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10.mars.201910.3.2019 // Les Crises

Resurgence du peuple algérien des geôles de l’histoire. Par Youcef Benzatat

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Source : Proche & Moyen-Orient, Youcef Benzatat, 23-02-2019

Il n’y a de peuple que si et seulement si une population investit la rue à l’unisson et déclame un intérêt commun et un objectif partagé, en brandissant des slogans dans lesquels tous les individus s’y reconnaissent et où le «nous» devient le sujet principal : le peuple. Un sujet qui s’affirme unique maître de sa destinée. C’est du moins ce qu’a démontré la population algérienne ce vendredi 22 février 2019. Cette date marquera l’histoire de la nation algérienne en validant l’acte de naissance de son peuple.

Si au cours des jours qui ont précédé cette date, les populations des différentes villes avaient manifesté séparément, chacune à un moment décalé, ce 22 février les a vus synchroniser leurs manifestations autour de slogans identiques et d’objectifs partagés avec détermination. Principalement, le rejet catégorique de la prétention au cinquième mandat au profit du président sortant Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier étant le symbole vivant du système de pouvoir qui a marginalisé la population et confisqué l’Etat et ses institutions. C’est donc à tout ce système de pouvoir aussi que s’adresse le rejet unanime de la foule des manifestants. Allant jusqu’à appeler à l’avènement d’un nouvel Etat et d’une nouvelle république, la sienne.

L’émergence du peuple algérien, qui a vu sa naissance ce 22 février 2019, est jalonnée par plusieurs étapes. La première fut celle qui a vu l’Emir Abdelkader tenter d’unifier la population, pour mener une résistance commune à la pénétration coloniale pendant la première moitié du XIXe siècle, sans succès, et qui a vu la population néantisée jusqu’au dépouillement de son identité et de ses référents structurels par la puissance coloniale victorieuse.

La deuxième étape fut celle où l’ALN/FLN a réussi à l’impliquer dans la Guerre de libération nationale de l’emprise coloniale et notamment l’expression de son unité lors des manifestations de décembre 1960. Mais sitôt l’indépendance acquise, la population fut dépossédée de ses droits politiques et marginalisée pour demeurer une population sans emprise sur sa destinée.

Le 5 octobre 1988, la population, qui avait manifesté sa volonté d’émancipation de l’emprise du système de pouvoir qui lui a confisqué ses droits politiques, a subi une atomisation programmée pour l’empêcher de se constituer en véritable contre-pouvoir dans l’avenir. Une atomisation tripartite. D’un côté, les islamistes, de l’autre, les berbériste et, au centre, la clientèle du pouvoir sous un nationalisme conservateur de principe. La catégorie de la population qui n’entrait pas dans cette forme tripartite subissait avec résilience sans aucune capacité d’auto-organisation ni d’expression. Cette atomisation a permis à ce système de pouvoir de gagner du temps et de durer plusieurs décennies sans être inquiété.

C’est pendant ce temps, les NTIC aidant, que la prise de conscience collective a pris forme et a pu venir à bout de l’atomisation de la population, pour permettre une manifestation unifiée et une affirmation de l’unité du peuple et son intérêt commun. En atteste l’absence de slogans religieux et de tout signe relatif à la mouvance islamiste, d’une part, et on a vu les citoyens de Tizi-Ouzou, centre du mouvement berbériste, manifester avec l’emblème national plutôt qu’avec celui habituellement brandi dans ce genre de circonstances, sans nulle allusion à une quelconque partition du territoire national ni autre slogan régionaliste. Partout, dans toutes les villes, la République et l’emblème national ont été les signes les plus brandis par les manifestants. Il n’y avait plus de place pour un quiconque clivage entre les manifestants, que ce soit religieux ou identitaire, seul le peuple avait droit de cité. Un peuple est né et les conditions de sa résurgence, en termes de souveraineté législatrice, par le rejet du cinquième mandat et du système de pouvoir qui l’a permis, constitueront désormais dans l’avenir son référent politique fondamental.

Si Nekkaz a été adopté par la foule des manifestants partout où il s’est rendu, ce n’est certainement pas pour sa présidentiabilité, ou parce qu’il incarne l’antisystème, mais surtout parce qu’il n’est pas une figure structurelle du système comme l’est l’opposition traditionnelle, identifiée comme «complice» de ce système de pouvoir. Le dévolu massif que le peuple a jeté sur lui était plutôt une expression d’un langage qui consiste à tracer une ligne de démarcation entre le révolu et ce qui est permis d’advenir.

Si le facteur déclenchant de ce processus fut sans aucun doute la prétention de la reconduction de ce système de pouvoir à travers le cinquième mandat de Bouteflika, l’irruption fracassante et inhabituelle d’un officier supérieur de l’Armée nationale populaire à la retraite dans le champ politique et le jeu électoral, en l’occurrence le général Ali Ghediri, à travers un discours de rupture avec l’ordre ancien, fut son véritable catalyseur. Les premières manifestations massives contre le cinquième mandat sont apparues dans la foulée de ses déclarations intempestives et tous azimuts sur les réseaux sociaux et les médias dis indépendants, voir alternatifs. Il a «défoncé la grille» comme on dit dans le langage consacré. D’autant que son discours de rupture est clairement adressé à la population, contrairement à l’opposition structurelle au système de pouvoir qui se contente d’établir des bilans et des analyses tout en s’adressant au pouvoir sous forme de négociation. Cette posture l’a décrédibilisé aux yeux de la population.

Les leçons de l’histoire politique nous enseignent que toute révolution incarnée par un leader est vouée à l’échec. Dans ce cas, il appartient aux élites, aux intellectuels, aux militants associatifs, aux journalistes, aux militants généralement en contact direct avec le peuple, de l’éclairer, de l’accompagner, sans tarder, pour la faire aboutir.

Une fois la rupture avec le système de pouvoir consommée, la tâche qui leur incombe est immense. Elle consiste à doter le peuple des outils nécessaires pour parvenir à la quête de la souveraineté de l’Etat désaliéné du militaire, du religieux et de l’identitaire ; à concilier un Etat moderniste et une citoyenneté fondée sur la liberté de conscience dans une société aliénée dans les structures mentales patriarcales et l’imaginaire mythologique religieux ; à doter le citoyen de l’entendement nécessaire pour pouvoir intérioriser et s’approprier les valeurs démocratiques et républicaines qui caractérisent un Etat moderniste et une citoyenneté fondée sur la liberté de conscience.

Parce que cela ne se décrète pas. On ne désaliène pas une population de ses structures mentales patriarcales et de son imaginaire mythologique religieux à l’aide d’une baguette magique. Il faut être réaliste et pragmatique pour mener à bien cette entreprise qui consiste à débarrasser la société des résidus moyenâgeux. La religion doit réintégrer le domaine du privé pour permettre au citoyen l’exercice de sa liberté de conscience, une condition essentielle à l’avènement de tout Etat moderniste.

L’identité ne doit pas être une affaire ethnique, mais seulement citoyenne, qui sera déterminée par l’idéal humaniste et civilisationnel qui caractérise les luttes qui ont jalonné l’histoire de la nation en devenir et dans lesquelles tout citoyen du monde pourra s’y identifier, quelles que soient son origine ethnique ou la couleur de sa peau. Le système de pouvoir aliénant est supposé être disqualifié, reste à consolider le peuple dans sa conscience politique moderniste et républicaine pour empêcher toute potentialité de reflux.

https://www.algeriepatriotique.com/2019/02/23/resurgence-du-peuple-algerien-des-geoles-de-lhistoire/

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Source : Proche & Moyen-Orient, Youcef Benzatat, 23-02-2019

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Alfred // 10.03.2019 à 08h37

Le sentiment national est bien plus fort en Algérie qu’en Libye (c’est sans commune mesure) mais il est effectivement certain que l’épisode est périlleux et que des forces néfastes et centrifuges sont à l’œuvre. Soit les algériens sont beaucoup plus intelligents que les Français et alors ils se sauvent et ils nous sauvent en même temps en obtenant une vraie democratie chez eux. Soit ils se font posséder comme nous (voire pire) et ils nous entraîneront dans leur échec. Nous sommes condamnés à subir ce qui va suivre. La seule manière de nous en tirer pour ce qui nous concerne est de faire peuple en France. Nous voyons bien avec les gj combien nous avons du mal.
(Tout ça n’est pas très bien engagé avec un « champion » comme Nekkaz).

29 réactions et commentaires

  • canineleader // 10.03.2019 à 07h03

    Si c’est pour obtenir ce qui est advenu dans les pays voisins,je ne pense pas que ce soit un progrès pour la population.
    Je me demande même , quelle force est venue pousser le  » peuple »

      +3

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    • Alfred // 10.03.2019 à 08h37

      Le sentiment national est bien plus fort en Algérie qu’en Libye (c’est sans commune mesure) mais il est effectivement certain que l’épisode est périlleux et que des forces néfastes et centrifuges sont à l’œuvre. Soit les algériens sont beaucoup plus intelligents que les Français et alors ils se sauvent et ils nous sauvent en même temps en obtenant une vraie democratie chez eux. Soit ils se font posséder comme nous (voire pire) et ils nous entraîneront dans leur échec. Nous sommes condamnés à subir ce qui va suivre. La seule manière de nous en tirer pour ce qui nous concerne est de faire peuple en France. Nous voyons bien avec les gj combien nous avons du mal.
      (Tout ça n’est pas très bien engagé avec un « champion » comme Nekkaz).

        +13

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      • Frederick // 10.03.2019 à 11h03

        bien d’accord avec vous, Alfred. s’illusionner sur l’absence de forces extérieures augure bien mal de l’avenir. trop d’orgueil pour le déceler, pas d’oeil pour le voir. je suis excessivement pessimiste. il faudra surveiller la mise en place de tous les « conseils nationaux révolutionnaires » dans les pays étrangers. mais le scenario a été déjà joué tellement de fois. Dont plusieurs fois dans l’histoire très récente.

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    • Jawad // 10.03.2019 à 10h01

      il ne faut pas être pessimiste et puis le peuple algérien est suffisamment adulte et a une certaine maturité pour n’avoir pas besoin d’une force extérieur pour le pousser à se soulever !

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  • calal // 10.03.2019 à 08h06

    Il est tres interessant de suivre ce qui se passe en algerie pour avoir une idee de ce qui se passe dans la tete de nos voisins et dans cette partie de la communaute musulmane.

    Le monde bouge, les lignes craquent partout : usa,elections en israel avec bibi peut etre en difficulte,problemes ecos en chine,brexit…
    La fin de l’histoire? elle bouge encore la bougresse…

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  • douarn // 10.03.2019 à 08h48

    J’aimerais remettre au goût du jour un articles que j’ai trouvé visionnaire de la revue de presse d’avril 2017

    Scénario dangereux pour l’Algérie
    L’Algérie est affectée par une combinaison de facteurs en eux même explosifs. Une démographie galopante (population quadruplée en 50 ans) est problématique pour un pays largement désertique. Un problème énergétique lié au franchissement du pic pétrolier il y a 10 ans et à une production de gaz qui commence à fléchir alors qu’une consommation interne en constante augmentation, ampute les exportations. Des problèmes politiques au premier rang desquels un président Bouteflika, seul dirigeant à peu près consensuel, souffre d’affaiblissement physique. Une population jeune avec peu de perspectives. Enfin, le climat algérien risque de subir les effets néfastes des changements climatiques. Chacun de ces facteurs pourrait déclencher une crise. Combinés, ils en augmentent la probabilité. L’Algérie suivrait ainsi l’Egypte comme candidat à la déstabilisation. Seule, ses liens économiques avec l’Europe pourrait aider à la maintenir à flot un peu plus longtemps.

    http://loic-steffan.fr/WordPress3/scenarios-dangereux-pour-lalgerie/

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    • mohamed // 10.03.2019 à 12h15

      tout à fait juste la première cause est démographique.
      tout comme dans les années 90. le reste n’est qu’opportunité.
      le problème est connu depuis toujours dans les populations pauvres et cause de famines en Afrique Asie Amérique du sud.
      la solution aussi est connue, pilule et planning familial !!!
      mais en Algérie malgré la scolarité obligatoire et gratuite, pour une population jeune, et en augmentation exponentielle. la mentalité reste arriérée.

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      • Owen // 10.03.2019 à 13h42

        En effet, le taux de natalité remonte après 2000.
        https://fr.actualitix.com/graphique/dza/algerie-taux-de-natalite.png
        https://www.populationpyramid.net/fr/alg%C3%A9rie/2017/
        Ou les détails : http://www.andi.dz/index.php/fr/statistique/demographie-algerienne-2017
        La transition démographique (baisse de la mortalité, puis de la natalité) est en train de patiner. Selon le modèle standard, les femmes se mettent à travailler, les jeunes font des études plus longues et se marient plus tard, l’exode rural réduit le nombre d’enfants par famille. Ou alors le retour du modèle religieux impose la famille patriarcale avec l’homme dehors qui travaille et la femme à la maison qui fait les enfants.

        La remontée de la natalité correspond à la destruction des tours de New York (attaque symbolique du modèle à l’occidental), puis à l’explication métallique en Irak en 2003 de ce qu’est la démocratie libérale (et en Afghanistan, et en Libye…).

        Donc voilà…

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        • Mohamed-bis // 11.03.2019 à 19h26

          tout a fait, les ingérences occidentales en décrédibilisant les mouvements libéraux, poussent le monde musulman vers un modèle de société islamiste et rétrograde. ceci a des conséquences sur la démographie.

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          • Meiyasou // 12.03.2019 à 08h09

            En quoi avoir des enfants est ce rétrograde ?
            Quand ils sont bien éduqués … ou quand vous serez vieux, vous serez contents d’avoir eu des enfants.
            Préférez-vous peut être le clonage comme alternative ?

            Pour ma part, la religion n’impose pas un mode de vie rétrograde. Au contraire, elle pousse l’âme humaine à la réflexion : à se poser des questions sur le monde qui l’entoure. Un monde avec de moins en moins de principes de loyauté, de générosité.
            Quant à l’Algérie il ne faut pas s’emballer. J’encourage mes concitoyens algériens à rester sur leurs gardes car les forces obscures attendent le moment opportun pour saisir la balle au bond.
            Il n’est certes pas tolérable ni humain d’imposer un 5e mandant à Monsieur Bouteflika (est-il même encore en vie ?). Le peuple dans la rue est une façon de montrer qu’il n’est pas dupe du jeu politique et qu’il est temps d’être responsable.

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            Alerter
    • Richard // 10.03.2019 à 13h20

      1 l’Algérie 2 populations , l’une Berbère ( Kabyle ) l’autre Arabe
      2 l’industrie , presque le néant
      3 le tourisme ( 1400 km de cotes magnifique ) néant ( hors local )
      4 l’agriculture ne subvient pas aux besoin des populations
      5 la rente gaz est une malédiction qui va se payer au prix fort , toute la population à pris de mauvaises habitudes , assistanat !
      6 une démographie sans contrôle ,
      7 l’islam en embuscade
      8 population , quelle formation ?
      9 l’armée vit aussi de la rente du gaz , qui s’épuise
      et maintenant ?

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  • Aquitanis // 10.03.2019 à 09h03

    Pendant la bataille de  » l’indépendance  » de l Algérie, il y avait deux courants le FLN et le MNA . Ce dernier avec Messali HEDJ avait , à mon sens, une vision plus saine et plus pacifiste. Pourtant, c’est le FLN et son chancre et dictateur Boumédienne qui remportèrent la bataille !
    On connait la suite …
    J ‘espère de tout coeur que l’ Algérie connaisse un plus bel avenir, car c’est vraiment un magnifique pays qui a été dirigé depuis son  » indépendance » par des ânes mafieux.
    Mais, on peut toujours réver…

    Le MNA selon wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_national_algérien_(Guerre_d%27Algérie)

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    • douarn // 10.03.2019 à 10h37

      Tous les pays du monde ont une armée. En Algérie, c’est l’armée qui a un pays

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      • Pierre Kiroul // 10.03.2019 à 10h51

        C’est malheureusement un bon résumé simple et parlant de la situation.

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      • la vieille gauloise // 10.03.2019 à 12h55

        Armée largement équipée par les Russes !….

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        • douarn // 10.03.2019 à 15h38

          Permettez moi, peut être que la réécriture de votre commentaire sous la forme « Armée largement équipée par les marchands d’armes Russes » serait plus juste. Il ne faut pas confondre le peuple russe avec les marchands d’armes russe de malheur qui ne connaissent que l’odeur de l’argent en se pinçant le nez pour ne pas sentir celle du sang.

          Même chose de ce côté-ci du mur de l’hypocrisie, les marchands d’armes allemands, français ou etatsuniens equipent l’Arabie Saoudite dans sa guerre contre les civils au Yemen sans que cela n’émeuve beaucoup de gens.

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    • Fab // 10.03.2019 à 15h17

      Il ne faut vraiment pas connaître le parcours de Messali Hadj pour affirmer de telles sornettes… Quid de Jacques Doriot ? Que répondre aux accusations concernant le rôle de certains services de renseignement francais qui manipulaient allègrement le personnage et ses mouvements pour éviter toute politique democratique en Algérie ? L’image publique du bougre correspondait-elle vraiment à celui de son discours moral ? Enfin, comment expliquer que nombre d’historiens de gauche socialiste défendent aujourd’hui encore et déforment ce parcours ?

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      • Mohamed-bis // 11.03.2019 à 19h30

        Messali hadj était évidemment un indépendantiste, mais il avait compris que l’indépendance ne pouvait pas se faire brutalement. que le processus devait prendre du temps et plusieurs générations pour réconcilier indigènes et colons. Evidemment, les mouvements pragmatiques et pacifiques ont rarement le dernier mot. L’histoire a toujours privilégié les plus radicaux et les plus extrémistes.
        En renoncant a donner la voix aux plus raisonnables, la France coloniale a renforcé les radicaux avec les conséquences que nous connaissons: guerre civile, disparition des pieds-noirs, massacre des harkis, et un état ennemi de l’autre coté de la méditerrannée.

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        • Fab // 11.03.2019 à 22h08

          Mohamed-bis,
          De quel Messali Hadj parlez-vous ? Vous confondez sûrement les positions de Ferhat Abbas ou des Oulémas et Messali Hadj ou vous plaisantez ?
          De 1924 à 1956, Messali Hadj a plutôt été « extrémiste » et a servi, à de nombreuses reprises, de caution à la répression coloniale des forces progressistes et démocratiques algériennes. Il a été loin d’être raisonnable. Il été plutôt manipulé par les tenants de la « France coloniale » (nous dirions plutôt le parti colonial) en se posant constamment comme un « radical » face aux solutions démocratiques envisagées à plusieurs époques.
          Bref, votre post est un pur délire, surtout en connaissant la teneur du role de Messali Hadj.
          Ceci dit, la principale victime de la « France coloniale » reste le peuple algérien…
          Vous passez d’une méconnaissance crasse de la biographie de Messali Hadj à la dénonciation d’un État ennemi de l’autre coté de la Méditerranée, c-à-d d’un État algérien. Difficile de suivre [modéré]….

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  • Patrique // 10.03.2019 à 09h12

    La couverture médiatique est surréaliste en France. les journalistes sont enthousiastes avec les opposants algériens quand ils dénoncent les opposants français. Pourtant les critiquent contre le régime FLN et le régime LREM-LR-PS sont souvent identiques. Peut-être est-ce parce que des français portent un gilet jaune peu seyant.

      +9

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  • Geof’ // 10.03.2019 à 10h01

    Il n’y a de peuple que si et seulement si une population investit la rue à l’unisson et déclame un intérêt commun et un objectif partagé, en brandissant des slogans dans lesquels tous les individus s’y reconnaissent et où le «nous» devient le sujet principal : le peuple.

    c’est pour çà que le nationalisme est tjrs de gauche : il faut qqch de supérieur à son petit chapeau, sa petite auto, son petit manteau…pour lui permettre d’exister ; or, dans le capitalisme, c’est chacun pour soi, donc la patrie y est plutôt comprise comme une contrainte (on privatise l’économie pour libérer l’individu). Les solutions collectives sont perçues comme moyenâgeuses/idiotes/vulgaires…

    les gens font leur propre malheur en votant « à droite » (rappel : le FN de 2017 était à bien des égards plus à gauche que FI !!!!!!!!!!!!!!! et oui !!!!!!!!!!!!!)

    Geof’-Rey, idéologue de 1er force

      +6

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    • calal // 10.03.2019 à 13h33

      comme l’analyse et le resume quelqu’un 😉 , il y a deux droites, deux capitalismes: la droite de l’argent et la droite des valeurs. La droite de l’argent c’est le grand capital qui ne connait aucun frein a ses desirs et a la puissance de l’argent, la droite des valeurs c’est celle qui reconnait qu’il y a des choses plus importantes que l’argent et la puissance c’est a dire des valeurs comme dieu et les obligations morales pour les croyants ou le respect du droit et de la liberte pour les athees.On fait peuple en s’accordant sur un minimum commun a priori la constitution chez nous.
      Interessant de voir qu’est ce que c’est chez les algeriens.

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  • Pierre Kiroul // 10.03.2019 à 10h45

    Beaucoup de bruit pour rien !
    Comme dans tous les pays musulmans, l’Algérie (la Constitution algérienne définit « l’islam, l’arabité et l’amazighité » comme « composantes fondamentales » de l’identité du peuple algérien), la démocratie est contraire à l’esprit de la loi coranique, surtout dans un pays où cette pression islamique est très présente.
    Donc, sans aucune surprise ce sera le général Gaïd Salah, chef d’état major des armées, qui reprendra le pouvoir dès que Bouteflika sera déclaré mort. Il est prêt, et il attend. Il y a bien des tentatives de l’en empêcher (soutenues par la France), mais qui dirige l’armée détient le pouvoir.

    https://youtu.be/SPlghTFr1Wk

    https://youtu.be/mFATWegElGI

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  • Christian Gedeon // 10.03.2019 à 11h23

    Concis,intéressant et disons incomplet dans son premier paragraphe…Abdel Kader,vaillant combattant a échoué à unifier le « peuple algérien » pour l’abonné et simple raison que le peuple algérien n’existait pas à ce moment là. L’ironie de l’Histoire est que c’est la France qui a créé l’Algerie. L’histoire est farceuse.

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    • Pierre Kiroul // 10.03.2019 à 13h36

      A ce sujet, lisez « Les conquérants du monde ancien », qui reprend l’histoire des premiers migrants dans cette région avant la conquête française.

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      • Richard // 10.03.2019 à 15h47

        il serait intéressant que les gens , en commençant par les Algériens connaissent l’histoire de leur propre pays , ce n’est pas le cas !

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  • Richard // 10.03.2019 à 15h53

    1960 le temps de la décolonisation était venu , qu’en ont fait les Algériens ?
    la rente du gaz à été dépensée sans aucune création de richesse pour le futur , consommée sur place , par la corruption , l’armée et le reste par la population .
    d’autres pays dans la même situation sans rente pétrolière ont pris le taureau par les cornes et s’en sortent bien mieux . pourquoi ?
    Y aurait il une malédiction de la rente ?

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  • Celimène // 10.03.2019 à 17h28

    lorsqu’on observe la carte de l’Algérie on remarque que l’armée française se trouve tout au long de la frontière sud…
    Les va -t-en guerre sont nombreux en France. Après la destruction totale de la Libye, des volontaires, bien connus, veulent intervenir au Soudan! Pour le libérer évidemment…
    Le gouvernement français, lui soutiendra n’importe quel colonel qui prendra la place du président actuel. Il pourra continuer à faire des affaires…
    La situation est compliquée pour les algériens, mais se doivent de rester sur leur garde.
    Bonne chance à eux

      +5

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  • christian gedeon // 13.03.2019 à 15h26

    je dois dire que j’ai bien rigolé en lisant cet article et notamment le paragraphe 3 je crois.
     » sitôt l’indépendance acquise,le peuple fut dépossédé etc…etc.. » sérieusement,l’auteur y croit il lui même? par qui? comment? au profit de qui? par quels crimes monstrueux? par quelle incompétence crasse? l’auteur est bien trop prudent pour aborder la réalité semble -t-il.En moins de dix ans l’agriculture « algérienne  » si productive,s’est trouvée réduite à néant,les infrastructures démolies,la corruption régnant en maîtresse.la vérité elle est là,et pas ailleurs. Et l’expédier en une ohrase lapidaire ne me fait finalement pas rire.

      +0

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