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2.octobre.20242.10.2024 // Les Crises

Ukraine : les missiles longue portée ne seront pas suffisants pour faire la différence, mais ils nous rapprocheront d’une confrontation directe

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À la suite d’informations selon lesquelles les États-Unis et le Royaume-Uni s’apprêtent à approuver l’utilisation de missiles occidentaux pour attaquer l’intérieur de la Russie, le président russe a fait hier ses commentaires les plus acerbes à ce jour en affirmant que cette initiative « changerait la nature même du conflit », signifiant que l’OTAN et la Russie seraient alors « en guerre ». Il a prévenu que la Russie prendrait les « décisions appropriées ».

Source : Responsible Statecraft, George Beebe
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

En réponse, le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré : « La Russie a déclenché ce conflit. La Russie a envahi illégalement l’Ukraine. La Russie peut mettre fin à ce conflit immédiatement. L’Ukraine a le droit de se défendre ».

La logique militaire qui consiste à tester la détermination de la Russie sur cette question n’est pas claire. Il y a peu de raisons de croire que l’utilisation de missiles de croisière lancés par avion augmentera de manière significative les chances de l’Ukraine de remporter ce qui est devenu une guerre d’usure, dans laquelle les Russes ont d’énormes avantages sur l’Ukraine en termes de population et de production militaire. Les Russes épuisent la capacité des Ukrainiens à mettre sur le champ de bataille des forces bien entraînées et bien équipées, et les missiles de croisière lancés par voie aérienne n’y changeront rien.

Deuxièmement, les Russes peuvent s’adapter aux capacités de frappe ukrainiennes à plus longue portée, comme ils l’ont déjà fait pour les missiles d’artillerie HIMARS et les missiles ATACMS lancés depuis le sol. Ils ont déplacé des dépôts d’approvisionnement, par exemple, et sont devenus plus efficaces dans leur utilisation des contre-mesures de guerre électronique pour neutraliser l’armement occidental avancé.

Troisièmement, pour avoir un impact réel sur la capacité de l’Ukraine à endommager le territoire russe, l’Occident devrait fournir un très grand nombre de missiles à très longue portée – bien au-delà du petit nombre de modèles de base qui ont été envisagés. Or, la capacité de l’Occident à fournir un tel nombre de missiles est limitée, et leur fourniture provoquerait presque inévitablement des représailles directes de la part de la Russie.

La logique politique qui sous-tend le feu vert à des frappes en profondeur en Russie est également obscure. Il y a peu de raisons d’être optimiste quant à la capacité de ces attaques à faire pression sur Poutine pour qu’il mette fin à la guerre ou à le pousser à la table des négociations, mais il y a de bonnes raisons de craindre qu’elles amplifient ses affirmations selon lesquelles la Russie se bat contre l’OTAN et non contre le peuple ukrainien. Il existe de nombreux exemples dans l’histoire de campagnes de bombardement à grande échelle qui galvanisent la résistance publique, et jusqu’à présent, cela s’est avéré vrai avec les propres frappes de la Russie sur l’Ukraine, qui ont attisé le patriotisme ukrainien et les attitudes anti-russes.

Une autre conséquence potentielle involontaire est que l’escalade de la létalité du soutien militaire occidental durcira les exigences russes à toute table de négociation future. Plus l’Occident montrera qu’il est prêt à utiliser l’Ukraine pour frapper la Russie, plus les Russes insisteront sur une démilitarisation étendue de l’Ukraine comme condition d’un règlement.

Les risques, en revanche, sont très importants par rapport aux maigres récompenses. Le plus grand danger est que la Russie se sente obligée de « rétablir la dissuasion », de montrer à l’Occident qu’il ne peut pas augmenter indéfiniment la létalité et la gamme des armes qu’il fournit à l’Ukraine sans une réponse directe de la part de la Russie. Poutine subira des pressions dans son propre pays pour tracer une ligne dure en frappant clairement une cible occidentale, de peur que l’Occident ne continue à s’impliquer davantage jusqu’à ce que la Russie n’ait plus d’autres options qu’une guerre à grande échelle avec l’OTAN – ce que Poutine veut clairement éviter.

Quelles « mesures appropriées » Poutine pourrait-il prendre ? Il est très peu probable que la Russie réagisse immédiatement par une escalade nucléaire. En revanche, elle pourrait intensifier considérablement ses actes de sabotage en Europe (qui, jusqu’à présent, ont davantage pris la forme de coups de semonce que d’attaques majeures), fournir des missiles et des renseignements satellitaires au Hezbollah ou aux Houthis ou, si elle ressent le besoin d’aller plus loin, attaquer les satellites occidentaux, qui sont essentiels pour le ciblage et le guidage des frappes ukrainiennes.

Chacune de ces actions pourrait causer de graves dommages à l’Occident et provoquer des réactions occidentales qui renforceraient un cycle extrêmement dangereux d’escalade mutuelle, dont on ne peut prévoir la fin.

Seul Poutine sait où il pourrait tracer une ligne dure. Mais étant donné les dangers d’une guerre directe entre les plus grandes puissances nucléaires du monde, il est très risqué pour nous de continuer à faire pression pour découvrir où cette ligne pourrait se situer.

La Russie ne peut pas gagner cette guerre sans condition. Elle ne peut pas conquérir, occuper et gouverner l’ensemble du vaste territoire ukrainien, ce qui nécessiterait une force d’invasion et d’occupation plusieurs fois supérieure à l’armée russe actuelle. Mais elle peut ruiner l’Ukraine, la laissant dans un tel état de dysfonctionnement qu’elle ne peut être reconstruite ou s’allier avec qui que ce soit.

Il n’est ni dans l’intérêt de l’Occident ni dans celui de l’Ukraine de rendre plus difficile un règlement qui préserve l’indépendance de l’Ukraine et lui offre la possibilité d’un avenir prospère.

Ce dont l’Ukraine a désespérément besoin aujourd’hui, ce ne sont pas des armes à longue portée. Elle a besoin d’un plan viable pour parvenir à une fin négociée de cette guerre qui donne à l’Ukraine une chance réaliste de se reconstruire et de prospérer.

*

George Beebe a passé plus de vingt ans au gouvernement en tant qu’analyste du renseignement, diplomate et conseiller politique, notamment en tant que directeur de l’analyse de la Russie à la CIA et conseiller du vice-président Cheney sur les questions relatives à la Russie. Il est l’auteur de « The Russia Trap : How Our Shadow War with Russia Could Spiral into Nuclear Catastrophe » (2019) [Le piège russe : comment notre guerre de l’ombre avec la Russie pourrait diverger en une catastrophe nucléaire, NdT].

Source : Responsible Statecraft, George Beebe, 13-09-2024

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Bouddha Vert // 02.10.2024 à 10h27

« La Russie a envahi illégalement l’Ukraine »:
C’est un fait, cependant la Révolution Orange matrice originelle de notre affaire a bénéficié de nombreux financements en provenance d’une myriade d’institutions dont l’UE afin de démocratiser le pays mais surtout libéraliser son économie.
Sur place, la géographie et l’histoire vont faire le reste, à l’est une population russophone, à l’ouest une population ukrainophone, à l’est une entrée royale via le Don sur la seule mer chaude accessible depuis le territoire Russe (un détail!).

La messe est dite, si on suggère à l’Ukraine de rejoindre l’OTAN, que pensez vous de la réaction Russe?
Je connais peut de personnes qui s’insurgent du sort de Cuba sous embargo depuis 1962 parce que ce petit bout d’île était prêt à accepter quelques missiles Russes, parce qu’on rigole pas avec la sécurité territoriale des EU.

EU et Russie sont des grandes puissances, c’est triste mais comme ça, que l’UE vassale des EU veuillent profiter de l’accès aux ressources de l’Ukraine est une chose, mais qu’elle accepte de titiller l’ours russe, pas si fringuant, fort en gueule en imaginant le faire rentrer dans sa caverne est un pari risqué où des arguments de cours de récréation ne devraient pas polluer un engagement possible vers la guerre qui fait pleurer.

En attendant la suite, les ukrainiens doivent être ravis de toutes les belles armes qu’on leur envoie pour que le massacre des populations, des infrastructures, des industries et de la nature puisse continuer encore… leurs enfants nous remercient d’avance.

19 réactions et commentaires

  • PRV // 02.10.2024 à 08h58

    le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré : « La Russie a déclenché ce conflit. La Russie a envahi illégalement l’Ukraine. La Russie peut mettre fin à ce conflit immédiatement. L’Ukraine a le droit de se défendre ».
    Espérons que M. Keir Starmer n’est pas convaincu de ce qu’il dit, qu’il utilise là le langage Orwellien dont nos dirigeant sont si familiers.
    Dans tous les cas, qu’il est triste d’être dirigés par de tels individus.

  • Bouddha Vert // 02.10.2024 à 10h27

    « La Russie a envahi illégalement l’Ukraine »:
    C’est un fait, cependant la Révolution Orange matrice originelle de notre affaire a bénéficié de nombreux financements en provenance d’une myriade d’institutions dont l’UE afin de démocratiser le pays mais surtout libéraliser son économie.
    Sur place, la géographie et l’histoire vont faire le reste, à l’est une population russophone, à l’ouest une population ukrainophone, à l’est une entrée royale via le Don sur la seule mer chaude accessible depuis le territoire Russe (un détail!).

    La messe est dite, si on suggère à l’Ukraine de rejoindre l’OTAN, que pensez vous de la réaction Russe?
    Je connais peut de personnes qui s’insurgent du sort de Cuba sous embargo depuis 1962 parce que ce petit bout d’île était prêt à accepter quelques missiles Russes, parce qu’on rigole pas avec la sécurité territoriale des EU.

    EU et Russie sont des grandes puissances, c’est triste mais comme ça, que l’UE vassale des EU veuillent profiter de l’accès aux ressources de l’Ukraine est une chose, mais qu’elle accepte de titiller l’ours russe, pas si fringuant, fort en gueule en imaginant le faire rentrer dans sa caverne est un pari risqué où des arguments de cours de récréation ne devraient pas polluer un engagement possible vers la guerre qui fait pleurer.

    En attendant la suite, les ukrainiens doivent être ravis de toutes les belles armes qu’on leur envoie pour que le massacre des populations, des infrastructures, des industries et de la nature puisse continuer encore… leurs enfants nous remercient d’avance.

  • egdltp // 02.10.2024 à 11h04

    Où est la menace ukrainienne contre la Russie ? A part le fait que les kleptocrates soutenus par la Russie ont été remplacés par des kleptocrates soutenus par l’occident mais avec un processus de mise en place d’un état de droit lors de la révolution « orange » et le fait qu’un peuple de culture slave/ex soviétique puisse s’épanouir hors du schéma autocratique qui prévaut en Russie depuis le 13ème siècle, il n’y a pour moi rien de menaçant.
    Comment croire le discours de la « fin de la civilisation » de Poutine ?
    Il a répondu à un conflit de softpower qu’il était en train de perdre par un conflit armé qu’il ne peut pas gagner tant que le monde « libéral » ou « occidental » fait front. Je reconnais que ce monde aurait été plus ferme, cf la réaction turc, il y aurait eu moins de mort, mais se coucher et donner raison à Poutine n ‘est pas pour moi la bonne solution.

    • Bouddha Vert // 02.10.2024 à 12h53

      « se coucher et donner raison à Poutine n ‘est pas pour moi la bonne solution. »
      Alors, je vous engage à vous engager… physiquement.
      La guerre ça rigole pas, faire joujou avec ceux qui ont l’arme nucléaire est un passe temps dont on pourrait avantageusement se passer, j’en arrive à souhaiter la victoire d’un trump pour que les démocrates ne nous envoient pas en enfer!
      Car ce n’est pas parce que l’on est pas content de la situation qu’il faut tout casser.
      La diplomatie, les relations internationales ne se font pas sous l’égide de la justice et de l’équité mais avec des rapports de forces, des alliances et des intérêts convoités, c’est pas récréA2.

      • egdltp // 02.10.2024 à 14h57

        Quand Poutine attaquera la France, je verrais ce que je ferais. Mais si je peux aider des gens qui souhaitent vivre selon mes critères et qu’un autre vient lui dénier par la force ce droit, il n’y a aucune raison que je leur fournisse pas ce qui est nécessaire pour se défendre.
        Les capacités à fournir à l’Ukraine ce qu’il faut pour renvoyer les russes chez eux est disponible en occident. Il ne manque que la volonté politique. C’est là dessus que Poutine et ses imitateurs comptent pour gagner.
        S’il gagne en Ukraine, pourquoi n’ira t il pas en Lettonie ou Estonie ?
        Mon poste portait sur la justification de l’ « opération spéciale » . Elle ne repose sur rien sinon la peur pour le système poutinien d’être démasqué.
        Une chose est sûre : le système de contrôle issu de la conférence de San Francisco en 1945 est bien mort et presque enterré, sauf à ce que les plus « fort » cessent leur « deux poids-deux mesures », selon qu’on est amis avec eux ou non.
        Le jour ou à l’ONU les USA tord le bras à Israel pour respecter les résolutions que le gouvernement actuel viole, un pas dans la bonne direction aura été fait.

        • Bouddha Vert // 03.10.2024 à 01h11

          « système de contrôle issu de la conférence de San Francisco en 1945 est bien mort et presque enterré… », Il me semble que vous n’imaginez même pas les préoccupations néocolonialistes des membres fondateurs à l’époque, en voici un extrait:
          Chapitre XI:
          « les Membres des Nations Unies qui ont ou qui assument la responsabilité d’administrer des territoires dont les populations ne s’administrent pas encore complètement elles-mêmes reconnaissent le principe de la primauté des intérêts des habitants de ces territoires. Ils acceptent comme une mission sacrée l’obligation de favoriser dans toute la mesure possible leur prospérité, dans le cadre du système de paix et de sécurité internationales établi par la présente Charte »
          Comme vous pouvez le constater, le 2 poids 2 mesures n’a jamais vraiment quitté les arènes du droit international.
          Les USA ne sont pas prêt de lâcher Israël, tête de pont de l’interventionnisme sur la région abritant les plus grosses réserves de pétrole conventionnel ON-SHORE de la planète (le meilleur et le moins cher).
          Les USA lâcherons sous 2 possibilités, avoir perdu la guerre ou qu’il n’y ait plus de pétrole exploitable, et vu les changements du monde, il est raisonnable de penser que nous aurons les 2, et nous voguerons vers d’autres cieux (avec plus de CO2), mais ni bons, ni mauvais, en devenir.

    • landstrykere // 03.10.2024 à 04h07

      – la Russie n’a pas déclenché ce conflit. C’est un groupe de pays de l’UE avec la GB et les Etats-Unis, en 2014, avec un coup d’état à Kiev réanimant le bandérisme et s’attaquant à l’Ukraine russe.

      – la base de ce conflit est la nature disparate de l’Ukraine et c’est ce FAIT qui est occulté massivement. Il ne s’agit pas de russophones de l’Est et du Sud, mais de ce que l’Ukraine dans ses frontières actuelles est simplement la RSS Ukraine de l’URSS. C’est une ancienne république soviétique qui n’a pas été désoviétisée selon ses ligness ethno-nationales antérieures. Or c’est précisément ce que la dissolution soviétique a fait dans les Pays Baltes et le Caucase. C’est ce qui a été fait avec Tchécoslovaquie.

      – lorsque la scission par lignes ethno-nationales n’est pas mise en oeuvre, l’accent est mis sur la fédéralisation. On nous a ressassé les esprits avec les autonomies et les fédéralismes sans arrêt dans le cadre de la CEE et de l’UE: Espagne, Belgique. Et il y a le cas moins connu en francophonie de la Finlande, qui est un ancien territoire suédois avec le suédois comme langue co-officielle et l’archipel des Åland comme région à statut spécial. Il y a bien sûr la Confédération Helvétique aussi.

      – le cas yougoslave: guerre ilégale selon la propre législation de l’OTAN (l’article 5). Et la fédération est démantelée en utilisant le principe ethno-national justement.

      Le cas yougoslave est le précédent faisant jurisprudence qui justifie à lui tout seul le cas ukrainien et le refus de l’OTAN de fournir des garanties en décembre 2021 à la Russie, est consubstantiel.

      • cincinatus // 06.10.2024 à 09h31

        Les Russes voulaient une Ukraine neutre et fédérale pour respecter les différentes populations. Il existe en Europe un Etat neutre (de moins en moins) et confédéral, c’est la Suisse et cela ne lui a pas mal réussi.
        La seule vérité, c’est que cette guerre est une volonté ancienne des néocons et du complexe militaro-industriel américains, ce dernier ayant toujours besoin d’une guerre et si possible du sang des autres pour se nourrir.
        Le ralliement de la fille de D. Chenney aux Démocrates est significatif

    • Dominique65 // 03.10.2024 à 09h12

      Des missiles nucléaires à quelques minutes de vol de Moscou constituent un danger. Un très gros danger. Crois-le ou non, mais le peuple Russe, lui le crois.

  • Savonarole // 02.10.2024 à 13h29

    J’aime pas beaucoup les gens qui présument des réactions des autres , on a eut l’exemple hier qu’à trop présumer on a souvent de mauvaises surprises.
    C’est pas pour rien que les militaires ne réfléchissent jamais une stratégie en terme de possibilité mais uniquement en terme de capacité.
    La guerre est quelque chose de beaucoup trop sérieux pour ètre laissé à la seule appréciation des politiques :p.

  • Daniel // 02.10.2024 à 13h56

    Ce texte date bientôt d’un mois…. depuis cela chauffe encore plus.
    Petit rappel : ON NE PEUT PAS GAGNER UNE GUERRE CONTRE UN PAYS AYANT L’ARME NUCLEAIRE , sinon c’est LA DESTRUCTION MUTUELLE ASSUREE !!!

    On continue dans la logique que l’UE + l’OTAN = la guerre mondiale.
    Les USA et les Britanniques ayant le rôle de « déclencheur de guerre » à l’UE avec le vote du 19/09. Le Parlement invite les Etats membres de l’UE à autoriser l’Ukraine à utiliser les armes qu’ils lui livrent contre « des cibles militaires légitimes » sur le sol russe ( texte approuvé par 425 voix pour, 131 contre et 63 abstentions).
    Donc s’il y a usage de missiles Français ou de l’OTAN sur le sol de la Russie, la France et l’Allemagne deviennent par le fait éligible à un bombardement par la Russie !!!

    Ce n’est plus une escalade ici : c’est une déclaration de guerre !!!
    Comme le dit l’auteur : il faut que l’on se mette à la table de négociation pour aller vers une paix négociée et surtout, je pense imaginer un vivre ensemble dans un nouveau système de sécurité pour les nations du monde prenant en compte TOUS les intérêts de chaque pays (pas uniquement la vision des occidentaux).

    • La Mola // 02.10.2024 à 19h02

      si l’on ajoute que ladite « révolution » orange de 2013/2014 a « permis » le déclenchement d’une guerre civile sordide contre les régions russophones d’Ukraine à la suite de l’interdiction de l’usage du Russe dans la vie publique (comme si la Suisse interdisait soudain l’une de ses 4 langues officielles – en mode franquiste !)…
      si l’on ajoute la réhabilitation du très sympathique Stepan Bandera (signalé collabo des waffen SS) comme héros national ukrainien…
      si l’on ajoute le torpillage des accords négociés de Minsk 1 et 2 par la France et l’Allemagne qui en étaient les garants …
      si l’on ajoute cet autre torpillage de l’entremise diplomatique turque en 2022…

      on comprend de suite que Poutine EST le seul coupable du carnage !

      • Jökull // 03.10.2024 à 08h48

        Effectivement, qu’aurions nous dit si le gouvernement espagnol aurait interdit aux Catalans de parler leur langue puis les aurait bombarder suite á leur référendum sur l’indépendance.
        L’Espagne ne l’a pas fait mais les ukrainiens du Maidan l’ont fait.
        Et on trouve cela normal!

    • Zaza // 03.10.2024 à 17h14

      Merci, Daniel !
      La resolution du Parlement europeen du 19 septembre 2024 sur « la perenne du soutien financier et militaire apporté à l’Ukraine » n’arrive pas de me dormir. Et je ne suis pas un soldat, je ne suis qu’un petite retraitée ! Regardez le n°8 : Le Parlement exhorte les Etats memvres à lecer immediatement ses restrictions sur l’UTILIQATÎON DES SYSTEMES d’armes occidentales livrés à l’Ukraine contre des cibles militaires légitîmes SUR LE TERRITOIRE RUSSE …… donc pour moi c’est des soldats tres exercés et d’un Etat europeen lancent des missiles, ou autres, sur la Russie sur la demande du president ukrainien. Et en particulier des soldats français. Donc une entrée en guerre contre la Russie. Avec des missiles, Paris devient une ruine.
      L’étrange, c’est les peu d’informations, radios, médias, et politiques.

  • Fox // 03.10.2024 à 08h55

    Et si l’on ajoute le torpillage de Nordstream 2, « piloté » par les USA (aucune enquête n’a abouti !) pour couper l’Europe du gaz russe et lui mettre à la place du gaz de chiste américain 3 fois plus coûteux, et que l’on note les effets : récession économique en Allemagne (fermeture programmée entre autres de 2 ou 3 usines VW, délocalisation prévue pour d’autres sociétés), crise totale en France (politique, économique, sociale), on voit que l’affaiblissement de l’Europe mené par les US est bien en route avec l’aval de nos politiques.
    La lecture au premier degré des médias mainstream consiste à gober la propagande Otan/USA/Europe sans aucun recul et de croire que tout a commencé en février 2022. Prendre en compte les effets et pas la cause…
    Celui qui déclenche une guerre n’est pas forcément le responsable car le responsable est celui qui a tout fait pour mener à la guerre. Et depuis 1991, le « boa » Otan/USA étrangle chaque jour un peu plus la Russie avant d’entraîner le reste du monde dans un conflit avec la Chine en élargissant le périmètre de l’Otan. Et nos politiques, vassaux, sont prêts à suivre le mouvement…
    Une vidéo à voir d’un « gauchiste » « pro-poutine » évidemment (!), ex-ambassadeur suisse !
    https://www.youtube.com/watch?v=XBWWzZcQIUY

  • Jean-Sylvain // 03.10.2024 à 18h07

    Le Québec a tenu deux référendums sur son indépendance (séparation) du Canada. Le deuxième a failli passer. Supposons que, lors de ce deuxième référendum, l’indépendance aurait remportée la majorité des voix. Le Québec aurait déclaré son indépendance en vertu du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Et supposons que le Canada ait décidé de ne pas reconnaître le résultat de ce référendum. Bombardement du Québec, persécution des minorités francophones des autres provinces canadiennes, etc. Supposons maintenant que, par un autre référendum, le Québec ait demandé et obtenu son intégration aux USA. Que ferait les USA face aux actions belliqueuses du Canada visant maintenant une ancienne province canadienne devenue un état américain ?

  • RV // 05.10.2024 à 15h16

    ///1///
    L’AGM-158 JASSM est un missile américain qui se distingue par sa stratégie de vol à haute altitude, contrairement aux autres missiles de sa catégorie qui volent à très basse altitude pour échapper à la détection. Cette approche permet une programmation des missions plus simple et ne nécessite pas de modèles 3D de terrain précis. Cela signifie que les Ukrainiens pourraient programmer directement les JASSM sans avoir besoin d’un soutien extérieur, ce qui pourrait compliquer l’imputabilité des frappes. Cependant, le JASSM est considéré comme moins sophistiqué qu’un missile SCALP et sa furtivité est peut-être moindre en raison de sa trajectoire de vol plus élevée et donc plus exposée. Son impact opérationnel dépendra donc plus des quantités livrées que des qualités intrinsèques du missile.

  • RV // 05.10.2024 à 15h17

    ///2///
    Washington n’a pas encore précisé la version du missile AGM-158 JASSM qu’il souhaite livrer à l’Ukraine, mais il est probable qu’il s’agisse de la version A, avec une portée de 370 km. Cette portée permettrait aux Ukrainiens de frapper plus en profondeur que les SCALP/STORM SHADOW, menaçant l’oblast de Kaliningrad et une grande partie du sud de la Russie. Les missiles JASSM pourraient être difficiles à identifier, ce qui pourrait offrir aux Occidentaux une opportunité d’aider les Ukrainiens sans en assumer la responsabilité. Cependant, cela pourrait également entraîner une escalade du conflit si les autorités russes accusent la Pologne ou les États-Unis d’une attaque directe. Les Occidentaux font preuve de retenue pour éviter une telle escalade et prévenir un malentendu.

  • RV // 05.10.2024 à 15h23

    ///3///
    Si l’oblast de Kaliningrad était touché par un JASSM, comment les Russes pourraient-ils identifier l’auteur du tir ? Cela pourrait en effet provenir des Polonais, qui disposent des mêmes modèles.
    De même, en mer Noire, il serait difficile de déterminer si l’appareil ayant tiré le missile est un F-16 ukrainien, cherchant à échapper aux radars en survolant la mer à basse altitude, ou un F-16 américain ayant décollé de Roumanie.

    ces réflexion sont tirée d’un texte d’Olivier Dujardin publié en septembre 2024 par le Centre français de recherche sur le renseignement.

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