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14.octobre.201214.10.2012 // Les Crises

Livre de la semaine : "La démondialisation"

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Aujourd’hui, je souhaitais vous parler du dernier livre de l’économiste Jacques Sapir, qui s’attaque de façon à mon sens intelligente et pragmatique au tabou de la mondialisation.

Je reprends la critique de Laurent Pinsolle sur Marianne2 :

« La démondialisation » : la bible économique alternative de Jacques Sapir

C’est par hasard que j’ai appris la sortie du dernier livre de Jacques Sapir, « La démondialisation », le mois dernier. Passées les premières pages, qui ne surprendront pas les amateurs de l’auteur, sa lecture révèle un essai indispensable pour la pensée économique alternative.

Un livre aux multiples facettes

Que pouvait encore apporter Jacques Sapir à la réflexion pour la construction d’un nouveau monde économique ? En effet, tant de livres ont été écrits depuis quelques années qu’il pouvait sembler difficile de trouver une vraie valeur ajoutée à une telle entreprise. Et pourtant, il y parvient brillamment. Tout d’abord, il est sans doute le premier à faire une analyse globale des travers de la mondialisation.

En effet, Jacques Sapir mêle analyse de la monnaie, du commerce et de la finance dans un même ouvrage, ce qui est finalement assez rare. La « démondialisation » qu’il appelle de ses vœux est aussi globale que le monde économique dans lequel nous vivons. Et ce point est fondamental, alors que la plupart des auteurs privilégient soit une analyse financière (Frédéric Lordon, Paul Jorion ), soit une analyse du libre-échange (Emmanuel Todd). L’anarchie néolibérale est bien globale.

En outre, ce livre présente d’autres atouts. L’auteur revient sur l’histoire de la construction de notre système économique actuel depuis la Seconde Guerre Mondiale dans une synthèse saisissante et passionnante des 70 dernières années. Ces passages se lisent comme un roman et remettent en perspective tout ce qui se passe aujourd’hui. Ils permettent de comprendre bien plus en profondeur le débat économique entre Keynes et les Etats-Unis dans les années 1940.

Mieux, outre le fait de permettre d’enrichir ses connaissances historiques, ce livre présente une double lecture. Ses 250 pages en font un livre d’économie accessible, une synthèse utile des problématiques de la mondialisation et des solutions qu’il faut y apporter. Car, plutôt que de faire un livre de 500 pages qui aurait pu en rebuter certains, Jacques Sapir a pris le soin d’indiquer de très nombreux liens qui permettent de compléter ses analyses et d’aller plus loin.

Une histoire de la mondialisation

La partie sur le commerce est plus courte car la charte de la Havane fut rejetée par les Etats-Unis. Elle contenait pourtant de nombreux aspects intéressants, comme la priorité donnée à l’emploi, la possibilité de mesures protectionnistes, une volonté d’équilibre des balances des paiements. Globalement, cette charte reflétait assez fidèlement les idées de Keynes. Mais le GATT et plus encore l’OMC à partir des années 1990 sont partis dans une direction opposée.

Dans le domaine financier, il revient sur les propositions de Keynes, qui s’opposait à l’étalon-or, qui risquait de limiter les liquidités et était donc partisan d’une monnaie internationale (le bancor). Favorable au libre-échange à l’origine, il s’était ouvert au protectionnisme et surtout à l’équilibre des balances des paiements (souhaitant pénaliser déficit comme excédent). Enfin, si la coordination entre Etats est essentielle, il était très attaché à la souveraineté nationale et donc au contrôle des mouvements de capitaux.

Malheureusement, les Etats-Unis ont imposé leur système, à l’exception de l’UEP (Union Européenne des Paiements) de 1950 à 1958, pour équilibrer les balances des paiements. A partir de 1958, la France s’efforça de réformer le système dans un sens très keynésien, s’opposant à la libéralisation des capitaux, puis poussant le successeur du bancor, le DTS en 1967, et enfin cherchant à en donner l’accès aux pays en voie de développement (ce que refusaient les Etats-Unis).

Les tentatives de réforme ayant échoué, la France se retire du « pool de l’or » et échange ses dollars, contribuant à l’effondrement d’un système miné par les déficits étasuniens résultant de la guerre du Vietnam. En 1971, la convertibilité du dollar est suspendue (après avoir été limitée dès 1968) et en 1976, la conférence de Jamaïque consacre le flottement généralisé des monnaies, le prélude à la déréglementation généralisée de l’économie dans les années à venir.

Mais l’aspect historique ne représente qu’une partie du livre de Jacques Sapir. Le cœur de cet ouvrage est une critique radicale de la mondialisation.

C’est le cœur du nouveau livre de Jacques Sapir : produire une analyse critique systémique de la mondialisation, recoupant commerce, monnaie et finance, afin de proposer une alternative complète.

 

Les ravages de la globalisation marchande

L’économiste commence par une analyse des limites de la libéralisation commerciale. Il tord le cou à plusieurs mythes, soulignant que « c’est au contraire la croissance dans les principaux pays qui tire le commerce », comme l’a montré a contrario 2009. Il note aussi qu’il y a beaucoup d’effets d’optique, entre la montée considérable du prix des matières premières, ou la spécialisation qui fait progresser commerce et PIB sans forcément faire progresser le bien-être.

En évoquant les pays asiatiques, il souligne que « la globalisation marchande ne donne des résultats que dans la mesure où l’on ne joue pas son jeu mais où d’autres acceptent de le jouer». Il montre également que les modèles qui chiffrent les bénéfices de la libéralisation aboutissent à des estimations limitées, et ne bénéficiant qu’à la Chine (d’où l’échec de Doha)… En outre, la libéralisation de l’agriculture aboutit à une instabilité qui se révèle dévastatrice.

Il dénonce « les mesures destinées à faire baisser la part des salaires (qui passent) pour une sorte de loi de la nature ». Il en souligne tous les méfaits : effondrement de la part des salaires dans le PIB (10 points depuis 30 ans), hausse du chômage, explosion des inégalités : les salaires stagnent, à part en haut de la pyramide, où ils explosent (plus de 20% des revenus pour 1% de la population contre 9% il y a trente ans aux Etats-Unis, la France restant plus égalitaire).

Il insiste sur le décrochage entre gains de productivité et hausses de salaire et le fait que la hausse du salaire moyen (12% de 1996 à 2006) camoufle la stagnation du salaire médian (+4%). Enfin, il distingue deux types de délocalisations, les directes et les indirectes (quand on produit un nouveau modèle ailleurs), qui ont permis de transférer 30% de la production automobile française. En y ajoutant l’effet dépressif induit, il estime qu’on peut leur attribuer au moins 50% du niveau du chômage.

 

Les ravages de la globalisation financière

Puis, Jacques Sapir analyse la globalisation financière. Il dénonce la part grandissante des profits financiers, passés de 10% dans les années 1950 à près de 40% aujourd’hui, et même 50% en prenant la part des profits financiers réalisés par les entreprises non financières (automobile, General Electric). Il souligne l’explosion des produits dérivés, passés de 1 500 milliards en 2002 à 46 000 milliards en 2007 et l’opacité du système dont seul le système financier profite véritablement.

Il souligne le rôle de la libéralisation des mouvements de capitaux dans les crises des pays émergents des années 1990 puisque leur entrée désordonnée fait monter le cours de la monnaie, créant un déficit commercial, poussant alors les capitaux à fuir. Le problème est que le FMI a alors imposé des politiques extrêmement dures, poussant les pays asiatiques à accumuler des réserves de change colossales pour se protéger du FMI, et donc à développer les exportations.

L’auteur revient également assez longuement sur l’euro, qui contribue à l’atonie économique de l’Europe. Pour lui, « parce qu’elle est unique, la politique monétaire ne peut plus prendre en compte la diversité des situations » et explique les bulles espagnoles et irlandaises. Pour lui, les plans actuels ne font que faire durer la situation car rien « ne peut remédier aux déficiences structurelles d’une monnaie unique sur une zone dont l’hétérogénéité économique ne fait que croître ».

 

Pour mettre en place la démondialisation, il reconnaît que « l’Europe est d’ailleurs moins une solution qu’une partie du problème ». Il plaide pour une action unilatérale de la France, et évoque l’article 16, tout en utilisant la concertation avec nos partenaires européens pour démultiplier « les effets de l’action unilatérale ». Pour lui, « la globalisation financière établit bien un pouvoir supérieur aux Etats qui leur impose leurs politiques, mais il n’en est ainsi que parce que ces mêmes Etats le veulent bien ».
Ce livre présente sans doute la meilleure analyse d’ensemble en faveur d’une démondialisation systémique et d’un plus grand dirigisme afin que le progrès économique profite à tous et pas seulement à quelques uns. En ce sens, il est parfaitement indispensable.

47 réactions et commentaires

  • prb // 14.10.2012 à 02h24

    Merci Olivier pour cette excellente synthèse. Je ne l’ai pas encore lu. En complément plus centré sur les questions géo stratégiques, je vous recommande du même auteur « Le Nouveau XXIe siècle » qui analyse le changement du système géopolitique mondial entre la chute de l’URSS et l’échec des Etats-Unis à imposer leur leadership mondial.

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  • Surya // 14.10.2012 à 08h12

    Il me semble avoir relevé une coquille; les monnaies flottent depuis 73 mais les accords de Jamaïque datent de Janvier 76 🙂

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  • yoananda // 14.10.2012 à 09h09

    Ça a l’air intéressant, mais j’aurais aimé voir traité aussi :

    la première mondialisation qui nous a menée tout droit a la première guerre mondiale. On l’oublie souvent celle la. Et notamment la course au protectionnisme de l’époque.
    la robolution (révolution robotique qui démultiplie la productivité des machines, et donc du capital au détriment de la valeur du travail) qui explique beaucoup mieux que la mondialisation la croissances des inégalités
    le financiarisme en tant qu’arme « non léthale » de guerre économique, qui remplace l’ancienne manière de faire la guerre, a cause de l’équilibre de la terreur.

    voila, entre autres.
    pour moi, ça a l’air de rester une lecture socialiste, étatique de la situation, une attaque des « marché libéraux », sans même expliquer les bons coté du libéralisme, et tout en restant dans la pensée conventionnelle « de gauche ».

    Je n’ai pas eu le sentiment qu’il y ait quelque chose de nouveau par rapport au résumé que vous en faites Olivier. Mis à part quelques anecdotes sur les tentatives des « pauvres européens » de résister a l’empire naissant.
    Reste aussi qu’il aurait fallu expliquer comme le fait brillamment Mr Asselineau comment la construction Européenne est un projet américain du début jusqu’à la fin, pas forcément mal intentionné d’ailleurs, mais totalement inadapté.

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    • Christophe Vieren // 15.10.2012 à 19h00

      @Yoananda : « la robotisation explique beaucoup mieux que la mondialisation la croissance des inégalités ».

      Permet moi d’en douter. Il semblerait même qu’il y ait une corrélation inverse entre inégalités et « robotisation ». Les pays les plus « robotisés  » sont aussi, globalement, les plus égalitaires. Ce qui est logique puisque plus le coût du travail est élevé (et on s’en plaindra pas) plus les robots deviennent avantageux.
      Les différences d’égalités entre pays « robotisés » tient aux différences de la politique de redistribution des richesses (niveau du Smic, transferts sociaux, services publics, …) ainsi créées grâce aux gains de productivité dans les secteurs robotisables et robotisés.
      Pour éviter les inégalités (rappel : le RSA et les minimas sociaux sont très inférieurs au Smic) face au droit au travail (et oui, c’est un droit) il « suffit » de distribuer le travail restant.
      C’est évidemment plus difficile à obtenir des salariés lorsque l’on est aux 35 h, 5 semaines de congés payés, des métiers beaucoup moins difficiles, … que lorsque l’on était à 48 h, 3 semaines de congés payés ou moins, la retraite à 65 ans, et « au fond de la mine ». Et, en outre, aujourd’hui le pouvoir d’achat ne progresse plus, voire régresse, faute de croissance liée, entre autres facteurs structurels, à un renchérissement des prix des matières premières liés à leur épuisement et l’accroissement de la demande (pays émergents).

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  • Le Yéti // 14.10.2012 à 10h30

    Excellente synthèse d’un très certainement excellent ouvrage.

    Mais je n’opposerais pas les différents acteurs un peu intéressants de la scène public actuel (Jorion, Todd, Lordon, Berruyer…) Chacun apporte sa pierre déterminante à un édifice global qui vient heureusement se placer en contrepoint du système foutraque et plutôt dégueulasse en train de se casser la gueule.

    Pour ma part, j’essaie de mon côté d’y intégrer ce facteur humain si imprévisible et rétif aux équations mathématiques des analystes.

    Il y a au moins une chose sûre, je pense, c’est que ce nouvel édifice commun ne sera JAMAIS mis en œuvre par les ultimes défenseurs du système moribond, fussent-ils « socialistes ». C’est peine perdue de penser que ceux-là finiront par se rendre à la raison. Ça ne se passe jamais comme ça. C’est tout le problème des transitions entre les empires qui s’effondrent et le début chaotique, forcément chaotique, des civilisations nouvelles.

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    • yoananda // 14.10.2012 à 11h55

      Oui sauf qu’il n’y a pas toujours de civilisation nouvelle pour prendre le relais, parfois avant quelques siècles !
      Ou pas sur le même continent.

      Quand un empire s’effondre, il s’effondre. Pas parce qu’il est mal géré, mais parce qu’il n’y a pas d’autres solutions. C’est un travers de l’homme, un biais cognitif, de toujours croire qu’il y aurait une solution immédiate a tous les problèmes.

      Je vais prendre un exemple : PSA. Il n’y a aucune solution a son redressement. Pourquoi ? parce que entreprise avec la culture du capitalisme familial, pas assez modernisée, maintenant, c’est trop tard. Ce n’est pas qu’elle a été mal gérée, c’est juste qu’elle doit mourir pour laisser la place a d’autres formes. En plus il y a moins d’achats en occident. Donc, certaines doivent mourir. Non pas qu’elles aient été mal gérées, mais ce qui était un avantage a un moment, ce qui apportait prospérité a un moment, devient un fardeau a un autre moment, et on ne peut pas changer de voie « comme ça » sur un claquement de doigts, car on s’est engagé, on a investi, on a mis en places des machines et des méthodes de travail.

      C’est la fameuse « destruction créatrice ».
      Peut-on dire que PSA a été mal géré si on considère que d’autres s’en sortent mieux ? non car on gère selon un contexte, et si le contexte change, on ne peut pas accuser le gérant.

      Pour les civilisations il en va de même. On pourrait vouloir croire qu’il y a une solution, parce qu’on se dit qu’on fait « mieux » ailleurs ou que d’autres y arrivent. Mais c’est pareil. Quand on s’engage sur une voie, on ne sait pas a l’avance si ce sera une impasse plus tard, et on ne peut pas revenir en arrière « comme ça ». Il n’y a pas systématiquement de solution.

      Changer la politique, la finance, les banques, réguler, distribuer, ne changera rien au problème global, car si on paye les salariés mieux, on perds en compétitivité. Ca a fonctionné a une époque (cf FORD), car c’était une NICHE (a l’époque) et qu’il fallait mettre en place ce genre de cercle vertueux. Mais ce n’est pas une recette universelle adaptée a tous les contexte, toutes les époques, toutes les cultures.

      Il faut, a mon avis c’est important, j’insiste, s’ouvrir l’esprit a la possibilité qu’il n’y ai pas de solution. Ca ne sert à rien d’accuser untel ou un tel qui tire la couverture a lui pour essayer de se protéger alors que tout le monde fait pareil a son niveau !

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      • Surya // 14.10.2012 à 12h17

        Attention, une des causes de l’effondrement de PSA est l’arrêt des importations Iraniennes suite aux sanctions de l’UE pour son programme nucléaire.

        http://www.lepoint.fr/economie/l-iran-peut-il-sauver-psa-16-07-2012-1486125_28.php

        « Peugeot fait de très bonnes affaires au pays des mollahs. Avec 455 000 véhicules écoulés en 2011, la République islamique représente, derrière la France, le deuxième marché dans le monde pour la marque au lion. Ces voitures – des Peugeot 206 et des 405 – sont livrées en kits de montage, assemblés dans son usine de Vesoul (Haute-Saône) avant d’être expédiés en Iran. Sur place, ils sont montés par Iran Khodro, principal constructeur iranien, qui assure la production et la commercialisation des véhicules. Or, cette idylle a été récemment contrariée par les sanctions internationales et européennes sur le programme nucléaire controversé de l’Iran. »

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        • yoananda // 14.10.2012 à 12h27

          Oui je sais. Mais si l’exemple n’est pas parfait, le principe reste valable.
          Il faudra que certaines entreprises meurent, peu importe les raisons, c’est justement ce que j’essaye d’expliquer.

          On peut toujours se dire A POSTERIORI que ça a été mal géré, que ceci, que cela … la vérité est qu’on ne connaît pas l’avenir à l’avance… on fait des choix, selon des critères qu’on espère plus ou moins rationnels, mais en réalité, ils sont quasi religieux, basé sur des dogmes construit en essayant d’observer ce qui fonctionne au un moment donné, et en espérant qu’il continuera a fonctionner plus tard.

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          • Delphin // 14.10.2012 à 13h04

            Le problème de Peugeot – qui présente certainement les caractéristiques particulières que vous évoquez – s’inscrit plus généralement dans l’impasse mainte fois évoquée surcapacité généralisée de la production automobile.

            Laquelle production s’inscrit dans l’impasse « automobile généralisée à 9 milliards d’individus ». Il n’est pas possible à 9 milliards d’individus de se rendre en tous lieux et à toute heure à toute destination.

            Cela sembla possible lorsque nous étions la minorité accomplissant cette prédation (matières premières, infrastructures, énergie, atteintes irréversibles écologiques et sociales, pollutions, CO2…).

            Ford, GM, Fiat, Renault vont aller de moins en moins bien, cherchant désespérément à participer au féroce banquet « automobiles pour asiatiques », der niers feux avant fermeture définitive pour prédation explosive.

            Delphin

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          • samuel // 14.10.2012 à 14h54

            C’est pas la première fois que Peugeot a des soucis, parfois il suffit d’une 205 🙂 , pour les civilisations par contre c’est plutôt les guerres, une autre façon de faire des james bond (en souvenir d’une pub de la 205)

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          • JoeChip // 14.10.2012 à 18h36

            « Il faudra que certaines entreprises meurent, peu importe les raisons »

            Oui, certains croient qu’il y a un déterminisme, ou qu’ils savent à l’avance s’il y a des raisons futures ou non à un effondrement ou à un redressement… En fait, c’est après coup que vous allez dire « c’est parce qu’il le fallait », c’est tout autant du bricolage cognitif que ce que vous dénoncez. Croire qu’il y a une solution aide à la chercher, et parfois à changer le problème.

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          • samuel // 14.10.2012 à 22h49

            Histoire de causer, sur inéluctable (et à coté Peugeot, c’est une blague par delà l’entreprise et les personnes, on est incapable d’expliquer que le coût des matières premières est exponentiel dans un monde fini au crédit infini à nos proches) le vrai truc d’un James Bond, ce serait que Dennis Meadows, apparaisse en premier sur google, parce que la prévision à long terme est à la fois un fantasme et quelques choses qui nous enlève la dualité volonté/destin.
            Cela n’enlève rien à d’autres intellectuelles « modernes » (et heureusement qu’il y a Jorion, Berruyer, Lordon, Sapir et bien d’autres dans d’autres domaines tout aussi important, en biologie par exemple), mais les aristocrates (de sangs, de biens palpables ou non, de cognitions) ont sincèrement besoin de croire que leurs réussites est plus que le destin, or Dennis Meadows grâce à l’ancienneté du traité de Rome peut fasciner ces oligarques, qui empêchent le peuple, grâce à leurs réussites, un accès à la compréhension (vous êtes contre la croissance, mais sans rigueur on est prisonnier du marché, je mérite ma rente, au peuple de mériter son salaire, etc…).

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      • Le Yéti // 14.10.2012 à 13h36

        Il n’y a jamais vacances de civilisation. Toujours une civilisation pour remplacer celle qui meurt. Même à l’état d’ébauche, même à l’état chaotique ou « barbare », c’est une nouvelle civilisation qui se met en place.

        Mais pour changer de civilisation, il faut aussi se débarrasser des carcans mentaux de la précédente. Vous, dans votre approche de la nouvelle, vous y entrez d’autorité, le principe de « compétitivité », ce leurre imbécile à gogos. Une petite cure de désintoxication, Yoananda ?

        PS : prendre PSA comme exemple de civilisation, c’est aussi très rigolo 😀

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        • yoananda // 14.10.2012 à 13h41

          ok, remplace « civilisation nouvelle » par « civilisation meilleure ». Il n’y a pas systématiquement progrès, il y a aussi régression.
          J’espère que tu as compris l’idée et pas juste bloqué sur 2 mots mal choisis.

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          • JoeChip // 14.10.2012 à 18h37

            Tout cela n’a aucune valeur opérationnelle et/ou prédictive ; dire qu’une civilisation va en remplacer une autre ne dit rien ni sur le présent ni sur le futur ; parler des civilisations successives est juste un moyen didactique d’organiser la connaissance, mais c’est une vue de l’esprit.

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        • Christophe Vieren // 15.10.2012 à 19h17

          D’autant que civilisation n’est pas un objectif mais un constat. Constat qui prend quelques décennies a minima pour « décréter » qu’il s’agit d’une nouvelle civilisation et non pas de simples nouveaux « modes de vie ». Il y a sûrement plus de différence entre la France d’aujourd’hui et celle des années 1970 qu’entre ces mêmes années 70 et celles d’un siècle plus tôt. Peut-on pour autant parler de changement de civilisation.

          En tout cas une chose est sûre, il va falloir changer de mode de développement, en jetant la boussole PIB à la poubelle.

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      • Titi91 // 14.10.2012 à 13h42

        Cela a été assez bien expliqué sur différents blogs, l empire s effondre car la classe dirigeante refuse tout changement par crainte d’y  » perdre » . C est décrit comme un phénomène de suicide indolore (pour les puissants).
        Pour PSA, cela s applique aussi. La « famille » refuse de s allier à d autres constructeur par peur de perdre le pouvoir. Aujourd’hui le fait d être « esseulé » leur complique la gestion de la crise et les pousse à s offrir au premier chevalier blanc qui voudra bien d eux. Même si l alliance avec GM est idiote car PSA et Opel font les mêmes produits.

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      • Christophe Vieren // 15.10.2012 à 19h10

        Exemple très mal choisi en effet car personne, ici, n’a évoqué le fait que les pbs de PSA soient dus aujourd’hui à sa mauvaise gestion. Pas plus que Renault ! Seuls les voitures haut de gamme (Mercedes, VW, Audi) et bas de gamme (Dacia, coréen, ) tirent leur épingles du jeu. Haut de gamme, bas de gamme. Tiens donc ! Comme c’est bizarre. Les « classes moyennes » auraient-ils opté pour le vélo et les transports en commun ?

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  • DAN // 14.10.2012 à 13h28

    Il n’ a pas longtemps ,nous grands politiciens actuels et passés , nous faisait un lavage de cerveau avec le nouvelle ordre international du 21eme siècle, avec une gouvernance mondiale dans les objectifs du Bilderberg , bravo , magnifique !!!. Mais la réalité sur le terrain de chaque jour est tout autre , les sidérurgistes d’Arcelor – Mittal ,les ouvriers de Peugeot etc….. la liste est très longue , sont déjà les morts tombés sur le champ bataille pour arriver à la gouvernance mondiale chère à nos dirigeants ,cette destruction n’est pas finie , ce n’est que le début ! Il faudrait rappeler qui était le fondateur de Bilderberg
    en 1954 le prince consort Bernhard ,avec cette idéologie , peut être demain nous connaîtrons les fameux convois pour déporter tous ces chômeurs ,ce prolétariat qui gêne .

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    • Christophe Vieren // 15.10.2012 à 19h21

      Et aussi avec cette tarte à la crème de « la fin de l’histoire » (Fukuyama, ….)

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  • Marcus // 14.10.2012 à 14h12

    Bonjour tout le monde !

    Lapsus de Flamby :

    http://www.dailymotion.com/video/xu9hgb_lapsus-de-flamby_webcam

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  • medomai // 14.10.2012 à 14h22

    Bonjour, et merci pour votre synthèse Olivier.

    Une petite question : à quel livre faites vous allusion au début lorsque vous évoquez Emmanuel Todd ?

    Je me pose aussi une question qui rejoint le débat sur europessimisme/euroscepticisme de votre précédent post : lorsqu’à la fin M. Sapir parle de l’article 16 et d’une position unilatérale, et ensuite ajoute : « tout en utilisant la concertation avec nos partenaires européens pour démultiplier « les effets de l’action unilatérale » ».

    C’est sérieux où c’est juste pour faire gondoler de rire nos collègues européens ? Que veut dire le mot partenaires si vous procédez par unilatéralisme ?

    Je trouve souvent que les politiques manquent de finesse d’analyse économique. Je me demande si parfois les économistes ne manquent pas d’intelligence politique ?Par exemple je trouvent les idées de Keynes stimulantes et fondées sur de bons principes. Mais au fond, toute l’histoire que M. Sapir nous raconte n’est-elle pas l’histoire de son échec politique ?

    Vous aves bien lu, je n’ai pas dit intellectuel ou économique, j’ai dit politique.

    Autrement dit on peut avoir des raisons, et même des siècles à l’avance. ça ne change rien au problème si vous perdez la bataille parce que vous avez cru trop vitre pouvoir renverser plus fort que vous. Galilée a perdu la même bataille que Darwin a gagnée ! Parce que les forces en présence permettaient la victoire au camp de la vérité.

    Ce qui me désole, c’est que dans l’analyse on feint de croire que l’Europe n’est qu’une faiblesse et un « élément du problème ». Politiquement ce peut être au contraire un levier, une force. Mais à une condition : être crédible auprès de ces fameux pays que l’on appelle « partenaires » (sans les traiter comme tels) et arrêter de croire que la situation des forces en présence ressemble à celle dont a pu bénéficier de Gaulle en son temps (Allemagne affaiblie et divisée ; Royaume Uni et Etats-Unis obsédés par l’ennemi communiste, Asie et Amérique du sud sans puissance économique etc).

    Franchement, vous y croyez à l’unilatéralisme ?

    Au plaisir de vous lire.

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    • chris06 // 14.10.2012 à 16h47

      @medomai,

      bien d’accord avec vous.

      Sur la critique de la mondialisation, Sapir rejoint Stiglitz (au passage, Laurent Pinsolle ne semble pas au courant que Stiglitz a publié en 2002 un livre « globalisation and its discontents » dans lequel il effectue une analyse globale des travers de la mondialisation, livre pourtant traduit en 30 langues et best seller mondial, bien avant que Sapir ne s’y mette..).

      Par contre, sur les solutions envisagées, les deux s’opposent radicalement, Sapir prônant plutôt un retour vers une re-nationalisation des économies alors que Stiglitz continue plutôt dans la voie proposée par Keynes, c’est à dire un changement radical dans le fonctionnement des institutions de gouvernance mondiale (FMI, BM, OMC, Système Monétaire International) pour corriger les méfaits de la mondialisation.

      Etant donné que je suis persuadé que le plus grand défi du XXIeme siècle c’est comment l’humanité va échapper à la tragédie des communs dans laquelle elle s’est mise par son organisation politique en nations indépendantes incapables de se mettre d’accord pour gérer les ressources limitées de cette planète en tant que bien commun de l’humanité, il me semble que les solutions préconisées par Sapir, c’est à dire le parfait manuel du nationalisme méthodologique, vont exactement à l’inverse de la direction qu’il faut prendre!

      Des actions unilatérales des Etats privilégiant toujours l’intérêt national sur celui de l’humanité, comme le préconise Sapir, dans un monde où les ressources s’épuisent rapidement, ne fera que nous amener tout droit à la troisième guerre mondiale.

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      • yoananda // 14.10.2012 à 17h01

        J’ai un peu du mal a comprendre les prémisces de la réflexion.
        Ce n’est pas parce qu’on est organisé en nations qu’on fait la guerre, c’est parce qu’on se fait la guerre qu’on s’allie, qu’on se regroupe, et qu’on forme des nations en tant qu’outils de guerre. Pas l’inverse.

        On se fait la guerre pour les ressources, parce que les uns ont les ressources, les autres ont de quoi l’exploiter et d’autres encore veulent en piller les fruits.

        Quand on n’a plus, ou qu’est sur le point de ne plus avoir de quoi simplement nourrir toute la population, nation ou pas nation, ca se termine en guerre. La population humaine croit de manière exponentielle. Si ce n’est pas clair ce qu’est une exponentielle regardez ceci : http://www.akademia.ch/~sebes/Images/1994/94editoi4.jpg

        En quoi les nation ont a voir avec ça ? A la rigueur on peut accuser le monothéisme et son « croissez / multipliez » (comme si Dieu voulait un beau cheptel). Mais la nation ???

        Je sais que la propagande contemporaine est d’accuser les nations de tous les maux. Et je veux bien le croire envers et contre les évidences, mais il faut quand même expliquer un minimum. Non ?

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        • chris06 // 14.10.2012 à 18h05

          Les nations se livrent à une course à la croissance pour prendre la plus grande part possible du gâteau, exactement comme dans la « tragédie des communs » ou tout autre « dilemme du prisonnier » (si vous ne connaissez pas je vous conseille de googler ces deux concepts essentiels pour comprendre ce qui est entrain de se produire).

          Le seul moyen de sortir d’un dilemme du prisonnier c’est s’il y a coopération entre les prisonniers. C’est pas en re-nationalisant et par des actions unilatérales qu’on va y arriver!

          Vous n’avez qu’à voir le cirque qui s’est produit à Copenhague pour un exemple de non coopération entre les nations.. Et c’est pas encore plus d’actions unilatérales qui risque d’améliorer les choses!

          PS: une exponentielle c’est une fonction à taux de croissance CONSTANT. Or le taux de croissance de la population mondiale diminue depuis plus de vingt ans, on a donc plus affaire à une exponentielle, d’ailleurs les prévisions pour les cinquante prochaines années font état d’une stabilisation aux alentours de 9 milliards d’habitants.

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          • SPQR // 14.10.2012 à 18h51

            Michea évoque souvent ce concept dans ses réquisitoires à l’encontre du libéralisme (pour illustrer à quel point la « loi de Pareto » manque de validité à un certain niveau de « calcul » égoïste et rationnel, tant il est vrai que la somme des intérêts particuliers n’est pas égale à l’intérêt général…).
            Il est plutôt de sensibilité anarcho-socialiste et ne me semble pas vraiment plaider pour une « gouvernance mondiale » des biens communs.
            Comme quoi ce concept dont vous arguez pour aller dans ce sens peut être utilisé pour appuyer des thèses abondant dans le sens d’une relocalisation radicale de toutes les activités humaines (y compris de la « souverraineté populaire », à l’echelle de la communauté), version décroissance trash.

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          • yoananda // 14.10.2012 à 19h18

            Je ne crois pas qu’on puisse simplifier les choses de la sorte.
            Ca sent le raisonnement du gars de la ville.
            Si vous avez déjà travaillé sur un chantier, ou dans un champ, ou ramené vous même du bois pour vous chauffer l’hiver, vous savez que la vie que la vie est très dure. La moindre inattention, c’est l’accident, et ensuite tout se complique très vite, si on élimine les facilités que l’état procure de nos jours.

            Donc, si les gens veulent la plus grande part, au niveau individuel, et qu’ils s’associent en tribus, entreprises, ou nations, ou empires, c’est parce que sans cette « grande part », la vie est très dure.
            Voltaire (si je ne me trompe) disait que la pauvreté, c’est l’état naturel, celui du « sauvage ».

            La nation n’est pas la cause, c’est juste un outil. Enlevez la nation, et la course continuera sous une autre forme.
            Collectiviser les biens, ca n’a pas marché avec l’URSS, ca ne marchera pas plus au niveau mondial. Parce que nous sommes très différent. La simplification du dilemme du prisonnier est abusive dans le cas mondial. Ca marcherait peut-être dans un monde idéal de gentils bisounours intelligents, mais le monde n’est pas peuplé de tel êtres.
            A condition que les bisounours décident de se stabiliser a une certaine population.

            Quand au fait que la croissance de la population décroit depuis 20 ans, oui c’est normal, on a « touché le bord » il y a 30 ans. Rien d’étonnant la dedans. C’est la conséquence directe du fait que les ressources se raréfient. Il n’y en a plus assez pour tout le monde. Depuis 1979 le pétrole par tête de pipe est au mieux constant, voire sur une légère pente déclinante. Donc la croissance démographique suit. Elle suivra aussi quand on passera les prochains pics. D’une manière ou d’une autre. Guerre entre nations, ou famines, ou épidémies … ou les 3.

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          • yoananda // 14.10.2012 à 20h36

            Ha oui en plus, la baisse de la fécondité est due au moins en partie au déversement massif d’oestrogènes dans l’eau (des océans notamment), ce qui féminise les hommes et réduit leur fertilité.
            C’est donc du au fait que notre empreinte sur la planète montre des limites.
            L’exponentielle … c’est déjà fini !
            Bon ok, c’est pas la guerre / famine, j’avais oublié ce facteur. Mais c’est pareil.

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          • Christophe Vieren // 16.10.2012 à 20h42

            @Yoananda : la baisse du taux d’accroissement démographique n’a absolument rien à voir avec le fait que « les ressources se raréfient ».
            C’est une conséquence directe d’un baisse du taux de fécondité des femmes suite à leur émancipation (+ contraception) après une période durant laquelle la médecine a fait décroître le taux de mortalité infantile et augmenter l’espérance de vie.
            Même les pays où le poids des religions monothéistes sont fortes, l’émancipation des femmes, aidé par la contraception, le taux de fécondité s’est abaissé, et l’accroissement démographique de même.

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        • Vénus-Etoile du Berger // 14.10.2012 à 18h30

          @ yoananda vous écrivez « La population humaine croit de manière exponentielle. Si ce n’est pas clair ce qu’est une exponentielle regardez ceci : http://www.akademia.ch/~sebes/Images/1994/94editoi4.jpg »

          Aborder de la population globale n’a pas de sens.

          Si nous prenons deux pays avec la même population mais avec un niveau de vie et de développement différent, nous ne pouvons pas trouver de point commun.

          Le chiffre futur de la population mondiale est une prévision avec des hypothèses.

          La population peut très bien se stabiliser par une baisse plus rapide que prévue de la natalité ou bien une hausse plus brutale de la mortalité que prévue ou bien les deux.

          Ce qui reste fondamental car certain c’est le vieillissement de la population non pas combien nous serons sur la Terre.

          Cordialement.

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          • yoananda // 14.10.2012 à 20h26

            est-ce que les obèses américains comptent pour 2 ? et un enfant d’Éthiopie pou 0,5 ?
            peut-être qu’il faudrait compter nom pas le nombre de gens ,mais le nombre de kilos totaux (biomasse) ?

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        • Hadrien // 15.10.2012 à 03h45

          Avant même le « dilemme des prisonniers » ou « la trajédie des biens communs » (que la théorie néoclassique élimine, d’ailleurs, par ses hypothèses, pour ne pas les traiter), la théorie du « bien être » comporte un défaut majeur bien plus grave:

          RAPPEL
          La frauduleuse appelation “OPTIMUM de Pareto” en économie.

          Les théoriciens qui ont sévi en économie, ont pris leurs désirs (néoclassiques) pour des réalités : ils ont notamment forgé de toutes pièces une confusion entre « équilibre » de Pareto et « optimum global » de Pareto, que l’on rencontre encore aujourd’hui dans tous les enseignements universitaires sur le théorème de « l’équilibre général » (y compris chez ceux qui prétendent en dénoncer le dogme!).
          L’ « économie néoclassique » a ainsi prétendu trouver sa justification libérale dans les travaux de Pareto.
          Or, si Pareto fut un sympathisant de Mussolini, ses travaux n’en restent pas moins parfaitement cohérents. On y distingue bien:
          – un équilibre multi-critère de Pareto, appelé aujourd’hui à tort “optimum” de Pareto, qui est simplement un équilibre conflictuel un peu particulier de la théorie des jeux: on ne peut ameliorer le « critère » d’un des agents qu’au détriment d’un autre (évitant ainsi les situations comme “le paradoxe des 2 prisonniers) A part ça, c’est le propre de n’importe quel équilibre de forces!
          – un optimum monocritère global de Pareto, obtenu par agregation sociale (somme des critères individuels) et qui seul mérite le nom mathématique d’optimum (car définissant ainsi un ensemble complètement ordonné, contrairement au précédent).
          On montre qu’au prétendu “optimum” de Pareto on peut toujours faire correspondre un optimum collectif global, mais où les coefficients de la combinaison doivent être calculés « ad hoc ». Ils sont généralement quelconques, trés différents les uns des autres et donc éloignés de l’égalité qui traduirait un critère collectif neutre (ne favorisant ni défavorisant personne par leur pondération a priori).
          Cette propriété, qui est souvent invoquée pour justifier le qualificatif « optimal », montre donc tout le contraire: un équilibre de Pareto n’est généralement pas un optimum collectif à coefficients égaux (le seul respectant la déclaration des droits de l’homme et du citoyen: a priori « libres et… égaux en droit »).

          On trouve aujourd’hui couramment des économistes et politiques allégeant que la politique libérale est forcément « optimale » puisqu’elle représente un “optimum” de Pareto (entendu dans la bouche de Michel Rocard, que l’on ne s’attendait pas à voir tomber dans pareil travers, à la télévision).
          Les libéraux ont ainsi enseigné comme « optimum » quelque chose qui n’en est pas !
          Il n’était d’ailleurs pas besoin d’être mathématicien pour le deviner, puisqu’il suffit de prendre un contre-exemple: Je partage un gateau en huit parts; j’en prend sept, et je ne vous en laisse qu’une. Et bien, c’est un optimum de Pareto (parce qu’on ne peut améliorer la satisfaction d’aucun sans déplaire à l’autre)!
          Les libéraux ont invoqué l’analogie avec la « la lutte pour la vie », croyant y trouver légitimité. Or, si la « lutte pour la vie » était l’optimum, pourquoi être sortis de l’âge des cavernes par la loi avec le « Contrat social » si bien explicité par Rousseau ?
          Le débat sur l’adoption d’une régulation (économique, financière, etc.) n’est pas autre chose !

          C’est cette escroquerie intellectuelle qui est dénoncée plus en détails dans un billet invité (i.e. enrôlé “d’office”) :
          http://www.pauljorion.com/blog/?p=33654

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      • Hadrien // 15.10.2012 à 03h13

        Vous me paraissez tout aussi fantasque sur la mondialisalisation que sur la monnaie (cf mes derniers messages) :

        Les premiers auxquels la globalisation à l’échelle mondiale a profité sont les marchés de la finance et des matières premières, qui sont des modèles idéaux en théorie des jeux conflictuels. Ils trouvent là le « level playing ground » (champ de bataille et non de jeu) absolu qui leur permet de décupler leurs profits par la stratégie:
        « Prolétaires de tous les pays, concurrencez-vous! »
        Ce n’est certainement pas en commençant par les laisser s’étendre à cette échelle que l’on résoudra les blocages du « dilemne des prisonniers » ou « des biens communs » qu’on n’a pas même pas résolus en interne, à l’échelle des nations.
        Quand on n’arrive même pas à pacifier les banlieux de ses délinquants, on ne risque pas de convaincre la Russie ou la Chine pour intervenir en Syrie !

        Stiglitz a déjà dit ça sur le plan économique et financier:
        «tant la mondialisation du commerce des biens et des services que la globalisation des marchés des capitaux ont contribué à l’augmentation des inégalités, mais de manière différente»
        «la compétition entre les pays pour l’investissement prend de nombreuses formes – pas seulement la baisse des salaires et l’affaiblissement de la protection des travailleurs. C’est une course vers le bas globale qui assure que les règlementations sont faibles et les impôts bas»
        «dans un monde où les capitaux ne pourraient pas bouger et les travailleurs si, les pays se feraient concurrence pour attirer les travailleurs. Ils promettraient de bonnes écoles and un bon environnement et de faibles taxes sur le travail. Cela serait financé par des taxes importantes sur le capital»
        «avec le capital très mobile – et les droits de douanes bas – les entreprises peuvent simplement dire aux travailleurs que s’ils n’acceptent pas des salaires plus bas et des conditions de travail moins bonnes, l’entreprise ira ailleurs»
        «la globalisation circonscrit la démocratie à travers la compétition»
        Le Prix de l’inégalité, Editions Les liens qui libèrent, Septembre 2012

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      • Christophe Vieren // 15.10.2012 à 19h38

        Non Chris, la cause n’est pas la partition du monde en nations indépendantes. La cause est le manque de volonté des peuples (tout au moins pour ceux qui ont le droit à la parole) de donner plus de développement à la démocratie et à leur avenir à long terme. La Charte de la Havane, si les peuples l’avaient adoptée (bien sûr les états-unis y étaient opposés) auraient probablement changer un tant soit peu la situation d’aujourd’hui.

        Les nations arrivent, lorsqu’elle est bien voyante et ne profite à personne, à s’opposer à une menace : protocole de Montréal concernant la préservation de la couche d’Ozone. Un autre exemple sont accords de l’OMC (qui pour le coup selon moi et bien d’autres dont Sapir et Allais, ont conduit ou conduisent au pire).
        Le jour où les peuples représentées par le gouvernement de ces nations ou de tout ensemble d’autres entités politiques fortes quelles que soit la taille de sa population ou de son territoire, auront compris cela, que la gouvernance soit mondiale ou pas n’y change pas grand chose. Une gouvernance mondiale serait a priori plus efficace (au sens mais peut-on exercer une véritable démocratie à cette échelle ? Ne peut-on sombrer plus facilement dans la dictature mondiale ?

        La question de fond reste : l’émancipation des peuples !. Une gouvernance mondiale avec une partie de la population non émancipée, conduira au profit de la partie émancipée sur celle qui ne l’est pas. Il fuat donc commencer par là avant d’envisager un gouvernement mondial.

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    • Hadrien // 15.10.2012 à 03h17

      @ chris, bien entendu,
      Telle était la destination du message ci-dessus.

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  • BA // 14.10.2012 à 19h19

    Dimanche 14 octobre 2012 :

    Le FMI vient de réviser ses propres calculs concernant la zone euro : la situation est encore pire que prévu.

    Selon les calculs du FMI, la dette publique de la Grèce sera de 181,8 % du PIB en 2013.
    La dette publique de l’Italie sera de 127,8 % du PIB en 2013.
    La dette publique de l’Irlande sera de 119,3 % du PIB.
    La dette publique du Portugal sera de 123,7 % du PIB.
    La dette publique de l’Espagne sera de 96,9 % du PIB.
    La dette publique de la France sera de 92,1 % du PIB.

    http://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/981/files/2012/10/Dette-Brute.gif

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    • yoananda // 14.10.2012 à 20h23

      celle du japon est a >200%
      ces chiffres ne veulent rien dire pris tel quel.
      il faut regarder la dette nette, il faut regarder qui la détient (étranger ou locaux), il faut comparer non pas au PIB mais au recettes de l’état et voir le déficit.

      Ce sont des chiffres non économiques, c’est de la comm … le FMI se garde les vrais chiffres pour lui, je suppose qu’ils pas si neuneu de croire leur propre bouillie.

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  • BA // 14.10.2012 à 21h52

    Dimanche 14 octobre 2012 :

    Le choix n’est plus entre un sauvetage, certes douloureux, de l’euro et son éclatement, mais entre un éclatement inéluctable dans le désordre et une dissolution ordonnée qui au moins préserverait l’Union européenne. L’acharnement à vouloir sauver la zone Euro se transforme sous nos yeux en une dramatique machine de guerre qui finira si l’on n’y prend garde à détruire l’Europe et ne laissera que ruines et décombres derrière elle.

    Jacques Sapir, sur son blog.

    http://russeurope.hypotheses.org/300

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    • yoananda // 14.10.2012 à 22h00

      Oui, je suis assez d’accord.

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    • Marcus // 14.10.2012 à 22h57

      Je suis aussi sur la même ligne BA !

      Bonne semaine à toutes et à tous.
      Marc

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  • Rodriguez // 15.10.2012 à 00h05

    Bonjours à tous.
    Pouvez vous me donner votre avis sur cette conférence de François Asselineau et que je trouve proche de l’excellent Jacques Sapir :

    http://www.dailymotion.com/video/xhvuec_faut-il-avoir-peur-de-sortir-de-l-euro-4-4_news#from=embed

    Merci d’avance

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  • Hadrien // 15.10.2012 à 03h31

    LES FANAS DE LA MONDIALISATION

    Dans « France, Etat critique », paru en Septembre dernier, on peut lire sous la plume de J. Peyrelevade (p. 115-116) :
    » On nous rebat les oreilles avec les délocalisations mais, toutes les études le montrent, leur responsabilité dans la baisse des emplois industriels sur le territoire français est infime »
    C’était oublier un peu vite ce qui figure p. 64 du même livre:
    » Comme le fait remarquer un des intervenants sur mon blog,
    – Le pourcentage de biens de consommation importés par l’Europe et produits par l’Asie est tel que le retour au protectionnisme viderait les rayons de nos super et hypermarchés « .
    Ainsi « leur responsabilité est… infime », mais le déséquilibre créé est néanmoins tel qu’il a chassé partout nos propres produits du marché national !
    Et l’auteur JP d’enchérir, dans la même veine contradictoire, p.63 :
    » Enfin, demandera-t-on aux exportateurs étrangers de prouver qu’ils paient, sur leur territoire, les mêmes charges sociales… La Chine et l’Inde doivent-elles réinventer la sécurité sociale et l’assurance-maladie pour avoir le droit d’exporter ? »
    A-t-on besoin de lui répondre « Mais oui, précisément, et c’est le meilleur service à rendre aux travailleurs indiens et chinois! » ?

    Ainsi, avec la Chine, se met en place une relation « perdant-perdant ». Quelques centaines de millions de personnes passent de la misère rurale à un emploi indécent, mais payé au-dessus de 1,25 dollar par jour – niveau qui sert de référence aux statistiques internationales sur la très grande pauvreté -, tandis que des pans entiers d’activités manufacturières s’effondrent dans les pays plus avancés.
    En 1994, l’ancien secrétaire au travail de l’administration Clinton, Robert Reich, s’était livré à un petit calcul malheureusement prophétique dans un rapport délivré à l’occasion du forum de Davos:
    » Les nations industrialisées emploient 350 millions de personnes payées 18 dollars par heure en moyenne. Mais au cours des dix dernières années, l’économie mondiale s’est élargie à des grands pays peuplés comme la Chine, l’Inde, etc. Globalement, on peut estimer qu’une force de travail d’environ 1,2 milliard de personnes est ainsi devenu accessible à un taux de salaire horaire de moins de 2 dollars, et même de moins de 1 dollar dans nombre de régions. »

    Patrick Artus, lui, enchaîne sur ces pays:
    « Cette situation auto-entretenue d’insuffisances des salaires sert à stimuler les exportations » (Natixis, Flash économie, janvier 2010: La dynamique intenable du partage des revenus et de la demande…)
    Que croit-on qu’en déduit Big Brother Peyrelevade ?
    Qu’il faut importer d’urgence cette politique chez nous, parbleu:
    » depuis trente ans, gauche et droite confondues, nous avons préféré une politique de la demande… et une succession de relances artificielles, à une politique de l’offre. »
    » Il faut… dégager des ressources et renoncer à consommer. », nous dit-il dans le livre susdit, p. 37.
    Ou encore… renoncer à se soigner ou prendre sa retraite, qu’il énonce dans cette admirable novlangue de l’adaptation par le bas, avec des accents de sincérité qui ne trompent pas :
    ” C’est aux bénéficiaires et à eux seuls de payer par leurs impôts et leurs cotisations les prestations qu’ils reçoivent. Les personnes physiques, les ménages, sont les seuls concernés, les seuls à être malades ou à prendre leur retraite. Que vient faire ici l’entreprise qui ne connaît pour elle-même ni droit à pension ni droit à assurance santé? Demander une contribution au système productif n’a comme sens que de masquer l’ampleur de l’effort nécessaire et comme seul effet de peser sur sa compétitivité ”,
    dans son précédent livre sur « l’erreur historique », 2008, p.103…
    LA COM-PÉ-TI-TI-VI-TÉ, ON VOUS DIT !

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  • Hadrien // 15.10.2012 à 03h59

    LES ENNEMIS DU PROTECTIONNISME

    On sait déjà que Paul Krugman a viré sa cuti sur la mondialisation et doit aujourd’hui bien regretter d’avoir écrit « La mondialisation n’est pas coupable »…
    Il en va de même pour Daniel Cohen qui avait écrit une charge contre « Les ennemis de la mondialisation »!
    Il se rabat aujourd’hui sur « L’homo économicus, prophète (égaré) des temps nouveaux »… On ne sait à qui s’adresse la parenthèse mais, égaré, Daniel cohen l’est certainement car on l’a vu trés mal à l’aise chez Tadei sur FR3, bafouillant sa tirade face à Paul Jorion qui n’est pourtant pas un monstre d’éloquence!
    Sans doute se sentait-il visé par les propos de Frédéric Lordon dans le Monde Diplomatique édités récemment chez LLL:

    « Strauss-Kahn craint le retour du protectionnisme », titrait Le Nouvel Obs, lorsque DSK faisait encore recette.
    « La situation comporte deux risques majeurs : des troubles sociaux et le protectionnisme » déclarait d’un même élan Christine Lagarde à Davos.
    Et, plus ils le disent, moins ils savent de quoi ils parlent. Evidemment, pour s’en apercevoir, il leur faudrait prendre le temps de réfléchir un peu au sens des mots.
    Redouter le « retour du protectionnisme » n’a en effet de sens que si nous estimons vivre dans une situation de non-protectionnisme.
    Mais ce non-protectionnisme existe-t-il ?

    La concurrence non distordue règne, nous dit-on, en Europe.
    Avec l’Estonie, qui fixe à zéro son impôt sur les sociétés ?
    Avec la Roumanie, où les employés de Renault-Dacia payés 300 euros par mois représentent une sorte d’élite salariale ?
    Avec la Pologne, qui refuse toute réglementation environnementale et les coûts qui l’accompagnent ?
    Avec le Royaume-Uni, qui dévalue subrepticement sa monnaie de 30 % contre l’euro, et, d’un claquement de doigts, diminue d’autant ses prix d’export ? Avec le Luxembourg, dont la transparence bancaire fait paraître limpide une flaque de pétrole ?
    Concurrence non distordue sans doute également avec la Chine, et avec le Vietnam, ou pourquoi pas la Birmanie…

    Pour que le « non-protectionnisme » ait un sens, il faudrait ajouter aux règles du libre-échange l’hypothèse de parfaite identité structurelle des systèmes socioproductifs mis en concurrence… Or, cette hypothèse est évidemment délirante. Fiscalité, protection sociale, niveaux de vie, réglementation environnementale, taux de change, droit du travail, tolérance sociale aux inégalités, préférence politique pour les coûts collectifs de services publics : les économies sont différentes en tout.
    Toutes les différences restent autant de distorsions, c’est-à- dire, pour certains, de protections de fait.

    Ceux qui tirent leur fiscalité vers le bas, qui ne veulent ni des coûts de la protection sociale ni des coûts de la protection environnementale, ceux qui manipulent leur change, ceux dont le droit du travail autorise toutes les pressions salariales, tous ceux-là sont à l’abri de formidables barrières et n’ont nul besoin de droits de douane ou d’obstacles non-tarifaires pour s’ébattre et prospérer dans le commerce international libéralisé. Le monde différencié, le nôtre pour longtemps encore, est par conséquent – à savoir : en tant qu’il est différencié – protectionniste ! N’est-il pas absurde alors de hurler à la « menace protectionniste » dans un monde qui l’est nécessairement ? A moins, focalisant jusqu’à l’hystérie le regard sur certaines protections, que ce soit pour mieux faire oublier les autres.

    Pour en savoir plus:
    Le Protectionnisme et ses ennemis, LLL & Monde diplomatique,
    HJ. Chang, S. Halimi, F. Lordon, F. Ruffin, J. Sapir

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  • Tassin // 15.10.2012 à 10h13

    Lu l’année dernière.
    J’ai eu la même impression qu’Olivier.
    Un bouquin majeur. Tout comme « Prospérité sans croissance » de Tim Jackson en 2010 et « La fin de la Croissance » de Richard Heinberg cette année.

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    • Hadrien // 16.10.2012 à 16h46

      Je ne suis pas sûr que Sapir serait heureux du rapprochement avec “Prospérité sans croissance” de Tim Jackson et “La fin de la Croissance” de Richard Heinberg !

      La croissance des deux derniers siècles est liée à toutes les inventions dans les biens et services qui sont aujourd’hui à notre disposition. Sans les derniers en dâte (microprocesseurs, communications à haut débit, réseaux, etc.), vous ne pourriez même pas donner ici votre avis par Internet (qui n’a que quelques années d’âge) !
      S’agissant de croissance, c’est sa domestication qui importe et non son existence. Vous me faites penser à celui qui incriminait les armes blanches, tout en découpant son steak avec une lame bien aiguisée…

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  • Hadrien // 18.10.2012 à 17h17

    Déclaration de notre actuel Président de la République, le 6 mai 1992, à la tribune de l’Assemblée nationale (cf Le Monde diplomatique, octobre 2012) :
    « C’est parce que nous avons accepté la mondialisation que nous sommes aujourd’hui soumis à des contraintes monétaires, budgétaires, financières. Dès lors, le seul débat qui compte, c’est de savoir si nous acceptons les règles du capitalisme international ou si nous ne les acceptons pas . Si nous entrons dans le jeu de la mondialisation, alors ces contraintes financières, monétaires et, subsidiairement, européennes s’imposent. »
    – Mais n’y a-t-il donc personne pour prévenir ce brave homme du danger qui nous guette ? Un économiste, par exemple…
    – Un économiste ? Il l’est lui-même. Écoutez donc celui-là, élevé à la même école de pensée:
    « l’appareillage d’ensemble des politiques de marché représente la contrainte que se sont fabriquée les pays membres de l’union européenne, et plus particulièrement les nations latines (France, Italie, Espagne) pour réformer leurs politiques dans les secteurs protégés où le syndicalisme restait fort et où le consensus politique interdisait, de fait, les adaptations majeures. » (Elie Cohen, La tentation hexagonale, Fayard 1996)
    – adaptations… Comme il y va! Catastrophe sociologique, oui! A qui donc ce Monsieur, aussi peu regardant sur la condition des autres, adresse-t-il pareils enseignements ?
    – Il est professeur à Sciences Po… mais il tire l’essentiel de ses ressources de ses postes d’administrateur d’Electricité de France – Énergies nouvelles, du groupe PagesJaunes, et du groupe Steria.

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