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10.mars.201310.3.2013 // Les Crises

[Reprise] Les leçons du président islandais

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Reprise aujourd’hui d’un excellent article de Rue89, suivi d’une traduction exclusive par step

« Le plus important, et je le dis à mes amis européens, ce ne sont pas les marchés financiers. » Entretien (sur un nuage) avec Ólafur Ragnar Grímsson, élu cinq fois à la tête du « laboratoire » islandais.

Björk n’était pas la seule star islandaise en tournée en France cette semaine. Le président du pays Ólafur Ragnar Grímsson, 69 ans, était en visite officielle, auréolé des succès islandais contre la crise, et du rôle qu’il a joué dans ce redressement spectaculaire, en décidant à deux reprises de consulter le peuple par référendum.

Il a rencontré mardi François Hollande pendant 35 minutes. Les deux hommes, raconte-t-il, ont parlé de trois sujets :

« La reprise économique en Islande et les leçons à en tirer, la coopération économique dans l’Arctique et l’expérience islandaise en matière de géothermie – qui assure 90% du chauffage des habitants –, et comment elle pourrait être développée en France. »

Le président islandais, qui en est à son cinquième mandat, est sur un petit nuage. Quatre ans après l’explosion des banques islandaises, son pays redémarre plus fort que la plupart des autres en Europe, et il vient de gagner une bataille devant la justice européenne. L’Etat islandais, a jugé la cour de l’Association européenne de libre-échange (AELE) fin janvier, était dans son droit quand il a refusé de rembourser les épargnants étrangers qui avaient placé leur argent dans ses banques privées.

Rue89 : Vous avez évoqué avec François Hollande les leçons à tirer du redressement Islandais. Quelles sont-elles ?

Ólafur Ragnar Grímsson : Si vous comparez avec ce qui s’est passé dans d’autres pays d’Europe, l’expérience réussie de l’Islande s’est avérée différente sur deux aspects fondamentaux.

Le premier, c’est que nous n’avons pas suivi les politiques orthodoxes qui se sont imposées depuis trente ans en Europe et dans le monde occidental. Nous avons laissé les banques faire faillite, nous ne les avons pas renflouées, nous les avons traitées comme d’autres entreprises. Nous avons instauré des contrôles des changes. Nous avons essayé de protéger l’Etat providence, refusant d’appliquer l’austérité de façon brutale.

Seconde grande différence : nous avons très vite pris conscience que cette crise n’était pas seulement économique et financière. C’était aussi une profonde crise politique, démocratique et même judiciaire. Nous avons donc engagé des réformes politiques, des réformes démocratiques, et même des réformes judiciaires [un procureur spécial, doté d’une équipe, a été chargé d’enquêter sur les responsabilités de la crise, ndlr]. Ce qui a permis à la nation d’affronter le défi, de façon plus large, plus globale que la simple exécution de politiques financières ou budgétaires.

L’Islande compte 320 000 habitants. Ces politiques sont-elles exportables dans des pays plus grands, comme la France ?

D’abord, j’hésite toujours à donner des recommandations concrètes à d’autres pays, parce que j’ai entendu tant de mauvaises recommandations prodiguées au mien !

Ce que je peux faire, c’est simplement décrire ce que l’Islande a fait, et chacun peut en tirer ses propres leçons. Mais il est clair que nombre des choix que nous avons faits pourraient l’être dans d’autres pays. Par exemple, se garder d’une austérité trop stricte.

Vous avez pourtant suivi une politique d’austérité assez rude…

L’austérité « juste »
Le gouvernement a procédé à des coupes budgétaires, en préservant santé, éducation, aide sociale. Le pays s’est doté d’un impôt sur le revenu progressif – auparavant, il n’existait qu’un taux – et d’un impôt sur la fortune. Il a doublé l’impôt sur les plus-values. Entre 2007 et 2011, les impôts payés par les 10% les plus riches sont passés de 17% à 31% de leur revenu.

Bien sûr. Mais l’un des axes des politiques orthodoxes est de couper de façon agressive dans les dépenses sociales. Ce n’est pas ce que nous avons fait. Nous avons protégé les ménages les plus modestes.

L’approche large de la crise – politique et judiciaire – peut aussi être suivie dans d’autres pays que l’Islande. La mesure qui est impossible à appliquer en France ou dans d’autres pays de la zone euro, c’est évidemment la dévaluation de la monnaie.

Pour ce qui est de ne pas avoir sauvé les banques, l’Islande avait-elle vraiment le choix ? Et serait-ce possible de laisser des grandes banques européennes sombrer ?

Nos banques étaient importantes. Elles pesaient dix fois la taille de notre économie. Je ne dis pas que la taille ne compte pas. Mais si vous voulez parler en terme de taille, posez-vous la question : est-ce que le Portugal est un grand ou un petit pays ? Est-ce que la Grèce est un grand pays ou un petit pays ?

Pouvions-nous faire autre chose que laisser nos banques faire faillite, c’est un débat ouvert. Mais de toute façon, cela correspondait à un choix. Ces banques étaient privées : pourquoi des entreprises dans le secteur bancaire serait-elles traitées différemment de compagnies privées dans d’autres secteurs comme les technologies de l’information, Internet, les compagnies aériennes ? Ces entreprises sont tout aussi indispensables à nos sociétés, mais on les laisse faire faillite. Même les compagnies aériennes. Pourquoi les banques sont-elles traitées comme des lieux saints ?

La réponse traditionnelle, c’est que leur faillite peut en entraîner d’autres et mettre le système financier à terre : il y a un risque « systémique ».

Ça c’est l’argument avancé. Mais regardez ce qui s’est passé en Islande avec l’affaire Icesave. Le gouvernement britannique et le gouvernement néerlandais, soutenus par l’Union européenne, voulaient que le contribuable islandais rembourse les dettes de cette banque privée, au lieu de laisser le syndic de liquidation être responsable de ces dettes.

J’ai alors fait face à un choix : fallait-il soumettre la question au référendum ? Une armée d’experts et d’autorités financières me disaient : si vous autorisez les gens à s’exprimer, vous isolerez financièrement l’Islande pour des décennies. Le scénario catastrophe serait sans fin… J’étais devant un choix fondamental entre les intérêts financiers d’un côté, et la volonté démocratique du peuple de l’autre. Et je me suis dit : la partie la plus importante dans nos sociétés – et je le dis aussi à mes amis européens –, ce ne sont pas les marchés financiers. C’est la démocratie, les droits de l’homme, l’Etat de droit.

Quand nous sommes face à une crise profonde, que ce soit la crise islandaise, ou la crise européenne, pourquoi ne laisserions-nous pas l’élément le plus important de nos sociétés guider la voie à suivre ? C’est ce que j’ai fait. Nous avons organisé deux référendums. Et dès le premier trimestre après le référendum, l’économie a redémarré. Et depuis, ce redressement se poursuit. Maintenant nous avons 3% de croissance, l’une des plus élevée d’Europe. Nous avons 5% de chômage, l’un des taux les plus bas. Tous les scénarios de l’époque, d’une faillite du système, se sont révélés faux.

L’épilogue a eu lieu le mois dernier : la cour de l’AELE nous a donné raison. Non seulement notre décision était juste, était démocratique, mais elle était aussi juridiquement fondée. Mes amis européens devraient réfléchir à tout cela avec un esprit ouvert : pourquoi étaient-ils autant dans l’erreur, politiquement, économiquement et juridiquement ? L’intérêt de se poser cette question est plus important pour eux que pour nous, car ils continuent, eux, à lutter contre la crise et car ils s’appliquent à eux-mêmes certains des principes et des arguments qu’ils utilisaient contre nous.

Le service que peut rendre l’Islande, c’est donc d’être une sorte de laboratoire, qui aide les pays à réévaluer les politiques orthodoxes qu’ils suivent. Je ne vais pas dire à la France, la Grèce, l’Espagne, le Portugal ou l’Italie, faites-ci ou faites ça. Mais la leçon donnée par l’expérience de ces quatre dernières années en Islande, c’est que les scénarios alarmistes, assenés comme des certitudes absolues, étaient à côté de la plaque.

L’Islande est devenue un modèle, une source d’espoir pour toute une partie de l’opinion, spécialement chez la gauche anticapitaliste. Cela vous plaît-il ?

Ce serait une erreur que de voir notre expérience à travers cette vieille grille de lecture politique. En Islande, les partis de droite et de gauche ont été unanimes sur la nécessité de protéger le système social. Personne, à droite ou au centre, n’a défendu ce que vous appelleriez des « politiques de droite ».

C’est la voie nordique…

Oui, c’est la voie nordique. Et si vous regardez ce qui s’est passé dans les pays nordiques ces 25 dernières années, tous ont connu des crises bancaires : Norvège, Finlande, Suède, Danemark et enfin Islande, où nous avons toujours un temps de retard. Ce qui est intéressant, c’est que nos pays se sont tous redressés relativement vite.

Regrettez-vous d’avoir vous-même encouragé le développement de la banque dans les années 2000 ? A l’époque, vous compariez l’Islande à une nouvelle Venise ou Florence ?

Pendant la dernière décennie du XXe siècle et les premières années du XXIe siècle, des entreprises pharmaceutiques ou d’ingénierie, technologiques, bancaires se sont développées et ont procuré aux jeunes Islandais éduqués, pour la première fois de notre histoire, la possibilité de travailler sur une échelle globale, sans avoir besoin de quitter le pays.

Les banques faisaient partie de cette évolution. Elles se portaient bien. En 2006 et 2007, on a commencé à entendre des critiques. Je me suis demandé alors : que disent les agences de notation ? Elles dressaient pour les banques islandaises un très bon bulletin de santé. Les banques européennes et américaines faisaient toutes du business avec nos banques, et désiraient toutes en faire davantage !

Les agences de notation, les grandes banques, tout le monde avait tort. Et moi aussi. Ce fut une expérience coûteuse, que notre pays a payée très cher : nous avons connu une crise profonde, des émeutes… Nous nous en souviendrons longtemps.

Aujourd’hui, les gens continuent à écouter les agences de notation. Il faudrait leur demander : si vous vous étiez autant trompés sur les banques islandaises, pourquoi auriez-vous raison aujourd’hui sur le reste ?

Ce que vous appelez les « émeutes » ne fait-il pas partie de la nécessaire « approche politique » de la crise, que vous décriviez il y a un instant ?

Je ne dirais pas cela ainsi. L’Islande est une des démocraties les plus stables et sûres du monde, avec une cohésion sociale solide. Et pourtant, à la suite de la faillite financière, la police a dû défendre le Parlement jour et nuit, la Banque centrale, les bureaux du Premier ministre…

Si une crise financière peut, dans un laps de temps très court, plonger un tel pays dans une si profonde crise politique, sociale et démocratique, quelles peuvent être ses conséquences si elle survient dans des pays qui ont une expérience plus courte de stabilité démocratique ? Je peux vous dire que pendant les premières semaines de 2009, quand je me réveillais, ma crainte n’était pas de savoir si on retrouverait ou pas le chemin de la croissance. C’était de savoir si on ne vivait pas l’effondrement de notre communauté politique stable, solide et démocratique.

Mais nous avons eu la chance de pouvoir répondre à toutes les demandes des manifestants : le gouvernement est tombé, des élections ont été organisées, les directions de la Banque centrale et de l’autorité de surveillance des banques ont été remerciées, nous avons mis en place une commission spéciale pour enquêter sur les responsabilités, etc.

Cette idée, répandue dans les sociétés occidentales, que les marchés financiers doivent représenter la part souveraine de notre économie, et devraient être autorisés à grossir sans contrôle et dans la mauvaise direction, avec pour seule responsabilité de faire du profit et se développer… Cette vision est très dangereuse. Ce qu’a démontré l’Islande, c’est que lorsque ce système a un accident, cela a des conséquences politiques et démocratiques dramatiques.

Dans cette approche politique, un projet de nouvelle Constitution a été élaboré par une assemblée de citoyens élus. Il semble que le Parlement ne soit pas pressé de la voter avant les élections du 17 avril. Pensez-vous qu’elle restera mort-née ?

La constitution 2.0

Une assemblée de 25 citoyens élus a rédigé un texte, en s’appuyant sur les suggestions d’internautes. Un référendum a approuvé leurs travaux. Mais pour être adoptée, une révision constitutionnelle doit être votée dans les même termes avant et après une élection législative.

La Constitution actuelle a joué son rôle dans la crise : celui de tenir des élections, d’organiser des réferendums… Cela ne veut pas dire qu’elle est parfaite, elle peut être améliorée.

Avec la crise, le besoin de rénover notre système politique s’est exprimé. On a donc déclenché un processus de réforme constitutionnelle très innovant : une assemblée de citoyens a été élue, les citoyens ont été consultés par Internet… Mais selon moi, ils n’ont pas eu assez de temps : quatre mois seulement. Seuls des surhommes auraient pu faire un texte parfait en seulement quatre mois.

Ces derniers six mois, il y a eu au Parlement un débat, des propositions… Le Parlement va peut-être adopter certaines mesures, ou va peut-être s’entendre sur une façon de poursuivre le processus, ou va adopter une réforme plus complète. Nul ne le sait.

La dévaluation a aidé au redémarrage de l’Islande. L’idée de rejoindre un jour l’euro est-elle écartée à jamais ?

La couronne a été une partie du problème qui a conduit à la crise financière, mais elle a été aussi une partie de la solution : la dévaluation a rendu les secteurs exportateurs (pêche, énergie, technologies…) plus compétitifs, ainsi que le tourisme, bien sûr.

Les pays de la zone euro (Wikimedia commons)

Les pays de la zone euro (Wikimedia commons)

Il y a une chose dont on n’a pas encore bien pris conscience dans les pays d’Europe continentale. Les pays du nord de l’Europe – Groenland, Islande, Grande-Bretagne, Norvège, Danemark, Suède…– n’ont pas adopté l’euro, à part la Finlande. Aucun de ces pays n’a rejoint l’euro.

Et comparativement, ces pays s’en sont mieux tirés, économiquement, pendant ces années qui ont suivi la crise de 2008, que les pays de la zone euro, Allemagne exceptée.

Il est donc difficile d’arguer aujourd’hui que l’adhésion à l’euro est une condition indispensable à la réussite économique. Pour ma part, je ne vois pas d’argument nouveau qui justifierait l’adhésion de l’Islande à l’euro.

Adieu la banque : où les jeunes Islandais ayant fait des études supérieures vont-ils être employés ?

Les banques, que ce soit en Islande ou ailleurs, sont devenues des entreprises très technologiques, employant de nombreux ingénieurs, informaticiens, mathématiciens. Elles ont détourné les talents des secteurs innovants, comme les hautes technologies ou les technologies de l’information.

Après la chute des banques, ces talents se sont retrouvés sur le marché du travail. En six mois, ils avaient tous été embauchés… Et les entreprises technologiques ou de design se sont développées très rapidement depuis trois ans. Des centaines de nouvelles compagnies ont été créées. Je suis heureux de constater que les jeunes générations ont répondu à la crise de façon très créative.

Morale de l’histoire, si vous voulez que votre économie soit compétitive sur le secteur des technologies innovantes, le fait d’avoir un gros secteur bancaire est une mauvaise nouvelle, même s’il est performant.

Par : Pascal Riché
Source : rue89

Pascal Riché

Pascal Riché

Voici aussi une brillante intervention du président à Davos :


Olafur Ragnar Grimsson: « nous avons laissé les…

et sa transcription :

Journaliste : Les seules notes d’espoir qui ressortent de cette conférence de Davos, viennent du président Islandais, M. Olafur Ragnar Grimsson, qui est à mes côtés. Mr Le président, pourquoi êtes-vous cette lueur d’espoir ? Pourquoi l’Islande a survécu aux épreuves qui mettent l’Europe en situation d’échec, qu’avez-vous fait de différent ?

Président Grimsson : Je pense que nous avons surpris beaucoup de monde lorsqu’il y a quatre ans notre système financier fut le premier à tomber, mais désormais, nous sommes en phase de rétablissement avec de la croissance économique et un minimum de chômage. Je pense que ceci s’explique principalement par le fait que nous avons été suffisamment sages pour réaliser que cette crise était aussi fondamentalement une crise sociale et politique, mais par dessus tout, nous n’avons pas suivi la traditionnelle orthodoxie économique dominante du monde occidental de ces 30 dernières années :
• Nous avons mis en place un contrôle des changes.
• Nous avons laissé les banques s’écrouler.
• Nous avons aidé les plus démunis
• Nous n’avons pas mis en place des mesures d’austérité de l’ampleur de celles frappant actuellement l’Europe.
Le résultat final est que 4 ans plus tard, l’Islande a renoué avec le progrès et le développement alors que les autres pays européens continuent de souffrir de la crise financière.

Journaliste : Votre politique de laisser les banques s’écrouler est-elle applicable au reste de l’Europe et aurait-elle marché ?

Président Grimsson : Je le pense. Je pose souvent cette question à mes interlocuteurs : « Pourquoi considérez-vous les banques comme les temples consacrés de l’économie moderne ? Pourquoi les banques privées ne sont-elles pas traitées comme les entreprises du secteur de l’aérien ou des télécommunications, qui, elles, sont autorisées à faire banqueroute si elles ont été gérées de manière irresponsable ?» La théorie selon laquelle vous devez renflouer les banques est une théorie où les banquiers profitent égoïstement de leurs réussites et font supporter aux gens ordinaires via les taxes et l’austérité leurs échecs. Les gens qui vivent en démocratie ne vont pas accepter cela à long terme.

Journaliste : Cela n’aurait pas marché au Royaume-Uni, vu sa dépendance au secteur financier, non ?

Président Grimsson : Question intéressante. Une des choses que nous avons appris après l’effondrement des banques en Islande c’est que ces dernières – comme les banques britanniques ou américaines ou bien d’autres – étaient devenues des entreprises de haute technologie et avaient embauché des ingénieurs, des mathématiciens, des spécialistes en informatique… Pendant le collapsus bancaire, les secteurs innovants de notre économie, les secteurs de la haute technologie, n’ont jamais été aussi bon que ces 3 dernières années. On peut tirer un enseignement de tout ceci, si vous voulez voir votre économie compétitive dans les secteurs innovants du 21ème siècle : Un secteur financier fort, qui accapare les talents, et ceci même si ce secteur est en réussite, est en fait préjudiciable à la compétitivité d’activités importantes pour le siècle qui vient: l’innovation et haute technologie.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

45 réactions et commentaires

  • Incognitototo // 10.03.2013 à 05h06

    Il y a beaucoup de phrases superbes et d’une sagesse profonde, qu’il faudrait encadrer, mais il y en a 2 qui font toute la différence avec nos politiques à nous :
    – « Ce serait une erreur que de voir notre expérience à travers cette vieille grille de lecture politique. En Islande, les partis de droite et de gauche ont été unanimes sur la nécessité de protéger le système social. Personne, à droite ou au centre, n’a défendu ce que vous appelleriez des « politiques de droite ». »
    – « Les agences de notation, les grandes banques, tout le monde avait tort. Et moi aussi. »

    Comme dans tous les pays nordiques, il y a une cohésion politique et sociale sur l’essentiel, et personne n’est en désaccord sur les fondamentaux et les buts à atteindre pour l’intérêt du plus grand nombre. Le vrai sens du débat et de la dispute politique, c’est « comment, on fait » et là, effectivement il y a des divergences de méthode qui font les différences de positionnement. On rêverait vraiment d’atteindre cette maturité en France, et que la « Déclaration des droits de l’homme » ne fasse plus débat, sauf pour savoir comment on va la rendre réelle…

    Un politique qui dit « j’avais tort », vous ne sentez pas comme on respire tout de suite mieux, comme tout à coup on peut éviter de lui en vouloir et même continuer à lui faire confiance… ça fait une sacrée différence avec les nôtres, non ? Par exemple, pas un seul mot de cet ordre-là dans la bouche d’un Rocard… hé, non, il mourra en pensant qu’il avait raison…

    Merci M. Ólafur Ragnar Grímsson, dommage que votre langue soit si difficile à apprendre, sinon, je serais bien venu en stage chez vous…

    @ Olivier,

    Cette interview est en licence libre ? Il faut la faire connaître à tous les Français…

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    • burgf // 10.03.2013 à 07h40

      Tout a fait d’accord avec les remarques de Incognitoto..
      La question qu’on peut se poser, concernant la toute récente visite d’Olafur Ragnar Grimsson en France, porte sur le silence assourdissant de nos grands médias et de nos politiques à ce propos.
      La « Finance » aurait-elle donc pris le controle de nos démocraties représentatives?

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      • Ankou78 // 10.03.2013 à 07h55

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        Émerveillé!

        Je me retrouve 60 ans plus jeune!

        Seul complément aux dires de Incognitototo, quand il dit:
        « Par exemple, pas un seul mot de cet ordre-là dans la bouche d’un Rocard… »

        Et d’un Sarkozy, d’un Copé ……..

        Blanc bonnet et bonnet blanc, ou plutôt, noir bonnet et bonnet noir …..

        Vous avez remarqué aussi le : »en décidant à deux reprises de consulter le peuple par référendum. » Et si on le mettait en place en France?

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        • yvan // 11.03.2013 à 19h24

          Ankou, le réferendum peut être demandé par un nombre assez important de personnes, mais dans notre « constitution », décidée par les élus, se sont les élus qui décident s’il y a lieu de la faire… Tu vois ce que je veux dire…

          Bien vu, néanmoins, de compléter la liste des « références » du système bancaire. Attali, Juppé et Lagarde seraient aussi « judicieux »…
          Un bien moins cité mais tout aussi coupable est Delors.
          La cerise revenant à Balladur… Hors toutes catégories.

          Sinon, l’Islande, c’est :
          – le poisson,
          – la géothermie à donf,
          – l’aluminium,
          – des accords avec les Chinois pour :
          – exploitation hydrocarbures,
          – vente de terres pour leur implantation,
          – une dévaluation de leur monnaie de 30%
          – une maîtrise complète de l’économie par les patrons pêcheurs,
          – un blocage complet de toute info venant d’un Islandais courant. (sinon, citez-moi la source, même anglaise).

          Ce crash, comme celui de Dubaï, devait impérativement être maîtrisé et ce fut fait. En douceur.

          Dans la série plus pertinent, soit difficile, certains pourront comme moi citer l’exemple de l’Equateur.
          Et là, c’est Omerta thotalle !!

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          • Woiry // 24.03.2013 à 04h04

            De quoi parle t’on de démocratie ? De référendum ? Mais en France le français a perdu tout son sens, les français revotent systématiquement pour les mêmes élus ils élisent même ceux qui ont été condamnés par la justice à croire qu’ils sont masochistes. Pour ma part j’ai arrêter de voter pour ces escrots

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    • Incognitototo // 10.03.2013 à 18h39

      P.-S. : @ Olivier, j’ai eu ma réponse de « Rue89 », tout est OK.

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  • elgringo // 10.03.2013 à 06h51

    merci à rue89 pour cette interview.
    Il faut souligner la trop grande discrétion des médias sur la visite du président islandais, comme si leur exemple ne pouvait (ou devait) nourrir nos débats sur l’économie, la monnaie, les banques, le fédéralisme…
    Je mettrai bien ma pièce pour avoir l’analyse de Moscovici sur les réponse su président islandais.

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  • paco // 10.03.2013 à 08h24

    On reste sur sa faim quant à « l’expérience islandaise en matière de géothermie – qui assure 90% du chauffage des habitants –, et comment elle pourrait être développée en France. » ».
    Il y a des décennies que l’on sait que cette énergie gratuite est d’un potentiel énorme dans le sous-sol français et que l’on ne fait rien.

    Espérons toutefois que cette idée, comme toutes celles qui sont avancées dans ce très bon article, feront tilt dans la tête du président Hollande. Qui sait, un miracle…

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  • Helios // 10.03.2013 à 10h17

    Il y a tout de même quelque chose qu’il faudrait tirer au clair. Il semblerait d’après certains articles de presse que l’état islandais va tout de même rembourser tous les créditeurs étrangers (en particulier anglais et hollandais) des banques en faillite. Est-ce que cela est vrai ?
    Si c’est vrai cela relativise énorménent le caractère différent de l’expérience islandaise. On en arriverait finalement au même résultat : faire payer les contribuables.

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    • gégé52 // 10.03.2013 à 11h17

      « Il semblerait d’après certains articles de presse que l’état islandais va tout de même rembourser tous les créditeurs étrangers (en particulier anglais et hollandais) des banques en faillite. Est-ce que cela est vrai ? » Il semble surtout que certaines voix de leurs maîtres prennent les rêves d’encore plus d’argent pour des réalités. Le peuple islandais a voté, l’AELE a tranché (et en Islande, c’est pas comme en France : la parole donnée c’est pas du vent). Les créanciers anglo-saxons peuvent acheter autant d’articles de presse et de bloggeurs trolleurs qu’ils veulent, c’est plié !

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      • Helios // 10.03.2013 à 17h10

        Là on dit que les dettes seront payées : http://fr.myeurop.info/2012/03/16/la-lecon-de-capitalisme-de-l-islande-4907

         » l’Islande fait valoir que la banque Landsbanki sera de toute façon en mesure de rembourser directement les autorités financières britanniques et néerlandaises, une fois que la liquidation de ses actifs aura été achevée. La banque aurait, en effet, près de 7 milliards d’euros d’actifs financiers. Largement de quoi payer ses créances les plus prioritaires. »
        « Landsbanki a effectué un premier paiement, le 7 décembre dernier, d’environ 2 milliards d’euros, soit environ un tiers des créances totales de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas. Le reste suivra à mesure que Landsbanki liquide ses actifs. »

        Alors ils payent ou ils payent pas ?

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        • step // 10.03.2013 à 19h19

          ils payent, au prorata de ce qu’ils se sont engagés à payer, c’est à dire un pourcentage modeste de ce qui était détenu. De plus comme la liquidation a été faite dans les règles de l’intérêt des islandais (et non pas dans l’intérêt des acheteurs), la liquidation permettra de dégager ce qui est attendu en remboursement.

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          • Helios // 10.03.2013 à 20h19

            Tout ça est d’une grande imprécision. C’est important car quand on ne connait pas les détails, comment peut-on juger pertinemment l’importance des décisions de l’Islande ?

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          • step // 11.03.2013 à 09h51

            je n’ai pas tout ces détails, mais ce qui apparait au final c’est que la liquidation de landsbanki couvre les sommes dues, et donc l’état islandais (donc les islandais) n’auront pas à payer plus.

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  • Dan // 10.03.2013 à 13h17

    L’Irlande a eu mille fois raison de faire le bras d’honneur aux banques , et bravo pour leur dirigeant qui a une vrai paire de c…. et non pas des marionnettes. Toutefois il faut être réaliste l’Irlande c’est quelques milliers d’habitants , donc c’est plus simple à gérer . Mais leur principe est bon ! la dégradation économique exponentielle des pays d’Europe est terrifiante , nos politiques nous disent tout va bien …..quelles bandes de charl….

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    • step // 10.03.2013 à 19h21

      islande. L’irlande elle reste un problème moins visible que la grêce car il bénéficie de sa proximité des centres de décision pour bénéficier de certains traitement plus favorables de la part de la bce.

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  • Gibbus // 10.03.2013 à 13h47

    La vraie leçon est selon moi dans cette phrase: Et je me suis dit : la partie la plus importante dans nos sociétés – et je le dis aussi à mes amis européens –, ce ne sont pas les marchés financiers. C’est la démocratie, les droits de l’homme, l’Etat de droit.
    Si nos élites ne le comprennent pas, je pense que les prochaines années vont être agitées!!

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    • Eva Green // 10.03.2013 à 14h25

      Gibbus
      votre conclusion pointe LA grande question du temps.
      Vous avez mille fois raison.

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  • Mario55 // 10.03.2013 à 15h32

    Faut-il s’extasier devant cet exemple? Hum….

    On peut quand même rester perplexe sur l’idée de démocratie que peut avoir un monsieur comme Olafur Ragnar Grimsson qui s’incruste à la présidence de son pays pendant 20 ans (peut-être plus, on verra plus tard) en se faisant ré-élire cinq fois de suite dont deux fois sans opposant. L’Islande doit tout de même être un pays un peu spécial.

    Olafur Ragnar Grimsson, un fin évaluateur des rapports de force qui n´hésite pas à aller à l’encontre de son propre gouvernement et de son parlement en recourant au référendum pour faire payer par les contribuables anglais et hollandais les garanties de dépôts des succursales des banques islandaises à l’étranger. Belle manoeuvre politicienne… à court terme. (Précisons les succursales des banques islandaises à l’étranger étaient sous contrôle des autorités islandaises).

    Enfin un monsieur qui était Président avec tous pouvoirs lorsque les banques de son pays laissaient exploser leur croissance/endettement dans un excès de mégalomanie politico-affairiste qui leur a été fatale.

    PS: À propos de l’encart sur « l’austérité juste », doit-on comprendre qu’il suggère de réduire le taux d’imposition maximum en France à 31% ?

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    • Balthazar // 10.03.2013 à 15h51

      Je pensais qu’en France, les banques étaient sous contrôle de l’autorité française. Pareil pour les autres pays. Pour exercer à l’étranger, il faut détenir une licence bancaire délivrée par le pays hôte, et non par le pays où la banque à son siège.
      La garantie des dépôts de 100 000 euros est accordé à tout compte domicilié en France, et c’est l’état français qui accorde cette garantie. Peu importe la nationalité de la maison mère ( ing, vtb, icbc etc…).

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      • Mario55 // 10.03.2013 à 17h22

        Pour opérer en France une succursale de banque étrangère doit en effet avoir son agrément de la Commission Bancaire. Mais si la succursale (non pas filiale) appartient à une banque de l’EEE (Espace Economique Européen), elle est alors sous le contrôle des autorités françaises pour le respect des règles françaises qui s’appliquent au marché financier et monétaire français, mais elle reste sous contrôle des autorités de contrôle bancaire de son pays d’origine pour les aspects de solvabilité. (Assez logique puisque la succursale n’a pas forcément de dotation en capital et dépend des ressources de sa maison mère).

        Même approche pour le FGB (Fonds de Garantie des Dépôts), la succursale n’a pas l’obligation d’adhérer au FGD français s’il existe un mécanisme équivalent dans son pays d’origine.
        Mais si le dit mécanisme fait défaut au dernier moment parce que toutes les banques du pays sont en cessation de paiement au même moment, les déposants peuvent se retrouver le bec dans l’eau.

        Au sommet de la crise, pour éviter les paniques, la plupart des états avaient lancé, un peu l’emporte pièce, des garanties d’État « couverture » pour les dépôts, en complément ou substitution des mécanismes privés alors en place. Heureusement ces garanties n’ont pas été appelées. On aurait surement eu de mauvaises surprises.

        Comme cela a été dit dans un billet récent de ce site, ces réglementation sont en cours de révision à la suite de la crise et en préparation du contrôle (y compris et surtout de solvabilité) des grands établissements bancaires qui doit être centralisé sous l’autorité de la BCE.

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    • Incognitototo // 10.03.2013 à 16h23

      @ Mario55,

      Il ne « s’incruste » pas, il n’y a pas de candidats qui se présentent contre lui… nuance…
      De plus, la « vraie » politique est menée par un gouvernement avec un Premier Ministre… Le Président n’étant qu’une espèce de garant de la démocratie… et c’est bien pourquoi, il peut déclencher des consultations nationales quand il juge qu’un gouvernement est en dehors du cadre du mandat qui lui a été donné ; ce qui fut le cas pour les deux référendums sur le remboursement de la dette, qui avait pourtant été validé par le gouvernement.
      Cela dit, si les Islandais sont en cours de réforme constitutionnelle, c’est bien qu’ils ont compris (eux) que leur système démocratique n’était pas le bon, pour ne pas les avoir protégés des dérives et du gouffre…

      Donc aucune perplexité à avoir, ce peuple-là est vraiment un exemple à suivre, notamment parce que, pour l’instant, il apprend de ses erreurs… On rêverait d’avoir ce genre de mécanisme démocratique en France, où nos deux assemblées peuvent et ont décidé pour nous d’abandons de souveraineté, sans que les citoyens ne puissent s’y opposer… Donc personnellement, je continuerai à m’extasier et même à les envier…

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      • Mario55 // 10.03.2013 à 17h27

        La perplexité n’est pas à propos du peuple islandais, mais du portrait très vertueux que l’on trace souvent de son Président.

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        • step // 10.03.2013 à 19h25

          il n’est pas particulièrement vertueux et les consultations ont été obtenues par la pression populaire au moins autant que sa volonté. Cependant, comme politique, il n’est pas irrécupérable : “Les agences de notation, les grandes banques, tout le monde avait tort. Et moi aussi.” Vous avez déjà entendu ça dans la bouche d’un politicien français ?

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    • Amsterdamois // 10.03.2013 à 16h24

      Mario55, renseignez-vous un peu, avant de déblatérer sur le Grimsson!

      Tout d’abord, pour ce qui est de son ‘incrustation’ à la présidence :

      1. Le poste de président est essentiellement honorifique; comme dans d’autres authentiques démocraties parlementaires [Irlande, Finlande…], leurs titulaires sont en général des personnalités consensuelles, au dessus des partis politiques, et exercent généralement leur fonction pendant plusieurs mandats avec l’assentiment général. Dans le cas islandais : ses quatre prédécesseurs depuis l’indépendance [1944] ont tous été élus pour 3 mandats ou plus.

      Rien à voir avec l’autocratie élective française.

      2. Cela fait 16 ans qu’il est président, pas 20.

      3. Lui-même avait annoncé ne pas vouloir se représenter et prendre sa retraite. Mais une pétition signée par 1/5 des citoyens l’a fait revenir sur cette décision.

      Ensuite, pour ce qui est de la période mégalomane précédent la crise : il n’était pas « président avec tous pouvoirs », contrairement à ce que vous affirmez. la république islandaise n’est, encore une fois, pas l’autocratie française; le détenteur du pouvoir exécutif est le premier ministre; le président ne détermine pas la politique du gouvernement, et n’a pas de pouvoir sauf un : celui de ne pas ratifier une loi [refus qui entraîne consultation par voie référendaire…].

      C’est ce qu’il a fait après la débâcle bancaire. Lorsque les gouvernements au service de la finance décidèrent de faire payer les pots cassés des banques par les peuples, il en fut partout ainsi, sauf en Islande parce que ce mr Grimsson a décidé de défendre les intérêts de son peuple plutôt que celui de la finance, et il le fit avec la seule arme constitutionnelle dont il disposait.

      Prouvant par là qu’il était un authentique démocrate. Les autres dirigeants ont depuis amplement démontré qu’ils ne l’étaient pas, eux, démocrates.

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      • Mario55 // 10.03.2013 à 18h31

        Amsterdamois,

        Un peu d’arithmétique, Olafur Ragnar Grimsson est Président depuis 1996 et il a été élu en 201 pour 4 ans, donc sauf erreur, cela fait bien 20 ans.

        Le Président islandais un Président essentiellement honorifique?
        Je ne vais pas répéter ce que vous dites dans votre point 3 et qui montre que ce n’est pas le cas.

        Dans le cas IceSave, il ne s’agissait pas de sauver la finance, mais d’indemniser les déposants anglais et hollandais qui avaient fait confiance aux banques islandaises.

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        • step // 10.03.2013 à 19h28

          mais, ils seront indemnisés. A hauteur de ce qui avait été promis par contrat. Si le contrat ne garantissait pas 100% de l’argent placé, en quel honneur, leur serait-il dû quand même ? Si on ne veut pas prendre de risque on fait pas dans le placement offshore à haut rendement. C’est dingue ces rentiers qui s’imaginent que la partie qui indique le taux de risque d’un placement ne les concernent pas.

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        • Ankou78 // 10.03.2013 à 19h31

          « Dans le cas IceSave, il ne s’agissait pas de sauver la finance, mais d’indemniser les déposants anglais et hollandais qui avaient fait confiance aux banques islandaises. »

          IceSave était une entreprise privée, non?

          Cette entreprise était gérée par des dirigeants.

          Ces dirigeants étaient contrôlés par des des gens dont l’objectif était de gagner de l’argent avec des taux à 2 chiffres, donc bien supérieurs aux gains mondiaux, donc au détriment des petits épargnants ou des peuples. Ils ont donc pris un risque pour gagner plus.

          L’entreprise a fait faillite.

          Pourquoi voulez-vous que ceux qui se sont fait tondre une première fois par ces actionnaires, le fassent une seconde fois?

          Ils ont joué. Ils ont perdu. J’en suis navré.

          Croyez-vous que ceux qui ont du mal à trouver un travail, à boucler les fins de mois, devraient participer à cette aumône? Moi, pas!

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  • Marcus // 10.03.2013 à 15h54

    Bonjour la compagnie,

    Olivier nous a demandé vendredi de l’aider financièrement pour le Blog et tout le travail qu’il fait en plus de son propre travail.
    Pensons-y, je vais faire un tout petit don, mais si on s’y met tous, à la mesure des moyens de chacun évidemment, petit caillou + petit caillou ça peut faire un bon tas !

    Passez une bonne fin de dimanche.
    Marc

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  • HHJ // 10.03.2013 à 16h33

    Bonjour et merci pour la richesse de vos informations.
    Je me pose une question : comment notre Président fixe-t-il le temps accordé à ses visiteurs ? Est-ce la taille du pays ? Le nombre d’habitants ? Son PIB ? Sa notation ? Comment se fait il qu’un Président n’ait droit qu’à 35 minutes d’entretien ?
    Je rejoins les commentaires, ce temps n’a d’égal que la place que nos pertinents média lui ont accordé…
    Bonne fin de week-end

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  • Eva Green // 10.03.2013 à 16h50

    Évidemment ce que dit et suggère M. Grimmson nous change des amabilités du Ministre Moscovici.

    A propos de notre brillant ministre, Régis Debray en raconte une assez révélatrice dans son dernier bouquin ( anecdote qu’il reprend de vive voix dans l’émission du jeudi 7 mars de « Là-bas si j’y suis »,qu’on peut réécouter France Inter).
    Debray rapporte qu’après le discours resté fameux de De Villepin à l’ONU, en 2003, signifiant aux USA (pour une fois fermement !) le refus de notre pays de s’associer à une guerre hasardeuse et injustifiée en Irak, la France s’est trouvée pendant quelques semaines dans un moment (très rare) d’apesanteur politique. Une sorte de moment de grâce d’unité nationale, tout le spectre politique, ou peu s’en faut, ayant explicitement approuvé la décision du gouvernement !

    Sauf… sauf qu’un certain Moscovici s’est discrètement précipité à Washington pour y torpiller la position française auprès de ses contacts officiels et de milieux d’affaires d’outre-Atlantique….

    Moralité ?

    Quand on est social-démocrate et qu’on a un plan de carrière qui vise très, très haut, on estime qu’on ne doit pas, au grand jamais ! s’aliéner les Maitres de Washington, ceux de la politique, ceux des affaires, ceux de la « finance ».

    Tout se tient. Et ce comportement semble assez bien éclairer les motivations de l’extrême… sollicitude de notre Ministre des Banques, non ?

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  • Fab78 // 10.03.2013 à 17h51

    Quand on regarde bien la formulation des référendums islandais, on s’aperçoit que la question n’est pas :

    « Voulez-vous rembourser ou pas ».

    mais …

    « Etes-vous d’accord avec les mensualité et le taux que la Grande-Bretagne veut nous soumettre ».

    Le taux du crédit étant important et non prévu dans le contrat, il peut être vu comme une pénalité ou amende imposée arbitrairement.

    Le droit internationnal dit que:
    – Ce qui n’est pas formellement dans le contrat, n’a pas de valeur.
    – Qu’une entreprise ou un état face à un cas de force majeur imprévisible bénéfie temporairement de délais pour ses obligations.

    Donc validité juridique des prétentions anglaises = zéro.
    Rétrospectivement, on peut même ajouter que les banques islandaises ont payé toutes leurs dettes (bien que nationalisées).
    Le jugement de l’AELE étant arrivé bien tard, il ne pouvait que constater le paiement complet. Faire autrement les auraient ridiculisés.

    En fait, là où la république islandaise a été réellement révolutionnaire, c’est qu’elle a posé la question au peuple, c’est qu’elle a fait un référendum et qu’elle l’a respecté.

    Je ne peux m’empécher de faire la comparaison avec le dernier référendum français.

    § Pour le dernier référendum français:

    Partialité pendant la campagne grace à la fusion des élites politiques et journalistiques françaises qui fait l’étonnement de tout les autres pays démocratique (sauf peut-être la russie).
    A droite grace aux patrons de presse, à gauche avec les madames de Montebourg et DSK (j’en oublie).

    § Juste après le référendum : même partalité.

    § Bien aprés le référendum : complicité de la gauche avec Sarkozy pour invalider le référendum. Comment la droite a-t-elle fait pour avoir 60 % des voix nécessaires pour une modification constitutionnelle ? Comment la gauche a-t-elle oubiée que le réferendum avait eu 55% de Non ?
    Comment la droite comme la gauche ont-elles pu oublier que le référendum est la forme la plus solennelle de consultation du peuple ?
    Comment la presse n’y a pas vu injure et offense ?

    Voir une leçon d’économie dans l’exemple islandais, c’est tomber dans le panneau, se faire enfumer par une diversion de la presse.

    Ce que nous a donné l’Islande n’est pas une leçon d’économie mais de démocratie.

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  • step // 10.03.2013 à 19h49

    une précision sur ma transcription et un malentendu potentiel lié à une différence de culture:

    Il faut voir que l’interview était un peu décousue d’un point de vue de la structure des phrases, en particulier à la fin. J’ai donc essayé de faire un peu plus agréable à lire en respectant strictement le contenu et en modulant le phrasé. A ce tire j’ai employé le terme « égoistement » (à propos de l’activité bancaire), si j’avais du traduire littéralement j’aurais écrit « pour son propre profit », ce qui est du point de vue du dictionnaire bien la même chose en plus lourd. Cependant notre culture catholique chrétienne a chargé de sens (et de reproche) ce qualificatif, il faut bien noter que le président est probablement luthérien et donc le protestantisme est plus neutre dans la perception de l’enrichissement personnel.

    Luc 18:22-25:

    À ces mots, Jésus lui dit: -Il te reste encore une chose à faire: vends tout ce que tu possèdes, distribue le produit de la vente aux pauvres, et tu auras un trésor au ciel. Puis viens et suis-moi! Quand l’autre entendit cela, il fut profondément attristé, car il était très riche. En le voyant ainsi abattu, Jésus dit: -Qu’il est difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.

    La signification nouvelle que Luther donne au terme de Beruf dans sa traduction de la Bible en Allemand témoigne de cette valorisation du travail professionnel. Dans sa traduction, le mot Beruf, signifiant originellement « vocation », prend également le sens de métier. Le terme de Beruf, qui n’a d’équivalent que dans les langues des pays qui ont connu la réforme (comme les pays anglophones avec le mot calling), marque ainsi la transformation du métier en une tâche voulue par Dieu. L’enrichissement par l’exercice de ce métier peut donc devenir une conséquence d’une vie pieuse.

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  • Marcus // 10.03.2013 à 21h02

    La Sainte Bible selon la Vulgate, traduction Abbé J-B Glaire :

    Luc 18 : 22-25

    Ce qu’entendant Jésus lui dit : « Une chose encore te manque : vends tout ce que tu as et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel : viens alors, et suis-moi ». Mais lui, ces paroles entendues, fut contristé, parce qu’il était fort riche.
    Or Jésus le voyant devenir triste lui dit : « Que ceux qui ont les richesses entreront difficilement dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le chas d’une aiguille, qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu ».

    Sinon la traduction de la Bible que je préfère est celle du chanoine Crampon, mais elle diffère en rien sur l’essentiel. Je ne l’ai pas sous les yeux. C’est dommage sinon je vous l’aurais citée.

    Bonne soirée.
    Marc

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    • Mohamed // 11.03.2013 à 00h00

      Cher frere chretien, je ne peux que etre d’accord avec toi.

      Et nous disons la meme chose.

      La richesse partagee est la cle du royaume de Dieu.

      Dieu a fait des riches et des pauvres.

      C’est l’équilibre et toute la sagesse de notre Créateur.

      Un exemple : si tout le monde mesurait 1m80, qui dirait je suis grand ? Petit ?

      Si tout le monde était moche, qui dirait je suis beau ou moche ?

      Si la Terre ne repoussait pas le soleil, serions ici a écrire ces messages ?

      S’il n’y avaient pas de riches, y auraient-ils des pauvres ?

      S’il n y avait pas de mal, comment alors définir le bien ?

      C’est ce qu’on appelle le chemin DROIT : ni a gauche ni a Droite : l’équilibre.

      Et même en physique quantique on a ce phénomène a travers les 3 forces fondamentales :

      Energie forte Energie Faible et l’equilibre des deux : la neutre.

      Ce sage homme président a fait preuve d’équilibre en choisissant le chemin droit.

      Je vais lire Luc, meme si mon préféré reste Jean, fils de Zaccharie.

      Bonne soirée et patience mon frère , Le Messie reviendra très vite….

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      • Marcus // 11.03.2013 à 04h57

        J’ai bien fait de me relever cette nuit car c’est très intéressant.

        Il est vrai que l’Evangile de Jean est certainement le plus profond, notamment son Prologue.

        C’est le disciple préféré de Jésus (voir le dernier repas) et celui qui « ne mourrait point », sous entendu qui vivrait très vieux. On pense qu’il a vécu centenaire jusqu’au règne de Trajan.

        C’est pourquoi il s’agit de Jean, fils de Zébédée l’apôtre lui-même, auteur du quatrième Evangile, des épîtres et bien sûr de l’Apocalypse où toute l’histoire du monde jusqu’à la fin lui est révélée par un ange sur l’ile de Patmos.

        L’attribution du quatrième évangile, des épître et de l’Apocalype est unanime dans la tradition patristique, aussi loin que l’on puisse remonter dans le temps.

        Voir l’exégète le Père Philippe Rolland plus récemment, dans son ouvrage « Présentation du Nouveau Testament ».

        Bien amicalement.
        Marc

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  • bastien775 // 11.03.2013 à 08h24

    Ce genre de déviation sur la religion n’a rien à faire sur ce blog. On parle de choses concrètes, pas de croyances qui ne concernent que ceux qui y croient.

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    • Marcus // 11.03.2013 à 13h58

      Désolé, je n’ai fait que répondre à step et Mohamed …

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    • bizbee // 11.03.2013 à 17h18

      tient, un athée tolérant!
      c’est que ça se fait rare cette espèce là…
      😉

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      • step // 11.03.2013 à 18h24

        malheureusement les tolérants se font rares pas que chez les athés.

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  • step // 11.03.2013 à 10h18

    « Je peux vous dire que pendant les premières semaines de 2009, quand je me réveillais, ma crainte n’était pas de savoir si on retrouverait ou pas le chemin de la croissance. C’était de savoir si on ne vivait pas l’effondrement de notre communauté politique stable, solide et démocratique. » je pense que c’est une des différences fondamentales avec certains autres dirigeants dans la crise actuelle….

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  • Vénus-Etoile du Berger // 11.03.2013 à 10h21

    Merci à Step pour sa transcription de l’itw du président Islandais, M. Olafur Ragnar Grimsson.

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  • Benjamin Franklin // 11.03.2013 à 13h13

    L’Islande est un cas d’école.

    D’où est venue la crise islandaise ? En 2001, les banques islandaises ont été « dérégulées ». Ca veut dire qu’elles ont eu l’autorisation d’accroître démesurément leur bilan, avec un très fort effet de levier.
    Normalement, dans une économie libre, le frein rapide à la croissance par levier c’est le prix de la liquidité. Par sécurité, les banques doivent s’assurer un rapport raisonnable liquidité/bilan suffisant, et si les liquidités s’arrachent, leur prix grimpe.
    Le deuxième frein, c’est la rentabilité du capital. Si l’accroissement du bilan correspond à des investissements sous rentables, la rémunération du passif bancaire va vite poser problème, et le renouvellement de la dette encore plus.

    Mais l’Islande (comme la grosse majorité des pays développés) a décidé :
    -d’avoir une banque centrale, dont l’objectif est seulement de limiter l’inflation mesurée et pas la masse monétaire totale
    -de déverser des tombereaux de liquidités pas chères aux banques, ce qui leur a grandement facilité leur tâche de création monétaire de second rang (+56% de croissance de M3 dans les 12 mois précédant la crise, pour une croissance du PIB de +5%)
    -d’avoir des institutions de garantie publique des crédits immobiliers… et oui, toujours le même scénario
    -et forcément d’avoir une belle bulle immobilière
    Et la bulle a éclaté quand le roulement de la dette privée est devenu impossible. Comme aux USA.

    Il faut quand même préciser que malgré les apparences, l’élite islandaise aura absolument tout tenté pour essayer malgré tout de bailouter les banques (et qu’elle l’a fait en partie pour les plus petites banques d’ailleurs). Donc -hélas- si mise en faillite il y a eu, ce n’est pas parce qu’ils ont une meilleure classe dirigeante (même si c’est un peu vrai), mais bien parce que matériellement le bailout général était impossible.

    « Ces banques étaient privées : pourquoi des entreprises dans le secteur bancaire serait-elles traitées différemment de compagnies privées dans d’autres secteurs comme les technologies de l’information, Internet, les compagnies aériennes ? »
    100% d’accord. Ca s’appelle le capitalisme libéral.

    J’apporterai quand même des nuances aux propos de Grimsson :
    -la dévaluation de la couronne a été le fait du marché, pas d’une quelconque volonté publique. La couronne islandaise était massivement surévaluée avant la crise du fait de la conjonction politique monétaire laxiste + aléa moral du bailout potentiel
    -il n’y a pas eu besoin de faire d’austérité. Ben c’est normal, même si le problème est venu d’une politique publique (la politique monétaire), il s’est concentré dans le secteur privé. L’austérité a frappé essentiellement le privé. L’Islande ayant massivement réformé ses services publics dans les années 90, comme les autres pays scandinaves, le problème n’est pas venu de là. De là à comparer avec la France, il y a un gouffre…
    Encore qu’on peut relativiser cette « absence d’austérité » : http://trueeconomics.blogspot.fr/2011/02/28022011-ireland-v-iceland-economy-part.html (désolé il y a d’autres données qui traînent sur le lien, mais les graphes sont synthétiques)
    -les pays nordiques ont des monnaies PLUS FORTES que l’euro (à part la Finlande évidemment). Et ce serait la surévaluation de l’euro le problème ?

    @step
    Bravo pour la transcription !

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  • caroline Porteu // 11.03.2013 à 19h41

    Même Lenglet s’y met !!!!

    Dans sa chronique consacrée à l’Islande, le journaliste économque François Lenglet, rédacteur en Chef à France 2 et invité régulier des plateaux des grands médias, s’est laissé aller à un aveux de vérité inattendue :  » l’Islande a récusé sa dette et incontestablement ça a été l’un des éléments qui a permis la reconstruction du pays. Ce n’est pas le seul d’ailleurs, on a nationalisé les banques, on a aussi poursuivi les banquiers sur le plan pénal. C’est l’un des rares pays qui l’ a fait. Non seulement les banquiers mais aussi les responsables politiques qui étaient au pouvoir à l’époque de la crise. »  » Il y a aussi un autre facteur qui a considérablement aidé l’Islande, c’est la dévaluation de sa monnaie. Elle a dévalué de 50%, ça a rétabli la compétitivité de façon quasi instantanée. » Mais bon, point trop il faut en faire et le ton alarmiste rattrape monsieur Lenglet. L’Objectif serait-il de faire peur et de réfréner toute volonté de changement ? L’éthique journalistique à ses limites que la raison ignore…En tout cas L’Islande a toujours un indice de développement humain élevé, un des tout premier de la planète.

    http://www.wikistrike.com/article-l-islande-a-devalue-de-50-ca-a-retabli-la-competitivite-de-facon-quasi-instantanee-116078416.html

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  • G L // 12.03.2013 à 18h59

    « Je peux vous dire que pendant les premières semaines de 2009, quand je me réveillais, ma crainte n’était pas de savoir si on retrouverait ou pas le chemin de la croissance. C’était de savoir si on ne vivait pas l’effondrement de notre communauté politique stable, solide et démocratique. »

    Je ne peux pas m’empêcher de comparer ce qui est dit là avec la situation politique en Italie où il est clair que la démocratie est instable, fragile et fort menacée.

    Il est assez remarquable que ce soit en centrant sa campagne sur la corruption qui affecte à des degrès divers TOUS les partis qui soutenaient le précédent gouvernement, relativement peu sur la situation économique et pas du tout sur la situattion financière, que le M5s a obtenu 25% des voix.

    La méthode suivie est contestable et je ne sais pas du tout quel sera le résultat mais se limiter à critiquer le « populisme » de Beppe Grillo mme semble une manière assez lache d’esquiver la question de ce qu’il pourrait subsister de démocratie quand c’est à Bruxelles que les choses se décident…

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