouvoir d’achat du citoyen… Utilisant les données fournies par Eurostat, un économiste britannique d’Oxford, Simon Thorpe, parvient ainsi à la conclusion que les seuls intérêts payés en 2011 par l’Union européenne sur sa dette publique se montent à 371 milliards d’euros, soit près de 3% du P.I.B. de l’ensemble de ses membres !

        Tel est donc le prix à payer pour l’indépendance de la BCE. Dans une conjoncture de déprime européenne absolue, burinée d’effondrement des recettes fiscales, de rétrécissement des aides sociales et d’envolée du chômage. Avec des Etats qui, afin de financer leur train de vie – donc le nôtre ! – se retrouvent contraints de descendre dans l’arène des marchés financiers, lesquels ne se privent évidemment pas de faire monter les enchères en même temps qu’ils imposent l’austérité avec, à la clé, davantage de récession. Simplement parce qu’il nous est impossible de nous financer auprès de nos banquiers centraux qui se drapent dans leur toge d’indépendance. Indépendance qui n’est en réalité qu’un rideau de fumée destiné à masquer leur allégeance au système bancaire.

        *Michel Santi est un économiste franco-suisse qui conseille des banques centrales de pays émergents. Il est membre du World Economic Forum, de l’IFRI et est membre fondateur de l’O.N.G. « Finance Watch ». Il est aussi l’auteur de l’ouvrage « Splendeurs et misères du libéralisme »

          +0

        Alerter
        • Incognitototo // 12.03.2013 à 23h16

          Merci, Caroline, mais, à propos des dettes (parce qu’il y a d’autres points avec lesquels je ne suis pas tout à fait d’accord), je l’ai dit bien avant lui ;-), preuves à l’appui : http://solutions-politiques.over-blog.com/article-c-les-dettes-publiques-dans-la-serie-on-ne-vous-dit-pas-tout-et-c-est-quoi-la-pensee-virtue-93342838-comments.html

          Mais visiblement, il y en a encore qui ne savent pas lire (et tu te fatigues pour rien), ni corréler les faits entre eux et qui continuent à s’imaginer que l’Europe et les politiques agissent encore en fonction de l’intérêt général des peuples…

            +0

          Alerter
          • celimen // 13.03.2013 à 10h20

            à la bonne heure…
            heureux que mon commentaire d’hier à 17h48 vous ait interpellé à plus de rigueur…

              +0

            Alerter
        • celimen // 13.03.2013 à 07h42

          Merci Caroline,
          toujours une solide documentation pour appuyer votre point de vue et permettre de débattre sérieusement, ça change un peu de certains commentaires…

            +0

          Alerter
    • La Roque // 12.03.2013 à 17h04

      J ‘ai remarqué une chose curieuse à force de regarder des documentaires, des débats ;
      c est le fait de vouloir discréditer son interlocuteur dés les premiers échanges ,en lui faisant sous entendre qu il n’y connait rien.
      par exemple:
      Le ministre des finances Allemand dit:
      « Vous avez une vision un peu naïve d une banque »

      Sur BFM business pascal Soumier relatait un échange qu il a eu avec le pdg de la BNP
      et ce dernier lui a dit de mémoire:
      Avez vous déjà vu un bilan d ‘une banque?
      Façon de couper court à toutes critiques.

      La complexité du système bancaire a du bon, elle permet d’ endormir les gens ou de jeter le discrédit sur les personnes qui s y’ intéresse de trop prés…

        +0

      Alerter
  • Balthazar // 12.03.2013 à 11h19

    Concernant le commentaire sur le Two Packs , je tiens juste à dire qu’à mon humble avis, c’est une « bonne » nouvelle. Pourquoi ? Comme vous le dites, nous ne sommes pas en démocratie, c’est juste une illusion, les politiques qui sont corrompus, l’abandon de l’état de droit dans certains endroits, l’économie parallèle bon vous m’avez compris.
    Qu’on vote gauche ou droite (ce qui a toujours été le cas) ne change rien aux politiques menées (plus d’Europe).
    La mise en place d’une dictature ( comme en Russie ) contient en son germe le révolutionnaire qui fera tomber le système.
    Je n’attends rien de ce système français, j’attends l’arrivée du révolutionnaire.
    Après, je suis reconnaissant du travail d’information d’O.B, de son implication sur BFM, car il ouvre les yeux au plus grand nombre et peut être fera t il émerger ce Che qui nous sortira de cette Europe, des griffes des financiers etc…
    La situation est grave, mais pas désespérée.
    Salutations

      +0

    Alerter
  • Benjamin Franklin // 12.03.2013 à 11h40

    Notre classe politique est navrante, en même temps il fallait s’y attendre…

    Une autre réforme qui serait salutaire c’est d’exiger que l’objectif de la banque centrale cesse d’être 2% d’augmentation de l’indice des prix à la consommation, mais plutôt 0% d’augmentation du rapport masse monétaire/PIB… Ca ne vaut pas un bon vieux free banking, mais ça serait plus efficace pour supprimer le principal carburant des bulles spéculatives…

    Sinon complètement hors sujet, mais à mon humble avis, avoir inclus Attali dans la liste des experts pro-séparation bancaire dessert l’opération.
    « J’ai tellement retourné ma veste, qu’elle craque de tous côtés… » (tsoin tsoin)

      +0

    Alerter
  • keepitreal // 12.03.2013 à 15h51

    Autrefois, les gens interprétaient les chiffres économiques et ils en concluaient si les marchés financiers devaient monter ou baisser
    aujourd’hui, c’est juste l’inverse : les sociétés regardent les marchés financiers comme un thermomètre, et s’ils ne s’effondrent pas, c’est que les économies vont bien (et pas la peine de s’attarder sur les chiffres économiques, c’est le boulot des gérants de fonds)

    Je continue à penser que le raisonnement d’olivier delamarche est bon dans l’absolu (à savoir qu’il n’y a aucune reprise économique et qu’on n’est pas près d’en voir la queue) mais que c’est malheureusement pas pour autant que les marchés vont forcément s’effondrer (car les marchés seront shootés aux planches à billets, aujourd’hui comme demain)

    cela étant, l’absurdité d’un tel fonctionnement est telle qu’il devra y avoir des ajustements tôt ou tard. En Union soviétique, ça a qand même mis 70 ans avant de s’ajuster… J’espère que je vais pas devoir attendre aussi longtemps ^^

    PS – pour le sujet de la séparation des banques, je continue à penser que 1/ c’est un détail et 2/ça ne se fera pas

      +0

    Alerter
    • keepitreal // 12.03.2013 à 16h16

      en fait je pense que le problème actuel est que les signes de nos sociétés (l’argent, la respectabilité, la valeur, etc.) se sont affranchis de la réalité

      le monde actuel est donc séparé en 2
      – d’un côté, des signes autoréférencés qui évoluent en circuit fermé où tout se passe bien entre apparatchiks du système
      – de l’autre côté, la réalité des peuples évolue toute seule sans levier de commande, c’est-à-dire qu’elle est à la dérive

      Bien entendu, dans l’univers des signes, tout se passe positivement, et toute négativité est reléguée dans l’univers des peuples « arriérés ». A la limite, il pourrait y avoir simultanément une « réalité » officielle euphorique (des marchés en hausse, un progrès technologique extraordinaire, une libération des modes de vie, etc.) et un effondrement absolu des peuples laissés à l’abandon dans leur réalié primaire bien trop officieuse.

      Bref, il n’y aura pas d’effondrement des marchés financiers car ils sont partis en orbite, comme des satellites, très loin du champ d’attraction de la réalité terrestre des peuples. Cela n’empêchera pas la réalité des peuples de se dégrader, mais officiellement tout ira très bien 🙂

        +0

      Alerter
  • BA // 12.03.2013 à 16h36

    Mardi 12 mars 2013 : mort officielle de la démocratie en Europe.

    Mardi 12 mars 2013 : naissance officielle de l’oligarchie en Europe.

    Strasbourg entérine le contrôle communautaire des budgets nationaux.

    Le Parlement européen a approuvé mardi 12 mars deux nouveaux règlements sur la gouvernance économique de la zone euro, dont l’un accorde un pouvoir de contrôle accru à la Commission européenne sur l’élaboration des budgets nationaux.

    Les gouvernements devront transmettre leur projet de budget 2014 avant le 15 octobre à la Commission européenne, qui veillera à ce qu’il respecte les critères de l’UE, notamment en termes d’endettement et de déficit.

    La Commission européenne pourra formuler des recommandations qui ne seront pas contraignantes, mais les gouvernements qui n’en tiendront pas compte s’exposeront à des sanctions.

    Les membres non-élus de l’oligarchie, qui ont le pouvoir, qui ont le vrai pouvoir, sont les suivants :
    José Manuel Durão Barroso
    Catherine Ashton
    Viviane Reding
    Joaquín Almunia
    Siim Kallas
    Neelie Kroes
    Antonio Tajani
    Maroš Šefčovič
    Janez Potočnik
    Olli Rehn
    Andris Piebalgs
    Michel Barnier
    Androulla Vassiliou
    Algirdas Šemeta
    Karel De Gucht
    Tonio Borg
    Máire Geoghegan-Quinn
    Janusz Lewandowski
    María Damanáki
    Kristalina Georgieva
    Günther Oettinger
    Johannes Hahn
    Connie Hedegaard
    Štefan Füle
    László Andor
    Cecilia Malmström
    Dacian Cioloş

      +0

    Alerter
    • Marcus // 12.03.2013 à 16h51

      C’est tout ?! LOL

        +0

      Alerter
    • Vénus-Etoile du Berger // 12.03.2013 à 17h10

      vous exprimez « La Commission européenne pourra formuler des recommandations qui ne seront pas contraignantes, mais les gouvernements qui n’en tiendront pas compte s’exposeront à des sanctions. »

      Elle va recommander certes.
      Toutefois aucune sanction, juste un avertissement éventuel car les gouvernements en tiendront compte mais expliqueront compte tenu de la crise pourquoi ils n’ont pas pu « réellement » en tenir compte et ils auront un délai supplémentaire.

        +0

      Alerter
    • TZYACK // 12.03.2013 à 17h45

      Pourquoi ne pas les neutraliser et les contrôler en les assignant à résidence en l’attente de leur jugement pour Haute trahison aux droits élémentaires des citoyens de leur propre Nation ?

        +0

      Alerter
  • caroline Porteu // 12.03.2013 à 17h08

    Pour étayer ce que vient de dire BA ..
    désolée , cela ne concerne pas vraiment la séparation , mais cela a un rapport .. car cela montre désormais à quoi servent les débats sur des sujets dont en fait les modalités ont déjà été décidées et publiées à Bruxelles , y compris au JO de l’Union Européenne !!!! et qui sont imposables à tous grâce à l’avalisation du two pack aujourd’hui au Parlement Européen .

    Le débat sur les retraites : l’entourloupe absolue ..
    http://minu.me/8ieu

    Désolée, Olivier , mais j’ai bien l’impression que dans le cas de la séparation des activités , on était déjà dans le même cas de figure .

    Pour répondre à la réflexion ci-dessus sur les retraites de réversion , je pense effectivement que la seule latitude qui restera aux élus sera de savoir de combien de mois la diminuer et comment organiser la transition .

    Mais j’appelle quand même çà un coup d’état .

    Et vu le niveau des journalistes , on comprend que personne n’ait rien vu . J’espère que vous appréciez comme moi la phrase suivante

    La Commission européenne pourra formuler des recommandations qui ne seront pas contraignantes, mais les gouvernements qui n’en tiendront pas compte s’exposeront à des sanctions.

      +0

    Alerter
  • J. Payen // 12.03.2013 à 17h42

    à Mme Porteu
    Concernant l’adoption des règlements sur le gouvernance économique, j’ai le sentiment que vous avez raison d’utiliser un qualificatif aussi fort que « Coup d’État ».
    Dans un coup d’État, il y a ceux qui le fomentent.
    Et il y ceux qui, d’une certaine manière le cautionne, par aveuglement.

    Concernant la pratique du « leurre » dans le jeu politique, on peut dire que c’est une donnée de base.

    Le mécanisme est enfantin. Pendant que vous disputez (fort bien, au reste, chers concitoyens, cet excellent blog en témoigne ) de la séparation des banques, du mariage pour tous, du 3%, etc…les questions centrales se jouent dans la coulisse. Et quasiment au nez et à la barbe des représentants « élus » que l’on distrait préalablement et la plupart du temps en réactivant opportunément de solides et inusables clivages politiciens.

    Il en est quasiment toujours allé ainsi.
    (Sauf le contre-exemple récent de la toute petite Islande, et celui permanent de la Suisse).

    La pratique a-démocratique dans les instances de l’U.E. atteint, il est vrai, des records !

      +0

    Alerter
  • medomai // 12.03.2013 à 21h23

    Bonsoir Olivier,

    A vous et à tous ceux qui se battent pour notre sécurité commune, j’offre ceci :

    Stefan Zweig, Die Welt von Gestern, chapitre I, 1941 (traduction Niémetz, Belfond).

     » Si je cherche une formule commode qui résume l’époque antérieure à la Première Guerre mondiale, dans laquelle j’ai été élevé, j’espère avoir trouvé la plus expressive en disant : « C’était l’âge d’or de la sécurité ». Tout, dans notre monarchie autrichienne, presque millénaire, semblait fondé dans la durée, et l’Etat lui-même paraissait le suprême garant de cette pérennité. Les droits qu’il octroyait à ses citoyens étaient scellés par actes du Parlement, cette représentation librement élue du peuple, et chaque devoir déterminé avec précision. Notre monnaie, la couronne autrichienne, circulait en brillantes pièces d’or et nous assurait ainsi de son immutabilité. Chacun savait combien il possédait ou combien lui revenait, ce qui était permis ou défendu. Tout avait sa norme, sa mesure et son poids déterminé. Qui possédait une fortune pouvait calculer exactement ce qu’elle lui rapportait chaque année en intérêts ; le fonctionnaire, l’officier trouvait dans le calendrier l’année où il était assuré de bénéficier d’une promotion ou de partir en retraite. Chaque famille avait son budget bien établi, elle savait ce qu’elle aurait à dépenser pour le vivre et le couvert, pour les voyages estivaux et pour la représentation ; en outre, on prenait inévitablement la précaution de réserver une petite somme pour les imprévus, pour les frais de maladie et les soins du médecin. Qui possédait une maison la considérait comme le foyer assuré de ses enfants et petit-enfants, une ferme ou un commerce se transmettaient de génération en génération ; alors que le nourrisson était encore au berceau, on déposait déjà dans la tirelire ou à la caisse d’épargne une première obole en vue de son voyage à travers l’existence, une petite « réserve » pour l’avenir. Tout, dans ce vaste empire, demeurait stable et inébranlable, à sa place – et à la plus élevée, l’empereur, un vieilllard ; mais s’il venait à mourir, on savait (ou on pensait) qu’un autre lui succéderait et que rien ne changerait de cet ordre bien calculé. Personne ne croyait à des guerres, à des révolutions et à des bouleversements. tout événement extrême, toute violence paraissaient presque impossibles dans une ère de raison.
    Ce sentiment de sécurité était le trésor de millions d’êtres, leur idéal de vie commun, le plus digne d’efforts. Seule une telle vie de sécurité semblait valoir d’être vécue, et des milieux toujours plus étendus désiraient leur part de ce bien précieux. Seuls les possédants jouirent d’abord de cet avantage, mais peu à peu les grandes masses parvinrent à y accéder ; le siècle de la sécurité devint l’âge d’or des assurances… […]

    Il nous est aisé à nous, les hommes d’aujourd’hui, qui depuis longtemps avons retranché le mot « sécurité » de notre vocabulaire comme une chimère, de railler le délire optimiste de cette génération aveuglée par l’idéalisme, pour qui le progrès technique devait entraîner fatalement une ascension morale tout aussi rapide. Nous qui avons appris dans le siècle nouveau à ne plus nous laisser étonner par aucune explosion de la bestialité collective, nous qui attendons de chaque jour qui se lève des infamies pires encore que celles de la veille, nous sommes nettement plus sceptiques quant à la possibilité d’une éducation morale des hommes […] Depuis longtemps nous avons renoncé, pour notre existence, à la religion de nos pères, à leur foi en une élévation rapide et continue de notre humanité ; à nous qui avons été cruellement instruits, cet optimisme prématuré semble assez dérisoire en regard de la catastrophe qui, d’un seul coup, nous a rejetés en deçà de mille années d’efforts humains. Mais ce n’était qu’une folie, une merveilleuse et noble folie que servaient nos pères, plus humaine et plus féconde que les mots d’ordre d’aujourd’hui. Et, chose étrange, malgré toutes mes expériences et toutes mes déceptions, quelque chose en moi ne peut s’en détacher complètement… »

    Cordialement.

      +0

    Alerter
    • Lisztfr // 12.03.2013 à 23h24

      Oui… mais comparez ce bouquin avec l’autobiographie de Trotski, vous verrez la différence… je n’ai terminé aucun des deux, ça va de soi.

        +0

      Alerter
      • medomai // 13.03.2013 à 10h23

        Bonjour Lisztfr,

        Vous avez raison, le témoignage est à contextualiser. Mais la prise de conscience d’un grand écrivain bourgeois dont les conditions d’existence s’effondrent reste la prise de conscience d’un grand écrivain bourgeois dont les conditions d’existence s’effondrent.

        Je crois qu’il y aussi pas mal d’ironie désespérée dans ce texte. Probablement Zweig n’avait-il qu’une idée très limitée des conditions d’existence des ouvriers et des paysans de son époque. Il ne connaissait et ne fréquentait que la classe aisée, me semble-t-il.

        Mais une vérité ne cesse pas d’être une vérité quand elle n’est que partielle. La sécurité est un bien précieux, quand bien même c’est une valeur bourgeoise. Tous les êtres humains veulent avant tout la sécurité pour leur existence. Voilà le sens du message de Zweig, peu avant de se suicider.

        La sécurité de notre épargne et celle de l’avenir de nos enfants est un bien commun qui vaut largement d’autres prétendus « biens ». Et c’est ce bien commun que la dérégulation financière a détruit.

          +0

        Alerter
  • millesime // 12.03.2013 à 23h07

    J’ajoute une remarque: Moscovici souligne que le secteur bancaire c’est 400 000 personnes et qu’il faut donc faire attention…mais il ne dit surtout pas combien sont-ils dans le secteur banques d’affaires et le secteur banques de dépôt…ce doit être de l’ordre de 50 000 personnes pour les banques d’affaires et donc 350 000 pour les banques de dépôt…eh bien si les banques d’affaires font des pertes et des faillites tant pis pour elles en cas de séparation réelle, ce sera moins de problème et de gens sur le carreau que dans la crise de la sidérurgie…

      +0

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications