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25.novembre.201225.11.2012 // Les Crises

La décomposition de l’UMP

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Durant la poursuite de la tragi-comédie UMPique (nouvel épisode de la décomposition politique illustrant le fait que la Ve République est probablement en train de mourir sous nos yeux, cette Crise allant sans doute être l’équivalent de la Guerre d’Algérie pour la IVe…), je vous propose ces deux interviews prémonitoires de l’historien Michel Winock, spécialiste des droites françaises, réalisées en juin et juillet 2012.

Que reste-t-il maintenant du gaullisme à l’UMP ?

INTERVIEW – Historien français spécialiste de l’histoire de la République française, Michel Winock a publié au début de l’année La droite, hier et aujourd’hui. Pour leJDD.fr, il analyse la stratégie du ‘ni-ni » choisie par l’UMP en vue du second tour des législatives. Et s’interroge sur les relations entre la droite républicaine et l’extrême droite.

L’UMP a choisi de maintenir ses candidats partout, et de n’appeler à voter ni pour le FN, ni pour le PS, contrairement au Parti socialiste. Est-ce une surprise?
 La droitisation de l’UMP, entamée depuis le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy en juillet 2010 – droitisation confirmée par la création d’une « Droite populaire » en son sein et par la campagne du président sortant -, laissait prévoir son choix au second tour de ces législatives. En quoi l’UMP peut-elle désormais se targuer d’appartenir à la « droite républicaine »?

Pouvait-elle faire autre chose?
L’ouvrage de Nathalie Kosciusco-Morizet consacré au Front national proposait un autre comportement. Elle préférait, dans le cas d’un duel entre un candidat FN et un candidat socialiste, voter pour le socialiste. Mais la porosité entre l’UMP et le FN, impensable sous Jacques Chirac, est de plus en plus évidente : la gauche, voilà l’ennemi! Et non pas le national-populisme.

Certains ténors de la droite républicaine sont mal à l’aise avec ce positionnement du « ni-ni »…
Oui, parce qu’il existe encore une tradition républicaine dans l’UMP, mais elle apparaît désormais minoritaire. Le travail de « dédiabolisation » de Marine Le Pen a permis de faire sauter le verrou qui fermait tout accord avec son père.

En assurant partager les « mêmes valeurs que le FN », Nadine Morano a-t-elle « fait sauter le verrou » elle aussi?
Nadine Morano ne fait qu’exprimer, de manière brutale, selon son style, ce que nombre d’électeurs et d’élus de droite pensent au fond d’eux-mêmes.

[…]

Source : le JDD – Juin 2012.

La droite répète : ‘Nos valeurs, nos valeurs’. Mais lesquelles ?

Après sa série d’échecs électoraux, la droite sort divisée sur le bilan du sarkozysme, sans socle commun, sous pression des idées du Front national. Comment peut-elle se reconstruire, sur la base de quelles « valeurs » ? L’historien Michel Winock, spécialiste de l’histoire de la République française, montre le difficile travail de clarification qui l’attend.

En cinq ans, la droite a perdu l’Elysée, Matignon, l’Assemblée, le Sénat, les régions, etc. Cela résume-t-il l' »inventaire » de la présidence de Nicolas Sarkozy ?

 La responsabilité de Nicolas Sarkozy dans les échecs électoraux de l’UMP n’est pas la seule, mais elle n’est pas douteuse. Dans un premier temps, son dynamisme et sa détermination ont séduit, après douze ans d’immobilisme. Très vite, cependant, l’opinion s’est rendu compte qu’il y avait dans cet activisme beaucoup de bluff, d’opportunisme et de projets sans lendemain. Où allait-il, ce président ? Où voulait-il mener la France ? Le style Sarkozy s’est apparenté à de l’agitation, sans véritable horizon.

Ce fut un malheur pour lui, évidemment, de voir ses promesses cassées par la crise financière et économique. Mais, dès avant 2008, la soirée inaugurale au Fouquet’s et le bouclier fiscal l’avaient catalogué : il était le président des riches. Juste ou injuste, ce jugement s’est immédiatement imposé.

Tout n’est pas négatif cependant, dans ce bilan…

Les réformes positives ne manquent pas, mais il n’a pas su les mettre en valeur. Dans la crise de 2008, il a fait montre d’énergie et d’initiative, mais sans jamais inscrire son action à long terme. Il s’est montré un bon sapeur-pompier mais jamais un éclaireur d’avenir. Son caractère impulsif, son défaut de civilité, ses multiples dérapages, le manque d’égards et de réserve qu’implique la fonction présidentielle ont fait le reste.

L’UMP a choisi de régler d’abord la question de qui va la diriger. Comme si le choix du chef était le préalable à tous les autres…

[…]

 

Propos recueillis par Gérard Courtois

Source : Le Monde – Juillet 2012

 

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31 réactions et commentaires

  • Vlad // 25.11.2012 à 15h53

    « Elle a été monarchique, bonapartiste, boulangiste, pétainiste et gaulliste, autant de traditions dans lesquelles l’existence d’un leader incontesté est la clé de voûte de l’action. La défaite de Nicolas Sarkozy l’amène tout naturellement à lui chercher un successeur, sans délai. »

    Monarchique, c’est plutôt le clivage qui à été créer à cette époque avec le droit de veto du roi mais pas les partis tels que nous les concevons aujourd’hui. D’accord pour le bonapartisme avec l’orléanisme au centre-droit, pareil avec le boulangisme, on peut y ajouter le poujadisme dans une certaine mesure.

    Je suis un peu sceptique concernant le pétainisme parce que une partie des gens de gauches (les pacifistes) ont voté les pleins pouvoirs à Pétain tandis que certaines personnes de droites ont voté contre donc je dirai 50-50 pour les deux. D’accord avec le gaullisme (dans la forme exclusivement bien sur).

    Il y a eu une vidéo récente de Marie-France Garaud qui explique les valeurs de droites et qui est très intéressante…

    En tout cas je reste un orphelin de droite avec un choix entre un Parti du Gloubiboulga ou tout le monde veut sa place et un fond de commerce nationaliste LePen&Co.
    Mon vote va rester blanc pour un bout de temps encore…

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    • step // 26.11.2012 à 10h10

      concernant le pétainisme, c’est surtout de l’opportunisme politique.
      Il y avait à droite (de gaulle…) du centre (daladier) ou à gauche (mendes) des gens qui ont refusé la soumission, ceux là n’étaient pas présent lors de ce fameux vote. Certains ont réussi (de gaulle) a sortir de la zone de domination allemande, d’autres pas (massilia).
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Massilia_(paquebot)
      Dans tous les cas, il restait alors dans ce vote des députés soit faibles soit opportunistes, soit les deux, qui pensaient pouvoir gagner une place dans le nouvel ordre tutélaire nazi. Ce genre de personne se trouve et à droite et à gauche, assurément. On ne peut cependant pas réduire pétain à un vote de la gauche, cette dernière n’ ayant largement pas pris part au vote et tenté de quitter le pays pour constituer un gouvernement en exil.

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      • step // 26.11.2012 à 10h31

        Dans ce cadre des « historiens » de droite souvent réactionnaire ont répandu l’idée que la majorité de la gauche aurait soutenu l’investiture de pétain. Ils en oublient que la droite à aussi voté cette investiture :
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Vote_des_pleins_pouvoirs_%C3%A0_Philippe_P%C3%A9tain_le_10_juillet_1940
        On constatera que la quasi totalité des votants « non » (80) était radical/gauche (sans compter les absents (27) pour cause de départ précipité – dont on peut cependant présumer qu’ils n’étaient pas d’accord). Comme quoi à cette époque, il fallait avoir de convictions avant tout et ne pas avoir le « culte du chef ». C’est ce qui fait que la gauche a eu un peu plus de membres « dignes » (en numéraire) que la droite.
        L’histoire (et probablement la « vista » de De Gaulle) fait que c’est lui que l’histoire à retenu, la droite dite « républicaine » s’accrochant avec plus ou moins de bonne foi à cet héritage historique afin d’avoir le poil dans le sens de l’histoire. La gauche a d’ailleurs fait de même en oubliant laval pour mendès. C’est de bonne guerre, mais c’est de la politique, pas de l’histoire.

        Il est par contre interessant de constater que ce « culte du chef » et de l’alignement sur les valeurs gaulistes (qui rappelons le, ne se considérait pas comme « de droite ») soit au coeur du problème actuel de la droite comme une histoire mal digérée. Ce qui est souvent caractéristique (et sur ce point l’auteur a raison) de la droite est souvent sa difficulté à assumer son passé, la critique du vieux chef étant malaisé de la part du jeune chef, qui ne souhaite pas à son tour se faire critiquer (surtout qu’en général il est chef par adoubement du vieux chef). Pourtant il y a des erreurs dans toute action politique, mais cette transmission du pouvoir traditionnellement par cooptation rend cet exercice d’auto-critique malaisé. C’est avec cette tradition que la droite a voulu rompre via ces primaires, c’est pour le moment un echec. A ce titre le « retour » de sarkozy comme adoubeur est un retour à une certaine tradition de la droite.

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  • totor // 25.11.2012 à 17h11

    Oui, j’ai vu le dernier interview de M.F. Garaud que j’ai trouvé très intéressant -et qui évoque un temps révolu – c’est qu’elle souligne l’impuissance des politiciens actuels. On s’aperçoit rétrospectivement de la démission immense des responsables publics qui amène au laisser-fairisme actuel. Ça me fait penser à un post précédent sur ce blog qui montrait bien que les failles de l’euro étaient largement connues (et pas seulement par des économistes) dès sa naissance et que c’est la gestion ‘au fil de l’eau’ de nos responsables (rien pour favoriser la convergence fiscale, refus de lier salaires et différentiel de compétitivité…) qui va provoquer la crise majeure que nous sommes sur le point de subir. Je ne sais pas à quoi va aboutir la décrédibilisation en profondeur des partis de gouvernement, mais sans doute rien de bon, malheureusement…

    En bonus à ce commentaire, une interview intéressante d’Emmanuel Todd, c’est toujours intéressant d’écouter une perspective historique sur une crise actuelle, même si je le trouve parfois un peu confus (peut-être pour masquer certaines incohérences dans son propos d’ailleurs!):
    http://www.youtube.com/watch?v=DfQTgN6t7BU

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    • Vénus-Etoile du Berger // 26.11.2012 à 14h05

      une petite remarque sur l’interview d’Arnaud Montebourg dans cette vidéo.

      Arnaud Montebourg aborde du rapport de Louis Gallois sur la compétitivité en mentionnant qu’il créera un petit bouquin pas cher pour éditer ce rapport.

      Pour ma part, j’ai trouvé l’intégralité du rapport Louis Gallois sur la compétitivité en pdf sur internet le jour même, entre temps, il n’est peut-être plus mis à disposition.

      Cordialement.

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  • maheo // 25.11.2012 à 17h30

    qu’est-ce qui serait le plus dangereux?
    l’extrême gauche dont le modèle représenté par Mélenchon nous vente les mérites de Chavez? ou de Castro?
    ou l ‘extrême droite?
    à force de dire qu’il pleut quant il fait beau soit prétexte que M/LE PEN a dit qu’il faisait beau !
    à nier des évidences
    on s’enterre tous , et l’on encourage ses votes extrêmes
    les responsables sont les politiques qui nient ou se pince le nez sur les faits qui font le quotidien des gens de nos banlieues !
    l’immigration non contrôlée est un problème , un vrai problème
    si les ouvriers et employés ont quitté en masse le P.S.ou le P.C pour se rallier au F.N
    il y a quant même une raison !
    on nie leur quotidien !!!

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    • Saint-Maurice // 25.11.2012 à 19h21

      Pouvez vous citer un seul exemple dans lequel Mélenchon vente les mérites de Castro (en dehors de la médecine cubaine)….
      Ne seriez vous pas un sombre colporteur de ragots journalistiques à 2 balles?
      Quant à Chavez, pouvez vous nous dire ce qu’il faut lui reprocher?

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  • Letaulier // 25.11.2012 à 17h30

    « En cinq ans, la droite a perdu l’Elysée, Matignon, l’Assemblée, le Sénat, les régions, etc. »

    C’est plutôt une bonne nouvelle pour la droite car la gauche aura du mal à trouver un bouc émissaire en cas d’échec puisqu’elle détient tout les leviers du pouvoir.

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    • step // 25.11.2012 à 23h15

      visiblement au fond du trou, ils creusent encore frénétiquement…

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  • DAN // 25.11.2012 à 17h46

    Aujourd’hui , sur le plan politique l’UMP ne représente plus rien ,comme chacun sait , elle a perdu toutes les élections depuis cinq ans et pour cause !….. et sa crédibilité n’en parlons pas ; cette élection a levé le voile d’un parti politique mourrant.

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  • Fabrice // 25.11.2012 à 18h38

    L’image renvoyé par l’UMP est pitoyable, et confirme après la tragicomédie socialiste que nous sommes gouvernés par des politiciens qui ne gouvernent plus pour la France mais pour leurs propres intérêts personnels.

    Franchement croire que en cas de l’explosion de l’Europe ils pourraient nous diriger et sauver la France c’est se bercer d’une illusion pire que de croire que l’euro peut persister ainsi sans une réforme totale.

    Je trouvais la loi de Murphy (Si une chose peut mal tourner, elle va infailliblement mal tourner) une amusante théorie mais nous avons là une démonstration de sa grande pertinence. http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Murphy 🙁 🙁

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  • Jard // 25.11.2012 à 18h39

    Décomposition? Les problèmes de la société française ne cessent de s’aggraver, une partie de l’UMP veut les résoudre, une autre poursuit son rêve européen et ça finit par casser. Je parlerai plutôt d’un écartèlement qui arrive à l’éclatement. A mon avis, tout cela est parfaitement cohérent, je parie que c’est l’UMP aisé qui veut continuer la même politique. Ceux qui souffrent lachent ce parti et ont un projet politique de remplacement, la France. Les Girondins n’en n’ont pas, ils proposent une autre Union Européenne, le retour sur la région ou même le troc.
    Marine Le Pen me semble beaucoup moins dangereuse que les Européistes, ceux-ci ont étouffé le débat politique, neutralisé la démocratie, écrasent les peuples, pourraient nous mener au chaos. Quant-au racisme, allez voir en Allemagne. C’est un pari, mais le choix est entre le monstrueux Hollande au sourire si doux et l’inconnue Le Pen.
    Quand Marine Le Pen propose le droit du sang, c’est horrible, quand l’Allemagne pratiquait le droit du sang voici peu, cela ne dérangeait pas la gauche européiste.

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  • Vénus-Etoile du Berger // 25.11.2012 à 19h35

    j’ai lu aujourd’hui
    le Gaullisme Une solution pour demain de Gérard Larcher.

    « Mais faire face aux difficultés n’est-il pas l’une des marques premières du gaullisme? »

    « La Vertu est une dimension essentielle du gaullisme originel. »

    une des valeurs et des postures du gaullisme est
    « le refus du déclin »

    alors le Gaullisme une solution pour ce soir?

    « Puisque tout recommence toujours, ce que j’ai fait sera, tôt ou tard, source d’ardeurs nouvelles,
    après que j’aurai disparu. » Charles de Gaulle

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  • DAN // 25.11.2012 à 20h33

    L’UMP ne devrait pas par respect de la mémoire du Gal Degaulle revendiqué son appartenance , c’est une honte !

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  • fabien775 // 25.11.2012 à 20h59

    Avec un JF Copé comme président UMP, c’est le clac de fin d’ une droite qui se disait gaulliste sans en avoir aucune légitimité. Bon vent.

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  • vesso // 25.11.2012 à 21h08

    Autre possibilité issue de la scission : Fillon va former avec Hollande un grand parti social-démocrate qui monopolisera le pouvoir pour trente années de plus, Copé tente de former un grand parti de droite avec la droite nationale ce qui fait deux leaders avec Le Pen. Comme toujours, nous avons la droite la + bête du monde. Et qui pense à la France ?? Pauvres de nous…Je crains que ce soit des évènements extérieurs qui mettent fin à cette farce qu’est devenu la 5ième…

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    • step // 26.11.2012 à 11h08

      improbable, la lessiveuse de la crise va se mettre en route. En 5 ans droite et gauche de « gouvernement » en grèce se sont fait laissiver. Je parie sur 10 ans pour notre alternance pépère, pas plus.

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      • step // 26.11.2012 à 11h16

        il n’est pas totalement faux de considérer ça (la crise) comme « un évenement extérieur ». Mais pas vrai non plus. On a quand même copésieument (oups) déconné ces 30 dernières années.

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  • I.letourneur // 25.11.2012 à 23h42

    Très bon Winock, spécialiste des droites mais pas que, son livre, la France politique, m’avait donné à l’époque toutes les clés nécessaires, de la gauche comme de la droite.

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  • burgf // 26.11.2012 à 00h15

    Le sujet est « à la mode »dirait-on!
    (la presse française ne parle quasiment plus que de ça, c’est assez pathétique)
    Bon. L’UMP est en train d’exploser, Amen et quelque part tant mieux.
    Winock décrit dans les 2 articles présentés le vide des idées dite de Droite française – avec le zeste qu’il faut pour pouvoir entretenir la diabolisation du FN – et la fable de sa filiation au gaullisme. Comme disait Marie France Garaud; c’est un sujet qui intéresse les droites. Point.

    Maintenant faut-il attendre l’implosion du PS? Pas de problème…

    Le vrai sujet n’a rien à voir avec les chamailleries de tel ou tel parti politique; il est dans l’illégitimité croissante des politiques, particulièrement les institutionnels UMP-PS, et dans le doute croissant de leur pouvoir à « corriger le tir ». Mais que leur reste -il comme pouvoir, à ces vendeurs de souverainetés ?

    Mais ça, ça semble encore un tabou.

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  • step // 26.11.2012 à 10h46

    ah cette tradition de l’ancien chef, le FN aussi… patauge dans l’incapacité au méa culpa (je ne parle pas de changement, mais dans ce cas là informulé). Ce qui a crée le FN, c’est le pen père, ce qui a entérré le FN comme parti de non-gouvernement c’est le pen père. Il faudra à un moment donné que ce parti ait l’honneteté intellectuelle de définir ce qu’était son ancien leader : un boulet haineux.

    Que sa fille nettoie les écuries (anciens de l’oas, petainistes, SS et membres de la division charlemagne…) après son « départ », grand bien fasse à ce parti. Le faire c’est bien, mais visiblement l’annoncer est au dessus de ses forces. Elle n’a pas encore tué le père visiblement. Oedipe en politique, mauvais mélange…

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    • Surya // 26.11.2012 à 10h52

      JMLP n’était pas du tout un boulet haineux 😉 Cette posture ultra provocante était voulue et entretenue 😉 Un certain nombre de « dérapages » étaient parfaitement contrôlés (durafour crématoire pour le plus célèbre d’entre eux)

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      • step // 26.11.2012 à 11h05

        Si c’était le cas, à part des condamnations (cf la liste d’olivier) et le fait d’attirer des gens non souhaitables dans son parti, c’etait quoi l’intérêt ? Donner un boulot et un passif à sa fille ? L’humour bête c’est au mieux de la bétise au pire de la haine bien formulée.

        je viens de nous relire…les smileys me font douter d’un second degré. Si c’est ça c’est très bon 🙂

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        • Surya // 26.11.2012 à 11h15

          Non, mon premier message était au premier degré. Je ne crois pas que JMLP ait vraiment souhaité le pouvoir; le but à mon avis était de faire du bruit pour ramasser des voix afin d’engranger les subventions et autres dotations pécuniaires.

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        • step // 26.11.2012 à 11h20

          oui on peut voir ça comme ça aussi. L’argent n’a pas d’odeur… Enfin, cela ne renforce pas le « corpus idéologique » du parti de bouffer à tous les rateliers, encore moins sa fiabilité une fois aux affaires… Car de l’argent on lui en proposera, il ne faut pas en douter. D’ou d’ailleurs, le fond de ce que je pense sur ce parti. Je ne pensais pas que les anciens « facho » avait tant d’argent…

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  • step // 26.11.2012 à 10h57

    assez d’accord sur l’analyse. Il en résultera toutefois un accord potentiel sur la ligne anti-immigrationniste uniquement (ie, je suis désolé de le dire aussi cruement, la chasse au bouc émissaire, palliatif ne suffisant pas au redressement économique, surtout vu l’atonie de l’immigration en période de crise). Le deal économique ne sera par contre qu’une vaste arnaque, l’UMP étant économiquement (et c’est bien plus fort qu’un projet politique, on tient un politique par la bourse, quelle qu’elle soit) lié aux plus aisés d’entre nous.
    Ceci sans compter qu’une fois éventuellement aux affaires le FN n’oublie son aliance avec les ouvriers, ce qui est quand même une tradition de la plupart des partis politiques (c’est vrai quoi, faut bien chercher à se « prolonger ». Ce sera d’autant plus facile si il est épaulé en cela par l’UMP. « tape sur l’arabe, je m’occupe d’assurer nos clients de notre bon vouloir… ». Ce n’est pas le pouvoir dont je rève pour la France. L’avenir nous dira si elle mérite mieux que ça….

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  • Salva // 26.11.2012 à 12h20

    Juin 1982: la « gauche » au pouvoir s’aligne sur le néo-libéralisme et laisse tomber ses électeurs pour faire la même politique de la « droite ». l’UMPS est né.
    Que faut-il faire ensuite pour obliger les électeurs à voter pour l’UMPS? Créer ou faire monter un « parti-repoussoir » pardine!
    Mars 1983: irruption du FN sur la scène politique nationale.

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  • FraiseTagada // 28.11.2012 à 01h54

    Michel Winock semble considérer que le gaullisme fut institué par Jacques Chirac.
    Et beaucoup oublient que l’actuelle droitisation de l’UMP fait suite à sa centrisation lors… de sa création justement.

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  • Renée Chapuis Nenny // 04.12.2012 à 12h41

    Lettre à mon député

    La guerre des postulants à la présidence de l’UMP se déroule depuis de nombreux jours, en direct devant les français, dans un long feuilleton tragi-comique qu’il n’est point besoin de commenter davantage. Nul ne peut en mesurer les conséquences à terme sur le paysage politique, les conflits de leadership en vue des élections présidentielles de 2017, qui sont largement prédominants, n’étant pas les seuls enjeux de la controverse.
    La plupart des médias audiovisuels ont commenté avec complaisance la possibilité de fraudes électorales dans les deux camps, considérant que les règles internes aux partis politiques seraient faites pour être détournées, l’essentiel étant que les irrégularités soient couvertes par la paix des braves … si possible hors des caméras. Le congrès de Reims du parti socialiste avait commencé à sortir de l’épure, lorsque Ségolène Royal avait menacé de saisir la justice pour contester les résultats officiels de la désignation du premier secrétaire, avant de finalement y renoncer.
    Dans le cas de l’UMP, il est manifeste que l’invocation permanente de la loi interne et des statuts s’est vite transformée en effroi à l’idée qu’un magistrat indépendant puisse précisément venir dire le droit. Or, l’appel rituel aux militants avec une sincérité toute relative ne saurait suffire à répondre à toutes les questions démocratiques que posent les dysfonctionnements des partis politiques. Les problèmes sont récurrents dans toutes les formations, quoique le plus souvent dissimulés, et aggravent fondamentalement la défiance des citoyens à l’égard, non pas de la politique, mais de la représentation politique et, in fine, atteignent la République elle-même.

    C’est pourquoi, nous citoyens libres et égaux en droit, de toutes opinions politiques, voulons dire notre indignation devant de telles pratiques et notre volonté de voir clarifier les règles de fonctionnement et de contrôle des partis politiques, afin que l’expression du suffrage universel de l’ensemble du corps électoral ne soit plus préemptée par des manœuvres d’appareil. La régularité du suffrage universel est, en effet, elle-même altérée par les fraudes internes aux groupements politiques, en amont des scrutins décisifs pour l’avenir du pays. Si les partis s’administrent librement, les textes fondateurs de la République leur reconnaissent un rôle constitutionnel et leur imposent le respect de la souveraineté nationale et de la démocratie. Aussi, le caractère démocratique de leurs principales décisions ne peut être garanti par leurs seuls membres, alors que les actes de désignation de leurs dirigeants et de leurs candidats participent de l’expression du suffrage universel. De même, les importants financements publics annuels qui leur sont alloués ne peuvent relever du seul contrôle externe et formel de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, lequel est enserré dans d’étroites limites juridiques.

    Aussi, considérant :

    – que l’article 14 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 prévoit que tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée
    – que l’article 1er de la Constitution fait notamment de la France une République indivisible et démocratique
    – que l’article 4 de la Constitution précise que les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage, qu’ils se forment et exercent leur activité librement et qu’ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie
    – que l’article 47-2 de la Constitution confère à la Cour des comptes le rôle d’assister le Parlement et le Gouvernement dans le contrôle de l’exécution des lois de finances
    – que le rôle de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques prévu par la loi du 15 janvier 1990 , qui se limite à vérifier l’accomplissement par les partis des formalités de certification et dépôt de leurs comptes annuels, s’exerce dans des conditions légales très restrictives.

    Nous demandons que la loi garantisse la régularité démocratique et la transparence des élections organisées par les partis politiques, en disposant :

    – que les élections internes aux partis politiques ayant bénéficié de l’aide publique, pour désigner leur principal dirigeant, investi des pouvoirs effectifs d’organisation et de gestion, soient organisées sous l’autorité d’un ou plusieurs magistrats de l’ordre judiciaire
    – que les élections des partis politiques ayant bénéficié des concours publics, pour désigner leurs candidats aux élections présidentielles, qu’elles soient internes ou ouvertes à un corps électoral élargi au-delà des adhérents, soient organisées sous l’autorité de magistrats de l’ordre administratif.

    Nous demandons que la loi garantisse l’usage régulier des financements publics attribués aux formations politiques, comme c’est le cas pour les autres organismes d’intérêt général subventionnés, en disposant :

    – que les comptes annuels des partis politiques doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entité, contrairement au référentiel comptable qui leur est actuellement applicable, qui les dispense curieusement du respect du principe de fidélité
    – que les partis politiques sont tenus de publier sur leur site internet les comptes annuels détaillés (comptes de résultats, bilans et annexes) et complets de l’ensemble qu’ils forment avec les entités qu’ils consolident, ainsi que les rapports de leurs commissaires aux comptes
    – que la Cour des comptes est chargée, contrairement à la rédaction actuelle de l’article 10 de la loi du 11 mars 1988 , de contrôler annuellement les comptes et la gestion de tous les partis politiques qui reçoivent des financements publics, l’exhaustivité et la non sélectivité des contrôles permettant d’assurer l’impartialité politique du champ soumis aux investigations.

    Ainsi, l’usage des concours publics serait davantage suivi, la démocratie un peu plus transparente et l’expression du suffrage universel un peu plus libre.

    La Vieille Europe, décembre 2012.

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