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28.février.201928.2.2019 // Les Crises

Le Canada intensifie sa campagne contre la Chine alors que les États-Unis menacent de s’en prendre à Huawei. Par Roger Jordan

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Source : World Socialist Web Site, Roger Jordan,21-01-2019

Le gouvernement libéral du Canada et les médias institutionnels ont intensifié leurs dénonciations de la Chine avant le Forum économique mondial à Davos, en Suisse. La campagne, lancée avec l’arrestation le 1er décembre par les autorités canadiennes de Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei, la plus grande entreprise technologique de Chine, vise à aligner pleinement l’élite dirigeante canadienne sur ligne de confrontation agressive de l’impérialisme américain envers Pékin, tant sur le plan économique que militaire.

Jeudi, la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland a déclaré que la délégation canadienne à Davos soulèverait la question de deux Canadiens sous garde à vue chinoise avec d’autres participants et leur demanderait de s’exprimer publiquement contre Pékin. Elle fait référence à l’ancien diplomate Michael Kovrig et à l’homme d’affaires Michael Spavor, qui ont été détenus en Chine dans les jours qui ont suivi l’arrestation de Meng et accusés de mettre en danger la sécurité nationale.

Un troisième Canadien, Robert Schellenberg, qui a récemment été condamné à 15 ans de prison pour une infraction liée à la drogue, a vu sa peine être rapidement transformée en peine de mort, lundi dernier, dans ce que le gouvernement canadien qualifie de représailles supplémentaires pour l’arrestation de Meng. Le premier ministre Justin Trudeau et Freeland ont tous deux publié des déclarations appelant à la clémence pour Schellenberg, le premier ministre dénonçant l’application de la peine de mort comme «arbitraire».

Freeland s’est vanté que le Canada a déjà obtenu des déclarations publiques dénonçant la Chine, notamment des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’Union européenne, de la France et de l’Allemagne. Pour sa part, la Chine a attaqué le Canada pour avoir internationalisé la question des trois Canadiens détenus et a exigé qu’Ottawa respecte la souveraineté des tribunaux chinois.

L’arrestation de Meng, survenue le jour même où le président américain Donald Trump rencontrait le président chinois Xi Jinping en marge du sommet du G-20 pour négocier une solution au conflit commercial entre les États-Unis et la Chine, était sans précédent dans son effronterie. Même l’ancien vice-premier ministre libéral John Manley a reconnu qu’il aurait peut-être été plus sage d’avertir discrètement Meng de ne pas traverser le Canada en avion afin d’échapper à l’extradition américaine. L’administration Trump, qui a instigué l’arrestation de Meng, demande son extradition pour de fausses accusations de fraude bancaire liées aux sanctions illégales de Washington contre l’Iran. Si elle est déportée et condamnée, Meng risque 30 ans de prison.

Le gouvernement canadien estime qu’il peut agir de façon aussi provocatrice parce que sa diabolisation de la Chine s’inscrit dans une offensive plus large contre Pékin menée par l’impérialisme américain. Jeudi, un reportage a révélé que les États-Unis envisagent d’inculper Huawei de vol de secrets commerciaux, ce qui marquerait une escalade majeure du conflit entre Washington et Pékin. Les autorités allemandes ont également indiqué que Berlin envisage d’interdire Huawei de son réseau 5G.

Ces mesures s’inscrivent dans le contexte de l’intensification de la volonté de Trump à isoler économiquement la Chine. Des droits de douane sur des importations chinoises d’une valeur de 200 milliards de dollars ont été imposés par Trump, ainsi qu’une interdiction pour les agences gouvernementales américaines de faire des affaires avec Huawei pour des raisons de sécurité nationale. Cela s’est accompagné de commentaires de partisans de la stratégie agressive de Trump appelant l’économie américaine à se «découpler» du commerce avec la Chine, une politique qui rappelle le protectionnisme des années 1930 qui a joué un rôle majeur dans la préparation de la Deuxième Guerre mondiale.

L’élite dirigeante américaine, soutenue par son allié canadien, est déterminée à empêcher la montée de la Chine comme rival économique, une montée qui remet en question l’hégémonie mondiale des États-Unis. Ce faisant, Washington ne s’appuie pas seulement sur des moyens économiques, mais il est plus que prêt à recourir à une guerre totale. En octobre dernier, le vice-président Mike Pence a prononcé un discours belliqueux dans lequel il s’est prononcé contre l’expansion chinoise et a juré que les États-Unis se préparaient à un conflit militaire direct avec la Chine – un conflit qui serait combattu avec des armes nucléaires.

Ayant été le partenaire militaire stratégique le plus proche de l’impérialisme américain pendant plus de sept décennies, l’impérialisme canadien joue un rôle clé dans ce programme agressif. Elle est intimement impliquée dans les opérations militaires américaines en Asie-Pacifique depuis le «pivot» de l’administration Obama en Asie. Cela comprend un accord secret avec l’armée américaine sur la gestion conjointe des ressources et le déploiement de navires et de personnel canadiens dans la mer de Chine méridionale et la péninsule coréenne, qui sont très instables. En 2017, le gouvernement libéral a également identifié la Chine comme une «menace mondiale» dans sa nouvelle politique de défense.

Cependant, des fractions des establishments américains et canadiens, dirigées par les chefs du renseignement militaire et les médias institutionnels, demeurent insatisfaites de du Canada, qui ne serait pas allé assez loin dans sa lutte contre Pékin. Soulignant le caractère bipartite de la campagne anti-Chine aux États-Unis, le sénateur Mark Warner, vice-président du Comité sénatorial du renseignement, et le sénateur républicain Marco Rubio ont tous deux affirmé que si le Canada ne bannissait pas Huawei de son réseau 5G, comme l’ont fait les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, cela entrainerait une dégradation du partage du renseignement entre Washington et Ottawa.

Ward Elcock, ancien directeur du Service canadien du renseignement de sécurité, le principal organisme d’espionnage du pays, a déclaré jeudi au Globe and Mail que de telles menaces des États-Unis doivent être prises au sérieux. Dans le même article du Globe, on pouvait lire que le directeur adjoint du renseignement au SCRS, Michael Peirce, avait lancé en octobre dernier un avertissement aux universités de recherche du Canada au sujet de la possibilité de faire affaire avec Huawei.

Pour certains, même l’interdiction de Huawei, qui coûterait des centaines de millions de dollars aux fournisseurs de services de télécommunications canadiens pour remplacer les équipements fabriqués par Huawei, n’irait pas assez loin. Dans le Toronto Star, le chroniqueur d’affaires David Olive a exhorté le gouvernement Trudeau à rompre les liens diplomatiques avec Pékin au sujet de leur détention de Kovrig et Spavor. «La Chine a besoin de savoir avec force que son traitement brutal continu de Canadiens leur coûtera cher», a écrit Olive. «C’est le moment de rompre les relations diplomatiques avec la Chine. Il convient également qu’Ottawa révoque son approbation du mégaprojet de 40 milliards de dollars de LNG Canada en Colombie-Britannique, à moins que la société d’État PetroChina ne renonce à sa participation dans le consortium.»

Dans le National Post néoconservateur, Kelly McParland a attaqué la Chine pour son attitude «grossière, menaçante et irascible».

La presse bourgeoise a exacerbé encore plus le conflit entre le Canada et la Chine depuis l’arrestation de Meng. Le National Post et le Globe ont tous deux explicitement salué sa détention comme une occasion de faire évoluer l’opinion publique sur la politique du Canada envers la Chine. Bien que d’importantes sections de l’élite dirigeante fassent pression depuis un certain temps pour un accord de libre-échange avec Pékin pour ouvrir de nouveaux marchés aux exportations canadiennes d’énergie et de matières premières, les derniers mois ont démontré que l’écrasante majorité de l’establishment soutient sans réserve la campagne provocatrice anti-Chine de Washington.

Incapable d’appeler la classe ouvrière internationale à s’opposer à l’assaut impérialiste contre la Chine, le régime de Pékin, qui représente les intérêts d’une riche oligarchie capitaliste, a réagi en promouvant le nationalisme réactionnaire. Lors d’une conférence de presse jeudi, l’ambassadeur de Chine au Canada, Lu Shaye, a promis que Pékin riposterait contre le Canada s’il interdisait Huawei. «J’espère que les fonctionnaires canadiens et les autorités et organismes compétents prendront une sage décision sur cette question», a déclaré Lu. «Mais si le gouvernement canadien interdit à Huawei de participer aux réseaux 5G, je pense qu’il y aura des répercussions.»

En réponse à l’appel du gouvernement Trudeau à la libération des Canadiens arrêtés, Lu a dénoncé le Canada pour «suprématie blanche» et «égoïsme occidental». Pékin a également émis un avertissement à l’intention des voyageurs chinois en visite au Canada.

(Article paru en anglais le 19 janvier 2019)

Source : World Socialist Web Site, Roger Jordan,21-01-2019

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Toff de Aix // 28.02.2019 à 08h08

La vérité c’est que les entreprises chinoises, et l’économie chinoise, sont en train de tailler des croupières aux économies occidentales, Usa et Europe en tête. L’exemple Huawei est frappant : cette marque était quasiment inconnue du grand public il y a trois ans. Aujourd’hui elle truste les premières places sur le marché des smartphones,et il n’y a pas qu’elle : xiaomi, oneplus, et j’en passe…et pas que sur le segment téléphonique, mais sur bien d’autres. Xiaomi est très agressif sur énormément de marchés par exemple.

Parallèlement à une guerre de ressources (achat de mines en Afrique, implantations en Amérique du Sud) il y a une guerre économique féroce qui s’est engagée, guerre dont l’avènement de la nouvelle route de la soie chinoise marque le couronnement. Pékin sait qu’il ne fait peut être pas encore le poids militairement, et que le pays reste très fragile au niveau de la sécurisation des approvisionnements petroliers en particulier. Le conflit des îles senkaku en est la parfaite illustration. D’où une militarisation accélérée de la zone…

http://www.eastpendulum.com/

De son côté, l’Amérique de Trump est devenue consciente de son déclin inéluctable, peu croient encore sincèrement retrouver la puissance économique d’antan.. Sans parler de l’illusion de solder, un jour, la dette abyssale qui se creuse à chaque seconde.

https://www.google.com/amp/s/fr.sputniknews.com/amp/international/201712021034132210-usa-dette-horloge/

Qui pourrait prétendre ne pas le voir aux États-Unis ? Trump semble juste essayer de gagner du temps.

D’où la fuite en avant actuelle…les usa invoquant bien commodément le droit international quand ça les arrange, et s’asseyant dessus quand ça les gêne.

La piste militaire, bien que peu évoquée par les experts mainstream, semble très probable à court/moyen terme.
Souhaitons que l’effondrement économique survienne avant cette « option » qui serait désastreuse pour l’humanité tout entière…
En effet les chinois ont peut être une autre option en réserve : se débarrasser des 1100 milliards de dollars de dette US qu’ils détiennent encore, et ainsi mettre à genoux pour de bon leurs adversaires.

https://www.google.com/amp/s/www.capital.fr/entreprises-marches/pekin-a-latout-dette-dans-sa-guerre-commerciale-avec-washington-1281304%3famp

Notez qu’il y a quelques années, ils en détenaient 1600 milliards, donc ils ont déjà commencé à le faire…

15 réactions et commentaires

  • Toff de Aix // 28.02.2019 à 08h08

    La vérité c’est que les entreprises chinoises, et l’économie chinoise, sont en train de tailler des croupières aux économies occidentales, Usa et Europe en tête. L’exemple Huawei est frappant : cette marque était quasiment inconnue du grand public il y a trois ans. Aujourd’hui elle truste les premières places sur le marché des smartphones,et il n’y a pas qu’elle : xiaomi, oneplus, et j’en passe…et pas que sur le segment téléphonique, mais sur bien d’autres. Xiaomi est très agressif sur énormément de marchés par exemple.

    Parallèlement à une guerre de ressources (achat de mines en Afrique, implantations en Amérique du Sud) il y a une guerre économique féroce qui s’est engagée, guerre dont l’avènement de la nouvelle route de la soie chinoise marque le couronnement. Pékin sait qu’il ne fait peut être pas encore le poids militairement, et que le pays reste très fragile au niveau de la sécurisation des approvisionnements petroliers en particulier. Le conflit des îles senkaku en est la parfaite illustration. D’où une militarisation accélérée de la zone…

    http://www.eastpendulum.com/

    De son côté, l’Amérique de Trump est devenue consciente de son déclin inéluctable, peu croient encore sincèrement retrouver la puissance économique d’antan.. Sans parler de l’illusion de solder, un jour, la dette abyssale qui se creuse à chaque seconde.

    https://www.google.com/amp/s/fr.sputniknews.com/amp/international/201712021034132210-usa-dette-horloge/

    Qui pourrait prétendre ne pas le voir aux États-Unis ? Trump semble juste essayer de gagner du temps.

    D’où la fuite en avant actuelle…les usa invoquant bien commodément le droit international quand ça les arrange, et s’asseyant dessus quand ça les gêne.

    La piste militaire, bien que peu évoquée par les experts mainstream, semble très probable à court/moyen terme.
    Souhaitons que l’effondrement économique survienne avant cette « option » qui serait désastreuse pour l’humanité tout entière…
    En effet les chinois ont peut être une autre option en réserve : se débarrasser des 1100 milliards de dollars de dette US qu’ils détiennent encore, et ainsi mettre à genoux pour de bon leurs adversaires.

    https://www.google.com/amp/s/www.capital.fr/entreprises-marches/pekin-a-latout-dette-dans-sa-guerre-commerciale-avec-washington-1281304%3famp

    Notez qu’il y a quelques années, ils en détenaient 1600 milliards, donc ils ont déjà commencé à le faire…

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    • RGT // 28.02.2019 à 09h23

      1 100 millliards de $…

      Certes ça pourrait faire mal mais soyons assurés que Micron 1er et ses sbires honoreront le contrat de servilité qu’ils ont signé en entrant à la French-American Foundation et racheteront avec l’argent de NOS impôts (par le biais d’une augmentation de la dette française bien sûr, il n’y a pas de petits profits pour les financiers) cette dette US lorsqu’elle sera mise sur la marché…

      Mais ces 1 100 milliards de dette ne représentent que 5,6% de la dette totale US dans le monde, ce qui ne ferait pas beaucoup tanguer le navire US.
      Le problème serait que l’ensemble des détenteurs de dette US décident ensemble de se débarrasser de leur encombrant fardeau, ce qui est loin d’être envisageable car de nombreux détenteurs sont totalement soumis à leur débiteur.

      Quand vous devez 1 000 € à votre banquier vous êtes à sa merci.
      Quand vous lui devez 1 000 milliards d’€ c’est bel et bien lui qui est pris à la gorge.

        +7

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      • Kiwixar // 28.02.2019 à 12h21

        Dettes et trilliards… Tous ces chiffres ne sont que des O/I virtuels de nations qui se tiennent temporairement par la barbichette en sachant bien que ce ne sont que des jeux de chiens incertains de qui remue quoi, le chien qui remue la queue ou la queue qui remue le chien.

        Les 3 seuls trucs importants ce sont (1) les hydrocarbures en particulier le pétrole (2) l’or pour le payer (3) les capacités militaires de l’Otanie qui n’aura plus de quoi payer dès que les producteurs voudront être payés en or, et qui souhaitera alors aller se servir gratuitement. Pas si simple (cf Vénézuela).

        D’où la trah*son en cours de Macron qui est en train de confier la « gestion » de l’or de la France à une banque US, qui pourra réclamer livraison. Les 8000 tonnes des US (Fort Knox) sont depuis longtemps parties en Asie.

          +13

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    • david // 28.02.2019 à 12h35

      a propos de huawei. ancien de la multi-nationale nortel, nous avons vu arrive huawei et zte en 2000 comme constructeur de reseau de telephonie mobile. les « c..ns » – disions nous – vont sur le marche africain, y a rien a y faire et leurs produits ne valent pas un kopec.
      puis ce fut le tour de l’europe de l’est et l’amerique du sud et leurs produits commencerent a etre plus robustes.
      puis nortel a disparu et il y eu la fusion alcatel-lucent (les ricains ont perdu ainsi leur R&D sur le futur)
      puis, 2008, ces memes chinois ont etendu leur domaine: reseau optique, telephone mobile, routeur et coeurs de reseau, et M. bouygues et M. orange se sont goinfres dans ces technos a pas cher. les ricains se sont reveilles: y a plus personne qui sait faire de la r&d chez eux ds les telecoms. en europe des gros, il reste ericsson et nokia qui a rachete alcatel-lucent et qui s’empresse de degraisser.

        +5

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      • david // 28.02.2019 à 12h36

        suite et fin:

        et la 5G est la: les chinois ont pousse leur r&d, ils sont a l’heure et nos operateurs ont besoin de remplir les fonds de leurs actionnaires. les ricains et les europeens (par manquent d’imagination et en bons suiveurs) crient a la concurence deloyale. pendant des annees nos entreprises ont delocalise en chine la prod. j’ai forme des gens la-bas en 2006 (4 a 5 fois moins cher) et se sont gavees.
        aujourd’hui huawei a decide de faire ses propres processeurs: verboten d’utiliser les processeurs intel. ils ont mis 3 ans pour les faires. j’attends de les voir partout.

        et pourtant, combien les ricains et europeens ont pousse et voulu faire rentrer la chine dans l’omc en 2001 avec les pires contraintes en se disant qu’il y avait un fabuleux marche.

        d’un cote une vue a court terme, de l’autre une strategie sur 25 ans. la cigale et la fourmi.

          +12

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    • cedivan // 28.02.2019 à 15h11

      Pas si simple : le marché US est fondamental pour les chinois. Tout le monde perdra en cas de guerre économique. Et bien sur en cas de guerre tout court.

        +1

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  • Fritz // 28.02.2019 à 09h03

    Malgré le refrain trotskiste de l’avant-dernier paragraphe (de rigueur sur wsws.org), nous devons soutenir la Chine contre l’Amérique et ses valets. Quant au Canada… le grand Charles avait raison : Vive le Québec libre !

      +11

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  • vert-de-taire // 28.02.2019 à 09h09

    Il ne s’agit pas que d’économie mais plus de contrôle du monde (pour le fric).
    Les États-Unis espionnent la planète, cela leur donne de gros avantages politiques et économiques.
    Ils savent que les chinois feront de même ..
    une concurrence qui leur est insupportable.
    la domination ne se partage pas.

      +4

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  • Kokoba // 28.02.2019 à 09h25

    L’arrestation de Meng Wanzhou est un Casus Belli.

    Bien sur, il n’y aura pas de guerre directe puisqu’on parle de 2 puissances nucléaires mais il y aura des conséquences.
    Je serai curieux de connaitre les changements de stratégie que cela a déclenché en Chine.

    L’oligarchie en Chine n’étant pas différente des oligarchies des autres pays, ils doivent avoir vraiment détesté qu’on s’en prenne à l’un des leurs.
    Jusqu’à maintenant, la stratégie de la Chine était d’éviter absolument toute confrontation directe avec les USA.
    Avec cette affaire, ils ont du comprendre qu’ils arrivaient à la limite de cette logique.

    Cà ne présage rien de bon pour l’avenir.
    Surtout pas pour nous, les Euro-imbéciles qui allons nous retrouver dans le camp de l’Oncle Sam grace à nos zélites avec tous les inconvénients et aucun avantage.

      +9

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  • LBSSO // 28.02.2019 à 13h44

    L’illusion se dissipe , aussi ,pour les Etats-Unis.

    Conférence du Général de Gaulle au Palais de l’Eysée le 31/1/1964
    https://fresques.ina.fr/de-gaulle/fiche-media/Gaulle00382/conference-de-presse-du-31-janvier-1964.html

    « Il est vrai que la Russie soviétique a ,tout d’abord, prêté à la Chine son concours (…).C’était le temps où le Kremlin, utilisant là comme ailleurs , sa rigoureuse prépondérance à l’intérieur de l’Eglise communiste pour soutenir la suprématie de la Russie sur les peuples qu’une dictature semblable à la sienne lui avait subordonnés, comptait garder la Chine sous sa coupe et par elle ,dominer l’Asie.Mais l’illusion s’est dissipée (1) ».
    (cet extrait à 78mn ; partie consacrée à la Chine de la conférence à 71mn55s–> écoutez, « un régal »).

    Pour mémoire :
    -le 9 janvier 1964, le Département d’Etat américain critique l’établissement éventuel de relations diplomatiques franco-chinoises
    -le 27 janvier, quelques jours avant cette conférence l’annonce officielle des relations diplomatiques entre la France et la Chine est faîte.

    Pour de Gaulle il s’agit de refuser que la bipolarisation de la Guerre froide prive la France d’une diplomatie autonome.Son camp n’est ni celui des US, ni celui de la Russie , ni celui de la Chine, c’est celui de la France.

    (1) L’aide soviétique à la Chine prit fin et les experts russes partirent en 1960.

      +4

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  • Louis Robert // 28.02.2019 à 17h49

    Cette conduite agressive de l’Empire qui consiste à tout faire pour dominer inconditionnellement la planète en entravant le développement, la croissance et l’enrichissement du reste du monde ne date pas d’hier. Son hégémonie repose sur le pillage (Eduardo Galeano), dont il se dit désormais la victime, notamment (mais pas seulement) aux mains de cette Chine diabolisée… Ultimement, son déclin accéléré achevé, sa rapacité toujours plus hostile entraînera l’effondrement de l’Empire, littéralement incapable d’empêcher le monde de tourner.

    Or non seulement le Canada, écrasé sous le récent inacceptable « TRUMPNAFTA » qui lui fut imposé, se soumet maintenant servilement à l’Empire dans l’affaire Huawei et par l’arrestation et la détention de madame Meng Wanzhou, il se déshonore en trahissant le précieux héritage diplomatique canadien qui lui permettait de jouer un rôle à tout le moins utile sur la scène internationale. Décidément, nous n’en sommes plus au temps du premier ministre et homme d’état Lester B. Pearson, prix Nobel de la paix, rudoyé et traité comme personna non grata à la Maison Blanche par le voyou Johnson, après s’être opposé à l’Empire sur la guerre au Vietnam. Pearson refusa catégoriquement que le Canada participe à cette guerre, criminelle du début à la fin.

    Il semble qu’après qu’aient sévi au Pouvoir les bandes de Harper et de Trudeau, le Canada, méconnaissable, ne soit plus l’ombre de ce qu’il fut de meilleur. En ces temps de lâcheté et de barbarie, quel dommage tout de même!

      +4

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    • Chris // 28.02.2019 à 23h22

      A propos du traité de libre-échange tripartite USA-CAN- MXQ (ACEUM, ex ALENA) des voix s’élèvent :
      https://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/201902/25/01-5216123-nouvel-alena-jamais-sans-la-levee-des-tarifs.php
      Le Canada, les États-Unis et le Mexique l’ont signé le 30 novembre dernier, mais chacun doit ensuite le faire ratifier chez lui. Et le gouvernement Trudeau n’a aucun intérêt à se précipiter.
      L’ALENA, toujours en vigueur, est de loin préférable. D’autant qu’un avantage attendu de l’ACEUM manque toujours à l’appel : l’élimination des tarifs sur l’aluminium et l’acier.
      Le gouvernement Trudeau doit absolument exiger que deux conditions soient remplies : que les États-Unis le ratifient eux-mêmes, et qu’ils éliminent leurs tarifs abusifs.

        +1

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      • Louis Robert // 01.03.2019 à 13h21

        La bande de Trudeau fils au Pouvoir n’a pas encore fait la preuve qu’elle peut bien longtemps, encore moins jusqu’au bout, se tenir debout face à l’Empire sous Trump… Il suffit de se rappeler comment Trudeau fils s’est laissé traiter (ignorer!), chez lui, par un Trump, au sommet du G7, à La Malbaie. Les images témoignent assez éloquemment…

        Non, vis-à-vis de l’Empire, comme l’Europe, le Canada ne semble que pouvoir s’incliner servilement, par manque, dirons-nous modérément, d’épine dorsale, et pas seulement…Je ne parierais donc pas sur ces « voix qui s’élèvent ».

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  • Max // 02.03.2019 à 19h58

    En ce qui concerne madame Meng qui était en transit a l’aéroport de Vancouver pour aller au Mexique, il y a des vols directs de Pékin à Mexico et cela elle le savait.
    Les riches chinois ont souvent une obsession c’est une maison au Canada (pour les russes c’est Londres et la cote d’azur) et donc elle s’est fait coincée, c’est irresponsable de sa part alors que Chine et USA sont en pleine guerre commerciale et technologique.
    De la part des USA c’est une prise d’otage (il n’y a aucun mandat d’arrêt international émis par Interpol contre madame Meng) mais les USA ont profité d’un accord d’extradition d’avec le Canada.
    Selon plusieurs articles, la G5 serait dangereuse pour la santé comme l’explique l’article ci-dessous.
    https://reseauinternational.net/un-eminent-professeur-de-biochimie-met-en-garde-la-5g-est-lidee-la-plus-stupide-de-lhistoire-du-monde/
    Au final donc tout délai dans la mise en œuvre de la G5 est peut être salutaire.

      +0

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