Les Crises Les Crises
15.janvier.201315.1.2013 // par Olivier Berruyer

[Interview exceptionnelle] Bernard Esambert : « L’eau renversée d’un vase n’y revient jamais » (2/2)

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Suite de l’interview d’hier. Vous pouvez télécharger les deux parties réunies en un seul pdf ici. Pour la taille des banques, nous en reparlerons…

OB : Pensez-vous qu’il faille réduire la taille des banques ?

 Bernard Esambert : Non, il faut une saine compétition, en termes de banques commerciales et aussi de banques d’affaires. Mais est-ce que cela plaide pour des banques plus petites ? Non, car pour aider les grands groupes, il faut quand même des banques d’une taille suffisante. Que des groupes comme Total, St Gobain, Lafarge et quelques autres, reçoivent des lignes de crédit et des garanties de lignes très importantes, c’est essentiel, pour leur développement, et cela ne peut venir que de banques d’une taille suffisante. Sans compter, encore une fois, le nécessaire accompagnement partout dans le monde.

Donc, non, je ne suis pas opposé à la taille des banques, à condition qu’il n’y ait pas de monopole dans notre pays, parce que même si l’on est au sein de l’Europe, il y a encore des frontières de toutes natures entre la France et le reste de l’Europe, ne serait-ce que des frontières culturelles qui jouent aussi pour les banques.

Il faut donc des banques pour accompagner les grands groupes sur leur terrain de chasse, dans le monde entier, et pour cela il faut des structures d’une taille suffisante, probablement des banques de la taille des banques actuelles – une fois scindées. Ce n’est pas la taille que je remets en cause.

OB : Le politique semble paralysé face à la régulation bancaire. On le voit encore dans l’avant-projet de loi du gouvernement, le plus faible du monde occidental. Pourquoi ?

Il y’a un premier problème, dont je ne sais pas très bien comment on peut le résoudre, qui résulte aux yeux de certains de la connivence entre la tutelle et les groupes. Ce n’est pas très facile d’exiger de la tutelle des projets de réformes extraordinairement importants et douloureux pour les banques, quand une partie des fonctionnaires de la tutelle a pour objectif secret de pantoufler dans les mêmes banques.

Cela dit, je suis réservé sur cette thèse car il ne faut pas exagérer, pour deux raisons : la première c’est que tous les brillants fonctionnaires de la Direction du Trésor n’ont pas comme objectif de devenir banquier, et deuxièmement, même quand ils ont cet objectif, cela n’entache pas leur objectivité et leur désir de bien faire leur métier.

OB : Le problème, c’est que cela crée néanmoins un soupçon, non ?

En fait, c’est la casquette souvent qui fait l’homme, c’est-à-dire que, ces hauts fonctionnaires, quand ils sont à la Direction du Trésor, épousent bien la thèse de l’État et de la Direction du Trésor et ensuite, quand ils pantouflent, celle de la banque. Là-dessus, il ne faut pas non plus exagérer le risque.

Sur le plan du pantouflage en général, j’ai des idées d’une grande simplicité.

OB : Lesquelles ?

Qui sont qu’il ne faut pas interdire le pantouflage, parce qu’il est un peu dans la vocation des grands corps de l’Etat. Encore que, quand on fait l’ENA ou un grand corps de Polytechnique, a priori, on est là pour servir l’État, pas pour se servir, pour employer des grandes formules. Mais on ne peut pas empêcher les gens d’avoir ce but avoué, ou non avoué, à terme.

Seulement, il faut que les choses se passent de façon à optimiser le résultat pour l’entreprise de ces pantouflages. Et la bonne façon d’optimiser les choses, c’est de faire en sorte que ces pantouflages se fassent dans un premier temps dans des filières opérationnelles, étrangères de préférence, parce que cela éloigne de tout le contexte franco-français, et les gens qui viennent de l’administration pourront ainsi être jugés sur leur façon d’avoir contribué à développer une activité, dans un contexte très différent de celui dans lequel ces élites ont fait leurs études.

Quand l’on envoie vraiment les gens « au charbon » et dans un contexte qui n’est pas franco-français, avant de leur permettre de gravir les échelons et d’arriver au niveau des États-majors, cette sorte de pantouflage ne me choque pas. Et c’est celle qui donne les meilleurs résultats pour la suite.

En revanche, les pantouflages immédiatement au sommet, débouchent souvent sur des apocalypses, comme pour le Crédit Lyonnais et quelques autres. Et ce n’est pas l’intelligence ou l’honnêteté de ces patrons que je remets en cause, c’est le fait que, n’ayant pas eu l’opportunité de travailler dans une filiale lointaine, ils se sont laissés un peu griser par le pouvoir qu’ils avaient au sommet, sans disposer de la corde de rappel qu’ils auraient eue s’ils avaient vraiment démarré à la base de l’entreprise.

Pour moi, le pantouflage sous cette forme est supportable, et peut permettre la promotion de gens à des niveaux élevés, qui devront cette promotion, pour une large part, à leur mérite d’avantage qu’à leur pédigrée.

OB : Comment le politique peut-il vraiment comprendre ce qui se passe dans le secteur bancaire ?

Eh bien, malheureusement les parlementaires sont aussi ignorants de tous ces produits nouveaux que le sont souvent les présidents de banque, ce qui est plus grave. Parce qu’un président de banque, devrait avoir le souci de passer ses nuits à essayer de comprendre les risques générés par ses produits, même s’il ne comprend pas complètement leur fonctionnement !

Pour simplifier, ces produits, en apparence très complexes, ne le sont finalement que dans certaines modalités, mais dans leur principe de base, ils ne le sont pas autant qu’on l’a dit. On peut les comprendre, et d’ailleurs à l’AMF, nous les décortiquions très bien. On arrivait clairement à voir les zones de risques de chacun de ces produits ; mais l’habillage de ces produits faisait effectivement que, pour le grand public, c’était complètement incompréhensible.

OB : Finalement, ce que vous dites est du simple bon sens : il est stupide de mélanger des activités risquées. Et pourtant ce bon sens-là, on l’entend très peu exprimé, dans un monde plein de « il est interdit d’interdire » ou de « c’est nouveau, donc c’est moderne, donc c’est bon ». Comment expliquer cette perte du bon sens ?

Parce qu’il y ‘a un courant porteur beaucoup plus puissant que tout le reste, qui est le courant d’un libéralisme exacerbé. C’est clair. Ce courant d’ailleurs imprègne les esprits, les comportements des fonctionnaires du Ministère de l’Economie et des Finances, depuis toujours d’ailleurs, ce n’est pas un secret que je révèle.

Et ce courant est très puissant, et il est plus puissant que toutes les réticences qui peuvent s’exprimer à droite et à gauche. Et je ne suis pas le seul, comme vous l’avez dit, Jean Peyrelevade est dans le même état d’esprit et il y en a d’autres. Je ne suis pas sûr que si vous demandiez à quelques membres de l’AMF, anciens ou actuels, ce qu’ils en pensent, ils vous diraient des choses tout à fait analogues à celles que je vous ai dites.

Mais tout cela représente des positions isolées dans un courant porteur beaucoup trop puissant pour que ces sentiments soient pris en considération.

OB : Le problème, c’est que ce courant a lamentablement échoué en 2008, mais que rien ne change…

Il a échoué, oui, sur le moment on a tous cru qu’il avait échoué, mais quand on regarde ce qui s’est passé aujourd’hui a-t-il vraiment échoué ? Le néolibéralisme s’en est remis finalement, une fois de plus. Enfin ce n’est pas encore totalement sûr, il y’a encore quelques grincements par ci et par là. Car je ne souscris pas aux propos du Président de la République, disant que la crise financière est derrière nous ; hélas, elle est loin de l’être !

Ne serait-ce que parce qu’il y a un pays dont on parle peu mais où les ratios d’endettement de toute nature sont apocalyptiques, c’est les États-Unis, et, cela, on le sait depuis quelques décennies. J’avais écrit des choses dans mon premier livre là-dessus. J’avais d’ailleurs été le témoin de ce que Connally – qui était à l’époque le président du comité des experts économiques de la Maison Blanche – avait alors dit au monde entier : « le dollar c’est notre monnaie et c’est votre problème ».

Est-ce que cela remet en cause le néolibéralisme tel que l’entendent tous ceux qui lui portent un culte sans nuance ? Je n’en suis pas sûr. Je suis pour le libéralisme, c’est un instrument qui maintient une compétition aux effets extraordinairement bénéfiques – c’est clair –, compétition sans laquelle on n’aurait pas connu ces accroissements des niveaux de vie dans les pays développés, et, désormais dans les pays émergents ; ce sont des phénomènes extraordinairement importants et puissants. Donc, le libéralisme a des vertus, simplement il est désormais sans contrôle, si j’ose dire. Et il faut le doter d’un code éthique universel permettant d’échapper à tous ces excès. Nous sommes quelques-uns à y travailler mais cela prendra du temps et d’énormes efforts.

Et le fait d’être libéral n’interdit pas d’essayer d’être intelligent. Pensez-vous que les Américains et les Allemands auraient laissé partir sous des contrôles étrangers et lointains leur sidérurgie ou leur industrie minière ? D’où le sort de nos filiales industrielles dans l’acier ou l’aluminium désormais trop éloignées des centres de décision. Dans la Mecque du libéralisme que sont les États-Unis, on sait faire la part des choses…

Un proverbe japonais dit que l’eau renversée d’un vase n’y revient jamais. Nous n’aurons pas de sitôt des champions nationaux de l’acier et de l’aluminium que nous avions mis un demi-siècle à construire !

 

Bernard Esambert est l’auteur de Le 3e Conflit mondial (1977), La Guerre économique mondiale (1991) Pompidou, capitaine d’industries (1994).

Il sortira « Une vie d’influence, dans les coulisses de la Ve République » le 30 janvier 2013, aux éditions Flammarion.

82 réactions et commentaires

  • Le Yéti // 15.01.2013 à 06h25

    « Donc, le libéralisme a des vertus, simplement il est désormais sans contrôle, si j’ose dire. Et il faut le doter d’un code éthique universel permettant d’échapper à tous ces excès. »

    Le libéralisme sous contrôle de qui ? De l’Etat ?? Le libéralisme est une organisation économique, point. Le code d’éthique, c’est l’affaire du politique. Le code d’éthique « universel » est au mieux une vue de l’esprit, au pire une façon à peine polie de noyer le poisson.

    « Nous sommes quelques-uns à y travailler »

    Ah bon ? Qui ? Sous quel mandat ? Les propos de M. Esambert tout au long de cette interview, essayant de sauver ce qui peut l’être d’un système en plein naufrage et dont il a été un acteur ininterrompu depuis l’ère Pompidou, se posant en membre d’une élite quasi intemporelle, naviguant de cabinets officiels en conseils d’administrations privés, m’ont paru bien suffisants. Et un brin pathétiques.

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    • dfgvr // 15.01.2013 à 08h11

      100% d’accord, rien que cette citation (et on aurai pu en choisir d’autres) montre le cafouillage intellectuel. Je ne parle même pas des propos dignes d’A. Minc sur la résilience du système.

      Ce Monsieur regrette de ne pas avoir fait un petit stage à l’étranger pour démontrer ses compétences et nous aussi d’ailleurs, il n’est peut-être pas trop tard.

      Bref : il est pour la séparation des banques -> OK c’est toujours bon à prendre, pour le reste …

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      • Le Yéti // 15.01.2013 à 09h02

        Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire à Olvier Berruyer, la séparation des banques est en aucun cas une solution à la crise actuelle. La crise actuelle provient d’une perversion des activités bancaires avec le développement et la multiplication galopante et incontrôlée de produits parfaitement prédateurs.

        La solution à la crise financière passe bien moins par une séparation des activités bancaires que par l’interdiction pure et simple de leurs activités prédatrices (les paris spéculatifs sur les variations de prix, par exemple, mesure chère à Paul Jorion).

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        • Fabien // 15.01.2013 à 09h29

          @ Yeti

          La crise actuelle provient d’une perversion des activités bancaires avec le développement et la multiplication galopante et incontrôlée de produits parfaitement prédateurs.

          Je le vois pas comme cela, la « crise actuelle » est ancrée dans la nature humaine, l’homme est incapable de se mettre une quelconque limite, il ne comprend que quand il se prend le mur et souffre.

          Regarde notre ami banquier qui ne voit absolument rien alors que ne serait-ce qu’au niveau écologique cela crève absolument les yeux (je ne crois pas à sa mauvaise foi).

          Bref le libéralisme est vraiment la philosophie du no limits par excellence, tant que la crise ne ramène pas nos élites à leur condition d’homme elles ne comprendront pas.

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          • chris06 // 16.01.2013 à 21h42

            @Vénus,

            « La séparation permet de distinguer la nature des risques. »

            pourquoi?

            Dans une économie de marché, le prix des actifs, c’est à dire l’évaluation des risques, est déterminé par les marchés (les marchés des taux d’intérêts, les repos, les marchés monétaires, etc…).

            Le fait de scinder les banques ne changera strictement rien au degré de spéculation sur les marchés, c’est à dire les prix de marché et l’évaluation des risques des actifs.

            Les actifs qui seront détenu par les banques de dépôts verront leurs prix (donc l’évaluation des risques) impacté par la spéculation de la part des banques d’affaires et des shadow banks (hedge funds, ETFs, etc…) exactement de la même manière avec ou sans séparation.

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          • Vénus-Etoile du Berger // 16.01.2013 à 22h57

            @chris06

            là pour votre information vous abordez du risque de marché

            par nature de risque différenciée, les risques seront segmentés.

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          • chris06 // 17.01.2013 à 11h26

            @olivier,

            « Sinon, le principal actif d’une banque après scission sera son portefeuille de créances clients (prêts) qu’elle gardera jusqu’au terme… »

            oui mais vu que ce sont les marchés des taux d’intérêts (obligations privées et publiques), des repos, et les marchés monétaires qui servent de référence pour les prêts bancaires, la transmission du risque pris par les banques d’affaires et les shadow banks se fera qu’il y ait scission ou non.

            Pour info, lis cet article de zerohedge: rien qu’aux USA, les shadow banks c’est $15000 milliards qui spéculant sur les archés des repos, des money market mutual funds, des MBS, des CDO, des ABS, tous ces risques se transmettent bien entendu aux risques des prêts bancaires, qu’il y ait scission ou non
            http://www.zerohedge.com/news/verge-historic-inversion-shadow-banking

            « 1/ tant de monde appelle à le faire 2/ les banquiers refusent aussi fort… »

            comme l’explique zerohedge, les économistes mainstream n’ont pas intégré l’existence des shadow banks dans leurs modèles et la plupart sont les mêmes qui n’avaient pas prévu la crise car ils se refusent toujours à regarder les flux de fonds (flow of funds model) pour comprendre comment fonctionne réellement le système financier

            quand aux banques, elles s’opposent à la diminution de leur périmètre d’activités, ça n’a rien de très surprenant! Tu connais beaucoup d’entreprises qui ne lutteraient pas contre la diminution de leurs activités par les pouvoirs publics?

            @Vénus,

            même chose, ce sont les marchés qui déterminent le prix des risques des prêts bancaires : il n’y a pas de différentiation des risques

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          • chris06 // 17.01.2013 à 14h19

            @Olivier, Vénus,

            petit rappel : les taux des prêts hypothécaires sont indexés sur les marchés (euribor pour les taux variables, obligations publiques pour les taux fixes).

            Comment voulez vous qu’il y ait différentiation des risques entre ceux des marchés et ceux des prêts bancaires tant qu’on a une telle architecture du système financier?

            Il faudrait vraiment tout changer au système monétaire, bancaire et financier (voir mon commentaire sur le billet d’aujourd’hui) si on voulait que la scission en banques de dépôts soit protégée des risques spéculatifs sur les marchés (15 000 milliards de fonds spéculatifs rien qu’aux USA sont placés sur ces marchés).

            Je ne suis pas opposé à la scission, mais pas sans changer le cadre. Sinon, c’est mettre la charrue avant les boeufs.

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          • chris06 // 17.01.2013 à 16h24

            @olivier,

            « Je rappelle que la scission marchait parfaitement en 1995 en France »

            oui ça marchait parfaitement mais est ce que cela les aurait protégé des risques d’une faillite systémique comme on a eu en 2008?
            Je te rappelle ton affirmation plus haut, que la scission diminuerait les risques de 90%, c’est cette affirmation que je conteste.

            « Vous m’expliquerez aussi en quoi la faillite de Paribas impactera BNP après scission et l’entraînera à la faillite – concrètement au niveau de son bilan svp ? »

            de la même manière que la faillite de Bear Sterns et de Lehman a plus qu’impacté celles de presque toutes les grandes banques mondiales (Citigroup, JP Morgan, Ban of America, BNP Paribas, SocGen, ainsi que de banques de dépôts comme Northern Rock et les cajas espagnoles). Et pourtant Lehman et Bear Sterns était des banques d’affaires séparées juridiquement et physiquement de toutes ces autres banques.

            Concrètement, la transmission du risque c’est faite via les marchés interbancaires et des dettes publiques qui ont vu leurs taux monter en flèche et donc les portefeuilles de créances détenues par ses banques (prêts aux ménages, entreprises, et adm. publiques) ont vu leur valeur comptable baisser en flèche et entraîné une quasi-faillite non seulement du secteur bancaire, mais aussi de l’assureur AIG.

            Je répète, encore fois, que la transmission des risques des banques d’affaires et des shadow banks se fera vers les banques de dépôts, avec ou sans scission, via les marchés des taux, des repos, monétaires, des CDO, des MBS, des ABS, etc… sur lesquels, rien que les shadow banks aux USA ont plus de $15 000 milliards de fonds engagés.

            Autre exemple :

            La scission qui était pourtant en vigueur aux Etats Unis jusqu’en 1999 n’a en rien empêché la faillite des Savings and Loans en 1987, qui étaient des banques de dépôts. Les mêmes mécanismes étaient déjà en place sauf que les banques d’affaires et les shadow banks géraient des fonds beaucoup moins grands qu’aujourd’hui et l’effet de cette crise bien moindre qu’en 2008. Mais c’était avant coureur et aurait dû, déjà, nous alerter sur les risques que les fonds spéculatifs font peser sur les banques de dépôts via les marchés.

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    • Téji // 15.01.2013 à 08h52

      Le Yéti, vous citez : “Donc, le libéralisme a des vertus, simplement il est désormais sans contrôle, si j’ose dire. »
      c’est bien écrit SANS et non SOUS !
      je crains que vous n’ayez mal lu 😉

      Puis-je évoquer « Le code pour une éthique globale » de Tremblay ? Parler de vue de l’esprit, voire de noyade, me paraît aller bien trop loin !
      Le politique n’est pas nécessairement de courte vue, même si cela semble être le cas malheureusement. Qu’il ait une vue à long terme me semble même fondamental, et que cette vue soit altruiste, nécessaire pour sortir du politicien. L’éthique a là, alors, son mot à dire.

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      • Le Yéti // 15.01.2013 à 09h11

        @Téji : « Vous avez sans doute mal lu. »
        Non, non, j’ai bien lu 🙂

        Et pendant que j’y suis (Olivier ne m’en voudra pas j’espère !), j’en profite pour faire la promotion d’un petit groupe Facebook que je viens de créer : Régulons les banques nous-mêmes ! (complété par un haschtag twitter : #RegulationBanques)

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        • artiste // 15.01.2013 à 20h20

          le probléme c’est que nous ne sommes pas dans un systéme libéral qui à pour contre partie la responsabilité, si les banquiers etaient responsables sur leurs bien propres tous ces problèmes ne se poseraient pas car ils ne prendraient pas de positions pouvant les ruiner et ne viendraient pas pantoufler dans des metiers qu’ils ne connaissent pas tout le reste est faribole

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        • Téji // 15.01.2013 à 20h45

          alors désolé, le Yéti, de ma remarque, et mes excuses 😕
          mais je n’ai pas compris la vôtre 😀

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    • raloul // 15.01.2013 à 09h40

      Bonjour!

      A propos de « code éthique universel », il y a un truc qui semble un peu obsolète – navré pour la ringardise – qui s’appelait « déclaration universelle des droits de l’homme ». Oui je sais c’est vieux jeu et critiquable peut-être, mais si avant de prétendre réinventer l’eau chaude on s’y intéressait et on appliquait vraiment les textes déjà adoptés par les états depuis longtemps?

      Par exemple, l’article 17:
      1. Toute personne, aussi bien seule qu’en collectivité, a droit à la propriété.
      2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété.

      ou encore l’article 23:
      1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
      2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.
      3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
      4. Toute personne a le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.

      etc… santé, education, culture, ordre juridique, une bonne base se trouve déjà là.

      Ca fait du bien de tant à autres de rappeler quelques fondamentaux… à lire dans le contexte actuel, ça semble presque décalé, et pourtant nous avons tellement besoin aujourd’hui de leaders qui ont le courage de leurs idées, et qui défendent avec férocité une vision humaniste (et accessoirement d’états et d’agents économiques qui respectent les engagements contenus dans cette déclaration).
      Ensuite, on peut débattre ad aeternam du contexte dans lequel sont nés ces droits de l’homme, des détournements de ceux-ci qui ont pu avoir lieu, ou bien de l’aspect non-contraignant de la déclaration, mais ça s’éloigne fortement du sujet de l’article en question.

      Enfin, lorsque vous dites qu’un code éthique universel n’est – au mieux – qu’une « vue de l’esprit », cela me laisse songeur…

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      • Le Yéti // 15.01.2013 à 09h57

        Tout à fait d’accord avec vous sur les Droits de l’homme et du citoyen qui, avec la devise républicaine Liberté, Égalité, Fraternité prévalent à mes yeux sur tout autre loi et même sur l’expression démocratique elle-même (un peuple qui renierait majoritairement les Droits de l’homme en tout ou partie serait à mes yeux un peuple scélérat).

        Voilà pourquoi je mets plus que jamais en cause « l’éthique universelle » que M. Esambert prétend encore rechercher avec son obscur Think Tank, alors qu’il a déjà les Droits de l’homme et du citoyen à sa disposition.

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        • artiste // 15.01.2013 à 22h21

          Les hommes naissent libres et égaux en droits, aprés ils se démerdent ( jean yanne je crois)
          ca ne va pas plus loin

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      • jducac // 15.01.2013 à 14h53

        @ raloul Le 15 janvier 2013 à 09h40

        Article 17:
        1. Toute personne, aussi bien seule qu’en collectivité, a droit à la propriété.
        2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété.
        Article 23:
        1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
        2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.
        3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
        4. Toute personne a le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.

        Mais que vaut l’énoncé de tous ces droits quand on ne prend pas conscience de la prééminence des devoirs dont l’accomplissement conditionne les droits ?
        Que vaut la vie quand on oublie son premier devoir, celui de permettre sa perpétuation ?
        Que vaut le présent quand on se désintéresse de ses conséquences sur le futur ?
        Que vaut la volonté quand elle ignore la réalité ?
        Que valent nos actions tant qu’on n’a pas pris conscience de la nécessité de se conformer aux dures lois de la physique qui règlent la marche du monde ?

        Bien plus que les sciences humaines, dont les politiques, les publicitaires et autres conducteurs ou manipulateurs d’hommes font grand usage, se sont les sciences dures, la physique et la biophysique qui auront toujours le dernier mot en contraignant l’économie des hommes à s’y plier.

        Que peuvent aujourd’hui les humains en termes de devoirs, et quels seraient leurs droits demain si nous devions faire face à une très forte activité volcanique résultant d’un réchauffement de la croûte terrestre suite à une trop grande consommation d’énergies fossiles, résultat d’un trop grand usage du crédit ?

        Supposons qu’au lieu de perturber assez faiblement l’activité en Europe pendant une semaine comme ce fut le cas avec l’éruption de l’Eyjafjöll, cela bloque tout trafic aérien pendant des années.
        Il n’y aurait pas que certaines banques qui seraient mal en point. Seraient-elles rendues coupables d’avoir pris trop de risques ?

        Chacun de nous a le droit de ne pas s’en soucier, mais l’humanité n’a-t-elle pas le devoir de s’en préoccuper et de mieux réguler l’ensemble?
        C’est pour cela qu’il est utile de donner la parole à des hommes ayant la culture scientifique et économique du calibre de Bernard Esambert.

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        • raloul // 15.01.2013 à 15h34

          Bonjour!

          Merci pour votre réponse. A mon avis, les droits et les devoirs sont les deux faces d’une même pièce. La complémentarité va dans les deux sens.

          Je ne partage pas votre opposition entre les sciences dites « dures » et les autres, et encore moins leur hiérarchisation. Je pense que l’étude de civilisations antiques, en guise d’exemple, peut-être une aussi bonne source d’inspiration pour la décision politique que des mesures précises de températures à la surface du globe. Mais effectivement, je trouve aussi que la parole tend à n’être plus assez donnée aux scientifiques pour certaines questions essentielles.

          Par contre, nous sommes entièrement d’accord sur le manque effroyable de perspective, de vision, et d’action profonde qui caractérise ces temps troublés. Vive le royaume de la comm’, du court-termisme et de l’abus généralisé!

          Enfin, effectivement je pense aussi qu’il est de notre devoir de nous battre, afin justement de pérenniser certains de nos droits (et ceux des génératoins qui nous succéderont). Vouloir un meilleur avenir pour ses enfants est un précepte vieux comme le monde; il semble pourtant mal en point, oublié, ou peut-être que la définition même d’un avenir meilleur est à mettre sur le tapis? (bon on en a pour des années de débats si on commence…)

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          • jducac // 16.01.2013 à 09h42

            @ raloul Le 15 janvier 2013 à 15h34

            Je ne partage pas votre opposition entre les sciences dites “dures” et les autres, et encore moins leur hiérarchisation. Je pense que l’étude de civilisations antiques, en guise d’exemple, peut-être une aussi bonne source d’inspiration pour la décision politique que des mesures précises de températures à la surface du globe. Mais effectivement, je trouve aussi que la parole tend à n’être plus assez donnée aux scientifiques pour certaines questions essentielles.

            C’est votre droit de ne pas partager ma position soutenant l’idée d’une prééminence des sciences « dures » sur les autres. Mais c’est aussi le devoir de tout être humain se sentant solidaire et en partie responsable de l’avenir de sa communauté d’appartenance, d’attirer l’attention de ses congénères sur les risques pour l’humanité de laisser chacun se bercer d’illusions par des courants de pensée non rationnels, par des croyances, ou plus simplement par absence de courage, par abandon à la facilité.

            Bien sûr qu’il faut tirer des leçons des expériences passées et de l’histoire des hommes. Il n’est pas besoin de remonter aux temps de l’antiquité pour en apporter la preuve. L’exemple de Galilée face au savoir officiel de l’église catholique romaine n’est-il pas suffisant pour montrer en quoi les sciences dures prévalent sur les autres ?
            http://fr.wikipedia.org/wiki/Galil%C3%A9e_(savant)

            Enfin, effectivement je pense aussi qu’il est de notre devoir de nous battre, afin justement de pérenniser certains de nos droits (et ceux des générations qui nous succéderont).

            Je pense qu’en nous accrochant à « nos droits » au lieu de nous interroger sur nos devoirs, nous mettrions la charrue avant les bœufs. Le futur se construit dans le présent et, à trop vouloir user et jouir maintenant de « nos droits » nous portons inconsciemment atteinte aux droits de ceux qui nous suivent dans l’enchaînement des générations.

            (bon on en a pour des années de débats si on commence…)

            A plus forte raison pour ne pas évacuer le débat, à moins de ne pas se soucier du futur, lequel commence dès demain, sur l’autre face de la pièce.

            C’est à mon avis irresponsable de ne pas se sentir en devoir de s’y préparer, et de ne pas inciter ceux qui n’en n’ont pas encore pris conscience, à devoir s’y consacrer. C’est le moyen de s’approprier le temps, une des données physiques qui, avec l’énergie, gouverne la marche de l’univers. L’humanité et les humains ne sont que des bactéries ayant à peine évolué.
            http://fr.wikipedia.org/wiki/Origine_%C3%A9volutive_de_l'Homme

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    • gibusw // 15.01.2013 à 14h00

      Ce personnage est [Modéré :un peu de respect, merci] habitué à toujours tirer les (grosses) ficelles dans l’ombre. Toujours du côté du manche, jamais entre le marteau et l’enclume! Il n’a visiblement jamais connu d’angoisse de trésorerie personnelle le 15 du mois.
      Une chose est sûre, le libéralisme, à défaut d’être bon pour les hommes, est assurément un désastre pour la planète bleue.

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      • gibusw // 15.01.2013 à 14h50

        question : depuis quand le terme de personnage (utilisé sans autre qualificatif), est irrespectueux ?

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      • artiste // 15.01.2013 à 22h27

        il y a déja eu au moins quatre extinctions d’éspece sur cette planéte alors cessez de pleurnicher elle en a vu d’autre

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        • raloul // 16.01.2013 à 01h50

          Bonjour!

          Des extinctions d’une espèce singulière, il y en a continuellement.

          Si vous parlez par contre d’extinction massive, il y en a déjà eu au moins cinq, sept selon certains spécialistes.

          La différence entre la période actuelle et les extinctions massives précédentes est que, en plus d’être d’une ampleur et d’une vitesse inédite, le phénomène est très intimement lié à l’activité humaine.

          Moi, ça me désole de penser que vous puissiez tenter de relativiser le fait que nous soyons assez stupides ou inconscients pour mettre en péril les fondements biologiques qui permettent notre vie (ou notre survie). Si pour vous, se soucier du devenir de la planète, c’est pleurnicher… vous n’avez peut-être pas d’enfants et l’idée-même d’offrir à d’autres âmes le cadeau inestimable d’une vie humaine vous est étrangère?
          Ou peut-être que vous souhaitez condamner les générations suivantes à un enfer écologique?
          Je ne comprends pas vraiment un tel aveuglement volontaire. La planète qui « en a vu d’autres » n’est-elle pas assez miraculeuse pour mériter votre, notre respect à tous?

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  • FrédéricLN // 15.01.2013 à 07h03

    J’ai bien le souvenir de Bernard Esambert enseignant aux étudiants dont j’étais la « guerre économique », c’est-à-dire le mix balladurien de libéralisme à l’intérieur et de colbertisme à l’extérieur. J’en retrouve la recette dans cet entretien. Mais je la retrouve agrémentée de pépites de bon sens, que ce soit sur le pantouflage, les risques financiers, et la crise toujours devant nous, qui me font grand plaisir. Bravo Olivier pour cette interview !

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  • Dan // 15.01.2013 à 12h09

    Mr Esambert nous décrit vraiment la soviétisation de l’économie française , il serait juste de dire que cela à commencer en 1983 et dure à ce jour, la meilleur preuve , l’état chaque année verse 65 millards d’aides et de subvensions aux grandes entreprises auxquels vont s’ajouter 30 millards au titre du pacte de compétitivité , sans oublier nos banques qui ont dû être renflouées et pour faire cela l’état emprunte sur les marchés financiers …. bravo !!! Le plus choquant en1989 les russes ont jeté ce système qui les a amené à la faillite , en France nous maintenons une nomenklatura d’élites étatiques qui a mis la main sur toutes les centres de décision et qui assume aucune responsabilité . Ceci nous mènera à la faillite !

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    • chris06 // 15.01.2013 à 13h39

      vous savez, Dan, ce que vous dénoncez avec justesse, les centaines, voir les milliers de milliards de subventions, aides diverses et variées et interventions publiques pour sauver ou aider des entreprises et des banques privées, n’a rien de spécifiquement français : c’est même un phénomène très général à la plupart des pays « sur-développés » (USA, Japon, Europe).

      Vous appelez cela une « soviétisation », perso je préfère le terme « socialisme de droite ».

      Il me semble évident que tant qu’il y aura de telles interventions et aides publiques pour sauver des entreprises privées qui devraient, sans cela, faire faillite, c’est à dire , en fait, une telle collusion au plus haut niveau entre les pouvoirs publics et les grandes entreprises capitalistes privées, il sera impossible qu’une économie capitaliste de marché fonctionne de manière démocratique.

      « « L’impulsion fondamentale qui met et maintient en mouvement la machine capitaliste est imprimée par les nouveaux objets de consommation, les nouvelles méthodes de production et de transport, les nouveaux marchés, les nouveaux types d’organisation industrielle – tous éléments créés par l’initiative capitaliste. […] L’histoire de l’équipement productif d’énergie, depuis la roue hydraulique jusqu’à la turbine moderne, ou l’histoire des transports, depuis la diligence jusqu’à l’avion. L’ouverture de nouveaux marchés nationaux ou extérieurs et le développement des organisations productives, depuis l’atelier artisanal et la manufacture jusqu’aux entreprises amalgamées telles que l’U.S. Steel, constituent d’autres exemples du même processus de mutation industrielle – si l’on me passe cette expression biologique – qui révolutionne incessamment de l’intérieur la structure économique, en détruisant continuellement ses éléments vieillis et en créant continuellement des éléments neufs. Ce processus de Destruction Créatrice constitue la donnée fondamentale du capitalisme : c’est en elle que consiste, en dernière analyse, le capitalisme et toute entreprise capitaliste doit, bon gré mal gré, s’y adapter. »

      J. Schumpeter, Capitalisme, socialisme et démocratie, p.148

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      • Jean-Luc // 15.01.2013 à 14h03

        « une telle collusion au plus haut niveau entre les pouvoirs publics et les grandes entreprises capitalistes privées »

        Tout est dit dans cette phrase !!
        La porosité entre les différents milieux de pouvoirs politiques et d’affaires est certainement le plus marquant aujourd’hui. Ce n’est pas nouveau mais devient de plus en plus prégnant et décisif dans la vie économique de beaucoup de pays et de moins en moins caché.

        On voit bien les passages qui se font d’un milieu à l’autre, aux USA, en Europe.

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      • Pascal Pissis // 15.01.2013 à 18h57

        Un peu d’analyse de théorie économique pour éviter que certaines personnes tombent (de bonne foi) dans le panneau des théories Schumpetérienne « de destruction créatrice » influencée par l’école Autrichienne de Von Mises. Cette théorie nous conduit tout droit au chaos..
        Espérons que le bon sens l’emporte…

        Schumpeter met l’entrepreneur et l’innovation au centre du système économique. Il fait une distinction nette entre l’entrepreneur, qui va être à l’initiative d’un nouveau produit ou de nouveau procédé et le chef d’entreprise qui se contente d’être un administrateur de produits ou de procédés qui existent déjà. Le premier innove, le second gère. Le premier introduit des ruptures qui bouleversent le système économique tandis que le second reproduit l’existant à l’identique. L’entrepreneur prend des risques car l’innovation qu’il propose se heurte à l’inertie du système, remet en cause des situations stables, va l’encontre d’intérêts établis. Pour Schumpeter, l’innovation impose une évolution au système économique mais peut être porteur de crise en remettant en cause des systèmes existants. C’est ce qu’il appelle la « destruction créatrice » mais au final le système est gagnant. Prenons des exemples pour comprendre cela.
        Le symbole même de l’entrepreneur est Thomas Edison (1847 – 1931) car il est capable, à partir de ses innovations, de fonder des entreprises qui vont promouvoir ses inventions. Ainsi grâce à l’invention de son télégraphe multiplexé, il fondera l’Edison Stock Printer qu’il revendra pour fonder un empire industriel à Menlo Park où il regroupe pour la première fois de nombreux chercheurs dans un même lieu, ce qui en fait le précurseur de ce que l’on appelle aujourd’hui communément la « R & D », la recherche et développement. Ses innovations dans le domaine de l’électricité (notamment l’ampoule électrique à base de filament) le conduit à fonder ce qui deviendra l’une des plus importantes entreprises industrielle du XXème siècle, la Général Electric. En résumé, un inventeur génial doté d’un sens des affaires qui ne l’est pas moins. Et paradoxalement c’est dans le parcours même d’Edison que l’on peut trouver un exemple de « destruction création » mais à ses dépens. En effet, Edison est un fervent partisan du courant continu alors que son employé Nicola Tesla (autre génie créatif, 1856 – 1943) est un fervent défenseur du courant alternatif dont il est l’inventeur. Après la démission de Tesla, une lutte (la « guerre des courants ») opposera Tesla, désormais employé par un concurrent (Westinghouse), à Edison, qui sera bien évidemment gagné par Tesla compte tenu des avantages du courant alternatif sur le courant continu. Ainsi l’invention de courant alternatif (« création ») détruit (« destruction ») une partie des investissements d’Edison dans le courant continu mais au final le système économique bénéficiera de l’innovation du courant alternatif. Tel est en résumé la théorie économique de Schumpeter. Analysons désormais cette théorie.

        Un premier point évident est que l’innovation ne doit pas être confondue avec l’entrepreneur. Edison est un cas rare d’inventeur est d’entrepreneur mais Nicola Tesla est son parfait contraire, piètre homme d’affaire (sa société la Nicola Tesla Company ne percera pas) mais inventeur de tout premier plan. Donc il s’agit de bien distinguer l’innovation d’un côté et le fait de transformer cette innovation en succès industriel. Cette précision est importante car ce qui compte au final c’est l’innovation car lorsque cette dernière apporte pour le sous-système économique qui l’adopte un avantage, alors il y aura toujours des acteurs qui permettront cette adoption. Tesla avait raison sur Edison à propos du courant alternatif, il sera recruté par George Westinghouse qui, conscient de l’intérêt des travaux de Tesla, imposera sa technologie. Si cela n’avait pas été George Westinghouse, cela aura été une autre personnalité car il n’est pas concevable, compte tenu des avantages du courant alternatif, que celui-ci ne s’impose pas au final. George Westinghouse n’est pas une nécessité dans ce processus alors que Tesla l’est encore que si Tesla n’avait pas inventé le courant alternatif un autre savant l’aurait fait à sa place mais simplement plus tard. Il est en effet peu raisonnable de penser qu’un homme, aussi génial soit-il, puisse trouver des innovations qui, sans lui, n’auraient jamais vue le jour. Un inventeur a un simplement un temps d’avance sur son siècle et c’est déjà beaucoup . Et lorsque l’innovation voit le jour, l’entrepreneur qui le premier, en perçoit l’intérêt n’a simplement qu’un temps d’avance sur un autre entrepreneur.

        Ainsi expliquée, l’innovation et sa diffusion au système économique est en réalité inéluctable dès lors que le système ou un sous-système en tire avantage. Donc l’important, ce n’est pas l’innovation, qui adviendra tôt ou tard, ce n’est pas sa diffusion dans le système économique qui interviendra tôt ou tard c’est le fait d’avoir un « temps d’avance » afin d’enrichir le sous-système qui propose l’innovation. On retrouve ainsi la notion de concurrence, l’important est d’innover avant son concurrent. Si un sous-système y arrive avant un concurrent, il y a de fortes chances qu’il « rafle la mise » encore une fois « the winner take all » entraînant des pertes de contreparties importantes chez ses concurrents qui avaient fait, au même moment, les mêmes recherches. Il convient également de distinguer dans le processus d’innovation ceux qui enrichissent le système économique (l’électricité, les avancées dans la médecine, internet ,…) des innovations qui ont comme seul but d’assurer un avantage concurrentiel à un sous-système. Les premiers, même si temporairement ils peuvent enrichir de manière non raisonnable un sous-système, représentent tout de même un enrichissement pour le système global. La lampe à incandescence a certes enrichi le sous-système Général Electric mais est incontestablement un enrichissement pour le système qui se résume par la phrase de Thomas Edison « Je vais rendre l’électricité si bon marché que seuls les riches pourront se payer le luxe d’utiliser des bougies », ce qui peut se traduire par « l’électricité rend un service supérieur à la bougie pour moins de contrepartie travail ». En revanche, lorsque l’innovation ne consiste qu’à proposer un avantage concurrentiel non seulement le système économique pouvait s’en passer mais le fait d’adopter cette innovation appauvrit le système ! La création du système et son entretien implique un travail inutile récurrent qui pourrait être remplacé par du travail utile ou du non-travail. Ces innovations concurrentielles imposent un « toujours plus de travail » au système économique et ce de manière totalement stérile. Plus grave encore, sur le long terme, ce travail inutile épuise les ressources planétaires et mettent en danger la survie même de l’écosystème.

        Ainsi, l’innovation n’est qu’un artifice pour justifier le système concurrentiel, l’entrepreneur ayant toute sa place dans ce système. La théorie de Schumpeter a connu et connaît encore un grand succès à travers le monde en partie pour la raison ci-dessus. Aussi bien aux Etats-Unis où on glorifie l’entrepreneur et sa vision (Bill Gates, Steve Jobs), ou en Europe quand on élabore des plans sur « l’économie de la connaissance », avec cette croyance permanente qu’on aura toujours « un temps d’avance » sur nos concurrents de manière à pouvoir enrichir notre propre sous-système. C’est non seulement puéril mais également grossièrement mégalomane de penser qu’au jeu de l’innovation on sera toujours meilleur que ses concurrents. Il faut également comprendre que l’innovation coûte très chère et qu’il est plus facile d’imiter que de créer. Et donc que l’on finit toujours par se faire rattraper, Le contraire signifierait que le genre humain n’est pas égal et que certain sont plus intelligents que d’autres et que grâce à cette intelligence supérieure ils auront toujours « un temps d’avance ». C’est heureusement faux pour le genre humain et sur un plan économique cela implique toujours plus d’efforts pour rester en tête.

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        • Benjamin Franklin // 16.01.2013 à 16h07

          Pouvez-vous nous citer quelques innovations qui « ne consistent qu’à proposer un avantage concurrentiel » et qui ont remporté un succès commercial sur un marché libre ?

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  • Jean-Luc // 15.01.2013 à 13h51

    J’ai tendance à penser que c’est ce que l’on fait avec l’argent qui doit être réglementé. Laisser libre court à toute activité spéculative hautement risquée et néfaste pour l’économie me pose un problème.
    Que les activités soient séparées ou non, il n’en reste pas moins que l’utilisation de procédés toujours plus sophistiqués dans le seul but d’accroître les gains devrait être, à mon avis, surveillée.
    On n’est pas loin des famines dans certains pays où l’on ne peut plus se payer du riz parce que des petits malins ont trouvé qu’ils pouvaient faire de l’argent en jouant sur les cours.

    Bref, la forme m’intéresse moins que ce que l’on autorise au final.
    Séparer les activités bancaires, si c’est pour donner un blanc-seing à toutes les activités prédatrices en leur disant : « allez-y, vous faites ce que vous voulez, on ne s’intéresse plus à vous » me semble insuffisant.
    Une séparation devrait s’accompagner d’une surveillance accrue et spécifique des activités le plus à risque.

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    • chris06 // 15.01.2013 à 14h58

      @Jean Luc,

      normalement, la spéculation ne devrait pas poser de problèmes car pour tout spéculateur à la hausse qui cherche à acheter un titre ou son produit dérivé il y a un spéculateur à la baisse qui cherche à vendre.

      SAUF quand:

      d’une part, les banques centrales injectent des sommes astronomiques de liquidités dans les marchés comme elles l’ont fait depuis 2009 : alors il y a beaucoup plus de demande d’acheteurs potentiels que de vendeurs et les prix de marché montent sans aucun rapport avec la valeur fondamentale (c’est ce qu’on observe notamment sur les marchés actions, matières premières et certaines obligations).

      d’autre part, quand la majeur partie de cette spéculation a lieu, notamment pour les produits dérivés, sur des marchés de gré à gré (OTC) totalement opaques par des shadow banks et autres dark pools qui échappent à tout contrôle public et sur lesquels les effets de levier induits peuvent être gigantesques et où chaque plateforme de trading applique ses propres conditions sur les appel de marge. La concurrence entre ces plateformes faisant que les montants demandés à partir duquel sont déclenchés les appels de marge sont de plus en plus ridiculement faible ce qui ne fait qu’augmenter toujours plus les effets de levier.

      La spéculation fait partie intégrante du fonctionnement des marchés. L’interdire n’aurait aucun sens, autant interdire les marchés. Par contre si on veut limiter la spéculation à un niveau qui n’entraîne pas un fonctionnement hyper volatile des marchés, les deux mesures les plus efficaces seraient :

      1. que les banques centrales arrêtent d’injecter des quantités astronomiques de liquidités dans les marchés
      2. mettre en place un système de traçabilité électronique des transactions et des fonds (on est à l’ère de l’informatique et d’internet, ça ne poserait pas de problèmes techniques, juste une question de volonté politique) qui permettrait de contrôler les marchés OTC et les plateformes de trading propriétaires et d’y enforcer des effets de levier maximaux et des appels de marge minimaux

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      • Jean-Luc // 15.01.2013 à 16h02

        @Chris06
        Vous aurez bien compris que je ne souhaite pas interdire la spéculation en tant que telle (je n’imagine même pas que cela fût possible) mais ses déviances.

        Vous mettez les BC en premier lieu. et cela nous ramène à votre remarque précédente : la collusion entre pouvoirs politiques et d’affaires.
        Pourquoi les BC sont-elles si accordantes vis-à-vis de certains marchés ?
        Pourquoi se laissent-elles si facilement convaincre de baisser les taux, d’acheter des invendus invendables sur le marché, de jeter des sommes incroyables dans certains secteurs … ?
        Peut-être parce qu’il n’y a aucune différence entre les personnes qu’elles soient d’un côté ou de l’autre, la porosité du système facilitant grandement les rencontres et choix.

        Ceci dit, j’ai l’impression que l’on n’a pas attendu l’aide des BC pour trouver des solutions exotiques de spéculer (subprimes US par exemple).

        Sur la spéculation en elle-même : combien de spéculateurs sur les matières premières qui n’en ont aucun usage mais se contentent de s’échanger sur le marché des promesses dans le seul but d’en retirer un bénéfice juteux ? En prime des niveaux de marché déconnectés de la réalité économique.
        Combien la spéculation sur les marchés immobiliers met-elle de personnes à la rue ou rend l’accès à un logement décent difficile pour un grand nombre ?

        En parlant de spéculation, je lis en ce moment « City of Quartz » de Mike Davis. A lire !

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        • chris06 // 15.01.2013 à 19h07

          @Jean Luc,

          « Pourquoi les BC sont-elles si accordantes vis-à-vis de certains marchés ? »
          problème classique de capture du régulateur par les régulés (« Regulatory Capture » : voir toute la littérature à ce sujet) les causes sont multiples.

          « Ceci dit, j’ai l’impression que l’on n’a pas attendu l’aide des BC pour trouver des solutions exotiques de spéculer (subprimes US par exemple). »

          oui bien sûr, mais vous avez quand même au départ un système monétaire aberrant mis en place en 1971 qui, en détachant les monnaies de réserve de toute contrepartie physique, a rendu possible une croissance de la masse monétaire accélérée trois fois plus rapide que la richesse réelle. On nous a fait croire que ceci ne causait pas de problèmes car l’inflation (des prix des biens de consommation) était maîtrisée, tandis que l’inflation du prix des actifs était elle, complètement hors de contrôle.

          « combien de spéculateurs sur les matières premières qui n’en ont aucun usage mais se contentent de s’échanger sur le marché des promesses dans le seul but d’en retirer un bénéfice juteux »

          ben un spéculateur est , par définition, quelqu’un qui n’a pas l’intention d’utiliser un bien mais qui l’achète et le revend dans l’intention de réaliser un profit sur la variation du prix du bien. Je sais pas comment on pourrait mesurer leur nombre. Ce qui est clair c’est que sans spéculateurs, les marchés seraient complètement inopérants car totalement illiquides et les spreads entre les prix demeandé par les vendeurs non spéculateurs et les acheteurs non spéculateurs prohibitifs.

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          • Fmar // 17.01.2013 à 12h02

            Merci Chris de rappeler ce basic important : Pour chaque transaction il y a un acheteur et un vendeur.

            En ce qui concerne l’action des Banques centrales, il ne faut pas oublier que les plus importantes ne sont pas des organismes publics mais des sociétés privées : Fed, BOE. Les principaux actionnaires sont les banques commerciales par ailleurs également actionnaire des plateforme de trading non régulée et des agences de notation. Comme séparation des pouvoirs on fait mieux !!

            A votre liste d’éléments qui viennent perturber « l’efficience des marchés » j’ajouterai :
            La désinformation de masse (des médias sous tutelles (des états ou des lobby financier) des organisation gouvernementales ou internationales (sotck de pétrole par exemple))
            La capacités de manipulation de marchés de certains acteurs (automatiques via HFT, ou plus simplement via délits d’initiés)
            La particularité de certains produits qui permettent de jouer sans posséder l’actif lui même (CDS est un exemple maintenant bien connu)
            Les règles comptables de valorisation (Mark to model!!!!)

            On pourrait y passer la semaine 🙂

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    • Ardéchoix // 15.01.2013 à 15h01

      @ Jean-luc
      Ah y est l’esclave va taper le maitre avant l’été 2013 , on est sauvé : http://www.boursorama.com/actualites/barroso-annonce-un-texte-sur-la-resolution-des-crises-bancaires-d-ici-l-ete-16a800b0936d7681dc5a150c1dfef39f , elle est pas belle la vie ?

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      • Jean-Luc // 15.01.2013 à 16h04

        @Ardéchoix
        Je n’ai pas compris votre remarque. Si vous pouviez éclaircir vos allusions.

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        • Ardéchoix // 15.01.2013 à 16h55

          @ Jean luc
          Barroso annonce un texte sur la résolution des crises bancaires d’ici l’été , c’était comme si il annonçait la prise de contrôle d’un feu durant l’été 2013 alors que celui-ci brule depuis 2008 Désolé ce n’était pas des allusions , mais de l’humour Noir .
          De la même veine : La crise est derrière nous . On voit le bout du tunnel …..etc

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          • Jean-Luc // 15.01.2013 à 17h29

            OK, désolé je n’avais pas compris.

            En lisant l’article, effectivement, il y a de quoi rire … jaune.
            « Un mécanisme de résolution des crises bancaires ».
            Malheureusement, on commence à être habitués.

            Cela rejoint, il me semble, le discours d’Olivier dans une récente intervention TV : vaut-il mieux mettre en place un système pour gérer les crises à venir ou un système qui permettrait de les éviter ?

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    • Benjamin Franklin // 15.01.2013 à 15h42

      Vous savez, la hausse du prix des aliments depuis 2007 n’a pas grand-chose à voir avec la spéculation.
      Par contre, elle est très fortement liée à une décision passablement stupide de l’administration américaine prise en 2007, consistant à attribuer une quantité colossale de la production de maïs américaine à la fabrication de bioéthanol, pour « diminuer les émissions de gaz à effet de serre ».
      Cela a signifié en pratique qu’un quart de la production de maïs américaine s’est brusquement vue retirée des marchés mondiaux. Les USA étant le premier exportateur mondial de maïs, et la demande alimentaire étant fortement inélastique, je vous laisse imaginer les conséquences.

      http://en.wikipedia.org/wiki/Energy_Independence_and_Security_Act_of_2007

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      • chris06 // 15.01.2013 à 16h20

        @Benjamin,

        oui mais ceci n’est valable que pour le maïs. Pour les autres matières premières en général (aliments, métaux, énergie), le fait que FED, la BCE, la BoJ, la BoE ont pratiquement triplé la taille de leurs bilans depuis 2009 a certainement eu beaucoup d’influence sur l’augmentation des cours.

        Tout cet argent (plus de $7000 milliards pour ces quatre banques centrales) a bien dû se retrouver placé quelque part et étant donné que les investisseurs préfèrent les biens ou les actifs tangibles (matières premières, action puisque c’est une part de société qui possède elle même des actifs tangibles) aux actifs monétaires ( obligations, dépôts, cash, etc…) vu qu’ils perdent de plus en plus confiance en les principales monnaies de réserve vu que les banques centrales émétrices font tout pour lutter contre une déflation qui serait pourtant nécessaire pour purger le système de tous les actifs toxiques représentant les mauvais investissements réalisés dans la période de croissance inflationniste des 40 dernières années.

        Alors plutôt que d’incriminer les « méchants spéculateurs » pour l’augmentation des prix des aliments, on ferait mieux de se tourner vers ces cr*tins de banquiers centraux et tous ces économistes néoclassiques (néo-keynesiens ou monétaristes) qui les conseillent.

        Mais bon c’est beaucoup plus facile de faire croire aux gens que c’est la faute de la spéculation et que les pouvoirs publics vont y remédier presto (par exemple avec une taxe sur les transactions financières qui n’aura strictement effet, comme s’est arrivé en Suède il y a 20 ans) et que la déflation est un mal absolu que nos petits génies de banquiers centraux doivent absolument empêcher en monétisant tous les actifs toxiques que détiennent les banques….

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        • Benjamin Franklin // 15.01.2013 à 17h28

          Ah, c’est absolument certain que les QE en série depuis 5 ans et autres planches à billets ont généré des montagnes de pognons qui ont bien dû aller quelque part… Comme en plus ce sont souvent des obligations publiques qui servent à régulariser les paiements internationaux entre banques, obligations qui sont la première zone d’arrivée du pognon gratuit émis par les banques centrales, ce n’est guère étonnant que les QE se retrouvent dans de l’inflation sur les marchés internationaux de matières premières. Comme dans les années 70, les USA exportent leur inflation.

          Pour le bioéthanol, je pense qu’il explique aussi une partie de l’envolée brutale des prix alimentaires en 2007, mais pas des autres matières premières. La consommation mondiale de maïs étant très importante, l’augmentation de son prix due à la raréfaction s’est répercutée sur d’autres denrées, les consommateurs cherchant des substituts (blé, riz).

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      • raloul // 16.01.2013 à 02h05

        Bonjour!

        Ce n’est pas du tout l’avis de M. Ziegler, dont je vous conseille de lire l’un de ses derniers ouvrages: « Destruction massive. Géopolitique de la faim ».

        Si le personnage est tout aussi critiquable que n’importe quel expert, il est difficile toutefois de contester sa très bonne connaissance du dossier. Pour avoir assisté à l’une de ses conférences, je peux vous garantir qu’il sait répondre aux questions les plus pointues sur le sujet, et que le rôle de la spéculation sur les cours des matières premières agricoles et ses conséquences catastrophiques sont une évidence pour lui.

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        • Benjamin Franklin // 16.01.2013 à 16h30

          Bonjour,
          Je n’ai pas lu son livre, mais d’après ce qui s’en dit de diverses critiques, Ziegler invoque « la spéculation financière sur les matières premières alimentaires, l’utilisation de terres fertiles pour les agrocarburants, l’accaparement d’autres terres par les multinationales pour la culture de produits destinés aux Occidentaux, l’impossibilité pour ces pays d’investir dans des cultures de subsistance à cause de la dette extérieure, les pratiques de dumping agricole approvisionnant les marchés d’Afrique, Asie ou Amérique du sud de produits européens bradés par rapport aux produits locaux »

          -Pour la spéculation, j’attends les preuves objectives
          -les terres dédiées aux agrocarburants l’ont été par l’Etat américain, pas par le marché
          -l’accaparement des terres, je demande aussi les preuves. La surface mondiale dédiée à l’agriculture a diminué depuis les Trentes Glorieuses, alors que la production n’a cessé de croire. Ca m’étonnerait que le problème vienne du manque de terres…
          -la dette extérieure a été contractée par les gouvernements corrompus du Sud, certainement pas par le marché. Et il s’agit parfois aussi de prêts « destinés au développement » octroyé par les gouvernements du Nord, qui savent parfaitement que vu les receveurs des prêts en question, le gaspillage est certain
          -le dumping agricole vient du subventionnement des agricultures du Nord

          Et vous faites bien de prendre des pincettes avec le bonhomme. Wikileaks a révélé que les responsables du Programme Alimentaire Mondial se plaignent depuis 10 ans de « l’incompétence et les agissements politiques » du sieur Ziegler.

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  • fabien775 // 15.01.2013 à 14h51

    Je pense que toutes les déviances qui n’ont pas de rapport avec l’économie réelle devraient être proscrites.
    L’optimisation, l’ efficience, la spéculation sont des inventions malsaines qui ne servent qu’à gagner de l’argent facilement pour quelques individus n’ayant aucune morale et qui sont des parasites inutiles et dangereux. C’est pourtant cette « race » qui dirige le monde et pourrait nous mener tout droit vers une guerre mondiale, si les choses empires. Je vise surtout les USA qui sont les principaux responsables de tout ce foutoir. On avait cru en Obama; quelle déception.

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    • chris06 // 15.01.2013 à 15h16

      @fabien775,

      vous avez dû croire à toutes ces publicités qui pullulent sur internet qui promettent de « gagner de l’argent facilement » sur les marchés du Forex-en-ligne (celui des taux de changes : c’est le plus gros marché spéculatif de la planète).

      La réalité est toute autre : pour un spéculateur qui gagne, parfois beaucoup, vous en avez deux qui vivotent et dix qui finissent par perdre tout ce qu’ils y avait mis.

      Si vous pensez qu’on peut gagner de l’argent facilement avec la spéculation, c’est que vraissemblablement, vous n’avez jamais du essayer!

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    • chris06 // 15.01.2013 à 15h31

      « L’optimisation, l’ efficience, la spéculation sont des inventions malsaines »

      La spéculation est au bon fonctionnement des marchés ce que le sucre est au bon fonctionnement du circuit sanguin : absolument indispensable mais extrêmement malsain quand il y en a trop.

      Quand à l’optimisation et l’efficience, en quoi est ce malsain? C’est un peu péremptoire comme affirmation, alors cela demande explication de votre part, non?

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      • step // 15.01.2013 à 16h49

        optimisation et efficience(novlangue): destruction d’emploi humain par son équivalent automatique ou par son équivalent moins disant social. Toujours sympathique dans les métiers traumatiques d’un point de vue global, mais nettement moins bien vu quand cela ne rentre pas dans cette catégorie ou que le métier traumatique, ben c’était le tien et que la société ne propose rien en lieu et place.

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        • chris06 // 15.01.2013 à 19h21

          @step,

          une société ou une entreprise qui ne chercherait pas optimiser ses dépenses ou a augmenter leur efficacité péricliterait beaucoup plus vite que le contraire. La destruction d’emploi serait bien plus grande que celle à laquelle tu fais référence.

          Je ne comprends vraiment pas en quoi optimisation et efficience sont malsain. C’est plutôt le contraire qui est malsain, jamais chercher à optimiser ou se moquer de l’efficience. Les conséquences sont bien pires pour les humains.

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          • step // 16.01.2013 à 10h08

            dans le cadre dans lequel ta réflexion est circonscrite, oui, certaintement.

            Bah au final, on obtient le même résultat. Ce n’est pas l’avenir d’une entreprise qui m’intéresse en économie, mais l’avenir d’une population (ie tissu social) et de la qualité de ce tissu social (sa performance pour permettre à la population de vivre dignement de son activité), ce n’est pas la même chose. C’est une bonne et grande question de philo, ce qui nous sépare, l’homme est il au service de l’activité économique ou le contraire. Arriver à des formes plus ou moins structurées d’esclavage et de manque d’emploi chronique trainé par les pieds ou volontairement, cela ne change pas grand chose à mes yeux.

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        • jducac // 16.01.2013 à 14h12

          @ step Le 15 janvier 2013 à 16h49
          Bonjour, pardonnez-moi d’intervenir. Mon intention est seulement de vous aider.

          Pour arriver à se comprendre, il est souvent bon d’essayer de prendre plus de recul pour mieux cerner ce qui tourne autour des notions d’efficience, d’efficacité, de rentabilité, d’économie, d’épargne, de capital, de vie et de survie.

          La vie n’est possible que parce qu’elle consomme de l’énergie pour progresser sur le chemin du temps. Lorsqu’un organisme vivant, qu’il appartienne à la flore ou à la faune, tel l’homme, consomme moins d’énergie que ce qu’il arrive à s’approprier, il est en mesure de se constituer une réserve dans son organisme, ou à l’extérieur, dans laquelle il peut alors puiser en cas de réduction des possibilités d’appropriation (alternance climatique, migrations, mutations, pertes d’autonomie etc…). C’est cette « économie » entre la « captation d’énergie » et la « consommation d’énergie » qui détermine l’efficience, l’efficacité, la rentabilité du processus mis en jeu pour vivre et se perpétuer.

          Quand on consomme plus que ce que l’on gagne, on ne peut pas aller bien loin sur le chemin du temps.J’espère que ce petit coup de pouce, vous aidera à mieux comprendre Chris 06.

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  • Michel au frais! // 15.01.2013 à 16h35

    La crise a toujours été là, peu ou prou! Le problème est devenu philosophique: pratiquement tous les repères ont disparu, plus personne ne sait réellement ce que devrait être une vie normale et heureuse; en attendant, l’écureuil ramasse le plus de noisettes possible!… Aujourd’hui, réaliser ses rêves n’a rien d’impossible; le plus dur, c’est d’être certain que ce sont bien nos propre rêves…

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  • step // 15.01.2013 à 16h51

    Fin de partie pour l’allemagne. J’avais dit qu’ils ferait les malins 6 mois de plus que nous, mea culpa, c’est 1 an de plus.

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202499613842-la-croissance-allemande-limitee-a-0-7-en-2012-528624.php

    Ce qui est formidable c’est le « oui cette année on tourne à zéro , mais vous allez voir ce que vous allez voir l’année prochaine… ». Demain, on rase GRATIS !!!

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  • Dan // 15.01.2013 à 18h03

    Ce n’est pas la collusion entre le pouvoir politique et le mileu des affaires que je condamne bien au contraire mais de préfèrence un système de gouvernements ou les moins capables de gouverner sont élus par les moins capable de produire de la richesse et ou les autres membres de la sociétès les moins aptes à subvenir à eux mêmes ou à réussir sont récompensés par des biens et des services qui ont été payés par la confiscation de la richesse et du travail. La soviétisation de l’économie française est une réalité, nous avons un niveau de prélèvement de 65,7 % , un niveau de chômage énorme de 5 millions de chômeurs, une inflation de 6% , un niveau de défaillance d’entreprises énorme , etc…..

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    • step // 15.01.2013 à 18h46

      comme les us,l’irlande,l’espagne,l’italie… qui n’ont pas notre niveau de prélèvement. Pensée subversive, et si le lien n’était pas aussi simple.

      Allez désolé d’avoir introduit un doute dans ton beau monde si simple. Il y a peu de pays pratiquant la démocratie censitaire. je te souhaite une bonne recherche, car visiblement ce serait cela qui te botterais.

      Non tiens finalement je vais te torturer encore un peu. Hors frais d’assurance sociale (qui chez les autres est privée et sensiblement pas moins chère), notre niveau de prélèvement est dramatiquement dans la moyenne de l’ocde. Pour savoir cela, il suffit de lire les billets d’olivier et /ou écouter ce qu’il dit en vidéo. C’est vrai c’est plus compliqué, cela oblige à réfléchir de manière fine, Bref cela fait maaaaal à la tête.

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    • Fmar // 17.01.2013 à 12h12

      Je crois qu’il faut modérer ce débat sur les taux de prélèvement.
      Tout ce que l’on donne à l’état est remis dans le jeux les jours suivant (parfois même la veille).
      Donc les prélèvements ne sont en fait qu’une façon différente de dépenser notre argent. L’état (et indirectement le peuple qui lui autorise toujours plus de prélèvement) considère qu’il dépense mieux notre argent.
      Donc en théorie un état avisé pourrait ponctionner 100% des revenus de tous les acteurs et ne faire que des dépenses judicieuses.
      En pratique on en est très loin.

      Nous devrions porter nos efforts plus sur la qualité des dépenses de l’état que sur le taux de prélèvement.

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  • Winslow Leach // 15.01.2013 à 18h26

    Moi je comprend pas les thermes c’est quoi le néolibéralisme c’ est le nouveaux libéralisme donc il faut créer un nouveaux nouveaux libéralisme.c’est comme le nouvel omo les enzyme glouton lavait qu’une face grâce aux nouvel omo il font le tour(référence a Coluche) c’est beau le progrès. au lieu de parler de néolibéralisme parlons du libéralisme libertaire ou même je me lâche du libéralisme anarchique. Car il s’agit actuellement de bien sanctifie l’anarchie bancaire. Si c’est pour vivre dans une société anarchique je préfère celle de Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine

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    • step // 15.01.2013 à 19h18

      Benji, j’écrit sous ta surveillance:

      Néolibéralisme : école de chicago : néoclassique libertarien et monétariste. L’offre et la demande suffit à définir le prix, et il n’y a rien à en redire, minimum d’êtat, pas de service public (privatisations), le système se régule tooooooout seul, on glisse comme sur du beurre, et évidemment ils n’ont rien vu venir en 2008. La ribanbelle de prix nobels des fins 80 début 90, la fin de l’histoire, le paradis de la croissance infinie. Bizarrement, après une phase de déni (la foooooormidable résilience du système, la crise a été évitée, elle n’aura pas de conséquence économique, la croissance va repartir… demain, il n’y a que des problèmes de liquidités, on fait des QE*QE*QE*QE). Ils finissent ensuite par se dire qu’il y a bien un problème de solvabilité, et que l’on a évidement pas un problème de théorie économique mais d’adaptation de l’homme à la théorie. Bref on part ensuite sur le syndrome de la « troupe nous a trahi » et il faut de l’austérité pour resolvabiliser le système. A partir de cet échec là ils se scindent en 3 :
      – les fanatiques : Il faut plus d’austérité et plus de QE.
      – les opportunistes : il faut laisser faire défaut, de toute façon on peut pas rembourser ces dettes, mais uniquement une fois l’état réduit à sa portion congrue histoire de le PUNIR (et au passage faire sombrer le pays)! (c’est vrai quoi une entorse à leur théorie mérite un purgatoire).
      – les schyzo : Euh, il va peut être falloir relancer un minimum de consommation, car la politique de l’offre sans consommateur ça marche pas trop… l’état, vous voulez pas renflouer les ménages car le crédit ayant fait crunch les banques prêtent plus et les entreprises veulent pas. Mais MAIS je demande un truc à l’état moi, c’est de l’hérésie ! (bruit de coup de fouet s’ensuivent).

      Pour rappel : Libéralisme. L’état joue le role de garant des contrats et de rééquilibreur des rapports de force afin de permettre un consentement libre et éclairé de tout contrat entre 2 partie (rejet des contrats léonins). Théorie nécessitant même dans sa version originel, un grand sens de la responsabilité individuelle, et une vision à long terme des décideurs, afin qu’ils intègrent d’eux même les contraintes (écologiques, démographiques…) et les écueils non économiques. (à moins de laisser celà à l’état, mais ce n’est pas très libéral).

      – Très pittoresques aussi les « néokeynesiens »: Il faut arrêter la crise donc intervention de l’état, grand travaux / l’endettement et on relancera la croissance. Il n’y a pas de limite à l’endettement, car il n’y aura jamais de tension sur les taux et puis planche à billet na ! (on me souffle weimar, argentine… allo y a de la friture sur la ligne).

      Rappel : keynesianisme : l’état met de l’argent de côté en croissance positive, et l’état le dépense en récession pour « lisser les cycles ». Bizzzarre, même avec 6% de croissance, on a pas sorti un seul budget à l’équilibre… Laxisme politique clientéliste ? Nooonn, on est pas achetable aussi facilement, voyons… tiens au fait tu as vu le nouveau cellier et l’augmentation du plafond des placements défiscalisés en plus des heures sup !

      voili voilà de ce que j’ai compris sur les 2 grands formatages économico-idéologiques qui trustent notre temps de cerveau disponible.

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      • Winslow Leach // 15.01.2013 à 21h49

        Step bravo bonne technique mais on s’en fous de la technique quand dans les pays comme la Grèce le Portugal l’Irlande l Italie la France tu a 20%,des gens qui n’utilisent plus l’argent comme mode d’échange pour vivre vive Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine .Et la on est dans l’anarchie complétement (comme les banques) ou la pauvreté merci Chicago..

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        • step // 16.01.2013 à 10h15

          c’est assez en phase avec ce que je pense qu’il va advenir du système économique actuellement central. Une désertion progressive de la population qui va éviter (par principe & par obligation) de l’alimenter en réduisant au maximum leur exposition à la monnaie papier et aux circuits d’approvisionnement (en alimentaire, mais aussi en service) longs. Restera surement les réseaux énergétiques, difficilement contournables, mais sur lequel on peut faire (nous occidentaux) de grosses économies. (changement de mode de transport, organisation des systèmes urbains, modification des réseaux de distribution…).

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      • Benjamin Franklin // 15.01.2013 à 22h40

        Je ferais pas beaucoup mieux, à vrai dire.
        Si, peut être que j’enlèverai libertarien après école de chicago (parce que pour les néoclassiques, les libertariens c’est plutôt une bande de va-nus-pieds anarchisants fumeurs de joints). Et pour les néolibéraux, il faut quand même un bon gros système à banque centrale, une monnaie obligatoire, et bailout des banques, parce que bon, c’est pour la stabilité, toussa. Faut bien pouvoir socialiser les pertes.

        Ah, et puis… merci !

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        • step // 16.01.2013 à 10h18

          la liberté c’est un concept qui peut s’étirer à l’infini, c’est vrai qu’il y a toujours plus libertarien que toi. Effectivement libertarien ils le sont pour tout ce qui impacte directement la population (périmètres et garanties sociales de l’état) , moins pour ce qui concerne leurs petites affaires.

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          • Benjamin Franklin // 16.01.2013 à 11h25

            C’est ça. L’école de Chicago, c’est « faut tout libéraliser, sauf les banques et la monnaie ».
            C’est comme si pour promouvoir la paix dans le monde, on décidait d’interdire toutes les armes, sauf les bombes atomiques dont l’utilisation serait légale et même encouragée…

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  • Lisztfr // 15.01.2013 à 23h00

    « OB : Pensez-vous qu’il faille réduire la taille des banques ? »

    Oui, parce que toute grande puissance financière tant à devenir politique, et a projeter son ombre comme dirait Tocqueville, sur l’Etat et la société.

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  • fabien775 // 16.01.2013 à 00h10

    Je parlait d’optimisation fiscale et de l’efficience des marchés qui ont toujours raison.

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  • Franck // 17.01.2013 à 03h48

    Dommage qu’on ne trouve pas dans sa critique du néolibéralisme l’idée comptable que :

    « Ce n’est pas l’épargne qui rend possible l’investissement, c’est le financement, c’est-à-dire la mise à disposition de l’entreprise de moyens financiers et, globalement, s’il n’y a pas d’investissement, il ne peut pas y avoir d’épargne.  » ( http://www.comptanat.fr/principe/revenux.htm )

    Pourtant, je sais que les X aujourd’hui en activité ont entendu parler de la critique de la loi de Say, notamment par le cours de macroéconomie de Pierre-Alain Muet ( http://www.amazon.fr/Introduction-lanalyse-macroéconomique-Pierre-Alain-Muet/dp/2730211403 ).

    Cette problématique me fait beaucoup penser à l’histoire de l’identification d’un espace avec son bidual, acquise en dimension finie, mais dont l’analyse de sa contingence en dimension quelconque donnerait un socle intéressant pour sortir des ornières néolibérale et néokeynésienne.

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  • Franck // 17.01.2013 à 03h56
  • Franck // 17.01.2013 à 04h01

    Enfin, bon… Moi, je dis ça, je ne dis rien. C’est juste un point de vue de l’extérieur et tout aussi bien, ce que j’ai écrit est très bête.

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    • Vénus-Etoile du Berger // 17.01.2013 à 05h37

      Merci pour ces remarques et pour les références.

      Je vais sur ce pas approfondir le sujet sur la critique de la loi de Say.

      Les Arnaudiès Algèbre et Analyse sont incontournables. Merci.

      J’avais du malheureusement les vendre lorsque j’étais arrivée sur Paris à l’époque (Les seuls livres de mathématiques sacrifiés à très bas prix).

      Bonne journée Franck.

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      • Franck // 18.01.2013 à 02h31

        Bonjour Vénus,

        En cliquant sur les aperçus du livre de P.-A. Muet, j’ai vu qu’il avait remanié son cours par rapport à la version que j’avais eue entre les mains, qui datait des années 90.

        Pour le Arnaudiès Fraysse, cela devait être dans le chapitre « dualité », notamment en lien avec l’orthogonalité « à gauche » et celle « à droite » que l’on peut définir avec le crochet de dualité.

        Je les cite de mémoire, mais au besoin je peux toujours accéder à ces livres pour une citation plus précise. Il me faudra juste quelques jours (au pire, un mois) pour faire un aller-retour et les ramener.

        Bonne journée.

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        • Vénus-Etoile du Berger // 18.01.2013 à 06h05

          Bonjour Franck,

          Le chapitre « dualité en dimension finie » avec la base duale, l’orthogonalité et le bidual, je l’ai car j’ai conservé tous mes cours manuscrits de Mathématiques.

          J’ai même été professeur de Mathématiques sur notamment les espaces vectoriels etc. à une époque.

          Je vais approfondir la critique de la loi de Say avec vos références P.-A. Muet.
          Par la suite, je vous exposerai mes propres analyses.

          Merci beaucoup.
          Bonne journée.

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    • Benjamin Franklin // 17.01.2013 à 10h41

      Vous faites une analogie entre la dichotomie secteur réel/secteur monétaire et la dualité ?
      Ma foi pourquoi pas, qui a dit qu’il n’y avait pas de poésie dans les mathématiques ?

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  • reneegate // 10.07.2013 à 12h53

    On aura tout vu, un libéral pronant une saine compétition émancipatrice en …. pantoufle. Le pantouflage est aux énarques ce que l’alongement de la durée de cotisation retraite est au salarié, sa récompense.
    Pourquoi ne pas envisager la séparation privé / public? Je parle de l’état mais aussi des universités dont l’enseignement se dégrade au profil d’une meilleure adaptation (compétitivité?) au secteur privé.
    A chaque séparation l’état se porte beaucoup mieux (séparation de l’eglise et de l’état).
    Enfin @OB vous faites une fixette sur « il est interdit d’interdire » car vous l’envisagez hors contexte, et ce slogan lumineux était destiné à ces mêmes gouvernants amateurs de pantoufles qui s’opposaient aux 40h/semaine.

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