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9.février.20129.2.2012
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Monnaie et inflation (1/2) : l’exemple suisse

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Introduction

On me demande souvent pourquoi je suis tellement contre le fait que la BCE finance les États.

C’est parce que j’estime qu’il est possible, voire probable, que cela se termine mal au niveau de l’inflation. Ce n’est certes pas une certitude à 100 %, mais une possibilité, qui, si elle se réalisait, conduirait à plusieurs années d’inflation à 2 chiffres. Et, à la différence des années 1970, celle-ci serait la ruine des rentiers, évidemment, mais aussi des salariés et des États. Bref, pas de certitude absolue, mais c’est comme à la roulette russe, le jeu n’en vaut nullement la chandelle…

L’inflation est simplement un impôt qui est prélevé sur tout le monde pour tenter de sauver (assez vainement) l’épargne des 10 % les plus riches ; une restructuration des dettes me semble plus logique, plus juste et moins dangereuse.

La théorie quantitative de la monnaie

Pourquoi y a-t-il un lien entre l’inflation et la quantité de monnaie ? Disons, pour faire simple, que les prix ont tendance à « prendre toute la place disponible », et donc à compenser par leur propre hausse une augmentation de la quantité de monnaie en circulation. En effet, s’il y a plus de monnaie, il aura plus de demande, et comme, généralement, il n’y aura guère d’offre en plus, les prix monteront. Réciproqueront, les prix ne peuvent monter que s’il y a de la monnaie en plus.

Les choses sont, comme souvent en économie, un peu plus complexes, et les débats autour de la théorie quantitative de la monnaie sont intenses (voir ici par exemple), mais l’idée est là.

Le coin du pro

Pour ceux qui veulent aller plus loin, précisons qu’on doit à Irving Fischer (1867-1947) l’équation qui établit une causalité entre les variations de la quantité de monnaie en circulation et les variations du niveau général des prix :

M * V = P * T (Avec M = stock de monnaie en circulation, V = vitesse de circulation de la monnaie, P = niveau des prix et T = volume des transactions).

On traduit donc MV = flux de monnaie dépensé, et PT = valeur nominale des paiements (transactions).

Sous ces hypothèses (certes, discutables, nous le verrons) :

  • plein emploi des facteurs de production, donc T fixé ;
  • habitudes de paiements stables, donc V fixé ;
  • T indépendant de M.

On peut donc écrire : P = (V/T) * M. Or (V/T) constant donc P et M sont supposés proportionnels et > 0. Donc : ΔP = (V/T)ΔM (Δ représente la variation), ΔP et ΔM sont proportionnels.

De manière succincte, on peut traduire cette équation comme le fait que toute variation de la quantité de monnaie en circulation dans l’économie ΔM implique une variation proportionnelle du niveau général des prix ΔP. Exemple : si les autorités monétaires décident d’augmenter la masse monétaire de 5 %, alors les prix augmenteront automatiquement de 5 %.

Rappelons que cette équation est générale et minimaliste, et que certaines hypothèses ne sont as toujours vérifiées ; de très nombreux facteurs doivent être pris en compte pour expliquer l’inflation et la manière de la contrer.

Un peu d’histoire

Un exemple célèbre a été l’afflux d’or en provenance des Amériques au XVIe siècle qui a fait doubler les prix en quelques années – rompant avec une longue période de stabilité des prix. C’est à cette époque que la théorie a commencé a être développée.

« Quelque innombrables que soient les fléaux qui causent d’ordinaire la décadence des royaumes, des principautés et des républiques, les quatre suivants sont néanmoins, à mon sens les plus redoutables : la discorde, la mortalité, la stérilité de la terre et la dépréciation de la monnaie. Les trois premiers de ces fléaux sont si évidents que personne ne les ignore, mais le quatrième, concernant la monnaie, n’est admis que par peu de gens, par les esprits les plus ouverts, car il ne ruine pas les États d’une façon violente et d’un seul coup, mais peu à peu et d’une manière presque insensible. » [Nicolas Copernic, Discours sur la frappe des monnaies – De monetae cudendae ratio, 1526]

« Je crains cependant, si l’on ne prend pas d’autres dispositions, que les choses ne tournent mal, car on ne cessera de frapper la monnaie comme on le fait à présent. Pourquoi en effet le cesseraient-ils, ceux qui en attendent toujours du profit et jamais de dommage ? » [Nicolas Copernic, Lettre à Félix Reich, 1526]

« La monnaie est donc, en quelque sorte, la commune mesure des évaluations. Il importe cependant que ce qui doit constituer une mesure conserve toujours une grandeur sûre et immuable, sinon l’ordre public serait fréquemment troublé. […] La monnaie se déprécie le plus souvent à cause de sa quantité excessive, […] à savoir quand une si grande quantité d’argent a été transformée en monnaie que l’argent métal devient plus désirable que la monnaie elle-même ; de cette façon donc la monnaie perd de son estime. » [Nicolas Copernic, Discours sur la frappe des monnaies – De monetae cudendae ratio, 1526]

« La principale et presque seule cause de la cherté actuelle des prix est l’abondance d’or et d’argent qui est aujourd’hui dans le royaume plus grande qu’elle n’a jamais été depuis quatre cent ans. » [Jean Bodin, Réponse au Paradoxe de Monsieur de Malestroit, 1568]

« Une dépréciation de la monnaie par suite d’une plus grande abondance des métaux précieux tirés des mines, ou par l’abus des privilèges accordés aux banques, est une autre des causes qui font hausser le prix des denrées alimentaires, mais qui ne changent en rien la quantité de leur production. […]

Le point capital dans l’émission du papier-monnaie, c’est d‘être parfaitement éclairé sur les effets qui résultent du principe de la restriction dans les quantités mises en circulation. On voudra à peine croire dans cinquante ans que les directeurs de la banque et les ministres ont soutenu à la fois devant le Parlement, et devant les Comités nommés par les Parlements, que des émissions de billets de la banque d’Angleterre […] n’avaient pas et ne pouvaient pas avoir d’action sur le prix des marchandises ou des lingots, ni sur l’état des changes.» [David Ricardo, Des principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817]

Finalement, on ne le croyait en effet plus 50 ans plus tard, mais 200 ans plus tard, la sagesse semble avoir disparu…

À ceux qui jugent ces travaux vieillots, je rappelle cette phrase au coeur du formidable livre de Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, « Cette fois c’est différent » (présenté dans ce billet) :

« Dans son essence, le syndrome « cette fois, c’est différent » est simple. Il trouve ses racines dans une conviction solide : les crises financières sont des choses qui arrivent à d’autres peuples, dans d’autres pays, à d’autres moments – mais pas à nous, ici et maintenant. Nous faisons les choses mieux, nous sommes plus intelligents, nous avons tiré les leçons du passé. Les anciennes règles de valorisation ne s’appliquent plus. Hélas, une économie très endettée peut siéger au bord du gouffre pendant bien des années avant qu’une crise de confiance due au hasard et aux circonstances ne l’y précipite. […]

La théorie économique nous enseigne que c’est précisément la nature versatile de la confiance, […] qui rend si difficile de prévoir quand se produira une crise de la dette. […] Les économistes ne savent pas très bien ce qui fait basculer la confiance ni comment évaluer en pratique la vulnérabilité de celle-ci.

Ce qu’on constate de manière répétée dans l’histoire des crises financières, c’est que lorsqu’un accident menace de se produire, il finit par se produire. Les pays qui s’endettent trop profondément vont au-devant des difficultés. » [Carmen Reinhart & Kenneth Rogoff, Cette fois c’est différent, 2009]

Comme :

« Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre » [Karl Marx]

je mets ici en téléchargement (pour les plus intéressés) ce formidable livre : « Écrits notables sur la monnaie au XVIe siècle, de Copernic à Davanzati » (1934)

Écrits notables sur la monnaie au XVIe siècle

Rappels sur la quantification de la monnaie

Rappelons en introduction qu’on réserve le nom de monnaie aux actifs qui présentent deux caractères particuliers :

  • ils sont « liquides », c’est-à-dire qu’ils peuvent être utilisés instantanément,
  • ils sont « sans risque » de perte ou de gain en capital lorsqu’ils sont mobilisés (c’est-à-dire transformés pour être la contrepartie de l’échange).

Tous les actifs ne sont donc pas de la monnaie et certains le sont plus que d’autres : il y a des degrés dans la « liquidité » et dans le caractère « risqué ».

La monnaie c’est l’ensemble des actifs permettant de se libérer d’une dette, sur un territoire donné, sans délai et sans risque de perte en capital.

Les pouvoirs publics cherchent à mesurer la capacité de dépense des agents de l’économie et pour cela ils définissent des instruments de mesure appelés « agrégats monétaires », pour suivre l’évolution de la masse monétaire. Ils fonctionnent en poupées russes, par liquidité décroissante. On a en simplifié :

  • un agrégat étroit M1, qu’on peut qualifier de « monnaie », qui regroupe les pièces et les billets en circulation dans le secteur non bancaire ainsi que les dépôts à vue des clients (comptes bancaires) ;
  • un agrégat intermédiaire M2, égal à M1 plus le « crédit à court terme » (essentiellement les comptes sur livrets et les dépôts à court terme – Livrets A, CODEVI, CEL…) ;
  • un agrégat large M3, qu’on peut qualifier de « masse monétaire », égal à M2 plus divers placement monétaires (dépôts à moyen et long terme, sicav monétaires…). Notons que la Fed a cessé de le publier en février 2006, certains y ayant vu le signe d’une volonté de masquer la dangereuse situation d’endettement du pays.

Agrégats monétaires

Soulignons que la différence fondamentale entre M1 et les autres agrégats est que M1 comprend les moyens de paiement utilisables immédiatement (actif parfaitement liquide) alors que les autres agrégats doivent d’abord être transformés pour devenir des moyens de règlements.

L’exemple suisse

Je vous propose aujourd’hui de prendre l’exemple historique de la Suisse. Pourquoi ce pays ? Et bien car :

  • c’est un pays qui aime les banques, et on dispose donc de statistiques détaillées et homogènes depuis le début du XXe siècle (contrairement au yen ou à la livre sterling) ;
  • c’est un pays qui a une seule monnaie depuis des siècles (contrairement à l’euro) ;
  • c’est un pays dont la monnaie est assez cantonnée à son territoire (contrairement au dollar, monnaie internationale depuis des décennies).

Voici enfin le graphique :

Masse monétaire inflation suisse

Éclairant, non ?

Notons qu’à partir de 1970, les citoyens ont de plus en plus de comptes bancaires, puis de livrets bancaires, et optimisent leur épargne. M3 devient donc plus éclairant que M1 (les seuls comptes à vue).

Enfin, à partir de 2000, le lien entre les deux s’atténue clairement. Cela s’explique par la financiarisation à outrance.

« L’inflation » est contenue, mais on désigne en fait derrière ce terme classique uniquement « l’inflation des prix à la consommation » – bref, l’évolution du « panier de la ménagère ». Or, l’envol des placements financiers fait que l’épargne se multiplie par le biais de produits de plus en plus complexes, et va dès lors soutenir le prix des actifs – qui augmente fortement.

« L’inflation des prix à la consommation » est restée sage, mais « l’inflation des prix immobiliers, des actions… » a été féroce. Il y a donc bien eu une inflation, mais différente – la seconde étant très mal mesurée…

Masse monétaire inflation suisse

On voit l’incroyable explosion de la base monétaire (qui est le total de monnaie émise par la banque centrale) et son lien sur les agrégats monétaires.
Masse monétaire inflation suisse

On a beaucoup parlé du lien entre monnaie et inflation. Mais il faut bien entendre par « monnaie » la quantité de monnaie qui circule, et non pas seulement la quantité imprimée.

Exemple : la banque centrale imprime et vous donne 1 million. Si vous allez faire vos courses avec, on comprend que cet argent risque d’avoir un impact sur l’inflation. Mais si vous allez le stocker sous votre matelas, il n’aura bien entendu aucun impact sur les prix – jusqu’à ce que vous l’utilisiez…

Donc au-delà de la quantité de monnaie, il faut bien mesurer aussi la vitesse de circulation (le V du M*V de Fischer). On peut simplement la mesurer en divisant le PIB par un agrégat monétaire :
Masse monétaire inflation suisse

On observe que la vitesse de circulation de M1 a fortement augmenté jusqu’en 1990 avant de fortement diminuer, alors que la vitesse de M3 a constamment légèrement diminué depuis 60 ans…

On peut dès lors retracer notre graphique majeur en corrigeant les agrégats monétaire de la vitesse de circulation :

Masse monétaire inflation suisse

Nous observerons dans le billet suivant les cas américain et anglais…

41 réactions et commentaires

  • Incognitototo // 09.02.2012 à 02h41

    Je partage totalement votre crainte par rapport à l’équation : « création de monnaie = inflation » ; mais également votre aversion pour l’inflation, dont nos « brillants » économistes voudraient faire une arme anti-dette… Il faut dire que du FN au Front de gauche, il y a un nombre incalculable d’apprentis sorciers, auxquels l’histoire économique ne semble rien avoir appris… et effectivement qui s’imaginent que « cette fois c’est différent ».
    J’ai eu de nombreux débats (notamment avec Laurent Pinsolle) et il n’y rien à faire pour les convaincre qu’ils font fausse route, qu’ils sont dans des solutions magiques, que leurs solutions sont pires que le mal…
    C’est d’autant plus étonnant, que nous ne sommes pas là dans un débat de société, où j’admets volontiers que quelqu’un puisse avoir des solutions différentes des miennes, sans que cela n’invalide ce que je pense.
    Nous sommes dans une matière presque « dure », l’économie… Un concept ou une loi, appliqué avec des contextes et paramètres donnés, ne peut pas donner deux résultats différents en fonction de celui qui parle. Si c’est le cas, c’est que l’un des deux a « oublié » un facteur ou une ou plusieurs données du problème.
    Logiquement et rationnellement, à force d’échanges d’informations, nous devrions donc, en principe, pouvoir « épuiser » le sujet et le débat ; cependant, vous remarquerez qu’il n’en est rien… Vraiment étonnant, non

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    • Thomas // 09.02.2012 à 09h49

      Il n’y a absolument rien d’étonnant à tout ceci quand on regarde les choses de façon rationnelle.

      Votre première erreur réside dans le « presque ». L’économie n’est pas une matière « dure », ou une science, comme vous avez fort justement évité de le dire.
      On peut s’en convaincre en regardant dans ce billet l’équation de Fischer, fausse, car non homogène (erreur de niveau lycée…)
      On peut s’en convaincre en constatant que, depuis le peu de siècles que l’économie capitaliste est en place (à un niveau plus ou moins financiarisé, certes), toute la sagesse économique n’a pas correctement prévu la crise, n’a pas su prévoir comment l’amortir, n’empêche pas la propagation de ses conséquences, et ne propose aucun scénario crédible de sortie, ni aucune alternative. J’insiste sur le terme « crédible », dans la mesure où les « remèdes » actuellement proposés ne résolvent absolument rien.
      On peut s’en convaincre en constatant que, malgré la cinglante réfutation que représente la crise actuelle, il n’y a aucune (ou presque) remise en question globale des modèles. Souvenez vous, il y a peu, cette histoire de neutrinos plus rapides que la lumière. Tout le monde de la physique était en émoi parce que si ça se confirmait, il allait falloir revoir tous les paradigmes. Les économistes ? Ils font l’autruche.
      La « science » économique, au final, c’est surtout une question de religion, de fanatisme, ou d’intégrisme. J’invite tous les économistes qui ne se reconnaissent pas dans cette description à manifestement bruyemment dans la rue leur opposition, et à défroquer les incapables qui pérorent depuis trop longtemps.

      Votre seconde erreur est votre analyse : il s’agit précisément d’un débat de société.
      Malgré tout ce que je reproche à l’économie, je leur accorde au moins un mérite : ils sont parvenus à nous faire croire que l’économie était l’alpha et l’oméga de tout. Regardez les campagnes électorales : ça ne parle que de « politiques économiques », et jamais de projets de société. C’est un moyen terrible de nous retirer notre libre-arbitre puisque :
      1 – L’économie est l’alpha et l’oméga de tout
      2 – L’économie, c’est compliqué, seuls les experts comprennent.
      Conclusion : les économistes gouvernent. On appelle ça pudiquement la gouvernance, ou la technocratie, remarquez, mais on est bien loin de la démocratie.
      Où est le temps d’un de Gaulle disant que les politiques de la France ne se font pas à la corbeille, ou bien laconiquement : « l’intendance suivra » ?

      Au final, toute cette histoire est une question de culture du risque. Les banques refusent d’assumer les risques qu’elles ont pris, et ça nous met dans une crise inextricable parce que tout le monde refuse le défaut. Et les politiques refusent de prendre le risque de lancer un projet d’avenir incertain à échéance au delà de leur mandature, et se réfugient derrière l’économie qui a ceci de commode qu’elle brasse de l’argent, et qu’elle se pare des atours mathématiques (en s’en servant comme une sagouine).

      Ma conclusion à tout ceci, c’est que beaucoup de ceux qui prennent des décisions ou les induisent ne sont pas des économistes, ce sont des gourous de secte : ils nous promettent le paradis sur terre en échange de notre libre-arbitre et de tout notre argent, qu’on est assuré de ne jamais revoir !

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      • Alain34 // 09.02.2012 à 11h33

        Entièrement d’accord, et j’irai même plus loin, l’économie est devenue une religion.
        Avec ses croyances, dogmes, rites, gourous, etc etc… et surtout la déconnexion de la réalité de « ceux qui savent », qui sont « dans le secret des dieux ». Cela même qui brandissent la peur du « diable », de l’apocalypse pour ceux qui se comportent Mal, ne croient pas en eux ou tentent de penser différemment ou simplement par eux même!
        Je ne pense pas que l’économie puisse se mettre en équation, ou alors il faudrait pouvoir mettre en équation le ‘facteur humain’ – bon courage !
        Alors oui, a un moment donné, on peut certainement trouver des équations qui collent au fonctionnement du moment, mais le moindre changement dans le monde qui va faire que la population voudra un peu plus de ceci ou un peu moins de cela, aura moins confiance, vivra plus longtemps, aura peur, etc etc  va faire exploser une équation qui semblait fonctionnait.
        La définition des variables de l’équation est déjà soumise a caution : c’est quoi la vitesse de circulation de la monnaie ? la vitesse a laquelle ca circule entre grands comptes ? banques? ou il faut que ca atteigne le particulier ? Le niveau des prix ?? de quels prix ? la salade? l’essence ? un écran plat ? les loyers? les crédits ? y en a qui montent quand d’autres descendent, certains vont engraisser des financiers qui exploitent des esclave a l’autre bout du monde quand d’autres vont faire vivre des ouvriers localement, etc etc…
         

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        • Incognitototo // 09.02.2012 à 14h46

          @ Thomas et Alain34,
          Je ne partage pas vos points de vue… l’économie est une science « presque dure » parce qu’en réalité quand elle ne l’est pas, c’est uniquement à cause de celui qui réfléchit qui « oublie » de relier les concepts qu’il manie avec le contexte qu’il analyse.
          Un exemple simple… On sait depuis les années 70 que, dans les économies ouvertes, la relance keynésienne par la consommation ne fonctionne plus et a un effet délétère à terme sur l’emploi, les investissements, la monnaie, et cetera, et cetera… hé bien, pendant 20 ans, il n’y a rien eu à faire pour que nos politiques changent de modèle et adaptent ce concept au nouveau contexte international (qu’ils ont en plus eux-mêmes créé, sans en mesurer les conséquences)… Pire, ils ont fait toujours plus de la même chose, comme s’il était impossible qu’ils révisent leur structure d’analyse et intègrent les nouveaux paramètres.
          Et quand ils en changent, c’est pour nous proposer quoi ? La rigueur !!! Et le serrage de vis, sans jamais s’attaquer aux problèmes structurels qui rendent toute relance mortifère… De la simple pensée binaire, tellement conne, que je m’étonne toujours que ces gens-là fassent autant illusion auprès des citoyens….
          Comme disait Einstein : « L’insanité consiste à refaire toujours la même chose et croire, à chaque fois, que le résultat sera différent ! » ; ou encore : « On ne règle pas un problème en utilisant le système de pensée qui l’a engendré. »
          Mais visiblement, c’est trop évident à comprendre pour modifier la « pensée » de nos politiques…
          Par ailleurs, c’est faux de dire que personne n’a rien vu venir… Allais dénonçait déjà, dès 1987, les problèmes engendrés par le consensus de Washnigton qui devait inévitablement aboutir à nos crises successives…
          Moi-même, plus modestement, je me suis fâché avec le PS dès 1986, dès que j’ai compris que ce parti était sur la voie de tous les renoncements (dès 1982 d’ailleurs), notamment en abandonnant en rase campagne le IXième plan qui ne sera jamais appliqué, malgré la clairvoyance des analyses et des actions qu’il préconisait.
          Donc, il y a des gens qui savent et qui comprennent, y inclus, Olivier… Le problème est surtout qu’ils ne sont pas audibles, ni écoutés parce que, pour le coup, nous avons à faire face à des phénomènes de croyance qui ne sont aucunement modifiables par la rationalité.
          C’est dommage et dommageable, mais c’est ainsi. L’économie est bien une science « presque dure », le seul problème provient de ceux qui pensent la comprendre…

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          • Thomas // 09.02.2012 à 18h12

            Je ne suis malheureusement pas d’accord avec votre analyse. En effet, il n’est pas possible de dissocier la science dans son objet d’étude « absolu » de ceux qui l’étudient ou le propagent. Si on observe les deux caractéristiques classiques de la science : pouvoir prédictif, et réfutabilité, on constate que pour l’économie, on est très loin du compte.

            Comme le souligne Alain34, le pouvoir prédictif de l’économie est complètement inexistant au delà d’une statistique intrinsèquement tronquée, et comme vous le soulignez justement, les pratiquants de la « science » économique n’acceptent pas la réfutation de leurs théories. En ce qui me concerne, je vis dans le monde réel, et j’observe que les pratiquants de l’économie, ou les propagateurs politiques refusent la contradiction et jettent l’anathème sur les théories alternatives parce que n’entrant pas dans l’orthodoxie qu’ils incarnent. Partant de là, ils sont dans une posture de gourou religieux, et l’objet de leur étude se détache automatiquement du caractère scientifique.

            Ceci étant, une interrogation m’habite en lisant votre commentaire. Beaucoup de commentateurs citent Keynes qui, je crois, officiait dans les années 30. L’économie n’a-t-elle donc intellectuellement rien produit depuis toutes ces années ? Cela va bientôt faire un siècle… On a entendu parler d’adaptations de deux écoles, de raffinement et d’autres choses… Mais les lois de l’économie, lois humaines, ont ceci de merveilleux qu’elles peuvent aussi étudier ce qui n’existe pas. Les économistes se sont-ils donc contentés de l’orthodoxie ? Cela signifierait que, plutôt que de s’adonner à une étude complète de leur matière, ils s’adonnent simplement à une exégèse de leurs dogmes. Mais il est aussi possible que ma très grande distance des milieux universitaires économiques me maintienne dans l’ignorance des nouveautés.

            Pour prendre une comparaison que je maîtrise mieux. Quelle est la différence entre la chimie et l’alchimie ? D’un point de vue technique opératoire, l’alchimie a tout inventé, la chimie n’a fait que reprendre et améliorer. La différence provient des expérimentateurs. Les alchimistes étaient guidés par une quête philosophique, et imputaient les transformations qu’ils observaient à des phénomènes mystiques. Les chimistes sont des gens rationnels, qui se livrent à des expériences rigoureuses, et forment des modèles aussi solides que possible pour avoir le pouvoir de prédiction, tout en acceptant (généralement…) la réfutation.

            Donc pour reprendre votre conclusion : tant que l’économie sera représentée par des gourous incapables, abandonnés qu’ils sont à l’étude et au raffinnement de leur doxa, alors l’économie ne sera pas de la science. Il appartient aux économistes de redonner ses lettres de noblesse à sa discipline, tout comme un jour, l’alchimie s’est muée en chimie. Qui sera le Lavoisier de l’économie ?

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          • FL // 10.02.2012 à 13h25

             Le presque, de presque dur est de trop cher toto.
            Quelle est cette sorte de science là qui ne sait si elle est presque dure ou encore un peu molle?

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          • Incognitototo // 10.02.2012 à 18h46

            @ FL,

            ;o)))))))) Oui, je vous le concède, le presque dure est de trop… C’est juste pour garder un peu d’humilité et d’humanité, qui dit que l’erreur est permise (comme dans toutes les sciences), et qui autorise qu’elle soit molle en fonction des capacités du prétendant à la science…

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      • chris06 // 09.02.2012 à 17h49

        @Thomas,

        « On peut s’en convaincre en regardant dans ce billet l’équation de Fischer, fausse, car non homogène (erreur de niveau lycée…) »

        Ah bon? Montrez voir un peu en quoi elle est fausse, car non homogène…

        Cette équation est une tautologie, c’est à dire qu’elle est vraie, par définition de la vitesse de circulation.

        Le problème de la théorie quantitative de la monnaie n’est certainement pas du à cette équation, mais à son interprétation, notamment l’hypothèse comme quoi la vitesse de circulation est constante sur le long terme.

        « On peut s’en convaincre en constatant que, depuis le peu de siècles que l’économie capitaliste est en place (à un niveau plus ou moins financiarisé, certes), toute la sagesse économique n’a pas correctement prévu la crise, n’a pas su prévoir comment l’amortir, n’empêche pas la propagation de ses conséquences, et ne propose aucun scénario crédible de sortie, ni aucune alternative. »

        Certes, mais cela n’a STRICTEMENT RIEN A VOIR avec la question de savoir si l’équation d’échange est vraie ou fausse  (celle que vous accusez péremptoirement et sans même l’expliciter d’être fausse).

        Si la synthèse néoclassique (la théorie économique « mainstream ») a été incapable de prévoir cette crise c’est dû a beaucoup d’autres raisons (notamment celle de l’équilibre général), mais certainement pas dû à l’équation d’échange. 

        Et aussi, avant d’accuser « toute la sagesse économique »  de n’avoir pas correctement prévu la crise, vous feriez bien de lire ceci:
        « Mais qui sont ces économistes » par J.K. Galbraith
        http://laviedesidees.fr/Mais-qui-sont-donc-ces-economistes.html 

        En continuant à parroter ce genre d’idées reçues vous faites en réalité le jeu des élites au pouvoir et leurs économistes de salon (ceux qui avaient accepté le dogme néoclassique comme une profession de foi) : « personne n’avait prévu la crise ».  

        Il y a a de nombreux économistes hétérodoxes qui ont prévu cette crise et qui en ont expliqué avec précision le mécanisme (je signalerai tout particulièrement Hyman Minsky que vous n’avez sans doute jamais lu pour accuser toute une profession d’une manière aussi péremptoire)., mais les élites au pouvoir et leurs économistes de salon n’ont jamais voulu les écouter car cela aurait remis en cause leur dogme néoclassique.

        Ce n’est certainement pas en tirant du trait de l’ignorance tous leurs travaux, comme vous semblez le faire, que l’on pourra avancer dans la compréhension des phénomènes économiques et formuler des recommandations politiques nous permettant de construire un monde meilleur.

          

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        • Thomas // 09.02.2012 à 18h22

          J’ai développé la question de l’homogénéité dans d’autres de mes réponses, donc je n’entrerai pas spécialement dans les détails ici. Je tiens néanmoins à souligner quelques points généraux :
           
          Pour commencer, la plupart des remarques concernant l’inhomogénité se résument en : « On s’en fout de savoir si elle est homogène, de toutes façons, elle est fausse. » Dont acte. Pourquoi donc ennuyer tout le monde avec une équation fausse ? Perte de temps et d’énergie, et détournement d’attention.
           
          Indépendamment de cela, une équation tautologique n’a absoluement aucun intérêt… Je ne vois donc pas pourquoi en faire un fromage, ou une base d’étude de quoi que ce soit. 
           
          Ceci étant, je lis avec attention ce que vous dites en suite de votre message, et force m’est d’admettre que je n’ai pas été aussi exemplaire que j’aurais du l’être. Je recoupe en effet sous le terme « économistes » ou « économie » la restriction à ce que les masses en entendent. Je suis donc parfaitement conscient qu’il y a d’autres gens et d’autres théories qui se développent. Il n’en reste pas moins que, comme vous le soulignez justement, elles sont inaudibles. C’est un regret.
           
          Sur ma citation par rapport au manque de prévision, c’était non relié initialement à la question de l’équation outre le fait que cela étayait ma proposition principale, qui était de montrer que l’économie de salon, pour reprendre votre vocable, est une vaste fumisterie.
           
          Ceci étant, je me dois d’apporter une précision. En effet, vous m’accusez de crier avec la meute sur le thème de « personne n’avait vu venir la crise ». C’est à moitié vrai. Les élites au pouvoir utilise ceci comme une excuse de leur propre incompétence. Je dis « personne n’avait vu venir la crise » comme une preuve de leur incompétence. Partant de là, tout l’objet de mon indignation que je répands sur ce blog et d’autres consiste à dire :
           

          S’ils sont incompétents. Que font-ils encore là ?
           

           

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        • chris06 // 09.02.2012 à 19h33

          Le seul intérêt de l’équation d’échange est de vérifier ce que Keynes avait déjà très bien explicité en son temps, à savoir que plus l’incertitude est grande, plus il y a préférence pour la liquidité et donc plus la vitesse de circulation de la monnaie diminue. 

          Ceci met un terme définitif aux foutaises des monétaristes et à toutes les théories exogènes de la monnaie.

           » Il n’en reste pas moins que, comme vous le soulignez justement, elles sont inaudibles. C’est un regret.  »
          Raison de plus pour s’y intéresser!

          Un bon début (malheureusement uniquement en Anglais) : l’excellent blog de Steve Keen
          http://www.debtdeflation.com/blogs/ 
          Je conseille tout particulièrement les billets « essential posts », notamment de commencer par :
          http://www.debtdeflation.com/blogs/2009/01/31/therovingcavaliersofcredit/ 

           » S’ils sont incompétents. Que font-ils encore là ?  »
          Franchement, vous vous posez la question?

          Réponse : parce que les gens les réélisent!

          De Mélenchon à Marine Le Pen, en passant par Hollande ou Sarkozy, ils sont TOUS conseillés par des économistes de salon (c’est à dire ceux qui ont fait leurs classes sans jamais être capables de comprendre pourquoi la synthèse néoclassique est incapable de modéliser les phénomènes économiques actuels et ce qu’il faut mettre à la place).

          N’oubliez pas une chose, la crise date de 2007. La plupart des économistes de Salon qui conseillent nos politiciens (et nos banquiers centraux et nos banquiers tout court) ont fait leurs classes entre les années 70 à 90. Minsky a publié son oeuvre majeure dans les années 90 (celle qui décrit parfaitement ce que nous sommes en train de vivre) : l’hypothèse de l’instabilité financière.  Les travaux des post keynesiens sur la monnaie qui cherchent à décrire la monnaie telle qu’elle existe aujourd’hui (c’est à dire les monnaies flottantes sans contre partie or en vigueur depuis 71) et non pas telle qu’elle existait avant 71 ont commencé dans les années 80 et c’est uniquement avec le recul du temps que les phénomènes économiques que nous avons connu depuis cette époque (notamment bien entendu la grande crise des années 2007-20XX) donnent raison à ces théories descriptives et infirment les théories néoclassiques (notamment la synthèse MERDIQUE qui fut faite pendant la période après guerre des travaux de Keynes et des monétaristes qui lui servent de base).

          Au plaisir de poursuivre cette conversation…
           

           

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          • Thomas // 09.02.2012 à 19h38

            Franchement et en toute sincérité ? Non. C’était une question purement rhétorique ! Le sarcasme est ma seconde langue maternelle 😉
             
            Pour la suite, la balle est renvoyée dans le camp de la politique qui associe avec bonheur une professionalisation néfaste au renouvellement des figures et des idées, et un amateurisme crasse en allant se planquer derrière des théories sans même réfléchir à ce qu’elles disent.

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          • Incognitototo // 09.02.2012 à 22h51

            J’aurais pas mieux dit, donc je me tais ou presque…

            Juste une information de terrain… Dès les années 70 le PC dénonçait l’hégémonie monétaire des USA, et dès 1982 certains analystes (du CERES) avaient déjà tout pensé (d’où le IXième plan d’ailleurs qui devait y remédier et qui n’a jamais été appliqué)… Je me souviens encore d’une réunion de l’époque et des 20 ans de crises que nous prévoyait le conférencier, dont malheureusement j’ai oublié le nom. Il s’était juste trompé sur la durée de la crise… Cependant plutôt que de mettre en place les outils économiques et les réformes structurelles qui nous auraient permis de faire face à la mondialisation, Mitterrand a préféré l’option européenne, on connait la suite…

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      • sacépé philippe // 23.01.2015 à 23h21

        vous avez raison sur tout, et j’apprécie de lire un « esprit » scientifique qui sait ce qu’est l’homogénéité d’une équation .
        J’ajouterais a tous ces parametres , le plus important et le plus négligé : l’insondable cupidité humaine , ou ce que la bible appelle l’adoration du dieu (faux) Mamon .

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    • FL // 09.02.2012 à 13h25

       
       
      Etonnant certes, vous semblez croire ou plus probablement nous faire croire que l’inflation est décidé par les gouvernements.
      Non, l’inflation et c’est évident dans la crise que nous vivons aujourd’hui, à été produite par les prêts accordé par les banques depuis des dizaine d’années en lieu et place de ce qui n’était plus octroyé en salaires.
      Cette inflation était masquée tant que les intérêts des prêts étaient remboursés tant bien que mal.
      Est survenu un défaut et l’inflation a éclaté au grand jour.
      Pas besoin d’équations pour comprendre cela, ni de grand savants pour nous expliquer que nous allons perdre nos chères économies.
      De la monnaie à été émises en quantité faramineuse sous forme de prêts qui ne seront en grande partie jamais remboursés donc on inscrire en débit les grosses pertes ou on « fait » de l’inflation c’est comme on veut, c’est de toute manière la même chose.
      C’est simplement comptable.
       
       

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    • chris06 // 09.02.2012 à 18h15

      @Incognitoto,

      bien dit!

      @FL,  « Cette inflation était masquée tant que les intérêts des prêts étaient remboursés tant bien que mal. »

      En quoi le fait que les intérêts des prêts étaient remboursés « masquait » il l’inflation? 

      Comme le dit très bien Olivier Berruyer ce qui a masqué l’inflation monétaire c’est le fait qu’elle c’est reportée sur les actifs financiers et immobiliers et non sur les prix des biens de consommation. 

      « Est survenu un défaut et l’inflation a éclaté au grand jour. »

      De quel défaut voulez vous parler? En quoi un défaut fait il « éclater l’inflation au grand jour »? Je vous signale au passage qu’un défaut entraîne TOUJOURS une destruction monétaire et donc le contraire de l’inflation, c’est à dire la déflation.  

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  • Chris // 09.02.2012 à 08h47

    Pas facile je trouve de se faire une idée sur l’inflation, ses effets bénéfiques éventuels et ses conséquences négatives.
    Je peux comprendre votre point de vue sur les risques liés à une trop forte inflation (à deux chiffres), mais considérez vous qu’une inflation autour de 5-6%, avec indexation des salaires (ou des retraites) comme ça a pu être le cas pendant toute une époque était aussi une mauvais chose pour la majorité de la population ?
    Que pensez vous aussi de la mission qui a été donnée à la BCE avec Maastricht puis lors de sa création en 98 de s’assurer du maintien d’un taux en dessous de 2%, au détriment  de l’emploi et du chômage ? J’imagine que vous avez déjà traité ça dans d’anciens billets, je ne connais ce site que depuis peu de temps (mais suis vite devenu accro).
    Par ailleurs, je suis tombé sur une interview intéressante de Trichet (http://blogdenico.fr/?p=371) où il assume complètement son bilan de 10 ans à la BCE, la lutte contre l’inflation pour le bénéfice des plus démunis soi-disant, et la préconisation de réformes struturelles type FMI…quand je l’entends, malgré son refus de dire qu’il fait de la politique, j’entends un discours classiquement de « droite », et je ne crois pas un mot de sa préoccupation envers les plus démunis. Or, en vous lisant un peu vite sans doute, j’ai l’impression que vous cautionnez la politique de la BCE sur l’inflation, tout en mettant sans arrêt l’accent sur les inégalités qui ont explosé pendant cette même période. Et historiquement, les monétaristes à la Friedman qui parlaient de « voleur silencieux » n’étaient pas non plus connus pour leur préoccupation envers les plus démunis.
    Bref, pas facile d’y voir clair ! Mais je vais me plonger dans vos anciens billets pour mieux comprendre votre position.
    Merci en tout cas pour ce blog !

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  • Thomas // 09.02.2012 à 08h57

    Cher Olivier,

    Avec tout le respect que je dois à Irving Fischer, l’équation « qui établit une causalité entre les variations de la quantité de monnaie en circulation et les variations du niveau général des prix n’est-elle pas censée être une équation aux dérivées partielles ? À moins qu’il ne s’agisse d’une fonction d’état ?

    Par ailleurs, j’ai du mal à concevoir que le produit MV soit homogène à un flux, encore moins que le produit PT soit homogène à une valeur, et dans tous les cas, un flux et une valeur ne sont pas homogènes, donc on ne peut pas mettre le signe égal entre les deux.

    Le passage aux variations est, par ailleurs, assez farfelu : quel est l’intérêt de préciser que T et M sont indépendants, alors même que T est fixé ? Parce que cette précision n’apparaît pas pour V… Si V, pour fixé qu’il soit, restait dépendant de M, alors votre dérivation serait fausse.

    Au final, indépendamment du reste de l’article qui est sympathique, je trouve que cette équation ne mérite pas les qualificatifs de « générale et minimaliste », mais simplement de « grotesque et fantaisiste ». Si l’économie veut se payer le luxe de se faire appeler « science économique », alors elle a plutôt intérêt à rapidement revoir ses fondements mathématiques, parce que là, ce sont des erreurs de lycéen. Pas étonnant que la situation soit aussi catastrophique quand on voit des horreurs pareilles, même si je trouve qu’il est encore plus inconcevable que des gens intelligents tirent quelque conclusion que ce soit de ces gribouillages pseudo-mathématiques.

    Pour ce qui est de la citation de Copernic, je m’interroge… À son époque, comme il le dit, la monnaie était en métal rare et précieux. Elle était donc adossée (et même construite dedans !) à une « richesse » matérielle dont on supposait la quantité totale finie. Actuellement, il me semble qu’une partie du problème vient de la dématérialisation quasi-complète de la monnaie, et du fait qu’aucune monnaie n’a de pendant réel en volume fini quel qu’il soit. C’est ce que dénonce Paul Jorion quand il réclame un nouvel ordre monétaire.

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    • P // 09.02.2012 à 10h13

      C’est parce que V n’est pas une vraie vitesse, c’est un nombre ; un nombre de transaction par unité monétaire dans la période où les transactions sont observées. MV ce sont donc des euros, comme PT, et on peut parfaitement écrire MV = PT. 
      Ce qui est grotesque, c’est de croire les économistes et les milliers de profs d’universités qui enseignent cette équation, parfois en la critiquant vertement, aurait pu tombé dans un piège aussi grossier

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      • Thomas // 09.02.2012 à 11h16

        J’aimerais vous croire, mais relisez-vous:
         

        C’est un nombre ; un nombre de transaction par unité monétaire dans la période où les transactions sont observées.

         
        Donc ce n’est pas un nombre ! Puisque c’est un nombre « de transactions par unité monétaire, dans la période où les transactions sont observées », c’est à dire, par unité de temps. Notez au passage, qu’un nombre de quelque chose par unité de temps, c’est ce qu’on appelle généralement une vitesse, ça tombe bien. Ce n’est donc pas un nombre, vous le dites vous-même.
         
        Par ailleurs, il demeure un problème dans la mesure où vous avez des « unités de devise » (euros, dollars…) au membre de gauche comparés à des nombres cardinaux (niveau des prix, nombre de transactions) au membre de droite. Même si j’accepte bien volontiers qu’une devise n’a pas de dimension au sens physique, cela pose tout de même une incohérence.

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        • Benjamin Franklin // 09.02.2012 à 12h57

          V n’est pas une vitesse en réalité, c’est une fréquence, la fréquence d’utilisation d’une unité monétaire, exprimée en seconde^-1 ou plutôt en année^-1 pour utiliser une unité propice aux données économiques.
          M est en euros, P est en euros par unité de richesse, T est en unité de richesse par année. L’équation de Fischer ne pose pas de problème d’homogénéité en soit. Effectivement, elle serait plus « exacte » sous une forme différentielle, mais là n’est pas le problème.
          Son seul souci, c’est plutôt qu’elle ne sert à rien… Les données sont tellement agrégées qu’elles masquent la réalité, les variables ne sont pas indépendantes, le nombre de degrés de liberté de l’équation n’est pas 2 ou 3, mais bien plus.  Enfin, ce n’est pas le niveau ou la stabilité des prix qui indique la prospérité d’une société, c’est le pouvoir d’achat uniquement. Vouloir accroître, même « raisonnablement » la masse monétaire pour éviter une déflation en période de récession est parfaitement inutile, puisque le pouvoir d’achat, lui, baisse quand même.
          Faire des stats pour examiner l’état d’une société a un sens. Vouloir la modéliser par des équations n’en a pas.

          La monnaie n’est qu’un voile, l’inflation (au sens d’accroissement de la masse monétaire supérieur à l’accroissement de richesse) est une taxe, seul compte le pouvoir d’achat, c’est à dire les richesses réelles.

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          • bizbee // 09.02.2012 à 13h18

            Bien d’accord avec toi, quoique je nuancerai l’une de tes affirmations:

            la prospérité d’une société, c’est le pouvoir d’achat uniquement

            C’est le cas dans une société de consommation, mais cette définition n’est pas universelle, loin de là. Je te propose une autre définition de la prospérité qui invite à creuser dans une autre voie que celle de la croissance à tout prix (issue de Tim Jackson, qui n’est ptètre pas ton style mais qui reste intéressant):

            La prospérité :
             
            La notion de prospérité a été définie dans l’histoire à la fois par les philosophies, les traditions religieuses, les sagesses traditionnelles. Des points communs émergent entre les différentes définitions :
            – la prospérité a des dimensions matérielles minimales et indispensables (nourriture, vêtements, logement…)
            – la prospérité est intimement liée à la vie en société, à travers des dimensions sociales et psychologiques (donner et recevoir de l’amour, bénéficier du respect de ses pairs, apporter sa contribution par un travail utile, sentir que l’on appartient à une communauté)
            – la prospérité inclut souvent des dimensions “transcendantales” : pouvoir donner un sens à sa vie
            Selon les définitions, on peut également y ajouter une perspective morale et éthique : ma prospérité dépend de celles des autres, et vice versa.
             
            Au delà de cette première approche grossière, Amartya Sen (prix Nobel d’économie) détaille trois perspectives de la prospérité
            – La prospérité comme opulence : la disponibilité immédiate et un flux régulier de produits matériels de base. Une augmentation du volume de ce flux représente une augmentation de la prospérité. La prospérité comme opulence fait le raccourci plus = mieux
             
            – La prospérité comme utilité : on ne considère pas le produit en lui-même, mais la satisfaction qu’on tire de son usage. C’est une notion plus difficile à mesurer. Pour contourner le problème d’une telle évaluation, la théorie économique fait équivaloir la valeur monétaire et l’utilité, via les mécanismes de marché : on sera prêt à payer plus cher un bien qui nous est plus utile. C’est en partie de là que vient l’équation PIB = prospérité (car le PIB additionne les échanges au prix du marché).
             
            – La prospérité comme capabilité d’épanouissement : considérant certaines questions clés (les gens sont ils en bonne santé, ont-ils de quoi se nourrir de quoi se loger, un emploi qui vaille la peine, ont-ils des amis, participent-ils à la vie en société…) Sen n’insiste pas tant sur les fonctions elles-mêmes (les gens vivent-ils longtemps, ont-ils un travail qui en vaut la peine…) que sur les capabilités et la liberté qu’ils ont de le faire. C’est pas la participation à la vie sociale qui est importante, c’est le choix qu’on a de s’épanouir qui est importante. Il s’agit d’une prospérité mettant l’accent sur la liberté individuelle.
             
            Martha Nussbaum (qui a travaillé avec Sen) propose une liste des capabilités les plus importantes pour définir la prospérité :
            – vie de longueur normale, et santé corporelle
            – intégrité corporelle (être protégé des agressions, avoir accès à une sexualité, avoir le choix en matière de reproduction)
            – raison pratique (capacité à se forger sa propre conception de la vie bonne à travers toutes les capabilités, et en restant dans les limites établies)
            – affiliation (lien avec les autres)
            – prise sur son propre environnement
             
            Cependant Jackson se démarque là de Sen pour évaluer la prospérité, en considérant davantage les fonctions en tant que telles, plutôt que cette liberté abstraite d’y avoir accès. Il le justifie par deux arguments : d’abord si la liberté d’accès est valorisée, c’est que la fonction en tant que telles l’est aussi, (qui est alors beaucoup plus facile à mesurer), et de plus la liberté est une notion à aborder non pas sous l’angle individuel, mais dans un regard croisé entre liberté individuelle et construction sociale. En ce sens la prospérité revêt des dimensions à la fois intragénérationnelles et intergénérationnelles. Comme le suggèrent les sagesses traditionnelles, la vie bonne comporte une dimension irrémédiablement morale.
             
            On voit donc qu’une telle définition de la prospérité ne peut pas être en corrélation exacte avec le calcul du PIB. Beaucoup d’écrits existent déjà pour critiquer le calcul du PIB (pas de prise en compte des services non marchand (bénévolat, travail domestique…), pas d’utilité négative (pollution), pas de prise en compte des ressources naturelles, … ) Ces défauts évidents expliquent en partie pourquoi le bien-être n’augmente pas proportionnellement au PIB.
             
            La vraie prospérité constitue également un bon équilibre entre l’excitation de court terme et la sécurité de long terme, d’où la différence entre prospérité et bonheur, ainsi que prospérité et quantité de biens.

             

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        • P // 09.02.2012 à 13h09

          Encore une fois : ne prenez pas les autres pour des crétins ; les économistes ne sont pas les gens les plus rigoureux du monde, mais pas au point de faire des erreurs de lycéen. Reprochez leur de mal utiliser le vocabulaire et d’appeler vitesse un truc qui est n’en est pas une au sens strict, si vous voulez, mais mathématiquement ça reste correct : MV = PT ne signifie rien d’autre que : argent disponible x nombre de fois où il est utilisé = masse monétaire utilisée = somme des factures = somme (nombre d’objet x prix de chaque unité). Rien de plus, rien de moins, et c’est parfaitement cohérent.
          Noter que AMHA cette équation, quoique parfaitement cohérente et juste, reste fondamentalement fausse, mais pour une autre raison que notre hôte donne implicitement : la masse monétaire n’est pas une quantité fixe, elle change, et même augmente massivement au fur et à mesure de la financiarisation croissante ; autrement dit : M n’existe plus, et ça n’a plus le moindre sens d’écrire quoi que ce soit à son sujet. Implicitement la Fed le reconnait d’ailleurs puisqu’elle indique que M3 ne signifie plus rien à son avis.

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  • logique // 09.02.2012 à 09h37

    M’enfin dM et dP sont proportionel a la seul condition que (V/T) soit constant, se que tu dis d’ailleurs. Se qui implique que si (V/T) decroit dP peut rester stable si dM croit. Se qui veut dire qu’en période de réduction de la consommation la masse monnaitaire doit augmenter pour que les prix reste stable. Se qui rends toute cette mécanique absurde puisque qu’une augmentation de dM implique une augmentation de dP dans beaucoup de cerveaux alors que cela peut se révélé completement faux. Inversement lorsque (V/T) decroit et dM stable ont aurait tendence a penser que dP doivent baisser. hors il n’en est rien, puisque pour maintenir leur marges les prix augmentent et font chuter (V/T) ou augmenter dM.
    l’équation n’est pas linéaire du tout et ne reste valable que lorsque (V/T) sont stable et il ne le sont jamais surtout lorsque l’ont distingue les différentes types de produits que peut représenter P.
    la variation de dM n’as en fait pas plus d’influence que la variations de P,T ou V. Se qui importe c’est se que les acteurs de l’économie sont capable de dépenser. le modeéle doit donc intégré un nouveau parametre, le pouvoir d’achat des consommateurs (C) et leur nombres (N). Soit MV = PT = NC et là cela permet de se faire une petite idée du vrai modéle économique qui prends aussi en compte l’objet le plus important du systéme économique a savoir le comsommateur et non la masse monnaitaire. 

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    • Axel V. // 09.02.2012 à 13h01

      Monsieur Logique,
      loin de moi l’idée de dénigrer votre commentaire, que du contraire. Je pense cependant que pour le servir au mieux, il serait intéressant pour vous de suivre ce lien qui ne concerne pas tant le contenu du discours que la matière qui en sert sa cause.
      Sachez que je suis moi-même utilisateur du programme et que j’ai parcouru depuis un chemin considérable dans l’utilisation des règles de la langue française.
      Ps: N’hésitez pas à corriger mes éventuelles fautes (encore forts nombreuses, j’en ai peur), cela me servira autant qu’à vous.

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      • Mano // 09.02.2012 à 14h49

        Bon, tant que nous y sommes : « que du contraire » => « bien au contraire » et « encore forts nombreuses » => « encore fort nombreuses » ; et je laisse de côté le style pompeux qui, après tout, a un certain charme.

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      • logique // 10.02.2012 à 10h49

        Merci alexv, je ne connaissais pas cette outil. M’enfin en ais je vraiment besoin ? 🙂 🙂 🙂

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        • Axel V. // 10.02.2012 à 11h12

          Merci Mano,
          c’est exactement le genre de correction que le programme dont j’ai mis le lien prend en charge.
          Je tiens à préciser que je n’ai malheureusement pas la chance de posséder moi-même cet outil mais pour l’avoir déjà manipulé je peux vous dire que ce serait comme avoir un « Mano » dans sa poche tant les remarques sont poussées.
          Bien à vous

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  • TZYACK // 09.02.2012 à 09h44

    Ne doit-on pas aussi monétiser la valeur des richesses extraites en permanence à faible coût et revendues au prix fort : Pétrole, gaz, minerais, métaux et prierres précieuses ?
    Que se passerait-il si la France, puis l’Europe, puis le Monde entier découvraient successivement d’énomres quantités de produits pétroliers dans leur souis-sol ?

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  • AlexHanin // 09.02.2012 à 12h16

    Il serait également intéressant d’examiner le lien entre base monétaire et inflation au Japon (il y a qques années) et aux USA et en GB actuellement.

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  • Galuel // 09.02.2012 à 12h37

    La Théorie Quantitative de la monnaie est réfutée par la <a href= »http://www.creationmonetaire.info/2011/06/theorie-relative-de-la-monnaie-20.html »> Théorie Relative de la Monnaie </a> qui elle ne nie pas l’individu comme le fait la première.
    La TQM est une approche uniquement conceptuelle, qui ne tient pas compte de tous les hommes et des droits de l’homme, et constitue une pure négation de la liberté, une conceptualisation laissant la porte ouverte à tous les dogmes à conséquence esclavagiste.
    Je cite :
    <blockquote> M * V = P * T (Avec M = stock de monnaie en circulation, V = vitesse de circulation de la monnaie, P = niveau des prix et T = volume des transactions).
    On traduit donc MV = flux de monnaie dépensé, et PT = valeur nominale des paiements (transactions).
    Sous ces hypothèses (certes, discutables, nous le verrons) :

    plein emploi des facteurs de production, donc T fixé ;
    habitudes de paiements stables, donc V fixé ;
    T indépendant de M.

    On peut donc écrire : P = (V/T) * M. Or (V/T) constant donc P et M sont supposés proportionnels et > 0. Donc : ΔP = (V/T)ΔM </blockquote>
    La TRM invalide cette approche comme n’étant vérifiée qu’à petite échelle spatio-temporelle, comme une dérivée spatio-temporelle locale. Le champ de valeur étant localement :
    MV = PC soit J = MV – PC comme vrai localement uniquement, proche des individus, certainement pas comme intégrale sur tout l’espace-temps ! Le champ de valeur correct étant au second ordre :
    dJx = dMx – dPx.dCx + dMfx – dPfx.dCfx
    Où le différentiel de production de monnaie et de valeur locale, purement individuelle, (dMx – Px.dCx) s’ajoutent au FLUX entrant ou sortant (Mf / Pf / Cf signés) de monnaie et de production.
    Ce qui implique qu’une analyse basée sur une différentielle individuelle, respectant les droits de l’homme, implique le Dividende Universel comme seule base monétaire cohérente valorisant la production individuelle de tous.

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  • fraanel // 09.02.2012 à 12h38

    Ce que je note c’est une forte décoration de la base monétaire et l’inflation sur ces dernières années.(au niveau de l’économie réelle. Point  très important).
     
    De plus T n’as rien de fixe sur ces dernières décennies. Avec l’augmentation des capacités de production et l’idéologie de croissance, l’évolution de la population mondial. Celui ci évolue grandement.
    Ce qui démontre que cette équation n’a strictement plus de prise sur l’économie. Du moins si on considère qu’il  existe qu’une économie.
    A mon sens il faut différencier justement l’économie réelle et l’économie financière.
    Economie financière qui représente la trappe de liquidité de l’économie réelle.
    Du coup les différents QE et créations monétaires n’endiguent pas le manque de liquidité dans l’économie réel. Et donc créer un phénomène récéssionnaire rampant, voir effectif actuellement. (Accentué par toutes les forme de dumping)
    Bref tout un modèle a revoir…

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    • P // 09.02.2012 à 13h53

      TZYACK a raison, la financiarisation massive c’est la possibilité de rendre aussi liquide qu’un billet de banque n’importe quel bien de valeur. Les billets rendaient liquide les métaux précieux, les titres modernes font la même chose avec tout ce qui une valeur, matériel (gaz, pétrole, métaux … ) ou immatériel (marque, stock de titres de propriété intellectuel, etc.). En fait, on est en train de revenir à une économie de troc, où la monnaie est un « voile » de plus en plus transparent, même s’en apercevoir, et tout ce qu’on raconte sur la monnaie devient de plus en plus surréaliste au fur et à mesure qu’elle devient de plus en plus diffuse et virtuelle.

      La bonne vieille « real bills doctrine » (http://en.wikipedia.org/wiki/Real_bills_doctrine) va (re)devenir bien plus pertinente pour la description monétaire que la TQM.

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  • CM // 09.02.2012 à 13h08

    Olivier, vous dites: « la monétisation des dettes, si elle tourne mal (comme je l’estime probable) ne peut qu’entraîner une inflation à 2 chiffres. »

    Par quels mécanismes cela peut tourner mal? Pourquoi la BCE ou les banques déverseraient dans l’économie réelle les montagnes de monnaie créées par le QE (qui n’en dit pas le nom) de la BCE ?
    A vous relire.

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  • yann // 09.02.2012 à 13h40

    il faut bien regarder les choses en face, avant de critiquer la solution de l’inflation. elle permet de rembouser un montant de dettes que l’on n’a pas les moyens de payer pour l’instant. le défaut sur la dette comme le dit olivier, (pour laquelle je suis en partie d’accord) ne fait pas partie du logiciel de nos politiciens et financiers.   il n y a qu’à voir l’acharnement de la troîka sur la grèce pour la forcer à rembourser.De toute façon, si il ya défaut sur un pays, la zone euro explose, plus aucun autre fortement endetté ne voudra continuer d’honorer ses engagements. que reste t-il, la déflation, cela serait pire,   l’économie serait au ralenti, plus d’activité, plus de boulot. (c’est d’ailleurs ce qui se produit en grèce, l’ajustement ne se fait pas par la monnaie, ce qui est une forme d’inflation, il se fait par la déflation des revenus).

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  • TZYACK // 09.02.2012 à 14h38

    Déflater des revenus ou inflater des prix de vente revient finalement au même.
    Comme tout individu préfère naturellement la progression à la régression, c’est la 2° méthode qui est priviligiée par les politiciens car moins douloureuse.
    C’est l’avantage des QE.

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  • Tycer // 09.02.2012 à 19h33

    Pourtant c’est une logique « enfantine », pas besoin d’équation.
    Quand on distribue trop d’argent, les gens ont tendance a amasser avant de dépenser.
    Et ainsi les prix augmentent avec décalage puisque la demande et les moyens des gens augmentent.

    Mais là c’est + complexe et bien plus insidieux, parce que:
    _ Les gouvernements ont décidé de payer les rentiers en prenant au peuple: crise pouvant mener à des émeutes.
    _ ce sont les autres nations qui travaillent et produisent pour nous : le pays entier s’appauvrit.
    _ les autres monnaies vont se valoriser et les autres pays auront les moyens d’acheter: c’est eux qui vont créer l’inflation.
    Du coup, la solution a la crise reste :
    _Défaut de paiement (fallait pas jouer)
    _ travailler davantage (exit les 35h et durcissement des allocations…)
    _ réorganiser tout le pays (mais il nous faut un mec a la De Gaule)

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  • Un_passant // 10.02.2012 à 11h13

    De toute manière, quelle que soit la solution retenue, elle ne nous épargnera pas le mur. Les EU ne seront pas non plus épargnés (il suffit de voir le décalage entre la baisse du chômage en proportion du nombre de nouveaux actifs -rapport de 1 à 30?-).

    Alors malheureusement, dans tous les cas, nous risquons (nous aurons) :
    inflation
    défaut total ou partiel
    faillites de banques
    tensions sociales

    En fait BCE ou pas BCE, c’est totalement illusoire de croire que l’euro ou pas d’euro change quoi que ce soit à l’affaire.

    Tant que le système bancaire n’est pas mis au pas et au service de l’intérêt général, c’est… beaucoup de bla-bla.

    Olivier, ne croyez pas que ce soit une attaque, j’apprécie beaucoup votre liberté de ton. Mais, pour être honnête, je ne vois aucune solution qui épargne de la souffrance.

    Néanmoins, il est certes plus que temps de passer au défaut plutôt que de tenter de remplir un puits sans fond au seul bénéfice des banques et de leurs actionnaires.

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  • william // 12.02.2012 à 09h32

    Bonjour,
    Je viens de refaire un passage. Comme d’habitude, incroyable la qualité et la spécificité du regard d’Olivier sur les faits. Ce qu’on lit ici, on ne le lit pas ailleurs. 
    Si je me permets dintervenir, et avant tout, je tiens à vous demander d’excuser mes erreurs éventuelles, c’est pour vous délivrer mon sentiment premier : « Pourquoi les économistes ne sont jamais d’accord entre eux ? ». 
    Croyez-moi, cette discordance de vue, voire cette opposition flagrante dans les causes et effets des moindres mouvements économiques met « du plomb dans l’aile » à beaucoup d’analyses.
    « Comment prendre sien l’argument d’un autre » est un art qu’il faut, à mon avis, plus développer.
    C’est le sentiment que j’ai. Peut-être une erreur. Peut-être pas. Aucune idée raisonnée. Un sentiment. 
    Portez-vous bien. Cordialement.

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  • Gabriel // 17.02.2015 à 13h53

    Bonjour à tous,
    fort intéressant exposé mais qui date un peu.
    Il serait passionnant de compléter le propos avec la situation d’aujourd’hui avec le récent abandon du taux plancher.
    Cette politique a conduit la BNS à créer quelques centaines de milliards de CHF qui sont venus augmenter la masse monétaire Suisse.
    Or à l’heure actuelle, il ne semble pas que cette politique de création monétaire sans commune mesure avec ce que l’on a connu ailleurs provoque de l’inflation.
    Il est probable que l’essentiel de cette création monétaire est venu alimenter la hausse des actifs mobiliers et immobilier, mais tout de même !
    Nous sommes devant un cas d’école qui me parait fort intéressant, non ?

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