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28.février.201228.2.2012 // Les Crises

« Le modèle social européen est mort », par Mario Draghi

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Ce texte est la traduction d’une interview de Mario Draghi, président de la BCE, et d’un article du Wall Street Journal (WSJ) des 23 et 24 février.

Ces traductions ont été réalisées par Valérie Courteau (que je remercie ! Autres traducteurs bienvenus !) pour www.les-crises.fr.

L’interview de Mario Draghi par le WSJ

Questions & Réponses : au Président de la BCE, Mario Draghi

Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, a accordé une interview à Brian Blackstone, Matthew Karnitschnig et Robert Thomson, du Wall Street Journal, le 22 février, sur l’importance de l’austérité en Europe, le plan de sauvetage de la Grèce et la récente décision de la BCE de refuser toute perte sur son portefeuille obligataire grec.

Wall Street Journal : Combien de tours de batte [O.B. : = image empruntée au baseball ; en français on parlerait de manches ou de mi-temps] faudra-t-il avec la Grèce avant que nous sachions si nous en sommes enfin à la résolution qui mettra fin à toutes les résolutions?

Mario Draghi : Je ne connais pas le baseball. Mais si nous n’avions pas finalisé ce package, on aurait cessé de jouer. Donc, ce pourrait être le début d’un nouveau monde pour la Grèce où les problèmes de financement en suspens ont été réglés. Maintenant, les réformes devront être adoptées. Le gouvernement grec a pris des engagements très sérieux en termes de politique fiscale et dans le domaine des politiques structurelles. Mais il y a des risques concernant leur mise en œuvre et à cause des élections qui approchent. L’Eurogroupe a calculé des probabilités raisonnables de réussite du programme si les mesures, en particulier les mesures structurelles, sont entreprises.

Aussi on peut voir qu’il y a une prise de conscience différente dans l’opinion publique grecque, dans la mesure où ce qui se passe est douloureux, mais nécessaire. Les personnes, qui sont favorables au défaut, à l’inflation ou encore à la sortie de l’euro ne semblent pas largement majoritaires en Grèce.

WSJ. : Pensez-vous que la phase aiguë de la crise est passée? Nous n’avons pas observé cette semaine, lorsque la transaction a été décidée, le genre d’exaltation que nous avions pu remarquer avec les plans précédents.

M.D. : Il est difficile de dire si la crise est terminée. Penchons-nous sur les changements positifs des derniers mois. Il y a une plus grande stabilité des marchés financiers. De nombreux gouvernements ont pris des décisions concernant l’assainissement budgétaire et les réformes structurelles. Nous avons un pacte budgétaire où les gouvernements européens commencent à se libérer de la souveraineté nationale dans l’intention commune d’être ensemble. Le système bancaire semble moins fragile qu’il ne l’était il y a un an. Certains marchés obligataires ont rouvert leurs portes.

Mais la reprise se déroule très lentement et reste sujette aux risques baissiers. Je suis surpris aussi qu’il n’y ait pas d’exaltation après l’adoption du package, ce qui signifie sans doute que les marchés veulent voir la mise en œuvre des mesures politiques.

WSJ. : Quand vous regardez le descriptif des risques du package et l’accord, quel est le plus grand risque ? Celui découlant de la rue grecque, ou celui résultant d’une absence de croissance en Grèce?

M.D. : En fin de compte il semble que le plus grand risque soit le manque de mise en œuvre. Certaines mesures visent directement à améliorer la compétitivité et la création d’emplois. D’autres prévoient une consolidation budgétaire radicale. Les deux sont très complémentaires pour assurer un retour à la croissance après la contraction inévitable de l’activité économique.

WSJ. : Mais certaines personnes [sic.] disent que la Grèce souffre vraiment de conditions similaires à la dépression, avec un écart de PIB de 15% ou 16% depuis le pic. Quel est votre point de vue sur ces politiques d’austérité dans la stratégie plus globale du moment, ce qui oblige à l’austérité à tous les niveaux de coûts afin de réduire les déficits budgétaires?

M.D. : C’est effectivement une question d’ordre général sur l’Europe. Existe-t-il une alternative à l’assainissement budgétaire? Dans notre cadre institutionnel, les ratios dette/PIB étaient excessifs. Il n’y avait pas d’alternative à l’assainissement budgétaire, et nous ne devrions pas nier que c’est récessif à court terme. À l’avenir, il y aura ce que l’on appelle la voie de confiance, qui va réactiver la croissance, mais ce n’est pas quelque chose qui se produit immédiatement, et c’est pourquoi les réformes structurelles sont si importantes, parce que la contraction à court terme ne sera remplacée par une croissance durable à long terme que si ces réformes sont en place.

WSJ. : L’austérité signifie des choses différentes, alors qu’est-ce qu’une bonne et qu’est-ce qu’une mauvaise austérité ?

M.D. : Dans le contexte européen, les taux d’imposition sont élevés et les dépenses publiques se concentrent sur les dépenses courantes. Une « bonne » consolidation est celle où les impôts sont plus bas et les dépenses réduites du gouvernement portent sur ​​les infrastructures et autres investissements.

WSJ. : et la mauvaise austérité?

M.D. : La mauvaise consolidation est en fait la plus facile à obtenir, parce que l’on pourrait produire de bons chiffres en augmentant les impôts et réduire les dépenses en capital, ce qui est beaucoup plus facile à faire que de couper dans les dépenses courantes. C’est la voie facile en un sens, mais ce n’est pas une bonne solution. Cela déprime la croissance potentielle.

WSJ. : Quelles sont, selon vous les réformes structurelles les plus importantes?

M.D. : En Europe ce sont d’abord les réformes des marchés des produits et des services. Et la seconde est la réforme du marché du travail qui prend des formes différentes selon les pays. Dans certains d’entre eux il faut rendre les marchés du travail plus flexibles également plus équitables que ce qu’ils ne le sont aujourd’hui. Dans ces pays, il existe un double marché du travail : très souple pour la partie jeune de la population, où les contrats de travail sont de trois mois, six mois, des contrats qui peuvent être renouvelés pendant des années. Le même marché du travail est très rigide pour la partie protégée de la population, où les salaires suivent l’ancienneté plutôt que la productivité. Dans un sens, les marchés du travail à l’heure actuelle sont injustes dans un tel contexte, car ils mettent tout le poids de la flexibilité sur la partie jeune de la population.

WSJ. : Pensez-vous que l’Europe va devenir moins sociale que le modèle qui l’a définie?

M.D. : Le modèle social européen est déjà mort, quand nous voyons les taux de chômage des jeunes qui prévalent dans certains pays. Ces réformes sont nécessaires pour accroître l’emploi, l’emploi des jeunes en particulier, et donc les dépenses et la consommation.

WSJ. : L’emploi à vie …

M.D. : Vous savez qu’il y a eu une époque où (l’économiste) Rudi Dornbusch avait coutume de dire que les Européens étaient si riches qu’ils pouvaient se permettre de payer tout le monde pour ne pas travailler. Ce temps est révolu.

WSJ. : Avec la Grèce il y a eu beaucoup de concentration sur la réalisation des objectifs numériques. Maintenant, si vous prenez des pays comme le Portugal ou l’Espagne, s’ils parviennent à réaliser ces grandes réformes économiques structurelles, devraient-ils être aussi concentrés sur la satisfaction d’objectifs de déficit spécifiques?

M.D. : Il n’y a pas de compromis possible entre les deux. L’assainissement budgétaire est inévitable dans la présente configuration, et il donne le temps nécessaire aux réformes structurelles. Faire marche arrière sur ​​les objectifs budgétaires serait provoquer une réaction immédiate du marché. Les spreads souverains et le coût du crédit vont augmenter. Nous avons tous connu cela.

WSJ. : Pensez-vous que le Portugal aura besoin d’un autre plan de sauvetage?

M.D. : Non, nous considérons que le programme est sur la bonne voie.

WSJ. : Où voyez-vous le marché interbancaire aujourd’hui? Est-il guéri ? Est-il encore dysfonctionnel?

M.D. : Ce que nous avons vu c’est qu’après la première opération de refinancement à plus long terme, le marché obligataire senior non garanti a rouvert. Dans les deux derniers mois, nous avions quelque chose comme 40 Md€ de nouvelles émissions, ce qui est aussi à peu près autant ou plus que dans les six derniers mois. Nous avons également vu 30 Md€ de nouvelles émissions d’obligations couvertes. Mais pour que les marchés interbancaires fonctionnent, nous avons besoin d’un retour à la pleine confiance en contrepartie. Nous pouvons régler les aspects de liquidité du problème. Mais c’est alors que les perspectives de croissance doivent prendre la relève. Après un quatrième trimestre très faible, l’activité économique dans la zone euro se stabilise progressivement à des niveaux faibles.

WSJ. : Il semble pourtant aussi que le crédit s’est tari en Espagne, en Italie et ailleurs.

M.D.: Notre dernière enquête sur le crédit bancaire a été effectuée entre le moment où la première LTRO (opération de refinancement à plus long terme) a été décidée et le moment où elle a été exécutée, et ne donne donc qu’une image partielle de ce qui se passe. Cette image n’a pas été positive. Le crédit était resserré sur toute la zone euro à des degrés divers d’intensité, et de façon plus spectaculaire dans les régions méridionales. Nous devons nous demander pourquoi il en est ainsi. L’opération LTRO (en décembre) a atteint 490 Md€. Le retour des liquidités à court terme du système bancaire avant la LTRO était d’environ 280 Md€, de sorte que l’injection nette s’est seulement montée à 210 Md€. Et les obligations bancaires venant à échéance au premier trimestre étaient également d’environ 210 Md€. Par conséquent, il est probable que les banques ont tout simplement racheté leurs propres obligations venant à échéance. Nous avons évité un resserrement encore pire du crédit.

WSJ. : Seriez-vous prêt à faire plus, ou plus d’opérations de refinancement en cas de besoin?

M.D. : Vous savez comment nous répondons à ces questions. Nous ne prenons jamais d’engagement précoce.

WSJ. : La BCE a protégé ses avoirs en obligations grecques en échangeant des obligations pour de nouvelles. Des analystes disent que la BCE devrait subir le même sort qu’ont subi les détenteurs d’obligations du secteur privé. Quelle est votre réaction à cela?

M.D. : Le Programme de Marché des Valeurs mobilières (SMP) a acheté ces obligations parce que les canaux de transmission des politiques monétaires ont été brisés. L’achat de ces obligations a été effectué pour des raisons d’intérêt public. Aussi les gens ont tendance à oublier que cet argent de la BCE n’est pas de l’argent privé. C’est de l’argent public, ce sont des capitaux que la BCE s’est engagée à protéger, c’est l’argent des contribuables.

WSJ. : Est-ce que cela réduit l’impact des futurs achats, ou êtes-vous prêts à réduire progressivement le SMP?

M.D. : Le fonds de SMP sont de petite taille si on les compare à la taille des marchés obligataires européens, et les interventions sont devenus de plus en plus rares, ces derniers temps.

WSJ. : Pouvez-vous exclure les restructurations de la dette à venir? Certains analystes disent qu’un pays comme le Portugal pourrait en avoir besoin.

M.D. : Nous sommes confiants sur le fait que les pays de la zone prendront des mesures appropriées et que les objectifs de leurs programmes sont réalisables et réalistes.

WSJ. : Il y a eu de nombreuses discussions quant à savoir si les Chinois vont s’impliquer, si la Chine va acheter des obligations. Que pensez-vous de la participation institutionnelle chinoise sur les marchés financiers européens?

M.D. : Jusqu’ici, je ne vois aucune participation officielle sur les marchés financiers publics européens. Il y a eu beaucoup de discussions et de conversations. J’en entends parler, mais je n’ai vu aucun investissement officiel sur les marchés financiers européens.

WSJ. : Au cours de la dernière année deux hauts responsables allemands de la BCE ont démissionné. Le président actuel de la Bundesbank s’est opposé à l’échange d’obligations et a parlé des risques associés aux opérations de refinancement à trois ans. Y a-t-il un risque que l’Allemagne soit isolée au sein de la BCE?

M.D. : Le vote pour les opérations de refinancement à trois ans a été unanime. Étant donné la nature particulière de la BCE, l’un de mes objectifs est que nous ayons, tant que possible, un consensus. Nous devons faire les bons choix, et nous devons les faire ensemble.

WSJ. : Quand on regarde la crise de la dette depuis l’extérieur, les gens voient toutes ces réunions de crise et même si l’Europe a beaucoup de richesses, elle ne semble pas être en mesure de canaliser l’argent et a dû s’en remettre trois fois au FMI. Que voulez-vous dire aux non-Européens ? L’Europe semble être un risque majeur et ne semble pas pouvoir résoudre ses problèmes toute seule.

M.D. : Je n’aurai pas un point de vue si négatif. Beaucoup de choses ont eu lieu en Europe depuis un an et demi. L’Europe est composée de différents pays : des pays qui possèdent des conditions initiales de dette forte, des pays à faible croissance et des pays à faible dette et à forte croissance, et se pose alors la question fondamentale de savoir comment nous allons faire une union budgétaire. Nous ne pouvons pas avoir un système qui vous permette de dépenser ce que vous voulez, puis demander d’émettre une dette commune. Vous ne pouvez pas avoir un système où vous dépensez et où je paie pour vous. Avant de passer à une union financière, nous devons avoir en place un système où les pays peuvent montrer qu’ils peuvent se tenir debout seuls. Et c’est la condition sine qua non pour que les pays fassent confiance aux autres. Ce soi-disant traité budgétaire est en fait une réalisation politique majeure, car c’est le premier pas vers une union fiscale. Il s’agit d’un traité par lequel les pays perdent une part de souveraineté nationale dans le but d’accepter des règles budgétaires communes qui sont particulièrement contraignantes, d’accepter la surveillance et d’accepter d’avoir ces règles inscrites dans leur Constitution afin qu’elles ne soient pas faciles à changer. Donc, c’est le début.

WSJ. : Vous êtes en fonction depuis maintenant quatre mois. Y a-t-il quelque chose qui vous a surpris? Regrettez-vous d’avoir pris ce travail ?

M.D. : Vous le dirais-je si c’était vrai ? Non, je ne regrette pas d’avoir pris ce travail. J’ai été membre du Conseil d’administration pendant six ans, alors certes cette nouvelle partie du poste est axée sur le mécanisme interne de la BCE. Mais des décisions de politique monétaire et les décisions connexes ont fait partie de mes fonctions, même avant, parce que nous avons partagé des décisions qui ont été prises dans le passé.

WSJ. : Vos premiers mois à la tête de la BCE ont été marqués par beaucoup d’activité. La BCE peut-elle faire beaucoup plus quand il s’agit de la stabilité financière et la croissance économique? A-t-elle fait à peu près tout ce que faire se peut?

M.D. : Ce que je vais dire ne concerne que les futures décisions de politique monétaire. Par son mandat principal, la BCE fera tout son possible pour assurer la stabilité des prix à moyen terme et il est de la compétence du traité de favoriser la stabilité financière.

WSJ. : Quelle est les premiers chiffres vous regardez le matin?

M.D. : les marchés boursiers.

WSJ. : Vous regardez le taux de change de l’euro?

M.D. : Pas au petit matin.

Source : Wall Street Journal

dessin humour cartoon mario draghi

Retour sur quelques phrases marquantes

Mario Draghi est ce genre de personne qu’on qualifie volontiers de « technocrate », de « technicien » « apolitique » – un saint homme défenseur du bien public et un partisan des mesures « courageuses » qui vont sauver un pays.

Bien entendu, c’est rarement le cas, et on voit bien aussi le projet qui est défendu – sans grande surprise, les saints sont rarement passés par Goldman Sachs…

Je trouve au passage « étonnant » cet acharnement à détruire nos modèles sociaux. Certes, ils doivent évoluer, mais bon, ils ont accompagné les 30 Glorieuses par la réduction des inégalités qu’ils ont permise. Et quand on a cassé en partie ce modèle, les inégalités ont augmenté, et l’économie est rentrée en crise. Je n’aime pas les conclusions trop faciles et hâtives, mais bon, de là à conclure que le modèle social est un handicap, c’est faire montre d’une logique singulière…

Verbatim :

M.D. : C’est effectivement une question d’ordre général sur l’Europe. Existe-t-il une alternative à l’assainissement budgétaire? Dans notre cadre institutionnel, les ratios dette/PIB étaient excessifs. Il n’y avait pas d’alternative [O.B : AHHHH, enfin, le fameux TINA, « il n’y a pas d’alternative », circulez] à l’assainissement budgétaire, et nous ne devrions pas nier que c’est récessif à court terme. À l’avenir, il y aura ce que l’on appelle la voie de confiance, qui va réactiver la croissance [O.B. : Théorie classique de la « Lourdes School of Economics », dont Émile Coué et Sainte Rita sont les figures tutélaires], mais ce n’est pas quelque chose qui se produit immédiatement [O.B. : comptez quelques décennies quand même…], et c’est pourquoi les réformes structurelles sont si importantes, parce que la contraction à court terme ne sera remplacée par une croissance durable à long terme que si ces réformes sont en place.

Une « bonne » consolidation est celle où les impôts sont plus bas [O.B. : « apolitique » le technocrate, on a bien dit…]

M.D. : La mauvaise consolidation est en fait la plus facile à obtenir, parce que l’on pourrait produire de bons chiffres en augmentant les impôts et réduire les dépenses en capital, ce qui est beaucoup plus facile à faire que de couper dans les dépenses courantes. C’est la voie facile en un sens, mais ce n’est pas une bonne solution. Cela déprime la croissance potentielle. [O.B. : « apolitique » le technocrate, on a bien dit…]

M.D. : Le modèle social européen est déjà mort [O.B. : il va être urgent de se mettre à croire en la résurrection… Qui ne tient qu’à nous… En revanche, c’est moi ou il a oublié de dire que le financiarisme aussi était mort ? À force de fréquenter des banques zombies, il a dû oublier…]

M.D. : En Europe ce sont d’abord les réformes des marchés des produits et des services. Et la seconde est la réforme du marché du travail qui prend des formes différentes selon les pays. Dans certains d’entre eux il faut rendre les marchés du travail plus flexibles [O.B. « flexible » = diminuer les droits des travailleurs, cela va sans dire…] et également plus équitables que ce qu’ils le sont aujourd’hui. Dans ces pays, il existe un double marché du travail : très souple pour la partie jeune de la population, où les contrats de travail sont de trois mois, six mois, des contrats qui peuvent être renouvelés pendant des années. Le même marché du travail est très rigide pour la partie protégée de la population, où les salaires suivent l’ancienneté plutôt que la productivité. Dans un sens, les marchés du travail à l’heure actuelle sont injustes dans un tel contexte, car ils mettent tout le poids de la flexibilité sur la partie jeune de la population. [O.B. heureusement, tout le monde va être flexible bientôt…]

M.D.: Notre dernière enquête sur le crédit bancaire a été effectuée entre le moment où la première LTRO (opération de refinancement à plus long terme) a été décidée et le moment où elle a été exécutée, et ne donne donc qu’une image partielle de ce qui se passe. Cette image n’a pas été positive. Le crédit était resserré sur toute la zone euro à des degrés divers d’intensité, et de façon plus spectaculaire dans les régions méridionales. Nous devons nous demander pourquoi il en est ainsi. [O.B. : = on a injecté en aveugle 200 Md€, et cela ne marche pas. Donc dans le doute, on recommence mercredi, mais en plus grand, pour être sûr…]

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L’article du WSJ : Âpres discussions des Banquiers Européens

Draghi déclare que le modèle social du continent européen est « mort » et qu’il ne reviendra pas sur l’austérité

Par Brian BLACKSTONE, Matthew KARNITSCHNIG et Robert THOMSON

FRANCFORT – Le Président de la Banque centrale européenne Mario Draghi a mis en garde les pays de la zone euro en difficulté au sujet du fait qu’ils ne pourront pas échapper aux mesures d’austérité et que le contrat social traditionnel du continent est obsolète, alors qu’il s’engageait dans un débat de plus en plus conflictuel sur la manière de faire face aux difficultés économiques et financières de la région.

Dans une longue interview au Wall Street Journal, dans son bureau du centre-ville de Francfort, M. Draghi réfléchit à la manière dont les vicissitudes de la région ont poussé l’Europe vers une union plus étroite. Il a dit que le modèle d’Europe sociale tant vantée, qui met l’accent sur la sécurité de l’emploi et de généreux filets de sécurité – est « déjà obsolète », en citant le chômage élevé chez les jeunes; en Espagne, il dépasse les 50%. Il demande instamment des réformes économiques pour stimuler la création d’emplois pour les jeunes.

Il n’y a pas de solution miracle aux problèmes de l’Europe, a-t-il dit, ajoutant que les attentes de cash chinois, arrivant à notre rescousse, étaient irréalistes. Il a fait valoir au contraire que la poursuite des chocs économiques contraindrait les pays à des changements structurels des marchés du travail et d’autres aspects de l’économie, pour pouvoir retourner à la prospérité à long terme.

« Vous savez qu’il y a eu une époque où [l’économiste] Rudi Dornbusch avait coutume de dire que les Européens étaient si riches qu’ils pouvaient se permettre de payer tout le monde pour ne pas travailler. Ce bon temps est fini», a déclaré M. Draghi.

« Il n’y a pas de compromis possible » entre des réformes économiques et des mesures d’austérité budgétaires, a déclaré M. Draghi au cours de l’interview, sa première depuis que la Grèce a conclu son second plan de sauvetage.

« Un retour arrière sur ​​les objectifs budgétaires provoquerait une réaction immédiate des marchés », poussant les taux d’intérêt à un niveau plus élevé.

Les commentaires de M. Draghi arrivent au milieu d’un débat s’intensifiant en Europe quant à savoir si une plus forte austérité est la meilleure prescription pour les pays confrontés à une contraction économique substantielle et ils le placent carrément dans le camp de la ligne dure, aux côtés d’Angela Merkel et d’autres responsables allemands.

Ces commentaires arrivent aussi dans un contexte de prévisions moroses au sein l’Union économique européenne qui montre la zone euro en risque de récession. Certains gouvernements, en revanche, ont bien résisté en mettant l’accent sur les réductions des dépenses, en faveur de hausses d’impôts, même si celles-ci peuvent étouffer l’entreprise. Accroître les taxes sur la consommation peut aussi augmenter l’inflation, ce qui rend plus difficile, pour la BCE, de maintenir des taux d’intérêt bas et de stimuler la croissance.

Bien que M. Draghi se soit félicité du calme relatif qui s’est abattu sur les marchés de la dette européenne ces derniers mois, le crédit est demeuré rare, en particulier pour l’Europe du Sud en difficulté.

Malgré l’immense richesse de l’Europe, il est allé demander des aides au Fonds monétaire international à trois reprises -pour la Grèce, le Portugal et l’Irlande et va y retourner pour demander une aide supplémentaire pour la Grèce. Des responsables de la zone euro ont appelé à l’aide les marchés émergents comme la Chine en proposant l’acquisition, par ces pays, de la dette de la zone euro ou des obligations émises par le plan de sauvetage.

« Il y a eu beaucoup de discussions et de conversations. J’en entends parler, mais je n’ai vu aucun investissement officiel [de la Chine] dans les marchés financiers européens», a déclaré M. Draghi.

La Grèce, en dépit de son dernier plan de sauvetage à 130 Md€, demeure un risque majeur, a-t-il dit. Alors qu’Athènes a décidé de réduire son endettement et de réformer son économie, les dirigeants du pays doivent maintenant montrer qu’ils tiendront leurs engagements et mettront les mesures en œuvre.

« Il est difficile de dire si la crise est terminée », dit-il.

Le point de vue des responsables de la BCE sur les programmes d’austérité sera testé dans l’isoloir au cours des prochains mois. Grèce et France voient la tenue d’élections ce printemps, ce qui peut entraîner l’élection de nouveaux dirigeants moins disposés à embrasser pleinement la position de la banque.

Un certain nombre de dirigeants européens, menés par le Premier ministre italien, Mario Monti, veulent réorienter les priorités de l’Europe loin des réductions de dépenses.

M. Monti et le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, qu’il a rencontré à Rome jeudi, ont exhorté les pays de l’UE à travailler plus dur, à rendre leurs économies locales plus compétitives, comme moyen de favoriser la croissance et à contrecarrer les mesures d’austérité sévères.

M. Draghi a fait valoir que l’austérité, couplée à un changement structurel, est la seule option pour la relance économique. Alors que les réductions des dépenses publiques nuisent l’activité à court terme, a-t-il dit, les effets négatifs peuvent être compensés par des réformes structurelles.

Son opinion a été appuyée jeudi par la Commission européenne. Malgré la prévision d’une récession pour la zone euro cette année, la commission estime que les gouvernements en difficulté financière « devraient être prêtes à atteindre les objectifs budgétaires. »

Mais les critiques ont fustigé l’objectif d’austérité forte de l’Europe, en disant que cet objectif entraîne la zone euro, laquelle représente environ un cinquième de la production mondiale, à stagner ou à se contracter, menaçant la reprise mondiale.

L’affirmation de M. Draghi, selon laquelle des réformes peuvent compenser les effets négatifs de l’austérité, a également été accueillie avec un certain scepticisme. Éradiquer l’inefficacité des marchés du travail ou couper dans les bureaucraties gouvernementales fait baisser la croissance dans le court terme quels que soient les avantages à long terme, disent certains économistes.

« C’est juste enrober de sucre le message», a déclaré Simon Johnson, ancien économiste en chef au Fonds monétaire international.

« Une grande partie de ce discours sur la réforme structurelle est illusoire, au mieux, dans le court terme… mais c’est mieux que de dire que vous allez avoir environ 10 années terribles », a-t-il dit.

Dans l’interview, M. Draghi a défendu la décision de la BCE de protéger son portefeuille obligataire grec de 50 Md€ des pertes abruptes du secteur privé face aux porteurs d’obligations, dans le cadre d’un accord séparé entre la Grèce et ses créanciers d’effacer € 107 milliards de dettes. La BCE « s’est engagée à protéger l’argent des contribuables. »

Jeudi, le chef de la direction de Commerzbank AG, Martin Blessing, a critiqué la décote soi-disant volontaire des investisseurs privés détenant des obligations grecques dans un langage anormalement brutal, la qualifiant « de volontaire comme un aveu pendant l’Inquisition espagnole. »

Sur d’autres questions liées à la crise de la dette de l’Europe qui dure depuis deux ans, M. Draghi – qui a pris la tête de la BCE il y a moins de quatre mois après avoir été à la tête de la Banque d’Italie pendant six ans, était plus optimiste. Après un quatrième trimestre faible, l’économie de l’ensemble de la zone euro se stabilise, a-t-il dit.

Les gouvernements ont fait des progrès sur la réduction du déficit, pour rendre les économies plus compétitives. Les banques se sont stabilisées et les marchés obligataires ont réouvert. Le Portugal, que de nombreux analystes pensent être le suivant sur la liste, après la Grèce, pour un plan de sauvetage, n’aura pas besoin d’être secouru à nouveau, a déclaré M. Draghi.

M. Draghi a reçu des éloges des investisseurs pour sa gestion de la crise ces derniers mois. Il a baissé les taux d’intérêt à des planchers record dos à dos avec des coupes budgétaires.

La BCE a, en décembre, inondé les banques avec 489 Md€ en prêts à trois ans abordables, et a élargi les types de banques collatérales.

Pris dans leur ensemble, les mouvements ont conduit à un rassemblement des marchés boursiers et a contribué à exiger un rendement baissier des obligations d’État de l’Italie et de l’Espagne, pays considérés comme essentiels pour empêcher que la crise de la dette de la Grèce ne se propage dans tout le bloc euro.

Malgré les efforts de la BCE, cependant, le crédit s’est resserré dans toute la zone euro, en particulier dans les régions méridionales de la région. Les banques semblent avoir utilisé une part importante des prêts à trois ans pour racheter leurs propres obligations arrivant à échéance, a dit M. Draghi.

La crise grecque a mis à nu un grand nombre des faiblesses structurelles dans la configuration de l’euro, qui est régi par une politique du taux d’intérêt unique et n’a pas encore de ministère des Finances commun pour orienter l’argent des pays riches vers les pays pauvres.

M. Draghi, dont les commentaires sont intervenus avant la réunion des hauts fonctionnaires des finances du Groupe des 20 plus grandes économies développées et émergentes ce week-end, a rejeté les critiques disant que l’Europe ne peut pas avoir de prise sur la crise de sa dette. Les récentes mesures prises par les gouvernements pour créer des contrôles contraignants des déficits sont « une avancée politique majeure » et la « première étape » vers l’union budgétaire, a-t-il dit.

Il a également fait fi des préoccupations de certains au sujet des mesures agressives de gestion de la crise par la BCE qui éloigneraient de la banque centrale son membre le plus puissant, l’Allemagne. Deux hauts responsables de l’Allemagne à la BCE qui ont démissionné l’année dernière en opposition aux achats d’obligations d’État par la BCE, craignent que la banque centrale ait été d’une extrême prodigalité. L’actuel président de la Bundesbank, Jens Weidmann, a averti des risques associés aux programmes de la BCE en matière de prêts généreux.

« Un de mes objectifs est que nous ayons un consensus, autant que possible. Nous devons faire les bons choix, et nous devons les faire ensemble », a déclaré M. Draghi. La décision de la BCE de prêter de l’argent aux banques pendant trois ans a été unanime, ce qui suggère qu’il n’y a pas autant de divisions au sein de la BCE que certains observateurs le pensent.

Source : Wall Street Journal

« Draghi enterre le modèle social européen », l’analyse de Philippe Mabille pour Presseurop

Alors que la BCE s’apprête à faire un nouveau chèque de 500 milliards d’euros aux banques, son patron a affirmé sans détour que, pour sortir de la crise, les pays surendettés n’ont pas d’autre choix que d’appliquer une politique de rigueur extrême. Des mots choquants, mais nécessaires, estime La Tribune.

« Le modèle social européen est mort » ! Jamais un banquier central n’avait parlé avec autant de brutalité de la crise que nous traversons. Les propos tenus par l’Italien Mario Draghi, le successeur de Jean-Claude Trichet, dans le long entretien qu’il a accordé au Wall Street Journal vendredi 24 février, sont tellement violents, par ce qu’ils impliquent, qu’il n’aurait jamais pu les tenir ailleurs que dans la « bible » de la finance mondiale. Même Jean-Claude Trichet avait plus de précautions de langage quand il tentait d’expliquer aux peuples européens ce qui les attend.

Pour Mario Draghi, ancien banquier de Goldman Sachs et nouvelle statue du Commandeur de la monnaie en Europe, sauver l’euro aura un prix élevé. Selon lui, il n’y a « pas d’échappatoire » possible à la mise en œuvre de politiques d’austérité très dures dans tous les pays surendettés et cela implique de renoncer à un modèle social fondé sur la sécurité de l’emploi et une redistribution sociale généreuse.

Ce modèle sur lequel l’Europe a basé sa prospérité depuis la Seconde guerre mondiale a disparu (« has gone »), estime Mario Draghi qui rappelle aux journalistes du WSJ la formule de l’économiste allemand Rudi Dornbusch : « Les Européens sont si riches qu’ils peuvent se permettre de payer les gens pour ne pas travailler ».

La Margaret Thatcher des temps modernes

L’intervention du patron de la BCE pourrait sembler une provocation, quelques jours avant que la banque centrale ne renouvelle un deuxième chèque de 500 milliards d’euros aux banques qui viendront mercredi 29 février emprunter de l’argent au guichet illimité qu’elle a mis en place pour sauver l’euro. Comment échapper, avec de tels propos, à la critique montante selon laquelle le système est en train de sacrifier les peuples pour sauver les banques ?

Les arguments mis en avant par Mario Draghi sont sans appel : tout recul sur les ambitions des programmes de désendettement publics provoquera une immédiate réaction des marchés qui pousseront les taux d’intérêt payés par les États à la hausse, rendant encore plus difficile, sinon impossible, le rétablissement des finances publiques. C’est ce qui est arrivé à la Grèce et a failli se produire au Portugal, en Espagne, en Italie.

Les propos de Mario Draghi ne sont évidemment pas sans lien avec le calendrier électoral européen. En avril en Grèce, en mai en France, au printemps 2013 en Italie, les peuples vont voter pour choisir leur destin.

En expliquant, à la façon d’une Margaret Thatcher des temps modernes, que quel que soit le résultat du vote, les gouvernements élus n’auront pas d’autre alternative que de poursuivre des politiques de rigueur extrêmes, de mener des réformes structurelles du marché du travail et de démanteler encore un peu plus leur modèle social, le président de la BCE affiche la couleur.

Le choix des anciens de Goldman Sachs

Et qu’on ne vienne pas lui dire que l’accalmie actuelle sur les marchés signifie que la crise est finie. La preuve que ce n’est pas le cas viendra mercredi 29 février, quand les banques viendront chercher auprès de la BCE le soutien sans lequel le système financier ne peut pas tenir.

Sans la perfusion des banques centrales, aux États-Unis avec le Quantitative Easing [QE, réduction à presque zéro du taux directeur] de la Fed, en Europe avec l’opération de financement à long terme [LTRO] de la BCE, tout s’écroulerait ! Même la Chine en est réduite à soutenir ses banques en difficultés. Bienvenue dans le monde cruel du « QE world ».

Par cette prise de position très dure, Mario Draghi appelle à une prise de conscience. Mieux vaut selon lui en passer par une purge sévère et des réformes structurelles tout de suite pour rétablir la confiance des marchés que de vivre dix années terribles sous leur pression.

C’est le choix fait par Mario Monti en Italie, avec succès jusqu’à présent puisqu’en cent jours, cet autre ancien de Goldman Sachs a réussi a sortir son pays de l’œil du cyclone, en changeant comme jamais le visage de l’Italie. La leçon vaut [aussi] pour les autres pays.

Philippe Mabille

RÉACTION : Relancer le modèle social au lieu de l’abandonner

La mort annoncée du modèle social européen est déplorable et vient mettre en péril le système financier et politique européen, écrit Die Wochenzeitung. En laissant les marchés financiers agir à leur guise et les taux d’intérêt à la merci des agences de notation, l’aide accordée à la Grèce est, pour l’hebdomadaire suisse de gauche, vouée à l’échec et “la prochaine aggravation de la crise une question de temps”.

Celui-ci prône comme unique solution le rejet complet des demandes de la Troïka UE-BCE-FMI et le rétablissement de la souveraineté grecque sur son budget :

Les objectifs devront être une pondération des niveaux de productivité et des salaires entre les pays. Une politique industrielle européenne dirigée vers une Europe écologique et solidaire serait nécessaire. La répartition patrimoniale et salariale entre les classes, mais également entre les pays de la zone euro, devrait être nivelée à travers une imposition plus forte des hauts salaires et fortunes. Le résultat serait une plus grande égalité devant l’impôt en Europe plutôt que seulement plus d’efficience en Grèce.

Source : PressEurop

67 réactions et commentaires

  • burgf // 28.02.2012 à 04h48

    Curieux comme on met du temps à comprendre, en tant que population d’un pays..
    Le mérite d’un Draghi est d’afficher clairement la couleur..
    Belle image du fascisme financier supranational dans toute sa vigueur!
    Le choix pour nous tous est simple: Résistance ou fuite…

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  • Achille tendon // 28.02.2012 à 04h52

    Avec une telle attitude des banquiers, il est à craindre que la démocratie soit en train d’être rayée de la carte européenne.
    A ce sujet vous pouvez lire un commentaire assez incisif sur ce sujet.
    Quand est-ce que nos politiciens se réveilleront pour de bon ?

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    • Marcus // 28.02.2012 à 05h13

      Mais nos politiciens, au moins au niveau supérieur, savent parfaitement ce qu’ils font et ce qu’on leur demande de faire.
      Le meilleur exemple est la Grèce où les socialistes se sont mis au garde à vous devant la haute finance et continue à saigner le peuple sans baragouiner…
      Il en sera de même demain avec le retour des socialistes au pouvoir en France : ils feront ce que les instances financières internationales leur imposeront de faire…
      « Ici Londres » : « les carottes sont cuites »…

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    • Christophe Vieren // 28.02.2012 à 09h58

      Nous avons les politiques que nous méritons. Et effectivement il y a une alternative à l’UMPS, et plutôt sur sa gauche que sur sa droite bien sûr.
      Il faut faire reprendre le chemins des urnes au peuple, le vrai, celui qui trime pour des clopinettes et qui perd son emploi dès que le patron peut gagner 3 francs 6 sous de plus en délocalisant ou en réduisant la « masse salariale ».
      La classe ouvrière (27% des actifs) contrairement à ce qu’on entend régulièrement comme pour culpabiliser la gauche, ne vote pas FN. La classe ouvrière s’abstient. La nuance est de taille.
       
       

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  • Marcus // 28.02.2012 à 05h04

    Il va falloir terrasser le Draghi !!!

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  • Patrick Luder // 28.02.2012 à 05h45

    Belle démonstration de l’impératif d’un virage à 90 ou 180° … le problème c’estjuste que l’on ne sait pas de quel côté tourner 🙂

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  • alain21 // 28.02.2012 à 06h06

    Bonjour
    Le MES , nouveau  subprime
    Olivier , je vous ai entendu dans le poste , ce matin sur France Culture …..
    Interview très claire …. j’ai bien aimé la promesse d’ivrogne  » la dette , j’arrête demain  » 
     
     
     
     
     

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    • Michel // 28.02.2012 à 06h13

      Entendu aussi. Très clair.
      Quand à Mario Sachs-Draghi… Il est bien de la même banque que Mario Goldman-Monti, non ?
      Ah: et grand merci pour la traduction aussi!

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      • Valérie Courteau // 28.02.2012 à 22h44

        Merci !

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  • sns // 28.02.2012 à 06h22

    Et la flexibilité et la responsabilisation de l’individu, ça vaut aussi pour Mario Draghi qui a une sacrée casserole en tant que vice président de la branche européenne de Goldman sachs….
    Faire confiance à un chef d’escrocs de haut vol pour gérer de haut vol , excusez mon lapsus, de capitalistes de haut vol n’est il pas la garantie d’avoir une personne défendant l’intérêt général?
    La question est de savoir qui définit l’intérêt général….

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  • Gemini // 28.02.2012 à 08h42

    Je suis en train de lire « La stratégie du choc » de Naomi Klein. Je n’ai pas encore terminé le livre, mais déjà, il m’est effarant de constater que la stratégie actuellement appliquée par la BCE et ses acolytes est identique à ce qui a été fait en Pologne et en Russie, au début des années 90, en asie à la fin des années 90, etc.
    Ce que nous apprend l’histoire, depuis les années 70 où les idées du néolibéralisme ont été mises en œuvre, c’est que jamais elle ne tient ses promesses, sauf pour une petite minorité de profiteurs. Pour les peuples, c’est toujours la saignée.
    Analyser le discours de Draghi à l’aune de cette histoire lui donne tout son sens, et invite à le combattre de toutes nos forces.

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  • Kahik // 28.02.2012 à 08h59

    Mais indignez vous nom de dieu!
    Merci Olivier pour votre travail d’information! 

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    • Moi // 28.02.2012 à 10h18

      Ouaip, une pétition ou un truc inutile dans le genre.
      Ces gens ne seront arrêtés que par des barricades, voilà la réalité.

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  • chris06 // 28.02.2012 à 10h02

    [Modéré]

    Primo, ce n’est pas à vous, Mr Draghi, un simple bureaucrate non élu, de décider de l’avenir du modèle social européen. Que vous souhaitiez faire part de votre opinion sur ce sujet aux lecteurs de ce torchon qu’est le WSJ n’engage que vous en tant que citoyen d’une des nations de l’Eurozone, et à vrai dire, je ne vois vraiment pas pourquoi cela devrait avoir plus d’importance que ce qu’en pense n’importe quel autre citoyen!

    Secundo, mais où étiez vous, Mr Draghi, en 2009, quand les officiels américains réclamaient de la part de leurs homologues européens qu’ils en fassent plus en matière de stimulus et qu’il leur fut répondu que nos systèmes de protection sociale (ceux que vous enterrez si vite) acteraient comme des stabilisateurs économiques et que nous avions donc moins besoin de stimuler l’économie européenne qu’aux USA. Et c’est d’ailleurs exactement ce qui s’est passé, et seul un aveugle, ou un ignorant, ou pire un homme de mauvaise foi (je vous laisse choisir) pourrait en conclure qu’il s’agit de démanteler nos systèmes de protection sociale pour faire face à cette crise qui risque de durer longtemps encore.

    Et enfin, Mr Draghi, n’avez vous pas d’arguments plus convaincants que de nous dire que faire marche arrière sur ​​les objectifs budgétaires serait provoquer une réaction immédiate du marché, les spreads souverains et le coût du crédit vont augmenter, alors que, et vous le savez très bien puisque vous en êtes l’auteur, la seule et unique raison pour laquelle les spreads ont diminué sur les marchés sur les dernières semaines tient au fait que vous ayez injecté des liquidités suffisantes via le LTRO. Les marchés se contre-fichent de savoir si les objectifs budgétaires seront réalisés, (qui peut croire qu’ils le seront?), tout ce qu’ils veulent c’est que vous leurs fassiez les cadeaux nécessaires en leur donnant l’assurance que vous injecterez les quantités suffisantes pour qu’ils ne perdent pas d’argent. 

    Alors, s’il vous plait, Mr Draghi, mouchez vous, et la prochaine fois que vous donnez un entretien dans un journal européen, évitez de raconter des âneries ou de dépasser très largement votre seuil de compétences.  

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  • Christophe Vieren // 28.02.2012 à 10h03

    Draghi a dit  » Dans ces pays, il existe un double marché du travail : très souple pour la partie jeune de la population, []. Le même marché du travail est très rigide pour la partie protégée de la population, []. Dans un sens, les marchés du travail à l’heure actuelle sont injustes dans un tel contexte, car ils mettent tout le poids de la flexibilité sur la partie jeune de la population. « 
    Malgré cette flexibilité le taux de chômage est encore désespérant chez les jeunes, diplômés inclus. Et M. Draghi propose de généraliser cette flexibilité au « vieux ». Pour sûr que cela va favoriser l’emploi des jeunes !
    ON est pas à une contradiction près

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    • Patrick-Louis Vincent // 28.02.2012 à 10h26

      Draghi parle de la partie protégée de la population. Il ne dit pas à qui il fait allusion. En le lisant, j’ai cru qu’il parlait des fonctionnaires.

      Ceci dit, la flexibilité du travail ne signifie pas nécessairement « diminuer les droits des travailleurs » comme le dit Olivier.  Tout dépend comment on la met en oeuvre. Cette notion est largement applquée en Scandinavie. Je ne pense pas que les droits des travailleurs soient les plus baffoués dans cette partie du monde.

      La flexibilité c’est de la souplesse, en opposition à la rigidité. Relire la fable du Chêne et du Roseau.
      L’Arbre tient bon ; le Roseau plie.
      Le vent redouble ses efforts,
      Et fait si bien qu’il déracine
      Celui de qui la tête au Ciel était voisine
      Et dont les pieds touchaient à l’Empire des Morts.
         

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      • Christophe Vieren // 28.02.2012 à 10h38

        Effectivement, si la flexibilité est le fruit d’accord de branches entre syndicats salariaux et patronaux, c’est gagnant-gagnant. Pourquoi pas. Les 35 h, imulsé par la loi Aubry I, fût en quelque sorte un de ces accords (avant la loi Aubry II) puisque l’on permet au patronat de ne garantir que 35 h de travail au salariés. Pour le manque à gagner, choix est laissé aux deux parties entre les heures supplémentaires, soit l’embauche.

        Sinon la flexibilité est au travail ce que la dérégulation est à la finance : c’est gagnant -perdant, les gagnants étant toujours les mêmes : ceux qui disposent des capitaux. Je crois même que ce n’est plus un gros mot, on les appelle les capitalistes depuis les écrits du barbu (et probablement avant)

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      • step // 29.02.2012 à 08h59

        tiens le retour de la petite haine brune. [Modéré : point goodwin…]. Tout le modèle du « néolibéralisme » en action : la haine de l’être qui pense ou fonctionne différemment. On le voit dans les déclaration ici présentes, on l’a vu dans les déclaration des pays bas concernant la grèce. Beau modèle de civilisation, belle perspective pour l’humain. La haine de l’autre comme moteur civilisationnel. On arrête pas le progrès. Ce qui est toujours bien c’est que quand il s’agit de décrire une société  libérale, ils nient que ce qui est en action ici est du libéralisme, mais ils défendent bec et ongle selon leurs propres dires les « traitres ». Les libéraux ou le plaisir d’être cocu ?

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        • step // 29.02.2012 à 21h20

          point goodwin a propos. Reformulation : Le fonctionnaire comme bouc émissaire et comme écran de fumée pour cacher les vrais responsables de ce foutoir. C’est tellement plus facile…

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  • Patrick-Louis Vincent // 28.02.2012 à 10h16

    « un traité par lequel les pays vont se libérer de la souveraineté nationale  »

    Ce n’est pas la phrase d’un technocrate, mais d’un politique. C’est hallucinant de penser que la souveraineté nationale soit perçue comme un esclavage.

    La liberté donc, passe par l’abandon de sa souveraineté ??!! La liberté, c’est d’abandonner sa liberté ??!!

    Mario Draghi ne dit pas par quoi la souverainté nationale est remplacée. Qui devient souverain à la place du souverain ?

    En 1789, des Français ont pensé que c’était au peuple d’être souverain en place du monarque absolu de droit divin. Aujourd’hui, le peuple a failli. Il est incompétent et stupide. Il doit céder sa place à des experts, tous formés dans les écoles de la finance et du business.

    Redeveons des enfants irresponsables et innocents. « le dieu Mamon veille sur nous ». Amen!   

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    • chris06 // 28.02.2012 à 10h33

      à mon avis sur ce point la traduction plus exacte serait:

      original :
      « It’s a treaty whereby countries release national sovereignty in order to accept common fiscal rules that are especially binding »

      Il s’agit d’un traité par lequel les pays lâchent une part de souveraineté nationale dans le but d’accepter des règles budgétaires communes qui sont particulièrement contraignantes

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      • Valérie // 28.02.2012 à 22h24

        Je ne vois pas pourquoi ….

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        • chris06 // 29.02.2012 à 06h28

          vu le contexte, « to release » veut dire « lâcher » ou « relâcher »

          s’il avait voulu dire « vont se libérer de » il aurait dit « will free themselves from »

          comme indiqué par Patrick Louis Vincent cela n’a aucun sens de dire qu’un pays va se libérer de la souveraineté nationale… 

          Et ce n’est pas ce qu’il a voulu dire ici. 

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        • Valérie // 29.02.2012 à 07h08

          Relâcher une partie de sa souveraineté ne veut rien dire non plus !

          Dans le contexte, je dirai perdre sa souveraineté, qui correspondrait à sortir, laisser…

          Et c’est vraiment de cela dont il s’agit (cf MES,…)  !
           
          Si l’on vous suit, il aurait dû préciser « une part de »… ce qu’il n’a pas fait

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          • chris06 // 29.02.2012 à 07h26

            oui, « perdre » c’est la meilleure traduction

            mais « se libérer de » donne l’impression que Draghi pense que la souveraineté nationale est comme une chaîne…
             

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  • bourdeaux // 28.02.2012 à 10h31

    Une chose est très claire dans l’entretien : C’est qu’il y a des hommes au pouvoir actuellement qui se sont fixé comme objectif de nous « libérer de la souveraineté nationale » !…Pour déboucher sur une souveraineté supranationale, mais qui s’exprimera comment ? J’imagine mal un allemand et un espagnol partageant, dans l’isoloir, leur souveraineté. Ces gens-là auraient-ils oublié que le premier degré de la souveraineté du peuple, c’est le peuple et pas son député ?
    Par une sorte de délire dogmatique, toute une frange de politiciens s’est mis en tête qu’il fallait transporter les assemblées nationales à Bruxelles, parce que cela va « dans le sens de l’histoire ».  Mais la souveraineté ne se divisant pas, elle doit  avoir son siège en un PEUPLE : un groupe d’individus qui se retrouve sur les questions essentielles ou vitales. Cette harmonie est déjà fort difficile à trouver dans un peuple formant une nation, qu’en sera-t-il des 350 millions d’européens ? Bref, l’aspect final de ce grand projet européen semble de plus en plus flou, fou, et est en train de prendre une figure d’arnaque à grande échelle qui ne me semble pas pouvoir accoucher d’autre chose que d’un conflit. Finalement l’Europe des DRAGHI finira par ressembler à ce qu’elle serait si elle n’avait jamais existé : celle d’avant les deux guerres civiles européennes.

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    • chris06 // 28.02.2012 à 10h55

      « J’imagine mal un allemand et un espagnol partageant, dans l’isoloir, leur souveraineté. »

      Pourtant c’est déjà bien ce qui se passe quand un Allemand ou un Espagnol votent pour leurs députés européens, ils partagent en partie leur souveraineté puisque ces députés, une fois élus, votent des lois qui sont ensuite adoptées par les différents parlements nationaux.

      A mon avis le problème aujourd’hui tient plutôt au fait que, d’une part, ces élections européennes n’obtiennent pas la couverture médiatique ni l’importance qu’elles ont réellement et d’autre part que les autres institutions européennes, tel la commission ou le conseil ou la BCE ne sont pas élues et échappent à tout contrôle démocratique.

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  • celimen // 28.02.2012 à 10h40

    Comme je ne suis pas du tout convaincu par les opinions (que dis-je, vociférations?) exprimées ci-dessus, je propose de me faire l’avocat du « diable »;
    il n’est pas explicitement dit qu’il faille supprimer tout modèle social européen, c’est un procès d’intention, mais de faire une croix sur un modèle qui personnellement me parait profondément injuste et à l’inverse antisocial: en effet,
    je note tout de même par rapport à un modèle plus « flexible »
    (pardon quel vilain mot! Mais arrêtez-vous un petit moment, respirez, et réfléchissez sans à priori, … ceux qui pensent tout de suite au modèle anglo-saxon doivent recommencer l’opération… est-ce vraiment un si vilain mot??)
    les désavantages suivants:
    1) la quantité de travail offerte par les entreprises n’est pas suffisante pour tout le monde, il y’a donc forcément une partie des gens qui travaille, l’autre pas (ça c’est un fait)
    -> le modèle actuel de protection des salariés favorise les « insiders », et met de coté les outsiders. Ces derniers sont obligés d’attendre qu’un emploi se libère ou soit créé, mais que pèsent-ils face à des concurrents salariés qui
    souhaitent changer de poste ou qui sont très temporairement au chomage? Les chomeurs longue durée sont marqués au fer rouge sur le front du sceau de l’infamie, discutez 5 minutes avec un recruteur…ou n’importe quel favorisé qui vous dira que leur inactivité est voulue…(« ils profitent du système »…)
    -> un modèle plus flexible accélère la circulation des personnes autour d’un même poste;
    le chomeur peut apprendre un nouveau métier, ou simplement rafraichir ses connaissances, il n’est pas « perdu » pour toujours.
    le travail est mieux partagé: par exemple, au lieu d’avoir 20% des mêmes personnes toujours au chomage toute leur vie, les salariés auraient tous 20% dans leur vie, pas forcément en une seule fois, une période d’inactivité rétribuée (mario ne parle pas de supprimer les assurances chomage ou de les réduire à peau de chagrin comme chez les UK et US), mise à profit pour passer des formations, des nouvelles qualifications,  …etc
    C’est un début, le temps me manq et surtout je ne suis pas xpert dans ce domaine, aussi j’invite humblement O.B à en interviewer 1 afin de permettre un débat contradictoire un peu plus constructif.
     
     
     

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    • yannthi // 28.02.2012 à 17h26

      Si je vous ai bien compris, vous seriez pour le partage du temps de travail tout au long de la vie? Ce serait une vraie révolution!

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      • celimen // 28.02.2012 à 17h55

        Je n’irai pas jusque là, mais pourquoi pas, ce serait en tous les cas plus équitable que le système actuel!
        Pour défendre (encore une fois) Draghi, il faut bien comprendre et lire que la réforme du système social (et non sa suppression comme certains vont un peu vite à croire) qu’il souhaite est un moyen, le but ultime c’est l’équité, la croissance, et la stabilité.
        Je suis d’accord en revanche que le propos est un peu brutal, que certaines autres propositions semblent discutables, mais croyez-vous vraiment l’homme si mauvais?? Le problème vient peut-être du journaliste qui ne soulève pas les bonnes questions que nous devrions lui poser, nous le peuple (en lieu et place de vos « réactions » plus ou moins violentes, chers lecteurs!)
        Nous manquons ici un vrai débat CONTRADICTOIRE. Commençons!

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        • Christophe Vieren // 28.02.2012 à 18h42

           
          Si la flexibilité correspond à ce que tu proposes c’est à dire un partage du temps de travail (turn over entre actifs/chomeurs), pourquoi pas ! Je crains que ce ne soit en tout cas pas l’objectif de l’UMP, pour preuve la défiscalisation des heures supplémentaires. La RTT est un autre moyen de réaliser ce turn over (pour ceux qui ne peuvent plus se recycler).

           
          Si les chômeurs votaient (hélas il me semble que beaucoup s’abstiennent), peut-être que les partis politiques feraient des propositions en ce sens. car en effet, les syndicats, dont les financements proviennent essentiellement de ceux qui ont un emploi, auront tendance à ne pas trop penser à « répartir le chômage ». Mais si ils y sont arrivés dans les pays scandinaves, pourquoi n’y arriverions-nous pas ? Le mode de financement des syndicats est-il différent dans ces pays ?
           
          Mais n’oublions pas que dans les trente glorieuses, le chômage n’existait pas. Pourtant la flexibilité n’était pas de mise. Puis en 1973, on a interdit l’inflation en maintenant la pression sur les salaires grâce au chômage. Faudrait donc pas trop inverser les causes et les effets. Certes pour des raisons de sauts technologiques* ou des channgments des modes de consommations, certains emplois ne peuvent être maintenus 42,5 ans !
           
          ________________
          *Ainsi, par exemple,  Kodak (argentique) n’ayant su convertir son activité à temps à dû licencier. Mais les emplois perdu chez Kodak ont été créés chez ses nouveaux concurrents numériques.
           

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          • celimen // 29.02.2012 à 11h10

            Je suis d’accord, l’UMP de Sarkozy se fout complètement de combattre le chomage, j’en veux pour preuve les moyens (continuer la defiscalisation des heures supp en pleine crise), et le résultat obtenu (une des plus fortes poussée du chomage des pays de l’OCDE).
            Egalement d’accord sur les syndicats, qui ne font rien pour les chomeurs.
            En revanche à partir de 1973 et le 1er choc pétrolier, nous n’aurions pas cherché à lutter contre l’inflation ni créé l’Europe économique,  rien ne nous prouve que nous serions dans de meilleurs draps! J’ai l’intime conviction que cela aurait été pire….merci les technocrates…
            Auriez-vous mieux fait à leur place? Le pilotage économique est une science non exacte et très difficile. Nous ne pouvons pas maitriser toutes ses variables. Le chômage en est une et c’est elle qui a été sacrifiée, en contrepartie de différents transferts sociaux.
            La construction de l’europe doit continuer, nous serons plus fort comme nous avions commencé à l’être avant cette crise. Elle est une épreuve pour nous tous, mais je crois que des grandes puissances comme la chine, les  us, la russie seraient trop contents que nous nous divisions. Persévérons, soyons humbles, mais soyons exigeants envers nos dirigeants. Mais par pitié arretons cette defiance et ce populisme…! Au lieu de condamner à la va-vite les élites (avoir travaillé chez G.Sachs n’est pas forcement incompatible avec la compétence et le sens de l’interet general) et le projet europeen, demandons leur intelligemment des comptes et des explications.
             
             

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          • Christophe Vieren // 29.02.2012 à 15h24

            @Celimen : si vous considérez mes arguments comme du populisme* alors je prends cela comme un compliment. La base de la démocratie est comme son nom l’indique : le pouvoir du peuple. Or donc si le peuple entend mes arguments, j’en suis fier. Le peuple à su faire 1789, le peuple a su faire 1848, 1936, 1968, …. en écoutant les arguments des « élites »  (pas les technocrates, la vraie : l’élite intellectuelle éloignée du pouvoir et de l’argent) et en rejetant la ploutocratie.
            Ensuite bien sûr on peut imaginer que c’eut été pire en dehors de l’UE. Mais il faudrait quelques arguments à présenter. Il existe encore de nombreux pays développés qui ne font partie d’une entité économique (pour ne pas dire financière) et qui ne sont pas plus dans la mouïse que nous, ni en train de repousser les chars chinois, russes ou US : Australie, Canada, Norvège, … pour ne citer que 3 pays de l’OCDE moins peuplés que la France et hors paradis fiscaux.  L’on pourrait d’ailleurs tout aussi bien citer des pays hors OCDE (l’UE s’étant construite autour de pays DEJA développé et non pas l’inverse).

            Mais on en reparlera dans 2-3 ans max, car le coup qui a été possible en Grèce (annulation et restructuration après l’échec des 4 tentatives de « sauvetage » de ses créanciers) au prix d’un lourd tribu à payer par le peuple grecs (http://www.les-crises.fr/silence-la-grece-se-meurt/. Merci Olivier) et sans garantie aucune de s’en sortir malgré cela, ne sera pas rejouable pour l’Espagne, puis l’Italie, puis la France. Paul Jorion – comme d’autres de mes « populistes » préférs peuvent se tromper, mais je vous suggère d’écouter ce qu’il dise car ce sont des « élites » qui n’ont aucun intérêt à faire ce que vous appelez, à tort, du « populisme »*.
            ________________________
            * n’étant candidat à aucune élection, je n’en tire aucun intérêt (cf. définition dans wikipedia par exemple) 
             

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          • celimen // 29.02.2012 à 16h13

            les 3 pays cités possèdent d’importantes ressources naturelles, cela atténue grandement l’inflation et le chomage après les 2 chocs pétroliers…
            je souhaiterai préciser que ce ne sont pas Jorion (que je n’ai pas encore lu) et les intellectuels (je n’ai rien contre ceux qui essayent de réfléchir…) qui étaient visés par étant du « populisme » mais les propos « DEMONISANTS » (comploteurs de Goldman Sachs, affaire du credit lyonnais, insultes sur le physique, procès d’intention, entartages divers, etc…) sur Draghi, Trichet et consors…qui trouvent un retentissement et une résonance amusants sur ce forum et ce site que j’estime beaucoup par ailleurs…

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  • bourdeaux // 28.02.2012 à 12h02

    D’accord, il y a des élections européennes, mais comme vous le faites remarquer, elles n’ont qu’une médiocre couverture médiatique. Reconnaissez que l’on vote plus par réflexes partisans que pour ou contre un programme européen, et pour cause, ces programmes sont si évasifs, portés par des ecclésiastes experts es-emberlificotage,  qu’ils font de ces élections une fiction. La raison en est simple à mon avis : le projet européen navigue dans la tête de nos technocrates à des altitudes trop élevées (d’après eux) pour le vulgus pecum , il convient donc de distraire le populo avec une petite élection en trompe-l’œil.

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    • BA // 28.02.2012 à 13h19

      A propos du Parlement européen :
       
      Taux de participation aux élections européennes :
       
      1979 : 62 %.
       
      http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_europ%C3%A9ennes_de_1979
       
      Ensuite, le taux de participation ne cesse de baisser :
       
      1979 : 62 %.
      1984 : 59 %.
      1989 : 58,5 %.
      1994 : 49,8 %.
      1999 : 49,8 %.
      2004 : 45,5 %.
      2009 : 43,5 %.
       
      On peut s’amuser au petit jeu des pronostics : aux élections européennes de 2014, le taux de participation sera de moins de 40 %.

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      • Patrick-Louis Vincent // 28.02.2012 à 14h02

        Normal! pourquoi et pour qui aller voter aux Européennes?

        D’abord, c’est un scrutin de liste, et la circonscription est la région, mais le député en question n’habite pas nécessairement cette région. Qui connaît son député européen? Ensuite, les députés français sont, comme ceux des autres nations, perdus dans une immense assemblée, obligés de se joindre à un groupe dont tous ne partagent pas les mêmes idées. Le temps de parole est limité à 2 ou 3 minutes et les votes se succèdent à la chaîne, sans possibilité d’amendements. Enfin les députés français ne représentent que 13% des voix totales.

        La plupart des textes émanent des bureaux des commissaires européens, non élus.

        La démocratie n’est que de façade. Il y a belle lurette que je ne me déplace plus pour ça. Le meilleur moyen de faire comprendre à l’oligarchie que l’on n’est pas dupe, serait que plus personne n’aille voter. Je ne vois vraiment pas pourquoi il faudrait leur donner cette caution démocratique alors que la démocratie est inexistante.    

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        • Christophe Vieren // 28.02.2012 à 15h50

          Objection Patrick-louis : l’abstention n’y changerait rien. Le but d’un politique qui se fout du peuple et qui n’a d’autre objectif que de servir ses intérêts de classe se fout royalement de sa représentativité. La seule choses qui l’intéresse est d’être ELU. Point barre. Au scrutin majoritaire à deux tours, il lui suffit d’avoir deux voix (la sienne et celle de son conjoint) et son adversaire une seule (sil pas de bol il est célibataire) et le tour est joué. alors 40, 50 , ou même 99% d’abstention (ou de blanc) ne résoudrait absolument pas le problème.
          En revanche élire des personnes issus de partis AUTRES que ceux qui gouvernent l’europe depuis sa création, à savoir droite et socio-dém (on pourrait tout aussi bien les appeler républicains et démocrate), pourraient changer la donne. Pour peu qu’ils soient tenu en laisse par le peuple, qui au lieu de signer un blanc seing en restant devant TF1, devrait être dans les rues plus souvent. En 1936, les ouvriers ont su, en France se prendre en main. aujourd’hui j’ai l’impression qu’ils se contentent de pain (hamburgers et autres cochonneries) et des jeux  (foot et TV, françaises des jeux). On verra d’ailleurs combien ils seront dans les rues demain dans les grandes villes d’Europe.
          En résumé : on à la politique que l’on mérite. On ne peut faire la « révolution » sans le peuple. La démocratie ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.

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          • Patrick-Louis Vincent // 28.02.2012 à 17h51

            Oui, tout cela esrt exact. Mais je n’ai pas du tout l’impression que le peuple soit en situation de réagir. S’indigner, oui, mais après ?

            Et ce n’est pas la campagne présidentielle, plutôt médiocre, vide d’idées, qui va les réveiller.

            Du pain et des jeux, oui, c’est pas nouveau et ça marche toujours.

            Le peuple est fatigué. Il n’a jamais eu d’ailleurs vraiment du pouvoir. C’est toujours une minorité qui utilise le peuple pour parvenir à ses fins, et c’est toujours une minorité qui dirige, dans l’ombre le plus souvent. Le peuple sait, aujourd’hui, qu’il a toujours été le dindon de la farce.

            Ce qui nous arrive aujourd’hui en Europe, la prise de pouvoir par un complexe financiaro-industriel, n’est pas arrivé avec la crise de 2008. Tout cela est programmé depuis longtemps (jean Monnet = agent américain) et s’est mis en place petit à petit, par étapes successives. Le MES est le dernier avatar de cette politique de l’ombre.

            Qu’est-ce que le peuple a compris avec la mise en place du MES. Olivier nous a décortiqué ses statuts. Quelques autres blogs en ont parlé (Lupus par exemple). Mais combien de gens lisent ces blogs ? Et même s’ils les avaient lus, combien auraient compris ce qui se jouait ? Parce que le MES, c’est tout sauf simple et transparent. Pire qu’un contrat d’assurance. Tout est volontairement complexifié pour que cela soit incompréhensible du plus grand nombre. Seule l’élite doit comprendre. Et même quand on a compris, qu’est-ce qu’on peut faire ? Regardez Bernard Asselineau (peu importe que l’on partage ses idées ou non). Il fait de multiples vidéos, très bien documentée, didactiques, claires, pour dénoncer le système et montrer qu’il faut sortir de l’UE. Quelques milliers de personnes les ont vues. Et après,.. Rien, ou presque. Il a un petit parti de 3000 fidèles, pas d’argent ; il ne peut avoir les 500 signatures qui lui auraient fourni une tribune nationale ; il est ignoré par les médias et par les instituts de sondage. Le système est tellement verrouillé qu’il n’y a pas de place pour la contestation.

            On en revient donc à l’indignation, arme des pauvres et des sans grade, jusqu’au jour où, plus personne ne faisant attention à eux, ils replieront bagage.

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          • Christophe Vieren // 28.02.2012 à 18h58

            @Patrick-Louis  : Comme dis dans un aute commentaires (ci-dessus ou ci-dessous), la prise de conscience (du peuple) est toujours en retard sur la réalité. Il n’empêche qu’entre la situation du peuple (70 à 90% de la population à la louche selon l’époque) au début du capitalisme et celle aujourd’hui, et malgré les régressions des dernières décennies, je préfère la situation d’aujourd’hui les inégalités, entre autres indicateurs de progrès, sont, et de beaucoup, plus faibles aujourd’hui qu’il y a un siècle.  Ne désespérons donc pas. Soit nous aurons une issue nationale, c’est  à dire une sortie de l’Euro et/ou de l’UE (avec son lots de difficultés), soit le peuple européen (si tant est qu’il existe) trouvera une issue européenne (avec d’autres lots de difficultés). Si l’effondrement se passe dans divers pays européens simultanément, avec de préférence les deux poids lourds, cette deuxième issue n’est pas à écarter et même à privilégier. 

            L’histoire n’est pas un processus linéaire, c’est souvent à l’occasion d’épisodes  de régression que les sursaut du peuple se produisent. Il faut prendre du recul et lisser le processus sur plusieurs décennies.

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    • chris06 // 28.02.2012 à 13h59

      « il convient donc de distraire le populo avec une petite élection en trompe-l’œil »

      que voulez vous dire? Qu’il ne s’agit pas de vraies élections? Qu’elles sont truquées? Qu’elles ne servent à rien? 

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      • Patrick-Louis Vincent // 28.02.2012 à 14h08

        Ce sont de vraies élections, non truquées, qui ne servent à rien.

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      • bourdeaux // 28.02.2012 à 15h55

        Je veux dire qu’il est  trompeur de faire voter une population pour élire une assemblée qui tient des débats dont les termes échappent à la grande majorité, sans résonnance médiatique, une assemblée qui partage le pouvoir avec d’autres assemblées et commissions non-élues, une assemblée dont les « partis » sont non-identifiés car trop hétérogènes pour être assimilés par les électeurs à telle ou telle ligne directrice. Les électeurs votent donc par une sorte de réflexe pavlovien vers les représentants des partis nationaux, sans que lesdits représentants s’engagent sur un programme clair (comment d’ailleurs le pourraient-ils ? pour avoir un programme il faut espérer pouvoir le faire appliquer). Donc, une élection qui repose autant sur l’ignorance des électeurs vis-à-vis de ses enjeux est une tromperie. C’est exactement comme si on avait fait voter les italiens en 1938 : MUSSOLINI aurait recueilli une grosse majorité, puisqu’il avait maintenu les italiens dans un état de désinformation pendant 15 ans.

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        • Christophe Vieren // 28.02.2012 à 18h23

          @ourdeaux : effectivement comme disait Marx (me semble-t-il) la prise de conscience est toujours en retard sur la réalité. Et ce serait d’autant plus vrai aujourd’hui que les mass media sont concentrés entre les mains des oligarques. Ce qui peut nous sauver, c’est qu’aujourd’hui l’information circulant à la vitesse de la lumière, et que le web permet une liberté d’expression certaine. Même si le peuple ne navigue pas beaucoup, grâce à nos messageries électroniques (ainsi que les « réseau sociaux ») gratuites nous pouvons toucher chacun au moins 100 personnes. C’est encore peu mais c’et en tout cas le seul espoir qu’il nous reste. Profitons en avant que des projets comme ACTA, que même le modéré Attali dénonce avec vigueur, ne transforme la prophétie de George Orwell dans 1984 en réalité.
          __________________
          Extrait de Alea ACTA est d’Attali (http://blogs.lexpress.fr/attali/2012/02/13/alea-acta-est/) :« En particulier, généralisant au monde entier les principes des lois américaines SOPA et PIPA et allant bien au-delà d’Hadopi, l’ACTA considère tout échange sur internet comme une menace aussi grave qu’une contrefaçon. Il oblige les Etats signataires à imposer des sanctions pénales aux fournisseurs d’accès et de technologie qui refuseraient de surveiller et de censurer les communications en ligne ; son article 27 autorise même à prendre des « mesures rapides pour prévenir des infractions futures » sans passer par le juge et il confie à des acteurs privés le soin d’exercer des missions de police (surveillance et collection de preuves) et de justice (sanctions) ; ce même article, qui traite des « moyens de distribution massive de contrefaçon » permettrait même d’interdire les plateformes de blogs, les réseaux P2P et les logiciels libres. Enfin, plus incroyable encore, l’article 23 autoriserait un pays signataire à sanctionner pénalement des activités gratuites, parce qu’elles ne devraient être exercées, selon l’ACTA, qu’ « à une échelle commerciale » : on pourrait ainsi exiger de faire payer l’envoi d’email ou le partage de fichiers entre particuliers.
          Tout le reste de l’accord est à l’avenant ; il pourrait en particulier conduire à considérer les médicaments génériques comme des contrefaçons, ce qui reviendrait à en interdire l’usage.
          Enfin, et c’est peut-être le pire : une fois ratifié par les Parlements, cet accord échappera à tout contrôle démocratique. L’article 36 crée en effet un obscur « Comité ACTA » qui, selon l’article 42, aurait comme mission d’imposer le respect de cet accord par les pays non signataires ; et serait même autorisé à en modifier le contenu, sans contrôle des parlements nationaux ! »
          Alea jacta est, vraiment ?

           

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        • chris06 // 28.02.2012 à 20h59

          @Bourdeaux,

          ce que vous dites est exact mais il s’agit d’un problème général à toutes nos soi-disant démocraties occidentales, qu’elles soient nationales ou supranationales. D’ailleurs il serait pour le moins étonnant  que nos gouvernements et parlements nationaux  soient des « paragons de démocraties » et que les gouvernements, parlements ou institutions supranationales soient des dictatures. 

          Et la cause de ce phénomène général est simple, c’est que ce fameux POUVOIR politique, celui qui est censé gouverner pour et par le peuple (ou les peuples s’il s’agit d’une institution supranationale) n’est plus guère qu’une illusion puisque le pouvoir est ailleurs.  

          Je suis d’accord avec ce que dit Patrick Louis Vincent :

          les élections européennes ne servent à rien

          mais c’est le cas aussi de l’élection du président de la république française, les législatives françaises, espagnoles, italiennes etc…

          Cela fait belle lurette qu’en occident le politique a abdiqué le pouvoir au profit d’un système, je dirais plutôt, un réseau de grandes institutions financières, commerciales et industrielles privées et mondialisées.

          Oh! le politique peut faire semblant d’avoir un quelconque pouvoir sur ce réseau, il peut , avec un certain succès, faire croire qu’il peut sauver telle ou telle entreprise, les emplois d’une usine, mais en fait il n’a vraiment plus qu’un pouvoir de nuisance.

          Que doit on faire pour que cela change ? Ma conviction est que face à cet extrêmement puissant et parfaitement organisé réseau financier et entrepreneurial mondialisé, aucun, je dis bien aucun, gouvernement national ne peut reprendre un quelconque pouvoir politique efficace sans que cette entreprise ne soit coordonnée avec un nombre important d’autres gouvernements nationaux. 

          Le reste n’est guère que du spectacle pour distraire les foules pendant qu’on leur laisse les miettes…  

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          • Christophe Vieren // 29.02.2012 à 09h57

            @hris06 , bourdeaux et Patrick-Louis : Vous lire me déséspère. Au sens vrai du terme : vous me faites perdre l’espoir, et sans espoir l’on ne va pas loin) A vous lire, vous m’avez l’air assez bien informés de la situation et des contre-mesures à prendre.
            Cependant, à vous lire l’on a l’impression que dans les divers assemblées représentatives, toutes les lois sont votées à l’unanimité. Ce n’est pas le cas. Et il est assez clair que certains groupes dans ces assemblées votent de manière assez uniforme en fonction des idées, des programmes qu’ils défendent et qui s’oppose parfois voire souvent avec ceux les 2 partis dominants. Alors certes, ces derniers au pouvoir depuis plusieurs décennies en France (UMP et PS) et en Europe (PPE et S&D), c’est à dire, au risque de me répéter, droite et sociodém, ont délégué beaucoup de leur pouvoir (finance,, …) Certes les marges de manoeuvre au niveau national , sont d’autant plus limitées que l’économie s’est interconnectée (on parle désormais de transnationale et non plus de multinationale) et la finance s’est libéralisée. Mais rien de fatal. Un certain nombre de gouvernement d’Amérique latine (Brésil avec Lula, Vénézuela avec Chavez, Bolivie avec Morales, Argentine avec Kirchner , . . . ) ont repris, peu ou prou, du pouvoir que leurs prédécesseurs avaient cédé à la ploutocratie. Certes nombreux ont vécu antérieurement une période de dictature. J’ose croire que ce passage n’est pas obligé pour susciter un sursaut populaire. Si vous pensez le contraire, votez donc LePen, on gagnera du temps.

            Même en Russie, Poutine a repris le contrôle des ressources d’hydrocarbures que son prédécesseur Eltsine avait privatisées.
            Donc arrêtons, svp de dire, même si l’offre politique ACTUELLE à gauche de l’UMPS n’est pas satisfaisante aujourd’hui en France (en Allemagne Die Linke laisse plus d’espoir) qu’il n’y a pas de solutions dans le cadre des institutions actuelles. Il faut investir ces partis de (vraie) gauche pour les pousser à s’unir et ainsi d’espérer crédibiliser cette troisième voie. Ne souhaitant pas sur ce site, faire de prosélytisme qui nous ménerais probablement à de longues discussions partisanes, je laisse le soin à chacun d’entre-vous de trouver la bonne composante à investir. Moi j’ai fais mon choix.
            De toutes façons, avons-nous d’autres alternatives que d’investir les institutions représentatives actuelles pour les transformer ? Certaines organisations proposent une VIe république. Cela fait partie de l’arsenal des possibles. Pour ma part, je fais mienne cette évidence : « L’optimisme de l’action est préférable au pessimisme de la pensée », H. Zindler.

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          • chris06 // 29.02.2012 à 12h06

            @christophe vieren,

            vous croyez vraiment que la démocratie à la Poutine est un modèle à suivre? Que cela soit en Russie ou en Amérique Latine, la concentration du pouvoir et de la richesse est encore plus extrême que dans nos pays.

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          • Christophe Vieren // 29.02.2012 à 13h52

            @Chris : ai-je écrit que la Russie était démocratique. L’ai-je écrit pour les autres pays (que je ne  mets pas dans le même paquet tant les situations sont différentes). Je souhaitais juste montrer que lorsqu’un pouvoir politique veut s’opposer à la ploutocratie il le peut, que les chantages à l’emploi, à l’évasion fiscale, .. ne sont que du vent.
            Pour le reste (évolution de la démocratie et de la concentration de la richesse sous ces gouvernements), on peut en débattre mais cette page n’est pas la bonne. Si Olivier (;-) ) nous fait un article sur la démocratie (institutions, liberté de la presse, ….) je me ferais un plaisir de débattre de ce sujet car pour moi tout passe par là : comment inciter nos congénères à devenir des citoyens afin qu’il ne laisse pas la démocratie s’étioler mais au contraire la renforcer.

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          • chris06 // 29.02.2012 à 14h20

            @Christophe Vieren,

            mais d’où vous vient l’idée que Poutine s’oppose à la ploutocratie? C’est lui qui la maintient en place! Simplement, c’est lui qui décide (entre autres) de qui en fait ou n’en fait plus partie… 

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          • Christophe Vieren // 29.02.2012 à 19h58

            @Chris : au temps pour moi. Pour une fois que je regarde un docu à la TV chez des amis, j’ai cru y entendre hier que Poutine avait renationalisé Gazprom. Ce qui ne semble pas être le cas, en effet. C’est promis juré, je regarde plus jamais la TV, en tout cas pas de docu ou de l' »info ».

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    • pimo // 28.02.2012 à 14h22

      Cette interview a le mérite de montrer que les tenants du libéralisme ne se cachent plus aujourd’hui, au contraire !
      Ils sont maintenant « dans la place » et peuvent énoncer clairement le discours qu’ils ont jusque-là soigneusement caché aux peuples d’Europe : de la Commission Européenne à la BCE , en passant par les gouvernements nationaux, ils peuvent à loisir mettre en oeuvre leur programme de déconstruction du modèle européen : ils ont conquis l’Europe et, à la manière d’un Milton Friedman, entendent bien leur dessein à son terme.
      La « stratégie du choc » de Naomi Klein trouve, au travers de la « Crise de l’Euro », une illustration qui a poussé les Grecs à subir sans (trop) broncher la servitude des plus pauvres, les Italiens à accepter (et aujourd’hui à « aduler ») un gouvernement non élu, les Européens à se détester (les moins « vertueux » étant honnis par les plus « travailleurs »)… et ce n’est qu’un début !
      Quid aujourd’hui du grand projet européen qu’on nous a bercé pendant des décennies, au nom de la paix, de la solidarité des peuples, de la nécessaire puissance au niveau du continent…? Beaucoup ne se sont pas encore aperçus que le vrai visage de l’Europe est aujourd’hui tout le contraire : un espace dominé, désuni et de moins en moins démocratique, dans lequel les forces du marché (le plus ouvert au monde) seront dominantes… Un beau cadeau pour nos enfants en perspective !

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      • pimo // 28.02.2012 à 14h44

        Encre un mot pour dire que tout ce qui arrive est « écrit » depuis bien longtemps, et avec cynisme…
        L’usage des acronymes est d’ailleurs révélateur du dessein poursuivi par les néo-cons :
        depuis les PIIGS ou PIGS – au choix, selon qu’on inclut ou non l’Irlande, en passant par les BRICS et le MES (mess), on pourrait se croire se croire dans l’histoire des 3 petits cochons, si ce n’est que tout le scénario concernant l’avenir des Européens est clairement énoncé : une course au déclin et à la déchéance…

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  • Rostov // 28.02.2012 à 14h47

    Je retiens cette phrase particulièrement choquante:

    « les pays vont se libérer de la souveraineté nationale »
    Une façon comme une autre de reconnaître que les gens comme Draghi ne cherchent qu’à détruire la démocratie pour mettre en place une technocratie, où les élites auraient tout pouvoir.
    Il devient urgent de se débarrasser de ces nuisibles.

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    • Jack // 28.02.2012 à 15h39

      C’est certain, mais ce genre de petite phrase, c’est du pain béni pour les partis politiques les plus extrémistes.

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      • pimo // 28.02.2012 à 17h03

        Pourquoi « les plus extrémistes » ? On peut être un parfait démocrate (ça existe ?), et revendiquer ce type de valeur !
        Le fait que ce soient des partis extrémistes qui se sont emparés de ce genre de sujet montre à l’évidence que les partis « modérés » ont, au nom d’une modernité non discutable ou d’une morale libérale assumée, depuis longtemps failli dans la prise en compte des valeurs étroitement liées à la démocratie…
        Si on en est là, c’est justement la faute des grands partis traditionnels qui en sont, à gauche comme à droite, les grands responsables…
         

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        • pimo // 28.02.2012 à 17h10

          Je vous voudrais terminer pour remercier Olivier dans le choix des photos de M. DRAGHI : elles rendent le personnage (pas) vraiment sympathique…

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          • Un_passant // 29.02.2012 à 15h50

            On l’entendrait presque : « Niark Niark Niark ».

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      • fraanel // 28.02.2012 à 17h36

        tout cette crise est du pain béni pour les extrêmes. Ceci renforcé par le fait que aucun parti modéré ne propose d’alternative réel à ce système devenu fou…

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        • Jack // 28.02.2012 à 18h20

          Pour les « parfaits démocrates » qui se réclament de certaines « valeurs », le petit alsacien que je suis, ne peux que vous expliquer ce qui se passe quand il sort de chez lui. Quelle que soit la direction, on est sur de tomber sur : un bunker, un cimetière militaire et les (trop fameux) monuments aux morts. Pour échapper à cette culture de mort chère à tout souverainiste alsacien digne de ce nom, il faut franchir le Rhin pour aller respirer un bon bol d’air frais du côté de la Forêt Noire.
          Voila pourquoi je suis alsacien et européen avant d’être français.

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  • yannthi // 28.02.2012 à 18h45

    Un passage que je remarque à la relecture:

    M.D. : Le vote pour les opérations de refinancement à trois ans a été unanime. Étant donné la nature particulière de la BCE, l’un de mes objectifs est que nous ayons, tant que possible, un consensus. Nous devons faire les bons choix, et nous devons les faire ensemble.

    Vu le ton du reste du discours, il y a de quoi être parano. (Si ceux qui sont opposés partent, tant mieux, ainsi on aura un « consensus » sur les « bons choix »!)
     

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  • Chris // 28.02.2012 à 22h11

    Sur le même sujet, il faut absolument écouter cette interview du prédécesseur de Draghi, Jean Claude Trichet qui est poussé dans ses retranchements par François Ruffin de France Inter mais jusqu’au bout refuse d’admettre qu’il fait de la politique, qu’il a des idées néolibérales et cherche à les mettre en oeuvre. Il reste drapé dans son statut de technocrate prétendument apolitique, qui cherche juste la croissance et l’emploi par la stabilité des prix (on connait le résultat…) et se présente comme étant simplement au service des populations et des plus démunis…c’est un peu moins violent que Draghi mais de peu…
    http://www.youtube.com/watch?v=YotvW8O0_Qs

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    • Christophe Vieren // 29.02.2012 à 10h20

      C’est pas gentil, Chris, de dire du mal de cet honnête homme. Il a certes été condamné à 10 mois de prison dans le cadre des comptes du Crédit lyonnais (Jean-Claude Trichet y était poursuivi en tant qu’ancien directeur du Trésor pour avoir laissé établir des comptes de fin d’exercice qui ne reflétaient pas la situation réelle de la banque publique et avoir laissé distribuer un dividende fictif. Cela ne lui donne-t-il pas toute légitimité pour diriger de la BCE ? Moi je dis oui, la preuve : son successeur, Draghi n’était-il pas vice-président de la branche européenne de Goldman Sachs et donc a participé directement au maquillage des comptes de la Grèce par le gouvernement d’alors ?

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  • Un_passant // 29.02.2012 à 15h33

    Ce n’est pas le modèle social européen qui est mort, c’est le système clientéliste, népotique, gauchiste basé sur la dette façon France (pourquoi dire pays européens du sud alors que nous faisons pareil) qui est mort. La méthode scandinave (Suède ou Danemark) montre très bien comment faire : déjà obliger à la boucler tous les fanatiques qu’ils soient MEDEF ou SUD pour dialoguer avec les personnes réalistes quant à un système social démocrate de flexsécurité. Bon bien sûr ça oblige à remettre à plat les subventions, les niches fiscales, les avantages acquis, MAIS, la méthode existe et marche. L’essentiel : NE PLUS JAMAIS FAIRE  de DETTE sous prétexte CLIENTÉLISTE en période de croissance genre Jospin Aubry et les 35 Heures où les excédents n’ont que PARTIELLEMENT (et dans des proportions négligeables) été dévolu à la baisse de la dette. Je ne parle même pas du bouclier fiscal Sarkozy, à droite j(avoue j’étais pour jusqu’à ce que je vous les chiffres sur la soi-disant progressivité de l’impôt sur le revenu). Tiens accessoirement, il me semble que la Suède a été exigeante quant aux banques suite à la crise de 90. c’est d’ailleurs l’un des pays où les primes pour les traders sont les plus basse.

    Bon, et au fait, la représentativité du parlement Européen en matière de décisions, on en parle quand? Parce que c’est bien joli le travail de la Commission Européenne, mais pour l’instant le parlement fait essentiellement chambre d’enregistrement ce qui est une négation de la démocratie. C’est loin d’être le meilleur chemin pour une Communauté Européenne Solidaire.

    Ah j’oubliais, la Suède est l’un des modèles à suivre en matière de corruption, il me semble qu’elle est toujours dans le top 3 des pays les moins corrompus. Pardon, top 5 :
    http://www.transparence-france.org/e_upload/pdf/classement_ipc_2011.pdf  

    C’est un peu hors de propos mais…
    http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/biologie-3/d/plus-on-est-riche-et-plus-on-triche_37093/  

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  • Massé Jean Claude // 04.03.2012 à 09h34

    Les mêmes « professeurs » nous disent depuis plus de 15 ans que c’est la libéralisation de l’économie qui va réguler les marchés. Ce Monsieur nous dit que lorsque le peuple aura accepter de vivre dans la précarité alors les marchés retrouveront la confiance. Comment peut-il croire que ce raisonnement soit acceptable. Ce raisonnement est accompagné d’une politique de culpabilisation des peuples si bien exprimée dans l’entretien ci-dessus. Et çà marche ! Malheureusement oui, les peuples à ce jour acceptent cette situation car ils continuent d’aller voter pour des institutions qui ont donné tous leurs pouvoirs aux technocrates.
    Personne ne parle d’humanité, des devoirs et de la raison d’être des hommes. On reste sur le principe que notre objectif et de faire de rendement. Pourquoi faire ? Pour faire du fric et encore du fric au point que les plus riches ne savent plus quoi faire de cet argent accumulé. Comme dit encore dans cet entretien, il ne faut pas le redistribuer, même dans les salaires. Non, il faut précariser les travailleurs. Personne ne dit que chaque homme à ce que les financiers appellent des « frais fixes » incontournables pour vivre dignement, c’est à dire nourrir, loger, former, soigner sa famille. Lorsque les technocrates nous diront comment on fait avec moins de 1500 € par mois. Toutes choses par ailleurs égales, ce montant devrait même être réévalué, car avec les déremboursements des médicaments, la nécessité de contracter une mutuelle plus chère, l’enseignement payant ……,. Les décideurs ne peuvent pas prendre la réalité des peuples en considération parce qu’ils ignorent cette réalité. 
    Un footballeur qui gagne 2 millions d’€ par an me choque mais çà n’a que peu d’incidence sur ma vie car il ne prend aucune décision. Un dirigeant d’entreprise, ou même  les technocrates de Bruxelles, ou nos hommes politiques qui ont des salaires ne serait ce que de 20 000€ par mois avec des avantages énormes à côté, sont déconnectés du terrain. Et eux prennent des décisions qui touchent à notre quotidien.
     Pour moi, la vrai question est : comment va t-on sortir de ce cercle infernal ? J’aimerai penser qu’il est encore possible de faire ce passage en évitant la violence. car je ne vois aucun signe tangible d’un début de prise de conscience de la situation dans laquelle vivent les peuples.
     

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