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13.septembre.201913.9.2019 // Les Crises

Jean-Claude Michéa (5/5) Décroissance dans les Landes

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Source : France culture, Guillaume Erner, Jean-Claude Michéa, 11-01-2019

« Je suis dans la beauté absolue d’un monde que le capitalisme a déserté », s’enthousiasme Michéa en racontant sa vie dans les Landes : pas de commerces, pas de richesse, mais un retour à la terre vécu comme l’expérience d’une ruralité authentique.

« Pourquoi les Grecs appelaient-ils la nature, Phusis ? Phusis, c’est ce qui prolifère, croît, part dans tous les sens. »

Jean-Claude Michéa oppose la vision de la campagne des urbains à celle des paysans, des habitants des petits villages. Raconter sa vie à la campagne, c’est aussi pour Michéa l’occasion d’expliquer ses désaccords avec la gauche progressiste, qui a perdu ce lien avec les classes rurales et populaires.

Et de conclure sur une autodéfinition politique : comment il parvient à conjuguer conservatisme et progressisme.

Parmi les philosophes, le nom de Jean-Claude Michéa est désormais bien connu. L’homme, en revanche, demeure dans la pénombre : ses apparitions dans les médias sont rares. D’où l’intérêt de ce long échange ou Jean-Claude Michéa a accepté de se livrer complètement, n’esquivant aucune question, expliquant et commentant sa vie et son travail de philosophe.

Tout au long de ces entretiens, ceux qui aiment l’auteur d’Orwell, anarchiste tory, apprendront à mieux le connaître. Les autres pourront se faire une idée sur ce penseur original et radical, au style volontiers polémique. Après tout, lorsqu’on livre des batailles, n’est-il pas normal d’avoir des ennemis ?

LIENS

A propos du livre d’Emmanuel et Mathias Roux : Jean-Claude Michéa, l’inactuel. Une Critique de la civilisation libérale, éditions Le Bord de L’eau, 2017.

De qui Jean-Claude Michéa est-il le non ? Portrait du philosophe par Andrés Rib, publié par la revue en ligne Le nouveau cénacle en 2016.

Jean-Claude Michéa, la réaction sous le masque de l’anticapitalisme : entretien avec Isabelle Garo, animatrice de la revue Contretemps.

Une lettre à propos du mouvement des Gilets jaunes signée Jean-Claude Michéa.

Jean-Claude Michéa invité de la Grande Table sur France Culture le 18 septembre 2018.

Source : France culture, Guillaume Erner, Jean-Claude Michéa, 11-01-2019

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Commentaire recommandé

Toff de Aix // 13.09.2019 à 08h24

Bonjour,

Michea, c’est pour moi une bouffée d’oxygène. Celui qui a mis des mots sur les maux de la Gauche, de son camp, de notre camp.

Non pas le camp du « bien » qui serait opposé aux autres, les méchants..
Non pas la négation du dialogue politique et philosophique…
Mais plutôt un décryptage du marxisme culturel, qui a tellement brouillé les esprits depuis cinquante ans.

Il faut lire Michea pour comprendre que la décomposition du camp progressiste était inéluctable, mais encore mieux qu’elle était souhaitable. Pour renaître de ses cendres, il faut d’abord se brûler intégralement, et c’est ce à quoi nous invite ce penseur inclassable. Et c’est tant mieux ! Il ne rentre vraiment dans aucune case, si ce n’est la sienne. Qui peut en dire autant aujourd’hui ?

Autre point important sa philosophie des rapports avec la nature me paraît presque déiste dans son approche : en ces temps de pré effondrement, où tout le monde cherche quelque chose à quoi se raccrocher, il est très inspirant de voir que pas mal de personnes, de fait, opèrent un sincere retour non pas à la terre, mais à leurs racines, à la Nature en tant qu’entité vivante, consciente, unifiée et hautement sensible. Pour conclure je pense que Michea est un penseur central, qu’il peut aider non pas à réconcilier la Gauche politique (mission désormais impossible, trop tard, trop d’ego, le système est allé trop loin dans la récupération et la perversion ) mais à réconcilier les Hommes de bonne volonté, partout où ils se trouvent, de manière à les préparer à ce qui arrive…

Nous sommes obligés de passer par cela, sinon notre espèce sera de l’histoire ancienne dans très peu de temps.

30 réactions et commentaires

  • Toff de Aix // 13.09.2019 à 08h24

    Bonjour,

    Michea, c’est pour moi une bouffée d’oxygène. Celui qui a mis des mots sur les maux de la Gauche, de son camp, de notre camp.

    Non pas le camp du « bien » qui serait opposé aux autres, les méchants..
    Non pas la négation du dialogue politique et philosophique…
    Mais plutôt un décryptage du marxisme culturel, qui a tellement brouillé les esprits depuis cinquante ans.

    Il faut lire Michea pour comprendre que la décomposition du camp progressiste était inéluctable, mais encore mieux qu’elle était souhaitable. Pour renaître de ses cendres, il faut d’abord se brûler intégralement, et c’est ce à quoi nous invite ce penseur inclassable. Et c’est tant mieux ! Il ne rentre vraiment dans aucune case, si ce n’est la sienne. Qui peut en dire autant aujourd’hui ?

    Autre point important sa philosophie des rapports avec la nature me paraît presque déiste dans son approche : en ces temps de pré effondrement, où tout le monde cherche quelque chose à quoi se raccrocher, il est très inspirant de voir que pas mal de personnes, de fait, opèrent un sincere retour non pas à la terre, mais à leurs racines, à la Nature en tant qu’entité vivante, consciente, unifiée et hautement sensible. Pour conclure je pense que Michea est un penseur central, qu’il peut aider non pas à réconcilier la Gauche politique (mission désormais impossible, trop tard, trop d’ego, le système est allé trop loin dans la récupération et la perversion ) mais à réconcilier les Hommes de bonne volonté, partout où ils se trouvent, de manière à les préparer à ce qui arrive…

    Nous sommes obligés de passer par cela, sinon notre espèce sera de l’histoire ancienne dans très peu de temps.

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    • Sandrine // 13.09.2019 à 11h07

      Pouvez-vous m’expliquer en quoi l’entretien de ce jour laisse supposer une approche « déiste » de la part de Michéa. Il me semble que vous plaquez sur lui vos propres fantasmes.
      Ce que je retiens de cette interview, c’est que même si il se dit « décroissant » et adepte de la vie rurale, il s’attarde très peu sur ce sujet qu’il ne théorise d’ailleurs pas vraiment. Sa pensée la plus aboutie se concentre sur l’histoire du socialisme. Son originalité tient probablement au fait qu’il refuse de se laisser intimider par la crainte de flirter avec le camp du « mal » (l’abominable extrême-droite »). Cela vient peut-être de son éducation dans une famille communiste militante à une époque ou le communisme incarnait lui aussi le camp du mal.
      Je pense pour ma part qu’il n’est pas dupe des impasses où conduirait une politique de « retour à la terre » pour tous (anecdote au sujet de sa femme qui se moque de ses cultures de tomates cerises sur balcon est à cet égard très significative), mais il se laisse quand même aller au romantisme de « l’anarchisme écolo » tellement rependu dans nos sociétés d’enfants gâtés, saturés par l’abondance matérielle et rêvant au « toujours plus » d’autonomie et de bien-être. Perso, c’est ça qui m’énerve…

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      • RGT // 13.09.2019 à 18h17

        En fait, Michéa déifie la nature intacte et non pervertie par l’homme, point sur lequel je suis en total accord avec lui (bien qu’étant « ni dieu ni maître »).

        La SEULE « divinité » qui devrait être adorée est bel et bien « Dame Nature », avec toutes ses qualités et ses défauts MAIS qui dans son ensemble présente une harmonie et un équilibre qui sont chaque jour allègrement détruits par les humains par pur appât du gain.

        Certes, les humains vivent (pour l’instant, et pas tous) mieux que dans le passé mais à quel prix pour les autres espèces qui ont tout autant que nous le droit inaliénable de vivre et d’exister selon leurs propres règles ?

        Cet anthropo-capitalo-centrisme qui inspire « nos élites » dans leurs choix « équitables » est encore plus dévastateur pour les autres espèces que pour les « moins que rien » qu’ils méprisent tant.

        Une fois toutes les autres espèces éradiquées, que restera-t-il des fondations sur lesquels les humains ont bâti leurs civilisations malfaisantes ?

        N’oublions JAMAIS que les humains sont des animaux COMME LES AUTRES et qu’ils ont (malheureusement) un besoin absolu de TOUTES les autres espèces (même les pires prédateurs et les pires épidémies) pour que l’équilibre de la vie soit maintenu et que les humains puissent parvenir à survivre et à évoluer.

        Pour le moment, au niveau de la VIE, c’est assez mal parti.

        Mais si les humais détruisent TOUTES les espèces « évoluées » il restera toujours quelques bactéries qui pourront lentement reprendre le flambeau et recommencer de zéro, en espérant que les mêmes bêtises évolutives ne soient pas commises

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        • tchoo // 14.09.2019 à 15h01

          la nature intacte, non pervertie par l’homme n’existe plus depuis longtemps, du moins sous nos latitudes
          vous pouvez toujours aller vivre dans une rare forêt primaire qui existe encore
          et après nous faire le récit de votre vie avec votre dieu

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      • Wakizashi // 14.09.2019 à 10h22

        « Je pense pour ma part qu’il n’est pas dupe des impasses où conduirait une politique de « retour à la terre » pour tous »

        Le retour à la terre pour tous (pourquoi tous ?), je ne sais pas, mais la nécessité d’une reconnexion à la nature (et à notre nature profonde, ce qui est lié) est patente, dans la mesure où le seul et unique problème qui touche l’être humain, c’est d’être complètement perdu parce que coupé de sa nature justement. L’homme est livré à son mental, il vit dans sa tête, dans ses concepts, ce qui génère une folie collective qui n’a échappé à personne.

        Le problème n’est pas politique, stratégique, philosophique, idéologique ou que sais-je ; il est spirituel.

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  • pam // 13.09.2019 à 08h42

    le retour à la terre, ca me rappelle ma jeunesse !! Je me souviens dans ma campagne de bresse d’un débat vif avec un jeune de mon age avec qui j’animais le « club de jeunes » du village… il préparait la manif de Malville, et j’avais accepté à contre-coeur d’engager le débat avec le film « la bombe »… on était déja dans le discours du catastrophisme.

    c’était le temps des héros du Larzac… il en reste quelques uns sur place, et j’en suis très heureux pour eux… Mais depuis, le socialisme chinois a sorti un milliard d’être humain de la très grande pauvreté, l’illettrisme recule sur toute la planète, notamment pour les jeunes filles, et comme le montre Todd, quand les jeunes filles apprennent à lire, la surnatalité recule, et la société se transforme…

    l’histoire est toujours l’histoire des luttes de classe, et le défaitisme occidental enfermé dans le discours du grand effondrement n’y change rien…

    vive la planète, vive l’humanité, vive le socialisme !

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    • charles // 13.09.2019 à 09h55

      alors non le socialisme chinois n’a pas sorti un milliard d’être humain de la grande pauvreté. quelques centaines de millions peut être. et il ne semble pas évident de dire que ceci vaut mieux que cela.

      Que l’illetrisme recule est une bonne chose, mais si c’est pour leur apprendre des sornettes, c’est un pas en avant dont on peut légitimement douter de la valeur progressiste intrinsèque.

      Le discours catastrophiste, comme vous le dites si bien est vieux, et on a beau le répéter, rien y fait, les mêmes comportement se reproduisent inlassablement. Vous en avez peut être assez d’entendre cela, mais ça reste de la science physique pour nous faire approcher la nature réel de notre réalité et non pas le fantasme du progressisme toujours triomphant tel que vous semblez l’imaginer.

      ce n’est pas du défaitisme occidental que de constater le réel de nos décisions, c’est prendre la mesure de l’acte à réaliser pour que perdure les valeurs que nous partageons.

      Vous proclamez le socialisme mais vous fêtez les réussites du capitalisme maximisant l’enrichissement personnel par la production de masse.
      bref, des mots d’apparat pour justifier votre complaisance.

      que la raison soit.

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      • lois-economiques // 13.09.2019 à 10h51

        Les chinois applique ce que Orwell avait imaginé la surveillance de masse via une note citoyenne, bref du Big Brother à l’état pure.
        Totalement et définitivement indéfendable comme modèle !

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      • Jean-Pierre Georges-Pichot // 13.09.2019 à 11h03

        Les mots ont un sens.Il n’y a pas de socialisme chinois. La Chine a été un certain temps soumise à une exploitation coloniale purement capitaliste, et ne s’en est débarrassée que pour retourner à son despotisme féodal traditionnel. Il faut arrêter de juger le projet socialiste sur la base de réalités sans aucun rapport avec ses hypothèses de base ! Juge-t-on le projet démocratique et le projet républicain sur les réalités de la ‘République démocratique du Congo’ ?

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        • lois-economiques // 13.09.2019 à 11h26

          Bien sur, vous avez entièrement raison mais dans un pays qui applique Orwell à la lettre est-ce étonnant de se réclamer du communisme et de faire le pire capitalisme qui soit ?
          Voir le documentaire saisissant : American factory !

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          • Jean-Pierre Georges-Pichot // 15.09.2019 à 09h48

            D’accord. La Chine est une image de notre avenir Orwellien. La France n’est pas si différente. Que pensez-vous de l’expression « forces de l’ordre » pour désigner les robocops et les benallas qui sèment la violence et la mort partout où ils apparaissent ? Dans ma lointaine jeunesse où s’épanouissait ce que Debord a appelé l’opposition spectaculaire entre le spectacle diffus et le spectacle concentré, il voulait dire l’URSS de Khrouchtchev et l’Amérique de Kennedy, des intellectuels établis comme Raymond Aron allaient au moins jusqu’à examiner l’hypothèse d’une « convergence des systèmes ». Aujourd’hui, on nous sert sans critique ni droit à la contradiction publique la fable hollywoodienne de la « démocratie » contre le « totalitarisme ». Orwell et Hannah Arendt, qui je le soupçonne ne sont pas vraiment lus, servent de caution théorique à cette escroquerie. C’est bien dommage.

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      • Ouvrierpcf // 13.09.2019 à 13h41

        61 dispensaire sante de quartier fermé s à Paris 14 cliniques hôpitaux maternités fermé s en province 1200 guichet s de postes fermé s et l’autre donne des leçons de moralité politique au socialisme chinois au fait 1 ère économie mondiale pour un pays en sous développement en 1949

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        • lois-economiques // 13.09.2019 à 14h08

          Essayez de vous exprimez en Chine, vous finissez en prison.
          Ceux qui défende l’indéfendable sont des dictateurs en puissance.
          Ce qu’est la Chine est de la pire espèce !
          Orwell l’avait imaginé, la Chine l’a fait.
          Totalement et définitivement indéfendable comme modèle !

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 16.09.2019 à 09h20

      Etes-vous particulièrement bien informée sur la Chine ? Ce que vous dites est tellement bizarre ! Quelles sont vos sources et vos expériences sur le sujet ?

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  • calal // 13.09.2019 à 08h59

    « Pourquoi les Grecs appelaient-ils la nature, Phusis ? Phusis, c’est ce qui prolifère, croît, part dans tous les sens.”

    les rendements dans la nature sont de 1 pour 10:vous plantez une graine,vous en recoltez 10. Avec les predateurs,conditions climatiques diverses et les compromis liés aux necessites de la vie en collectivite, on peut admettre un rendement final de 1 pour 5.
    C’est ce rapport qui peut guider les echanges commerciaux. Vous prenez votre salaire horaire, vous le divisez par 5 et vous n’achetez rien qui soit au dessus de ce prix et qui dure moins d’une heure.Par ex vous gagnez 15 euros de l’heure,divisez par 5 ca fait 3e/heure.Vous faites un echange « gagnant » tant que vous depensez moins de 3e/heure d’utilisation. une place de cinema pour un film de 1h30 doit se payer 4,5euros si vous gagnez 15 euros de l’heure (les films de 3h rentrent dans ce ratio).en procedant de cette facon, vous restez « dans les valeurs de la terre » meme si vous habitez en ville,entouré de beton gris et dur.

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    • matt // 13.09.2019 à 12h28

      je comprend le principe et je m’étais déjà fait des réflexions de ce type: on peut opposer la littérature avec un tas d’autres ‘loisirs’ jouant sur ‘l’ouverture d’esprit’ ou autre (chacun ses exemples). Mais ça procède tout de même d’une sacré rationnalisation, qui occulte en plus un tas de paramètres non maitrisables. (pour résumer, les gains à long terme)
      Après j’ai peut être un peu trop élargi votre réflexion…

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      • calal // 13.09.2019 à 19h35

        il y a une industrie de la « litterature » et du spectacle comme il y a une industrie du jambon ou du textile. Il y a les genies qui ecrivent des livres qui changent la vie de milliers de gens a travers toutes les epoques et dans tous les pays et il y a yann moix ….
        la rentree litteraire 2019,combien de publications et combien de livres qui valent a peine le temps qu’on met pour les lire sans meme parler de leur prix ?

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  • charles // 13.09.2019 à 09h36

    hitler ce végétarien https://www.lemonde.fr/europe/article/2013/02/15/une-gouteuse-de-hitler-se-confie-a-la-presse-britannique_1833440_3214.html
    http://www.slate.fr/life/76116/hitler-vegetarien

    j’attends avec impatience de voir le gouvernement reprendre cet argument pour défendre le capitalisme carnivore = )

    Au sujet de la question conservatisme vs progressisme, je paraphrase, c’est une vision 2D, et conservatrice, de la question « de la marche en avant obligatoire » que de se contenter d’opposer les deux termes, il faut prendre en compte la direction, pour obtenir la vision 3d nécessaire à l’évaluation de la valeur progressiste réel des pas en avant réalisés.

    J’ai trouvé savoureux ce rappel que le régime des retraites repose sur une exponentielle de la population pour que le système fonctionne, à l’heure où justement s’entre choc la réforme du système et les limites de notre système environnemental. Les deux** étant le fruit du desiderata des capitalistes écervelés.

    ** la réforme est voulue par eux, les limites sont atteintes par eux.

    l’agriculture c’est 1:100, l’industrie c’est 100:1.
    1 graine permet d’en obtenir 100, il faudra consommer 100 ressources premières pour produire 1 objet industriel.

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    • Sandrine // 13.09.2019 à 15h30

      Au sujet de « hitler ce végétarien ». N’empêche que c’est intéressant de voir les végan (dont le fond de commerce est quand même la culpabilisation et la moraline à l’encontre de ces affreux tortionnaires exploiteurs que sont pour eux tous les mangeurs de viande) pousser des cris d’orfraie dès qu’on la ramène avec le végétarisme d’Hitler ou d’Himmler (qui était en outre un farouche adversaire de la chasse ). Ils (les vegan) ont généralement du mal à digérer ce genre de paradoxes.
      Enfin pas tous : http://www.slate.fr/story/153122/vegan-tendance-neonazis

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      • Jean-Pierre Georges-Pichot // 16.09.2019 à 09h41

        Il n’y a pas vraiment de paradoxe. Je n’apprécie pas toutes les positions de Luc Ferry, mais je crois utile et honnête de vous renvoyer, si le sujet vous intéresse, à son ouvrage le plus sérieux peut-être, et peut-être aussi le plus ancien, qui est une thèse sur les lois sur la nature et la protection des animaux imaginées par les nazis. L’idée que l’écologie pencherait spontanément à gauche est une illusion nourrie par le positionnement purement politicien et artificiel de certains partis français qui se croient ou se disent de sensibilité écologique, mais l’amour de la nature et l’injonction de respect pour les conditions de base de la vie animale ne conduisent nullement à des positions de gauche, ni même humanistes au sens large. La nature est darwinienne et dure aux faibles. Le progrès des espèces repose sur l’élimination des moins aptes, etc… On peut remonter à la querelle originelle entre Marx et Malthus : et des deux, c’est Malthus qui est sensible à la rigueur contraignante des lois naturelles. Le souci écologiste revient à Malthus et plus ou moins discrètement repose la question de la démographie. Je pourrais continuer longuement sur le sujet. Sur Vichy aussi, et les premiers discours de Pétain, qui n’ont pas par hasard une tonalité écologique….

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  • lemoine001 // 13.09.2019 à 09h48

    « Le progressisme c’est une marche automatique en avant » !!!!

    C’est typique des polémiques de comptoir : on attribue à l’autre une idée bien bête que l’on réfute en trois mots. C’est encore plus facile quand on a évoqué juste avant la pousse des bambous et la prolifération des sangliers.
    Mais si on mesure le progrès à l’espérance en vie en bonne santé, tout à coup il a quand du bon ! Il permet de couler une retraite heureuse dans un coin bien tranquille.

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    • Sandrine // 13.09.2019 à 10h43

      Il me semble que vous déformez sa pensée. Il précise bien après avoir dit la phrase que vous citez qu’il n’est pas contre l’idée de progrès, mais contre l’idéologie « progressiste », celle qui dit amen à tous les changements parce qu’ils sont des changements. Il propose lui de juger les changements technologiques au cas par cas, en se posant la question de savoir en quoi il font progresser notre humanité.
      Ainsi, pour reprendre votre exemple des retraites : à la place de « l’allongement de l’espérance de vie permise par les progrès technologiques médicaux est un bien en soi », michéa poserait la question « en quoi l’allongement de la vie individuelle améliore-t-elle la qualité globale de l’existence humaine ? »
      Et, il ne semble que la réponse à cette question n’est pas si évidente que ça : l’allongement de la vie augmente le besoin de ressources pour payer les retraites des plus âgés (ainsi que les soins médicaux corolaires du grand âge), donc oblige à se projeter dans une dynamique de croissance exponentielle, notamment de croissance de la population. Si l’on ajoute à cela qu’avec toutes les techniques pour maintenir en vie les gens coute que coute, on augmente le temps que chaque individu va passer avec un corps malade, handicapé, à attendre la mort que l’on s’interdit de souhaiter mais qu’on sait quand même inéluctable …

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      • Michel LEMOINE // 13.09.2019 à 11h11

        Oui j’ai bien compris. Il caricature l’idée de progrès pour mieux la rejeter. Il fait de même avec le socialisme et à peu près tout ce qu’il rejette. C’est un polémiste plutôt qu’un philosophe.
        Vous faites de même très bien aussi avec votre histoire de qualité de vie versus la quantité.

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        • Sandrine // 13.09.2019 à 13h59

          L’idée de progrès est le progressisme ne sont pas la même chose.
          Émancipez-vous un peu de votre conservatisme dogmatique et vous verrez que ce genre de nuance a de l’importance.

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          • Michel LEMOINE // 13.09.2019 à 16h53

            Vous avez dû prendre des leçons chez Michea pour prendre les gens de haut et leur faire la leçon avec des « nuances » qui leur échapperait. : le progressisme c’est l’idée d’une marche automatique en avant a dit Michea et il démolit cette idée. Mais c’est l’idée de qui ? Où est ce penseur qui a dit que tout changement est automatiquement un progrès (c’est le seul sens que je vois à cette phrase)? A quoi sert de réfuter une idée pareille sinon à se donner des airs supérieurs à peu de frais et à jeter le doute sur l’idée de progrès elle-même. Il suffit après de chercher le revers de tout progrès comme vous le faites vous-même avec l’espérance de vie.

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            • Sandrine // 13.09.2019 à 22h34

              Je ne vous prends pas de haut; j’ai simplement l’impression d’une certaine fermeture d’esprit chez vous par rapport aux idées de Michea, qui, certes, prête le flanc à la critique notamment du fait de ses formulations hâtives (comme cette phrase que vous citez) mais qui a des intuitions intéressantes – et le courage de les assumer. Vous me donnez l’impression de vous attacher excessivement à la forme (les formulations qui ne sont pas politiquement correctes de votre point de vue) sans essayer de comprendre ce que Michea veut vraiment dire: en l’occurrence, on voit bien qu’il n’est pas un « réactionnaire » au sens véritable de terme, hostile à tout progrès et qui rêverait d’un retour intégral au moyen-âge (si ce n’est d’un retour à l’age de pierre).
              Ne lui faites pas ce procès (et à moi non plus😊). Il questionne le progrès technologique et constate qu’il ne coïncide pas forcément avec la réalité d’un progrès humaniste, ou simplement humain. Ce en quoi je suis personnellement d’accord avec lui.

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  • Jean-Pierre Georges-Pichot // 13.09.2019 à 10h49

    Je comprends en découvrant la bibliographie de Michéa, contre lequel personnellement je n’ai aucun a priori négatif, pourquoi tant de gens disent tant de bêtises sur George Orwell depuis quelques années. Ils n’ont pas lu Orwell, mais ils ont entendu parler de Michea… Je vais donc lire son livre, mais d’emblée, je souligne la provocation contenue dans son titre. Il est vrai qu’il faut bien vendre ! Car Orwell, jusqu’à la fin de sa vie se réclamait du socialisme. Ce qu’il appelait socialisme : pas la version passée sans transition de l’antigaullisme de Vichy à l’antigaullisme de Mitterrand, qui était en réalité la continuation du même. Il a toujours cru dans l’utilité des révolutions et lorsqu’il a mis sa peau dans la balance, c’était dans un mouvement qui pratiquait la lutte armée. Qu’il ait été par ailleurs un patriote britannique n’est en rien contradictoire. C’est même entièrement logique. En France aussi, le patriotisme, ce n’est pas l’armée de métier et la police : c’est la révolution populaire.

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    • lois-economiques // 13.09.2019 à 10h56

      « Je vais donc lire son livre,  »
      Lequel ?
      Si vous souhaitez appréhender l’oeuvre de Michéa alors lisez plutôt :
      « Jean-Claude Michéa, l’inactuel. Une Critique de la civilisation libérale,  »
      Vous gagnerez du temps sans rien perdre des idées.

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    • matt // 13.09.2019 à 12h32

      j’ai lu quelques titres de Michéa et l’ai écouté dans quelques émissions, et ai lu de l’autre côté un grand nombre de textes d’Orwell, et je ne comprend pas votre commentaire…

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      • Jean-Pierre Georges-Pichot // 15.09.2019 à 10h17

        Toute remarque de bonne foi mérite une réponse de bonne foi. Je n’ai rien contre Michéa, bien au contraire. Je répète : je n’ai pas lu ses livres. Je l’ai entendu deux ou trois fois à la radio et j’ai trouvé ce qu’il disait plutôt sympathique. Ma réaction vient par rapport au titre de son livre qui comporte l’expression à mon avis volontairement provocatrice « anarchiste Tory », dont je soupçonne que c’est un procédé d’éditeur à fins commerciales. Or, il se trouve qu’il y a par ailleurs une vaste et désormais ancienne opération de récupération de la pensée de deux auteurs que j’aime bien : Orwell et Hannah Arendt, aux fins de justification de la politique belliciste américaine, suivie par les politiciens réactionnaires français. Il est donc essentiel de dénoncer tout ce qui risque de conforter dans l’esprit d’un public qui ne va pas aux textes l’image d’un Orwell ou d’une Hannah Arendt apologistes du capitalisme occidental. Savez-vous ce qu’est un « Tory » anglais ? Désigner Orwell comme un « Tory », c’est une pirouette amusante et stimulante si l’on s’adresse à un lecteur cultivé, qui sait qu’Orwell, radicalement opposé à tout élitisme, dans sa vie était en réalité ce que l’on appellerait aujourd’hui avec mépris un « populiste », mais c’est une horrible mystification si cela aboutit à faire croire effectivement qu’il a pu approuver la politique de Chamberlain, et qu’il aurait approuvé celle de Thatcher. Voilà en détail l’esprit de mon commentaire. Je ne sais pas si Michéa dissipe dans son texte cette ambiguïté.

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