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27.décembre.201627.12.2016 // Les Crises

Perturbateurs endocriniens : le cadeau discret mais majeur au lobby des pesticides

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Source : Le Monde, Stéphane Horel,

La Commission européenne soumet sa proposition de réglementation des substances chimiques mercredi.

C’est un paragraphe qui n’a l’air de rien, ajouté tout en bas du document à la dernière minute. Il évoque, dans une formulation aussi tortueuse qu’impénétrable, une dérogation pour les produits agissant sur « la mue et/ou la croissance des organismes nuisibles ». Mais, reformulé en langage commun, il s’agit ni plus ni moins d’une concession de la Commission européenne au lobby des pesticides.

Quelques jours avant Noël, mercredi 21 décembre, avec trois ans de retard, la Commission doit soumettre au vote sa proposition de réglementation sur les perturbateurs endocriniens, ces produits chimiques omniprésents, capables d’interférer avec le système hormonal des êtres vivants à des doses parfois infimes. Cette proposition est censée appliquer une disposition très stricte du règlement européen sur les pesticides : l’interdiction des pesticides qui seront reconnus comme perturbateurs endocriniens.

Ce sont donc les critères qui permettent de les identifier que la Commission a élaborés et que les représentants des Etats membres doivent adopter ou rejeter. Le vote se tiendra au sein du comité permanent de la chaîne alimentaire et de la sécurité animale après six mois de tractations.

Si le diable se cache dans les détails, le paragraphe inséré par la Commission à la dernière minute n’a, lui, rien d’anecdotique. Alors que le « règlement pesticides » exige de retirer les perturbateurs endocriniens du marché, il crée une dérogation pour tout un groupe de pesticides qui ont justement la particularité… d’être des perturbateurs endocriniens. Certains pesticides, en effet, anéantissent les insectes ou les plantes dits « nuisibles » aux cultures en agissant sur leur système hormonal pour bloquer leur mue ou leur croissance. En d’autres termes, ce sont des pesticides qui ont été conçus pour être des perturbateurs endocriniens. Or, plutôt que de se servir de cette connaissance pour les identifier et les interdire, la Commission propose qu’ils soient épargnés.

Demande du trio BASF, Bayer et Syngenta

[…]

Lire la suite ici : Le Monde, Stéphane Horel,

Comparer aussi avec l’analyse de la journaliste de Sud-Ouest Cathy Lafon


La mobilisation de la presse aura payé : la commission repousse le vote en janvier

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Logic // 27.12.2016 à 00h57

On ne nous prend pas pour des c*** à la Commission européenne. Dérogation pour tous les membres de la Commission : faites-le mais dans la discrétion.

La Commission européenne oeuvre pour le bien commun. Dérogation : pour autant que cela ne porte pas préjudice aux transnationales.

On devrait les juger et les condamner à les bouffer tous leurs perturbateurs endocriniens afin que cette engeance ne se reproduise pas.

14 réactions et commentaires

  • Logic // 27.12.2016 à 00h57

    On ne nous prend pas pour des c*** à la Commission européenne. Dérogation pour tous les membres de la Commission : faites-le mais dans la discrétion.

    La Commission européenne oeuvre pour le bien commun. Dérogation : pour autant que cela ne porte pas préjudice aux transnationales.

    On devrait les juger et les condamner à les bouffer tous leurs perturbateurs endocriniens afin que cette engeance ne se reproduise pas.

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  • Anthony // 27.12.2016 à 01h10

    Il y a peu de temps c’était le soja version OGM, maintenant ce désastre et dernièrement ils ont proposé le CETA. Si toutes leurs décisions citoyennes ne vous plaisent pas, ils vous taxent de perturbateurs ou de nuisibles.
    C’est trop tard, et heureusement, la boule noire citoyenne est lancée et rien ne pourra l’arrêter.
    C’est dommage car l’idée, après la der des der, était séduisante.

      +14

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  • madake // 27.12.2016 à 03h24

    Pour la recherche, au niveau planétaire, on considère que dans toutes les régions industrialisées, Asie, Europe, USA, Amériques, 95% de la population humaine est soumise à des doses massives de bisphénols ou d’autres perturbateurs endocriniens.
    Les bisphénols passent la barrière cutanée, à travers la peau, c’est pourquoi vos tickets de caisse, indiquent qu’ils n’en contiennent plus.

    http://istnf.fr/_docs/Fichier/2015/4-150402032249.pdf

    Quelques points de repères:
    On estime que 70% des produits de maquillage, et cosmétiques ( mascaras, dentifrices, déodorants, crèmes…) contiennent des perturbateurs endocriniens, et sont souvent appliqués à proximité, voire sur des muqueuses perméables, yeux, bouche…

    http://www.lemonde.fr/sante/article/2016/02/14/une-ong-alerte-sur-la-presence-de-substances-potentiellement-a-risques-dans-des-cosmetiques-pour-bebes_4865174_1651302.html

    https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-substances-preoccupantes-dans-185-produits-cosmetiques-les-consommateurs-appeles-a-passer-a-l-action-n11915/

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  • madake // 27.12.2016 à 03h41

    Objectivement, utilisez vous un dentifrice? un déodorant? un shampoing?
    Vous même, quel part de votre alimentation n’est en contact avec aucun film ou matière plastique, vernis, boite et canettes…? Ni dans l’emballage final, ni durant sa fabrication?
    Buvez vous de l’eau en bouteille?
    Votre cafetière ou votre bouilloire sont faites de quoi? Plastique ou métal?

    La recherche bute sur ce fait:
    utilisant massivement les souris et rats, pour ses tests, ils sont élevés dans des cages, dont tout ou partie, les nourrissoirs et les contenants d’eau, sont en plastiques, contenant justement ces fameux perturbateurs.

    Comme pour les hommes, trouver des rats non exposés pour disposer de l’indispensable échantillon témoin, s’avère juste impossible, hors de prix, ou altérant le protocole même du test.
    Par ex, vouloir estimer l’exposition au bisphénols de consommateurs de fast-food, amène à les comparer à des populations très isolées, et préservées comme les papous… Dont l’alimentation et le mode de vie sont très éloignés, ne sont pas comparables, et remettent en cause la méthodologie…

    Les sources de contamination par les PE (Perturbateurs Endocriniens) sont donc très variables, contact direct, vêtements, cosmétiques, dentifrices, alimentation,

      +13

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    • Ardéchoix // 27.12.2016 à 08h56

      Pour info
      J’ai mis trois ans en recherche et développement pour mettre au point un film PE alimentaire. Venant concurrencer le PVC sur collant, transparence etc, et SURTOUT neutre sur la migration avec les matières grasses. J’ai eu un article de presse dans lequel je donnais les faits. Une semaine après je recevais un courrier recommandé du syndicat des fabriquants de PVC europe qui me demandait de me rétracter par voie de presse. Une chose que je me suis empressé de ne pas faire .( le courrier était présent sur le net, retiré depuis).
      Pour une pme c’est difficile de lutter contre les lobbies quelques qu’ils soient .
      Pour information un film contact alimentaire doit passer trois tests de migrations. Dans l’huile, alcool, eau.

        +37

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  • madake // 27.12.2016 à 03h41

    Le facteur aggravant, est que la toxicologie, et les réglementations, peinent à intégrer l’effet cocktail résultant, dans nos organismes, de la conjugaison des substances, multipliant les effets par un facteur 20. Ces effets sont notables particulièrement chez les jeunes enfants.
    Et on commence à peine à les découvrir, sans parler de les reconnaitre…

    http://www.inra.fr/Chercheurs-etudiants/Alimentation-et-nutrition/Tous-les-dossiers/Effets-cocktails-des-substances-toxiques/Effet-cocktail-des-pesticides

      +13

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  • Bayard Jean // 27.12.2016 à 08h53

    Les pots-de-vin existent bien que la liste des bénéficiaires ne soit pas publiée.

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  • Homère d’Allore // 27.12.2016 à 09h35

    Pour bloquer cette proposition de la Commission, le vote de janvier devra t’il obtenir la majorité qualifiée de 72 % de NON ?

    Ce chiffre n’avait pas été atteint lors du vote sur le maïs OGM. Il a donc été autorisé après un recours sans succès à Luxembourg.

    http://www.liberation.fr/terre/2014/02/11/comment-l-europe-a-autorise-le-mais-ogm-tc1507_979461

      +4

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  • Homère d’Allore // 27.12.2016 à 09h47

    Cette question de majorité qualifiée mériterait à elle-seule un papier des crises.fr.

    http://www.consilium.europa.eu/fr/council-eu/voting-system/qualified-majority/

    En tous cas, d’ici le 31 mars 2017, un pays (l’Allemagne, par exemple) peut exiger que cette règle s’applique.

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  • Homère d’Allore // 27.12.2016 à 10h01

    Sur cette histoire de majorité qualifiée:

    http://www.infogm.org/spip.php?page=pages_mobiles&squelette_mobile=mobile/article&id_article=5574

    Seul un spécialiste pourrait nous dire si l’ancienne ou la nouvelle règle s’appliquera à ce vote…

      +3

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  • Eric83 // 27.12.2016 à 10h42

    De nombreux produits chimiques, dont les pesticides, font des dégâts insoupçonnés du « grand public » sur le cerveau humain et particulièrement sur le cerveau, en développement, des enfants.

    A lire, le cri d’alarme du Professeur Grandjean : « Cerveaux en danger – Protégeons nos enfants ».

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  • Visor // 27.12.2016 à 15h47

    Le perturbateur endocrinien le plus répandu est …. la pilule!! Il faut remettre les choses à leur place, et il y en a dans l’eau ( féminisation des poissons…) et en grande quantité.
    L’industrie des pesticides se moque totalement du marché des régulateurs de croissance d’insectes qui ne représente quasiment rien du tout ( bien moins que 1 % du marché total). Par ailleurs le système chez les invertébrés n’est pas le même que le nôtre: nous ne muons pas! Il faut distinguer l’impact pour l’environnement ( autres invertébrés) et l’impact pour l’homme. On peut s’amuser à faire peur à tout le monde pour faire diversion mais que fait on pour la pilule féminine?? il faudrait récupérer les eaux des toilettes et les traiter avant de les répandre dans la nature.

      +6

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  • BEOTIEN // 30.12.2016 à 13h51

    « Le perturbateur endocrinien le plus répandu est …. la pilule!! Il faut remettre les choses à leur place »

    Hé oui ! Pas que mon feignant de cerveau ne voudrait pas se contenter de voir les choses à la mode complotosimpliste de mes grosses lunettes béotiennes, mais… dès qu’on tente de rentrer dans la complexité des sujets on découvre vite que la pratique politique est l’art du moins mauvais choix.

    Deux exemples :

    1. Pour ma santé, manger bio me semblait être un choix ne souffrant pas contestation jusqu’à ce que je découvre que les céréales bio contiennent 100 fois la dose d’une mycitoxine ça cancérigène dont sont préservées les non-bio grâce aux… traitements !

    2. L’ application du principe de précaution aux OGM m’a semblé totalement justifiée aussi longtemps que je n’ai réalisé qu’en sus de faire prendre un retard considérable à notre recherche, c’était le moyen le plus efficace de réduire l’usage des pesticides par un procédé qui n’était qu’un perfectionnement de l’efficacité et de la précision des bonnes vieilles techniques d’hybridation, dont le risque de contamination est aussi infime que par toutes les variétés cultivées par nos ancêtres que la moindre jachère démontre vite éliminé par la flore sauvage.

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