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1.septembre.20171.9.2017 // Les Crises

« On ment aux élèves sur leur niveau réel » par Augustin d’Humières

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Source : Le Nouvel Obs, Caroline Brizard, 17-04-2017

Epreuve du bac au lycée Fusel-de-Coulanges, à Strasbourg, en 2016. (FREDERICK FLORIN / AFP)

Augustin d’Humières est un militant de l’égalité républicaine. Ce quadragénaire au regard d’encre se bat quotidiennement pour elle. Depuis 1995, il enseigne le grec et le latin au lycée Jean-Vilar à Meaux (Seine-et-Marne), dans un quartier difficile. A force d’exigence, il emporte l’adhésion de ses élèves, qui à leur tour vont dans les collèges environnants plaider la cause des langues anciennes.

Il avait raconté cette aventure dans son livre précédent (« Homère et Shakespeare en banlieue », éditions Grasset, Paris, 2009). Dans ce nouvel opus à la fois grinçant et plein d’humour (« Un petit fonctionnaire« , éditions Grasset, Paris, 2017), il décrit l’indigence culturelle de la plupart des lycéens, à qui l’école fait pourtant croire qu’ils sont armés pour réussir leurs études supérieures et trouver un emploi.

Dans ce naufrage, il pointe l’irresponsabilité des syndicats et de celle de la hiérarchie de l’éducation nationale, et tout le déni institutionnel qui enveloppe l’effondrement des résultats scolaires. Pour lui, il existe un lien entre cet échec et l’éclosion du djihadisme. Cette synthèse au scalpel, vivante et drôle, devrait être méditée par tous les candidats à l’élection présidentielle.

Vous jugez sévèrement le niveau de beaucoup d’élèves qui sortent du lycée…

Les élèves apprennent ce que nous leur disons d’apprendre, et beaucoup suivent assez docilement les consignes que nous leur donnons. Aujourd’hui une majorité d’élèves, un bac en poche, est-elle capable de rédiger deux pages dans un français correct ? A-t-elle une maîtrise convenable, ne serait-ce que d’une seule langue vivante ? A-t-elle une culture historique et scientifique minimale ? Beaucoup d’enquêtes sérieuses démontrent que ce n’est pas le cas. Et ce n’est pas être « décliniste » que de le dire, cela ne signifie pas nécessairement que l’on pense que « c’était mieux avant ». C’est juste un constat.

Il est souvent question des « 150.000 décrocheurs », de ceux qui quittent l’école sans formation ni diplôme, mais qu’en est-il de ceux qui s’accrochent, de ceux qui y croient, de ceux qui obtiennent le bac ? Je suis examinateur au bac de français depuis une vingtaine d’années et donc assez bien placé pour voir ce que les élèves retiennent de dix années d’étude de la langue française, de ses auteurs, de ses textes. Pour une bonne partie d’entre eux, la réponse est : rien.

Et ce ne sont pas les élèves les principaux responsables. Beaucoup apprennent très consciencieusement leurs fameuses « fiches », qu’ils « recrachent » le jour de l’examen pour les oublier aussitôt. Chacun peut en faire l’expérience : demandez à un jeune bachelier de vous citer un texte, un vers, un mot qui l’a particulièrement ému durant sa scolarité. Il y a une différence énorme entre ceux qui bénéficient d’un environnement familial favorable, qui leur permet de trier, de compléter, d’approfondir ce qu’ils voient à l’école, et ceux qui, à côté, n’ont rien.

Vous parlez d’un taylorisme scolaire : les lycées de l’élite, et les autres, avec une répartition bien définie des tâches à la sortie…

Ce taylorisme scolaire, je l’ai expérimenté d’assez près en passant d’une scolarité au lycée Henri-IV à mon métier de professeur dans un lycée de grande banlieue. Au lycée Henri-IV, en terminale littéraire, les élèves ne se demandaient pas s’ils allaient aller en hypokhâgne, mais quelle hypokhâgne il fallait choisir ! Quand je suis arrivé au lycée Jean-Vilar de Meaux, où j’ai été nommé en 1995, j’avais deux élèves sur toute une classe de terminale littéraire, qui connaissaient l’existence des hypokhâgnes.

Il y a aujourd’hui des lycées pour cadres dirigeants et des lycées pour salariés. […]

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Alfred // 01.09.2017 à 08h13

Comprenez vous que l’examinateur qui a 20 ans de corrections ou de jurys derrière lui est mieux placé pour savoir si le niveau à baissé qu’un citoyen lambda qui l’a passé une fois et a eu tant de points?
Ne pas le comprendre est déjà un signe. Le niveau c’est effondré c’est une évidence. Cela fait dix ans que je retire moin même des questions des sujets que je fait pour avoir les mêmes notes. (Et donc des savoirs / compétences à ne sont plus examinés ). Vous envoyez chaque jour des objets d’un tiroir et vous pouvez maintenir dans rire qu’il est toujours aussi plein? Ou plein différemment. C’est ce que font les partisants innombrables du déni. Ce déni et la capacité majeure de l’institution (en fait de la société française elle même) de se voiler la face et de mettre la poussière sous le tapis sont les raisons majeures du déclin.
Khazim le bac que vous avez passé était TRES facile par rapport à celui qui était passe il y a 20 ans. Cela n’enlève rien au fait que vous sembliez intelligent. (Pour ce qui me concerne j’apprécie vos commentaires). Mais cela signifie quelque chose par rapport à notre société, ses objectifs et ses moyens.
L’éducation est vraiment à plusieurs vitesses et vraiment politiques et syndicats se foutent de la gueule des citoyens (eleves, parents et profs).

193 réactions et commentaires

  • Kazhim // 01.09.2017 à 07h05

    J’ai eu 15 en philo en histoire et en littérature, 12 en anglais et 6 en allemand.

    Alors bon, je pense que je suis pas trop mal et que ces résultat je les ai mérité, surtout que l’allemand quand vous ne pratiquez pas et que vous n’étudiez pas après 10 années, normal d’avoir une note pareil.

    Personnellement je suis dysorthographique et dysgraphique, c’est moteurs, je ne pourrais jamais écrire magnifiquement et sans fautes.

    Personnellement je trouve le niveau du bac exigeant, car faut savoir accoucher de rédaction assez soutenu et structurer, c’est pas anodin comme travail.

    Le côté recrache est faux. En histoire en Philo et en littérature, tous les prof m’ont dit, on ne doit pas recracher les infos, mais nourrir une réflexion. Le seul recrachage concerne la carte à faire en mineur pour la géographie, et cela tombe qu’une fois sur deux. Sinon on nous demande de comprendre un documents, d’en ressortir les idées, et de faire une dissertation en expliquant par exemple les tension au moyen orient, en coordonnant notre propos de manière cohérente, avec des argument pertinent, et des exemple précis qui ne sont pas forcément dans les cours.

      +7

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    • Kazhim // 01.09.2017 à 07h12

      Perso j’ai été décrocheur, et après avoir découvert le monde du travail j’ai pigé l’importance du bac, j’ai refait une année de terminal dans un lycée privée, et non je n’ai pas le sentiment que ce lycée sortaient plus des cadre ou plus des salariés.

      Pour moi le principal problème de l’école est de ne pas nous faire éveiller l’intérêt de l’étude, et ou de la compréhension du monde, il est aussi dans cette volonté à vouloir pousser tous le monde vers les hautes études alors que beaucoup préféreraient faire des formations professionnelles.

      A titre personnel les cours de philo me manque, et non je n’ai pas oublié les contenu appris en histoire ce qui me permet de faire une critique acerbe quand à ces même contenu qui sont volontairement erroné ou dessine un monde dans une vision trop manichéenne, et ou plus sombre qu’il ne l’est; Exemple sur la Chine, le moyen orient ou les USA. Tout bête pour les USA évoquer le génocide des amérindiens, « pas le temps » me répond la prof, par contre pour la chine et toute les bêtise autour du tibet, là on a le temps. Cherchez l’erreur.

      Mais comme dis Connessa, les américains font passer des vessie pour des lanterne, ce que ne font pas les autre pays, ainsi le western : le génocidé est un méchant et le génocideur un gentil

      Maintenant on ne retiendra pas tout des cours, mais on ne peut pas dire qu’on oublie tout aussitôt.

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    • Alfred // 01.09.2017 à 08h13

      Comprenez vous que l’examinateur qui a 20 ans de corrections ou de jurys derrière lui est mieux placé pour savoir si le niveau à baissé qu’un citoyen lambda qui l’a passé une fois et a eu tant de points?
      Ne pas le comprendre est déjà un signe. Le niveau c’est effondré c’est une évidence. Cela fait dix ans que je retire moin même des questions des sujets que je fait pour avoir les mêmes notes. (Et donc des savoirs / compétences à ne sont plus examinés ). Vous envoyez chaque jour des objets d’un tiroir et vous pouvez maintenir dans rire qu’il est toujours aussi plein? Ou plein différemment. C’est ce que font les partisants innombrables du déni. Ce déni et la capacité majeure de l’institution (en fait de la société française elle même) de se voiler la face et de mettre la poussière sous le tapis sont les raisons majeures du déclin.
      Khazim le bac que vous avez passé était TRES facile par rapport à celui qui était passe il y a 20 ans. Cela n’enlève rien au fait que vous sembliez intelligent. (Pour ce qui me concerne j’apprécie vos commentaires). Mais cela signifie quelque chose par rapport à notre société, ses objectifs et ses moyens.
      L’éducation est vraiment à plusieurs vitesses et vraiment politiques et syndicats se foutent de la gueule des citoyens (eleves, parents et profs).

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      • Kazhim // 01.09.2017 à 09h34

        Alfred

        Eh bien je n’ai jamais dit que je ne comprenais pas, mais je trouve assez agaçant de se faire targuer de moins bon qu' »il n y parait quand on s’est cassé la tête à repasser le bac avec une mention assez bien. moi cela m’énerve.

        Je pense qu’il y a une proportion à noircir le tableau.

        Oui je n’ai pas votre point de vue et 20 vingt ans de correction, toutefois j’estime ne pas avoir fait de la daube même si ce n’est pas le niveau que vous espériez. Et peut être que votre point de vue est grisé par 20 ans d’expérience et que vous êtes devenu amer;

        Là où je trouve qu’il y a problème c’est la facilité d’accorder le bac à des élèves qui n’ont pas fait ce qu’il fallait. Et que pour ceux qui ont de réel difficulté développer d’autres outils pédagogique ou diplôme équivalent.

        Dans tous les cas je ne suis pas d’accord avec ce constat et ce discours. Pour moi l’éducation national pêche dans son contenu, sa manière d’orienter, ses propres objectifs etc.

        Et que si le niveau baisse, c’est aussi en partie dut à notre société de consommation, série tv, numérique, consumérisme, c’est tout cela aussi qui participe à la dégradation des niveau, on ajoute une faciliter à octroyer le bac etc.

        Mais pour ce qui est des méthodes, et de mes propres notes, je ne crois pas faire partie de cette « baisse » comme beaucoup d’autre qui ont conscience des enjeux du diplôme.

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        • Alfred // 01.09.2017 à 12h40

          Croyez bien qu’il n’y a pas de propension à noircir le tableau. Mais même avec la vision couleur, noir c’est noir. Il s’agit de poser un diagnostic correct afin de trouver de vrai solutions, pas de préserver les égos de chacun. D’ailleurs pour que ce soit bien clair, comprenez bien que pour ce qui me concerne je n’aurais JAMAIS été bachelier à l’époque de mes grands parents. Et si j’ai obtenu le titre d’ingénieur, cela n’aurait JAMAIS été le cas à l’époque de Gustave Eiffel: Ni les ressources matérielles, ni intellectuelles (ni peut être de volonté suffisante).
          La vrai question au fond est celle du temps passé (quoi de plus précieux dans la vie?) par les jeunes à faire quoi? L’école doit cesser de faire du contrôle social et de servir d’instrument de régulation des flux. Elle doit retrouver son rôle d’éducation (socle commun pour faire société) et de formation. Elle doit être désirée en étant RARE (et non pas obligatoire trop longtemps). Cela implique que derrière se pose la question du chomage, du travail pour tous et du temps libre (et la répartition des richesses).
          (et il faut commencer par virer les illettrés qui nous gouvernent qui font semblant (on espère pour eux) de penser que puisque les diplomés sont moins au chomage que les non diplomés, il faut que tout le monde soit diplomé pour … faire baisser le chomage! (bande de C…)).

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        • POL // 01.09.2017 à 15h59

          Je parcours votre texte et je suis abasourdi par les mots que vous croyez connaitre, l’usage approximatif que vous en faites, et surtout la clémence dont vous faite immodestement preuve à votre propre égard. J’ai pourtant raté le bac il y a près d’un demi-siècle et je pense être encore très loin devant vos connaissances fractionnaires. L’école m’a appris à lire, écrire et compter et tout ce que je sais je l’ai acquis par mes lectures entre 6 ans et 18 ans, année de mon entrée dans la vie active. Je n’ai plus eu le temps d’ouvrir un livre pendant les 30 années suivantes, et ce n’est qu’avec l’émergence d’internet que j’ai repris le goût de lire. Je parle avec beaucoup de jeunes ils ne sont pas bêtes du tout, mais ils sont d’une ignorance crasse sur la plupart des sujets et çà m’afflige profondément, pour eux et pour notre société.

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      • Merome // 01.09.2017 à 12h08

        Alfred, votre commentaire est truffé de fautes d’orthographe et de frappe. « le niveau à baissé », « le niveau c’est effondré », « je fait », « partisants », « maintenir dans rire » …
        Ce n’est pas très constructif de signaler les fautes de frappe et d’orthographe des autres et je suis conscient que j’en fais aussi, mais dans le contexte, ça me semblait important de le pointer du doigt.

        J’ajoute mon point de vue sur cette question : je suis incapable de prétendre que le niveau a baissé ou monté, le référentiel n’est juste plus le même. L’ingénieur des années 60 était infoutu d’envoyer un SMS (anachronisme volontaire et assumé) alors que la plupart des enfants savent le faire aujourd’hui dès l’école primaire. En primaire, ils commencent d’ailleurs l’apprentissage des langues, des premiers secours, de la sécurité routière, de la programmation informatique… Toutes ces matières que je n’ai abordées personnellement que bien plus tard, quand seulement je les ai abordées. Forcément, pendant que les CM2 apprennent tout ça, ils ne font pas de divisions ni de rédactions. Est-ce mieux ou moins bien ? Difficile d’en juger.
        Si les élèves d’aujourd’hui reçoivent un enseignement adapté à leur époque, je ne suis pas certain qu’il faille s’en offusquer.

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        • Alfred // 01.09.2017 à 13h45

          Certaines fautes proviennent directement de mes insuffisances. Pour d’autre je reçois « l’aide » d’un « smart » phone qui pense à ma place et me « corrige » (à baissé, c’est effondré). Veuillez me pardonner le désagrément.
          Sur le fond, il me semble évident que l’ingénieur des années soixante aurait été capable d’envoyer un sms s’il avait existé…. A l’époque même les journalistes étaient capables d’envoyer des photos par radio (un système assez compliqué). C’est dire.
          Il me semble bien commode de prétendre que le référentiel n’est plus le même. Si on peut à la limite accepter l’argument sur 50 ans il me semble que cela relève de la malhonnêteté sur la durée d’une carrière de prof. Quand je vous dis que je ne fais plus passer les mêmes diplômes qu’il y a dix ans (bien qu’ils portent le même nom et sont destinés aux mêmes industries) c’est non? Quand les industriels le disent? Non? Que vous faut il donc? C’est douloureux mais c’est la stricte vérité. AUCUN de mes élèves n’aurait son diplôme avec les sujets d’il y a dix ans. (Si je monte une entreprise dans certains domaines je vous jure que je recrute des techniciens d’au moins 45 ans). Pourquoi ne pas nous aider à résoudre ces problèmes plutôt que de se voiler la face? Tant que l’on refusera de faire face à cet état de fait cela ne va qu’empirer.

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          • Merome // 01.09.2017 à 16h14

            Il ne s’agit pas de se voiler la face mais de relativiser le constat que vous faites.
            La société évolue, et l’Homme s’adapte à son milieu. Je n’ai pas appris la liste des préfectures et sous-préfectures alors que mes parents l’apprenaient à l’école. Ils savaient aussi cultiver un potager sans avoir besoin de comprendre la photosynthèse (et sans même connaître le mot), alors que moi, c’est l’inverse.
            Une fois qu’on a fait ce constat : nous ne savons pas les mêmes choses que nos ainés au même âge, qu’est-ce qu’on peut bien en conclure ? Que c’était mieux avant ? Je n’en suis pas certain.

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            • Alfred // 01.09.2017 à 18h54

              Au fond vous avez raison, tout dépend de ce que l’on veut. Je suis en train d’apprendre avec difficultés comment produire ma propre nourriture. Cela ne m’aurait coûté aucun effort bambin auprès de mes grands parents. Mes parents ont vécu « avec leur temps » et n’ont jamais pris la peine d’apprendre ces savoirs « inutiles ». Le « progrès » me permet de retrouver sur le net les informations dont je disposais auprès de mes grands parents. Je trouve cette boucle stupide et je pense qu’il est de mon devoir de transmettre ce savoir parmis d’autres à mes enfants plutôt que de s’assurer qu’ils vivent  » avec leur temps ». Car « notre temps » est construit par des gens qui ne nous veulent aucun bien. Prendrez vous des nanomateriaux (certaines formes de E171, pas toutes ) puisque c’est de votre temps?
              Vivre avec son temps c’est aussi il me semble maîtriser son destin et malheureusement l’école n’aide pas à le faire…

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            • Merome // 01.09.2017 à 19h41

              J’ai peur que l’on n’aie bien peu de prises sur tout ceci, tant que nous ne sommes pas en démocratie (car nous n’y sommes assurément pas).
              J’ajoute qu’un des défauts de l’éducation d’antan, prétendument meilleure, était l’enfermement dans des doctrines qui s’avèrent aujourd’hui contestables voire néfastes : celles de la croissance à tout prix, du progrès qui va tout résoudre, de l’effort qui paye toujours.
              Les ingénieurs si talentueux du 20ème siècle qui n’ont pas vu venir (à temps) le changement climatique, l’impasse du tout voiture, la finitude pourtant évidente du pétrole et des métaux… étaient-ils si ingénieux ?
              A l’inverse, les élèves qui rechignent aujourd’hui à bosser comme des ânes pour finir dans des usines/bureaux d’étude à creuser un peu plus le déficit écologique me semblent bien plus intelligents, non ? Ne sont-ils pas plus sages que leurs grands-parents ?

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          • marc // 01.09.2017 à 20h16

            il y a une différence d’époque : la sévérité, la discipline et l’exigence d’excellence d’hier étaient selon moi le résultat en grande partie de la peur d’une autre grande guerre

            de nos jours, on n’a pas peur d’une guerre chez nous, et il suffit d’un petit job pour pouvoir s’offrir un toit et à manger…

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            • Alvise L // 03.09.2017 à 12h21

              « de nos jours, on n’a pas peur d’une guerre chez nous, et il suffit d’un petit job pour pouvoir s’offrir un toit et à manger… »

              Bonjour Marc, je crois qu’on ne vit pas dans le même pays, si jamais vous habitez, comme moi, en France (j’exclus Paris, bien sûr; Paris n’est pas la France…)…

              La guerre, ici, elle est quotidienne: pour trouver ne serait-ce qu’un petit job, comme vous dites, voire pour en trouver un second, histoire de pouvoir, précisément, se loger et se nourrir un tantinet, puis, pour le garder (son boulot)…

              Cordialement.

                +6

              Alerter
        • Scytales // 01.09.2017 à 13h51

          On envoie des SMS avec des techniques électroniques que les ingénieurs des années 60 maîtrisaient parfaitement ou à défaut avaient anticipées. Seuls les coûts de production et l’état des techniques limitaient la diffusion de leurs inventions dans le grand public, mais, conceptuellement, ils étaient parfaitement capables de prévoir des applications qui n’advinrent parfois que des décennies plus tard.

          Parce qu’ils maîtrisaient les fondamentaux de leur discipline.

          Les enfants qui acquièrent le savoir-faire d’envoyer un SMS ne savent rien de l’effet transistor sans lequel aucun SMS ne pourrait être envoyé depuis un téléphone portable et apprendre les règles de la sécurité routière, qui est certes un ensemble de comportements utiles pour survivre dans le monde moderne, ne leur donnera jamais cette connaissance.

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          • Merome // 01.09.2017 à 16h17

            Qui peut juger objectivement de ce qu’il est bon de savoir ou pas à un âge donné ? Un SMS, la sécurité routière et les gestes de premier secours peuvent sauver des vies. Est-ce plus ou moins important que de savoir faire une division sans calculatrice ?

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            Alerter
        • vu de sirius // 01.09.2017 à 15h39

          ah oui: les langues! ils sont en effet très brillants en langues! ils veulent tous apprendre le Chinois alors qu’ils ne sont même pas capables de maîtriser le Français et quant ils arrivent à baragouiner de l’EN, c’est de « l’Anglais de vache espagnole »! ceci posé, ce n’était pas mieux il y a 50 ans (sauf pour la langue maternelle, moins massacrée tout de même). Quant au secourisme, la sécurité routiére, la langue des signes, le langage SMS….çà a certes une utilité pratique, mais ne remplace en aucun cas les matières fondamentales!

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          • Haricophile // 01.09.2017 à 21h21

            J’en connais aussi (des vieux) qui maîtrisent parfaitement la conjugaison, l’orthographe et la grammaire anglaise, et qui sont même capable de sortir la liste des rois d’Angleterre, mais sont infoutu de suivre une conversation normale dans la rue à rythme un peu soutenu.

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            • Malbrough // 02.09.2017 à 12h16

              Au début des années 60 , l’apprentissage des langues étrangères étaient surtout littéraires .
              Nous avions des bouquins ad hoc , parfois bien conçus, mais pour l’oral ça ne collait pas .
              Seuls ceux qui avaient la possibilité de faire des « stages » en Angleterre ou en Allemagne pouvaient prétendre parler ces langues , les comprendre .
              Un souvenir : en 6 ème mon prof d’anglais nous a fait 2 mois de « phonétique » : comment positionner sa langue pour sortir les sons et les transcrire dans le langage phon .
              C’était pas vraiment stimulant .
              En ce qui me concerne je suis incapable de comprendre les chanteurs anglais , sauf si j’ai le texte .

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        • geedorah // 01.09.2017 à 15h48

          ne serait ce que pour la conjugaison… de nos jours c’est présent- imparfait – futur
          l’impératif a juste disparu des radars et je parle même pas de la négation .. le ne c’est fini ^^
          en histoire aussi il me semble que c’est assez terrible :p
          je ne peut pas dire pour la flute à bec 🙂

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        • Idomar Yasagof // 01.09.2017 à 17h36

          Vous vous foutez du monde, les enfants savent envoyer des sms parce qu’ils disposent de l’outil tout simplement, et qu’ils y trouvent un intérêt, un plaisir. Votre attention devrait plutôt se porter sur le contenu et l’expression dans ces sms et là on déchante très vite !

          En 1961 les ingénieurs utilisaient des règles à calcul au fonctionnement autrement plus sophistiqué que des téléphones. Pour mémoire le premier homme sur la lune c’était en 1969, et les ordinateurs utilisés étaient des milliers de fois moins puissants que ceux actuels, je vous laisse imaginer les capacités d’analyse puis de synthèse de ces ingénieurs avec de si faibles moyens.

          La programmation informatique : mais ça me fait doucement rigoler ! Comment peut-on penser que des gens incapables de comprendre/mémoriser les règles de grammaire de base du français, typiquement un simple accord de cod, après dix ans de scolarité, puissent apprendre à coder correctement dans les langages modernes très exigeants en grammaire, syntaxe, vocabulaire, abstraction et contraintes logiques ! Faire avancer un petit robot en appuyant sur deux touches n’a rien à voir avec de la programmation, ce n’est que de l’utilisation.

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        • David D // 01.09.2017 à 19h33

          Moi, c’est vite vu.. Je ne savais pas que nos vieux devaient culpabiliser parce qu’ils ne savaient pas envoyer des SMS et naviguer sur un ordinateur. Il faut revenir aux fondamentaux et ne pas se perdre dans ces nouveaux enseignements fleuves. La tablette, enseignée à l’école, et fournie, c’est à se rouler par terre. Comment en est-on arrivé là ? Bien sûr, il y a un problème de nature sociétale, mais la première (faute : censuré) erreur, c’est le renoncement à la discipline. Un élève qui fait des tonnes de bêtises et qui n’est jamais viré, c’est lui le vrai prof dans une classe, et c’est le prof de trois classes à côté. Il faut exclure les pénibles, c’est la base. Mais ça choque. Ensuite, les méthodes sont désastreuses. Avec la méthode syllabique, un enfant peut tout lire après un an de CP. Sans, il passe sa vie à ne pas avoir même le courage d’ouvrir un livre. Après, il faut réhabiliter le par coeur. Seuls les ânes sont contre. Enfin, il faut des exercices développant la rigueur, la patience, l’autonomie et la réflexion, en laissant parfois mijoter l’élève dans la difficulté.

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      • Karim Wilmotte // 01.09.2017 à 13h56

        « Comprenez vous que l’examinateur qui a 20 ans de corrections ou de jurys derrière lui est mieux placé pour savoir si le niveau à baissé qu’un citoyen lambda qui l’a passé une fois et a eu tant de points? »

        Comprenez vous que l’examinateur a un point de vue biaisé (singulièrement sur la sélection qui a produit son expérience)? Qu’il met en avant des points (l’orthographe par exemple) qui sont discutable ou à nuancer/modérer?

        Sinon, si on teste les élèves d’aujourd’hui (ou de 1950) comme Platon évaluait les siens, pensez vous qu’ils réussiraient? Pensez-vous que leurs élèves réussiraient le BAC?

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        • Alfred // 01.09.2017 à 14h12

          Certes l’examinateur n’est pas un dieu et personne de détiens la vérité.
          Lorsque je vous dis que j’enlève des billes d’un tiroir (sans en rajouter d’autres c’est le point essentiel), vous êtes certain de vouloir me soutenir que si j’affirme qu’il y en a moins c’est simplement mon point de vue relatif?
          Je pourrais bien m’en foutre à la fin comme certains collègues mais franchement vous êtes déprimant. Dieu que certains messages sont difficiles à faire passer. Tout va bien donc et continuons comme ça.
          (Il me semble que c’est comme ça que l’URSS s’est effondrée: un jour il a fallut arrêter d’être dans le déni de la réalité; or ce déni à empêché de prendre des mesures correctives).

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        • RGT // 01.09.2017 à 14h42

          Quand j’ai passé mon BAC, à la fin des années 70, seulement 20% des élèves arrivaient en terminale et je me souviens que le pourcentage de réussite de ma filière (scientifique) n’a été que de 12,5%.
          Au global, le taux de réussite était d’environ 20%.

          Et dans toutes les matières, des points étaient enlevés en cas de fôôtes d’orthographe.

          Par contre, les élèves qui ne poursuivaient pas leurs études étaient quand-même considérés comme des « êtres humains » et le fait d’aller en fac ne nous apportait aucun sentiment de « supériorité ».
          Juste celui d’avoir la chance de pouvoir ensuite pouvoir exercer un métier peut-être plus intéressant (quoique, depuis quand l’éducation nationale offre-t-elle des formations professionnelles en dehors de ses propres cursus ?).

          Je peux par contre vous affirmer que le simple respect de la langue française s’est fortement dégradé depuis le milieu des années 80…
          Et désormais, c’est souvent une torture de lire certains courriers qui émanent de « majors de promotion »…

          J’ai une voisine âgée qui n’a qu’un certificat d’études.
          J’aimerais pouvoir écrire un français aussi pur que le sien.
          Simple mais parfait.

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          • RGT // 01.09.2017 à 14h57

            Mon épouse est enseignante et elle est totalement effarée.

            Désormais, pour ne pas « stresser » les élèves, il est interdit de le faire redoubler, seuls les parents peuvent (éventuellement) prendre cette décision.

            Ce qui fait que les carences s’empilent et qu’un élève qui n’aura pas appris à compter ne pourra plus acquérir cette capacité. Ce qui l’empêchera ensuite d’acquérir les capacités découlant de la première, c’est logique.

            Quand par malheur les élèves qui sont arrivés à « passer entre les mailles du filet » se retrouvent en 6è sans savoir ni lire ni écrire on fait quoi ? Ils retournent en CP ?

            Bien sûr que non, ils restent avec leurs « copains » et comme ils sont largués ils s’occupent comme ils peuvent, en empêchant les autres de suivre un cursus normal.

            Le plus beau est quand un élève répète à l’enseignant la « philosophie » de ses parents : « L’école ne sert à rien, de toutes façons quand je serai grand je serai chômeur. C’est mon papa qui me l’a dit ».

            Et dans la même classe il y a des élèves très motivés (rares) qui sont ostracisés par les autres.
            Leur seule issue : Aller dans le « privé » pour simplement avoir droit à une formation qui devrait normalement leur être prodiguée par la communauté.

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            • anomail // 01.09.2017 à 16h51

              « Désormais, pour ne pas stresser les élèves, il est interdit de le faire redoubler »
              Il me semble que ça n’a rien à voir avec Dolto, l’école devient passe-travers par un pure logique comptable.*
              Vous rencontrez ensuite le « mur » lorsque vous essayez d’aller faire des études supérieures sans mention au bac.

              « Leur seule issue : Aller dans le privé pour simplement avoir droit à une formation qui devrait normalement leur être prodiguée par la communauté »
              Ca c’est la théorie, il y a privé et privé, et l’issue n’existe que si les parents ont des revenus confortables, l’hyper-motivation seule est insuffisante.

              Par ailleurs si l’école privée n’était pas scandaleusement subventionnée par des fonds publics, on ne serait même pas en train d’en parler.

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          • vu de sirius // 01.09.2017 à 15h45

            tout à fait d’accord . Lu dans un courrier administratif (donc officiel) : « la nouvelle CHEFFE de bureau »(!!!!) . Aussi choquant : le Ministére des outre-mer (au singulier!). Donc le mauvais exemple vient d’en haut. En revanche (vécu), un snob de seconde zone vous fera la leçon car vous osez prononcer le nom de Broglie comme il s’écrit et pas « de Breuil » , « vous êtes un plouc, Monsieur »!

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            • somebulle // 03.09.2017 à 07h32

              Et oui la culture générale. …..il y a Paris la rue de la Tremoille ,qui se prononce Tremoille , c est comme ça , notion d histoire de France.

              Quant au point précédent évoqué sur la bêtise de la « féminisation  » des noms ,la langue française ,appelle un chat ,un chat, et donc la médecine n est pas le féminin du médecin. Un femme ayant obtenu son doctorat de médecine est un médecin! !!!!!

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      • Nico 13 // 02.09.2017 à 00h19

        De toute façon, c’était obligé que le niveau du bac soit abaissé. Tout simplement parce qu’il y a un problème dés le départ. Et ça se situe dès l’école primaire.
        Pendant 2 ans, j’ai travaillé pour l’éducation nationale.

        J’ai apprécié le contact et le travail avec les professeurs, mais je peux vous affirmer droit dans les yeux qu’il y a un paquet d’élèves qui partaient de l’école primaire en ayant de grosses difficultés au niveau de la compréhension de texte et de la syntaxe.
        Et je ne parle même pas de l’orthographe.

        Si tu ne donnes pas aux enfants des bases solides dés le départ, il ne faut pas s’étonner si, par la suite, derrière, il y a du décrochage scolaire et que tu sois obligé d’abaisser le niveau pour que la majorité puisse suivre.

        Pour terminer, je dirais que les parents (pas tous certes) ont également leur part de responsabilité. Combien de parents, aujourd’hui, donnent envie à leurs enfants de se cultiver ? En allant dans des musées, au théâtre ou tout simplement en regardant des documentaires par exemples.
        Je ne vais pas me vanter, mais si aujourd’hui, j’aime me cultiver et enrichir mes connaissances, c’est parce que ma mère m’a poussé à me rendre dans des musées, à aller au théâtre et à lire. Et aujourd’hui, peu de parents font ce travail.

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        • RGT // 02.09.2017 à 10h43

          Il faut aussi signaler qu’en dehors du redoublement, il est aussi interdit de leur donner du travail le soir ou pendant les vacances…

          Si d’aventure un enseignant outrepasse cette interdiction il se fait très rapidement rappeler à l’ordre par sa hiérarchie.

          À la demande de certains parents encore motivés par l’avenir de leurs enfants, mon épouse leur donne du travail « en douce » et, chose étrange, ces élèves ont des résultats nettement supérieurs à la moyenne, alors qu’au départ ils avaient strictement le même niveau.

          Et quand, plusieurs années plus tard elle rencontre ces élèves « maltraités » ils sont heureux de la rencontrer et lui racontent leurs succès scolaires avec parfois des résultats interpellants compte-tenu du « milieu social » dont ils sont issus.

          Chose étrange, ces « enfants maltraités » par les enseignants et leurs parents (allô DASS) n’ont pas de « temps de cerveau disponible » pour regarder les pubs et les émissions débiles à la télé.
          Les autres ont la télé dans leur chambre et la regardent jusqu’à des heures avancées dans la nuit afin de bien dormir en classe.

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      • Gil // 02.09.2017 à 19h45

        Bonjour,

        Le niveau c’est effondré
        Le niveau s’est effondré.

        Deux parents profs. Dont un prof de Français.
        Mais c’était l’ancienne époque.

        Cordialement

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    • Ludovic Joubert // 01.09.2017 à 09h19

      En Philo et en littérature, on appelle ça officiellement « réflexion personnelle et esprit critique » alors que ces exercices sont hyper-cadrés, et que sous l’appellation de dissertation, ils ne consistent qu’en un contrôle de connaissances déguisé, dans lequel il s’agit d’être le plus conforme possible.

      Il y a peut-être des exceptions, mais mon expérience et les témoignages de lycéens sur les forums confirment que cela reste la tendance.

      Mon blog : Xyloglosse.net contient plusieurs articles sur le thème : « Dissertation et double contrainte »

      En tout cas, vous écrivez correctement, contrairement à ce que vous semblez suggérer. Cela dit, j’ai l’impression qu’on appelle « Dysorthographie » les conséquences de l’abandon de l’apprentissage de l’orthographe et de la grammaire.

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      • Kazhim // 01.09.2017 à 09h25

        Je ne suis pas d’accord, à aucun moment lors de mon examen je me suis senti guider ou cadrer.

        En philo j’ai pu parler de confucius et de tant d’autre que l’on a pas vue en cours d’année,

        comment pouvez vous affirmer que c’est un simple contrôle de connaissance.

        Que les profs disent, c’est bien de savoir placer un ou deux auteurs ou concept vue dans l’année, mais on peut faire aussi une copie sans aucune de ces références.

        Le cadre dont vous parlez c’est la méthode de rédaction, intro développement conclusion, m’enfin il me semble que c’est la base quand on veut développer une pensée claire.

        J’ai pourtant laissé des fautes assez affligeante dans mes premiers commentaires car je n’ai pas eu le temps de relire.

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        • Ludovic Joubert // 01.09.2017 à 13h27

          Il y a sûrement des exceptions, dont vous faites partie, mais je vous invite à consulter mon blog. Cela dit quand vous parlez de Confucius, vous ne développez pas une réflexion personnelle, mais vous le citez, n’est-ce pas ? Je me trompe peut-être et en tout cas, je trouve que Confucius est une bonne base de réflexion personnelle parce que sa pensée est très suggestive, contrairement à la pensée occidentale, très explicite et directive)

          Il me semble que le carcan imposé reste celui de la dissertation au lycée, qui n’est pas du tout pratiquée de la même manière qu’à l’université (plus libre)

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          • Josephine // 02.09.2017 à 14h19

            Avant de prétendre penser  » par soi-même » on pense par/ avec ou contre les autres. Les examens doivent servir à déterminer si oui ou non les savoirs sont acquis, et si l’élève sait se les approprier pour construire une réflexion cohérente et argumentée. Point. Ne demandons pas à des lycéens d’avoir le recul que des adultes expérimentés n’ont même pas.

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        • Haricophile // 01.09.2017 à 21h28

          Je ne suis pas d’accord, à aucun moment lors de mon examen je me suis senti guider ou cadrer.

          Je me suis senti guidé ou cadré, alalalala ! Comment un type aussi nul en ortografe peut-il prétendre faire de la philo !

          Je fuis en courant et en me bidonnant comme une baleine.

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          • RGT // 02.09.2017 à 11h03

            Vous pourriez faire preuve d’un peu de respect.

            Kazhim a signalé dans son commentaire qu’il reconnaissait faire des fautes d’orthographe et qu’il en souffrait.

            Retourner le couteau dans la plaie ne fera qu’empirer son sentiment de culpabilité alors qu’il n’a sans doute pas bénéficié d’une formation suffisante pour appréhender la complexité de notre belle langue.

            Il commet entre autres une faute malheureusement de plus en plus fréquente qui consiste à remplacer le participe passé par l’infinitif.

            Le nombre croissant « d’intellectuels » qui commettent cette inversion et qui sont convaincus qu’il s’agit de la « bonne conjugaison » est affligeant.

            Le coquetier en or massif a quand-même été décerné à un dirigeant d’entreprise qui, pour se faire mousser et pour me décrédibiliser, avait « corrigé » en pleine réunion un rapport que j’avais écrit en mettant tous les verbes concernés à l’infinitif.
            Il s’est couvert de ridicule devant ses collaborateurs et a surtout démontré er 😉 que son sens de la supériorité était fort mal placé.

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          • RGT // 02.09.2017 à 11h08

            Lorsqu’une personne fait des fautes d’orthographe et qu’elle le reconnaît la seule approche intelligente et respectueuse consiste simplement à lui expliquer calmement et en privé comment ne plus les répéter.

            Ça fonctionne très bien car elles se rappelleront de votre intervention et appliqueront la règle sans coup férir.

            Personnellement je respecte infiniment plus une personne qui commet des erreurs, qui les reconnaît et tente de les corriger qu’une personne bouffie de suffisance qui fait des erreurs largement pires et qui profite de sa position pour que ces erreurs deviennent la norme.

            Dans notre société de « compétition » il est plus « rentable » et facile de rabaisser les autres que de tenter de les aider.

            Le second visage de l’uberisation.

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            • Josephine // 02.09.2017 à 14h32

              Votre commentaire est profondément bienveillant. Ce qui n’est pas très tendance sur les blogs et autres forums de discussion où derrière un pseudo on peut se livrer aux pires défoulements qui ne sont que le témoin de ses propres hontes, incapacités, blessures. J’ai longtemps été fâchée avec l’orthographe, quand la grammaire et la conjugaison ne me posaient aucun problème. Le règne de l’arbitraire sans doute! le latin et le grec doivent aider mais on les étudient que trop tard, sinon jamais.

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      • J // 01.09.2017 à 10h11

        Pour ce qui est de l’orthographe, on ne pourra pas toujours esquiver une réflexion sur le fait que le français est une des pires langues au monde (même si l’anglais ne vaut guère mieux là-dessus).

        Je sais que les germanophones n’ont pas ce problème (l’allemand est assez simple pour l’orthographe) mais qu’ils l’ont pour la syntaxe (très alambiquée par contre), et qu’ils s’interrogent sur la nécessité de la maintenir. De même, en Suède on s’interroge sur la nécessité ou non de maintenir un système de pluriels très complexe ou de généraliser le S final venu de la troisième déclinaison latine via le français et l’anglais.

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        • Raoul // 01.09.2017 à 11h22

          La critique de la complexité de l’orthographe du français cache surtout le fait que l’on a complètement détruit l’enseignement de la grammaire et que c’est là que se situe réellement le problème.

          Or la grammaire du français est logique, même s’il existe des exceptions. Il n’y a aucune raison de ne pas respecter l’accord des noms, des adjectifs, des verbes. Même pour les verbes du premier groupe, il est facile d’éviter la confusion entre participe passé et infinitif (il existe un truc simple apparemment ignoré des profs et des élèves).

          Pour la grammaire, l’allemand est beaucoup plus compliqué que le français avec des pluriels irréguliers, un masculin, un féminin et un neutre et quatre cas de déclinaison.

          Quant à l’anglais, si sa grammaire est plus simple que celle du français, il faut tout de même apprendre la liste des verbes irréguliers avec leur prétérit et leur participe passé.

          Donc, non, il n’existe aucune raison de voir des textes bourrés de fautes de grammaire. L’orthographe prétendument compliquée du français a trop souvent bon dos.

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          • J // 01.09.2017 à 11h31

            Les langues sont concurrentes les unes des autres et elles évoluent. Aucune langue dite latine n’a gardé les déclinaisons du latin.

            Je remarque incidemment que les langues qui ont laissé tomber le vouvoiement, l’anglais et l’arabe (pour l’anglais c’est le contraire parce que c’est la deuxième personne du singulier qui est respectueuse) sont les plus dynamiques. A l’inverse, le japonais ou le coréen, où les degrés de politesse sont autrement plus complexes et piégés que simplement tu ou vous, ont du mal à sortir de leur territoire malgré le dynamisme économique de leurs locuteurs.

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            • Raoul // 01.09.2017 à 12h02

              La domination d’une langue ne tient pas à sa structure, mais au contexte économique et culturel. Sinon, ce serait l’espéranto qui serait la langue véhiculaire pour le monde entier car c’est une langue souple, à la grammaire totalement régulière et à la prononciation très simple.

              L’anglais est une langue peu satisfaisante de ce point de vue car sa prononciation est trop irrégulière (par exemple, « read » peut se prononcer de deux manières et seul le contexte vous permet de les différencier).

              Le français a pu être dominant en Europe pendant au moins deux siècles, et c’est bien la domination économique, puis culturelle (hélas !), des États-Unis qui a placé l’anglais (ou plutôt cette variante abâtardie qu’on appelle le globish) au premier rang.

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          • Kazhim // 01.09.2017 à 11h35

            Je suis d’accord, j’aime bien écrire sans fautes, mais je ne suis pas assez bon pour le faire parfaitement

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          • V_Parlier // 01.09.2017 à 14h15

            Je pense que nombreux sont ceux qui prennent comme seul critère d’évaluation du présent débat: la pratique correcte du Français. Or c’est restreindre énormément le champ d’évaluation. Connaissant non seulement les programmes d’enseignement de mes enfants mais aussi de générations intermédiaires, je peux attester tout comme 1+1=2 que les programmes de sciences physiques et de mathématiques ont été dépouillés au point qu’ils en sont devenus ridicules. (Et je parle du lycée, pas d’apprendre à faire des divisions à la main top chrono, ça on s’en fout). On ne devrait d’ailleurs même plus utiliser les mêmes dénominations pour désigner ces matières. La SEULE amélioration potentielle qu’on peut constater sur le long terme est la pratique des langues étrangères, si on fait un comparatif entre les années 60 (niveau zéro) et aujourd’hui. Mais ceci s’est fait plus par l’environnement global que par un perfectionnement spectaculaire (même s’il y en a eu un) de l’éducation.

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          • Josephine // 02.09.2017 à 14h37

            L’orthographe des mots ne se réduit pas à la grammaire. je rejoins le commentaire précédent: l’orthographe est tellement sujette à exceptions qui ne sont pas tj compréhensibles, à part le  » c’est comme ça »!

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        • Kazhim // 01.09.2017 à 11h32

          Je ne sais pas après s’il est pertinent de simplifier.

          Les chinois ont bien simplifier 3000 de leur caractère, néanmoins les traditionnel sont toujours utilisable.

          Je pense qu’il est bien qu’une langue garde sa complexité, car rendre tout plus simple c’est encourager la paresse intellectuel. Moi j’écris mal, et je souffre quand j’écris à la main, je considère pourtant que l’écriture manuel est vital pour le fonctionnement du cerveau. Et quand nos technologies nous lâchent, on est content de savoir former les mots.

          Mais pour en revenir à la grammaire, je ne suis pas spécialement pour une simplification, après les langues évoluent au fil des âges, alors je ne sais pas.

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          • williamoff // 01.09.2017 à 13h50

            L’écriture chinoise possède plusieurs dizaines de milliers de signes différents, aussi seule une élite, une aristocratie, avait le temps et les moyens d’un apprentissage très long.
            Une des grandes œuvres de la nouvelle Chine après 1949 fut de créer le « pinyin » dont l’objectif était de démocratiser et d’universaliser l’enseignement, les enfants apprenant ainsi phonétiquement le chinois à l’aide de l’alphabet latin, et découvrant de nouveaux signes tout au long de leur scolarité (à peu près 3000 des signes les plus usités). Il s’avère aujourd’hui que le pinyin a pour autre vertu de faciliter l’étude des langues occidentales, ou l’usage des claviers d’ordinateurs.
            Les coréens quand à eux, dès le début du XX° siècle ont abandonné les signes chinois utilisés jusqu’alors pour un nouvel « alphabet » très simplifié. A l’époque, les lettrés coréens n’y voyaient là qu’une sous-culture réservée à l’éducation des filles.
            Enfin les vietnamiens ont également abandonné les signes traditionnelles chinois pendant la colonisation française et adopté l’alphabet latin.
            Alors que ces innovations extrêmes orientales avaient toutes trois pour but de généraliser et de faciliter l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, a contrario les japonais ont non seulement gardés les signes chinois mais ont rajoutés des symboles rendant ainsi son apprentissage particulièrement difficile aux jeunes japonais tout en confortant un système éducatif élitiste et freinant la promotion sociale.

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            • Subotai // 01.09.2017 à 19h15

              Heu… Plusieurs trucs pas très justes, voire carrément faux ou mal interprétés.
              Le cas de l’écriture chinoise n’est pas pertinent pour illustrer une discussion sur la maitrise de la langue française et encore moins sur l’éducation scolaire.

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            • Josephine // 02.09.2017 à 14h48

              Ce sont les missionnaires qui ont inventé le pinyin ( transcription des sons dans notre alphabet) qui ne fait pas sens pour les chinois. Il y a deux types de pinyin, anglais et français. On utilise le pinyin anglais lorsque l’on veut transcrire la prononciation du chinois. Par ex chang en pinyin anglais t’chang en version française. Je ne sais pas ce qu’il en est pour d’autres langues asiatiques comme le coréen..

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          • Leila // 01.09.2017 à 14h15

            Le français est la 7e langue la plus parlée au monde because l’Afrique francophone.
            Je ne pense pas que cela continue plus d’une ou 2 générations. Les jeunes apprennent plus volontiers l’anglais.L’espagnol (nettement plus facile à écrire).
            Ils sont sur le net H15/jour…les publications, les MOOCs…sont de bien meilleur qualité sur les plateformes américaines. Ils sont précurseurs avec le MIT et harvard.
            Le combat de Polony n’est pas le mien…mon problème est de faire comprendre à des étudiants à faire une basique règle de 3 pour un débit goutte/mn…galère et plus dangereux qu’un s au singulier.

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      • theuric // 02.09.2017 à 19h00

        Je vous encourage à aller vous renseigner sur ce que peut être la dis-proprioception, vous comprendrez que certaines difficultés, orthographiques ou autres, n’ont pas grand chose à voir avec des questions d’ordre psychologique, sauf, bien sûr, le complexe d’infériorité que cela génère.
        D’ailleurs, naguère, dans un restaurant populeux au fort brouhaha, je ne pouvais saisir ce que me disait mon vis-à-vis.
        La proprioception, vous dis-je, la proprioception.

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    • Cyrina // 01.09.2017 à 22h13

      Mérome,
      Pour rebondir sur votre commentaire, mon père, ingénieur diplômé dans les années 70 en parle très bien : ils sont passés d’un monde où jusque dans les années 80 les entreprises étaient dirigées par des ingénieurs, à un monde dirigé par des financiers. Là, ils n’avaient plus aucun pouvoir. Aussi, tous ces risques qu’ils avaient pressentis, anticipés et sur lesquels beaucoups ont alerté, n’ont pas été pris en compte. Depuis que je suis petite, je l’ai entendu nous mettre en garde sur des produits comme le micro-onde, les déodorants, l’aluminium, les engrais … Et clairement, même si j’ai marché dans ses pas, je n’ai pas le quart de son érudition et de sa technicité. Alors oui, le niveau a baissé. Mais je pense que l’un des facteurs que l’on néglige, c’est la motivation au savoir. La hantise de mes enfants à l’école et dès 6 ans, c’est de passer pour un intello. Et puis à quoi bon apprendre à lire, ils ne lisent pas, à quoi bon bon écrire, l’ordinateur corrige et tape pour vous, à quoi bon connaitre l’histoire, c’est du passé !

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      • Kiwixar // 02.09.2017 à 00h41

        « à quoi bon connaitre l’histoire, c’est du passé ! »

        Excellent ! Cela illustre un des problèmes actuels : raisonner en ne prenant pas en compte tous les paramètres. Les économistes sont spécialistes, c’est pour ça qu’ils se plantent tout le temps, volontairement ou non.

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      • Alfred // 02.09.2017 à 09h47

        Vous pointez un problème qui n’est du tout mineur: la hantise c’est de passer pour un intello, un travailleur, un brillant. Pas de passer pour un nul, un branleur, un feignant ou un fouteur de merde. Le débat s’arrête un peu là. Ce n’est pas le fait de l’école ou des méthodes pédagogiques ennuyeuses ou non. C’est l’expression du regard.de.la société et de ce qu’elle met en valeur et de ce qu’elle rétribue. Les Hanouna et consorts font un travail de sape phénoménal qui est largement sous estimé.. les faux rebelles iconoclastes sont par essence des esclaves et des modèles pour les esclaves.
        (Il y a des moments de désespoir où je me dis que si tu regardes la merde télévisée tu mérite ta vie de merde..)

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  • Patate Mystere // 01.09.2017 à 07h13

    Le systeme scolaire francais est un systeme de reproduction sociale. Il y a un fosse en fonction de l’origine sociale.

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  • Nadège Bajard // 01.09.2017 à 07h16

    La vraie question est peut-être « que veut vraiment l’école ? » Quels messages y transmet-on ?
    En réalité, à être conforme, à obéir, répéter des procédures, à entrer en compétition… Les enseignants sont certainement de bonne volonté, mais la formation initiale, les rails des programmes, les classes chargées, les transformations d’une société… Pas le temps, pas l’espace, et juste des épaules humaines.

    Le problème, c’est que les beaux jours de notre civilisation sont sans doute terminés, et que le moment est venu pour qu’une autre naisse. Est en train de naître. Or on ne peut enseigner qu’en prenant appui sur ce qu’on est, qu’on connaît. On peut réfléchir et réfléchir encore, colmater, construire, gesticuler…

    Ou accepter qu’il va falloir réinventer, parce que le cycle est dans l’ordre des choses : pas résoudre le problème, mais trouver les termes du problème.

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    • Arcousan09 // 01.09.2017 à 11h04

      Ce que veut le politique à travers l’école depuis des décennies c’est écrémer une élite parce que c’est de la survie de cette élite dont il s’agit quand au reste il fera partie d’un magma informe qui sera manipulable, taillable et corvéable à merci …. peu importe qu’il sache lire écrire ou compter … moins il en sait …..
      Pour plus d’efficacité les élites qui ne seront plus dans le coeur du sérail seront recyclées dans les médias afin de parfaire le système d’asservissement et la boucle est bouclée

      Mieux vaut faire la guerre, et là les crédits coulent à flot, plutôt que d’investir dans l’enseignement, la recherche, la santé ….

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      • Ben // 03.09.2017 à 13h24

        C’est aussi simple que ça. C’est une conception de la société qui a été formalisée par le rapport de la Trilatérale en 1975 (crise de la démocratie). Ce rapport à été déterminant pour le reformatage du monde dans les décennies qui ont suivi. La question de l’éducation à immédiatement été placée au cœur du problème.

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    • Interimlover // 02.09.2017 à 12h04

      Et la question des carcans idéologiques? Programmes imposés bien sûr…mais aussi certaine bien-pensance – j’ai appris bien vite à fuir les salles de profs comme la peste ; lire la presse subsidiée faisait aussi bien l’affaire.

      Le manque de moyens? Les classes surchargées? La plus aboutie de mes expériences le fut dans la brousse rwandaise : 4 classes de 50-60 élèves chacune, élèves âgés de 12 à 60 ans. Orphelins, traumatisés du génocide…et des sourds-muets même ; certains accomplissaient, à pied, de 15 à 20 kms pour rejoindre les cours ; beaucoup ne mangeaient qu’en soirée. Programme de l’époque coloniale, une craie, un grand tableau noir… Tous recalés à l’examen d’Etat…et les Rwandais sont inhibés, taciturnes, et privilégient jalousement le kinyarwanda (ils ont d’ailleurs bien raison)…

      Et cependant, 6 mois plus tard? Près de 90% de réussite à l’examen d’Etat…près de 80% maîtrisaient, tant à l’oral qu’à l’écrit, la concordance des temps en jonglant avec le subjonctif plus-que-parfait, le futur antérieur, les « ne » explétifs…

      Je n’ai aucun titre m’autorisant à enseigner dans mon pays (Belgique)… J’ai essayé et ai trouvé cela d’une contre-productivité sans nom ; ce n’étaient pas des pédagogues que l’on formait…mais des robots! J’ai fini par laisser tomber l’affaire (avec regret).

      Ma seule recette : l’enthousiasme!

      Pourquoi tant de profs, sous nos latitudes, sont-ils si gris, si monolithiques et, surtout, si éteints?

      Je concède qu’en Afrique centrale, les élèves sont d’une autre trempe ; l’école y est perçue encore comme une chance…

        +6

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      • Alfred // 02.09.2017 à 13h55

        Une explication majeure à vos questions se trouve dans votre dernier paragraphe.
        Un jour, ne pouvant plus payer des heures supplémentaires j’ai organisé des cours pour des employés dans un camp de déplacés au Sud Soudan. Ça a été l’émeute. Des milliers de personnes accrochées partout pour suivre quelques malheureux cours d’anglais et de mathématiques suivant un programme bancal sorti de ma caboche (j’étais un jeune ignorant). Les hasards de la vie me font maintenant faire le prof à des « jeunes défavorisés » de notre société nantie. Le contraste est très violent. Surmonter le légitime mépris envers des « damnés de la terres » relatifs à smartphones à demandé des efforts au début. Après il vaut mieux être constructif que distribuer des bons et mauvais points. Mais le sabotage institutionnalisé, la concurrence déloyale de la boîte à merde et la pensée en conserve bien distribuée garantissent encore pas mal d’années à pédaler dans la semoule…

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        • Interimlover // 02.09.2017 à 14h45

          Nos parcours de vie sont voisins, mon cher Alfred! Car, quelque 10 ans plus tard : rebelote (ou plus ou moins…) au retour au pays, quoique avec des « jeunes défavorisés », comme vous dites si bien…

          Enthousiasme identique, 10 années d’expérience entre-temps gagnées, assertivité désormais naturelle…et pas même moitié des résultats obtenus malgré 10 fois plus de moyens, et 10 fois moins de contraintes (je suis bon prince…), qu’au Rwanda…

          Votre dernière phrase dit pour moi tout…à ceci près, peut-être, qu’il n’y a pas que les élèves qui me paraissent atteints!

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  • diox // 01.09.2017 à 07h19

    On ne transformera jamais un âne en cheval de course. Alors pourquoi les chevaux de course devraient être privé d’une école pour eux à cause des ânes.

      +8

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    • Tapia // 01.09.2017 à 07h31

      Un âne et un cheval n’appartiennent pas à la même espèce, donc effectivement quel que soit le temps et moyens offerts à l’âne, il restera plus robuste et sobre qu’un cheval, mais plus petit et moins rapide.

      D’après ce que je comprend, ce que dit l’auteur, ce qui crée l’exclusion, c’est la écarts entre différentes écoles suivant le quartier et le milieu social des élèves.

        +10

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    • some // 01.09.2017 à 10h23

      pardon, pourriez vous me rappeler la raison du besoin de faire la distinction entre le pedigree des hommes ?

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    • Pinouille // 01.09.2017 à 10h23

      Parce que vous sous-estimez le nombres d’ânes qui pourraient devenir des chevaux de courses si on leur en donnait les moyens.
      Une vague question d’égalité des chances…

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      • V_Parlier // 01.09.2017 à 14h24

        J’ai pourtant l’impression que l’article prouve exactement le contraire (comme quoi l’enseignement est un sujet dont l’interprétation divisera toujours). A force de vouloir garder tout le monde dans une filière à niveau unique, on fait du « Jacques Martin » (cf. « l’école de fans » des années 80) où tout le monde a gagné. Paradoxalement, ceux qui sont vraiment favorisés vont dans des écoles haut de gamme. Question égalité des chances, c’est ballot! Au final tout le monde qui est resté dans le « standard » est nul et croit être bon. La douleur se fait sentir plus tard après le BAC, voire même après des études supérieures plus ou moins bidon et monnayées un bon prix par rapport à la reconnaissance du diplôme.

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        • Pinouille // 01.09.2017 à 19h41

          Nous sommes en phase sur le constat et les conclusions.
          Au cours des études des bons émergeront, feront la différence et intègreront les grandes écoles: je ne remets pas en question ce principe naturel.

          Mais la phrase « On ne transformera jamais un âne en cheval de course. » sous-tend que les dés sont jetés dès la naissance alors que la qualité des premières années d’enseignement est déterminante dans la fabrication d’un âne ou d’un cheval de course. Ce qui explique pourquoi les parent aisés investissent une énergie et des sommes considérables pour offrir à leur progéniture les meilleures maternelles/primaires/collèges/lycées. Et dans la plupart des cas, ça marche.
          A contrario, on peut supposer que de nombreux talents sont gâchés dans des établissements bas de gamme.

          Cette inégalité de traitement est injuste car originelle.

          NB: Un enfant en échec scolaire à la maternelle a (de mémoire) plus de 80% de chances d’être en échec sur tout le reste de sa scolarité.

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          • tepavac // 02.09.2017 à 01h02

            « NB: Un enfant en échec scolaire à la maternelle a (de mémoire) plus de 80% de chances d’être en échec sur tout le reste de sa scolarité. »

            « chance/échec »
            « probabilité/échec »

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    • Haricophile // 01.09.2017 à 21h37

      Effectivement, une équipe de cyclistes dopés par des médecins, avec des millions d’euro derrière sont bien plus performant qu’un cycliste sans moyens non dopé. Pourquoi s’occuper des cyclistes clean alors que les dopés sont bien plus performants ?

      Il y a un truc qu’on nomme parfois « l’égalité des chances », mais la France est justement régulièrement pointée du doigt pour avoir le système le plus inégalitaire d’Europe.

        +6

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  • Catalina // 01.09.2017 à 07h24

    diox ?????

    Là où je me pose des questions est l’enseignement, pas la capacité ou l’incapacité des élèves. Ainsi, un élève de CM2 que j’ai eu le loisir d’aider à faire ses devoirs a son cahier criblé de fautes d’orthographe non corrigées. Comme je demandais à sa mère pourquoi les fautes n’étaient pas corrigées par l’instituteur elle me répond étonnée, » mais, jamais les fautes ne sont corrigées. »
    ça en dit long, il me semble sur le problème évoqué. Le bas niveau des élèves.

      +25

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  • Georges Clounaud // 01.09.2017 à 07h39

    Quelles sont les causes de ce naufrage ? (liste non exhaustive) :

    – l’indigence des « pédagos » qui depuis 40 ans, quels que soient les gouvernements restent en place et influencent lamentablement leurs politiques éducatives avec leur délire idéologique hors-sol ?
    – la volonté des classes supérieures qui s’accommodent bien de ce système à deux vitesses qui garantit à leur progéniture un avenir radieux même s’il rend illusoire tout idéal méritocratique ?
    – une certaine inertie voire une réelle volonté de nos dirigeants politiques destinée à laisser couler le navire à l’instar du système de santé publique avant de confier sa gestion à la sphère privée car il est potentiellement très rémunérateur ?

      +55

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    • R. // 01.09.2017 à 12h14

       » l’indigence des “pédagos” qui depuis 40 ans, quels que soient les gouvernements restent en place et influencent lamentablement leurs politiques éducatives avec leur délire idéologique hors-sol »

      Exactement. C’est le problème numéro 1. En tant que prof, je suis déjà très limité par le niveau très bas des élèves en math et en français; de plus je ne peux vraiment, mais alors vraiment pas faire ce que j’estime nécessaire pour redresser la barre/

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      • Booster // 01.09.2017 à 17h34

        En tant que prof pourriez-vous m’expliquer pourquoi vos enfants semblent réussir mieux que la moyenne ? Ne recevraient-ils pas à la maison ce qui est omis pour les autres ?

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        • havoc // 01.09.2017 à 18h55

          Etre prof aujourd’hui c’est être titulaire d’un bac+5

          Je suis prêt a parier que les enfants d’ingénieurs, d’avocats, et de médecins réussissent également mieux que la moyenne

          « Ne recevraient-ils pas à la maison ce qui est omis pour les autres ? »
          …des codes sociaux et culturels ?

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    • Haricophile // 01.09.2017 à 21h41

      Les « pédagos » ne sont qu’un rouage du système, système complètement schizophrène qui veut « l’égalité des chances pour tous » dans un système pyramidal hyper-sélectif au sommet, un système qui veut « l’épanouissement de chacun » dans un formatage impitoyable.

        +3

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  • kinimodo // 01.09.2017 à 07h58

    Le niveau en Math est juste catastrophique.
    Dans l’article qui suit un classement réalisé en 2016.
    « En maths et en sciences, les écoliers français sont les plus mauvais d’Europe »
    http://www.lexpress.fr/education/le-niveau-toujours-plus-inquietant-des-ecoliers-francais-en-maths-et-en-sciences_1855078.html

      +12

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    • Caracole // 01.09.2017 à 10h45

      Ayant été un taupin en prépa scientifique physique/chimie il y a peine 5 ans, je n’en reviens toujours pas du fossé en maths (meilleur indicateur, cette matière qui ne peut être politisé), comparé à il y a 50 ans. Certains concours de polytechnique aujourd’hui pouvaient être une « trame » de bac d’il y a 50 ans (et vice-versa)…
      Les matrices étaient enseignées aux lycées avant. Pourtant il n’a jamais été aussi simple de comprendre les matrices que de nos jours grâce au traitement d’image que tout le monde connait.

      Plus les connaissances sont facilement accessibles plus les gens s’abrutissent.

        +26

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      • Alfred // 01.09.2017 à 11h49

        Enfin merci. Il est extrêmement difficile de faire prendre aux gens là MESURE de la chose. Tout de suite les gens le prennent pour eux et sur le mode émotionnel. Prendre la mesure des capacités cognitives de nos aïeux et les comparer à ce qui se fait actuellement est pourtant vital. Cela permettrait de replacer le débat risible sur l’IA à sa juste place (entre la corbeille et les chiottes). Rien n’est irréversible et le cerveau humain est un instrument merveilleux. Il faut simplement apprendre à l’employer avant qu’il ne décline (ou plutôt qu’il fonctionne un peu différemment).
        Dans ce domaine comme dans d’autres on regarde le mercure dans le thermomètre sans avoir pris la peine de situer la graduation zéro. Résultat « ça » monte ou « ca » baisse mais sans prise de conscience. Pire certains se voilent la face en prétendant passer au thermomètre numérique…

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      • Owen // 01.09.2017 à 12h39

        C’est tout l’impensé en pédagogie: on s’épuise à confronter des méthodes sans prendre en compte l’évolution du réel.

        Je suis de la génération TV: j’ai appris à analyser un texte, comprendre sa structure et ses procédés d’élaboration, mais jamais pour une émission. Et jacques Pradel est convainquant quand il montre un extra terrestre.

        On n’apprend toujours pas à l’école les quarks U et D, qui permettent de comprendre comment « tient » un neutron, comment le neutron et le proton s’attirent pour former le noyau. Le « neutron » n’est pas ‘inerte’ et comprendre ça permet de correctement imbriquer l’ensemble des interactions physiques, au lieu de simplement « apprendre ».

        On ânonne le schéma de communication émetteur-fabrication de code-récepteur, alors qu’on sait déjà depuis presque 70 ans, l’école de Palo Alto, que nous sommes interacteurs dans un flux constant de communication et un bain permanent de messages disponibles. Faire une synthèse ne devait plus être une méthodo finale, mais préalable: rassembler, traiter, articuler. Ce que les youtubeurs comprennent avant l’EN: le message vient avec la condensation de l’info, plus avec sa création.

        Faire vivre ce qu’on apprend, même en maths: les doigts pour compter, puis des cailloux (etymologie de calcul), puis aligner sur des traits pour les séries et retenues (abaques), morceler une feuille (parts, fractions), utiliser Excel…

          +6

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    • Raoul // 01.09.2017 à 11h45

      Il y a quarante ans, les français étaient connus pour leur niveau élevé en maths à la sortie du secondaire. Un astrophysicien états-unien, dont je ne me rappelle plus le nom, expliquait qu’il avait énormément de mal lors de ses études supérieures et citait à l’époque la France, le Royaume-Uni et l’URSS comme des pays donnant une bonne formation de base en mathématiques. Maintenant, je pense que c’est du côté de l’Asie qu’il faut regarder.

      En 1974, quand j’ai passé le bac, je trouvais que le niveau était inférieur à ce qu’il était trente ou quarante ans auparavant. En tout cas, les cours de Mathématiques élémentaires sur lesquels j’avais mis la main étaient bien au dessus de ce que j’étais capable de faire et pourtant, sans être parmi les meilleurs, je me débrouillais plutôt bien.

      J’ai cru comprendre qu’on avait supprimé les démonstrations et qu’une partie de l’épreuve du bac est désormais sous forme de QCM. Si c’est le cas, je ne suis pas surpris de la chute de niveau.

        +17

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  • Cédric // 01.09.2017 à 08h06

    le niveau est catastrophique, mais les élèves s’en sortent avec des moyennes de 18 allègrement, vous ne voulez quand même pas les traumatiser en leur disant que ce sont des ânes ???

      +22

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    • Vincent // 01.09.2017 à 14h32

      Jusqu’en 1999, 2% des élèves avaient la mention TB. Aujourd’hui, c’est presque 20%. Cela ne veut pas pour autant dire que les élèves sont meilleurs. Cela veut surtout dire que ce qui est enseigné n’est pas du même niveau.

      J’ai vécu il y a 20 ans la même chose que ce que dit Cararole plus haut. Des épreuves des ex-ENSI (CCP aujourd’hui je crois, les écoles d’ingénieur de base, sans dénigrement) des années 70 étaient plus dures que celles de l’X des années 90. Rien ne change donc mais à force de baisser le niveau, on finit dans le caniveau…

      Le BAC prend depuis un moment la même voie que le Brevet : un diplôme qui ne sert à rien.

        +8

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  • Adéchoix // 01.09.2017 à 08h06

    Des profs, des élèves, un programme, pour ma part j’ai lâché quand les maths ce sont mise à ressembler à un scrabble . J’ai eu la chance de croiser un prof qui venait du privé, et qui m’a appris le dessin industriel de terrain. Mon caractère qui pense non quand la majorité pense oui, à fait le reste. À 28ans ( j’en ai 60 ) j’ai créé ma boîte et depuis tout baigne. L’enseignement c’est un rapport prof, élève, envie.
    Quand au terme hypokhâgnes, je suis pour la protection de cet animal en voie de disparition, un peu comme mon orthographe. ?

      +23

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    • Pinouille // 01.09.2017 à 09h20

      « L’enseignement c’est un rapport prof, élève, envie. »
      Très vrai: susciter l’envie est essentiel. C’est amha ce qui différencie un bon enseignant d’un mauvais.
      Les enfants ont besoin qu’on leur apporte une cohérence générale qui donne un sens à chacune des briques d’information qu’on leur demande d’assimiler.

      Il ne faut pas non plus oublier le rôle fondamental des parents.
      Ces derniers sont les mieux placés pour sensibiliser au quotidien les enfants à l’importance du travail, de la culture, et de l’esprit critique en contribuant aussi à donner de la cohérence. Et ils ont aussi valeur d’exemple.
      Cela contribue à expliquer l’augmentation des inégalités dans l’enseignement: quand ce dernier décline, les parents qui en ont les moyens (financiers et intellectuels) sont plus à même de compléter les lacunes.

        +10

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      • Alfred // 01.09.2017 à 11h54

        Ce n’est pas un problème d’envie. L’envie ça rends seulement les choses beaucoup beaucoup plus faciles et l’apprentissage beaucoup beaucoup plus efficace. Mais il est tout à fait possible d’atteindre un niveau très correct avec des enseignants nuls et des méthodes coercitives et ennuyeuses (c’est le vécu de générations entières)… Seulement c’est devenu inacceptable dans notre société.

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        • Pinouille // 01.09.2017 à 13h43

          J’ai bien peur d’être obligé de vous donner raison.
          A ceci près que dans le cas d’un enseignement coercitif, il s’arrête à la sortie de l’école.
          Quand un individu a acquis l’envie d’apprendre, celle-ci perdure au delà de cette frontière et continue de le transformer.

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        • V_Parlier // 01.09.2017 à 14h36

          Je suis d’accord avec vous. On aura toujours dans le tas quelques profs nuls et ennuyeux, le monde n’est pas parfait. D’ailleurs je n’ai pas honte de dire qu’une bonne partie de mes études était ennuyeuse mais que j’ai du la suivre quand même! Donc cette mode de dire que le cours doit ressembler à un spectacle passionnant m’exaspère un peu, moi aussi. Bien sûr, c’est mieux d’avoir un prof passionné par ce qu’il fait, comme ce le serait pour d’autres métiers de communication.

            +6

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        • Cyrina // 01.09.2017 à 22h34

          A l’époque, on pouvait accepter ça parce qu’on avait la conviction, par l’exemple, que les études donnaient un statut (le maître d’école, le facteur, le médecin, le policier). Comment voulez-vous convaincre un enfant de travailler quand des docteurs en biologie marine deviennent infirmiers pour gagner leur vie, que votre prof à bac plus 5 gagne tout juste de quoi se payer un appart minable et que le moindre plombier le regarde de haut, que des sociologues ayant publié font la caissière au supermarché…Et j’oublie les crétins qui font exploser les compteurs à coup de millions en tapant dans un ballon ou en se tartinant le visage sur youtube…

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      • vu de sirius // 01.09.2017 à 15h52

        c’est si vrai : le rapport prof-éléve est résumé par cette formule : « recevoir-célébrer-transmettre »!

          +1

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  • Gier13 // 01.09.2017 à 08h16

    Je suis prof dans le public.
    Je rentre dans 1/2 heure.
    Ce que veut l’école ? Aller, à l’emporte pièce :
    1/ Fabriquer des dirigeants aptent à reproduire l’édifice social, à appliquer des process et à fermer leurs gueules.
    2/ Fabriquer de bons exécutant, aptent à produire et consommer… Et à fermer leurs gueules.
    Il faut prévenir la contestation, juguler à la base la capacité à voter ou dire « non ».

    On essaye néanmoins d’enseigner et de faire passer le goût de l’esprit critique… Mais BFM, Hanouna, KO Lantha, Pujadas, les stars de la télé réalité, le foot et quelques autres contrecarrent très efficacement tous nos efforts

    Aller tchou les amis, je vais revoir les collègues, retrouver l’odeur des classes et le goût du café dégueulasse !!!

      +46

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    • d’Aubrac // 01.09.2017 à 09h03

      Votre témoignage est éclairant.

      Mais ne trouvez-vous pas que trop de profs s’accommodent passivement de cette « fabrique » de dirigeants et d’exécutants.

      Les pédagos délirants n’ont pu délirer au cœur du pouvoir depuis 40 ans qu’avec, a minima, la complicité des syndicats et de leurs mandats.

      Le dérèglement que nous pointons tous n’est-il pas, d’abord, le résultat d’une gigantesque épidémie d’irresponsabilité, individuelle et collective ?

        +10

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    • Louis // 01.09.2017 à 09h46

      Bonjour,
      je suis tout-à-fait d’accord avec vous sur le fond, ayant été professeur de 1969 à 2007. J’ai pu constater l’abandon des exigences, la démagogie et les magouilles institutionnelles des « réunions d’harmonisation » destinées, justement, à tromper les élèves et leurs parents sur leur niveau réel.
      Je ne crois pas me tromper en disant que vous devez être jeune. En ce sens, vous avez vous-même été une victime de cette baisse des exigences, c’est, hélas, assez visible dans deux de vos phrases:  » 1/ Fabriquer des dirigeants aptent à reproduire l’édifice social, à appliquer des process et à fermer leurs gueules.
      2/ Fabriquer de bons exécutant, aptent à produire et consommer… « .

        +14

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    • Jmk011 // 01.09.2017 à 11h01

      J’espère que vous n’êtes pas prof de français : pluriel de apte c’est aptes et non aptent (écrit deux fois dans votre commentaire ;-). Cela dit je suis tout à fait d’accord avec votre raisonnement : les programmes TV font beaucoup de mal aux enfants….comme à leurs parents !!

        +14

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    • Pinouille // 01.09.2017 à 11h40

      Je ne suis pas prof, mais parent d’enfants scolarisés (dans le privé… certes) et je ne perçois pas la même chose.
      Il est clair (pour moi tout du moins) qu’un enfant doit dans un premier temps apprendre une certaine discipline/rigueur dans le travail. Son apprentissage passera donc forcément par appliquer un process et fermer sa gueule (amha, l’école n’est pas le lieu propice à l’expression de la contestation).
      Mais cela ne s’arrête heureusement pas là. Je constate qu’ils sont amenés au collège à faire des travaux de groupe, ce qui les incite à gagner en autonomie décisionnelle pour s’organiser. On leur demande (en français) de formaliser des avis personnels sur divers sujets ou de décrire des situations qu’ils auront imaginées. On leur demande de faire des exposés, ce qui développe l’aisance orale.
      Bref, même si tout n’est pas parfait, je ne reconnais pas dans l’école où sont inscrits mes enfants une usine à robots consommateurs.

        +4

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      • V_Parlier // 01.09.2017 à 14h39

        Mais on faisait déjà tout ça dans les années 80 (avec en plus ce qu’on ne fait plus aujourd’hui).

          +6

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      • Booster // 01.09.2017 à 17h40

        L’esprit critique certes mais dans le cadre !

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  • Guadet // 01.09.2017 à 08h16

    L’éducation nationale fait ce qu’on lui demande, et avec grand succès !
    Faire de bons rouages de la mondialisation productiviste, qui ne réfléchissent surtout pas, qui soient incapables de comprendre une critique du système établi, incapables d’imaginer que la vie puisse être autre chose que l’alternance travail/divertissement.

    Lire Michéa, « L’enseignement de l’ignorance », tout y est dit.

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    • Cédric // 02.09.2017 à 00h51

      c’est exactement ça. je pense que les gens se posent trop de questions, alors que toute cette baisse de niveau n’est que voulue par nos dirigeants depuis des dizaines d’années.

        +5

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  • placide // 01.09.2017 à 08h18

    Les divertissements omniprésents font diversion : applications numériques ,télévision .Apprendre demande de l’effort ,de la concentration,( écouter de la musique demande beaucoup moins d’efforts que d’apprendre la musique )si la mentalité des sportifs était appliquée aux apprentissages scolaires il n’y aurait pas de problème, une seule filière applique les principes du sport au monde intellectuel : les prépas; et madame Belkacem voulait les supprimer; n’y aurait-il pas eu un objectif de sabotage de l’éducation ? Dans cet environnement perverti que peuvent les enseignants?

      +9

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    • Patate Mystere // 01.09.2017 à 08h56

      Les prépa ne sont qu’un formatage intensif pour préparer aux grandes écoles. Ce n’est pas du tout un modèle enviable.

        +9

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      • Pinouille // 01.09.2017 à 09h30

        D’expérience, la prépa est un formatage au travail intensif, à la réflexion et à l’esprit critique: pourquoi ce modèle ne serait-il pas enviable?

          +8

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        • Raoul // 01.09.2017 à 13h33

          Au travail intensif, c’est certain, et c’est une de ses principales qualités car, nulle part ailleurs probablement, on ne se trouve dans une situation aussi exigeante.

          Mais ce n’est pas une école d’apprentissage à la réflexion et à l’esprit critique – ça, c’est plutôt dans les grandes écoles et d’ailleurs pas toutes. On n’a tout simplement pas le temps de prendre du recul ; tout va trop vite.

          Je vois plutôt dans les prépas un apprentissage poussant aux limites les élèves – sauf les meilleurs –, un apprentissage de l’humilité aussi (face aux meilleurs), de l’échec et de la capacité à le surmonter. On apprend à mobiliser ses ressources, surtout en situation difficile, et à ne pas baisser les bras.

          Alors, c’est un environnement scolaire, presque infantilisant comparé à l’autonomie dont disposent les étudiants en fac. C’est brutal, mais efficace.

          J’ai détesté cela pendant des années, mais je ne suis plus aussi critique car cela m’a été utile. Mais quelle horreur ces deux années !

            +8

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    • Louis // 01.09.2017 à 10h00

      Madame Belkacem et son inculture étaient des preuves vivantes des capacités lamentables de l’école française. Je n’aime pas du tout Macron et son gouvernement, mais il me semble, à première vue, que le nouveau ministre de l’EN tient la route. Sauf pour le retour à la semaine de quatre jours, qui n’est pas un choix très sain pour les petits.
      J’étais en primaire dans les années 50, et voici l’horaire d’alors:  » RYTHME SCOLAIRE EN 1950

      « La journée d’école était de sept heures du lundi au samedi, le jour hebdomadaire de congé étant le jeudi. Les vacances scolaires étaient plus courtes qu’aujourd’hui. Les vacances d’été (les grandes vacances) débutaient le quatorze juillet et la rentrée se faisait début septembre. Il y avait en outre une semaine de vacances à Noël et à Pâques. »  »
      Il y avait l’étude du soir, qui permettait d’écluser le gros des devoirs. Le samedi comme les autres jours, nous sortions à 16 h 30.
      Le nombre d’heures consacrées au français et au calcul était important, d’où une très bonne pratique de la langue, et les écarts que l’on commettait dans celle-ci étaient férocement réprimés. Apprendre par coeur des poésies développait la mémoire, sachant que le nombre de neurone croît jusqu’à l’âge de 18 ans environ.

        +12

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  • Fox 23 // 01.09.2017 à 08h34

    Malheureusement, la vérité tient en 2 statistiques
    – 80% de reçu au bac sur consigne gouvernementale (on est descendu à 9 de moyenne certaines années pour « tenir » le chiffre magique).
    – 80 % d’échec en 1ère année de fac.
    Cette dernière étant en charge de préparer les futures élites de la France ne peut faire d’enseignement au rabais…

      +18

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    • Surya // 01.09.2017 à 21h54

      je suis entré à la fac en 2000 et en suis sorti en 2005. à l’époque le DEUG écrémait déjà 80% des étudiants.

        +1

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    • Homère d’Allore // 02.09.2017 à 22h30

       »Les futures élites de la France » en fac ?

      Heu, comment vous dire ? C’est simplement une formation médiocre pour classes moyennes…sauf médecine, à la rigueur.

      Les élites envoyent leur progéniture en prépas pour grandes écoles. Et encore, parmi celles-ci, il y en a de vraies (Normale-Sup, Polytechnique, HEC) et de fausses (Sciences-Po).

        +2

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  • Un_passant // 01.09.2017 à 08h59

    Le problème fondamental (en dehors des parents), c’est l’intérêt et ça, les enseignants, les méthodes et les programmes jouent pour beaucoup. A un âge où le pourquoi est un facteur d’implication des élèves, on leur sert du cours magistral. Les 3/4 des enseignants semblent incapables de rendre les cours vivants, de stimuler la curiosité des élèves. Eux-mêmes semblent ne pas y croire et faire ça « parce que c’est le programme ».
    La trigonométrie sert dans de nombreux domaines : ça n’est qu’une arrivé en fac que j’ai vu dans quels cas c’est utile. Au lycée, vous devez simplement vous farcir de la trigo sans aucune indication des usages futurs.
    Le français? Les programmes sont conçus par des littéraires à destination de passionnés de littérature, pas de quoi enthousiasmer les élèves puisqu’il n’y a AUCUN à côté un peu étonnant, des anecdotes ou autres.
    Et le mécanisme démarre dès les petites classes.

      +9

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    • Alfred // 01.09.2017 à 12h03

      Mettre en œuvre une démonstration au prétexte de la trigonométrie (par exemple) permet (entre autre) ensuite de reconnaître facilement le vrai du faux dans les médias (par exemple). C’est une entrainement d’athlète en logique et c’est utile au Citoyen.
      Répondre à des QCM pour savoir si on a retenu des trucs et astuces utiles pour être employable et productif c’est destiné aux esclaves.
      On ne peut pas savoir ni comprendre ce genre de chose quand on est encore un enfant et c’est pour cela que l’on ne peut pas tout justifier et expliquer. La vie est pleine de mystères qui se réveillent en vieillissant ou par l’entremise de prédécesseurs bienveillants. À chacun de savoir les écouter ou pas.

        +10

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      • Un_passant // 01.09.2017 à 15h56

        Je ne parle pas de justifier ou de faire des démonstrations, mais expliquer aux lycéens que la trigonométrie est appliquée dans l’aérospatiale, l’électronique, l’électrotechnique, l’astronomie et j’en passe, pas besoin de rentrer dans des explications complexes (tiens, les complexes, encore quelque chose qui sert en électrotechnique) pour dire que ça sert réellement en donnant quelques exemples.
        .
        Prétendre enseigner des matières scientifiques sans aucune approche terre à terre me semble quand même singulier quand les mathématiques et la physique n’ont pas spécialement vocation à rester abstraites.

        A quoi sert la philosophie si elle ne pense pas le réel? L’humain ne se nourrit pas que d’abstraction et l’enseignement oublie un peu que monde de l’entreprise ou pas, l’élève à besoin d’un ancrage identifiable dans le réel.

        Et on s’étonne ensuite des problèmes d’orientation des enfants…

          +3

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      • Un_passant // 01.09.2017 à 16h01

        A une époque où l’on manque d’ingénieurs et de profs de maths, il ne faut pas s’étonner que ça ne les passionne pas si jamais on ne prend la peine de leur dire que ça n’est pas pour la beauté du geste ou un caprice de quelque intellectuel illuminé mais bien parce que ça sert réellement.
        On ne fait jamais le parallèle entre ce qu’ils ont à apprendre et les métiers qu’ils rêvent de faire.

          +2

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        • Alfred // 01.09.2017 à 16h35

          J’entends bien ce que vous dites mais je ne suis pas certain que le problème vienne d’un défaut d’explication. Je fais confiance en quelques collègues pour expliquer et illustrer correctement les choses. Il me semble qu’un problème essentiel et sous estimé c’est que la boucle de rétribution effort-susucre à laquelle nous sommes tous confrontés tend à se réduire énormément. J’ai des élèves qui sont convaincus que « ça » peut servir mais que l’effort n’en vaut pas la peine et qu’ils s’en tireront quand même. Je ne suis pas convaincu qu’ils soient seuls à blâmer à ni que ce ne soit qu’un problème d’ecole ou d’enseignement.

            +3

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  • calal // 01.09.2017 à 09h00

    comprenez bien que tout ce qui arrive est voulu et planifie.
    l’ecole est obligatoire parce que l’etat en a besoin et que c’est un outil pour controler la population.
    quand l’etat a besoin de soldat, l’ecole lui fournit des soldats. quand l’etat a besoin d’ingenieurs l’ecole lui fournit des ingenieurs. actuellement, l’etat a besoin de consommateurs passifs et de retarder l’entree des jeunes sur le marche du travail et donc l’ecole lui fournit des consommateurs passifs et des cursus de plus en plus longs.

    quand aux fonctionnaires qui font tourner le systeme, reflechissez bien a la valeur ajoute que vous m’apportez a moi citoyen qui « consent » a l’impot, si on me laissait le choix entre continuer a vous confier mes gosses ou les confier a leurs grands parents retraites ou chomeurs…

      +7

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    • Alfred // 01.09.2017 à 09h08

      Vous avez parfaitement le droit de les confier à leurs grands parents retraites ou chômeurs… Vous devriez le savoir puisque vous êtes si malin. Seule l’instruction est obligatoire, pas l’école. Donc retirez vos marmots et confiez les à votre famille. Faites le donc.
      (Pour l’impôt mon petit doigt me dit que vous consentez à votre manière mais chacun fait ce qu’il veut. La encore ce n’est pas un soucis).
      Ceci dit vous avez raison le seul rôle de la plupart des cursus longs est de masquer le chômage (en « formation = ne recherche pas un travail). C’est un expédient qui ne marche plus et détruit des générations..

        +11

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    • Pinouille // 01.09.2017 à 10h10

      « actuellement, l’etat a besoin de consommateurs passifs »
      Oh que non! Et tous les dirigeants le savent.
      Les fournisseurs de produits de grande consommation ont besoin de consommateurs passifs.
      L’Etat, lui, a besoin de fabriquer des têtes bien pleines et des esprits novateurs pour inventer des produits toujours plus techniques et complexes, à forte valeur ajoutée, pour préserver/améliorer notre compétitivité et donc notre niveau de vie et donc la puissance du pays.

      « quand l’etat a besoin de soldat, l’ecole lui fournit des soldats »
      L’Etat a maintenant plus besoin de personnes capables de produire et de piloter des drônes ou des armes de dissuasion que de chair à canon. Les temps changent.

      « et de retarder l’entree des jeunes sur le marche du travail »
      Pas faux…

      « comprenez bien que tout ce qui arrive est voulu et planifie »
      C’est tout le contraire. Ce qui rend l’échec encore plus cuisant.

        +2

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      • calal // 01.09.2017 à 13h48

        l’etat a besoin de personnels competents et qualifies pour etre pilote de drone ou pour inventer des produits novateurs? amha non,le systeme les « importe » des qu’il en a besoin.regarder les medecins par ex: il en manque? paf on en fait venir de roumanie d’espagne ou d’ailleurs…

          +5

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    • Jmk011 // 01.09.2017 à 11h17

      @calal
      Vous confondez l’Etat et le système capitaliste financier actuel dont l’Etat n’est qu’un des rouages mais certes un rouage important. Dans le système actuel où les véritables dirigeants sont le MEDEF, l’UE et in fine les USA qui n’arrêtent pas de nous envahir avec leurs Mc Do et leur coca cola de m…. les « dirigeants » politiques ne sont que des marionnettes qui n’existent et ne se reproduisent que pour servir les intérêts du grand Capital : Marx pas mort !!

        +11

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    • pitou // 01.09.2017 à 15h16

      Un bon documentaire sur l’instruction alternative « Etre et devenir »:

      https://www.youtube.com/watch?v=YK_uLEz6LPI

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  • thierry // 01.09.2017 à 09h09

    Bonjour. Sur le constat, tout le monde est d’accord, y compris le nouveau ministre. Alors? l’école de 8h à 19h, comme les supermarchés? Avec du personnel, bien sûr… Ce serait drôle si ce n’était déjà le cas. Oui, aujourd’hui les garderies ouvrent dès 7 heures et sont tenues par les personnels municipaux qui proposent des activités selon leurs moyens mais il y a toujours de quoi lire, écrire, compter, dessiner, jouer.
    On en est arrivé là car l’école est le reflet de la société néolibérale et que la société néolibérale l’a voulue telle qu’elle apparaît maintenant pour avoir de bonnes raisons d’en proposer la privatisation (c’est le rêve du nouveau ministre). Il s’agit juste de la victoire d’une idéologie hégémonique. Il faut détruire l’école de la République pour que l’enseignement devienne un marché.
    Il ne s’agit pas d’un complot – cela nécessiterait trop d’intelligence et d’énergie – mais de l’évolution naturelle d’une culture.

      +11

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  • âge du faire // 01.09.2017 à 09h12

    Je suis enseignante en retraite, ayant commencé ma carrière en CM2 et classe du certif, et l’ayant terminé en maternelle, à cause de son importance pour la suite! j’ai 82 ans.
    Je viens de lire les conseils du ministre et des anciens collègues sur la meilleure manière d’enseigner la lecture- écriture et j’ai bien RI, jaune il est vrai Car aucun n’a compris pourquoi un enfant n’a pas envie de lire!
    Entend-t-il bien? Parle t-il bien français chez lui et quel enseignant privilégie la compréhension d’un texte par rapport à un déchiffrage rapide mais où l’élève ne sait pas ce qu’il a lu?????Car ceux qui sont premiers de la classe en déchiffrage n’auront jamais envie ensuite de lire seuls!!

      +10

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    • âge du faire // 01.09.2017 à 09h14

      Voici la suite de ma réflexion:
      En ce moment je déchiffre à nouveau des actes notariés de mes ancêtres normands, des petits cultivateurs qui s’échinaient au travail sur deux hectares de terre soit 2 vaches sans aucun moyen de transport que leurs jambes et six personnes au foyer.

      En 1833 je lis le texte de Louis E. qui explique ce qu’il a décidé à 60 ans car il est veuf, vieux et infirme Il partage donc ses « petits biens » …..Il souhaite une petite pension de ses enfants.
      Je me pose la question actuellement. « Comment pouvait-faire en 1833 sans école obligatoire pour écrire si bien si lisiblement pour moi et surtout SANS aucune faute d’orthographe??
      Ils adoraient chanter et son petit fils sera un excellent musicien amateur…ils seront aussi tous d’excellents manuels…..Le SON toujours le SON,

      Actuellement nos élites souhaitent que les petits français apprennent d’abord la CULTURE américaine …AH! ceci expliquerait-il cela?

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      • Un_passant // 01.09.2017 à 09h56

        Effectivement, et c’est le même problème pour l’apprentissage des langues étrangères, l’oral, autant le parlé que l’écoute, sont considérés comme secondaires alors qu’une langue s’apprend avant tout par sa sonorité (comment apprendre une langue, la penser, sans l’entendre… en pensée?). Mais fondamentalement, l’école souffre d’un mal fondateur qui est celui d’être orientée pour des élèves à mémoire visuelle, ceux qui ont une mémoire auditive et pire, ceux qui ont une mémoire émotionnelle, sont complètement ignorés.

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        • âge du faire // 01.09.2017 à 11h01

          Enfin je trouve encore sur ce blog « intelligent » c’est à dire qui vient du coeur une personne qui pense comme moi!
          J’ai eu la chance d’avoir eu une excellente institutrice en maternelle qui travaillait beaucoup avec des exercices auditifs et qui nous faisait chanter debout tous les jours au moment de la guerre et d’un traumatisme familial grave je ne l’ai eu que 3 mois mais je m’étais jurée déjà de devenir comme elle, institutrice. Je me souviens encore de tous ses chants.
          Je vais au CP je suis première de la classe mais je ne joue plus, je suis triste et c’est à ce moment là que je perds mes oreilles car l’enseignement ne devenait que visuel!
          Résultat je chante faux et je suis nulle en anglais meilleure en allemand.
          J’en ai passé du temps pour comprendre d’où venait cette situation!
          Moralité cela ne servira à presque rien à dédoubler les classes de CP si d’abord on ne chante pas en français tous les jours et si on ne vérifie pas le langage correct ainsi que l’audition de chaque enfant!

            +7

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          • Josephine // 02.09.2017 à 15h37

            Je suis d’accord avec vous, mais je mets un bémol ( musique !) : j’ai fait un peu d’alphabétisation auprès de femmes algériennes. Je chante beaucoup et les invitais à écouter, même sans comprendre, le plus possible le français. J’ai même cherché à leur faire sentir dans leur corps les vibrations. Mais le français ne s’écrit pas comme il se parle,ça c’est un premier point ( o, au, eau…) et second point: ces femmes n’entendaient pas certains sons. Comme le  » on » « ou » ( de mémoire mais c’est loin ). Ma conclusion a été de mêler tj écrit et oral, mémoire visuelle/ mémoire auditive. Et surtout répétition.

              +0

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      • fanfan // 01.09.2017 à 12h27

        Un enfant scolarisé aujourd’hui bénéficie, rien qu’en primaire, de 630 heures de français de moins qu’un enfant des années 1960.

          +9

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  • tchoo // 01.09.2017 à 09h21

    Un seil commentaire qui met en cause aussi les profs. C’est quand même une composante primordiale dans ce processus.
    Je ne veux mettre en cause chacun, qui pour la plupart font de leur mieux. Mais plu tôt leur recrutement qui me paraît déconnecté de tout réalisme et font plus appel à la capacité de connaissance du futur enseignant plus que sa capacité a transmettre , sa vocation. Nous savons tous l’ importance de ce vecteur ( le prof) pour notre faculté d’engranger des connaissanced, des savoir faire, savoir etre dans notre vie d’étudiant. Une introspection poussée de cette corporation pourrait avoir un début de renouveau

      +2

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    • Vincent // 01.09.2017 à 10h45

      Les profs sont choisis par l’EN, ils ne sont pas a mettre en cause. L’EN recrute parfois sciemment des gens qui n’ont pas le niveau, faute de mieux, elle connait parfaitement le problème. mais ne l’avouera jamais au public.
      l’EN en général, tout le monde en est satisfait. les enfants ont leur bac. les parents voient leurs enfants avancer de classe en classe. et pour les profs il suffit de ne pas leur donner de motif de gréve. la seule difficulté, c’est de trouver une reforme a faire, bien médiatique, pour que le ministre puisse se mettre en avant au JT.
      le niveau général? qui s’en préoccupe vraiment?

        +5

      Alerter
    • Alfred // 01.09.2017 à 12h12

      Une petite remarque : L’envie et la capacité à transmettre c’est comme la motivation chez les pompiers et les vendeurs de canapé. Ça va, ça vient en fonction des parcours de vie, de l’environnement de travail et la situation générale mais à la fin tout le monde fait plus ou moins le boulot. Par contre certaines connaissances sont inatteignables en formation continue. Vous avez très peut de chances de devenir docteur en mathématiques si vous avez lâché les maths tôt ou n’êtes jamais rentré dedans. Même avec de l’énergie et du temps. Donc malgré tous ses nombreux défauts attention à bien comprendre le recrutement. Sans dominer un sujet il est impossible de l’enseigner. Après ça dépend du niveau d’exigence (on en revient toujours à ça). Si c’est pour faire de la garderie améliorée à destination de la plèbe il vaut mieux viser la motivation (et la précarité pour faire marcher à la baguette). C’est le calcul de nos elites (qui se cache derrière chaque reformette).

        +3

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    • R. // 01.09.2017 à 12h43

      Mais ne vous en faites pas, croyez bien que les profs sont très souvent remis en cause:
      – par l’inspection
      – par leur direction
      – par le politique
      – par les parents

        +0

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    • Jsword // 01.09.2017 à 15h48

      Effectivement, l’un des nombreux problème de l’éducation nationale c’est que l’on recrute les enseignants uniquement sur leur niveau de maîtrise de leur matière. Quelle est la part du temps de formation des futurs professeurs à la pédagogie et à la communication toutes deux nécessaires à la transmission du savoir ?

      Il y a deux ans, j’étais dans un avion, assis derrière trois étudiantes qui se rendaient sur leur lieux d’examen pour le concours de professeur d’espagnol. Les sujets qu’elles révisaient ? L’analyse de tableaux de peinture, l’histoire de cuba, la littérature espagnol… En quoi ces compétences sont-elles utiles pour apprendre à nos élèves à tenir une conversation en espagnol ? Cela m’a sidéré…

        +5

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      • havoc // 01.09.2017 à 19h27

        « Quelle est la part du temps de formation des futurs professeurs à la pédagogie et à la communication toutes deux nécessaires à la transmission du savoir ?  »

        Quelle est la part du temps que passent les parents à éduquer leur gosse ? Au lieu de les flanquer devant une tablette parce qu’ils font moins de bruit.

        Balayer devant sa porte, c’est pas mal non plus.

          +6

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  • Claude // 01.09.2017 à 09h56

    De manière un peu abrupte que certains pourraient jugée abrutie : « Notre société a-t-elle besoin de personnes instruites et compétentes, capables de réflexion ? Que demande-t-on à l’homme d’aujourd’hui, si ce n’est de consommer bêtement. Dans ce sens, l’école remplit parfaitement sa mission…*

      +10

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    • V_Parlier // 01.09.2017 à 14h47

      Il est vrai que quand on voit déjà les grandes entreprises, même au niveau des cadres moyens… La taylorisation est déjà très bien implantée.

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  • Bernard // 01.09.2017 à 10h06

    On ment aux élèves sur leur niveau réel depuis 1989 et la loi d’orientation Jospin qui a mis l’élève « au centre » du processus d’enseignement / apprentissage en évacuant la transmission des savoirs. Sous la houlette du ministre , des « pédagos » type Meirieux, Dubet et consor, de quasiment tout le corps des inspecteurs et de celui des principaux, les profs ont du se faire animateurs ( certains ont pu ainsi cacher leurs carences et faire de belles carrières..)., et malheur à ceux qui résistaient et/ou qui dénonçaient ce sabotage. Les membres enseignants du PS ont grandement participé à la chose et les parents ont pour la plupart apprécié de voir les notes de leurs enfants augmenter sans trop d’efforts…Ceux qui n’ont pas été dupes sont partis dans le privé. ..

      +6

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    • Le Rouméliote // 02.09.2017 à 16h09

      … Ou on résisté tant qu’ils ont pu jusqu’au moment de partir au plus vite à la retraite !

        +3

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  • Perret // 01.09.2017 à 10h16

    Cette interview remarquable est à rapprocher de l’audition de l’ancien principal d’un collège très difficile de Strasbourg, Dominique Buchert, par le Sénat :
    https://www.senat.fr/rap/r01-340-2/r01-340-23.html#toc40
    Un point très important est celui de l’ouverture de l’établissement très largement au-delà des horaires de cours.
    On parle aujourd’hui du lien entre l’école et le djihadisme, mais, pris globalement, il y a un lien étroit entre l’école et la délinquance. Quand un collège ouvre ses portes et aménage ses locaux de façon à ce que les élèves puissent rester étudier et se détendre à l’école ; quand on n’exclut qu’en dernière extrémité ; quand le principal appelle les parents en cas d’absence et va jusqu’au domicile quand c’est nécessaire, alors la délinquance du quartier concerné s’effondre. Jusqu’à 50% !
    Buchert, quand il fut nommé ensuite à Nanterre et reçut au bout de trois mois les félicitations du patron de la police urbaine de la ville, se heurta à un adjoint au maire qui lui dit brutalement qu’il aurait sa peau car « vous cassez notre rente de situation ».
    Dominique Buchert a fini sa carrière comme principal surnuméraire à Villepinte, un poste vide sans aucune autorité.
    La délinquance favorise la réélection du maire sortant. L’exclusion des élèves facilite le travail de l’enseignant. Tout est en place pour que cela dure…

      +10

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  • Crapaud Rouge // 01.09.2017 à 10h35

    Je garde un HORRIBLE souvenir du Cid : après chaque lecture, la prof nous bombardait de questions qui me semblaient VEXATOIRES car je ne savais pas d’où elle les sortait, et parce que la réponse ne me venait pas immédiatement à l’esprit alors que j’avais l’impression d’avoir tout compris à la lecture. Bref, 50 ans plus tôt, les profs de français étaient déjà nuls en français. Leur méthode d’enseignement gâche tout, parce qu’elle part d’un savoir pré-conçu pour aller vers le texte, alors qu’elle devrait aller du texte vers le savoir. A 65 ans, ce sujet me fout toujours en rage, car j’aurais bien aimé être « bon en français », mais ce n’était pas possible. Selon moi, les profs de français savent lire, certes, mais n’ont jamais su FAIRE LIRE.

      +8

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  • fanfan // 01.09.2017 à 10h49

    80 % d’une génération au niveau du bac : objectif affiché en 1985 par Jean-Pierre Chevènement

    Harmoniser les notes au bac : un recteur avoue !
    « Le risque, c’est une baisse significative du nombre de reçus, en fonction d’une note brute qui n’aura pas été harmonisée en fonction du livret scolaire. Peut-être 20 %, peut-être plus. Et dans ce cas, comment pourra-t-on gérer la prochaine rentrée scolaire ? Des difficultés pratiques se poseront. Où va-t-on inscrire tous les recalés ? »
    Ce qui est une manière à peine voilée d’admettre que, dans un enseignement de masse, qui voit le système fonctionner comme une immense gare de triage, le but n’est pas tant de vérifier si les savoirs sont transmis, mais plus prosaïquement de gérer des effectifs. C’est ce qu’a pressenti Michel Foucault dès les années 70, notamment dans son Surveiller et punir. La raison d’être du système, bien plus que l’instruction, est de savoir en permanence où se trouvent les jeunes en âge d’être scolarisés…
    http://www.lire-ecrire.org/no-cache/forum/messages/refonder_lecole/education-nationale-un-recteur-avoue.html

      +5

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  • âge du faire // 01.09.2017 à 11h13

    Un dernier commentaire pour la route:
     » J’ai vraiment apprécié cet article remarquable qui finalement appelle tant de réflexions. de la part de tant de personnes fort  » intelligente » Elles sont aussi rares que précieuses à notre époque.
    Justement peut-être sont- ils les Résistants d’aujourd’hui, les vrais fondateurs d’une nouvelle Société bien française.

      +2

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  • Toff de Aix // 01.09.2017 à 11h17

    Le QI moyen à baissé dans les pays occidentaux et particulièrement en France, ces dix dernières années

    https://www.francebleu.fr/infos/societe/le-qi-moyen-des-francais-baisse-de-3-8-points-en-dix-ans-1500979895

    Alors ok, le QI c’est un calcul, avec plusieurs méthodes différentes, et tout ce que cela peut comporter de biais et d’incertitudes… De plus, le corréler avec une baisse du niveau d’études, certains me retorqueront que ça n’est pas pertinent.

    Mais mais mais : il n’empêche, ayant travaillé assez longtemps dans formation professionnelle, notamment pour de jeunes adultes, il est absolument indéniable qu’une grande majorité de jeunes, notamment les post bac, ont des difficultés majeures d’attention. Je l’ai constaté, tout comme mes très nombreux collègues, tout comme certaines études, dont celle que je cite plus haut, et bien d’autres.

    Concernant les portables ici cette étude édifiante :

    http://www.huffingtonpost.fr/2015/05/18/smartphone-temps-concentration-poisson-rouge_n_7303954.html

    Troubles de l’attention, mais aussi obésité, échec scolaire, problèmes relationnels.. Tout est lié :

    http://m.nouvelobs.com/sante/20161025.OBS0300/l-etude-qui-va-vous-dissuader-d-exposer-vos-enfants-aux-ecrans.html

    Les études sont citées par des médias mainstream auxquels je n’accorde pas une once de crédit d’habitude, mais les organisations et organismes les ayant mené sont reconnus et renommés…

    Cette dégradation est un phénomène qui relève de plusieurs facteurs, mais il est indéniable que le niveau baisse, car les capacités baissent en proportion, au fur et à mesure que les écrans ont envahi la société.

      +11

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    • Catalina // 01.09.2017 à 11h50

      Apparemment, c’est général et pas que à l’Ouest, ici, à Donetsk, la rectrice de l’université technique fait le même constat.
      :Personnellement je pense que c’est directement lié au fait que la majorité des étudiants n’a jamais ouvert un livre, sauf obligé. Ecrans, oui…..société de l’image et du bruit.

        +6

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    • Crapaud Rouge // 01.09.2017 à 13h55

      @Toff de Aix : Les moyens de distraction sont devenus « gigantesques » depuis qu’ils tiennent dans la poche, je pense bien sûr aux « smartphones » et leur formidable interactivité qui vous permettent d’être « virtuellement » mais en permanence comme dans un bistro animé. Étudier implique au contraire de se retirer dans sa chambre, loin des amis. Donc d’accord avec le diagnostic, mais qu’est-ce que ça peut faire, finalement, dans nos sociétés fortement structurées où tout se voit réduit à de la gestion ? Et pour gérer, de quoi a-t-on besoin sinon d’un peu de français et des quatre opérations ?

        +2

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      • V_Parlier // 01.09.2017 à 15h00

        Certes, c’est la paresse intellectuelle « naturelle » qui pousse presque tout le monde vers cette voie. Mais le pire c’est que peu s’en rendent compte et que beaucoup sont carrément dans le déni outragé.

          +5

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      • Florent L. // 03.09.2017 à 12h28

        Je ne suis pas d’accord avec vous. Jai passé les concours des grandes ecoles il y a 4 ans et je n’aurai jamais pu les préparer seul efficacement. Un groupe de gens qui travaillent se montrent réciproquement l’exemple, c’est par ailleurs utile quand on rencontre des difficultés. Après il faut partager la volonté d’apprendre, mais c’est faisable quand on partage un but.

          +0

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    • pitou // 01.09.2017 à 14h57

      Les problèmes de l’attention peuvent aussi provenir de l’alimentation, voir cette expérience édifiante menée dans toute une école australienne:

      http://www.dailymotion.com/video/x3ic5lt

        +2

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  • monique // 01.09.2017 à 11h57

    et que dire de l’enseignement spécialisé ?qui alimente fortement l’armée des décrocheurs?
    eh bien RIEN,comme si cela n’existait pas…
    des gamins démunis,sans famille ,ou une famille entre la prison et la déchéance!
    des gamins »placés »(comme le terme est bien choisi !),en internat,en foyer,en famille d’accueil….
    des gamins « maintenus »entre classe et atelier …jusqu’à 18 ans,et auxquels on fait miroiter un stage ,un poste de footballeur,un poste de menuisier,de patissier,un travail si…ils ont de bons résultats scolaires.
    et tous les adultes intervenants,éducateurs,psys ,instits(les seuls qui l’ouvrent un peu:ils sont payés au lance-pierre pa l’education nationale pour la fermer..)orhrthophonistes ,psychomotriciens,
    ferment les yeux .
    ils se réunissent et se réunissent encore et encore et parlent de « dossiers »pendant des années.
    cela jusqu’à l’anniversaire des 18 ans du gamin.
    et à la rentrée…kévin,nadia ?? ont trouvé un stage???
    le laconique LA PRISE EN CHARGE EST TERMINEE clôt le dossier.
    l’ancien élève est clochard,sdf,détenu…..

      +11

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  • Raoul // 01.09.2017 à 12h19

    On a mis dans la tête des parents et des élèves qu’on peut apprendre sans effort, donc tout a été fait pour supprimer ce qui était soit trop exigeant, soit trop rébarbatif.

    Cette idée d’apprentissage sans effort est particulièrement absurde. Personne n’imaginerait pouvoir apprendre une discipline sportive sans un minimum d’efforts. Ou apprendre à jouer correctement d’un instrument de musique sans y passer de nombreuses heures.

    Mais pour les activités intellectuelles, il devrait apparemment en être autrement. Tout devrait venir tout seul, en douceur.

    Si on regarde bien, on constate que la plupart des réformes récentes ont été dans ce sens. Mais, outre les conséquences directes, il existe une conséquence moins visible : la perte du goût de l’effort. Car il existe effectivement un goût de l’effort intellectuel comme il existe un goût de l’effort physique. Je considère que cette perte du goût de l’effort intellectuel comme une des pires choses qu’ait pu produire l’enseignement moderne.

      +13

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    • V_Parlier // 01.09.2017 à 15h04

      Le phénomène du rêve de « l’apprentissage sans effort » n’est pas nouveau. « On » y a cru à chaque apparition d’un nouveau moyen de diffusion ou d’édition:
      – La radio
      – La télé
      – L’ordinateur familial
      – Internet
      Techniquement le moyen permet la diffusion du savoir. Il peut améliorer l’illustration et faciliter la recherche. Mais ça s’arrête là, et à la fin… mince, il faut quand même travailler!
      Mais ce qui se passe aujourd’hui est pire: Le potentiel distractif du moyen de communication empêche littéralement de se concentrer, alors que les parents s’émerveillent de la capacité de leur petit de 3 ans à utiliser leur smartphone. « Un avenir brillant est devant lui, c’est certain », pensent-ils.

        +4

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    • Un_passant // 01.09.2017 à 15h19

      C’est plus pernicieux, on a encouragé le bachotage de dernière minute qui est le plus néfaste à l’apprentissage, la mémorisation à long terme. Là où les anciens pouvaient apprendre une poésie en début d’année et avoir besoin de la connaitre en cours d’année parce que réutilisée, on n’a plus que du court terme.

        +2

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    • Florent L. // 03.09.2017 à 12h34

      Le meilleur apprentissage est celui qui est perçu comme étant sans effort, parce que l’effort est un moyen d’atteindre un objectif. Je comprend parfaitement les jeunes qui n’arrivent pas à travailler sur leurs cours en sachant que ni le bac ni le master ne leur fourniront un emploi.

        +0

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      • Alfred // 03.09.2017 à 16h25

        ?? Et ben alors il faut changer de voie ou quitter le système éducatif !
        Soit c’est utile et il faut faire des efforts soit il faut se casser.
        Par contre vous vous rendez compte de ce que vous dites? C’est quoi ces façons de cracher dans la soupe? Vous vous rendez compte des ressources extraordinaires qui sont mises à disposition ? Ne pas les utiliser à plein parcequ’on peine à voir l’objet et on est pas certain du retour sur investissement est une attitude d’enfant gâté-pourri (même « défavorisé »). Dans beaucoup d’autres pays cela est payant (parfois directement en backchich au prof). D’ailleurs c’est payant ici aussi; vous le payez avec vos impôts.
        Les enfants sont des éponges et s’ils entendent partout que ça ne sert à rien ALORS ça servira à rien. Rien ne sert à rien et comment on mange? Et le moindre minot n’a rien d’assez bien pour lui…

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  • BrianDu64 // 01.09.2017 à 12h42

    je vois bien la différence d’enseignement qui peut être donné pour l’élite et pour le commun des mortels.
    J’ai passé un bac techno, bac de seconde catégorie, mais aujourd’hui j’enseigne au lycée pour les enfants des élites : nos parents d’élèves dépensent aux environs de 15 000 euros par an pour l’inscription et différentes activités, et nos élèves reçoivent un enseignement des meilleurs programmes américains en anglais, qui n’est pas leur langue maternelle.

    Une autre différence entre l’enseignement que j’ai reçu en bac techno et celui que je prodigue est qu’on apprend aux élèves à s’exprimer en public, non pas devant la classe, mais dans un amphithéâtre regroupant 200 élèves et profs.
    Nos élèves apprennent à faire face au trac, ce que nombre d’entre nous n’apprennent jamais, ou tard. Or c’est capital, aussi bien pour être leader, que pour exprimer les revendications de travailleurs sur un piquet de grève par exemple.

      +6

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    • Pinouille // 01.09.2017 à 14h20

      Selon vous, la différence entre les lycées des élites et les autres réside-t-elle uniquement dans les 15 000 €?
      Auquel cas, que paye concrètement ces 15 000 € que l’EN ne peut pas offrir?

      A priori:
      Le programme ne coûte rien (pas de copyright).
      Moins d’élèves par classes.
      Mise en oeuvre d’une équipe d’enseignants de qualité (–>salaire) et fortement impliquée
      (–>heures sup).
      Niveau d’exigence élevé: lourd travail demandé et vérifié + participation active des parents.

      Merci de nous éclairer

        +0

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      • Un_passant // 01.09.2017 à 15h13

        Le mythe des petites classes dans le privé… la plupart des lycées et collèges privés ont des classes de plus de trente élèves. J’y suis passé, je n’ai jamais été, sauf en seconde, dans des classes de moins de trente élèves (plutôt 32 à 36).
        Sans parler du nombre de classes que les enseignants du privé ont généralement à gérer. Si l’établissement est sous contrat, ils sont à peine mieux payés, pour plus d’heures.
        Par contre, les colles pour indiscipline, ça c’est drastiquement appliqué. Mais on est aussi fortement encouragé à la responsabilité, on est loin des punitions aveugles.

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      • BrianDu64 // 01.09.2017 à 18h16

        évidemment je suis d’accord avec vous, les vrais bons élèves vont dans des écoles publiques et c’est l’état qui paye.
        Ici ce sont des élèves qui auraient fait un bac techno voir peut-être pro, mais qui se retrouvent à la fin avec un anglais excellent (donc déjà au moin sdeux langues), avec des sorties scolaires à l’étranger, des cours de tutorat là où ils ont des difficultés, etc…

        Là est la puissance des élites : avec 45 000 euros (3 ans, 3 fois 15 000 euros) ils poussent leurs gosses qui seraient devenus techniciens vers des filières qui les mènent à des postes de manager voir dirigeants.

        J’espère que vous comprenez mon point de vue, qui n’est éloigné du vôtre.

          +2

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  • Une jeune de 18 ans // 01.09.2017 à 13h34

    Vous nous dites que nous sommes des moutons qui obéissons, qui apprenons par cœur ce que l’on nous demande, c’est rabaisser à son niveau le plus médiocre la nouvelle génération. Je me vois souvent contrainte de répéter que l’âge n’a pas d’importance, car c’est devenu un lieu commun que de considérer le jeune comme un écervelé. Chaque génération à des repères différents, nous avons été biberonnés aux écrans et à tout un tas de superficialités, dans la facilité et l’abondance c’est vrai. Est-ce une raison suffisante pour nous taxer d’incultes, pour imaginer que nous ne savons pas écrire plus de deux pages sans fautes, pour mettre en doute notre culture, pour déplorer chez nous l’absence de raisonnement ? Croire que nous mésestimons la littérature, croire que pour nous la philosophie est dérisoire. C’est croire un peu ce vous voulez croire. À 18 ans on subit encore des illusions, on n’est pas encore adultes. Mais on s’éduque, on apprend, on obéit pour mieux s’émanciper par la suite.

      +12

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    • Crapaud Rouge // 01.09.2017 à 14h08

      Bravo ! Il y a beaucoup de vérité dans votre post. Je l’imputerai au fait que, la culture étant chose changeante, l’on croit discerner qu’elle se perd alors qu’on la cherche sous de vieux et désuets lampadaires. Mais cela n’ôte rien aux critiques justifiées de notre système scolaire, réputé être le plus inégalitaire qui soit, ce qui implique que des foules de jeunes sont mal formés.

        +1

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    • Alfred // 01.09.2017 à 14h43

      Il ne faut pas le prendre comme ça. Bien des fois vous surpassez les « vieux ». L’esprit critique des jeunes lors de l’épisode « je suis Charlie » était plus revigorant que le conformisme de leurs profs. Simplement vous êtes les victimes d’un sabotage et effectivement vous êtes globalement capables de moins d’efforts en moyenne (en moyenne, ok?)… Il n’y a pas d’âge pour apprendre mais les capacités d’apprentissage déclinent très fortement avec l’âge (c’est pysiologique et inéluctable) et laisser passer le temps sans utiliser ses capacités à vos ages est criminel. Le temps perdu ne sera JAMAIS rattrapé. C’est le rôle des vieux cons de vous donner des coup de pieds au cul pour que puissiez donner tout votre potentiel et avoir le plus de liberté possible dans une belle vie. À la différence des papillons un état larvaire à 18 ans ne peut donner qu’un état larvaire à l’âge adulte (certains s’en affranchissement dans la douleur et au prix de beaucoup de regrets et d’efforts mais en général.., autant vous faciliter la vie). C’est un choix de société qui va au delà de vous et c’est pour cela qu’on en parle. Va t on vers une société d’esclaves ou de pairs? Je suppose que vous avez un indice sur la réponse et si vous êtes là c’est que vous êtes en train de chercher les chemins de la liberté. Bonne chance aussi.

        +6

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    • pitou // 01.09.2017 à 14h49

      A la jeune génération qui lit cet article. Restez en paix, vous n’êtes pas les accusés.

      Je ne crois pas que la question soit de traiter d’incultes la jeune génération, qui est la victime dans cette histoire. La question c’est de s’en prendre à ce qui a fait dégénérer le système éducatif.

      Je ferais partie de cette jeune génération, avant de m’agacer et de prendre au premier degré cet article comme une insulte à mon intelligence, j’essaierais de prendre du recul et de me dire que les anciens ont pu comparer au fil des années les résultats du système éducatif, et que je ne suis pas moi-même en cause.

      J’ai pu constater, dans mon métier technique dans le privé, que les stagiaires que je reçois dans mon service chaque année ont régulièrement de plus en plus de difficultés en orthographe et en grammaire. Je n’accuse personne, ni même les stagiaires, mais je constate. La question que je me pose, c’est: qu’est-ce-qui se passe à l’école pour qu’on en arrive là?
      Un stagiaire m’a surpris une année par la correction de son français et sa maîtrise de la langue. Ö joie!

      Boum. Il venait de l’enseignement privé…

        +4

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      • pitou // 01.09.2017 à 14h49

        J’ai personnellement la conviction que la casse du système éducatif est voulue. Ce qui me fait dire ça c’est principalement le retrait des méthodes qui marchent au profit des méthodes douteuses. Exemple: la méthode d’apprentissage syllabique de la lecture remplacée par la méthode globale.
        – Si ça marchait, pourquoi changer?
        – Parce que!
        – Ah d’accord. Oui, mais maintenant il y a des dyslexiques!
        -Ta gueule!
        – Bon OK….

        Je suis passé au magasin Nature & Découvertes près de chez moi récemment, et il y a un cahier d’exercices très instructif pour 5 euros: « Auriez-vous eu votre certificat d’études en 1923? »
        Sachant que le certificat d’études était destiné aux enfants de 11 à 13 ans, je suggère à tout jeune bachelier de 18 ans d’aujourd’hui, fâché par cet article de se l’offrir et de faire le test lui-même et de tirer les conclusions qui s’imposent.

        https://www.natureetdecouvertes.com/livres-loisirs/librairie-nature-science/culture-generale/auriez-vous-eu-votre-certificat-d-etudes-10198880

        Voilà, personnellement je suis papa, et j’ai décidé malgré mes maigres revenus d’envoyer mes enfants à l’école privée.

        Et j’invite les jeunes d’aujourd’hui à s’armer de courage et d’accepter de voir la réalité en face, avec l’oeil de la victime d’une machine infernale, et de pouvoir estimer humblement l’écart entre leurs compétences réelles et les compétences demandées par les activités qu’ils veulent pratiquer. Et de travailler eux-mêmes à combler l’écart, pas facile, mais on n’a pas le choix si on veut s’en sortir.

          +4

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        • V_Parlier // 01.09.2017 à 15h13

          Je comprends tout à fait votre décision, mais sachez que même en école privée c’est de moins en moins garanti. Celles qui n’ont pas de réputation exceptionnelle à défendre s’alignent sur la « concurrence » pour s’adapter au marché.

            +1

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  • pitou // 01.09.2017 à 14h16

    Cet article est à recouper avec l’excellente initiative pédagogique de Céline Alvarez, qui a fait un constat similaire, mais dès la maternelle et le primaire:

    https://www.youtube.com/watch?v=nwVgsaNQ-Hw

    Cette initiative fait maintenant beaucoup d’émules au sein même de l’éducation nationale, et c’est tant mieux!

    https://www.celinealvarez.org/

      +1

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  • L’aieuil // 01.09.2017 à 14h44

    Le problème c’est que ça fait 40 ans que ça dure. Cela se répercute donc partout.
    Ce qui fait que les profs actuels de moins de 60 ans, sont tous issus soit de la génération de ceux qui ont là chance d’avoir eu des profs qui tenaient encore la route, soit de cette génération d’idiots formés à revomir bêtement le niveau requis au plus petit dénominateur commun de ce qui se prétend être une éducation. Le bac à un niveau ridicule et la sélection pour de bonnes formations, aux places forcément limitées, ne se fait donc que part le fait social, I.E. parce que les gamins apprennent en dehors de l’école. Et l’on apprend pas les mêmes choses à Saint-Dennis qu’à Neuilly…

    Cette année avec le grand cafouillage Hollande/Macron sur les enseignants, on a pris des candidats CRPE (concours prof d’école) jusqu’à des notes de 8/20 avec interdiction d’enlever des points pour l’orthographe et la grammaire…
    Y a des gens qui auraient du avoir 3 ou 4 à leur concours parce qu’ils ne savent pas écrire en français qui vont être chargés de l’apprendre aux enfants.
    C’est ça la vraie conséquence du nivellement par le bas, la vie ne s’arrête pas au Bac, l’enseignement supérieur est lui aussi, forcément, ravagé… et donc toute la société.

      +10

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  • olivier // 01.09.2017 à 15h57

    Encore un article mi-figue mi-raisin qui, s’il pointe bien des problèmes connu de tous, n’en fait pas pour autant une analyse pertinente.
    Vu la saison, on appelle ceci un maronnier. Tous les ans, souvent un bouquin à la clef.
    – L’enseignement de l’ignorance et ses conditions modernes Jean-Claude Michéa
    – Mais qui sont les assassins de l’école ? Livre de Carole BARJON
    – L’école fantôme : Robert Redeker
    – La fabrique du crétin: la mort programmée de l’école Livre de Jean-Paul Brighelli
    – Principal de collège ou imam de la république ? Livre de Bernard Ravet
    – La Face cachée de l’École – La Face cachée de l’École
    – L’ecole des barbares Françoise Thom
    – Urgence école : Le droit d’apprendre, le devoir de transmettre Alain Bentolila
    – La fin de l’école : L’ère du savoir-relation François Durpaire
    – Ecole des riches ecole des pauvres Nestor Romero
    – Les déshérités ou l’urgence de transmettre François-Xavier Bellamy
    – L’école et son double Nathalie Bulle
    – …

    Sans aller aussi loin mais pour souligner le titre :

    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/bac-2013-les-professeurs-de-l-academie-d-orleans-invites-a-gonfler-les-notes-de-l-oral-de-francais_1258757.html#Q14smJLCHh6hkBC3.99

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  • Un_passant // 01.09.2017 à 16h30

    Au pire avec les IA et la robotique, il n’y a pas de raison de s’inquiéter, ça finira comme Matrix, Terminator ou, si on est incorrigiblement optimiste, on se retrouvera avec des robots au nombre d’un par élève et qui seront autant de mentor personnalisés. Et un peu plus tard, le cerveau ne sera plus que l’annexe d’un système IA complet intégré.

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  • serge // 01.09.2017 à 16h32

    Il faudrait replacer les choses. J’ai suivi le cursus scolaire (et plus si affinités) il y a plus de 45 ans. A cette époque, il existait un entonnoir assez tôt pour ceux qui ne pouvaient pas aller plus loin et ceux-ci pouvaient s’engager sur d’autres filières avec beaucoup moins de connotation négative que maintenant. D’ailleurs, il n’était pas nécessaire d’avoir bac+8 pour faire tech sup. De plus, il existait une série d’éveil dans certaines matières.
    Ayant eu quelques enfants étalés dans le temps, j’ai donc suivi les cursus dispensés depuis les années 90 jusqu’à récemment. Le fait de vouloir permettre que le max d’élèves puisse aller loin (quelle limite est valide?) implique un appauvrissement général des enseignements et un laxisme certain sur la manière de le dispenser et l’apprécier. De plus, le moindre suivi par les parents, la dispersion des pôles d’attention, le niveau très bas de la « culture » présentée par les divers supports de médias et la pauvreté exponentielle des contenus scolaires rendent l’accompagnement plus proche du sacerdoce que de l’épanouissement.
    Maintenant, une constante transgénérationnelle fort prégnante et typiquement française est la manière totalement académique (donc sans aucune réalité actuelle ou à venir) dont les enseignements sont dispensés. Il faut donc être fort cortiqué ou fort curieux (ce qui fait peu de personnes) pour s’accrocher et y trouver à minima une sorte de « révélation » quant aux contenus. Une grande introspection de notre mammouth serait le bienvenu…

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  • Xavier // 01.09.2017 à 18h04

    Professeur de mathématiques, je m’interroge sur deux tendances et différencierai d’une part les matières apportant des compétences professionnelles et de l’autre celles apportant de la culture dite générale.

    Pour ce qui est des matières apportant des concepts et notions qui seront utiles dans la vie professionnelle, la baisse du niveau souvent perçue correspond généralement À un éloignement entre l’observation simple tels que le faisait par exemple les premiers scientifiques des méthodes très complexe modernes.
    Léonard de Vinci pouvait toucher à tout, il était « polytechnicien » car il pouvait vérifier quasiment toutes ses hypothèses sur le terrain avec peu d’instrumentation.
    Le sens de ce qu’il faisait lui paraissait évident. Au XXIe siècle, nous sommes allés tellement loin dans la technologie qu’une personne utilise des outils dont elle ne comprend pas forcément pas le fonctionnement, cette personne est hyperspécialisée, et il lui est difficile de percevoir le sens de son action dans la chaîne à laquelle il appartient.

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    • Xavier // 01.09.2017 à 18h10

      Les enseignements successifs que nous subissons deviennent donc difficile à accepter vu cette perte de sens, et le niveau devient plus difficile à évaluer car il ne réfère plus à une compréhension général, mais à l’utilisation de nombreux outils, par exemple en mathématiques à des logiciels de calcul formel qui manie les expressions à la place des élèves.
      Est-ce un bien ou un mal ? La question est complexe car si pour la productivité cette évolution est positive, pour la compréhension systémique générale des élèves, il est évident qu’elle est discutable.
      La spécialisation en va ainsi, plus la société sera évoluer technologiquement, plus il sera compliqué de comprendre la systémique si on ne l’introduit pas dans les apprentissages.

      Cela nous amène à la deuxième partie correspondant à la culture générale, je ferai deux remarques :
      1) mécaniquement dans une société globalisée, la compétition et donc la recherche de productivité sont accrues, pas étonnant qu’on accorde moins d’importance à la culture générale.

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    • Xavier // 01.09.2017 à 18h20

      2) la compréhension systémique étant un élément indispensable à la formation de citoyens pouvant décider car ils comprennent, i les classes dominantes d’un monde en équilibre très précaire ont peu d’intérêt à intégrer trop de personnes partageant une culture générale importante dans leurs rangs pour éviter une remise en cause des conditions de leur dominance.

      Je pense que la fameuse baisse de niveau constater peut s’expliquer par ces deux points de manière macroscopique. Il me semble plus intéressant d’en comprendre les causes profondes plutôt que de s’intéresser à ses modalités pratiques (pédagogie, élèves), sans quoi on règlera des détails sans jamais changer le résultat…
      Mais qui réellement veut changer le résultat ? Suivant que vous soyez dans une catégorie qui réussissent ou non, que nous soyons dominant ou non…

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  • yann35 // 01.09.2017 à 18h25

    enseignant depuis 38 ans, fils d’enseignants. J’ai lu pas mal de vérités dans les commentaires et pas mal des livres cités. Enseigner n’était pas une vocation pour moi mais j’ai accepté ce sacrifice qui a permis à mes frères et soeurs de faire des études, né dans une ferme, je serais devenu fermier; j’ai été formé à l’école normale [rémunéré]… Ma feuille de route était simple : former des citoyens, tel est le rôle de l’école.
    Restons pratiques, cela fonctionne si vous corrélez les niveaux scolaires aux résultats des élections. Si vous lisez la conclusion du chapitre du traité de Lisbonne concernant l’éducation, vous pourrez y lire que cette dernière doit viser « l’employabilité des individus ». Pour moi, la messe est dite.
    J’ai beaucoup de choses à dire mais peu de place ! La semaine prochaine, je vais reprendre le travail en essayant de rester sain d’esprit malgré la déliquescence de mon milieu.
    Pour conclure, n’accablez pas l’école, elle est le reflet de la société, pas sa cause.
    Maintenant, je suis très content de la nomination de M. Blanquer, même si je voue Macron aux gémonies tout en refusant de défiler derrière une personne qui cautionne que « l’on nique la France » !

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  • David D // 01.09.2017 à 18h50

    1) Bonjour gens de l’éducation nationale, les méthodes traditionnelles ont fait leurs preuves, pas les nouvelles. Ne pourrait-on pas revenir aux anciennes ? – Non, non, c’est très bien que les choses changent, évoluent. – Oui, mais les nouvelles méthodes et pratiques sont un échec, ne faut-il pas revenir aux méthodes éprouvées ? – Non, non, il faut de nouvelles méthodes pour une nouvelle société. – Ah oui, effectivement, dit ainsi, je n’ai plus rien à répondre.
    2) Ne faut-il pas revenir à la méthode syllabique, avant on savait lire dès le cp, tous, et écrire ? – Mais vous ne comprenez rien, c’est un faux débat, la méthode syllabique n’est pas proscrite, on l’enseigne encore, juste que trois quarts du temps sont consacrés à une autre méthode et qu’on fait la méthode syllabique sans ordre, mais ce n’est pas ça le problème. Les études Pizza, qui ont relayé les calculs de l’armée sur le sujet, montrent que les élèves sont au top.

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    • David D // 01.09.2017 à 18h59

      3) L’élève vient de me demander si Chimène dans Le Cid est une fille facile ? Je l’envoie à la directrice ? – Mais, c’est super, il a montré un intérêt pour le texte. Vous devez rebondir là-dessus et le ramener à vous. Alors, pourquoi penses-tu que Chimène est une fille facile ?
      4) Pour une mise en scène, j’en voulais une assez neutre, et pas une interprétation décalée d’une pièce de Molière. – Non non, il faut intéresser les élèves, la pièce pour le texte lui-même c’est chiant, j’ai des enregistrements de la Comédie française qui sont ennuyeux à mourir, il faut des mises en scène qui étonnent, qui sont ouf, parce que vous savez, sans ça, même moi je n’irais pas au théâtre.
      5) Cet élève vient de frapper son voisin dans la classe. – Boah, ils sont copains, il ne portera pas plainte et la mère de l’autre va dire qu’on n’a pas signalé le comportement de son fils avant, qu’on se monte contre lui. On fait une petite sanction juste. Peu importe l’influence sur les autres.

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      • Xavier // 01.09.2017 à 19h03

        J’ajouterai que vous n’imaginez pas les dégâts faits par les réseaux sociaux et le virtuel sur les capacités cognitives des enfants, complètement saturés d’informations non hiérarchisées et incapable de se concentrer.

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    • Xavier // 01.09.2017 à 19h01

      Bonjour  » pas de l’éducation nationale » 😉
      On ne peut pas comparer l’école d’antan à celle d’aujourd’hui car elles ne prennent pas place dans la même société, c’est le reproche que je le ferais à ceux qui oublient de contextualiser.

      Maintenant, cela ne dédouane pas de critiques, parfois de bon sens. Mais ignorer le contexte, c’est risquer de n’apporter que des solutions idéologiques car les solutions d’antan sont peut-être inadaptées pour d’autres raisons, en particulier le public, bien souvent délaissé par des parents ou trop occupés à travailler plus pour gagner moins, ou pas assez intéressés culturellement par l’insertion de leurs enfants, peut-être dans une société qui ne fait plus envie à grand monde, Cf. idée de manque de sens dans une société très évolué technologiquement.

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      • David D // 02.09.2017 à 03h24

        Si moi je compare spontanément l’école d’aujourd’hui à celle d’antan. Qu’est-ce qui l’empêcherait ??? Contextualiser, je veux bien, j’ai évoqué pour partie un problème de nature sociétale, mais à part ça il n’y a rien à contextualiser. Quoi ? on doit contextualiser, parce qu’aujourd’hui les enfants font les sots pendant les cours ? On doit contextualiser parce qu’on commence à mélanger dans les classes quelques migrants qui ne parlent pas français ? Je me méfie aussi de tous ces discours sur des inégalités qu’on réglerait en classe. Non, je n’oublie pas les réseaux sociaux et le virtuel, je vois bien qu’il n’y a ni concentration, ni réflexion (un élève peut demander si 3 est avant 2 ou après, nous en sommes là). Mais à six ans les dégâts du virtuel, etc., pour expliquer qu’ils ne savent ni lire ni écrire ni compter, mouais…

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        • Xavier // 02.09.2017 à 12h21

          Croyez-vous que ce garçonnet aura des apprentissages « faciles » quand même son identité sexuelle est remise en cause, qu’il n’a pas de repères ?
          https://francais.rt.com/international/42734-disneyland-paris-presente-ses-excuses-gar%C3%A7on-princesse
          Cela n’existait pas avant, ou alors de manière ultra confidentielle.

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          • David D // 02.09.2017 à 12h51

            1) Vous m’avez écrit « pas de l’éducation nationale », vous partez du principe que vous êtes prof et que je n0e le suis pas ou ne l’ai jamais été.
            2) Vous vous sentez visé par ce bonjour gens de l’éducation nationale que j’ai mis et qui vise les pédagogues et le cadre qui dirige tout cela, pas les profs qui sont des exécutants, j’aurais pu préciser. Peut-être avez-vous cru que j’imitais vos chiffres, non c’est une coïncidence, je ne l’avais pas remarqué au départ.
            3) L’école d’antan, je ne la contextualise pas, elle remonte loin dans le temps et passe donc par bien des transformations. Donc l’école d’aujourd’hui non plus.
            4) Là, vous changez de sujet. Ce garçon ne doit pas être « princesse du jour », le new normal US est inquiétant. Mais quel est le rapport ?

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            • Xavier // 02.09.2017 à 13h00

              Cool ! 😉
              1) vous avez écrit « Bonjour gens de l’EN », ça laissait entendre que vous n’en étiez pas, je ne vois pas trop le pb.
              2) pas compris « imiter les chiffres »
              3) quand on parle d’ancienne méthode, il faut comprendre pourquoi elles étaient alors adaptées et donc SI elles le sont ajh,
              4), JUSTEMENT, elles ne le sont pas forcément à cause de ces très importants changements sociétaux, vous n’avez pas l’air de comprendre l’importance et leurs implications à l’école. Ce sont des perturbateurs identitaires or les enfants ont besoin de stabilité. Tout est donc lié, société et école, sans parler de pouvoir se projeter dans un (« no ») futur…

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    • havoc // 01.09.2017 à 23h41

      Les dernières recherches montrent qu’il faut une méthode TRES syllabique, les instits le savent, je vous assure, j’en ai dans mon entourage proche.

      Maintenant il va falloir 5 ans pour que les programmes et les manuels suivent.

      Bienvenue dans le monde réel.

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  • Subotai // 01.09.2017 à 19h37

    L’École a fait / fait ce qu’elle peut avec les moyens que lui donne l’imperfection humaine.
    Ce que les dirigeants/décideurs ont raté sous la pression du modèle culturel dominant (Modèle Germain 🙂 ) c’est le maintien du socle des Fondamentaux.
    Le premier c’est la Logique.
    Le deuxième c’est le Discernement
    Une manière à l’occidentale d’y parvenir est :
    La maitrise de la langue
    L’arithmétique (les 4 opérations – logique mathématique de base)
    Rien n’empêchait d’y adjoindre les outils du savoirs « moderne ».
    Sans oublier que notre niveau technologique actuel – puisque dans notre modèle de civilisation, c’est ce qui apparemment lui donne sa qualité – a été atteint grâce des gens qui n’avaient QUE ce type d’éducation à la base.
    Si l’objectif est de faire des citoyens conscients, j’ajouterais aux deux précédents un troisième Fondamental:
    L’Histoire et la Géographie – Ensemble – Parce qu’il n’est d’Histoire, QUE par et à CAUSE de la géographie…

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  • Max // 01.09.2017 à 21h44

    Perso, je suis ouvrier de la métallurgie et syndicaliste comme diplôme un simple CAP de fraiseur donc pas grand-chose.
    Sur une période de 40 ans, je n’ai pu monter que deux petits échelons, pour chacun de ses échelons j’ai du faire de la trigonométrie, de la technologie générale et industrielle ainsi que de la lecture sur plan.
    Aujourd’hui à peine embauchés, les nouveaux arrivants demandent à être directement aux mêmes qualifications que moi mais sans examens alors que souvent ils étaient en situation d’échecs scolaires.
    Récemment la boite a été reprise par un équipementier étranger, qui a imposé de repasser tous les tests de niveaux pour ceux qui n’avaient pas les diplômes correspondants à leurs qualifications, 100% d’échec.
    Les qualifications ont été laissées (c’est la loi) mais ca en dit long sur la chute.

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    • Alfred // 02.09.2017 à 10h01

      Vous illustrez bien une injustice majeure induite par ces réformes supposées augmenter « l’égalité des chances ». Avec le contrôle continu dans la.voie professionnelle les niveaux varient énormément pour un même diplôme d’un établissement à l’autre. Par ailleurs le niveau ayant quoi qu’on en dise catastrophiquement baissé il faut recruter « plus diplômé » pour retrouver quelques compétences minimales. Sauf que sauf que le niveau de diplôme a une incidence sur les salaires et l’on a donc des incompétents ou presque au niveau de salaire de personnes expérimentées… Pour palier à cela on a introduit la reconnaissance de l’expérience à travers la validation des acquis .. qui se font un peu à.la tête du client.
      Résultat.des courses c’est le foutoir intégral. Les entreprises ne peuvent pas recruter simplement sur diplôme (il ne veut plus rien dire, surtout si l’établissement de formation est inconnu, sur un autre bassin d’emploi): il faut « tester » les gens s plus que jamais (ce qui est coûteux). Les salariés ont une liberté de mouvement réduite (dangereux de quitter un bassin d’emploi.ou l’on est connu) et les rémunérations de font à la tête.du client. Un désastre.

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  • Hadri // 02.09.2017 à 01h01

    Il ne vous aura pas échappé que nous vivons dans une société qui repose entièrement sur la consommation de type américaine? Nous sommes vassalisé en clair.
    Donc pour que cela fonctionne il faut cultiver la médiocrité.
    Avant on cultivait l’excellence, aujourdhui la médiocrité des le plus jeune âge pour la masse « populaire ».
    Avant il y avait beaucoup plus d’auto entrepreneurs ou petits patrons prospères, aujourdhui 90% de la pop active est salariée en France…

    Bon vous avez compris? Simples conséquences d’une influence clairement extérieure ou prostituées guidant le peuple, au choix!

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  • Emmanuel // 02.09.2017 à 01h02

    L’article évoque les différences d’information entre les lycéens pour leur orientation scolaire ; c’est une cause importante d’inéquité, généralement peu évoquée, et en cela cet article est intéressant.
    En revanche, il n’y a plus à débattre de la réalité de la baisse globale du niveau au bac tant elle est déjà bien avérée. Il est grand temps d’aller plus loin.

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  • Hadri // 02.09.2017 à 01h34

    Quand les gens comprendront que dans la tête de nos « dirigeants » nous vivons dans « l’Union européenne » et son idéologie mortifère et non plus en France telle qu’elle a été au cours du XXem siècle, on aura fait un grand pas déjà…
    Macron n’est pas un président national mais un représentant supranational de l’UE, un genre de vendeur d’aspirateur en gros.
    « Il n’y a pas de culture Française » dixit Macron, Le type il vous le dit clairement et sereinement, De la part d’un jeune président qui n’a pas d’enfants (une première en France) et dont le modèle familiale est quelque peu… inhabituel.
    Quand est ce que vous comprendrez qu’à travers l’UE notre société à changé? (Disons Le carrément imposé avec doigté).
    Je souligne un grand manque de pragmatisme dans les commentaires, une naïveté, en clair un train de retard en matière d’analyse géopolitique.
    Malheureusement La baisse du niveau scolaire est une des innombrables conséquences de la société De consommation…

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    • yann35 // 02.09.2017 à 10h36

      Tout à fait et je dirai même que cette baisse de niveau est nécessaire à cette société !
      pour anecdote, il était d’usage à mes débuts de passer le bafa et d’être « moniteur » pendant les vacances. Aujourd’hui, l’école est devenue un gigantesque centre aéré.

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  • Krystyna Hawrot // 02.09.2017 à 16h48

    Ce qui est sur, c’est que ce n’est pas l’école ni les enseignants qui doivent se poser le sens de l’apprentissage mais la société entière, les citoyens. Voulons nous des citoyens critiques ayant une bonne culture générale, ou non? Si oui nous devons oeuvrer dans ce sens et pousser l’Etat et la classe dirigeante dans ce sens. Etant donné les résistances de l’oligarchie, il nous faudra une révolution… bolchévique!

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  • moshedayan // 02.09.2017 à 18h05

    Une information : le climat de déliquescence, de remise en cause de l’autorité des enseignants, de baisse du niveau de langue. Tout cela, deux connaissances qui ont été dans l’enseignement et qui ont démissionné dans les années fin Yeltsine-début Poutine, me l’ont dit alors que j’évoquais ce qui se passait dans l’Education nationale en France. Celles-ci travaillent dans le commerce et vu leur âge, elles ne le regrettent pas.
    Donc, je crois qu’il y a bien un mal général lié à l’orientation du développement des sociétés capitalistes, et même la Russie de Poutine ne semble pas y échapper. Le consumérisme, Internet, des choix de politique culturelle et des médias. Une fois j’ai entendu Jirinovski dénonçait le fait qu’à la télévision russe : on ne passait que des films violents, avec des histoires de drogue, d’alcool ou des émissions sur la vie des artistes russes et leurs histoires de fesses… C’était même hilarant.

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  • dominique // 03.09.2017 à 15h17

    Quand on passe à
    80% de bacheliers (pour remplir les écoles privées)
    tout en
    – diminuant les moyens,
    – s’attaquant aux conditions de travail des enseignants, blocage des salaires compris (donc recrutement plus difficile : le niveau baisse aussi en moyenne de ce côté là)
    – que sous des prétextes fallacieux on ne fasse plus redoubler (pour faire des économies)

    Le niveau baisse forcément.

    Et c’est la catastrophe quand les jeunes arrivent à l’Université tout au moins dans les secteurs scientifiques.

    Ils restent quelques filières d’excellences où s’engouffrent ceux qui sont allés dans les « bons lycées », avec les « bons enseignants ».

    Le pire c’est qu’ils ne savent même pas ce que c’est que l’effort intellectuel, le temps long pour comprendre, pour trouver des solutions, faire une démonstration.

    C’est la misère ! Et c’est voulu.

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  • BARBIER // 04.09.2017 à 21h24

    A chaque Ministre de l’éducation, sa réforme de l’E.N , sa controverse sur l’orthographe, la grammaire et gnagnani et gnagnagna. Comment voulez vous que cela fonctionne ? Rajoutez à ceci les différentes chapelles et pré-carrés entre les syndicats étudiants , de profs, l’administration et les inspecteurs académiques, j’en passe et des meilleures. Donc c’est un vaste foutoir et çà perdure, et çà perdure….
    Donc comme il est dit dans l’article , à chaque lycée/fac,école prestigieuse sa classe sociale.Comment voulez vous qu’il y ait une colonne vertébrale à cette société en particulier et en général ? Certains font grève juste pour s’opposer, grimper dans les syndicats et préempter les futures places dans la politique. C’est dans la nature humaine des choses donc si l’homme politique n’est pas désintéressé, ou au moins affecte de l’être pour mener une vraie politique qui ne vise pas seulement à sa réélection, et bien je ne vois pas comment l’instruction en France et l’E.N en particulier va s’en sortir. Sinon l’école ouverte de Lundi matin 8h à Samedi 19h, c’est une très bonne idée . CQFD.

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  • Mohamed // 06.09.2017 à 17h45

    Je suis tout à fait d’accord avec l’auteur, surtout que j’ai des amis qui sont enseignants dans les lycées techniques dédiés à cette population et qui reçoivent les ordres du principal du style « laissez-faire », « je veux que me débarrasser de tous ces élèves car il faut faire de la place pour les prochains, donc, n’hésitez pas à ajouter 3 ou 4 points à la moyenne réelle ». Ainsi, l’élève sort avec un diplôme bidon croyant que la voie de l’emploi et de la normalité citoyenne va s’ouvrir largement devant lui. Mais, je n’arrive pas à comprendre comment l’auteur et les gens ne réalisent pas que cette situation résulte d’un plan cohérent et réfléchi mis en place d’une implacable par les nantis et les puissants pour s’octroyer des privilèges, les renforcer et les protéger dans le contexte contre révolutionnaire qui touche de plein fouet tous les pays avancés occidentaux chrétiens. On ne jouit plus de privilèges par la naissance ou la volonté divine mais par le savoir, l’intelligence et, par là, le mérite. Ainsi, tout est mis en oeuvre pour que le premier outil pour l’émancipation du citoyen, l’école, la culture et l’enseignement soit complètement truqué : l’excellence pour les uns et la médiocrité pour les autres.

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