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20.mai.201620.5.2016 // Les Crises

Au fait, pourquoi les tatars de Crimée ont-ils été déportés ?

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Un article avec un autre regard sur ce Xème crime stalinien…

À prendre avec un peu de recul, bien sûr, (personnellement, je n’approuve pas certaines formulations) comme toutes les informations… Mais c’est un autre regard, et la vérité est souvent entre les deux…

Je vous conseille l’article Déportation des Tatars de Crimée de Wikipédia pour aller plus loin – avec leur effrayant taux de mortalité…

Source : Karine Bechet-Golovko, Russie Politics, 19-05-2016

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A l’occasion de la victoire à l’Eurovision de la chanson de Jamala « 1944 » officiellement consacrée à la déportation des tatars de Crimée par le pouvoir soviétique, j’ai trouvé surprenant de voir de longs passages consacrés à leurs souffrances, mais rien sur les raisons de cet acte. Comme s’il ne s’agissait que d’un pur caprice de Staline. Dont l’évocation du seul nom est suffisante en Occident pour se passer de « pourquoi ».

Et lorsque l’on regarde ce « pourquoi » de plus près, il n’est pas forcément une bonne chose que l’Ukraine noire-brune lève le voile que le pouvoir soviétique de toutes ses forces avait déposé sur les crimes ignobles commis massivement par les tatars de Crimée lors de la Seconde Guerre Mondiale. Si beaucoup ont péri lors de leur déportation, ils auraient tous été massacrés par la population locale après le départ des nazis.

En 1944, le pouvoir soviétique décide de déporter les petits peuples qui ont collaborés avec les nazis. Je dis bien les « petits », car remarquez que les ukrainiens de l’ouest ont pu rester sur place et l’on y trouve les racines de la résurgeance des héros nazis aujourd’hui. Donc, les tatars sont déportés, dans des conditions inhumaines. Dans des wagons, où certains périront. Mais rappelons-nous un petit détail: nous sommes en 1944, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, où l’URSS a mis toutes ses forces, à payé un prix considérable, a vu des milliers de villes et de villages détruits, a vu bombarder son infrastructure, ses usines. Toute la population vit dans des conditions inhumaine. C’est la guerre, ce n’est pas Nuit Debout.

Un excellent article vient d’être publié en Russie sur le sujet, un article qui remet les points sur les i à ceux qui auraient la tentation de faire remonter à la surface ce qu’ils ne pourraient pas maîtriser. Je vous en propose les grandes lignes, mais vous pouvez le lire en entier ici sur le blog de Pavel Shipilin.

Le pouvoir soviétique gouvernait un territoire multiculturel, multiethnique. Il maîtrisait déjà l’art de la globalisation et de l’internationalisme, découlant naturellement de ses origines révolutionnaires. Dans ce contexte, il ne pouvait se permettre de monter un peuple contre l’autre. Les crimes commis par les tatars de Crimée, par les divisions ukrainiennes de l’UPA, furent délicatement posés sur le dos des SS, les documents stockés et conservés sous le sceau secret-défense.

Mais si l’on peut faire taire des papiers, l’on ne peut pas faire taire les gens. Et les habitants de Crimée, ou de Pologne, se souviennent parfaitement des crimes des uns et des autres. La frontière entre l’Ukraine et la Pologne devait permettre de gérer le conflit potentiel, mais il n’y avait pas de frontière à l’intérieur de la Crimée. Les ukrainiens de l’ouest sont restés, les tatars déportés.

L’auteur de l’article donne les liens vers les informations concernant ces crimes. Par exemple, ici, sur les tatars de Crimée qui ont servis dans les rangs nazis. Photo d’époque:

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Certains Tatars comme on ne les montre pas…

En 1939, ils constituaient moins de 20% des populations de la presqu’île. Lors de la guerre, ils furent appelés, comme chaque citoyen soviétique, à servir dans les rangs de l’armée rouge, mais la désertion revêtait un caractère massif chez eux, presque la totalité a déserté dès 1941. Les allemands surent utiliser ce trait de caractère. Ils aidèrent à « protéger » les villes de Crimée avec les nazis contre les « attaques des partisans ». Et l’armée allemande en avait besoin car comme l’écrivait le feld maréchal Von Manstein, un important mouvement de partisans s’est immédiatement formé en Crimée dès l’occupation nazie, car à part les tatars, il y avait aussi des russes. Tout est dit. Leur loyauté au Führer fut constante et sans défaut jusqu’à la défaite de l’Allemagne, comme le montre les différents documents des réunions des comités de tatars.

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Mais non seulement, les tatars « protégeaient » la population contre les partisans, mais ils ont également commis des crimes atroces justement contre cette population, leurs voisins. Prenons un exemple, la destruction totale du village criméen de Laki. Vous ne le trouverez plus sur la carte, il a été rayé avec sa population par les tatars de Crimée, alors qu’il était un des plus vieux village de la région, les premières traces remontant au VIe siècle. Le 23 mars 1942, les SS aidés de leur contingent local tatare, ont détruit tous les bâtiments, l’école, les magasins, les maisons, et brûlé les habitants. 16 femmes, les personnes âgées et les enfants. Une balle dans la tête, puis les corps ont été mis dans une fosse, arrosés d’essence et brûlés.

L’on peut donner d’autres exemples de cruauté, ils sont nombreux, mais la situation est claire. Alors maintenant imaginez ce que va faire la population lorsque les allemands partent? Dès que le pouvoir soviétique tournera la tête. Sans faire le tri entre les coupables et les innocents, ce sont tous les tatars de Crimée qui étaient en danger. Et dans un pays multiethnique, ce n’est pas possible, sauf à faire exploser le pays. Car, il y aura aussi la haine des polonais contre les ukrainiens pour, notamment, les crimes commis contre la population polonaise dans le village de Lipniki. Ce village avait été pris par les polonais aux ukrainiens dans les années 20-30, tout d’abord, et avaient renvoyé la population ukrainienne. Lorsque les ukrainiens de l’UPA, accompagnant l’armée nazie, avaient repris le village, ils ont massacré, dépecé, démembré, brûlé, torturé les polonais qui y vivaient. Le futur cosmonaute polonais y a perdu 12 membres de sa famille, son grand frère lui a raconté ce qui s’était passé.

Le pouvoir soviétique a donc déporté le peuple tatar. Oui, par là même lui a laissé la vie sauve. Après, ce que ce peuple en a fait, c’est de sa responsabilité. Mais les tatars qui ont combattu l’ennemi ont été décorés comme héros de l’Union soviétique, et ils ne purent rentrer sur leurs terres, car les crimes commis par les autres tatars les auraient mis en danger.

Pourquoi Jamala n’en parle pas? Pour citer cet article:

« Mais comment faire pour que l’Ukraine ne se retrouve pas confrontée à un autre problème, à la rencontre de la volonté de polonais de restaurer publiquement la justice historique. Puisque l’Eurovision s’est définitivement transformé en un lieu où se règle la grande politique des petits états, c’est donc tout à fait possible. »

Un groupe polonais a sorti une chanson qui devrait avoir, en ce sens, toutes ses chances à l’Eurovision 2017 – l’Ukraine devant se poser en héraut de la vérité historique. Il s’agit du groupe de rap Basti avec sa chanson Wroga Krew (le sang ennemi), dont voici les premières lignes:

« Le sang ukrainien est le sang de l’ennemi. Je suis né polonais.
Aucun des ukrainiens dans la vie ne deveviendra jamais mon frère.
Conformément à l’histoire, et pas l’inverse,
Je crois en la vérité, aucune propagande ne m’arrêtera. »

L’Ukraine s’est engagée dans une voie dangereuse. C’est une chose sensible et très aléatoire la vérité historique. Surtout que nous avons une furieuse tendance à la simplifier pour la faire correspondre aux besoins du moment. Alors que sa complexité dépasse notre vision politique.

En 2014, lors du rattachement de la Crimée à la Russie, symboliquement, le Président V. Poutine a adopté un oukase sur la réhabilitation des tatars de Crimée. Le 18 mai devient le jour commémorant la tragédie tatare. Sa déportation. La page est tournée. Il faut vivre en paix, sans oublier et sans insister. La paix est à ce prix, un équilibre précaire. A chacun sa voie, l’Ukraine en a choisie une autre, dangereuse pour elle-même.

Source : Karine Bechet-Golovko, Russie Politics, 19-05-2016

(billet édité)

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Ailleret // 20.05.2016 à 01h14

« Nihil est sine ratione reddendae », rien n’existe sans une raison qu’il faut rendre. Si on veut parler aujourd’hui de la déportation des Tatars de Crimée, il faut aussi rappeler le contexte. Se contenter de dire : « Staline », le diabolus ex machina, c’est renoncer à comprendre.

61 réactions et commentaires

  • vincent // 20.05.2016 à 00h39

    On voit que l’on est loin d’avoir déblayer toutes les cendres de la seconde guerre mondiale, et je déplore la grande ignorance de nos pays sur les conséquences en Europe de l’Est, plus je découvre, et plus je me dit que la France a surement été la plus dorlotée des nations occupées. Il y a un blackout sur l’Est, et plutôt que de nous sortir 36kg de film sur l’occupation et la résistance france (qui ont leur place aussi dans cette histoire) il serait temps d’avoir des historiens qui mettent la lumière sur ce qui s’est passé dans ces régions.

    Est ce que cela doit justifier la déportation de Staline? Je ne sais pas, pourquoi n’y a t’il pas eu de procès plutôt que de la déportation? En France aussi on a eu le droit aux règlements de comptes avec l’épuration, on s’en est bien remit. Au passage il y a eu 50 000 français enfermés pour collaboration qui ont été libéré après quelques années, on est donc à la moitié de la dite déportation.

    Peut être qu’il y aurait eu revanche de la part des russes, et peut être pas, au Rwanda, les deux peuples ont réussi à dépasser leur passé criminel et à se pardonner. Je ne pense pas que les gens soient tous enclin à réclamer le sang en permanence pour la vengeance; Et le pardon est une valeur chrétienne. Je connais très peu ces peuples de l’Est, donc mon avis est amateur.

    Bon article sinon, à corroborer avec le travail d’autres historiens.

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    • John // 20.05.2016 à 07h18

      Je conseille la lecture de Stalingrad et de La Chute de Berlin d’Anthony Beevor basées sur les archives soviétiques.

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      • Calonne // 20.05.2016 à 16h50

        Anthony Beevor est un curieux historien …
        Très documenté certes mais :
        un coup contre les nazis, dix contre les soviétiques .
        Il fallait bien qu’il les vende ses livres , à l’ouest …

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      • bluetonga // 20.05.2016 à 18h12

        Je suis également revenu des ouvrages de Beevor, particulièrement après la lecture d’un ouvrage de Michael K. Jones : Stalingrad, how the red army triumphed. Ce livre se base très largement sur des témoignages de vétérans soviétiques, libérés des contraintes de silence de l’ancien régime (le bouquin date de 2010, les témoignages ont été recueillis voici une dizaine d’années). On échappe ainsi à un certain nombre de clichés systématiques chers aux cœurs des occidentaux, comme les fameuses troupes du NKDV chargées d’abattre les soldats russes qui reculaient. Elles ont existé, certes, mais alors que Beevor relaye sans sourciller le chiffre de 10000 soldats soviétiques froidement abattus par ces tortionnaires du régime, Jones donne la parole à un vétéran que ça fait rigoler : « nous étions constamment en manque critique de soldats. Imaginer que nous aurions fusillé nous-même l’équivalent d’une division est ridicule ». En fait, les archives ne témoignent que de quelques dizaines de fusillés officiels, de quelques centaines de déportés, le reste étant ramené dans les rangs. Autant pour le reste, et la vision ethnocentrique de Beevor.

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        • John // 20.05.2016 à 22h55

          J’avais une vingtaine d’année lorsque je les ai lu, j’avais pris conscience de l’ampleur du conflit à l’Est et du sacrifice immense des russes pour nous débarrasser des nazis. Une nouvelle lecture 10 ans plus tard m’apporterait peut-être une autre interprétation.

          Cette discussion me donne envie approfondir le sujet … en lisant d’autres auteurs.

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          • bluetonga // 21.05.2016 à 00h55

            Bonjour. D’une manière générale, je pense que Beevor est très lisible, et que factuellement, il est le plus souvent correct. Mais il me paraît néanmoins se dépêtrer difficilement de ce préjugé occidental qui peine à s’expliquer la défaite d’un peuple « civilisé » face à des hordes « barbares ». Par conséquent, il tend naturellement à accentuer les erreurs allemandes au détriment des mérites russes. Il ne semble pas saisir l’authenticité de la dimension mystique que les Russes vont conférer à cette lutte à mort, ethnique avant d’être idéologique. Beever évoque par exemple Chuikov comme un général brutal et antipathique, s’imposant par la force et indifférent à l’ampleur des sacrifices. Jones esquisse le portrait d’un homme certes rude et impulsif, irascible, mais aussi héroïque et paradoxalement proche de ses soldats, les consultant et s’exposant avec eux.

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            • Ailleret // 21.05.2016 à 14h05

              Depuis quelques années, la photo du général Tchouïkov est affichée dans ma salle de classe, et cela n’a provoqué aucun scandale. Ce visage rude suscite plutôt la curiosité.

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    • Le Wallon // 20.05.2016 à 08h30

      Bonjour Monsieur,

      L’historien anglais Keith Lowe a publié « L’Europe Barbare » (Perrin, 2013) au sujet de l’après Seconde Guerre mondiale.
      Ouvrage très instructif.

      Bien à vous.

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    • Pierre Van Grunderbeek // 20.05.2016 à 08h50

      Je ne crois pas qu’il y a lieu de corroborer le travail avec d’autre historiens. Les faits sont prouvés par tellement de témoignages qu’il n’y a pas de contestation possible. Les Tatars de Crimée ont collaboré avec les Allemands en espérant ainsi acquérir une indépendance de la Crimée sous leur autorité.
      Je peux donner quelques chiffres complémentaires à l’article.
      Selon les archives soviétiques, il y avait 218.000 Tatars en Crimée. Environ 20.000 Tatars de Crimée ont déserté l’Armée rouge. 8995 sont restés fidèles dont 524 officiers. 6000 à 7000 notables tatars ont été arrêtés pour collaboration.
      L’ordre de déportation est donné le 11 mai 1944 et l’opération est réalisée en quelques semaines.
      Tout cela se trouve dans les archives soviétiques qui ont été ouvertes. Il y a des milliers de documents de l’époque. Décrets, lettres, télégrammes, rapports etc.
      Il n’y avait aucune autre raison que la protection des femmes, enfants et vieillards pour agir avec une telle précipitation. Il aurait été inacceptable pour les Tatars qui combattaient dans l’Armée rouge d’apprendre que leur famille avait été victime d’un pogrom.
      L’autre principale raison surtout évoquée en Occident, la punition collective, ne nécessitait pas une telle précipitation.
      Il est évident que les conditions dans lesquelles cette déportation a eu lieu est criminelle mais il faut tenir compte que dans une situation de guerre où tout l’effort est porté vers le front, cette opération a dû être mal organisée par manque de moyens.

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    • Jibal // 20.05.2016 à 08h53

      « Il y a un blackout sur l’Est, et plutôt que de nous sortir 36kg de film sur l’occupation et la résistance france (qui ont leur place aussi dans cette histoire) il serait temps d’avoir des historiens qui mettent la lumière sur ce qui s’est passé dans ces régions.  »

      Juste pour prendre un seul exemple parmi tant d’autres:

      Rien que sur le seul territoire de la Biélorussie, durant la guerre, il y a eu plus de 640 Oradour-Sur-Glane, commis par les troupes allemandes… Et leurs auxiliaires !

      Voir ou revoir le très bon film « Requiem Pour Un Massacre » (1985) d’Elem Kimov.

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      • Lt Anderson // 20.05.2016 à 09h53

        « Voir ou revoir le très bon film “Requiem Pour Un Massacre” (1985) d’Elem Kimov. »

        Film indispensable.

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      • Micha Puttilli // 20.05.2016 à 14h31

        Ou encore l’hallucinant » Va et regarde » du même Klimov, mais peut-être s’agit-il du même film…

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    • Cyd // 20.05.2016 à 09h54

      Je recommande le livre « Terre de sang » sur les massacres en Europe de l’Est
      [Modéré]

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    • Ducat // 20.05.2016 à 10h36

      Bonjour, pour repondre à ta question… La raison est économique Staline avait besoin de main d’oeuvre pour les mines d’or, d’Argent, pour le bois, etc… et la main d’oeuvre à coût zéro pour la lutte contre le modèle capitaliste c’était sacrément alléchant…

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      • vincent // 20.05.2016 à 11h09

        Ah un autre aspect de la déportation que le simple soucis de la sauvegarde de l’éthnie, avez vous des sources pour confirmer cet axe?

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      • Pierre Van Grunderbeek // 20.05.2016 à 11h38

        @ Ducat,
        Pourriez-vous nos dire dire en quoi la déportation de femmes, d’enfants et de vieillards tatars avait une valeur économique et s’il y a beaucoup de mines d’or, d’argent et du bois en grande quantité en Ouzbékistan ? Je sais qu’il y en a mais de là à déporter 200.000 personnes pour cela !

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        • Max // 20.05.2016 à 12h43

          Je suis plutôt d’accord avec vous, avoir punie toute une population à cause des crimes de ses représentants est criminel.
          Ce qui est en cause c’est le fait que cette chanteuse qui a représenté l’Ukraine a une mémoire sélective.
          En gros elle dit, ce que nous avons subie, de la part de nos anciens esclaves, est un crime contre l’humanité mais la période ou nous les tatars avons pratiqué l’esclavage contre les slaves appartient a l’histoire et il faut tourner cette page.
          Pour cette femme, les tatars dans l’armée allemande, c’était un simple rétablissement historique.

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    • Ztong // 20.05.2016 à 13h05

      La conquête de la Crimée par les Nazi en 42 fut une victoire aussi éclatante qu’écrasante. Elle propulsa Manstein comme maître tacticien. Nul doute qu’il ait bénéficié de soutiens locaux décisifs, notamment dans le domaine du renseignement. La facilité avec laquelle il a tourné les défenses russes en atteste : il connaissait parfaitement le dispositif ennemi.
      Les Tatars étaient les seuls à collaborer aussi ouvertement et massivement avec les Allemands (qui leur ont renvoyé l’ascenseur).
      La perte de la Crimée fut un désastre, conjugué à la perte d’Odessa, pour la flotte rouge, dont le contrôle de la Mer Noire se trouvait remis en question.

      Et puis il faut considérer que des Russes qui furent massivement déportés par les Allemands à la suite de la chute de la Crimée, les biens furent récupérés par… les Tatars.

      Nous aurions déporté des Allemands qui auraient saisi nos terres, comment verrions-nous les choses ?

        +19

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      • Benoit Gosset // 20.05.2016 à 18h02

        Tout à fait d’accord avec cette vision. J’ai des amis à Saint-Petersbourg dont le grand-père, avait été fait prisonnier à Sébastopol en juillet 1942. Il a écrit ses mémoires mais cela n’a jamais été publié. ce document est resté dans la famille. J’ai eu l’occasion de les consulter et même de les traduire avec l’aide de mon épouse d’origine russe. On oublie un peu vite le traitement subi par les prisonniers soviétiques qui ont été traités comme des sous-hommes non seulement par les allemands mais aussi par les auxiliaires collaborateurs. le témoignage que j’ai lu est édifiant en ce qui concerne l’utilisation des auxiliaires tatars comme gardiens dans les camps de prisonniers. Les allemands les ont laissé pratiquer la torture et des exécutions sommaires. Ils étaient aussi utilisé pour la chasse aux prisonniers évadés. Cela, la chanson n’en parle bien entendu pas…

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        • Wilmotte Karim // 20.05.2016 à 20h57

          Les nazis (Hitler) appelaient les slaves orientaux « Indians ».
          Et l’objectif est simple: l’extermination.
          Russes, Ukrainiens, Bielorusse.

          Les Polonais, c’est extermination et assimilation.

          Mais Staline = Hitler, bien entendu!

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          • Lysbeth Lévy // 20.05.2016 à 22h17

            Je ne voudrais pas donner des leçons a O. Berruyer mais « la source » de la mortalité des Tatars de 50 % parait exagéré du fait que cela vient d’un site ukrainien « maidanite » qui soutient l’actuel représentant Tatar non reconnu par Moscou et la Crimée : http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.unpo.org%2Fmembers%2F7871 ..L’occident anti-soviétique a toujours exagéré voir inventé des chiffres de mortalité pour accuser le système ou Staline, et Wikipédia n’est pas toujours impartial quand à ses sources souvent tendancieuses car « politisé ».

            Staline a profité de la déportation des Tatars pour exploiter des régions fertiles et peu habité ce qui fait que des « cadavres » à l’arrivée ont peu de chance de travailler à l’exploitation, développement des nombreux chantiers après guerre ou tout était à reconstruire. Je soupçonne nos « historiens » Beevor, Courtois, Snyder et les historiens invités des plateaux télé d »avoir grandement exagéré les chiffres afin de démoniser l’Urss !

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          • Lysbeth Lévy // 21.05.2016 à 00h05

            Petit apparté sur la censure en Suède a propos du film de Paul Moreira sur les crimes d’Odessa : les pour et les contres (comités pro-maidan) s’affrontent : https://newcoldwar.org/campaign-oppose-censorship-sweden-odessa-massacre-documentary-filmof/
            «  »Le film documentaire ‘Ukraine: Les masques de la Révolution »(en suédois: Ukraina – Revolutionens Morka ASDI) sur le massacre à Odessa, Ukraine le 2 mai 2014 sera diffusé à la télévision suédoise le 23 mai 2016. L’émission a été reporté à deux reprises. Une gamme d’organisations en Suède ont protesté contre le documentaire, y compris l’organisation des droits humains Östgruppen för demokrati och mänskliga rättigheter, organisations ukrainiennes, l’ambassade ukrainienne, les journalistes et Maidan Norvège. » »
            Espérons que la vérité gagne du terrain !!

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    • Durand // 20.05.2016 à 13h28

      Vincent,
      « Pourquoi n’y a t’il pas eu de procès? »

      Autres temps, autres lieux, autres méthodes… Et vae victis, quoi qu’il en soit !…

      En France, on a pu faire autrement ? Pas si sûr ! Combien de collabos ou assimilés ont été fusillés sans procès par des résistants,… pas toujours de la première heure…, avant que de Gaulle ne mette fin au massacre ? Le saura-t-on jamais ?

      Comme beaucoup, sûrement, j’apprends par cet excellent billet l’histoire des Tatars de Crimée… Ça nous en dit long sur l’étendue de nos préjugés, induits depuis 45 par une presse déjà « aux ordres », un enseignement de l’histoire partial et donc, par l’étendue de notre ignorance concernant la vie en URSS depuis la fin de la guerre, ainsi que les réelles motivations de Staline et de ses successeurs…
      Dans le même genre, on ne peut pas comprendre pourquoi de Gaulle a fait interdire le drapeau breton sans s’intéresser aux leaders nationalistes et à leur collaboration zélée…
      Renault a également été nationalisée pour les mêmes raisons…

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    • Alain Cavaillé // 21.05.2016 à 18h42

      Vincent,
      Vous êtes réaliste et modeste, et dans le vrai lorsque vous déclarez ne pas être assez informé de l’Histoire.
      L’Histoire, il faut la chercher par soi-même, si l’on s’y intéresse, il ne faut surtout pas attendre des « médias », ni des pseudo-historiens, voire « philosophes » autoproclamés, qu’ils vous informent, c’est l’inverse, et vous vous en rendez compte bien vite dès vos premières recherches.
      Cherchez et vous trouverez…et il est bien sympathique de rencontrer quelqu’un comme vous !
      S’il vous reste encore quelque chose dans l’estomac après la période 39/45, alors ce qui se passe ensuite finira le nettoyage…bon courage.

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  • Ailleret // 20.05.2016 à 01h14

    « Nihil est sine ratione reddendae », rien n’existe sans une raison qu’il faut rendre. Si on veut parler aujourd’hui de la déportation des Tatars de Crimée, il faut aussi rappeler le contexte. Se contenter de dire : « Staline », le diabolus ex machina, c’est renoncer à comprendre.

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  • Guiom // 20.05.2016 à 02h39

    article du monde diplomatique de Hélène Carrère d’Encausse sur la Crimée
    http://www.monde-diplomatique.fr/1969/06/CARRERE_D_ENCAUSSE/29026

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    • gracques // 20.05.2016 à 07h31

      Très bonne initiative d’un texte vieux de près de 50 ans et qui fait une analyse détachée des considérations actuelles.
      Mais l’histoire continue et qui fera l’histoire , moins mouvementée des 50 dernières années ?

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  • Alain // 20.05.2016 à 06h09

    On devrait aussi rappeler d’autres faits: la déportation des Allemands de la Volga et l’internement des Américains d’origine japonaise (certes moins barbare mais quand même attentatoire à leur liberté) sans qu’il n’y ait eu intelligence avec l’ennemi. Uniquement le principe de précaution et de légitime invoqués pour les guerres préventives

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  • tchoo // 20.05.2016 à 06h51

    Merci de cet éclairage, qui sans rien enlever à l’horreur de la déportation nuance l’éclairage que l’on peut avoir sur cet épisode.
    Toute proportion gardée, De Gaulle, en France a voulu magnifier la Résistance française, oubliant volontairement les 40 millions de pétainistes de 1940

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    • bozi lamouche // 20.05.2016 à 17h39

      40 millions d’attentistes seraient plus proche de la vérité…(faut des cojones pour chosir un camp…)

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    • Alain Cavaillé // 21.05.2016 à 18h53

      Degaulle a surtout voulu se magnifier lui-même…en glorifiant les résistants.
      Grosso-modo, 15000 Français ont choisi la résistance, et 15000 autres Français ont choisi l’Allemagne. Le total est de 30000 Français qui avaient des couilles.
      il reste 39.970.000 Français, troupeau apeuré se blottissant derrière un vieux Maréchal qui ne pouvait certainement pas être candidat à la dictature !!!

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    • josé // 23.05.2016 à 00h39

      vous avez raison, selon Wikipédia en 1940, la France avait 40 690 000 habitants; je pense que des gens comme vous étaient dans les 690 000 français qui ont sauvé l’honneur de la France et combattu l’occupant avec tous les moyens à leur disposition. Les 40 millions restants étaient pétainistes jusqu’au marmot d’un an? Doit-on vous en remercier? et compter sur vous pour le prochain coup dur?
      D’abord DE GAULLE n’était pas LA résistance comme on aime le faire croire aujourd’hui, mais UNE de ses composantes. Les FFI, les FTPF, les FTPMOI ont existés… Cette affaire c’est comme dire aujourd’hui : les « Américains » ont libéré la France et vaincu le nazisme. Une réécriture en fait.

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    • josé // 23.05.2016 à 00h49

      C’était destiné à tchoo.
      Toujours selon Wikipédia, en 1945 la France comptait 39 660 000 habitants; la différence (plus d’un million en moins) était ceux qui avaient opté pour la nationalité allemande?

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  • Homère d’Allore // 20.05.2016 à 07h21

    Sur le recrutement des Tatars ainsi que des Bosniaques par la SS, ainsi que sur le rôle que le responsable de ce recrutement jouera plus tard dans le rapprochement entre les Frères Musulmans et la CIA, il est plus que nécessaire de lire « Une Mosquée à Munich » du Prix Pulitzer Ian Johnson.

    http://www.editions-jclattes.fr/une-mosquee-munich-9782709635356

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  • Philippe, le belge // 20.05.2016 à 09h11

    Jusqu’à ce que je corrige ce « détail » hier, la page francophone de wikipédia sur la déportation des Tatares (un résumé tendancieux de la version GB), mentionnait que celle-ci avait été faite essentiellement vers la Sibérie pour directement après mentionner l’Ouzbékistan comme principale destination!
    On peut imaginer qu’il s’agit d’une simple erreur mais je pencherais plutôt pour un trait forcé intentionnellement en jouant sur le fait que la plupart des gens ne savent pas où se trouve l’Ouzbékistan.

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    • vincent // 20.05.2016 à 09h21

      Un de ces fameux pays aux frontières de la Chine, non loin du Xinjiang, enclavé parmi les autres pays telle que le Turkemenisitant, l’Afghanistan.

      A titre purement culture général, le Stan est du perse, et signifie « lieu » le nombre de pays se finissant par Stan sont des région issue de l’empire Perse, je suppose. Et leur localisation pour parti correspond à sa dimension dans l’antiquité. Ce sont des régions très belles qui valent le détour.

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    • Ailleret // 20.05.2016 à 10h25

      Bravo pour vos corrections, Philippe, situer l’Ouzbékistan en Sibérie, il fallait le faire, comme affirmer la « quasi impossibilité de s’adapter au nouveau climat [sous-entendu : sibérien] pour les Tatars », ou encore parler d’une « prétendue » collaboration. N’hésitons pas à corriger les passages tendancieux de cette encyclopédie collective.

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  • Roman Garev // 20.05.2016 à 09h49

    Et il n’y a pas que l’Eurovision pour falsifier l’Histoire.
    Les EuroNews, par exemple, dans leur version russe évoquent 200 000 de Tatars criméens déportés, mais dans la version anglaise il s’agit déjà de 2 millions :
    « Crimea’s Tatars are remembering their great national tragedy, the mass deportation by Stalin in May 1944 of more than two million men, women, and children » : https://lenta.ru/news/2016/05/20/extra_zero/
    Erreur fortuite ? Je ne le pense pas.

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    • vincent // 20.05.2016 à 11h15

      Ah la majoration du nombre de déporté, un moyen de faire adhérer à la cause les opinions non averti, on a eu le cas avec le Tibet sur un prétendu génocide d’un 1.200 millions de tibétains, fait par les chinois; Bon le problème c’est que dans les années 50 on comptait 2 millions de Tibétains, lloin d’être tous situé dans cette région, alors s’il y avait eu un tel massacre, il resterait en théorie 800 000 habitant, dont la moitié exilé en Inde, le reste éparpillé en Chine, le Tibet serait donc devenu un grand no mans land, au vue de sa faible densité de population, or y a encore de belles activités au Tibet dans les années 50, sans compter qu’aujourd’hui ils sont 6 millions. Cela a été pourtant cru durant longtemps côté occidental, aujourd’hui on sait que ce chiffre a totalement été inventé par le mouvement Free Tibet.

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  • williamoff // 20.05.2016 à 11h50

    Pendant la guerre d’Algérie à partir de 1957 (Gouvernement SFIO) et jusqu’en 1962 la France « déplace »(sic) deux millions de paysans (un tiers de la population rurale musulmane d’Algérie) des « zones interdites » (sic) vers des « centres de regroupement »(sic) ou des lieux de « recasement »(sic) afin d’isoler les combattants de l’ALN de tout soutien et recrutement local.
    L’ordre est que dans les zones interdites » tout être vivant, homme ou animal, sera abattu sans sommation » (sic)

    Une chanson serait la bienvenue, et en anglais ce serait encore mieux.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_regroupement

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  • LS // 20.05.2016 à 11h55

    Je ne connaissait pas bien l’histoire de la Crimée, mais j’ai de plus en plus l’impression d’une similitude avec l’histoire (ancienne et récente) du Kosovo.
    Un (très) vieux contentieux avec des atrocités de par et d’autre.
    Un lent remplacement de population plus ou moins organisé.
    Une apothéose (sic!) au XX siècle avec des victimes finales tatars et serbes.
    Marrant que chacun (UE et Russie) est une vision morale divergente sur ces deux cas.

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  • christian gedeon // 20.05.2016 à 12h11

    ben voilà,c’est dit… et c’est bien que ce soit dit,tant l’enfumage des gens atteint des sommets en ce moment. A quand un article sur les divisions SS bosniaques,croates,slovènes,scandinaves et bataves?! Tous pays qui donnent des leçons de droits de l’homme au monde entier…çà fait 60 ans qu’on nous sert Pétain,la collaboration ,la milice et la division Charlemagne à toutes les sauces. C’est bien en soi,parce qu’il faut que tout soit dit…La France comme cible principale,et en permanence….et les autres,Degrelle,Kisling et cie,rien ou presque…et que dire du silence de mort qui pèse sur les relations de la Suède,donneuse de leçons number one,avec l’Allemagne nazie? Chuuuuut. circulez,y’ a rien à voir.

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  • Lysbeth Lévy // 20.05.2016 à 12h40

    Les divisions « musulmanes » ou d’origine Caucasiennes, albanaises, bosniaques, cosaques furent rajouter car le front de l’Est coutait cher en « sang allemand germanique ». Hitler, Himmler ont cherché partout les ennemis du communisme bolchévique ayant intégré ces pays ou communautés de force et en ont fait de « la chair à canon ».
    Leur promettant la liberté et un pays a leur image, en vérité Hitler, Himmler croyant a la « race aryenne blanche » disaient entre eux : « après la guerre et notre victoire, de ces peuples nous ferons du « hachis » (Au nom de la race Mark Hillel) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_unit%C3%A9s_de_la_Waffen-SS
    Par la suite a la fin de la guerre l’OSS (future CIA) exfiltra de nombreux combattants qui serviraient à combattre les nouveaux pouvoirs communistes. Albanais, bosniaques, Caucasiens, Croates,Tatars et Cosaques iront vivre aux Usa, Uk, Australie afin de former la nouvelle génération qui dominera dans le futur c’est à dire à notre époque. Et ce à l’instar des ukrainiens, galiciens SS, allemands, baltes, bielorusses et autres qui aujourd’hui forment la 5 ième colonne dans leurs pays libérés de l’Urss.

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  • Lysbeth Lévy // 20.05.2016 à 13h32

    Il faut compter aussi avec le Projet Prométhéen voulu par Pilduski et les Occidentaux face à la Russie bolchévique : https://www.academia.edu/197729/Les_prom%C3%A9th%C3%A9ens_avant_le_prom%C3%A9th%C3%A9isme_

    Dès 1920 la France, la Pologne veulent détourner les peuples caucasiens, et instrumentalisent leurs chefs en exil, comme une 5 ème colonne organisé, armé, qui irait abattre le pouvoir soviétique.
    L’idée a été reprise après la guerre, contre les anciens pays de l’Est communiste, afin de les unir face à la Russie toujours rétive à vouloir l’indépendance. C’est de cette façon qu’ils ont divisé l’ex-Yougoslavie et continue dans le Caucase russe avec l’instrumentalisation des Tchétchènes : http://www.susam-sokak.fr/pages/Le_mouvement_prometheen_1993-8623873.html Dovid Katz lui parle de nouvelle Europe proto-fasciste et du renouveau en somme du « Projet Prométhéen » de la « mer noire à la mer baltique » sous parapluie de l’OTAN :
    http://defendinghistory.com/wp-content/uploads/2013/03/Dovid-Katz-review-of-Intermarium-in-Israel-Journal-of-Foreign-Affairs-7-2-2013.pdf

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    • christian gedeon // 20.05.2016 à 18h27

      Vous voulez parler du Maréchal Pilsudski? Hum,hum,si c’est le cas.

        +2

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  • Vin100 // 20.05.2016 à 13h46

    Et qui n’a pas commis d’atrocités? Certains historiens prétendent qu’un des motifs du procès de Nuremberg était d’attirer toutes les fautes et responsabilités sur le dos des nazis mais les américains ont rasé de nombreuses villes allemandes sans mème de casernements, ceci s’approche jusqu’à se fondre avec la définition de crime contre l’humanité. Toute l’histoire de la IIe guerre mondiale qu’on a appris a des générations n’est qu’une fable embellissant largement le rôle des USA mais au fait… qui a largement financé Hitler en espérant qu’il se serait jeté a l’assaut de l’URSS?…

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  • Denis // 20.05.2016 à 15h18

    Si naturellement les Tatars d’aujourd’hui ne sont aucunement responsables des actes de leurs ancêtres, le fait qu’ils aient été mal vus aux 19ème et 20ème siècles par les Russes (et les Ukrainiens!) remonte aux siècles précédents : les Tatars ont été très impliqués dans le trafic d’esclaves slaves en direction de l’empire ottoman. C’est tout un pan de l’histoire mondiale de l’esclavage qui a été oublié. Je laisse aux soins de chacun de se documenter et de trouver les études historiques sur ce sujet.

      +15

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    • Ailleret // 20.05.2016 à 17h40

      @ Denis

      concernant la traite des Slaves, j’avais parcouru le livre d’Alexandre Skirda. Il a au moins le mérite de rappeler l’ampleur de ce phénomène qui a duré plusieurs siècles : dans les langues européennes, le latin « servus », le grec « doulos » (et leurs équivalents germaniques : theow en vieil-anglais, par exemple) ont été remplacés par le nom même des Slaves : Sklave, slave, esclave !

      Une encyclopédie UKRAINIENNE parue en 2002 estimait à deux millions ou deux millions et demi le nombre de Slaves ukrainiens, russes et biélorusses capturés par les TATARS entre 1482 et 1760. Porochenko en a-t-il parlé à Jamala ?

        +12

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      • Annouchka // 20.05.2016 à 18h31

        Esclaves d’origine slave qui se retrouvaient ensuite dans le sud de la France, en Espagne et en Italie (à la cour papale notamment ) jusqu’à la renaissance.

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  • avec avec // 20.05.2016 à 19h12

    Les Tatars me débectent , je suis presque sur place je les vois à l’oeuvre . Surtout les assimilés qu’on distinguent mal . Sont toujours sur le traffic de slaves , qui croyez vous qui organise ces trafics de blondes Ukhrainiennes , Russes , Moldaves , Roumaines , Bulgares , etc …avec des comparses Roms et sur le dos des Roms aussi . Oui d’accord tous les Tatars sont pas comme çà , mais pour ceux qui traffiquent si on gratte , on retrouve .
    Alors de la Lithuanie , Pologne , Ukhraine on a une longue ambiguité historique qui se pérpétue aussi Et qui monte en gamme du Nord vers le Sud . Z’étaient censés les uns et les autres émanciper les Slaves sous inspiration catholique mieux que les Grecs orthodoxes et en place des Teutons qui avaient échoué . Et puis z’ont fait pire , au final . Alors on se la rejoue , on a un nouveau look : l’Europe . Mais le maquillage tiens pas , en tous cas moins que pour celui de nos stars de Cannes qui ont d’ailleurs plus compté sur leurs robes à la con ( Depardieu , citation ) .
    Alors les Tatars là dedans , à part qu’ils tiennent encore les plages , trés lucratives , c’est pas un drame .

      +8

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  • Olympi // 20.05.2016 à 19h53

    C’était l’époque des grands déplacements de populations:
    https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b2/DeportaEur-WW2.jpg

      +1

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  • robindes bois // 20.05.2016 à 20h31

    En 1945,il ne faut pas oublier que les sudètes qui accueillirent les nazis à bras ouverts en 1939,furent expulsés sans ménagement vers l’Allemagne.
    Mais comme la Tchéquie est membre de l’OTAN,on ne préfère pas trop insister la dessus…

    L’éternel 2 poids 2 mesures qui est l’étalon d’or de la doctrine occidentale….

      +10

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  • Piotr // 20.05.2016 à 21h50

    Vu de l’Est slovaque : Juste merci pour cette article : un ami a un oncle âgé qui vit avec une Polonaise et celle-ci lui a raconté qu’elle a une amie polonaise dont la mère « riche propriétaire de terres en Pologne orientale » -actuelle Ukraine de l’Ouest » a été massacrée par les « OUN – UPA » du village pour avoir ses terres. Je n’invente rien cette conversation avait eu lieu il y a plus d’un an ( à cause des événements de Maïdan…) Merci encore pour votre travail.

      +7

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  • bluetonga // 21.05.2016 à 01h05

    Pour l’anecdote, j’entrevoie l’autre jour un reportage d’ARTE traitant du sort des prisonniers soviétique lors de la seconde guerre :

    http://www.arte.tv/guide/fr/057369-000-A/prisonniers-de-guerre-sovietiques

    Surprise, surprise, on traite surtout de leurs déboires lors du retour au pays, où ils font souvent l’objet d’un ostracisme officiel, parfois sont condamnés lourdement. C’est tout à fait exact. Mais quand ARTE traitera-t-elle du sujet des 2 ou 2.5 millions de prisonniers de guerre soviétiques capturés par les Allemands au cours des six premiers mois de l’opération Barbarossa, et tout simplement abandonné à la famine, à la dénutrition, à la mort par absence de soins et de nourriture? Ce n’est quand même pas mal comme génocide, et si ça ne justifie pas les excès de l’armée rouge auprès des populations civiles allemandes ou autres, ça aide à les expliquer.

      +7

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    • Ailleret // 21.05.2016 à 14h13

      Eh oui, ces camps de la mort pour PG soviétiques, ce n’est pas très sexy. Cela gêne le discours de l’Allemagne otanisée. Pourtant, un jeune guide allemand m’en avait parlé au cours d’une visite du camp de Sachsenhausen. Il y en avait un près de sa ville natale, Bielefeld il me semble.

        +4

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  • Olivier // 21.05.2016 à 15h36

    Les Tatars : en 1944 des soldats Tatars combattaient en Haute-Corrèze contre les groupes « terroristes » d’alors. Ils n’y ont pas laissé de bons souvenirs. Des anciens de la résistance m’ont raconté que les soldats Tatars désertaient, ils étaient alors protégés par ceux qu’ils avaient combattu, compagnons de ceux qu’ils avaient martyrisés.
    Après la signature de la paix ils ont été renvoyés en URSS. Tous les acteurs connaissaient leur avenir.

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