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19.octobre.201219.10.2012 // Les Crises

[Article exceptionnel] Emmanuel Todd : « Dans cinq ans, Hollande sera un géant ou un nain »

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Je reprends telle quel cette interview d’Emmanuel Todd, brillante, à laquelle je souscris entièrement.

Je trouve très éloquent que ce soit un démographe qui comprenne la Crise dans son entièreté, bien plus lucidement que les « économistes ». Ceci est tout à fait normal, car comprendre cette crise implique de comprendre, un peu, l’économie, mais surtout l’Histoire, la Politique, la Géopolitique, et de ne pas être aveuglé par une « foi intégriste ».

A savourer…

Cinq mois après la victoire de la gauche, l’intellectuel antisarkozyste le plus écouté du précédent quinquennat dresse en exclusivité pour «Marianne» un premier bilan de la présidence socialiste.

(BALTEL/SIPA)

(BALTEL/SIPA)

Marianne : Le moral du pays est au plus bas et nous sommes en plein «Hollande blues». Les critiques viennent de la droite, ce qui est logique, mais aussi des médias et de la gauche. Vous avez exprimé l’idée, durant la campagne électorale, que François Hollande pourrait devenir un Roosevelt français. On n’y est pas, non ?

Emmanuel Todd : Ce blues est journalistiquement correct, mais historiquement absurde. Je suis historien et toujours dans le bonheur d’être débarrassé de Sarkozy. C’est quand même quelque chose qu’on peut déguster, non ? Si le président sorti avait été réélu, nous ne pourrions pas aujourd’hui débattre des problèmes économiques de la France. Nous serions encore en train de piapiater sur l’identité nationale, les Roms, les musulmans, les enseignants, les chômeurs et autres boucs émissaires, oubliant la débâcle industrielle et le déficit commercial. Vous vous rendez compte qu’Hollande a gagné la présidentielle malgré l’affaire Merah, malgré l’affaire du droit de vote des étrangers aux élections locales ? Comment être pessimiste dans ce pays qui a compris que les ultrariches, plutôt que les pauvres, les fonctionnaires ou les étrangers, étaient responsables de la crise, dans cette nation qui a rejeté, il y a cinq mois, le côté obscur de la force. S’il le veut, quand il le voudra, Hollande pourra s’appuyer sur des forces sociales profondes et positives.

Je voudrais rappeler comment mon hypothèse d’un «hollandisme révolutionnaire» avait été formulée pour maintenir sa validité : j’avais évoqué un mitterrandisme à l’envers. En 1981, Mitterrand arrive au pouvoir avec un programme très à gauche, de nationalisations, d’augmentations des salaires et des avantages sociaux. En 1983, tournant de la rigueur, adhésion du socialisme français au néolibéralisme, probablement inévitable dans le contexte mondial.

Durant la présidentielle, mon hypothèse était – et reste – que François Hollande commencerait son quinquennat de manière relativement conventionnelle – sur l’Europe, nous sommes servis – tout en marquant son attachement aux valeurs d’égalité – tout va bien de ce côté, la presse de droite hurle «Maman !» parce que les classes moyennes supérieures vont payer des impôts supplémentaires. Mais, au bout d’un an ou deux, Hollande devra opérer le tournant radical rendu inévitable par l’approfondissement de la crise. Je m’en tiens à ce parallèle inversé : nous sommes encore dans la phase conformiste de l’hollandisme. Et je discerne quand même déjà des aspects positifs, dont certains constituent l’amorce d’une révolution morale et sociale…

Lesquels, par exemple ?

E.T. : La politique de rigueur n’affiche plus comme priorité la destruction de l’enseignement, de la santé et des services sociaux. Elle part du principe d’une taxation supplémentaire des plus fortunés. C’est une rupture avec l’idéologie dominante du monde occidental. La déception actuelle des médias nous permet, en fait, de mesurer la contribution des médias aux cinq ans de folie sarkozyste. La presse adorait l’agité de l’Elysée qui lui offrait un événement bidon par jour, tout en abandonnant l’industrie française à sa déroute ! L’analyse quotidienne de l’économie, c’est moins marrant. Heureusement, la presse peut encore s’exciter sur Valérie Trierweiler, tenter de sarkozyfier Hollande en président people.

Mais n’êtes-vous pas favorable à une politique de relance ?

E.T. : Je suis frappé par le côté décalé, dépassé des critiques de la rigueur émanant de la gauche de la gauche ou d’économistes proches simultanément du Parti socialiste et des banques. En réalité, une politique de relance, dans le style de celle menée par Sarkozy, les Etats-Unis et quelques autres après le déclenchement de la crise de 2008, ne peut pas marcher.
On ne peut plus faire de relance en économie ouverte, et c’est ce qui rend absurde la critique actuelle de la rigueur. Dans un contexte de concurrence mondiale déloyale, distribuer des moyens de paiement aux ménages, ce serait fabriquer de la demande pour la Chine et l’Allemagne, les deux grands pays exportateurs, et économiquement irresponsables, qui contractent leur demande intérieure pour écraser leurs voisins.

La gauche a atteint le terme de ses contradictions. L’émergence de Paul Krugman et de Joseph Stiglitz en grands prêtres de la relance budgétaire, en penseurs cultes de la gauche française, est pathétique : ils sont eux-mêmes paumés, au cœur des contradictions de l’économie américaine, paralysés par leur incapacité à affronter clairement la question du libre-échange. J’ai réalisé en les lisant cet été à quel point une certaine pensée économique de gauche était au bout du rouleau. Ces deux icônes à la peinture encore fraîche avaient gagné leurs Nobel en consacrant leurs belles années de recherche à «résoudre» quelques-unes des milliers d’absurdités engendrées par la rationalité schizophrène de l’«Homo economicus» : asymétries d’information pour Stiglitz, rendements croissants du commerce extérieur par acquis technologique pour Krugman. Or, aucun financier américain n’aura jamais besoin de Stiglitz pour entuber un emprunteur, aucun chef d’entreprise allemand n’aura besoin de Krugman pour entuber un haut fonctionnaire français. Ces deux tocards nobélisés – je pastiche à dessein le style méprisant de Krugman – font aujourd’hui une deuxième carrière en vulgarisant le keynésianisme qu’ils ont appris à la fac. Ils nous disent ce qu’ils auraient dû savoir depuis toujours : l’insuffisance tendancielle de la demande mondiale. Ils oublient soigneusement la conversion de Keynes au protectionnisme.

Ne pensez-vous pas quand même que ces économistes américains sont plus réalistes que les fanatiques de la rigueur quand ils parlent de l’économie de marché ?

 

 

[…]
Article paru dans le n°808 de Marianne daté du 13 octobre 2012.

Source : Marianne, par Philippe Cohen et Aude Lancelin

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276 réactions et commentaires - Page 2

  • Fab78 // 20.10.2012 à 00h34

    Bonjour,
    j’ai été sur le site Aplomb où j’ai trouvé la page:

    Et si nous laissions les banques faire faillite ?

    http://antibanque.blogspot.fr/2012/08/et-si-nous-laissions-les-banques-faire.html

    Le sujet de l’article est plutôt: comment nationaliser les banques faillies.
    L’article compare avec les exemples scandinaves autour des repères de notes 3, 4 et 5.
    L’exemple norvégien, bien que moins connu, est plus instructif que l’islandais.
    Toutes les banques pourraient être nationalisées à l’euro symbolique si on leur demandait d’évaluer leurs actifs pourris à leur vrai prix (avant que cet actif pourri serve de « garantie » à la banque centrale).
    Avec cette procédure, les actionnaires seraient punis, et les finances de l’état protégés.
    La vraie question est : pourquoi devons-nous accepter en garantie un actif pourri à un prix sans rapport avec sa valeur actuelle ? C’est une escroquerie. En milliards.

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    • Incognitototo // 20.10.2012 à 03h02

      Excellent l’article, merci… Des solutions, il y en a… celle-ci est particulièrement intéressante et juste… Reste toujours à comprendre pourquoi, elles ne sont pas appliquées…

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    • jean-luc // 20.10.2012 à 12h30

      Il me semble que c’est exactement ce que proposait Frédéric Lordon dans l’émission « Ce soir où jamais » en 2011.
      A voir sur http://www.youtube.com/watch?v=sedrAqAAZxQ&feature=related

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      • chris06 // 20.10.2012 à 12h59

        sauf que la Suède a procédé à une nationalisation temporaire pour nettoyer les banques de leurs actifs toxiques, les découper et les re-privatiser. Il ne me semble pas que c’est ce que propose Lordon qui suggère de continuer à gérer l’ensemble du secteur bancaire comme secteur public, non?

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        • jean-luc // 20.10.2012 à 13h16

          Pas tout à fait, non.
          Il estime que laisser le secteur bancaire aux mains de l’Etat est plus un problème qu’une solution mais qu’il faut passer par la nationalisation des banques pour assainir le secteur avant de créer autre chose qu’il appelle la « socialisation du crédit » que je vous laisse découvrir dans la vidéo.

          Voir son explication sur la « saisie » des banques à 6mn puis la « socialisation du crédit » à 10.30mn.

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  • wagrez // 20.10.2012 à 09h20

    Que tous ceux qui sont pour la sortie de l’euro lèvent la main…

    C’est une boutade: par contre, je voudrais que tous ceux qui sont favorables à la sortie de l’euro m’en expliquent les conséquences (positives et négatives), qu’ils maîtrisent parfaitement je suppose.
    En particulier Olivier qui trouve cet article « exceptionnel » et qui y souscrit entièrement.
    Merci d’avance

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    • Bruno L // 20.10.2012 à 09h28

      je lève la main. Mais, effectivement, il serait bon de lister les avantages et les inconvénients. Cela m’a demandé de faire un exposé d’une heure sur la question, car ce n’est pas si simple. Mais cela mériterait effectivement un débat approfondi, plutôt que de lancer des anathèmes, ou de se contenter, comme M. Ayrault, d’affirmer hier ou ce matin que l’Euro est entré définitivement dans l’histoire et qu’on ne peut donc en sortir.

      Cordialement, B.L.

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      • Leveau // 20.10.2012 à 11h32

        Un autre fil sur un autre article d’un autre blog proposait pour l’Europe, un référendum aux 500millions d’Europ. le même jour et ayant à se prononcer entre: une Europe fédérale (les EU=les USA bis) / une Europe comme aujourd’hui (pour faire simple)/une Europe de 250 régions et un parlement associé/vote blanc
        vous en pensez quoi?

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      • wagrez // 20.10.2012 à 13h52

        Merci d’avoir levé la main.

        Et je remercierai davantage quand j’aurais pu voir les éléments qui font que vous préconisiez la sortie de l’euro. Personnellement je ne suis pas très favorable, mais je n’ai pas de position idéologique. Je suis donc prêt à revoir cette position.

        J’attends toujours les arguments d’Olivier 🙂

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      • Hadrien // 21.10.2012 à 19h45

        Vous avez demandé:
        « quand j’aurais pu voir les éléments qui font que vous préconisiez la sortie de l’euro. »

        Si vous ne savez pas lire ces éléments sur le lien en question, c’est qu’il vous faut des lunettes grossissantes d’urgence… Essayez donc celles-là :

        https://postjorion.wordpress.com/2012/10/19/258-holbecq-eviter-leclatement-de-la-zone-euro/

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    • Hadrien // 20.10.2012 à 19h15
      • wagrez // 21.10.2012 à 19h20

        Merci pour ce lien, mais il n’apporte aucun élément sur les conséquences de la sortie de l’euro.
        Personne n’a donc répondu à ma question.

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        • Hadrien // 21.10.2012 à 19h42

          Vous avez demandé:
          « quand j’aurais pu voir les éléments qui font que vous préconisiez la sortie de l’euro. »

          Si vous ne savez pas lire ces éléments sur le lien en question, c’est qu’il vous faut des lunettes grossissantes d’urgence… Essayez celles-là :
          https://postjorion.wordpress.com/2012/10/19/258-holbecq-eviter-leclatement-de-la-zone-euro/

          Mais la question la plus délicate est ailleurs:
          Le scenario de la monnaie commune est un des principaux mis en avant pour sortir de cette rigidité de l’euro qui, on l’a dit, maintient le couvercle sur la marmite, jusqu’à ce qu’elle explose…
          Mais on voit mal par quel miracle les peuples pourraient renverser les rapports de force au point de choisir le scenario.

          Il faudra que l’échéance soit bien proche pour que les choses bougent, tant l’euro est encore un des fétiches que brandissent Bruxelles… ainsi que bien d’autres gouvernants.
          Et là, les institutions de l’UE et de la zone euro joueront inévitablement avec les hommes au pouvoir. On peut compter sur eux pour s’accrocher au système et en contrôler le cours en leur faveur.
          A titre d’exemple, Mario Draghi est un homme de Goldman Sachs (tout comme le sont Monti et Papademos). La Grèce, lorsqu’elle fit appel à Goldman Sachs pour ses comptes, ne se doutait pas que Goldman Sachs jouerait contre elle avec les informations dont elle disposait…
          Aurons-nous retenu la leçon ?

          C’est l’éternelle question des institutons anti-démocratiques de l’Europe que l’on a laissé se mettre en place.
          Il faudrait une véritable révolution qui secoue au moins toute l’Europe du Sud, avec danger pour la vie des puissants (comme on l’a vu ailleurs), pour que les choses changent vraiment (on a bien vu ce que veut dire: « le changement c’est (pas) maintenant! »

          Rappelons la citation de Churchill:
          “Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre.”

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          • wagrez // 24.10.2012 à 08h48

            Bonjour,
            Ce lien est déjà plus intéressant.
            Dans cet article, on va poindre la monnaie commune, une solution pour éviter l’attaque sur les monnaies qui se produirait si la France sortait de l’euro.
            On voit poindre également la monétisation. Là encore l’article sous-entend que la France aurait du mal à se financer après sa sortie de l’euro, donc le recours à la planche à billets.
            En résumé, la sortie de l’euro provoquerait:
            – dévaluation (supposé positif)
            – augmentation violente des taux d’intérêt (très négatif > solution la monnaie commune)
            – augmentation moins violente des taux d’intérêt (négatif > solution la planche à billets)
            Je ne me prononce pas sur l’inflation qui pourrait survenir.
            On en attend quoi? la croissance? comme l’Argentine?
            En conclusion, la sortie de l’euro reste un saut dans l’inconnu.

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          • Bruno L // 24.10.2012 à 09h02

            Cher Wagrez

            Comme de nombeux observateurs commencent à le faire remarquer, le pb de l’Euro , et de la sortie éventuelle de la France de la zone Euro, repose beaucoup moins dans le niveau de ses dettes publiques – qui ne seront jamais entièrement remboursées (m^me s’il y a plusieurs façons de « faire défaut », ne fut ce que par une opération de cavalerie perpétuelle) que sur son déficit commercial.

            Il est clair que tant que le solde (négatif) sera de l’ordre de 70 milliards d’euros (ou de son équivalent) il faudra bien trouver un moyen de fiancer ce gap. Mais ceci reste vrai, que l’on soit, ou non, dans la zone Euro: cela n’a pas grand chose à voir avec une éventuelle planche à billets.

            Très cordialement

            B.L.

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        • Bruno L // 22.10.2012 à 10h00

          Il est vrai que personne ne vous a encore répondu. En fait le vrai débat technique devrait mettre en « balance » les avantages et les inconvénients de l’Euro, ce que je vais essayer de faire cette semaine.

          On peut cependant dire que la plupart de ceux qui défendent actuellement l’Euro sont ceux qui nous avaient promis monts et merveilles, et qui se sont tellement trompés qu’on se demande encore comment ils osent défendre la monnaie unique, ou inique, avec une quelconque crédibilité:

          cf. un billet déjà ancien d’Asselineau:
          http://www.newsring.fr/economie/19-faut-il-en-finir-avec-leuro/148-les-prophetes-de-leuro-apocalypse-sont-les-memes-qui-avaient-promis-leuro-paradis

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          • wagrez // 24.10.2012 à 10h03

            @ Bruno Lemaire
            Ma référence à la planche à billets était liée au lien qui m’avait été donné (article intéressant au demeurant sur la monnaie commune) et qui préconisait la « monétisation ».

            Ce que j’ai pu lire d’Asselineau à ce jour ne m’emballe pas outre mesure. Dire qu’on est prêt à sortir de l’euro parce que l’on a créé le dessin des nouveaux billets est enfantin.

            Dire que l’euro n’a pas tenu toutes ses promesse est une chose, dire comme Jacques Sapir: « sortons de l’euro et… tout ira très bien madame la marquise, tout ira très bien, tout ira très bien… » en est une autre.
            Est-ce si sûr que tout ira mieux?

            J’attends donc avec intérêt d’autres arguments.

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          • Bruno L // 24.10.2012 à 10h20

            Cher Wagrez

            non, on ne peut assurer que si nous sortons de l’Euro, tout ira bien.
            C’est bien pour cela, au moins en partie, que 70% des français pensent que l’Euro est une mauvaise chose, mais que seulement 30% disent vouloir quitter l’eurozone.

            La seule chose que je peux affirmer c’est que rester dans l’Euro nous conduit de plus en plus sûrement à la catastrophe: sortir de l’Euro est donc une condition nécessaire.

            Ce que je pense aussi, c’est que la plupart des arguments affirmant que sortir de l’Euro conduirait à la catastrophe ne sont absolument pas fondés.

            Donc, cherchons à qui le crime profite …

            Affaire à suivre sans doute,

            Bruno.

            Je ne suis pas un fan d’Asselineau, m^me si j’ai pas mal de respect pour lui. Je suppose que ce qu’il a dit sur la facilité de refaire ou de faire, des billets avait deux objectifs:
            1) montrer que le coût de faire de nouveaux billets n’était pas un problème
            2) sur le plan idéologique, que la le dessin même des billets, très abstrait, montrait sans doute l’arrière pensée fédéraliste et anti-nations de leurs concepteurs. Après tout, pourquoi pas, c’est cohérent avec le nomadisme mondialiste d’Attali. Le tout, c’est de le savoir, et aussi de le dire aux différentes populations.

            Au delà de l’Euro, il y a une certaine vision de l’Europe: une Europe des Nations, avec coopération (comme dans l’esprit de la Charte de la Havane), ou une Europe fédérale, avec une seule tête (pour l’instant dirigée par la Fiance et la Banque).

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  • jean-luc // 20.10.2012 à 12h49

    Je suis incapable de dire s’il faut sortir de l’Euro et quelles en seraient les conséquences. Je ne les envisagent malgré tout pas aussi catastrophiques que certains commentateurs précédents.

    Il me semble cependant que l’Euro n’est qu’un moyen, pas une fin et à ce titre pas vraiment le problème.
    Le problème réel, selon moi, c’est la construction de l’Europe telle qu’elle a été mise en place et qu’elle se poursuit coûte que coûte.

    L’Europe n’existe pas, le modèle européen n’existe pas.
    Il n’existe aucune bases communes, qu’elles soient culturelle, sociale, économique, fiscale … entre les 27 pays de l’Europe.
    Comment faire de toutes ces différences un ensemble unique et uni qui ne soit pas simplement un espace où la compétition entre les citoyens est la seule motivation, où le moins disant est la règle à viser ?

    La construction européenne s’est résumée à dire : OK, voici la liste des pays qui font partie de l’Europe, il n’y a plus de frontières entre nous et, pour que tout cela fonctionne, voici une monnaie unique. Maintenant, c’est chacun pour soi.
    Cela me semble un peu court (même si je résume grandement la chose).

    Bon, je ne suis pas économiste alors je me trompe peut-être.

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    • wagrez // 20.10.2012 à 14h28

      Ce sujet n’est pas celui qui me préoccupe le plus, mais je vais donner quelques idées.

      La construction européenne s’est faite sur l’idée: « et si on arrêtait de se taper sur la gueule régulièrement (1870, 1914, 1939)? ». Accessoirement la France a toujours perdu (comme aujourd’hui la guerre économique). Vous n’avez peut-être pas connu la dernière guerre, mais quelqu’un de votre famille pourra vous en parler. Les jeunes d’aujourd’hui vivent dans la paix comme si c’était un état naturel. Or pendant longtemps, cela ne l’a pas été. Quant à dire que la guerre ne peut pas revenir si nous ne cherchons pas à conserver l’Union Européenne, je ne peux pas le garantir.

      Et je vous cite:
      « Comment faire de toutes ces différences un ensemble unique et uni qui ne soit pas simplement un espace où la compétition entre les citoyens est la seule motivation, où le moins disant est la règle à viser ? »
      En quoi le fait de sortir de l’Union Européenne fera cesser la « compétition entre citoyens »? La France perdra régulièrement contre l’Allemagne, mais se rétablira en dévaluant, mais peut-être aussi contre l’Espagne et l’Italie qui joueront à qui dévalue le plus.

      L’Union Européenne n’est pas parfaite, l’euro non plus, mais est-ce que sortir de l’Union Européenne améliorera notre situation? J’attends les argumentaires (voir mes messages supra). Et là je vous cite encore:
      « Je suis incapable de dire s’il faut sortir de l’Euro et quelles en seraient les conséquences. Je ne les envisage malgré tout pas aussi catastrophiques que certains commentateurs précédents. »
      Si vous avez un jour l’occasion de voter pour la sortie de l’euro, il vaudra mieux pour tout le monde que vous ayez fait davantage qu' »envisager » et que vous vous soyez vraiment informé.

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      • Hadrien // 20.10.2012 à 19h01

        – La construction européenne s’est faite sur l’idée: “et si on arrêtait de se taper… »
        Vous foncez ainsi tête baissée dans le poncif bien connu :
        (cf http://www.lalettrevolee.net/article-14294112.html)

        Tout en y trouvant aussi la réponse contradictoire:
        – Accessoirement la France a toujours perdu (comme aujourd’hui la guerre économique)
        C’est donc qu’on est en retard d’une guerre… et non qu’elle n’a pas lieu !

        Accessoirement, comme vous dites, on lit sur Wikipedia sous « Robert Schuman » :
        – En 1938, la crainte d’une nouvelle guerre « fratricide » lui fait accueillir positivement les Accords de Munich, mais la Seconde Guerre mondiale éclate en 1939.
        – Après l’offensive allemande du 10 mai 1940, Robert Schuman estime dès le 12 juin qu’il « faut mettre bas les armes »3. Le 16 juin 1940, il est confirmé à son poste de sous-secrétaire d’État et fait ainsi partie du premier gouvernement Pétain.
        – Le 10 juillet 1940, avec 568 autres parlementaires il vote pour les « pleins pouvoirs » au maréchal Pétain.
        Belles références pour le pacifisme européen… On comprend l’opinion de De Gaulle !

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      • Vénus-Etoile du Berger // 20.10.2012 à 19h02

        Bonjour,

        Il faut bien distinguer l’Union européenne de la zone euro.

        L’Union européenne est une association rassemblant 27 États européens et elle est régie par des Traités.

        La zone euro( Union économique et monétaire) comprend une partie des États membres de l’Union européenne.
        C’est une zone monétaire qui regroupe des États membres de l’Union européenne qui ont adopté l’euro.

        Sortir de l’euro me concernant c’est sortir de la zone euro avec comme idée pour ma part de reconstruire une zone euronews avec trois monnaies(*) une française, une germanique et une diverse.

        Et d’ordonner la sortie de l’euro en constituant des sous-groupes(**)
        Groupe A: France-Allemagne
        Groupe B: Italie-Espagne
        Groupe C: Grèce-Portugal….

        (*) j’ai réadapté une idée d’Olivier Berruyer qui lui voulait introduire trois monnaies pas les mêmes( une latine, une…)

        (**) ordonner et créer des sous-groupes pour gérer la sortie, c’est une de mes idées que je donne sur le blog http://www.les-crises.fr

        Et en parallèle, harmoniser l’Union européenne en conservant le couple franco-allemand et en créant un socle social( salaire de base, protection sociale, solidarité etc.) et également en réduisant le nombre d’État à 27 et réduire le nombre d’États adhérents à la zone euronews (autre idée que je donne sur le blog http://www.les-crises.fr)

        Cordialement.

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        • Vénus-Etoile du Berger // 20.10.2012 à 19h10

          27 États dans l’Union européenne c’est beaucoup trop.

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        • Hadrien // 20.10.2012 à 20h38

           » Groupes, sous-groupes,
          France-Allemagne
          Italie-Espagne
          Grèce-Portugal…. »
          C’est les matches de poule des prochains championnats d’Europe, j’imagine ?

          « 27 États dans l’Union européenne c’est beaucoup trop. »
          C’est certain.
          Ça n’est même pas un nombre pair… indispensable pour constituer des poules !

          Wagrez vous dirait:
          « Si vous avez un jour l’occasion de voter pour la sortie de l’euro, il vaudra mieux pour tout le monde que vous ayez fait davantage qu’envisager”… d’être sélectionneur !

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        • Hadrien // 21.10.2012 à 15h58

          Il y a une autre solution, le contre-la-montre par équipes:

          https://postjorion.wordpress.com/2012/10/19/258-holbecq-eviter-leclatement-de-la-zone-euro/

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  • Macarel // 20.10.2012 à 14h18

    Pour l’instant l’on ne voit pas poindre le géant sous le nain…

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    • Hadrien // 21.10.2012 à 16h05

      C’est parce qu’il y a une troisième solution:
      Après le nain précédent, un plus petit nain…

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  • Hannah // 20.10.2012 à 14h39

    Emmanuel Todd est brllantissime comme à son habitude. On peut ne pas être d accord sur tout ( c est mon cas) mais il faut lui reconnaître une indépendance d esprit et un courage intellectuel assez rares par les temps qui courent. Un peu comme Olivier 🙂

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  • BA // 21.10.2012 à 09h56

    Samedi 20 octobre 2012 :

    Sur son blog, Jacques Sapir fait le bilan du dernier sommet européen : en quelques lignes, Jacques Sapir décrit la situation réelle de la zone euro.

    « Tout va très bien, madame la marquise. »

    http://russeurope.hypotheses.org/358

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  • Hadrien // 21.10.2012 à 16h10

    Parmi les scenarii mis en avant pour sortir de la rigidité de l’euro qui, on l’a dit, maintient le couvercle sur la marmite, jusqu’à ce qu’elle explose…
    https://postjorion.wordpress.com/2012/10/19/258-holbecq-eviter-leclatement-de-la-zone-euro/

    Mais on voit mal par quel miracle les peuples pourraient renverser les rapports de force au point de pouvoir choisir le scenario.

    Il faudra que l’échéance soit bien proche pour que les choses bougent, tant l’euro est encore un des fétiches que brandissent Bruxelles… ainsi que bien d’autres gouvernants.
    Et là, les institutions de l’UE et de la zone euro joueront inévitablement avec les hommes au pouvoir. On peut compter sur eux pour s’accrocher au système et en contrôler le cours en leur faveur.
    A titre d’exemple, Mario Draghi est un homme de Goldman Sachs (tout comme le sont Monti et Papademos) qui n’est pas là par hasard. La Grèce, lorsqu’elle fit appel à Goldman Sachs pour ses comptes, ne se doutait pas que Goldman Sachs jouerait contre elle avec les informations dont elle disposait…
    Aurons-nous retenu la leçon ?

    C’est l’éternelle question des institutions anti-démocratiques de l’Europe que l’on a laissé se mettre en place.
    Il faudrait une véritable révolution qui secoue au moins toute l’Europe du Sud, avec danger pour la vie des puissants (comme on l’a vu ailleurs), pour que les choses changent vraiment (on a bien vu chez nous ce que veut dire: « le changement c’est (pas) maintenant! »

    C’est le moment de ressortir, avec Fabrice, la citation de Churchill:
    “Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre.”

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  • Mat900 // 21.10.2012 à 23h34

    Putain c est trop intelligent, la monarchie absolue défendait l’intérêt general face aux nobles et leurs interets financiers personnels en jouant entre autre l arbitre en empechant la surexploitation des paysans. D ou la nécessité d un pouvoir à caractère absolu. C’est ainsi que le roi assuma verbalement l’argument de la primaute d un intérêt general face a la violente fronde de la classe des nantis qui voulait déstabiliser le pouvoir en place et suivre l exemple de l’Angleterre dans la liberalisation de son economie. Il participa à la gestation dans les esprits de l’idee republicaine ! Et de la révolution qui en suivit ! – , En posant les bases d une rigueur qui tond (partiellement) les plus riches et sauve l éducation, la securite AU NOM de l’intérêt generale, Hollande participe à l évolution dans les consciences de l idée de justice legitime qui évoluera elle meme vers la racine et donc vers la compréhension du monde injuste et anti républicain dans lequel nous vivons. Prélude à une révolution.

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    • Librairie Citoyenne // 25.10.2012 à 02h49

      En réponse à divers mails lus plus haut.

      Certains partis n’ont pas de « clientèle » tel qu’on l’entend habituellement: je veux dire pas de gros bonnets à séduire… Certains partis ont ouvertement pour objectif de mettre en place les conditions de l’expression de l’intérêt général, notamment en mettant en œuvre l’ensemble des conditions nécessaires à l’établissement d’une démocratie plus direct.
      Certain partis ont compris que L’euro n’était pas le problème, mais que c’est la manière dont l’euro est utilisé et la manière dont l’euro est contraint qui est le problème (dont les aspects Non-démocratique qui entourent le fonctionnement de l’euro). Changez les règles de fonctionnement de la BCE est tout à fait possible. Si c’est rendu difficile par des pays récalcitrant pas de problème: il est toujours possible avec les textes actuels de passer outre et de forcer les établissements bancaires à effectuer des prêts à prix coutant. Et même si ça ne suffit pas il existe encore des moyens d’actions très efficaces: si on le décide en France, on peut le faire.
      Concernant les problèmes de concurrence déloyal entre pays de la zone Euro, il perdureront en effet tant qu’une harmonisation fiscale et sociale ne rétablira pas une relative lisibilité et une relative équité entre les pays d’Europe. A ce titre, la mise en place de protection douanières sociales et/ou écologiques font partis des procédés parmis les plus indispensables au rétablissement d’une « compétition » équitable: y compris pour les pays du tiers monde. L’économie du développement tend à prouver que lorsque on a un marché « libre » avec des agents « richement dotés » d’un coté et des agents « pauvre » de l’autre, les inégalités auront tendance dans la quasi totalité des cas à s’accroitre en faveur des plus richement dotés.

      On parle un peu plus haut du « programme économique » du FN: ce dernier est incohérent et incomplet et parfois directement « pompé » en copier collé sur les programmes d’autres partis. Je dis alors, « attention aux contre façons ! » sans rentrer ici plus dans le détail. J’encourage à la lecture de l’ouvrage de Laurent Maffeïs – les 5 mensonges du front national – édition Bruno Leprince, dont voici un extrait du résumé : »livre qui décrypte minutieusement les positions et les propositions de Marine Le Pen sur ses chevaux de bataille?: l’immigration, le social, l’euro et la laïcité. Quatre questions sur lesquelles ce livre démontre chiffres à l’appui que le Front national multiplie les mensonges. »

      Les positions de M.Asselineau représente un réel intérêt mais manque de perspectives concrètes sur de très nombreux sujets (tel que la question de la transition énergétique/écologique ou sur les questions liées au mal de notre Vème « république/Quinquarchique » dont il est lui même victime) sur lesquels ses propositions intéressantes viennent cependant buter.

      En accord avec Frédéric Lordon et Jacques Généreux il me semble qu’en l’Etat l’ensemble des propositions du front de gauche sont les plus complètes et les plus cohérentes lorsquelles sont prise dans leur ensemble et mises en perspective. Il va cependant être à mon avis délicat pour eux de répendre leur proposition tant l’univers médiatique est pollué par des fausses informations ou des simplifications érronées.

      Pour finir et revenir dans le sujet initial, Je ne crois pas vraiment à un Scénario dans lequel Hollande finirait en Géant. Ce serait un scénario à la Léon Blum qui, poussé par la rue, je dirais même contraint par la rue, à répondu aux attentes du front populaire (congés payés, nouvelle répartition de la richesse en faveur du travail, …, et toutes ces autres choses sur lesquels peu d’entre nous seraient prêt à renoncer). J’ai du mal a y croire, mais ça reste possible. par contre j’ai très peur d’une autre possibilité qui est le scénario Allemand ou italien de la même époque, ou les peuples ont crus aux mensonges aux illusions et aux contre-vérité de l’extrême droite de l’époque. (cf : la « déclaration de guerre » des identitaires que vous trouvez sur youtube par exemple). Personnellement j’ai déjà choisi mon camp: la résistance…

      Bon il est 2 heures. impossible de développer un argumentaire sur chaque point, ou une réponse sur chaque post ou chacune des déclarations qui m’ont « interloqué ».

      Merci à tous pour votre participation à cette Agora, et merci à notre bien aimé Olivier B. pour tout son travail « d’éducation populaire » sur ce blog.

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  • wagrez // 24.10.2012 à 15h27

    Voilà Patrick ARTUS qui s’y met aussi.
    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=66588

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    • Bruno L // 24.10.2012 à 15h35

      en fait, Artus qui n’est pas vraiment connu pour son courage, et après avoir dit (sans véritable argumentation) que sortir de l’Euro aurait des coûts énormes, nous déclare, cette fois ci avec des arguments, que rester dans l’Euro va coûter très très cher.

      Puis, pirouette traditionnelle chez lui, comme morale de son billet: il faut aller vers encore plus de fédéralisme.

      Plus sournois, c’est difficile: mais il faut bien qu’il sauve sa place…

      B.L.
      Effectivement, cela sent le Sapin (pas le ministre de F.H., quoique …)

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      • wagrez // 25.10.2012 à 16h33

        @Bruno Lemaire

        « Faites nous confiance » n’est pas un argument, je les attends donc toujours.

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        • Bruno L // 27.10.2012 à 09h37

          C’est tout à fait vrai, vous avez donc raison de faire cette remarque, et de me « harceler » ainsi.

          Très cordialement, B.L.

          PS. Je vais essayer de mettre à profit une forte tramontane, qui devrait m »inspirer.

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        • Bruno L // 27.10.2012 à 16h00

          Bonjour

          Sous la pression – ou l’aimable insistance – de « wagrez », et vu le temps pourri en Catalogne Roussillonnaise, je me suis résolu à « commettre » un billet.

          Vu sa longueur, je l’ai mis sur mon blog, libre à Olivier de le mettre, ou non, sur son propre blog.

          Bonne lecture critique, très cordialement à tous

          Bruno.

          http://monnaiepublique.blogspot.fr/2012/10/peutonestimerlecoutdunesortiedeleuro.html

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          • Vénus-Etoile du Berger // 27.10.2012 à 16h44

            « On pourrait aussi imaginer que la dite banque émette de l’argent pour racheter peu à peu les obligations publiques détenues par des étrangers,(c’était dans le programme présidentiel de Raymond qui chante imagine) »

            La campagne présidentielle est terminée : C’EST FINI.

            « Bien sûr, dans un monde imaginaire, on pourrait imaginer que l’Allemagne, »

            Moi aussi j’imagine un monde parfait

            llona Mitrecey -Un monde parfait – YourKidTv

            http://www.youtube.com/watch?v=y8p0BxMykqg

            « Ce matin j’imagine un dessin sans nuage
            Avec quelques couleurs comme vient mon pinceau
            Du bleu, du rouge je me sens sage comme une image
            Avec quelques maisons et quelques animaux

            Ce matin j’imagine un pays sans nuage.
            Où tous les perroquets ne vivent plus en cage
            Des jaunes, des verts, des blancs, je fais ce qui me plait
            Car c’est comme ça que j’imagine un monde parfait… »

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          • Bruno L // 27.10.2012 à 17h02

            Chère Venus, qui écrit:

            « La campagne présidentielle est terminée : C’EST FINI. »

            Certes, mais les problèmes demeurent … Il était question de l’Euro, je crois, c’est ce à quoi j’ai tenté de répondre.

            B.L.

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