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19.décembre.201919.12.2019 // Les Crises

Macabre élection finale au Royaume-Uni – Par Craig Murray

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Source : Consortium News, Craig Murray, 15-11-2019

L’alignement des étoiles est parfait pour ceux d’entre nous qui sommes en faveur de l’indépendance de l’Écosse, écrit Craig Murray

Londres, capitale de l’Angleterre et pour le moment du Royaume-Uni (Colin, CC BY-SA 4.0, Wikimedia Commons)

Il s’agit de la dernière élection générale du Royaume-Uni. Le Parti national écossais (SNP) a placé l’indépendance au cœur de sa campagne, évitant l’erreur terrible du « Ne parlez pas de l’indépendance » de la campagne de 2017 qui avait conduit un demi-million de partisans potentiels à rester les bras croisés le jour du scrutin. Le SNP va remporter une victoire éclatante et éliminer les Conservateurs d’Écosse. Une position unioniste dure du Premier ministre Boris Johnson, qui dénierait au peuple écossais le droit souverain de choisir, ne pourrait survivre à un tel résultat.

Si les conservateurs se mettaient à imaginer pouvoir traiter l’Écosse comme l’Espagne traite la Catalogne, leur réveil serait particulièrement brutal. De même, les dirigeants du SNP seront politiquement incapables d’imposer la reconnaissance des paramètres que Westminster tente d’imposer, quels qu’ils soient. Les divergences politiques et culturelles entre l’Écosse et l’Angleterre sont maintenant si criantes que l’union est déjà dépassée en tant qu’entité politique fonctionnelle. Il ne s’agit plus maintenant que d’organiser les obsèques.

Il est essentiel de faire le meilleur usage possible du vote du SNP lors de cette élection. Tout le reste n’est que diversion. Il faut affirmer clairement qu’il n’y a aucun siège en Écosse où un vote du SNP risque de voir un siège tomber aux mains des Tories. Par contre, il y en a plusieurs où un vote travailliste ou un vote Vert risque de donner le siège aux Conservateurs. Voter travailliste ou Vert en Écosse en 2019 est un acte irresponsable et complaisant de nombrilisme. Il faut que ce soit le SNP. Après l’indépendance, qui ne saurait tarder, nous pourrons alors chacun suivre notre propre voie.

La cheffe du SNP appelle les électeurs à soutenir son parti, 12 novembre 2019. (Twitter)

C’est là le karma des Libéraux-démocrates dans leur rôle de tenants de l’austérité, au moment même où l’occasion leur est donnée de faire d’immenses progrès en tant que parti majoritaire en Angleterre, ils se retrouvent avec Jo Swinson comme leader. D’instinct, elle penche résolument à droite. Lorsqu’on lui a demandé, lors du lancement de sa campagne, pourquoi elle affirmait que Jeremy Corbyn, chef de l’opposition, n’était pas apte à être premier ministre – question d’un journaliste en quête de copie pour abattre Corbyn – sa première et plus instantanée de ses réponses a été que Corbyn ne serait pas disposé à donner aux commandants des sous-marins britanniques l’ordre de déclencher une riposte nucléaire.

Swinson allie stupidité, délires et ambition dans un mélange profondément déplaisant. Il ne faut pas oublier que les libéraux-démocrates n’étaient plus qu’une poignée de députés après les dernières élections et que Swinson est alors devenue la cheffe d’un très petit groupe. Maintenant que des Blairistes carriéristes ont rejoint le navire en perdition, les pulsions de droite de Swinson sont encore renforcées. Je suis sûr qu’il reste encore quelques personnes respectables au sein des libéraux-démocrates. Mais ils sont invisibles.

Cela dit, il y a de nombreux sièges en Angleterre où il faut que les gens votent pour les Lib Dem afin de battre les Conservateurs. Le meilleur scénario d’ordre pratique pour la fin du Royaume-Uni est une alliance Labour/Lib Dem/SNP, qui évitera un Brexit dur et qui conviendra d’un deuxième référendum d’indépendance pour l’Écosse.

Autre scenario

Il existe un autre scénario qui aboutira aussi à l’indépendance, mais il sera plus désordonné et plus dangereux. Même si nous obtenons l’indépendance par le biais d’un deuxième référendum (et d’autres options sont possibles), ce référendum entraînerait une lutte encore beaucoup plus sordide que celle de 2014. Nous observons déjà, lors de cette élection, à quel point les médias britanniques sont aujourd’hui inconditionnellement pro-Tory, et une autre campagne référendaire écossaise souffrirait non seulement de cela, mais de chaque sale tour dans la stratégie des services de sécurité britanniques. Et pourtant, je n’ai aucun doute sur le résultat.

Bien sûr, il est indéniable que les médias ont toujours été biaisés, mais la situation s’est encore aggravée. Il y a eu un changement radical dans la culture des médias, exactement de la même manière qu’il y a eu un basculement massif vers la droite au sein du Parti conservateur. Alors que les ploutocrates ont toujours possédé la quasi-totalité des médias, il y avait des courants contradictoires dans les relations complexes au sein des institutions médiatiques.

Dire que les rédacteurs et les journalistes avaient une éthique ou une intégrité irréprochables n’a jamais été vrai, mais il existait des notions de décence, d’équilibre, d’équité et de simple respect de la vérité qui, dans une certaine mesure animaient les rédacteurs et les journalistes. Même si, dans leur globalité, ces facteurs culturels pouvaient être contrebalancés par la déférence aux souhaits des patrons, l’allégeance à un parti ou l’ambition personnelle, ces notions de bonne conduite exerçaient à l’occasion une certaine influence sur le comportement et donc la ligne éditoriale des médias.

Ces normes journalistiques ont été presque entièrement abandonnées et c’est en vain que vous scruteriez les médias à la recherche de preuves d’équité et d’équilibre. Ce n’est pas un hasard si, en ce moment même, deux de mes bons amis personnels dans les médias, avec lesquels j’ai des divergences politiques majeures mais qui sont de bons professionnels et des gens bien, John Sweeney et Peter Oborne, ont quitté leurs postes respectivement à BBC Panorama et au Daily Mail.

Sajid Javid participant à l’émission de Andrew Marr [Le Andrew Marr Show est l’émission-débat phare du dimanche matin de BBC One présentée par Andrew Marr, ancien rédacteur politique de la BBC, NdT]

Les médias publics sont aussi médiocres que les médias appartenant à des ploutocrates. La complicité de la BBC dans l’attaque des conservateurs contre Corbyn a été sans faille, y compris les interviews arrangées par les conservateurs avec Ian Austin et la longue émission anti-Corbyn du chancelier de l’échiquier Sajid Javid, hier lors de l’Andrew Marr Show. La campagne des conservateurs est une honte. Johnson, tout comme l’ancienne Première ministre Theresa May avant lui, est tenu à l’écart de tout électeur réel, et la BBC met en lumière et cadre ses événements en tout point artificiels avec la précision et la minutie d’un film de Leni Riefenstahl. [Helene Riefenstahl, dite Leni Riefenstahl, née le 22 août 1902 à Berlin et morte le 8 septembre 2003 à Pöcking, est une réalisatrice de propagande du IIIème Reich, réalisatrice entre autres du film « Les Dieux du stade » ; son cinéma est caractérisé par son esthétisme et sa grandiloquence NdT]

Lorsque le réalisme réussit à s’imposer, c’est par le journalisme citoyen, et non par les médias. Les déclarations scandaleuses d’un Boris Johnson en Irlande du Nord, en contradiction flagrante avec l’accord de retrait de l’UE, n’auraient jamais été mentionnées par les médias si elles n’étaient pas devenues virales grâce au téléphone portable.

Les allégations selon lesquelles Johnson n’aurait pas compris son propre accord sont complètement à côté de la plaque. Il n’est pas stupide, il sait ce qu’il y est écrit. Si vous écoutez très attentivement ce qu’il a dit à l’époque et par la suite, il ne prétend pas que son accord ne prévoit aucun contrôle entre l’Irlande du Nord et le continent. Ce qu’il affirme, c’est sa certitude qu’il n’y aura pas de contrôles. Cela confirme les craintes que j’ai exprimées au sein du Foreign & Commonwealth Office, à savoir que Boris Johnson n’a tout simplement pas l’intention d’appliquer réellement l’accord de retrait [Le bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth est le département exécutif du gouvernement britannique chargé des affaires étrangères, de la construction européenne et des relations avec les pays membres du Commonwealth, NdT]. Il a négocié en parfaite mauvaise foi avec l’UE et s’est embarqué dans des accords qu’il n’a aucunement l’intention de tenir afin de « Get Brexit Done » [Réussir le Brexit, NdT]. Il n’a aucun scrupule moral à mentir, et ce n’est pas son style de penser au-delà de son avantage personnel immédiat, de plus il est toujours épris de l’idée qu’à la fin, l’UE finira toujours par plier parce qu’elle a besoin du marché britannique.

Les étoiles sont parfaitement alignées pour ceux d’entre nous qui soutenons l’indépendance écossaise, et je suis ravi que tant le parti de l’Unification irlandaise que Plaid Cymru [parti nationaliste gallois, NdT] aient profité de ce nouvel élan encore plus fort que cela ne semblait possible il y a encore quelques années. Cette élection est sordide, abjecte, corrompue et sans inspiration ; une fin appropriée pour le Royaume-Uni et sa longue histoire d’exploitation impitoyable. Jamais un État n’a été aussi habile à utiliser son système juridique pour transférer des ressources des pauvres vers les riches. Jamais la dissolution d’un État n’a été aussi urgente et nécessaire.

Craig Murray est auteur, animateur télé et militant des droits humains. Il a été ambassadeur de Grande-Bretagne en Ouzbékistan d’août 2002 à octobre 2004 et recteur de l’Université de Dundee de 2007 à 2010.

Source : Consortium News, Craig Murray, 15-11-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Fabrice // 19.12.2019 à 06h19

Autant j’ai toujours admiré le combat écossais pour son independance autant je suis dubitatif sur la suite qui la verrait se précipiter directement sous la coupe de L’UE tant de siècles de combats se resumerait à changer de maître, ne pas profiter de plusieurs décennies de ce qu’est l’indépendance laisserait pantois.

26 réactions et commentaires

  • Fabrice // 19.12.2019 à 06h19

    Autant j’ai toujours admiré le combat écossais pour son independance autant je suis dubitatif sur la suite qui la verrait se précipiter directement sous la coupe de L’UE tant de siècles de combats se resumerait à changer de maître, ne pas profiter de plusieurs décennies de ce qu’est l’indépendance laisserait pantois.

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    • Recits d’Yves // 19.12.2019 à 08h05

      Je pense que c’est plutôt tactique si on considère le second maître visé, l’UE, est sur un déclin certain qui finira par libérer ses membres de son joug. L’Ecosse, comme nous, serons alors véritablement libre.
      J’y vois donc une sorte de transition pour l’Ecosse.

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    • Pseudomonas // 19.12.2019 à 11h53

      La 1ère réaction des dirigeants européens à l’annonce du Brexit fût : on va faire payer au Royaume Uni cet affront. La partition du RU est propablement un des nombreux projets de vengeance de Bruxelles. Quel beau message de paix !

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  • Urko // 19.12.2019 à 07h18

    C’est vrai que les indépendantistes écossais semblent alignés sur les pratiques de l’UE : ils n’aiment la démocratie que quand les résultats leur conviennent. Le référendum sur l’indépendance de l’Écosse ne prêtait à aucune équivoque ; les voilà qui en réclament un autre, dont ils fustigeront le verdict s’il ne leur convient pas.

    Quant à accepter l’Écosse dans l’UE, il s’agirait de la part de l’organisation de Bruxelles et de ses complices d’une déclaration de guerre à l’Espagne, à l’Italie, à la France, et à tous les pays d’Europe où des nationalistes (ils se disent régionalistes – lol) veulent l’autonomie de telle ou telle région. L’Allemagne s’y montrera favorable : les élites de ce pays n’ont jamais hésité à nuire à leurs voisins quand l’occasion s’en présentait, et elles ne subissent pas de pression nationaliste dans leurs pays, pas même en Bavière.

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  • Eric83 // 19.12.2019 à 08h35

    Aux écossais et écossaises qui veulent que l’Ecosse soit soumise à l’UE, euh pardon, qui veulent que l’Ecosse devienne indépendante.

    Informez-vous de la cause profonde qui a engendré la « réforme » des retraites du gouvernement de Macron en France et qui provoque des grèves depuis le 5 décembre, grèves soutenues par des millions de français en colère : les directives de l’UE pour la France datant de 2013. ( …et c’est le Point qui l’écrivait ! ).

    « Bruxelles a donc demandé à Paris de prendre des mesures dès cette année pour réformer son système de retraites et le ramener à l’équilibre « pour 2020 au plus tard ». » ( timing de la « réforme » des retraites respecté )

    L’exécutif européen recommande à Paris « d’adapter les règles d’indexation, les âges minimum et de taux plein, la période de contribution et les régimes spéciaux, mais en évitant d’augmenter les contributions des employeurs ».

    Le compte est bon !

    https://www.lepoint.fr/societe/bruxelles-exige-de-la-france-des-reformes-en-echange-d-un-delai-29-05-2013-1674278_23.php#xtor=CS2-259

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    • Vladimir K // 19.12.2019 à 17h41

      Il y a aussi une question que les régions en quête d’indépendance devraient se poser : en ont-ils vraiment les moyens ?
      Ce n’est pas anodin une indépendance, ça prend du temps et de l’argent.

      Ne serait-ce que pour les fonctions régaliennes, imaginez ce que cela coûte de mettre en place une diplomatie (ambassade, consulat, diplomates), une armée (que l’Europe ne fournira pas)…

      Dans le cas des Écossais, passeront-ils à l’Euro, ou bien resteront-ils avec la Livre ? Ou bien peut-être créeront-ils leur propre Livre ? Mais ça aussi, ça coûte.

      Ils vont devoir signer tout un tas de nouveaux accords (transport aérien ou maritime), coopérations, protéger leurs frontières…

      Sortir d’un pays en tant que tel, n’est pas la même chose que de sortir d’une union de pays.Tout cela n’est pas infaisable bien sûr, c’est juste… galère.

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  • Kokoba // 19.12.2019 à 09h01

    Des gens qui veulent que l’Ecosse gagne son indépendance mais qui veulent en même temps rester dans l’UE et donc être soumis au bon vouloir d’une petite clique étrangère ?
    Il n’y aurait pas une petite contradiction ?

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  • Brigitte // 19.12.2019 à 09h09

    Cet article sent l’aigre….hé oui mon vieux Craig, vous avez perdu!
    Pas la peine d’en rajouter et de faire du catastrophisme…en écrivant  » Les divergences politiques et culturelles entre l’Écosse et l’Angleterre sont maintenant si criantes que l’union est déjà dépassée en tant qu’entité politique fonctionnelle. Il ne s’agit plus maintenant que d’organiser les obsèques.  »
    C’est ridicule. La culture dominante de l’Ecosse est la culture américaine. C’est peut-être pour s’en démarquer que certains veulent revenir aux sources. Cette attitude d’auto-défense culturelle, plutôt légitime, est instrumentalisée par les europhiles pour faire capoter l’union.

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  • guzy // 19.12.2019 à 09h31

    Les écossais sont le nouveaux doudous que les européistes et autres contempteurs du populisme qui nous rappelle les pages…. ont trouvé pour se consoler. Chers écossais, quel que soit votre sentiment à l’égard de l’indépendance, méfiez-vous.

    Je pense au contraire que le Brexit, qui est un recentrage national en réaction à des décennies de néo-libéralisme globaliste favorable à l’expression des micro-nationalismes, va marquer un coup d’arrêt aux tendances indépendantistes. J’avais beaucoup suivi à l’époque le référendum. Sans nier la réalité de l’identité écossaise et la légitimité de l’idée indépendantistes (après tout, si le Danemark existe, pourquoi pas l’Ecosse), il était frappant de constater, notamment en lisant les commentaires des lecteurs, que la volonté de sécession était quand même largement motivée par des raisons économiques et sociales (on était en pleine rigueur), il s’agissait de se séparer d’une angleterre jugé trop libéral, pas assez sociale, l’Ecosse ayant toujours eu une tradition sociale-démocrate à la scandinave plus affirmée. Il y a avait même des anglais qui enviaient les écossais d’avoir la possibilité de se casser de ce système de m…
    Avec le Brexit, qui marque clairement la volonté de rompre avec ce modèle et le début d’un retour de l’Etat et des questions sociales (marquant dans les débats électoraux, les médias n’ayant pas assez insisté sur le début de virage des conservateurs par rapport au thatchérisme, l’Angleterre se rapproche à nouveau de l’Ecosse

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  • Didier // 19.12.2019 à 10h02

    Pardon, mais là, on n’est plus dans l’analyse, mais dans la calomnie.

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    • Ellilou // 19.12.2019 à 13h41

      Déjà on orthographie correctement le nom des personnes, même si on ne les apprécie pas, camarade: Jean-Luc Mélenchon, avec un « E ». Les anglophones ont une petite phrase toute mignonne pour le rappeler: « Let them hate, just make sure they spell your name right. »

      Et puis on source, voire même on contextualise, les petites phrases bien pourries pour faire un peu plus sérieux. Merci.

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  • LibEgaFra // 19.12.2019 à 10h10

    J’ai de la peine à comprendre les réactions défavorables à l’indépendance écossaise. Comme j’ai de la peine à comprendre celles favorables à Johnson: c’est de l’ultralibéralisme au plus grand profit du capital et une soumission aux USA. Le RU ne fait que changer de maître. La sécession de l’Ecosse et de l’Irlande du Nord avec réunification de l’Irlande, que du bonheur! L’UE, c’est un autre problème, à chaque peuple de faire le nécessaire… comme la Suisse a su le faire.

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    • Omelette // 19.12.2019 à 16h35

      Idem, laissons les écossais choisir souverainement leur voie et hiérarchiser leurs alliés et leurs ennemis. Ce qui ne signifie pas forcément être naïfs vis à vis des petits jeux géopolitiques qui se jouent tout autour.
      D’ailleurs rien ne dit qu’ils se passeraient eux-même des chaînes supplémentaires en intégrant la zone Euro, ni qu’ils ne réfléchiraient pas en profondeur sur le statut qu’ils réclameraient à l’UE.
      Bref, le maître mot est bien « souverainement », et c’est à mon sens plus là-dessus qu’on devrait s’inquiéter (propagande, pressions économiques).

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  • Fritz // 19.12.2019 à 10h37

    En 2014, l’indépendance écossaise, c’était mal. L’UE et l’OTAN s’étaient réjouies de la victoire du NON au référendum du 18 septembre.
    En 2019, l’indépendance écossaise, c’est bien. Car il ne s’agit que de flétrir un Brexit désormais inéluctable, quitte à ce que l’Ecosse revienne dans le giron de la sainte Union européenne.

    Les vrais indépendantistes écossais devraient scander : ni Londres, ni Bruxelles ! Ni Rome, ni Berlin !

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  • jean-pierre.georges-pichot // 19.12.2019 à 10h39

    Ce que j’ai observé il y a quelque temps à propos de Craig Murray tient toujours : nous avons affaire à un blairiste tendance George Bush qui veut être roi. Il ne sera que vice-roi d’Ecosse sous la férule des banquiers de Bruxelles. Comme disent les Anglais : un gros poisson dans une petite mare.

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  • Myrkur34 // 19.12.2019 à 11h48

    5.5 millions d’habitants, 78000km2, agriculture, pêche, pétrole, gaz, tourisme, il y a pire comme situation de départ. En fait cette histoire de brexit a juste été un bon moyen pour Boris Johnson ou autres politiciens de s’emparer du pouvoir en vendant plus blanc que blanc. L’union européenne était devenue ce que Thatcher désirait, une vaste zone de libre-échange commerciale et uniquement commerciale.
    Puisque Boris Johnson a reçu un plébiscite pour appliquer le Brexit, pourquoi les écossais ne pourraient ils pas aussi appliquer le résultat des dernières élections qui ressemble aussi à un gros plébiscite?
    Le résultat négatif de 2014 sur l’indépendance de l’Ecosse compte pour du beurre car la volonté du Royaume-Uni de sortir de l’UE n’était pas connue à l’époque, loin de là.

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    • JCH // 19.12.2019 à 20h14

      « Le résultat négatif de 2014 (…) compte pour du beurre ». C’est ce que le SNP tente de faire croire en se basant sur le vote écossais à 62% contre le Brexit, alors que le reste du Royaume a voté majoritairement pour.
      Il ne faut pas oublier que la lecture des résultats est tout sauf simple. De nombreux écossais ont voté « Remain » par simple désir de ne pas donner du grain à moudre au SNP… ce qui n’a pas été totalement contre-productif.

      Et le bon résultat du SNP aux dernières élections est dû également au fait que 1) beaucoup d’écossais ont préféré voter SNP que pour Boris Johnson par simple aversion pour le personnage; 2) de la même manière, beaucoup de votants traditionnellement travaillistes se sont « rabattus » sur le SNP soit parce qu’ils considéraient inutile de voter pour un parti actuellement moribond, soit par aversion pour Jeremy Corbyn…

      Actuellement il est à mon avis très téméraire d’y voir un soutien complet à l’indépendance écossaise. Mais c’est tout le jeu de Nicola Sturgeon: profiter d’un Brexit aussi désordonné que possible (avec un peu d’aide de l’UE et un peu aussi des Conservateurs avec l’épisode Theresa May) pour donner un maximum d’opportunités à Boris Johnson de montrer un visage négatif vis-à-vis de l’Ecosse (typiquement, en refusant un second référendum).

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  • Xavier D. // 19.12.2019 à 14h10

    On oublie qu’un referendum sur l’indépendance de l’écosse ne peut s’organiser qu’avec l’accord du premier ministre … Les écossais n’ont rien à lui donner en échange vu que le Boris peut gouverner sans eux ….

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  • mightyfrog // 19.12.2019 à 21h20

    Cela fait de nombreuses annees que j’habite en Ecosse, et j’aimerais donc apporter deux precisions basees sur mes observations.

    Tout d’abord, les medias britanniques ne sont pas pro conservateurs, ils sont anti Corbyn car celui-ci represente a leurs yeux le vrai socialisme, ce qui est tres different. A chaque fois que le labour envoie a la television un clone de Tony Blair (et il en reste encore beaucoup dans ce parti) qui vient defendre l’UE a grands coups de mauvaise foi, on lui sort le tapis rouge. On en verra d’ailleurs surement la demonstration lorsque le labour aura choisi son nouveau leader.

    Deuxiemement, il n’est pas dit qu’une Ecosse independante retourne dans l’UE. La raison principale du vote anti-brexit en Ecosse est l’idee, certes saugrenue, que l’UE les protege des abus de Westminster. Si l’Ecosse gagne son independance, la raison principale de rejoindre l’Europe disparait avec elle donc a voir…

      +5

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    • Fritz // 19.12.2019 à 23h49

      Quel dommage que John Smith, l’Écossais, soit mort d’une crise cardiaque en 1994.
      Sans quoi il serait devenu Premier ministre, à la place du sinistre Tony Blair (que je ne peux pas blairer).

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  • Lepage Gérard // 19.12.2019 à 23h58

    L’écroulement de l’Etat profond se poursuit.
    Charles Gave

    (Extrait)
    • Allons maintenant en l’Ecosse ou le parti indépendantiste a fait élire 55 députés sur 57 (je crois) ce qui pourrait amener à un nouveau scrutin sur l’indépendance de l’Ecosse. Le dernier referendum sur ce sujet avait enregistré 55 % de non contre 45 % de oui et c’était il y a peu. Imaginons cependant qu’une nouvelle consultation soit organisée et qu’une majorité d’Ecossais vote cette fois pour l’indépendance. Les subventions anglaises, considérables, s’arrêteraient aussitôt, ce qui forcerait le gouvernement a augmenter considérablement les impôts sur les populations locales, tandis qu’en Angleterre, ils pourraient baisser…
    • Qui plus est, le nouvel Etat, devrait faire une demande officielle pour rejoindre l’Europe et il est certain que l’Espagne y mettrait son veto instantanément en raison du problème Catalan.
    • Et quid de la monnaie ? Il faudrait créer une livre Ecossaise, qui compte tenu des déficits budgétaires crées par l’arrêt des subventions s’enfoncerait immédiatement ce qui ruinerait la place financière d’Edinbourg,
    • Et quant au pétrole, il n’y en a presque plus…

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  • Raoul // 20.12.2019 à 00h14

    Derniers sondages : majorités des Écossais contre la séparation du Royaume-Uni (je ne dis pas indépendance tout court puisque le SNP veut être vassal de la European Union).

    http://whatscotlandthinks.org/questions/how-would-you-vote-in-the-in-a-scottish-independence-referendum-if-held-now-ask#table

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  • cording // 20.12.2019 à 00h52

    Encore un à prendre ses désirs pour la réalité. Le succès du SNP en Ecosse lors de l’élection du 12 décembre ne préfigure pas du tout une éventuelle indépendance de l’Ecosse. Depuis 3 siècles l’union a produit des effets qi ne peut s’annuler si facilement. De plus l’Ecosse comme la Catalogne ne doit pas compter sur le soutien de l’UE qui n’a pas envie de renégocier l’adhésion du sortant du Royaume-Uni.

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  • rolland // 21.12.2019 à 06h01

    Macabre…?
    Personnellement c’est ce que j’espère, mais pour cette Non-UE……car on ne peut bâtir un projet humaniste à partir de bases inhumanistes au possible, qui sont toutes entières celles de la Non-UE depuis son imagination jusqu’à ce qu’elle est aujourd’hui.
    Si tout devait être à reconstruire alors préalablement tout devrait être à raser !

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  • tchoo // 21.12.2019 à 09h19

    L’UE ne veut pas de nouveaux états indépendants, l’UE veut la disparition de s Etats Nations pour n’avoir affaire qu’a des régions et aux dirigeants de celle ci devenu les nouveaux seigneurs féodaux.
    C’est un lent processus a l’oeuvre qui ne posent pas de problèmes à de nombreux pays déjà engagés dans un processus fédéral mais qui est en train de détruire l’état français et de faire monter des régions créer artificiellement pour la plupart avec la loi Notre de Hollande

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  • Souverainiste // 22.12.2019 à 06h10

    Je peux comprendre le désir des Ecossais d’avoir leur propre Etat, mais si c’est pour en faire une entité fédérée de l’Union européenne, ça n’a aucun intérêt.

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