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5.novembre.20115.11.2011
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Goodbye référendum….

Bon, à ce stade, est-il bien utile que je commente longuement le report aux calendes... grecques du référendum ? Condoléances à tous ceux qui ont pensé un moment que la Démocratie allait l'emporter... Évidemment, la crainte était surtout que cette idée n'incite le peuple allemand à demander un référendum pour sa contribution - idée qui commence à germer : « Enlevez l'euro aux Grecs ! Nous aussi nous voulons un référendum », écrivait hier la « Bild Zeitung », le quotidien le plus lu d'Allemagne, qui se conçoit volontiers comme le porte-voix de la « vraie » Allemagne. Oubliant visiblement que la loi fondamentale ne prévoit pas l'utilisation du référendum, le journal du groupe Springer interpelle la chancelière Merkel : « Nous voulons aussi décider si nous continuons d'aider les Grecs avec des milliards d'euros. » « Nous devrions aussi organiser un référendum en Allemagne sur les changements prévus dans les traités européens et sur le mécanisme permanent d'aide aux pays en difficulté financière. Des décisions aussi importantes ne peuvent être prises sans l'appui du peuple», estime Thomas Silberhorn, responsable des questions financières à la CSU. «À l'avenir, les décisions concernant l'avenir de l'Europe doivent être tranchées par référendum», renchérit Alexander Dobrindt, secrétaire général de la CSU, la branche bavaroise de la CDU de Merkel. Tout le monde est rassuré : normal, aucun problème de fond n'a été réglé. Je conseille cette EXCELLENTE interview sur NouvelObs.com permettant de mieux comprendre la situation grecque. "La Grèce plonge dans le chaos. Cette impression, je la ressens dans les rues d'Athènes : un commerce sur trois est fermé, les quartiers sont sombres, une grande partie du centre-ville est devenue relativement dangereuse. Les médias étrangers n'ont pas pris la mesure de l'ampleur de ce rejet [du gouverneemnt] depuis un an et demi, comme ils n'ont pas pris la mesure de l'état de la révolte et de la sécession. On l'a vu lors de la fête nationale du 28 octobre, événement tragique passé presque inaperçu en France. Le chef de l'Etat a été éjecté de la tribune de la cérémonie officielle par une foule en colère. Une foule qui a ensuite occupé la tribune et devant laquelle les contingents civils ont défilé en liesse, chantant des slogans de la résistance et de la lutte contre la dictature. Vous imaginez des choses équivalentes en France ? Ce sont des scènes avec une portée symbolique très forte. L'un des buts de Georges Papandréou était en effet d'offrir un moyen d'expression institutionnel, de canaliser le mécontentement quitte à prendre le risque d'un non. Il voulait désamorcer l'aspect le plus explosive et le plus incontrôlable des manifestations de rue. Est-ce tenable ? Je ne pense pas. Des seuils symboliques de protestation ont été franchis. Ce qu'il faut comprendre c'est que 80 % des Grecs ne savent pas comment ils vont boucler leur budget de novembre. Les taxes ont été multipliées par 10 ! Les élèves n'ont toujours pas de manuels scolaires depuis la rentrée. Cela n'est pas arrivé depuis la libération. Dans les hôpitaux, on demande aux patients d'aller chercher eux-mêmes les pansements et les aspirines dans les pharmacies. La population est complètement à bout. En fait, la situation est hors de contrôle. Les journalistes grecs qui ont interrogé les ministres le disent clairement. Il n'y a pas de plan derrière tout ça, si ce n'est de gagner du temps. Les responsables du Pasok (le parti socialiste au pouvoir) ne peuvent même pas traverser les rues s'ils n'ont pas une escorte policière conséquente. [La reprise des manifestations] me parait inévitable. Il n'y a pas de fatigue qui compte quand on n'a pas de quoi faire ses courses. La colère est énorme et peut prendre une forme aveugle. Il ne faut pas oublier que la population grecque n'est pas docile. C'est un chaudron. Une étape supplémentaire dans son explosion va inévitablement être franchie. Je ne sais pas sous quelle forme, je ne suis pas devin." [Interview de Stathis Kouvelakis, professeur de philosophie politique au King's College de Londres, spécialiste de la Grèce, par Sarah Diffalah, NouvelObs.com] En apprenant la nouvelle, il m'est venu à l'esprit ces 3 pensées de 2 géants du siècle passé, que je vous livre en forme de conclusion : « Je n'aime pas les communistes parce qu'ils sont communistes. Je n'aime pas les socialistes parce qu'ils ne sont pas socialistes. Et je n'aime pas les miens parce qu'ils aiment trop l'argent. » [Charles de Gaulle] « Nous avons dû lutter contre les vieux ennemis de la paix – le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse, l’antagonisme de classe, l’esprit de clan, le profiteur de guerre. Ils avaient commencé à considérer le gouvernement des États-Unis comme un simple appendice à leurs affaires privées. Nous savons maintenant qu’il est tout aussi dangereux d’être gouverné par l’argent organisé que par le crime organisé. Jamais dans toute notre histoire ces forces n’ont été aussi unies contre un candidat qu’elles ne le son aujourd’hui. Elles sont unanimes dans leur haine pour moi – et leur haine me fait plaisir. » [Franklin Delano Roosevelt au Madison Square Garden, 1936] « Mon seul adversaire, celui de la France, n'a aucunement cessé d'être l'Argent. » [Charles de Gaulle, 11 décembre 1969, discussion avec André Malraux, cité dans Les chênes qu'on abat, Gallimard] Bon week-end quand-même... © Humour anagrammique par Olivier Crottaz, sur son excellent blog suisse...
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Bon, à ce stade, est-il bien utile que je commente longuement le report aux calendes… grecques du référendum ?

Condoléances à tous ceux qui ont pensé un moment que la Démocratie allait l’emporter…

Évidemment, la crainte était surtout que cette idée n’incite le peuple allemand à demander un référendum pour sa contribution – idée qui commence à germer :

« Enlevez l’euro aux Grecs ! Nous aussi nous voulons un référendum », écrivait hier la « Bild Zeitung », le quotidien le plus lu d’Allemagne, qui se conçoit volontiers comme le porte-voix de la « vraie » Allemagne. Oubliant visiblement que la loi fondamentale ne prévoit pas l’utilisation du référendum, le journal du groupe Springer interpelle la chancelière Merkel : « Nous voulons aussi décider si nous continuons d’aider les Grecs avec des milliards d’euros. »

« Nous devrions aussi organiser un référendum en Allemagne sur les changements prévus dans les traités européens et sur le mécanisme permanent d’aide aux pays en difficulté financière. Des décisions aussi importantes ne peuvent être prises sans l’appui du peuple», estime Thomas Silberhorn, responsable des questions financières à la CSU. «À l’avenir, les décisions concernant l’avenir de l’Europe doivent être tranchées par référendum», renchérit Alexander Dobrindt, secrétaire général de la CSU, la branche bavaroise de la CDU de Merkel.

Tout le monde est rassuré : normal, aucun problème de fond n’a été réglé.

Je conseille cette EXCELLENTE interview sur NouvelObs.com permettant de mieux comprendre la situation grecque.

« La Grèce plonge dans le chaos. Cette impression, je la ressens dans les rues d’Athènes : un commerce sur trois est fermé, les quartiers sont sombres, une grande partie du centre-ville est devenue relativement dangereuse.

Les médias étrangers n’ont pas pris la mesure de l’ampleur de ce rejet [du gouverneemnt] depuis un an et demi, comme ils n’ont pas pris la mesure de l’état de la révolte et de la sécession.

On l’a vu lors de la fête nationale du 28 octobre, événement tragique passé presque inaperçu en France. Le chef de l’Etat a été éjecté de la tribune de la cérémonie officielle par une foule en colère. Une foule qui a ensuite occupé la tribune et devant laquelle les contingents civils ont défilé en liesse, chantant des slogans de la résistance et de la lutte contre la dictature. Vous imaginez des choses équivalentes en France ? Ce sont des scènes avec une portée symbolique très forte.

L’un des buts de Georges Papandréou était en effet d’offrir un moyen d’expression institutionnel, de canaliser le mécontentement quitte à prendre le risque d’un non. Il voulait désamorcer l’aspect le plus explosive et le plus incontrôlable des manifestations de rue.

Est-ce tenable ? Je ne pense pas. Des seuils symboliques de protestation ont été franchis. Ce qu’il faut comprendre c’est que 80 % des Grecs ne savent pas comment ils vont boucler leur budget de novembre. Les taxes ont été multipliées par 10 ! Les élèves n’ont toujours pas de manuels scolaires depuis la rentrée. Cela n’est pas arrivé depuis la libération. Dans les hôpitaux, on demande aux patients d’aller chercher eux-mêmes les pansements et les aspirines dans les pharmacies. La population est complètement à bout.

En fait, la situation est hors de contrôle.

Les journalistes grecs qui ont interrogé les ministres le disent clairement. Il n’y a pas de plan derrière tout ça, si ce n’est de gagner du temps.

Les responsables du Pasok (le parti socialiste au pouvoir) ne peuvent même pas traverser les rues s’ils n’ont pas une escorte policière conséquente.

[La reprise des manifestations] me parait inévitable. Il n’y a pas de fatigue qui compte quand on n’a pas de quoi faire ses courses. La colère est énorme et peut prendre une forme aveugle. Il ne faut pas oublier que la population grecque n’est pas docile. C’est un chaudron. Une étape supplémentaire dans son explosion va inévitablement être franchie. Je ne sais pas sous quelle forme, je ne suis pas devin. » [Interview de Stathis Kouvelakis, professeur de philosophie politique au King’s College de Londres, spécialiste de la Grèce, par Sarah Diffalah, NouvelObs.com]

En apprenant la nouvelle, il m’est venu à l’esprit ces 3 pensées de 2 géants du siècle passé, que je vous livre en forme de conclusion :

« Je n’aime pas les communistes parce qu’ils sont communistes.
Je n’aime pas les socialistes parce qu’ils ne sont pas socialistes.
Et je n’aime pas les miens parce qu’ils aiment trop l’argent. » [Charles de Gaulle]

« Nous avons dû lutter contre les vieux ennemis de la paix – le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse, l’antagonisme de classe, l’esprit de clan, le profiteur de guerre.

Ils avaient commencé à considérer le gouvernement des États-Unis comme un simple appendice à leurs affaires privées. Nous savons maintenant qu’il est tout aussi dangereux d’être gouverné par l’argent organisé que par le crime organisé.

Jamais dans toute notre histoire ces forces n’ont été aussi unies contre un candidat qu’elles ne le son aujourd’hui. Elles sont unanimes dans leur haine pour moi – et leur haine me fait plaisir. » [Franklin Delano Roosevelt au Madison Square Garden, 1936]

« Mon seul adversaire, celui de la France, n’a aucunement cessé d’être l’Argent. » [Charles de Gaulle, 11 décembre 1969, discussion avec André Malraux, cité dans Les chênes qu’on abat, Gallimard]

Bon week-end quand-même…

© Humour anagrammique par Olivier Crottaz, sur son excellent blog suisse…


18 réactions et commentaires

  • falpes04 // 05.11.2011 à 03h30

    « Les politiques grecs ne reconnaissent d’autre force que celle de la vertu. Ceux d’aujourd’hui ne vous parlent que de manufactures, de commerce, de finances, de richesses et de luxe même. » [Montesquieu]
    Oui, bon week-end quand même …
     
     

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  • Zeca // 05.11.2011 à 06h55

    Merci Olivier pour ce message de soutien à tous ceux qui croyaient ce pavé tombé dans la mare. C’est donc la montagne qu’il faudra balancer dans l’océan …

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  • Le Yéti // 05.11.2011 à 07h22

    Bonjour Olivier, je me permets de reprendre le début de la citation de FD Roosevelt en conclusion de mon billet-bilan du G20, à paraître aussi sur Rue89, et avec indication de la « source », évidemment 😉

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  • Nihil // 05.11.2011 à 09h14

    Moi, j’avoue que je ne comprends pas grand’chose aux subtilités (byzantines ?) de la politiciennerie grecque. Les descendants des inventeurs du politique pratiquent le frelatage de leur produit phare avec délectation et inconséquence.
    Surveillons nos gazettes: la version florentine arrive bientôt.
    🙁

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    • william // 05.11.2011 à 09h27

      Il y a nous, au-dessus il y a l’économie. et au dessus de tout cela : il y a la politique. Si j’étais scénariste, si j’étais journaliste : je chercherais ce qu’il y a eu dessous tout cela. Un tel revirement, sur une scène mondiale, et avec le sourire « M’sieurs, ‘dames » … c’est que … quand les portes se sont fermées au G20 … des choses se sont dites, .. preuves en mains ! Et en politique, quand c’est preuves en mains … c’est qu’il ne reste plus que la tête à se faire couper comme solution !
      Enfin, ce n’est qu’une opinion ! Comme dit Fred à Omar dans le SAV : « mais t’es fou là ! .. » 
      Alors faisons un grand geste politique citoyen : « Vive la démocratie ! ». Dommage que ce soit avec les Grecs, la démocratie elle en a pris un sacré coup en Grèce. A croire que les dictons populaires …. et je n’aime pas cela.
      Cordialement.

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  • Nihil // 05.11.2011 à 09h30

    Un excellent billet de David Desgouilles

    http://blog.causeur.fr/antidote/rendez-vous-en-terre-inconnue,002255

    Comme le dit un commentaire à ce billet: une vraie lettre persane 🙂

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    • falpes04 // 05.11.2011 à 12h26

      William dit: « Il y a nous, au-dessus il y a l’économie. et au dessus de tout cela : il y a la politique. »
      Je dirais plutôt qu’il y a nous qui constituons le maillon essentiel de l’économie (car quelle économie sans nous), et le politique « démocratiquement » élu pour organiser l’économie et le social au mieux de nos intérêts. Et puis au dessus, bien au dessus, tout au dessus, il y a un monde étranger auquel nous ne pouvons accéder (nous ne pourrons d’ailleurs jamais y accéder…), et qui dirige de fait l’économie d’une main de fer au mieux de ses intérêts, tout en mettant en œuvre les dispositifs les plus sophistiqués pour limiter à son minimum les risques pris: la chute est en effet plus rude lorsque l’on tombe de haut (d’accord pour les risques, mais quand même…). J’ai donc nommé le monde de la finance auquel nos politique sont, bon gré, mal gré ou de force, totalement inféodés…
      J’ai pensé un instant, ne serait ce qu’un instant, que GP nous ferait le (super) coup de Rafael Correa en Equateur: force est de constater qu’il n’en est donc rien, …la suite au prochain épisode: jusqu’ici tout vas bien …

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  • Le Yéti // 05.11.2011 à 12h21

    Cette interview de Stathis Kouvelakis dans le Nouvelobs.com, terrible !

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  • Nihil // 05.11.2011 à 12h34
  • Fabrice // 06.11.2011 à 21h31

    Ce qui est triste c’est que l’on s’enfonce de jour en jour, on voit des politiciens qui continuent leur fuite en avant, prenant les mêmes solutions dans tous les pays européens sachant qu’elles ne font que mener au pire. 

    L’image de la voiture européenne fonçant contre le mur est vraiment très parlante, on verrait les occupants sortir des portes bonheurs en espérant un miracle cela complèterait parfaitement le tableau.  

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  • step // 06.11.2011 à 21h47

    juste pour ceux qui se demandaient si Olivier l’avait vu venir celle là :
     


    From:
    Olivier Berruyer
    Sent:
    Tuesday, November 01, 2011 2:39 PM
    To:
    Step
    Subject:
    Re : une question en passant
    je crains qu’il n’y ait pas de référendum en Grèce…

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  • step // 06.11.2011 à 22h28

    je suis allé voir sur le blog suisse, j’ai bien aimé les billets d’humour, surtout la rubrique blague (et le lapsus du temps). Il néglige toutefois dans son analyse sociologique sur les indignés que ceux qui manifestent n’ont pas eu l’occasion de s’exprimer sur la gestion de l’état. En l’occurrence que les indignés ne se sont pas bâillonnés tout seul mais que leurs parents les ont bâillonnés. (surtout quand on voit la photo de ces gamins de 19/25 ans). 
    je suis inquiet pour la génération dont je fait partie et qui commence sa vie professionnelle et encore plus pour la génération qui finit actuellement ses études. J’ai fait savoir mon inquiétude dans la seule élection auquel j’ai pu participer et beaucoup manifesté.
    Je pense car ce souvenir est encore frais chez moi que le système de carte d’électeur en france favorise le conservatisme. Au début de la vie professionnelle on est balloté (géographiquement) et financièrement. Il est anormal à l’ère d’internet de devoir se déclarer un an à l’avance dans sa commune pour pouvoir voter. A cette époque je changeais de résidence plusieurs fois l’an ! (et forcément je ne laissais pas de personne de confiance derrière moi pour faire une procuration). En commençant à voter à 27 ans, on s’étonne après d’avoir un système ou l’on sacrifie (éducation/dette) la jeunesse. Normal, elle ne peut pas s’exprimer même si elle le voulait.
    Pour info, cela m’a fait encore le coup pour la primaire socialiste, et cela sera encore le cas pour l’élection présidentielle à venir…. Pas sur les listes !!!! A tel point que pour les primaires, ils avaient des listes papier à côté des listes électorales, pour permettre à tous de s’exprimer. Super le système !
     

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  • falpes04 // 07.11.2011 à 00h09

    Bon, ben les choses s’améliorent (sic!): http://www.athensnews.gr/portal/8/50102
    Lucas Papademos, est pressenti pour être nommé Premier ministre du nouveau gouvernement de coalition: il est ancien vice-président de la Banque centrale européenne et précédemment gouverneur de la Banque de Grèce !!!
    Avec Papademos et Supermario la Grèce ne devrait plus avoir de souci à se faire (re-sic!).
    Je viens de revoir « I comme Icare », …bon, disons qu’en terme cinématographique ce film a un peu vieilli, …mais sinon, en terme d’intrigue j’ai comme qui dirait l’impression que rien n’a changé, …enfin, je dis ça !

    Je préfère aller me coucher, bonne nuit …

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  • Britton // 07.11.2011 à 08h12

    encore de très bons articles, merci olivier.
    la spirale infernale qui s’accélère, l’europe devient franchement ubuesque, la grèce…à la trappe, le peuple… à la trappe, la démocratie … à la trappe etc.
    Il ne reste plus qu’à suivre les préconisations de Berthold, changer le peuple.

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  • Le bubar // 07.11.2011 à 09h01

    Bon allez, pour les nostalgiques d’un cinéma d’antan : 1961, le président (du conseil) Beaufort s’adresse aux députés. Extrait du discours….
    Mr Chalamont représente la politique affairiste, Il vise le poste de chef du gouvernement…..

    « Messieurs, j’ai devant moi un très joli dossier, très complet, très épais, trois cents pages de bilans et de statistiques que j’avais préparé à votre intention… En écoutant Monsieur Chalamont, je viens de m’apercevoir que le langage des chiffres a ceci de commun avec le langage des fleurs… on lui fait dire c’que l’on veut !… Les chiffres parlent mais ne crient jamais… C’est pourquoi ils n’empêchent pas les amis de Monsieur Chalamont de dormir. Vous me permettrez donc de préférer le langage des hommes. Je le comprends mieux !…
    Durant des années, à travers le monde, j’ai visité des mines, des camps de personnes déplacées… j’ai vu la Police charger les grévistes, je l’ai vue aussi charger des chômeurs… j’ai vu la richesse de certaines contrées, j’ai vu l’incroyable pauvreté de certaines autres… Durant toutes ces années, je n’ai jamais cessé de penser à l’Europe… Monsieur Chalamont a passé une partie de sa vie dans une banque à y penser aussi… Nous ne parlons forcément pas de la même Europe…
    Lorsqu’il y a quelques mois, les plus qualifiés parmi les maîtres-nageurs de cette assemblée sont venus me trouver pour éviter une crise de régime, j’ai pris un engagement… celui de gouverner… Or, gouverner ne consiste pas à aider les grenouilles à administrer leur mare !… Tout le monde parle de l’Europe… Mais c’est sur la manière de faire cette Europe que l’on ne s’entend plus… C’est sur les principes essentiels que l’on s’oppose…
    Pourquoi croyez-vous, Messieurs, que l’on demande à mon gouvernement de retirer le projet de l’Union Douanière qui constitue le premier pas vers une Fédération future ?… Parce qu’il constitue une atteinte à la souveraineté nationale ?… Non… Simplement parce qu’un autre projet est prêt… Un projet qui vous sera présenté par le prochain gouvernement… Je peux, Messieurs, vous en énoncer d’avance le principe !…
    La constitution de trusts verticaux et horizontaux, de groupes de pressions qui maintiennent sous leur contrôle non seulement les produits du travail, mais les travailleurs eux-mêmes !…
    On ne vous demandera plus, Messieurs, de soutenir un ministère, mais d’appuyer un gigantesque conseil d’administration !…
    Si cette assemblée avait conscience de son rôle, elle repousserait cette Europe des maîtres de forges et des compagnies pétrolières… Cette Europe, qui a l’étrange particularité de vouloir se situer au-delà des mers, c’est-à-dire partout… sauf en Europe !… Car je les connais, moi, ces européens à têtes d’explorateurs ! »

    en guise de discours de clôture du G20 non ? qu’en pensez-vous G à 20 ou à 8 : un gigantesque conseil d’administration…..

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    • falpes04 // 07.11.2011 à 12h15

      Ah, ben oui, rien a changé …
      Un petit extrait du Prophète de Khalil Gibran (pour connaître ce merveilleux poète: http://fr.wikipedia.org/wiki/Gibran_Khalil_Gibran):
      « Vous dites souvent : « Je donnerais volontiers, mais seulement à ceux qui en sont dignes » (cad, par exemple, à la France qui se lève tôt, …bon d’accord: j’arrête les commentaires …).
      Ce n’est point ce que disent les arbres de vos vergers, ni les troupeaux de vos pâturages. Ils donnent afin de vivre, car retenir c’est pire. Celui qui a été digne de recevoir le don de rester en vie, le long de ses jours et de ses nuits, est aussi digne de recevoir tout autre don émanant de vous. Et celui qui a mérité de boire à l’océan de la vie, mérite de remplir sa coupe à votre ruisseau. Est-il un mérite encore plus grand que celui qui réside dans le courage et la confiance, dans la charité même, de recevoir ?
      Au nom de qui pourriez-vous contraindre les gens à se déchirer la poitrine et à se dépouiller de leur dignité, afin de vous laisser voir la mise à nu de leurs valeurs et leur fierté sans pudeur ? Veillez d’abord à mériter de donner, et d’être l’instrument du don. »
      Avis à ceux qui viennent d’annoncer un nouveau plan d’austérité pour notre beau pays (je ne vise personne), plan  qui, soit dit en passant, ne fera que reculer très légèrement l’échéance après la chute du domino Italie …
      A choisir entre l’utopie et la guerre, de loin je préfère l’utopie: si chacun faisait de même, l’utopie ne disposerait plus d’autre choix que de devenir réalité.

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  • didus // 07.11.2011 à 13h49

    Je lis votre blog avec grand intérêt depuis plusieurs semaines, notamment les articles qui concernent la crise de la dette.

    A ce sujet, je viens de lire un article de Jacques Sapir envisageant un plan B pour la grèce, qui s’appuie sur le fait qu’aucune disposition n’existe pour exiger la sortie d’un pays de l’euro :

    http://www.marianne2.fr/Comment-Papandreou-aurait-pu-eviter-l-ukase-du-directoire-Merkozie_a212260.html

    Son objet serait de faire émettre par la banque centrale grecque 360 Mds d’Euros d’avances au trésor public à un taux de 0,5% pour racheter la dette entre les mains des détenteurs grecs et non-résidents :
    « Le fardeau des intérêts de cette dette – qui représente aujourd’hui environ 7,5% du PIB – aurait ainsi été ramené à 0,75%, contribuant à faire baisser de manière substantielle le déficit budgétaire. Des avances ultérieures auraient pu être consenties par la suite pour constituer une « cagnotte » du Budget, dans laquelle le gouvernement aurait pu puiser pour faire face aux déficits qu’il faudrait cependant maintenir jusqu’en 2015 ou 2016. Dégagé du poids des dettes accumulées, le gouvernement aurait pu se consacrer aux réformes structurelles indispensables, mais sans chercher à revenir à tout prix et rapidement à l’équilibre budgétaire, ce qui aurait permis d’assouplir les mesures d’austérité meurtrières aujourd’hui imposées à la population.  »

    Pour l’auteur, une telle émission, faible par rapport au PIB de la zone Euro, n’entraînerait pas d’inflation.
    De plus, les autres membres de l’Euroland ne pourrait pas empêcher un tel acte du fait des lacunes des traités, et la Grèce pourrait même, en cas de rétorsion à son encontre, demander réparation.
    Sa conséquence, outre la ballon d’oxygène pour la grèce, serait de mettre l’Allemagne au pied du mur : en gros sortir de l’Euro elle-même ou bien lâcher du lest. Avec des effets bénéfiques pour tous les pays de l’Euroland, dont notamment une baisse de l’Euro face au Dollar (voir détails dans l’article en lien).

    Olivier, qu’en pensez-vous ?

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