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7.décembre.20117.12.2011 // Les Crises

[Article] LA CRISE n°18, par Henri Regnault

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Aujourd’hui, je vous recommande tout particulièrement le dernier numéro de l’excellente lettre de l’économiste Henri Regnault « LA CRISE, lettre plus ou moins trimestrielle, gratuite et sans abonnement »:

Télécharger LA CRISE n° 18 : Bien le bonjour d’Archimède

Résumé : Tout corps social plongé dans un bain d’austérité subit, du bas vers le haut, une poussée de fièvre sociale et politique dont la force est proportionnelle à l’intensité des inégalités dans la société considérée.

Contenu

  1. Gérer la dette souveraine : fuite en avant, fuite en arrière ou défaut raisonné p.3
  2. Qui peut prétendre au défaut raisonné ? p.5
  3. Géopolitique : la déconnexion atlantique en marche p.8
  4. Et mes sous dans tout ça : l’heure de la suspicion p.10
  5. Le coin de l’intello: un nouveau triangle d’impossibilité p.14

L’auteur

Henri Regnault (henri.regnault@univ-pau.fr) est Professeur d’Economie à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Diplômé de l’ESSEC et de Sciences Po avant d’obtenir un doctorat d’Etat à Paris Dauphine, il a commencé sa carrière universitaire au Maghreb à la fin des années 70, en Algérie puis en Tunisie, et s’est spécialisé en Economie du Développement et Economie Internationale, travaillant sur les relations Nord-Sud, en particulier sur les terrains méditerranéen, latino-américain et plus récemment asiatique. Il a dirigé le GRERBAM (Groupe de Recherche sur Economies Régionales du Bassin Méditerranéen), puis le Groupement de recherche du CNRS EMMA (Economie Méditerranée Monde Arabe) et anime le Réseau Intégration Nord-Sud (RINOS). Par ailleurs, depuis septembre 2007 il écrit « LA CRISE », lettre trimestrielle.

Extrait

Au-delà des subtilités des définitions et des nuances statistiques, on convient généralement que des pays dont la dette souveraine atteint les 80 ou 90% du PIB sont en position difficile pour rembourser : si la conjoncture est bonne et la croissance assurée, à ce niveau, ça passe encore, difficilement ; mais au-delà ou en cas de récession ou de croissance atone, ça ne passe plus… et donc ça casse ! Or tous les grands pays développés ont atteint ou dépassé ce niveau (moyenne OCDE 2011 à 102%), voire très fortement dépassé dans le cas du Japon à plus de 200%, de la Grèce à 160% ou de l’Italie à 130%.

Dans ces conditions, face à la dette souveraine insoutenable, trois attitudes des Etats sont possibles, qui ne sont pour moi que trois formes de défaut : la fuite en avant dans la dette (ou défaut de facto), la fuite en arrière dans l’austérité (ou défaut par inanition) et le défaut raisonné (ou défaut assumé). Ces trois formes de défaut sont trois formes de destruction d’épargne et donc d’euthanasie des rentiers, mais tant qu’à les euthanasier… autant le faire intelligemment, c’est-à-dire en préservant la possibilité de se refaire une santé par redémarrage de la croissance, une fois la situation de surendettement apurée. […]

Anciens numéros

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91 réactions et commentaires

  • RonRon // 07.12.2011 à 01h47

    Génial, que du bonheur. Plutôt que de parler de défaut, parlons de gestion administrée de la dette.

    A mettre en raisonnance  avec ça :
    http://www.dailymotion.com/video/xmquy3_guerre-usa-et-chine_news?ralg=behavior-metadata#from=embediframe-playreloff

    Et si vous avez déjà joué à Risk, vous pouvez imaginer comment ça finira si la zone euro joue correctement sa partition.
     

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  • Thomas // 07.12.2011 à 07h13

    Bonjour,

    Rien a ajouter à ce point de vue (exposé dans la bonne humeur, en plus !)

    Ce qui determine encore plus à opter pour des changements de cadre, c’est aussi la perspective en terme d’accès à l’énergie. Ce point est à rappeler à ceux qui revent encore de croissance et de relance.

    Sinon, dans dix ans on sera à 70 millions de barils jour à 120 euros toujours à se demander « Pourquoi la crise ? ».

    La croissance, c’est de l’énergie en plus, faut trouver autre chose…

    http://climatenergie.over-blog.com/

    Ici, un astrophysicien se gratte la tete sur ces sujets.

    A +

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  • Bruno L // 07.12.2011 à 08h07

    Bonjour,
     
    je n’ai pas encore lu l’article, faute de temps, mais au vu du résumé, cela paraît tout à fait alléchant.
     
    J’en profite pour poser la question suivante, sur les défauts raisonnés de la dette.
     
    Lorsqu’en 1928, Raymond Poincaré a dévalué le franc de 80%, ne peut-on dire qu’il a effacé ainsi une bonne partie des créances, publiques et privées, de la France? Si ce n’est pas un défaut partiel (bien supérieur au défaut que l’on a consenti, plus ou moins, à la Grèce), qu’est ce que c’est?
     
    Je ne dis pas que c’était une bonne chose – vu ce qui s’est produit ensuite, mais c’est quand même un fait
     
    Bruno L.

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    • Patrick-Louis Vincent // 07.12.2011 à 08h23

      Oui Bruno, cela revient à un défaut, mais ce ne sont pas exactement les mêmes qui payent l’addition.

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      • Bruno L // 07.12.2011 à 08h36

        Cher Patrick-Louis, tout à fait d’accord, bien sûr.
         
        J’ai simplement voulu insister sur ce que dit Olivier B. dans son livre, et ce qu’il a redit plusieurs fois sur ce blog:
         
        faire croire au « petit peuple » que l’on remboursera les dettes en respectant totalement les termes des contrats correspondant est une imposture.
         
        De fait, j’ai la naïveté de penser – peut être en tant qu’éternel étudiant – que pour lutter contre les impostures de toute sorte, rien ne vaut l’éducation et le débat « à armes égales », c’est à dire dans la plus grande transparence.
         
        Ce blog me semble être l’un des rares sites où les idées toute faites peuvent être mises parfois à mal par cette éducation permanente.
         
        Très cordialement
         
        Bruno L.

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  • Patrick-Louis Vincent // 07.12.2011 à 08h34

    Je suis content qu’Olivier signale ce site que je fréquente depuis pas mal de temps. L’auteur a une qualité que l’on retrouve peu ailleurs ; il écrit dans un excellent français. Il est clair et précis, dans la lignée de notre grand classique, Boileau :

     » ce qui se conçoit bien s’énnonce clairement , et les mots pour le dire viennent aisément ».

    Après, l’on peut ne pas être d’accord avec lui. Il croit dans l’euro  et à sa perénité. Moi pas, car je ne vois toujours comment nos politiques vont régler les différences de compétitivité entre les états qui composent la zone euro.

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    • Pana // 12.12.2011 à 22h07

      Quel est le site auquel vous vous référez ?
      D’avance merci et meilleures salutations

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  • FrédéricLN // 07.12.2011 à 08h53

    En fait, le « franc de 4 sous » était une RÉ-évaluation et non une dévaluation.

    Car le franc était flottant depuis (je pense) la guerre : la Banque de France n’était plus capable de rembourser la valeur en or des francs qui lui auraient été présentés.

    Le cours du franc était descendu (c’est de mémoire) à moins de 10% de sa valeur théorique en or.

    La politique « barriste » (oui, anachronisme) de Poincaré a permis de remonter la valeur du franc et de rétablir sa convertibilité, certes pas à la valeur d’origine, mais à 20% de celle-ci. Ce qui était, comme l’écrit Olivier, acter une dévaluation passée.

    Là où on se rejoint, c’est qu’en diminuant leur dette « à l’argentine », les Etats surendettés permettraient l’équivalent du « franc de 4 sous » : assainir la situation en transformant des chiffons de papier en engagements fiables. 

    PS – par ailleurs, cet extrait de M. Regnault est excellent de bon sens. Et compte tenu de son bassin géographique, j’espère que sa voix arrive aux oreilles de mon candidat à la présidentielle !

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  • Pample // 07.12.2011 à 09h00

    Très bon document effectivement qui montre 2 choses essentielles, qui devraient être rendues bien plus publiques :
    – tout type de solution est un type de défaut, avec casse au bout pour certains (détenteurs de dette souveraine)
    – les anglo-saxons sont dans une m…e bien plus inquiétante que nous.
     
    Merci pour toutes ces infos.

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  • Patrick-Louis Vincent // 07.12.2011 à 09h16

    L’artcicle résume assez bien les solutions qui peuvent être envisagées pour nous désendetter :
    1 – La fuite en avant qui consiste à ajouter de la dette à de la dette. L’on peut mettre dans cette catégorie, les eurobonds ou les rachats de créances d’états par la BCE. C’est la formule qu’aurait bien voulu mettre en place Nicolas Sarkozy, et qu’il a finalement abandonné devant le refus allemand.

    2 – La fuite en arrière qui consiste à vouloir, coûte que coûte, payer ses dettes, au risque de plomber la croissance, d’appauvrir la population et augmenter le chômage. C’est la solution que l’Allemagne préconise. C’est une politique très dangereuse à terme car génératrice de tensions sociales et de violence. Je rappelle que, toutes proportions gardées, c’est la politique qu’avait choisi Ceaucescu en Roumanie. Il avait l’idée, obcessionnelle, de rembourser toutes les dettes roumaines. Il n’hésita pas à plomger le peuple roumain dans une misère noire (avec l’état policier en plus). L’on sait comment les choses se sont terminé pour lui.

    3 – Le défaut raisonné. Autrement dit, le défaut partiel. Selon l’auteur, le défaut raisonné consiste à dire « raisonnablement » « Merde » à ses créanciers et à inverser le rapport de force débiteurs/créanciers, habituellement en faveur du créancier.

    Cette dernière formule est évidemment jubilatoire. Qui n’a pas envie de dire merde à son banquier ? Encore faut-il avoir les moyens de ses choix. L’auteur le dit lui-même. La condition préalable à cette formule est, soit d’être propriétaire de sa dette (exemple le Japon), soit de ne pas avoir de déficit primaire. L’Italie, ainsi, pourrait faire plus facilement défaut que la France, car la première n’a pas de déficit primaire, contrairement à la France qui est en déficit chronique, même en excluant les intérêts de la dette.

    Cela me conforte dans l’idée que seul le retour aux monnaies nationales, avec la possibilité pour les états d’emprunter à leurs banques centrales, est de nature à régler le problème. Le défaut partiel devient possible parce que l’état peut emprunter en dehors des marchés, et le retour à la compétitivité est plus rapide grâce à la dévaluation.

    Les deux formules, défaut partiel et dévaluation, sont nécessaires pour régler le problème de surendettement. Mais, au préalable, il faut que les états retrouvent leur souveraineté nationale.

    [Modéré : Nous parlerons des programmes politiques en temps et en heure, il y a eu largement assez de débats sur ce thème ici]

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    • step // 07.12.2011 à 09h53

      tu n’es pas le seul à être désolé.

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    • automn // 07.12.2011 à 14h27

       
      La fuite en avant, d’inspiration keynésienne, consiste à se dire que ça ira mieux demain, que l’important est de ne surtout pas freiner l’activité économique et que par conséquent il faut stimuler cette activité économique en poursuivant des dépenses publiques soutenues sans augmenter la pression fiscale, donc en ajoutant de la dette à la dette.

      Il me semble au contraire que les défenseurs de cette solution veulent justement aussi augmenter la pression fiscale… par exemple en annulant les baisses d’impôts intervenues en France depuis quelques années. 
       

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    • Chazam // 09.12.2011 à 14h34

      Dévaluer n’est pas réformer… Si vous dévaluez, vous ne changez rien à votre façon de faire, et vous êtes condamnés à dévaluer régulièrement, pour retrouver une pseudocompétitivité temporaire sur les prix.
      Bref, revenir aux monnaies nationales pour ça, c’est payer fort cher pour une pseudo-réforme qui ne change pas le fond du problème.

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      • Bruno L // 09.12.2011 à 18h41

        Cher Chazam, vous parlez d’or, si je peux dire
         
        Dévaluer pour dévaluer n’a effectivement aucun intérêt. Il faut aussi prendre d’autres mesures, le « 100pourcent monnaie centrale » à la Fisher-Allais serait pas mal, ainsi que des accords de réciprocité « à la charte de la Havane ».
         
        Je vous suggère, à ce sujet, de lire aussi la chronique de Gabriel Granjean, sur chômage et monnaie, à propos d’un protectionnisme intelligent.
         
        Mais je ne veux pas en dire plus, pour ne pas me faire tirer les oreilles.
         
         
        cordialement
         
        Bruno L.
         
         
        PS. N’oublions pas, cependant, que face aux dettes publiques, il ne peut y avoir de stratégie complètement « gagnant-gagnant ». Quelqu’un devra bien payer, comme nous le rappelle de temps en temps l’ami Olivier.

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        • Nihil // 09.12.2011 à 19h00

          C’est Gabriel Galand qui va vous tirer les oreilles…
          🙂

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          • Bruno L // 09.12.2011 à 19h50

            Cher Nihil, merci de la correction, ne confondons pas Alain Granjean et Gabriel Galand, même s’ils ont travaillé ensemble, et qu’ils sont tous les deux « X ».
             
            Mille excuses pour cette confusion, c’était l’heure de l’apéro, j’en ai profité avant de ne plus pouvoir le faire 😉
             
            Bruno L.

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  • Bahut02 // 07.12.2011 à 09h16

     » Si [la zone Euro] est capable de piloter le défaut raisonné de plusieurs (beaucoup) de ses membres (au-delà du cas de la Grèce) tout en avançant vers une structure plus fédérale (appelée  « souveraineté partagée » pour ne pas faire peur aux droites nationalistes) associant solidarité, réformes des systèmes fiscaux vers plus de justice et de progressivité effective et discipline budgétaire collective sans étouffement de l’économie (…) »

    Et plus loin:

     » Je suis relativement optimiste  »

    M. Regnault établit un constat lucide mais je peine à imaginer comment il peut rester optimiste au vu du chemin à parcourir (réformes coordonnées / souveraineté partagée) par rapport au calendrier des échéances.

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  • JPh75 // 07.12.2011 à 09h30

    Qu’il est limpide cet article … ! Merci Olivier d’apporter à ma connaissance cet auteur et enseignant.

    Si je peux me permettre une remarque sur la forme du blog : il y aurait avantage à s’inspirer de ce post. C’est à dire : une présentation générale du thème avec les points clés de l’argumentation, et en lien le développement. En effet, trop souvent dans les contributions (et parfois dans les posts eux-même, désolé Olivier), les textes sont longs et rendent leur lecture indigeste … 

    Allez, bonne journée à tous, 

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    • step // 07.12.2011 à 09h55

      des textes longs ! je m’attendais pas à celle là ici 🙂
       

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  • AD // 07.12.2011 à 10h00

    Juste pour info: 
    La France est menacée de perdre sa note AAA après la mise en garde lancée lundi par l’agence de notation Standard & Poor’s. En cas de dégradation de la note souveraine française, emprunter de l’argent coûterait plus cher.
    Mais à qui la France emprunte-t-elle de l’argent ? Derrière la notion assez vague de marchés se cache une myriade de compagnies bancaires, d’assurance ou encore d’investissement. Voici les principaux créanciers privés de la dette française, listés par l’agence de presse Reuters.
    1. AXA Investment Managers Paris
    2. Allianz Global Investors France SA
    3. MMA Finance
    4. CM-CIC Asset Management
    5. BNP Paribas Asset Management SAS
    6. CNP Assurances
    7. State Street Global Advisors UK Ltd
    8. Amundi
    9. AEGON Investment Management B.V.
    10. Covéa Finance SAS
    11. Matmut
    12. Groupama Asset Management
    13. Fideuram Asset Management Limited
    14. Natixis Assurances
    15. Pioneer Investment Management Ltd
    16. Suravenir
    17. Mutuelle des Assurances Artisanales de France (MAAF)
    18. Natixis Asset Management
    19. Swiss Life
    20. UBS Global Asset Management
    21. Mutuelle d’Assurances du Corps de Santé Français (MACSF)
    22. Lyxor Asset Management
    23. Malakoff Médéric
    24. Standard Life Investments Ltd
    25. Union Investment Privatfonds GmbH
    26. Crédit Suisse Asset Management (CSAM)
    27. Scottish Widows Investment Partnership Limited
    28. BNP Paribas Investment Partners
    29. La Banque Postale Asset Management
    30. Kokusai Asset Management Co Ltd
    31. Eurizon Capital SA
    32. Dexia Asset Management Belgium SA
    33. MACIF Gestion
    34. Insight Investment Management (Global) Limited
    35. Monceau Assurances
    36. Legal & General Asset Management
    37. ING Investment Management Belgium
    38. Halbis Capital Management
    39. ERSTE-SPARINVEST Kapitalanlagegesellschaft m.b.H.
    40. Deka Investment GmbH
    41. Vanguard Group Inc, The
    42. BlackRock Global Investors (UK) (ex-BGI)Limited
    43. Pioneer Investments Austria GmbH
    44. ING Investment Management B.V. (Europe)
    45. Santander Asset Management SA, SGIIC
    46. DWS Investment GmbH
    47. Pictet Asset Management (Japan) Ltd
    48. Mutuelle des Architectes Français Assurances (MAF Assuances)
    49. La Mondiale Gestion d’Actifs
    50. Société Générale Gestion
    Pour toutes ces banques, compagnies d’assurance et fonds d’investissements, le risque que la France perde sa note AAA est à double tranchant. D’un côté, une telle dégradation rendrait un prêt à la France un peu plus risqué. Mais de l’autre, cela signifie aussi qu’elles demanderont un taux d’intérêt plus élevé à la France, engrangeant ainsi plus de bénéfices.

    Source: http://www.europe1.fr/Economie/A-qui-la-France-doit-elle-de-l-argent-849871/ 

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    • Bahut02 // 07.12.2011 à 13h42

      Tiens, Reuters aurait piraté les BDD d’Euroclear? A ma connaissance, l’AFT ne communique pas l’identité des porteurs d’obligations parce qu’elle l’ignore elle-même et ne cherche surtout pas à la connaitre (http://www.la-raudiere.com/lng_FR_srub_39_iart_553-Reponse-a-ma-question-au-gouvernement-%20-Qui-sont-les-crean-.html)

      D’ailleurs, la justification donnée par le ministère du budget me semble assez limite, interprétant un article du code du commerce (L228-2) qui, si je l’ai bien compris, définit les obligations de transmission de l’identité d’un porteur de titre par le dépositaire central (en l’occurrence la chambre de compensation) à la société émettrice du titre (l’AFT si je suis le raisonnement du ministre).
      L’argument serait que cette obligation ne concerne pas spécifiquement les OAT, BTAN et BTF – ben oui, l’article concerne… les Sociétés par Actions, actions donnant accès au droit de vote dans le conseil d’administration – et que donc la transmission de l’information serait interdite dans ce cas (puisqu’évidemment, une OAT n’est pas une action donnant un vote au CA… de la France).

      Je ne suis pas juriste mais je lis dans le texte:
      « Euroclear est obligé de fournir l’identité des porteurs d’actions d’une SA à sa demande, sous peine d’un an de prison et 15000 € d’amende ».
      En revanche, je ne vois nulle part:
      « Euroclear n’est pas autorisé à fournir l’identité des porteurs d’une obligation d’état à son émetteur, sous peine d’un an de prison et 15000 € d’amende ».

      Ce qui me semble assez différent mais là encore, l’avis éclairé d’un juriste pourrait être utile.

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  • CLAUDE // 07.12.2011 à 10h47

     
    Très intéressant.
    Mais penser que demain l’Europe deviendra une fédération mettant en commun ses ressources budgétaires est une erreur d’appréciation de l’histoire et de la psychologie.
    1)L’histoire récente nous montre que la fédération est un régime qui est plutôt en voie de disparition : l’URSS, la Tchécoslavie, la Yougoslavie.
    Sens de l’histoire qui est soutenu par la difficultés des fédérations existantes :

    la Belgique, le gouvernement actuel ne doit pas faire illusion, nous avons bien 2 fractionnements qui s’approfondissent entre flamands/francophones

    – l’Espagne où la volonté d’autonomie de la Catalogne entre autres s’élargit vers l’indépendance, renforcée par les différences linguistiques,

    Au Royaume-Uni, l’Ecosse est dirigée par un parti indépendantiste qui a promis un référendum sur cette question. L’Irlande du Nord est aussi un membre fragile

    La psychologie : aux enfants de mes voisins je préfère les miens même si ils ont moins de qualité que les autres. Aux autres pays, je préfère le mien, c’est le concept de l’Europe des patries. Qui peut croire qu’une solidarité s’installera entre français, espagnols, allemands etc… avec des langues et des histoires différentes ? Que l’Europe s’étalera de Vilnius à Lisbonne. Nous ne sommes pas les USA avec une seule langue, une histoire commune.

    Donc la fédération européenne est une vue de l’esprit, surtout cette Europe à la Bolkestein, Europe mercantile sans âme le contraire de l’humanité : espérons une nouvelle Europe en ce sens après la crise…

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    • Bruno L // 07.12.2011 à 13h58

      @ Claude,
       
      sur le plan historique, je pense que vous avez raison, mais sur le plan psychologique, en dépit de mes 5 enfants et 13 petits enfants ;-), je suis incapable de juger.
       
      Ce qui est sûr, c’est que l’on n’a le choix qu’entre deux pistes:
       
      Europe fédérale _ (beaucoup) plus de fédéralisme et:
      Confédération de Nations _ Europe des nations (coopération ‘raisonnée’)
       
       
      Il serait bien que les avantages de l’une et l’autre solution soient évoqués avec justesse et transparence, et que les populations concernées soient consultées.
       
      Pour le reste, à chacun de voir
       
      Bruno L.

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      • Bahut02 // 07.12.2011 à 14h37

        Je partage également en partie l’analyse historique. Les deux pistes qu’évoque M. Lemaire semblent une évidence comme il semble évident que le calendrier de mise en place de la première (fédéralisme), si toutefois elle est possible, ne correspondra vraisemblablement pas aux échéances à court/moyen terme de la crise. Particulièrement dans une atmosphère de défiance de la part des peuples vis-à-vis des institutions européennes (mais peut-on leur en vouloir?)

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        • Bruno L // 07.12.2011 à 15h08

          La solution la plus sage serait peut être de pousser nos leaders respectifs à prendre la décision suivante (mais c’est peut être, ou sans doute, utopique)
           
          Pour prendre le temps de la réflexion, et vu la turbulence actuelle régnant sur les marchés, et les échéances électorales empêchant toute réflexion sérieuse « a-politique » dans laquelle le bien public risque d’être « cannibalisé » par des préoccupations purement électorales plus ou moins nobles, nous allons prendre un moratoire d’un an, c’est à dire repousser tous nos paiements (intérêts et principal) jusqu’à janvier 2013.
           
          Fait d’un commun accord avec les 17 membres de la zone euro, voire avec les 27 membres de l’UEE.
           
           
          Quand on est dans la M…e, il vaut mieux réfléchir avant que cette M…e ne se transforme en sables mouvants dans lesquels plus on s’agite, plus on s’enfonce (proverbe brunesque 😉 )
          Bruno L.

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          Alerter
          • Bahut02 // 07.12.2011 à 15h29

            Je serais plutôt pour le moratoire a priori mais est-ce possible pour des pays connaissant un déficit primaire? Concrètement, si on prend cette décision à 17 – disons au 1er janvier 2012 -, comment un état finance son déficit 2012 sans possibilité d’emprunter sur les marchés financiers?

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            Alerter
          • Bruno L // 07.12.2011 à 16h11

            @Bahut02
            Si on ne rembourse pas les intérêts (50 à 60 milliards d’euros) et si on n’a pas de surcoût pour emprunter à 11 ans pour rembourser l’annuité de 2012, le budget n’est pas loin d’être à l’équilibre, à 10 ou 15 milliards près. On peut lancer un emprunt national, indexé sur le taux de croissance et le taux d’inflation, ce que j’appelle le taux éthique, de 10 ou 15 milliards d’euros, une sorte de téléthon pour sauver la France.
             
            Très cordialement
             
            Bruno L
             
            PS. En ce qui concerne le déficit primaire, l’Italie n’est pas non plus en si mauvaise position, elle pourrait aussi procéder ainsi, sans faire davantage pleurer la ministre des Affaires Sociales.
             
            Mais du côté d’Angela, ce doit être plus difficile.

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      • Alain34 // 07.12.2011 à 16h34

        Pour le fédéralisme, c’est un peu tard. Je pense qu’il aurait fallut préparer le terrain depuis au moins 10/15 ans, expliquer, faire comprendre aux peuples qu’avec l’€uro le une sorte de fédéralisme était obligatoire, etc etc… Commencer a mettre en place une Europe politique, fiscale, militaire, etc etc…
        Aujourd’hui avec les conséquences de la crise (voir les histoires de sanctions, refus de solidarité, monté des nationalismes – et hors crise, les réglementions européennes sur tout et n’importe quoi qui font que les gens on plus l’impression que c’est un boulet qu’autre chose… )  c’est perdu d’avance où alors après un gros vrai problème, à l’occasion d’une reconstruction.
        La construction €uropéenne c’est endormie depuis le passage au 21eme siècle. Le réveil va être rude.

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        • Bruno L // 07.12.2011 à 16h44

          @Alain34,
           
          je suis assez d’accord avec vous, si le fédéralisme était la solution recherchée, cela aurait pu se préparer, même si certains bons esprits ont suggéré que la création ‘artificielle’ de l’euro pouvait être une façon d’avancer masqué, et de mettre les peuples devant le fait accompli, de crises en crise, toujours plus de fédéralisme ….
           
          A chacun d’en prendre ou d’en laisser.
           
           
          Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que si nous arrivons à ne plus avoir de déficit primaire, c’est à dire de déficit « en oubliant la dette accumulée », nous serons beaucoup plus libres vis à vis des marchés financiers. C’est une lapalissade, mais, parfois, il faut en faire.
           
          M^me chose pour le déficit commercial, bien sûr, mais là c’est aussi le taux de change qui joue.
           
          Très cordialement
           
          Bruno L.

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  • Khado // 07.12.2011 à 10h51

    temoignage sur la grece, a voir

    http://dai.ly/smrztG 

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    • Nihil // 07.12.2011 à 15h47

      Merci pour ce lien, je fais suivre.

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  • Patrick-Louis Vincent // 07.12.2011 à 10h55

    D’accord en tous points. Vous auriez pu ajouter la Padanie qui ne sent nullement solidaire du Mezzogiorno

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    • step // 07.12.2011 à 12h15

      tout à fait d’ailleurs je ne me sens pas solidaire des dettes de mon voisin, mais pour ne pas qu’il plante sa tente dans mon jardin et pirate mon eau et électricité, il va peut être falloir que je le sois. La solidarité n’est pas innée, mais la coopération est parfois rendu obligatoire par soucis de conserver l’espace sociétal.
      Autrement dit : il est difficile de faire un match de water polo quand la piscine se vide, et ceci même si vous gagniez

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  • Nihil // 07.12.2011 à 11h02

    Une ébauche théorique de Gabriel Galand sur son site Chômage et monnaie

    http://www.chomage-et-monnaie.org/2011/12/entre-libre-echange-et-protectionnisme-classique-quelle-bonne-mesure/

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  • Marcus // 07.12.2011 à 11h52

    Excellent Olivier !
    A ma grande honte je ne connaissais pas Henri Regnault.
    Merci !
    Il n’y a que le paragraphe géopolitique que je ne partage pas.
    Beaucoup de réactions c’est bien.
    A++
    Marc
     

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  • MARIE // 07.12.2011 à 13h57

    merci de m’avoir fait connaître la lettre de Monsieur Regnault, très pédagoqique, très bien écrite.

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  • JPS1827 // 07.12.2011 à 15h17

    Cette lettre est d’une clarté remarquable. Merci de nous l’avoir signalée. Personnellement j’aurais tendance à partager les notes optimistes d’Henri Regnault.

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  • Geoff // 07.12.2011 à 15h26

    Très interessant, merci.
    Mais une petite question :
    Quels avantages y a-t-il à ne pas avoir de déficit primaire lorsque l’on fait rouler sa dette comme nous le faisons? Je ne vois pas vraiment où peut être notre position de force face à nos créditeurs vu les montant d’argent à mobiliser chaque année.

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    • Bahut02 // 07.12.2011 à 15h33

      A première vue, je dirais que si vous dites à vos créanciers que vous ne les rembourserez pas, ils peuvent vous menacer de ne plus vous prêter à l’avenir. Si vous n’avez pas de déficit primaire, vous pouvez donc vous passer d’eux…

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  • France Astruc // 07.12.2011 à 17h01

    Bonjour,
    Je me permets de vous informer que le ministère des AE vient de
    commander des meubles en Chine et en Egypte au détriment de la Sté.
    Fabrique de Meubles de Coulombs ( 50 salariés ) dont le dirigeant
    Philippe Hurel fournisseur de longue date s’est vu refuser son appel
    d’ offre trop élevée de 30% .
    je peux vous donner le dossier si vous le désirez…
    difficile pour les patrons français de garder le moral.
    J apprécie beaucoup vos commentaires sur BFM
    Cordialement
    France Astruc

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    • Marcus // 07.12.2011 à 17h27

      France Astruc, votre exemple ne me surprend pas malheureusement.
      Il est tout à fait représentatif de ce qui se passe…
      Amicalement.
      Marc

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  • vulcano8 // 07.12.2011 à 17h06

    BAHUT02 dixit
    A première vue, je dirais que si vous dites à vos créanciers que vous ne les rembourserez pas, ils peuvent vous menacer de ne plus vous prêter à l’avenir. Si vous n’avez pas de déficit primaire, vous pouvez donc vous passer d’eux
    OK  mais comment fait l’assurance maladie qui est en déficit abyssal et chronique si la CADES ne peut plus emprunter  tous les mois ?
    On laisse mourir les vieux !! on ferme les hôpitaux et les cliniques etc 

    On est plus que dans la M.xxx  je dirai au bord de la fosse à purin 

    Les états et les collectivités  gérés par des politiques  idéologues, incompétents  irresponsables ( j’ai eté élu local pendant plus de 12 ans) récoltent  ..ce qu’ils ont semé !!

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    • Bruno L // 07.12.2011 à 17h12

      @Vulcano8
       
      Hum, entre emprunter aux marchés pour payer les marchés, mieux vaudrait payer directement les prestations, vu les intérêts que l’on n’aura pas sur le dos pendant 10 ans. C’est peut être un peu plus cher, certes, mais on ne peut continuer à faire de la cavalerie.
       
       
      Mais je suis assez d’accord, on est vraiment dans la fosse à …
       
       
      B.L.

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  • la Zélie // 07.12.2011 à 17h35

    Merci Olivier de m’avoir fait connaître Henri Regnault, je ne connaissais absolument pas en plus il me rend très fière: il est béarnais comme moi!!!

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  • BA // 07.12.2011 à 18h05

    Mercredi 7 décembre 2011 :
     
    Zone euro : Sarkozy n’exclut pas un risque d’explosion.
     
    17h25.
     
    Sarkozy : «Le risque d’explosion est prégnant tant que l’accord avec Merkel n’est pas effectif». 
     
    Devant les députés UMP,  Nicolas Sarkozy a déclaré que «l’Europe n’est pas sortie de la crise. Le risque d’explosion est prégnant tant que les décisions prises avec Angela Merkel ne sont pas effectives», rapporte un des participants.
     
    «L’Europe a besoin de refinancer sa dette et les prêteurs n’ont plus confiance», a-t-il ajouté. «Pour la retrouver, il n’y a qu’une seule stratégie : l’alliance entre la France et l’Allemagne. Il n’y a pas d’autres alternatives». Le chef de l’Etat a aussi estimé que la souveraineté «ne s’exerce pas seul, mais avec les alliés, les amis, les voisins». Il a également déclaré : «On ne peut pas continuer à être le marché le plus ouvert au monde et accepter les produits des pays qui ne respectent aucune règle. Pour cela, il faut refonder les traités».
     
    http://www.leparisien.fr/crise-europe/en-direct-zone-euro-sarkozy-n-exclut-pas-un-risque-d-explosion-07-12-2011-1756811.php?google_editors_picks=true

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    • Marcus // 07.12.2011 à 18h15

      Attention BA, avant chaque sommet l’Elysée dramatise. C’est à mon avis de la stratégie de communication d’un Sarkozy en campagne électorale.
      Cela dit je suis d’accord, ils vont avoir du mal à nous sortir un énième lapin…
      Amicalement.
      Marc

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      • Nihil // 07.12.2011 à 18h22

        Tout à fait d’accord; et le « camp » Merkel dramatise aussi (cf. pessimisme affiché et savamment affiché aujourd’hui).
        Mais les pigeons ne mangent pas les lapins.
        😉
         

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  • Marcus // 07.12.2011 à 18h10

    Un site intéressant :
    http://www.unmondeencrise.com/category/non-classe/
    A++
    Marc

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  • RonRon // 07.12.2011 à 21h12

    « On peut lancer un emprunt national, indexé sur le taux de croissance et le taux d’inflation » 
    Nooonn pitié, plus d’emprunt, l’IMPôT ! 
    Je précise que je paye beaucoup d’impôt et que je suis en train de vendre mon ancien magasin qui va avoir 15 ans et qu’à cause du nouveau régime sur la plus value, ça va me coûter au bas mot 40 000 euros au lieu de zéro.
    Mon dieu quel enfer fiscal, au lieu de prendre 150 000 euros de plus value, je n’aurais que 110 000 (il reste un abattement de 20%).
    Ceux qui on suivit auront remarqué que les 110 000 restant ne sont absolument pas mérité.

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    • Bruno L // 09.12.2011 à 08h40

      @ ronron
       
      Pour financer des dépenses, il n’y a guère que 4 solutions:
      a) la course en avant , financer des dettes par des dettes imposées
      b) une taxation automatique, décidée en fonction de certains lobbies plus ou moins puissants
      c) la réduction d’autres dépenses
      d) l’épargne volontaire, d’où l’appel à un emprunt ‘éthique’ (« gagnant-gagnant, ou plutôt non perdant-gagnant, vu le taux d’intérêt proposé)
       
      On peut éventuellement imaginer une autre ‘solution’, une inflation plus ou moins cachée. ainsi l’inflation « officielle » de 2% annuels sur les 10 dernières années s’était accompagnée d’une autre inflation, voisine de 5 à 6%, au moins, pour les actifs financiers et l’immobilier, ce qui a conduit les primo-accédants potentiels à s’endetter un maximum pour tenter de réaliser leurs « rêves ».
       
      Très cordialement
       
      Bruno L
       
      Je réside près du Canigou (le mont), votre pseudo me fait donc sourire 😉

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  • vulcano8 // 08.12.2011 à 09h28

    (les médecins et les labos vivent, et souvent très bien, de la maladie).
    PS : les rebouteux , voyants et Dr Miracles pour maigrir aussi !!
    Bien sûr !! les  médecins sont de bons boucs émissaires !!  C’est la thèse à la mode de nos   politiques et technocrates crane d’œufs de la secu qui dans les années 80-90 ont  eu l’idée géniale  du numerus clausus ( décodage  on arrete de former des  jeunes médecins français   3800 au lieu de 7 à 8000 dans les années 1970  . Si on casse le thermometre ( le nombre de medecins ) on va reduire la temperature ( les depenses de la secu ) 
    Situation actuelle : de nombreux cantons ruraux n’ont plus de medecins , les anciens prenant leur retraite . En Lozere en cas d’urgence ( certificat de deces par ex ) le seul medecin disponible est a plus de 150 km
    On nous explique que la solution c’est le medecin roumain  ou maghrebin !! quand ils sont capables de comprendre le français !!  sinon c’est de la médecine vétérinaire !!
     
    1- ils ne font pas de  pub .. mais les delais d’attente ne cessent de s’allonger !!
    LE besoin en matiére de soins et de santé est potentiellement illimité et on peut appliquer les regles classiques dites du marché
    2- le point crucial est celui du niveau de remboursement des actes et prestations mais c’est politiquement missioçn quasi impossible sauf a vouloir se suicider politiquement !!

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    • Bahut02 // 08.12.2011 à 10h39

      Je suis d’accord avec votre première partie mais

      « LE besoin en matiére de soins et de santé est potentiellement illimité et on peut appliquer les regles classiques dites du marché »

      C’est également valable pour tout un tas de secteurs qui ne sont pas soumis à ces règles « classiques dites du marché ». Vous pouvez remplacer dans votre phrase « santé » par « sécurité », ou encore « justice » ou même « éducation ». Notez qu’on peut même considérer que c’est plus important que tout ça puisque si vous êtes mort par manque de soins, vous vous fichez d’être cambriolé…

      « le point crucial est celui du niveau de remboursement des actes et prestations mais c’est politiquement missioçn quasi impossible sauf a vouloir se suicider politiquement »

      D’une part, c’est faux. Les déremboursements, les franchises médicales, les jours de carence, les tickets modérateurs, etc. sont là pour le prouver. Ca n’a rien d’un suicide politique tant que c’est mis en place progressivement et avec beaucoup de « pédagogie ».
      D’autre part, dire que le point crucial est celui du niveau de remboursement des prestations revient à dire que ce n’est pas celui du niveau de financement. On peut à la limite dire que c’est un peu des deux, mais écarter le financement – si je n’ai pas mal interprété votre phrase – je trouve que c’est aller un peu vite!
      Vous savez ce qu’on dit quand on veut tuer son chien…

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    • Bruno L // 08.12.2011 à 10h55

      Pour moi, Vulcano08 et bahut02 lancent un vrai débat qui, en dehors des solutions proposées, ont le mérite de permettre de s’interroger sur ce que doit, ou devrait être, le rôle de l’état, en particulier quand cela concerne ses missions éventuellement régaliennes, ainsi que la notion de service public, à ne pas confondre avec celle de secteur public.
       
      Il me semble que c’est au peuple, et au peuple seul, – ou à ses représentants dument mandatés – d’en débattre de la façon la plus ouverte et informée, et de définir ses missions et ses limites.
       
      Bien entendu, le coût de ces mesures doit être aussi, non moins clairement, mis à la connaissance de tous. Avec internet, ce ne devrait pas être très compliqué, si la volonté de transparence existait réellement. Tous les comptes publics, ainsi que ceux des banques et d’autres organisations ou entreprises vitales pour la nation devraient eux aussi être consultables par tous.
       
       
      Aucune mesure ne devrait être décidée sans que son financement ne soit clairement explicité, financement qui peut faire l’objet, suivant les cas, d’une émission monétaire supplémentaire, d’une taxation supplémentaire, d’une diminution de dépense sur un autre poste budgétaire, comme dans toute bonne gestion, transparente et responsable.
       
      Bien utopique peut être, mais on peut toujours espérer …
       
      B.L.

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      • Nihil // 08.12.2011 à 11h12

        Comment se fait-il que des principes de bon sens, tels que celui que celui que vous évoquez, soient considérés comme utopiques ? Le bon sens est donc une utopie ? Je comprends mieux la source de nos problèmes 😉

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      • Bahut02 // 08.12.2011 à 11h32

        « si la volonté de transparence existait réellement »

        Allons Bruno, je ne suis pas loin de diagnostiquer chez vous un début de complôtite.
        Il n’y a pas de lobby des assureurs privés, pas plus que de l’industrie du médicament (qui se portent plutôt bien, merci pour eux). Allons allons, un peu de sérieux… 🙂

        Quant à en débattre « de la façon la plus ouverte et informée », formidable sur le principe. Mais certainement utopiste, oui, si on pense entre autres à Chomsky et ses travaux sur les canaux de l’information. Mais on ouvrirait là un débat encore plus large et Olivier ne tarderait pas à siffler la fin de la récré!

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        • Bruno L // 08.12.2011 à 11h45

          Cher Bahut02, je ne crois pas aux complots (sauf dans les séries télévisées 😉 ),
          mais je pense que le système actuel favorise la finance au détriment de l’économie réelle.
          Les financiers et leurs lobbyistes ont donc tout intérêt à ce que cela continue, dans l’opacité la plus totale.
           
          Utopique, peut être, mais on peut toujours espérer que réfléchir sur le bien commun peut en intéresser certains. Nous ne sommes pas tous abrutis par les jeux video et d’autres plaisirs plus ou moins intenses.
           
          Très cordialement
           
          Bruno L.
           
           
          PS. Je ne pense pas qu’Olivier siffle la fin de la récré si l’on parle de sujets importants, ou de faits indiscutables: quand on en viendra à d’éventuelles solutions, il en ira peut être différemment. Mais nous serons prévenus, la transparence et l’intégrité semblant être deux des nombreuses qualités de notre ami commun.

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          • Bahut02 // 08.12.2011 à 12h02

            « Utopique, peut être, mais on peut toujours espérer que réfléchir sur le bien commun peut en intéresser certains »

            Je n’en doute pas un instant et la fréquentation de ce blog entre autres en est un exemple. J’ai même tendance à penser que les choses s’améliorent de ce point de vue (ou en tout cas peuvent s’améliorer) notamment grâce à Internet. 
            Je me plaçais d’un point de vue, disons « macroéconomique » de l’information où je considère que la tendance n’est pas (encore?) à la transparence ou à cette réflexion sur le bien commun. Et que c’est là un problème structurel majeur qui devrait également faire partie d’un débat général sur les moyens de l’exercice de la démocratie.

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            Alerter
  • bourdeaux // 08.12.2011 à 10h00

    Sujet : mark to market ou mark to model.
    Bonjour,
    Je fais diversion et m’en excuse.
    Olivier a déjà parlé de la façon dont les banques inscrivent leurs actifs au bilan, en valeur de marché ou en valeur estimée (comment, sur quels critères, sur leur valeur d’acquisition ?). DELAMARCHE en a déjà parlé aussi, laissant entendre qu’il y avait là une véritable arnaque. Je vais tenter brièvement d’en résumer le principe, et terminerai par une question à Olivier.
    En 2008, lorsque les cours ont dégringolé, les banquiers ont inscrit leurs titres à la valeur estimée, pour afficher un bilan respectable en limitant les pertes dans les écritures.
    L’année précédente, ils avaient inscrit ces titres en valeur de marché, cotés bien haut, pour afficher un super bilan et donc se distribuer de juteux dividendes et bonus.
    Ces titres, détenus par les banques, n’avaient pas été revendus ? C’était donc du stock ?
    Ma question est : les règles de comptabilité permettent-elles de valoriser un stock autrement qu’à sa valeur d’achat, et même à sa convenance comme semblent le faire les banquiers ? On peut provisionner sa dépréciation, d’accord, mais on ne peut pas anticiper une augmentation de sa valeur dans un bilan ? Pouvez-vous m’expliquer comment une banque peut sortir des dividendes et distribuer des bonus sur la valeur de titres qu’elle n’a pas revendus ? Car j’ai une petite boite, et je comprends mal comment je pourrais sortir des dividendes sur la valeur de mon stock, tant que je ne l’ai pas vendu. Ca pourrait être intéressant…
    Merci

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    Alerter
    • Bruno L // 08.12.2011 à 10h26

      @Bourdeaux
       
      C’est ce que l’on appelle de la comptabilité « créative ». Goldman Sachs a « très bien » conseillé la Grèce pour cela, et la France, pour rentrer dans les critères de Maastricht, en a aussi un peu usé (peut être pas abusé, on n’est pas assez créatif).Enron et Arthur Andersen en ont fait les frais, mais on ne s’attaque pas aux banques – de temps en temps on en sacrifie une, la concurrente de G.S., comme par hasard.
       
      Mais qui décide, par exemple, de la valeur de marché des obligations grecques dites ‘souveraines’ (alors que la souveraineté va finir aux oubliettes de l’histoire)
       
      Vous avez 100 milliards au nominal (et à l’actif)
      Si vous utilisez le fait que la Grèce ne va pas payer, vous pourriez mettre « zéro ». Mais tant que le défaut n’est pas prononcé, vous pouvez mettre ce que vous voulez. Je suppose quand m^me que si vous mettiez plus que la valeur nominale, cela ferait désordre.
       
      Soyons moins caricaturaux, et supposons que des obligations à 5% soient remplacés, sur le marché, par des obligations à 20%. Que vaudront ces anciennes obligations par rapport aux nouvelles?
       
      Plus vicieux encore, supposons que vous déclariez que les obligations seront remboursées, mais dans un avenir très lointain (20 ans, 30 ans, 100 ans), sans préciser le taux d’intérêt. Comment allez vous valoriser ces actifs financiers?
       
      Vous en avez, des possibilités de « comptabilité créative », surtout si vous jouez avec les notations des agences, et un flou artistique sur votre bilan.
       
      Très cordialement
       
      Bruno L.
       
       
      Les banques, parmi d’autres privilèges, ont celui de créer de l’argent: distribuer des dividendes, ce n’est donc pas trop difficile – jusqu’à un certain point, quand même …

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      Alerter
      • Nihil // 08.12.2011 à 11h17

        Si je comprends bien, les bénéfices des banques reposent sur la même virtualité que la valeur estimée des immeubles hypothéqués pour les subprimes. Mêmes causes, mêmes effets (sauf que les bonus ne sont pas encore virtuels eux) ? 
        Recueillons-nous…

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        Alerter
    • RonRon // 08.12.2011 à 19h40

      « Car j’ai une petite boite, et je comprends mal comment je pourrais sortir des dividendes sur la valeur de mon stock »
       Bien sûr que tu peux le faire, tu sur évalue ton stock et ça augmente d’autant ton bénéfice.
       
       Par contre, la compta n’a rien à voir avec la tréso et donc tu auras un beau bilan mais pas un euro de plus à distribuer REELEMENT. En faite tu en aura moins car tu devras payer des impôts réel sur ce bénéfice fictif.

      Concernant les banques, je suppose que c’est le même principe les problèmes de trésorerie en moins.

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      Alerter
      • Bruno L // 08.12.2011 à 19h47

        @Ronrno et bourdeaux
         
        Effectivement, les problèmes de trésorerie en moins, et quelques cachoteries supplémentaires, du fait de la virtualité des actifs financiers.
         
        Sous évaluer ou surévaluer des stocks, c’est toujours possible, mais c’est plus facilement vérifiable, ou contestable, que la valorisation  de quelques milliards d’obligations souveraines allemandes.
         
        Avec 100 milliards d’obligations, vous pouvez facilement faire varier sa valeur de quelques milliards, soit quasiment le montant des capitaux propres d’une petite banque
         
        Bruno L

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  • bourdeaux // 08.12.2011 à 12h23

    @ bruno lemaire
    Merci pour cet éclaircissement. Donc, si je comprends bien, une banque peut émettre des rémunérations sur la base d’actifs…disons à valeur variable ? Mais alors, les millions qui ont valsé pendant des années sur un CAC 40 en délire, c’est du vol, non ?
    Il me semble qu’une interdiction pure et simple d’inscrire les actifs à un autre prix que celui auquel ils ont été payés serait du bon sens. Après tout, on ne devrait pas pouvoir se prévaloir d’un bénéfice sur quelque chose que l’on n’a pas encore vendu. Je ne comprends vraiment pas comment les règles comptables peuvent devenir aussi flexibles dès lors qu’elles franchissent la porte d’une banque !

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    • Bruno L // 08.12.2011 à 12h39

      Cher Bourdeaux
       
      je ne suis pas expert comptable, mais cette question de valorisation des actifs préoccupe les profession, et celle de commissaires aux comptes, depuis un certain temps.
       
      Les comptables sont réputés prudents, et avaient « inventé » ce concept de valeur de marché, plutôt que de valeur historique, ou nominale, pour essayer d’être plus honnête, mais c’était essentiellement dans le cadre d’actifs physiques, et non financiers. Les machines se déprécient toujours dans le m^me sens, pas les actions ou les obligations.
       
      Aucun règlement n’empêchera les gens d’être malhonnêtes, on peut simplement les surveiller de plus près encore, et d’être aussi intelligents qu’eux.
      S’il y a le chois entre valeur historique et valeur de marché, comptons sur les escrocs pour mieux s’en sortir que les honnêtes gens.
       
      tout a été fait, depuis au moins 20 ans, pour truquer les bilans, ce que ne peuvent pas vraiment faire les PME, pour diverses raisons. Difficile de cacher des machines ou des stocks: pour les actifs financiers, la difficulté est moindre. Quand, en plus, c’est titrisé ou hors bilan, avec une petite couche de « CDS », on est au nirvana des escrocs.
       
      Amicalement
       
      Bruno L.

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  • vulcano8 // 08.12.2011 à 17h38

    «  »Après tout, on ne devrait pas pouvoir se prévaloir d’un bénéfice sur quelque chose que l’on n’a pas encore vendu. » »
    Tout a fait d’accord .. mais l’Etat devrait montrer l’exemple 
    Avec l’ISF on paye sur le fait que sa résidence principale , secondaire etc  sont situées dans des lieux ou le prix de l’immobilier flambe !!  .
     

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  • Pimo // 08.12.2011 à 22h52

    Je viens de lire plusieurs Lettres de M. REGNAULT, et je suis frappé de son analogie de point de vue avec un certain Franck Biancheri co-fondateur du LEAP (et lui aussi européen convaincu…) dont je ne vois pas de trace sur ce forum…

    Si jamais quelqu’un n’en avait jamais entendu parler, voici le lien : http://www.leap2020.eu/Francais_r26.html
    Merci Olivier pour le remarquable travail fourni.

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  • Nihil // 09.12.2011 à 20h27

    Les PIGS ne sont pas ceux que vous croyez (James K. Galbraith – 2010- en français):

    http://www.youtube.com/watch?v=QaLMvio0p-o&feature=related

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  • Descours // 10.12.2011 à 19h29

    Les retraités consomment la moitié du budget de l’Etat, 37% du PNB France en incluant les complémentaires retraites et santé, ont un revenu supérieur aux actifs, détiennent les deux tiers des actifs France, votent aux deux tiers pour l’Ump.

    Les jeunes émigrent, massivement. 2 millions en cinq ans.

    A votre avis, quelle est la solution simple au problème de la dette? Imposer les actifs? …

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