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Syrie : Des vétérans du renseignement exhorte Obama à refuser l’appel des va-t-en-guerre

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Source : Consortiumnews.com, le 25/06/2016

Le 25 juin 2016

Un groupe d’anciens du renseignement américain exhorte le président Obama à résister à l’appel « inconscient » de 51 fonctionnaires du Département d’État qui, dans un récent « mémo dissident », exhortent le Président à intensifier la guerre en Syrie.

NOTE DIPLOMATIQUE POUR : Assistant du Président pour les affaires de sécurité nationale

DE : Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS) (Anciens professionnels du renseignement soucieux d’éthique)

Objet : Méfiez-vous de la nébuleuse dissidente

Dissidence et désaccords au sein de la politique étrangère et de la bureaucratie de la sécurité nationale ne retiennent l’attention du public que quand apparaissent des divergences profondes et fondamentales d’opinions à propos des objectifs et de la mise en œuvre de la politique américaine. Les cas de désaccord sont apparus au cours de la guerre du Vietnam et sont réapparus périodiquement, par exemple pendant la guerre de Contra en Amérique centrale dans les années 1980 et la guerre froide avec les Soviétiques. Nous pouvons maintenant ajouter la Syrie à cette liste.

La conseillère à la sécurité nationale Susan E. Rice informe le président Barack Obama de l'évolution de la politique étrangère au cours de la pause estivale d'Obama aux Vignobles de Martha, Massachusetts, le 12 août 2013. (Photo officielle de la Maison-Blanche, par Pete Souza)

La conseillère à la sécurité nationale Susan E. Rice informe le président Barack Obama de l’évolution de la politique étrangère au cours de la pause estivale d’Obama aux Vignobles de Martha, Massachusetts, le 12 août 2013. (Photo officielle de la Maison-Blanche, par Pete Souza)

Le dernier buzz médiatique est venu avec la fuite selon laquelle 51 « diplomates du Département d’État » ont signé une lettre d’opposition préconisant l’utilisation des bombardements américains comme outil pour forcer la Syrie à se soumettre aux diktats de notre gouvernement. Les agents du service extérieur des États-Unis constituent un ensemble unique de personnes hautement qualifiées, qui sont très fières d’avoir réussi l’examen d’entrée dans ce service. Pourtant, même parmi ces « gens brillants », certains succombent aux forces du carriérisme et aux pressions du renseignement politisé.

Malheureusement, les signataires dissidents se réclament d’une Amérique menaçante, menant une guerre agressive contre les forces d’une nation souveraine sur son propre territoire. Nation qui, parmi ses partisans, compte la Russie, l’autre grande puissance nucléaire du monde.

Cette manière de penser – que le droit et le devoir de l’Amérique est d’utiliser le meurtre à grande échelle pour imposer la volonté de ses dirigeants aux autres peuples – correspond à la notion démente que les États-Unis jouissent du privilège unique et permanent d’être le « seul pays indispensable au monde. » Si cette notion a parfois été fondée, cette époque est révolue depuis longtemps – et rend aujourd’hui ses partisans manifestement aveugles au bon sens le plus élémentaire.

Un tel courant de pensée n’est pas nouveau. Theodore Roosevelt l’a popularisé quand nous sommes entrés en guerre pour annexer des territoires espagnols aux Philippines et aux Caraïbes – au prix de plus d’un demi-million de vies indigènes – il y a plus d’un siècle. Nous avons des exemples à la pelle, avec nos lumineux stratèges – ceux qui sont responsables de la destruction du Vietnam. Trois millions de vietnamiens sont morts dans cette guerre (selon l’ancien secrétaire à la Défense Robert McNamara), et deux autres millions environ par contrecoup en Indochine. Après ces massacres et la mort de dizaines de milliers de ses propres soldats, les États-Unis ont subi une défaite totale et humiliante, influençant encore aujourd’hui sa politique intérieure et étrangère. Leurs brillants successeurs ont soutenu l’attaque contre l’Irak en 2003, le catalyseur d’une flambée de violence qui a provoqué des morts atteignant des millions – encore une fois – en Irak, en Syrie, en Libye, au Yémen, en Somalie et dans d’autres pays voisins dont nous entendrons un jour parler. Ces agressions ont créé des millions de réfugiés traumatisés.

La note, un premier jet qui a été fourni au New York Times (et au Wall Street Journal), vraisemblablement par l’un des employés du Département d’État qui l’ont rédigé, soutient que la politique américaine a été « submergée » par la violence incessante en Syrie et appelle à « une utilisation judicieuse des armes maritimes et aériennes, qui pourraient sous-tendre et conduire à un processus diplomatique américain plus dirigé, plus concentré et intransigeant. » En outre, selon le NYT :

« Dans la note, les fonctionnaires du Département d’État ont écrit que la poursuite des violations du cessez-le-feu par le gouvernement Assad, officiellement appelé cessation des hostilités, condamneront les efforts visant à négocier un règlement politique, parce que M. Assad ne sentira pas de pression pour négocier avec l’opposition modérée ou d’autres factions le combattant. Le bombardement de civils par le gouvernement à l’aide de barils, est-il écrit, est « la cause première de l’instabilité qui continue de frapper la Syrie et ses environs. » »

« Le mémo a reconnu que l’action militaire comporte des risques, en particulier un accroissement des tensions avec la Russie, qui est intervenue dans la guerre aux côtés de M. Assad à l’automne dernier. La Russie a ensuite contribué à négocier le cessez-le-feu. Ces tensions ont augmenté jeudi quand, selon un haut responsable du Pentagone, la Russie a mené des frappes aériennes au sud de la Syrie contre les forces soutenue par les E.-U. et combattant l’État islamique. »

Rencontre entre le président Barack Obama et le président russe Vladimir Poutine en marge du sommet du G20 à l'Hôtel Regnum Carya à Antalya, en Turquie, le dimanche 15 novembre 2015. La conseillère nationale de sécurité Susan E. Rice écoute à gauche. (Photo officielle de la Maison-Blanche par Pete Souza)

Rencontre entre le président Barack Obama et le président russe Vladimir Poutine en marge du sommet du G20 à l’Hôtel Regnum Carya à Antalya, en Turquie, le dimanche 15 novembre 2015. La conseillère nationale de sécurité Susan E. Rice écoute à gauche. (Photo officielle de la Maison-Blanche par Pete Souza)

Les dissidents ont été assez habiles pour préciser « qu’ils ne préconisent pas une escalade qui se terminerait par une confrontation militaire avec la Russie, » mais plutôt une menace crédible d’action militaire pour « calmer le jeu de M. Assad. » Plus facile à dire qu’à faire ! Les 51 sont muets sur ce point d’importance capitale.

La prémisse fondamentale de leur désaccord est que « les bombardements par barils » d’Assad (suivis par des attaques chimiques) sur des civils ont provoqué la guerre civile en Syrie. Il est vrai que la phase initiale du printemps syrien semble avoir été largement spontanée. Les faits montrent cependant que les intervenants extérieurs – principalement les États-Unis, le Royaume-Uni, la Turquie, Israël et l’Arabie saoudite – ont contribué à dévoiler l’enchainement qui a amené l’enfer de la guerre civile. Des fonds secrets, la fourniture d’armes et de munitions et un soutien matériel aux groupes d’opposition organisant les grèves contre le gouvernement syrien ont provoqué une réaction militaire d’Assad – ce qui a servi de prétexte pour notre soutien élargi aux groupes rebelles.

De nombreuses preuves montrent également que ce sont les forces rebelles soutenues par les E.-U. qui ont employé des armes chimiques contre des civils. Ils ont alors accusé Assad, dans un but de propagande pour obtenir le soutien public international permettant une intervention ouverte américaine.

Les frappes américaines contre la Syrie ont été largement perçues comme faisant partie d’une bataille par procuration plus large avec l’Iran, et ont été poursuivies pour contrer l’influence de ce dernier au Moyen-Orient. Mais l’émergence de l’Iran comme puissance régionale n’est pas le résultat d’un événement magique. Il est la conséquence directe de l’invasion américaine de l’Irak et de notre décision ultérieure d’éradiquer tout vestige du parti baasiste et d’installer les dirigeants chiites irakiens ayant des liens étroits avec l’Iran dans les postes de direction.

Nous avons ainsi contribué à déclencher une guerre et avons l’audace de faire semblant d’être choqués par les conséquences de notre propre action.

Les dissidents du Département d’État ne sont pas les premiers à sauter à pieds joints dans cette nouvelle bataille de relations publiques qui caractérise la politique américaine en Syrie. Le Département de la Défense et la CIA semblent être entrés dans la mêlée depuis deux semaines. Selon un rapport publié dans The Daily Beast, le Département de la Défense et la CIA se livrent « une bataille féroce ».

Deux fonctionnaires du Département de la Défense ont affirmé dans les médias qu’ils ne sont pas désireux de soutenir les rebelles qui combattent dans la ville d’Alep, car ils sont soupçonnés d’être affiliés à al-Qaïda en Syrie, ou Jabhat al-Nosra. La CIA, qui soutient ces groupes rebelles, dément cette affirmation, disant que ce sont des alliances de circonstance face à une offensive dirigée par les Russes ; des alliances de nécessité tactique, pas d’idéologie.

« C’est étrange que le bavardage du Département de la Défense imite la propagande russe, » a noté ironiquement un fonctionnaire américain, qui soutient la position de la communauté du renseignement à propos de l’affirmation du Pentagone selon laquelle les membres de l’opposition et d’al-Nosra sont les mêmes.

La communauté du renseignement, qui a soutenu les forces d’opposition à Alep, estime que l’EI ne peut être vaincu tant qu’Assad est au pouvoir. Le groupe terroriste, disent-ils, se développe dans des territoires instables, et seules des forces locales – comme celles soutenues par la CIA – peuvent atténuer cette menace.

« L’opposition résiste aux horribles attaques menées par les forces syriennes et russes, » explique un responsable du renseignement américain au Daily Beast. « La défaite d’Assad est une condition préalable nécessaire pour vaincre l’EI. Tant qu’il y aura un leader défaillant à Damas et un État en échec en Syrie, l’EI aura un espace pour agir. Vous ne pouvez pas vous occuper de l’EI si vous avez un État en échec, » a observé le fonctionnaire américain.

Ce fonctionnaire anonyme ignore commodément le fait que les États-Unis travaillent activement à provoquer l’effondrement de la Syrie. Nous sommes stupéfaits. Après 15 ans de théories bruyantes expliquant comment mener une guerre contre al-Qaïda, nous avons maintenant fait volte-face pour voir la CIA et un concert de voix au sein du Département d’État qui préconisent l’armement et la formation d’un groupe affilié à al-Qaïda.

Il est impossible de savoir si oui ou non l’éruption de ce différend est une gifle au président Obama, tout simplement parce qu’il semblait d’abord soutenir le renversement d’Assad avant d’ensuite reculer sur l’organisation de son éviction par une action militaire.

L’influence de l’Arabie saoudite pour aider à instaurer et promouvoir un « changement de régime » en Syrie ne doit pas être sous-estimée. Les Saoudiens auraient financé de manière importante des secteurs clé de la politique étrangère des E.-U. et, paraît-il, ont eu une influence considérable sur notre politique de sécurité. Davantage de preuves nous montrent que les Saoudiens ont financé de manière importante la fondation Clinton.

Le roi Salman d'Arabie saoudite et son entourage arrivent pour saluer le président Barack Obama et la Première Dame Michelle Obama à l'aéroport international King Khalid, à Riyad, le 27 janvier 2015. (Photo officielle de la Maison-Blanche par Pete Souza)

Le roi Salman d’Arabie saoudite et son entourage arrivent pour saluer le président Barack Obama et la Première Dame Michelle Obama à l’aéroport international King Khalid, à Riyad, le 27 janvier 2015. (Photo officielle de la Maison-Blanche par Pete Souza)

Un rapport récent sur le site de la Petra News Agency (qui a ensuite été retiré et présenté comme un « piratage ») soulève des préoccupations importantes. Le dimanche un rapport parut sur ce site comprenant ce qui était décrit comme des commentaires exclusifs de l’adjoint du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman. Les commentaires comprenaient une allégation selon laquelle Riyad a fourni 20% du financement total de l’éventuelle campagne du candidat démocrate. Bien que le rapport ne soit pas resté longtemps sur le site, l’Institut pour les affaires du Golfe, basé à Washington, a ensuite republié une version arabe de celui-ci, citant le prince Mohammed disant que l’Arabie saoudite avait fourni avec « plein d’enthousiasme », un montant d’argent confidentiel à Mme Clinton.

Compte tenu du plaidoyer virulent d’Hillary Clinton pour imposer une zone d’exclusion aérienne en Syrie, ce qui nous mettrait sur la voie de l’intensification de notre intervention en Syrie et d’une confrontation militaire avec la Russie, il est naturel de se demander si les donations saoudiennes ont eu une influence sur l’orientation de la politique américaine en Syrie et le soutien aux groupes rebelles ?

En somme, la dernière note des 51 fonctionnaires du Département d’État est juste un indice alarmant supplémentaire du désarroi et de l’échec chez les responsables de la politique étrangère des États-Unis. Il est à noter que la plupart de leurs enfants et petits-enfants ne seront pas dans les rangs de l’armée de ceux qui sont appelés à mener cette guerre. Ils sont trop intelligents et trop « précieux » pour se livrer à ces actes absurdes. Donc, ce qu’on appelle une « armée de volontaires » a été recrutée, peuplée par des « volontaires » – la plupart venant des centres-villes et des petites villes de notre pays, où les emplois et l’éducation sont inexistants.

Cette lettre dissidente, sans précédent, des 51 faucons enhardis du Département d’État est un nouveau signe alarmant de la direction imprudente que des éléments, bien organisés, de l’élite de la politique étrangère des États-Unis cherchent à nous faire prendre. Ainsi, nous faisons appel à vous, en tant qu’adjoint du président pour la sécurité nationale, pour aider le président Barack Obama à maintenir une position ferme contre une telle déconstruction institutionnelle et à contenir le désordre et la discorde bureaucratique qui divisent son équipe. Si les 51 sont sincères dans leur plaidoyer pour une politique de type « essayons-un-peu-plus-la-même-politique-mais-en-plus-dure », nous pourrions espérer d’eux qu’ils acceptent les risques pour leur personne qu’il y a à être envoyé pour frapper Bachar avec des armes de « confrontation » ou de « combat rapproché ». Cela pourrait leur donner, dans un premier temps, le sens des responsabilités – puis, plus tard, une éducation.

(Voir également les remarques précédentes de certains membres du VIPS : par Ann Wright ici, par Elizabeth Murray et Ray McGovern ici ; par Philip Giraldi ici.)

Pour le groupe directeur, Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS)

William Binney, ancien Directeur technique, analyse militaire et géopolitique du monde, NSA ; cofondateur du SIGINT Automation Research Center (à la retraite)

Philip Giraldi, CIA, Responsable des opérations (à la retraite)

Mike Gravel, ancien adjudant, agent de contrôle top secret, Communications Intelligence Service ; agent spécial des Counter Intelligence Corps et ancien sénateur des États-Unis

Matthew Hoh, ancien capitaine, USMC, agent Irak et service extérieur, Afghanistan (associé VIPS)

Larry Johnson, CIA et Département d’État (à la retraite)

Michael S. Kearns, agent de renseignement, USAF (à la retraite) ; ancien maître instructeur SERE.

John Kiriakou, ancien agent antiterroriste CIA et ancien enquêteur principal, Comité des relations étrangères du Sénat

Karen Kwiatkowski, ancienne lieutenant-colonelle, US Air Force (à la retraite), au bureau du secrétaire à la défense observant la fabrication des mensonges sur l’Irak, 2001-2003

Edward Loomis, NSA, chercheur en cryptologie (à la retraite)

David MacMichael, National Intelligence Council (à la retraite)

Ray McGovern, ancien agent du renseignement/infanterie de l’armée des États-Unis et analyste à la CIA (à la retraite)

Elizabeth Murray, adjointe à l’agent principal du renseignement national au Proche-Orient, la CIA et le National Intelligence Council (à la retraite)

Todd E. Pierce, commandant, juge-avocat dans l’armée des États-Unis (à la retraite)

Coleen Rowley, agent spécial du FBI et ancienne conseillère juridique dans la division de Minneapolis (à la retraite)

Peter Van Buren, Département d’État des États-Unis, agent des services extérieurs (à la retraite) (associé VIPS)

J. Kirk Wiebe, ancien analyste principal, SIGINT Automation Research Center, NSA

Ann Wright, Colonelle, armée des États-Unis (à la retraite) ; agent des services extérieurs (a démissionné en opposition au déclenchement de la guerre en Irak)

Source : Consortiumnews.com, le 25/06/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.


Source : The Nation, le 21/06/2016

La représentante Tulsi Gabbard, vétérane de la guerre en Irak, explique à The Nation pourquoi l’intervention américaine ne fera qu’empirer la crise humanitaire en Syrie.

By James Carden | 21 juin 2016

Un homme porte un enfant après des frappes aériennes sur Alep, Syrie, le 28 avril 2016. (Validated UGC via AP video)

Un homme porte un enfant après des frappes aériennes sur Alep, Syrie, le 28 avril 2016. (Validated UGC via AP video)

De tous les mythes qui circulent à Washington lors de ces dernières années Obama et qui passent pour de la sagesse populaire, celui qui est le plus tenace est sans doute celui de l’« inaction » d’Obama dans l’affaire syrienne.

D’après Robert S. Ford, ancien ambassadeur des États-Unis en Syrie (de 2010 à 2014) et désormais membre important à l’Institut du Moyen Orient, l’administration Obama a continué une politique de « non-ingérence » au sujet de la Syrie, prétendant que le président et d’autres hauts responsables de l’administration ont été « réticents à l’idée d’avoir recours à tous les moyens à disposition pour faire pression » sur le gouvernement syrien. Et la semaine dernière, le New York Times révélait qu’au Département d’État, 51 responsables de niveau intermédiaire avaient rédigé un « billet de désaccord » adressé à leur Secrétaire d’État John Kerry, conseillant vivement aux États-Unis de réaliser « des frappes militaires contre le gouvernement de Bachar el-Assad. » Le Times a remarqué plus tard que les dissidents en complet à rayures du ministère des Affaires Étrangères « s’irritent depuis longtemps du refus de la Maison-Blanche de se laisser entraîner dans un conflit en Syrie. »

Pourtant, loin de « refuser de se laisser entraîner dans un conflit en Syrie, » l’administration Obama a, depuis 2013, activement financé et entraîné les rebelles syriens prétendument « modérés », qui sont, en fait, des extrémistes salafistes liés à al-Qaïda. Des opérations de la CIA et du Pentagone parallèles à celles de l’administration ont favorisé la déstabilisation de la région, et donc la crise des réfugiés. En outre, en s’en prenant au gouvernement souverain de Bachar el-Assad, elles ont contribué à renforcer la position stratégique de l’EI.

Pire encore, les alliés des Américains ont travaillé main dans la main avec les sunnites radicaux, adversaires du gouvernement laïc de Bachar el-Assad. Même Ford a publiquement avoué en janvier 2015 : « Pendant longtemps, nous avons regardé de l’autre côté quand al-Nosra et les groupes armés au sol, dont nous aidons une partie, se sont alliés pour effectuer des opérations militaires contre le régime. »

Effectivement, dès 2015 il était de plus en plus difficile de soutenir la fiction d’une opposition « modérée ». Selon le journaliste Gareth Porter, « Les États-Unis misent secrètement et indirectement sur le succès militaire de la branche syrienne d’al-Qaïda, et comme on avait besoin d’une feuille de vigne politique, il fallait soutenir qu’existait toujours une opposition armée « modérée ». »

C’est la représentante de Hawaï, Tulsi Gabbard, qui mène les actions visant à l’arrêt d’une guerre illégale et stérile pour un changement de régime en Syrie. L’année dernière, cette jeune femme, qui a servi deux fois dans les rangs de l’armée en Irak, a déposé un projet de loi qui devrait supprimer les fonds pour ce qu’elle appelle « la guerre de l’administration pour un changement de régime en Syrie. »

En attendant le vote de ce projet au Congrès, Tulsi Gabbard a déposé, la semaine dernière, un amendement à la Loi de finances de la Défense destiné à bloquer les fonds du programme pour « la formation et l’équipement syriens ». Même si l’amendement a recueilli le soutien de 135 représentants, y compris de conservateurs convaincus comme le représentant de la Caroline du Sud, Trey Gowdy, et celui du Michigan, Justin Amash, et de démocrates de premier plan comme le candidat du Maryland au Sénat, Chris Van Hollen, il n’a cependant pas été voté. Et le rejet de cet amendement s’est trouvé coïncider avec la publication par le Département d’État de la note de désaccord qui appelle à des frappes militaires contre la Syrie.

Si on les examine conjointement, ces événements sont troublants. En effet, comme le fait remarquer, à juste titre, Tulsi Gabbard, si la guerre pour le changement de régime réussissait à renverser Assad, ce seraient l’EI et al-Qaïda qui viendraient combler le vide. C’est cette perspective, qui serait une catastrophe stratégique, tactique et morale, que la politique américaine devrait chercher à éviter. Loin d’atténuer la crise humanitaire et celle des réfugiés, l’action militaire des États-Unis les aggraverait. Et pourtant, l’administration, via le programme de la CIA « Train and Equip » (Formation et équipement), persiste à se plier à la volonté de nos plus odieux alliés que sont la Turquie, l’Arabie saoudite ou encore le Qatar, en insistant pour qu’Assad quitte la scène.

Dans un discours, ce week-end, au Sommet du peuple à Chicago, Tulsi Gabbard a attaqué directement les 51 « dissidents » du Département d’État. Selon elle, « trop de gens n’ont pas tiré les leçons du passé, ils n’ont rien appris de l’Irak et du renversement de Saddam Hussein, ils n’ont rien appris du chaos qui a résulté du renversement de Kadhafi en Libye. »

Lundi, elle a déclaré à The Nation : « Intensifier la guerre pour renverser Assad va encore empirer la situation. Cela va causer davantage de souffrance et de chaos, cela va tellement renforcer l’EI et al-Qaïda qu’ils vont finir sans doute par être capables de s’emparer de la Syrie tout entière. » Cette éventualité serait, selon Tulsi Gabbard, un désastre, « qui verrait un génocide des minorités religieuses, des laïques, des athées et de tous ceux qui refusent d’accepter la théologie extrémiste du wahhabisme. La crise des réfugiés va empirer de façon exponentielle et elle pourrait conduire à une confrontation directe avec la Russie. »

Pourtant, les diplomates dissidents insistent sur le fait qu’ils ne préconisent pas de s’engager sur une « pente glissante » qui déboucherait sur une confrontation avec la Russie, mais avancent que doit simplement être mise en place « la menace crédible » d’une réponse militaire ciblée des États-Unis aux violations des droits de l’homme faites par le régime. Toutefois, selon un responsable du Pentagone qui a parlé à notre journal : « Qu’arriverait-il si un missile sol-air abattait un avion de combat des États-Unis au-dessus de la Syrie ? Les missiles russes S-400 pourraient être utilisés pour éliminer les missiles de croisière américains, et aurait-on encore vraiment affaire à une guerre par procuration ? Et que pourrions-nous faire pour contrer cela ? Essayer d’anéantir les sites de S-400 russes ? Ça m’a tout l’air d’une pente glissante. »

Selon ce responsable, officier dans l’armée depuis 20 ans, qui a effectué de nombreuses missions dans les ambassades américaines du monde entier, la note de désaccord « semble être le fait de carriéristes qui se sont beaucoup démenés pour atteindre un but néfaste, le renversement d’Assad, tout en refusant d’accepter que la priorité s’est déplacée et qu’il s’agit maintenant de vaincre l’EI et que, pour ce faire, peut-être faudra-t-il permettre à Assad de reprendre la situation en main. »

En fin de compte, la politique que soutient la note de désaccord mènerait les États-Unis sur le chemin de la guerre contre la Syrie et presque certainement à une guerre contre la Russie. Pendant ce temps, on a besoin plus que jamais d’initiatives sérieuses, comme celles de la représentante Tulsi Gabbard, pour forcer l’administration à concentrer ses efforts sur la lutte contre l’EI et la conclusion de la guerre civile syrienne.

Source : The Nation, le 21/06/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Ailleret // 07.09.2016 à 07h29

Comme toujours, les documents officiels ou dissidents qui émanent du centre de l’empire sont plus intéressants que la bouillie pour bébés qu’on nous sert dans les pays vassaux (otanisés). C’est l’application des impérialistes à détruire les États irakien (2003) et syrien (2011) qui explique la prospérité de l’État islamique et des autres groupes djihadistes dans la région transfrontalière.

Dans ces conditions, la prétendue passivité d’Obama est une ritournelle belliciste justement dénoncée par Tulsi Gabbard. Cette rengaine sert manifestement à préparer les guerres d’Hillary. Mme Gabbard avait dénoncé la guerre illégale de la CIA en Syrie (la vidéo est maintenant introuvable), comme aussi le passif d’Hillary en politique étrangère :
https://www.youtube.com/watch?v=gwQY-2Y9UB8

32 réactions et commentaires

  • Pegaz // 07.09.2016 à 02h19

    Avec elle à la tête des USA !
    https://www.youtube.com/watch?v=PtF1j-zHTUs

      +10

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    • Ailleret // 08.09.2016 à 02h38

      Cette femme est folle, elle nous promet ouvertement une guerre nucléaire, et les médias laissent passer… Complices du crime contre la paix.

        +7

      Alerter
  • Pegaz // 07.09.2016 à 02h26

    Reportage de Liberty today: anglais
    Neoconned At State: ‘Diplomats’ Urge War
    https://www.youtube.com/watch?v=vRqfHzp3EdI

      +5

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  • Ailleret // 07.09.2016 à 07h29

    Comme toujours, les documents officiels ou dissidents qui émanent du centre de l’empire sont plus intéressants que la bouillie pour bébés qu’on nous sert dans les pays vassaux (otanisés). C’est l’application des impérialistes à détruire les États irakien (2003) et syrien (2011) qui explique la prospérité de l’État islamique et des autres groupes djihadistes dans la région transfrontalière.

    Dans ces conditions, la prétendue passivité d’Obama est une ritournelle belliciste justement dénoncée par Tulsi Gabbard. Cette rengaine sert manifestement à préparer les guerres d’Hillary. Mme Gabbard avait dénoncé la guerre illégale de la CIA en Syrie (la vidéo est maintenant introuvable), comme aussi le passif d’Hillary en politique étrangère :
    https://www.youtube.com/watch?v=gwQY-2Y9UB8

      +33

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    • tepavac // 08.09.2016 à 01h50

      est-ce cette vidéo de Mme T Gabbard:

      https://www.youtube.com/watch?v=kwsYtU7E5X8

        +2

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      • Ailleret // 08.09.2016 à 02h22

        Et voici une autre vidéo de Tulsi Gabbard interrogée par Wolf Blitzer de CNN :
        « Renverser le gouvernement syrien vaut-il la peine de risquer une guerre nucléaire avec la Russie ? »

        https://www.youtube.com/watch?v=xCiSskNkhWQ

        Cette représentante de Hawaï parle sans détour, cela nous change des précautions et contorsions à la française.

          +4

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  • Gregoire Quartier // 07.09.2016 à 07h36

    Donc pour avoir un Etat fort en Syrie, il faut détruire l’Etat. Comme en Irak et Afghanistan !
    Sans compter qu’il faudra passer sur les Russes, pour détruire Assad.

    En fait ils veulent une vraie guerre mondiale, pas juste une immense guerre sur le territoire Syrien. C’est impossible d’être intelligent et de demander une chose pareille. Donc c’est pour demander autre chose. Intensifier les ventes d’armes? Faire une démonstration de puissance? Terminer de plomber l’économie américaine en augmentant les dépenses de guerre? Battre les Russes pour envoyer un message à la Chine?

    Il doit y avoir une raison, et ce n’est pas la paix ni la défense des civiles.

      +20

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    • Wilmotte Karim // 07.09.2016 à 08h28

      Où ils ne comprennent absolument PAS les risques de ce type de politique.
      Trop aveuglés…

        +7

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    • Pegaz // 07.09.2016 à 10h08

      Novlangue quand tu nous tiens par la barbichette ! Nous avons eu droit aux guerres humanitaires, préventives et même démocratiques me semble-t-il, peut-être que la suivante pourrait être démographique ?

        +9

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    • Barbier // 07.09.2016 à 17h40

      En fait , l’oligarchie de chaque pays fait mumuse avec les vies de ses concitoyens respectifs…
      Ptêt qu’une immense bande de pervers narcissiques finalement…..

        +5

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      • Tunkasina // 08.09.2016 à 16h51

        Je vois pas trop pourquoi ce « peut être » – ça semble assez évident que le profil idéal pour monter au pouvoir est celui de pervers narcissique.

          +4

        Alerter
  • Julie // 07.09.2016 à 08h59

    Ca va? vous êtes prêts pour 400 ans de + de guerre de religions?
    http://www.bbc.com/news/world-middle-east-37287434
    La plus haute autorité religieuse en Arabie Saoudite (et qu’on arrête de nous dire qu’il n’y a pas de clergé en Islam) affirme que les Shiites ne sont pas musulmans (ah oui, il les traite aussi de « fils de zoroastriens » [majus < 'mages'] pour l'anecdote) par la même occasion).

    Vraiment, il est normal de mettre des armes dans les mains de ces fous furieux?

      +11

    Alerter
    • Prométhée Enchaîné // 07.09.2016 à 14h18

      J’abonde dans votre sens.
      Une précision qui me semble intéressante à bien des égards : la femme d’Assad est sunnite.
      http://www.lefigaro.fr/international/2012/02/07/01003-20120207ARTFIG00663-asma-el-assad-la-fin-du-glamour.php

        +9

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      • Catalina // 07.09.2016 à 14h54

        le mythe sunnite est une blague noire de l’établismment. il y a de nombreux sunnites à des postes haut placés et aucun problème avec M Bachar Al Assad qu’ils soutiennent. (je ne peux pas vous mettre de lien, les modérateurs les refusent)
        🙂

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      • Julie // 07.09.2016 à 20h27

        non Prométhée, la femme d’Assad est laïque, de même que Assad est laïc.
        quand on dit « elle est sunnite », cela signifique que son père est sunnite. ce sont des questions que personne ne posait avant le début de l’insurrection sunnite en 2011, bruyamment encouragée par les pétromonarchies et leurs alliés occidentaux.

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        • Prométhée Enchaîné // 07.09.2016 à 22h35

          Je ne crois pas que l’on puisse dire d’une personne qu’elle est laïque. Est-elle athée ? agnostique ? D’où tenez-vous cette information ?

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        • Meiyasou // 08.09.2016 à 00h34

          C’est drôle coMme en France on a pris l’habitude de parler des musulmanscomme si vous étiez des boss de la religion musulmane.
          Les sunnites suivent le prophète Muhammed (paix et salut sur lui)donc ses us et coutumes pour info 85% des musulmans sont sunnites donc nous sommes ds terroristes ?????!!!!!!
          Quand le prophète est mort, il y a eu des qalifs qui se sont succédés et quand Ali est devenu qalif il y a eu une discorde et de la ceux qui ont suivi Ali sont devenus des chiites (prendre un vrai bon livre d’histoire).
          Voilà sinon je suis sunnite et les chiites ne m’ont jamais dérangé ils ont leur propre façon de pratiquer la religion.
          Donc dans vos commentaires arrêtez de nous traiter de terroristes ok et pour moi les princes saoudiens ne sont rien d’autres que des mécréants hypocrites je ne leur donne pas l’honneur d’appeler ça des musulmans.
          Merci bien de respecter ceux qui aiment encore leur religion et qui ne sont pas belliqueux on est 85% + les chiites donc le reste à la poubelle

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        • Julie // 08.09.2016 à 10h12

          ah bon? on ne demande pas aux musulmans de France d’être (pour certains) un peu plus laïcs?
          le mot arabe est علماني
          c’est un concept qui avait un sens en Irak et en Syrie, où les mariages mixtes existaient parce que le nationalisme arabe avait réussi à casser les fractures tribales et sectaires
          mais c’était encore trop marxiste pour les pétro-monarchies
          comme en Amérique du Sud, le principal rival des églises étant le marxisme, il fallait vite s’en débarasser et on a donc laisser les Wahhabites répandre leur fiel pour protéger les monarques
          mais grâce aux petits jeux des occidentaux c’est du passé tout ça
          nos alliés les Saoudiens, alliés du Soudanais al-Bashir… dont les pilotes versent les bombes que nous avons vendues sur l’un des pays les plus pauvres du monde, le Yémen… c’est pas beau la mondialisation des échanges?

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    • Catalina // 08.09.2016 à 08h48

      Surya,
      Un seul sunnite avec qui vous discutez ne peut pas représenter tous les Sunnites. 🙂

      Certains musulmans sont des terroristes mais tous les musulmans ne sont pas des terroristes

      :).

        +3

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  • Eric83 // 07.09.2016 à 09h01

    La narrative des partisans d’une intervention militaire de plus en plus importante des US use du prétexte d’une « stabilisation » de la Syrie qui passe nécessairement aussi par l’éviction indispensable de Assad. Ceci après avoir totalement déstabilisé toute la région après avoir mené une guerre d’agression en Irak.

    Cette narrative « oublie » systématiquement de mentionner des motivations tout autres.

    Un article qui permet de donner un certain éclairage sur les combats actuels dans des villes stratégiques.

    https://fr.sputniknews.com/international/201609061027640839-syrie-oleoducs-batailles-frappes/

      +6

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    • Prométhée Enchaîné // 07.09.2016 à 23h58

      C’est quoi les pipelines pro-russes ? Parce que moi je vois deux pipelines qui se dirigent « tout droit » vers l’Europe sur la carte de l’article original… Ca fait pas concurrence au gaz russe ça ?

      Et si tout simplement les Etats-Unis frappaient à l’est parce qu’ils visent l’OEI et se tiennent éloignés des territoires contrôlés par Assad et la Russie ? Et parce qu’ils considèrent que là où frappent les Russes il y a aussi des rebelles anti-Assad, voire de la population ?

        +0

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      • Catalina // 08.09.2016 à 09h06

        Ils considèrent simplement qu’il faut protéger les multinationales ! le peuple, les usa s’en balancent mais ça tout le monde le sait.
        🙂

         » Mobil, Chevron, Exxon et Total sont largement implantées (il est hors de question de laisser l’EI déranger ces entreprises-là) dans ce coin du monde où les exploitants pétroliers empochent 20 % des bénéfices totaux. »

        « N’est-il pas important de noter, tout de même (ne serait-ce qu’au passage), que sur des réserves pétrolières de 143 milliards de barils en Irak, quelque 43,5 milliards se trouvent au Kurdistan, en plus des 25,5 milliards de barils de réserves supposées et de 3 000 à 6 000 milliards de mètres cubes de gaz ? Les grandes multinationales du secteur des hydrocarbures se pressent au Kurdistan (d’où, d’ailleurs, les milliers d’Occidentaux installés à Erbil, même si leur présence ne nous est guère expliquée) et ont déjà investi dans la région plus de 10 milliards de dollars. »

        ( tiens , les m^mes qui sont en Ukraine ….)

        http://www.courrierinternational.com/article/2014/08/11/le-petrole-le-nerf-de-la-guerre

          +3

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        • Prométhée Enchaîné // 08.09.2016 à 14h08

          Oui j’ai sans doute fait preuve d’angélisme. J’essaierai de m’en tenir aux faits la prochaine fois. Cependant, je n’adhère pas non plus à la vision purement cynique de Fisk.

            +3

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  • theuric // 07.09.2016 à 15h11

    Cet étrange ressemblance de l’empire U.S. avec celui, passé, romain, est pour le moins remarquable.
    Ce dernier conflit proche-oriental (qu’il serait bien de considérer comme un ensemble géostratégique) avec, central, les U.S.A., et leurs différents supplétifs, pour l’essentiel les européens de l’O.T.A.N. et les émirats de la péninsule arabique, ne peuvent pas ne pas faire songer aux derniers soubresauts guerriers de l’empire romain d’Occident qui, pour une grande part, s’étaient révélés désastreux, à noter, à cette époque, aussi les faiblesses de celui d’Orient qui furent ensuite amandés.
    Les signes, nombreux, de cette faiblesse de l’U.E.A., sont, entre-autre, son emploi immodéré des mercenaires, ce que Machiavel avait déjà noté en son temps, ainsi que la fragilité de son pouvoir central ayant de plus en plus de mal de contrôler ses services de sécurité, armée, services secrets, voire police, l’appauvrissement de sa population ne pouvant que tendre vers une façon de vie en autarcie (de ça, je n’en ai pas vraiment de preuve)…
    La question n’est plus de savoir si l’empire U.S. va disparaître mais, tout simplement, quand.

      +4

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  • Pegaz // 07.09.2016 à 18h07

    L’opposition syrienne fixe un calendrier pour le départ d’Assad
    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20160907.REU2538/l-opposition-syrienne-fixe-un-calendrier-pour-le-depart-d-assad.html

    Le colonel Gulmurod Khalimov, un ancien des forces spéciales tadjikes, remplace al-Adnani au sein de Daech. Selon le Département d’Etat américain, Khalimov a été impliqué dans cinq programmes financés par les Américains entre 2003 et 2014. Il a rejoint l’Etat islamique l’an dernier. ( Abou Omar le Tchétchène avait aussi un parcours intéressant !)

    http://jrbelliard.blog.tdg.ch/archive/2016/09/07/le-colonel-gulmurod-khalimov-un-ancien-des-forces-speciales-278662.html

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  • Pegaz // 07.09.2016 à 18h28

    Précisions concernant les combats actuels dans la province de Hama. Le mélange des genres, djihadistes modérés, persiste.
    Halfaya a été prise d’assaut lundi 29 août par le groupe Jund al-Aqsa (djihadiste) ainsi que des brigades de l’Armée syrienne libre dont Jaych al-Ezza,
    « Nous nettoyons maintenant la ville après l’avoir libérée du régime et nous avons des surprises en réserve » a prévenu Abu Kinan, un commandant du groupe rebelle Jaych al-Ezza, présent à Halfaya.
    http://www.lorientlejour.com/article/1004385/syrie-avancee-des-rebelles-dans-la-province-de-hama.html

    Jaych al-Ezza
    US arms shipment to Syrian rebels detailed – déc. 2015
    http://www.janes.com/article/59374/us-arms-shipment-to-syrian-rebels-detailed?&usg=alkjrhjjxzacjg0yqxhm1duqq2_bkoyxzw

      +3

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  • Catalina // 08.09.2016 à 08h58

    Pegaz,
    c’est surprenant comment est écrit cet article, en effet, il nous ferait passer  » les rebelles » pour des gentils……
    Le » régime d’Assad », lol, le gouvernement de M Assad, président élu légalement.
    Que ce journal ou un autre prenne parti pour les  » rebelles » ne me fait pas oublier que ces rebelles ne sont pas chez eux, ils occupent la Syrie, ils volent tout aux Syriens et terrorisent la population, les rebelles sont LES TERRORISTES en Syrie et essaient de renverser un gouvernement légitime.
    Qu’est-ce qu’ils veulent ceux qui soutiennnet les  » rebelles », tout simplement ramener la Syrie à l’âge de pierre et ainsi, renforcer les millions de réfugiés qui une fois en Europe, serviront à faire le buzz : viols, etc , et les gens, incultes disent  » on est envahit par des Syriens musulmans » , alors que les Syriens sont en majorité laics.Ouais. Il y a un essai de renverser le gouvernement et tout le reste n’est que du blabla.de la narrative de la cia.des mensonges, quoi.

      +4

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    • Pegaz // 08.09.2016 à 11h57

      Absolument, mais même dans ces articles orientés on y trouve de l’information, un nom, un détail, une contradiction etc.. Dernièrement je me suis mis a explorer la théorie des prisonniers libérés par Assad, ceux servant à islamiser la contestation, allumant un contre-feux violent au pacifiste et servant à justifier la répression d’Assad. Base d’étude :
      http://syrie.blog.lemonde.fr/2013/10/19/syrie-les-vrais-ennemis-de-bachar-al-assad-pas-les-amis-de-sadnaya-mais-les-revolutionnaires-et-les-democrates/
      Tout un programme ! Qui débute avec une photo de 3 hommes à leur sortie de prison, celle de Sadnaya, «usine de mort», selon les termes de Nicolette Boehland d’Amnesty, enquête, reconstitution 3D, rapport César etc…
      http://www.liberation.fr/planete/2016/08/18/la-prison-syrienne-de-saidnaya-berceau-de-jihadistes_1473274

      Eux en tous cas, ont bonne mine et même de l’embonpoint !

        +2

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      • Pegaz // 08.09.2016 à 13h23

        Les 3 groupes que vont diriger ces hommes ont pour objectif : Renversement du régime baasiste de Bachar el-Assad et instauration en Syrie d’un État islamique régi par la charia. Pas considérés comme terroristes donc modérés ! Le Liwa al-Islam deviendra le Jaysh al-Islam celui la même intégré au HCN. et tous 3 sont ou ont été financer par des tiers extérieur.
        Sur wikipédia en FR ce sera : Jaysh al-Islam – Ahrar al-Sham ( existait déjà avant les manifestations de mars, intéressant) et Suqour al-Sham.

          +1

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        • Pegaz // 08.09.2016 à 13h53

          Deux autres groupes son cité par la suite dont les membres sont également libérés de Sadnaya ! Jund al-Sham et Fatah al-Islam. Si l’intérêt du 1er est que ses forces soient constituées principalement de combattants tchétchènes, le 2ème c’est par son antériorité (2006) son lieu d’origine (Liban) et les raisons de sa création. Le lien 2 sur la page wiki propose une interview (2007) du journaliste Seymour Hersh qui révèle à la CNN les liens entre Fatah el Islam et le clan Hariri qui renvoie lui même à la fin sur un autre article.
          https://mplbelgique.wordpress.com/2009/01/16/retrospective-le-groupe-terroriste-fatah-el-islam-fut-finance-par-saad-hariri-et-le-prince-bandar/

          Leur antériorité permet de valider, faits et extrapolation. Des perles, des pièce supplémentaires pour ce puzzle géostratégique du M.O.

            +2

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  • Julie // 08.09.2016 à 16h40

    Dans le même genre.. comparons les statistiques de « migrants » syriens avant 2011 avec celles des Erythréens ou des Ethiopiens (jusqu’à aujourd’hui). C’est sans appel. On a voulu faire croire au public au début de la contestation en 2011 que la Syrie était du genre Corée du Nord, mais qui peut avaler ça? Si les gens avaient voulu par milliers s’embarquer sur des canoés, comme le faisaient à la même époque des Marocains ou des Algériens et Tunisiens, ils avaient toute la façade méditerranéenne pour le faire.

    Très bonne émission où tout le cynisme occidental (et pire) éclate dans tous ses détails:
    http://www.rfi.fr/emission/20160908-ouganda-indesirables-israel

      +2

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  • lon // 08.09.2016 à 18h51

    Faudrait quand même pas qu’il vienne aux responsables américains l’idée funeste que face à la montée en puissance de la Chine et de la Russie, c’est maintenant qu’il faudrait frapper fort avant le point de non-retour . Rajoutons quelques Dr Folamours pour expliquer qu’aujourd’hui on produit des petites bombes H propres et chirurgicales et le tour est joué . Je parie qu’il y a des analystes au State Dpt et ailleurs payés 24/24 à pondre des scénarios post atomiques avec études de cas particuliers cernés au millimètre comme les ricains savent si bien faire .

      +3

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