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3.janvier.20193.1.2019 // Les Crises

La lutte du Pakistan contre l’extrémisme sur son territoire est rejetée par Trump. Par Ann Wright

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Source : Ann Wright, Consortium News , 20-11-2018

20 novembre 2018

Washington serait avisé de tendre la main au nouveau gouvernement pakistanais afin de l’aider à lutter contre l’extrémisme au Pakistan et de trouver des solutions raisonnables aux crises régionales, plutôt que de les exacerber, affirme Ann Wright.

Les relations entre l’administration Trump et le Pakistan sont glaciales depuis que les États-Unis ont réduit de 330 millions de dollars leur aide militaire au Pakistan en octobre dernier, au titre, selon Washington, de l’incapacité de ce dernier à maîtriser les groupes militants opérant en Afghanistan.

L’administration Obama avait également suspendu 800 millions de dollars d’aide en 2011 et 350 millions de dollars d’aide militaire en 2016 pour les mêmes raisons.

Mais les États-Unis s’isolent du Pakistan à leurs risques et périls. Avec une population de plus de 202 millions d’habitants, le Pakistan occupe le sixième rang mondial après la Chine, l’Inde, les États-Unis, l’Indonésie et le Brésil. C’est l’un des neuf pays qui ont mis au point des armes nucléaires et l’un des acteurs clé de la sécurité en Afghanistan, en Iran, en Inde et en Chine.

Pendant la guerre froide, le Pakistan a joué un rôle central pour les États-Unis, qui a été relancé après le 11 septembre 2001, mais qui s’est estompé depuis.

Avec le rejet américain, il n’est pas surprenant que le nouveau gouvernement du Premier ministre Imran Khan, ancien joueur de cricket et détracteur de l’Amérique, se soit tourné vers ses voisins, l’Iran et la Chine pour obtenir de l’aide. La première rencontre officielle de Khan a eu lieu avec Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères.

Khan : Combattre les extrémistes et Washington. (Wikimedia Commons)

Alors que j’étais au Pakistan il y a deux semaines, où je participais à une conférence sur « La géopolitique du savoir et l’ordre mondial émergent » organisée par l’Université de défense nationale du Pakistan, Khan a de nouveau rencontré Zarif. Khan s’est également rendu en Chine en tant qu’invité d’honneur de Pékin pour la première Exposition internationale chinoise d’importation à Shanghai. Le gouvernement Khan mise sur 60 milliards de dollars pour des projets terrestres et maritimes en cours dans le cadre du corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), en lien avec l’énorme projet de l’Initiative Belt-and-Road (BRI), également connu sous le nom de Nouvelle route de la soie.

L’administration Trump a été tenue à l’écart – encore une fois – dans une région cruciale où les États-Unis en sont à leur 18ème année de guerre contre le voisin du Pakistan, l’Afghanistan.

Comme j’étais au Pakistan du 31 octobre au 3 novembre, les défis pour le nouveau gouvernement pakistanais étaient évidents. Des manifestations ont paralysé le pays à la suite de la décision de la Cour suprême d’acquitter une chrétienne pakistanaise, Aasia Bibi, pour blasphème (insulte à l’islam ou au prophète Mahomet) après avoir passé huit ans dans le couloir de la mort.

La Cour suprême avait statué, il y a huit ans, qu’il n’y avait aucune preuve pour la condamner, et le tribunal a cité le Coran pour étayer sa décision. Mais le tribunal est maintenant menacé de mort par les extrémistes religieux en raison de son verdict.

De simples allégations de blasphème ont entraîné la mort de ceux qui en étaient accusés. Cela a été mené en grande partie par les miliciens et les fanatiques religieux du parti Tehreek-e-Labaik Pakistan. Fondé il y a à peine trois ans, le TLP a bloqué la capitale, Islamabad, pendant plusieurs semaines l’année dernière en demandant une application plus stricte des lois controversées sur le blasphème. Il a forcé le ministre fédéral à démissionner. Les manifestations ont également ouvert la voie au parti, qui a remporté plus de 2,23 millions de voix lors des élections générales du 25 juillet.

Les protestations contre la décision concernant Bibi se sont poursuivies pendant trois jours, au point que Khan et le chef d’état-major de l’armée pakistanaise ont averti les manifestants que l’armée agirait en cas de « chaos ».

Le 2 novembre, le gouvernement a fermé le système de téléphonie mobile dans tout le pays pour perturber les communications entre les manifestants. Pendant douze heures, le Pakistan s’en est remis aux téléphones fixes et à l’Internet à domicile et au travail.

Les écoles ont été fermées pendant deux jours et la circulation dans toutes les grandes villes a été perturbée par les barrages routiers des manifestants.

Plus tard, le 2 novembre, le chef taliban Maulana Sami Ul-Haq a été poignardé et tué à son domicile dans la ville militaire de Rawalpindi.

Ul-Haq était un ecclésiastique de renommée internationale et chancelier du séminaire et de l’université Darul Uloom Haqqania au Pakistan. Cette université avait décerné un doctorat honorifique au chef taliban afghan Mullah Omar et la majorité des dirigeants talibans afghans, dont Jalalaluddeen Haqqani, fondateur du réseau Haqqani, y ont étudié.

Promesses de réconciliation et défis

Après l’arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan au milieu des années 1990, grâce à l’aide américaine apportée aux militants islamistes, dont Oussama ben Laden dans les années 1980, huit ministres du gouvernement taliban à Kaboul étudièrent dans cette université, qui a donné à Ul-Haq, aujourd’hui mort, le titre de « Père des Talibans ».

A la suite de pourparlers, dirigés par les États-Unis au Qatar, entre une délégation talibane et des chefs religieux pakistanais, le Pakistan a libéré plusieurs chefs talibans, dont le cofondateur et commandant en second Abdul Ghani Bradar, qui était détenu au Pakistan depuis les attentats du 11 septembre 2001 perpétrés par Al-Qaïda.

Telles sont les promesses de réconciliation et les défis auxquels est confronté le gouvernement à tendance laïque de Khan, qui cherche un minimum d’indépendance par rapport à Washington. Mais au lieu d’apporter son soutien, l’administration Trump tente de fragiliser le Pakistan.

Dimanche, Donald Trump a critiqué le Pakistan, expliquant à Fox News que le pays aurait dû révéler qu’Oussama ben Laden « vivait au Pakistan dans ce qu’ils considéraient comme une belle demeure, juste à côté de l’école militaire. Tout le monde au Pakistan savait qu’il était là. Et nous donnons au Pakistan 1,3 milliard de dollars par an… J’y ai mis fin parce qu’ils ne font rien pour nous, ils ne font absolument rien pour nous. »

Khan a répondu lundi par une série de tweets, affirmant que « le dossier doit être mis au clair sur la tirade de M. Trump contre le Pakistan : d’abord, aucun Pakistanais n’était impliqué dans les événements du 11 septembre, pourtant, le Pakistan a décidé de participer à la guerre américaine contre le terrorisme; une guerre qui a entraîné la mort de 75 000 personnes au Pakistan et fait perdre plus de 123 milliards de dollars à l’économie du pays… L’aide des États-Unis n’était qu’un minuscule montant de 20 milliards de dollars… Nos régions peuplées de tribus ont été dévastées et des millions de personnes ont été arrachées à leur foyer. La guerre a eu des effets dramatiques sur la vie des Pakistanais ordinaires…. Le Pakistan continue de fournir des lignes gratuites de communications terrestres et aériennes… M. Trump peut-il nommer un autre allié qui a fait de tels sacrifices ? »

Dans son troisième tweet, Khan a dit : « Au lieu de faire du Pakistan un bouc émissaire à leurs échecs, les États-Unis devraient faire une évaluation sérieuse des raisons pour lesquelles, malgré les 140 000 soldats de l’OTAN, les 250 000 soldats afghans et les 1 000 milliards de dollars dépensés pour la guerre en Afghanistan, les talibans sont plus forts qu’avant. »

Washington serait avisé de tendre la main au nouveau gouvernement pakistanais dans la lutte contre l’extrémisme au Pakistan et de trouver des solutions raisonnables aux crises régionales, plutôt que de les exacerber.

Ann Wright a servi pendant 29 ans dans les forces régulières et dans les forces de réserve de l’armée américaine et a pris sa retraite comme colonel. Elle a également été diplomate américaine pendant 16 ans et a travaillé dans les ambassades des États-Unis au Nicaragua, à la Grenade, en Somalie, en Ouzbékistan, au Kirghizstan, en Sierra Leone, en Micronésie, en Afghanistan et en Mongolie. Elle a démissionné du gouvernement américain en mars 2003 pour s’opposer à la guerre des États-Unis contre l’Irak. Elle est coauteure de « Dissent : Voices of Conscience » (« Dissidence : Les Voix de la conscience », disponible en anglais seulement).

Source : Ann Wright, Consortium News , 20-11-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

DocteurGrodois // 03.01.2019 à 09h41

Si je comprends bien, l’État Pakistanais serait devenu subitement une victime innocente? Et Imran Khan, qui a joué à fond la carte de l’Islam pour se faire élire, combattrait les extrémistes barelvi du TLP que ses propres services secrets ont bien en main?

Les US reprochent au gouvernement Pakistanais son manque de coopération le long de la frontière Afghane, et aussi d’avoir arrêté (et de refuser de libérer) le Docteur Afridi qui avait permis de localiser Ben Laden. Du coup les US menacent de couper certains budgets, au moment précis où le Pakistan fait sa n-ième demande de refinancement au FMI.

De son coté, le Pakistan fait peser dans la balance le coût d’un éventuel désengagement US, c’est à dire des retournements d’alliances, la prolifération nucléaire, un retrait US très difficile d’Afghanistan, et bien sur le chaos extrémiste.

Obama et Hillary Clinton ont marchandé exactement de la même manière en leur temps. Mais apparemment, tel Beetlejuice ou la sorcière du placard aux balais, il suffit de prononcer « Trump » trois fois pour faire surgir un univers parallèle.

11 réactions et commentaires

  • DocteurGrodois // 03.01.2019 à 09h41

    Si je comprends bien, l’État Pakistanais serait devenu subitement une victime innocente? Et Imran Khan, qui a joué à fond la carte de l’Islam pour se faire élire, combattrait les extrémistes barelvi du TLP que ses propres services secrets ont bien en main?

    Les US reprochent au gouvernement Pakistanais son manque de coopération le long de la frontière Afghane, et aussi d’avoir arrêté (et de refuser de libérer) le Docteur Afridi qui avait permis de localiser Ben Laden. Du coup les US menacent de couper certains budgets, au moment précis où le Pakistan fait sa n-ième demande de refinancement au FMI.

    De son coté, le Pakistan fait peser dans la balance le coût d’un éventuel désengagement US, c’est à dire des retournements d’alliances, la prolifération nucléaire, un retrait US très difficile d’Afghanistan, et bien sur le chaos extrémiste.

    Obama et Hillary Clinton ont marchandé exactement de la même manière en leur temps. Mais apparemment, tel Beetlejuice ou la sorcière du placard aux balais, il suffit de prononcer « Trump » trois fois pour faire surgir un univers parallèle.

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    • Un_passant // 03.01.2019 à 11h59

      Effectivement, cette tribune oublie un peu vite le rôle trouble que jouent les services secrets pakistanais qui ont la réputation d’être un Etat dans l’Etat avec une vision, concernant l’islamisme, des plus ambiguës (quand elle ne donne pas l’impression d’y être franchement favorable).

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      • daf11 // 03.01.2019 à 15h45

        euh vous parlez de quels services ?

        parce que à mon avis vous oubliez bien vite le rôle trouble que jouent les services secrets occidentaux qui ont la réputation d’être un Etat dans l’Etat avec une vision, concernant l’islamisme, des plus ambiguës (quand elle ne donne pas l’impression d’y être franchement favorable)…
        bonne année

          +9

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        • Un_passant // 03.01.2019 à 18h13

          Les services secrets occidentaux, exception faite de la CIA et de la NSA n’ont pas la réputation d’être un Etat dans l’Etat. Il ne faut pas exagérer. La DGSE agit avec l’aval de l’Etat (les MI6, FSB ou MOSSAD, c’est la même chose -parfois l’ordre donné est un peu « Faites, mais ce que vous faites, je ne veux pas savoir », mails ils agissent en accord avec la hiérarchie).
          Le rôle trouble voire aberrant de la CIA est plus qu’une évidence. Reste néanmoins que présenter le Pakistan comme, en quelque sorte une victime lâchement abandonnée par les USA, c’est oublier un petit peu que les services secrets pakistanais sont soupçonnés voire réputés avoir dissimulé la présence de Ben Laden.

          Concernent la question du rapport à l’islamisme des services secrets, historiquement, les services occidentaux n’ont pas la réputation d’avoir été tous d’accord (DGSE et MOSSAD étaient plutôt du côté des méfiants). La CIA semble s’être fait une spécialité d’user du principe « les ennemis de mes ennemis sont mes alliés -au moins temporairement- et de la chair à canon disponible. Le problème, c’est une fâcheuse tendance à sous-estimer le risque que ces alliés deviennent ennemis et que trop biens formés, ils sachent survivre (enseigner nos méthodes à l’ennemi de demain n’est pas forcément très malin, ça semble pourtant être une vilaine habitude de la CIA).

          Certains retraités de la CIA disent d’ailleurs que certaines analyses souffraient de grosses lacunes en terme de psychologie. C’est pas nouveau, c’était déjà le cas du temps de la guerre du Vietnam. La CIA n’arrive pas à se débarrasser de cette manie de confier l’analyse à de jeunes diplômés brillants, certes, au cours de leurs études, mais n’ayant aucune expérience du terrain et en particulier des ressorts psychologiques des « locaux ». Qu’est-ce qu’un jeune diplômé en poste dans une ambassade connaît du cœur du pays où il est envoyé? Parce qu’il ne faut pas s’y tromper, la plupart des rapports, ils viennent de là : de diplômés qui ont fréquentés d’autres diplômés et qui ne vivent finalement que peu dans le pays « réel » dans lequel ils sont affectés. D’où les désaccords historiques entre la DIA et la CIA (ou le fait que la NSA, outrepassant ses prérogative, se serait dotée de forces de d’infiltration sur le terrain -rumeur un peu trop récurrente pour ne pas reposer sur un fond de vérité-). On peut aussi remarquer que suite au 11 Septembre, le FBI a accusé la CIA d’avoir des forces « intérieures » et/ou avoir fait de l’obstruction alors que ça n’est pas son rôle. Les USA sont le seul pays au monde a avoir 16 agences relatives à l’espionnage.

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          • Kelam // 07.01.2019 à 06h35

            Absoluments TOUS les services secrets occidentaux ont eu un role trouble voire de supoort effectif vis à vis des groupes terroristes islamistes. Avec par exemple, Lybie pour France et UK, Golan pour Israel, liste non exhaustive, trop facile de relever uniquement l’incompetence US et l’incurie du Pakistan.

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    • daf11 // 03.01.2019 à 14h04

      ne jugez pas khan par rapport à trump ou obama…mais par rapport aux interets pakistanais…les us de l’un ou de l’autre sont indignes…relisez l’article d’un autre oeil….je connais pas cette dame…. mais le fait est là : les pakistanais se barrent vers la chine…forcément trump-obama ne peuvent etre content…

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    • Haricophile // 05.01.2019 à 20h02

      Je me demande quand même comment vient dans tout ça l’exfiltration par les US des « islamistes radicaux » depuis la Syrie vers l’Afghanistan et l’Irak, menace de guerre envers les Russe a l’appui pour effectuer l’opération en sécurité… Il y a du changement de stratégie trouble, mais pas de la part des Pakistanais.

      De toute manière les US accusent, systématiquement et sans aucun élément, les autre d’avoir leur propre pratiques.

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  • christian gedeon // 03.01.2019 à 18h25

    Je ne sais pas si c’est c’est un sujet « rigolo »,mais j’ai tellement ri en lisant cet article anti Trump que franchement j’en remercie l’auteur sans restriction….d’abord parce que l’auteur parle du Pakistan comme d’un vrai pays…avec structures et tout et tout…ce qui est en soi,une blague à la Coluche. Ensuite par ce que l’auteur rend responsable Trump de l’obamisation islamique de la politique américaine au Pakistan,Obama ayant tout fait pour rendre le Pakistan plus islamiste qu’islamiste,en encourageant le retour des talibans partout où c’était possible. Il y a de quoi hurler de rire…je vais me faire des ennemis chez les pakistanais officiels…mais aujourd’hui le Pakistan est un pays totalement islamiste,qui massacre ses minorités chiites et chrétiennes sans vergogne,qui fait reculer la situation des femmes…et qui jusqu’au Royaume Uni fait régner la terreur communautariste…Trump? Sérieusement? Mais qu’est ce que c’est que ces conneries?

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  • Michel B. // 03.01.2019 à 18h30

    Merci pour cet article, qui illustre à merveille la tonalité de la diplomatie mondialiste qui s’est installée depuis 25 ans : cet espèce de chantage à l’émotion qui nous implore de nous occuper des autres avant que d’autres ne le fassent à notre place. Avant ils nous expliquaient qu’on faisait ça au nom du Bien, ils osent moins à présent, du coup il s’agit d’aider quelqu’un pour le sauver. Les ravages dans les têtes de 18 années de présence guerrière !

    On a désormais un peu de recul pour décortiquer la façon de faire de l’Oncle Sam 2.0.

    Depuis les années 70 nous évoluons dans un système désormais mondialisé, dont la construction a toujours été animée par la vision du monde exprimée par les USA, à laquelle s’est ralliée de gré ou de force une large partie de la planète. Ce train a progressé à grande vitesse grâce à de puissants moteurs made in US : les largesses monétaires de la FED pour nourrir la bête, les multinationales et en particulier les GAFA, le discours contrôlé des médias MSM, l’appareil militaro-industriel – ses guerres et ses ventes d’armemement -, et enfin les lobbys et la corruption généralisée.

    En sortant des accords internationaux, Trump a brutalement privé le train fou et ses wagons suiveurs de leur locomotive historique. Il a ainsi mis un coup de frein à la capacité de nuisance des mauvais acteurs américains sur le reste du Monde, et aussi privé les organisations internationales de leur leadership traditionnel.

    Que fait-il depuis ? Les uns après les autres il désamorce les points chauds : ISIS, Corée du Nord, Moyen Orient, Afghanistan / Pakistan. Dans chaque cas il libère de l’emprise des mauvais acteurs, en s’appuyant sur les acteurs régionaux, en les responsabilisant et en utilisant la pression des sanctions pour obtenir gain de cause. Puis il plie les gaules. Un à un, il est en train d’extirper chaque point chaud de la planète des griffes mondialistes qui les entretenaient.

    J’invite à la lecture de cet excellent tour d’horizon : https://theconservativetreehouse.com/2019/01/01/big-optical-shift-unprecedented-new-year-speech-by-north-korean-chairman-kim-jong-un/

    On y lit notamment que le plan de stabilisation de l’Afghanistan passe par mettre le Pakistan face à ses responsabilités.

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    • Un_passant // 03.01.2019 à 19h01

      En fait ça a démarré avant Trump. Le précurseur, c’est la crise de 2008, annoncée dès 2006. C’est de là que viennent les « printemps » arabes. Une partie des fonds de « contrôle » s’est tarie. Le roi est nu, mais comme il encore est très gros et très riche (au moins en apparence), une grande partie de sa suite garde soigneusement le silence, jusqu’au moment où le château sera vide, là, en plus de découvrir qu’il est nu, il se retrouvera tout seul.

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      • Michel B. // 04.01.2019 à 17h20

        Tout seul ? Je demande à voir.

        En tout cas malgré son doigt d’honneur aux organisations internationales, il signe des accords de business et de sécurité avec des partenaires importants. Il sera très intéressant de voir à quoi aboutissent les négociations en cours avec la Chine, échéance importante en mars. Kim et Poutine sont prêts et attendent officiellement une date. Avant eux le Japon sur l’acier, puis la Corée du Sud, le Mexique, le Canada ont signé des accords. D’autres discussions sont en cours (Brésil, Inde, Europe), j’en oublie sûrement.

        On peut raisonnablement penser que dans une discussion en face à face, il est plus facile d’aboutir à la satisfaction des priorités de chaque partie, que dans un processus supranational où les intérêts particuliers sont noyés dans une trame générale, souvent élaborée et discutée par d’autres.

        Je ne serai pas surpris que ce nouveau modus operandi satisfasse les partenaires de Trump. Il remet le politique au centre du jeu, et lui rend ce qui aujourd’hui est confisqué par les acteurs économiques, leurs lobbys et leurs « professionnels politiques ».

        Alors risque d’isolement peut-être, mais on n’est pas non à l’abri d’une contagion.

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