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16.février.201916.2.2019 // Les Crises

Venezuela : « Les sanctions américaines tuent » selon un ancien rapporteur de l’ONU

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Source : The Independent, Michael Selby-Green, 26-01-2019

« Les sanctions économiques et les blocus des temps modernes sont comparables aux sièges des villes de l’époque médiévale »

Michael Selby-Green

le 26 janvier 2019

Le premier rapporteur de l’ONU à se rendre au Venezuela depuis 21 ans a déclaré à The Independent que les sanctions américaines contre ce pays sont illégales et pourraient constituer des « crimes contre l’humanité » au regard du droit international.

L’ancien rapporteur spécial Alfred de Zayas, qui a terminé son mandat à l’ONU en mars, a critiqué les États-Unis pour s’être engagés dans une « guerre économique » contre le Venezuela qui, selon lui, nuit à l’économie et tue des Vénézuéliens.

Ces commentaires interviennent dans un contexte d’aggravation des tensions dans le pays après que les États-Unis et le Royaume-Uni ont soutenu Juan Guaido, qui s’est auto-proclamé « président intérimaire » du Venezuela alors que des centaines de milliers de personnes ont défilé pour l’appuyer. Les dirigeants européens appellent à des élections « libres et équitables ». La Russie et la Turquie restent les principaux supporters de Nicolas Maduro.

M. De Zayas, ancien secrétaire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (HRC) [Human Rights Campaign litt. la Campagne pour les Droits de l’Homme NdT] et expert en droit international, s’est adressé à The Independent après la présentation de son rapport sur le Venezuela au HRC en septembre. Il a déclaré que depuis sa présentation, le rapport a été ignoré par l’ONU et n’a pas suscité le débat public qu’il estime mériter.

« Les sanctions tuent », a-t-il déclaré à The Independent, ajoutant qu’elles frappent plus durement les personnes les plus pauvres de la société, causent manifestement la mort par manque de nourriture et de médicaments, conduisent à des violations des droits humains et visent à imposer des changements économiques dans une « démocratie sœur ».

Lors de sa mission d’enquête dans le pays fin 2017, il a constaté que la dépendance interne excessive à l’égard du pétrole, la mauvaise gouvernance et la corruption avaient durement frappé l’économie vénézuélienne, mais a déclaré que la « guerre économique » pratiquée par les États-Unis, l’UE et le Canada étaient des facteurs importants dans la crise économique.

Dans son rapport, M. de Zayas recommandait, entre autres, que la Cour pénale internationale enquête sur les sanctions économiques imposées au Venezuela en tant que possibles crimes contre l’humanité en vertu de l’article 7 du Statut de Rome.

Les sanctions américaines sont illégales en vertu du droit international parce qu’elles n’ont pas été approuvées par le Conseil de sécurité de l’ONU, a déclaré M. de Zayas, expert en droit international et ancien avocat principal du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.

« Les sanctions économiques et les blocus des temps modernes sont comparables aux sièges des villes de l’époque médiévale.

« Les sanctions du XXIe siècle tentent de mettre à genoux non seulement une ville, mais aussi des pays souverains », a déclaré M. de Zayas dans son rapport.

Le Trésor américain n’a pas répondu à une demande de commentaires sur les accusations de M. de Zayas concernant les effets du programme de sanctions.

Les sanctions américaines interdisent le commerce avec des devises émises par le gouvernement vénézuélien. Ils ciblent également les particuliers et empêchent les sociétés ou personnes basées aux États-Unis d’acheter et de vendre de nouveaux titres de créance émis par PDVSA ou par le gouvernement.

Les États-Unis ont déjà défendu leurs sanctions à l’encontre du Venezuela, à travers les propos d’un haut responsable américain en 2018 : « Le fait est que la plus grande sanction sur le pétrole vénézuélien et la production de pétrole s’appelle Nicolas Maduro, et les inefficacités de PDVSA », en référence à l’organisme pétrolier public, Petroleos de Venezuela, SA.

Les conclusions de M. De Zayas sont basées sur sa mission dans le pays à la fin de l’année 2017 et sur des entretiens avec 12 ministres du gouvernement vénézuélien, des politiciens de l’opposition, 35 ONG travaillant dans le pays, des universitaires, des responsables religieux, des activistes, des chambres de commerce et des agences régionales des Nations Unies.

Les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions contre le Venezuela le 9 mars 2015, lorsque le président Barack Obama a publié le décret exécutif 13692, déclarant le pays comme une menace pour sa sécurité nationale.

Les sanctions se sont depuis intensifiées sous la direction de Donald Trump, qui a également menacé d’une invasion militaire et discuté de l’éventualité d’un coup d’État.

Après avoir soutenu M. Guaido le 23 janvier, M. Trump a déclaré : « Je continuerai à utiliser tout le poids du pouvoir économique et diplomatique des États-Unis pour faire pression en faveur du rétablissement de la démocratie vénézuélienne ».

Le Venezuela a également qualifié les sanctions américaines d’illégales. En 2018, le ministre des Affaires étrangères Jorge Arreaza a déclaré qu’elles étaient « folles, barbares et en contradiction absolue avec le droit international ».

Depuis 2015, environ 1,9 million de personnes ont fui le pays et, le 23 octobre 2018, l’inflation a atteint 60 324 %, le nombre de civils tués étant inconnu.

Bien qu’il ait été le premier fonctionnaire de l’ONU à se rendre au Venezuela depuis 21 ans, M. de Zayas a déclaré que ses recherches sur les causes de la crise économique du pays ont jusqu’à présent été largement ignorées par l’ONU et les médias, et ont suscité peu de débats au sein du Conseil des droits de l’homme.

Il pense que son rapport a été ignoré parce qu’il va à l’encontre du discours répandu selon lequel le Venezuela a besoin d’un changement de régime.

« Quand je viens et que je dis que l’émigration est en partie imputable à la guerre économique menée contre le Venezuela et en partie imputable aux sanctions, les gens n’aiment pas entendre cela. Ils veulent juste le simple récit que le socialisme a échoué et qu’il a déçu le peuple vénézuélien », a déclaré M. de Zayas à The Independent.

« Quand je suis revenu [l’ONU et les médias n’étaient] pas intéressés. Parce que je ne chante pas la chanson que je suis censé chanter, donc je n’existe pas… Et mon rapport, comme je l’ai dit, a été officiellement présenté, mais il n’y a pas eu de débat sur le rapport. Il a été classé. »

Le haut-commissaire de l’ONU de l’époque, Zeid Raad Al Hussein, a apparemment refusé de rencontrer M. de Zayas après sa visite, et le bureau du Venezuela du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a également refusé de l’aider dans son travail après son retour, alors qu’il y était obligé, affirme M. de Zayas.

Il a dit à The Independent que le bureau lui avait réservé une douche froide parce qu’ils craignaient que son rapport, qui est maintenant publié, ne soit trop indépendant.

« Ils ne s’intéressent qu’à un rapporteur qui… va faire de la démagogie, condamner le gouvernement et demander un changement de régime. Et j’y suis allé pour écouter. J’y suis allé pour savoir ce qui se passait réellement », a dit M. de Zayas.

Un porte-parole du bureau du haut-commissaire de l’ONU a dit : « Les 56 procédures spéciales – dont Alfred de Zayas faisait partie – sont indépendantes et très nombreuses, de sorte qu’il n’est pas d’usage que le Haut Commissaire les rencontre individuellement pour discuter de leurs rapports. Il lui serait physiquement impossible… de le faire ».

Le porte-parole a déclaré que les actions du bureau en charge du Venezuela sont plus « compliquées » que ce que M. de Zayas a décrit, ajoutant que « l’appel au changement de régime ne nous regarde pas ».

Ivan Briscoe, directeur du programme Amérique latine et Caraïbes pour Crisis Group, une ONG internationale, a déclaré à The Independent que le Venezuela est un sujet polarisant, divisant ceux qui soutiennent le gouvernement socialiste et ceux qui veulent voir un régime plus favorable aux entreprises, aligné sur celui des États-Unis, le remplacer.

Briscoe critique le rapport de M. de Zayas parce qu’il met l’accent sur la guerre économique américaine, mais néglige à son avis de mentionner l’impact d’un environnement commercial difficile dans le pays, qu’il considère comme un symptôme du « Chavisme » et de la faillite des gouvernements socialistes.

Il a déclaré que même si les sanctions étaient levées, le pays ne pourrait pas se remettre sous les politiques gouvernementales actuelles, ajoutant que le rapport de M. de Zayas est le résultat d’un « avocat qui essaie de comprendre la nature de l’offre et de la demande, et cela n’a pas vraiment marché ».

Mais, parlant avant la nouvelle de la tentative de coup d’État de Guaido, Briscoe a reconnu la montée des tensions et la présence probable de personnel américain opérant secrètement dans le pays.

« Oui, il se passe quelque chose. Oui, on parle d’une intervention militaire. Ce qui serait une très mauvaise idée. Mais le fait est que le plan a été conçu dans le contexte de la crise humanitaire », a-t-il dit.

Eugenia Russian, présidente de FUNDALATIN, l’une des plus anciennes ONG de défense des droits humains au Venezuela, fondée en 1978 avant les gouvernements Chavez et Maduro et dotée d’un statut consultatif spécial auprès de l’ONU, s’est adressée à The Independent sur l’importance des sanctions.

« Etant en contact avec les communautés populaires, nous considérons que l’une des causes fondamentales de la crise économique dans le pays est l’effet des sanctions coercitives unilatérales qui sont appliquées dans l’économie, en particulier par le gouvernement des États-Unis », a dit Mme Russian.

Elle a dit qu’il y a peut-être aussi des causes d’erreurs internes, mais que probablement peu de pays dans le monde ont subi un « siège économique » comme celui avec lequel les Vénézuéliens sont aux prises.

Ces sanctions s’inscrivent dans le cadre d’un effort américain visant à renverser le gouvernement vénézuélien et à mettre en place un régime plus favorable aux entreprises, comme cela a été fait au Chili en 1973 et ailleurs dans la région, a déclaré M. de Zayas.

« J’ai vu ce qui s’est passé au Conseil des droits de l’homme, comment les États-Unis tordent le bras et convainquent les pays de voter comme ils le souhaitent, sinon il y aura des conséquences économiques, et ces choses ne sont pas montrées dans la presse », a déclaré l’ancien haut responsable des Nations unies à The Independent.

« Ce qui est en jeu, ce sont les énormes, énormes ressources naturelles du Venezuela. Et je sens que si le Venezuela n’avait pas de ressources naturelles, tout le monde s’en ficherait de Chavez, de Maduro ou de qui que ce soit d’autre là-bas », a ajouté M. de Zayas.

Le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole du monde et une abondance d’autres ressources naturelles dont l’or, la bauxite et le coltan. Mais sous le gouvernement Maduro, elles ne sont pas facilement accessibles aux entreprises américaines et transnationales.

Les compagnies pétrolières américaines avaient d’importants investissements au Venezuela au début du XXe siècle, mais elles ont été exclues après que les Vénézuéliens ont voté la nationalisation de l’industrie en 1973.

« Si vous écrasez ce gouvernement et que vous mettez en place un gouvernement néolibéral qui va tout privatiser et qui va tout vendre, beaucoup de sociétés transnationales vont réaliser d’énormes profits et les États-Unis sont guidés par les sociétés transnationales », a déclaré l’ancien rapporteur spécial des Nations unies à The Independent.

« Les affaires des États-Unis sont les affaires. Et c’est ce qui intéresse les États-Unis. Et ils ne peuvent pas [actuellement] faire affaire avec le Venezuela. »

Dans son rapport, M. de Zayas s’est dit préoccupé par le fait que ceux qui qualifient la situation de « crise humanitaire » tentent de justifier un changement de régime et que les droits de l’homme sont « utilisés à des fins militaires » pour discréditer le gouvernement et rendre un renversement violent plus « acceptable ».

Le gouvernement Maduro est responsable de « la pire crise des droits humains de l’histoire du pays », selon Amnesty.

« Le Venezuela traverse l’une des pires crises de son histoire en matière de droits humains. La liste des crimes de droit international contre la population s’allonge », a déclaré fin 2018 Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.

« Il est alarmant qu’au lieu d’appliquer des politiques publiques efficaces pour protéger les populations et réduire les niveaux d’insécurité, les autorités vénézuéliennes utilisent le langage de la guerre pour tenter de légitimer l’usage excessif de la force par la police et les responsables militaires et, dans de nombreux cas, l’usage d’une force meurtrière avec intention de tuer. »

La violence éclate alors que les manifestations anti-gouvernementales se poursuivent au Venezuela

M. De Zayas a recommandé un dialogue entre la communauté internationale et les Vénézuéliens pour améliorer leur gouvernement, plutôt que de contraindre le pays par des sanctions et des coups d’État. Il a proposé que les richesses naturelles abondantes du Venezuela puissent l’aider à se rétablir une fois les sanctions levées.

« La clé de la solution de la crise est le dialogue et la médiation… Il n’y a rien de plus antidémocratique qu’un coup d’État et rien de plus corrosif pour la primauté du droit et la stabilité internationale lorsque des gouvernements étrangers se mêlent des affaires intérieures d’autres États », a-t-il déclaré à The Independent.

« Seuls les Vénézuéliens ont le droit de décider, pas les États-Unis, ni le Royaume-Uni… Nous ne voulons pas que se répète le putsch de Pinochet en 1973… L’urgence est d’aider le peuple vénézuélien par la solidarité internationale – une véritable aide humanitaire et une levée du blocus financier afin que le Venezuela puisse acheter et vendre comme tout autre pays du monde – les problèmes peuvent être résolus avec de la bonne volonté et du bon sens. »

M. De Zayas a depuis signé une lettre ouverte avec Noam Chomsky et plus de 70 autres universitaires et experts, condamnant la tentative de coup d’État soutenue par les États-Unis contre le gouvernement vénézuélien.

Il a qualifié les développements récents de « totalement surréalistes ».

Ms Russian, parlant de la crise économique, dit : « Il est insuffisant de ne voir que les erreurs ou les déficiences que le gouvernement peut avoir, sans voir l’environnement de pression internationale dans lequel vit cette population. »

Source : The Independent, Michael Selby-Green, 26-01-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Pol ux // 16.02.2019 à 07h42

Le gouvernement des USA a tué près de 1 million de personnes pour des armes de destruction massive imaginaires.
Les crimes contre l’humanité sont sa spécialité.
Nous sommes partenaires et ami de ce pays criminel. La France aide les USA à mener des guerres illégales et encourage les USA à déstabiliser des états souverains. Le Vénézuela ne fait pas exception.

19 réactions et commentaires

  • Manuuk // 16.02.2019 à 06h29

    « es sanctions américaines interdisent le commerce avec des devises émises par le gouvernement vénézuélien. Ils ciblent également les particuliers et empêchent les sociétés ou personnes basées aux États-Unis d’acheter et de vendre de nouveaux titres de créance émis par PDVSA ou par le gouvernement.  »

    Je ne comprends pas comment on peut considérer ceci comme un crime contre l’humanité ? Par ailleurs cela n’explique comment ces sanctions peuvent tuer des gens… A revoir…

    Et pendant ce temps là, 10 000 personnes meurent du chômage en France tous les ans, selon l’Inserm.

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    • Alfred // 16.02.2019 à 06h58

      Il me semble que votre dernier paragraphe contribue à répondre aux questions que vous vous posez. Je sais il faut accepter de peut être changer d’opinion. Si le chômage tue 10000 personnes par an en France « selon l’INSERM » il est tout à fait logique que les sanctions américaines qui sapent l’économie vénézuélienne (c’est leur but non?) et produisent donc notamment du sur-chômage tuent des gens aussi. (Et c’est sans compter les difficultés d’approvisionnement en médicaments d’importation ou pièces détachées, mais arrêtons nous aux informations de votre propre commentaire).

        +50

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      • Manuuk // 16.02.2019 à 07h26

        Alfred, ne me méprenez pas. Je fais le faux naïf…

        https://www.sciencesetavenir.fr/sante/10-000-a-20-000-morts-par-an-dues-au-chomage_28753

        L’étude de l’Inserm à été réalisée sur l’observation de 6000 chômeurs entre 1995 et 2007, et c’est seulement à partir de cet échantillon qu’une conclusion par rapport à un groupe témoin peut être effectuée. La méthodologie SEMBLE être rigoureuse.

        Ici le rapporteur de l’ ONU : »Les conclusions de M. De Zayas sont basées sur sa mission dans le pays à la fin de l’année 2017 et sur des entretiens avec 12 ministres du gouvernement vénézuélien, des politiciens de l’opposition, 35 ONG travaillant dans le pays, des universitaires, des responsables religieux, des activistes, des chambres de commerce et des agences régionales des Nations Unies. ».

        Du point de vue méthodologie, il y a des choses à fouiller, et là se pose ma critique…

        Dans le cas de la France et des sanctions peut-on dire que le gouvernement, voire même, Macron, Obama… Sont-ils responsables direct de la mort de ces personnes ? Peut-on vraiment considérer cela comme un crime contre l’humanité ?

        Bien entendu que les sanctions sont cyniques et tout le monde comprend les intentions des USA. Mais ne tombons pas aussi facilement dans la propagande inverse :

        https://www.lepoint.fr/monde/500-000-enfants-morts-a-cause-de-l-embargo-saddam-hussein-avait-menti-07-08-2017-2148603_24.php

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        • Haricophile // 16.02.2019 à 08h54

          La responsabilité est un truc discuté de manière intéressante au tribunal de Nuremberg. Ne pas avoir de « responsabilité directe », ne faire que « obéir aux ordres » etc. dispense-t-il de la responsabilité de l’Holocauste ?

          Je ne vais pas refaire Nuremberg, mais il me semble qu’on a longtemps appelé ces gens des « responsables » et qu’ils se sont même réfugié derrière cette appellation pour obtenir des avantages très très au dessus du standard de la population.

            +4

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        • Jean-Do // 16.02.2019 à 09h56

          Contrairement à ce qu’affirme ce médias néo-cons et pro-américain, le nombre de morts en Irak n’est pas une affirmation de S. Hussein mais le résultat d’études multiples et comparables qui toutes convergent vers ce chiffre comme étant un minimum. La moyenne est au-dessus du million, même si ce ne sont pas tous des enfants. D’ailleurs, qu’est-ce que ça change ? Des civils adultes seraient-ils moins innocent que leurs enfants ?

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          • Chris // 16.02.2019 à 13h25

            L’unanimité du chiffre 500’000 ne concernait que les enfants en dessous de 5 ans morts des conséquences de l’embargo (1991-2003) suite à l’invasion du Koweit (et ses couveuses jetées au sol par la soldatesque irakienne, selon les dires d’une infirmière qui en réalité était la fille de l’ambassadeur US en poste.. sans aucune compétence médicale!).
            Pour les plus âgés, circulez, y’a rien à voir !

              +6

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          • Manuuk // 16.02.2019 à 13h55

            Je reconnais que le titre fait pompe à clic et le Point n’est pas le meilleur média, mais si vous aviez lu l’article, vous auriez compris que les chiffres ne venaient pas nécessairement d’Hussein, mais comment obtenir ces chiffres sans l’accord des autorités locales ?

            Vous parlez de plusieurs sources… Je veux bien que vous les partagiez alors… Je les regarderai dans le détail.

            Pourquoi les enfants sont plus importants que les hommes ?
            Si un pays rencontre une crise de mortalité auprès des bébés et des enfants, le pays risque d’avoir un énorme problème démographique, sans faire de hiérarchie entre les êtres vivants. Todd l’explique très bien…

              +2

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            • tepavac // 17.02.2019 à 04h51

              Techniquement, tout acte ayant pour conséquence l’assujettissement d’autrui est un crime, la sentence de Nuremberg défini tous les crimes de masse comme un crime contre l’humanité, en ce sens qu’il est sans nécessité.

              Maintenant pour parler franchement, il est curieux de voir tout une bande de malfaiteur tombant à bras raccourci sur une victime isolée et d’entendre des tiers tenter de justifier cette attaque de lâche, dix contre un, quelle honneur, quelle bravoure, quelle intelligence….

                +2

              Alerter
  • Catalina // 16.02.2019 à 07h40

    Les USA ont a plusieurs reprises annoncé haut et fort qu’ils détruiraient le Venezuela, ils ne se cachent même plus.

    Et oui Mannuuk, c’est bien d’un projet de génocide qu’il s’agit et ils le disent eux-mêmes donc, ce n’est pas de la propagande.

    https://www.youtube.com/watch?v=uVYWnFqyQPg

      +19

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  • Pol ux // 16.02.2019 à 07h42

    Le gouvernement des USA a tué près de 1 million de personnes pour des armes de destruction massive imaginaires.
    Les crimes contre l’humanité sont sa spécialité.
    Nous sommes partenaires et ami de ce pays criminel. La France aide les USA à mener des guerres illégales et encourage les USA à déstabiliser des états souverains. Le Vénézuela ne fait pas exception.

      +52

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  • Fabrice // 16.02.2019 à 07h57

    Pourquoi les américains se poseraient des questions sur les conséquences du blocus américain sur le Venezuela alors qu’aucun responsable qui a provoque des millers de morts en Irak n’a jamais regretté quoi que ce soit.

    On se demande si les naïfs ou les dangereux ne sont pas ce qui s’étonnent de l’attitude des USA (qui respectent depuis longtemps le « vous êtes avec nous ou contre nous » exprimés récemment par bush junior), car bercés par l’illusion de l’Amérique vendu par Hollywood (ou mythique) comme ceux qui croient encore à l’image de la France pays des droits de l’homme (Ou alors il faut poser la question de quelle catégorie d’homme).

      +30

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  • Jteroxgnab // 16.02.2019 à 08h36

    A noter que l’ancien rapporteur est membre d’un « think-tank » proche de l’AfD, donc cette analyse ne vient pas d’un « vil gôchisse extrémiss » 🙂

      +8

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  • yack2 // 16.02.2019 à 09h08

    Nous vivons une époque formidable! Il devient quasiment impossible de regarder les faits comme ils sont, le storytelling devient la vérité, et pourtant….Regardons quelques exemples:
    20 millions « d’aide humanitaire » forme aboutie d’une générosité typiquement américaine, alors que ces derniers volent ou bloquent une dizaine de milliards au Venezuela…..
    20 millions américains qui correspondent à aider 20000 personnes pour un mois, le gouvernement aide 6 millions de familles avec les clap et le carnet de la patrie par mois….20 millions de personnes…
    La distribution des aliments en particulier est à 90 % privée dans les mains de 3 familles, à chaque augmentation de salaire les prix sont multipliés par 10 dans la journée….afin que 2 paquets de riz correspondent au smic…
    La monnaie ne vaut plus rien,alors qu’elle est adossée à des richesses extractives extraordinaires…
    etc etc……Nul doute c’est la faute du socialisme!

      +22

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  • yack2 // 16.02.2019 à 09h45

    Pour compléter mon propos, un nouvel article de Thierry Deronne.

    https://www.legrandsoir.info/de-trump-a-macron-les-cimetieres-sous-la-une.html

      +7

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  • SanKuKai // 16.02.2019 à 10h23

    Le gentil gouvernement US chercherait á envoyer des convois humanitaires aux Vénézuéliens dans le besoin.
    Si vraiment ils veulent aider des millions de gens pauvres et dans le besoin, ils n’ont pas besoin de dépasser leur frontière.

      +16

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  • Frédéric // 16.02.2019 à 17h06

    « Il est alarmant qu’au lieu d’appliquer des politiques publiques efficaces pour protéger les populations et réduire les niveaux d’insécurité, les autorités vénézuéliennes utilisent le langage de la guerre pour tenter de légitimer l’usage excessif de la force par la police et les responsables militaires et, dans de nombreux cas, l’usage d’une force meurtrière avec intention de tuer. » (Citation d’Amnesty International)

    A la place de « vénézuéliennes » dans le texte, si vous mettiez « françaises » cela ferait-il une grande différence dans la véracité? Essayez.

      +5

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    • Frédéric // 16.02.2019 à 19h03

      Je me réponds à moi-même en attendant. En fait, si on remplace à la fin « intention de tuer » par « intention d’éborgner », ça tient bien la route non?

        +4

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  • Renaud // 16.02.2019 à 22h29

    Ci-dessous cet extrait que j’ai traduit en français du journal argentin El Intransigente du 24 janvier 2019 :
    J’ai dû abréger sinon le message ne passait pas.
    (….)
    «  »Toutefois, avant d’entrer en fonction, Guaidó est devenu membre de l’Alliance de la Grande Loge de York pour la République bolivarienne du Venezuela. Selon le document où figure sa participation, le document « fait connaître à tous les Haut Corps de la Terre et aux Loges Respectables qui composent cette Grande Famille Universelle, qu’ils lui accordent l’affection et la protection que les Francs-Maçons ont mutandis promis à notre membre Q :. H :. M :. M :. Juan Gerardo Guaidó Márquez »

    « Fils de la veuve, tourne ton regard vers nous en ces temps difficiles, que la liberté soit à nouveau notre destin et que l’espérance soit le rêve des éveillés », conclut le texte en appliquant une sorte de psaume. Pendant ce temps, cette société, selon sa page web, « est composée par l’union de trois (3) Grandes Loges », la Grande Loge Centrale de New York, qui a ajouté Guaidó comme membre, la Grande Loge Ouest de York et la Grande Loge Est de York.
    (….)
    En espagnol, le Lien complet du journal argentin El Intransigente

    https://www.elintransigente.com/mundo/2019/1/24/conoce-la-logia-la-que-pertenece-el-nuevo-presidente-de-venezuela-537438.html

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  • Julien // 17.02.2019 à 09h19

    Quand les gens et les journalistes commenceront à comprendre que l’un des pires maux de notre civilisation est l’expansionnisme américain, on aura fait un grand pas. Seulement ici et là, sur les forums des que vous montrez du doigt le gouvernement américain, faits à l’appui, c’est une salve de pro atlantistes qui vous défoncent tout en justifiant indirectement la mort de millions de personnes depuis des décennies et le chaos instauré au moyen orient actuellement. Toutes les conséquences de ce que font les américains sont subies uniquement par les européens et les peuples directement attaqués. Eux, vivent leur rêve et n’ont quasiment aucune vague sur leur côtes. Ils sont depuis 1 siècle en guerre permanente contre le monde alors que sur leur territoire c’est le calme plat… ils roulent en V12 bouffent à outrance et font du make america great again…. (caricature mais proche de la réalité)

      +5

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