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18.février.201518.2.2015 // Les Crises

Yanis Varoufakis : « Ce n’est pas l’heure pour les jeux en Europe »

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Intéressante tribune du ministre grec des finances… (on peut discuter de sa vision, mais dites donc, il doit faire tâche dans les réunions européennes lui qui sait vraiment de quoi il parle…)

Un mot sur la crise : je suis quand même très surpris de la naïveté des commentateurs sur les stratégies cachées des acteurs.

Et je pense surtout à un : l’Allemagne. On constate qu’elle est extrêmement rigide, mettant clairement en danger un accord.

MAIS je vois peu d’analystes se demander si ce n’est tout simplement car elle ne veut plus de l’euro : ça a été un système optimal pour elle, mais elle comprend bien qu’il n’est pas durable et que la transition entre ces 2 modes est proche, et qu’elle devra donc financer les autres pays bien plus qu’auparavant. Le tout dans un cadre où la BCE prend des décisions contraires à la vision et aux intérêts allemands (je rappelle que la Bundesbank a attaqué la BCE devant les tribunaux – une paille !!!).

Il serait donc tout à fait rationnel pour l’Allemagne de vouloir sortir de l’euro (pour le surcout futur du mark, eh bien oui, ce sera moins bien pour elle qu’aujourd’hui, mais pas très différent d’avant hier où le pays se portait fort bien).

Mais le poids de l’Histoire ne permet pas à l’Allemagne de tenir ce discours. Il lui faut donc rejeter la faute sur d’autres, et la Grèce est une occasion qui risque de ne pas se reproduire de sitôt.

Ainsi, il se peut bien que la question actuelle soit « L’Allemagne veut-elle encore de l’euro ou pas » – réponse d’ici la semaine prochaine…

P.S. c’est mal enclenché :

« Dialogue de sourds ou bras de fer tendu? Au lendemain de l’échec de la réunion de l’Eurogroupe au sujet de la Grèce, les Etats européens et l’Etat grec campent toujours sur leurs positions. Les premiers exigent d’Athènes le prolongement du programme de redressement, tandis que le gouvernement dirigé par Alexis Tsipras refuse de repartir sur les mêmes bases.

Mardi, une source gouvernementale a indiqué que la Grèce «n’acceptera pas d’ultimatum». «Le gouvernement grec est déterminé à honorer le mandat populaire et l’histoire de la démocratie en Europe», ajouté cette même source, qui assure que le texte présenté lundi soir lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro «comprenait des points qu’Athènes ne pouvait pas accepter, comme l’extension technique de six mois du programme actuel, qualifiée d’étape transitoire».

Selon cette source, le texte proposé par Athènes lors de cette réunion comprenait des «mesures visant à adopter un système d’imposition plus juste, à limiter les répercussions de la crise humanitaire ainsi que des mesures pour l’allégement de la dette». «Ces points, assure la source, sont les bases pour une extension de l’aide actuelle qui pourrait prendre la forme d’un programme intermédiaire de quatre mois, qui sera une phase transitoire vers un accord qui va conduire à la croissance en Grèce.»

De leur côté, l’Europe continue de se montrer inflexible. «Il n’y a pas de plan B» dans le cadre des négociations avec la Grèce, a notamment assuré mardi le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. «Le plan A, pour la Commission, c’est un accord à 19 [au sein de la zone euro]. C’est le seul sur la table», a renchéri le porte-parole de la Commission, Margaritis Schinas. «Il faut passer de l’idéologie à la logique», a-t-il dit à l’adresse des Grecs, en reprenant une formule de Pierre Moscovici.

La Commission européenne s’est dite mardi «dans une recherche de solution à 19», et a promis de «jouer son rôle de facilitateur». Elle a toutefois démenti l’existence d’un document que les Grecs étaient à deux doigts de signer la veille, comme l’a affirmé le ministre des Finances, Yanis Varoufakis. «Il y a eu des documents élaborés, mais aucun document mis sur la table, et donc aucun document rejeté par la Grèce», a renchéri le Français, Michel Sapin.

Pour les Européens, la seule option viable est une extension du programme d’aide grec en cours, qui expire le 28 février. La zone euro a fixé un ultimatum à Athènes jusqu’à vendredi et souhaite qu’elle fasse une demande formelle par lettre, selon plusieurs sources proches du dossier. «Le seul terrain connu qui permette d’avoir un peu de temps, de tranquillité et de calme, c’est la prolongation du programme précédent. C’est un travail qui doit continuer pour aller jusqu’au bout dans les quelques heures qui restent», a averti Michel Sapin. Une extension du programme de redressement grec comporterait la «flexibilité que les règles comportent», a-t-il souligné. » Source

« Ce n’est pas l’heure pour les jeux en Europe »

Par Yanis Varoufakis. Article paru dans le New YorkTimes, le 17 février 2015: No Time for Games in Europe [traduction: JFG/OG-QuestionsCritiques]

ATHÈNES — J’écris cet article en marge d’une négociation cruciale avec les créanciers de mon pays – une négociation dont le résultat pourrait marquer toute une génération, et même s’avérer être le tournant décisif de l’expérience européenne d’une union monétaire. Les théoriciens des jeux analysent les négociations comme si elles étaient des jeux où des joueurs purement motivés par leur intérêt personnel se partagent un gâteau. Parce que j’ai passé de nombreuses années durant ma précédente vie en tant que chercheur universitaire à étudier la théorie des jeux, certains journalistes ont présumé hâtivement que, en tant que nouveau ministre des finances de la Grèce, j’élaborais activement des bluffs, des stratagèmes et des options de sortie, m’efforçant au mieux d’améliorer une mauvaise main.

Rien ne pourrait être plus loin de la vérité.

Mon expérience en matière de théorie des jeux m’a plutôt convaincu de la pure folie que ce serait d’imaginer que les délibérations actuelles entre la Grèce et nos partenaires sont un jeu de marchandage qui peut être gagné ou perdu au moyen de bluffs et de subterfuges tactiques.

Le problème avec la théorie des jeux, comme je le répète à mes étudiants, est qu’elle présume que les motivations des joueurs vont de soi. Au poker ou au black-jack cette supposition ne pose aucun problème. Mais dans les délibérations actuelles entre nos partenaires européens et le nouveau gouvernement de la Grèce, ce dont il s’agit est de changer les motivations des uns et des autres. De faire naître un nouvel état d’esprit qui soit capable de transcender les divisions nationales, d’abattre la distinction entre créancier et débiteur au profit d’une vision pan-européenne, de placer le bien commun européen au-dessus des considérations dogmatiques de la politique politicienne, toxiques si on ne leur tient pas la bride, et de rompre avec la vision manichéenne de la politique européenne.

La grande différence entre ce gouvernement et les gouvernements grecs précédents est double : nous sommes déterminés à entrer en conflit avec les puissants intérêts particuliers afin de permettre à la Grèce de redémarrer et de gagner la confiance de nos partenaires. Nous sommes également déterminés à ne pas nous laisser traiter comme une colonie fiscale à laquelle certains peuvent imposer comme bon leur semble toutes les souffrances qu’ils jugent nécessaires. Le principe qui demande l’imposition de l’austérité la plus sévère à l’économie la plus déprimée serait ridicule s’il n’était la cause d’autant de souffrance inutile.

On me demande souvent : et si la seule façon d’obtenir un financement est de franchir vos lignes jaunes et d’accepter des mesures que vous considérez comme faisant partie du problème, plutôt que partie de la solution ? Fidèle au principe selon lequel je n’ai pas le droit de bluffer, ma réponse est la suivante : les lignes que nous avons présentées comme étant jaunes ne seront pas franchies. Autrement, elles ne seraient pas vraiment des lignes jaunes, mais seulement du bluff.

Mais si cela devait amener encore plus de souffrance à votre peuple ? me demande-t-on. Vous devez certainement bluffer.

Le problème avec cet argument est qu’il présuppose, comme le fait la théorie des jeux, que nous vivons dans un monde où l’on est entravé par la peur des conséquences. Dans un monde où il n’existe aucune circonstance où nous devons faire ce qui est juste, non pas en tant que stratégie, mais simplement parce que c’est… juste.

Contre un tel cynisme, le nouveau gouvernement grec innovera. Nous mettrons un terme, quelles qu’en soient les conséquences, aux accords qui sont mauvais pour la Grèce et pour l’Europe. Le jeu « étendre et prétendre » [étendre les dettes et prétendre que tout va bien – NdT] qui a commencé après que la dette de la Grèce est devenue telle, en 2010, que notre pays ne pouvait plus l’honorer, s’arrêtera. Plus de prêts – pas tant que nous n’aurons pas un plan crédible pour faire repartir l’économie afin de rembourser ces prêts, aider la classe moyenne à se relever et régler cette effroyable crise humanitaire. Finis les programmes de « réformes » qui visent les retraités pauvres et les pharmacies familiales tout en laissant intacte la corruption à grande échelle.

Notre gouvernement ne demande pas à nos partenaires un procédé pour ne pas rembourser nos dettes. Nous demandons quelques mois de stabilité financière qui nous permettront de nous atteler aux réformes que la population grecque dans son ensemble peut faire siennes et soutenir, afin de faire revenir la croissance et mettre fin à notre incapacité de payer ce que l’on doit.

On pourrait penser que ce recul par rapport à la théorie des jeux est motivé par quelque radical programme gauchiste. Ce n’est pas le cas. La principale influence est Emmanuel Kant, le philosophe allemand qui nous a enseigné que les hommes rationnels et libres échappent à l’emprise de l’opportunisme en faisant ce qui est juste.

Comment savons-nous que notre modeste programme politique, qui constitue notre ligne jaune, est juste selon la formulation de Kant ? Nous le savons en regardant dans les yeux les gens affamés dans les rues de nos villes ou en contemplant notre classe moyenne à bout de souffle, ou en prenant en compte les intérêts de tous les hommes et femmes qui travaillent dur dans toutes les villes et villages de notre union monétaire européenne. Après tout, l’Europe ne retrouvera son âme que lorsqu’elle regagnera la confiance de son peuple en plaçant les intérêts de celui-ci avant toute autre considération.


Varoufakis : « Nous allons détruire de système oligarchique grec » (23/01)

Yanis Varoufakis, donné comme nouveau ministre des Finances de Syriza, est interviewé à Athènes par Paul Mason de Channel4 (23 janvier 2015). (Transcription et traduction : JFG-QuestionsCritiques).

Voir la vidéo sur le site de Channel 4 : ICI

Aujourd’hui, Yanis Varoufakis est professeur d’économie ; à partir de lundi prochain il pourrait être le ministre des Finances de Syriza. L’auteur du « Minotaure planétaire » et de la « Modeste proposition pour résoudre la crise de l’euro » répond aux questions de Paul Mason, chef de la rubrique économie de Channel 4, la grande chaîne de télévision indépendante britannique.

Paul Mason : Que ferait un gouvernement Syriza dans les 100 premiers jours ?

Yanis Varoufakis : Trois mesures. Premièrement, nous devons nous occuper de la crise humanitaire. Il est grotesque qu’en 2015, nous ayons des gens qui avaient un travail, une maison – certains avaient une boutique, il y a encore quelques années – et qui dorment dans la rue, le ventre vide. Il est inacceptable que des écoliers fassent leurs devoirs à la lueur d’une bougie parce que l’électricité a été coupée du fait que l’Etat a été mal inspiré de décider de taxer la propriété à travers les factures d’électricité. Ce sont des choses qui coûtent très peu d’argent et qui ont un impact symbolique, social et moral majeur. C’est l’une des trois pièces [de notre politique]. La deuxième chose que nous devons faire dans ce pays est de le réformer. Réformer en profondeur et réformer d’une façon qui s’attaque à ce que l’on appelle le « triangle criminel ». En Grèce, le triangle criminel [ou « triangle des combines » – NdT] comprend la partie achats de l’Etat, où vous avez des fournisseurs de l’Etat à la recherche de profits indus qui lui font payer des fortunes – par exemple, une autoroute grecque coûte trois fois plus cher à construire qu’une autoroute française, ce qui est inacceptable. Deuxièmement, la deuxième partie du triangle est formée des banquiers sans scrupules qui extorquent le maximum d’argent. Et troisièmement, les mass media qui sont tout le temps en faillite. Il faut donc se poser les bonnes questions, comme se demander comment ils parviennent à joindre les deux bouts quand ils n’ont jamais montré le moindre bénéfice.

PM : On pourrait presque entendre les centristes européens s’écrier, « il y a là un parti de gauche qui touche à la liberté d’expression !»

YF : C’est le contraire. Nous sommes absolument attachés à la liberté d’expression, et la liberté d’expression en Grèce a été compromise par cette alliance contre nature entre des banquiers sans scrupules, des promoteurs et des propriétaires de médias qui deviennent la voix de ceux qui veulent parasiter les efforts productifs de tous les autres et vivre à leurs crochets.

PM : Que ferez-vous concrètement contre l’oligarchie ?

YF : Nous allons détruire les fondations sur lesquelles ils ont construit, décennie après décennie, un système et un réseau qui sucent méchamment l’énergie et la force économique de tous les autres dans la société.

PM : Vous n’êtes pas seulement un économiste, vous connaissez l’histoire de ce pays. Vous savez ce qui c’est passé la dernière fois que quelqu’un a essayer de reprendre le pouvoir à l’oligarchie grecque…

YF : Un combat juste doit être mené sans se soucier de ce que cela peut nous en coûter.

PM : Et le coût pourrait être qu’un gouvernement Syriza s’aperçoive, à un certain moment, que la démocratie lui est ôtée.

YF : Il n’y a pas d’autre alternative que de rester inébranlable dans notre opposition à ces forces qui vident essentiellement la démocratie de sa substance.

Mais venons-en à la troisième pièce de notre politique. Résoudre la crise, réformer la Grèce, nous attaquer à l’oligarchie, abolir l’immunité fiscale. Parce que ce n’est pas tant un problème d’évasion fiscale que d’immunité fiscale. Et la chose à faire, bien sûr, est de renégocier les accords de prêts avec nos partenaires européens, lesquels ont été préjudiciables à l’Europe dans son ensemble.

PM : Vous avez été pendant des années à l’extérieur de la politique. Que ressent-on lorsque l’on se retrouve aux portes du pouvoir ?

YF : Effrayant. Un seul mot : effrayant. Mais d’un autre côté, après avoir dit ça, dans les universités où j’ai passé toute ma vie – en Grande-Bretagne et ailleurs – j’étais persuadé que tout collègue voulant devenir à tout prix chef de département devrait être immédiatement disqualifié, parce qu’on ne devrait le faire qu’à contrecœur en tant que service public. Donc nous sommes des candidats au pouvoir à contrecœur et, malheureusement, c’est l’Histoire et cette crise qui nous ont poussé au centre de la scène, et nous avons maintenant hérité du défi empoisonné de devoir faire des choses essentielles que même les partis bourgeois auraient dû faire et qu’ils n’ont pas fait.

PM : Et si avec l’un de vos collègues, vous vous rendez à l’Eurogroupe dans deux semaines, que leur direz-vous ?

YF : Il est temps de dire la vérité sur la responsabilité insoutenable du déni majeur avec lequel l’Europe à traité la faillite dans ses assemblées et sur l’architecture problèmatique du système de l’euro.

PM : Et selon vous, quelle est la probabilité que la Grèce soit chassée de la zone euro ?

YF : Zéro.

PM : Qu’arrivera-t-il à la zone euro si elle continue comme elle est ?

YF : Si nous ne réformons pas le système de l’euro, si nous ne créons pas d’amortisseurs et ce que j’appelle un mécanisme de recyclage des excédents au sein de la zone euro, celle-ci sera foutue dans quelques années.

PM : Pourquoi ?

YF : Parce que vous ne pouvez pas avoir une union monétaire qui prétend pouvoir survivre à une crise financière majeure simplement en prêtant plus d’argent aux pays en déficit à la condition qu’ils réduisent leurs revenus.

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Je vous rappelle que le dernier livre de Varoufakis Le Minotaure Planétaire vient tout juste d’être traduit en français, aux Éditions du cercle – je vous le recommande

Minotaure2014.jpg

disponible en versions numériques (kindle et kobo) et brochée (PoD-amazon)

 

Voici un extrait de la préface de l’auteur à l’édition française :

Delors, Mitterrand, Kohl et leurs successeurs

En 1993, alors que ses efforts pour poser les fondations de la zone euro commençaient à porter leurs fruits, Jacques Delors eut un pressentiment : il fallait à l’union monétaire européenne un peu plus que les règles de Maastricht et une banque centrale calquée sur le modèle de la Bundesbank. Jacques Delors était correctement arrivé à la conclusion qu’une émission obligataire commune à la zone euro devait être créée pour qu’il soit possible de prévenir les chocs et être en mesure de se remettre d’aplomb après qu’ils ont frappé. À cette fin, dans un Livre Blanc présenté en décembre 1993, il recommandait que ces euro-obligations de fait soient intégrées en tant que rouage essentiel du mécanisme de la zone euro et, en outre, qu’un Fonds d’investissement européen soit lui-aussi institué.

Pour donner à sa recommandation élan politique et poids au niveau macroéconomique, Jacques Delors essaya de convaincre le Président Mitterrand que ces euro-obligations joueraient pour la zone euro un rôle similaire à celui que les Union Bonds avaient joué pour le New Deal de Franklin Roosevelt, où ils permirent le financement d’un vaste programme de redressement tiré par l’investissement, qui autorisa le déficit budgétaire fédéral des USA à se maintenir à un faible niveau, de 1933 jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale.

Mitterrand écouta avec la plus grande attention, mais répondit : « Jacques, vous avez raison. L’union monétaire européenne a besoin de ces instruments. Mais, nous ne les créerons pas. Helmut (Kohl) et moi-même n’avons pas la puissance politique suffisante pour cela. Nous avons le pouvoir de lier entre eux les pays sur le plan monétaire, de forger une monnaie commune. Mais nous n’avons pas le pouvoir d’établir une dette commune. Laissez-moi cepen-dant vous dire ceci : lorsque, dans 10 ou 15 ans, une grande crise financière viendra à frapper l’Europe, nos successeurs devront faire le choix suivant : soit mettre en œuvre votre idée, soit laisser l’union monétaire européenne s’effondrer ».[1]

François Mitterrand avait vu juste sur deux points : une crise mondiale majeure est bien survenue 15 ans plus tard, en 2008, et les dirigeants européens se trouvent bien devant un dilemme entre consolidation (d’un type similaire à l’union obligataire proposée par Jacques Delors) et éclatement. Là où François Mitterrand et Helmut Kohl se sont trompés est dans leur conviction (tacite) que leurs successeurs allaient choisir la consolidation. À ce jour, ceux-ci se précipitent, tels des somnambules, droit vers l’éclatement.

Ce livre fait la lumière non seulement sur les causes de cette crise que le Président Mitterrand avait anticipée de manière prophétique mais, aussi, sur les raisons pour lesquelles ses successeurs se comportent comme des lapins tétanisés par l’irrémédiable avancée des phares d’un camion dans la nuit.

Voici enfin un entretien du 13 février 2012 conduit par Philip Pilkington :

Philip Pilkington : Dans votre livre LE MINOTAURE PLANÉTAIRE : l’ogre américain, la désunion européenne et le chaos mondial vous exposez que la crise économique en cours a des racines très anciennes. Vous affirmez que si les nombreuses interprétations classiques – de la cupidité devenue exubérante à la mainmise sur la régulation – expliquent bien certaines caractéristiques de la crise actuelle, elles ne traitent pas de la véritable question sous-jacente, c’est-à-dire la façon dont l’économie mondiale est actuellement structurée. Pouvez-vous expliquer brièvement pourquoi ces interprétations classiques se révèlent-elles incomplètes ?

Yanis Varoufakis : Il est vrai qu’au cours des décennies qui ont précédé le Krach de 2008, la cupidité est devenue le nouveau credo. Les banques et les fonds spéculatifs faisaient plier les autorités régulatrices à leur volonté de fer ; les financiers croyaient en leur propre discours et étaient donc convaincus que leurs produits financiers représentaient un « risque sans risques ». Cependant, cet appel au phénomène de l’ère d’avant 2008 nous laisse avec le sentiment tenace que nous passons à côté de quelque chose d’important ; que toutes ces vérités séparées n’étaient que de simples symptômes, plutôt que les causes, du pouvoir destructeur qui se précipitait tête baissée vers le Krach de 2008. L’avidité était présente depuis des temps immémoriaux. Les banquiers ont toujours essayé de faire plier les règles. Les financiers étaient à la recherche de nouvelles formes de dettes trompeuses depuis l’époque des pharaons. Pourquoi l’ère qui a débuté après 1971 a-t-elle permis à la cupidité de dominer et au secteur financier de dicter ses conditions au reste de l’économie sociale de la planète ? Mon livre commence par mettre l’accent sur la cause plus profonde qui se cache derrière tous ces phénomènes distincts mais entremêlés.

PP : D’accord, ces tendances nécessitent d’être replacées dans leur contexte. Alors, quelles sont selon vous les racines de cette crise ?

YV : Elles sont à rechercher dans les principaux ingrédients de la deuxième phase de l’après-guerre qui a débuté en 1971 et dans la façon dont ces « ingrédients » ont créé une poussée majeure de croissance, fondée sur ce que Paul Volcker avait décrit, peu après être devenu le président de la Réserve fédérale, comme la « désagrégation contrôlée de l’économie mondiale ».[1]

Tout a commencé lorsque l’hégémonie américaine de l’après-guerre ne pouvait plus se baser sur l’habile recyclage des surplus des Etats-Unis vers l’Europe et l’Asie. Et pourquoi ne le pouvaient-ils plus ? Parce que leurs excédents, à partir de la fin des années 1960, s’étaient transformés en déficits – leurs fameux déficits jumeaux (budgétaire et de la balance commerciale). Aux alentours de 1971, les autorités américaines eurent l’idée de mettre au point une stratégie audacieuse : au lieu de s’attaquer au double déficit croissant de leur nation, les hauts responsables politiques américains décidèrent de faire le contraire : accroître les déficits. Et qui devrait payer la note ? Le reste du monde ! Comment ? Au moyen d’un transfert permanent de capitaux qui se précipiteraient sans cesse par-delà les deux grands océans afin de financer le double déficit des USA.

Ces déficits de l’économie américaine ont donc opéré pendant des décennies à la façon d’un aspirateur géant, absorbant les biens et les capitaux excédentaires des autres peuples. Tandis que cet « arrangement » incarnait le déséquilibre le plus colossal imaginable à l’échelle planétaire (souvenez-vous de l’expression appropriée de Paul Volcker), il a néanmoins donné naissance à quelque chose ressemblant à un équilibre mondial, un système international accélérant rapidement les flux asymétriques des échanges et des capitaux, capable d’exercer un semblant de stabilité et de croissance constante.

Propulsées par le double déficit des Etats-Unis, les économies excédentaires du monde (à savoir l’Allemagne, le Japon et, plus tard, la Chine) ne cessaient de produire en série les marchandises que les Etats-Unis absorbaient. Près de 70% des profits réalisés au niveau mondial par ces pays étaient transférés aux Etats-Unis, sous la forme de flux de capitaux vers Wall Street. Et que fit Wall Street de tout cet argent ? Il le transforma en injections de capital sous forme d’investissements directs, de prises de participation, de nouveaux instruments financiers, de prêts revêtant d’anciennes formes ou de nouvelles, etc.

C’est sous ce prisme que nous pouvons contextualiser la montée de la financiarisation, le triomphe de la cupidité, la démission des régulateurs, la domination du modèle de croissance anglo-saxon. Tous ces phénomènes qui caractérisent cette époque apparaissent soudainement comme de simple sous-produits des flux massifs de capitaux nécessaires pour alimenter les déficits jumeaux des Etats-Unis d’Amérique.

PP : Il semble que vous situiez ce tournant au moment où Richard Nixon a sorti les Etats-Unis de l’étalon-or et dissout le système de Bretton Woods. Pourquoi doit-on voir cela comme le tournant ? Quel effet a eu la désindexation du dollar sur l’or ?

YV : Ce fut un moment symbolique : l’annonce officielle que le Plan mondial conçu par la génération du New Deal était mort et enterré. En même temps, c’était une manœuvre très pragmatique. Car contrairement aux dirigeants européens, aujourd’hui, qui ont été extraordinairement aveugle quant à l’issue inéluctable (c.-à-d. que le système de l’euro, tel qu’il a été conçu dans les années 1990, n’a aucun avenir dans le monde après 2008), l’administration Nixon a eu le bon sens de reconnaître immédiatement que le Plan mondial appartenait au passé. Pourquoi ? Parce qu’il était fondé sur l’idée simple que l’économie mondiale serait gouvernée par (a) des taux de change fixes, et (b) un Mécanisme mondial de recyclage des excédents devant être administré par Washington et qui recyclerait vers l’Europe et l’Asie les surplus des Etats-Unis.

Ce que Nixon et son administration reconnurent était que, une fois que les Etats-Unis étaient devenus un pays déficitaire, ce mécanisme de recyclage ne pouvait plus fonctionner comme prévu. Paul Volcker, qui était la doublure de Henry Kissinger à ce moment-là (avant que ce dernier ne prennent ses fonctions au ministère des Affaires étrangères), avait identifié avec une immense lucidité le choix, à la fois nouveau et catégorique, auquel les Etats-Unis étaient confrontés : soit réduire leur portée économique et géopolitique (en adoptant des mesures d’austérité dans le but de maîtriser leur déficit commercial), soit chercher à maintenir leur hégémonie, en fait l’étendre, en accroissant leurs déficits et en créant immédiatement les circonstances qui permettraient aux Etats-Unis de rester le « recycleur » des surplus occidentaux. Sauf que cette fois-ci, ils recycleraient les excédents du reste du monde (Allemagne, Japon, pays producteurs de pétrole et, plus tard, la Chine).

La majestueuse déclaration du 15 août 1971 du Président Richard Nixon, et le message que le ministre américain des Finances, John Connally, allait bientôt délivrer aux dirigeants européens (« C’est notre monnaie mais c’est votre problème ») n’était certes pas un aveu d’échec. Au contraire, c’était le présage d’une nouvelle ère de l’hégémonie américaine, basée sur l’inversion des surplus de capitaux et de marchandises. C’est pour cette raison que je pense que la déclaration de Nixon symbolise un moment important de l’histoire du capitalisme de l’après-guerre.

PP : Le vieil adage bancaire, « Si vous devez des milliers à une banque, vous avez un problème ; si vous lui devez des millions, c’est elle qui a un problème », vient à l’esprit. Etait-ce alors la fin de l’hégémonie des Etats-Unis en tant que prêteurs et le commencement de l’hégémonie des Etats-Unis en tant qu’emprunteurs ? Et si c’est le cas, cela nous donne-t-il des indications sur la crise financière de 2008 ?

YV : Je suppose que la phrase de Connally, « C’est notre monnaie mais c’est votre problème », s’est avérée être la nouvelle version de ce vieil adage bancaire que vous mentionnez. Sauf qu’il y a une différence importante ici : dans le cas des banques, lorsqu’elles font faillite, il y a toujours la FED ou une autre banque centrale pour les soutenir. Dans le cas de l’Europe et du Japon en 1971, aucun soutien de ce type n’était disponible. Il ne faut pas oublier que le FMI est un organisme dont le but est de financer les pays (essentiellement de la périphérie) confrontés à des déficits de leur balance des paiements.

La phrase de Connally visait des pays qui avaient une balance des paiements excédentaire vis-à-vis des Etats-Unis. De plus, lorsqu’une personne ou une entité lourdement endettée dit à sa banque que c’est elle qui a un problème, et non le débiteur, c’est généralement une tactique de marchandage en vue d’obtenir de meilleures conditions de la banque, un effacement partiel de la dette, etc. Dans le cas du voyage de Connally en Europe, peu après la déclaration de Nixon, les Etats-Unis ne demandaient rien aux Européens. Il s’agissait simplement d’annoncer que la règle du jeu avait changé : le prix de l’énergie augmenterait plus vite en Europe et au Japon qu’aux Etats-Unis, et des taux d’intérêts nominaux relatifs joueraient un rôle majeur pour aider à donner forme aux afflux de capitaux vers les Etats-Unis.

Ainsi débutait donc la nouvelle hégémonie. L’hégémon recyclerait désormais les capitaux des autres peuples. Il accroîtrait son déficit commercial, qu’il financerait grâce aux afflux volontaires de capitaux vers New York, des afflux qui commencèrent pour de bon en particulier après que Paul Volcker eut poussé les taux d’intérêt américains vers des sommets.

PP : Et cette nouvelle hégémonie s’est développée structurellement à partir de la domination du dollar en tant que devise de réserve mondiale, laquelle s’est assise dans les années de l’après-guerre ? C’est bien cela ? Pouvez-vous en dire plus ?

YV : Le « privilège exorbitant » du dollar, grâce à son statut de réserve mondiale, fut l’un des facteurs qui permirent aux Etats-Unis de devenir le recycleur des capitaux des autres peuples (tandis que les Etats-Unis étendaient activement leurs déficits). Bien que crucial, ce ne fut pas le seul facteur. Un autre était la domination des Etats-Unis sur le secteur de l’énergie et leur puissance géopolitique. Pour attirer les unes après les autres des vagues de capitaux depuis l’Europe, le Japon et les pays producteurs de pétrole, les Etats-Unis devaient s’assurer que le retour des capitaux vers New York était supérieur aux capitaux se déplaçant vers Francfort, Paris ou Tokyo. Cela nécessitait quelques conditions préalables ; un taux d’inflation plus bas aux Etats-Unis, ainsi qu’une plus faible volatilité des prix, des coûts énergétiques moindres et une plus basse rémunération des travailleurs américains.

Le fait que le dollar était la devise de réserve mondiale signifiait que, en temps de crise, les capitaux se dirigeaient de toute façon vers New York – comme ils le feront à nouveau des années plus tard, malgré l’effondrement de Wall Street. Le volume des flux de capitaux qui avaient inondé Wall Street (afin de maintenir le financement de leur déficit commercial) ne se serait pas matérialisé sans la capacité des Etats-Unis à précipiter une envolée du prix du pétrole à un moment où (a) la dépendance des Etats-Unis vis-à-vis du pétrole était plus faible que celle du Japon ou de l’Allemagne, (b) la plupart des échanges pétroliers étaient canalisés à travers des multinationales américaines, (c) les Etats-Unis pouvaient juguler l’inflation en augmentant les taux d’intérêt à des niveaux qui détruiraient les industries allemandes et japonaises (sans massacrer totalement les entreprises américaines), et (d) les syndicats et les normes sociales qui empêchaient une compression sévère des salaires réels étaient bien plus « faibles » aux Etats-Unis qu’en Allemagne ou au Japon.

PP : Dans votre livre, vous écrivez que les responsables américains n’étaient en fait pas tant que ça préoccupés par le cours du pétrole dans les années 1970. Pourquoi dites-vous cela ? Et pensez-vous que les récentes pressions spéculatives sur le cours du pétrole et des denrées alimentaires – émanant de Wall Street – ont été largement tolérées par les autorités américaines pour des raisons similaires ?

YV : Cette question est résumée par cette vieille plaisanterie où un professeur d’économie en interroge un autre : « Comment va ta femme ? », et se voit répondre : « par rapport à quoi ? » La question, lorsqu’il s’agit d’attirer des capitaux et de gagner en compétitivité par rapport à une autre entreprise ou, en ce cas, un autre pays, est que ce qui importe n’est pas la différence absolue mais la différence relative des coûts et des prix. Oui, les autorités américaines étaient préoccupées par l’inflation et le cours du pétrole. Elles n’aimaient pas ces augmentations, d’autant plus qu’elles ne pouvaient totalement les contrôler. Mais il y avait une chose qu’elles craignaient encore plus : une incapacité de financer le déficit commercial croissant des États-Unis (qui se manifesterait si les rendements du capital n’étaient pas améliorés par rapport à des investissements similaires ailleurs). C’est dans ce contexte qu’ils ont considéré qu’une hausse des coûts de l’énergie, dans la mesure où elle augmenterait les coûts allemands et japonais plus que ceux des États-Unis, était leur choix optimal.

En ce qui concerne la comparaison avec la hausse du pétrole [en 2011-2012] et, surtout, des prix alimentaires, je pense que c’est tout à fait différent. D’une part, je ne vois pas quels intérêts américains seraient favorisés par la façon dont les ventes à terme sur le marché de Chicago poussent les prix alimentaires à un niveau tel qu’il met en péril la stratégie d’assouplissement quantitatif de la Fed, en raison des pressions inflationnistes que cela provoque. En outre, pour revenir au début des années 1970, le gouvernement américain contrôlait alors bien plus les flux financiers et spéculatifs que ce n’est le cas aujourd’hui. Ayant permis au génie de la financiarisation de sortir de la bouteille, les autorités américaines le voient faire des ravages en étant pratiquement impuissantes – en particulier compte tenu du caractère ingouvernable inhérent aux Etats-Unis, avec un Congrès et une Administration prisonniers d’un conflit perpétuel. À l’opposé, en 1971-73, le gouvernement américain jouissait d’une autorité beaucoup plus importante qu’aujourd’hui sur les marchés.

PP : Je voudrais aborder ce que je pense être le point clé de votre livre. Le reste du monde finance les déficits jumeaux des Etats-Unis – c’est à dire que le reste du monde finance à la fois le déficit de leur commerce extérieur et celui du gouvernement américain.

Lorsque les déficits jumeaux ont commencé à apparaître aux États-Unis, on assistait également à un changement fondamental dans la nature de l’économie américaine. Pourriez-vous en dire plus ?

YV : Ce changement a bouleversé l’économie sociale américaine. La stratégie consistant à laisser croître inexorablement les déficits a été accompagnée par une série de stratégies dont le but était tout simplement d’attirer vers les États-Unis les flux de capitaux du reste du monde, permettant ainsi de financer leurs déficits croissants. Dans mon livre, j’ai essayé de détailler quatre grandes stratégies qui se sont révélées cruciales dans la génération de ce « tsunami » de capitaux qui a permis de nourrir les déficits des Etats-Unis : (1) un coup de pouce sur les prix mondiaux de l’énergie qui aurait une incidence disproportionnée sur les industries japonaises et allemandes (par rapport aux entreprises américaines) ; (2) une hausse du taux d’intérêt réel (faisant ainsi de New York une destination plus attrayante pour les capitaux étrangers) ; (3) une baisse de la rémunération du travail, devenu en même temps bien plus productif ; et, (4) la direction prise par les capitaux vers la financiarisation de Wall Street, qui a offert des rendements encore plus élevés pour tous ceux qui les plaçaient à New York.

Ces stratégies ont eu un effet profond sur la société américaine, pour plusieurs raisons : pour maintenir les taux d’intérêt réels élevés, le taux d’intérêt nominal a été augmenté au moment où l’administration et la FED organisaient une compression des salaires ; la hausse des taux d’intérêt a détourné les capitaux des industries locales qui se sont dirigés vers des investissements directs à l’étranger et transféré une part des revenus des travailleurs vers les rentiers ; la baisse de la rémunération du travail a également nécessité une attaque d’envergure contre les syndicats, et les familles américaines ont dû travailler de plus longues journées pour des salaires inférieurs – et cette nouvelle réalité a conduit à l’éclatement de la cellule familiale, d’une façon jamais observée auparavant. Alors que la droite se drapait dans les valeurs familiales, elles étaient détruites dans les mains du Minotaure planétaire que cette même droite faisait prospérer.

La réduction de la part salariale signifie en outre que les familles ont dû compter davantage sur leur habitation, transformée en « vache à lait » (en l’utilisant comme garantie afin d’obtenir davantage de crédits), éloignant ainsi de l’épargne toute une génération qui s’est sur-endettée. Une nouvelle forme d’entreprise globalisée a été créée (le modèle WalMart), important tout de l’étranger, utilisant des salariés sous-payés dans des entrepôts-points de vente, et propageant une nouvelle idéologie du « bon marché ». Pendant ce temps là, Wall Street utilisait les capitaux provenant de l’étranger pour se lancer dans une frénésie de prises de contrôles et de fusions lucratives qui ont été le terreau de la financiarisation qui a suivi. En combinant l’appétit national pour le crédit (étant donné que la classe ouvrière, bien plus productive qu’auparavant, avait du mal à joindre les deux bouts, même en travaillant de plus longues heures), on a mis en relation les flux financiers (a) de l’immobilier des 60% les moins riches de la société et (b) des capitaux étrangers affluant à Wall Street. Lorsque ces deux torrents de capitaux ont fusionné, la puissance exercée par Wall Street sur les citoyens ordinaires a augmenté de façon exponentielle. Avec un travail perdant de sa valeur aussi vite que les autorités de régulation perdaient leur contrôle sur le secteur financier, les États-Unis se sont rapidement transformés, abandonnant valeurs et conventions sociales issues du New Deal. La plus grande nation du monde était prête pour l’Effondrement.

PP : Vous avez mentionné le modèle WalMart. Vous abordez largement cette question dans votre ouvrage. Pourriez-vous expliquer aux lecteurs pourquoi vous mettez l’accent sur ce point et quelle est l’importance de celui-ci pour l’ensemble de l’économie ?

YV : WalMart symbolise un changement important dans la nature du capital oligopolistique. Contrairement aux premières sociétés qui ont créé de grands secteurs entièrement nouveaux à la suite d’une invention (par exemple Edison avec l’ampoule à incandescence, Microsoft avec son logiciel Windows, Sony avec le Walkman, ou Apple avec la série iPod / iPhone / iTunes) ou à d’autres sociétés qui se sont concentrées sur le développement d’une marque (comme Coca-Cola ou Marlboro), WalMart a réalisé quelque chose à quoi personne n’avait jamais songé auparavant : cette entreprise a emballé une nouvelle idéologie du « bon marché » dans une marque destinée à plaire aux classes moyennes et inférieures américaines, financièrement stressées. En conjonction avec sa chasse impitoyable aux syndicats, elle est devenue le symbole des prix bas en procurant à ses clients de la classe ouvrière un sentiment de satisfaction, qui bénéficiaient ainsi de l’exploitation des producteurs (surtout étrangers) pour les marchandises mises dans leurs paniers.

En ce sens, l’importance de WalMart pour l’économie en général est qu’elle représente un nouveau type de société qui a évolué en réponse à des circonstances portées par le Minotaure planétaire. Elle a réifié le bon marché et profité de l’amplification des rétroactions entre la baisse des prix et celle du pouvoir d’achat de la classe ouvrière américaine. Elle a importé les biens du Tiers-monde dans les villes américaines et exporté les emplois vers le Tiers-monde (grâce à la délocalisation). Où que nous regardions, même dans les entreprises américaines les plus technologiquement avancées (comme Apple), nous ne pouvons manquer de reconnaître l’influence du modèle WalMart.

PP : Vers où pensez-vous que nous nous dirigeons aujourd’hui, alors que nous émergeons de cette période du Minotaure planétaire ?

YV : Le Minotaure est évidemment une métaphore pour le Mécanisme mondial de recyclage des excédents qui est né dans les années 1970 sur les cendres de Bretton Woods et a réussi à maintenir le capitalisme mondial dans un élan extatique ; jusqu’à ce qu’il s’effondre en 2008 sous le poids de sa démesure (et surtout de celle de Wall Street). Depuis 2008, l’économie mondiale titube, sans gouvernail, en l’absence d’un mécanisme de recyclage pour remplacer le Minotaure. La crise qui a commencé en 2008 a muté et se propage d’un secteur à l’autre, d’un continent à l’autre. Son héritage est celui d’une incertitude généralisée, d’une faiblesse de la demande mondiale, d’une incapacité à transférer l’épargne vers les investissements productifs et d’un échec de la coordination à tous les niveaux de la vie socio-économique.

Un monde sans le Minotaure, privé du fonctionnement de ce mécanisme mondial de recyclage des excédents mais qui est régi par les acolytes du Monstre, est devenu illogique, absurde. Et qui sont ces acolytes qui ont survécu au Minotaure ? Ce sont Wall Street, WalMart, le mercantilisme provincial de l’Allemagne, l’hypothèse absurde de l’Union européenne selon laquelle une union monétaire peut prospérer sans un mécanisme de recyclage des excédents, les inégalités croissantes au sein des États-Unis, en Europe, en Chine, etc., etc.

Le meilleur exemple de l’incapacité de notre monde à se réconcilier avec son énigme, est fourni par la façon dont le débat public aborde les déséquilibres dits globaux : l’excédent commercial systématiquement croissant de certains pays (l’Allemagne et la Chine sont de bons exemples), dont l’image se reflète dans l’augmentation des déficits commerciaux d’autres nations. Tous les commentateurs sont d’accord sur le fait que l’augmentation des déséquilibres mondiaux a des conséquences terribles. On pourrait, par conséquent, être tenté d’imaginer que la réduction de ces déséquilibres serait la bienvenue. Mais hélas, c’est le contraire qui est vrai ! Lorsque ces déséquilibres diminuent (par exemple quand la Chine réduit son excédent commercial), c’est le signe d’un problème, plutôt que d’une amélioration. La raison en est que la baisse du déséquilibre n’est pas due à un meilleur recyclage, plus productif, des excédents, mais correspond plutôt à une aggravation de la récession dans les pays qui fournissaient habituellement la demande absorbant les exportations nettes de quelqu’un d’autre. Nous nous trouvons donc dans la situation étrange de vouloir exorciser les déséquilibres mondiaux, tandis que dans le même temps nous souffrons de leur diminution.

L’Occident, pris dans la nasse toxique de la « faillitocratie », incapable de relever le défi du monde de l’après-2008, continuera de stagner, en perdant son emprise sur la réalité, à défaut de faire correspondre ses résultats à ses capacités ou d’être à même de créer des « réalités » nouvelles. En ce qui concerne les économies émergentes, bruissantes de gens prêts à dépasser les contraintes, à inventer de nouvelles « réalités », à élargir les horizons existants, elles seront prises au piège d’une demande mondiale chétive pour leurs produits. A moins qu’un nouveau mécanisme mondial de recyclage des excédents ne se matérialise bientôt, le futur de l’économie mondiale restera sombre. Que faudra-t-il pour façonner un tel mécanisme en repartant de zéro ? Une chose est certaine : les marchés ne le généreront pas spontanément. Un nouveau mécanisme de recyclage des excédents doit être le résultat d’une action politique concertée. Exactement comme le fut Bretton Woods.

Note :

[1] Cette célèbre phrase de Paul Volcker a systématiquement été malencontreusement traduite en français par « la désintégration contrôlée de l’économie mondiale ».

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Crapaud Rouge // 18.02.2015 à 05h08

Mais que peut-il rester à un peuple à qui l’on prend tout, vraiment tout ? Rien d’autre que sa fierté et sa souveraineté. Plus on appauvrit les Grecs, plus on les motive pour casser la baraque. C’est pourquoi, au contraire de vérité2015, je ne crois pas du tout à « une fin heureuse » selon les critères européens. Après 7 ans de « descente aux enfers », il est facile d’imaginer que les Grecs sont prêts à tout sauf à accepter ce que ça continue « comme avant ». En cas de « trahison », le peuple descend dans la rue et le gouvernement se fait lyncher.

81 réactions et commentaires

  • RICHARD // 18.02.2015 à 01h52

    Absolument passionnant … merci pour cette compilation …si seulement ces idées pouvaient germer !

      +13

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    • Johan DELMAS // 18.02.2015 à 10h49

      Les gens qui veulent le pouvoir ne le font jamais pour le bien commun. Ils veulent le pouvoir pour le pouvoir. Prêt à toutes les compromissions, les reniements et les trahisons pour le garder, ils ne peuvent jamais amener le bien commun.
      Ce sont les gens qui ne veulent pas le pouvoir, amené là par les circonstances de l’histoire qui font avancer les pays.
      Bien sûr, il ne faut pas oublier que le pouvoir corrompt même les hommes les plus purs.
      Mais ça fait plaisir de voir une once de lumière et raison dans toutes cettes obscurités politiques et techniciennes.

      L’avenir nous dira si un Jedi dans un univers de Sith peut éviter de passer du coté obscur de la force, et éviter les putschs.

        +5

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      • Francisco // 18.02.2015 à 16h36

        Bonjour
        Plutôt qu’un Jedi, mieux vaut prendre Horatius, car le futur humain finit toujours par s’inscrire dans l’histoire liée à sa structure familiale réelle ou mythifiée :
        « Alors parla le brave Horatius, le capitaine de la porte : “Tôt ou tard la mort arrive à tout homme sur la terre, et comment mourir mieux qu’en affrontant un danger terrible pour les cendres de ses pères et l’autel de ses dieux ? »
        Car question cendres de ses pères et l’autel de ses dieux, il y a déjà bien longtemps que les Grecs ont démontré leur capacité de sacrifice pour défendre leurs valeurs (qu’elles soient bonnes ou mauvaises, importe peu, il ne s’agit pas d’un concept moral).
        Christian

          +2

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  • Funambule // 18.02.2015 à 02h06

    Le contraste avec les discours habituels de nos hommes politiques est tel que j’en ai un nœud dans la gorge en lisant Varoufakis.
    Que dire ?
    D’un coté les discours chiffrés et les statistiques des banquiers ainsi que des politiques et, de l’autre, la réalité du quotidien de tout un chacun des 99%, que les 1% ne semble pas voir, quand il ne la nie, tout simplement pas.
    Le gouvernement Allemand est peut être pour une sortie de l’euro, s’il estime que cela va, à partir de maintenant, lui couter plus cher que ce qu’il à pu en tirer jusqu’ici. Alors soit, mais que ce soit rapide dans ce cas et advienne que pourra. Je vois mal comment cela pourra être pire, pour le peuple grec, en tout cas.

      +26

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  • Michel Ickx // 18.02.2015 à 02h32

    Remarquable interview de Varoufaki. Cet homme semble avoir la trempe de ces êtres exceptionnels qui surgissent lors que des temps terribles les réclament. J’espère qu’il ne va pas avoir un « accident » d’avion ou de circulation.

    Je voyais hier l’excellent documentaire de Patrick Rotman sur le De Gaulle des années 40-44 à la 3

    http://www.leblogtvnews.com/2015/02/de-gaulle-1940-1944-l-homme-du-destin-par-patrick-rotman-sur-france-3.html

    Avec Varoufaki et Tsipras, de même qu’avec De Gaule et Jean Moulin, peut-être sommes-nous en présence d’un tandem qui peut changer la donne en Europe.

    J’espère ne pas me tromper car ce serait justice que la Grèce tant éprouvée nous donne pour la deuxième fois la démocratie.

      +22

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  • Alexandre // 18.02.2015 à 02h33

    Concernant l’Allemagne, je pense que c’est les 2 à la fois :
    Disons que la meilleure issue pour l’Allemagne serait le maintien aussi longtemps que possible du statu quo ante, ou du moins, d’une situation s’en approchant. Donc une survie de l’euro à moindre coût. L’Allemagne est prête à faire quelques concessions pour faire durer, mais en effet, il est fort probable que l’éclatement de la zone euro soit une issue déjà envisagée comme préférable.
    Il y aurait aussi une autre issue qui consisterait à tout mettre en oeuvre pour forcer la Grèce à sortir de l’euro, et faire en sorte que cette sortie se fasse le plus mal possible pour dissuader les autres pays d’envisager la sortie de l’euro comme moyen de pression pour obtenir des concessions à leur tour.
    En tout cas, nos éditorialistes favoris font de grands efforts pour disculper l’Allemagne par avance et tout mettre sur le dos des Grecs (comme si le gouvernement d’un pays dans le système parlementaire représentatif était l’émanation de la volonté générale…)

      +5

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    • red2 // 18.02.2015 à 19h06

      Par contre ça colle avec notre 2017… il y en a chez nous qui devraient se bouger, parce que sinon c’est la fille du borgne qui va toucher le gros lot. (enfin, ce ne sera de toute façons pas pire qu’un Hollande bis ou un Sarko 2 le retour…)

        +3

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      • Vasco // 18.02.2015 à 20h25

        Pas pire ?

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  • Crapaud Rouge // 18.02.2015 à 03h30

    L’on voit bien que Varoufakis est complètement sincère quand il dit qu’il ne bluffe pas et qu’il n’a pas de plan B. Les Allemands ne peuvent que le comprendre s’ils intègrent les enjeux non économiques, à savoir le fait que le gouvernement grec joue sa survie. Cependant ils ne cèderont pas. D’abord parce qu’ils ont sans doute intérêt à sortir de l’euro comme l’explique Olivier, mais aussi parce qu’ils ne peuvent pas reconnaître leur erreur : elle serait bien trop lourde à porter au regard de l’Histoire.

      +7

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    • chios // 18.02.2015 à 13h53

      « ils ne peuvent pas reconnaître leur erreur
      elle serait bien trop lourde à porter au regard de l’Histoire. »

      Je crois que ce serait le contraire…

        +0

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  • vérité2015 // 18.02.2015 à 03h33

    Je crois que tout est bidon.Syriza va se coucher contre quelques pseudos concessions cosmétiques.Tout est truqué depuis l’élection Présidentielle qui a été avancée comme ‘par hasard’,ce qui a conduit aux élections anticipées et la victoire attendue de Syriza qui prend même un ‘junior’ partner de coalition de droite souverainiste ‘ça fait plus crédible’ pour avoir l’air d’être le ‘bad cop’.
    Ensuite gros show à la Hollywood avec diverses réunions d’urgence,menaces etc etc..faux suspense.
    Ensuite tout le monde se couche.Moralité les Grecs et surtout tout autre Peuple Européen à qui il viendrait l’idée un jour de faire son petit Syriza show,connait le tarif:fausses promesses,fausse opposition,donc rien ne change austérité Allemande à perpette.C’est ça ou tout s’écroule tout simplement.Que se passera t’il en Grèce ensuite après la trahison?Et bien soit on partagera le cadavre Syriza(nouveau Pasok)entre le KKE et Aube dorée,mais comme ces deux partis radicaux ne peuvent eux en aucun cas se transformer en parti ‘light’ comme Syriza l’a fait en renonçant dans son programme à sortir de l’Euro,et bien l’ancienne majorité seule ou en coalition pro européiste reprendra le pouvoir pour 5 ans,soit dans des élections anticipées ou au terme normal des 5 ans de Syriza/Grecs Indépendants.Et que feront ils pour être bien certains qu’il n’y aura plus jamais d’autre Syriza,il changeront la loi électorale en leur faveur.CQFD

    On dit merci qui?Merci G Soros.

    Du même coup Podemos ne gagnera jamais en Espagne et dans le pire des cas le PP et le PSOE feront une coalition des perdants,d’union nationale.

    Le seul projet qu’il reste à l’UE et à la zone Euro à présent c’est de maintenir l’illusion et ce à n’importe quel prix…le plus longtemps possible,la démocratie comme dit Juncker c’est quoi ça?

    Le seul maillon faible éventuel c’est l’Italie,mais bon en truquant les stats etc il y a certainement moyen d’attendre la mort de Berlusconi pour que cela bouge.

      +17

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    • vérité2015 // 18.02.2015 à 03h58

      Visiblement Podemos est encore plus bidon que Syriza:

      Ils se disent différents de Syriza et sont deja contre l’idée d’une conférence européenne sur la dette…one more fake

      http://tarpley.net/tax-wall-street-party-has-questions-for-pablo-iglesias-of-podemos/

        +5

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      • Michel Ickx // 18.02.2015 à 11h48

        Ne comparons pas Pablo Iglesias de Podemos à Varoufakis ou a Tsipras. Vous avez raison et Tarpley le démontre aisément.

        Il y a un monde de différence entre Siriza et Podemos. Même pour ceux qui ne comprennent pas l’Espagnol, il suffit de voir ce débat télévisé entre Iglesias et Inda pour constater le niveau « au ras des paquerettes » du leader de Podemos et de son opposant.

        https://www.youtube.com/watch?v=sH6TjbWn1TE

        On a du mal à imaginer les leaders de Siriza discutaillant avec un opposant el le traitant de pantoufle. Un tel niveau de bétise et de vulgarité dans l’attitude montre clairement qu’on ne peut pas attendre grand chose de ce parti.

          +0

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        • red2 // 18.02.2015 à 19h12

          Le point commun entre Podemos et Syriza c’est le «echar a la casta» de podemos. Ce n’est pas des révolutionnaires, mais des moins corrompus qui feront le ménage et c’est déjà beaucoup.

            +0

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    • Crapaud Rouge // 18.02.2015 à 04h23

      Je vois deux grosses contradictions dans votre vision pessimiste, vérité2015 : « Le seul projet qu’il reste à l’UE et à la zone Euro à présent c’est de maintenir l’illusion et ce à n’importe quel prix…le plus longtemps possible« . Ainsi vous admettez qu’il y aura une fin, vous refusez seulement d’admettre qu’elle pourrait venir du gouvernement actuel. Vous reconnaissez aussi que Syriza ne sortirait pas vivant d’une « trahison » : mais alors, pourquoi trahir ? Vous raisonnez comme si (tous) les dirigeants de Syriza étaient sûrs de retrouver une place dans un « nouveau Pasok entre le KKE et Aube dorée« . Vous les tenez manifestement en grand mépris.

        +28

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    • Crapaud Rouge // 18.02.2015 à 04h51

      « On dit merci qui?Merci G Soros. » : vous sous-estimez la souffrance des Grecs, donc leur détermination, donc les bouleversements qu’ils sont prêts à provoquer, donc l’état de crise, donc l’imminence d’une rupture pourtant annoncée. Si avez-vous raison, ce n’est que partie remise : d’autres réussiront là où Syriza aura échoué. Et qu’importe si cet euro à la noix tient le coup encore dix ans : c’est un malade irrémédiable, d’ores et déjà condamné.

        +26

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    • Kiwixar // 18.02.2015 à 04h56

      En finance, on peut parier à la hausse, mais aussi à la baisse.
      Les gros joueurs (GSachs, JPMorgan, etc.) sont suffisemment « influents » pour générer des bulles, et aussi décider de leur date d’éclatement, pour maximiser les profits.
      Un éclatement de l’euro peut être mal préparé par les Etats, donc être terrible pour les populations notamment les pauvres (problèmes de paiement des aides sociales, retraites) tout en étant très bien préparé par ces gros joueurs, pour un rendement max.

      La misère générée avec la crise asiatique de 1997, avec tous ces gamins dans les rues de Jakarta et d’ailleurs, n’a pas du empêcher Soros de dormir. Pas de raison qu’un éclatement de l’euro ne soit pas une bonne opportunité pour certains de se faire un max de pognon. Ceci pour dire qu’il n’y pas que Merkel, la BCE et Syriza comme « acteurs » de cette pièce de théâtre, il y a d’autres acteurs tout aussi (plus?) puissants… et très joueurs.

        +16

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    • Timothée // 18.02.2015 à 08h28

      Cher vérité2015 (sic),

      Hier vous nous disiez que Syriza n’allait pas gagner, puis que même s’il gagnait il allait faire comme les autres, et maintenant vous attendez toujours.
      Et Podemos et Soros et patati et patata.

      Ôtes-moi d’un doute : vous croyez être de quel côté exactement ? Du côté des bourreaux ou du côté de ceux qui essaient de lui échapper ?

      Car, il est temps de choisir.

        +21

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      • Jérôme // 18.02.2015 à 14h08

        @ Timothée

        Je me permets de répondre à la place de vérité2015. Le choix est très simple: soit il reste un temps soit peu de self-esteem à Tsipras et Varoufakis, auquel cas ils feraient bien de démissionner rapidement. Soit ils montrent la vérité crue aux grecs et sortent le pays de l’euro.

        Dans cette situation les « victimes » sont leurs propres bourreaux. Je vous rappelle que les grecs ont voté avec enthousiasme PASOK et droite jusqu’en… 2010! Aujourd’hui, ils font partie des peuples européens qui sont les plus attachés à l’euro. Comment ne pas avoir un mépris absolu pour ces gens-là, qui doivent par leur inconséquence politique totale, soit dit en passant, environ €200 milliard aux autres peuples?

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        • balthazar // 18.02.2015 à 14h33

          JE me permets aussi de répondre à la place des grecs, qui ont autre chose à faire que de lire de pareilles inepties.
          Tu sais, les grecs, la vérité crue, ils n’ont pas besoin qu’on la leur montre (ils ne sont pas français, hein, ils sont grecs, vivent en grèce, sont en récession depuis 2008).
          Les politiques de Syriza, qui viennent d’arriver au pouvoir (ça fait 20 jours hein, ils vont pas faire David Copperfield) n’ont pas besoin de conseils de grand guignols sur ce qu’il faut faire depuis le zinc du coin.
          Grand ayatollah du mépris absolu, t’en dois combien toi de l’argent ? (si t’es français, c’est 90-100 milliards que tu réclames chaque année aux banques, pour faire le père La morale ).
          Tu sais quoi ? Les grecs, qui n’ont pas grand chose à se mettre sous la dent, ils se nourrissent de ton mépris.

            +12

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          • Jérôme // 18.02.2015 à 15h51

            C’est bien, qu’ils s’en nourrissent, je ne demande que ça de les voir prendre enfin une décision d’adulte. Demander aux autres peuples de leur prêter de l’argent. Se permettre de dire non à toutes les contreparties quand les portugais et les espagnols souffrent en silence sous la férule allemande pour corriger les erreurs passées (dont l’erreur-mère, l’entrée dans l’euro). En même temps aduler l’euro comme les Incas adulaient le levé du soleil. Eh bien, à un moment, il faut choisir. La politique ça fait mal surtout après 40 ans de votes inconséquents.

            En fait, je ne les mépriserai jamais autant qu’eux ont méprisé la démocratie durant toutes ces années.

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            • jules // 18.02.2015 à 18h38

              Jérôme, vous devriez jeter un œil sur l’article de Bruno Bertez. (Ulule a mis le lien juste ci-dessous, post de 3 h 50.) Je me permets d’en citer une petite partie texto :

              « Quand on passe de la micro-économie à la macro-économie, il y a une rupture, on se situe dans une logique nouvelle. Et même une logique paradoxale. L’argument des cigales et des fourmis, des gens sérieux et des fainéants, ne joue plus. Si les Grecs ont pu s’endetter, c’est parce qu’il y a eu des gens qui ont eu intérêt à leur prêter de l’argent. Si la Grèce a eu un déficit de sa balance des paiements, c’est parce que les pays du nord ont eu un excédent. Un ensemble économique, nous le répétons, c’est un système. Un système dont les composantes sont inséparables, comme le côté pile et le côté face d’une pièce. La situation de la Grèce est symétrique de celle des pays du nord excédentaires, avec un signe moins devant. Et l’un n’aurait pu exister sans l’autre. C’est une erreur de rejeter les fautes et les responsabilités sur la Grèce. C’est une erreur de croire qu’elle seule doit supporter le poids de l’ajustement. »

                +8

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            • Crapaud Rouge // 18.02.2015 à 19h59

              Elle est vraiment bonne celle-là : « Se permettre de dire non à toutes les contreparties quand les portugais et les espagnols souffrent en silence sous la férule allemande » ! Ce n’est pas parce que certains « souffrent en silence » que les Grecs devraient en faire autant ! De toute façon, les autres souffrent aussi mais pas en silence : ils font parfois d’énormes manifestations. Mais comme les merdias les passent sous silence, on peut avoir l’impression qu’ils n’ont rien à dire de « la férule allemande« …

                +7

              Alerter
            • Wilmotte Karim // 18.02.2015 à 22h56

              Déjà vaguement entendu parler des Droits de l’Homme?
              De concept aussi obscur que la Dignité Humaine?

              Quand vous en aurez fini avec votre morale de nazi, on pourra peut-être faire de la politique économique!

              Les Grecs ne rembourseront pas, ils n’en sont pas capable.
              Mais rassurez-vous, les Portugais et Espagnols ne rembourseront pas non plus.

              Tout comme les Français et les Italiens… ou les Allemands.

                +3

              Alerter
        • téléphobe // 18.02.2015 à 16h21

          @Jérôme : Nous avons une des plus belles langues du monde, celle de Molière, aussi arrêtez d’utiliser l’anglais et dites « amour propre »; le français patriote que je suis vous en remercie par avance.

            +4

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        • Timothée // 18.02.2015 à 18h25

          Jérôme,

          vous faites erreur. Et même plusieurs erreurs.

          Commençons par la plus simple : l’argent. « Les grecs » ne doivent pas 200Mds « aux autres peuples ». Renseignez-vous mieux s’il vous plaît.
          Cherchez qui a profité de cet argent et vous verrez que ce n’est pas « les grecs ». Vous verrez que les prêts de 2009-2012 ont été accordés pour sauver les banques françaises et allemandes, nullement pour « aider les grecs ». On vous a menti. On vous ment depuis le début, d’ailleurs, et je ne vous tient pas rigueur, la pression médiatique est très forte. Mais, renseignez-vous.
          Vous devez mieux suivre les articles ici, et, ceci faisant, vous vous apercevrez que vous racontez -au mieux- des inexactitudes et au pire des mensonges.

          Sur la sortie de l’euro, le problème est ailleurs.
          Je ne vais pas trop m’étaler, mais la volonté populaire c’est sacré pour Tsipras. Je trouve que cet attachement démocratique est une qualité indéniable. Donc, tant que la majorité ne veut pas sortir de l’euro, le problème est clos. Tout ce qu’on peut faire c’est d’expliquer et de convaincre.

          D’ailleurs, cela dit en passant, je trouve que poser le problème en ce sens (soit on capitule, soit on sort de l’euro) est une erreur. Pour deux raisons:
          – Parce que d’autres solutions peuvent exister (on verra dans les prochaines semaines)
          – Parce que dans la capitulation, bien que je comprenne que cela puisse vous satisfaire intellectuellement, on met en balance les 50% des chômeurs et les 25% des gens sous le seuil de pauvreté. Et vous laissez se débrouiller seuls, alors que c’est le rôle de leurs représentants de tout faire pour les aider. Avec d’autres mots, capituler serait une haute trahison. Je comprends que vous êtes habitué depuis des années à avaler ces trahisons avec une régularité consternante, mais ce n’est pas une voie acceptable dans la situation actuelle.

          Je vous invite à réfléchir. Mieux.

            +8

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  • ulule // 18.02.2015 à 03h50
    • Michel Ickx // 18.02.2015 à 15h54

      @ Ulule

      Remarquable votre lien sur le blog de Feher chez Mediapart.

      link to blogs.mediapart.fr

      il faut voir aussi la casi unanimité et la quantité des commentaires. Ceux qui ouvrent les yeux commencent à être nombreux et c’est bon signe. La fin du jeu se rapproche.

        +2

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      • reneegate // 18.02.2015 à 16h31

        oui plutot rassurant de savoir qu’un politique Européen raisonne différemment, enfin! Ne pas accepter la bible et raisonner librement……

          +3

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  • Crapaud Rouge // 18.02.2015 à 05h08

    Mais que peut-il rester à un peuple à qui l’on prend tout, vraiment tout ? Rien d’autre que sa fierté et sa souveraineté. Plus on appauvrit les Grecs, plus on les motive pour casser la baraque. C’est pourquoi, au contraire de vérité2015, je ne crois pas du tout à « une fin heureuse » selon les critères européens. Après 7 ans de « descente aux enfers », il est facile d’imaginer que les Grecs sont prêts à tout sauf à accepter ce que ça continue « comme avant ». En cas de « trahison », le peuple descend dans la rue et le gouvernement se fait lyncher.

      +28

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  • tchoo // 18.02.2015 à 06h14

    Bon tout ça OK
    mais j’ai encore plus mal quand je vois deux français (Sapin et Moscovici) enfourché le cheval allemand de l’austérité
    ces gens là ont perdus tout moralité
    a vomir

      +23

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    • Timothée // 18.02.2015 à 08h19

      En fait, le plus probable est qu’ils n’ont jamais eu, de moralité. C’est -même- certain.

      Va falloir qu’on se réveille un jour et qu’on regarde cette réalité en face. Je dis pas ça pour vous, mais pour nous tous.

        +15

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  • FifiBrind_acier // 18.02.2015 à 07h26

    A partir du moment où tous les acteurs se situent dans le cadre européen, on voit mal comment une logique de souveraineté pourrait émerger?

    Or, c’est ce que demandent les Grecs. Et ce que Syriza prétend apporter: le droit de mener une politique intérieure nationale contraire aux décisions européennes. Il se trouve que les Traités interdisent aux Gouvernements d’élaborer des politiques intérieures nationales.

    Syriza dit à qui veut l’entendre qu’il s’agit non seulement de « changer » la politique en Grèce, mais aussi la politique européenne. Vaste programme, qui induirait de modifier en profondeur les Traités, ce qui n’est à l’ordre du jour pour aucun des protagonistes.

    La nécessité, pour changer les Traités, d’avoir l’accord unanime des 28 pays, qui ne sont jamais d’accord sur rien, montre bien qu’il ne s’agit en aucun cas de changer les règles du jeu.

    Une fois les effets de manche et les combats de coq terminés pour donner le change, il est probable qu’un bricolage permettant de passer quelques milliards par pertes et profits, comme le propose leur conseiller financier Matthieu Pigasse, verra le jour.

    Ce qui permettra à Syriza de crier victoire, tout en laissant les dirigeants de la zone euro dire qu’ils n’ont pas lâché sur l’essentiel.
    Et Syriza apparaîtra pour ce qu’il est, une nasse destinée à neutraliser les mécontents et à faire durer encore un peu la pompe à phynances des intérêts de la dette.

      +6

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    • Jérôme // 18.02.2015 à 14h33

      @ Reneegate

      Vous êtes derrière Syriza et Tsipras, comme la plupart d’entre nous. Mais supporter son équipe, et jauger ses chances de succès sont deux choses bien différentes. FifiBrind_acier dit seulement que les chances de succès de Syriza sont minces, voire même inexistantes (et c’est malheureux), mais les grecs souhaitent rester dans l’euro. Or on ne peut pas à la fois être dedans et dehors: miséreux ou pas, à un moment, il faut choisir.

        +1

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      • reneegate // 18.02.2015 à 15h57

        restons humble quant à nos solutions et patient sur celles des autres. La stratégie peut être de ne pas s’opposer seul à son principal marché extérieur et déclencher à l’intérieur de l’UE une réaction en chaine. Déjà beaucoup d’infos commencent à circuler sur la dette et son financement. De plus chaque jour les français comprendront un peu plus à quel point ils ont été trahis par leurs élus. Pour l’instant c’est très positif à mon humble avis et je suis pourtant partisan d’un retour aux souverainetés nationales. Mais imaginez une France souveraine avec Hollande président, nous serions l’ancien Mexique des états unis en Europe. Ces hommes me plaisent (Varouflakis, simplicité, humanisme). Les Grecs sont riches de ces hommes dégotons les notres et vite.

          +5

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      • Andrea // 18.02.2015 à 18h05

        Mais les Grecs souhaitent rester dans l’euro.

        Ce n’est pas clair.

        Fin 2014 Gallup (bien fait en général dans les limites de ce genre de truc) a effectué un sondage international. Celui-ci a montré que les Grecs ont répondu, à 52%, vouloir retourner à une monnaie locale.

        Article général (anglais), sans mention de la monnaie.

        http://trends.gmfus.org/transatlantic-trends/country-profiles-2014/country-profiles-greece-2014/

        Voir, question directement formulée:

        EU4. If you were given the choice would you prefer to have the Euro or your own national currency?

        Greece -> 52%, own currency.

        http://www.orb-international.com/perch/resources/europeanattitudesresults.pdf

        — Note. ’Afghanistan’ est une erreur computer. (C’est un remplacement pour pays X / Grèce, Espagne, etc.)

        Les médias ‘système’ on rapporté ce résultat, souvent à l’envers! 52% des Grecs sont pour garder l’Euro…

        Ensuite, il y a eu un sondage, en janvier 2015 qui a montré des % de 70 et plus pour rester dans l’Euro. P. ex.

        http://www.focus-fen.net/news/2015/01/08/359401/vast-majority-of-greeks-want-to-stay-in-eurozone-poll.html

        Mais la question était ambigue et ce ‘pollster’ n’est pas reconnu. Cela n’a pas empeché les medias mainstream de claronner!

          +1

        Alerter
    • reneegate // 18.02.2015 à 16h38

      vous biaisez dès vos premières phrases, une politique intérieure indépendante est possible mais avec un équilibre budgétaire limité à la règle des 3% fluctuant d’ailleurs (voir bible (saas)). Siryza ne fait pas moins que Poutine qui ne claque pas la porte non plus sur l’Ukraine. Siryza a peut être l’ambition d’une Europe totalement différente (et hors OTAN) et j’attends de voir même si à priori la solution Sapir me paraissait plus évidente.

        +2

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  • caroline Porteu // 18.02.2015 à 08h42

    Espérons que cet article sera relayé et diffusé le plus largement possible .

      +6

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  • rakosky // 18.02.2015 à 09h40

    Ce qu’ont dit et fait ces hommes en quelques semaines mérite un immense respect et un soutien total.
    Ma première idée est que l’impératif catégorique kantien sera d’un faible secours face au capital financier et pourtant la simple évocation du droit naturel,d’un impératif moral vient jeter un discrédit total sur tous les traités européens
    Seul le déchaînement de la lutte des classes pourra mettre à genoux les Hollande,Merkel et autres Macron,mais il ne fait aucun doute que l indignation morale sera une composante essentielle du soulèvement qui s annonce
    Valls n est qu’un nain et un monstre moral si on le compare aux hommes qui dirigent la Grèce,contre lui les idées devront s emparer des hommes et devenir des forces materielles

      +18

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  • caroline Porteu // 18.02.2015 à 09h42

    Démonstration éclatante de la pertinence des observations de Varoufakis et de l’échec systématique des recettes préconisées par l’UE :

    https://pbs.twimg.com/media/B-E-AGWIUAE1qSO.png

      +4

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  • Jérôme // 18.02.2015 à 10h03

    Nous sommes déterminés à entrer en conflit avec les puissants intérêts particuliers afin de permettre à la Grèce de redémarrer et de gagner la confiance de nos partenaires.

    Il nage en plein paradoxe le monsieur. Il n’y a pas d’intérêt particulier dans la dette grecque: 75% est détenu par les acteurs souverains, autrement dit les autres peuples européens (et même du monde, à travers le FMI). Complètement paumé le pauv’ vieux…

      +0

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    • step // 18.02.2015 à 10h24

      ce qui n’était pas le cas, avant la socialisation de la perte (à venir) et la privatisation des profits:) (les intérêts déjà payés). C’est ça qui est beau dans le monde des intérêts financiers systémiques. Face je gagne, pile, tu payes !

        +10

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    • reneegate // 18.02.2015 à 10h34

      1100 milliards créés ex nihilo par la BCE et 100 milliards de dettes à effacer pour la grèce ce qui correspond à un 12ème mois d’intervention pour la BCE. Personne ne paiera la dette ni les créanciers ni les pseudo prêteurs. A qui vont appartenir les 1100 milliards créés par la BCE vous le savez vous?

        +2

      Alerter
      • FifiBrind_acier // 18.02.2015 à 13h07

        reneegate,
        J’ai compris que la BCE n’avait pas le droit de prêter aux Etats.
        Et que pour contourner, c’est une structure genre Caisse des dépôts qui serait utilisée. Elle vendra des titres à la BCE et avec cet argent, en achètera d’autres. Une sorte de cavalerie.

        La BCE n’a rien envisagé pour obliger les banques à prêter à l’économie réelle, elles n’étaient pas demandeuses. Pourquoi alors, dire que cela allait favoriser la reprise économique de l’économie réelle?

        Explications par un ancien économiste de la BCE.
        http://www.dailymotion.com/video/x2g0zyt

          +3

        Alerter
        • reneegate // 18.02.2015 à 16h04

          Où est cette bible qui autorise à prêter aux banques et aux marchés et interdit « cette sorte de cavalerie » pour les états (nous). Je suppose que c’est la même qui interdit d’améliorer la condition du créancier lorsqu’il est en difficulté (prêts immo) et qui par contre autorise les prêteurs à ne rien perdre (à nos dépends d’ailleurs). Permettez moi de la méconnaitre cette bible plus particulièrement aujourd’hui où on aspire à plus de laïcité, car la première religion et finalement la seule qui me dérange c’est celle là : la religion du profit individuel.
          Vous avez raison la BCE interdit et alors? les intégristes doivent être pourchassés n’est ce pas?

            +3

          Alerter
        • reneegate // 18.02.2015 à 16h13

          FifiBrind_acier
          j’ai vu cette interview, mais votre sentiment n’est il pas le mien : ce n’est donc pas une solution de passer par les banques tout simplement, puisqu’elles ne souhaitent pas intervenir sur l’économie réelle. Pourquoi ne pas créer de l’argent pour les états en difficulté directement (toujours la bible je suppose)?

            +1

          Alerter
          • reneegate // 18.02.2015 à 16h44

            question à l’ancien économiste de la BCE de l’UPR : « et le chomage? »
            réponse : « oui je crois qu’il y a une proposition dans le programme de l’UPR »
            c’est pas ça qui les empêchent de dormir hein?

              +2

            Alerter
            • FifiBrind_acier // 18.02.2015 à 20h57

              Je n’ai pas entendu cela dans la vidéo.
              L’UPR passe son temps à expliquer le rapport entre l’euro et le chômage, et l’influence néfaste des Traités sur l’économie.

              http://www.upr.fr/actualite/europe/le-lien-entre-leuro-et-le-taux-de-chomage-par-charles-henri-gallois#.U0It6lceqic

              Pour répondre sur l’interdiction faite aux Etats d’emprunter à 0% à leur Banque centrale, et obligation de passer par les marchés, (ou les banques c’est pareil), c’était l’article 104 dans le Traité de Maastritch, c’est l’article 123 du Traité de fonctionnement de l’ UE. TFUE.

              Les statuts de la BCE aussi, interdisent de prêter à 0% aux Etats, les statuts de la BCE se limitent à surveiller l’inflation pour qu’elle ne dépasse pas 2%.

              C’est ainsi que les banques font leur beurre.

                +4

              Alerter
            • reneegate // 18.02.2015 à 22h24

              non, sa réponse est « c’est la mondialisation ». Il va falloir vous mettre d’accord à l’UPR.

                +1

              Alerter
  • coinfinger // 18.02.2015 à 10h27

    Prodigieuse compilation . On a là une analyse qui fait le tour de la question , base nécessaire pour comprendre ce qui se passe effectivement . Pour moi il y a un étonnement : la lucidité sur le pb interne Grec .
    On reste cependant dans une hypothése habituelle de l’analyse qui fait abstraction de la Russie à laquelle est venue s’ajoindrent quelques alliés de poids et qui n’est plus hors jeu mais dans le jeu .

    Incidemment , ce n’est pas formulé , mais implicite , on comprend que l’Allemagne/Euro n’est pas l’Allemagne , on ne s’y soucie pas de recycler les excédents , mais un vassal US qui lui s’en occupe .
    Peut ésperer , une indépendance de l’Allemagne , il se pourrait , on voit quelques frémissements .
    La grande inconnue va étre dans l’application , d’une stratégie implicite , radicalement à l’opposé , de la pensée unique , qui continue à pédaler au dessus de la falaise .

      +2

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    • FifiBrind_acier // 19.02.2015 à 09h00

      Je réponds à reneegate qui semble faire exprès de mélanger les banques et les salaires.

      C’est l’ UE qui nous a fait entrer dans la mondialisation, avec la mise en concurrence de chacun contre tous, avec des pays où les salaires sont 20 fois moins chers.

      Ecoutez donc Gérard Filoche, qui explique les dessous de la Loi Macron.
      Il explique que plus on dérégule plus on augmente le chômage et la pauvreté.
      Que demande la Commission européenne? Sinon déréguler toutes les protections des salariés?
      https://vimeo.com/117912092

        +1

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  • Pytheas // 18.02.2015 à 10h33

    S’il est joueur, ce Mr. Varoufakis : c’est un rapport de force,
    Qu’a-t-il dans sa botte comme arme dissuasif vis à vis de ses partenaires de jeux ? Pas grand chose, malheureusement pour lui, moins de 1% du PIB européen. Ses partenaires, eux : la faillite des banques grecs! C’est raté. La théorie des jeux ne lui a pas beaucoup appris : c’est resté une théorie, ou du poker menteur pas très sophistiqué.
    Par ailleurs, peu d’européens pleureraient du départ de a Grèce de l’Europe, elle n’aurait pas du y rentrer. La dévaluation a été réalisée par la déflation salariale (-30%) avec beaucoup de souffrance mais sans réforme de structure (impôt, cadastre secteur public…), la sortie de l’Euro, leur coûterait très cher, alors que la reprise faisait jour. L’Europe doit-elle payer leur programme? Tragédie pour la Grèce.

      +1

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    • reneegate // 18.02.2015 à 10h37

      réponse 1 = la fin de l’euro et de l’Europe et peut être un crash financier.
      réponse 2 = nous non plus nous n’aurions jamais du y rentrer (vote 2005)

        +9

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      • Jérôme // 18.02.2015 à 13h54

        @ Reneegate

        En effet, nous n’aurions jamais dû y rentrer (malheureusement c’était un processus démocratique et l’euro est toujours largement plebscité, non seulement chez les grecs mais aussi les français). Alors que faire? Le débat de sortie de l’euro semble interdit. Seule Marine en parle. Même Mélenchon et les communistes tournent indéfiniment autour du pot. Or tout cela ne mène que dans une impasse et à l’échec ainsi que le démontrent, en direct live, les gesticulations improductives et ridicules de Tsipras et Varoufakis.

          +0

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    • Wilmotte Karim // 18.02.2015 à 23h14

      Les austéritaires veulent encore plus de sacrifice (donc, la certitude de plonger encore plus bas).

        +1

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      • Jérôme // 19.02.2015 à 08h40

        @ Wilmotte Karim

        Non, l’austérité a un but très précis, remplacer la dévaluation externe (les taux de changes) par une dévaluation interne (salaires, charges sociales etc.). Il n’y a donc pas de garantie d’aller toujours plus bas. Si en France on parvient à produire exactement le même PIB pour €50 milliards de moins tel que le propose le PS, alors on aura gagné en compétitivité.

        Ce dont vous parlez mérite néanmoins qu’on s’y arrête: en réduisant les dépenses de €50 milliards, vous réduisez (probablement) la qualité de l’éducation supérieure, des soins, des transports etc. Au final vous n’économisez donc pas €50 milliards net puisqu’il semble donc inévitable que la baisse des dépenses produise aussi une baisse de producitivité (c’est « l’élasticité » dépenses/PIB, sans aucun doute non nulle). Au final vous économiserez donc peut être seulement €40 milliards, ou €30 milliards.

        Mais que pouvez-vous faire d’autre pour relancer la compétitivité de votre économie dans un régime de change fixe? Vous êtes condamnés à faire de l’austérité, comme Mitterand en 1982. Et plus l’élasticité dépense/PIB est élevé, plus vous devrez en faire. Tant que vous garderez l’euro, vous n’aurez pas de choix. « Il n’y a pas d’autre politique possible » comme on l’entend souvent, et comme sont en train de le réaliser Tsipras et Varoufakis. Croire le contraire c’est être aveugle, autiste ou intellectuellement limité.

        Mais bonne chance à eux.

          +2

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        • Karim Wilmotte // 19.02.2015 à 16h22

          He bien si, il y a une autre politique possible, comme Tsipras et Varoufakis sont en train de vous le montrer : entamer un combat politique dur afin de créer les conditions du possible de leurs ambitions (que ce soit le Grexit ou la sortie de l’Allemagne de l’euro, ou toute autre solution).

          Les coefficients multiplicateurs de la Grèce induisent la récession si vous faites de l’austérité, ce qui implique que la masse de dette grandit relativement à la production).

          Au final, au mieux, cette politique dont on va finir par vouloir un exemple concret de réussite sans dévaluation (par rapport à la zone d’échange) ne fait que créer les conditions d’un défaut massif (suivi ou non d’une sortie de l’euro).

          Votre politique c’est : Aube Dorée au pouvoir, une crise humanitaire totale, et le non remboursement. C’est ça votre « pas d’autre politique possible » et c’est pitoyable!

          Rappelons que la Grèce n’a de boni primaire que si on oublie les 70 milliards d’impôts impayés (et qui pour la grande masse ne le seront jamais car une pierre ne peut pas payer d’impôt!)

            +2

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          • Jérôme // 20.02.2015 à 17h07

            Ces deux personnes sont en train de se ridiculiser, et d’humilier toute la gauche européenne avec eux. Le choix est pourtant assez simple: sortir de l’euro ou accepter l’austérité. Les deux vont de pair, car un pays comme la Grèce (mais c’est aussi vrai de la France, l’Italie, l’Espagne etc.) ne peut pas lutter économiquement contre l’Allemagne au sein d’un même système monétaire sans transfert budgétaire.

            Or les allemands étant encore souverains chez eux (excusez du peu), ça n’arrivera jamais. Pensez Guadeloupe, Martinique. Comment ces entités administratives, dont la productivité est anecdotique, peuvent-ils survivre dans une union monétaire avec Paris. La baguette est au même prix partout, mais elle représente 5 minutes de travail à Paris, contre 2 jours (j’exagère à peine) dans les Antilles. Sans redistribution budgétaire, ce serait donc la famine en quelques mois.

            Puisque les grecs veulent rester dans l’euro, ils doivent accepter les traités qu’ils ont eux-même signés, et où est inscrit noir sur blanc que la redistribution budgétaire entre Etats n’est pas permise. Il est beau de rêver mais on voit mal aujourd’hui pourquoi le peuple allemand accepterait soudainement de se plier aux exigences grecques. C’est cela aussi la politique: accepter la dure réalité de la vie.

            Et puis de quoi se plaignent-ils donc, eux qui semblent porter si haut dans leur coeur la souveraineté??

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  • Alain // 18.02.2015 à 10h37

    L’humoriste belge Stéphane Steeman, qui vient de nous quitter, avait fait un sketch ou un politicien disait: « nous sommes prêts à tout discuter si vous êtres prêts à tout accepter ». C’est cela la négociation vue par l’Europe.

    A rapprocher des négociations avec Poutine où, aussitôt après signature d’un accord, elle promulgue de nouvelles sanctions.

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    • Jérôme // 18.02.2015 à 13h56

      Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.

      Les grecs ont voulu rentrer dans l’euro, ils ont voté PS et libéraux jusqu’en 2010 et aujourd’hui… ils plébiscitent l’euro à 70%. Comment peut-on encore prendre ces gens-là au sérieux? Ils ont deux options: partir ou rembourser. C’est pourtant assez simple, mais même cela, ils ne semblent pas le comprendre.

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  • Lysbethe Levy // 18.02.2015 à 12h36

    ah pardon mais la « théorie des jeux » dans l’économie c’est de la belle fumisterie non ? Et je vais faire un bémol au sujet de Siryza et Varoufakis, car il est quand même lié au système capitaliste, qu’il tente de « sauver » avec Tsipira de la crise.actuelle.

    D’après le marxisme( boussole et non politique ) ce genre de régime porté aux nues jusque dans les « hautes sphères » et le « dernier rampart » contre une vraie révolution. Ce fut le cas lors du Front populaire et du vote Mitterrand en 1981 !

    C’est à dire que les institutions mettent en place une forme de nouveau gouvernement a partir d’un parti crée de toute pièce, pour éviter l’explosion sociale populaire et la prise des richesses par ce même peuple.

    .Une sorte de « faux état populaire » géré en fait par des « agents du capitalisme », pour éviter la véritable indépendance qui mènerait le peuple vers un véritable gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple….

    Déjà ils sont prêts à renégocier la dette, alors que cette même dette est indigne c’est à dire qu’elle n’a pas à être payée par le peuple, les banques et le système bancaire étant seuls en cause…Est-ce au peuple de payer les dettes des « grands de ce monde » ? IL ne me semble pas …

    Voici l’avis du journal marxiste WSWS : https://www.wsws.org/fr/articles/2015/fev2015/syri-f09.shtml la capitulation de syriza devant l’UE …et https://www.wsws.org/fr/articles/2015/fev2015/eugr-f10.shtml

    D’autre part Alexis Tsipra s’était déplacé au Texas afin de rencontrer le FMI sous les auspices du département d’état Us ..http://usa.greekreporter.com/?s=Alexis+Tsipras&submit=

    Comme le Front de Gauche ou PG qui feront la même chose a l’UPR que je connais pas bien il en parle aussi : https://www.upr.fr/actualite/europe/les-grecs-vont-maintenant-pouvoir-constater-que-syriza-est-un-parti-leurre.

    .A moins que a la prise du pouvoir les chefs du nouveau gouvernement rompt les liens, avec le Capital, et en appelle au peuple pour imposer leurs désiratas…Bon excusez moi bien si je vous enlève des rêves mais il faut ce qu’il faut cette dette est indigne et c’est le peuple qui doit gagner…

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    • Jérôme // 18.02.2015 à 13h59

      Gagner quoi? De ne pas rembourser les dettes? Qu’ils le fassent! Mais ils n’ont même pas le courage, car cela signifierait inévitablement une sortie de l’euro, dont ils ne veulent pas. Ces gens-là sont une perte de temps absolue, à se demander parfois s’ils sont même munis d’un cerveau. Une chose est sûre: ils ne sont vraiment pas à la hauteur de la démocratie.

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  • Carabistouille // 18.02.2015 à 14h25

    Encore une fois, ça devient lassant, 🙂 je suis d’accord avec Olivier.
    Je suis persuadé que l’intransigeance et l’arrogance allemande cachent la volonté de démontage de l’euro mais pas par leur faute face à l’Histoire.

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    • Jérôme // 18.02.2015 à 14h41

      @ Carabistouille

      L’hypothèse d’Olivier est assez intéressante, mais je ne pense pas. Les allemands sont placés devant un choix: annuler la dette des grecs (i.e. autoriser le financement des déficits étatiques par le budget des autres membres de l’euro); ou voir ce qu’ils font. Or les allemands sont fatalistes et attachés aux règles. Si la règle, que la très vaste majorité des allemands soutient, interdit le transfert budgétaire, alors advienne qu’il advienne. En vérité, Merkel n’a pas le choix. Elle ne fait que respecter ce que son peuple a décidé, démocratiquement. Le reste, c’est-à-dire là où les règles n’existent pas, elle n’en a que faire. C’est un peu l’équivalent de la maxime latine à propos de la justice: « que justice soit faite, la justice dût-elle en périr ».

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      • Carabistouille // 20.02.2015 à 18h41

        En même temps, si l’Allemagne refuse les transferts budgetaires, c’est la fin de l’euro très prochainement.

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        • Jérôme // 21.02.2015 à 14h50

          En effet je pense que vous avez parfaitement raison. Il n’y a pas d’union politique possible sans un acteur économique centralisé chargé d’organiser la solidarité (l’Etat en général). A noter d’ailleurs que cette solidarité s’impose par la force. Essayez de ne pas payer vos impôts, vous comprendrez très rapidement.

          Mais ne désespérons pas, une grande union politique ne se fait jamais sans un grand mythe fondateur. Aujourd’hui les allemands n’en veulent pas. Mais à la veille de la guerre civile américaine, les sudistes n’en voulaient pas non plus… Si vous voyez ce que je veux dire!

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  • boduos // 18.02.2015 à 14h41

    Y.Varoufakis est surement l’homme de la situation dont il nous faudra l’équivalent en France un jour.
    sa volonté affichée de respecter les règles du jeu dans le cadre européen n’a pour but que de pousser l’Allemagne dans ses derniers retranchements.Il sait que celle ci veut revenir au mark mais ne souhaite pas en porter le chapeau.Et l’opportunité voudrait que ce fut la Grèce.

    retour à la réponse de F.Mitterrand à J.Delors en 93 sur la nécessité d’introduire le mécanisme des euros bond dans l’accord monétaire du traité de Maastricht .
    Mitterrand écouta avec la plus grande attention, mais répondit : « Jacques, vous avez raison. L’union monétaire européenne a besoin de ces instruments. Mais, nous ne les créerons pas. Helmut (Kohl) et moi-même n’avons pas la puissance politique suffisante pour cela. Nous avons le pouvoir de lier entre eux les pays sur le plan monétaire, de forger une monnaie commune. Mais nous n’avons pas le pouvoir d’établir une dette commune. Laissez-moi cepen-dant vous dire ceci : lorsque, dans 10 ou 15 ans, une grande crise financière viendra à frapper l’Europe, nos successeurs devront faire le choix suivant : soit mettre en œuvre votre idée, soit laisser l’union monétaire européenne s’effondrer ».[1]
    Avec un peu plus de franchise encore,Mitterrand dans un autre entretien avec MG Benamou ,fit la fameuse déclaration sur la guerre « sans merci que nous livrait l’Amérique .
    « nous n’avons pas la force suffisante pour pouvoir etablir une dette commune » signifie que nous ne pouvons pas créer une monnaie concurrençant le dollar .
    l’empire,qui a voulu l’Europe et piloté Monet et Schumann ,(contrés sous de Gaulle) a forcement veillé a ce que l’euro passe d’un danger potentiel à un handicap pour les pays européens pour adapter leurs économie à la mondialisation.
    l’intérêt (à court terme ) de l’Allemagne coïncidait au leur et il convenait de faire perdurer cette situation tandis que la fausse monnaie dollar achetait nos fleurons,nos cerveaux,….. espérant maintenir une suprématie éternelle.
    leur boulimie,leur expansion t démesurée ,leur fédération tiraillée par tous les lobbys fait que malgré tout il ne nous distance pas tellement et, cerise sur le gâteau, surgit l’avatar Poutine .
    Et la contestation surgit en Europe par la Hongrie,la Grèce,la Suisse avec ,à l’affut ,l’Italie,l’Espagne et peut être la France.
    on vit des moments historiques.

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  • Gaston Lefranc // 18.02.2015 à 15h46

    Grèce : pas d’issue pour les travailleurs/ses sans rupture révolutionnaire avec la bourgeoisie grecque et l’UE capitaliste !
    http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/articles-pdf/artpdf-713.pdf

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  • Julian // 18.02.2015 à 19h18

    M. Varoufakis , ou le remue ménages des méninges !
    En le lisant, je n’ai pu m’empêcher de penser : Mon pauvre Sapin, si tu savais…

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  • vérité2015 // 18.02.2015 à 22h46

    Giscard pour la sortie de la Grèce de l’Euro:

    VGE pour une sortie de l’euro pour la Grèce

    La Grèce doit sortir de l’euro et retrouver une monnaie dévaluable si elle veut régler les problèmes auxquels elle est confrontée, estime Valéry Giscard d’Estaing, qui met en garde contre une crise encore plus sévère en cas de maintien d’Athènes dans la zone euro.

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2015/02/18/97002-20150218FILWWW00451-vge-pour-un-sortie-de-l-euro-pour-la-grece.php

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    • claude // 18.02.2015 à 23h36

      elle est bien bonne celle là. C’est VGE qui a oeuvré avec son copain Caramenlis en 1974. Il fut ébloui parait il par le parthénon !!!
      Mitterrand et Chirac on repris le flambeau après lui
      Comme toujours : petits arrangements entre amis qui coutent cher au peuple grec

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      • FifiBrind_acier // 19.02.2015 à 09h04

        C’est bien de reconnaître que l’euro est inadapté à d’autres économiques que l’économie allemande… Ce n’est pas Giscard qui a rédigé le Traité de Maastritch qui a introduit l’euro?

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        • Carabistouille // 20.02.2015 à 18h43

          Ha non, c’est pas Giscard.C’est Delors.

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  • grec // 18.02.2015 à 23h09

    Le personnage m’impressionne. Une chance pour la Grèce, pour l’Europe… pour le monde. Aurait-on enfin un homme politique au commande d’un Etat ? Un humain avec un cœur et des tripes, avec du bon sens, avec une compréhension globale de la situation, avec une vision à court, moyen et long terme et une réflexion économique consistante. Son livre est stupéfiant d’intelligence (Le Minotaure planétaire).
    En espérant qu’il ne subissent pas le sort d’Icare, se brûlant les ailes en approchant trop près de la vérité comme Yves Montand dans le film éponyme.

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  • pikpuss // 19.02.2015 à 05h40

    Le poids de l’histoire pour l’Allemagne.. Encore 70 ans après ? ! ! ! Il est facile de comprendre que les générations allemandes d’aujourd’hui ne veuillent plus porter ce poids… Après tout, devons-nous porter le poids de Napoléon qui mit l’Europe à feu et à sang pendant 25 ans ? Où-même porter le poids des massacres de Louis XIV dans le Palatinat ?!!!! Avec ce raisonnement, les Américains ont des siècles de poids de l’histoire à porter avec tous les pays qu’ils ont vitrifiés et même des milliers d’années avec le génocide des Indiens qu’ils ont éradiqués à 99%…. sans oublier celui des Aborigènes d’Australie pour les Anglais qui ont bien massacré des dizaines de millions de Chinois lors de la guerre de l’opium durant une bonne partie du XIXème siècle… Tous les peuples ont de bonnes raisons de se souvenir…

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    • P.Lacroix // 20.02.2015 à 11h38

      Je me permets de rappeler ce livre de Gottfried Feder,  » le manifeste pour briser les chaînes de l’ usure », écrit en 1919, qui est très éclairant sur l’ actualité..

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  • FifiBrind_acier // 19.02.2015 à 09h09

    pikpuss,
    L’Allemagne a accepté l’euro à condition que la BCE gère l’euro avec les mêmes principes que la Bundesbank gère le mark pour lui garder sa valeur.

    Or les règles de la BCE s’écartent de plus en plus de l’orthodoxie allemande.
    D’où un conflit majeur entre la Bundesbank et la BCE:

    https://www.upr.fr/actualite/europe/bundesbank-bce-la-guerre-des-tranchees-analyse-par-vincent-brousseau

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  • Moimoi // 26.02.2015 à 22h42

    Bonjour M. Berruyer, bonjour à tous,

    Je me permets de poster un commentaire égoïste qui détonne vis-à-vis des précédents. Parmi les articles récents, je ne vois pas bien où le placer, mais les évènements de ces derniers mois m’incitent à le laisser.

    Il y a quelques années, je trouvais vos conseils en matière d’épargne en période de crise. Compte tenu de la situation actuelle, pensez-vous que la même répartition est toujours valable, ou bien faut-il la faire évoluer ? Pensez-vous que certains facteurs sont favorables à une prise de risques (mesurée) pour profiter d’une hausse (boursière, monétaire ou autre) ?
    Pensez-vous que la probabilité de chypriotisation des livrets (voire assurance vie) et de faillite des banques françaises ou de refus de livraison d’argent liquide a augmenté ?

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    • pikpuss // 26.02.2015 à 23h01

      L’Autriche vient d’annoncer la fin de la garantie des 100 000 Euros déposés sur un compte pour 2016.. mesure qui prendra effet dans tout le reste de l’Europe…

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    • Surya // 27.02.2015 à 00h09

      Il n’aura sans doute pas le temps de répondre, mais je vais répondre à la dernière question : la situation des banques françaises, bien que loin d’être exceptionnelle, s’est significativement améliorée, avec Bale III et en plus avec le super coussin supplémentaire en capital (TLAC) qui sera bientôt (2019 ?) en application le risque que votre compte bancaire soit explosé a été réduit.

      Méfiez vous juste des banques qui ont de grosses expositions en dérivés et aux violations des embargos US 😉

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