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10.décembre.202010.12.2020
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De Gaulle et l’OTAN, 1966 : L’épiphanie de la France Libre – par Eric Juillot

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« La France se propose de recouvrer sur son territoire l’entier exercice de sa souveraineté, actuellement entamé par la présence permanente d’éléments militaires alliés ou par l’utilisation qui est faite de son ciel, de cesser sa participation aux commandements intégrés et de ne plus mettre de forces à disposition de l’OTAN[1]. »

C’est par ces mots très clairs que Charles de Gaulle, alors président de la République française, annonce dans une lettre à son homologue américain Lyndon Johnson, le 7 mars 1966, la décision qu’il vient de prendre.

La France, tout en restant membre de l’Alliance atlantique, affirme sa volonté d’indépendance stratégique, en plaçant l’ensemble de ses forces armées en dehors du commandement militaire de l’Alliance et en exigeant le départ des troupes américaines stationnées sur le sol français depuis 1944.

Texte original de la lettre du Général de Gaulle au Président américain Johnson, en date du 7 mars 1966

La volonté du Chef de l’État est rapidement concrétisée : dès le 1er juillet 1966, les troupes françaises stationnées en Allemagne sont retirées du dispositif de l’OTAN. Au 1er avril 1967, les 64 000 soldats et civils américains présents en France au titre de l’OTAN ont quitté le territoire.

Cette décision spectaculaire, prise en pleine Guerre froide, a un écho planétaire, conforme à ce que souhaitait un Charles de Gaulle soucieux de manifester avec éclat le retour de la France à une pleine et entière indépendance.

Une décision mûrement réfléchie

Pour de Gaulle, « indépendance » n’est qu’un autre mot pour dire « liberté ». Lui qui a restauré les libertés publiques en France en 1944, considère comme essentiel, 22 ans plus tard, le rétablissement de la liberté de la France dans ses rapports avec les autres États, qu’ils soient ou non des alliés.

Ne devrait-il pas là s’agir d’une évidence, à l’intérieur d’un bloc de l’Ouest qui aime à se présenter — avec raison — comme le « Monde libre » ?

L’alliance nécessaire des États de ce Monde libre ne doit en aucune manière, selon de Gaulle, se traduire par une forme de sujétion géostratégique — celle qu’exprime précisément la présence de soldats américains en France et la soumission organique d’une partie des forces françaises à la hiérarchie militaire de l’Alliance.

Ce qui était perçu comme inévitable — que l’on s’en désole ou que l’on s’en réjouisse — depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale doit être fermement rejeté dès lors que la France dispose des moyens d’assurer par elle-même sa sécurité.

Or il se trouve que tel est le cas en 1966 : la force de frappe nucléaire, développée dès la fin de la IVe République, a bénéficié de financements massifs suite à l’arrivée de de Gaulle au pouvoir. Le succès est au rendez-vous : la première bombe A française explose en 1960 dans le Sahara algérien ; en 1964, une première escadrille de Mirage IV — un bombardier stratégique récemment développé — prend l’alerte opérationnelle.

La France est désormais une puissance nucléaire, dont la crédibilité s’affirmera davantage après 1966, avec la base terrestre de missiles balistiques d’Albion et, plus encore, avec l’inauguration en 1967 du Redoutable, premier SNLE[2] français, et en 1968, avec l’explosion dans le ciel de Mururoa de la première bombe H.

Le contexte géopolitique est également favorable à l’émancipation de la France vis-à-vis de la tutelle américaine : la séquence de la décolonisation, aux puissants effets déstabilisateurs, est terminée.

Les colonies d’Afrique subsaharienne ont obtenu leur indépendance en 1960, l’Algérie a obtenu la sienne en 1962. La colonisation, perçue à une autre époque comme la source de « mérites et de gloires », apparaissait de plus en plus comme « vaine et dépassée »[3]. La France, saisie par le « génie du renouveau » pouvait prétendre à « jouer dans l’univers un rôle qui soit le sien ».

Ce rôle n’inclut pas nécessairement, au début des années 1960, une rupture franche avec l’OTAN.

Mais le refus américain d’accroître l’importance de la France au sein de l’Alliance atlantique et de ses commandements intégrés — dans le cadre d’un « directoire à trois » (États-Unis, France, Grande — Bretagne) proposé par de Gaulle —, la soumission de l’arsenal nucléaire britannique au bon vouloir américain[4], ainsi que les entraves opposées par Washington à la création de la force de frappe française[5], tout cela finit par convaincre de Gaulle qu’aucune affirmation de notre puissance nationale n’est possible au sein de l’OTAN.

La position de la France est en outre forte de la fermeté et de la solidarité sans faille démontrées par le président français à l’occasion des précédentes crises.

En 1958, lorsque Khrouchtchev donne six mois aux troupes anglaises, américaines et françaises pour quitter Berlin-Ouest, de Gaulle est le seul à rejeter le principe même de l’évacuation. En août 1961, au moment où les Soviétiques érigent le mur voué à couper complètement en deux l’ancienne capitale du Reich allemand, il est encore le seul à prôner le recours à la force.

Enfin, en octobre 1962, à l’occasion de la crise des missiles à Cuba, son soutien ferme et explicite aux Américains conforte Kennedy dans l’idée qu’il ne doit pas reculer. Les années de détente qui suivent, cette crise très grave façonne ensuite un contexte favorable à l’ambition gaullienne. Au début de l’année 1966, le chef de l’État estime donc que le moment est venu de prendre cette décision.

Le Général de Gaulle et le Président Kennedy sortant du Palais de l’Elysée – 2 Juin 1961

La construction d’une renaissance nationale

La sortie des commandements intégrés de l’OTAN revêt une importance capitale, dont la dimension symbolique est plus grande encore que la portée pratique.

En agissant comme elle le fait, la France s’affirme comme une nation tout à fait singulière, capable de trouver en elle les forces morales et matérielles nécessaires à la préservation de son libre arbitre au cœur de temps troublés, quand les autres pays de l’Ouest se soumettent au réflexe grégaire de l’Alliance au prix de leur indépendance.

« Libre au sein du Monde libre » : ainsi pourrait-on résumer en une formule l’ambition gaullienne pour la France.

Libre au sein du monde libre, et donc à même, plus que les autres, de porter face au monde ce message de liberté. Car l’émancipation française n’obéit pas à « des fins purement égoïstes [6] » : « La volonté qu’a la France de disposer d’elle-même [est une] volonté sans laquelle elle cesserait bientôt de croire en son propre rôle et de pouvoir être utile aux autres[7] ».

Ce rôle, de Gaulle le définit clairement : il s’agit pour la France d’œuvrer à la paix par la coopération entre les États et les peuples, par-delà les passions idéologiques et contre la logique des blocs.

Si, en temps de crise, une solidarité totale doit unir les membres de l’Alliance atlantique, il est indispensable que les périodes de détente soient mises à profit pour faire progresser la cause de la paix.

« Or la France est, par excellence, qualifiée pour agir dans ce sens-là […]. Elle l’est par l’opinion qu’on a d’elle historiquement et qui lui ouvre une sorte de crédit latent quand il s’agit d’universel. Elle l’est par le fait qu’elle s’est dégagée de toutes les emprises coloniales qu’elle exerçait sur d’autres peuples. Elle l’est, enfin, parce qu’elle apparaît comme une nation aux mains libres dont aucune pression du dehors ne détermine la politique[8] ».

Les éléments contingents évoqués dans cette citation se conjuguent avec l’essence même de la France pour lui permettre de rayonner au service de la paix.

La France entend le faire en érodant le monolithisme des blocs, dont la masse, autant que l’antagonisme, est un facteur d’immobilisme belligène qu’il conviendra tôt ou tard de dépasser.

De Gaulle inscrit en fait la politique étrangère de la France dans une perspective de longue durée, par-delà les vicissitudes du présent. Tel est le sens profond de la geste diplomatique gaullienne marquée notamment par la réconciliation franco-allemande (Traité de l’Élysée en 1963), par l’établissement de relations diplomatiques avec la République Populaire de Chine (1964), par une visite triomphale en Amérique latine[9] (1964).

De Gaulle en visite présidentielle en Équateur – 1964

Cette liberté d’action, de Gaulle tient à montrer qu’elle est encore accrue par la « sortie » de l’OTAN : son voyage de 10 jours en URSS à la fin du mois de juin 1966 et, plus encore, le fameux discours de Phnom Penh[10], en septembre de la même année, en témoignent spectaculairement.

L’émancipation de la France vis-à-vis de l’OTAN a donc une portée diplomatique qui dépasse sa seule dimension militaire.

Elle constitue la clé de voûte d’une politique étrangère grâce à laquelle la France joue, au cours de cette décennie un rôle éminent dans les relations internationales ; elle conjure en outre et repousse au loin le traumatisme de la défaite de 1940 et de la soumission à une puissance étrangère qui en a découlé.

Une décision diversement appréciée

Prise en pleine Guerre froide, cette décision avait tout pour soulever des réactions passionnées. Ce n’est cependant pas du côté de l’étranger qu’il faut se tourner pour les observer, mais vers l’intérieur du pays.

Les Américains, en effet, décident habilement de ne pas surréagir à l’annonce de de Gaulle. Ils se contentent de prendre acte, tout en regrettant, puis de négocier ce qui peut l’être dans le changement qui leur est imposé. Ils sont définitivement rassurés dès 1967 par le nouvel accord, dit « Lemnitzer-Ailleret » qui précise la coordination stratégique et opérationnelle entre les forces armées françaises et celles de l’OTAN en cas de conflit.

En France, en revanche, l’opposition se déchaîne. Celle des journalistes de la presse écrite en premier lieu, car ils sont à l’époque aussi uniformément acquis à l’atlantisme[11] que leurs successeurs le sont aujourd’hui à l’européisme.

Le patron et fondateur de L’Express, Jean-Jacques Servan Schreiber, incarnation du modèle entrepreneurial d’inspiration américaine, critique la décision gaullienne en défendant les commandements intégrés au nom de l’efficacité militaire — dont la soumission semble être une condition — puis présente de Gaulle comme « l’homme d’un autre âge, celui où la sécurité nationale se défendait à chaud avec des mitrailleuses et pas encore à froid avec des ordinateurs. Son intelligence supérieure, ajoute-t-il, se meut malheureusement dans un univers révolu[12] ».

Dans Le Monde, Hubert Beuve-Méry dénonce quant à lui, dans une embardée rhétorique, une décision « qui sacrifie tout à l’autonomie absolue de la défense nationale[13] ». Mais c’est au sein de la classe politique que les réactions sont les plus vives : dans son livre[14], Éric Branca décrit longuement le tropisme américanophile d’un grand nombre de responsables politiques français, qui fréquentent assidûment l’ambassade des États-Unis, et la compromission à laquelle il les conduit.

Avant même la « sortie » de l’OTAN, beaucoup critiquaient avec véhémence l’ambition gaullienne d’une force de frappe nucléaire indépendante. En 1963, Jean Lecanuet, centriste « européen », futur candidat à l’élection présidentielle de 1965, avait conclu son réquisitoire par cette question, qu’il posa sans rougir : « La politique étrangère de la France doit-elle avoir pour objectif primordial l’indépendance du pays ? ».

Cet esprit d’abandon s’exprime à nouveau après mars 1966. François Mitterrand dépose une motion de censure à l’Assemblée nationale contre le gouvernement Pompidou pour manifester l’opposition de son groupe parlementaire à la décision du Chef de l’État (elle recueillera 137 voix).

Elle est l’occasion pour René Pleven — ténor de la IV République, mais aussi ancien de la France libre ! — de prononcer, le 14 avril, au sein de l’hémicycle, une phrase au-delà de tout commentaire : « Pour nous, la grandeur d’un pays n’est pas d’avoir les mains libres ».

En juin, ultime exemple, devant l’ambassadeur des États-Unis, Mitterrand enfonce le clou : « Mon seul objectif est de renverser le gaullisme, après quoi je mènerai une politique proaméricaine ».

Mais cette agitation médiatico-politique se révèle finalement tout à fait vaine. La rage et les trépidations des uns et des autres n’entament en aucune manière la résolution du Chef de l’État. Le triste spectacle de leur déchaînement le conforte même, sans doute, dans l’idée qu’il est urgent, pour lui, de consolider son œuvre avant que ne vienne le temps des petits hommes.

Émancipée de l’OTAN en 1966 alors que cette alliance militaire avait toute sa justification géostratégique, la France y fera un retour complet en 2009, près de vingt ans après la disparition de l’URSS qui en justifiait l’existence.

Cette trajectoire paradoxale a de quoi surprendre : à l’affirmation audacieuse de la singularité nationale succède, quelques décennies plus tard, sans qu’aucun impératif stratégique sérieux ne l’impose, un affadissement qui en dit long sur la prégnance du « snobisme anglo-saxon de la bourgeoisie française » dénoncé en son temps par Charles de Gaulle.

Eric Juillot

Notes

[1] Cité dans Alfred GROSSER, Affaires extérieures, la politique de la France 1944/1984, Paris, Ed. Flammarion, 1984, page 202.

[2] Sous-marin nucléaire Lanceur d’Engins :

https://www.youtube.com/watch?v=Ajbh59Ukp1M&feature=youtu.be

[3] Cette citation et les deux suivantes : GROSSER, op. cit., page 180.

[4] Soumission technique et dans une certaine mesure politique confirmée par les Accords de Nassau en 1962.

[5] Refus par les Américains de vendre leurs brevets ainsi que les super calculateurs informatiques dont les ingénieurs français ont besoin, incitation au renoncement avec la proposition d’une « force multilatérale », et espionnage des installations nucléaires françaises : le 27 juillet 1965, un avion-espion américain est intercepté par la chasse française après qu’il a pris des clichés du site de Pierrelatte (Drôme) où est enrichi l’uranium destiné à la future bombe H.

[6] GROSSER, op. cit., page 195.

[7] Ibid, page 201.

[8] Conférence de presse du 9 septembre 1965. Cité dans : De GAULLE Charles, A coups d’épée, Texte composé par le général Le NEN, Ed. du Rocher, Monaco, 2020, page 59.

[9] https://fresques.ina.fr/de-gaulle/fiche-media/Gaulle00237/voyage-en-amerique-du-sud.html

[10] https://fresques.ina.fr/de-gaulle/fiche-media/Gaulle00116/discours-de-phnom-penh.html

[11] À l’exception bien sûr des journalistes de L’Humanité.

[12] https://www.lexpress.fr/informations/drame-avec-qui_741762.html

[13]https://www.lemonde.fr/international/article/2009/03/10/1966-la-france-tourne-le-dos-a-l-otan_1165992_3210.html

[14] Eric BRANCA, L’ami américain, Washington contre de Gaulle 1940-1969, Ed. Perrin, Paris, 2017. Toutes les citations suivantes sont issues de ce livre.

Commentaire recommandé

Croz // 10.12.2020 à 09h50

Merci M. Juillot. En 1966, la France est bel et bien sortie de L’OTAN. N’en déplaise à ceux, nombreux, qui ânonnent leur leçon : « la France s’est seulement retirée du commandement intégré de L’OTAN ». Comme par hasard, ce discours révisionniste prospère depuis 1995-1996 : depuis que Chirac, l’anti-de Gaulle, a remis la France dans L’OTAN. Un autre antigaulliste, Sarkozy, devait « finir le job » en 2009.

En fait, L’OTAN était la structure militaire ajoutée au Pacte atlantique de 1949, pacte que le grand Charles n’a pas dénoncé : il pensait que cette alliance restait nécessaire tant que durait le rideau de fer. Celui-ci étant levé depuis 1989, il est temps de dénoncer AUSSI le Pacte atlantique.

24 réactions et commentaires

  • social // 10.12.2020 à 08h21

    Grand homme politique et militaire Charles de Gaule a créer dans cette france un espace de vie et de respect

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  • Olivier77 // 10.12.2020 à 08h48

    On constate que la presse atlantiste n’a pas évolué depuis l’après guerre. Ce fameux américain chemin de vie bourgeois fascine toujours autant alors que notre culture est d’une richesse plus importante que le bixon made in Usa. Pas besoin d’ennemis extérieurs, la gangrène est présente dans le corps depuis toujours.

      +21

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  • Papagateau // 10.12.2020 à 08h50

    Et mai 1968 deux ans et deux mois après le courrier de sortie du commandement intégré de l’Otan. Et 23 mois après le voyage à Moscou.

    Une révolution de couleur?

    Il faut tout de même le temps de former un génération d’étudiant en agitation.
    Et de convaincre des journalistes que les temps ont changé, et qu’il faut donc trier/rapporter les faits d’une autre façon.

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    • Urko // 10.12.2020 à 09h34

      Il n’y a plus guère de doutes sur le rôle que jouerent les services américains dans les « évènements de mai » et la volonté de mise au pas du régime gaulliste et de lui faire payer ses velléités de liberté.

        +11

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      • degorde // 10.12.2020 à 14h52

        En effet, même la presse d’alors rapportait qu’on voyait l’ambassadeur US Sargant Schreiber arranger ou accompagner les défilés étudiants dans Paris. E. Branca le raconte très bien dans son livre « l’ami américain »

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  • degorde // 10.12.2020 à 09h22

    Pour le tropisme atlantique de la « grande » presse on relira avec profit le livre de F. Stonor Saunders « Who Paid the Piper » qui détaille comment l’argent américain coulait à flot pour acheter journalistes et écrivains français ou encore « the liberal Conspiracy » de Peter Coleman. Ces gens là exprimaient moins une opinion qu’un intérêt pécuniaire. Il y eut de rares exceptions bien sûr.

    Le geste de Gaulle résonne encore aujourd’hui même si les circonstances sont différentes et que sa politique ne pourraient plus être exactement appliquée sauf son principe directeur d’indépendance nationale.
    Ca fait ressortir en creux les misérables qui se sont succédé à la tête du pays depuis 40 ans. Le dernier en date tenant le pompon de la soumission à une Europe germano-américaine.
    Petite désaccord quand même, mineur toutefois. Ce triste individu appelé René Pleven n’appartenait pas à la France Libre mais s’était rallié à De Gaulle en 1943 après que Giraud ait été éliminé politiquement. Du reste il faut savoir qu’il était le proche associé de Jean Monnet dans la « Bank of America » depuis 1926 et qu’il était proche des milieux d’affaires américains. Ceci explique son influence à la Libération lorsqu’il a fallu choisir entre le plan Pleven et le plan Mendès France.

      +20

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  • Gedeon // 10.12.2020 à 09h35

    Je découvre cette partie de notre histoire, et je reste éberluée par les déclarations de Pleven, et Mitterrand.
    Bon, Mitterrand, je ne suis pas trop surpris, je connais le personnage, et au fil des ans, l’aura qu’il pouvait avoir en 1980, alors que je n’avais pas l’age de voter, s’est considérablement affaibli. Si cela était possible, il serait en négatif.

    Je découvre aussi, De Gaulle, qui jusque a présent était plus un sujet de moquerie, voire d’imitation pour fin de repas.
    Je découvre aussi, que nous sommes dans l’aire des « petits hommes », le mot tombe juste.
    Je découvre aussi que mes parents, ces « Grand Résistants  » de la guerre de 68 (Ils avaient 17 ans…) Nous ont en fait, trahis… et vendus leur pays, leurs enfants, aux états unis. La question est, qu’on il eu en retour ?
    Tout cela me rend assez amer…

      +28

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    • Croz // 10.12.2020 à 10h57

      Concernant René Pleven, de Gaulle avait demandé à son chef de cabinet Pompidou de ne plus lui répondre, bien avant 1958 (Georges Pompidou, Pour rétablir une vérité, 1982).

        +3

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    • vert-de-taire // 10.12.2020 à 16h13

      Euh ! N’ont-ils pas été manipulés comme presque tous ?

      À l’époque, il était difficile de résister à l’unanimisme des divers médias – presque tous corrompus/achetés – , à part les « salopards » de communistes et autres extrémistes luttant contre la dévastation capitaliste (maintenant avérée et irréversible).

      La censure redevient nécessaire aujourd’hui avec l’Internet accessible aux gueux.
      Cf les décrets fascistes.
      https://blogs.mediapart.fr/la-quadrature-du-net/blog/081220/decrets-pasp-fichage-massif-des-militants-politiques

        +2

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  • Croz // 10.12.2020 à 09h50

    Merci M. Juillot. En 1966, la France est bel et bien sortie de L’OTAN. N’en déplaise à ceux, nombreux, qui ânonnent leur leçon : « la France s’est seulement retirée du commandement intégré de L’OTAN ». Comme par hasard, ce discours révisionniste prospère depuis 1995-1996 : depuis que Chirac, l’anti-de Gaulle, a remis la France dans L’OTAN. Un autre antigaulliste, Sarkozy, devait « finir le job » en 2009.

    En fait, L’OTAN était la structure militaire ajoutée au Pacte atlantique de 1949, pacte que le grand Charles n’a pas dénoncé : il pensait que cette alliance restait nécessaire tant que durait le rideau de fer. Celui-ci étant levé depuis 1989, il est temps de dénoncer AUSSI le Pacte atlantique.

      +14

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    • Blabla // 10.12.2020 à 12h38

      C’est Sarkozy l’américain qui nous a remis dans l’OTAN. Chirac est l’homme du dernier non

        +3

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      • Croz // 10.12.2020 à 13h37

        Non, c’est bien Chirac. Lisez l’article de Paul-Marie de la Gorce, « Retour honteux de la France dans l’OTAN », paru dans le Monde diplomatique en janvier 1996. Dès le 30 août 1995, la France a bombardé les Serbes de Bosnie sous le commandement de L’OTAN. Et Chirac a remis ça en 1999, contre la RFY, bien avant l’élection de Sarkozy.

        Quant au « non » de Chirac à la guerre d’Irak en 2003, il l’honore certes, mais c’était un petit « non ». Chirac a autorisé le survol de la France par les avions américains qui allaient bombarder l’Irak, comme « allant de soi ».

          +11

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    • degorde // 10.12.2020 à 14h49

      Quand bien même De Gaulle l’eût il voulu qu’il n’aurait pu quitter le pacte atlantique. Signé le 3 avril 1949 une clause prévoyait qu’il ne pouvait y avoir de sortie avant vingt ans. par contre s’il n’avait pas démissionné dans les conditions qu’on sait (Merci Pompidou, Merci Giscard…) sans doute l’aurait il aussi dénoncé.

        +6

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  • METZGER // 10.12.2020 à 12h29

    Gédeon, je suis de la génération de vos parents et j’ai hurlé dans le désert avec la honte de mes compatriotes qui ont réussi l’exploit de faire faux sur tout et la peur de l’avalanche de décisions mortifères prises depuis 1981. Dès 68, j’étais atterré par la logorrhée délirante de Cohn-Bendit à Sarrebruck. Il ne s’est pas arrêté depuis. La presse d’opinion, crachait unanimement sur le Général, les syndicats majoritaires d’alors l’assimilaient à un tyran.
    Maintenant on sait le prix de l’abandon de souveraineté, car les 72 ans de glacis socialiste Russe n’ont pas servi de repoussoir : Après la catastrophe Mitterrand, on a même plébiscité son ersatz en 2012.
    Les responsables hitlériens ont plaidé non-coupable jusqu’à la corde à Nuremberg. Pareil pour le socialisme ; on n’obtiendra jamais de rémission, même pas une reconnaissance d’un échec sans partage. Rien qu’en parler expose à la censure…

      +12

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    • Anfer // 10.12.2020 à 17h04

      Mitterand a mené une politique différente de ce qu’il disait dans les années 60, aussi bien Pompidou que Giscard, qui avaient un tropisme américain, en sont revenus eux aussi, il faut dire que l’arrogance des dirigeants américains est difficilement supportable.

      Enfin, ces dirigeants pouvaient (de Gaulle compris) se permettre cette indépendance, avant tout grâce à la présence de l’URSS.
      Comme nos acquis sociaux, sans la terreur inspiré par l’URSS, et un PCF puissant, le rapport de force n’aurait pas permis une telle baisse des inégalités.

        +8

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    • Myrkur34 // 10.12.2020 à 17h13

      A noter que l’ersatz de 2012 ose donner son avis sur la situation actuelle comme si de rien n’était. Et que des gratte-papiers sans aucune déontologie se permettent de l’inviter…

      « Le dernier roi de France » de Patrick Rotman…. Vu sur la 5, dimanche dernier s’il est encore disponible en replay. Les réparties de De Gaulle sur chaque situation politique sont frappées du bon sens et de l’indépendance d’action et d’esprit sans oublier l’humour caustique.

      https://vimeo.com/210822207

        +6

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    • Incognitototo // 10.12.2020 à 17h27

      Vous faites une différence entre la gauche et la droite de gouvernement, vous ? La gauche le mal absolu et la droite le bien exemplaire ? Un peu manichéen, non ? Si vous vouliez bien vous pencher seulement sur les actes et les faits, vous pourriez constater que c’est impossible de trancher entre ces 2 politiques qui ont été dans les grandes lignes absolument identiques (à part pendant la parenthèse 81-82 pour la gauche).

      Il y a d’ailleurs des croyances qui ont la vie dure… Par exemple : les gouvernements de droite (avec la palme à Sarkozy) sont ceux qui ont le plus endetté la France (notamment avec leur « politique » systématique de « baisse » d’impôts pour les plus nantis) ; et il n’y a pas photo quand on reprend l’évolution en % par rapport au PIB et à l’inflation, année par année.

      Aussi les avis partisans comme les vôtres reposent à l’évidence plus sur des croyances que sur des faits.

        +14

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  • Myrkur34 // 10.12.2020 à 17h29

    J’ai réussi à le retrouver en entier…:o) 1h45mn.

    https://www.programme-television.org/replay/documentaires/france-5/2020-12-06?filter-sorting=desc

    Comme il le dit lui même, il est arrivé 10 ans trop tard.

      +0

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  • Avunimes // 10.12.2020 à 19h23

    Cet article est-il là pour confirmer que La France germanophile de 1939 est devenue Atlantistes en1946 ? Que l’épuration en 1944 n’a été qu’un contrat de reconversion des élites collaboratives, dont le Mitterand anticommuniste est une caricature ? Si ce n’est pas le cas, la démonstration n’en est pas moins parfaite et vient corroborer la recherche historique d’Annie Lacroix-Riz parue dans son ouvrage : « La non-épuration en France ».

      +9

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  • Brigitte // 10.12.2020 à 20h24

    Merci pour cet article.
    La politique ne fait pas appel à la raison mais aux émotions ou aux intérêts. L’avènement de la gauche caviar a permis de libérer les émotions tout en préservant les intérêts.
    Il serait intéressant de comprendre ce snobisme anglo-saxon de la bourgeoisie française. Le snobisme c’est se croire différent et singulier tout en suivant un modèle.
    L’Amérique, c’est le modèle, tout comme l’Angleterre l’a été avant. C’est au siècle des lumières que naît l’anglomanie. Elle n’a jamais disparu depuis et s’est bien sur déplacée outre atlantique;
    La statue de la liberté est le symbole le plus abouti de cet engouement absurde. Les américains ont toujours profité des après-guerres pour assoir leur influence et leur domination. Les années folles, les sixties,…et maintenant le numérique « digital » pour les intimes…c’est un beau doigt d’honneur en effet qu’ils nous font .
    La moindre des choses serait d’aller détruire cette p…n de statue.

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    • Brigitte // 11.12.2020 à 08h33

      Pourquoi surement pas après 14-18? cette guerre a permis aux américains d’ouvrir le marché naissant du pétrole en Europe et sans pétrole, pas sur que les français l’auraient gagné la guerre…de plus, les années folles sont incontestablement le début de l’engouement pour la culture américaine, avec le charleston puis viendra le Jazz, puis ensuite le rock, etc…il y a une hybridation artistique évidente. Joséphine Baker, Maurice Chevalier puis Edith Piaf, et tous les autres.
      Le Vietnam? la Corée? ça a mis davantage de temps mais après l’effondrement du bloc soviétique, les capitaux américains ont afflué. La Chine est en train de changer la donne bien sur..

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  • METZGER // 11.12.2020 à 07h19

    Incognitoto, vous avez raison de souligner combien les politiques de tout bord ont endetté la France depuis après Barre. Et je crois que le péché originel de nos dirigeants reste la loi de 72 transcrite en 2006 par la directive 123.
    Les Français repérés depuis les premiers âges pour n’être d’accord que sur deux choses : boire et pisser ont voté pour la démagogie de l’endettement, avec une grande constance, je le reconnais parfaitement.
    Aujourd’hui, je déplore que nous comprenions pas que notre état social soit incompatible sans frontière : cette schizophrénie qui nous fait choisir ET l’Europe mondialiste capitaliste d’ouverture des marchés ET la générosité exceptionnelle d’une politique d’accueil au dessus de nos moyens.
    La perte d’indépendance est d’abord financière. Je reste stupéfait des constants scores homéopathiques des partis souverainistes. Le beurre et l’argent du beurre. Sans parti pris, il faudra un jour choisir….ou pas ?
    En attendant, je vais enfiler mon gilet jaune, en sachant lucidement que le socialisme n’est pas une option, juste un miroir aux alouettes.

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  • Philou // 12.12.2020 à 17h50

    Du zénith Mon Général, au nadir Zupiter Micron…

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  • MISSIL // 13.12.2020 à 14h47

    Livre V.Nouzille, « Des secrets si bien gardés », il parle d’un des directeurs du quai d’Orsay, au poste stratégique du services des pactes et affaires atomiques et spatiales », devenu un informateur de la CIA. il l’informe en continu, des intentions du Général, du calendrier de sortie de la France de l’Otan. Nouzille donne son nom, Jean de la Chevardière de la Grandville, particule aussi longue que son honneur est petit.. l’anti-gaullisme suscité par la sortie de l’Otan, est l’occasion inattendue de revenir sur Daniel Cordier. 1958, retour du Général De Gaulle, son premier réflexe a été de penser qu’il n’était qu’un fasciste. Il a commencé à créer un groupe armé pour ironiquement « résister ». Degliame va déterrer quelques mitraillettes rouillées tandis que Cordier arrive avec un pistolet. Ils créent le club Jean Moulin, creuset d’anti-gaullistes militants, qui ne voudront jamais sortir de l’Otan, mais de De Gaulle. Voir C.Andrieux « pour l’amour de la République ». F.Broche « Histoire antigaullisme »

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