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18.janvier.201818.1.2018 // Les Crises

Le mauvais usage de Trump des renseignements sur l’Iran, par Paul R. Pillar

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Source : Paul R. Pillar, Consortium News, 16-12-2017

Cédant aux désirs israélo-saoudiens, l’administration Trump abuse du processus de renseignement américain pour attiser la fièvre guerrière contre l’Iran, tout comme George W. Bush l’a fait en Irak, rapporte Paul R. Pillar, analyste de la CIA.

L’épisode le plus largement retenu d’une administration américaine dans lequel il se servait d’une présentation publique fondée sur le renseignement pour attiser l’hostilité à l’égard d’un pays avec lequel il avait l’intention de se battre fut l’exposé de M. Colin Powell sur l’Irak au Conseil de sécurité des Nations Unies en février 2003 .

Nikki Haley, Représentante Permanente des États-Unis à l’ONU (UN Photo)

Cette présentation et la campagne d’une année de l’administration Bush, dont le discours de Powell faisait partie, pour vendre l’invasion américaine de l’Irak représentaient un détournement du renseignement – moins à cause de la substance que de la nature intégrale et du but de l’exercice. Au lieu d’utiliser le renseignement pour informer correctement les décisions politiques à prendre, cette campagne était plutôt une utilisation sélective et tendancieuse des services de renseignements pour vendre une décision déjà prise.

Il y a eu d’importantes fausses déclarations, bien sûr. La partie du discours sur les liens terroristes était destinée à susciter une croyance au sujet d’alliances supposées qui contredisait les jugements des services de renseignements américains.

Mais même si l’ensemble du discours sur les armes de destruction massive a été validé, le discours a omis les questions les plus essentielles à propos de la politique américaine envers l’Irak. Ces questions comprenaient ce qui justifierait le lancement par les États-Unis d’une grande guerre d’agression, et quel serait le gâchis et les répercussions en Irak et dans la région après le renversement de Saddam Hussein, armes de destruction massive ou pas .

Maintenant Nikki Haley a fourni la réplique la plus proche du célèbre « montrer et raconter » de 2003. Elle a brandi de manière tendancieuse et sélective des éléments, y compris physiques, des renseignements pour attiser l’hostilité envers l’Iran, avec laquelle l’administration Trump semble déterminé à se battre.

La pièce principale comprenait des restes d’un missile tiré du Yémen en direction de Riyad, en Arabie Saoudite.

Haley et l’administration Trump sont allés au-delà de Powell et de l’administration Bush en entraînant les agences de renseignement américaines dans leur campagne de promotion d’hostilités.

Pour le discours de Powell, l’imprimatur de la communauté du renseignement était symbolisé par le directeur du renseignement central, George Tenet, assis dans le cadre de la caméra juste derrière Powell. Même si Haley est l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, une telle image dans la salle du Conseil de sécurité n’était évidemment pas suffisante. Au lieu de cela, elle a fait son « montrer et raconter » à l’Agence de Renseignement de la Défense à Washington. Et plutôt qu’une petite fiole que Powell utilisait comme accessoire pour parler d’une arme biologique, elle a montré un entrepôt plein de matériel détruit, y compris les restes de missiles.

Distorsion de la réalité

Tout comme en 2003, le spectacle a raté les questions fondamentales impliquées dans le chaos du Moyen-Orient. Le missile tiré à Riyad était une riposte plutôt faible et inefficace en réponse au continuel assaut aérien sur le Yémen par une coalition dirigée par l’Arabie saoudite qui a transformé une guerre civile déclenchée par le mécontentement tribal en l’une des plus grandes catastrophes humanitaires du monde.

Selon les Nations Unies et d’autres sources, plus de 5 000 civils ont été tués, ainsi que des milliers de blessés ou d’autres morts comme les conséquences relatives à une épidémie de choléra qui a fait des milliers de victimes. La guerre aérienne menée par les Saoudiens est clairement la plus grande source du carnage.

Les États-Unis soutiennent cette guerre aérienne. La nature exacte et l’étendue de l’assistance ne sont pas claires, mais ce qui est publiquement reconnu comprend la fourniture par les États-Unis d’informations sur le ciblage et le ravitaillement des avions de combat saoudiens. L’administration Trump aurait envisagé d’augmenter l’assistance militaire à l’Arabie saoudite, y compris la reprise possible des cargaisons de missiles guidés que l’administration Obama avait suspendues en raison du ciblage aveugle des civils par l’Arabie saoudite.

C’est une politique à la fois malavisée et moralement choquante de la part d’Haley d’essayer de concentrer son attention sur les marques liées à l’Iran sur un fragment de missile alors que son propre gouvernement encourage beaucoup plus de souffrances et de destructions dans la même guerre dont ce missile fait partie intégrante.

Le jour même où Haley présentait des munitions liées à l’Iran, on apprit que l’une des dernières attaques aériennes de la coalition menée par l’Arabie saoudite a détruit une prison dans la capitale Sanaa et tué au moins 30 personnes, dont la plupart étaient des détenus. Et ce jour où Haley a attiré l’attention sur son entrepôt plein d’armes qui, selon ses mots, « comprennent des parties fabriquées en Iran, certaines par l’industrie de défense gouvernementale iranienne », des rapports ont émergé sur le nombre d’armes fournies par les américains et saoudiens qui ont fini entre les mains de l’État islamique (ISIS). Il est évident qu’un marquage d’usine sur une munition est censé constituer un cas de condamnation du pays de fabrication lorsque l’Iran est impliqué, mais pas quand un autre état l’est aussi, ou du moins quand les États-Unis ou l’Arabie Saoudite sont aussi impliqués.

Les remarques de Haley durant son « montrer et raconter » n’ont rien expliqué sur la façon dont les munitions exposées autour d’elle démontrent quoi que ce soit sur les politiques iraniennes ou les facteurs de conflit et d’instabilité au Moyen-Orient, et encore moins sur les implications pour la politique américaine. L’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis avaient remis le matériel, et les responsables américains ne voulaient pas ou ne pouvaient pas dire où une grande partie avait été récupérée. Ils ne pouvaient pas non plus dire quand les armes avaient été fournies ou quand elles avaient été utilisées. Utiliser ces détritus militaires comme base pour conclure que l’Iran contribue ou non à la violence au Moyen-Orient n’a guère plus de sens que de tenir Mikhail Kalashnikov responsable de toutes les attaques dans lesquelles les AK-47 ont été utilisés.

Les main sales américaines

Les responsables des États-Unis – premier exportateur mondial d’armes – devraient être particulièrement prudents en suggérant que les marquages d’usine sur les munitions correspondent aux preuves de la politique étrangère d’un pays, étant donné que les armes d’origine américaine ont été utilisées par l’EI.

Le secrétaire d’État, Colin Powell, s’adressant aux Nations Unies le 5 février 2003, citant des photos prises par satellite qui auraient prouvé que l’Irak avait des armes de destruction massive, mais les preuves se sont révélées fausses.

Les commentaires de Haley étaient plus parlants sur la nature de ce que l’administration Trump essaie de faire avec de tels démonstrations. Elle a parlé de « grands efforts » pour déclassifier les « preuves » et a déclaré : « Comme vous le savez, nous ne déclassons pas souvent ce type d’équipement militaire récupéré de ces attaques. »

C’est vrai, nous ne le faisons pas. Et le fait que l’administration remette en cause les procédures normales en faveur de la campagne publique de sensibilisation à l’hostilité montre à quel point tout cela est loin d’être une utilisation saine et appropriée des services de renseignement.

Haley a grossièrement dénaturé un nouveau rapport des Nations Unies sur l’application de la résolution 2231 du Conseil de sécurité, qui est l’approbation officielle par la communauté internationale du Plan d’Action Global Commun (JCPOA), l’accord qui restreint le programme nucléaire iranien. Elle a donné l’impression qu’il y avait un soutien international de fait pour son message « blâmant l’Iran pour tout », disant : « Dans sa plus forte expression, le rapport du Secrétaire général décrit violation après violation des transferts d’armes et des activités de missiles balistiques. »

Haley sait bien que les seules obligations que l’Iran a contractées tant dans le cadre du JCPOA que dans la résolution des États-Unis qui ont approuvé l’accord concernent les activités nucléaires. La référence à la Résolution 2231 aux missiles a été intentionnellement et soigneusement formulée comme un « appel » qui n’implique aucune obligation supplémentaire.

Le rapport du Secrétaire général, comme la plupart de ces documents, est plus une compilation de rapports et d’affirmations de la part des pays membres que l’aboutissement d’une conclusion grandiose. Un comité de surveillance américain a enquêté sur les tirs de missiles par les forces Houthi au Yémen au début de l’année et a exprimé son agnosticisme quant à qui était impliqué dans la fourniture des armes, même si elles semblaient être de conception et de fabrication iraniennes.

Les observateurs ont également déclaré qu’ils n’avaient vu aucune preuve d’autre chose qu’Haley avait suggéré, à savoir une présence de spécialistes des missiles iraniens au Yémen. Dans le cadre du contrôle international qui compte le plus dans l’évaluation du respect par l’Iran de ses obligations, l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique continue de certifier que l’Iran respecte ses engagements nucléaires dans le cadre du Plan d’action.

Le secrétaire général des États-Unis, Antonio Guterres, qui a dû faire la grimace en voyant les remarques de Haley, a parlé des mêmes sujets le jour de la présentation de Haley. Guterres a répété son approbation du JCPOA comme « le meilleur moyen » de s’assurer que le programme nucléaire iranien reste pacifique, tout en exprimant sa préoccupation quant à la manière dont le refus du Président Trump de délivrer la certification au Congrès en octobre avait créé une « grande incertitude » quant à l’avenir de l’accord.

Les tactiques alarmistes représentaient une importante partie de la campagne de l’administration Bush pour vendre sa guerre, en brandissant des objets comme des fioles que l’on nous a dit d’imaginer pouvoir être remplies de spores de l’anthrax. Haley est allée intégralement dans le même mode quand elle a dit au sujet du missile qui a frappé près de l’aéroport de Riyad, « Imaginez si ce missile avait été lancé sur l’aéroport de Dulles ou JFK, ou les aéroports de Paris, Londres ou Berlin. C’est ce dont nous parlons ici. C’est ce que l’Iran soutient activement. »

Non, l’Iran ne soutient pas du tout cela. Il n’y a aucune preuve d’un quelconque mouvement iranien vers l’obtention d’une arme à portée intercontinentale. Il n’y a aucune preuve que le développement militaire iranien et l’approvisionnement poursuivent quelque chose d’autre que de répondre à ce que l’Iran considère comme des menaces et des rivaux dans sa propre région.

Les chefs de l’armée iranienne et du Corps des gardiens de la révolution ont parlé publiquement de 2000 kilomètres, ce qui est suffisant pour que les armes iraniennes puissent répondre à ce besoin. Une telle gamme n’est pas seulement un discours et est compatible avec la logique stratégique plus large de la posture de défense de l’Iran.

C’est une perte de temps et d’attention non seulement pour l’ambassadeur des États-Unis auprès des Nations Unies, mais aussi pour tous les agents du renseignement qui ont participé à l’organisation de cette exposition à la DIA, faisant un battage sur une menace intercontinentale imaginaire alors que les États-Unis font face à une menace réelle de la part de la Corée du Nord.

Nous ne savons toujours pas exactement où Trump, Haley ou qui que ce soit d’autre dans l’administration actuelle veulent ou espèrent aller dans leur campagne pour attiser la tension maximale et l’hostilité envers l’Iran. Mais de plus en plus leur campagne résonne énormément comme ce que l’administration Bush et les néoconservateurs disaient à propos de l’Irak en 2002 et 2003. Ajoutez aux autres similitudes une perversion de la relation entre la politique et le renseignement.

Paul R. Pillar, au cours de ses 28 années à la Central Intelligence Agency, est devenu l’un des meilleurs analystes de l’agence.

Source : Paul R. Pillar, Consortium News, 16-12-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Fritz // 18.01.2018 à 08h48

Nikki Haley a brandi à l’ONU « des restes d’un missile tiré du Yémen en direction de Riyad, en Arabie Saoudite ».
Tiens ? Je ne savais pas que l’Arabie saoudite croulait sous les bombes yéménites.

Merci Mme Haley. Merci de m’informer. Vous représentez un pays qui a tant souffert des bombardements amérindiens, cubains, allemands, japonais, soviétiques, chinois, français, italiens, iraniens, nord-coréens, et surtout vietnamiens, libyens, afghans et irakiens.

32 réactions et commentaires

  • Jean // 18.01.2018 à 06h36

    Venezuela, Iran, Corée du Nord ou Ukraine, qui sera la prochaine conquête de l’empire du chaos ? (Je ne parie pas sur l’Iran).

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  • jeff93 // 18.01.2018 à 08h00

    Les néocons ça ose tout. C’est à ça qu’on les reconnait.

      +29

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    • Jean // 18.01.2018 à 16h49

      Je me demande si le bilan des deux présidences d’Obama n’est pas pire, pour ceux qui veulent vivre en paix, que le bilan des deux présidences du fils Bush. Et il ne faut pas oublier que l’on doit au prix Nobel de la paix la relance de la course aux armements nucléaires.

        +9

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  • Fritz // 18.01.2018 à 08h48

    Nikki Haley a brandi à l’ONU « des restes d’un missile tiré du Yémen en direction de Riyad, en Arabie Saoudite ».
    Tiens ? Je ne savais pas que l’Arabie saoudite croulait sous les bombes yéménites.

    Merci Mme Haley. Merci de m’informer. Vous représentez un pays qui a tant souffert des bombardements amérindiens, cubains, allemands, japonais, soviétiques, chinois, français, italiens, iraniens, nord-coréens, et surtout vietnamiens, libyens, afghans et irakiens.

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  • Christian Gedeon // 18.01.2018 à 09h15

    Evidemment ça rappelle quelque chose ,n’est ce pas? À part que les temps ont quelque peu changé et que les européens soutiennent mordicus l’accord dit  » nucléaire » avec l’Iran. Autre différence majeure,l’Iran,contrairement à l’Irak de Saddam,est lourdement impliqué en Syrie,en Irak,au Liban,avec le Hamas et probablement le jihad islamique,au Yemen,soutient les frères musulmans contre Sissi et j’en passe. Et bien entendu est en opposition frontale avec l’Arabie Saoudite. Le contexte géostratégique est donc radicalement différent. Et je ne mentionne que pour memoire le fait que l’Iran appelle à la destruction d’Israel . Aussi devons nous avoir une position équilibrée dans cette affaire. La position américaine est difficilement défendable,nous sommes tous d’accord. Pour autant,il ne faut pas faire de l’Iran un apôtre de paix,qu’il n’est pas.

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    • Jean // 18.01.2018 à 15h00

      => Et je ne mentionne que pour memoire le fait que l’Iran appelle à la destruction d’Israel .

      ”Ainsi, dans une interview à Al Jazeera, reprise par le New York Times, Dan Meridor, ministre israélien du Renseignement et de l’Énergie atomique, a admis que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad n’avait jamais prononcé la phrase « Israël doit être rayé de la carte ».”

      Source : http://www.lepoint.fr/monde/iran-ahmadinejad-n-a-jamais-appele-a-rayer-israel-de-la-carte-26-04-2012-1455392_24.php

      Quand les bellicistes n’ont pas de prétextes, ils en inventent.

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    • jp // 18.01.2018 à 16h45

      1)  » l’Irak de Saddam » a été inféodé aux usa, avant qu’il s’attaque au Koweit
      2) « L’Iran appelle à la destruction d’Israël » euh, mais vous avez des sources là ? Je parle des dirigeants iraniens actuels, ce qu’auraient pu dire les précédents est dépassé.
      3) L’Iran soutient effectivement mais indirectement le Yémen et la Syrie mais par l’intermédiaire du Hezbollah, pour le Hamas et le jihad islamique, vous avez des sources ? en français (je ne suis pas arabophone)
      4) pour finir que l’Iran se sentant menacé fasse comme la Corée du Nord ne m’étonnera pas (développer des armes nucléaires) et je leur donne raison, bien que je sois contre ces horribles armes par principe, mais bon si c’est le seul moyen d’éviter que des peuples se fassent massacrer. Le pardon des offenses ça va bien 5 minutes, mais quand on a à faire à des tarés comme les dirigeants des USA, faut mettre le paquet pour se défendre.
      Et où voyez vous des velléités de domination du monde de la part de l’Iran ?

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    • Vincent // 18.01.2018 à 16h49

      « L’Iran appelle à la destruction ‘Israël » Désolé, il faudrait arrêter avec cette vieille lune complètement fausse. L’Iran n’a jamais appelé à la destruction d’Israël, c’était une faute délibérée de traduction d’un journaliste anglais de mémoire, d’un discours d’Ahmadinejad. (source : http://www.lepoint.fr/monde/iran-ahmadinejad-n-a-jamais-appele-a-rayer-israel-de-la-carte-26-04-2012-1455392_24.php)

      Ahmadinejad a simplement fait de la prospective : il a dit que l’Etat d’Israël sous sa forme actuelle allait disparaître, comme l’Union Soviétique, ou la Tchécoslovaquie. Les habitants de ses pays disparus n’ont pas, sauf erreur de ma part disparus non plus.

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  • tepavac // 18.01.2018 à 09h24

    « Nous ne savons toujours pas exactement où Trump, Haley ou qui que ce soit d’autre dans l’administration actuelle veulent ou espèrent aller dans leur campagne pour attiser la tension maximale et l’hostilité »

    Politiquement ils ne vont nul part, moralement non plus, légalement encore moins, que reste t-il ?

    Franchement ayant épuisé tous les « pourquoi » de la question, ne reste que le puissant pouvoir des lobbying, euphémisme pour désigner la corruption en des termes « diplomatiques ». Et les seuls à trouver de l’intérêt aux guerres et assez puissant pour plier à leur volonté, même un président, ne sont pas nombreux, alors….

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    • Bordron Georges // 18.01.2018 à 10h14

      Gédéon, à part «Les Crises», il n’y a pas de pays apôtre de paix!
      Dire que les européens soutiennent «mordicus» l’accord nucléaire avec l’Iran est une approximation de langage. On peut dire que la France soutient modérément cet accord, que l’Allemagne le soutient fermement, que peut-être aussi, d’autres pays européens le font. Ce qui motive tout ça ce n’est pas la paix, ce sont des intérêts économiques.
      tepavac, Trump et Haley vont dans le sens des intérêts de la puissance hégémonique US qui a des accords et donc des liens solides, avec Israël et l’Arabie saoudite, (toujours pour des raisons d’intérêts économiques); évidemment, en liaison avec le fait que les USA contiennent la plus grande concentration d’oligarques.

        +9

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      • Bordron Georges // 18.01.2018 à 11h09

        Les argument ‘‘massues’’ de Haley !
        «Comme vous le savez, nous ne déclassons pas souvent ce type d’équipement militaire récupéré de ces attaques».
        – C’est vrai, la déclassification est si difficile que celle des vues satellites sur l’Ukraine lors du vol MH17 n’a jamais pu être obtenue.
        «Imaginez si ce missile avait été lancé sur l’aéroport de Dulles ou JFK, ou les aéroports de Paris, Londres ou Berlin».
        – Parce que les victimes de l’aéroport d’une capitale d’Arabie saoudite, sont nécessairement plus graves que celles de l’hôpital, de l’école ou de la prison d’une ville de Syrie ou du Yémen?

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      • Chris // 18.01.2018 à 14h04

        Macron a quand même affirmé à l’ONU, face à Haley, que poursuivre dans la voie du harcèlement de l’Iran qui respecte le JCPOA était le plus sûr moyen de déclencher une guerre mondiale.
        Une chance que nos néocons soient anti-Trump !…

          +3

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    • Ardéchoix // 18.01.2018 à 19h36

      @ tepavac
      Chanson de Craonne, en 1917.

      Refrain
      Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront,
      Car c’est pour eux qu’on crève.
      Mais c’est fini, car les trouffions
      Vont tous se mettre en grève.
      Ce s’ra votre tour, messieurs les gros,
      De monter sur l’plateau,
      Car si vous voulez la guerre,
      Payez-la de votre peau !

        +9

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      • tepavac // 18.01.2018 à 20h30

        Merci Ardechois!
        Je dois ajouter quelques explication a ce chant terrible venu du fond des ages de notre pays.

        1914 est l’épilogue d’une longue lutte, celle d’une nouvelle espèce dont la volonté est l’individualisme et habité par ce rêve insensé qu’il peut être égal à un dieu.

        Contrairement à ce qui est véhiculé depuis deux siècles, la noblesse issue de la chevalerie, au sens stricte du terme, avait pour maxime et tenue, « la modestie », la tempérance, la frugalité, la modération, et toutes choses ayant du rapport avec la préservation de la vie.
        C’était l’âme centrale de leur conviction.
        C’était en ce sens des communistes avant l’heure.

        Ne riez pas de cette définition, elle est réelle, seuls les « apôtres » du mercantilisme vous dirons le contraire, ….. et après tout, je suis las et trop épuisé pour vous le démontré.

        Bref 1914/1917 fût l’Auschwitz de ce qui restait de nos meilleurs et plus fidèle ancêtres, ceux dont l’idéale était la Patrie, la famille, et peu importe que l’enfant venait d’ailleurs, il faisait partie de la grande tribus.

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  • Haricophile // 18.01.2018 à 09h33

    Guerre partout, victoire nulle part. La fuite en avant d’un empire en cours d’effondrement et qui répand le chaos et la destruction car il n’est plus capable de contrôler quoi que ce soit autrement.

    Il y a plein de choses intéressantes sur les sites étatsuniens, comme les épidémies parasitaires en train d’exploser dans certaines leur région, je parles des vers intestinaux par exemple ou il sont en train de rejoindre l’Afrique par endroit, ce qui est hallucinant dans un pays censé être développé (c’est ce modèle économique et cette médecine là que Macron veut chez nous ?).

    La violence est la panacée des faibles et des incompétents incapables de faire valoir leurs arguments autrement (et encore moins de se remettre en question). Le monde occidental est dirigé par des psychopathes corrompus et pourris, incapable d’une quelconque empathie et incapables de collaborer et agir à long terme pour défendre l’intérêt collectif et celui de leur descendance.

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    • Malbrough // 18.01.2018 à 09h54

      « La violence est la panacée des faibles »
      Cet avis me semble particulièrement discutable .
      Les USA disposent d’une force armée excessivement « performante » .
      Je ne parle pas du coté légitime des ses interventions qui sont décidées par le pouvoir profond US .
      Nous revenons souvent à la guerre d’Irak .
      Combien de gens sont conscients de l’effroyable violence et des moyens utilisés pour détruire l’armée de Sadam Hussein ,destructions aériennes ,artillerie , infanterie , napalm pour mettre à genoux cet état et la population à ce époque ?
      Les informations étaient complétement filtrées , sous la responsabilité de l’armée .
      Nous apprenons ,par ailleurs au hasard des émissions , de films les détails de cette boucherie qui a aussi touché l’infanterie US, qui en a gardé ses morts et ses sequelles , blessés traumatiques etc ..
      Bref pardonnez le point Godwin mais peut on dire que l’Allemagne nazie quand elle a attaqué à l’est en Pologne en Ukraine , en URSS ,révélait une « faiblesse » .
      Non il s’agissait d’idéologie barbare et de fanatisme .
      Avec des projets d’annexions de miseen servage bine précis .

        +4

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      • Louis Robert // 18.01.2018 à 12h58

        Cette FAIBLESSE évidente s’appelle l’excès de confiance (« overconfidence »), cette confiance aveugle en une force armée jugée à tort invincible. Faiblesse des Allemands attaquant l’URSS, faiblesse de l’Empire attaquant le Vietnam, etc.

        La faiblesse allemande apparut dès le début de cette invasion, déjà devant Moscou, devant Léningrad, pour se confirmer bientôt devant Stalingrad… puis à Koursk. Encore une fois, on avait grandement sous-estimé l’ennemi tant méprisé (« Mon combat »). Aveuglement. D’où les défaites, allemande (grandiose) et impériale (avilissante).

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        • Jean // 18.01.2018 à 15h24

          On peut aussi considérer que c’est une faiblesse morale que de vouloir régler tous ses problèmes par la violence, d’autant que c’est généralement un problème que l’on a avec soi que l’on essaye de régler de cette façon. Nous avons tous connus ce genre d’énergumène dans les cours de récréations et les USA ont de nombreux problèmes internes.

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          • Louis Robert // 18.01.2018 à 16h40

            Merci de le souligner, Jean, c’est le plus important. La faiblesse est d’abord morale, me semble-t-il, le sentiment de supériorité et la violence étant appelés, en vain, à compenser un sentiment d’infériorité à n’être que soi…un parmi tous les autres. Problème existentiel d’identité. Trop profond, peut-être… De nos jours, on préfère se limiter à parler de faiblesse (et de force) physique. Je crois que les primitifs nous étaient bien supérieurs, étant tout naturellement beaucoup plus sophistiqués.

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      • Chris // 18.01.2018 à 14h09

        Vous avez oublié les bombes à l’uranium appauvri mais aussi au phosphore…
        Dont souffrent la soldatesque US comme les populations agressées. Fallujah, la martyre.

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      • Jean // 18.01.2018 à 16h14

        => Nous apprenons ,par ailleurs au hasard des émissions , de films les détails de cette boucherie qui a aussi touché l’infanterie US, qui en a gardé ses morts et ses sequelles , blessés traumatiques etc ..

        Il est intéressant de noter que de nombreux films et documentaires ont été fait pour parler des souffrances des soldats américains et bien peu sur celles de leurs victimes civiles. L’arrogance et le nombrilisme de la civilisation occidentale est un prisme qui nous empêche de percevoir la réalité.

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    • Christian Gedeon // 18.01.2018 à 10h11

      Mais non. L’empire n’est pas en voie d’effondrement. Il n’a jamais été aussi fort,quoique vous en pensiez.il détient toutes les clés du futur technologique, à travers une créativité sans comparaison ailleurs. Si vous voulez combattre Ce que vous appelez l’ empire,la première chose à faire est de ne pas le sous estimer,et le voir déjà mort. Jamais sa prégnance n’a été aussi forte dans tous les domaines de la vie quotidienne,comment ne pas le voir? Chaque outil de communication,chaque mode de consommations,y compris les modes dits alternatifs sont nés la bas…meme Mélenchon a utilisé une technologie américaine pour ses meetings en réalité virtuelle! Si vous continuez à penser que l’empire est déjà morts,vos lendemains seront bien tristes.

        +3

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      • Jean // 18.01.2018 à 15h44

        Je vous conseil, pour comprendre les faiblesses de l’empire, la lecture de cette analyse d’un expatrié français au Texas : Faut-il avoir peur des USA ?

        – Première partie : Peut-on parler de démocratie aux Etats-Unis ?
        http://www.politicoboy.fr/politique-usa/usa-democratie-ou-ploutocratie/

        – Seconde partie: USA, pays de la liberté ?
        http://www.politicoboy.fr/donald-trump/usa-pays-de-la-liberte/

        – Troisième partie : De l’impérialisme américain
        http://www.politicoboy.fr/donald-trump/imperialisme-americain/

        – Quatrième et dernière partie à venir…

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      • Weilan // 19.01.2018 à 14h06
      • Vincent // 19.01.2018 à 18h08

        A lire d’urgence : Les cinq stades de l’effondrement, de Dimitri Orlov. Cet auteur a vu l’effondrement de l’URSS, qui n’avait jamais été aussi puissant que dans les années 80. Rappelez-vous, si vous en aviez l’âge.
        Les USA, qui sont la face opposée de l’URSS ont pêché par excès d’orgueil dès le début des années 90, en s’imaginant être les vainqueurs de l’Histoire. Erreur. Ils ne survivront que 30 ans de plus.
        Un général russe a soufflé dans les oreilles d’un de ses comparse américain à la fin des années 80 lors d’un sommet : Nous allons vous faire une chose terrible : nous allons vous priver d’ennemi.

        Il avait raison : les USA qui ne se sont construits que par la guerre et la violence contre un ennemi (l’anglais, puis l’espagnol, puis les mexicains, puis les sudistes, puis les philippins, puis les cubains….etc) se sont perdus dans des rêves d’hyperpuissance et d’hégémonie qui pompe leurs ressources et celles du Monde, qui n’y suffisent pas. La technologie la-dedans n’y peut pas grand chose : seules les grandes masses comptent. Ce sont elles qui font l’Histoire.

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  • marcel dugenoux // 18.01.2018 à 10h47

    On est conduit à reconnaître qu’une des principales conséquences des choix politiques de M. Trump ait consisté dans la remontée spectaculaire des cours du pétrole ces derniers mois. Dans ce contexte, l’hostilité à l’égard de l’Iran peut tout aussi bien s’interprêter comme une manoeuvre dont l’objectif essentiel soit d’éviter à tout prix que les réserves de ce pays viennent abonder le marché pétrolier, ce que la normalisation du statut international de l’Iran ne manquerait pas d’entrainer.

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  • Jean Bayard // 19.01.2018 à 08h43

    Je parierais que Paul R. Pilar est démocrate.

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  • Phil-A // 19.01.2018 à 10h39

    On dirait steve jobs qui vient annoncer ses nouveaux produits ,amis non , c’est Nikky Haley (go Nikky 2020 ! ) a l’Aipac:

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=4&v=iwyDfZToo1E

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