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8.janvier.20198.1.2019 // Les Crises

Au sujet du retrait des troupes américaines de Syrie – par Patrick Lawrence

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Source : Patrick Lawrence, Consortium News, 19-12-2018

19 décembre 2018

Ce serait bien de penser que le président a le dernier mot en politique étrangère comme le veut la constitution américaine. Mais l’annonce trompeuse du retrait des troupes, suivie du tweet vantard de Trump, suggère exactement le contraire, dit Patrick Lawrence.

L’annonce faite mercredi du retrait de toutes les troupes américaines restantes de Syrie d’ici un mois ressemblait d’abord à une rare victoire pour Donald Trump dans son opposition, certes erratique, à des guerres aventuristes insensées. « Nous avons battu l’EI en Syrie, ma seule raison d’être en Syrie », a déclaré le président sur Twitter avec un air de triomphe indéniable.

Ne vous faites pas trop d’illusions. Presque tout ce qui figure dans ces rapports initiaux est soit faux, soit trompeur. Premièrement, les États-Unis n’ont pas vaincu l’État islamique : L’armée arabe syrienne, aidée par la Russie, l’Iran et les milices du Hezbollah, l’a fait. Deuxièmement, l’EI n’est guère la seule raison pour laquelle les États-Unis ont maintenu leur présence en Syrie. Pendant des années, l’intention était de soutenir un coup d’État contre le gouvernement Assad à Damas – en partie en formant et en équipant des djihadistes souvent alliés à l’EI. Depuis au moins six mois, l’intention de l’armée américaine en Syrie a été de contrer l’influence iranienne.

Enfin et surtout, les États-Unis ne mettent pas fin à leur présence militaire en Syrie. C’est un enlisement pour une période indéfinie, faisant de Raqqa l’équivalent de la zone verte de Bagdad. Selon les chiffres officiels, 503 soldats américains sont stationnés dans l’ancienne capitale de l’Etat islamique. Officieusement, selon le Washington Post et d’autres articles de presse, ce chiffre est plus proche de 4 000, soit deux fois plus que le chiffre censé représenter un « retrait total » du sol syrien.

Il serait agréable de penser que Washington a enfin accepté sa défaite en Syrie, étant donné qu’il est absurde de prétendre le contraire plus longtemps. Damas est maintenant bien avancée dans sa phase de consolidation. La Russie, l’Iran et la Turquie travaillent actuellement avec Staffan de Mistura, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, pour former un comité en janvier afin de commencer à rédiger une nouvelle constitution syrienne.

Les forces américaines ont mené une frappe aérienne de précision près de Sarmada, dans le nord-ouest de la Syrie, le 18 novembre, qui, selon le Pentagone, aurait tué un haut responsable d’Al-Qaida. (Photo de l’armée par le Ltn Daniel Johnson)

Il serait également agréable de penser que le président et commandant en chef a le dernier mot dans les politiques de son administration à l’étranger, compte tenu de la constitution selon laquelle nous sommes censés être gouvernés. Mais l’annonce trompeuse du retrait des troupes, suivie du tweet vantard de Trump, suggère exactement le contraire.

Alors que Trump termine la deuxième année de son mandat, la tendance est claire : Ce président peut avoir toutes les idées de politique étrangère qu’il veut, mais le Pentagone, l’État, l’appareil du renseignement et le reste de ce que certains appellent  » l’État profond  » vont soit inverser, retarder ou ne jamais mettre en œuvre une politique qui ne lui plaît pas.

Blocage de quelques bonnes idées

La Syrie en est un bon exemple, mais un parmi tant d’autres. Trump a annoncé en mars qu’il retirerait les troupes américaines dès que la lutte contre l’EI serait terminée. En septembre, le Pentagone disait non, les forces américaines devaient rester jusqu’à ce que Damas et ses opposants politiques parviennent à un règlement total. Depuis le nouveau quartier général de Raqqa, nous dit le Washington Post, les forces américaines vont étendre  » le contrôle global, peut-être indéfiniment, d’une zone couvrant près d’un tiers de la Syrie « .

C’est ainsi que s’est déroulée l’année 2018 pour Trump. Ce président a très peu de bonnes idées, mais nous pouvons compter sur ses cerveaux en politique étrangère pour bloquer celles qu’il a si elles ne se conforment pas aux règles du jeu orthodoxes – le  » blob  » de la politique étrangère, comme l’a fameusement appelé Barack Obama.

Retournements sur la question du budget militaire

Plus tôt ce mois-ci, M. Trump s’est plaint du budget hors de contrôle du Pentagone et s’est engagé à le réduire, quoique de façon marginale, de 716 milliards à 700 milliards de dollars au cours de l’exercice financier 2020. « Je suis certain qu’à un moment donné dans l’avenir « , a-t-il déclaré dans l’un de ses inévitables tweets,  » le Président Xi et moi-même, avec le Président russe Poutine, commencerons à parler d’un arrêt significatif de ce qui est devenu une course aux armements majeure et incontrôlable. Les États-Unis ont dépensé 716 milliards de dollars cette année. Une folie ! »

La classe d’entraînement des forces de sécurité intérieure de Raqqa reçoit son premier équipement après son entraînement à Ayn Issa, en Syrie, le 31 juillet 2017. (Photo de l’armée américaine prise par le sergent Mitchell Ryan)

Quelques jours plus tard, le président a rencontré le ministre de la défense James Mattis et les présidents de la commission des forces armées de la Chambre et du Sénat. La Maison-Blanche a annoncé immédiatement après que les trois parties s’étaient mises d’accord sur un budget de défense de 750 milliards de dollars pour 2020 : on est passé d’une réduction de 2 % à une augmentation de près de 5 % au cours d’une seule réunion.

L’idée de Trump d’améliorer les relations avec la Russie s’est heurtée à un mur d’opposition dès le début, inutile de le dire. Son sommet avec le président Poutine à Helsinki en juillet dernier a déclenché un nouveau tollé et sa suggestion que Poutine vienne à Washington à l’automne en est un autre. Sous la direction du directeur du Renseignement national, Dan Coats, cette invitation a été ridiculisée à mort en quelques jours. Une prédiction du Nouvel An : Il n’y aura pas de deuxième sommet avec Poutine, probablement pour toute la durée du mandat de Trump.

L’une des plus grandes déceptions de l’année a été l’échec de l’administration à faire fond sur les efforts de Trump pour parvenir à un règlement avec la Corée du Nord après sept décennies de tension en Asie du Nord-Est. Le sommet Trump-Kim de Singapour en mai dernier a fait ce que les premières rencontres entre chefs d’État sont censées faire : Il a établi un rapport de travail. A cette aune, toute décision issue de la réunion devrait être considérée comme un succès.

Mais la presse américaine a critiqué unanimement Trump pour ne pas être rentré chez lui avec tous les détails du désarmement nucléaire de la Corée du Nord. Depuis, ces mêmes médias nous ont fait part des histoires habituelles, provenant des services de renseignement, selon lesquelles la Corée du Nord nous trompe une fois de plus. Résultat : Un deuxième sommet semble avoir disparu de l’ordre du jour de la Maison-Blanche malgré la déclaration de Trump à l’ONU l’automne dernier selon laquelle les deux dirigeants se rencontreraient à nouveau « assez rapidement ».

Il n’est pas nécessaire d’aimer Donald Trump pour trouver ce schéma troublant. Cela suggère que nos cliques de politique étrangère, mariées à une orthodoxie qui se consacre plus ou moins entièrement à la primauté des États-Unis, se sont positionnées, au fil des ans, pour dicter la conduite de l’Amérique à l’étranger, même à nos présidents. C’est dangereux, quel que soit l’occupant de la Maison-Blanche.

Patrick Lawrence, correspondant à l’étranger depuis de nombreuses années, principalement pour l’International Herald Tribune, est chroniqueur, essayiste, auteur et conférencier. Son livre le plus récent est Time No Longer : Americans After the American Century (Yale) [Plus de temps à perdre: Les Américains après le siècle américain] . Suivez-le sur @thefloutist. Son site Web est www.patricklawrence.us. Soutenez son travail via www.patreon.com/thefloutist.

Source : Patrick Lawrence, Consortium News, 19-12-2018

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Commentaire recommandé

Gavrilo Princip // 08.01.2019 à 08h18

Il devient franchement pénible de ne plus lire, sur ce site, que des articles américains dès qu’on aborde les relations internationales. Les Etats-Unis seraient-ils si puissants qu’il écrasent culturellement ceux-là mêmes qui prétendent garder un esprit critique vis-à-vis de leur politique étrangère ?

Il y a plusieurs sites français ou francophones qui sont au moins aussi pertinents que vos sites anglo-saxons : Caroline Galactéros, Chroniques du grand jeu, DeDefensa etc. Pourquoi ne leur donnez-vous jamais la parole ?

26 réactions et commentaires

  • Daniel Menuet // 08.01.2019 à 08h16

    Avril 2018 : frappes en Syrie, Les USA suivent la France qui suit la ligne rouge de la perfide Albion (un remake de la Guerre d’Irak ?) : tout le monde aux USA applaudit !!!
    par contre Trump s’arrête aussitôt, il a satisfait l’aile des va-t’en guerre, et reste sur une position moins belliqueuse que la France et la GB.
    Décembre 2018 : les USA « quitte » la Syrie : tout le monde aux USA le hue !!!
    On voit qu’il y a une scission entre le « Deep State » et le Président : C’est in fine le président qui donne la ligne de conduite du pays : un vrai régime présidentiel quoi !
    Comme l’affirme le sénateur Lindsey Graham, « cette décision n’est pas basée sur les conseils de son équipe de sécurité nationale, elle vient du Président lui-même »
    cf http://www.institutschiller.org/Retrait-americain-de-Syrie-ce-que-l-on-oublie-de-dire.html

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  • Gavrilo Princip // 08.01.2019 à 08h18

    Il devient franchement pénible de ne plus lire, sur ce site, que des articles américains dès qu’on aborde les relations internationales. Les Etats-Unis seraient-ils si puissants qu’il écrasent culturellement ceux-là mêmes qui prétendent garder un esprit critique vis-à-vis de leur politique étrangère ?

    Il y a plusieurs sites français ou francophones qui sont au moins aussi pertinents que vos sites anglo-saxons : Caroline Galactéros, Chroniques du grand jeu, DeDefensa etc. Pourquoi ne leur donnez-vous jamais la parole ?

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    • DocteurGrodois // 08.01.2019 à 11h24

      Il y a mieux: le blog du journaliste Elijah Magnier dont les articles sont disponibles en Français.

      C’est un spécialiste de la région et il est sur le terrain. Même s’il est « pro-Syrien » (ou plutôt anti-invasion), ses analyses sont objectives et dépassent de très loin ce qu’on peut lire ailleurs. Ses articles contiennent des infos de première main sur la situation militaire mise dans le contexte des enjeux politiques et stratégiques locaux et internationaux.

      L’article ci-dessus parle de politique US, l’article ci-dessous décrit la situation sur le terrain en regard du contexte politique US:
      https://ejmagnier.com/2019/01/08/trump-revient-sur-son-retrait-pendant-qual-qaeda-fait-des-progres-en-syrie/

        +17

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      • Chris // 08.01.2019 à 13h10

        Les Occidentaux utilisent aussi activement Al Qaïda et Deach contre les Houthis du Yémen : on parle de recrudescence des attaques.
        https://www.middleeasteye.net/fr/opinions/les-tats-unis-et-le-royaume-uni-renforcent-ils-al-qa-da-au-y-men-1191449750
        Je vois plutôt l’action US comme un des derniers rounds pour obliger les acteurs au MO de s’aligner sur Washington et satisfaire les pleureuses européennes.
        Ça durera aussi longtemps qu’ils arrosent tribus et jihadistes, lesquels savent qu’ils peuvent être lâchés à tout moment selon la direction du vent du Congrès (*).
        Les Occidentaux jouent les prolongations mais les Russes ne lâcheront pas l’affaire.
        La prochaine cible de Damas et ses ses alliés est Idlib : attendez-vous aux cris déchirants de la journaloperie, encore pire qu’à Alep, surtout que depuis l’abattage du IL20, la DCA syrienne ne laisse quasiment plus rien passé (Je pense à Tel Aviv !).
        * et justement au Congrès, il s’y passe des choses !
        http://www.dedefensa.org/article/socialisme-vertmade-in-ussa
        Ça commence à être intéressant…

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      • Gavrilo Princip // 08.01.2019 à 16h56

        Absolument, Docteur, Elijah Magnier est un spécialiste reconnu et ses articles sont, de plus, assez bien traduits.

        Vous mettez le curseur sur le point qui fâche, en tout cas qui me fâche : tous ces articles anglo-saxons traitent de politique intérieure US. Un peu comme les médias du système qui pondent des articles sur un fait divers au Kansas ou une manifestation à Philadelphie, pour bien nous faire croire que nous sommes concernés en tant que bons petits toutous de l’empire. Désolé, les Crises, mais je ne suis pas états-unien.

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    • Dominique65 // 08.01.2019 à 14h42

      « Les Etats-Unis seraient-ils si puissants qu’il écrasent culturellement »
      La culture étasunienne, c’est un peu un oxymore. Au delà de la plaisanterie, dans la mesure où la « pensée » US est reprise par nos zélites dans tout l’oxydant, il est bon de la connaître et essayer de la comprendre, histoire d’anticiper.
      Et puis, quel autre pays fournit une pensée critique ? Certainement pas la France, sinon quelques rares espiègleries qui sont du reste reprises par les-crises.fr (je pense à Todd ou Onfray). Il n’y a malheureusement rien à tirer d’intéressant des journalistes français. Mieux vaut faire connaître les paroles d’une personnes que celles de son perroquet : c’est plus enrichissant.

        +6

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      • Gavrilo Princip // 08.01.2019 à 17h14

        La « pensée critique » états-unienne est auto-centrée. Un peu comme la Guerre du Vietnam dans les années 70 : les gens ne manifestaient pas contre l’impérialisme US ; ils étaient dans la rue parce que leurs « boys » mourraient ! Ou, plus trivial, le navet cinématographique « Good morning Vietnam », qui critique la guerre à cause de ses effets sur les soldats américains (« les millions de morts vietnamiens, on s’en tape »). Très anglo-saxon tout ça…

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      • Yannis // 09.01.2019 à 01h03

        Continuez à vous déprécier en tant que représentant de la culture française, une culture universelle et immense, qui n’a pas de comptes à rendre dans l’absolu à celle américaine, qui lui doit tant, ne serait-ce que pour son indépendance, sa pensée critique et ses arts. Il n’y a pas à jouer ou surjouer la compétition, un système mis en place par les anglosaxons et particulièrement les étasuniens dans tous les domaines, le culturel étant un des premiers suite à la deuxième guerre mondiale. Se travestir à la mode américaine parce que ce sont les plus forts du moment (et pour combien de temps ?) ne vous rend pas plus grand ni plus intelligent. En Amérique latine il y a les compradores, les malinchistes au Mexique qui voient toujours l’étranger (la puissance dominante du moment) avec des yeux de biches. En France, encore plus qu’en Angleterre, un comble, il faut se rouler par terre maintenant dès qu’on entend le mot States ou USA ou encore dès qu’on voit une carte postale de la statue de la Liberté de Frédéric Auguste Bartholdi, sculpteur originaire de l’est de la France.

        Le travers de ce site c’est effectivement de laisser trop de place aux publications étasuniennes (dont il faut reconnaître certaines pertinentes) en ignorant un peu trop nos voisins européens par exemple.

        Mais la valeur d’un texte bien construit et qui amène du neuf au débat reste universelle.

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        • Dominique65 // 10.01.2019 à 19h30

          « Continuez à vous déprécier en tant que représentant de la culture française »
          J’ai dû mal me faire comprendre. Je ne déprécie pas la culture française (ça, c’est le job de Jupiter pour qui elle n’existe pas). Je parle de la pensée (c’est un grand mot pour des répétiteurs) des journaleux de la presse des milliardaires pour ce qui est du privé et des inféodés au Quai d’Orsay (donc aux USA) en ce qui concerne le secteur public.

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  • Kokoba // 08.01.2019 à 08h48

    C’est toujours étonnant de voir le mal qu’à le président des Etats-Unis pour faire appliquer sa politique.
    La constitution Américaine a choisi une séparation des pouvoirs beaucoup plus forte que la 5ème République.
    C’est mieux pour certains cotés mais pire pour d’autres.

    Quand au deep state, il prospère en Amérique comme en France.

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  • Christian Gedeon // 08.01.2019 à 10h42

    Le président propose le deep state dispose. C’est presque ça sauf que ce président là est une anguille qui cède d’un côté remet le couvert de l’autre et cause quelques soucis au complexe qui avait l’habitude d’etre obéi au doigt et à l’oeil . Mais une fois de plus une erreur majeure d’analyse sur la guerre syrienne. Laquelle? La « défaite » américaine en Syrie. Wishfull thinking quand tu nous tiens. Je vais y revenir tant cette vision des choses méconnaît le but premier des pentagonistes qui n’est pas de gagner (sic) la guerre. Mais de foutre un tel bordel notamment économique qu’a la fin les marrons sont quand même tirés du feu. Cf l’exemple vietnamien qui crève les yeux. Par ailleurs le « front » iranien syro russe n’existe dans le phénomène terme que dans l’imagination de ses croyants. Les intérêts sont totalement divergents. Le gouvernement Syrien veut récupérer sa souveraineté pleine et entière sur la Syrie les Russes stabiliser et rentabiliser leur engagement notamment à travers des bases permanentes «  tranquilles » et le participation à la reconstruction. Le projet iranien est différent. Il est par nature impérialiste à travers une continuité chiite des confins afghans à la Méditerranée. Sans compter le jeu turc et le retour des sabliotes en Syrie. Analyse vraiment simpliste,tellement occidentale.

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  • Zevengeur // 08.01.2019 à 11h46

    Il est clair qu’aux USA, contrairement à la 5e République, le pouvoir n’est pas concentré entre les mains d’un seul homme avec un parlement croupion.
    Chez nos « zaliés », il existe plusieurs pôles de pouvoir, en particulier ce que l’on nomme le « Deep state » qui est très influent, hélas cette influence est loin d’aller dans le bon sens :
    https://zevengeur.wordpress.com/2018/05/09/petit-guide-de-survie-intellectuelle-au-royaume-de-loligarchie/

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    • Dominique65 // 08.01.2019 à 14h46

      Le parlement croupion n’est pas une fatalité de la cinquième république, mais de la synchronisation, depuis la loi du 2/10/2000, des mandats présidentiels et parlementaires. Nous sommes dans une « néo-5e République ».

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      • Zevengeur // 08.01.2019 à 15h23

        Très juste,
        je suis en train de lire le tome 2 de « C’était De Gaulle » De Peyrefitte, CDG était contre cette synchronisation justement pour permettre au peuple de sanctionner le cas échéant la politique du chef de l’état durant son mandat.

        Il est clair que l’esprit de la 5e a été violé à de nombreuses reprises, citons la question des référendums qui devaient valider toute décision importante et en particulier toute modification de la constitution.
        Nous sommes loin de cet esprit, la pire violation fut sans conteste le coup d’état UMP-PS de 2008 qui s’est essuyé les pieds (je reste poli !)sans vergogne sur le résultat du référendum de 2005.

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        • amike // 08.01.2019 à 17h34

          Il n’y avait pas de plan B dans ce référendum. C’était pour ou contre le plan A. En fait, c’est la question posée par le référendum qui était mauvaise.

          Et les analyses ont montré qu’il y avait autant d’avis opposés.

          D’ou son succès que chacun tire à soi, comme le non-vote à Macron (80%) n’est pas la propriété exclusive de Mélenchon, Le Pen ou FrançoisF, même si on peut regretter comme en 2002, le refus d’un gouvernement d’union nationale.

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      • VVR // 09.01.2019 à 22h09

        C’est une fatalité, c’est même fait pour, le mode suffrage est là pour ça.

        Quand un partit politique peut gouverner seul tout en représentant moins d’un français sur 5, avec suffisamment de marge pour se permettre de virer tout membre qui serait trop libre, ce que l’on obtient c’est un parlement qui ne parlemente plus, un parlement de moutons qui enregistre ce que dit le chef, que celui ci soit président ou premier ministre. Effectivement, c’est plus facile si l’on est président, mais en cohabitation le seul pouvoir du président est d’obliger son premier ministre a faire voter de lois quand ça pourrait passer dans une ordonnance.

        Il en a toujours été ainsi dans la 5ieme république, c’est sans doute pour ça qu’elle produit principalement des lois inutiles et redondantes, et n’a son actif que… la construction européenne et la casse systématique des acquis de la quatrième.

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    • Rolland // 08.01.2019 à 20h57

      Zevengeur, je ne suis pas certain de ce que vous affirmez « le pouvoir en France est concentré entre les mains d’une personne » car certes, c’est exactement ce qui parait au premier abord et les médias bancaires et industriels ne risquent pas de le démentir, mais aprés tout comment croire sans même parler de la primauté de dominance décisionnelle de la Commission européenne sur les Etats-Nations, que le Président de la république puisse être indépendant dans sa politique, ayant préalablement tout comme ses ministres etc.. dû montrer patte blanche à la réunion d’un club disons élitiste comportant deux B dans sa dénomination.
      Puis ne parlons pas non plus des young leaders de la french américan foundation : https://www.monde-diplomatique.fr/2016/11/QUATREPOINT/56762

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      • Zevengeur // 08.01.2019 à 21h18

        Quoiqu’on en pense, le Bilderberg n’est qu’une instance de discussion entre les membres de l’oligarchie et leurs « employés ». Il n’y a évidemment aucun mécanisme formel de subordination.

        Par ailleurs, dans le cadre de l’UE et de sa supranationalité, le périmètre de décisions des dirigeants des pays membres est drastiquement réduit, voir l’exemple de la « dissidence » de la Grèce ou de l’Italie.
        Sur ce point, la seule manière de retrouver sa souveraineté consiste à sortir de l’UE.

        Ceci étant, cela nous éloigne de la question du système « monarchisant » de la5e république.

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        • Rolland // 09.01.2019 à 00h38

          Le problème le plus important de la République est que jusqu’à maintenant nous n’avons pas trouvé mieux.
          Enfin si, on sait que bien qu’une autre organisation est tout à fait possible sur la base de la responsabilisation de chacun à condition qu’une éducation humaniste soit passée par là ( film La Belle Verte de Coline Serreau ) seulement nos (ir)responsables ne sont pas de cet avis et préfèrent le globatisme et l’extrême centralisation…..c’est pas de chance pour le plus grand nombre dira-t-on.

          Sinon je ne vois pas sur quoi vous vous basez pour dire que le BB n’est qu’une instance de discussion, étant donné que sa nature interdit à ceux qui y participent d’en retranscrire ce qu’il s’y passe.
          Ceci étant, Philippe De Villier aprés avoir demandé à Alain Juppé ce qu’il était allé y faire s’était vu répondre : « que veux tu, ce sont eux qui décident »…….alors de quoi ?……je vous laisse à votre interprétation !
          Maintenant c’est vrai que lorsque la question tabou est posée devant la caméra des médias, c’est effectivement un club de discussion dixit Ockrent et autres.
          https://www.youtube.com/watch?v=deLDJhK8Ny4&t=7s

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  • Noone // 08.01.2019 à 11h51

    Je me fais un plaisir de reposter mon commentaire paru sur un fil de discussion précédent :

    Les troupes américaines ne se retirent jamais, elles ne font que se déplacer de l’Afghanistan à l’Irak, et de l’Irak à la Syrie du Nord-Est et de la Syrie à la Libye. La paix n’apporte aucun profit, dude. La guerre éternelle et le chaos, si.
    Les Américains sont toujours en Afghanistan et en Irak. Il y a encore plus de 9 000 soldats basés en Irak. En Afghanistan, les taliban sont ravis, ils n’ont jamais eu autant de protection pour leurs champs de pavot et leur business.
    Ce sont les USA et ses alliés qui ont créé, armé et financé Daesh pour renverser Bachar el Assad, comme ils l’ont fait pour Saddam Hussein, Kadhafi et bien d’autres. Ce sont les Russes et l’armée syrienne qui ont écrasé le proxy Daesh.
    Si les USA font revenir quelques troupes à la maison, elles seront immédiatement remplacées par des mercenaires de Blackwater/Academi. Privatisation de la guerre.
    Les USA ont environ 1000 bases militaires déployées dans le monde entier, beaucoup se trouvent au Proche et Moyen-Orient. Plus de 54 000 soldats sont basés dans 14 pays du Moyen-Orient et Trump a augmenté les effectifs de 33 % durant l’été dernier.
    Tout est une question de pétrole, de gaz et de pipeline. Les Américains ne vont pas quitter le nord-est de la Syrie, l’armée américaine a pris le contrôle d’environ un tiers du pays, notamment les gisements de pétrole et de gaz naturel de la Syrie ainsi que de sa frontière orientale avec l’Irak. « En maintenant cette domination, le but de Washington était d’empêcher toute réunification et reconstruction du pays ravagé par la guerre et de poursuivre le conflit meurtrier jusqu’à ce que les États-Unis atteignent leurs objectifs stratégiques. »

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    • Bordron Georges // 08.01.2019 à 15h33

      Excellent! De plus, le baratin traditionnel et bisou-nours sur  »le retour des boys à la maison », m’horripile!

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    • amike // 08.01.2019 à 17h42

      @Noone: Vous vous faîtes plaisir à rappeler des évidences, mais ce n’est pas le sujet de l’article.

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  • Rolland // 08.01.2019 à 20h01

    C’est tellement intéressant qu’en transposant ce fonctionnement ( rarement avoué dans les grands médiads ), je me demande maintenant qui est-ce qui se trouve derrière la politique étrangère de Mr Macron et plus encore aprés le constat maintenant flagrant et désastreux qui de fait, fait que Mr le Président et sa politique sont détestés à peu prés partout, et si ce n’est à travers le monde alors au bas mot là où il s’est rendu et a manifesté sa vision pour toujours plus de ce vieux monde quand ce n’était pas pour toujours plus d’Union européenne
    Bref j’espère qu’un jour nous saurons de manière officielle qui tient les ficèles de nos Présidents marionnettes et aprés tout, rêver ne coûte rien, ce serait d’ailleurs bien que ça dure…..rêvons, rêvons !

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  • christian gedeon // 09.01.2019 à 10h59

    je me bidonne de plus en plus…les pays arabes sont tous en train de ranimer leurs représentations diplomatiques en Syrie,et ipso facto,de rouvrir les robinets des financements au gouvernement syrien,ce que j’avais prévu il y a plus d’un an,ici même…les emirats,l’arabie et tutti quanti…au grand dam des iraniens,qui n’ont toujours pas compris,que arc chiite ou pas,ils seraient toujours rejetés par un monde arabe sunnite,mais surtout par un monde arabe qui veut rester arabe,et pas perse…évidemment les analystes occidentaux ne pigent absolument rien à çà… et hélas,l’homme compétent qu’est Naba,non plus,parce qu’il est dogmatique. Prochaine étape en temps arabe,c’est à dire que çà va prendre du temps,l’expulsion des iraniens de Syrie…vous ne me croyez pas? On en reparle,les gars,on en reparle.

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  • clauzip12 // 10.01.2019 à 00h40

    Sur le moyen et long terme les USA s’invitent et ne repartent jamais completement des pays qu’ils ont détruit.
    Il est sur qu’ils maintiendront une base en Syrie d’un effectif minimal et des réseaux de renseignements hertziens pour couvrir la zone.Pour rappel ils 4850 bases militaires dont 850 à l’exterieur du pays.
    Ils n’ont pas été sollicités pour guerroyer en Syrie,aucune autorisation du conseil de sécurité à ma connaissance.
    La France que Macron nous dit souveraine a suivi avec son petit bras et restera tant que l’OTAN lui dira.
    S’agissant du budget,l’industrie de l’armement doit avoir une progression systematique dans ses ventes à l’Etat et aux autres.
    Le budget de l’armement doit donc progresser sans fin,la planche à billet n’a pas de limites.
    Vraiment,plus que jamais le bal des faux culs continue,les peuples payent.
    Le peuple français regarde ,assoiffé,angoissé par les historiens des media mainstraem et paye une armée,supposée la défendre contre un envahisseur.
    Toute notre histoire militaire récente est celle des budget des multinationales de l’armement,des matières premières ressources naturelles de nos ex mais toujours colonies d’Afrique.

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