Les Crises Les Crises
16.juin.201816.6.2018 // Les Crises

Les USA et le destin du monde

Merci 73
J'envoie

Source : Inder Comar, Consortium News, 23-05-2018

Ce n’est pas une exagération d’affirmer que le destin de la civilisation dépend des Américains selon leur façon de déterminer comment ils veulent interagir avec le reste du monde, affirme Inder Comar dans son commentaire.

Les Américains devraient être plus honnêtes au sujet leur l’interventionnisme militaire. Il devrait y avoir un débat sérieux à ce sujet. A la place, il semble que l’on ait trois camps retranchés en matière de politique extérieure qui ne se parlent jamais.

Le premier est constitué d’impérialistes avoués. Ils sont faciles à identifier, car ils sont au pouvoir. Ce sont ceux pour qui il n’y a pas de mauvaise guerre. Ils ont probablement poussé les États-Unis à s’engager dans un changement de régime en Iran. Et actuellement, ils mènent une approche parfaitement agressive pour tenter de diminuer les tensions avec une Corée du Nord équipée d’armes atomiques – une approche qui connaîtra des retours de flamme au final. Ce camp serait aussi le plus fort pour nier qu’il y ait un impérialisme américain.

Il y a aussi des gens qui rejettent totalement l’impérialisme sous toutes ses formes, commis par tout pays, comme une grave erreur. Ce sont des gens qui reconnaissent qu’il doit y avoir d’autres valeurs qui lient les relations entre les nations – des valeurs partagées sur le droit international, les droits de l’homme, la liberté individuelle et spirituelle, et la loi.

Je pense qu’il s’agit d’un très petit camp.

Et enfin, il y a un troisième groupe, que j’imagine avoir des opinions partagées. Ils pensent qu’il est possible de maintenir une politique étrangère armée, tout en disant également qu’ils utilisent la politique étrangère pour diffuser les valeurs civilisées. Ils veulent se complaire dans la fausse gloire qui provient de l’empire et s’en accommoder.

Les discours politiques actuels aux États-Unis – qu’il s’agisse des médias, des think-tanks ou des principaux acteurs politiques – se répartissent dans l’un de ces trois camps. Par exemple, la plupart des Républicains et Démocrates utilisent le discours des droits de l’homme et de la liberté pour exprimer leurs idées.

La guerre d’Obama par drones (Artiste Meme inconnu.)

Cacher un fil conducteur d’interventionnisme

Mais la réalité de leurs actions, et les conséquences de ces actions, rend impossible de cacher un fil conducteur impérialiste sous-jacent. Les personnes qui réfléchissent ne peuvent ignorer que c’est un démocrate, le président Barack Obama, qui a augmenté l’utilisation des drones militaires dans plusieurs pays, qui a envahi la Libye, maintenu et accru la présence américaine en Afghanistan, et même engagé 1 000 milliards de dollars pour renforcer l’arsenal nucléaire américain.

Il n’y a jamais eu un moment plus urgent pour que les gens analysent et reconsidèrent vraiment la politique étrangère américaine et posent des questions fondamentales sur le rôle de l’Amérique dans le monde. Il y a des gens au pouvoir aujourd’hui qui jouent littéralement avec le feu avec un pays doté de l’arme nucléaire (la Corée du Nord) et qui poussent un autre pays (l’Iran) à se doter d’armes nucléaires afin de se défendre contre la menace ouverte d’une invasion américaine.

Une politique étrangère impériale est une politique qui rend le monde entier beaucoup moins sûr, y compris les États-Unis. Nous ne sommes pas si différents en tant qu’humains. Les humains, partout, finissent par en avoir assez d’être intimidés. Et ils finissent par se défendre. Ou même contre attaquer.

Il y a aussi un autre point qui mérite d’être souligné. Les leaders sélectionnés qui arpentent les couloirs du pouvoir, leurs facilitateurs de réflexion et de nombreux Américains, trouvent très souvent un réconfort faux et pervers dans la domination, l’exploitation et la souffrance de personnes qui ne sont pas des Américains. C’est vraiment une chose méprisable, et il faut le dénoncer. C’est ce type de pensée qui a engendré le génocide aux États-Unis, contre les nations premières et les peuples autochtones [NDT : les Indiens]. C’est ce type de pensée qui a tué, et qui continue de tuer, des dizaines de millions de personnes à l’étranger.

Il y a un choix fondamental que les Américains doivent faire. Et c’est de savoir s’ils seront d’accord avec l’impérialisme comme caractéristique déterminante de leur politique étrangère. S’ils veulent être connus comme un peuple impérialiste. Je pense qu’un jour viendra, plus tôt que la plupart des gens le souhaiteraient, où ce choix devra être affronté de face.

Le pire crime de tous

Des soldats irakiens tirent un obus d’artillerie M198 de 155 mm au cours d’un exercice d’entraînement dans une école d’artillerie à Abu Ghraib, en Irak, le 2 avril 2018, 15 ans après l’invasion illégale de l’Irak. (Photo de l’armée française par le Maj Chames Bouriche)

Je pense notamment au terrible crime qui a été commis en 2003, lorsque les États-Unis ont envahi l’Irak. Beaucoup de gens rationnels se demandent pourquoi les prétendues « leçons » de la guerre agressive contre l’Irak n’ont pas été comprises par les démocrates ou les républicains de haut rang, et pourquoi le gouvernement américain continue de faire des menaces sans fondement contre d’autres pays, ou de menacer de guerre sans justification légale suffisante. Après tout, d’un point de vue humain et civilisé, la guerre en Irak n’était pas seulement une catastrophe : c’était un crime international, et le pire de tous les crimes de guerre, le crime d’agression.

Mais du point de vue de l’impérialisme, l’Irak a été à bien des égards un succès – il a conduit à la destruction d’un centre de pouvoir régional, a donné aux États-Unis une couverture pour continuer à s’impliquer au Moyen-Orient à perpétuité, et a cimenté une alliance croissante avec Israël et l’Arabie saoudite, deux pays qui sont désireux de continuer à acheter une grande quantité d’armements américains.

Les Américains ont beaucoup de chance. Ils ont eu la chance de ne pas avoir un autre grand pays qui leur impose sa volonté. À l’exception de Pearl Harbor, les Américains n’ont jamais été forcés de ressentir le poids des politiques impérialistes qui ont conduit à la mort par drone ou à la mort par missile pour les membres de la famille, les voisins ou les amis. Les Américains n’ont jamais vu leur pays étouffé à cause des blocages commerciaux et économiques d’une nation plus dominatrice. Et les Américains n’ont pas eu à faire face à des coups d’État violents, à des parodies d’élections et à des dictateurs qui rendent compte à une élite dirigeante vivant à des milliers de kilomètres de distance, qui ne se soucient même pas de parler la même langue, qui exploitent les ressources du pays et qui se moquent pas mal du sort et de la vie des gens tous les jours.

C’est le triste sort de nombreuses sociétés au cours des 100 dernières années, dont le seul crime était d’être un intérêt stratégique pour le gouvernement américain.

Mais même alors, en tant qu’Américain, je commence à avoir un avant-goût de ce que à quoi ces choses ressemblent. Parce que les politiques impériales à l’étranger s’enracinent maintenant aux États-Unis et s’épanouissent en tant que politique intérieure. La police tue indistinctement les manifestants et les personnes de couleur. Les immigrants sont ciblés en tant qu’objets de haine. Les pauvres et la classe moyenne sont pratiquement démunis – plus de 40 % des Américains luttent pour se nourrir et se loger. Et le processus électoral américain est manifestement sous le contrôle des ploutocrates, qui s’enrichissent aux frais du gouvernement, alors que chaque jour les gens souffrent.

L’impérialisme à l’étranger crée l’aristocratie chez nous ; et ensemble, ils ne produisent que la progéniture démoniaque de la corruption, de la dictature et de la guerre totale.

Il nous appartient à tous, en tant que citoyens, de remettre en question le récit dominant de l’impérialisme. Et il ne suffit pas de dénoncer les impérialistes avérés – ils sont faciles à voir.

Leurs paroles et leurs actions sont très claires.

Il est également essentiel à ce moment-ci d’interpeller gens qui pensent qu’ils peuvent avoir le beurre et l’argent du beurre – qu’ils peuvent être fiers de l’empire et des droits de l’homme en même temps, qui pensent qu’il est possible de promouvoir la liberté par le canon d’une arme à feu.

Ces gens doivent être interpellés sur cette façon de penser. La paix et la liberté sont promues par des moyens pacifiques et libres. Vous ne tueriez jamais un homme dans la rue en prétendant l’avoir sauvé. Ce qui est vrai dans la rue l’est aussi entre les nations. Et les « leaders d’opinion » et les politiciens qui prétendent qu’ils peuvent faire avancer un programme civilisé et humanitaire au moyen d’armes, de menaces, de coups d’État et d’invasions, ne se trompent pas seulement, ils sont volontairement malhonnêtes – soit envers eux-mêmes, soit envers le monde entier.

Les Américains ont besoin d’un dialogue civique axé sur la primauté du droit, les normes relatives aux droits de la personne et les valeurs communes et civilisées. Les Américains ont besoin d’une politique étrangère qui affiche ces mêmes valeurs de manière significative et respectueuse, et qui utilise ces valeurs dans ses relations avec les autres pays. Pas par la guerre, la domination et l’exploitation. Cela semble simple à dire, mais la meilleure façon de mettre fin à l’impérialisme est de simplement mettre fin à l’impérialisme.

Il est temps pour l’Amérique de cesser de compter sur ses armes et de commencer à s’appuyer sur des principes éthiques et civilisés.

Le destin des États-Unis et peut-être du monde repose sur la recherche d’une meilleure façon de traiter avec eux-mêmes et avec les autres. Il n’y aura pas de réponse significative et de préparation au changement climatique, à l’extinction des espèces et aux grandes crises de réfugiés à venir, à moins que les États-Unis n’utilisent leur pouvoir de manière positive et ne contribuent à un monde où le dialogue, la coopération et la promotion de la paix sont les fondements d’un ordre civilisé.

Cet article est d’abord paru sur le blog d’Inder Comar.

Inder Comar est le directeur exécutif de Just Atonement Inc, un organisme juridique sans but lucratif voué à l’édification de la paix et de la prospérité durable, et l’associé directeur de Comar LLP, un cabinet d’avocats privé œuvrant dans le domaine de la technologie. Il est un expert reconnu sur le crime d’agression, la légalité de la guerre en Irak et les droits de l’homme au niveau international. Il est titulaire d’un diplôme en droit de la New York University School of Law, d’une maîtrise ès lettres de la Stanford University et d’une licence ès lettres de la Stanford University. Son pseudo Twitter est @InderComar.

Source : Inder Comar, Consortium News, 23-05-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Aladin0248 // 16.06.2018 à 08h06

La fibre impérialiste US est très ancienne. Ce pays est malade d’une addiction à la guerre. Il me semble probable que la politique agressive de l’empire ne disparaîtra que lorsque celui-ci s’effondrera miné par ses tares internes. A moins qu’une guerre généralisée ne l’affaiblisse drastiquement même s’il en sort vainqueur. Dans tous les cas, sa mort, souhaitable pour la planète, sera un mauvais moment à passer pour tous. On est même pas sûr que la période qui suivra sera très agréable. L’exemple de l’empire romain nous en fait douter.

26 réactions et commentaires

  • Fabrice // 16.06.2018 à 07h06

    Je n’ai pas lu le pourquoi au fait que l’Amerique cesserait sa domination impérialiste !
    Du coup le y’a qu’a faut qu’on tombe à plat!
    Un vœux pieux… ou la croyance qu’un jour, un peuple, un brin plus ceci ou cela que les autres, prendrait son autonomie, ses responsabilités, son destin en main et irait mordre la main qui le nourrit.
    Statistiquement on peu prédire une probabilité de 0.

      +12

    Alerter
  • LEFROD // 16.06.2018 à 07h53

    L’empire est un colosse aux pieds d’argiles. Ses guerres d’agression sont le symptôme d’une perpétuelle fuite en avant sous peine d’effondrement. Il faut toujours davantage de prédation, pour tenter en vain de satisfaire l’appétit sans fin de Mammon et de ses serviteurs, qui prolifèrent tels des ténias dans l’estomac des USA et de ses vassaux. Et ses ténias rongent nos pays de l’intérieur désormais. Nous commençons à partager le sort des peuples massacrés par nos guerres iniques. Nous commençons à connaître le goût amer de la précarité, voire de la pauvreté, et de l’oppression. Ces sacrifices, nous dit-on, sont indispensables pour apaiser le marché. Nous nous comportons comme les peuples anciens, vivants dans la peur des puissances supérieures, qui procédaient à des sacrifices humains pour tenter de se concilier leurs dieux capricieux et mesquins. Finalement, rien ne change.

      +23

    Alerter
  • Aladin0248 // 16.06.2018 à 08h06

    La fibre impérialiste US est très ancienne. Ce pays est malade d’une addiction à la guerre. Il me semble probable que la politique agressive de l’empire ne disparaîtra que lorsque celui-ci s’effondrera miné par ses tares internes. A moins qu’une guerre généralisée ne l’affaiblisse drastiquement même s’il en sort vainqueur. Dans tous les cas, sa mort, souhaitable pour la planète, sera un mauvais moment à passer pour tous. On est même pas sûr que la période qui suivra sera très agréable. L’exemple de l’empire romain nous en fait douter.

      +30

    Alerter
    • Le Belge (ex-Le Wallon) // 16.06.2018 à 12h38

      Oh oui, l’exemple romain peut nous en faire douter : en Occident ce fut un effondrement et une grosse régression, en Orient, ce fut une petite stagnation mais le maintien de l’Empire pendant mille ans encore.

        +3

      Alerter
      • SimaQian // 17.06.2018 à 15h33

        sauf que là y a qu’un seul bloque sans un trou géant en plein milieu et ni les myriades de peuples frontalier qui convoitait les frontières romaines régulièrement, dans le cas des usa ces dernier ont été éliminé et ce n’est pas le mexique ou le canada qui constituera une menace directe sur ce pays

        mais ils s’autodétruiront un jour, reste à savoir quand

          +0

        Alerter
  • Rond // 16.06.2018 à 08h18

    C’est un fait, certains américains influents ont beaucoup de défauts. Nous aussi et à peu de chose près, ce sont les mêmes.
    C’est l’ignorance qui nous mine et pire encore, le confort anxiolytique de l’ignorance.

      +6

    Alerter
  • Emmanuel // 16.06.2018 à 08h36

    Assez en phase avec cet article. L’argument pour que le pays bifurque, est que la politique actuelle le mene a la catastrophe. Par exemple, je pense qu’il y a une disproportion entre son budget militaire et le poids économique du pays. D’où un affaiblissement interne. Et soit le pays poursuit dans cette spirale infernale (ça a l’air d’être le cas avec Trump, avec des guerres a l’exterieur et un affaiblissement a l’interieur, comme conséquence logique), soit il réajuste sa politique vers un autre modèle de développement. Vu les grands défis auxquels nous devons faire face, la première voie est suicidaire, une deuxieme voie (largement à construire) pourrait laisser un peu d’espoir….

      +4

    Alerter
  • gotoul // 16.06.2018 à 08h42

    Très faible espoir : que le complexe militaro-industriel soit recyclé en autre chose d’encore plus rentable pour ses actionnaires…

      +1

    Alerter
  • Nerouiev // 16.06.2018 à 08h44

    Ce discours, par certains égards, est un peu celui de Poutine en toile de fond qui reproche les non respects des droits internationaux censés nous unir. On voit bien qu’il n’a aucun écho au sein de l’Establishment. C’est donc la construction lente d’un Monde dans les règles qui finira par prendre le dessus. Un monde où le $ ne sera plus seul, où la force de défense militaire sera hautement puissante et où, comme le dit Rond, le confort anxiolytique de l’ignorance s’atténuera. Je dis « lente » parce que dans un monde devenu essentiellement consumériste, nous avons laissé les USA s’emparer de tout, et principalement les banques, par notre seule admiration du confort américain de plus en plus difficile à partager dans un Monde fini.

      +9

    Alerter
  • Hugo // 16.06.2018 à 09h00

    Bonjour Monsieur Comar,
    D’où êtes-vous, précisément? (notre famille travaille avec la styliste Agnès Comar…).
    Vous êtes très-sympathique et certainement très bien intentionné. Vous êtes quand même « formaté » au point de toujours vous présenter « Nous, Américains…. » – Seriez-vous seuls détenteurs de cette dénomination??????? Etes-vous plus « Américains » que les Argentins, les Péruviens… les Canadiens?
    C’est comme l’éternel £ion de la fable, « Primam Partem Tollo QVONIAM NOMINOR £eo ».
    J’ai épousé une femme de Nam Dinh (Viêt Nam) mais je ne vous parlerai pas de la guerre que j’ai vue en direct. Contentons-nous du Moyen-Orient qui vous intéresse : Tout le monde semble avoir oublié comment les Etats-Uniens, depuis 70 ans, SE SONT FABRIQUE METHODIQUEMENT UN ENNEMI EN IRAN. D’abord en détruisant la Démocratie naissante. Renversement du gouvernement élu, pour remettre sur le Trône du Paon, le Shah qui avait perdu toutes connections avec son peuple. Ensuite, soutien massif (armes lourdes, instructeurs, crédits…) à votre cher ami Saddam Hussein pour son agression ravageuse et mortellement dévastatrice. Plus récemment, au lieu d’encourager la nouvelle politique plus raisonnable des Réformateurs, tout ce que vous avez trouvé c’est des SANCTIONS de plus en plus pires, vous le dites vous-mêmes. « Et si ce n’est pas encore assez pour toi, j’ajouterai n’importe quoi » (2° £ivre de Samuel)
    Mais, rappelez-vous
    cette phrase de Montherlant dans sa pièce « Malatesta » : « NE POUSSE PAS A BOUT LE LACHE, TU LE RENDRAIS COURAGEUX ».
    Ou est-ce que vous n’attendez que ça? Que le désespoir les pousse à finalement produire un arsenal nucléaire…….

      +6

    Alerter
    • Sam // 16.06.2018 à 12h10

      Je trouve vos reproches injustifiés, car je ne vois pas de contradictions entre ce que vous dites et ce que dit ce M. Comar. Comme vous, il dénonce fort justement la cécité opportune qui nous a fait accepter l’inacceptable lorsqu’il était loin, sans comprendre que ce faisant nous nous condamnions à le subir nous même.

      « L’impérialisme à l’étranger crée l’aristocratie chez nous ; et ensemble, ils ne produisent que la progéniture démoniaque de la corruption, de la dictature et de la guerre totale. »

        +6

      Alerter
  • christiangedeon // 16.06.2018 à 09h15

    L’article dit unje chose extrêment vraie. Il y a un avant Irak et un après Irak. le tournant se situe là.Et âs seulement pour les US. mais aussi pour « le reste du monde « ,en quelque sorte. Parce que il faut quand même rappeller qu’à l’exception notable de la France, »le reste du monde  » a suivi. En silence ou bactivement. On a beau m’expliquer que les US étaien,t à l’époque la seule super puissance (en partie vrai),je ne doute pas un instant que si « le reste du monde « ,y compris Chine,Russie,Inde,Indonésie (je ne mentionne pas « l’Europe  » qui a prouvé là sa vraie nature)etc…avait fait les gros yeux et agi autant que faire se peut,les choses auraient peut- être été différentes. Mais rappellez vous bien,le « reste du monde  » s’en foutait et regardait à « la télé » les bombardements en direct,les journalistes embeddés racontaient leur petite histoire,et on passait à autre chose…pour la Yougoslavie et la Lybie,quasi même topo…Alors,oui,les US ménent une politque clairement impérialiste,et complètement aberrante de surcroît…mais comment dit on? Ils sont forts parce que nous sommes faibles? Et que notre faiblesse nous rend complices,n’est ce pas? la soi disant deuxième puissance économique du moinde »l’europe  » n’est même pas capable de mettre deux porte avions à la mer…gag,non?

      +5

    Alerter
    • Bobby // 16.06.2018 à 11h36

      Un porte-avions est une arme d’agression, ce n’est pas pour rien que seuls les USA en ont en grand nombre.

        +3

      Alerter
      • Christian Gedeon // 16.06.2018 à 12h53

        Comme disait mon oncle Eugène un porte avions est un porte avions…les nazis,un peu agressifs quand même,n’en ont pas eu,alors que leurs potes nippons si…un couteau peut servir à trancher du saucisson ou la gorge du copain…

          +0

        Alerter
        • Dominique // 18.06.2018 à 16h58

          « les nazis,un peu agressifs quand même,n’en ont pas eu [des porte-avions]»
          C’est que les nazis se voyaient dominer l’Europe, pas la planète.

            +1

          Alerter
    • Louis Robert // 16.06.2018 à 19h23

      «… il faut quand même rappeller qu’à l’exception notable de la France,”le reste du monde ” a suivi»?

      *

      FAUX.

      Pour un, sous la direction de Jean Chrétien, le Canada « N’a PAS suivi »… Il a résisté courageusement en répétant catégoriquement « Non!» à l’Empire du début à la fin, résistant courageusement à son chantage et à ses menaces… comme il l’avait fait déjà, du reste, lors de la guerre du Vietnam, sous Lester B. Pearson, Nobel de la Paix, saisi par le collet et expulsé de la Maison Blanche par le subtil Lyndon Johnson.

        +5

      Alerter
  • Denis Monod-Broca // 16.06.2018 à 10h24

    C’est un propos lucide. Les Américains savent être lucides sur leurs propres turpitudes.
    Et si, nous aussi, nous étions lucides ? La domination sans limite des USA tient certes à leur force militaire et économique. Elle tient aussi à nous et à la fascination qu’ils exercent sur nous.
    Mâle dominant – hyper-dominant – ils régnent sur le reste du monde parce que le reste du monde l’accepte (tout en lorgnant, on ne sait jamais…, sur un éventuel remplaçant)
    C’est aussi simple, aussi stable, aussi violent – et aussi peu rationnel – que l’organisation d’une meute de loups.
    Nous l’acceptons, nous ne pouvons donc que nous en prendre à nous.

      +4

    Alerter
    • RV // 16.06.2018 à 22h25

      Quelle réalité aurait donc ce « nous » et par la même occasion ce « les américains » ?

        +1

      Alerter
  • Leïla // 16.06.2018 à 12h50

    L’Amérique ploiera quand les chinois le décideront…question de temps !
    Il est par ailleurs difficile mais pas impossible de consommer européen ou asiatique. Donner des coups de bâtons à des clients potentiels…pas malin.
    Comme tous les autres empires, elle décline et sera remplacée…so what ?
    Il est surtout étonnant que ce type de débat n’existe pas en France ?!!!
    L’empire n’était pas que américain, incroyable cette cécité qui consiste à voir ce que font les autres. La France, la GB…ne vendent elles pas des armes ?
    Et si l’on considérait que la vente d’arme est LE problème …mais force est de constater que le PIB d’un pays est souvent en rapport avec ce commerce !

      +3

    Alerter
  • Louis Robert // 16.06.2018 à 13h33

    « Il nous appartient à tous, en tant que citoyens, de remettre en question le récit dominant de l’impérialisme… »?

    *

    Il nous faut d’abord voir qu’il y a Empire et impérialisme.

    Nous devons ensuite nous convaincre qu’Empire et impérialisme sont bien de l’essence même de notre monde.

    Nous devons enfin comprendre qu’Empire et impérialisme sont à la source même de notre déshumanisation et de l’effondrement de notre monde.

    Après quoi nous aurons vraisemblablement quelque chose à remettre en question… Autrement, ne domineront que les vœux pieux d’usage, parfaitement inoffensifs.

      +2

    Alerter
  • charles-de // 16.06.2018 à 16h31

    Aladin0248
    « La fibre impérialiste US est très ancienne », je dirais même qu’elle est CONGENITALE ! Les Euro Américains qui ont pris l’indépendance en 1776 étaient bien des COLONS ANGLAIS, qui ont pris la suite de l’Empire britannique, en l’AMPLIFIANT.

      +2

    Alerter
  • Alfred // 17.06.2018 à 02h42

    Il semblerait que la situation au Yémen ne passe pas la modération. Pourtant l’attaque sur hoddeidah est un désastre humanitaire et la France y prend semble t il une part plus active qu’il n’y paraît. Selon le côté houtis des forces spéciales françaises sont à l’œuvre au niveau du port (et une embarcation francaise ou us aurait et capturée).
    Question: que faisons nous la bas ?

      +4

    Alerter
  • Subotai // 17.06.2018 à 02h54

    Je n’ai pas compris:  » le Destin de la CIVILISATION dépend des AMÉRICAINS ».
    Ça veut dire que sans eux, aucune Civilisation est possible?
    Je m’interroge, il y en a vraiment qui y croient?
    La Civilisation est donc limitée aux « Américains » entendre étasuniens et leur vassaux?
    Les américains du entre et du Sud : peau de balle et clopinettes? Sans parler des milliards d’asiatiques. et d’africains
    Même dans leur déliquescence ils ne peuvent s’empêcher de se prétendre Number One!
    Je ne sais pas ce qu’il faut pour qu’ils comprennent que leur temps est fini et qu’ils ne valent même pas une bombe. 🙂
    Franchement mort de rire quand je lis ça!
    Ils sont en train de se vider de leur sang et ils ne s’en rendent même pas compte.

      +1

    Alerter
  • Trankiloo // 17.06.2018 à 14h32

    Quelqu’un pourrait il me transmettre des liens d’articles sur l’impérialisme français et la cécité volontaire du peuple français a ce sujet ?

      +1

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications