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16.octobre.201916.10.2019 // Les Crises

Incendie de l’usine Lubrizol à Rouen et mort de Jacques Chirac : comment les chaînes d’info ont traité d’une double actualité

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Source : INA, Juliette Labracherie, Nicolas Hervé, 07-10-2019

© Crédits photo : Captures d’écran de BFM TV, CNews, LCI et franceinfo, jeudi 26 septembre.

L’INA a mesuré, durant cinq jours, le temps de traitement accordé, sur les chaînes info et Twitter, au décès de Jacques Chirac et à la couverture de l’incendie de l’usine Lubrizol, à Rouen. Le verdict de ce décryptage fait ressortir un bilan plus nuancé que les accusations « d’éclipse » de l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen, lancées en premier lieu.

L’événement faisait pourtant les gros titres. Jeudi 26 septembre, la ville de Rouen s’est réveillée dans la fumée noirâtre de l’incendie de l’usine chimique Lubrizol, classée Seveso seuil haut, survenu dans la nuit aux alentours de 2 h 40. Sur place, d’importants moyens humains sont déployés pour maîtriser le feu. Les images , dont les premières sont diffusées sur BFM TV et LCI à 5 h 56, sur lesquelles apparaissent d’épaisses fumées noires sont spectaculaires, les prémices de l’événement importantes. À l’antenne des principales chaînes d’information en continu, les faits sont répétés, les futures conséquences sanitaires et environnementales brièvement évoquées.

Cet incendie aurait pu être l’actualité majeure de ce jeudi 26 septembre. Jusqu’à ce que l’AFP sonne le glas. « Jacques Chirac est mort », peut-on lire sur le flash de l’agence, émis à 11 h 57. Pour les rédactions, « une autre journée commence », résume Louis Laforge, présentateur de franceinfo, sur Twitter.

Sur les réseaux sociaux, les médias sont rapidement accusés de distorsion médiatique : alors que les hommages à l’ancien président de la République et les témoignages se multiplient, les informations portant sur l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen auraient, elles, disparues. L’événement, d’envergure le jeudi matin, ne serait plus qu’une poussière d’étoile dans la galaxie des médias l’après-midi venue.

Plusieurs médias ont constaté ce différentiel médiatique, comme Télérama. Certains ont même cherché à quantifier cette disparité entre ces deux événements, à l’image d’Arrêt sur Images, qui a étudié, vingt-quatre heures durant, le traitement médiatique de BFM TV. LeParisien, qui a analysé les comptes Twitter d’une centaine de médias français entre jeudi 26 et lundi 30 septembre, a été le premier média à nuancer ce déséquilibre, marqué seulement dans les premières heures suivant le décès de l’ancien président. « Pour l’ensemble des médias, […] le nombre d’articles consacrés aux deux sujets a eu tendance à se rejoindre, une fois l’émotion de l’annonce de la mort passée », rapporte Le Parisien, qui relève que Russia Today, sur son site internet, est l’un des médias à s’être indigné de ce « traitement médiatique qui passe mal ».

L’INA a souhaité non seulement objectiver ce différentiel sur plusieurs jours, mais également en comprendre les raisons. Nous avons donc mesuré, du jeudi 26 au lundi 30 septembre, les différences de traitement médiatique entre ces deux événements d’ampleur sur les quatre principales chaînes d’information en continu : franceinfo, BFM TV, LCI et CNews. La plateforme OTMédia, développée par l’INA, qui suit l’apparition et la propagation d’une information, montre que l’actualité a été écrasée le jeudi 26 septembre par l’annonce du décès de l’ancien président de Jacques Chirac, qui domine également sur trois des quatre jours suivants. À l’exception des toutes premières heures suivant le décès de Jacques Chirac, l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen n’a toutefois jamais disparu des antennes.

Jeudi matin, entre dix heures et midi, l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen occupait 62 % du temps d’antenne. Mais après l’annonce du décès de Jacques Chirac, le sujet s’efface rapidement au point de disparaître complètement à partir de 14 h et jusque minuit.

Jeudi 26 septembre après-midi, le décès de Jacques Chirac éclipse le reste de l’actualité.

* BFM TV, CNews, franceinfo et LCI.
ÉTUDE. Incendie de l’usine Lubrizol à Rouen et mort de Jacques Chirac : comment les chaînes info ont traité d’une double actualité – La Revue des médias, octobre 2019.

Cet effet d’éclipse médiatique, provoqué par le décès de l’ex-chef d’État, ne perdure toutefois pas. Alors que les différences de traitement médiatique sont relativement similaires sur les journées du jeudi et du vendredi, considérées dans leur globalité, la médiatisation de ces deux événements finit par s’équilibrer le samedi. La majeure partie du temps d’antenne est même accordée à d’autres sujets d’actualité.

Durant quatre jours, plus de la moitié du temps d’antenne est consacrée à Jacques Chirac.

* BFM TV, CNews, franceinfo et LCI. De 6 h à minuit.
ÉTUDE. Incendie de l’usine Lubrizol à Rouen et mort de Jacques Chirac : comment les chaînes info ont traité d’une double actualité – La Revue des médias, octobre 2019.

L’hommage populaire du dimanche 29 septembre et le deuil national du lundi 30 septembre redonnent ensuite au décès de Jacques Chirac une place prépondérante dans l’actualité, au détriment de l’incendie de l’usine Lubrizol (plus de 50 % du temps d’antenne consacré à Jacques Chirac ; respectivement 5 % le dimanche et 7 % le lundi à l’usine Lubrizol), alors que sur les réseaux sociaux l’intérêt grandit quant à l’accident, ses conséquences, et le traitement médiatique de celui-ci.

À partir de samedi, il est plus question de l’incendie de l’usine Lubrizol que de Jacques Chirac sur Twitter.

* Par heure et en langue française.
ÉTUDE. Incendie de l’usine Lubrizol à Rouen et mort de Jacques Chirac : comment les chaînes info ont traité d’une double actualité – La Revue des médias, octobre 2019.

Sur Twitter, le 26 septembre, la mort de Jacques Chirac occulte complètement l’incendie de Rouen, avec une estimation de plus de 120 000 tweets entre 12 h et 13 h. Le lendemain, contrairement aux médias d’informations en continu, on y parle autant de l’incendie de l’usine Lubrizol que de l’ancien président. L’incendie est même davantage évoqué dès le samedi 28 septembre, avec un rapport de 1 à 2 pour cette journée.

Un traitement plus équilibré entre les deux événements pour BFM TV et franceinfo.

* BFM TV, CNews, franceinfo et LCI. De 6 h à minuit.
ÉTUDE. Incendie de l’usine Lubrizol à Rouen et mort de Jacques Chirac : comment les chaînes info ont traité d’une double actualité – La Revue des médias, octobre 2019.

Sur les cinq jours, BFM TV est la chaîne d’information en continu qui a accordé le plus d’importance à l’incendie, avec une moyenne de 13 % de temps d’antenne dédié à Lubrizol, et 56 % à Jacques Chirac, soit un rapport d’environ 1 à 4. Samedi 28 septembre, l’usine Lubrizol y occupe même une place prépondérante (15% de son temps d’antenne), contrairement aux trois autres médias. « Notre format consiste à traiter l’événement qui vient de se produire, c’est la première promesse qui est faite à nos téléspectateurs. C’est ce que nous avons fait pour l’incendie de Rouen et le décès de Jacques Chirac. La balance entre ces deux actualités s’est rééquilibrée ensuite, c’est l’avantage d’une chaîne d’information en continu », explique Céline Pigalle, directrice de la rédaction de BFM TV. Ce résultat s’explique aussi, selon Pascal Froissart, maître de conférences en information-communication à l’université Paris-VIII, par le fait que les images de l’incendie permettaient un « traitement visuel et esthétique de la catastrophe », conforme à l’identité de BFM TV.

La chaîne de télévision franceinfo accorde un traitement presque similaire, avec un temps d’antenne pour Lubrizol de 12 %, contre 53 % pour le décès de Jacques Chirac, soit un même rapport de près 1 à 5. Pour Alexandre Kara, directeur de franceinfo pour l’édition TV, le numérique a surtout permis d’équilibrer le traitement médiatique : « À la télévision, jeudi 26 septembre, le breaking news emporte tout sur son passage. La couverture de l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen était faible. Mais grâce au délinéarisé, sur notre site internet, la hiérarchisation de ces deux événements était plus cohérente, plus équilibrée. »

Le différentiel de médiatisation le plus important apparaît sur CNews : la chaîne d’information a accordé huit fois plus de temps à l’ancien président qu’à l’incendie de l’usine Lubrizol.

Mise en récit et hiérarchisation de l’information

Comment expliquer cette domination médiatique ? Pour Thierry Devars, maître de conférences en science de l’information et de la communication au Celsa, la mort de Jacques Chirac, au-delà de son statut de personnalité politique de premier plan, est surtout un événement qui « fait appel à un passé commun », permettant de réunir les téléspectateurs autour d’un élément fédérateur, où la dimension émotionnelle est mise en valeur. « Cette logique d’audience s’appuie sur des ressorts classiques de l’information télévisuelle et permet la mise en récit d’un événement. » Elle fonctionne au moment où il y a de la « matière propice à sa mise en œuvre : une figure hautement symbolique relevant du premier rang du champ politique », analyse le chercheur. Un élément que confirme la directrice de la rédaction de BFM TV : « Jeudi, nous étions à 3 % de part d’audience, contre 2,3 % en moyenne. Ces scores recueillis prouvent qu’il y avait un réel intérêt pour le décès de Jacques Chirac. »

« L’incendie à Rouen apparaît comme un événement local aux conséquences encore abstraites »

Thierry Devars

 

Inversement, la mise en récit est beaucoup plus complexe pour l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen, « difficile à traiter médiatiquement », selon Thierry Devars. Céline Pigalle confirme : « Les informations arrivaient au compte-goutte. C’était très compliqué d’avoir des informations fiables. Les experts n’avaient pas d’éléments pour analyser ce qui était en train de se produire. » Même constat pour Alexandre Kara, de franceinfo : « À midi, ce jour-là, on ne connaît pas encore la gravité de l’incendie. Peut-être que nos équipes ont sous-estimé l’événement, mais on ne connaissait pas encore les dangers de cette pollution et la nature des produits. »

Face au décès de Jacques Chirac, l’incendie est soudain apparu comme un événement local aux conséquences encore abstraites. « Cet incendie n’a pas donné lieu à des informations notables et traitables. Il n’y a pas eu de victime qui aurait pu donner lieu à une logique de captation d’image, ou de débats suffisants pour attirer l’audience », reprend Thierry Devars.

 

« Les informations arrivaient au compte-goutte. C’était très compliqué d’avoir des informations fiables. Les experts n’avaient pas d’éléments pour analyser ce qui était en train de se produire »

Céline Pigalle

Une position que partage Thierry Rabiller, rédacteur en chef de Paris-Normandie, seul quotidien ayant fait sa Une sur l’incendie de l’usine Lubrizol, vendredi 27 septembre. « Notre profession fonctionne beaucoup au drame. Quand on a su que l’incendie était essentiellement matériel, avec des émanations de fumées, mais qu’il n’y avait eu aucune victime, pour la plupart des médias extérieurs à la Normandie et à Rouen, ce n’était plus très grave, c’était un feu d’usine. » Dans un article, le quotidien régional a d’ailleurs montré à quel point « le désintérêt soudain des médias nationaux » a vivement été critiqué par la population de Rouen et ses environs.

Cette médiatisation contrastée met aussi en lumière des pratiques journalistiques quotidiennes : la création d’un événement médiatique et la hiérarchisation de l’information. Thierry Devars rappelle ainsi que « chaque jour dans les rédactions, des choix et des lignes éditoriales sont posés, sans que les logiques de mise en visibilité ou d’invisibilité soient forcément commentées ».

Pour le chercheur Pascal Froissart, cette hiérarchisation est certes visible avec ces deux événements d’ampleur mais difficile à critiquer. « Le grand public s’informe toujours de manière thématique, c’est ce que l’on appelle « l’exposition sélective ». Les critiques viennent donc de ceux qui estiment que le thème qui les préoccupe n’a pas été assez évoqué, parce qu’ils sont proches du lieu, de l’objet, ou inquiets sur un plan environnemental ou politique. Cela ne veut pas dire que leur vision est objective. La critique de la hiérarchie de l’information est une critique subjective par essence, mais elle est difficile à mesurer. » Le chercheur souligne que cette disparité médiatique est aussi un moyen pour certains de renforcer la défiance envers les journalistes fondée sur l’idée d’une « connivence entre journalistes et politiques, qui passeraient plus de temps à parler du décès d’un ancien président que d’une catastrophe majeure ».

Alors qu’il était encore trop tôt jeudi pour analyser en profondeur les conséquences de l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen, les médias d’information se sont concentrés sur un événement auquel ils se sont préparés de longue date. Que ce soit en presse, en télévision ou en radio, « quand un ancien président de la République décède, c’est une sorte de tsunami », explique Jean-Philippe Baille, de la radio franceinfo. « Un travail a été fait en amont, toute une rédaction se mobilise. C’était un événement attendu. »

La boîte à outils

OTMedia (Observatoire transmédia) traque l’apparition, la propagation et les relais d’une information. Cette plateforme permet la collecte, le traitement, la recherche et l’analyse transmodale de plus de 1 500 flux d’information d’actualité français provenant de la télévision, de la radio, du web, de la presse, de l’AFP et de Twitter. Les contenus des radios et des télés sont automatiquement retranscrits avec le logiciel du LIUM(1).

Pour réaliser cette analyse, les événements « Jacques Chirac » et « Lubrizol » ont été définis par un ensemble de termes spécifiques déterminés manuellement. Exemples de mots utilisés pour détecter l’événement « Jacques Chirac » : « Jacques Chirac », « ancien président », « hommage », « dissolution », « Quai Branly »…

S’agissant de « Lubrizol » : « Rouen », « seveso », « usine », « fumée »…

L’apparition de chaque terme est repérée dans la transcription télé, réalisé dans le cas présent 24 h/24. Une estimation de densité est ensuite réalisée pour cerner les moments où le sujet est traité. Les paramètres de cet algorithme ont été validés à la suite d’une comparaison avec un décompte humain des temps d’antenne.

Ces résultats automatiques comportent quelques biais connus et maitrisés. Les chiffres concernant le temps d’antenne consacré au décès de Jacques Chirac sont légèrement sous-estimés, de l’ordre 5 %. Jeudi 26 septembre, quelques brefs passages sur le décès de Jacques Chirac ne sont ainsi pas détectés.

Ces mêmes termes sont également recherchés sur Twitter, selon une méthode mise en place à l’INA permettant de scanner 50 % des tweets en français émis sur la plateforme de microblogging, statistiquement représentatifs de l’intégralité du contenu.

Remerciements : Béatrice Mazoyer pour les tweets, le Lium pour le logiciel de transcription, ainsi que Pierre Letessier et Denis Rakulan pour son intégration technique avec OTMedia.

Une première étude de ce type a été réalisée sur la journée du 16 mars, durant laquelle se déroulait une manifestation de « gilets jaunes » et la « Marche du siècle ».

Source : INA, Juliette Labracherie, Nicolas Hervé, 07-10-2019

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Commentaire recommandé

D’Aubrac // 16.10.2019 à 07h27

Avec Jacques Chirac, nous n’avons certainement eu qu’une avant-première de la bourrasque médiatique qui adviendra logiquement lors de la disparition de Jacques Delors, cette référence indépassable de nos chères élites, s’agissant d’européisme, de dérégulation bancaire, de libre-échange intégral et de libre circulation des personnes, des biens et des capitaux etc.
Car Jacques Delors est à la source de la plupart des dogmes et de la plupart des mécanismes qui régissent l’Union européenne, dans son existence interne et dans ses relations avec le monde globalisé.
Jacques Delors, c’est une sorte de pape de la Macronie, de la galaxie européiste et des médias asservis.
Son infaillibilité y est un article de foi ! On entend déjà le déchainement des trompettes de la Renommée, pensez donc !

Jamais candidat à rien, jamais élu, n’ayant jamais mis les mains dans le cambouis électoral et gestionnaire, le saint homme est parfaitement vierge de toute casserole, contrairement à l’ancien Président de la République, lourdement condamné au pénal.
On peut dès lors escompter que tous les éditocrates de notre pays en appellent sur le champ à sa canonisation républicaine immédiate:
« le Panthéon, tout de suite ! », « le Panthéon, tout de suite! ».

23 réactions et commentaires

  • D’Aubrac // 16.10.2019 à 07h27

    Avec Jacques Chirac, nous n’avons certainement eu qu’une avant-première de la bourrasque médiatique qui adviendra logiquement lors de la disparition de Jacques Delors, cette référence indépassable de nos chères élites, s’agissant d’européisme, de dérégulation bancaire, de libre-échange intégral et de libre circulation des personnes, des biens et des capitaux etc.
    Car Jacques Delors est à la source de la plupart des dogmes et de la plupart des mécanismes qui régissent l’Union européenne, dans son existence interne et dans ses relations avec le monde globalisé.
    Jacques Delors, c’est une sorte de pape de la Macronie, de la galaxie européiste et des médias asservis.
    Son infaillibilité y est un article de foi ! On entend déjà le déchainement des trompettes de la Renommée, pensez donc !

    Jamais candidat à rien, jamais élu, n’ayant jamais mis les mains dans le cambouis électoral et gestionnaire, le saint homme est parfaitement vierge de toute casserole, contrairement à l’ancien Président de la République, lourdement condamné au pénal.
    On peut dès lors escompter que tous les éditocrates de notre pays en appellent sur le champ à sa canonisation républicaine immédiate:
    « le Panthéon, tout de suite ! », « le Panthéon, tout de suite! ».

      +30

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    • Fritz // 16.10.2019 à 14h50

      Et à côté des collèges Jean-Monnet (beurk), nous aurons des lycées Jacques-Delors (quelle horreur), des avenues Jacques-Delors, des aéroports Jacques-Delors…

      La fête nationale sera déplacée du 14 au 20 juillet (ICE, Immaculée Conception Européenne).

        +6

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    • jack_sosey // 16.10.2019 à 15h10

      Delors devrait se dépêcher de tirer sa révérence.
      Dans l’intérêt de l’U.E. il faudrait rendre hommage à Delors et par extension à l’Union avant le Brexit.
      Comme ça ils pourront parler de l’avant (paix et prospérité) puis ensuite de l’après. (La fin du monde ! L’apocalypse !)
      La vie d’un homme ne devrait pas se mettre en travers d’une bonne histoire.

        +3

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    • marc // 16.10.2019 à 20h22

      je ne suis pas d’accord, les médias n’en parleront pas du tout autant que chirac, car delors est un inconnu pour énormément de français, un haut fonctionnaire, rien de plus
      les médias poussent leurs idéologies ok, mais il faut aussi l’audimat

        +4

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  • RGT // 16.10.2019 à 08h13

    Pour reprendre un titre qui avait entraîné la censure d’un journal dans ma jeunesse :

    Bal tragique à l’Élysée : 1 mort…

      +6

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  • doudoute // 16.10.2019 à 08h50

    quelle indigence de ce bas peuple mandant pour leur petite vie quelques infos alors que nos versaillais ont ce lourd choix de quel costume quelle rose pour la cérémonie !

      +5

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  • charles // 16.10.2019 à 09h20

    ça ne sert à rien d’exorciser la nullité des députés en tentant de blanchir les médias. Ils ne s’occupent que de leurs sorts https://www.francetvinfo.fr/politique/moralisation-de-la-vie-politique/l-assemblee-nationale-decide-d-augmenter-le-remboursement-des-frais-d-hebergement-des-deputes-a-paris_3660645.html

      +3

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  • Daniel // 16.10.2019 à 09h24

    « chaque jour dans les rédactions, des choix et des lignes éditoriales sont posés, sans que les logiques de mise en visibilité ou d’invisibilité soient forcément commentées ».
    ce qui veut dire que dans chaque rédaction, il y a un « gardien » de la ligne éditoriale qui outre l’aspect « putaclic » racoleur (comme dirait les jeunes) respecte une idéologie. Cette Idéologie est celle des propriétaires de la rédaction, quelques financiers ayant soin de défendre leurs intérêts.
    En France, c’est assez facile : le discours est « moins d’Etat, plus de privé » « grâce à la concurrence libre et non faussé » et « sauver les banques et pas les gens ». L’élection de Macron en est l’exemple le plus parfait (corrélation temps de présence par rapport au résultat de l’élection)

      +17

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  • Myrkur34 // 16.10.2019 à 09h45

    (Extrait).
     » Fier de son irréprochable travail d’enquête, Dominique Rizet se réjouit que l’homme arrêté, détenu, à qui on a prélevé ses empreintes et son ADN et dont on a perquisitionné la maison en direct sur BFMTV « devrait bien le prendre, cela fera une belle histoire a raconter à ses enfants » »

    Cela vaut son pesant de ……..? (Je vous laisse le choix).

    https://www.telerama.fr/television/affaire-dupont-de-ligonnes-la-lecon-de-prudence-de-bfmtv,n6468592.php

    Toutes ces chaînes d’info en continue devraient être interdites pour cause de salubrité publique.

      +14

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    • Yoann // 18.10.2019 à 08h52

      « Les informations arrivaient au compte-goutte. C’était très compliqué d’avoir des informations fiables »

      On appréciera leur déontologie face au manque d’information… Sauf en cas d’arrestation d’un pur inconnu…

        +0

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  • SanKuKai // 16.10.2019 à 10h10

    Lors de mes études en économétrie je me suis rendu compte qu’avec les mêmes données on peut faire dire aux chiffres tout et son contraire. Il suffit de changer les variables initiales du modèle. Ici, il a suffit d’allonger la période traitée afin d’inclure davantage d’informations sur l’incendie.
    Or en terme de priorités et d’urgence, c’est bien les premiers moments de l’incendie qui sont les plus importants. Si les gens sur place ne savent pas ce qui se passe, ils ne peuvent pas prendre les mesures qui s’imposent. Les médias sont censés avoir ce rôle d’information de la population qu’ils n’ont pas ou mal assuré. Pour moi, vu l’ampleur de la catastrophe à Rouen, l’erreur de l’INA et du Parisien est justement de mettre les 2 informations sur le même plan et au même niveau.

      +18

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    • doudoute // 16.10.2019 à 10h23

      ainsi, pour être exact, les chiffres auraient dû être pris en compte à partir de l’annonce du décès ?

        +2

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  • monsipoli // 16.10.2019 à 10h22

    Les chaînes d’info en continu font leur job, qui pourrait le leur reprocher ? Elles sont la voix du Pouvoir incarné par celui qu’elles ont formaté à grand frais. Elles prêchent pour leur paroisse. C’est cohérent.
    Ce qui ne l’est pas c’est l’audience qu’elles recueillent si l’on en croit les données de fréquentation publiés. Et plus particulièrement la nature de l’attrait qui motive(rait) leur public.
    J’entends partout autour de moi des gens de toutes conditions sociales plus que médire de ces émissions qui ne trompent apparemment pas grand monde. Alors question : les chiffres d’audience affichés sont-ils le reflet de la réalité ou eux aussi participent-ils de la même manipulation ?… (ce qui rétablirait la cohérence du projet de double enfumage)

      +1

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  • vert-de-taire // 16.10.2019 à 10h30

    Qui et comment peut-on être touché, influencé par le bruit ?

    Il n’y a qu’une information, ici mort de Chirac point.
    Qui entend autre-chose ?
    Comment peut-on imaginer que la répétition de propos sans aucun intérêt ou d’informations connues puisse nous toucher ?
    À part l’exaspération de la répétition ? Et la confusion de la pensée.

    Soit on connait l’histoire et ce bruit ne sert à rien sinon éventuellement à qualifier les personnes qui en parlent – intérêt disons, modéré – soit on ne la connait pas et on a 2 choix, se renseigner pour se faire une opinion, soit se laisser bourrer le mou par bcp d’opportunistes indécents.

    Les seules informations que je tire de ces données statistiques :

    1 Ces médias ne recherchent qu’à « remplir le temps » au moindre effort : moins j’en fais moins je me fatigue et moins ça coute : principe universel du moindre effort – pas glorieux.
    1.1 cela conforterait la thèse de l’occupation de cerveau disponible : empêcher de penser par le divertissement du déversement continu ; la mer toujours recommencer : des vagues toujours des vagues mais toutes différentes. ou encore la fascination du bocal à poissons rouges.

    2 Possible moyen d’occulter d’autres informations avec un meilleur prétexte que d’habitude : c’est pas ma faute ( je ne transmets pas telle nouvelle puisque, d’évidence, de moindre importance).

    J’ai du mal à comprendre qu’on puisse s’arrêter sur les quantités plutôt que sur les qualités.
    C’est faire fi de la raison raisonnante de nos capacités de discernement et donner à la forme une importance démesurée par rapport au fond.

      +7

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    • Jacqueline Patard // 16.10.2019 à 11h49

      Je plussoie fortement. Le fait que Chirac soit mort est une info qui tient en trois mots et qui n’a aucune conséquence sanitaire pour la population. En faire des caisses est inutile.
      Par contre je vais revenir sur le côté qualitatif de l’information sur Lubrizol ; quand on te montre en boucle un préfet qui essaye tant bien que mal de rassurer la population au lieu de s’en tenir au principe de précautions ; informe t’on bien les gens ?
      Il aura fallut quelques jours au médias pour passer du « ça pue mais c’est pas dangereux » à « tout compte fait on a trouvé de la dioxine et de l’amiante et on sait pas vraiment ce qui a cramé » : c’est plus là qu’est la faute que dans la quantité d’infos sur Chirac à mon humble avis.

        +15

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  • Fritz // 16.10.2019 à 15h11

    Disons que les chaînes d’intox en continu ont préféré l’émotionnel au factuel. C’est ainsi que l’accident du TGV qui avait fait 11 morts en Alsace est passé inaperçu, car il est arrivé le lendemain des attentats du 13 novembre 2015, plus meurtriers il est vrai.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_ferroviaire_d'Eckwersheim

    Ce qui m’indigne, c’est que les médias ne parlent quasiment jamais des accidents du travail qui tuent et mutilent plusieurs centaines de travailleurs chaque année dans notre pays. C’est vrai, c’est moins vendeur qu’un attentat ou même une tentative d’attentat (surtout si elle implique un Sarrasin présumé), ou que le décès d’un repris de justice de 86 ans.

      +8

    Alerter
    • doudoute // 16.10.2019 à 23h57

      pendant vos longues lectures philosophiques ( et certes fortes enrichissantes ) combien de morts sur les chantiers et en usines, de suicides en entreprises, relisez PLPL ou le plan B, seuls journaux à publier ces chiffres à chaque parution.

        +0

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  • Actustragicus // 16.10.2019 à 23h40

    Je ne comprends vraiment pas ce que cherche à démontrer l’auteur de cet article ?? même présenté à décharge, les graphiques montrent clairement que la mort de Chirac a occupé la grande majorité de l’espace médiatique aux dépens de l’incendie de Lubrizol… Nonobstant le fait que les deux infos ne se valent pas (il y a bien plus à dire sur Lubrizol que sur Chirac) et que parler beaucoup d’un sujet n’est pas en parler bien (répéter le discours lénifiant du préfet n’est pas informer).

      +6

    Alerter
    • Fritz // 17.10.2019 à 07h44

      Je suppose que le très officiel INA (Institut national de l’audiovisuel) a voulu répondre aux sites de critique des médias.

      Vérification faite, c’est bien ça :
      https://www.acrimed.org/Chirac-partout-Lubrizol-nulle-part
      L’INA ne s’abaisse pas à citer les bolcheviks d’Acrimed. Faut pas exagérer

        +1

      Alerter
    • Totote // 17.10.2019 à 09h50

      Oui, merci de votre commentaire. Un tel niveau de déni confine à la pathologie mentale.
      « Plus de 50% contre 13% c’est à peu près équivalent et de toute façon il n’y a pas d’avis objectif, tout est subjectif en matière d’informations » (dixit le chercheur)…
      Circulez il n’y a rien à voir, toutes ces critiques sont infondées et en fait, la réalité est plus nuancée…

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  • observateur // 16.10.2019 à 23h49

    Je souris toujours en pensant a ce pauvre d’Ormesson qui avait déclaré…

    Le pire c’est de mourir le même jour qu’une célébrité médiatique…

    Hélas pour lui il est décédé le même jour que notre Johnny national..ironie..ironie..

    Pour le reste Chirac captivait plus l’auditoire on travaillait en terrain connu.

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