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6.octobre.20196.10.2019 // Les Crises

Certains racontent ce qu’ils veulent à propos du #glyphosate …

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Source : Twitter, La Lince, 15-09-2019

Certains racontent ce qu’ils veulent à propos du , l’exemple qui m’a le plus interpellé récemment est celui d’ dans des propos relayés par . Des travaux récents sont omis ou ignorés.

Rappel sur le thread en question, qui a beaucoup fait jaser :

Remarque préliminaire d’importance. Je suis un écologue. Agroécologue à la base. J’en tiens mon intérêt poussé pour l’écologie appliquée aux agroécosystèmes.

Si j’annonce cela, c’est pour insister sur le fait que je me fiche du glyphosate en tant que tel. Je suis un chercheur, ce qui m’intéresse, ce sont les faits.

Je n’ai pas envie que le soit interdit s’il ne le mérite pas, ou que lui soit reproché ce dont il n’est pas coupable. Je veux simplement qu’on arrête d’affirmer qu’il est inoffensif, car cela peut être clairement mis en doute. Son innocuité n’est pas un fait.

Si le glyphosate était sans aucun doute inoffensif pour la biodiversité, cela me conviendrait parfaitement. Or il y a des faits qui vont à l’encontre de cette affirmation. Et ces études récentes ne sont pas négligeables. Elles ne peuvent pas être balayées d’un revers de la main.

Il faut être d’autant plus prudent qu’il s’agit d’un herbicide qui est utilisé massivement à l’échelle planétaire. On ne peut pas balancer des affirmations sur sa supposée innocuité comme cela, à l’emporte-pièce.

Intéressons-nous d’abord à l’effet du glyphosate sur la biodiversité du sol, qui est essentielle à l’agriculture, puisqu’il est souvent répété qu’il a un effet bénin, voire carrément pas d’effet du tout.

Stellin et al. (2018) ont trouvé que sur le long terme (30 ans), le glyphosate a un impact négatif sur les populations de vers de terre. Par ailleurs, il favorise ainsi la pollution des sols par excès de phosphates et nitrates (Gaupp-Berghausen et al., 2015).

Le glyphosate réduirait aussi l’habitat souterrain des collemboles, petits pancrustacés auxiliaires de l’agriculture importants pour la dégradation de la matière organique (Damgaard, 2016).

Concernant sa dégradation, puisque c’est un argument souvent évoqué par le dogmatisme proglypho (oui les dogmatiques n’ont pas de camp), il y a des preuves qu’il persiste en fait dans le sol en étant piégé dans les résidus végétaux (Helander et al., 2018; Mamy et al., 2016).

Ensuite, parlons de sa supposée innocuité sur la biodiversité en général. Les herbicides commerciaux contenant du glyphosate ont une plus grande toxicité que le glyphosate seul, notamment à cause des interactions avec les adjuvants (Janssens and Stoks, 2017; Ledoux et al., 2019).

La dégradation du glyphosate entraîne une pollution en phosphores dans les nappes phréatiques (Hébert et al., 2019).

Le glyphosate a ainsi un effet néfaste avéré sur la biodiversité aquatique, très sensible aux changements environnementaux (Gonçalves et al., 2019; Héritier et al., 2017; Siroski et al., 2016).

Concernant la flore, le glyphosate empêche le développement normal des mycorhizes de toutes les plantes pulvérisées (Helander et al., 2018) et il réduit la diversité des espèces végétales sur des surfaces voisines de celles directement pulvérisées (Florencia et al., 2017).

A cela, il faut ajouter le fait qu’il est acquis que la réduction de la diversité végétale réduit la diversité en générale (Plantureux et al., 2012), et que cela a un effet négatif sur l’efficacité des agroécosystèmes (Letourneau et al., 2011).

Enfin, des revues démontrent que tests d’approbation du glyphosate ne permettent pas d’en définir la réelle écotoxicité (Ledoux et al., 2019; Mertens et al., 2018).

Tout cela ne prouve en rien qu’il faut interdire le glyphosate. En revanche, ça prouve qu’on ne peut pas dire que son effet est anodin voire positif pour la biodiversité en général, en l’état actuel des connaissances.

Si j’avais voulu faire un thread qui dit que le glyphosate n’a pas ou peu d’effet sur la biodiversité, je pense que j’aurais pu. Toutefois, l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence.

Ensuite, on a là des preuves que cet herbicide n’est pas anodin pour la biodiversité. Dans des études nombreuses et récentes, et je n‘ai évidemment pas été exhaustif ; ce qui prouve que cette discussion n’est pas bouclée chez les scientifiques.

Ces preuves seront peut-être réfutées un jour, mais elles ne le sont pas pour le moment. Pourtant, ça n’empêche pas certains de mettre le sujet sous le tapis, voire d’affirmer des mensonges ou des erreurs dans des grands médias, afin de conforter les préjugés.

Les revues que j’ai avancées en conclusion sont d’importance : les méthodes d’évaluation de l’écotoxicité du glyphosate aujourd’hui, et des autres pesticides, sont insuffisantes. Pourtant, nous parlons d’un produit utilisé à l’échelle mondiale dans des quantités importantes.

Je n’ai pas l’intention de sans cesse débunker ce qui se dit sur ce sujet. Je ne suis pas payé pour ça, et l’élaboration de ce thread m’a pris un temps qui m’est pourtant rare et précieux.

Seulement, j’en ai un peu assez que certains se réclament du rationalisme scientifique en ayant une approche myope et partisane de questions qui ne peuvent être traitées par-dessus la jambe, car elles concernent notre avenir commun.

Et voici la biblio :

Source : Twitter, La Lince, 15-09-2019

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

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Jean-Pierre Georges-Pichot // 06.10.2019 à 08h51

Argumentation probablement judicieuse. Il faut sauver les vers de terre et les coquelicots. Mais la première des espèces à sauver en ce moment étant la langue française, ce serait bien si vous arrêtiez de « débunker » et de « faire des threads ». Merci ! Ces horribles néologismes me font le même effet qu’un grand verre de glyphosate le matin à jeun, et quand j’entends parler où écrire de cette façon, je cesse d’écouter ou de lire. Je ne suis sûrement pas le seul. Le français, langue de Pasteur, de Charcot et de Claude Bernard, de Lavoisier, des frères Montgolfier et des frères Lumière, de Nicéphore Niepce et de Daguerre, de Surcouf et de la Pérouse, de Mermoz et de Voisin, de Paul Langevin et de Louis de Broglie, de Gustave Eiffel et de Ferdinand de Lesseps, de Vauban et de Mansart, de Claude Lévi-Strauss et de Ferdinand de Saussure, de Jean Malaurie et de Champollion, de Descartes et même de Leibniz, etc… a sûrement tous les mots qu’il faut dans tous les domaines, ou peut sûrement les inventer à partir de ses moyens propres. Halte à la paresse !

92 réactions et commentaires

  • affreuxjojo // 06.10.2019 à 08h16

    C’est anodin mais c’est pas anodin; il n’y a pas de preuves mais il y a des preuves; je ne prends pas parti mais je prends parti; ah! ces adeptes du « en même temps »!..

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    • RGT // 06.10.2019 à 10h37

      Cher affreuxjojo,

      Vous devriez vous renseigner sur la zététique.
      Cette approche analytique exige de suspendre son propre jugement et de se concentrer sur les FAITS PROUVÉS et IRRÉFUTABLES.
      Ce que fait l’auteur de ce billet en analysant et en proposant les SOURCES des études scientifiques VÉRIFIABLES (pas au doigt mouillé) concernant le sujet, allant du glyphosate, du réchauffement climatique, des OVNIs, de l’homéopathie aux « médiums ».

      Cette analyse concernait non pas le fait qu’il faille ou non interdire le glyphosate, elle concernant la COMMUNICATION médiatique d’une « experte » sur le sujet.
      Relisez bien la première phrase qui précise bien le domaine de cette analyse : « Certains racontent ce qu’ils veulent à propos du #glyphosate, … ».

      Il ajoute plus loin : « Je n’ai pas envie que le #glyphosate soit interdit s’il ne le mérite pas, ou que lui soit reproché ce dont il n’est pas coupable.  »
      Très juste.

      Sur ce point, cette étude me convient parfaitement car elle ne concerne QUE la communication médiatique et les « arguments » sur le sujet et remplit parfaitement son rôle.

      Je vous conseille aussi de vous intéresser à ce que fait #NoFakeScience pour « nettoyer » les communications « scientifiques » publiées sur le « grands médias crédibles » et pour les plus fainéants d’alller directement sur la chaîne « Un monde riant » qui nous présente de manière très humoristique de nombreuses horreurs présentées sur les médias « crédibles » : https://www.youtube.com/user/TheBigpeha/featured

      À titre personnel, je préférerais que le glyphosate, les pesticides et de nombreux autres produits de synthèse ne soient plus utilisés mais c’est MON opinion PERSONNELLE et rien d’autre.

      Mon jardin (verger, potager, champ) est PLUS que « bio » (100% NATUREL), et je suis effaré quand je CONSTATE qu’une ruche entière a été détruite sans cause naturelle visible.
      Je ne souhaite pas non plus que MON jardin soit CONTAMINÉ par des produits divers et variés qui proviennent du VOISINAGE et qui, contrairement au nuage de Tchernobyl, n’ont pas la décence de s’arrêter à la limite de ma propriété.

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    • Morne Butor // 06.10.2019 à 14h20

      Ça s’appelle avoir une réflexion scientifique. Le concept n’en est pas simple. Il fallut quelques siècles pour en faire une méthode. Et je ne prétends pas moi-même en maîtriser toutes les subtilités.

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  • Brian64 // 06.10.2019 à 08h46

    Défendue dans un article de l’association sceptique Afis :
    https://www.afis.org/Les-dangers-du-journalisme-d-insinuation

    L’Afis a aussi des rédacteurs qui se trouvent être très proche du milieu des OGM (qui parfois sont les même que ceux du glyphosate), comme par exemple Marcel Kuntz
    https://usrtk.org/tag/marcel-kuntz/

    Sacrés sceptiques, sceptiques sauf quand ça touche leurs propres conflits d’intérêts.

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    • Véro // 06.10.2019 à 11h29

      L’Afis ne se cache pas d’être pro-OGM.
      Et les OGM pourraient avoir leur utilité.
      Les condamner d’emblée n’est pas prudent. La France a eu sur cette question un positionnement qui me semble pertinent en interdisant la production d’OGM et l’expérimentation en plein champ. Mais il me semble que la recherche doit se poursuivre.

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      • Brian64 // 06.10.2019 à 13h29

        ce que je critique c’est pas d’être pour ou contre les OGM, mais :
        – que certains des auteurs de ce site prétendent se livrer à des analyses rationelles sur les OGM alors qu’ils sont impliqués dans le business des OGM
        – que les membres de l’Afis qui n’hésitent pas à dénoncer les conflits d’intérêt pour d’autres groupes/communautés*, ne le fassent pas pour leur association

        *exemples :
        https://www.afis.org/Les-degats-collateraux-d-une-etude-choc-sur-les-OGM-qui-fait-pschitt
        https://www.afis.org/L-impact-des-conflits-d-interets-non-financiers-dans-la-publication

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      • Owen // 06.10.2019 à 13h35

        Il faut distinguer les OGM en recherche fondamentale et medecinale de ceux dans les champs et des assiettes. Encore qu’on pourrait interroger les résultats de plus de 30 ans de Téléthon, dans les pays du monde, contre les maladies génétiques.

        Ce qui compose votre assiette de fruits, légumes et viandes est tiré des écosystèmes depuis le néolithique, et adapté aux contrées de la planète. Les OGM ont créé (ou extrait) zéro fruit, zéro légumes. Ils servent principalement à permettre de tolérer un herbicide chimique (le RR) ou produire in insecticide permanent (le BT).

        L’agriculture a commencé à dévoyer quand on est passé de la productivité à l’hectare (augmenter le nombre de productions), au rendement à l »ha (la monoculture).
        la montée en productivité a enrichi les écosystèmes et explosé les variétés (de pommes, blés, tomates…).
        la montée en rendements a repoussé les écosystèmes et appauvri les variétés (directement, pour rationnaliser les productions, indirectement par les polluants ajoutés).

        On va maintenant comprendre que l’agriculture ne peut pas s’affranchir de l’écosystème, puisqu’il en est issue.

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        • Véro // 06.10.2019 à 14h57

          Oui l’objectif des OGM est ce que vous dites, il n’empêche que la recherche dans ce domaine peut être utile (on peut faire de la recherche même si pour l’instant nous n’avons pas besoin d’OGM).
          La différence que vous faites entre productivité et rendement est assez artificielle.
          On recherche toujours la meilleure efficacité, la recherche de productivité n’est pas forcément meilleure que la recherche de rendement. Une variété productive peut avoir des qualités nutritionnelles moindre qu’une variété moins productive par exemple. Et un bon rendement peut être la conjugaison d’un itinéraire cultural en adéquation avec la météo de l’année.

          On va maintenant comprendre quoi ? On sait déjà que l’écosystème est primordial. Mais ça ne changera rien au fait que pour produire assez on ne peut pas se contenter de laisser faire la nature ou l’écosystème.

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          • Yuri G. // 06.10.2019 à 15h17

            « La différence que vous faites entre productivité et rendement est assez artificielle. »
            Non, elle est cruciale.
            En focalisant sur le rendement en quintaux (sans compter l’énergie consommée, et qui représente souvent plus de 300€/ha/an de charges), on ne prend pas en compte toute la productivité d’une parcelle dans une vision plus globale : biodiversité fonctionnelle, bilan carbone, résilience, production de biomasse, autonomie etc..
            Ces aspects sont difficiles à chiffrer, et pourtant ils sont les piliers d’un système durable.
            C’est bien connu, le premier euro que le paysan gagne, c’est celui qu’il n’a pas dépensé.

            Alors, il ne s’agit pas de « laisser faire la nature » (on voit l’image du champ couvert de ronces) mais bien de capitaliser sur les services agronomiques qu’est capable de produire un écosystème à l’équilibre, dans l’optique d’une diminution des charges, pour une meilleure durabilité.

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            • Véro // 06.10.2019 à 16h03

              Non mais vous savez, les agriculteurs savent très bien que moins ils dépensent d’argent et mieux c’est pour eux.
              Le tout c’est de ne pas serrer trop les cordons de la bourse, sous peine de n’avoir pas assez de production au moment de la récolte.
              C’est l’éternel dilemme. Dépenser juste assez et pas davantage, pour obtenir le plus possible. Mais ce n’est pas aussi évident qu’il y parait. Une année n’est pas l’autre. Et on ne peut pas prévoir la météo pour plusieurs mois.
              On ne focalise pas le rendement en quintaux, on vend des quintaux. C’est pour ça qu’il faut savoir combien il y en a.
              Mais dans les plans de fertilisation, ce qu’apporte le sol est pris en compte, ainsi que les précédents culturaux, les couverts végétaux… Rien de nouveau.
              Ce qui est vraiment nouveau, ce sont les techniques de travail simplifié du sol et les semis sous couvert (mais là encore, il n’y a pas de miracle, ce n’est pas toujours faisable, ça nécessite souvent l’emploi de désherbant, ça demande aussi du matériel spécifique coûteux, et ça peut aussi être décevant).

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            • Yuri G. // 06.10.2019 à 16h16

              « Non mais vous savez, les agriculteurs savent très bien que moins ils dépensent d’argent et mieux c’est pour eux. »
              Ce n’est pas ce que je constate quand je vois leurs charges, de manière générale.
              Les barrières pour faire évoluer leurs systèmes ne sont pas économiques, elles sont mentales.
              « Mais dans les plans de fertilisation, ce qu’apporte le sol est pris en compte, ainsi que les précédents culturaux, les couverts végétaux… Rien de nouveau. »
              Ha, on mesure l’azote amené par la vie biologique, vers de terre, bactéries et autres ?
              Je ne crois pas… C’est normal, la valeur serait égale à 0, dans un système classique.

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            • Véro // 06.10.2019 à 17h03

              @Yuri G.

              Ce n’est pas ce que vous constatez quand vous voyez leurs charges ?
              Mais c’est logique que les charges soient importantes, l’agriculture est très coûteuse, et l’a toujours été.
              Les intrants (y compris en bio) ne sont pas donnés.
              Les charges de mécanisation sont très importantes.
              Les charges de carburant aussi.
              Les charges foncières, les bâtiments.
              Les charges liées aux assurances, aux honoraires, aux taxes diverses (et il y en a un certain nombre).

              Oui on mesure les apports en azote apportés par le sol, et ce n’est pas 0.
              On entend beaucoup parler de sols qui seraient morts, ça c’est dans la tête. C’est du catastrophisme gratuit.

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            • Yuri G. // 06.10.2019 à 19h14

              @ Vero.
              Je vous parle justement d’un système sans intrant qui divise les charges de mécanisation (incluant le gasoil) par 4.
              Mais vous ne voulez pas comprendre.
              Pas la peine de m’énumérer les charges, je suis agriculteur, je les connais.

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          • Owen // 06.10.2019 à 16h42

            Un site de productivité agricole est aménagé pour accumuler des productions de légumes, fruits, animaux, lopins de fourrages, tubercules, céréales, etc… Il est abondé de ses matières organiques. L’écosystème est enrichi en capacité productive et en variétés ajoutées qui s’adaptent.
            un site de monoculture est formaté pour être accessible aux externalités: les intrants industriels.
            Le travail de Claude Bourguignon est de. démontrer qu’un sol mort, inerte, n’a pas la capacité productive d’un sol organique. C’est un travail scientifique et on a besoin de science pour envisager l’agriculture organique.

            La productivité n’empêche pas le rendement, on espère même que l’un appuie l’autre, mais ce n’est pas la même chose.
            L’agriculture de rendement est venue pour répondre à l’augmentation de la population, son urbanisation, et pour réduire la pauvreté et son manque d’accès à l’alimentation. Ce qu’elle a fait. Mais ce n’est pas suffisant: on arrive maintenant au bout des possibilités de dopage agricole avec l’économie pétrolière, l’épuisement des réserves écosystèmiques, des réserves aquifères du fait des pompes à moteur, etc… Les gains ont masqué les coûts non inventoriés qui s’accumulent.
            Là encore, on a besoin des scientifiques pour inventorier toutes les ressources permettant une agriculture avec un bilan équilibré, pas déficitaire.

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          • Owen // 07.10.2019 à 03h04

            « On ne peut pas se contenter de laisser faire la nature ou l’écosystème ».

            Vous faites une erreur d’appréciation. Les aliments qui composent votre assiette ont, pour la plupart, peu d’intérêt gustatifs ou culinaires à l’état sauvage. La tomate sauvage d’Amérique du Sud est toute petite, le blé sauvage de Mesopotamie n’est pas panifiable, le maïs et l’aubergine n’existent pas à l’état sauvage. Les aliments viennent d’espèces domestiquées depuis 500 générations humaines de sélections, croisements, mutualisations, déplacements, adaptations climatiques et géophysiques.

            Il ne s’agit pas de dire: « c’était mieux avant ». Les disettes et famines étaient chroniques, du fait d’un manque de connaissances agronomiques et du morcellement géographique des pratiques. A l’inverse, l’agronomie moderne ne s’est concentré que sur le dopage agricole, au point d’oublier que le patrimoine alimentaire est domestique et de croire que les écosystèmes ne sont que des lieux sauvages sans intérêts productifs. Elle tente vainement de compenser la limite déjà atteinte des rendements décroissants. L’agriculteur que vous décrivez voit ses charges augmenter et les productions ne suivent pas. Le pétrole, ça ne reproduit pas. Le ver de terre, si.

            On « découvre » seulement le Milpa, pratiqué en mesoamerique depuis plusieurs millénaires. Le but de la science n’est pas de savoir si c’est moderne ou ringard, mais quel est son intérêt agronomique, culinaire et écosystèmique. Et quelle est sa possibilité économique.

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            • Véro // 07.10.2019 à 17h05

              Pour l’instant les productions suivent, mais elles n’augmentent plus.
              Il y a une chose assez curieuse. Ce que vous dites « l’agronomie moderne ne s’est concentré que sur le dopage agricole », c’est une conception du passé.
              Il y a dans l’agriculture conventionnelle une très nette transformation justement, depuis une vingtaine d’années (et encore plus depuis une dizaine). En témoignent toutes les mesures prises en faveur de l’écologie : éco-conditionnalité (SIE, CIPAN), plan éco-phyto, MAEC diverses … Tout ce qu’on désigne par agriculture durable.
              Et puis énormément de recherches aussi.
              Et des retraits de matières actives en nombre important.
              Donc en-dehors des exploitations de certaines régions qui pratiquent une agriculture très intensive et qui font peut-être un blocage (mais ça doit dépendre aussi), les agriculteurs d’aujourd’hui savent en règle générale que tout ne passe pas par le dopage chimique.

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            • Yuri G. // 08.10.2019 à 12h50

              Je m’étais promis de ne plus répondre mais je me dois de corriger ces affirmations :
              « Il y a dans l’agriculture conventionnelle une très nette transformation justement, depuis une vingtaine d’années (et encore plus depuis une dizaine). En témoignent toutes les mesures prises en faveur de l’écologie : éco-conditionnalité (SIE, CIPAN), plan éco-phyto, MAEC diverses …  »
              Bon déjà quelques définitions :
              Agriculture conventionnelle (AC) : travail du sol et utilisation de chimie de synthèse
              Agriculture biologique (AB) : Pas de méthode culturale précise mais absence de chimie de synthèse.
              Agriculture de conservation des sols (ACS): Semis direct, couverts végétaux, AUCUN travail du sol, avec le levier chimie à faible dose pour maitriser les adventices.
              Agriculture biologique de conservation (ABC) : semis-direct, couverts végétaux et associations culturales, travail du sol minimal (< 1 passage d'outil par an).

              Les mesures que vous citez n'ont rien à voir avec l'agriculture conventionnelle, elles incluent toutes les méthodes culturales. car elles entrent dans le cadre d'une politique agricole générale, décidée par les gouvernements successifs.
              Les S.I.E. : déclarer un vieil arbre mort au milieu d'une parcelle labourée, pour gagner des points en "agro-écologie", la belle blague.
              les CIPAN : inapplicable car les dates de destructions de couverts imposées ne sont pas cohérentes avec les conditions requises pour un semis sous-couvert réussi
              Les M.A.E.C : Ne concerne q'une toute petite partie de la S.A.U. française, et est de toute manière inefficace à préserver la bio-diversité.

              Dans le système dont je vous parle, c'est TOUTE la S.A.U. de l'exploitant qui est S.I.E., C.I.P.A.N., M.A.E.C., etc. Et là, on peut parler de vraie biodiversité fonctionnelle.
              Les seules aides efficaces sont :
              – les aides au BIO
              – Les aides à l'agroforesterie
              – Les aides à l'investissement dans des outils de non-travail du sol.

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          • Owen // 08.10.2019 à 06h12

            Vous indiquez qu’une exploitation française ne peut vivre sans intrants. Vous dites que les productions n’augmentent plus. On sait que les prix sont tendanciellement à la baisse. Et déjà faussés puisque subventionnés. Vous dites que les charges sont de plus en pesantes. Et ? Vous défendez ce qui ne marche pas, en tout cas plus ? Ça coûte un suicide tous les deux jours.

            Je n’ai pas plus la solution que vous, vous avez peut-être même plus de connaissances que moi pour savoir où elles sont. C’est surhumain pour un exploitant en intensif, même en raisonné, de passer en organique. Demandons à un consommateur qui a compris la prédation mortelle des grandes surfaces sur l’économie du pays, de ne plus jamais y aller: c’est pareil.

            Il y a des freins, des obstacles au changement, ou à la vraie évolution des pratiques agricoles.
            – La FNSEA, toujours restée en schéma de culture intensive, tournée vers l’export. Ne pas augmenter un volume de production, c’est tomber. Elle refuse les politiques d’autosuffisance, locales ou nationale, en dépit de l’abondance déjà là. Elle possède depuis l’après guerre les chambres d’agriculture et le ministère national.
            – Les INRA. Au pire elles se fichent de l’expérience et des résultats présentés d’un Yuri G. Au mieux elle s’en sert pour annoncer que tout va changer pour ne rien changer. En tout cas elles sont impuissantes à l’accompagner, structurer scientifiquement ses raisons empiriques à la viabilité de son activité.

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            • Owen // 08.10.2019 à 06h36

              – Les lycées agricoles.
              Un futur exploitant agricole n’apprend pas à croiser des semences (hormis le clonage de l’identique, les hybrides F1, non fertiles). On lui fait ignorer que le résultat de cette activité se trouve dans son bol alimentaire quotidien, comme expliqué déjà dans ce fil.
              il n’apprend pas à réserver des semences d’une production pour preparer une nouvelle. Il n’en a pas le droit, la loi lui interdit.
              On ne lui apprend pas à considérer un site, les conditions physiques et organiques de son lieu de travail. Si elles sont suffisantes, et au besoin, comment compléter. On lui apprend à devenir tâcheron, qui vivra d’externalités sur lesquels il n’aura pas de contrôle.
              On commence à lui apprendre les associations de plantes et les rotations, mais simplement pour mieux absorber les intrants ecocides et « phytosanitaires ». Pas pour accroître la capacite organique du site en mesure de satisfaire les besoins agronomiques.

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        • André // 07.10.2019 à 11h04

          Vous parlez des écosystèmes depuis le néolithique, hors la lecture d’Arthur Young « voyage en France » paru en 1792 (toujours édité) nous montre une photo de l’état des terres et de l’agriculture lors de cette fin de cycle. Je pense que les terres que nous voyons de nos jours sont le fruit du patient et harassant travail des paysans depuis la révolution et c’est prendre de grands risques que de déverser ces poisons pour stériliser ces terres si durement travaillées.

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  • Jean-Pierre Georges-Pichot // 06.10.2019 à 08h51

    Argumentation probablement judicieuse. Il faut sauver les vers de terre et les coquelicots. Mais la première des espèces à sauver en ce moment étant la langue française, ce serait bien si vous arrêtiez de « débunker » et de « faire des threads ». Merci ! Ces horribles néologismes me font le même effet qu’un grand verre de glyphosate le matin à jeun, et quand j’entends parler où écrire de cette façon, je cesse d’écouter ou de lire. Je ne suis sûrement pas le seul. Le français, langue de Pasteur, de Charcot et de Claude Bernard, de Lavoisier, des frères Montgolfier et des frères Lumière, de Nicéphore Niepce et de Daguerre, de Surcouf et de la Pérouse, de Mermoz et de Voisin, de Paul Langevin et de Louis de Broglie, de Gustave Eiffel et de Ferdinand de Lesseps, de Vauban et de Mansart, de Claude Lévi-Strauss et de Ferdinand de Saussure, de Jean Malaurie et de Champollion, de Descartes et même de Leibniz, etc… a sûrement tous les mots qu’il faut dans tous les domaines, ou peut sûrement les inventer à partir de ses moyens propres. Halte à la paresse !

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    • Bobam // 06.10.2019 à 10h11

      Oui.
      J approuve que cette terminologie est assez incommodante, mais elle s impose lentement, et nous ne sommes pas aidés dans la FRENCH TECH de la STARTUP NACHIÔN ….peuplée de STARTEUUUUPEURS , is n’t It ? Je ne parle même plus des parkings shopping et autres termes tels que WEB et PC de Personnal Computer

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    • Brigitte // 06.10.2019 à 10h14

      Jean-Pierre cela me désole aussi énormément. Ce phénomène de domination linguistique est à comparer au latin, langue de l’empire romain qui a perduré jusqu’à récemment grâce à la religion catholique qui avait le monopole de l’enseignement. Aujourd’hui c’est l’empire anglo-américain qui a pris la relève. La France a capitulé alors que la francophonie se porte plutôt bien mais l’anglais est comme une vague qui sape la dune… gagnant du terrain à chaque assaut car il faut bien parler d’assaut. Or la langue structure la pensée. Un exemple flagrant à mon avis: le genre et le sexe. En France, l’accord masculin/féminin des noms parle de l’égalité des sexes. Il y a polémique et l’écriture inclusive en est le résultat déstructurant. Il y a des gardes fous ou des blocages diront certains. En anglais, genre nominatif unique, l’égalité des sexes est une revendication qui gagne du terrain jusqu’à l’extrême, point de bascule, résultat; les transgenres gagnent en notoriété et deviennent tendance.

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      • Florent L. // 08.10.2019 à 17h18

        Partir de la langue pour justifier sa transphobie c’est original. Je ne sais pas en quoi les transgenre sont « tendances » – je ne me risquerai même pas à « admis » – mais surtout je ne vois pas en quoi leur état vous gêne ou vous menacé. Comme l’homosexualité plus qu’une tendance les gens assument qui ils sont et on découvre – avec effroi pour certains – a quel point le « peuple » est constitué de gens différents, bizarres, anormaux d’une norme qui n’existe que dans les cervelles de ceux qui se considèrent bien comme il faut. La question à mon sens n’est pas de juger la différence de l’autre d’un point de vue moral, mais uniquement de savoir qui me menace par son comportement. Les transgenre n’en font à priori pas partie, contrairement aux transhumanistes par exemple.

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        • chr bernard // 15.10.2019 à 09h10

          On peut vouloir sauver le « sens commun » linguistique, et ne pas s’opposer à l’exercice de leur liberté par les êtres humains.
          Je ne suis pas opposé aux gens qui sont LBGT, mais, comme Brigitte, opposé à l’impact qu’ils veulent avoir sur la langue.
          De même, je n’ai rien contre les femmes (ou alors, comme disait Guitry : je suis tout contre) mais je suis contre la féminisation obsessionnelle de la langue et en particulier, la langue dite inclusive.

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    • Louis Robert // 06.10.2019 à 11h49

      En effet, vous n’êtes pas le seul, ressentant l’effet glyphosate à jeun, à tenter de booster la langue française défaillante …

      « LEO FERRE La Langue Française. »

      https://m.youtube.com/watch?v=wL6QP3y_M38

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    • Matt // 06.10.2019 à 12h09

      On parle vie du sol, vous répondez survie de la langue française.
      Super, en fait c’est un concours avec les vers de terre pour savoir à qui creusera le plus profond 🙂

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    • Tonio // 06.10.2019 à 15h03

      Malgré le etc. manque Pascal Blaise dans votre liste, un des premiers scientifiques, auvergnat bien de chez nous…

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    • Vicami // 06.10.2019 à 18h00

      Bravo, ce texte devrait être affiché dans toutes les mairies, écoles sans surtout oublier les rédactions des « radios télévisions »

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    • Larousse // 06.10.2019 à 18h36

      Pichot je vous approuve : il y a selon moi beaucoup de coquilles de syntaxe dans ce « gazouilli ». C’est gênant pour la compréhension. Bonne soirée.

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    • Antoine // 06.10.2019 à 22h54

      Vous ne devez manifestement pas connaître l’effet d’un verre de glyphosate car vous n’auriez pas l’occasion de nous en parler. J’en conclue que Monsanto n’a qu’à embaucher un bon littéraire pour obtenir votre pleine adhésion…

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  • Brigitte // 06.10.2019 à 09h05

    Toutes les molécules dont l’effet recherché est de tuer des organismes vivants sont potentiellement écotoxiques. Le problème c’est le rapport bénéfices/inconvénients ou gains/risques. Tant que les risques sanitaires chez l’humain n’ont pas été officiellement déclarés, cette molécule sera « tolérée » sous prétexte qu’elle rend d’énormes services et ne peut pas être remplacée pour l’instant. Allez parler de vers de terre et de mycorhizes aux céréaliers canadiens ou de la Beauce…..Ils vont vous répondre prix à la tonne….
    C’est un sujet éminemment sensible et les scientifiques ne sont pas neutres. Les effets à long terme ou une toxicité à bas bruit sont difficile à démontrer et à faire consensus. En plus ce genre de recherche n’est pas très cotée pour qui veut un avancement de carrière…en France en tout cas.

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    • RGT // 06.10.2019 à 11h06

      Toutes les molécules dont l’effet recherché est de tuer des organismes vivants sont SIMPLEMENT toxiques.

      N’oublions jamais que TOUS les êtres vivants sont des « machines chimiques » et partagent les mêmes bases et sont donc sensibles aux même composés chimiques.

      Ensuite, c’est une question de sensibilité et de dose, et bien sûr de temps.

      Par contre, deux points nécessitent d’être mis en avant :

      – Toutes les molécules synthétiques (qui n’existent PAS à l’état naturel) ONT ou PEUVENT avoir des effets néfastes sur TOUS les êtres vivants, simplement parce qu’ils ne sont pas « génétiquement programmés » pour ne serait-ce que simplement les « gérer ».

      – Le fait d’éradiquer une espèce vivante (même la peste bubonique ou la pire calamité) se traduira ensuite par un déséquilibre de l’écosystème, chaque espèce vivante (même la pire) ayant une fonction nécessaire à l’équilibre de l’ensemble de l’écosystème.

      Les humains sont des êtres vivants comme les autres et n’ont PAS LE DROIT de décider de qui doit vivre ou mourir. En exterminant les espèces que les humains considèrent comme « nuisibles » ils entraînent un déséquilibre énorme au niveau de l’écosystème, déséquilibre qui leur reviendra en pleine gueule par effet boomerang.

      Par contre, essayez simplement de faire comprendre à un humain qu’il faut réfléchir sur le LONG TERME.
      Il s’en fout totalement. Tout ce qui compte pour lui est simplement d’améliorer sa propre existence même si ça met en péril les générations futures.
      Et plus on « monte » dans l’échelle sociale, plus ce mépris est important.

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      • Véro // 06.10.2019 à 11h15

        Ah mais alors, laissons l’éco-système se gérer tout seul.
        Parce qu’à chaque fois qu’on touche à l’éco-système, on opère des destructions.
        Tout forme d’agriculture est en conséquence nuisible.

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        • Yuri G. // 06.10.2019 à 12h37

          « laissons l’éco-système se gérer tout seul. »
          Vous le dites de manière ironique mais c’est pourtant bien ça l’idée de l’agriculture de demain.
          Intervenir le moins possible afin de laisser la biologie construire les sols et capitaliser sur la matière organique.
          Dans un système ou le bilan net de production est largement positif (quand on compte TOUTES les exportations Carbone) on ne peut pas dire qu’il est nuisible puisqu’il nourrit et les hommes et les sols.

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          • Véro // 06.10.2019 à 13h23

            Intervenir le moins possible c’est toujours intervenir.
            L’agriculture de demain aura besoin d’azote comme aujourd’hui. Le carbone est évidemment essentiel, c’est une donnée connue depuis longtemps, mais l’azote aussi est essentiel. Et si on veut nourrir les populations, on ne peut pas se contenter de ce que les sols peuvent produire seuls, sans aucun apport.
            En revanche dans un système qui prévoit une diminution très importante de la population, c’est envisageable et à condition qu’une bonne partie de cette population retourne aux travaux des champs. C’est très réactionnaire en définitive.

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            • Yuri G. // 06.10.2019 à 13h45

              L’Azote n’est pas et ne sera jamais le facteur limitant.
              (sans compter que l’azote auquel vous faites probablement référence – le nitrate – est toxique pour les plantes)
              Un sol fonctionnel (prairie ou semis-direct) avec une population de 1.4T de vers de terre produit 600 Unités /Ha/an. Ça fait 3 cultures de maïs.
              Je ne compte même pas ce qu’on peut amener avec les couverts de légumineuses. (atmosphère = 78% d’azote)
              Nous avons toujours des tracteurs, non?
              Donc non, toute la population ne va pas revenir aux travaux des champs.

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            • Véro // 06.10.2019 à 15h23

              @ Yuri G.

              Mais on tient toujours compte de l’azote fourni par le sol lorsqu’on calcule les besoins. Oui un sol « riche » aura moins besoin d’être fertilisé (azote organique ou minéral). Rien de nouveau là-dedans.
              Et la rotation des cultures, l’emploi de cultures protéagineuses, le semis direct, le semis sous couvert, le tout en fonction des contraintes de chaque parcelle, tout ça aura un effet positif. Mais ça n’empêchera pas de devoir quand même apporter une certaine quantité d’azote (parfois 0) sous forme organique ou minérale en fonction des besoins de la culture (et même pour des rendements inférieurs à 100 qx/ha en blé).
              L’arrêt total de l’emploi de fertilisants conduit forcément à une diminution de la production totale.
              Oui les tracteurs existent. Mais quand on refuse les engrais, on refuse aussi les pesticides. Et avant l’emploi des pesticides, il fallait davantage de main d’oeuvre, par exemple pour enlever les chenilles ou les doryphores.

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              Alerter
            • Yuri G. // 06.10.2019 à 15h53

              Vous êtes dans une vision très physico-chimique NPK en parlant de sols riches et de sols pauvres, ce qui ne veut en fait rien dire. Riche en quoi? Riche en Bases? Riche en matière organique? Ne me dites pas riche en azote…
              On s’aperçoit que souvent, ce qui bloque ou limite la productivité des parcelles, ce sont justement des excès (amendements inutiles et nocifs induisant des carences) ou de mauvaises pratiques culturales (compaction du sol = blocage du phosphore)
              Tout cela peut se mesurer avec la CEC (capacité d’échange cationique) et n’a rien à voir avec la fertilisation à amener.
              Il n’y a pas de mauvais sol. Toute parcelle peut s’améliorer avec les bonnes pratiques.
              Et un sol n’a pas besoin qu’on le fertilise. Un sol a des propriétés pédo-climatiques et de texture qu’on peut analyser afin d’y implanter les cultures appropriées.
              Dans un système fonctionnel, il n’y a aucun problème de limace, de pucerons, de champignons, de virus, d’altise, de cicadelle ou de je ne sais quoi.
              Donc, oui, on peut aisément se passer de tous ces pesticides, je peux vous citer des centaines d’exemples d’agriculteurs.
              Le seul problème c’est les adventices, mais nous sommes en train d’y arriver en étudiant leur cycles et en les remplaçant par des plantes compagnes aux multiples bénéfices.

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            • Véro // 06.10.2019 à 18h40

              @ Yuri G.

              Un sol riche pour moi, c’est un sol riche en humus.
              Et je suis d’accord qu’il peut y avoir des excès nuisibles.
              Je n’ai jamais dit qu’il fallait mettre systématiquement plein d’engrais chimiques et plein de pesticides.
              Je dis juste que les agriculteurs ne sont pas des idiots ne sachant pas ce qu’est un sol et faisant n’importe quoi en jetant l’argent par les fenêtres.
              Tout ce que vous dites, les agriculteurs connaissent.
              Et sol fonctionnel ou pas, les ravageurs des cultures, ça existe. Et c’est normal. C’est justement la preuve que la nature est toujours très active. Et les adventices, c’est normal aussi, et non, nous ne sommes pas en train d’arriver à régler ce problème. Il existe juste des procédés qui fonctionnent plus ou moins bien. Mais rien de miraculeux.

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            • Yuri G. // 06.10.2019 à 19h10

              Vero, je vous laisse à vos certitudes et à vos contradictions.
              Je suis agriculteur en AB sur 45Ha de terres et je vois bien ce que je constate dans mes pratiques, là c’est très concret. Et ça contredit 75% de vos affirmations (qui s’appuient sur quoi d’ailleurs?).
              Vous parlez ‘des agriculteurs’ comme d’un bloc monolithique qui agirait d’un seul homme.
              Non, la majorité des agriculteurs n’a pas encore compris les enjeux, ni même la société civile, la preuve avec vous.

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            • Véro // 06.10.2019 à 19h55

              @ Yuri G.

              Mais si vous êtes en bio, vous ne recherchez pas des rendements importants. Donc dans votre cas, et en fonction du terrain, et de vos pratiques, vous pouvez (et même devez) vous passer de certains intrants.
              Moi je ne raisonne pas dans le cadre de l’agriculture bio parce que j’estime qu’il est insensé d’envisager que tout le secteur agricole passe en bio (risques sanitaires, risques par rapport à la sécurité des approvisionnements alimentaires). De plus le secteur bio est très minoritaire, il est difficile de faire des statistiques vraiment fiables (j’en connais qui arrêtent aussi, ce qui prouve que le résultat n’est pas garanti), surtout que les parcelles conventionnelles qui reçoivent des pesticides peuvent réduire la pression insectes ou maladies (si tout était en bio, ce serait peut-être plus difficile de cultiver en bio).
              Je raisonne donc sur une agriculture conventionnelle (raisonnée de préférence) qui s’adresse à la majorité des consommateurs. Et j’ajoute que si on doit faire basculer tout le secteur agricole en bio,c’est à la population de choisir, en ayant accès à toutes les informations possibles, parce que c’est un enjeu fondamental, l’accès à l’alimentation.

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            • Yuri G. // 06.10.2019 à 20h36

              Je suis labellisé en bio parce que sur un marché de vente directe (pain, farines, huiles et quelques légumes) et je voulais que ça soit clair pour le consommateur que je n’utilise pas de produits chimiques.
              Effectivement mes revenus ne sont pas définis par mes rendements mais plutôt par ma capacité à transformer et commercialiser. Ce qui me permet de tenter des associations culturales sur quelques hectares sans que ça soit un drame en cas d’échec (ce n’est d’ailleurs jamais un échec total).
              Je ne pense pas que l’idée soit que l’ensemble des agriculteurs basculent en bio du jour au lendemain. Le label bio définit une liste de produits à ne pas utiliser mais ne donne aucune indication quant au maintien de la vie biologique et de la faune auxiliaire.
              Ce qui se joue est au delà du bio / conventionnel. Notre modèle agricole en crise doit se réformer, en s’appuyant sur le végétal, pour s’adapter aux défis environnementaux, climatiques et économiques (là aussi c’est un gros volet). Se réformer ou disparaître, c’est aussi simple que ça.

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            • Eric // 09.10.2019 à 23h28

              à Véro vous avez typiquement le comportement de la majorité « hors sol » des agriculteurs et des gens, il est alors facile de reprendre un de vos textes:
              « Un sol riche pour moi, c’est un sol riche en humus… »
              Oui et sur 6 milliards d’hectare sur terre 4 sont des sols morts à cause de l’agriculture industrielle et l’un des points communs de cette mort est la pauvreté ou l’absence d’humus qui est soit extrait (paille, foin, bois…) ou pire brûlé or c’est la base de la vie du sol!

              « Et je suis d’accord qu’il peut y avoir des excès nuisibles. »
              Ce n’est pas les excès qui sont nuisible mais ces engrais sont non seulement inutiles mais surtout totalement destructeurs…

              « Je n’ai jamais dit qu’il fallait mettre systématiquement plein d’engrais chimiques et plein de pesticides. »
              Les engrais chimiques n’étant pas naturels ils n’ont pas la qualité de ce que la vie du sol produit naturellement au bon moment à la bonne dose pour alimenter les plantes qui sont alors fortifiées au lieu d’être affaiblies et rendues vulnérables… les engrais chimiques produisant des fruits et légumes de moins bonne qualité et comportant des carences (pour avoir la même quantité nutritive d’1 kg de tomate il faut manger plus de 5kg de tomates industrielles…). Sans compter que ces engrais chimiques sont majoritairement lessivés par l’eau et se retrouvent dans les nappes phréatiques! Le couplage extraction/destruction de la matière organique avec les engrais chimiques et les pesticides = mort des organismes vivants = mort des sols qui deviennent des amas de matières rocheuses plus ou moins tassées sans vie que les eaux ont de plus de mal à pénétrer…

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            • Eric // 10.10.2019 à 00h21


              « Tout ce que vous dites, les agriculteurs connaissent. »
              Alors pourquoi les 2/3 des sols sont morts ? Ou pourquoi la très grande majorité des sols cultivables sont-ils considérés comme de simple support, pas un milieu vivant lequel utilisé intelligemment produit fruits et légumes de qualité qui nous soignent… ? Je ne connais pas la proportion, mais la majorité des agriculteurs ne savent pas ou alors il y a d’autres raisons, d’autres intérêts …

              « Et sol fonctionnel ou pas, les ravageurs des cultures, ça existe. Et c’est normal. C’est justement la preuve que la nature est toujours très active. Et les adventices, c’est normal aussi,… »
              Oui, alors pourquoi la vie des sols est détruite ? Pourquoi les sols de l’agriculture industrielle ne comportent-ils que 100 à 300kg/hectare de vers de terre au lieu de 1000 à 3000kg ?…

              « …Il existe juste des procédés qui fonctionnent plus ou moins bien. Mais rien de miraculeux.  »
              Il existe juste un « procédé », dame nature qui fonctionne merveilleusement bien. Par l’observation et le mimétisme on est capable de lui faire produire « miraculeusement » de quoi alimenter des milliards d’êtres humains.

              Nous avons depuis longtemps l’exemple notamment des forêts qui se développent sans engrais, sans pesticides… nous n’avons aucune excuse.

              En Nouvelle Zélande un champ vierge a été semé moitié selon les critères « moderne » et moitié naturel : le rendement a été meilleur dans cette dernière !!!

              Ce n’est que l’arrogance de l’homme (et sa cupidité, sont égoïsme…) qui le conduit à prétendre pouvoir faire mieux que la création !

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              Alerter
            • Eric // 10.10.2019 à 00h28


              Depuis 1986 il n’existe plus de spécialisation ingénieur agronome « vie des sols »!!!

                +1

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    • Jean D // 06.10.2019 à 11h30

      A vous lire on croirait que l’agriculture chimique devrait rester la norme et que l’agriculture biologique est sans avenir parce que dangereuse pour la santé.

      Même à la FNSEA ils n’osent plus dire des choses comme ça. C’est gros comme un Massey Ferguson.

      Quelques lectures :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Agro%C3%A9cologie
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture_biologique

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    • dono jj // 06.10.2019 à 12h27

      Peut-être faudrait-il s’arrêter sur nos préjugés et se demander quels sont les enjeux commerciaux, idéologiques (pro-glycosphates et pro-OGM comme optimistes rationnels contre écolos prudents ou frileux…)…et puis il y a des agronomes et des exploitants agricoles (cf Ver de terre production…) qui ont compris l’importance CAPITALE de la vie des sols sur la productivité agricole et la qualité…
      Or le simple fait que le glyphosate (en particulier combiné à d’autres intrants chimiques…) lamine la vie des sols est une catastrophe et une menace majeure pour l’alimentation mondiale dans l’avenir!!!

      Les effets induits sur la santé des mammifères devraient aussi nous interroger…puisque les effets tératogènes sont prouvés par l’épidémiologie notamment dans les campagnes argentines!

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    • Tatave // 06.10.2019 à 13h52

      Véro, vous partez d’un postulat, par définition discutable.

      L’essentiel de la production agricole aujourd’hui va dans l’alimentation animale, ou dans l’industrie, agroalimentaire ou pas : isoglucoses, amidon, malt, (93,9 % de l’amidon de maïs va dans l’industrie) éthanol, diester etc.

      L’activité agricole destinée à l’alimentation humaine est marginale par rapport à l’agriculture industrielle (chez nous) et pourrait se passer de pesticides, c’est d’ailleurs ce qui est en train de se produire, avec l’explosion des surfaces utilisées en bio.
      https://agriculture.gouv.fr/

      Bien que le bio importé soit problématique, le mouvement est profond, et semble durable.

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  • jean xana // 06.10.2019 à 09h20

    Le principal problème avec le glyphosate est qu’il est utilisé en grandes quantités et à l’échelle mondiale.
    En d’autres mots, il y a énormément d’argent à gagner ou à perdre si cette substance est définitivement autorisée ou définitivement abandonnée.
    A partir de là, il est extrêmement difficile de rester neutre et de ne pas laisser ses préjugés (ou ses intérêts) fausser les études scientifiques. Il y a certainement des gens honnêtes (au départ) dans les équipes scientifiques du fabricant, comme dans les équipes scientifiques de ses détracteurs. Mais on sait parfaitement qu’on ne peut pas s’y fier, la tentation est trop forte. Et aucune équipe de scientifiques indépendant n’est à l’abri des soupçons d’avoir été « achetés » par la firme ou ses ramifications, ou bien de chercher à se faire valoir comme « défenseur de l’écologie ».
    Il n’y a pas de vraie solution. Peut-être un moratoire de quelques années, ou une interdiction sur certains pays permettraient de déterminer non pas si le produit est « inoffensif » mais du moins si les conséquences de son emploi à long terme est « supportable » pour nos terres…

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    • Yuri G. // 06.10.2019 à 10h35

      « Il n’y a pas de vraie solution. »
      Il y a quand même pas mal de pistes.
      Les avancées récentes en agronomie et botanique nous poussent à revoir complètement la manière dont nous pratiquons l’agriculture.
      Il faudrait peut-être dé-focaliser le débat du glyphosate et le re-centrer sur une vision plus globale des systèmes agricoles, en les évaluant sur leur capacité à stocker du carbone et à produire de la nourriture à haute valeur nutritionnelle.

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  • sergio // 06.10.2019 à 09h21

    « À qui profitera vraiment l’interdiction du glyphosate ? À Monsanto ! »

    … le brevet protégeant le soja « Roundup Ready » de Monsanto est tombé dans le domaine public en début d’année 2015. La voie est donc libre, depuis, pour les sélectionneurs souhaitant commercialiser des « OGM génériques », mais aussi pour les agriculteurs souhaitant reproduire les semences de soja tolérantes au glyphosate mises au point par Monsanto. Or ces semences sont utilisées par des millions d’agriculteurs, sur des surfaces considérables. Le soja constitue en effet aujourd’hui la principale source de protéines entrant dans l’alimentation animale. Un marché colossal, pour l’instant soustrait, au moins pour partie, aux appétits de Monsanto.

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    • sergio // 06.10.2019 à 09h22

      L’interdiction du glyphosate : un cadeau pour Monsanto

      Si l’on peut se réjouir de la chute des profits de Monsanto, il serait fou de croire à la chute de son empire: la multinationale a assuré ses arrières. En effet, Monsanto a investi plus d’un milliard de dollars pour mettre au point des semences tolérantes au Dicamba, une « nouvelle » substance destinée à remplacer le glyphosate. Le Dicamba est en réalité un vieux pesticide, appartenant à la famille des « herbicides hormonaux » dont les caractéristiques volatiles sont connues et très problématiques. Son usage était d’ailleurs interdit aux Etats-Unis, jusqu’à l’arrivée en 2017 de « Vaporgrip », une technologie brevetée développée par Monsanto et permettant de limiter les effets volatiles de la substance. Mais le Vaporgrip a surtout permis l’obtention des autorisations de commercialisation des nouvelles semences résistantes au Dicamba (au Canada, dans certains Etats des Etats-Unis et plusieurs pays d’Amérique du Sud) et d’importation des produits issus de leur culture (Union Européenne et Chine). Monsanto a ainsi pu lancer sa nouvelle gamme de produits cette année.

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      • sergio // 06.10.2019 à 09h23

        Ainsi, grâce aux brevets déposés sur ses semences de soja résistantes au Dicamba, ainsi que sur sa technologie « Vaporgrip », « un paquet » tout aussi indissociable que le Roundup et les semences « Roundup Ready », Monsanto sécurise ses ventes et la perception de royalties pour au moins les deux prochaines décennies. Mais il convient pour cela que les semences et molécules chimiques tombées dans le domaine public soient évincées du marché. Quel meilleur coup de pouce, pour cela, que l’interdiction du glyphosate, qui rendra automatiquement inutilisables ou sans intérêt les semences résistantes au glyphosate, désormais libres de droits ?

        En attendant, le Dicamba, au cœur de la nouvelle stratégie commerciale de Monsanto, se trouve sur la liste des substances autorisées en Europe jusqu’au 31 décembre 2018, et personne ne semble s’en soucier. Or, à cette échéance, comme à celle du glyphosate, l’Union Européenne devra se prononcer sur la reconduction de son autorisation. Dans ce contexte, plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord, il serait judicieux de prendre le Dicamba pour cible et de demander, avec de fort bonnes raisons, à ce que son autorisation ne soit pas renouvelée.

        Mais qui, au juste, a initié cette campagne mondiale pour l’interdiction du glyphosate ? La question a désormais le mérite d’être posée…

        Extrait d’un article posté dans Nos pavés dans la mare le 8 novembre 2017 par Ananda Guillet.

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        • Matt // 06.10.2019 à 11h34

          « la campagne anti-glyphosate était destinée à promouvoir une autre substance »

          Et si tout simplement c’était parce qu’il s’agit d’une substance cancérigène (https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/cancer-roundup-exposition-glyphosate-augmenterait-40-risque-certains-cancers-69297/) ?

          Et c’était parce que les débats autour du glyphosates, déjà anciens, étaient parvenus aux oreilles d’une population attachée au principe de précaution ?

          Et si on arrêtait d’éplucher l’évidence comme des oignons au point de tout embrouiller ?

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          • Véro // 06.10.2019 à 11h44

            Non ce n’est pas pour ce que vous dites.
            Quand on voit une campagne de cette ampleur, sur aussi peu de temps, et à un moment particulier, il y a forcément anguille sous roche (ce n’est pas du complotisme, c’est juste la réalité du monde des affaires comme on dit, chacun défend ses intérêts, et croyez bien que des firmes comme Monsanto ne laissent rien passer).

            Oui le glyphosate nuit à la biodiversité, il est fait pour ça. Est-ce qu’il est cancérigène ? Les études ne le montrent pas (pour les doses maximales autorisées évidemment).

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            • Véro // 06.10.2019 à 14h10

              @ Matt

              Les analyses que vous citez ne sont pas neutres.
              Et pour le miel, un cas pour lequel il existe une action qui est en cours.Donc on ne sait pas ce qu’il en est.

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            • Matt // 06.10.2019 à 14h35

              Véro,

              Et l’OMS est-elle assez neutre à vos yeux ?

              Et quand bien même le danger sanitaire serait exagéré :
              • avez-vous entendu parlé du principe de précaution ?
              • avez-vous entendu parlé de l’extinction de masse ?

              Autre source :
              « La conclusion est claire : à moins que nous ne changions nos façons de produire nos aliments, les insectes auront pris le chemin de l’extinction en quelques décennies »
              https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/insectes-un-tiers-des-especes-menacees-de-disparition_131393

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            • Véro // 06.10.2019 à 15h46

              @Matt

              Mais si le danger sanitaire est exagéré, on ne doit pas utiliser le principe de précaution.
              On n’utilise pas les pesticides pour rien. On les utilise pour avoir des aliments sains et en quantité suffisante.
              Pour ce qui concerne les insectes, l’agriculture n’est pas forcément seule responsable. Il s’en est passé des choses depuis 30 ans, depuis 50 ans (dont en France la diminution des surfaces agricoles par exemple ou l’augmentation des surfaces boisées).

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            • Matt // 06.10.2019 à 16h17

              Vero

              Vous êtes d’une mauvaise fois assez incroyable.

              Vous indiquez que le glyphosate est conçu pour tuer la biodiversité puis vous affirmez que l’agriculture n’est pas la seule responsable de la chute de la biodiversité.

              Donc si je comprends bien, puisque votre position consiste à affirmer que les pesticides sont indispensables (ce qui est faux mais vous n’écoutez pas), il faut agir sur le reste.

              Le reste c’est notamment le labour, la monoculture et la déforestation. Donc on arrête de labourer / retourner le sol et les grandes étendues agricoles.

              Donc soyons cohérent, on arrête les pesticides devenues inutiles puisque sans labour plus d’adventices et on réduit la taille des exploitations pour les border par des haies.

              Réduisant ainsi les champs, on réduit l’usage des machines agricoles et on consacre plus de terres pour l’alimentation humaine, et moins pour l’alimentation animale (actuellement 80% des terres cultivées).

              Par la même occasion on plante des arbres.

              Ce serait bien que vous prêtiez un peu plus attention aux réponses qui vous sont apportées (https://fr.wikipedia.org/wiki/Agro%C3%A9cologie#Les_pratiques_agro%C3%A9cologiques) sinon on va finir par croire que vous prenez un malin plaisir à valider le titre de cet article.

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            • Véro // 06.10.2019 à 17h46

              @Matt

              Oui le glyphosate est conçu pour lutter contre la biodiversité puisqu’il est un herbicide, donc il tue des plantes.
              Ce n’est pas pour autant qu’il tue des insectes, ou qu’il est le seul responsable de la disparition des insectes.

              Arrêter le labour c’est une bonne chose. Mais si vous en concluez que sans labour il n’y a plus d’adventices vous vous trompez. La technique sans labour fonctionne parce du désherbant. Toutes les plantes demandent à vivre. Une concurrence s’installe entre elles. Quand on cultive, on veut éviter la concurrence. Et même si on met en même temps deux ou trois variétés. Car ça n’a rien à voir avec le nombre bien supérieur de variétés différentes qui existent sur un sol naturel.
              Mais on peut faire ce que vous dites. Simplement la récolte sera très maigre, c’est tout.

              Pour les haies je vis dans une région qui n’en manque pas. Les haies c’est très bien pour limiter l’érosion, le ruissellement, servir d’abris aux oiseaux, insectes, hérissons etc. Mais ça ne limite pas l’usage des machines. Au contraire, parce qu’il faut davantage de passages à moindre rendement (le long des haies), en plus il faut élaguer régulièrement.

              Il n’y a pas 80% des terres cultivées pour les animaux. parce que dans les terres consacrées aux animaux, une grande partie sont des prairies, dont des prairies permanentes et naturelles.

              D’après vous je suis de mauvaise foi, je n’écoute pas, je devrais prêter un peu plus d’attention aux réponses qu’on m’apporte. Je suis donc une bien mauvaise élève ! Mais je plante des arbres, alors peut-être qu’on me pardonnera.

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            • Yuri G. // 06.10.2019 à 19h26

              « Mais je plante des arbres, alors peut-être qu’on me pardonnera. »
              Si c’est vrai, vous êtes toute pardonnée.

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          • Matt // 06.10.2019 à 12h06

            Véro,

            Les débats sur le glyphosates sont récurrents, c’est un marronnier pour la presse
            • à chaque fois que la Commission européenne prolonge l’autorisation
            • à chaque fois que les candidats à la présidentielle promettent de l’interdire à brève échéance

            Vous pouvez voir dans l’intérêt que l’on porte à ce poison un agenda caché du « monde des affaires ».

            Mais il semble quand même plus simple de se fier à l’agenda public : personne ne veut plus manger du glyphosate.

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          • sergio // 06.10.2019 à 12h10

            Je ne suis pas certain qu’il est arrivé aux oreilles de la population comme vous dites, au hasard de la communication bien sur, que le glyphosate pourrait être remplacé totalement par une autre substance, le dicamba (sous brevet Mosanto), tout aussi équivalente au niveau toxicité, voir plus toxique selon certains et très volatile, il se répandrait dans les cultures voisines. Il y a évidemment d’autres intérêts a tout ceci, c’est le marché des semences qui résistent a ces substances.
            [modéré]

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            • Matt // 06.10.2019 à 13h02

              Le glyphosate est grillé, depuis des années. Doit-on s’étonner que Bayer-Mosanto prépare une alternative ?

              Je pense qu’il ne faut pas confondre cause et conséquence. Ce n’est pas Mosanto qui volontairement mène une campagne contre son produit pour en promouvoir un nouveau.

              Il me paraît plus logique d’envisager les choses ainsi : Mosanto sait que le RoundUp est en fin de course, c’est pour cela qu’il promeut un produit alternatif.

              Note : je répondais à cette affirmation précise
              « je me doutais bien que la campagne anti-glyphosate était destinée à promouvoir une autre substance, »

              … c’est franchement très alambiqué, non ?

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            • Véro // 06.10.2019 à 13h30

              @ Matt

              Vous oubliez un point essentiel : le prix. Le glyphosate n’est pas grillé depuis des années, il est seulement devenu moins intéressant, parce que peu cher à côté d’autres produits. Pour une firme il est préférable de produire sous brevet exclusif.

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            • Matt // 06.10.2019 à 13h42

              Je n’oublie pas le prix et le brevet.

              Je dis juste que le glyphosate est grillé car tout le monde sait que c’est dangereux, cancérogène (OMS) et qu’il s’agit d’un produit en sursis.

              Affirmer qu’il y a une campagne anti-glyphosate volontaire c’est juste oublier que les gens ne sont pas totalement cons, qu’ils ont compris qu’on les empoisonne. Pour les plus soucieux de l’environnement (de plus en plus nombreux), ils ont même compris que cela détruit la biodiversité.

              Bref, la pression monte ce qui oblige Bayer-Mosanto à innover dans ses poisons.

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          • Yuri G. // 06.10.2019 à 12h28

            Les deux hypothèse ne sont pas incompatibles.
            Il est fort possible qu’il y ait une forme de lobbying pour remplacer le glyphosate par du dicamba (je crois qu’il y a une demande d’AMM en cours à la commission européenne).
            Aux états-unis, on constate de plus en plus de résistance des adventices (notamment l’amaranthe) au glyphosate.
            Il y a aussi une prise de conscience dans l’opinion qu’on ne peut pas continuer à pratiquer l’agriculture de cette manière, et on a peut-être focalisé de manière obsessionnelle sur le RoundUp.
            Maintenant, la question est de savoir quelles seront les alternatives au glyphosate une fois qu’il sera retiré du marché, et là je crois qu’il va falloir être très vigilant.

              +4

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  • Yuri G. // 06.10.2019 à 10h27

    Je crois que la toxicité du produit ne fait plus beaucoup de doute. Pourtant ce monsieur qui se réclame de l’agro-écologie n’aborde pas le sujet central, qui est le travail du sol (et dont l’utilisation de la chimie de synthèse n’est que la conséquence).
    Par exemple, certains agriculteurs en semis-direct permanent utilisent du glyphosate à faible dose afin de maitriser les adventices. Ce n’est pas l’idéal, on est d’accord, les molécules emprisonnées dans les colloïdes du sol seront sujettes plus tard à des phénomènes de rémanence. Mais au moins, ça ne va plus dans les rivières (et la terre qui va avec)!
    Si on interdit l’utilisation de ce produit, qu’a t-on à proposer à part le labour à ces agriculteurs là, en transition vers des systèmes plus résillients? Je doute que les populations de vers de terre soient plus importantes dans les systèmes en travail du sol.

      +6

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  • Véro // 06.10.2019 à 11h38

    Mais qui est ce La Lince ? Ecologue des champs, chrétien et libertaire ?
    Je ne comprends pas cet article sur les crises.
    Surtout pour dire que le glyphosate nuit à la biodiversité, puisque c’est justement pour ça qu’il est utilisé.

      +0

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    • Matt // 06.10.2019 à 12h57

      « Surtout pour dire que le glyphosate nuit à la biodiversité, puisque c’est justement pour ça qu’il est utilisé. »

      Lisez l’étiquette d’un flacon de Round-Up, c’est écrit : « Pour désherber ». Par pour exterminer la faune souterraine. Vous saisissez la nuance : il y a tromperie sur la marchandise et mauvaise information de l’usager.

      Cette confusion est entretenue par les décideurs politiques qui refusent d’appliquer le principe de précaution en réclamant toujours plus d’enquêtes sur les effets sanitaires de ce poison avant de légiférer.

      L’auteur de cet article rappelle ce qu’est une démarche scientifique (il recense les méfaits probables), c’est pour cela à mon avis qu’il mérite d’être diffusé : nous instruire et nous aider à démasquer les bonimenteurs et autres lobbyistes.

        +3

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      • Brian64 // 06.10.2019 à 14h05

        Véro, de quel type d’homologation parle-t-on, de celle qui a donné à des agrégats de sucre le nom de « miel » au prix imbatable vendus dans des supermarchés ?
        Je pense qu’être homologué c’est bien mais pas suffisant parfois. Le travail du citoyen est en tous cas d’aller au-delà de ça.

          +2

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      • Bouddha Vert // 07.10.2019 à 00h05

        Pour info et, comme évoqué dans l’article le glypho pose un « problème aux développements mycorhyziens », or je connais une personne qui en a pulvérisé sur ballot de paille, et bien la paille ne brunit plus, elle ne semble plus attaquée par les fongiques.
        Le monde agricole se pose également des questions sur le produit.

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      • Matt // 07.10.2019 à 01h32

        @BoudhaVert

        Avec les zones traitées au glyphosate on est obligé d’associer les engrais chimiques. C’est un couple indissociable : si on utilise le premier, le second doit aussi être employé.

        Le sol « glyphosaté » n’étant plus qu’un simple support sans humus (https://fr.wikipedia.org/wiki/Humus), la symbiose naturelle obtenue par les mycorhizes est impossible : le carbone organique et les minéraux tel que le phosphate ne sont plus disponibles. Ils doivent être fournis en abondance directement à la racine du plan par les engrais chimiques. Sans parler de l’eau qu’il faut apporter en plus grandes quantités …

        C’est un engrenage infernal dans lequel intervient également
        • le labour profond
        • l’emploi massif de pesticides pour éliminer les « ravageurs » (en réalité, contrecarrer le fait qu’on a déséquilibré l’écosystème en supprimant les prédateurs)
        • et pour finir, au bout de cette logique, on adapte la génétique de la plante à ces agressions chimiques (OGM)

        D’un bout à l’autre de l’agriculture dite « conventionnelle » on s’évertue à tuer la vie du sol. Soit disant par souci de rendement. S’il s’agit des actionnaires, c’est une réussite. Mais les dollars, ça ne se mange pas.

          +2

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  • Arcousan09 // 06.10.2019 à 14h54

    Des études avant homologation menées par des experts scientifiques rémunérés par …. Bayer/Monsanto ou autre industriel
    Ces « études » sont toutes d’une objectivité indéniable …
    Personnellement j’ai pu constater les dégâts de ces produits miracle …. des syndromes de Parkinson chez des adultes de 45/50 ans … des détresses respiratoire chez des ouvriers agricoles avec à la clé des fibroses pulmonaires évolutives … des crises d’épilepsie après « traitement » du blé … j’ai arrêté le traitement de gardénal petit à petit pour cause de retraite chez un patient qui a vu ses crises disparaitre et un jour nouvelle crise …. Il était allé donner un coup de main à un voisin … sans commentaire
    De toute façon dites vous bien que si une molécule est abandonnée il en existe des dizaines sous un autre nom chimique afin de prendre la relève en attendant l’apparition de troubles qui entrainera un arrêt de commercialisation … etc …
    L’important c’est de faire des profits financiers immédiats …. après … après … après moi le déluge.

      +5

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  • Matt // 06.10.2019 à 19h51

    Véro

    « Oui le glyphosate est conçu pour lutter contre la biodiversité puisqu’il est un herbicide, donc il tue des plantes. Ce n’est pas pour autant qu’il tue des insectes, ou qu’il est le seul responsable de la disparition des insectes. » (https://www.les-crises.fr/certains-racontent-ce-quils-veulent-a-propos-du-glyphosate/#comment-599661)

    Je ne sais pas si vous êtes très sérieuse en écrivant cela ou si c’est de l’étourderie 🙁

    • Pourquoi utilise-t-on des herbicides ? Pour éliminer les adventices (dites « mauvaises herbes ») qui poussent massivement et font de la concurrence aux cultures.
    • Pourquoi les adventices poussent massivement ? Parce que les sols sont sans vie à force de labours répétés et ajout continuel d’engrais chimiques.
    • Pourquoi a-t-on besoin en outre de pesticides ? Pour éliminer les insectes parasites qui prolifèrent faute d’avoir de prédateurs pour équilibre l’écosystème.
    • Pourquoi recoure-t-on désormais aux plantes OGM ? Parce que la sélection paysanne des semences ne peut pas faire face à un tel traitement (et aussi c’est bien connu pour engraisser les semenciers).

    Alors oui, vous avez raison : les herbicides comme le glyphosates ne sont pas les seuls responsables de la chute de la biodiversité. C’est l’ensemble du mode de production qui provoque un écocide :
    • au lieu de s’appuyer sur la nature et la vie, son expérience vieille de centaines de millions d’années
    • notre agriculture intensive lutte contre la vie

    C’est maintenance qu’il faut dire stop!

      +4

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    • Véro // 07.10.2019 à 14h46

      Si le sol était sans vie, les adventices ne pousseraient pas (les adventices sont des plantes comme les autres, elles ne demandent qu’à vivre et s’établissent nécessairement là où elles le peuvent).
      Et on ne recourt pas aux plantes OGM en France.
      [modéré]

        +2

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    • Véro // 07.10.2019 à 20h17

      Si demain on dit stop à tous les pesticides, d’un seul coup, et soyons fous, à tous les engrais chimiques, je pense que beaucoup devront faire un régime basses calories.

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      • Matt // 07.10.2019 à 20h41

        Personne ne prétend pouvoir arrêter les pesticides (ou toute autre chimie) d’un coup. En revanche ce qu’il faut faire c’est
        • légiférer DÈS AUJOURD’HUI pour fixer un planning de sortie
        • et organiser ce planning en fixant des priorités (se défaire des produits les plus dangereux / les plus nocifs pour la biodiversité)

        Plus on tarde à planifier, plus on aura du mal à s’en sortir car le changement de modèle agricole implique des transformations lourdes qui dépassent le simple cadre des produits chimiques
        • relocalisation des productions, diminution de la taille des exploitations et réduire la monoculture
        • formation de dizaines de milliers d’agriculteurs, développement massif de la filière
        • baisse du cheptel
        • …

        Il s’agit de bifurquer, pas d’améliorer un système à la marge (position de la FNSEA par exemple). Et étant donnée l’urgence, il faut tout faire en même temps.

        Quand il n’y aura plus assez de pollinisateurs et de vers de terre, ce sera trop tard pour réparer.

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        • Véro // 07.10.2019 à 22h28

          Mais qu’on arrête maintenant d’un seul coup ou progressivement, ça ne changera rien.
          Il n’y a pas de possibilité de réaliser assez de rendements pour arrêter les pesticides. Et transformer l’agriculture comme vous le dites ne permettra pas de compenser (surtout en réduisant le cheptel).
          Votre prise de position est idéologique, et c’est pour ça d’ailleurs qu’il est très difficile de s’exprimer sur ce site quand on n’est pas de votre avis.

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        • Matt // 07.10.2019 à 23h42

          Une prise de position idéologique comme vous le dites signifie ne pas tenir compte de l’expérience. Vous êtes-vous posée la question pour vous-même ?

          Voici une série de questions, je ne vous donne pas les réponses mais si vous y répondez sans « idéologie » vous allez rapidement vous apercevoir que le maintien des pesticides et des engrais dans les champs n’est pas tenable.

          01. Quelle est la cause principale de la déforestation ?
          02. Quelle est la part de la production agricole destinée à l’élevage ?
          03. Quelle est la part de l’agriculture dans les Gaz à effet de serre ?
          04. Quelle est la cause de la chute des populations d’insectes ?
          05. Quelles sont les conséquences du réchauffement climatique sur les cultures ?
          06. Pour combien de temps encore les mines de phosphates seront productives ?

          « Et transformer l’agriculture comme vous le dites ne permettra pas de compenser (surtout en réduisant le cheptel). »

          Cela fait plusieurs fois pourtant que je vous explique :
          • il faut 4 tonnes de protéines végétales pour « fabriquer » 1 tonne de protéine animale
          • réduire la consommation de viande (surtout bovine) réduira la pression exercée sur les terres agricoles (polluées par la chimie et lessivées par la monoculture mécanisée) ainsi que sur les nappes phréatiques

          Et si vous poussez un peu le raisonnement, réduire la consommation carnée est à peu près le seul écogeste réellement efficace à notre portée.

          C’est de la logique, pas de l’idéologie.

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          • Yuri G. // 08.10.2019 à 16h12

            « • réduire la consommation de viande (surtout bovine) réduira la pression exercée sur les terres agricoles (polluées par la chimie et lessivées par la monoculture mécanisée) ainsi que sur les nappes phréatiques »
            Je vous suis sur toute la ligne, Matt, à part sur ce point.
            Pour vous donner un exemple, dans mon coin (Sud-Ouest), la majorité de l’élevage à l’herbe a été supprimé au cours des années 60-70, quand on a commencé à spécialiser les régions, à instaurer des quotas, etc.
            Que s’est-il passé? Toutes les prairies de coteaux ont été retournées pour y installer des productions végétales. C’est à partir de ce moment, je pense, que nos rivières ont commencé à se transformer en torrents de boue à la moindre pluie un peu abondante, sans parler des problèmes de lixiviation des produits utilisés.
            Les animaux d’élevage sont essentiels à l’écosystème et permettent une certaine auto-fertilité, tout en exploitant durablement des parcelles difficiles.
            Réduire la consommation carnée, oui. Si on mange de la viande de qualité nourrie à l’herbe dans de bonnes conditions, on peut facilement diviser par trois par rapport au veau en batterie de supermarché.
            C’est peut être sur ça qu’il faudrait avancer. Comment peut-on penser qu’ingérer de la viande d’un animal qui n’a jamais vu une prairie va être bénéfique pour notre santé?
            L’élevage hors-sol devrait être interdit.

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          • Matt // 08.10.2019 à 19h40

            Yuri G.

            Une grande part des surfaces agricoles sont dédiées à nourrir les animaux que l’on mange :
            • 38% de la surface de la planète est consacrée à nourrir les humains
            • sur ces 38%, 9% seulement concerne l’agriculture directement destinée à l’homme
            • cela fait environ 80% pour les animaux (https://unespritcritique.files.wordpress.com/2015/11/composition_surface_terrestre.png)

            Sachant que pour obtenir 1 tonne de protéine animale il faut produire 4 tonnes de protéines végétales, la logique veut
            • qu’en réduisant la consommation carnée
            • on réduit très vite la pression sur la SAU

            On gagne des terres, non pas pour faire n’importe quoi (comme cela semble être le cas près de chez vous) mais par exemple :
            • pour réduire la taille des exploitations (plus d’agriculture extensive respectueuse de la biodiversité, moins de monocultures chimiques et mécanisées, https://fr.wikipedia.org/wiki/Surface_agricole_utile#En_France)
            • relocaliser la production
            • planter des arbres / puits de carbone
            • libérer les « 1000 » vaches de leur usine
            • …

            Comme indiqué à Véro plus haut : tout est à faire en même temps 🙁 Lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, mettre fin à l’écocide résultant de la chimie, former des paysans de niveau ingénieur …

            Pour ne parler que des Français : nous sommes les plus gros carnassiers d’Europe. Si même ça on n’arrive pas à en prendre conscience, c’est mal engagé 🙁

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            • Yuri G. // 08.10.2019 à 21h35

              Je pense qu’on vise à peu près le même but mais on aborde pas la question de la même manière.
              Vous voyez l’élevage comme un problème, je le vois comme un outil essentiel pour atteindre les buts que vous décrivez.
              Pour vous donner un cas concert, je suis agriculteur en AB depuis 2017 sur une quarantaine d’hectares sur lesquels je produits céréales et légumes, principalement sur un marché de vente directe. Je suis engagé depuis cette année dans une démarche de conservation des sols, avec semis-direct sous couvert et réduction drastique du travail du sol.
              Les deux gros problèmes en ABC sont :
              – la fertilisation (nécessaire quand on passe au semis direct pour compenser la chute du taux de minéralisation)
              -la gestion des adventices.
              Deux problèmes pour lesquels la présence d’animaux sur la ferme représentent un sérieux atout. Du coup, je considère sérieusement introduire une dizaine d’animaux sur la ferme pour m’aider sur ces problématiques.
              Il faudra bien prélever un de ces animaux de temps en temps pour équilibrer les charges.
              Si l’option abattage mobile (sans violence) était autorisée comme c’est le cas en Allemagne, je franchirais le pas sans problème je pense. Mais les conditions d’abattage actuelles représentent encore un sacré frein pour moi.
              Vous dites qu’il faut 4 tonnes de protéines végétales pour produire 1T de protéines animales. C’est vrai. Mais comme les animaux décuplent la croissance des végétaux par stimulation microbienne de la vie du sol, le bilan au final est : une ferme plus autonome et plus productive. Il ne faut pas voir l’herbe qui est exportée comme un gaspillage puisqu’une fois broutée, elle pousse deux fois plus vite!
              Après il y a la question éthique de la viande. Quand j’habitais en ville, j’étais végétarien. Maintenant que je fais un travail quand même assez physique et que j’ai accès à de la viande d’excellente qualité à prix abordable, j’ai un peu changé mon fusil d’épaule.
              Il y a quand même dans la viande certains nutriments difficiles à trouver dans les légumes et céréales.

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            • Matt // 09.10.2019 à 00h15

              Merci pour votre réponse (et les autres échanges), c’est très instructif.

              « je considère sérieusement introduire une dizaine d’animaux sur la ferme pour m’aider sur ces problématiques. »
              > j’espère que vous pourrez le faire, vous gagnerez certainement un peu d’autonomie 🙂
              > comment avez-vous prévu de les nourrir ?

              Mon « avis personnel » n’a pas franchement d’intérêt pratique, c’est assez théorique en fait. Et j’ai l’impression d’avoir du mal à exprimer la logique :
              • il n’est pas question de supprimer l’élevage,
              • il s’agit d’en réduire sensiblement les nuisances.

              Cela passe notamment par consommer moins de viande et donc réduire le cheptel C’est de tous les éco-gestes le plus efficace et cela ne me paraît pas demander des efforts extraordinaires de retourner aux pratiques des grands-parents (5 fois moins de viande dans les assiettes au milieu du XXe). Si on ne le fait pas par choix, ce sera contraint.

              Un exemple effroyable : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/peste-porcine-en-chine-au-fait-de-quoi-parle-t-on-et-quels-sont-les-risques-20190615

              « Il y a quand même dans la viande certains nutriments difficiles à trouver dans les légumes et céréales. »
              > il ne manque que la vitamine B12 (que l’on trouve très facilement dans le lait, les oeufs …)
              > une alimentation végétarienne variée n’est pas différente, à priori seule l’assimilation varie (les personnes qui ont des fragilités au niveau digestif ont parfois « l’obligation » de manger de la viande)

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            • Matt // 09.10.2019 à 01h00

              Une video récente sur le sujet agriculture et élevage (Konrad Schreiber) :
              https://youtu.be/XJSORoc7zbs?t=4417

              Je conseille la chaîne, une mine d’informations 🙂

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            • Yuri G. // 09.10.2019 à 04h16

              « > comment avez-vous prévu de les nourrir ? »
              Justement Konrad Schreiber explique très bien comment être autonome en protéine sur la ferme sans avoir recours aux techniques « ensilage maïs » ou autre: https://youtu.be/9_OgldCDNvY
              Cette chaîne est effectivement une mine d’information pour les agriculteurs et le reste de la société pour comprendre les véritables enjeux.
              C’est super que l’information commence à circuler en dehors des cercles professionnels, et qu’on puisse échanger ici sur de tels sujets. L’avis de tout le monde compte, puisqu’il se traduit au final par des actes qui peuvent influencer positivement le système.

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  • Betty // 06.10.2019 à 22h58

    Le même point de vue mais sous un autre angle: « Si l’on peut se réjouir de la chute des profits de Monsanto, il serait fou de croire à la chute de son empire: la multinationale a assuré ses arrières. En effet, Monsanto a investi plus d’un milliard de dollars pour mettre au point des semences tolérantes au Dicamba, une « nouvelle » substance destinée à remplacer le glyphosate. Le Dicamba est en réalité un vieux pesticide, appartenant à la famille des « herbicides hormonaux » dont les caractéristiques volatiles sont connues et très problématiques. Son usage était d’ailleurs interdit aux Etats-Unis, jusqu’à l’arrivée en 2017 de « Vaporgrip », une technologie brevetée développée par Monsanto et permettant de limiter les effets volatiles de la substance. Mais le Vaporgrip a surtout permis l’obtention des autorisations de commercialisation des nouvelles semences résistantes au Dicamba (au Canada, dans certains Etats des Etats-Unis et plusieurs pays d’Amérique du Sud) et d’importation des produits issus de leur culture (Union Européenne et Chine). Monsanto a ainsi pu lancer sa nouvelle gamme de produits cette année. » https://blog.kokopelli-semences.fr/2017/11/a-qui-profitera-vraiment-linterdiction-du-glyphosate-a-monsanto/

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  • serge // 07.10.2019 à 15h46

    30 000 produits chimiques dont 99% n’ont pas été testés, y compris dans leurs interactions entre eux et dans les écosystèmes, humain compris. Combien s’en créent en plus chaque année?
    Comme le glaive et la cuirasse, aucune chance que la cuirasse ne gagne…

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    • Véro // 07.10.2019 à 16h18

      30000 produits chimiques ? C’est-à-dire ?

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  • Pierre C // 09.10.2019 à 13h25

    Un grand merci à Vero, Matt et Yuri G, pour leur débat contradictoire et très intéressant à lire ! Je crois que vous avez réussi à aborder ou au moins évoquer tous les sujets qui tournent autour de l’agriculture.

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