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11.juillet.201511.7.2015 // Les Crises

L’Europe se déchire à propos du cas grec – et personne ne semble en mesure de l’en empêcher, par Ambrose Evans-Pritchard

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Voici l’avis d’Ambrose Evans-Pritchard. Il n’engage que lui, mais il est assez bien informé en général. A prendre néanmoins avec recul…

Le premier ministre Alexis Tsipras ne s’attendait pas à remporter le référendum de dimanche dernier. Il est maintenant pris au piège et précipité vers le « Grexit ».

5 juillet – Des manifestants célèbrent la victoire du non | Photo: IBL / Rex Shutterstock

Par Ambrose Evans-Pritchard, Athènes 20:35 BST 07 juillet 2015

Comme une tragédie d’Euripide, le long conflit entre la Grèce et les puissances européennes qui détiennent sa dette s’achemine vers une fin catastrophique que personne n’avait vue venir, à laquelle nul ne semble pouvoir échapper, et qui menace de détruire au passage l’ordre européen dans son ensemble.

Le premier ministre Grec Alexis Tsipras ne s’attendait absolument pas à remporter le référendum de dimanche sur les conditions de sauvetage de l’UME, et encore moins à se retrouver à la tête d’une révolte nationale contre le contrôle exercé par les pays étrangers.

Il a organisé ce scrutin inattendu dans l’intention – et le souhait – de le perdre. Son but était d’en sortir la tête haute, en se résignant à une défaite honorable, et de rendre les clefs de la villa Maximos en laissant à d’autres le soin d’appliquer l’ultimatum du 25 juin, et d’en supporter l’opprobre.

Cet ultimatum fut un choc pour le gouvernement grec. Ils pensaient être sur le point de trouver un accord, aussi mauvais fût-il. Tsipras avait déjà décidé de céder au plan d’austérité, Syriza ayant échoué à créer une union des états débiteurs du sud de l’UME et ayant mal apprécié la tendance politique générale au sein de l’Euro-zone.

En lieu et place, ils se sont retrouvés confrontés à des créanciers qui ont levé la barre plus haut, exigeant que la TVA sur l’hôtellerie de tourisme passe de 7 à 23%.

Les créanciers ont réclamé une nouvelle baisse des retraites équivalant à 1% du PIB pour l’année suivante, ainsi qu’une sortie progressive de l’Allocation de Sécurité Sociale (EKAS) pour les retraités les plus pauvres, alors même que les montants des retraites avaient déjà été réduits de 44%.

Ils ont aussi réclamé une augmentation de la pression fiscale de 2% du PIB, alors que l’économie subit toujours les effets de six années de crise et d’hystérèse dévastatrice [NdT : hystéresis/hystérèse : « Retard de l’effet sur la cause dans le comportement des corps soumis à une action physique. Persistance d’un phénomène quand cesse la cause qui l’a produit. »]. Ils n’ont pas proposé de restructuration de la dette. Les Européens sont intervenus en coulisse pour supprimer un rapport du FMI qui validait la position grecque selon laquelle la dette était « insoutenable ». Le FMI a conclu que non seulement le pays avait besoin d’un abattement de 30 % du montant de la dette pour préserver la viabilité de ses créances, mais également d’un nouveau prêt de 52 milliards d’euros pour surmonter la crise.

Ils ont rejeté le plan grec de coopération avec l’OCDE pour réformer le marché, et avec l’Organisation Internationale du Travail sur les lois régissant les conventions collectives. Ils ont joué leur partition sans souplesse aucune, refusant d’admettre que leurs exigences dignes d’un roman de Dickens avaient été dénoncées par des économistes partout sur la planète.

« Ils ne voulaient tout simplement pas que nous signions. Ils avaient déjà décidé de nous mettre à la porte », a dit le ministre des finances démissionnaire Yanis Varoufakis.

Syriza a donc opté pour le référendum. Mais, à leur grand désarroi, ils l’ont remporté, provoquant ainsi la grande révolte grecque de 2015, ce moment où le peuple a finalement poussé son cri primitif, s’est couvert de peintures de guerre et a formé la phalange des hoplites.

M. Tsipras est désormais pris au piège de son propre succès. « Le référendum a sa dynamique propre. Les gens se révolteront s’il revient de Bruxelles avec un compromis bâclé », a déclaré Costas Lapavitsas, un des députés de Syriza.

« Tsipras ne veut pas du Grexit, mais je pense qu’il se rend compte que c’est la voie qui maintenant s’ouvre devant lui », a-t-il ajouté.

Alexis Tsipras arrive à Bruxelles pour un sommet d’urgence après son référendum.Ce qui aurait dû être une fête joyeuse dimanche soir s’est transformé en veillée funèbre. Alexis Tsipras, déprimé, a analysé toutes les erreurs faites par Syriza depuis son arrivée au pouvoir en janvier, discutant ainsi jusqu’au petit matin.Le premier ministre aurait alors été mis face au choix suivant : ou bien s’emparer de l’opportunité politique d’un vote remporté triomphalement avec 61% des scrutins pour s’attaquer directement à l’Euro-groupe, ou bien céder aux exigences des créanciers – en abandonnant l’imprévisible M. Varoufakis au passage, comme gage de bonne volonté.

Tout le monde savait ce qu’une confrontation signifierait. Le cabinet du ministre en avait examiné les conséquences en détails une semaine auparavant lors d’une rencontre tendue à la suite du refus de la BCE d’augmenter les liquidités (ELA) du système bancaire grec, forçant ainsi Syriza à imposer un contrôle des capitaux.

C’était un plan en trois phases. Ils « réquisitionneraient » la Banque de Grèce tout en licenciant son gouverneur selon des lois d’urgence nationale. Les réserves estimées à 17 milliards d’euros cachées dans différentes succursales de la banque centrale seraient saisies.

Ils émettraient en parallèle de la liquidité et des titres de dette (« IOU ») de type californien libellées en euros pour garder un système bancaire fonctionnel, soutenus par un appel à la Cour Européenne de Justice afin de déséquilibrer leurs adversaires, tout en faisant respecter les droits de la Grèce en tant que membre de la zone Euro. Si les créditeurs les forçaient à un Grexit, ce seraient ceux-ci – et pas la Grèce – qui agiraient de manière illégale avec toutes les implications du droit des contrats à Londres, New York et même Francfort.

Ils imposeraient un abattement de 27 milliards d’euros sur les obligations grecques détenues par la BCE, que certains qualifient « d’odieuses » puisque leur achat initial visait à sauver les banques françaises et allemandes, empêchant ainsi une restructuration de la dette qui sinon aurait eu lieu.

« Ils essayaient de nous étrangler jusqu’à ce que l’on se soumette, et voici comment nous aurions répondu », a dit un ministre du cabinet. M. Tsipras a rejeté le plan. Il était trop dangereux. Mais une semaine plus tard, c’est peut-être précisément ce qu’il devra faire, à moins qu’il n’accepte un retour forcé à la drachme.

Syriza est en proie à un profond désarroi depuis 36 heures. Mardi, la délégation grecque est arrivée à un sommet de la dernière chance à Bruxelles sans le moindre plan de négociation, alors même que l’Allemagne et ses alliés l’avaient averti dès le début qu’il s’agissait de son ultime chance d’éviter d’être bouté hors de la zone Euro.

Le nouveau ministre des finances, Euclide Tsakalotos, a vaguement proposé de fournir d’ici mercredi un projet, qui sera sans doute une version bricolée des projets déjà refusés par les créanciers.

Les événements se précipitent désormais et échappent à tout contrôle. Les banques restent fermées. La BCE a maintenu sa politique de gel des liquidités et, par son inaction, est en train d’asphyxier le système bancaire.

Des usines ferment partout dans le pays alors que les stocks de matières premières s’épuisent et que les conteneurs pleins de biens de première nécessité s’accumulent dans les ports grecs. Les sociétés ne sont plus en mesure de payer leurs fournisseurs, puisque les transferts extérieurs sont bloqués. Des titres provisoires privés commencent à apparaître tandis que les entreprises en sont réduites à une espèce de troc, hors du circuit bancaire.

Pourtant, si la Grèce est en pleine tourmente, l’Europe n’est pas en reste. La direction de la zone euro au grand complet a averti avant même le référendum que le « non » conduirait à l’expulsion de l’euro, sans cependant imaginer que ce scénario se produirait vraiment.

Jean-Claude Juncker, qui est à la tête de la Commission Européenne, a su plaisanter de sa volte-face. Il a déclaré : « Nous devons mettre nos petits égos, dans mon cas un très gros égo, de côté, et gérer la situation à laquelle nous sommes confrontés. »

Le premier ministre français, Manuel Valls, a déclaré qu’empêcher le Grexit et l’explosion de l’union monétaire était un impératif stratégique absolu. « Nous ne pouvons pas laisser la Grèce quitter la zone euro. Personne ne peut dire aujourd’hui quelles en seraient les conséquences politiques, comment réagirait le peuple grec », a-t-il dit.

Les dirigeants français travaillent de concert avec la Maison-Blanche. Washington fait jouer son immense pouvoir diplomatique et demande ouvertement à l’UE de « mettre la Grèce sur le chemin de la soutenabilité de sa dette » et de résoudre ce problème récurrent une fois pour toutes.

La pression franco-américaine est renforcée par l’italien Matteo Renzi, pour qui l’Euro-zone doit remettre l’ouvrage sur le métier, et repenser toute sa doctrine d’austérité après la révolte démocratique en Grèce. Lui aussi soutient maintenant qu’une réduction de la dette est nécessaire.

Le premier ministre grec Alexis Tsipras et l’Italien Matteo Renzi prennent part à une rencontre d’urgence de chefs européens de la zone euro.Toutefois, 15 des 18 gouvernements appelés à juger le cas de la Grèce soit soutiennent la position inébranlable de l’Allemagne, soit penchent vers un Grexit sous une forme ou une autre. Les Allemands sont déjà en train de penser à l’après-Grexit et discutent de projets d’aide humanitaire et de la manière de soutenir la balance des paiements de la drachme.Mark Rutte, le premier ministre hollandais, s’est fait l’interprète de nombreux pays en insistant sur le fait que la zone euro devait faire respecter la discipline, quelles qu’en soient les conséquences financières. « Je suis à la table des négociations aujourd’hui afin de veiller à ce que l’intégrité, la cohésion et les principes sous-jacents de la monnaie unique soient protégés. Il appartient au gouvernement grec d’apporter des propositions de grande portée. S’ils n’en font rien, dit-il, je pense que ça sera rapidement terminé. »

Les deux parties sont enfermées dans un dialogue de sourds, s’attachant à leur version de l’histoire, et aucune ne veut se remettre en cause. Le résultat pourrait coûter cher. RBS estime les pertes financières directes d’un défaut de paiement de la Grèce pour la zone euro à 227 milliards d’euros, à comparer aux 140 milliards d’euros s’ils avalaient la couleuvre d’une restructuration de la dette style FMI.

En images : le coût humain de la crise de la dette grecque.

Mais cela n’est qu’un détail en comparaison des dégâts pour le projet politique européen et pour l’OTAN si, malgré les objections vigoureuses de la France, de l’Italie et des États-Unis, la Grèce était jetée aux loups.

Il est difficile d’imaginer ce qui resterait de la direction commune franco-allemande. De dégoût, Washington pourrait alors tourner le dos à l’OTAN, laissant l’Allemagne et les pays Baltes monter leur propre défense contre Vladimir Poutine.

M. Lapavitsas disait que l’enjeu réel est la survie même de l’Europe en tant que force civilisatrice dans le monde. « L’Europe n’a pas montré beaucoup de sagesse durant le siècle passé. Elle a commencé deux guerres mondiales et a dû être sauvée par les Américains », disait-il.

« Maintenant, avec la création de l’union monétaire, elle a agi avec tant de stupidité et créé un tel désastre qu’elle met l’union même en doute, et cette fois-ci, il n’y aura pas de sauveur. C’est le dernier coup de dés pour l’Europe », disait-il.

Source : The Telegraph, le 07/07/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

 

Commentaire recommandé

sg // 11.07.2015 à 11h59

« De dégoût, Washington pourrait alors tourner le dos à l’OTAN, laissant l’Allemagne et les pays Baltes monter leur propre défense contre Vladimir Poutine. »
« L’Europe n’a pas montré beaucoup de sagesse durant le siècle passé. Elle a commencé deux guerres mondiales et a dû être sauvée par les Américains »

Même dans un article parlant de la crise économique grecque, l’auteur arrive à subrepticement glisser une réécriture de l’histoire et instiller la peur de l’ours russe. Bravo pour le leap of faith!

Pour le reste, l’article a des analyses un peu intéressantes, mais il est surtout sensationnaliste et catastrophiste (attention, le grexit ça va être la fin du monde!). Et je trouve que c’est un peu fort de café de prêter ses pensées au premier ministre grec, personne ne sait ce qui a été mis sur la table (menaces des américains?), donc affirmer qu’il prévoyait déjà de se coucher avant sans aucune conditionnalité ou de preuve, c’est un peu hasardeux…

21 réactions et commentaires

  • Pic et Puce // 11.07.2015 à 11h56

    où l’on voit bien que ce sont les USA qui mènent la danse. La Grèce aurait un avenir bien meilleur tout en restant dans l’UE mais en récupérant sa monnaie, la drachme, à condition que le pays soit maître de l’émission de sa monnaie, que ses banques séparent les activités de spéculation et de dépôt et… cerise sur le gâteau… de sortir définitivement de l’Otan tout en se rapprochant des BRICS. Les fameux conseillers français sortent probablement d’écoles américaines. Ils feront tout pour que la Grèce garde ses chaînes.

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  • sg // 11.07.2015 à 11h59

    « De dégoût, Washington pourrait alors tourner le dos à l’OTAN, laissant l’Allemagne et les pays Baltes monter leur propre défense contre Vladimir Poutine. »
    « L’Europe n’a pas montré beaucoup de sagesse durant le siècle passé. Elle a commencé deux guerres mondiales et a dû être sauvée par les Américains »

    Même dans un article parlant de la crise économique grecque, l’auteur arrive à subrepticement glisser une réécriture de l’histoire et instiller la peur de l’ours russe. Bravo pour le leap of faith!

    Pour le reste, l’article a des analyses un peu intéressantes, mais il est surtout sensationnaliste et catastrophiste (attention, le grexit ça va être la fin du monde!). Et je trouve que c’est un peu fort de café de prêter ses pensées au premier ministre grec, personne ne sait ce qui a été mis sur la table (menaces des américains?), donc affirmer qu’il prévoyait déjà de se coucher avant sans aucune conditionnalité ou de preuve, c’est un peu hasardeux…

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    • Nerouiev // 11.07.2015 à 12h45

      M. Lapavitsas disait que l’enjeu réel est la survie même de l’Europe en tant que force civilisatrice dans le monde. “L’Europe n’a pas montré beaucoup de sagesse durant le siècle passé. Elle a commencé deux guerres mondiales et a dû être sauvée par les Américains”, disait-il.

      Cherchez l’erreur !

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    • passerby // 11.07.2015 à 18h49

      “L’Europe n’a pas montré beaucoup de sagesse durant le siècle passé. Elle a commencé deux guerres mondiales et a dû être sauvée par les Américains”

      Après soixante ans de libération, nous pouvons l’appeler occupation.

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    • sg // 11.07.2015 à 19h58

      MAJ: apparemment, le fait qu’Alexis Tsipras souhaitait bel et bien perdre le référendum et quitter le gouvernement semble confirmé par Jamie Galbraith.

      http://www.nakedcapitalism.com/2015/07/tsipras-has-just-destroyed-greece.html

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  • Alae // 11.07.2015 à 12h20

    C’est la thèse d’Ambrose Evans-Pritchard. On le traitait de conspirationniste parce que dès le début, il soutenait que Tsipras voulait le oui.
    Tsipras aurait trop cru dans les sondages, qui donnaient tous un peuple grec souhaitant rester dans l’euro à n’importe quel prix, jusqu’à donner le oui gagnant.
    Étant donnée la « démission » de Varoufakis, qui devenait gênant avec ses menaces de réquisitions et de nationalisation des banques, que faut-il penser ?
    Les trotskystes du World Socialist Website font la même analyse. Réservé à ceux qui supportent la rhétorique d’extrême gauche.
    http://www.wsws.org/en/articles/2015/07/11/pers-j11.html

    « Le premier ministre français, Manuel Valls, a déclaré qu’empêcher le Grexit et l’explosion de l’union monétaire était un impératif stratégique absolu. “Nous ne pouvons pas laisser la Grèce quitter la zone euro. Personne ne peut dire aujourd’hui quelles en seraient les conséquences politiques, comment réagirait le peuple grec”, a-t-il dit. « 
    Corrigeons : « Personne ne peut dire aujourd’hui quelles en seraient les conséquences politiques, comment réagiraient les marchés« .
    Faut savoir interpréter.

    « De dégoût, Washington pourrait alors tourner le dos à l’OTAN, laissant l’Allemagne et les pays Baltes monter leur propre défense contre Vladimir Poutine. « 
    Oh oui oh oui, sivouplémerci.
    Gageons toutefois que cela n’arrivera pas. Dommage.

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    • Doumeche D. // 11.07.2015 à 19h00

      Les marchés ou les créditeurs et agences de notation…

      Je plusoie votre remarque sur Washington. Je pense plutôt qu’elle tapera sur les doigts de Mr Merkel et de son ministre des finances et cherchera à éviter que la Grèce ne se tourne vers l’est…
      en mettant éventuellement dans la balance la fermeture du Turkish Stream.
      Oups, que n’ai je dit là. J’espère que la Stasi ne nous écoute pas.

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    • sg // 11.07.2015 à 19h53

      Effectivement, ca a été confirmation par Jamie Galbraith « proche confident de Yanis Varoufakis et conseiller du gouvernement Grec »:

      « Close confidant of Yanis Varoufakis and Greek government advisor, Jamie Galbraith, confirmed that Tsipras never intended to win the referendum. He essentially confirms the report by Ambrose Evans-Pritchard that many readers rejected, that the referendum was a ploy to save Tsipras’ and Syriza’s face in admitting defeat and allowing a new coalition or a new government to cut a deal with the creditors. From the INET interview with Lynn Parramore:

      The recent Ambrose Evans Pritchard piece is very much on the mark (“Europe is blowing itself apart over Greece – and nobody seems able to stop it”). The Greek government, and particularly the circle around Alexis, were worn down by this process. They saw that the other side does, in fact, have the power to destroy the Greek economy and the Greek society — which it is doing — in a very brutal, very sadistic way, because the burden falls particularly heavily on pensions. They were in some respects expecting that the yes would prevail, and even to some degree thinking that that was the best way to get out of this. The voters would speak and they would acquiesce. They would leave office and there would be a general election. »

      http://www.nakedcapitalism.com/2015/07/tsipras-has-just-destroyed-greece.html

        +2

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      • Wilmotte Karim // 11.07.2015 à 20h05

        « have the power to destroy the Greek economy and the Greek society — which it is doing — in a very brutal, very sadistic way, because the burden falls particularly heavily on pensions »

        « They were in some respects expecting that the yes would prevail »

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      • Tassin // 12.07.2015 à 19h48

        Ca me semble un peu tiré par les cheveux cette hypothèse.
        La campagne pour le Non était très très visible de la part de Tsipras, alors qu’il aurait pu se montrer beaucoup plus discret sur ce point.
        De plus : quel est l’intérêt de Tsipras d’abdiquer? Il est tout jeune en politique et donc relativement intègre, a de solides convictions, et sait très bien qu’en cas d’échec ou d’abdication de Syriza il y a un gros risque pour que les fachos prennent le pouvoir et détruisent le pays. Il n’a donc tout simplement pas le choix que de tenir.

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  • Stef1304 // 11.07.2015 à 12h45

    L’info intéressante, pour moi, c le scénario grec alternatif exposé, mais refusé par Tsipras. Il y a quelque chose d’intriguant à s’acharner à vouloir rester dans l’euro, alors que d’autres membres de l’UE n’y sont pas, que son peuple le refuse et que ses interlocuteurs veulent le faire sortir ?!?

    Quelqu’un peut-il m’expliquer les raisons de cet acharnement ?!?

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  • JacquesJacques // 11.07.2015 à 15h27

    D’où Ambrose Evans Pritchard tire-t-il ces conclusions ou ces impressions lui qui est souvent crédible et pertinent quand il se prononce à propos de finance ? Madame Angela Merkel va-t-elle  » désobéir  » à l’Oncle Sam et aux ogres avides de profits pour provoquer l’évacuation de la Grèce de cette Europe mal foutue ? Ce qui est a priori certain, c’est que Monsieur Alexis Tsipras a été dans un terrible dilemme ces derniers jours. Ah ! Que j’aimerais être une petite souris planquée dans un recoin de salle lors des négociations. Ce qui nous est affiché et seriné par les médias n’est absolument pas crédible. Les situations économiques et financières de plusieurs pays européens vont continuer à se dégrader, et tôt ou tard nous aurons notre choc global. Plus il tarde plus il sera violent. Je suis prêt à accueillir cette douloureuse délivrance. Aie ! Aie ! Aie !

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  • Bordron Georges // 11.07.2015 à 16h14

    A propos de la Grèce, le thème vaguement théâtral de la confrontation entre position française et position allemande, les français consultant sagement les USA, c’est du cinéma!
    Les deux pays sont et resteront soumis à l’OTAN et exécuteront les ordres des USA qui est:
    « la Grèce doit rester dans l’OTAN! »

      +14

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  • Sainsaulieu // 11.07.2015 à 16h47

    Il m’arrive parfois de penser à vous lire tous que trop d’intelligence tue l’intelligence. En disant cela, je me souviens en tremblant de la fable des animaux qui demandent un roi. Notre temps est difficile. Les guerres les détresses, les désastres écologiques nous entourent. Mais nous, ici en France, nous ignorons qui souffrent, et notre milieu qui a du temps et assez de culture disponible pour lire « les crises » nous ne souffrons pas beaucoup dans notre peau des crises. Nous manquons ( moi aussi) d’empathie active, de celle qui nous ferait passer du « indignez-vous » à révoltons-nous. Est-ce que nous en sommes loin. Qu’avons nous à perdre ? C’est de cela que j’aimerai nourrir ma pensée pour sortir de ma si intelligente inaction. L’été est chaud seulement des calories solaires. De la douleur du peuple grec, nous n’en savons pas de quoi nous révolter. Ceux qui reviennent des Îles grecques ne font que renforcer notre impression de confort. Tout ne va pas si mal qu’on le dit ! Les médias nous impose du drame à la une tous les jours. Ici tout va bien reconduisons le PS, après tout avec lui nous avons traverser les crises sans trop de mal. J’ai honte de notre suffisance de notre absence totale d’esprit de solidarité et je pianote comme vous. Au secours !

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    • jp // 11.07.2015 à 19h14

      « notre milieu qui a du temps et assez de culture disponible pour lire “les crises” nous ne souffrons pas beaucoup dans notre peau des crises »

      Vous en savez quoi ? perso suis sous seuil pauvreté, ça rend empathique je vous assure

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  • reneegate // 11.07.2015 à 17h00

    Constater qu’une fois de plus les USA entrent dans notre danse alors qu’ils ne devraient même pas être invités, est d’autant plus consternant que ce sont nos politiques en France qui sont chargés de se réveiller et d’agir. Hollande est décidément aux ordres des maitres du monde et en fin politique pourrait en profiter pour bousculer les maitres du bal allemands. Les américains ont fait l’Europe et souhaitent conserver leurs bases militaires de l’OTAN co-financées et l’Euro qui protège le dieu dollar de toute accusation d’hégémonie.
    Les américains ont eux foi en leur pays et protègent leurs privilèges. Que font les Européistes français sinon trahir leurs peuples. Lordon vient de cracher son dépit sur ces personnes de peu de valeur, je suis dans le même état d’esprit et cite Jacquard qui considérait que nous étions désormais gouvernés par les plus dangereux et les moins compétents. Ne cherchons plus le malin outre atlantique, il est ici maintenant.

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  • Lucas // 11.07.2015 à 19h32

    Article très troublant sur l’arrière pensée de Tsipras.

    Si ce qui est dit est vrai cela rend la perspective d’une expulsion de la Grèce très inquiétante et l’on peut alors douter de la capacité de son gouvernement à gérer sereinement cette épreuve…

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    • Tassin // 12.07.2015 à 19h54

      Ca m’a beaucoup troublé également et j’avoue que ça me semble possible mais assez peu crédible.
      Il y a de fortes chances qu’au contraire Syriza prépare un plan B depuis quelques mois déjà et essaie juste mener les négociations jusqu’au bout pour soit obtenir une réduction de la dette soit se faire expulser de l’Europe et ne pas assumer tout seul les conséquences d’un Grexit.
      J’ai lu de la part de Jacques Sapir qu’un des membres du gouvernement Syriza mène des études économique sur le retour à la Drachme depuis 2012.

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  • Moses // 12.07.2015 à 02h31

    Si la Gréce es obligée de sortir, cela veut dire que les USA ne sont plus « le patron ». Comme personne ne se presente pour les remplacer, alors nous viverons des « temps interessants ». Je pense que l’Eurogrupe veut simplement humilier le Syrisa et effrayer l’Espagne, dnas cette region du monde Il y a encore un patron…

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  • Galien // 12.07.2015 à 16h11

    Depuis quand les USA ont-ils « gagné » les deux guerres mondiales ????

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