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Nuage orwellien au-dessus du Russiagate – par Ray McGovern

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Source : Consortium News, Ray Mc Govern, 03-05-2019

3 mai 2019

Ray McGovern dénonce l’absence de preuves au cœur de l’audience du Sénat devant le procureur général Barr mercredi.

George Orwell se serait tordu de rire mercredi en regardant le procureur général William Barr et les membres de la commission judiciaire du Sénat se disputer sur le Russiagate. L’audition était marquée par la façon dont, dans un climat de totale impudence politique, les aveugles, intentionnellement ou naïvement, indiquaient le chemin à des aveugles.

De temps à autre, la discussion a tourné autour de l’absence d’un « précédent » juridique pour enquêter sur la collusion du président Donald Trump avec la Russie. C’est bien sûr important, et nous pouvons nous attendre à en entendre beaucoup plus à ce sujet dans les mois à venir.

Barr interrogé par le sénateur Harris, le 1er mai. (YouTube)

Plus important encore : ce qui n’est pas encore reconnu, c’est l’absence d’une prémisse centrale fondée sur des preuves qui aurait dû être énoncée afin d’ancrer la rhétorique et les accusations concernant le Russiagate au cours des trois dernières années. Faute de preuves suffisantes pour étayer une prémisse centrale, tout syllogisme tombe de lui-même.

La prémisse centrale selon laquelle la Russie a piraté le Comité national démocrate (DNC) et donné à WikiLeaks des courriels très embarrassants ne peut supporter un examen minutieux. Oui, l’ancien directeur de la CIA John Brennan a dit au Congrès qu’il ne « donne pas de preuves ». Dans le même ordre d’idées étrange, l’ancien homologue de Brennan au FBI, James Comey, a choisi de ne pas « donner de preuves » lorsqu’il n’a ni saisi ni inspecté les ordinateurs du DNC alors que ces derniers, selon les dires d’un entrepreneur de mauvaise réputation travaillant pour le DNC, avaient été piratés par la Russie.

Harris interrogeant Barr, le 1er mai. (YouTube)

Trouvez-nous démodés, mais nous, Vétérans des services de renseignement pour le bon sens (VIPS), continuons à « donner des preuves » – et, dans le cas présent, à mener des enquêtes judiciaires. Pour ceux qui « peuvent supporter la vérité », les deux anciens directeurs techniques de la NSA chez VIPS peuvent facilement expliquer comment les courriels du DNC n’ont pas été piratés – par la Russie ou quiconque – mais plutôt copiés et diffusés par une personne ayant un accès physique aux ordinateurs du DNC.

Nous avons d’abord présenté des preuves scientifiques solides à l’appui de ce jugement dans un mémorandum de juillet 2017 à l’attention du président. Les preuves substantielles qui se sont accumulées depuis lors renforcent notre conviction sur ce point et dans les conclusions connexes. Nos conclusions ne sont pas fondées sur des « évaluations » vaseuses, mais bien sur des enquêtes scientifiques empiriques – des preuves fondées sur les principes fondamentaux de la science et une méthode scientifique.

Bizarre, médiéval

Tous les membres « sérieux » de l’establishment, y compris Barr, ses interrogateurs au Sénat et les « médias grand public » se sentent obligés d’accepter comme un dogme l’idée reçue sans preuves que la Russie a piraté le DNC. Si vous la remettez en question, vous êtes, ipso facto, un hérétique – et un « théoricien du complot », en plus.

Encore une fois, l’ombre d’Orwell et de son fameux « deux plus deux égalent cinq ». Le personnage d’Orwell dans « 1984 », Winston Smith, imagine que l’État pourrait proclamer que « deux plus deux égalent cinq » est un fait. Smith se demande si un fait admis par tous peut devenir vrai.

En fait, l’objectif final n’est pas de vous faire répéter comme un perroquet que deux plus deux égalent cinq. L’objectif final est de faire en sorte que vous n’envisagiez même pas que deux plus deux puissent égaler autre chose que cinq.

Pendant toute la déposition de Barr mercredi, personne ne s’est détourné de la croyance en un piratage informatique russe. Au moins, chez VIPS, nous n’admettons pas que cette idée en devienne vraie pour autant. Nous continuerons d’insister sur le fait que deux et deux font quatre, et nous signalerons les failles de toute évaluation vaseuse de la « communauté du renseignement » qui conclurait, même « avec un haut degré de certitude », que la réponse adéquate est « cinq ».

John Hurt dans le rôle de Winston Smith dans « 1984 ». (YouTube)

Dogme douteux

L’audience de mercredi au Sénat a fait revivre le souvenir douloureux du dogme tout aussi largement répandu, bien que sans preuves, selon lequel l’Irak possédait des armes de destruction massive avant que les États-Unis n’attaquent ce pays. De pire en pire : nombre de ceux qui ont défendu les allégations fallacieuses concernant les armes de destruction massive (ADM) sont responsables de l’élaboration et de la proclamation du dogme du piratage du DNC par la Russie. L’Oscar du meilleur acteur dans le rôle du roi de la tromperie revient, une fois de plus, à l’ancien directeur du renseignement national James Clapper, dont la « réputation » remonte au fiasco des ADM dans lequel il a joué un rôle central.

Avant la guerre en Irak, le ministre de la Défense Donald Rumsfeld avait chargé Clapper d’analyser les images satellite, le système de collecte d’informations le plus complet sur les ADM. Dans son mémoire, Clapper admet, avec une nonchalance écœurante, que « les agents du renseignement, y compris moi, étaient tellement désireux d’aider [à répandre l’affirmation de Cheney/Bush selon laquelle l’Irak avait un « programme d’ADM voyou »] que nous avons trouvé ce qui n’était pas vraiment là ». [Soulignement ajouté]

John Brennan, à gauche, et James Clapper. (Bibliothèque LBJ via Flickr)

En novembre dernier, alors que Clapper faisait la promotion de son autobiographie à la Fondation Carnegie, j’ai eu l’occasion, au cours de la période de questions, de le mettre en cause sur ce point et sur le Russiagate. J’ai commencé :

« Vous avouez [dans le livre de Clapper] avoir été choqué qu’aucune arme de destruction massive n’ait été trouvée. Et puis, à votre crédit, vous admettez, comme vous le dites ici [en citant un extrait du livre], que « les vrais responsables sont les agents du renseignement, dont moi, qui étaient si désireux d’aider [l’administration à faire la guerre à l’Irak] que nous avons trouvé ce qui n’était pas vraiment là » ».

« Analysons maintenant ce qui s’est passé il y a deux ans. Vos supérieurs étaient déterminés à trouver un moyen d’accuser les Russes de la victoire de Trump. Pensez-vous avoir été coupables de la même faute ici ? Pensez-vous avoir trouvé beaucoup de choses qui n’étaient pas vraiment là ? Parce que c’est notre conclusion, tout particulièrement du point de vue technique. Il n’y a pas eu de piratage du DNC ; il y a eu une fuite, et vous le savez parce que vous avez parlé à la NSA. »

Preuves

Retour à l’audience du Sénat mercredi : La sénatrice Kamala Harris (Démocrate de Californie), au cours d’une série de questions sur les preuves d’entrave à la justice, a demandé au procureur général s’il avait personnellement examiné les éléments de preuves contenues dans le rapport Mueller.

« Non », répondit Barr, « nous avons accepté les déclarations contenues dans le rapport comme des faits. Nous ne sommes pas allés vérifier si elles étaient exactes ou non. Nous les avons considérées exactes. »

Harris : « Vous avez accepté le rapport comme preuve ? Vous n’avez pas remis en question ou examiné les éléments de preuves ? »

Barr : « Nous avons considéré les déclarations du rapport et la qualification de la preuve comme étant vraies. »

Harris : « Vous venez d’indiquer clairement que vous n’avez pas examiné les preuves. »

Il était clair comme de l’eau de roche mercredi que Barr avait d’autres chats à fouetter, ainsi que des filets de protection pour dévier les tirs ennemis. Il va probablement être sollicité pendant des semaines pour répondre à des questions interminables sur son traitement du rapport Mueller. Il est tout à fait possible, cependant, qu’en temps voulu il envisage d’examiner les origines du Russiagate et le rôle de Clapper, Brennan et Comey dans la création et la promotion du dogme sans preuves que la Russie a piraté le DNC – et que, plus largement, Trump ne serait pas président sans le soutien de la Russie.

Pour l’instant, cependant, nous devrons vivre avec « Les Russes l’ont quand même fait, que Trump soit complice ou non ». Il reste cependant une petite chance que la vérité émerge, peut-être même avant novembre 2020, et que, cette fois, il soit démontré que les démocrates se sont tirés une balle dans chaque pied.

Pour plus d’informations, voir :

VIPS blâme l’enquête de Mueller, et critique le refus d’interviewer Assange

VIPS : Les conclusions sans preuve de Mueller

Ray McGovern travaille avec Tell the Word, une maison d’édition de l’Église œcuménique du Sauveur dans le centre-ville de Washington. Il a été un analyste de la CIA pendant 27 ans, avec une expertise particulière sur la Russie, et a préparé le President’s Daily Brief pour les présidents Nixon, Ford et Reagan. [Le President’s Daily Brief est un document présenté chaque matin au président des États-Unis, contenant un résumé d’informations classifiées en lien avec la sécurité nationale, NdT]. Il est cofondateur de Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS).

Source : Consortium News, Ray Mc Govern, 03-05-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Fabrice // 01.07.2019 à 06h53

Les dogmes politiques, religieux, scientifiques, économiques ont ça de dangereux qu’il reposent sur la croyance plutôt que sur la réalité, ceux qui sont opposés à ses croyances sont considérés comme des hérétiques ainsi que traités comme tel et nous sommes dans cette période dangereuse ou une minorité pour assurer leur mainmise sont prêts à tout pour défendre leur vision de la réalité.

TINA est toujours d’actualité, les complotistes sont ceux qui ne sont pas d’accord avec cette vision manichéenne du monde, étonnement ils ne se posent pas de questions sur leur façon de faire, car ils rejettent le doute, du fait que cela repose sur une foi aveugle et sur rien d’autre, sans cela tout s’effondrerait comme un château de carte et ils ne peuvent voir leur vision du monde s’effondrer, car leur mode de vie repose dessus.

12 réactions et commentaires

  • Fabrice // 01.07.2019 à 06h53

    Les dogmes politiques, religieux, scientifiques, économiques ont ça de dangereux qu’il reposent sur la croyance plutôt que sur la réalité, ceux qui sont opposés à ses croyances sont considérés comme des hérétiques ainsi que traités comme tel et nous sommes dans cette période dangereuse ou une minorité pour assurer leur mainmise sont prêts à tout pour défendre leur vision de la réalité.

    TINA est toujours d’actualité, les complotistes sont ceux qui ne sont pas d’accord avec cette vision manichéenne du monde, étonnement ils ne se posent pas de questions sur leur façon de faire, car ils rejettent le doute, du fait que cela repose sur une foi aveugle et sur rien d’autre, sans cela tout s’effondrerait comme un château de carte et ils ne peuvent voir leur vision du monde s’effondrer, car leur mode de vie repose dessus.

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  • Duracuir // 01.07.2019 à 07h21

    Oui, c’est le mot exact: dogme. Vous connaissez des gens intelligents, honnêtes, généreux, généralement de gauche et quand vous parlez avec eux de la Russie, vous avez soudain affaire aux crétins les plus bornés, infantilement butés sur des dogmes basés sur des sentences sans le moindre fondement d’arguments. Et quand vous démontez méthodiquement leurs « arguments » vous voyez comme une sorte d’incompréhension paniquée et ou coléreuse dans leurs yeux. Calvin à qui Servent démontre que Jésus n’est pas Dieu: bûcher. Caïphe à qui Jesus dit qu’il est peu important qu’il soit fils de Dieu ou pas(tu le dis): Crucifié.

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    • jules Vallés // 01.07.2019 à 08h24

      Les convictions sont des ennemies de la vérité plus dangereuses que les mensonges.
      Humain, trop humain (1878-1879) de Friedrich Wilhelm Nietzsche

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      • ljubane // 02.07.2019 à 11h35

        Smith se demande si un fait admis par tous peut devenir vrai. Nietzsche: « il n’y a pas de faits seulement des interprétations ». La vérité n’est plus le rapport entre la pensée et la réalité mais la capacité d’un discours à emporter l’adhésion. S’établit alors une autre histoire de la vérité qui est celle de son rapport étroit au pouvoir. La vérité qui pendant longtemps a permis à l’être humain d’avoir un accès particulier à la réalité – connaître le monde revenait à se connaître soi-même – s’est transformée en arme de domination: connaître le monde c’est le dominer. La place que la technique a pris dans les sciences n’est que le symptôme de ce déplacement de sens du terme « vérité ».
        Pour revenir au sujet de cet article, évidemment c’est la démonstration même de ce déplacement de sens, la question n’est pas de savoir si les allégations des défenseurs du Russiagate sont fondées ou pas, c’est-à-dire vraies, mais de convaincre le plus grand nombre. Et ce ne sont pas les preuves ou non qui convaincront mais la capacité de la presse à grande écoute à accomplir son travail de propagande: répéter inlassablement le faux jusqu’à ce qu’il devienne vérité.

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    • kasper // 01.07.2019 à 12h08

      Et surtout, ne vous avisez pas de retourner le problème sur la tête en rappelant que les informations issues des mails du DNC se sont avérées authentiques de l’aveu des mis en cause eux même, et que donc les gens qui les ont révélées sont simplement des lanceurs d’alerte comme les autres. Même si il se trouvait que ce sont les russes, ils auraient alors rendu un fier service a la démocratie US en révélant les turpitudes du clan Clinton.

      La c’est l’écran bleu assuré. Prévoir un torchon pour essuyer la bave: trop de logique d’un seul coup est dure a traiter.

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      • RV // 01.07.2019 à 18h43

        Votre retournement de point de vue ne contredit pas la thèse de la manipulation Russe.
        Si vous avez comme moi commencé de lire le rapport Mueller vous devez savoir que ce ne sont pas n’importe quels Russes qui en sont accusés.
        D’après les commentaires que j’ai entendu sur ce rapport, je suis très loin d’avoir tout traduit, juste quelques pages, il ne démontrerait pas la collusion de Trump et de son équipe avec le pouvoir russe.
        Les russes ont été plus subtils, dès la quarantième page du rapport il est montré que Wikileaks a été instrumentalisé à l’insu de son plein gré, ce qui n’enlève rien au fait que les informations issues des mails du DNC sont authentiques.

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        • Kasper // 01.07.2019 à 23h31

          En effet ca ne la contredit pas. Ca soulève juste le fait que, les informations étant authentiques, que ce soit les russes ou pas on s’en fout, au fond.

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  • Fritz // 01.07.2019 à 09h38

    – Galilée : et pourtant, elle tourne…
    – le chœur : sale complotiste.

    Qui est un théoricien du complot ? Celui qui conteste les allégations martelées par des politiciens et des médias ? Ou celui qui échafaude une théorie invraisemblable sur le piratage de l’élection présidentielle américaine par des forces occultes manipulées par le « maître du Kremlin » ?

    Comme disaient les gosses : c’est celui qui dit qui est.

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  • Kokoba // 01.07.2019 à 10h50

    Lorsque l’on controle tous les médias, on peut se permettre ce genre de chose.
    Même lorsque la vérité est évidente et parfaitement connue, elle n’arrive pas à émerger.

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  • christian gedeon // 01.07.2019 à 17h45

    Toute cette histoire finit par être marrante…tout a été essayé contre Trump. Son patrimoine,sa fiscalité,ses propos,ses histoires de fesses,ses appuis russes. Tout ou presque. Il reste l’aliénation mentale ou la méthode Dallas. Et tout glisse sur lui comme l’eau sur les plumes du canard.L’économie? çà baigne.L’immigration? le Mexique a envoyé quinze mille hommes sur la frontière guatémaltèque et quinze autre sur la frontière américaine.La politique du celui qui n’est pas avec moi est contre moi,ça marche comme sur des roulettes, y’ a qu’à voir l’état du Vénézuela ou de l’Iran. Les discussions avec la Chine qui devaient consacrer la défaite de l’empire américain?mdr! L’agitation cocaïnée du petit monde de Hollywood et autres awards,çà lui en touche une et ne fait pas bouger l’autre.Ka clé de Trump? C’est qu’il n’y a pas de clé.Il laisse rentrer ami comme ennemis,puis les phagocyte jusqu’au ridicule.Et le Russiagate va finir en pantalonnade,comme tout le reste.

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    • JLR72 // 02.07.2019 à 22h27

      De mon point de vue, Trump sera réelu pour un second mandat car il a su bouger les lignes, et en particulier sur la politique commerciale et l’immigration sud-américaine. Il est le premier depuis de nombreux présidents à inverser la politique menée par ses prédecesseurs.
      Toutefois, je trouve que vous avez une analyse bien optimiste sur Trump.
      L’immigration? Oui il a pris des décisions mais il a aussi profité de l’arrivée au pouvoir de Lopez-Obrador qui a inversé la politique de Nieto.
      L’économie? Ca baigne dites-vous? Vous semblez là avoir une vue de technocrate. Croissance de près de 3%, taux de chômage inférieur à 5%, hausse des salaires, baisse des impôts et une dette élevée mais protégée par le $.
      L’économie ce n’est pas que des chiffres d’un tableau Excel; c’est bien plus large que cela. Qu’en est-il du nombre de pauvres? De l’état social global des US? De la violence? De l’obésité? Des infrastructures? De la déréglementation du secteur bancaire, de l’endettement privé… Et quand on s’intéresse à tout cela, on se rend vite compte que ce n’est vraiment pas brillant.
      En aucun cas, la politique économique menée par Trump n’améliorera cet état de fait. Le rêve américain semble bel et bien fini.

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  • RV // 01.07.2019 à 18h19

    le rapport Mueller est disponible gratuitement sur le site du New-York Times.
    https://www.nytimes.com/interactive/2019/04/18/us/politics/mueller-report-document.html

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