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17.février.201217.2.2012 // Les Crises

GEAB N°62 : Euroland 2012-2016 – Pérennisation d’une nouvelle puissance globale sous condition de démocratisation

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Je partage avec vous aujourd’hui la vision du « GlobalEurope Anticipation Bulletin », qui est pour moi de loin une des meilleures sources d’information sur la Crise.

Aujourd’hui, une tonalité très pro-Euroland, que je ne partage pas totalement – mais l’analyse est intéressante. Disons en fait que c’est pour moi le scénario « rose de chez rose » si tout se passe très bien, que nous avons des dirigeants éclairés, pas de panique sur les marchés, que la solidarité entre les peuples prévaut, etc. Je crains malheureusement que tout ne se passe pas ainsi…

Nous verrons normalement cette année le résultat des courses…

Communiqué public GEAB N°62 (15 février 2012)

Crise systémique globale – Euroland 2012-2016 : Pérennisation d’une nouvelle puissance globale sous condition de démocratisation

Comme anticipé par l’équipe de LEAP/E2020, la peur largement entretenue par la City de Londres et Wall Street d’un éclatement de la zone Euro à l’occasion de la crise de la dette grecque s’est avérée infondée. L’Euroland sort très renforcé de cet épisode violemment conflictuel avec ses « alliés naturels ». Selon notre équipe, 2012 va donc marquer le point de départ de la pérennisation d’une nouvelle puissance globale, l’Euroland. Cette évolution reste néanmoins conditionné à la question de sa démocratisation comme nous l’analysons dans ce GEAB N°62, à travers les trois séquences de l’évolution de l’Euroland 2012-2016. Ces cinq années vont conduire les Européens a influencer profondément un rééquilibrage géopolitique mondial tandis qu’en interne une phase radicalement nouvelle de l’intégration européenne s’ouvre dans les mois à venir. Par ailleurs, ce numéro du GEAB anticipe l’évolution du Dollar US comme devise dominante des transactions commerciales mondiales. Les années 2012 et 2013 vont en effet apporter de grands bouleversements dans ce domaine affectant directement le commerce global comme la puissance respective des devises concernées. Outre les recommandations concernant les devises, l’or, la Grèce, la Russie, l’économie américaine et les bourses, LEAP/E2020 propose en avant-première dans ce GEAB N°62 un extrait du prochain livre à paraître en Mars 2012 aux Editions Anticipolis intitulé « 2015 : La grande chute de l’immobilier occidental » de Sylvain Périfel et Philippe Schneider.

Pour ce communiqué public, LEAP/E2020 a choisi de présenter ses anticipations sur la première des trois séquences d’Euroland 2012-2016.

Comme annoncé précédemment, LEAP/E2020 présente dans ce GEAB N°62 ses anticipations pour l’Europe sur la période 2012-2016. Dans le contexte de crise systémique globale, pour les européens, deux tendances stratégiques vont marquer ces cinq années : d’une part la pérennisation de l’Euroland comme nouvelle puissance globale à part entière (1) ; et d’autre part, l’impératif absolu pour les élites européennes de lever l’hypothèque démocratique qui pèse désormais lourdement sur le processus d’intégration européenne. Notre équipe analyse dans ce GEAB N°62 pourquoi à partir de la seconde moitié de 2012, les conditions seront optimales pour que l’Euroland puisse assumer pleinement ces deux tendances (2). Les défis économiques, financiers, stratégiques et politiques restent bien entendu nombreux pour les Européens ; mais, avec l’entrée de la crise systémique globale dans sa phase de recomposition des équilibres géopolitiques mondiaux, avec l’Euroland, ils disposent d’un « nouveau souverain » capable d’influencer positivement les processus en cours (3). Cette capacité reste bien entendu conditionnée à la légitimation démocratique de l’ensemble de la gouvernance de l’Euroland. De 2012 à 2016, trois séquences majeures vont caractériser la pérennisation de l’Euroland comme souverain à part entière et la levée de l’hypothèque démocratique.

Avant d’entrer dans le détail du cas européen, notre équipe souhaite rappeler que la grande différence aujourd’hui entre l’anticipation de l’évolution des Etats-Unis et celle de l’Europe tient au fait que les Etats-Unis ont un système politico-institutionnel archaique et complètement paralysé, alors que l’intégration européenne possède une forte dynamique associée à une grande souplesse institutionnelle. L’absence de réformes majeures aux Etats-Unis depuis le début de la crise en 2008 comparée à l’impressionnante série de bonds institutionnels européens depuis mi-2010 (des évolutions jugées impossibles par beaucoup il y a encore deux ans) en offre une frappante illustration. Dans le cas américain, la question de l’anticipation des événements impose donc de pouvoir identifier les points de rupture d’un système sclérosé. Dans le cas européen, il s’agit en revanche de cibler les processus en cours et d’évaluer leur rythme de développement (4). Ce qui est en fait beaucoup plus simple quand, comme LEAP/E2020, on connaît bien le fonctionnement institutionnel européen et qu’on dispose de bons capteurs dans l’opinion publique des différents Etats-membres (5).

Dernier point de préambule, le processus décisionnel européen va considérablement s’améliorer pour ce qui est de l’Euroland puisque désormais seuls les pays partageant l’Euro prendront les décisions. C’est d’ailleurs l’un des grands mérites de ces années de crise que d’avoir enfin clarifié une situation aberrante qui voyait des pays hors zone Euro, voire anti-Euro (comme le Royaume-Uni), participer aux décisions sur l’Euro. Mais néanmoins, la nature même du processus de décision européen, impliquant négociations et compromis, continuera à le montrer comme chaotique et lent, par opposition aux prises de décisions nationales. Il le sera beaucoup moins qu’avant, mais toujours quand même parce que c’est la caractéristique même du fonctionnement de l’intégration européenne ; c’est aussi in fine une de ses conditions d’efficacité, pour que chaque Etat applique bien les mesures décidées.

Maintenant, passons à l’analyse des trois séquences majeures qui vont caractérisées la période 2012-2016. Ces trois séquences ont été présentées de manière disjointes pour des raisons de clarté ; mais il est bien entendu évident qu’elles sont imbriquées les unes dans les autres.

Séquence 1 – 2012-2013 : Fin de la consolidation opérationnelle budgétaro-financière de l’Euroland / Lancement des premières politiques socio-économiques communes pro-actives / Accélération de la différenciation Euroland-UE

A la mi-2012, comme nous l’avons déjà indiqué dans de précédents GEAB, l’Euroland se sera dotée de tout une série de nouveaux dirigeants nationaux (Espagne, Italie, Grèce, France, Slovénie, Belgique, …) et dans les mois qui suivront l’Allemagne entrera elle aussi dans un nouveau processus électoral. L’Euroland sera donc dirigée par des hommes et des femmes qui pour la plupart seront arrivés au pouvoir après le déclenchement de la crise. Jusqu’à la fin 2011, ce n’était pas le cas ; bien au contraire, la plupart des dirigeants de la zone Euro étaient des produits électoraux du monde d’avant la crise. Le fait que ces dirigeants, médiocres politiciens pour la plupart, et totalement non préparés à l’effondrement des valeurs/convictions qui étaient les leurs jusqu’en 2008, aient néanmoins pu affronter relativement bien la crise globale puis la crise grecque et ses conséquences sur fond d’attaque violente de la monnaie unique européenne par la City de Londres et Wall Street, est une preuve de la dynamique d’intégration européenne à l’œuvre au sein de l’Euroland. Notre équipe considère en effet qu’ils étaient la génération de politiciens la moins bien armée pour « sauver la construction européenne » puisque généralement pas très intéressés par l’Europe et souvent sous la coupe des banques et de Washington. Pour reprendre une analyse de Franck Biancheri datant de 1989, « les politiciens babyboomers risquent de casser le projet européen auquel ils ne comprennent rien, avant que les générations « Erasmus » ne puissent entrer en jeu ».

On ne saura jamais ce qui se serait passé si la crise systémique globale avait éclaté cinq ans plus tard, mais ce qui est certain, c’est qu’ils auront su éviter de « casser l’Europe ». Même Nicolas Sarkozy, dont nos lecteurs savent pourtant que nous estimons qu’il a été pour la France et pour l’Europe le pire président français de la V° République, mérite une mention positive à ce sujet pour avoir su pousser en avant la nécessité de sommets réservés aux dirigeants de l’Euroland. Ce que nous enseigne cet épisode, c’est que si même des dirigeants non préparés et peu fiables ont su trouver les réponses permettant de bâtir les fondements de l’Euroland au milieu d’une crise historique, il est très rationnel de considérer que des dirigeants plus inspirés et mieux préparés (au moins par le fait qu’ils auront vécu cette crise avant d’arriver au pouvoir) seront capables de faire au moins pareil, sinon mieux (6).

Cette analyse est renforcée par un autre facteur déterminant du processus décisionnel européen : en l’absence de démocratisation du système, les technocrates sont les vrais maîtres du jeu dans le circuit communautaire englobant Francfort, Bruxelles, … et les capitales nationales (7). Ce sont eux qui depuis la création de la CECA en 1951 tissent la toile de l’intégration européenne. Ce sont eux qui ont offert à nos dirigeants désorientés les solutions de ces deux dernières années. Ce sont eux qui préparent déjà des initiatives pour les prochaines années. Mais pour pouvoir réaliser des bonds en matière d’intégration européenne, ils ont besoin des politiques. Et les politiques ne sont prêts à prendre des risques que dans deux cas de figure : quand ils ont peur, quand ils sont visionnaires (8). La peur aura été l’aiguillon de 2010/2011. La vision d’avenir sera celui des années 2012/2016.

Deux éléments déterminent ce basculement de la réaction vers le projet car il s’agit bien de cela : la peur n’entraîne que des réactions ; la vision d’avenir s’incarne en projets.

D’une part, on constate qu’après l’épisode « serrage de boulon » voulu à juste titre par les pays dits excédentaires (Allemagne, Pays-Bas, Finlande, …) (9), on voit se développer partout dans les élites de l’Euroland l’idée qu’il faut aussi se projeter positivement dans l’avenir (relance, investissements communs, Eurobonds, …). Le passage par la phase d’austérité était inévitable, comme nous l’avions anticipé depuis 2008/2009, car l’intégration de l’Euroland impose d’avoir des règles communes, réellement appliquées et de cesser les politiques de surendettement collectif promues ces dernières décennies par les banquiers et les pôles financiers de la City et Wall Street.

Le cas de la Grèce est exemplaire. Nous y revenons dans les recommandations de ce GEAB N°62 mais nous sommes très clairs en la matière : pour surmonter le problème grec, il faut casser la classe dirigeante parasitaire qui a conduit ce pays à la ruine. Or l’Euroland n’a pas beaucoup de moyen à ce jour pour ce faire, sinon bien montrer aux Grecs que personne ne fait plus confiance à leurs dirigeants. C’est aussi un moyen dissuasif vis-à-vis des dirigeants des autres pays tentés par l’endettement pour essayer de garder le pouvoir.

Ainsi 2012 et 2013 vont voir la finalisation des nouvelles règles de gouvernance budgétaire, fiscale et économique communes de l’Euroland. Contrôle commun des budgets, évolution vers une harmonisation fiscale (10), rapatriement des marchés financiers en Euro dans l’Euroland (11), réglementation financière renforcée, agence de notation européenne, taxe sur les transactions financières, Eurobonds, instauration d’un degré maximum d’exposition des dettes gouvernementales aux marchés financiers hors Euroland, …

Pour les équipes qui arrivent au pouvoir dans l’Euroland, ces évolutions sont des évidences ; alors qu’elles étaient révolutionnaires pour leurs prédécesseurs. Mais, sur ces bases, les deux années à venir vont également voir le lancement de plusieurs grandes initiatives communes destinées à construire l’avenir : programme commun d’investissements publics (infrastructures communes dans le domaine des transports, de l’éducation (12), de la formation, de la santé, de la science et de la technologie, …). Leur financement va déclencher l’un des grands débats des deux prochaines années car il sera impossible, selon notre équipe, d’éviter un recours à l’emprunt direct auprès des citoyens, court-circuitant ainsi les banques et le financement sur les marchés financiers. D’un montant équivalent à celui du MES, 500 milliards Euros, il servira pour moitié à réduire la dépendance des dettes gouvernementales aux marchés financiers internationaux (via des Eurobonds) ; et pour moitié à financer les grands projets d’avenir. Si le MES est un embryon de Fonds Monétaire Européen, ce grand emprunt sera la prémisse d’un Trésor européen. Et il fera partie de la panoplie d’instruments de solidarité sociale trans-européenne qui vont émerger d’ici 2014, pour progressivement remplacer les multiples fonds structurels traditionnels de l’UE (13).

D’autre part, à partir de la seconde moitié de 2012, l’Euroland va assister au retour constructif des Français dans le projet européen. C’est une réalité oubliée de beaucoup puisque cela fait 17 ans qu’elle a disparu du processus décisionnel européen. Que ce soit Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy, aucun des présidents français depuis 1995 n’a eu la fibre européenne (à la différence de leurs prédécesseurs De Gaulle, Giscard et Mitterrand). Jacques Chirac avait au moins la fibre gaullienne du refus de l’asservissement, ce qui lui a permis de résister à l’embrigadement général dans l’invasion de l’Irak, en partenariat avec le chancelier allemand Gerhard Schröder et le président russe Vladimir Poutine. Nicolas Sarkozy n’a eu lui aucune fibre, ni nationale ni européenne. Il n’aura fait que traverser le paysage politique (14) poussé par des intérêts étrangers au bien commun des Français et des Européens.

Ces tendances au repli ou à l’anecdotisme ont bien entendu été renforcées par la domination anglo-saxonne sur l’agenda européen, poussant l’élargissement et l’Europe-marché au détriment de l’intégration et de l’Europe-puissance. In fine, cela fait 17 ans que la France a cessé d’apporter sa contribution intellectuelle à la progression de l’intégration européenne (15). Cette « absence française » au niveau européen n’aura été que le reflet d’une déconnection croissante du pouvoir parisien avec le pays réel (16) ; situation qui, selon LEAP/E2020, approche de son dénouement avec le rejet massif des Français pour l’actuel président.

Sans attentes extraordinaires, la prochaine élection de François Hollande à la tête de la France va permettre de reconstituer le lien entre le pays réel (17) et les dirigeants français, au moins pour une année ou deux, temps suffisant pour redynamiser la contribution française au niveau européen. La personnalité du candidat socialiste joue aussi en faveur de cette évolution. C’est un politicien pour qui l’Europe est une composante-clé de son engagement, dans la lignée Mitterrand-Delors ; et il a le profil qu’il faut aux futurs dirigeants de l’Euroland pour cette période 2012-2016 : ils devront être de bons équipiers car la direction de l’Euroland sera une affaire d’équipe, et non pas d’individualités. Ces cinq années vont plus ressembler en interne à l’arrimage des différentes composantes d’une station spatiale qu’à des charges de cavalerie. Chaque époque a besoin d’un certain type de dirigeants : l’Euroland des années à venir a besoin d’équipiers européens, fiables et inventifs, sachant où ils veulent aller et conscients qu’ils ne peuvent pas y arriver seuls. Au-delà de toute considération partisane, dans son parcours et la conduite de sa campagne, notre équipe estime que François Hollande a montré qu’il possédait ces qualités (18).

Dans ce contexte, il est urgent qu’il repositionne son discours de campagne sur la renégociation de l’actuel traité européen en promesse de négocier des compléments à ce traité. C’est nécessaire pour rassurer les partenaires allemand et hollandais en particulier ; et c’est utile pour éviter à Angela Merkel de s’enfoncer encore plus dans l’erreur stratégique majeure que constitue son entrée en campagne au côté de Nicolas Sarkozy (19). Car, d’une part, cela n’évitera en rien la défaite de ce dernier (voire même le contraire) ; et, d’autre part, cela rendra plus difficile les premiers mois de coopération franco-allemande après le 6 Mai 2012, même s’il est urgent d’ouvrir à d’autres pays (Pays-Bas, Espagne, Italie, …) le noyau moteur de l’Euroland.

Parallèlement ces deux années vont voir l’accélération de la différenciation entre Euroland et UE. C’est un phénomène qui caractérisera en fait toute la décennie. L’Euroland qui fonctionne beaucoup sous forme de réseaux informels va progressivement devoir se doter de quelques bases institutionnelles. Elles seront légères car personne ne veut reproduire la bureaucratisation qui a sclérosé définitivement Bruxelles ; mais à l’image de la BCE, du MES, un secrétariat de gouvernance de l’Euroland va s’avérer nécessaire très rapidement puis certaines institutions spécifiques ainsi qu’une composante Euroland spécifique au sein du Parlement européen (réunions réservées aux députés européens des pays de l’Euroland pour discuter des questions spécifiques à l’Euroland, à l’image des sommets de l’Euroland). Cette évolution sera d’autant plus forte et rapide que le Royaume-Uni tentera de ralentir ou bloquer les actions de l’Euroland. On a ainsi eu un exemple de l’effet contre-productif du véto britannique en Décembre dernier ; il a tout simplement obligé les autres à avancer sans Londres.

En général, les Eurolandais chercheront à utiliser les institutions communautaires existantes en écartant les non Eurolandais des processus décisionnels. Chaque fois que ce sera impossible ou trop compliqué, une nouvelle base institutionnelle sera créée. Cette évolution sera d’autant plus aisée que l’ensemble des pays de l’UE, à part le Royaume-Uni, sont en fait dans une logique d’adhésion à l’Euro (20). La plupart des pays de l’UE savent qu’ils seront dans l’Euroland d’ici 2017 ; ce qui facilite grandement les évolutions de l’Euroland pour les années à venir.

Ainsi, après une quinzaine d’années d’errements sous influence britannique et américaine, pendant lesquelles les Européens se sont fourvoyés de projets d’élargissement sans avenir (Turquie, Ukraine, …) (21) à des stratégies économico-financière illusoires (stratégie de Lisbonne, … ), les années à venir porteront la marque du retour à l’intégration politique et économique, comme c’était le cas lors de la première renaissance communautaire des années 1984-1992. Selon LEAP/E2020, 2012/2013 marquera ainsi le début de la seconde renaissance communautaire.

 



Notes(1) C’est-à-dire pouvant mobiliser l’ensemble des attributs d’un « souverain » : monnaie, budget, économie, politique internationale et défense.

(2) Au passage, nous rappelons que les anticipations de LEAP/E2020 dès 2006/2007 sur l’émergence de l’Euroland du fait de la crise systémique globale se sont avérées justes ; tout comme nos mises en garde contre les pronostics de ceux qui voyaient il y a seulement encore quelques mois, la zone Euro éclater et l’Euro disparaître. Nous rappelons à ce propos que nos anticipations sont toujours fondées sur des analyses rationnelles et objectives, respectant les principes de la méthodologie d’anticipation politique ; et ce quelles que soit les opinions personnelles des membres de notre équipe. C’est cela, et uniquement cela, qui nous permet depuis 2006 d’affronter sereinement les pensées dominantes ou les périodes d’hystérie collectives, qui se scandalisent toujours du refus de penser comme tout le monde. En période de crise, la lucidité est essentielle pour essayer de comprendre les événements et leurs conséquences. Or la lucidité est incompatible avec le « prêt-à-penser », qu’il soit dicté par le pouvoir ou par la peur. A titre d’anecdote, le titre de CNBC du 15/02/2012 sur les meilleures performances économiques de l’Euroland que ce que prévoyaient les « experts » anglo-saxons est très révélateur : « Le PNB de l’Euroland meilleur qu’espéré. Qu’est-ce que cela signifie ? ». D’une part, on peut légitimement se demander si la première partie du titre n’aurait pas dû être « le PNB de l’Euroland « moins pire » qu’espéré » pour refléter l’état d’esprit réel de ces « experts » ? Et d’autre part, la question de la seconde partie du titre sonne comme une sorte d’aveu : « et si on avait pris nos désirs pour des réalités ? ».

(3) Cette tendance est renforcée par l’arrivée massive au cours de cette décennie des générations nées après la signature du Traité de Rome, des premières générations pour lesquelles l’Europe est un espace socio-politique naturel. A la différence, de la génération des babyboomers, vivier privilégié des eurosceptiques.

(4) Ce dont les médias anglo-saxons qui nourrissent la sphère médiatique mondiale sont incapables, notamment parce qu’ils passent généralement par le prisme britannique qui s’avère idéologiquement incapable de comprendre le processus continental d’intégration européenne autrement que comme une menace à conjurer ou à mépriser. Deux attitudes peu propices à générer la lucidité sur les événements.

(5) Pour information, près d’un an avant les référendums français et néerlandais sur le projet de Constitution européenne, dans le cadre de travaux remis aux institutions nationales et européennes, nous avions anticipé que le « Non » l’emporterait dans les deux pays (à un moment où tous les sondages donnaient le « Oui » largement vainqueur).

(6) Nous avons déjà dans GEAB évoqué le parallèle avec la crise des Euromissiles qui a conduit en moins de trois ans, la Communauté européenne, après un changement de dirigeants, d’une crise existentielle à la première renaissance du projet communautaire (1984-1992).

(7) C’est d’ailleurs tellement vrai actuellement qu’ils sont en mesure de remplacer les politiques défaillants dans des fonctions gouvernementales comme Mario Monti en Italie ou Lucas Papademos en Grèce. Et avec un succès certain pour le moment dans le cas de Mario Monti. Cette situation conduit ainsi les citoyens à porter un regard très critique sur les classes politiques nationales, les poussant à se réformer dans les années à venir. Source : Independent, 15/02/2012

(8) Les deux cas sont exclusifs car un politicien visionnaire a peu de chance de se laisser piéger dans une situation effrayante ; alors que le politicien effrayé est celui qui n’a justement aucune idée de comment sortir d’un piège.

(9) Pays auxquels la France de Nicolas Sarkozy s’est accrochés pour ne pas paraître appartenir à l’autre camp.

(10) Une fois la situation grecque stabilisée, c’est l’Irlande et son dumping fiscal qui vont être au cœur des attentions eurolandaises.

(11) La City a conduit une « blitzkrieg » de deux ans pour tenter en vain de casser la zone Euro. A partir de maintenant l’Euroland va chaque année accroître la pression pour réduire la puissance déjà déclinante de la City. Et David Cameron comme les Eurosceptiques britanniques financés par les hedge funds ne pourront pas grand-chose au fait, que quoi qu’ils en pensent, seulement 15km séparent Douvres de Calais.

(12) En particulier, un vaste programme, successeur d’Erasmus, pour à la fois former les élites européennes en nombre et qualité suffisantes ; et pour offrir la dimension européenne à des centaines de milliers de jeunes chaque année, forme très concrète de démocratisation de l’accès à l’Europe.

(13) Il y a quelques années notre équipe avait expliqué ironiquement à des responsables bruxellois de haut niveau que s’ils ne mettaient pas en place des politiques de solidarité trans-Euroland pour faire face à des chocs asymétriques, alors il leur faudrait investir lourdement dans des forces policières européennes d’intervention pour contrôler la colère des citoyens.

(14) Nous rappelons que nous avons anticipé dès Novembre 2010 dans le GEAB N°49 que Nicolas Sarkozy ne serait pas réélu en 2012.

(15) Les épisodes du mauvais projet de Constitution européenne et de l’adoption du Traité de Lisbonne sans référendum en sont deux autres illustrations.

(16) Un président réélu par défaut en 2002 quand Jacques Chirac affronte Jean-Marie Le Pen ; et une tromperie sur la « marchandise » identifiée trop tardivement, après son élection, avec Nicolas Sarkozy en 2007.

(17) L’un des axes de sa politique vise justement à décentraliser, « déparisianniser » le pouvoir français. Source : Débats 2012, 27/01/2012

(18) Il aura cinq ans pour montrer qu’il peut être en effet François EurHollande.

(19) Une faute largement commentée comme telle en Allemagne.

(20) Y compris le Danemark qui attend le bon moment pour un référendum sur le sujet (source : Euronews, 23/01/2012). Le cas tchèque est très simple : une fois que Vaclav Klaus ne sera plus président, la République Tchèque rejoindra le reste des pays européens pour se préparer à entrer dans l’Euro. Ce sera un phénomène semblable au remplacement, en 2007, des jumeaux polonais Kaczynski, pro-américains et anti-européens, par l’actuel premier ministre Donald Tusk, aboutissant à un virage de politique européenne à 180°. Dernière remarque sur le cas Klaus : son parti comme sa ré-élection à la présidence en 2008, via le vote des députés, font face à de multiples accusations de corruption. Sa « représentativité » de l’opinion publique tchèque se mesure à ce genre de « détails ». En 2013, le président sera finalement élu au suffrage universel. Source : Rue89, 09/02/2011

(21) Cette dérive du projet européen originel a empêché les citoyens de se concentrer sur la question du tandem gouvernance/démocratisation puisque l’Europe était une forme toujours mouvante. Ainsi, même au niveau des jeunes générations, la promotion officielle de cette Europe sans frontières a empêché l’émergence d’initiatives nouvelles pour tenter d’influer sur leur avenir. Notre équipe peut constater qu’actuellement, et à très grande vitesse, cette situation est en train de changer radicalement.

Mercredi 15 Février 2012



Abonnement : pour ceux qui en ont les moyens, en particulier en entreprise, je ne peux que vous recommander l’abonnement à cette excellente revue de prospective sur la Crise, qui avait annoncé dès 2006 la crise actuelle.

Je rappelle que LEAP ne reçoit aucune subvention ni publique, ni privée, ni européenne, ni nationale et que ses ressources proviennent uniquement des abonnements au GEAB.

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50 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 17.02.2012 à 04h23

    J’y crois pas … ils croient avoir trouvé un autre moyen d’endetter le peuple avec leurs Eurobonds ?

    Je suis plutôt Euro-sceptique … il y a trop de différence entre les pays de la vieille Europe, pour arriver à un EuroLand. Le cas des Etats-Unis était trop différent, tous ces nouveaux états étaient assez semblables.

    Mais enfin, c’est juste un texte électorle anti-Sarkosi et pro-Holland …

    Bon, j’avoue, je suis Suisse, je ne suis donc là que comme observateur et je me marre bien …

    Allez, au boulot et bonne journée à tous 🙂

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    • chris06 // 17.02.2012 à 08h40

      vous vous marrez bien de quoi? du fait que la banque centrale suisse se voit obligée de fixer le cours du franc à l’euro en faisant littéralement exploser son bilan?

      que vous vous en rendiez compte ou non, l’avenir de la Suisse est scellé à celui de l’Euroland.

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    • Le lorrain // 17.02.2012 à 09h01

      Et entre un genevois et un bernois, il n’y a pas de différence? Comme d’hab, commentaire d’un pays où les gens ne voient pas plus loin que le bout de leur vallée. L’Europe ne pourra rester puissante, prospère et défendre ses valeur si tout ses pays jouent au passager clandestin comme la Suisse.
      Le GEAB est extrêmement europhile, mais je considère cela comme de la clairvoyance. Pour avoir passé de nombreuses années hors d’Europe je sais que seuls, les pays européens seront des nains ne pesant rien sur la scène mondial. Et si tout le monde n’a comme unique politique que le dumping fiscal, on sera tous pauvre…

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      • Patrick Luder // 17.02.2012 à 15h46

        chris06 et Lorrain, vous avez raison, les banques Suisses et les semblants d’accords billatéraux me font honte. Par contre, la politique et la gestion générale pourrait être donné comme exemple à beaucoup. Et la Suisse à un rôle important à jouer comme pays neutre !

        C’est vrai que les p’tits Suisses sont liés à l’Europe …

        Mais l’Europe : « puissante » et « prospère » ou « défendre ses valeurs » … vous êtes sérieusement sérieux ?

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        • Tycer // 17.02.2012 à 17h37

          En tant que frontalier (français travaillant en suisse) je peux dire que la Suisse est bien mieux géré que la France.
          J’ai même parfois envie de devenir suisse: meilleure mentalité, meilleure comportement, moins arrogant, moins égoïste…

          Donc, oui la France et surtout les français doivent changer leur mentalité.

          (bien sur je parle globalement)

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          • FL // 18.02.2012 à 13h38

            Qu’est ce que c’est la mentalité globale? C’est celle qui ne pense pas comme nous ou celle qui pense comme nous quand on pense comme elle???
            Quitte à vivre comme un suisse autant devenir suisse.

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  • Hole Street // 17.02.2012 à 08h17

    « Comme anticipé, comme anticipé, … » Comme anticipé rien du tout ! Cela fait plusieurs années que je les suis et, jusqu’ici, tout n’était qu’annonce du chaos intégral. Cette fois, assez miraculeusement, on escamotte la suite de l’effondrement financier (pour ne parler que de lui) et hop, on embraye sur la poursuite de la construction européenne. Comme si les nuages noirs qui devaient nous recouvrir pour de longues années encore étaient miraculeusement en train de se dissiper. Pas de méprise ! je serais le premier à m’en réjouir mais dans le contexte et compte tenu de ce qu’ils ont balancé comme « horreurs » au cours des 24 derniers mois, ils auraient pu mettre quelques nuances de plus sur leur « comme anticipé ». Ceci dit, ils restent, bien sûr, intéressants à lire.

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    • fabrice // 17.02.2012 à 08h31

      Disons que le côté Eurolâtre est connu (et pourtant je suis un Européen convaincu) après un peu de neutralité sur les candidats permettrait d’éviter un peu de discrédit ( à tord ou à raison) car fait avec peu de finesse.

      Par contre je note agréablement la reprise d’un graphique D’olivier qui prouve (si ce n’était déjà le cas) que son travail est reconnu.

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  • Milou // 17.02.2012 à 08h56

    Je suis, avec intérêt les anticipations du GEAB. Je ne partage pas l’analyse de Holestreet qui leur reproche de ne pas aborder dans l’édition de ce mois le problème de l’effondrement financier. Il faut bien se faire à l’idée que chaque GEAB est une poursuite de l’analyse, qui a commencé en 2006. Il est évident qu’ils ne vont pas reprendre à chaque fois tous les thèmes, déjà analysés. Sinon chaque parution péserait plusieurs Go !!, et 2000 pages !!
    Il faut quand même reconnaître leur clairvoyance depuis 2006.

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  • dadone // 17.02.2012 à 09h25

    Ce que ne comprends pas GEAB comme beaucoup d’autres c’est qu’une Europe ou le crédo est « la concurrence libre et non faussée » n’est pas viable. La concurrence acharnée que se livrent les nations européennes à engendrer les déséquilibres que nous connaissont aujourd’hui. Désormais l’Allemagne a une telle longueur d’avance que ces déséquilibre ne peuvent plus être résorbés. Tant que l’on ne changera pas de paradigme, il n’y pas de solution à la crise actuelle.
    En EU les déséquilibres sont internes seules une volonté politique peut les résoudre.
    Aux US  les déséquilibres sont externes, il n’y pas de solution ni politique ni économique sauf pour ce dernier cas à demander aux citoyens US de travailler pendant 30 ans comme des esclaves pour rembourser leurs dettes.
     
     

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    • chris06 // 17.02.2012 à 11h25

      Une proposition pour changer de paradigme:
      – une union de transferts par laquelle le ou les pays qui réalisent des excédents commerciaux  doivent réinvestir leurs excédents dans les pays déficitaires permettra de ré-équilibrer les balances de paiements entre nations de l’union.

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      • step // 17.02.2012 à 14h45

        ca va falloir négocier serrer (même si je suis pour). C’est du même tonneau que l’abandon de l’héritage.

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        • bizbee // 17.02.2012 à 16h28

          l’abandon de l’héritage.

          oulà…
          déjà c’est HS, et puis si l’idée c’est de supprimer les inégalités « de naissance », perso, j’adhère pas trop. Ça ressemble trop à un scénar « Dans le meilleur des mondes ». L’étape suivante, c’est les bébés éprouvettes génétiquement sélectionnés ou l’élevage en ferme collective avec interdiction d’éducation au foyer?
          Mais ce n’est que mon avis.

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          • José // 17.02.2012 à 17h35

            Conserver les inégalités de naissance, c’est vrai que c’est mieux, le reste n’étant que bourdieuseries.
            Merci pour l’entrée au bal des poncifs.

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          • bizbee // 18.02.2012 à 11h11

            Ne vaut-il pas mieux essayer de réduire les inégalités pendant la vie (éducation, redistribution, ascensseur social,…) plutôt que d’essayer de les supprimer à la naissance? N’est-ce pas plus… moral? N’est ce pas moins injuste pour le père qui n’aura trouver d’autre sens à sa vie que celui de se battre pour ses enfants?
            Supprimer l’héritage, pq pas, si l’on parvenait à en fixer des limites « justes » (s’arrêter à l’héritage pécunier), mais où placer la limite?
            Vaste débat philosophique, que vous semblez avoir d’or et déjà tranché… dommage

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          • Wilmotte Karim // 18.02.2012 à 14h27

            « N’est ce pas moins injuste pour le père qui n’aura trouver d’autre sens à sa vie que celui de se battre pour ses enfants? »
             
            Parce que évidement, seul ceux qui disposent d’un gros héritage se sont battu pour leurs enfants.
            Allez savoir, c’est peut-être même l’inverse!

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          • bizbee // 18.02.2012 à 16h48

            Euh drôle d’interprétation!
            Qu’importe la taille… C’est le principe que je trouve injuste. Ou alors ce serait insinuer qu’à partir du moment ou on a un capital, c’est qu’il est immérité… Est-ce donc ce que vous pensez?

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          • Wilmotte Karim // 18.02.2012 à 21h41

            A partir du moment où on gagne de l’argent en dehors de son propre argent sur le travail des autres, oui.
            Je n’ai aucun problème avec l’épargne que l’un ou l’autre ont pu se constituer légalement via leur travail (et pour peu qu’ils aient participé avec justice au financement de la collectivité).
            Hors, à partir de certains niveaux, il est rarissime que le patrimoine soit constitué même principalement par le travail du détenteur de patrimoine.
            Je trouves juste amusant que vous vous inquiétez pour le père qui a beaucoup travaillé pour sa progéniture mais moins pour la mère qui ne s’est pas moins sacrifiée mais qui n’a rien pu économiser.
            Car enfin, la plupart des parents « se battent » pour leurs enfants!

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  • Bruno // 17.02.2012 à 10h49

    Ça reste incantatoire, comme d’habitude, mais c’est agréable à entendre, malgré la confusion entre désirs et réalité.

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  • chris06 // 17.02.2012 à 10h58

    I had a dream…

    1. Quels sont les scénarios alternatifs à celui envisagé par le GEAB?
    2. Quelles seraient les conséquences de chacun de ses scénarios? Les risques liés à chacun d’eux?
    3. Quand va t’on pouvoir débattre là dessus d’une manière réfléchie et pas en ressassant des à prioris personnels et des croyances dogmatiques et surtout éviter les faux débats sur des sujets sans importance comme l’envisage notre président actuel?
    4. Quand va t’on pouvoir traiter les citoyens comme des adultes bien informés et capables d’effectuer un choix qui déterminera de manière considérable notre avenir collectif?
    5. Enfin, quand va t’on leur demander de CHOISIR parmi les futurs possibles pour nos sociétés?  

    Voilà ce dont je rêve!

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    • yannthi // 17.02.2012 à 15h38

      Comme dit Olivier:

      Disons en fait que c’est pour moi le scénario “rose de chez rose” si tout se passe très bien, que nous avons des dirigeants éclairés, pas de panique sur les marchés, que la solidarité entre les peuples prévaut, etc. Je crains malheureusement que tout ne se passe pas ainsi…

      Ça résume assez bien mon point de vue, et avec le scénario « noir » de Dmitry Orlov, malheureusement en ordre de marche (dirigeants ne sachant pas grand chose, des paniques sur les marchés, et l’absence de solidarité) permet de saisir l’urgence de la situation.
      Espérons qu’il est encore temps de pouvoir, au moins à quelques états, sauver ce qui peut l’être…

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  • Pablo Honey // 17.02.2012 à 11h49

    Je les ai découvert en 2008 et j’ai été séduit pendant un moment. Cependant la rhétorique « L’Euroland c’est l’avenir, les USA vont s’effondrer » dans chaque publication commence sérieusement à s’user. Nous sommes en Février, le dollar ne s’est toujours pas déprécié de 30% par rapport à l’Euro, bien au contraire.  
    Il faut s’en rendre compte: l’Europe a laissé de côté tout projet « de civilisation » pour se définir uniquement dans une monnaie. A l’arrivée une catastrophe: Athènes a brûlé.  A part l’Euro, aujourd’hui 17 février 2012, quelles sont les valeurs européennes?

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  • logique // 17.02.2012 à 12h01

    Pour eux sarko aurait donc trahi la france et l’euro.
     je cite :
    « Nicolas Sarkozy n’a eu lui aucune fibre, ni nationale ni européenne. Il n’aura fait que traverser le paysage politique (14) poussé par des intérêts étrangers au bien commun des Français et des Européens »

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    • José // 17.02.2012 à 18h27

      Ben dis donc! C’est du propre!

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  • BA // 17.02.2012 à 12h30

    Vendredi 17 février 2012 :

     

     

     
    Un dirigeant conservateur allemand suggère à la Grèce de quitter l’euro
    .

     

    La Grèce devrait choisir d’elle-même de quitter la zone
    euro « si elle n’est pas disposée ou pas en mesure de remplir ses engagements », a estimé dans un entretien au magazine Spiegel diffusé vendredi un cacique des conservateurs allemands.

    Horst Seehofer, chef du parti conservateur bavarois CSU allié du CDU d’
    Angela Merkel au sein du gouvernement, a également laissé entrevoir un « non » des députés de son camp lors d’un vote au Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, sur de nouvelles aides à la Grèce le 27 février.

    « Un non est toujours envisageable si les mesures décidées ne sont pas mises en oeuvre », a déclaré M. Seehofer au magazine à paraître lundi, selon un extrait diffusé à l’avance.

    Pour lui, deux conditions sont indispensables à un aval au nouveau plan d’aide : « premièrement la notation AAA de l’Allemagne ne doit pas être mise en péril par les aides ; et deuxièmement, chaque nouvelle tranche d’aide doit être accompagnée de réformes concrètes de la part du gouvernement grec », a dit M. Seehofer, qui est également chef du gouvernement de Bavière.

    http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/un-dirigeant-conservateur-allemand-suggere-a-la-grece-de-quitter-l-euro-17-02-2012-1865114.php

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  • Amorgos // 17.02.2012 à 13h00

    Les peuples européens ne s’aiment pas, des langues millénaires, des moeurs et valeurs somme toutes divergentes, des modèles économiques et de croissance structurelles en rapport avec les cultures – Comment voulez-vous fédérer le tout au travers d’une seule monnaie imposée aux forceps . Ce n’est qu’illusions ! 

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    • Chazam // 20.02.2012 à 16h23

      Heuuu… Vous vous basez sur quoi pour affirmer tout ça ?
       

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  • gilles // 17.02.2012 à 13h04

    problèmes de transparence, d’immunité ….. Que pensez vous du nouveau traité MES qui devrait être approuvé à l’assemblée lundi prochain:
    http://www.european-council.europa.eu/media/582863/06-tesm2.fr12.pdf

    petite vidéo (caricaturale ou pas ?): http://www.youtube.com/watch?v=rFTbIGahzhU

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  • Guillaume Sarlat // 17.02.2012 à 13h55

    « le retour à l’intégration politique et économique », « l’euroland sort très renforcé », etc. ! C’est surréaliste. Comment bâtir quelque chose sur une zone monétaire qui n’a même pas de politique monétaire ?

    Cf. tribune sur la crise et l’euro écrite avec Olivier Hersent et publiée hier par Le Figaro, page 16
     
    http://www.guillaume-sarlat.fr/2012/02/le-traite-budgetaire-europeen-passe-a-cote-du-sujet/
     
     

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  • Un_passant // 17.02.2012 à 14h31

    Concernant le dollar par rapport à l’Euro, le maintient du dollar est moins le fait de sa force que de la relative faiblesse de l’euro par rapport aux autres monnaies, MAIS, le GEAB a au moins un mérite UNIQUE face aux médias français qui ne relayent que la position -discréditée- des anglo-saxons : la valeur de l’euro par rapport à un panier de devises, celui des BRICS qui me semble bien plus pertinent que la seule comparaison Euro-Dollar.

    Je trouve étonnant que les détracteur de l’UE, de l’Euro et du GEAB ne fassent aucun cas du soutien réitéré de la chine à l’UE. Là encore, j’ai l’impression que certains sont complètement aveuglés par la propagande américaine et britannique anti-euro, anti-UE. Bon sang, laissez tomber les journaux économiques anglo-saxons! Vous écoutez les mêmes analystes que ceux qui ont été INCAPABLES à 95% de voir venir la crise de 2008 et la rechute actuelle!

    Maintenant, il y a de nombreuses choses qui m’agacent chez le GEAB (notamment leur perception de la politique qui le semble optimiste) mais de toutes les analyses que l’on peut lire, ce sont les seules qui se basent, notamment, sur les médias de différents pays et non, comme la Tribune, Le Monde et d’autres à 99% auprès d’analystes américains, britanniques ou encore français, malheureusement formés dans ces mêmes pays. Tiens, avez vous lu dans Le Point cet article sur les écoles de commerce qui montrent que la filière américaine et la filière britannique sont toutes deux en perte de vitesse?

    Enfin, on ne peut que cautionner la constatation du GEAB que de nombreux pays établissent -et le premier d’entre-eux, la Chine- des accords de SWAP avec d’autres pays s’affranchissant de facto du dollar qui vit ces derniers beaux jours.

    PS : Si je ne m’abuse, en mars, de nombreux pays Occidentaux font face au roulement d’une partie importante de leur dette, je crois que ça va être sanglant. On verra si le dollar et les EU sont aussi forts que certains continuent de le fantasmer. 

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  • Seneq // 17.02.2012 à 14h38

    Enfin Olivier, vus etiez sur BFM dans les experts ce matin, et vous ne nous avez pas prévenu !
    C’est vraiment dommage…
    Vous devriez nous avertir à l’avance, ça me fait le meme effet que d’arriver au cinema quand le film a commencé depuis 10 minutes.
     Merci de ce que vous faites. 

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  • step // 17.02.2012 à 14h48

    tout cela est très fantasmé.

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  • Milou // 17.02.2012 à 15h09

    Ils auront au moins eu une vision anticipatoire de la crise, en formation, bien avant tous nos grands analystes (sauf Roubini, peut être), et, ce depuis 2006. Et depuis 2006 il faut bien reconnaître qu’ils ont su anticiper les différentes étapes que nous avons vécues jusqu’à présent. Ils se sont, par contre mal positionnés sur les marchés d’actions car ils n’avaient pas donné trop d’importance aux logiciels algorythmiques. Par contre ils ont bien conseillé leurs clients, et, ils continuent, en ce qui concerne les placements OR.

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  • BA // 17.02.2012 à 15h38

    Anne-Laure Delatte, professeur d’économie à Rouen Business School, estime que la Grèce n’a plus vraiment le choix : elle doit se préparer au retour de sa monnaie nationale.
     
    Challenges : La Grèce peut-elle rester dans la zone euro ?
     
    Anne-Laure Delatte : Les Grecs ne vont pas avoir le choix. Pour le moment, la situation est absurde. Soit la Grèce reste sous perfusion de l’Europe et le chômage continue d’augmenter, soit l’Union européenne la contraint à faire défaut dès le 20 mars prochain en refusant le versement des 130 milliards, du coup les investisseurs ne lui prêteront plus et c’est donc la sortie forcée de l’euro. Les mesures actuelles sont très coûteuses socialement  : réduire le SMIC de 22 % à 500 euros ne pourra pas être supporté longtemps. Si la réduction de 22 % du SMIC grec était appliquée à la France, notre SMIC passerait de 1.100 euros net à 880 euros. C’est intenable. Depuis 2009, le ralentissement de l’économie grecque atteint – 12 %, et on s’attend à une récession de – 6 % en 2013. Aujourd’hui en Grèce, un jeune sur deux est au chômage. Le peuple ne peut pas supporter l’austérité pendant dix ans.
     
    Une sortie de l’euro peut-elle être salutaire pour la Grèce ?
     
    Conserver coûte que coûte l’euro entraînera nécessairement une augmentation du chômage. Or, il existe une solution moins coûteuse sur le plan social, celle de la dévaluation. Mais pour dévaluer il faut avoir sa propre monnaie, ce qui achèverait d’exclure la Grèce des marchés financiers d’une part et qui risquerait aussi de faire sombrer le pays dans l’hyperinflation. Pourtant, même le Fonds monétaire international a montré que l’austérité ne porte ses fruits que lorsqu’elle est accompagnée d’une dévaluation. C’est ce qui s’est passé en Finlande en 1992.
     
    Le retour de la drachme n’appauvrirait-il pas les Grecs ?
     
    A l’automne dernier, la banque japonaise Nomura a tenté d’évaluer ce que vaudrait la drachme aujourd’hui. Ce serait 60 % de ce qu’elle valait au moment de l’entrée dans la zone euro. Ce qui compte, si la Grèce récupère son ancienne monnaie, c’est d’éviter l’hyperinflation et cela dépendra du gouvernement. Une solution pourrait consister à opérer une « drachmisation » de l’économie c’est-à-dire à convertir l’ensemble des actifs en drachmes. Ensuite, il faut empêcher une sortie massive de l’argent du pays. Or, beaucoup de Grecs ont déjà anticipé la sortie de l’euro. Depuis l’automne, ce ne sont pas moins de 40 milliards d’euros de capitaux qui sont sortis du pays pour être placés ailleurs, soit 17 % du PIB. Ces retraits ont bien entendu été effectués pour mettre à l’abri cet argent de tout risque de dévaluation.
     
    http://www.challenges.fr/monde/20120216.CHA3338/beaucoup-de-grecs-ont-deja-anticipe-la-sortie-de-l-euro.html?google_editors_picks=true

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  • Sebinho // 17.02.2012 à 15h49

    Je suis assez Regulierement moi aussi les LEAP mais c est vrai qu il y certains points qui me laisse perplexe. On sait qu ils sont pro européens mais de la a voir que Hollande sera président! a moins qu ils suivent les sondages!?

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    • raid3000 // 17.02.2012 à 16h12

      Salut Sebinho,
      Je ne sais pas s’ils lisent les sondages mais en Novembre 2010 ils avait pondu une anticipation qui annonçait que Sarko ne serait pas au second tour de la présidentielle de 2012. Donc en disant que Hollande sera élu, pour moi, ils ne font que confirmer leur anticipation d’il y a 18 mois. voici un lien : http://www.leap2020.eu/France-2012-Le-Front-National-devance-l-UMP_a6041.html  On verra bien s’ils se trompent. Mais en tout cas, ils assument leurs pronostics. A + . Raid3000

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  • Casquette // 17.02.2012 à 17h10

    « les politiciens babyboomers risquent de casser le projet européen auquel ils ne comprennent rien, avant que les générations « Erasmus » ne puissent entrer en jeu »

    Si c’est ca la génération Erasmus …

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=tkutBm27kSU

    Le GEAB parle d’une levée de l’hypothèque démocratique sans donner la marche à suivre ,à mon sens toute réfléxion relative à cette intégration européenne plus poussée qu’ils appellent de leur voeux devrait commencer par ca…
    Au passage , il faudrait leur rappeler quand même que les momes issus de la génération Erasmus ne sont pas nés à l’écart des autres ,ceux là même qui ne se déplacent pas aux éléctions européennes ou se foutent globalement du fonctionnement de l’UE !
    Si l’objectif est de remplacer une « génération de 68tards coupés du peuple car inféodés aux interêts anglo saxons » , par une caste erasmusienne coupée du peuple car inféodés aux dogmes eurolandais on est pas sorti de l’auberge !

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  • lang6 // 17.02.2012 à 17h28

    Moi aussi je suis un lecteur occasionnel du GEAB. Je partage pas le point de vue mais je le trouve interessant. Le cote « prophete » est encore trop prononce a mon gout. Il y a quelques numeros dejà ils annoncaient la catastrophe, l’election de M. LEPEN et aujourd’hui tt va bien, c  hollande … no comment

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    • Raid3000 // 17.02.2012 à 19h04

      Salut Lang, quand on cite, on doit être fiable! dans leur anticipation sur l’élection de 2012, LEAP n’a jamais dit que LEPEN serait élu. Ils ont dit qu’elle serait au 2° tour face au candidat socialiste et que Sarko serait éliminé au 1° tour.  Je redonne le lien: http://www.leap2020.eu/France-2012-Le-Front-National-devance-l-UMP_a6041.html

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      • El JEm // 19.02.2012 à 14h15

        ils avaient déjà fait ce genre d’erreur en annonçant l’élection américaine (je ne me rappelle plus le n° du GEAB) ou encore l’élimination de Mario Draghi du poste à la présidence de la BCE (idem).
        Je pense que leur approche et méthodologie est très intéressante et performante au niveau géopolitique (bien qu’européiste) mais ne devrait pas être appliquée sur des évènements ponctuels, qui par nature ne sont pas des tendances lourdes que l’on peut déceler et anticiper mais des accidents de parcours qui ne suivent pas forcément ces tendances lourdes.
         
         

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  • sebinho // 17.02.2012 à 19h39

    Salut le raid et les autres,
    Je voulais lire l’article plus en détail mais apparemment le lien a l’air mort :-(. Je me demande tout de même comment ils font pour anticiper ce genre d’événement. Ok pour éliminez Sarko du 2e tour par son impopularité mais pour annoncer les deux candidats!!!Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas avoir un Melenchon par ex…Enfin ce n’est que mon avis. Pour moi, même si les médias(et les sondages) sont maniables, c’est quand même plus dur je pense avec le net.

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  • sebinho // 17.02.2012 à 21h34

    Merci pour le lien 😉

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  • Raymond Ucunus // 18.02.2012 à 08h59

    Intéressant, comme d’habitude… Ils pourraient quand même soigner un peu l’orthographe. Tiens, allez ! Un abonnement gratuit et je leur corrige leur bulletin, moi !

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  • step // 18.02.2012 à 20h33

    Pour les zélotes du modèle allemand, une analyse qui remet un peu en perspective.
    Pour info, nos principaux dirigeants nous vendent ce modèle :
    http://www.larrouturou.net/2012/01/allemagne-petits-boulots-et-petits-salaires/
    Certains de nos blogueurs aussi d’ailleurs.
     

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  • El JEm // 19.02.2012 à 14h05

    Quand je croise cette vision des choses avec la vidéo sur la City de Londres, je me dis que finalement ce qui nous est proposé c’est de sorti du joug de la finance internationale (fonctionnant sur des règles médiévales et basée à la City) pour nous mettre sous celui de l’industrie allemande.
    Ce changement de Maître serait peut être un progrès.
    Mais ne pourrait-on tenter de réfléchir à construire autre chose, qui se rapproche un peu plus de la démocratie ?
    Une crise c’est aussi un moment privilégié pour reconstruire, imaginer, sortir des carcans et utiliser un tel moment pour changer simplement de Seigneur me semble être un véritable gâchis (car au mieux, on va en prendre pour au moins 50 ans et au pire, les déséquilibres vont déboucher sur une résolution de crise bien connue de l’humanité : la guerre).
     

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  • milliardium // 10.03.2012 à 10h34

    Plutôt que de copier ici le copieux article depuis sa source, pourquoi ne pas simplement donner un lien vers cette source ? Ce serait rendre à César ce qui lui appartient, et ça rendrait le blog plus digeste.
    Cette remarque ne vaut pas que pour le GEAB, mais aussi pour toutes les sources copiées quasi-intégralement de ce blog (sources des cartes par exemple).

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