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25.mai.201625.5.2016 // Les Crises

Témoignages sur « la bataille d’Alger » et la torture

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Source : INA, 30-09-1991

Paul TEITGEN, responsable de la police à Alger en 1957, Jacques DUQUESNE, journaliste, Hélie DENOIX DE SAINT MARC, officier parachutiste témoignent de ce qu’a été « La bataille d’Alger » avec les pleins pouvoirs aux militaires, de la torture et des méthodes de certains militaires comme BIGEARD (les crevettes BIGEARD).

Source : INA, 30-09-1991

Élever une statue à … Paul Teitgen

Source : LDH Toulon, 11-11-2011

Dans L’art français de la guerre qui lui a valu le prix Goncourt, Alexis Jenni écrit : « Je voudrais élever une statue. Une statue de bronze par exemple car elles sont solides et on reconnaît les traits du visage. »

Et il poursuit : « Cette statue serait celle d’un petit homme sans grâce physique qui porterait un costume démodé et d’énormes lunettes qui déforment son visage ; on le montrerait tenir une feuille et un stylo, tendre le stylo pour que l’on signe la feuille comme les sondeurs dans la rue, ou les militants qui veulent remplir leur pétition. Il ne paie pas de mine, son acte est modeste, mais je voudrais élever une statue à Paul Teitgen. » (Alexis Jenni, L’art français de la guerre) [1]

“Bigeard shrimp” (crevettes Bigeard) : Paul Teitgen rappelle le nom donné aux cadavres jetés à la mer par les autorités.

“Bigeard shrimp” (crevettes Bigeard) : Paul Teitgen rappelle le nom donné aux cadavres jetés à la mer par les autorités.

Paul Teitgen (1919-1991), résistant, torturé puis déporté pendant la Seconde Guerre mondiale, membre de la Première promotion de l’ENA « France combattante » (réservée aux résistants), fut secrétaire général de la préfecture d’Alger, chargé de la police, d’août 1956 à septembre 1957.

En 1957, les parachutistes avaient tous les pouvoirs à Alger. Refusant de cautionner et de couvrir des crimes commis par des militaires français, Paul Teitgen obtint que les parachutistes signent avec lui, pour chacun des hommes qu’ils arrêtaient, une assignation à résidence, dont il gardait copie.

Un colonel venait lui faire ses comptes. Quand il avait détaillé les relâchés, les internés, les évadés, Paul Teitgen pointait la différence entre ces chiffres-là et la liste nominative qu’il consultait en même temps. « Et ceux-là ? », demandait-il en donnant des noms ; et le colonel lui répondait « Eh bien ceux-là, ils ont disparu, voilà tout ».

Pierre Vidal-Naquet avec qui il s’était lié d’amitié écrivit à son propos en 2002 : « Quand il découvrit que les supplices infligés aux Algériens rappelaient de fort près ceux que pratiquaient la Gestapo et ses complices français, il s’indigna et démissionna, demeurant cependant à Alger pour occuper une direction au gouvernement général. [2] »

Le 29 mars 1957, Robert Lacoste, ministre résidant en Algérie du 9 février 1956 au 14 mai 1958, reçut de Paul Teitgen la lettre suivante, datée du 24 mars 1957 [3].

Monsieur le ministre,

Le 20 août 1956, vous m’avez fait l’honneur d’agréer ma nomination au poste de secrétaire général de la préfecture d’Alger, chargé plus spécialement de la police générale.

Depuis cette date, je me suis efforcé avec conviction, et à mon poste, de vous servir – et quelquefois de vous défendre – c’est-à-dire de servir, avec la République, l’avenir de l’Algérie française.

Depuis trois mois, avec la même conviction, et sans m’être jamais offert la liberté, vis-à-vis de qui que ce soit d’irresponsable, de faire connaître mes appréhensions ou mes indignations, je me suis efforcé dans la limite de mes fonctions, et par-delà l’action policière nouvelle menée par l’armée, de conserver – chaque fois que cela a été possible – ce que je crois être encore et malgré tout indispensable et seul efficace à long terme : le respect de la personne humaine.

J’ai aujourd’hui la ferme conviction d’avoir échoué et j’ai acquis l’intime certitude que depuis trois mois nous sommes engagés non pas dans l’illégalité – ce qui, dans le combat mené actuellement, est sans importance – mais dans l’anonymat et l’irresponsabilité qui ne peuvent conduire qu’aux crimes de guerre.

Je ne me permettrais jamais une telle affirmation si, au cours de visites récentes effectuées aux centres d’hébergement de Paul-Cazelles et de Beni-Messous, je n’avais reconnu sur certains assignés les traces profondes des sévices ou, des tortures qu’il y a quatorze ans je subissais personnellement dans les caves de la Gestapo de Nancy.

Or ces deux centres d’hébergement, installés, à sa demande, par l’autorité militaire d’Alger, sont essentiellement pourvus par elle. Les assignés qui y sont conduits ont d’abord été interrogés dans les quartiers militaires après une arrestation dont l’autorité civile, qui est celle de l’État, n’est jamais informée. C’est ensuite, et souvent après quelques semaines de détention et d’interrogatoires sans contrôle, que les individus sont dirigés par l’autorité militaire au centre de Beni-Messous et de là, sans assignation préalable et par convoi de cent cin­quante à deux cents, au centre de Paul-Cazelles.

J’ai, pour mon compte personnel et sans chercher à échapper à cette responsabilité, accepté de signer et de revêtir de mon nom jusqu’à ce jour près de deux mille arrêtés d’assignation à résidence dans ces centres, arrêtés qui ne faisaient que régulariser une situation de fait. Je ne pouvais croire, ce faisant, que je régulariserais indirectement des interrogatoires indignes dont, au préalable, certains assignés avaient été les victimes.

Si je n’ignorais pas qu’au cours de certains interrogatoires des individus étaient morts sous la torture, j’ignorais cependant qu’à la villa Sesini, par exemple, ces interrogatoires scandaleux étaient menés, au nom de mon pays et de son armée, par le soldat de 1ère classe F…, sujet allemand engagé dans le 1er R.E.P., et que celui-ci osait avouer aux détenus qu’il se vengeait ainsi de la victoire de la France en 1945.

Rien de tout cela, bien sûr, ne condamne l’armée française, non plus que la lutte impitoyable qui doit être menée par elle dans ce pays, et qui devait l’être à Alger plus spécialement contre la rébellion, l’assassinat, le terrorisme et leurs complices de tous ordres.

Mais tout cela condamne la confusion des pouvoirs et l’arbitraire qui en découle. Ce n’est plus tel ou tel responsable connu qui mène les interrogatoires, ce sont des unités militaires. Les suspects ne sont plus retenus dans les enceintes de la justice civile ou militaire, ni même dans les lieux connus de l’autorité administrative. Ils sont partout et nulle part. Dans ce système, la justice – même la plus expéditive – perd ne serait-ce que l’exemplarité de ses décisions. Par ces méthodes improvisées et incontrôlées, l’arbitraire trouve toutes les justifications. La France risque, au surplus, de perdre son âme dans l’équivoque.

Je n’ai jamais eu le cynisme et je n’ai plus la force d’admettre ce qu’il est convenu d’appeler des « bavures », surtout lorsque ces bavures ne sont que le résultat d’un système dans lequel l’anonymat est seul responsable.

C’est parce que je crois encore que dans sa lutte la France peut être violente sans être injuste ou arbitrairement homicide, c’est parce que je crois encore aux lois de la guerre et à l’honneur de l’armée française que je ne crois pas au bénéfice à attendre de la torture ou simplement de témoins humiliés dans l’ombre.

Sur quelque 257 000 déportés, nous ne sommes, plus que 11 000 vivants. Vous ne pouvez pas, monsieur le ministre, me demander de ne pas me souvenir de ce pour quoi tant ne sont pas revenus et de ce pour quoi les survivants, dont mon père et moi-même doivent encore porter témoignage.

Vous ne pouvez pas me le demander parce que telle est votre conviction et celle du gouvernement de mon pays.

C’est bien, au demeurant, ce qui m’autorise à vous adresser personnellement cette lettre, dont il va sans dire qu’il n’est pas dans mes intentions de me servir d’une quelconque manière. Dans l’affirmation de ma conviction comme de ma tristesse, je conserve le souci de ne pas indirectement justifier les partisans de l’abandon et les lâches qui ne se complaisent que dans la découverte de nos erreurs pour se sauver eux-mêmes de la peur. J’aimerais, en revanche, être assuré que vous voudrez bien, à titre personnel, prendre en considération le témoignage d’un des fonctionnaires installés en Algérie par votre confiance et qui trahirait cette confiance, s’il ne vous disait pas ce qu’il a vu et ce que personne n’est en droit de contester, s’il n’est allé lui-même vérifier.

J’ai, en tout état de cause, monsieur le ministre, perdu la confiance dans les moyens qui me sont actuellement impartis pour occuper honnêtement le poste que vous m’aviez assigné. Je vous demande, en conséquence, de bien vouloir prier M. le ministre de l’Intérieur de m’appeler rapidement à d’autres fonctions.

Je vous demande enfin, monsieur le ministre, d’agréer cette lettre comme l’hommage le plus sincère de mon très profond et fidèle respect.

Robert Lacoste demanda à Paul Teitgen de rester à son poste et de tenir secrète sa lettre de démission. Celui-ci céda mais il devait démissionner de ses fonctions quelques mois plus tard.

Il en était alors à plus de 3 000 disparitions, estimation confirmée pour l’essentiel par le colonel (maintenant général) Paul Aussaresses dans un entretien avec Florence Beaugé, en novembre 2000.

Paul Teitgen par Marie Bellando-Mitjans

Paul Teitgen par Marie Bellando-Mitjans

Notes

[1] Source de la photo de Paul Teitgen : http://www.darrelplant.com/blog_ite….

[2] Vidal-Naquet, préface de la réédition en 2002 de La raison d’Etat (Ed. de Minuit)

[3] Source : Yves Courrière, La guerre d’Algérie. Le temps des léopards, éd. Fayard, 1969, pages 515 – 517

Source : LDH Toulon, 11-11-2011


Paul Teitgen, secrétaire général de la préfecture d’alger, a démissionné en 1957 – il a dénoncé la torture

Source : L’Est Républicain, Isabelle Gérard, 19/03/2012

Décédé en 1991, Paul Teitgen est enterré à Colombe-lès-Vesoul, en Haute-Saône (où il est né en 1919). Photo DR Décédé en 1991, Paul Teitgen est enterré à Colombe-lès-Vesoul, en Haute-Saône (où il est né en 1919). Photo DR

Décédé en 1991, Paul Teitgen est enterré à Colombe-lès-Vesoul, en Haute-Saône (où il est né en 1919). Photo DR Décédé en 1991, Paul Teitgen est enterré à Colombe-lès-Vesoul, en Haute-Saône (où il est né en 1919). Photo DR

« LA FRANCE risque de perdre son âme ». L’avertissement émane de Paul Teitgen, secrétaire général de la préfecture d’Alger chargé de la police, et figure dans sa lettre de démission (24/03/1957) adressée à Robert Lacoste, ministre résidant en Algérie. En pleine bataille d’Alger.

Dans ce courrier, Paul Teitgen, natif de Haute-Saône, dénonce l’emploi de la torture par l’Armée française. Le résistant de la Seconde Guerre mondiale, déporté à Dachau, étaie : « Je ne me permettrais jamais une telle affirmation si je n’avais reconnu sur certains assignés les traces profondes des sévices qu’il y a 14 ans je subissais personnellement dans les caves de la Gestapo à Nancy ». Et Paul Teitgen de pointer cette « confusion des pouvoirs [entre le civil et le militaire] et l’arbitraire qui en découle ». Depuis janvier 1957, le général Massu s’est vu gratifier de pouvoirs renforcés pour démanteler le FLN (Front national de Libération). Récupérant ceux de la police à Alger.

La démission de Paul Teitgen (lorrain par son père et franc-comtois par sa mère) est rejetée. Il reste secrétaire général quelques mois encore. Les exactions se poursuivent. En septembre 1957, il refuse de cautionner plus longtemps ces pratiques et quitte son poste.

Il demeure cependant en Algérie et devient adjoint au directeur de l’action sociale. Emmanuelle Jourdan (sa petite-fille), professeure d’Histoire à l’Université de Lille, interroge : « Il avait conscience que la torture était érigée en système en 1957. Mais se rendait-il compte du degré de déliquescence du pouvoir civil de la 4e République et de sa complicité avec le pouvoir militaire ? ». Une semaine avant le putsch du 13 mai 1958, il gagne Paris pour alerter le gouvernement de la prise du pouvoir par l’Armée.

De retour sur le sol algérien, « il est menacé, se cache » et finit par être expulsé par les parachutistes le 19 mai 1958. Emmanuelle Jourdan estime : « Il était devenu un témoin gênant ».

Pendant son passage à la préfecture d’Alger, il « a joué son rôle de garde-fou, de rempart civil, et a contribué à établir la vérité sur l’ampleur des disparitions », insiste l’historienne. Il impose aux militaires l’assignation à résidence. Quand l’armée voulait interroger un suspect, elle devait demander à Paul Teitgen de parapher une assignation. Sa petite-fille décrypte : « Cela lui permettait d’être informé des arrestations. Il s’est aperçu que parmi les gens qu’il assignait certains disparaissaient ». A partir de là, l’ancien avocat de Lunéville, diplômé de la première promotion de l’ENA, tient les comptes. « Il faisait même des assignations antidatées quand une famille signalait une disparition suite à une arrestation par les militaires, dont il n’avait pas trace ». En quelques mois, Paul Teitgen recense plus de 3000 disparus. « C’était le moyen à ses yeux d’investir l’Armée de ses responsabilités et de lui imputer la disparition de ces personnes », avance l’enseignante.

A son retour en France, Paul Teitgen est expédié au Brésil pour six mois, « pour l’éloigner ». Sa fille Elisabeth Teitgen témoigne : « Il restera deux ans sans traitement, avec cinq enfants à charge ». Avant finalement d’intégrer en 1960 le conseil d’Etat, « son rêve ». « Là, il était tenu au devoir de réserve », lâche Emmanuelle Jourdan. Cela ne l’empêchera pas d’apporter son témoignage à charge dans des procès comme l’affaire Audin et Jeanson.

Isabelle GÉRARD

Source : L’Est Républicain, Isabelle Gérard, 19/03/2012

 

Pour cela, il n’hésite pas à défendre l’usage de la torture par l’armée française et la police, en déclarant par exemple le 7 juillet 1957 à Alger devant des anciens combattants :
sont responsables de la résurgence du terrorisme, qui a fait à Alger, ces jours derniers, vingt morts et cinquante blessés, les exhibitionnistes du cœur et de l’intelligence qui montèrent la campagne contre les tortures. Je les voue à votre mépris.4
(lien source https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Lacoste)

Biographie de Paul TEITGEN

teitgen


André Gazut – Histoire

Source : Youtube

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André Gazut : Apprendre à dire non !

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20 réactions et commentaires

  • Durand // 25.05.2016 à 02h57

    L’exigence morale de Paul Teitgen est incompatible avec l’exigence sécuritaire d’un gouvernement faible… Politiquement si faible, qu’il dût se défausser de ses responsabilités en confiant à l’armée les pleins pouvoirs en Algérie…

    « La guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires” disait Clemenceau qui lui, n’était pas un faible…

    Les choses empirant (comme on pouvait le prévoir…), les gouvernants dépassés finirent par aller chercher de Gaulle à Collombey…
    C’est en homme d’état, certes, qu’il entreprit de régler la question algérienne, mais en militaire, lui aussi, qu’il expédia sa mission sans trop s’embarrasser de détails…

    Pour éviter ce genre de situation tragique, mieux vaut disposer d’un gouvernement fort, indépendant de la finance et des puissances étrangères…

  • Durand // 25.05.2016 à 09h56

    Un autre témoignage intéressant sur la violence engendrée par la violence… Le cycle de l’horreur :

    http://babelouedstory.com/thema_les/disparus/2053/2053.html

  • Marssac // 25.05.2016 à 10h24

    J’ai du mal à comprendre le but de ce genre d’article sur un site comme les-crises.fr, à tout hasard pour ceux qui voudraient approfondir le contexte => http://minu.me/dtpr si la torture pour obtenir le renseignement c’est le mal absolu; Que dire alors du terrorisme aveugle, bestial et sanguinaire ?
    Pour rester dans la logique orwellienne bisounesque remplaçons les fusils des soldats en charge de défendre « choix multiple anti-pavlovien » la (nation ou la patrie ou le pays) par des bouquets de fleurs !

  • Olivier Berruyer // 25.05.2016 à 11h33

    t’as raison KM, vive la torture en cas d’attaques !

    Et en plus, l’expérience a montré que c’était SUPER-EFFICACE pour arrêter le terrorisme…

    mais en a hélas vu en vrai aux USA après le 11 Septembre que les gens tombent dans le panneau à chaque fois – de l’intérêt de bien connaitre et comprendre l’Histoire pour éviter de refaire les mêmes erreurs..

    • KM // 25.05.2016 à 12h12

      Non, le plus efficace, c’est chacun chez soi et les cochons seront bien gardés.
      Mais ça, il fallait y penser avant.
      Maintenant, si tu es un jour touché dans ta chair par un tel cas, on verra bien comment tu réagiras. Mais honnêtement, je ne te le souhaite pas.

    • DocteurGrodois // 25.05.2016 à 13h02

      @KM&olivier
      C’est ce qui arrive quand on laisse pourrir des problèmes sociaux et politiques jusqu’au bout.

      Au moment de la bataille d’Alger, la situation avait déjà dégénéré en un cercle vicieux d’attentats, de massacres, et de répression aveugle. Chaque camp était justifié par les exactions des autres, et n’avaient plus de limite. Savoir qui a tiré le premier n’avait plus de sens.

      Plus tard, les Algériens eux-mêmes se sont retrouvés dans une situation semblable quand ils ont eu à combattre l’insurrection islamiste et le GIA, et plus ou moins à cause de la même négligence politique et sociale.

      Les méthodes de l’Armée Française ont effectivement été très efficaces, et ont fait école dans le monde entier. Seulement la leçon que personne n’a retenu c’est que ces méthodes nous ont fait gagner la guerre, mais nous ont aussi fait perdre la paix.

  • Milton Beker // 25.05.2016 à 12h22

    Et les causalités de ses actions terroristes, quelles etaient-elles ?

  • Ils sont grands parce que nous sommes à genoux // 25.05.2016 à 13h49

    Bien d’accord avec vous, d’autant que ces appréciations sont faites dans des conditions de plus ou moins sécurité.
    La torture n’est pas excusable, mais explicable. Elle fut, est et malheureusement sera toujours employée. Particulièrement dans les guerres civiles.
    Par contre ce que je ne peux admettre, c’est amener des jugements d’appréciation et montrer du doigt ceux qui l’ont pratiquée.
    Quoi? Bigard serait-il moins bon patriote que Denoix de Saint Marc? Aussaresses moins bon résistant que Teitgen?
    Monsieur Berruyer qui êtes vous pour oser juger ces personnes? Je ne les cautionne pas, mais ne les juge pas plus. Ne sont-ils pas eux aussi finalement victimes de cette politique de la fin de la IVème, dont certains acteurs se sont retrouvés sous la lumière du pouvoir décrite comme glorieuse ?
    Ce que vous blâmez n’est qu’une facette éternelle de toutes les guerres, quelque soit le camp.
    C’est l’âme humaine, hélas.

    • clauzip12 // 26.05.2016 à 22h57

      J’ai connu deux officiers (St Cyr)dont le vécu algérien les ont conduits à démissionner de l’armée.
      La clause de conscience incompatible avec les ordres reçus pendant les opérations en Algérie en est la raison.
      La raison d’état n’a pu être au dessus de leurs conviction et engagement dans l’armée française.
      Le courage et l’honneur sont bien à leur crédit.

  • Mohammed Mahdi // 25.05.2016 à 13h58

    La première chose que tout le monde doit être d’accord : Rien ne justifie la torture et d’attaqué les civile quelque sois le camp .
    Aujourd’hui beaucoup de monde pense que les bombe de Hiroshima et Nagasaki été « nécessaire » afin d’arrêté la guerre …

    Pour en revenir au sujet , la France a colonisé l’Algérie depuis 1930 la population été réduite en esclavage , la guerre d’Algérie n’a pas commencé en 1954 mais depuis plus d’un siècle ou les algérien on subit tout les supplices : massacres de civile , torture , viole , destruction de villages , esclavage ..

    • Ils sont grands parce que nous sommes à genoux // 25.05.2016 à 14h35

      Ah bon bon? 1930 Vraiment? Ne serait-ce pas 1830, la conquête coloniale?
      N’y aurait-il pas eu de la provocation à de multiples reprises pendant près de deux siècles, lors de la période dite corsaire d’Alger des Days? Quand ils s’en prenaient aux européens des côtes méditerranéennes, voir des riverains atlantiques pour la traite humaine? Au point tel que même les USA envoyèrent la Navy mettre de l’ordre, sans compter les expéditions britanniques pour mettre un terme aux razzias.
      Mais encore une fois au nord tous pourris et au sud que des victimes. L’histoire moderne vue et revue par les chantres de l’immigration. Punissons ces européens.

    • Stanislas Robert // 25.05.2016 à 16h50

      @Mohamed Mahi.
      Permettez moi de corriger une erreur dans votre commentaire.
      La guerre a commencé sitôt l’arrivée des troupes Françaises en Algérie et c’était
      un certain 05 Juillet 1830 et c’est pour cela que les Algériens fêtent l’indépendance
      arrachée le 05 Juillet 1960.

  • TANAZACQ Vincent // 25.05.2016 à 16h19

    Sujet hautement délicat surtout abordé par la méthode journalistique, c-à-d bâclée, ou encore par des idéologues qui veulent profiter d’une tribune pour régler leurs comptes selon leurs idées de l’époque.
    La guerre n’est jamais belle, mais elle ne sort pas grandie lorsqu’elle est faite par des gens sans foi ni loi qui ont la certitude de l’impunité. Les pires saloperies sont toujours le fait de ceux qui les font au nom d’une idéologie.
    Lorsqu’on veut aborder une question aussi délicate, pourquoi éviter toujours de convier ceux qui peuvent sereinement témoigner de la Vérité ?
    La barbarie est commune chez les hommes. Seul le vrai soldat, formé avec une éthique spéciale, y échappe parce qu’il est formé à être autre chose qu’un animal sans âme. A plus forte raison lorsqu’il a des chefs de qualité.
    Les caricatures de « témoignages » ne valent pas grand-chose.
    La torture ne doit pas être confondue avec le sadisme.
    J’ajoute une note de consternation à propos du travail d’étude historique que généralement on ne fait pas. Souvent l’information n’est autre chose que quelques vagues ragots qui ont l’apparence du vrai et que l’on n’a pas vérifiés, ou même eu l’intention de vérifier.

  • Rémi Begouen // 25.05.2016 à 18h29

    Rappel du précédent billet : c’est AUSSI sur cette effroyable pratique illégale de la torture que le général de Bollardière a tant bataillé… Avec le civil Teitgen, ce sont les plus éminentes figures qui tentèrent (en vain!) de sauver l’honneur de la France…
    Voilà pour les  » vagues ragots qui ont l’apparence du vrai » du commentaire scandaleux de Vincent Tanazacq.

  • Alain Cavaillé // 25.05.2016 à 18h52

    C’est peut-être bien la première fois que je me sens profondément affecté par l’un de vos articles.
    Je suis né et ai vécu à Alger jusqu’à l’exil ( ou l’exode, comme vous voudrez ) J’ai vécu au jour le jour les attentats terroristes…
    Alors je vais vous dire une chose : quand les petits « moujahids » reviendront bardés d’explosifs de leur Djihad et que Paris sera transformé en Alger, on verra comment les gens réagiront, comment vous, vous réagirez, comment vos proches dans la douleur de la perte d’un parent, d’un enfant, d’un ami, d’une épouse, réagiront. Les français n’arrêtent pas de jouer et rejouer le petit morceau de la « torture en Algérie ». C’est comme la Shoah, on en parle, on en parle, on en reparle, on n’a jamais fini d’en parler, surtout quand on n’a rien d’autre à dire.
    La torture, parfaitement mise en scène par la France gauchiste et collabo, elle a permis d’arrêter cette politique de la terreur que je ne vous souhaite pas de vivre dans votre pays, comme la vivent aussi quotidiennement des tas de peuples aux prises avec « l’État islamique »…comme nous l’avons vécu.
    Je vous prenais pour quelqu’un de sérieux et d’objectif…dommage.

  • appere // 25.05.2016 à 19h18

    j’en était sur, la guerre d’Algérie est encore clivante en France. c’est compliqué de vivre ensemble quand ont se comprend pas. eux c’est eux et nous c’est nous ça reste encore la seule façon de gérer les problèmes.
    quand à la torture ben c’est jamais les donneurs d’ordres qui la pratique donc après trouver les responsables ça tient un peu du n’importe quoi.
    les poseurs de bombes du 21 ieme siècle ne sont pas les poseurs de bombes d’Alger ou de Paris en 40. mais les ordres ont sans doutes étaient données de la même façon.
    yann

  • Saez // 25.05.2016 à 19h55

    Je crois que vous vous égarez tous les deux dans la justification par l’émotion d’une vengeance légitime comme solution. Ce n’est jamais la solution et cela ne résout jamais les problèmes, bien au contraire.
    Que ce soit en Algérie, ou comme vous le supposez que Paris soit transformé en Alger aujourd’hui, la bonne question est de chercher la source du problème, pas d’amplifier ce problème avec des tortures vengeresses.
    Qui gouverne par la terreur, qui finance, arme l’EI, qui sont les responsables,…., voilà des questions qui peuvent faire avancées les choses beaucoup plus intelligemment que la torture.
    Il y a aussi un risque à se poser ses questions, c’est d’y trouver malheureusement des réponses que l’on a du mal à accepter. Là est pourtant la seule sortie honorable possible.

    • appere // 25.05.2016 à 20h30

      bien sur on est tous d’accord la dessus mais la source n’est jamais identifié quand on est dans l’action. on ne réfléchi pas à chaud, on agit et ça reste une réponse humaine faite de peur et d’angoisse plus un peu de bêtise.
      n’oubliez pas que vous n’êtes pas tout seul. vous ne pouvez pas demandé aux personnes qui subissent des horreurs de prendre du recul pour chercher les sources et définir un plan d’action pour aller conjointement vers une solution mutuellement bénéfique à tous.
      et il faut aussi penser aux intérêts en jeux. tous le monde a quelque chose à perdre dans le changement.
      yann

  • PL // 25.05.2016 à 21h37

    petitjean,
    beaucoup de gens ont déjà répondu à votre ‘question’. Vous pourriez lire par exemple la lettre suivante : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-le-pen-pere-et-fille-par-leon-160754 , parmi une abondante littérature venant de tous bords.

  • TZYACK // 26.05.2016 à 18h53

    Que feriez-vous à celui ou ceux qui massacreraient sous vos yeux vos parents, votre conjoint et vos enfants ? Leur tendrez-vous votre joue gauche ?

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