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13.février.201213.2.2012
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30 ans de dérégulation financière

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L’Index de libéralisation financière

Le financiarisme s’est évidemment accompagné d’une très large dérégulation financière.

Le FMI a construit un Index de Libéralisation Financière (ILF), qui permet de mesurer ce phénomène de dérégulation dans les pays du monde.

Observons son évolution :

Index libéralisation financière FMI

Index libéralisation financière FMI

Index libéralisation financière FMI

Index libéralisation financière FMI

Les commentaires sont fort rapides :

  • un fort mouvement de dérégulation (le mot libéralisation est manipulatoire…) a eu lieu, jusqu’à une dérégulation absolue – et ce dans tous les pays développés ;
  • ce mouvement a démarré à la fin des années 1970 dans les pays anglo-saxons ;
  • les autres pays avancés ont suivi dans les années 1980 ;
  • les pays émergents ont également suivi à la fin des années 1990, mais la Crise a fortement ralenti le mouvement avant qu’il atteigne son plafond.

Bien entendu, de telles dérégulation ont fait beaucoup d’heureux :

deregulation usa etats-unis

Zoomons alors sur la France…

La dérégulation en France

L’ILF du FMI est en fait calculé comme étant la somme de 7 indicateurs, prenant 0 valeurs : 0 (régulé), 1, 2 et 3 (dérégulé) :

  1. Contrôle du crédit ;
  2. Contrôle des taux d’intérêts ;
  3. Barrières à l’entrée ;
  4. Supervision bancaire ;
  5. Privatisations ;
  6. Contrôle des changes ;
  7. Réglementation des Marchés financiers.

Observons alors ce qui s’est passé en France :

Index libéralisation financière France dérégulation

Le déroulé en France de ces vingt années de dérèglementation financière est impressionnant :

  • 1984 : loi bancaire dérèglementant le métier bancaire ;
  • 1986 : acte unique européen (Art 16-4 « Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux est assurée [… Le Conseil] s’efforce d’atteindre le plus haut degré de libération possible. L’unanimité est nécessaire pour les mesures constituant un recul en matière de libération des mouvements de capitaux. ») ;
  • 1986 : loi Bérégovoy sur la dérèglementation financière (déréglementation, désintermédiation, décloisonnement, désinflation) ;
  • 1988 : la France accepte le principe de la fin du contrôle des changes et la liberté de circulation des capitaux – sans création de la moindre harmonisation fiscale européenne ;
  • 1988 : directive Delors-Lamy prévoyant la libéralisation complète du marché des capitaux pour 1990 ;
  • 1990 : forte diminution de la fiscalité sur les revenus du capital
  • 1992 : traité de Maastricht (« toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites ») ;
  • 1998 : création d’un régime fiscal avantageux pour les stock-options par Dominique Strauss-Khan ;
  • 2001 : directive Bolkestein facilitant les OPA ;
  • 2004 : projet de constitution européenne, reprise dans le traité de Lisbonne.

On note bien dans la synthèse le fort mouvement survenu entre 1983 et 1985 :

Index libéralisation financière France dérégulation

J’ai souligné au passage la couleur politique du moment, afin de bien montrer que cette ankylose mentale a touché tous les partis à cette époque, et qu’au final, en France, c’est la gauche qui a bien plus déréglementé que la droite (qui en aurait fait tout autant si elle avait été au pouvoir, comme aux États-Unis ou en Angleterre à cette époque) :

Index libéralisation financière France dérégulation

Index libéralisation financière France dérégulation

Ainsi, paradoxalement, la gauche est responsable des 2/3 de la dérégulation financière de la France…

Pourtant les leçons étaient claires :

« John Maynard Keynes, qui négociait au nom des Britanniques, considérait que le plus important succès de Bretton Woods était la mise en place du droit pour les gouvernements de restreindre les mouvements de capitaux. » [Noam Chomsky, www.noam-chomsky.fr, 2008]

« Non simplement comme caractéristique de la transition, mais en tant qu’accord permanent, le plan accorde à tous les Gouvernements membres le droit explicite de contrôler tous les mouvements de capitaux. Ce qui avait habituellement été de l’hérésie est maintenant adopté comme orthodoxe. » [Keynes, travaux préparatoires à la Conférence de Bretton Woods, 1944]

En conclusion, sur cette thématique, je vous renvoie d’ailleurs vers ce billet reprenant un très fin témoignage de Jean-Pierre Chevènement sur cette époque :

Le PS a embrassé très tôt la doxa néolibérale”.

Et sur le prochain billet


Dessin humour cartoon deregulation

211 réactions et commentaires

  • K. // 13.02.2012 à 06h03

    Merci pour cet article.
    Je me permet juste une remarque annexe: si le mot « libéralisation » est piégé, celui de « dérégulation » aussi. Dans un cas on fait voir « plus de liberté », et dans l’autre « plus d’entropie » (pour ne pas dire plus de foutoir). Non pas que je défende un mot, mais de fait, ils sont tous piégés et sont en général le prisme par lequel nous voyons la réalité, et donc, il faut s’en méfier.

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  • chris06 // 13.02.2012 à 07h34

    Très bon article, graphique très parlants…

    Les 3D :
    Déréglementation
    Décloisonnement
    Désintermédiation

    Les 3D c’est ce qui a permit aux pays « développés » de se sur-développer en se faisant une course à la croissance par l’endettement. Aujourd’hui (surtout depuis le début de la crise en 2008) de plus en plus de personnes se rendent compte que ce fut une grave erreur, mais ce n’est qu’avec le recul de l’histoire

    C’est pour cela que je ne suis pas d’accord avec Chevènement quand il dit que les socialistes n’étaient pas obligés de déréglementer  à partir de 1983… franchement, ils n’avaient vraiment pas le choix. 

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    • Nihil // 13.02.2012 à 10h11

      La prospérité en 3D se transforme en désespérité…

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  • BA // 13.02.2012 à 07h43

    Lundi 13 février 2012 :
     
    Grèce : les députés choisissent l’euro et l’austérité, Athènes s’enflamme.
     
    http://www.romandie.com/news/n/Les_deputes_choisissent_l_euro_et_l_austerite_Athenes_s_enflamme130220120702.asp
     
    Le feuilleton continue.
     
    Dans nos prochains épisodes :
     
    France : les députés choisissent l’euro et l’austérité, Paris s’enflamme.

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    • JPh75 // 13.02.2012 à 09h19

      J’ai bien peur, comme la gauche a toutes les chances de remporter les élections, qu’il faille attendre encore longtemps (temps d’espérance post-élection oblige) …
      Le véritable vote utile ne serait-il pas de voter Sarko (pour que l’on aille complètement dans le mur  et que les pensées alternatives au cloisonnement droite-gauche s’expriment) ?

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      • fed // 13.02.2012 à 09h38

        Personnellement, je crois que Sarko et Hollande ce sera pareil. Ils attendent tous les 2 que  Le Pen n’ait pas ses signatures afin de limiter les votes contestataires. Alors, ces 2 zigotos rentreront en campagne sur la rigueur et on commencera à pleurer…
        Personnellement, je ne voterais pas pour celui qui nous a fait rentrer dans le commandement intégré de l’OTAN et qui est un peu trop va t’en guerre à mon gout dans le contexte actuel…

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        • denton // 13.02.2012 à 22h43

          @ JPh75 : j’ai envisagé la même hypothèse, celle de laisser N. Sarkosy aller jusqu’au plus profond pour susciter une saine réaction dans la population et envisager en effet d’autres types de politique, mais il y a aussi les risques géostratégiques à ne pas négliger
          fed : oui j’ai les mêmes craintes surtout avec les préparatifs qui ont lieu actuellement autour de l’Iran

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      • Alain34 // 13.02.2012 à 10h21

        Tout dépend de l’évolution des éventements en Grèce (et Portugal, Espagne, Irlande, etc etc…) et surtout de la couverture médiatique qui en sera faite. Parce que là, c’est vraiment rikiki par rapport a l’importance de la chose !
        Je suis vraiment curieux de connaitre les réactions des divers candidats à la situation…

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        • step // 15.02.2012 à 12h57

          sarkozy : allez demander à Merkel, je suis de son avis
          Merkel : Faut qu’ils souffrent cela va relancer leur économie.
          Hollande: Oh les pauvres bichons… j’étais pas au courant.
          Le PEN : dehors les grecs
          Melanchon : Vive les grecs ! hasta la révolucion camarade !

          Voilà je crois que j’ai résumé.          

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    • chris06 // 13.02.2012 à 10h52

      BA, qui croit encore qu’un retour aux monnaies nationales permettra d’arrêter ce mauvais feuilleton!
      « Il n’y a pas d’erreur plus dangereuse que de confondre l’effet avec la cause : j’appelle cela la véritable perversion de la raison. » (Friedrich Nietzsche) 

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      • BA // 13.02.2012 à 12h16

        Chris06, qui croit encore que les pays européens peuvent avoir la même monnaie.
         
        Il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

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        • bizbee // 13.02.2012 à 12h41

          Si vous cherchez à tout prix un bouc émissaire, faudra pas se planter BA… 
          Je ne crois pas que ce que présente cet article ait bcp à voir avec la situation européenne (bien qu’elle est loin d’être rose, on est d’accord), l’origine de la vague de dérégulation dans lequel nous sommes tombé n’est pas apparue sur ce continent.

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          • BA // 13.02.2012 à 12h58

            Mais pourquoi ne voulez-vous pas comparer ?
             
            Il faut comparer.
             
            Il faut comparer deux choses :
             
            1- Ce qu’on nous avait promis en 1992 pour nous inciter à voter « oui » à la monnaie unique. Toutes les belles promesses qu’on nous avait faites en 1992 pour nous convaincre de voter « oui » à la monnaie unique.
             
            2- Et ce que nous avons obtenu dans la réalité.
             
            La construction européenne est un échec total.
             
            La construction européenne est anti-démocratique et anti-sociale.
             
            On nous avait fait de belles promesses en 1992. Nous avons été trahis.

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          • bizbee // 13.02.2012 à 13h01

            oui oui oui, tout en modérant..
            Mais vous continuer à nous montrer le glaçon alors qu’on fonce sur un iceberg.

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        • chris06 // 13.02.2012 à 13h12

          @BA,

          bon sang, mais qu’est ce que l’euro peut il avoir à faire avec l’explosion des dettes partout en occident et depuis plus de 30 ans?

          En quoi un retour aux monnaies nationales résoudra t’il ce problème? Mais quand comprendrez vous qu’on est face à un système monétaire et financier globalisé, entièrement intégré, c’est à dire UNIQUE  et que rajouter 17 monnaies flottantes de plus là dedans ne changera STRICTEMENT RIEN à cette affaire. 

          mais de toutes façons, je sais, cela fait tellement d’années que vous vous êtes investi à dénoncer un faux problème sur tous les blogs d’économie et de politique de France et de Navarre que plus rien ne pourra vous ouvrir les yeux. 

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          • BA // 13.02.2012 à 13h34

            Vous pensez vraiment que l’Union Européenne est la solution à la dérégulation ?
             
            Vous pensez vraiment que l’Union Européenne est la solution au libre-échange mondial ?
             
            Vous pensez vraiment que l’Union Européenne est la solution à l’explosion des inégalités ?
             
            Vous pensez vraiment que l’on peut ré-orienter l’Union Européenne dans un sens plus social ?
             
            Vous croyez au père Noël.
             
            L’Union Européenne est le cheval de Troie de la dérégulation, du libre-échange mondial, de l’explosion des inégalités, et de la régression sociale.
             
            Il faut sortir de l’Union Européenne. Vite. Avant qu’il ne soit trop tard.

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          • bizbee // 13.02.2012 à 13h47

            Vous croyez au père Noël.

            En tout cas, on commence sérieusement à penser au troll.

            Il faut sortir de l’Union Européenne. Vite. Avant qu’il ne soit trop tard.

            Vous prenez trop de gens pour des billes avec votre propagande anti-UE. Evidemment que la gouvernance UE est à chier. Mais arrêter de détourner le débat, il « sera trop tard » avec ou sans UE !!

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          • chris06 // 13.02.2012 à 14h42

            @BA,

            et bien je vais répondre à vos questions en attendant que vous répondiez aux 2 miennes. 

            Primo, je ne crois pas que l’on puisse réorienter l’union européenne. Les britanniques, qui ont décidé de se spécialiser dans la piraterie financière n’accepteront jamais d’intégrer une fédération européenne.

            Pour le reste des nations européennes, je pense que, quoi que vous en pensiez, le train est déjà en marche et que nous partageons beaucoup plus en commun que vous ne semblez le croire. C’est à nous, les citoyens européens, de tout faire en sorte pour qu’il prenne les bons rails. Il ne faut rien attendre des politiciens et autres bureaucrates de carrière qui nous servent de gouvernements, qu’ils soient nationaux ou bruxellois. Ce que nous devons faire c’est nous saisir de ce formidable outil qui est devant nous, celui par lequel nous communiquons, pour préparer une nouvelle constitution pour l’économie-politique de cette fédération. Nous devons utiliser à fond le temps qu’il nous reste avant le krach ultime (à mon avis moins d’une dizaine d’années et plus de cinq ans) pour réfléchir à ce qu’il faut mettre à la place de ce système politique, économique et financier. 
             

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          • BA // 13.02.2012 à 15h21

            Chris06 écrit :

            « C’est à nous, les citoyens européens, de tout faire en sorte pour qu’il prenne les bons rails. »

            Mais je ne suis pas un citoyen européen, moi.

            Je suis un citoyen français.

            Je ne suis pas un citoyen européen parce qu’il n’existe pas de cité européenne.

            Je ne suis pas un citoyen européen parce qu’il n’existe pas un peuple européen.

            Je ne suis pas un citoyen européen parce qu’il n’existe pas de démocratie européenne.

            Je ne suis pas un citoyen européen parce qu’il n’existera jamais de démocratie européenne : le cadre maximal de la démocratie est le cadre national. 

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          • bizbee // 13.02.2012 à 15h24

            le cadre maximal de la démocratie est le cadre national.

            Ben si c’est BA qui le dit alors, plus rien à dire.

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          • chris06 // 13.02.2012 à 16h18

            @BA,

             » le cadre maximal de la démocratie est le cadre national  »
            Ce n’est pas à vous seul d’en décider… mais au démos!

            Si une majorité de français ont voté NON au TCE cela ne veut pas dire qu’ils étaient opposés à tout projet de constitution européenne mais à ce texte en particulier. Cette « nuance » vous est sans doute trop difficile à apprécier, n’est ce pas? 

            J’attends toujours une réponse à mes questions:

            1. qu’est ce que l’euro peut il avoir à faire avec l’explosion des dettes partout en occident et depuis plus de 30 ans? 
            2.  En quoi un retour aux monnaies nationales résoudra t’il ce problème? 
            3.  quand comprendrez vous qu’on est face à un système monétaire et financier globalisé, entièrement intégré, c’est à dire UNIQUE  et que rajouter 17 monnaies flottantes de plus là dedans ne changera STRICTEMENT RIEN à cette affaire?
             

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          • BA // 13.02.2012 à 16h25

            « 1. qu’est ce que l’euro peut il avoir à faire avec l’explosion des dettes partout en occident et depuis plus de 30 ans? »

            Ce que la crise actuelle a montré, c’est ceci :

            Pour se financer, un Etat ne doit pas emprunter sur les marchés internationaux.

            Pour se financer, un Etat doit se financer auprès de sa banque centrale nationale.

            Pour sortir de la crise actuelle, l’Etat doit donc sortir de l’Union Européenne et il doit retrouver son pouvoir régalien :

            battre monnaie.

            Le pouvoir de battre monnaie est un pouvoir d’Etat.

            Le pouvoir monétaire est un monopole d’Etat. 

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          • BA // 13.02.2012 à 16h29

            2.  En quoi un retour aux monnaies nationales résoudra t’il ce problème? 

            Si la France retourne au franc, l’Etat pourra faire passer la Banque de France sous les ordres du gouvernement français. L’Etat pourra emprunter l’argent dont il aura besoin a la Banque de France, sans échéance et sans intéret. 

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          • BA // 13.02.2012 à 16h33

            3.  quand comprendrez vous qu’on est face à un système monétaire et financier globalisé, entièrement intégré, c’est à dire UNIQUE  et que rajouter 17 monnaies flottantes de plus là dedans ne changera STRICTEMENT RIEN à cette affaire?

            Ce système monétaire et financier globalisé, entièrement intégré, unique, ne nous est pas tombé dessus un beau jour.

            Ce système n’est que le résultat d’une politique.

            Ce système a été créé par des dirigeants politiques.

            Comme n’importe quel système, ce système peut etre remplacé par un autre système.

            Quand un système est mauvais, on sort de ce système et on reprend son indépendance.

            Accepter un système mauvais, c’est etre masochiste.

            Moi, je ne suis pas masochiste. 

            Je souhaite donc que la France sorte de ce système. 

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          • bizbee // 13.02.2012 à 16h38

            génial! et comme ça pfff plus de dette!
            vraiment BA, jsuis trop con de ne pas y avoir pensé; imprimons du papier!
             
            Je commence à mieux comprendre qui vous essayez de servir là d’un coup. Vous ne lisez mm pas les articles sur lesquels vous postez. Le fait qu’Olivier Berruyer s’échine à démontrer la nuisance de ce procédé vous passe à 10 000 puisque vous ne le lisez mm pas. Bref VOUS ETES UN TROLL BA
            Allé, je vous donne une petite chance de vous racheter, lisez ces articles d’Olivier:
            http://www.les-crises.fr/contre-faux-monnayeurs/
            http://www.les-crises.fr/inflation/
             

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          • Mor // 13.02.2012 à 16h44

            BA a écrit : « Si la France retourne au franc, l’Etat pourra faire passer la Banque de France sous les ordres du gouvernement français. »
             
            Fantastique solution que l’on pourrait renforcer en offrant aussi sur un plateau au gouvernement, l’indépendance des pouvoirs législatif et judiciaire et ainsi le doter de tous les outils pour nous concocter un beau système démocratique. Tocqueville était à côté de la plaque car il est bien connu que l’État et le gouvernement ne devraient qu’être un et indivisible pour garantir la souveraineté du peuple gouverné.

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          • BA // 13.02.2012 à 16h53

            Olivier est contre ?

            Sans blague ?

            C’est pas possible ?

            Mais c’est un scoop, alors ?

            C’est tout nouveau ?

            Il y a plusieurs possibilités :

            – Pour se financer, l’Etat emprunte sur les marchés internationaux.

            – Pour se financer, l’Etat emprunte au secteur privé national.

            – Pour se financer, l’Etat emprunte a la Banque de France, qui doit etre placée sous ses ordres.

            – Etc.

            Moi, je suis pour la troisième solution. 

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          • BA // 13.02.2012 à 16h56

            Mor, je suis pour l’élection au suffrage universel direct et aussi pour l’indépendance des trois pouvoirs :

            – pouvoir exécutif

            – pouvoir législatif

            – pouvoir judiciaire. 

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          • BA // 13.02.2012 à 16h58

            Bizbee n’a toujours pas compris qu’on pouvait poster sur un blog ET EN MEME TEMPS ne pas etre d’accord a 100 % avec le taulier.

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          • Incognitototo // 14.02.2012 à 00h38

            @ chris06 à 13 février 2012 à 16 h 18 min,

            Je vous trouve bien optimiste de situer le big crunch financier dans 5 à 10 ans… Je pense depuis 2006 (quand les USA ont arrêté de publier les agrégats M3 et M4) qu’il peut survenir à tout instant…
            Je pense même que c’est la seule raison qui fait que l’Iran n’a pas encore été bombardé… pour l’instant…

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          • chris06 // 14.02.2012 à 05h21

            @BA,

             » Pour se financer, un Etat doit se financer auprès de sa banque centrale nationale. »

            vous ne répondez toujours pas à ma question, qu’est ce que ceci à voir avec l’euro?L’interdiction faite à l’état de se financer directement auprès de sa banque centrale ne date pas du passage à l’euro

            La dernière fois que la banque de France a effectué une avance au trésor c’était le 10 Août 1969.
            Et pour les autres pays (USA, Royaume Uni, Allemagne, Pays Bas, Belgique, Suisse, Italie…) la dernière fois que leur banque centrale à effectué une avance à l’état c’était … le 18 Septembre 1949 !

            Mais bon sang qu’est ce que l’euro qui n’existe que depuis un peu plus d’une dizaine d’année peut il avoir affaire avec une situation qui dure depuis largement plus de quarante ans, et pour toutes les monnaies? 

            Ce que vous semblez ignorer totalement c’est que depuis le passage au changes flottants et la démonétisation de l’or en 1971, tous les états sont obligés de  se financer auprès des marchés car les taux de changes ne sont plus fixés par les gouvernements entre eux par rapport à un étalon de change or mais varient en fonction de l’offre et la demande de changes sur les marchés.

            Et ce n’est pas un retour au Franc flottant qui pourra y changer quoi que se soit!  Cela ne changera pas sans un retour à un système monétaire international de type Bretton Woods qui, bien évidemment, ne peut pas être mis en place uniquement par la France.
             

            « Si la France retourne au franc, l’Etat pourra faire passer la Banque de France sous les ordres du gouvernement français. L’Etat pourra emprunter l’argent dont il aura besoin a la Banque de France, sans échéance et sans intéret.  »

            De plus, comment l’état fera t’il pour rembourser sa dette EXISTANTE de 1600 milliards d’euros? Il va emprunter cette somme à la banque de France? Que croyez vous qu’il adviendrait de sa monnaie s’il en faisait autant? Elle ne vaudrait plus rien, zilch, nada. Tous les épargnants seraient ruinés et vous croyez vraiment que c’est une solution pour laquelle le peuple pourrait voter?

            Vous ne semblez vraiment pas réfléchir beaucoup aux conséquences de ce que vous proposez.

            « Je souhaite donc que la France sorte de ce système. »
            Ben il va falloir réfléchir un peu plus que cela si vous voulez mettre à bas ce système! 

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          • BA // 14.02.2012 à 07h54

            Pronostic : l’époque durant laquelle un Etat européen pouvait avoir un budget en équilibre est une époque morte.
             
            C’est une époque révolue.
             
            C’est terminé.
             
            Dans les années qui viennent, tous les Etats européens exploseront leur déficit budgétaire, et aussi leur déficit public.
             
            Pourquoi ?
             
            Parce que les Etats européens vont devoir affronter des grandes nouveautés historiques : la hausse du prix du pétrole, la hausse du prix du gaz naturel, le passage à une économie basée sur les énergies renouvelables, le démantèlement des centrales nucléaires, le stockage des déchets nucléaires, le raz-de-marée des vieux, le vieillissement de la population, l’arrivée de millions de personnes âgées qu’il faudra loger, nourrir, soigner, l’explosion du coût des dépenses de santé, etc, etc. (liste non exhaustive)
             
            Pour toutes ces grandes nouveautés historiques, les Etats européens devront investir des milliers de milliards d’euros.
             
            Dans les années qui viennent, tous les Etats européens violeront la règle d’or. Surtout, et c’est ça le plus important, pour pouvoir financer toutes ces grandes nouveautés historiques, il n’y aura que les Etats qui auront la dimension suffisante.

            Il n’y aura que les Etats qui auront la dimension suffisante, et personne d’autre.

            Les Etats reprendront donc le controle de leur banque centrale nationale, et ils la mettront a contribution, en lui empruntant sans échéance et sans intéret. 

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          • step // 15.02.2012 à 13h00

            don’t feed the troll !

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      • G. // 13.02.2012 à 14h49

        Il y a beaucoup de naïveté ici… Vous prétendez que l’appartenance à L’UE ou pas, que le retour ou non à des monnaies séparées, n’a pas d’impact sur la libéralisation? Vous êtes aveugles…
         
        Soyons clairs: l’ultime recours d’un peuple à l’agonie, c’est le vote démocratique. Hors l’appartenance à l’Union Européenne « peut » signifier la fin totale et définitive de cette liberté, liberté pour les citoyens de choisir l’avenir de leurs pays.
         
        Vous parlez souvent de corruption: avec vous la moindre idée des millier de milliard d’euros qu’il y a en jeu? Du pouvoir de « corruption » que cela implique? A présent, posez vous la question: pour tondre le petit peuple et éviter qu’ils ne « remboursent pas » les dettes, comment faire? Le vote démocratique leur donne le pouvoir de ne pas rembourser. Donc il faut supprimer cette alternative. Comment? En créant une entité supra nationale qui décidera à leur place.
         
        Comment corrompre cette entité supra nationale? Facile, il suffit de manipuler quelques pays et dirigeants clefs, de diviser pour mieux régner. Si vous désespérez de voir Sarkozy ou Hollande prendre ce qui sont de « mauvaises décisions », selon vous, alors que direz vous quand ils ne seront que des marionnettes, et que l’Union Européenne leur dictera quoi faire, quelles mesures prendre?
         
        Alors non, même si je ne suis pas un anti-européen, même si je croyais et crois encore en l’Europe, je ne peux pas rejeter les propos de BA en bloc comme cela. Les risques existent bel et bien.
         

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        • bizbee // 13.02.2012 à 15h14

          l’Union Européenne leur dictera quoi faire, quelles mesures prendre?

          Vous avez bien raison, sur ce point. La gouvernance européenne est tout sauf démocratique, elle ne respecte mm pas les traité et s’apparente parfois à une dictature. Très peu ici se retrouve dans les décisions de la troïka.
          Mais vs croyez que seuls dans notre coin on protégera mieux nos intérêts?
           
          Dans « diviser pour mieux régner » celui qui règne à la fin, c’est celui qui crée la division, pas ceux qui sont divisés.
          Ça ne vous fait pensez à personne en ce moment sur le traitement médiatique de la crise grecque? A qui profite le plus de nous diviser, à votre avis?

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          • cycab // 13.02.2012 à 17h53

            Bizbee, pensez-vous que 4% des droits de vote dans l’UE défendent mieux nos intérêts ?
            « Le diviser pour mieux régner » vous pensez quoi de la Suisse, de la Norvège qui ne sont pas dans l’UE, ce sont des pays fermés tel la Corée du Nord ? 
            Alors faisons le contraire, d’après vous, l’UE c’est « l’union fait la force », ok mais cela marche lorsque nous sommes 27 personnes qui tirent sur une corde tous dans une même direction, mais ici il y a 27 états tous avec des intérêts propres:
            les Anglais ne veulent pas d’un système social à la Française ni d’une politique agricole qui défende leur paysans, parce qu’ils ont misé sur le tous financier, ils ne voudrons JAMAIS d’une politique de restriction de mouvements de capitaux.
            Les pays de l’est de l’Ue ne veulent pas d’une augmentation générale du niveau des salaires parce qu’ils utilisent le différentiel pour faire du dumping social à l’intérieur même de l’UE (voir l’exemple de PSA qui délocalise la construction de sa petite dernière en république Tchèque),
            les Allemands ne voudront JAMAIS d’une politique d’euro faible ou d’inflation parce que leur histoire est marqué par weimar, ils n’accepterons jamais des eurobonds parce qu’ils savent qu’en bout de piste ce sera sur eux que tout devra reposer au fur et à mesure que des états chuteront (Portugal, Espagne, Italie…)
            La France n’acceptera jamais un système social à l’Anglaise entièrement privé, elle a besoin d’un euro plus faible que le cours actuel pour que son économie s’en sorte au mieux et demande une politique agricole protectrice à l’égard de ses paysans, ce que ne veut pas l’Angleterre, n’oubliez pas le « rendez-moi mon argent »  (Margaret Tatcher).

             

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          • chris06 // 14.02.2012 à 06h00

            @cycab

            ce que vous dites sur les anglais et les pays de l’est est exact et c’est pourquoi je pense qu’il est inutile de perdre son temps à essayer de construire une fédération réellement démocratique et sociale avec ces pays. De plus, nous ne partageons pas la même monnaie.

            Par contre, sur l’Allemagne ne confondez pas l’intérêt de son peuple et celui d’Angela Merkel. Les allemands ont tout autant intérêt que nous de construire cette fédération car ils effectuent plus de 60% de leurs exportations avec les autres pays de l’eurozone et ils n’ont pas du tout intérêt à ce que leurs principaux clients prennent tous le chemin de la Grèce et fasse faillite. Seule une union de transferts par laquelle les allemands réinvestissent leur surplus commercial dans les autres pays de la fédération, comme l’ont fait les jeunes états unis d’amérique après leur création, permettra d’éviter l’explosion. Et je pense qu’il y a beaucoup plus d’allemands qui auront compris cela quand, après les grecs, se sera le tour des portugais, des espagnols, des italiens, des belges et enfin des français de devoir se révolter.  
            Et puis, franchement, vous croyez que les français ont eux aussi besoin d’avoir lu l’histoire de l’hyperinflation sous la république de Weimar pour se rendre compte qu’il vaut mieux essayer à tout prix d’éviter cela? 

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        • step // 15.02.2012 à 13h10

          l’ultime recours d’un peuple à l’agonie, c’est le vote démocratique.

          La révolte sanglante me parait plus crédible.
            

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  • yoananda // 13.02.2012 à 09h23

    Est-ce à dire que le FMI dirige la France depuis 30 ans au moins ?
    D’ailleurs, si je ne me trompe, l’Europe était dirigée par les USA (plan marshall) après la guerre jusqu’en 68, et officieusement ensuite (du coup par le FMI) …
    Donc en fait, on est les vassaux, sans le savoir, sauf que la, ca devient très clair.
    Je me trompe ?

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    • jean // 13.02.2012 à 12h58

      Non non tu ne te trompe pas, les USA ont bien gagné la dernière guerre mondial en effet.

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    • yoananda // 13.02.2012 à 13h05

      68 ou 58 (création de la CEE) je ne sais plus, c’était Jean Marc Daniel qui disait ça dans une conférence, mais je n’ai pas réussi a trouver de confirmation.

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    • Moi // 13.02.2012 à 15h08

      @jean: et la guerre froide aussi. Ceci pour ceux qui se demanderaient si la Pologne and co seraient pas aussi par hasard des vassaux des USA. 🙂

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  • Papyllon // 13.02.2012 à 10h00

    C’est évident, Le Général De Gaule, était le seul à l’avoir comprit en refusant l’entrée de l’Angleterre dans l’UE de l’époque et en décidant un nouveau « Bretton wood » pour quitter la main mise du $ et sauvegarder la souveraineté Française. Il était pourtant militaire et non politicien!! Comment faire confiance ? droite gauche , même combat!! La Grèce est le prélude de l’avenir et le remède à suivre à mon avis.
    La révolte des peuples ou sera la guerre par les puissances!!!

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    • chris06 // 13.02.2012 à 10h40

      “en décidant un nouveau “Bretton wood(s : sic)”  ah bon, De Gaulle a décidé tout seul d’un nouveau système monétaire international?
      On croit rêver! 

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      • yoananda // 13.02.2012 à 13h06

        Non, mais en l’anticipant il l’a provoqué.

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        • chris06 // 13.02.2012 à 13h21

          Ah bon, c’est De Gaulle qui a décidé du passage aux changes flottants et la démonétisation de l’or?
          Et vous appelez ça « un nouveau Bretton Woods »? 
          Relisez bien ce que Papyllon a écrit. 

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          • Papyllon // 13.02.2012 à 14h14

            dsl Chris06, je voulais bien sûr dire « proposer un nouveau « Bretton wood » système monétaire international »
            Les causes de la crise sont bien les défauts du système monétaire international,le dollar est toujours leur monnaie, mais toujours notre problème et celui du monde.
            Depuis plus de 50 ans, on en est toujours au même point!! A quand la monnaie internationale mondiale.

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  • Papyllon // 13.02.2012 à 10h16

    Par le désarroi que suscite la situation actuelle, j’oublie de remercier et féliciter Olivier.
    Merci à toi Olivier, me permet le tutoiement^^pour ton travail et tes éclaircissements précieux!!comme quoi , il n’y a pas que l’argent qui a de la valeur^^ 

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  • chris06 // 13.02.2012 à 10h39

    « en décidant un nouveau “Bretton wood(s : sic)” 
    ah bon, De Gaulle a décidé tout seul d’un nouveau système monétaire international?

    On croit rêver! 

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    • eBry // 17.11.2012 à 13h03

      De Gaulle voulait se désolidariser du dollar et lier le franc à l’or, du coup les anglo-saxons ont lancé les accords de Bretton-Woods pour conserver au dollar son rôle clé dans l’économie mondiale, ce qui a permis aux Anglophone-saxons 40 ans de dérégulation financière totale, de croissance entièrement basée sur l’accroissement de la dette. Si De Gaulle l’avait remporté, nous n’aurions pas la crise systémique actuelle…

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  • David // 13.02.2012 à 11h13

    Je sais que cela n’a rien avoir avec l’article mais ce serait pas mal d’avoir un petit compte rendu de votre contact Grec ce qui s’est passé hier en Gréce. Il semblerait qu’on soit prét de l’insurection là:

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=aWEVNGcwInE

    Pauvre peuple Grec qui souffre pour rembourser des investisseurs privés.

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    • chris06 // 13.02.2012 à 11h30

      « Pauvre peuple Grec qui souffre pour rembourser des investisseurs privés. »

      Depuis quand l’Union Européenne, la BCE et le FMI sont ils des « investisseurs privés »?  Ce sont bien les investisseurs publics qui n’acceptent aucune remise de dettes!

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      • denton // 13.02.2012 à 23h30

        @ chris06 : Mais les investisseurs qui ont prêté à la Grèce sont bien des banques privées soit européennes (dont grecques) soit extra-européennes, non ? Ou alors je n’y comprends plus rien. Quand à la troika (FMI, BCE et commission européenne), elle fait appui sur la Grèce pour que celle-ci rembourse partiellement afin de sauver le système bancaire européen. Je partage la réaction d’Olivier dans l’un de ses derniers billets : j’ai honte moi aussi de ce que l’on impose à un peuple tout cela pour protéger des intérêts privés. Tous ceux qui aujourd’hui trouvent cela très bien, riront peut-être moins quand la même potion sera administrée à leur pays.

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  • bizbee // 13.02.2012 à 11h18

    Merci Olivier d’avoir publié cette étude très révélatrice de ce que signifie concrètement la « dérégulation de l’économie depuis 40 ans. »
    L’étape suivant et de comprendre pourquoi et comment cette tendance c’est mis en place… Qui a réussit à l’imposer à tous…
     
    En tout cas, cette étude procure de quoi jaser le flamby; à la fois « cohérent avec ses origines politiques » et « candidat auto-proclamé anti-finance »… L’hypocrisie ce doit d’être dénoncée.
     
    Il n’y en a qu’un qui est relativement réaliste (notamment en terme de pronostic économique) et cohérent avec ses valeurs sans être un extrémiste, cherchez bien.

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    • step // 15.02.2012 à 13h20

      il es du sud-ouest. Par contre il ne vois que l’austérité comme solution. Or ce n’est pas une solution. Il doit y avoir un défaut partiel, et celà il ne l’envisage même pas. Par contre effectivement pour avoir entendu un entretien avec la De sarneze, elle est loin très loin devant les autres au niveau de l’analyse, et tout simplement au niveau du contact avec la réalité.

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      • bizbee // 15.02.2012 à 13h51

        C po politiquement correct le défaut… Il se ferait dégommer s’il en parlait. C’est la politique marketing aujourd’hui.
        Sur l’austérité, tu vas qd mm pas nier qu’il y a  qq secteurs au sein duquel il faut un sacré coup de balais, et qui ne toucherait pas la croissance, au contraire.

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  • P // 13.02.2012 à 11h22

    Tout ça c’est très joli mais c’est parfaitement hors sujet, c’est de l’esbroufe et de la désignation de bouc émissaire commode. Les BRIC, la Suisse, l’Australie etc. ne se plaignent pas d’une « dérégulation » forte.
    Le fond du problème, c’est l’explosion des dettes publiques et para-publiques (les subprimes re-financés par Freddy et Fanny), qui elles-mêmes résultent de l’écart entre revenus et dépenses du souverain (qu’on pense que ce sont les uns qui sont trop faibles ou les autres qui sont trop fort ne change rien sur ce plan). 
    Et il est bien clair que, pas plus que la dérégulation n’a provoqué ce problème, un retour vers une régulation à fond voire, allons jusqu’au bout de la logique, une nationalisation des activités financières, ne le résoudra.

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    • bizbee // 13.02.2012 à 11h40

      Bonjour P,
      Sur l’exemple que vous citez, vous ne niez donc pas que c’est bien cette dérégulation qui à amener la crise des subprimes. Finalement le re-financement d’état est arrivé dans un second temps.
      Si on cherche des boucs émissaires, il me parait donc plus neutre et objectif de dire que les deux (planche à billet et dérégulation) sont des causes.
      Mon humble explication, est que chaque crise est le fruit d’une trop forte concentration des pouvoirs; C’est valable pour n’importe quel système ou idéologie.
      Dans toute structure de gouvernance fortement concentrée et hiérarchisée (c’est aussi le cas de la finance, pas seulement de l’état), naissent des élites qui s’accaparent le pouvoir. L’histoire montre que ce n’est jamais viable à long terme.
      Cordialement,
       

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      • logique // 13.02.2012 à 12h22

        En fait, c’et lorsque les hommes de pouvoir s’accocient avec les hommes d’argent que tot fout le canp. Les premirs pour obtenir le pouvoir accorde aux second le droit de se servir dans la caisse. Mais il ne faut pas confondre homme d’argent et homme de pouvoir, l’un veux dominer par l’argent l’autre veut exercer la loi et l’ordre, voire le désordre lorsque cela peut lui permettre d’accéder au pouvoir.

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        • bizbee // 13.02.2012 à 12h31

          Mais il ne faut pas confondre homme d’argent et homme de pouvoir

          Le désaccord vient du fait que j’ai une définition plus large du pouvoir que vous. Je ne l’arrête pas seulement au pouvoir politique. Faut pas se leurrer, quel que soit le système les deux parties que vous dissociez baisent ensemble…
          Je veux bien me tromper, si vous me trouvez un contre-exemple.

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          • lgique // 13.02.2012 à 21h29

            Mais c’est uniquement lorsqu’ils baisent enssemble que cela craint pour le systéme. Lorsque chacun s’occupe de sur boulot cela va beaucoup mieux …..

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          • bizbee // 14.02.2012 à 11h34

            C’est vrai, mais je ne crois plus qu’on puisse les en empêcher, les coucheries finissent toujours par arriver… On en tire bien les conclusions qu’on veut, mais au moins qu’on arrête de se leurrer.

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          • logique // 14.02.2012 à 14h52

            Mais aucun de nous deux ne se leurre, il me semble. Je tenis jute a préciser, pour que l’ont comprenne bien que le pouvoirs, qu’il soit de l’argent ou législatif ne peut pas foutre le bordel lorsqu’il est seul. Il faut que les deux soient en relation pour que cela dévienne explosif. La glycérine et l’acide nitrique peuvent coadité durant une grande période, le momment ou elle est un peut trop secouer, elle explose. Il en va de même avec le mélange politique-finance. 🙂 🙂 🙂

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      • P // 13.02.2012 à 13h47

        « bizbee dit :
        Sur l’exemple que vous citez, vous ne niez donc pas que c’est bien cette dérégulation qui à amener la crise des subprimes. »
        Voyez l’explication de  « Benjamin Franklin » plus bas. Les banquiers reçu à la fois l’ordre de prêter à des insolvables et la garantie que ce serait sans risque pour eu, ils ont donc monter les outils pour exécuter la commande publique ; la facture de 2007-2008 est dans cette commande.

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        • denton // 14.02.2012 à 00h04

          Quand on fait son métier honnêtement, pour un banquier, on ne prête pas à des personnes insolvables pour leur prendre le peu qu’il leur reste. Et ensuite on ne laisse pas les maisons pourrir sur place tellement elles se sont dépréciées par la crise que l’on a semée. Quant aux derniers faits récemment révélées, des saisies frauduleuses, est-ce que les banquiers américains ont également reçu des ordres du bureau ovale (je suppose) pour monter des arnaques telles qu’un certain nombre d’habitants des USA se sont vus confisquer leur logement régulièrement payés sur la base de faux montés de toutes pièces ? Certes les Etats ont eu tort d’emprunter de manière imprudente, mais remettons quand même les responsabilités chacune à leur place.

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          • step // 15.02.2012 à 13h27

            Un banquier honnête  OMG. Non sérieusement, si vous connaissiez le nombre de lois qui ne sont jamais appliquées. Même si un texte correspondant existait, je ne doute pas une seconde que les banquiers y ont vu leur interêt. Celui de baiser les états, et ils l’ont fait. Bilan, c’est eux qui décident désormais.

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    • chris06 // 13.02.2012 à 12h41

      Mais enfin, en quoi l’explosion des crédits hypothécaires (qu’ils aient ou non été refinancés par les GSEs, c’étaient bien des sociétés par actions qui vendaient leurs titres , CDO et autres sur les marchés obligataires des investisseurs privés!), des crédits à la consommation des ménages, des crédits étudiants, des crédits obligataires des entreprises privées, les effets de leviers implicites gigantesques obtenus par les fonds spéculatifs de toutes sortes obtenus à travers les marchés de produits dérivés  « résultaient ils de l’écart entre revenus et dépenses du souverain »?

      Quand quelqu’un s’achetait une maison à crédit, c’était dû à un écart entre revenus et dépenses du souverain? Mais qu’est ce qu’il ne faut pas entendre!
       
      Le fond du problème, c’est l’explosion des dettes. Point barre. qu’elles soient publiques, parapubliques ou privées. Et ce n’est pas arrivé par hasard ou uniquement parce que le souverain était infoutu d’équilibrer ses comptes. Il a fallu pour cela décloisonner, désintermédier et déreglementer le crédit, la création monétaire et les changes. Sans cela ça aurait été impossible.

      « un retour vers une régulation à fond voire, allons jusqu’au bout de la logique, une nationalisation des activités financières »
      Pardon, mais c’est la logique de qui celle qui dit que reréglementer, recloisonner et réintermédier le crédit  conduit nécessairement à la nationalisation des activités financières?

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      • Benjamin Franklin // 13.02.2012 à 13h24

        Il suffit de lire un peu entre les clichés.
        L’explosion du crédit hypothécaire n’a eu lieu que parce qu’il y avait les GSE pour racheter ces crédits. Comparer avec des pays qui n’ont pas eu de bulle immobilière. Le fait que les normes bancaires internationales (fixées rappelons-le par les Etats) accordent plus de valeur aux prêts immobiliers qu’aux investissements productifs dans les bilans bancaires, a également joué.

        Le monopole de fait de S&P, Moody’s et Fitch sur la notation financière est uniquement le résultat des accords de Bâle, qui obligent à faire la notation par des agences disposant d’une ancienneté considérable.

        Les bulles immobilières n’ont pu éclore que parce que les pouvoirs publics locaux ont abusé de leur autorité dans l’attribution des permis de construire. Comparer les prix de l’immobilier américain dans les régions à construction facile et celles à construction lourdement règlementée.

        L’explosion du leveraging des entreprises a eu lieu parce que d’une part les politiques fiscales taxent plus violemment les dividendes et les bénéfices (indispensables à l’augmentation de capital et à l’auto-investissement) que le crédit et la croissance par endettement, et parce que d’autre part l’inflation, décidée par les banques centrales c’est-à-dire les pouvoirs publics, ont découragé l’investissement productif au profit de l’achat de dette souveraine (entre autres).
        L’explosion générale du crédit a également été favorisé par la politique de taux directeurs bas des grandes banques centrales depuis 25 ans, taux directeurs qui conditionnent considérablement les taux des prêts bancaires.

        La part des salaires dans la répartition de la valeur ajoutée n’a pas dramatiquement chuté comme le claironnent des gens comme Larrouturou, elle est simplement retourné à ses niveaux historiques d’avant les années 70. Le pic des années 70 s’était fait au détriment de l’investissement plutôt que de la rémunération du capital d’ailleurs. Si la consommation se fait à crédit, ce n’est pas dû à un tassement des salaires complets, mais au tassement des salaires nets à cause de la hausse des cotisations sociales. Et aussi parce que les politiques publiques keynésiennes depuis 25 ans, via l’Etat ou via la banque centrale, subventionnent le crédit.

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        • chris06 // 13.02.2012 à 13h50

          De toutes façons en en revient toujours à un problème de régulation!

          Tant qu’on ne résoudra pas le problème de capture du régulateur par les régulés, d’aucuns diront qu’il vaut mieux ne pas réguler, d’autres diront qu’ils faut re-réguler. 

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        • Wilmotte Karim // 13.02.2012 à 23h54

          « elle est simplement retourné à ses niveaux historiques d’avant les années 70 »
           
          Elle a donc dramatiquement chuté.

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          • step // 15.02.2012 à 13h33

            Rhoo mais on me vole mes répliques ici 🙂

            Tout dans le discours de benji est litote, pour justifier n’importe quoi avec un deus ex machina. Les pires régréssions devient des réajustement, les licenciements sont des réajustements, et les suicides seront … des compressions de la population active ? C’est pour cette négation de l’humain que sont raisonnement est invalide plus que par ses compétences économiques. C’est d’ailleurs le problème de bien des économistes libéraux, ils oublient le sujet de leurs études: l’humain. 

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          • Benjamin Franklin // 15.02.2012 à 16h11

            @step
            Ca manque assez cruellement de consistance comme argument, là, tu en conviendras. Je peux facilement retourner le compliment en disant que le problème de bien des économistes non libéraux c’est de croire en la planification et la régulation parfaite et omnisciente, en oubliant tout autant que leur sujet d’études est l’humain, qui ne se planifie pas de façon autoritaire.

            Pour répondre par un vrai argument : j’attends toujours qu’on me montre un paradis socialiste (au sens large du terme) où les gens sont heureux et bien portants et où la société ne menace pas de s’effondrer à moyen terme…

            Concernant la part des salaires dans la valeur ajoutée :
            -je réduis la valeur ajoutée de 50% et les salaires de 25%. La part des salaires dans la valeur ajoutée augmente fortement. Le niveau de vie chute.
            -je vire la moitié de mes effectifs, je double les cadences pour compenser, et je triple les salaires. La part des salaires dans la valeur ajoutée augmente. Le chômage a explosé.
            Magique, les stats, non ?

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      • denton // 14.02.2012 à 00h20

        @ Chris06 : la dérégulation des opérations financières s’est accompagnée d’un contrôle insuffisant ou inexistant des nouveaux outils créés par le système financier et c’est ce qui a permis que des « actifs pourris » inondent les bilans des banques, …. Ces mêmes banques que l’on a protégées en 2008 et que l’on bichonne toujours autant. A côté de cela la théorie libérale pronant la prudence salariale (voire la réduction des coûts du travail), les gens (vous, moi) se sont vus entraînés à emprunter pour maintenir leur niveau de vie (immobilier, voiture, puis dépenses courantes). Quant aux Etats dans le même temps il fallait qu’ils assurent le service après-vente (chômage qui n’a fait qu’augmenter dans la période, …. ). Et puis il y avait le mythe de « la croissance » qui leur faisait croire que demain le soleir brillerait et qu’il rembourseraient toutes ces dettes. Voilà !! Nous nous trouvons à présent à la fin de ce processus et on nous demande de payer la facture

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        • denton // 14.02.2012 à 00h38

          @Chris06 : Je voulais dire aussi que Benjamin Franklin a bien mieux expliqué que moi pourquoi les investisseurs se sont alors tournés vers les dettes souveraines plutôt que d’investir ailleurs. Et ceci a incité les Etats à continuer à s’endetter, d’autant que les intérêts étaient bas. Bon ! à présent il faut se retrousser les manches pour trouver des solutions viables à tout ce mic-mac

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          • bizbee // 14.02.2012 à 11h39

            Il s’agit en gros de lutter contre la concentration du pouvoir dans les mm cercles.
            Peut-être un peu plus de démocratie…
            Et pour plus de démocratie; un chgt de structure politique, renforcer et améliorer l’instruction, aider à rendre « Majeur » au sens de Kant.
            Une simple suggestion.

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  • Valérie // 13.02.2012 à 12h03

    Merci pour ce billet. Etant née au début des années 80, je n’avais jamais réalisé à quel point l’idée du libéralisme -et par conséquent la dérégulation financière que vous évoquez – avait germé dans ces années-là. Maggie, Reagan, and co… Le dernier cartoon est explicite, dans la veine de Gainsbourg qui brûle la moitié d’un billet de 100 francs ou du sketch « rap-tou vampire » des Inconnus. Très symptomatique des années 80, ce n’est plus vraiment la tonalité des artistes d’aujourd’hui…Je n’avais jamais réalisé jusqu’ici à quel point on payait moins d’impôts aujourd’hui que dans les années 80 !

    J’aime bien aussi le commentaire de Chris06 : « les 3D c’est ce qui a permis aux pays développées de se surdévelopper en faisant une course à la croissance par l’endettement »

    C’est parfaitement vrai : la croissance des pays développés (UE, USA, Japon, GB) s’est fait ces 30 dernières années par la croissance de la financiarisation et par conséquent de l’endettement public, car la croissance « classique » par la croissance de la production industrielle n’était plus possible.

    Mais alors, pourquoi la croissance de la production industrielle n’a plus été possible en UE, USA, Japon et GB ?

    – parce que quelques malins ont réalisé qu’ils se feraient plus de fric en délocalisant dans des pays à salaire très bas, en séparant clairement géographiquement les activités de production et de consommation (à crédit bien sûr) – ce qui maximise les échanges, en passant

    – parce qu’il n’y a plus eu assez d’énergie (pétrole en tête) pour continuer à faire croître la production industrielle (ce dès les krash pétroliers des années 1970), pour que cela soit rentable au vu des salaires et acquis sociaux occidentaux. La seule solution a été de délocaliser, pour compresser le coût de la main d’oeuvre. 

    Quelle est la meilleure réponse ?

    Quoiqu’il en soit, cela veut dire que les voeux de nos chers candidats à la présidence (tous sans exception!) du « retour de la croissance » sont parfaitement utopiques… 

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    • bizbee // 13.02.2012 à 12h27

      Quoiqu’il en soit, cela veut dire que les voeux de nos chers candidats à la présidence (tous sans exception!) du “retour de la croissance” sont parfaitement utopiques…

      Vous avez raison sur le diagnostique, mais je ne pense pas néanmoins que 1% de croissance soient insurmontable, au moins pendant qq temps. A long terme, il parait de plus en plus claire qu’on va vers une croissance nulle.
      http://www.les-crises.fr/pib-trimestriel-allemagne/
      Donc, pour reprendre votre allusion aux candidats, il y en a des moins utopiste(menteur?) que d’autres…

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      • Valérie // 13.02.2012 à 12h54

        D’accord, mais 1% ou 0% de croissance ça ne change pas grand chose : le chômage, les déficits, etc. ne seront pas résolus. J’attends donc d’un candidat qu’il sorte un discours réaliste sur la croissance, qui ne présente pas la croissance comme le remède miracle à tous nos maux, et qui explique que la croissance ne reviendra pas de façon durable. Il nous faut désormais entrer dans un nouveau paradigme, la prospérité sans croissance.
        Je ne vois pas quel candidat expose cela de façon claire. Eva Joly peut-être, ceci est en filigrane de son discours. Mais elle pourrait le dire de façon bien plus claire, style “il ne faut plus viser la croissance, car nous sommes aux limites physiques de la terre”, et en se laissant moins polluer par l’éternel débat “pour ou contre le nucléaire”.

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        • step // 15.02.2012 à 13h38

          Bravo ! une de plus 🙂

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    • Christophe Vieren // 14.02.2012 à 22h03

      Jean Gadrey (membre de la commission Stiglitz et prof. d’économie) , en quatre articles, observent plusieurs causes – dont les plus importantes sont structurelles – à la baisse tendanciele du taux de croissance dans les pays développés. L’Allemagne, en maintenant une industrie importante à relativement bas coût s’en sort un peu mieux que les autres pays développés, européens en particulier. Mais, dommage pour elle, cela ne peut fonctionner que très temporairement car cela se base sur des exportations vers ces autres pays. Lorsque ces pays subiront le même sort que la Grèce (à qui le tour avant la France ? Italie ? Espagne ? ….), ce n’est pas vers les pays émergents, ni vers le Japon, ni vers les USA qui lui suffira de se tourner : les premiers produiront à très bas coûts les même choses que les Allemands (y compris leur belles limousines tant convoitées !) et les derniers sont à la ramasse.
      En conclusion : l’hypothèse de Jean Gadrey me semble bonne car elle montre comment l’on a cherché vainement à conserver les taux de croissances des trente glorieuses par des artifices qui ne pouvaient tenir que sur le moyen terme et en jouant sur l’effet domino (ou plutôt la patate chaude). Maintenant que les premiers dominos commencent à tomber, il n’y a plus rien à espérer.
      L’article de Jean Gadrey en 4 chapitres : http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2009/10/26/la-baisse-tendancielle-du-taux-de-croissance-14-les-constats/
       
       

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      • Valérie // 15.02.2012 à 17h38

        Merci infiniment pour ce lien vers Jean Gadrey, c’est *extrêmement* intéressant. 
        Bien à vous.

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  • Mor // 13.02.2012 à 12h08

    L’explication clef, c’est Chevènement qui la donne dans l’article dont l’auteur donne le lien : « A chaque étape, la gauche n’est repartie qu’en se mettant au clair avec elle-même. Or, en 1981, à l’instar de Christophe Colomb, la gauche française a cru découvrir les Indes – le socialisme -, et elle doit réaliser qu’elle a trouvé l’Amérique – le néolibéralisme. » 
    Rien ne sert, donc, de chercher les coupables à droite ou à gauche puisque toute la classe politique européenne s’est laissée berner, fascinée par l’offensive libérale qui terminera par mettre à genoux l’ogre soviétique. Abandonner le navire européen sous prétexte que le navigateur est perdu n’est certainement pas une meilleure solution que chercher à le remplacer puis redresser la barre.

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    • BA // 13.02.2012 à 12h22

      Mor écrit :
       
      « Abandonner le navire européen sous prétexte que le navigateur est perdu n’est certainement pas une meilleure solution que chercher à le remplacer puis redresser la barre. »
       
      Le problème n’est pas que « le navigateur est perdu ».
       
      Le problème est que le navire « UNION EUROPEENNE » a percuté l’iceberg.
       
      Le problème est que le navire « UNION EUROPEENNE » est en train de couler.
       
      Nous avons le choix :
       
      – Nous restons dans le navire, et nous coulons tous ensemble.
       
      – Nous quittons le navire qui est en train de couler, et chaque peuple rejoint son canot de sauvetage. Nous évacuons le navire. Retour aux monnaies nationales. Retour aux indépendances nationales.

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      • Mor // 13.02.2012 à 12h34

        « Le problème est que le navire “UNION EUROPEENNE” a percuté l’iceberg. »
         
        Belle image, très pratique pour bâtir une théorie du naufrage ou se convertir en sauveur du malheureux peuple en jouant du pipeau à la Hammelin pour embarquer tout le monde en chaloupes et le faire ramer jusqu’à l’épuisement. Or, il se trouve que, pour l’instant, personne ne s’est jeté par dessus bord, ni a suivi les chants de sirènes du retour aux monnaies nationales dont la manipulation du taux de change est l’aliment préféré de la spéculation financière. 

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        • BA // 13.02.2012 à 13h01

          Le retour aux monnaies nationales sera simplement le retour à la normale.

          La monnaie unique est un désastre absolu.

          Le retour aux monnaies nationales sera simplement le retour à ce qui se fait partout ailleurs, dans tous les autres pays, sur tous les autres continents.

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          • Mor // 13.02.2012 à 13h35

            Ce qui se fait partout ailleurs ( BRICS et USA-UK ) c’est se préparer à la refonte inéluctable du système monétaire international. Les chinois le font depuis 2009, par exemple. L’Europe a plus qu’intérêt à se présenter à cette échéance avec une eurozone reconstituée et consolidée par une harmonisation budgétaire et fiscale sinon, nous avons de grandes chances de repartir pour 60 ans de dollar.

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          • BA // 13.02.2012 à 13h44

            Regardons ailleurs, sur les autres continents :
             
            1- En Océanie, 17 Etats de l’Océanie n’ont pas sacrifié leurs monnaies nationales pour créer une monnaie unique.
             
            2- Dans les pays arabes, 17 Etats arabes n’ont pas sacrifié leurs monnaies nationales pour créer une monnaie unique.
             
            3- En Amérique, 17 Etats américains n’ont pas sacrifié leurs monnaies nationales pour créer une monnaie unique.
             
            4- En Afrique, 17 Etats africains n’ont pas sacrifié leurs monnaies nationales pour créer une monnaie unique.
             
            5- En Asie, 17 Etats asiatiques n’ont pas sacrifié leurs monnaies nationales pour créer une monnaie unique.
             
            Il n’y a que nous, en Europe, qui l’avons fait.
             
            Et pour quel résultat ?
             
            Hein ?
             
            Pour quel résultat ?
             
            Un désastre.

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          • bizbee // 13.02.2012 à 13h52

            Parce que dans ces autres pays que vous citez, il va se passer quoi de mieux?
            A force de vous décrédibilisez, vous devenez un militant de la cause européenne.

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          • Incognitototo // 13.02.2012 à 14h04

            @ BA,

            Bé si vous voulez vivre avec le niveau de vie de ces pays-là, il faut y aller…

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          • BA // 13.02.2012 à 15h16

            Tous les Etats non-membres de l’Union Européenne ont un niveau de vie inférieur ?

            Sans blague ? 

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          • bizbee // 13.02.2012 à 15h21

            Tous les Etats non-membres de l’Union Européenne ont un niveau de vie supérieur ?
            Sans blague ?

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          • BA // 13.02.2012 à 15h24

            Vous vous rappelez toutes les belles promesses au moment du référendum sur le traité de Maastricht ?
             
            –              « Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)
             
            –              « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)
             
            –              « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)
             
            –              « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)
             
            –              « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)
             
            –              « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)
             
            –              « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)
             
            –              « On a voulu créer un grand marché avec la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. L’exigence des règles du jeu communes explique que le Conseil des ministres a adopté 280 lois. Mais ce qui était indispensable étant fait, il y aura dans l’avenir moins de lois européennes. » (Jacques Delors, 19 septembre 1992, La Croix)

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          • bizbee // 13.02.2012 à 15h30

            Vous voulez un listing des fausses promesses des gouvernements extra-UE ???

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          • BA // 13.02.2012 à 15h33

            Oui.

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          • bizbee // 13.02.2012 à 15h41

            Et bien je vous invite à consulter les archives des discours des gouvernement du RU, de Suisse, et de Pologne. Ça sera un bon début.

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          • BA // 14.02.2012 à 07h32

            Mais en quoi ça excuse la trahison des belles promesses qu’on nous avait faites au moment de la création de l’euro ?
            En quoi ça excuse la trahison des merveilleuses promesses de l’année 1992 ?
            En quoi ça excuse la propagande médiatique et la propagande politique pour nous inciter a voter “oui” au référendum sur le traité de Maastricht ?
            La propagande médiatique et la propagande politique nous ont bourré le crane en 1992, et le résultat a été exactement le contraire de ce qu’ils nous avaient promis. 

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          • step // 15.02.2012 à 13h41

            la question n’est même pas là. Euro ou pas, les promesses des politiques n’engagent que les crétins qui y croient.

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      • chris06 // 13.02.2012 à 13h32

        @BA,

        « Le problème est que le navire “UNION EUROPEENNE” est en train de couler. »

        Mais non, c’est le navire « MONDE » qui est en train de couler!  Il n’y a qu’un seul navire et mis à part si vous vivez au fin fond de la forêt en papouasie ou que vous vous êtes déjà organisé un confortable canot de sauvetage comme la famille BUSH dans le nord de la pampa argentine, vous êtes à son bord…

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        • BA // 13.02.2012 à 13h39

          Chris06 écrit :
           
          « Mais non, c’est le navire “MONDE” qui est en train de couler!  Il n’y a qu’un seul navire »
           
          Cette phrase est très révélatrice.
           
          Cette phrase est celle d’un défaitiste.
           
          Cette phrase est celle d’un individu qui accepte le monde comme il va.
           
          Surtout, cette phrase est celle d’un individu qui a déjà renoncé à la politique.

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          • bizbee // 13.02.2012 à 13h50

            N’importe quoi…
            Mais vous êtes payé à faire ce trollage permanent sur tout les sites de france et de Navarre ??? J’espère pour vous. Parce que cette information qui devient propagande commence à me les briser. Ce dont vous parlez n’a rien à voir avec le sujet, rien du tout.

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          • chris06 // 13.02.2012 à 15h00

            @BA,

            si j’avais renoncé à la politique je ne serais pas ici en train d’essayer de vous convaincre de ne pas perdre notre temps à discuter de faux problèmes.

             

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          • BA // 13.02.2012 à 15h15

            Il n’y a pas un navire « MONDE ».

            Vous comprenez, ça ?

            Il n’y a pas un navire « MONDE ».

            Mais en revanche il y a environ 200 navires.

            Il y a environ 200 nations.

            Et il n’y aura jamais un navire « MONDE ».

            Pourquoi ?

            Parce que le cadre maximal du consentement a une décision de la majorité est le cadre national. 

            De plus, il n’y a pas un peuple mondial.

            Il y a environ 200 peuples. 

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          • bizbee // 13.02.2012 à 15h20

            Parce que le cadre maximal du consentement a une décision de la majorité est le cadre national. 
            De plus, il n’y a pas un peuple mondial.
            Il y a environ 200 peuples. 

            Vous pouvez démontrez ces magnifiques affirmations je suppose.
            Bien sur qu’il existe un navire monde et il n’est plus très loin de l’iceberg. Vous croyez qu’on a une chance de s’en sortir si les USA coulent?

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          • BA // 13.02.2012 à 15h32

            A l’intérieur d’une nation, quand une majorité vote pour telle ou telle politique, la minorité accepte ce choix.

            Au niveau d’un continent, cela n’est plus vrai du tout.

            Si des dizaines de millions d’Allemands, d’Autrichiens, de Néerlandais, de Luxembourgeois, de Finlandais, etc, votent et qu’ils sont majoritaires pour appliquer une politique de grande rigueur économique, les citoyens grecs n’accepteront pas cette politique. Les citoyens portugais n’accepteront pas cette politique. Les citoyens italiens n’accepteront pas cette politique. Les citoyens espagnols n’accepteront pas cette politique.

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          • bizbee // 13.02.2012 à 15h39

            A l’intérieur d’une nation, quand une majorité vote pour telle ou telle politique, la minorité accepte ce choix.

            Et les grèves en France, ça veut rien dire en fait. Les minorités d’un pays ou les minorités d’un continent, quelle différence?
            Franchement, vous parlez d’aveuglement mais tous vos arguments sont basés sur du vent. Pas une stat, pas une étude, rien qu’un crédo. Retournez aux grands messes nationalistes.

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          • BA // 13.02.2012 à 15h48

            Primo, je suis anti-nationaliste.

            Secundo, je suis réaliste.

            Tertio, je regarde ce que les citoyens acceptent, et ce que les citoyens n’acceptent pas.

            – Ce que les citoyens acceptent : les citoyens acceptent d’obéir aux décisions prises par une majorité dans un cadre communal, et aussi dans un cadre départemental, et aussi dans un cadre régional, et aussi dans un cadre national.

            – Ce que les citoyens n’acceptent pas : les citoyens n’acceptent pas d’obéir aux décisions prises par une majorité dans un cadre supranational.

            Pourquoi, depuis la signature du traité de Rome en 1957, pourquoi n’y a-t-il jamais eu un seul référendum organisé partout en Europe, le meme jour, sur une question donnée ?

            Hein, pourquoi ? 

            Pourquoi n’y a-t-il jamais eu un seul référendum organisé le meme jour, partout en Europe, depuis 1957 ? 

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          • bizbee // 13.02.2012 à 15h54

            Mais sur les faits que vous exposez, je suis bien d’accord!
            Sur l’interprétation que vous en faites, à savoir, c’est l’UE qui nous a fait couler, pas du tout.
            1) on coule déjà
            2) avec ou sans UE
            3) qui divise pour mieux régner?
            4) je veux bien parier avec vous que la suisse ne sortira pas mieux que la France.
             
            Et enfin, quel est le rapport avec l’article?

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          • chris06 // 13.02.2012 à 16h04

            @BA,

             » Il y a environ 200 nations. »

            en ce qui concerne les problèmes energétiques, écologiques et ceux liés au système monétaire et financier globalisé ainsi que le surrendettement et la surconsommation chronique, toutes les nations y sont confrontés de la même manière.

            Si vous croyez que c’est en refusant de sortir du cadre conceptuel national, hérité d’une époque (il y a environ 300 ans) pour toujours révolue qu’on pourra confronter ces problèmes, c’est que vous n’avez vraiment pas compris grand chose.  

            « il n’y a pas un peuple mondial »
            c’est ce qu’on appelle l’humanité. Mais cela doit être un concept trop étrange à vos yeux, n’est ce pas?  

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          • BA // 13.02.2012 à 16h19

            L’Humanité est un concept que j’accepte.

            Mais moi, je suis un démocrate.

            Je raisonne donc en démocrate.

            Peut-il y avoir la démocratie dans le cadre d’une commune ?

            Oui, car la minorité accepte la décision prise par la majorité dans une commune.

            Peut-il y avoir la démocratie dans le cadre d’un département ?

            Oui, car la minorité accepte la décision prise par la majorité dans un département.

            Peut-il y avoir la démocratie dans le cadre d’une région ?

            Oui, car la minorité accepte la décision prise par la majorité dans une région ?

            Peut-il y avoir la démocratie dans le cadre d’une nation ?

            Oui, car la minorité accepte la décision prise par la majorité dans une nation.

            Demain, pourra-t-il y avoir la démocratie dans le cadre de l’Humanité ?

            Non, car la minorité n’acceptera pas la décision prise par la majorité dans l’Humanité.

            Exemple concret :

            Si, dans l’avenir, une décision X est votée par 1,6 milliard d’électeurs chinois et aussi par 1,6 milliard d’électeurs indiens, cette décision aura obtenu la majorité des électeurs de l’Humanité. Mais cette décision X ne sera pas acceptée par la minorité de l’Humanité.

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          • bizbee // 13.02.2012 à 16h28

            Vous pensez donc que si en France, le gouvernement nous imposait la mm austérité qu’en Grèce on ne broncherait pas?

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          • BA // 13.02.2012 à 16h49

            Je remarque que le peuple français n’a pas fait de révolution depuis belle lurette.

            C’est un constat. 

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          • bizbee // 13.02.2012 à 16h58

            Et bien restez en au constat…

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          • BA // 13.02.2012 à 17h05

            Le peuple français a renversé le Second Empire en 1870. Il a remplacé le Second Empire par la Troisième République.

            Depuis 1870, le peuple français ne renverse plus aucun régime. 

            En aout 1944, le peuple français a renversé le régime de Pétain, mais avec l’aide des armées des USA, du RU, etc.

            Depuis, le peuple français est très calme, très spectateur. 

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          • bizbee // 13.02.2012 à 17h19

            Donc en fait, depuis qu’il fait partie de l’UE, le peuple français ne se révolte plus… Tiens très intéressant. Vous en arrivez à vous contredire, c’est navrant pour vous.
            Mais à par ça bien joué, vous avez réussi un joli détournement de débat.
            L’article sur lequel vous postez vous inspire-t-il autre chose que « c’est la faute à l’UE » ?

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          • BA // 13.02.2012 à 17h25

            Depuis 1957, les Français ont fait une expérience : la construction européenne.

            Bon.

            D’accord.

            C’est très bien de faire des expériences.

            Depuis 1957, cela fait 55 ans que cette expérience a été faite.

            Maintenant, nous pouvons faire le bilan de cette expérience : une catastrophe.

            Conclusion :

            Cette expérience a foiré lamentablement.

            On met fin a cette expérience.

            On arrete l’expérience d’une Europe supranationale.

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          • bizbee // 13.02.2012 à 17h31

            J’irai mm plus loin;
            Europe supranationale qui a provoquée la désindustrialisation, la dérégulation de l’économie, l’explosion de la dette, la crise des subprimes,… Bref, c’est vraiment la cause majeure à la crise actuelle, à ne pas en douter une seconde.

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          • BA // 13.02.2012 à 17h45

            Comme tous les traités européens, le traité de Lisbonne est libre-échangiste.
             
            L’article 206 grave dans le marbre le libre-échange mondial généralisé :
             
            « Par l’établissement d’une union douanière conformément aux articles 28 à 32, l’Union contribue, dans l’intérêt commun, au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu’à la réduction des barrières douanières et autres. »
             
            http://consilium.europa.eu/uedocs/cmsUpload/st06655.fr08.pdf
             
             
            Cet article était présent, mot pour mot, dans le traité établissant une Constitution pour l’Europe en 2005.

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        • denton // 14.02.2012 à 00h49

          @ BA : pourquoi 17 17 17 ?
          @ tous : ne confondons surtout pas Union Européenne et zone euro. Si la 2ème devait couler, cela ne veut pas dire que l’ensemble devrait suivre

            +1

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          • BA // 14.02.2012 à 07h24

            Parce qu’en Europe, 17 Etats ont sacrifié leurs monnaies nationales pour créer une monnaie unique.

            Cette folie n’a pas eu lieu en Océanie.

            Cette folie n’a pas eu lieu dans les pays arabes.

            Cette folie n’a pas eu lieu en Afrique.

            Cette folie n’a pas eu lieu en Amérique.

            Cette folie n’a pas eu lieu en Asie.

            En clair : cette folie n’a jamais eu lieu, nulle part, dans aucune autre partie du monde, sur aucun autre continent.

            Quand la zone euro aura explosé, nous reviendrons a la raison.

            Quand la zone euro aura explosé, nous reviendrons aux monnaies nationales.

            Nous reviendrons aux principes :

            – battre monnaie est une prérogative de puissance publique ;

            – battre monnaie est un pouvoir régalien ;

            – battre monnaie est un monopole d’Etat ;

            – le pouvoir monétaire doit etre soumis a l’Etat. 

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    • P // 13.02.2012 à 14h00

      Le plus fascinant, c’est la quantité de gens qui le passage du poids de la sphère publique de 35 % du PIB à 55 % entre 1975 et 2005 (grosso modo) est la marque du triomphe du néo- ou ultra- libéralisme, de « la casse du service public » etc.  … 8-0
       

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      • bizbee // 13.02.2012 à 14h56

        http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/fileadmin/medias/documents/ressources/PLF2012/RPO2012.pdf

        Un rapport qui appui ce que vous énoncez, et l’approfondi.
        Je pense qu’on peut nuancer; il y a clairement des secteurs où il y a de la casse, et d’autre où certains se goinfrent sur notre dos.

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      • bizbee // 13.02.2012 à 15h04

        http://www.senat.fr/rap/r03-055/r03-0551.html
         
        Un autre rapport mettant cette augmentation en perspective avec d’autres pays, et notamment la Suède, plus libérale…
        On observe par ailleurs la très bonne superposition des courbes de prélèvement et de libéralisation…
        Alors, la poule ou l’œuf… ou les deux

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      • chris06 // 13.02.2012 à 15h25

        @P,

        Après les nationalisations du premier gouvernement Mitterrand, la sphère publique était bien plus enflée qu’aujourd’hui.

        Aussi, je ne vois pas en quoi le poids des dépenses des administrations publiques dans le pib est un indice pertinent de libéralisation financière? S’il y a des variations importantes d’un pays à l’autre sur le premier indicateur c’est entièrement dû au système de protection sociale et non au degré de libéralisation financière. 

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        • P // 13.02.2012 à 21h53

          Après les nationalisations la sphère publique était à moins 50 % du PIB et encore en comptant large (45 % de dépenses + 5 % pour les secteurs nationalisés). Et pourtant on a largement privatisé depuis (France Telecom, EDF, arsenaux, etc.)
          le poids des dépenses des administrations publiques dans le pib est un indice pertinent de libéralisation tout court. 

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          • bizbee // 15.02.2012 à 10h31

            le poids des dépenses des administrations publiques dans le pib est un indice pertinent de libéralisation tout court.

            Tout à fait; plus on dérégule, plus le poids des dépenses publiques augmentent 😉

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      • step // 15.02.2012 à 13h50

        il ne vous ai jamais venu à l’esprit que l’effet boule de neige de la dette sur les finances de l’état sont en partie responsable de cet état de fait ? Hormis quelques fous furieux, les dépenses de fonctionnement hors charge de la dette des collectivités sont assez fixes (hormis le vieillissement, mais bon là on y peut pas grand chose).

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    • BA // 14.02.2012 à 07h30

      Mais en quoi ça excuse la trahison des belles promesses qu’on nous avait faites au moment de la création de l’euro ?

      En quoi ça excuse la trahison des merveilleuses promesses de l’année 1992 ?

      En quoi ça excuse la propagande médiatique et la propagande politique pour nous inciter a voter « oui » au référendum sur le traité de Maastricht ?

      La propagande médiatique et la propagande politique nous ont bourré le crane en 1992, et le résultat a été exactement le contraire de ce qu’ils nous avaient promis. 

        +1

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      • bizbee // 14.02.2012 à 16h39

        http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/81-des-francais-pour-l-euro-13-02-2012-1859186.php
        T’as encore du boulot BA… ‘tin, c’est plus que c’était la propagande

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        • BA // 14.02.2012 à 17h11

          Référendum.

          J’attends le référendum.

          C’est bizarre, d’ailleurs : il n’y a pas eu de référendum depuis le 29 mai 2005.

          Par exemple, il n’y a pas eu de référendum pour savoir si le peuple français était pour ou contre le traité de Lisbonne en 2008.

          Et il n’y aura pas de référendum pour savoir si le peuple français est pour ou contre l’euro en 2012.

          Normal : l’Union Européenne est anti-démocratique.

          Mais ça, on le savait depuis belle lurette. 

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          • Marcus // 14.02.2012 à 17h24

            Alors BA, je vois que tu défends bien tes idées (je partage les mêmes sur l’euro) et que tu te défends comme un beau diable !
            C’est bien.
            Bonne continuation.
            Marc

              +1

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  • Benjamin Franklin // 13.02.2012 à 12h45

    Bizbee, le document du FMI que tu avais trouvé a eu du succès… à mon sens, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle…

    Je ne vais pas revenir sur ce que j’avais déjà dit à propos de ce document dans un commentaire sur un ancien billet d’Olivier, mais cet indice de « libéralisation financière » est pur enfumage.

    J’invite les curieux à aller examiner la façon dont ont été construits les 7 paramètres de l’indice. On patauge dans le subjectif et surtout les oublis stratégiques.

    Prétendre que le secteur financier a été « libéralisé » parce qu’il n’existe plus de contraintes sur les taux pratiqué, ou parce que l’Etat n’est plus actionnaire majoritaire des banques, est une grosse blague. En bloc :
    -les monnaies privées sont toujours interdites
    -on vit toujours dans un système de banque centrale, qui contrôle les taux d’intérêts bancaires
    -les banques ont toujours quasi-obligation légale d’adhérer aux banques centrales
    -les pouvoirs publics régulent de plus en plus lourdement le marché des métaux précieux
    -la garantie publique des dépôts est de plus en plus forte
    -le volume de règlementation à valider par une banque qui veut entrer sur le marché est en croissance exponentielle
    -les pouvoirs publics ont multiplié les bailouts
    Pour comparer, cela reviendrait à dire que le marché de l’immobilier est dérégulé parce que les propriétaires peuvent choisir leur modèle de boite aux lettres…

    Le fait que les politiques économiques des trente dernières années aient été orchestrées par des ploutocrates plutôt que des bureaucrates ne change strictement rien à deux choses fondamentales :
    -ce n’était pas des politiques libérales, ce n’était pas une « libéralisation »
    -quelle que soit la caste qui tenait l’arme du crime, cette arme n’a pas changé : l’intervention de l’Etat et des pouvoirs publics.

      +1

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    • bizbee // 13.02.2012 à 12h56

      Évidemment qu’il est critiquable mais d’une part,
      1) sa méthodologie est transparente et simple
      2) il est sans prétention (tu en avais jamais entendu parler)
      3) on pourrait toujours prendre l’autre indice dont tu parlais (Economic Freedom Rating (EFR)), fabriqué pour le coup par des libéraux pur sucre (et dont on entend bcp parler…), pour arriver au même conclusions…
      4) si tu compares la méthodologie de cet autre indice, c’est autrement 1000 x plus de l’enfumage…
      http://www.dossiersdunet.com/spip.php?article102

      Comme nous l’avons déjà mentionné, la corrélation observée par les auteurs entre l’EFR et les diverses autres variables (espérance de vie, productivité céréalière, inégalités sociales, etc.) provient du fait que toutes ces variables sont corrélées avec le PIB per capita. Rien ne nous porte à croire que de telles relations existent en pratique.

       
      D’

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    • bizbee // 13.02.2012 à 13h10

      Bizbee, le document du FMI que tu avais trouvé a eu du succès… à mon sens, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle…

      Pas forcément, un h16 habile est très capable de le mettre à son avantage, je n’en doute pas une seconde, comme contrepoints l’a fait (grossièrement) pour l’EFR. Rassures toi, les ultra arriveront à dire qu’il y a une forte corrélation entre cet indice et le PIB… d’ailleurs les auteurs de l’indice ne font aucune interprétation sur son évolution…

        +1

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      • Benjamin Franklin // 13.02.2012 à 13h46

        Mais j’arrive à faire preuve d’esprit critique avec ce que produit Contrepoints, je te rassure. D’ailleurs, vu le large panel de leurs auteurs, il y a régulièrement des articles qui se critiquent l’un l’autre. Au niveau tendance, entre un quasi-monétariste plutôt conservateur comme Gave, des minarchistes, des libéraux sociaux ou des anarcaps, il y a de la diversité !
        Je sais que la Heritage Foundation est loin d’être pure et sans tache, je sais que les frères Koch sont aussi des lobbyistes, je sais que des gens d’extrême droite subventionnent des think tanks affichés libéraux, je sais que l’équipe de campagne de Ron Paul est infiltrée par des républicains pourris ou des suprématistes blancs… bref je ne suis pas aveugle !

        Dans tous les cas, se fonder sur cet indice du FMI pour affirmer qu’il y a eu libéralisation de la finance est biaisé. Ou alors il faut utiliser un autre terme que « libéralisation », par exemple « prise de pouvoir », « domination », « attribution de privilèges ».
        Comme je le disais dans l’ancien commentaire, je peux te fabriquer en 5 minutes un indice avec une méthodologie tout aussi simple et transparente, prenant en compte les critères chers aux autrichiens plutôt qu’aux monétaristes, et qui montrera qu’au contraire la libéralisation financière a sombré depuis 40 ans.

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        • bizbee // 13.02.2012 à 13h58

          Comme je le disais dans l’ancien commentaire, je peux te fabriquer en 5 minutes un indice avec une méthodologie tout aussi simple et transparente, prenant en compte les critères chers aux autrichiens plutôt qu’aux monétaristes, et qui montrera qu’au contraire la libéralisation financière a sombré depuis 40 ans.

          En toute objectivité et sans pré-jugement, je veux bien que tu fasses l’exercice. En redonnant bien clairement tes critères de départ et en justifiant tes pondérations. Je suis curieux et ouvert, donc pas de pb.

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          • bizbee // 13.02.2012 à 14h04

            D’ailleurs je te renvois à cet article sur l’optimum de Pareto, mm si tu pourras constater que je l’ai largement critiqué.
            http://www.pauljorion.com/blog/?p=33654

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          • Benjamin Franklin // 13.02.2012 à 16h07

            Il faudrait que je retrouve le billet d’Olivier où j’avais fait l’exercice en commentaire. Mais je pense que tout le vice est dans la justification des pondérations, justement. Le document du FMI s’attardait assez peu sur cette pondération, qui est hautement subjective je pense.
            Si je devais ajouter deux critères et les justifier, je dirais simplement :
            -la moitié du score maximal de l’indice dépend de la réponse à la question « tout citoyen a-t-il le droit d’émettre n’importe quelle monnaie privée ? ».
            -le quart du score maximal dépend de la réponse à « tout citoyen peut-il refuser un paiement dans une monnaie non convenue par contrat libre ? »
            La monnaie, sous toutes ses formes possibles, est le fondement de l’économie. Si la monnaie n’est pas libre, l’économie n’est pas libre, et la finance non plus.

            Sinon j’ai jeté un coup d’oeil au billet de Jorion et aux commentaires, et j’ai bloqué sur le passage où il t’accuse purement et simplement d’être un fourbe ultralibéral. Indépendamment du sens des mots, de tes convictions ou des siennes, je reste muet devant un tel acharnement à vouloir mettre les gens sous des étiquettes, surtout diabolisantes…

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          • bizbee // 13.02.2012 à 16h20

            Jorion est extrêmement mégalo. Mas pour sa défense, (jsuis sympa hein!) je vais dire qu’il se tape depuis 5 années les mm commentaires. Donc il a finit par les cataloguer, et puis c’est vrai qu’il a tendance à protéger son audimat chéri (avec des commentateur qui lui rendent bien). Tu verras le mm genre de comportement sur les forums d’h16, quoiqu’en pire…

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          • bizbee // 13.02.2012 à 16h22

            C’est comme ça qu’on crée des chapelles… et c’est pour cela qu’en comparaison le blog d’olivier est si riche. dans le style ouverture, celui de tonio le nain est pas mal non plus. http://auxinfosdunain.blogspot.com/

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    • step // 15.02.2012 à 13h54

      on vit toujours dans un système de banque centrale, qui contrôle les taux d’intérêts bancaires
       

      les déreglements actuels des taux montrent bien que ce n’est pas le cas. Actuellement ce sont des hedges funds qui décident des taux, et ce n’est pas beaucoup mieux. 

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  • Valérie // 13.02.2012 à 12h52

    D’accord, mais 1% ou 0% de croissance ça ne change pas grand chose : le chômage, les déficits, etc. ne seront pas résolus. J’attends donc d’un candidat qu’il sorte un discours réaliste sur la croissance, qui ne présente pas la croissance comme le remède miracle à tous nos maux, et qui explique que la croissance ne reviendra pas de façon durable. Il nous faut désormais entrer dans un nouveau paradigme, la prospérité sans croissance.

    Je ne vois pas quel candidat expose cela de façon claire. Eva Joly peut-être, ceci est en filigrane de son discours. Mais elle pourrait le dire de façon bien plus claire, style « il ne faut plus viser la croissance, car nous sommes aux limites physiques de la terre », et en se laissant moins polluer par l’éternel débat « pour ou contre le nucléaire ».

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    • Valérie // 13.02.2012 à 12h54

      zut, ceci est en réponse à Bizbee (12h27)

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    • bizbee // 13.02.2012 à 12h58

      la prospérité sans croissance.
      on a probablement lu le mm bouquin.
      Je suis complètement d’accord avec ce que vous exposez. Malheureusement, la politique est devenue marketing, c’est à vous de lire entre les lignes quel est le programme le plus réaliste (en terme de croissance).

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  • Incognitototo // 13.02.2012 à 13h11

    Excellent article qui démontre graphiques à l’appui, mieux que de longs discours, en quoi le PS est éminemment responsable de la dérégulation… ce que je me tue à expliquer à beaucoup, sans grand succès…

    Il est à remarquer que, paradoxalement, c’est la libéralisation des marchés financiers, la fin du contrôle des prix, ainsi que le retour à une politique de Franc fort, décidés par Bérégovoy (Ministre des Finances sous Fabius puis Rocard) à partir de 1986, qui ont permis de casser l’inflation, qui est repassée en dessous de 5%, après 15 ans de folie à ce niveau-là… Comme quoi tout n’est pas mauvais dans les marchés et la libre concurrence… enfin, faut le dire vite…

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    • bizbee // 13.02.2012 à 13h14

      Comme quoi tout n’est pas mauvais dans les marchés et la libre concurrence… enfin, faut le dire vite…

      Tout à fait d’accord, mais attention à la récupération des ultra-libéraux…

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  • Mor // 13.02.2012 à 13h45

    Il est curieux de constater que lorsque l’on parle de dérégulation financière, se dresse toujours quelques libéraux pour la nier. Alors voyons ce qu’en dit Soros, qui n’est pas trop susceptible d’être accusé de sympathies communistes :
    « L’insuffisance des réglementations internationales peut être attribuée d’une part à l’incapacité de comprendre la nature réflexive du crédit et, de l’autre, à l’hostilité envers les réglementations, mais surtout au manque d’institutions internationales appropriées. Les systèmes financiers nationaux sont placés sous l’autorité des banques centrales et autres autorités financières. Dans l’ensemble, celles-ci font du bon travail : depuis plusieurs décennies, il n’y a pas eu de crise des systèmes financiers dans les grands pays industriels. Mais qui est responsable du système financier international ? Les institutions financières internationales et les autorités monétaires nationales coopèrent en période de crise, mais il n’y a pas de banque centrale internationale ou d’autorité de régulation internationale comparable aux institutions existant au niveau national. Il n’est pas facile d’imaginer comment l’on pourrait créer de telles institutions : l’argent et le crédit sont intimement liés aux problèmes de la souveraineté nationale et de l’intérêt national. Les nations n’ont pas envie de renoncer à leurs prérogatives.  » G. Soros – La Crise du Capitalisme Mondial.

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    • P // 13.02.2012 à 15h39

      Quand on verra des entreprises du BTP ou de l’horlogerie, ou même de simples particuliers, créer des banques (sous forme de SA ou de mutuelles) aussi facilement qu’ils se lancent dans la presse, la TV, la téléphonie ou l’automobile, on verra moins de libéraux nier la déréglementation … en attendant …
      Et cela n’est nullement contradictoire avec « L’insuffisance des réglementations internationales  », à vrai dire cela va plutôt de pair : des réglementations nationales  surabondantes et verbeuses ont toutes les chances d’être bien plus insuffisantes que la réglementation du droit commun des entreprises

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      • Mor // 13.02.2012 à 15h53

        Toujours selon Soros :
        « Les crises de la dette intérieure dans les pays industrialisés sont très différentes car les procédures en cas de faillite protègent généralement les débiteurs. (Les banques américaines ont perdu plus d’argent lors de la crise des caisses d’épargne de 1985-1989 que durant la crise de la dette inter nationale de 1982.) L’immunité relative des prêteurs dans le système international crée un aléa moral dangereux : les risques ne sont pas assez élevés pour décourager les pratiques malsaines. Cette asymétrie est l’une des principales causes d’instabilité. Chaque crise financière est précédée par une trop forte expansion du crédit. Quand le crédit est facilement disponible, il ne faut pas s’attendre à ce que les débiteurs fassent preuve de retenue. Quand le secteur public est l’emprunteur, la dette doit être remboursée par les gouvernements à venir -un gonflement de la dette est, pour les régimes faibles, le meilleur moyen de s’en sortir. Par exemple, le régime communiste prétendument réformateur de Hongrie a tenté de s’attirer la sympathie du peuple avec de l’argent emprunté jusqu’à ce que la crise de 1982 y mette un terme. Mais le secteur public n’est pas le seul à manquer de retenue et si la dette est contractée par le secteur privé, les autorités financières peuvent n’être mises au courant que trop tard de son existence. C’est ce qui s’est produit dans plusieurs pays d’Asie lors de la crise de 1997.  »

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        • step // 15.02.2012 à 13h59

          tiens soros bien de tuer benji. La répartition publique privée est hors sujet. Un pauvre ne doit pas emprunter plus qu’il ne peut récupérer, un riche ne doit pas le lui préter de toute facon. et l’état doit s’assurer que la situation pauvre/riche fluctue dans des marges raisonnables.

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  • Patrick Juignet // 13.02.2012 à 15h15

    Excellent article qui donne des info pertinentes et montre que dans la confusion idéologique dans laquelle nous sommes, c’est la gauche qui a le plus dérégulé. Je l’ai cité dans mon blog au sujet des recettes de l’ultralibéralisme
     

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    • Incognitototo // 13.02.2012 à 20h08

      Parce que vous pensez que le PS est encore de gauche ??? Je pense que depuis 1982, on ne peut plus classer ce parti à gauche, même pas parmi les socio-démocrates…

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      • P // 13.02.2012 à 22h09

        C’est quoi la gauche ? Originellement c’était l’opposition à l’autorité, le contrôle tatillon des finances du souverain, etc. Aujourd’hui, plus on se déclare à gauche, plus on réclame et on promeut l’autorité, l’usage du pouvoir, et plus on acclame les réalisations des Bismark et Pétain (assurances sociales obligataire, retraite par répartition, protection corporatistes, etc.). La gauche française a viré à extrême-droite via les thème de la protection sociale, au point que TOUS ses leaders depuis 40 ans sont issus de famille de droite voire extrême …

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        • Incognitototo // 13.02.2012 à 22h19

          C’est l’heure de prendre vos gouttes…

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        • step // 15.02.2012 à 14h02

          il est certain que les retraites par capitalisation sont un grand succès, il suffit de voir l’exemple américain ! Elles ont fondu comme neige au soleil en fonction des évolution des cours de la bourse. Ils sont au ticket alimentaire maintenant.

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  • Un_passant // 13.02.2012 à 17h07

    J’aime lorsque certains accusent l’Euro et l’UE… Qui n’a pas respecté les critères de Maastricht et s’est joyeusement assis dessus? L’UE ou bel et bien le gouvernement français qu’il soit de gauche ou de droite?

    Qui fait la dette? L’UE et l’Euro ou le gouvernement avec ses choix clientélistes où le courage est absent depuis trente ans?

    Qui a dégommé l’industrie française et, plus grave, l’agriculture? L’euro et l’UE ou les politiques fiscales délirantes ainsi que la PAC qui, contrairement à ce que les agriculteurs croient, leur nuit plus qu’autre chose (exemple les subventions aux industrielles plutôt qu’aux agriculteurs -> on subventionne une entreprise pour qu’elle achète les produits des agriculteurs plutôt que de verser l’argent aux agriculteurs et quand on verse de l’argent aux agriculteurs ça profite, par exemple aux… Dassault)?

    La faute de l’UE? C’est amusant, on en oublierait presque Rocard, Juppé, Charasse(? je confond peut-être avec un autre, mais son nom m’échappe), Seguin et toutes leurs critiques sur la dépense publique qui ont valu à certains d’être mis au ban par leur parti (ou mis dans un placard) ou ayant du quitter un confortable poste de ministre…

    Je ne suis pas le dernier à m’insurger contre ce parlement européen réduit à l’état de chambre d’enregistrement des lobbies par le truchement d’une commission européenne entièrement à leur botte (en tout cas, elle fait plus qu’en donner l’impression), mais accuser l’UE et l’Euro de nos lâchetés, c’est vil, mesquin.

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  • BG // 13.02.2012 à 17h12

    Formidable comparaison entre pays.
    Concernant la France, j’avoue avoir été épaté : la France atteint l’indice 100, le maximum, je ne l’aurais jamais cru.
    Car dans le même temps, le poids de la sphère publique dans l’économie augmente en continu pour atteidre 56%, quel paradoxe ! ou l’impression que le politique avance en crabe.

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    • bizbee // 13.02.2012 à 17h25

      Vous avez vu juste, c’est très intéressant de superposer la dérégulation et l’augmentation des prélèvements obligataires. Ça colle vraiment pas mal. Et ça montre aussi qu’on ne peut pas désigner si facilement des boucs émissaires.

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      • Wilmotte Karim // 14.02.2012 à 00h05

        Ou alors, ça montre qu’il faut équilibrer le bateau(qu’on déséquilibre par la dérégulation) pour qu’il ne chavire pas (récessions, révoltes).

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        • bizbee // 14.02.2012 à 15h43

          Le déséquilibre a été amplifié par la dérégulation, c’est clair.
          Mais à l’origine, ce déséquilibre est plutôt à relier avec la planche à billet américaine qui a tournée à plein régime pour le Viet-Nâm et qui a été suivi par la fin de Bretton Woods.
          M’enfin c’est que mon avis.

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          • step // 15.02.2012 à 14h12

            m’enfin quand un état privatise, c’est qu’il troque des rentrées d’argent régulières contre une rentrée d’argent momentannée. C’est la même chose entre l’entrainement physique et les stéroides. On sait qu’il y en a un qui finit toujours mal, et en plus vous coute plus cher. Un gouvernement qui privatise ne le fait QUE pour de la gonflette, n’en déplaisent aux libéraux. Et ce sont les générations suivantes qui payent. Alors qu’il existe (disfonctionnements, fonctions non stratégiques) des raisons valables de soumettre un service public à la concurrence. Au passage sachez que les dirigeants des sociétés publiques de droit privés ne sont plus soumis aux barêmes de la fonction publique et que bizarrement ils explosent à ce moment là. Ajoutez à cela que les principaux bénéficiaires sont des élus et « hauts fonctionnaires »… suis-je assez clair ? 

            La privatisation c’est se couper un bras une jambe pour ameillorer l’aflux de sang au cerveau. Peut être mais on finit cul de jatte dans un fossé.

            Vous ne pouvez même pas imaginer le poids sur la dette publique qu’aurait levé la conservation dans notre giron des sociétés d’autoroutes qui ont été données en cadeaux aux bouygues et consorts. Pour financer quelles réelections ? 

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          • bizbee // 15.02.2012 à 16h03

            Peut-être n’ai-je pas compris clairement ta pensée, mais il me semble que tu mélanges effets de la privatisation avec ceux du copinage/réseaux.
            Le copinage n’est pas vraiment l’apanage du privée. On le constate en permanence lorsqu’on voit comment est fait le recrutement dans le public. Ça fait longtemps qu’ils font un bras à la méritocratie pour privilégier les réseaux… C’est aussi le cas dans les très grosses boites du privé, je le concède, mais pour le coup, la gonflette, je la mettrais plutôt dans les entreprises publiques.
            La meilleure façon de faire exploser la dette à long terme serait de nationaliser. C’est qd mm pas pour rien que la productivité c’est effondré durant le communisme. En Pologne, les ingénieurs partaient au boulot pour faire la sieste. C’est pas inventé ça. Et l’URSS est morte de sa dette. Faudrait pas l’oublier qd mm.
            Loin de moi de faire l’apologie de la concurrence qui lorsqu’elle est exacerbée nous réduit à l’esclavage, mais faudrait pas tomber dans l’excès inverse.

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  • Patrick Luder // 13.02.2012 à 19h06

    Oui, c’est un JEUX boursier de monnaies-virtuelles … fluctuant au grés des (dés-)information surmédiatisées. Le Monopoly était bien plus réel …

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  • yannthi // 13.02.2012 à 19h56

    Et ça montre aussi qu’on ne peut pas désigner si facilement des boucs émissaires.

    Entièrement d’accord! Malheureusement, en ces temps troublés, l’heure est à l’expiation et donc à la recherche du bouc émissaire.:-(

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    • step // 15.02.2012 à 14h14

      dans les temps troublés, les boucs émissaires sont choisis par les fautifs.

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  • Marcus // 13.02.2012 à 21h17

    Jacques Sapir et la Grèce :
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=F6DxsEU-gSI#!
    J’espère Olivier que ta conférence s’est bien passée.
    A++

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  • denton // 13.02.2012 à 23h42

    @ Un_passant : nous sommes finalement nombreux à penser pareil et à penser que nous ne pourrons rien changer. Il faut que nous en prenions bien conscience car nous sommes une force qui s’ignore. Je dois dire que je n’ai pas la solution à la situation actuelle. Nous sommes confrontés à des non-choix au niveau politique. Mais pas au niveau de nos vies sociales, …. Je crois qu’aujourd’hui il faut en passer par là : tisser des liens de proximité, échanger, nous mettre en conformité avec nos convictions. Quand les opportunités se présenteront alors il sera possible, je l’espère, de faire évoluer les choses. En attendant, c’est très préoccupant….

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    • step // 15.02.2012 à 13h16

      il est évident qu’actuellement nous avons le choix entre une défaite en rase campagne promue par notre umpps et une victoire à la pyrus. Dans tous les cas on sera ruinés mais dans un cas nous serons des esclaves, dans l’autre nous serons des hommes. Le tout est de bien comprendre cela et de trouver le moyen d’y parvenir, car actuellement nous nous dirigeons vers la première solution.

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  • Grégory // 14.02.2012 à 06h55

    Quelqu’un à qui je montre cet article s’insurge : 
    – ce n’est pas la gauche, le PS ! Ils ont perverti l’héritage !
    – justement, l’article le montre bien non ?
    – oui mais il ne faut pas dire que c’est la « gauche » ! c’est sombrer dans un cynisme auquel je me refuse !
     
    Je suppose qu’il pense à la gauche « bolivarienne » qui sur l’échelle de libéralisation s’en sort, il faut bien le dire, un peu moins honteusement que Fabius. J’essaye de lui dire que pour l’auteur de l’article il importe de ne pas déraper dans l’éditorialisme et le prosélytisme, ce qui empêche de rajouter des guillemets à « Gauche » sur le graphe.  Mais son point n’est pas sans mérite, donc je le transmets ici aussi. 
    Quoi qu’il en soit un billet bien intéressant comme il y en a déjà une sacré pile sur ce blog, merci.

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  • Christophe Vieren // 15.02.2012 à 18h30

    @Benjamin et bizbee : ne pensez vous pas qu’entre le néolibéralisme et le socialisme à la soviétique (qui n’est pas le communisme, le socialisme se définissant par la propriété collective de moyens de production), il y a une large gamme d’entre deux. Tant du point de vue de la démocratie que du niveau de collectivisation des moyens de productions ? Du point de vue de la démocratie, n’oublions pas que les états « socialistes » sont tous issus de dictatures (tsar russe, empereur chinois, dictateur cubain, …) ou se sont vus imposés le « socialisme » dicté par l’empire soviétique ? Combien de temps s’est écoulé entre la révolution française et la 3e république ? Ne peut-on envisager une gouvernance populaire sans passer par un parti unique ?  Garantir une certaine liberté de la presse sans pour a
    Du point de vue de l’économie, est-il utile de nationaliser la boulangerie du coin comme c’était le cas dans les pays de l’Est ? Ne peut-on déjà revenir au capitalisme sous contrainte tel qu’il a prévalu durant les trente glorieuses dans la plupart des pays capitalistes, y compris aux USA ? Ne peut-on se contenter de nationaliser les secteurs stratégiques (énergie, transports, …) ou d’intérêt collectif (éducation, culture, santé, ….) sans nationaliser la fabrication des yaourts à la fraise (ou même à la banane) ? Ne peut-on envisager, comme en Allemagne, la cogestion de certaines entreprises ? ….
     
     

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    • Benjamin Franklin // 16.02.2012 à 08h48

      Vouloir défendre une position « modérée » est fort louable… à condition que l’on sache vraiment identifier les extrêmes.

      Ce que je m’efforce de faire comprendre dans mes commentaires, c’est que les politiques économiques ne sont pas disposées sur une ligne droite entre communisme total et capitalisme total, avec un « juste équilibre » entre les deux. Ce serait plutôt un triangle entre société planifiée, société libre et société féodale.
      Ce que vous appelez « néolibéralisme », c’est en réalité du féodalisme : en effet, la liberté des citoyens de ne PAS sauver les too big to fail avec leurs impôts n’est pas respectée.  De même, la liberté des citoyens de choisir leurs monnaies, de choisir leurs banques, de choisir leurs taux d’intérêts, de se syndiquer et boycotter, n’est pas respectée non plus.
      Qu’est-ce que c’est qu’une « gouvernance populaire » ? La tyrannie de la majorité ? Des sociétés hautement avancées et cultivées ont déjà voté à la majorité l’anéantissement légal de leurs minorités dans le passé (et pour ne pas faire qu’un point Godwin, évoquons la Vendée).

      Vous évoquez de se « contenter » de nationaliser l’énergie, les transports, l’éducation, la culture, la santé… réalisez vous que ces secteurs représentent déjà entre le tiers et la moitié de l’activité d’un pays ? La propriété privée et la libre association sont parfaitement compatibles, la gestion des « services publics » par des mutuelles (donc des institutions à but non lucratif, rappelons-le encore) et des associations de droit privé en libre concurrence est parfaitement… libérale !
      Vous évoquez aussi la cogestion d’entreprises. Mais je n’y vois aucun problème, et les libéraux non plus ! Il faut bien comprendre une chose : le libéralisme n’est pas une doctrine de la marchandisation. C’est une doctrine qui place le libre consentement de chaque individu comme valeur fondamentale. Si les ouvriers et les patrons sont d’accord pour cogérer (généralement après que les ouvriers ont utilisé leur force de travail comme outil de négociation), et bien tant mieux !

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      • bizbee // 16.02.2012 à 09h59

        C’est une doctrine qui place le libre consentement de chaque individu comme valeur fondamentale.

        C’est d’ailleurs ce que je lui reproche… Perso, je préfère un système réel donc imparfait (et pas une utopie ou doctrine ou idéologie). Et je ne pense pas que la liberté soit plus fondamentale que la solidarité, ou la réduction des inégalités. Mais je suis aussi persuadé qu’un système avec des élites qui planifient nos vie (et c’est autant le cas pour le communisme appliqué que pour le libéralisme appliqué) est à terme destructeur de liberté, ce à quoi je tiens il est vrai très fortement.

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        • Benjamin Franklin // 16.02.2012 à 10h15

          Mon opinion est simplement que la solidarité comme la réduction des inégalités ça ne se décrète pas, ça se consent. Je pense que la majorité des être humains est plutôt altruiste, je pense l’être un peu quand même aussi. La preuve, la majorité des citoyens vote pour un système qui leur prélève des impôts à tous pour les redistribuer…

          Je pense aussi que la minorité d’individus foncièrement égoïstes peuvent être facilement sanctionnés par l’action concertée des altruistes sans nuire aucunement aux droits fondamentaux de la personne, à la liberté ou à la propriété, simplement en modulant les prix en fonction de la situation sociale, en négociant les conditions de travail, en s’associant, etc.

          Mais je sais aussi qu’avant que la majorité des altruistes en viennent à la conscience citoyenne et à la compréhension économique nécessaires à ça, il y a encore bien du boulot.

          Donc en pratique, je me rallie à un système « imparfait » mais réel, une transition progressive plutôt qu’une rupture qui fera des dégâts. En attendant, ce qui me révolte, et je pense que sur ce point tu me rejoindras, c’est que nos sociétés sont parties franchement dans l’autre direction !

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          • bizbee // 16.02.2012 à 10h43

            je connais ton opinion 😉
            Sur la solidarité, je pense qu’il « faut » une part consentie, mais lucide, je pense qu’il doit y avoir aussi une part décrétée…
             
            Pas vraiment d’accord avec ton raisonnement vu que les altruistes d’un jour ne sont pas forcément altruistes toujours.. c’est pas une majorité 100% altruiste vs. une minorité 100% égoïste;
            Je dirais plutôt, pour chaque individu, 50% + cste + fct(t)   mais c’est un peu réducteur pour l’homme cette approche… 😉
             

            c’est que nos sociétés sont parties franchement dans l’autre direction !

            Tu arrives à voir une direction toi? Moi je ne vois tjrs pas de pilote dans l’avion. Et puis sur la dérégulation (je sais que pour toi c’est pas vraiment équivalent avec libéralisation) , je crois sincèrement qu’elle déséquilibre, comme en témoigne l’augmentation quasi-parallèle du taux de prélèvement obligatoire..
            Sans offense, mais ces petites différences de point de vue entre nous, me paraissent provenir de ton idéologie de base selon moi, parce qu’au fond, on cherche la même chose…

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          • Benjamin Franklin // 16.02.2012 à 13h09

            Si on veut… pour moi, la « liberté », en pratique, ça veut juste dire considérer l’autre comme un individu responsable et disposant de libre arbitre, dont les choix personnels méritent d’être respectés.
            Après, une fois posé ce cadre, tu peux le remplir avec des valeurs personnelles que tu veux, solidarité, ambition, religion, spiritualité, humanisme, qu’en sais-je…

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      • Christophe Vieren // 16.02.2012 à 10h51

        ‘est-ce qu’une gouvernance populaire ? Je n’ai pas de propositions toute faite et l’on peut d&déjà améliorer considérablement le fonctionnement de notre « démocratie » représentative (rôle du parlement à renforcer, du président à réduire), mais aussi s’inspirer d’autres modes complémentaires (référendums d’initiatives populaires, conférences de citoyens, …). Et si l’on peut en effet craindre la tyrannie de la majorité elle reste bien moins pire que la tyrannie avérée de la monarchie, de l’oligarchie, de la ploutocratie), doit y avoir moyen de limiter ce risque encore plus qu’il ne l’est aujourd’hui (la constitution – dans laquelle figure la déclaration des droits de l’homme et du citoyen – est peut-être à revoir).
        Quand à la définition que vous donnez du libéralisme, oui bien sûr , le sens premier est celui là . Mais vous savez bien qu’aujourd’hui ce n’est plus le sens commun : aujourd’hui un « libéral » est plutôt celui qui veut libéraliser au maximum la liberté d’entreprendre, la liberté de commercer. Et pour cela qui est près à reprendre le libre consentement des individus à se constituer en syndicat, à décider collectivement du droit du travail dont le droit de grève, du droit à l’accés aux services publics, du droit à l’égalité, à la solidarité, …
        Le code de la route est un très bon exemple de la manière dont on peut garantir la liberté de circuler (but premier de la roue) tout en enlevant à chacun de ses usagers certaines libertés (limitations de vitesse). Pour le plus grand bénéfice de tous, à l’exception de quelques chauffards bornés. 
        Un des piliers d’un bone fonctionnement de la démocratie est résumé par cette phrase d’A. Sauvy : » Un Homme qui n’est pas informé est un sujet, un homme informé est un citoyen », Alfred Sauvy, professeur 1898-1990.
        Le rôle premier de nos représentants devrait donc être de s’attacher à rendre citoyens ses sujets !  C’est une des erreurs qu’a commise par exemple Ben Ali en éduquant un peu trop son peuple. Libérer les media de l’emprise du complexe militaro-industriel constitue un outil, la place prédondérante de l’histoire, voire de l’économie, dans le  parcours scolaire en est un autre.

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        • bizbee // 16.02.2012 à 10h55

          Un des piliers d’un bone fonctionnement de la démocratie est résumé par cette phrase d’A. Sauvy :” Un Homme qui n’est pas informé est un sujet, un homme informé est un citoyen”,Alfred Sauvy, professeur 1898-1990.
          Le rôle premier de nos représentants devrait donc être de s’attacher à rendre citoyens ses sujets !

          Et bien je vois qu’on est vraiment sur la mm longueur d’onde. L’enjeu majeur, c’est l’instruction. Et je suis moins pessimiste que d’autre qd je vois la puissance qu’a internet sur ce point.

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          • Christophe Vieren // 16.02.2012 à 13h09

            @bizbee :
            Je fonde en effet tout mon espoir sur l’internet qui pour l’instant met sur le même pied d’égalité les « grands » medias et les petits mais nombreux blogueurs. Sera-ce suffisant pour y attirer la majorité silencieuse, les abstentionnistes, … ceux qui malheureusement sont les plus nombreux et qui devrait objectivement voter à gauche (c’est à dire moins à droite qu’aujourd’hui en première urgence).
            Je crains hélas que lorsque les classes dirigeantes, alias la ploutocratie, verront le contre-pouvoir d’internet trop important, il s’attelleront à le réduire. Cela a d’ailleurs déjà commencé au fallacieux prétexte de la protection de la propriété intélectuelle avec le traité ACTA (http://attacbesac.canalblog.com/archives/2012/01/28/23349986.html.

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          • bizbee // 16.02.2012 à 13h55

            C’est à nous d’aider internet à être accessible et libre d’accès.
            Le travail d’Olivier est formidable pour la démocratie. C’est aussi à nous de le faire partager à des non-initiés, d’arriver à rendre intéressant des sujets qui ne sont ni plus ni moins que notre avenir.
             
            Pour ACTA, pétition déjà signée ?
            http://www.avaaz.org/fr/eu_save_the_internet_fr/?cIEdVbb

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        • Benjamin Franklin // 16.02.2012 à 13h02

          La constitution est un fondement essentiel d’une société saine, je suis tout à fait d’accord. Essentiellement parce qu’il y a des choses fondamentales qui ne doivent pas relever d’un vote majoritaire, comme l’habeas corpus, la liberté de conscience, la liberté d’expression, la liberté d’association (et le droit de propriété, mais ça c’est pour mon côté libéral classique).
          En ce qui concerne les autres moyens, les référendums populaires, les pétitions citoyennes, d’une manière générale la transparence des décisions publiques et des budgets attenants, me paraissent aussi un contre-pouvoir indispensable.
          Après, mon opinion est qu’une association (un syndicat par exemple) a ceci d’infiniment supérieur à une administration en ce qu’une association, on peut la quitter et arrêter de la financer quand elle dérive, et adhérer à d’autres, voire en créer d’autres, alors que l’administration a un côté captif. Mais il faut toujours un minimum d’administration, ne serait-ce que pour assurer la borne marche du pouvoir judiciaire (et le chèque éducation aussi, par exemple !).
          Le code de la route est un bon exemple, précisément : je suis libre de rouler comme je veux, tant que je n’entrave pas la liberté des autres de faire pareil (et accessoirement de rester en vie). Pour poursuivre sur la comparaison libéralisation/régulation, je dirais que les limitations de vitesse sont inutiles si les auteurs d’accident de la route sont sanctionnés efficacement : un individu prudent sait quelle vitesse il doit respecter pour ne pas avoir d’accident, un chauffard roulera toujours trop vite, qu’il y ait limitation ou pas ! Mais ça n’interdirait pas bien sûr d’afficher des vitesses conseillées pour les conducteurs prudents, la grande majorité…
          J’apprécie beaucoup Alfred Sauvy, c’est un des économistes qui m’a influencé dans mes opinions économiques.
          Concernant le choix des mots, c’est précisément parce que le mot libéral est dévoyé de nos jours que je défend son sens premier. Quand les média arrêteront d’utiliser les termes « libéral », « ultralibéral », « néolibéral » à tord, les citoyens comprendront qu’il n’y a eu aucune politique authentiquement libérale depuis des décennies, et que contrairement à ce que disait Mitterand, on n’a pas tout essayé.

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          • Christophe Vieren // 16.02.2012 à 15h20

            . Concernant les limitations de vitesses, elles ne sont pas faites spécifiquement pour protéger le conducteur (pourquoi 50 km en ville ?) mais pour préserver les AUTRES usagers. Et le danger pour autrui n’est pas la vitesse en absolue mais le différentiel de vitesse (au sens vectoriel) entre deux usagers. C’est d’ailleurs pourquoi il y a une vitesse minimale sur autoroute et que vous pouvez vous prendre une contravention si vous roulez pas assez vite d’ur d’autres routes. N’oublions pas que notre liberté s’arrête ou commence celle des autres. C’est d’ailleurs aussi pourquoi il n’y a pas de limitations de vitesse sur les circuits fermés.
             

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          • Benjamin Franklin // 16.02.2012 à 18h54

            @Christophe Vieren
            Je me suis mal fait comprendre.
            Il ne s’agit pas de protéger le conducteur plutôt que les autres usagers.
            Il s’agit de dire que la limitation à la liberté des autres, précisément, ce n’est pas le dépassement d’une limitation de vitesse, c’est l’accident lui-même.
            C’est l’accident qu’il faut sanctionner, et la vitesse élevée et non contrôlée lors de l’accident doit être une circonstance aggravante pour le jugement du chauffard.
            La limitation de vitesse a comme effet pervers de sanctionner le conducteur à 51km/h, et de dédouaner celui à 49km/h. Or, un conducteur avisé sait que s’il ne veut pas commettre d’accident (et être condamné), il doit rouler à une vitesse raisonnable. Un chauffard se moque éperdument de l’existence même d’une limitation de vitesse. Il n’y a que la sanction de l’accident qui peut l’arrêter.
            C’est exactement la même chose pour la régulation financière.
            Si vous voulez imposer des « normes prudentielles » de gestion par la loi, vous allez encourager les financiers à se contenter des règles imposées et à se dédouaner sur elles. Un financier honnête (ça existe) et qui connaît son métier, n’a pas besoin de règlementation pour savoir ce qu’est un placement raisonnable. Les escrocs, eux, n’en ont rien à faire de ces normes, ils les contourneront quand même. Il est donc plus avisé de sanctionner directement « l’accident », c’est à dire la mauvaise gestion, via la faillite judiciaire.  

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          • Christophe Vieren // 16.02.2012 à 20h06

            Benjamin écrit : <i> »Il est donc plus avisé de sanctionner directement “l’accident”, c’est à dire la mauvaise gestion, via la faillite judiciaire.</i>
            Qu’est-ce qu’un accident ? Qui jugera qu’il y a eu mauvaise gestion si il n’y a pas de cadre réglementaire ? Qui fixera la sanction ?
            Bizarre comme raisonnement car cela signifie que les réglementations ne servent à rien, qu’il « suffit » de sanctionner l’ « accident ». Et laisser à chacun le soin de savoir si ce qu’il fait est correct ou pas. J’embauche une personne en France aux conditions de travail qui prévalent en Chine et tant qu’il n’y a pas d' »accident », tout va bien ! Car la plupart des employeurs sont « honnêtes », non ?

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          • Benjamin Franklin // 17.02.2012 à 07h56

            « Et laisser à chacun le soin de savoir si ce qu’il fait est correct ou pas ». Oui mais uniquement avec son propre bien et les décisions qui ne concernent que lui.

            Mettons nous dans une situation où le marché du travail est déréglementé. J’embauche une personne en France aux conditions de travail qui prévalent en Chine… avant de faire ça, il faut :
            -trouver une personne qui accepte ces conditions de travail
            -s’assurer qu’elle n’est pas syndiquée
            -s’assurer que mes autres salariés, si j’en ai, sont également insensibles au sort de la personne en question, ou bien qu’ils sont incapables de s’organiser pour y faire face
            -s’assurer que mes clients sont insensibles aux conditions dans lesquelles les produits qu’ils achètent sont fabriqués
            -s’assurer que mes créanciers sont insensibles aux consitions dans lesquelles j’utilise leur capital

            Je vous laisse la conclusion quant à la faisabilité de la chose.

            Il n’y a pas de smic et quasiment pas de code du travail dans les pays germaniques et nordiques.
            Il y a par contre des vrais syndicats représentatifs, c’est à dire de la régulation non pas légale et contrainte, mais volontaire et négociée.
            Dans ces pays, le niveau de vie des salariés est supérieur à celui de la France, et le chômage plus faible.

            Vous êtes toujours fan de la règlementation ?

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          • bizbee // 17.02.2012 à 09h40

            @ BenFranky
            Si tu as le courages d’aller au bout;
            Voir le dernier § ETAT vs. MAIN INVISIBLE

             
            6. « Causes » physiques et « raisons » humaines
            i. La « prise de conscience » comme réponse de l’homme à la catastrophe
            Les physiciens considèrent comme indéterminable a priori le fait qu’une rétroaction positive trouvera son aboutissement dans un krach ou au contraire se résorbera peu à peu. Cette indétermination résulte à mon sens du fait que les physiciens n’envisagent alors comme seul point de vue possible celui précisément de la loi physique, dont on peut dire qu’il est « en extériorité » du phénomène, pour reprendre l’expression à Hegel qui, au début du XIXe siècle, reprochait déjà aux physiciens cette insuffisance dans leur manière d’aborder le monde naturel. L’approche sociologique, voire psychologique, qui est celle que j’adopte en général ici, suggère que l’on pourra découvrir un facteur d’explication supplémentaire dans la représentation que se font les acteurs humains de ce qui a lieu et dans les actes pratiques qu’ils posent en conséquence, c’est-à-dire, dans ce qu’on appelle leur praxéologie.
            Du point de vue de l’acteur humain, que l’on pourrait appeler le « point de vue de la particule », la catastrophe le plonge dans la douleur, et comme l’a bien noté Nietzsche, la douleur crée la mémoire de ce qui fut sa cause : « ‘On grave quelque chose au fer rouge pour le fixer dans la mémoire : seul ce qui ne cesse de faire mal est conservé par la mémoire’ – Voilà une loi fondamentale de la plus ancienne psychologie sur terre ».
            Ce que la catastrophe engendre dans l’esprit de l’homme qui en est la victime ou le témoin c’est le désir d’éviter, si faire se peut, qu’elle ne se reproduise. L’homme essaie de la comprendre, c’est-à-dire de la maîtriser sur le plan conceptuel, et de mettre au point une pratique qui interdira son retour. La prise de conscience est la manière dont l’être humain répond aux processus critiques qui provoquent l’irruption de la dévastation dans sa vie. Dans des domaines différents, Marx et Freud avaient noté le rôle crucial joué par la prise de conscience dans l’évolution historique des sociétés ou des individus. Chez Marx, les travailleurs prennent conscience de leur exploitation : la confiscation du fruit de leur travail par les lois du capital, conséquence de la propriété privée des moyens de production ; ils s’unissent et, par la lutte, érigent une société sans classe : le monde est libéré. De même, le signifiant de sa détresse, le concept tabou qui noue sa névrose, est révélé au psychanalysant, soit parce que se l’est entendu énoncer dans la cure, soit parce qu’il l’a entendu prononcer comme interprétation par le psychanalyste ; il y a abréaction, réorganisation de sa mémoire autour du signifiant jusque-là interdit, la névrose a disparu, le patient est libéré. Dans un contexte plus général, il s’agit chez Marx comme chez Freud de deux types de manifestations du même processus historique mis en avant par Hegel, de la matérialisation de la Raison (ou du Saint-Esprit) dans le monde. Premier temps, la thèse, l’aliénation du prolétariat dans l’exploitation de son travail ou l’aliénation du patient dans son symptôme névrotique. Deuxième temps, l’anti-thèse, la prise de conscience qui génère la rébellion ou la réorganisation psychique. Troisième temps, la synthèse, la société est désormais sans classe, le sujet est désormais normal.
            La rétroaction, on l’a vu, fait appel à une information actuelle pour déterminer un comportement futur. La bulle et la cavalerie constituent des rétroactions positives accompagnées par une amplification du processus. Or, ce que la prise de conscience du mécanisme à l’œuvre autorise, c’est un renversement : l’information nouvelle conduit, dans la cavalerie, certains participants actuels à se retirer ou des candidats éventuels à s’abstenir de se joindre, ce qui produit cette fois un amortissement de la dynamique. Autrement dit, une rétroaction négative intervient qui ralentit ou interrompt la rétroaction positive en cours : la bulle éclate, la charge de cavalerie se termine en massacre.
            ii. Les processus « émergents »
            Que signifient les tentatives de conciliation en une explication unique, de celles produites d’une part par des physiciens, d’autre part par des spécialistes des sciences humaines ? Les premiers mettent en scène l’affrontement des forces abstraites physiques, les seconds, des acteurs prenant des décisions à la suite de délibérations complexes et exerçant ensuite leur volonté dans des actes de libre-arbitre. Dans cette même veine, j’ai pu ainsi montrer autrefois comment la taille de la famille dans l’Ile de Houat, en Bretagne, s’avérait être celle qui minimisait l’effort de production économique du ménage ou encore comment le rapport de force entre acheteurs et vendeurs trouve sa traduction physique en Loi de l’offre et de la demande. Vieille question donc que celle-là : comment réconcilier les explications en termes de causes qui s’appliquent à la nature et celles en termes de raisons qui valent uniquement pour l’homme ? La première solution à cette question est celle que j’ai d’abord adoptée ici : ignorer la difficulté et passer l’obstacle sans s’attarder sur la manière dont il a été sauté. La seconde consiste à recourir aux concepts présents dans le titre d’un ouvrage de l’anthropologue social britannique Rodney Needham consacré aux systèmes de parenté : Structure and Sentiment , et reconnaître dans la structure la forme que prennent, collectivement, les décisions prises par des ensembles d’individus, comme aboutissements de leurs sentiments ; quant à ces derniers, ils ne seraient rien d’autre que la conscience que prend un sujet des contraintes qu’imposent à ses actes les structures de la société et de la culture auxquelles il appartient.
            En fait, la réponse à cette question, je viens de l’offrir : les prolétaires s’unissent, les traces mnésiques se réorganisent du fait de l’accessibilité retrouvée de l’une d’entre elles. Autrement dit, la synthèse est un processus émergent parce que la thèse était au niveau du singulier, l’anti-thèse supposait, elle, l’intervention d’un collectif : « l’ensemble des prolétaires », « l’ensemble des traces mnésiques », et la synthèse était réalisée au niveau de l’universel.
            Le moment propice pour la prise de conscience est donc celui de ces transitions qui existent entre l’accumulation des tentatives individuelles infructueuses et celui où une solution collective stable émerge. L’explication de type physique sous la forme d’une loi vaut pour le moment de la solution, du produit achevé, et non pas pour les tentatives qui ont permis d’en arriver là, et qui sont toutes de type « critique », où la catastrophe finale est un moment nécessaire du processus. Qu’on pense à la toile d’araignée avant qu’elle ne soit devenue le piège formidable qui nous est familier : il a bien fallu, comme dans les entreprises humaines, que des myriades de tentatives préalables aboutissent à un échec. Qu’on pense, de la même manière aux générations d’architectes humains qui ont construit, à l’un ou l’autre moment de leur vie, un bâtiment mal conçu qui s’est écroulé (chaque nouvelle audace connaît ses revers). La description physique des tentatives vouées à l’échec est sans intérêt : elles sont caractérisées par la rencontre d’un point critique signalant la catastrophe imminente.
            On peut penser pour la solution collective stable à la notion de « cohérence » en physique, quand le laser est décrit comme un faisceau de lumière « cohérente », c’est-à-dire quand on est parvenu à faire marcher au pas un ensemble de photons, de manière synchrone. La prise de conscience porte sur la catastrophe et l’« incohérence » d’un ensemble de comportements singuliers et aboutit à terme par la réflexion sur une réponse collective synchrone. Celle-ci peut alors être résumée par le physicien sous la forme d’une loi susceptible d’être représentée par un modèle mathématique.
            Si la prise de conscience est créatrice, c’est qu’elle est née au moment où le processus avait atteint le stage de « semi–cohérence » où il est susceptible de passer du ratage à la régularité (on pense pour une application particulière à ce que Marx appelle la période « prérévolutionnaire »).
            iii. « Suivre une règle »
            On peut alors aller plus loin : j’ai parlé de réflexion à propos de la prise de conscience et de praxéologie, de la pratique qui en est l’aboutissement. Cette pratique nouvelle s’assimile le plus souvent à l’application de nouvelles règles. Je m’étais interrogé (à la suite de Wittgenstein) dans un ouvrage précédent sur ce que c’est que cela signifie « suivre la règle ». J’avais alors rappelé l’exemple excellent proposé par le philosophe américain John Searle, comparant la manière dont il gare sa voiture en faisant un créneau et la manière dont ses enfants ont appris à l’auto-école à faire la même manoeuvre. La règle que ceux-ci appliquent met en scène l’alignement des roues du véhicule avec celui des voitures déjà rangées le long du trottoir ; lui, se contentait, comme il le dit, « de ne pas emboutir les automobiles qui sont devant et derrière ». Remarquant qu’à un observateur extérieur le comportement de celui qui suit la règle (ses enfants) doit apparaître identique à celui qui opère intuitivement (lui-même), il concluait, « Les propriétés formelles du comportement ne suffisent pas à montrer qu’une règle a été suivie. Pour que la règle ait été suivie, la signification de la règle doit jouer un rôle causal dans le comportement ». On comprend alors la différence qui existe entre suivre la règle et parvenir au même résultat par une pratique intuitive du type de celles dont on dit qu’elles sont devenues « une deuxième nature ». Énoncer la règle et la suivre est le moyen de rendre synchrones, « cohérents » sur le plan collectif, les comportements individuels. Et « suivre la règle » devient alors le moyen de les faire coller à la régularité du processus collectif nouvellement découvert et dont la loi physique pourra rendre compte. Ce qui ne veut pas dire bien entendu, rendre les comportements identiques, mais les intégrer dans le contexte de leur cohérence et celle-ci ne signifie rien de plus que leur coordination. Les comportements identiques en masse, on l’a vu, génèrent le plus souvent des dynamiques sous l’emprise de la rétroaction positive, prédisposée à la catastrophe : on a vu plus haut que le marché boursier s’effondre lorsque le comportement de tous les intervenants devient précisément le même, la « cohérence » idéale s’obtient ici au contraire lorsque la moitié des participants considèrent que le prix est à la hausse, tandis que l’autre moitié pense qu’il est à la baisse.
            Mais comme Searle en fait la preuve en parvenant à garer sa voiture sans occasionner de dégâts aux véhicules déjà rangés, suivre la règle constitue seulement un moment historique susceptible d’être dépassé. La règle pallie l’intuitif quand celui-ci fait encore défaut. Or ce que l’histoire met en évidence, c’est le processus d’intériorisation de la règle qui devient alors l’intuitif. Le sociologue Émile Durkheim appelait la règle disparue parce que tout un chacun l’observe désormais sans même y faire attention, le « social intériorisé ». Le collectif coordonné qui est susceptible d’être décrit par la loi physique devient l’habitude, et la nécessité ne se fait plus sentir de devoir l’énoncer.
            Mais tout comportement intuitif ne résulte sans doute pas de l’intériorisation d’une règle. On peut supposer que les processus qui accèdent à une réalité susceptible d’être décrite par la loi physique d’une dynamique non–critique ont pu se passer de ce passage par une règle énoncée dictant les comportements et ont été immédiatement intégrés à notre intuitif en faisant l’économie de cette étape. Autre possibilité, valant sans doute dans certains cas, que la règle ait existé mais n’aie pas été enregistrée, elle aurait donc aisément prévalu et seul son souvenir aurait été perdu.
            iv. L’État contre la « main invisible »
            Cette réflexion sur les processus collectifs et le rôle que les individus ont à y jouer permet de répondre à la question suivante : « Peut-on localiser avec certitude l’endroit où il convient de placer des garde-fous qui préviennent les crises graves qui dévastent les sociétés humaines ? » Les Européens ont tendance ici à jouer la prudence, à, en cas de doute, créer un garde-fou, plutôt que de courir un risque éventuel. Les Américains se situent au pôle opposé : à ne pas créer la barrière qui pourrait jouer un rôle de frein, à moins que son caractère indispensable n’ait été amplement prouvé. En arrière-plan de l’approche américaine se trouve une confiance dans l’existence de mécanismes auto–régulateurs, dans le fait qu’une rétroaction négative viendra à point nommé neutraliser toute rétroaction positive qui pourrait se mettre en place, avant de s’emballer. Greenspan déclarait en octobre 2005 qu’ « Il semble que nous en revenons à la notion Adam Smith que plus une économie est flexible, plus grande est sa capacité à s’auto–corriger à la suite de difficultés généralement imprévues. Cette tendance plus grande à l’auto–correction a rendu le stabilité cyclique de l’économie moins dépendante de l’action des décideurs macro–économiques, dont les réponses ont été bien souvent trop tardives ou maladroites. Il est important de se souvenir que la plupart du temps le réajustement à un déséquilibre du marché est déjà bien engagé lorsque ce déséquilibre est finalement perçu comme un problème. Les prix individuels, les taux de change, les taux d’intérêt, s’ajustent progressivement en temps réel pour rétablir un équilibre. Au contraire, les actions administratives ou gouvernementales, qui n’interviennent que lorsqu’un déséquilibre est devenu patent, sont nécessairement tardives ».
            Comme on l’a vu à propos de l’État-Providence, la conception américaine suppose par principe l’existence d’une « main invisible » dans les affaires humaines qui permet de faire l’économie de toute concertation entre les participants, dont il suffit qu’ils soient guidés par leur propre intérêt. Hobbes, puis Rousseau, appellent « contrat social » le pacte originaire qui ouvre l’ère de la concertation. Le pas posé par le contrat social est celui de l’homme quand il prend conscience du pouvoir dont il dispose de prévenir les catastrophes inscrites dans les processus critiques où il est pris quelquefois en énonçant des règles et en les suivant, et ce faisant, en introduisant une harmonie, une « cohérence » dans les comportements qui faisait défaut jusque-là. Les mécanismes auto–régulateurs sont sans doute offerts à la race humaine en cadeau, les règles constituent au contraire un cadeau qu’elle se fait à elle-même par l’exercice de la Raison, dans le cadre d’un contrat social, c’est-à-dire en sacrifiant une part de sa liberté mais en éliminant en échange une part de sa souffrance.
            Je propose ainsi une réponse positive à une question centrale à la compréhension du fonctionnement des sociétés humaines. Cette question, on peut la formuler de la manière suivante : « Lorsqu’une loi physique (la chose est de plus en plus commune en science économique et en finance) rend compte du comportement humain, reste-t-il un rôle à jouer pour le libre-arbitre des individus dont le comportement est expliqué par cette loi ? » La réponse est « Oui » puisqu’on voit la prise de conscience jouer un rôle déterminant aux époques où un processus collectif hésite entre les ratages dus au manque de « cohérence » ou de coordination des comportements individuels et le « lissage », l’élimination des issues catastrophiques qui résulte de leur synchronisation, de l’introduction de la « cohérence ». La bulle financière qui éclate appartiendrait à la première période, celle qui se dégonfle dans un atterrissage en douceur, à la seconde.
            Une autre manière de formuler la même question consiste à la poser en termes du rôle que doit jouer l’État : « Est-il possible de définir un critère précis qui permette de déterminer quand l’État doit intervenir pour protéger les citoyens contre eux-mêmes et quand il vaut mieux au contraire qu’il laisse libre cours à leurs initiatives ? ». La réponse est là aussi « Oui ». Dans le doute, l’Europe demande à l’État de protéger à tout hasard les individus, les risques encourus paraissant trop graves. Les États-Unis ont choisi la voie inverse : l’individu est responsable et c’est à lui seul, sans protection, de payer les conséquences de ses choix malheureux. En raison toutefois de la distribution extrêmement inégale de la richesse entre les différents groupes ethniques qui constituent les États-Unis, essentiellement les colons d’un côté, et l’ensemble des autres, de l’autre, le prix à payer par les différentes composantes de la nation lors des catastrophes qui affligent périodiquement le corps social peut être d’un ordre de grandeur très différent.
            Comment définir alors le critère qui permette de décider quand l’État doit intervenir et quand il vaut mieux au contraire qu’il s’abstienne de réglementer ? À la lumière de ce que l’on a vu plus haut, la réponse est cependant étonnamment simple : la protection de l’individu contre les conséquences de ses propres décisions doit être assurée par l’État quand les dynamiques historiques dont ils sont les particules connaissent des points « critiques » et sont donc susceptibles de se terminer en catastrophes. Encourager, comme le voulait une initiative de Georges W. Bush au printemps 2005, les individus à placer leur argent en bourse en présentant cette opération comme un placement sûr en vue de leur retraite, constitue donc l’exemple type d’une mesurable déplorable, tant que les marchés boursiers n’ont pas été immunisés par la réglementation contre le krach.
            Compter sur le fait que Dieu y reconnaîtra les siens et épargnera les élus pour concentrer le malheur sur ceux qui ne le sont pas, équivaut pour une nation à appliquer le principe du « malheur aux vaincus » à ses propres citoyens. Celle qui se contenterait du « In God we trust », sans le compléter d’un « Aide-toi et le Ciel t’aidera », ne serait pas moderne : elle ignorerait la puissance propre à l’homme de prendre conscience des malheurs qui peuvent l’affliger et d’y remédier par des règles prises d’un commun accord (que cela soit par l’exercice de la Raison ou sous l’influence du Saint-Esprit importe alors finalement peu : à l’instar de la Raison, ce dernier opère selon le concept de la règle et non de l’auto–régulation).
            La crise du capitalisme américain (La Découverte 2007 ; Le Croquant 2009) : pp. 204-212

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          • Christophe Vieren // 17.02.2012 à 11h29

             
             Benjamin a écrit :
            -trouver une personne qui accepte ces conditions de travail
            En Allemagne on trouve des jobs à un Euro. Même si le taux de chômage semble plus faible qu’en France, le nombre de travailleur précaires et pauvres est plus important qu’en France. Et en France trouver des travailleurs au black pour certaines tâches ce n’est pas trop difficile : si ils pensent être mieux rémunérés que le smic horaire, ils oublient les cotisations qu’ils ne paient pas et donc les prestations correspondantes auxquels ils n’auront pas droit ( assurance chômage, maladie, retraite, …)
            -s’assurer qu’elle n’est pas syndiquée
            Et comment ? 
            -s’assurer que mes autres salariés, si j’en ai, sont également insensibles au sort de la personne en question, ou bien qu’ils sont incapables de s’organiser pour y faire face
            Le plus gros pourvoyeur d’emploi en France sont les artisans et les TPME. Donc pas d’autres salariés ou presque. Facile à dire alors que tu risques de te retrouver au chômage parce que tu oses te rebiffer (puisque comme t’as supprimer la législation tu peux ni faire grève, ni porter plainte !
            -s’assurer que mes clients sont insensibles aux conditions dans lesquelles les produits qu’ils achètent sont fabriqués
            C’est vrai que les produits made in china se vendent mal. Mais peut-être parce que ce sont des chinois et que les consommateurs ne sont pas suffisamment vertueux. C’est vrai que dans les grandes surfaces, je vois beaucoup de consommateurs regarder où le produtit ET ses ingrédients sont fabriqués. T’as une voiture ? Quel part des composants sont fabriqués dans ce que tu estimes de bonnes conditions ?
            -s’assurer que mes créanciers sont insensibles aux consitions dans lesquelles j’utilise leur capital
            Des financiers et/ou des actionnaires éthiques !!!! Ouarf, Ouarf, ouarf . Désolé mais je n’y crois pas. Même si il y en a qu’une minorité (ce dont je doute. Pour moi il n’y a que le Crédit Coopératif et la Nef) cela me suffit à justifier une réglementation .
            Si les pays scandinaves et germaniques n’ont pas de Smic (ca fait pas beaucoup de pays), c’est peut-être aussi parce que leur lutte syndicale n’ont pas encore réussi à les imposer et/ou qu’il y a d’autres garanties réglementaires. Et je ne crois pas que les clé de leur relatif succès (tout au moins pour les pays scandinaves, pour l’Allemagne je suis plus critique) tiennent au fait qu’il n’aient pas de Smic. Concernant les pays scandinaves peut-être est-ce le poids de leur dépenses publiques, supérieures à celle de la France (et a fortiori de l’
            Chaque peuple fait la réglementation adaptée à son pays en fonction de nombreux paramètres (culture, histoire, économie, taille, géographie, gouvernance, liberté de l’information….). Ce qui ne veut pas dire qu’il faille la figer dans le marbre. Si à un moment on pense qu’on peut l’alléger, il faut le faire.
            En conclusion : Même si il n’y avait qu’une minorité de chauffards sur la route, le code de la route reste nécessaire. Donc me concernant fin du débat sauf sur des pointe précis d’allègement de la législation rendue nécessaire car devenue obsolète. La main du marché est invisible car elle n’existe pas. En revanche elle nous apporte beaucoup de douleurs fantômes.

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          • Benjamin Franklin // 17.02.2012 à 13h10

            @Bizbee
            J’ai tout lu, c’est fort intéressant.
            Mais ça pèche en deux points qui me semblent essentiels :

            -le texte oppose ordre « spontané » et régulation. La question n’est pas là. La question, c’est ordre consenti contre ordre imposé. Un accord syndical (et un contrat en général), c’est un ordre consenti, qui contraint néanmoins les signataires à respecter ce qu’ils ont librement consenti.
            Je précise tout de suite que oui, en pratique il faut aussi un peu d’ordre imposé. Mais je préfère qu’il soit réduit au minimum nécessaire.

            -le texte suppose qu’il est possible que l’intervention de l’Etat soit à propos, et amène exactement l’effet souhaité. J’ai de gros doutes. Entre l’effet souhaité et l’effet obtenu, il y a toujours des dommages collatéraux. Pour reprendre l’analogie avec la thermodynamique, si tu ajoutes une contrainte ou une perturbation, tu n’es pas sûr que le résultat aille forcément dans le bon sens…

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          • Benjamin Franklin // 17.02.2012 à 13h11

            @Christophe
            On ne trouve pas de job à un euro en Allemagne. Les contrats Hartz IV sont versés en plus de l’allocation chômage, et ne peuvent être conclus que si les services sociaux estiment que les perspectives d’embauche réelle sont suffisantes.
            Il y a 16% de la population sous le seuil de pauvreté en Allemagne, et 12% en France. Le seuil nominal est sensiblement le même, un peu en dessous de 900€.
            Sauf qu’à parité de pouvoir d’achat, les revenus allemands gagnent 15% par rapport aux nôtres (au moins, vu que notre bulle immobilière n’a pas crevé, et que eux n’en ont pas). Un seuil de pauvreté allemand quasiment au niveau de notre smic net, ça calme.

            Comment s’assurer qu’une personne n’est pas syndiquée ? Ah ba ça c’est le problème du patron qui veut embaucher un français aux conditions chinoises, c’est à vous de me le dire…

            Je ne savais pas que la suppression de la régulation interdisait la grève. Aux dernières nouvelles, la force de travail appartient à l’employé. C’est lui qui décide s’il la vend ou pas. La grève découle du libre arbitre, le syndicat découle de la liberté d’association. Vous pouvez vérifier qui a défendu le droit de grève et le droit syndical en France au 19e siècle, c’était des libéraux.

            Artisans et TPME, salarié unique, effectivement. Mais qui dit beaucoup d’employeurs potentiels, dit grande difficulté à cartelliser les employeurs, et donc grande concurrence entre eux pour attirer les salariés. Les cartels à 3 concurrents pour verrouiller les télécoms, c’est faisable. Les cartels à des dizaines de milliers de concurrents pour verrouiller les postes d’apprentis, j’ai des doutes.

            « peut-être que les consommateurs ne sont pas suffisamment vertueux ».
            Peut-être. Et donc vous espérez qu’une majorité de citoyens peu vertueux votent des lois altruistes ?
            Peut-être aussi que ces consommateurs sont justes pauvres et n’ont pas le choix que d’acheter chinois et pas cher. Si vous voulez faire crever les pauvres, le protectionnisme est une bonne idée, c’est vrai…

            « Des financiers et/ou des actionnaires éthiques »
            Un hedge fund (de par sa définition, je précise), c’est une institution à très fort effet de levier. Ce n’est pas son argent, c’est de l’argent qu’elle emprunte.
            Pour qu’une banque puisse prêter de l’argent, il faut que des clients acceptent de constituer des dépôts.
            Ce n’est pas l’avis des financiers qui compte dans l’utilisation de cet argent. C’est l’avis des déposants (en tous cas, si on vivait dans un vrai système libéral où les banques n’étaient pas protégées par l’Etat). C’est-à-dire vous, moi, les 99%.

            Dernière info :
            Le poids des dépenses publiques dans les pays scandinaves est INFERIEUR à celui en France. Nous en sommes à 56% du PIB.

            La main du marché existe, parce que c’est la main des consommateurs, des épargnants, des salariés, des syndicats, des associations et des mutuelles.

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          • Christophe Vieren // 17.02.2012 à 13h36

            Au sujet des dépense publiques, selon l’INSEE (dernières données 2003), les pays scandinaves sont au delà de la France (source:  http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1102&reg_id=0#inter5) : « En 2003, dernière année disponible pour des comparaisons dans l’Union européenne à vingt-cinq, la part des dépenses publiques dans le PIB situe la France au quatrième rang (53,4 %), après la Suède (58,2 %) le Danemark (54,9 %) et la République tchèque (53,5 %) […].  Partout, le poids des dépenses publiques sociales (santé et protection sociale) est prépondérant. Les pays les plus en pointe sont les pays scandinaves (31,9 % du PIB en Suède, 30,1 % au Danemark, 28,5 % en Finlande), la France (29,2 %) et l’Allemagne (29 %). »
            Merci donc de me fournir votre source d’info peut-être plus récente. En tout état de cause il faut surtout voir la ventilation de ces dépenses publiques. Exemple : faut-il tenir compte de la part liée à charge de la dette publique, cette dernière ayant divergé en France de celle des pays scandinaves depuis 2001 (Eurostat, http://www.google.fr/publicdata/explore?ds=ds22a34krhq5p_&met_y=gd_pc_gdp&idim=country:fr&dl=fr&hl=fr&q=france+dette+publique#!ctype=l&strail=false&bcs=d&nselm=h&met_y=gd_pc_gdp&scale_y=lin&ind_y=false&rdim=country_group&idim=country_group:non-eu&idim=country:de:es:fr:it:be:fi:dk:se&ifdim=country_group&tstart=792889200000&tend=1266274800000&hl=fr&dl=fr)

            Ne faut-il pas, par rapport à notre débat (législation du travail), voir la part consacrée à la protection sociale en particulier ?
             
             
             
             
             
             
             
             
             
             
             
             
             
             
             
             
             
             
             

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          • Benjamin Franklin // 17.02.2012 à 14h34

            @Christophe
            Les dépenses publiques sont supérieures à 56% du PIB en France en 2010
            http://www.insee.fr/fr/themes/theme.asp?theme=8&sous_theme=3&nivgeo=0&type=1

            Elles sont à 50% en Suède en 2011
            https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/sw.html

            Selon le CIA world factbook, en 2011 elles sont à 55% en France, 56% au Danemark, 54% en Finlande, 45% en Norvège.
            Deux choses à ajouter : la différence de la qualité des prestations obtenues en retour, nettement favorable aux pays scandinaves (merci les délégations de service publics et la libéralisation des années 90), et la tendance à long terme. Une baisse significative en Scandinavie depuis 20 ans, une hausse significative en France depuis 40 ans.

            La charge de la dette représente entre 3 et 4% du pib en France. La dette publique de la Suède a largement décru depuis 1993 (de 80% à 35% du pib), sans que la part des impôts ait augmenté.

            Par rapport à notre débat, j’ajouterais comme infos :
            -les Danois reçoivent leur salaire complet, sur lequel ils paient directement eux-mêmes de forts impôts, ils sont donc conscient du coût de leur sécu.
            -En France, le smic complet est à environ 2100€/mois. ~350€ pour l’assurance maladie, ~350€ pour la retraite, ~80€ pour les cotisations chômage. Par mois. Pas sûr que les smicards en soient conscients (et bien sûr, il y a la TVA sur le smic net…).
            -si l’on réduisait le code du travail à 10 pages, qu’on libérait la création de syndicats, et qu’on ouvrait la sécu à la concurrence (en maintenant la CMU, parce que, contrairement à un mythe répandu, la sécu ne couvre que les cotisants et ayant droits de cotisants)… et bien il y aurait une floppée de nouveaux syndicats, le taux de syndicalisation décollerait, et les syndicats s’adosseraient à des mutuelles santé et des fonds de pension mutualistes.

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          • Benjamin Franklin // 17.02.2012 à 16h27

            @ Olivier
            Vous avez tout à fait raison sur le point 1/, mais malheureusement la distinction est difficile, justement. La CMU par exemple relève des dépenses de santé, mais pas de la sécurité sociale. Pour peu qu’un pays ait choisi de financer sa couverture maladie par la fiscalité « d’Etat » plutôt que par des « cotisations » (ce qui est le cas du NHS britannique je crois, mais je me trompe peut-être), les catégories deviennent très floues. Si on cherche à classifier par type de dépenses plutôt que par nature du financement, on tombe sur un autre problème, qui est l’estimation des frais de gestion.
             
            Sur le point 2/, je suis en désaccord sur l’inéluctabilité de cette évolution : l’amélioration de l’offre de santé permet également de prolonger la durée de vie en bonne santé. Et une population bien soignée est une population plus productive. Il n’y a pas de raisons de penser que l’accroissement de la richesse générée par une population en bonne santé progresse moins vite que le coût de cette santé. Ou même plus vite d’ailleurs. On est dans l’inconnu.
            Dans tous les cas, cela peut rester un choix individuel plutôt que collectif : on peut proposer un chèque santé, un chèque retraite, sur le même modèle que le chèque éducation suédois (et ce serait probablement plus démocratique et plus transparent).

            Sur le point 3/, dans le cas de l’assurance maladie française par exemple, les frais de commercialisation des assurances privées (mutuelles incluses) sont effectivement nettement plus élevés que les frais des CPAM. Après, les assurances privées incluent le coût de la collecte dans leurs frais, alors que pour les CPAM, le coût de la collecte sur les bulletins de salaire apparaît plus probablement dans les comptes de Bercy que dans leurs comptes internes, ce qui peut masquer pas mal de choses.
            Mais les faibles coûts de gestion (en tous cas apparents) de l’assurance maladie sont aussi largement dus aux économies d’échelle. Que donnerait une mutuelle santé adossée à IG Metall ou à la Landsorganisationen i Sverige ?
            Et oui, il faut réformer l’hôpital. Les hôpitaux de droit privé gérés par des fondations sont considérablement plus efficaces en France que les hôpitaux publics et les cliniques à but lucratif.

            Personnellement, j’espère que ce n’est pas trop tard…

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            • Claude Gétaz // 03.04.2015 à 01h00

              La productivité d’une population au travail ne dépend pas seulement de la qualité des soins dont elle peut bénéficier en matière de santé.

              Assurément, une telle qualité, en rendant les gens plus sains, et donc plus aptes au travail, fait également d’eux des gens plus productifs.

              Mais ce là que l’un des aspects de la santé, qui dépend ici de la qualité même des soins, et, au delà, de la qualité de la médecine en général.

              Ceci dit, il existe, dans le monde même du travail, des conditions de travail qui n’ont pas toujours été les mêmes dans l’Histoire.

              Ainsi on peut montrer que durant les Trente Glorieuses, la majorité des contrats de travail étaient à durée indéterminée, et ce contrairement à des temps récents où les contrats en intérim et à durée déterminée, jouent un rôle croissant.

              A ceci près que ces contrats-là stressent les travailleurs, lesquels doivent prendre des médicaments pour lutter contre, et qu’un pareil stress n’est pas la condition idéale pour les rendre très productifs.

              Car pour être productif, dans son travail, encore faut-il posséder un minimum de sérénité, elle qui tend à disparaitre quand les emplois précaires se substituent à des emplois de meilleur aloi.

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          • Christophe Vieren // 18.02.2012 à 17h41

            @Benjamin : nos points de vue étant tellement éloignés, voire même nos chiffres et l’interprétation que l’on peut en faire,  je ne suis pas sûr que cela vaille le coup de saturer ce super site à coup de longues pages d’autant que l’on s’éloigne notablement du sujet qui est la régulation financière. Aussi je te propose de poursuivre notre discussion en apparte : Christophe.Vieren@univ-lille1.fr .
            Pour rester un peu dans la lignée de cet article (dérégulation financière), au sujet de la législation du travail : tu proposes une législation en 10 pages. Si cela existe quelque part au monde, et en particulier dans les pays qui te semblent exemplaires (pays scandinaves ? Cela ne me surprendrait pas qu’en Chine ce soit le cas, mais je doute que tu arrives à me convaincre que ce soit un modèle à suivre), n’hésite pas à m’informer où il est possible de consulter ((en français de préférence). Pour ma part concernant le code du travail j’accorde plutôt du crédit à Gérard Filoche, inspecteur du travail (http://www.filoche.net/).
            Et sur le principe, j’aimerais savoir pourquoi on en est arrivé dans de (très) nombreux pays à un code du travail de plus de 10 pages, si 10 pages suffisent ? Les syndicats, ou éventuellement les employeurs (qui sont généralement plutôt favorables à l’alléger), auraient-ils le goût de la complexité ou des intérêts à partager avec les avocats et les juristes ?
             

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    • bizbee // 16.02.2012 à 09h50

      ne pensez vous pas qu’entre le néolibéralisme et le socialisme à la soviétique (qui n’est pas le communisme, le socialisme se définissant par la propriété collective de moyens de production), il y a une large gamme d’entre deux.

      Si si. Je crains que vous ne m’ayez pas mis la bonne étiquette. Je me retrouve très bien dans vos idées.. 😉
      J’essaye juste de combattre les chapelles… quelles soient d’un côté ou de l’autre

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  • Guillaume Sarlat // 16.02.2012 à 10h28

    Excellent article, comme toujours

    Sur la crise et le rôle de la politique monétaire, tribune écrite avec Olivier Hersent et publiée par Le Figaro de ce jour, page 16
     
    http://www.guillaume-sarlat.fr/2012/02/le-traite-budgetaire-europeen-passe-a-cote-du-sujet/
     
     

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    • Christophe Vieren // 16.02.2012 à 14h10

      Sur le constat à peu près d’accord avec ce M. Hersent. En revanche sur la solution, un peu simpliste : la « règle d’or » ! IMPOSSIBLE A METTRE EN OEUVRE. Pas plus que ne l’ont été les deux critères de convergences définit par Maastricht : règles comme bien d’autres qui ont vite volées en éclat. Aucune mesure(s) technique(s), ne saurait remplacer des esures POLITIQUES de la zone euro (comme de quelque collectivité que ce soit). Or donc il est nécessaire pour réagir suffisamment vite dans ce genre de situation (cela fait plus de 3 ans que cela dure de sommet en sommet, de G-20 en G-vain) de mettre en place une gouvernance POLITIQUE à la hauteur des enjeux de chaque collectivité, du quartier au monde entier (enjeux écologiques globaux en particulier).

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  • Christophe Vieren // 03.12.2012 à 15h37

    @Olivier : pourrais-tu fournir les données t’ayant permis d’établir les premiers graphiques. Il semble que l’accés à ces données soient payantes (A New Database of Financial Reforms) et je souhaiterais juste avoir les données concernant la Suède.

    D’avance merci

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  • Claude Gétaz // 03.04.2015 à 00h46

    Très bon article. Je voudrais juste y ajouter deux choses :

    La première est que la régulation d’une économie nationale donnée, par les autorités de l’Etat, fait généralement suite à un important krach boursier, suivi d’une crise très importante – comme ce fut le cas, par exemple, aux Etats-Unis, lors de la Grande Dépression des années 1930-1933, ou, plus récemment, durant la crise (issue de l’effondrement des subprimes américains) qui se fit jour durant la période 2009-2013.

    La deuxième chose est que la complète libéralisation des marchés financiers d’une part, et la libre circulation, à la fois des personnes, des biens et des capitaux, sur tout le territoire de l’économie monde, d’autre part, n’expliquent pas tout, et notamment le fait que des pays ont vu leur économie être libéralisée au maximum, sans que cela profite à la majorité de la population, alors que d’autres pays, eux, en ont profité, effectivement, au maximum.

    Mais là également, on comprendra mieux cette affaire, si l’on mesure les choses dans la durée, et si l’on tient compte de la mentalité des gens.

    Deux exemples méritent d’être cités à cet égard :

    Dans le premier, il se trouve que les pays d’Amérique du sud ont énormément souffert, s’agissant de bon nombre de gens, de la suppression de toutes les entraves au libre marché, suite au passage des boys de Chicago dans ces pays, puisque ceux-ci ont supprimé toute intervention de l’Etat dans l’économie, et toutes subventions aussi, de quelque forme que ce soit, à quelque producteur indigène que ce soit, de la part des pouvoirs publics, en alléguant que pareille aide faussait, chez eux, l’allocation optimale des ressources.

    Toujours est-il que les mesures mises en place, dans ces pays, par les Boys de Chicago, dans la mesure où elles succédèrent à une situation qui avait vu l’Etat jouer, jusque là, un rôle croissant, et stabilisateur aussi, en matière de distribution des revenus et des emplois (et aussi – et c’est là un point négatif qu’il convient de souligner – sur une hyperinflation des prix préjudiciable au bon fonctionnement de l’économie nationale, quand les autorités firent tourner la planche à billets afin de financer les dépenses de l’Etat); bref, de telles mesures, prises par les Boys de Chicago, débouchèrent, d’une part sur la concentration des richesses au main d’une minorité, et de l’autre, sur une aggravation de leur situation personnelle, pour un nombre croissant de personnes (et notamment pour celles qui travaillaient, jusque là, sous la protection de l’Etat dans des secteurs comme l’éducation ou la santé), en raison du désengagement dudit Etat et de la privatisation concomitante de toutes les entreprises publiques.

    Or pareille libéralisation, de l’économie, n’a jamais produit de tels résultats, si l’on regarde, par exemple, un pays comme la Suisse. Pourquoi ? Réponse : car le mode suisse, est, en politique, un mode consensuel, au lieu d’être un mode fondé sur la guerre opposant, de façon larvée, ou ouverte, d’un côté, des partis politique de gauche de tendance marxisante qui ne pensent (ou ne pensaient, à l’époque – si l’on regarde en direction du passé) qu’à faire la Révolution, et, de l’autre côté, des gouvernements dictatoriaux (du genre de celui de Pinochet au Chili) qui n’en misèrent pas moins, à cette même époque, sur un libéralisme pur et dur, comme mode d’allocation des ressources, et ce tant sur le plan de la production des biens, que sur celui de leur distribution.

    Et si l’on ajoute, à cela, la corruption qui sévit, depuis des temps immémoriaux, partout de par le monde, on comprend aussi pourquoi certains pays sont, en la regardant vivre chez eux, sous-développés, comparés à d’autres qui ne le sont pas.

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    • Christophe Vieren // 03.04.2015 à 10h05

      @Claude : « la libre circulation, à la fois des personnes, des biens et des capitaux » . Ces deux derniers OK, pour les premières il ne me semble pas. C’est là qu’est le problème (entre autre).

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      • Claude Gétaz // 03.04.2015 à 15h43

        En effet, il y a lieu de distinguer, s’agissant de la libre circulation des personnes, la théorie pure, même si elle est déjà dans les Traités européens, de la réalité. Car, comme le notent des économistes comme Friedman ou Krugman, en Europe les langues et les nationalités constituent, à cette libre circulation, un obstacle que l’on ne rencontre pas aux Etats-Unis.

        Sur un plan pratique, la chose se conçoit aisément, lorsque l’on sait, par exemple, qu’un Californien ne va pas maugréer si un New Yorkais vient chercher du boulot en Californie. Mais qu’un Grec se rende en Allemagne afin de prendre la place, dans une entreprise allemande, la place d’un travailleur allemand, en lui offrant les mêmes services à un moindre salaire, et ce même Allemand va crier au scandale en dénonçant ses sales immigrés venus ôter, aux travailleurs allemands, leur pain de la bouche.

        Ce qui n’empêche nullement certaines entreprises allemandes d’occuper, dans le secteur de la construction, des travailleurs polonais plutôt qu’allemands, car meilleur marché, et notamment quand ils travaillent au noir. Et ce qui n’empêche pas non plus les constructeurs automobiles allemands d’avoir installé certaines de leurs chaînes de montage dans les anciens pays communistes afin d’y bénéficier d’une main d’œuvre marché qu’en Allemagne.

        Mais c’est là, aussi, l’un des problèmes de l’Europe (qui est ici l’UE) chaque fois que des entreprises appartenant à l’UE délocalisent certaines de leurs opérations productives à l’extérieur de l’UE, pour des questions de coûts.Exemple : Renault avec ses unités sous-traitantes au Maroc ou en Turquie.

        Or à quoi sert, dans ces conditions, je vous le demande, de créer une UE qui ne favorise pas les travailleurs situés sur son propre territoire.

        Un pareil constat ne s’applique pas, par exemple, aux Etats-Unis puisque ce pays protège ses entreprises toutes ,les fois que son gouvernement estime nécessaire de les protéger, relativement à la concurrence venue de l’étranger.

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  • olivier imbert // 06.05.2015 à 13h32

    il y a là mes remarques sur Sapir et certaines analyse de Lordon en Avril 2015, il s’agit de commentaire ensemble à propos de la théorie de ce capitalisme là que nous vivons mais aussi de sa coexistence en crises ou pas avec ce socialisme lui-même contemporain et mondiale avec deux pays principaux en avril sur la crises en Europe la Russie et la Grèce nous occupant, voilà:
    https://onedrive.live.com/redir?resid=E50B44A85B46E996%211199

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