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3.février.20213.2.2021
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Dernières nouvelles du Bazar de Bruxelles – par Eric Juillot

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Avec sa plume incisive, Eric Juillot vous propose aujourd’hui un tour d’horizon des dernières nouvelles venant de Bruxelles.

Une magnifique déclaration d’amour servile de Charles Michel, le « président » du conseil européen, au nouveau président américain : Les États-Unis et l’UE « doivent former ensemble le socle de la liberté, de l’égalité, et d’un ordre international basé sur des règles[1] ».

Michel ignore apparemment que les États-Unis ne se reconnaissent pas d’égaux dans leur lutte magnifique pour le triomphe planétaire de la liberté américaine ; il ignore également certains épisodes fâcheux des vingt dernières années, où Washington ne s’est guère embarrassé de « règles » pour intervenir militairement (Serbie, Irak…).

Il n’a pas non plus entendu parler de l’espionnage massif dont les chefs d’États et de gouvernement européens font l’objet de la part des services américains, bien qu’Édouard Snowden ait permis d’en apprendre beaucoup à ce sujet il n’y a pas si longtemps ; il n’est pas au courant, enfin, que si, en Europe, quelques États comptent en effet sur la scène internationale, l’UE en tant que telle n’a aucune consistance géopolitique ; tout au plus peut-elle servir de relais régional aux intérêts américains et aux accès de « sanctionnite » émanant de ce pays.

Mais peut-être est-ce là la seule ambition de M. Michel, tout à la joie de recevoir, au lieu des coups de griffe de D. Trump, la franche accolade, la tape sur l’épaule et le sourire éclatant dont le gratifiera peut-être J. Biden à l’occasion d’un sommet international.

Par ailleurs, M. Barnier s’est récemment vu décerner le prix de « L’Européen de l’année » pour son rôle éminent dans la finalisation du Brexit[2] : L’UE récompense officiellement le négociateur en chef de son propre délitement. Une décision visionnaire.

D’autre part, un tweet amusant — parmi beaucoup d’autres — de Clément Beaune, le Secrétaire d’État aux questions européennes : « N’oublions pas à quel point l’euro nous protège, pendant les crises. Sans lui, les intérêts de notre dette seraient deux fois supérieurs (plus de 30 milliards d’euros par an) »[3].

Outre que l’affirmation de la seconde phrase est tout à fait gratuite, M. Beaune semble ignorer que la zone euro a la croissance la plus faible du monde depuis 20 ans[4] et que sans cette croissance molle, l’État français n’aurait pas été aussi endetté avant la crise sanitaire en cours. Il ignore également que les pays indépendants peuvent, parce qu’ils ont conservé leur monnaie, cesser de s’en remettre au marché obligataire pour financer leur déficit, à l’image du Royaume-Uni depuis le printemps dernier[5].

Le journal Le Monde, dans son édition du 27 janvier, constate en Une, un peu désolé, que « La souveraineté imprègne tout le débat politique ». Une professeure de Sciences Po vient cependant rappeler la bonne parole à l’intérieur du journal, pour rassurer ses lecteurs :

« Il faut admettre que la souveraineté économique, dans une économie mondialisée, se construit à plusieurs ». Comme si la mondialisation, dans son principe même, n’était pas attentatoire à la souveraineté… La cohérence élémentaire n’impose-t-elle pas d’admettre que l’affirmation de la souveraineté ne peut se concevoir que dans le cadre d’une démondialisation assumée ? Non, répond la doxa, sans le moindre souci d’argumentation : « Dire, comme les Anglais, “on fera mieux tout seul parce que l’on contrôlera notre destin économique” […] est une mauvaise réponse », qui relève de la « chimère ».

Au moment où ses propos sont tenus, le FMI revoit à la hausse ses prévisions de croissance pour le monde entier, sauf pour la zone euro, où il les abaisse d’un point[6].

Parallèlement, la commission, forte des prérogatives que lui confèrent les traités signés par notre glorieuse représentation nationale, laisse libre cours à son dogmatisme et cherche à imposer au gouvernement français le démantèlement d’EDF[7] : pathétiques illustrations de la « souveraineté européenne » tant vantée par nos dirigeants, qui n’émeuvent pas outre mesure la rédaction du Monde.

Dans la série « je tente d’exister » : Le parlement européen

Les esprits s’échauffent à Strasbourg ces derniers temps. Le « parlement » européen multiplie les appels dans toutes sortes de domaines. Ses membres ont ainsi adopté, le 20 janvier dernier, à une écrasante majorité[8], une résolution demandant le renforcement des sanctions communautaires contre la Russie et l’arrêt immédiat du chantier du gazoduc Nord Stream II, qui doit permettre l’approvisionnement direct de l’Allemagne en gaz russe à travers la Baltique.

Cette résolution s’inscrit dans le contexte de l’affaire Navalny « opposant numéro 1 » au président — selon l’expression consacrée dans tous les médias occidentaux — arrêté à son retour en Russie quelques jours auparavant.

Les membres du parlement, à travers cette résolution, font d’une pierre trois coups : ils se donnent l’illusion agréable que leur institution est à l’avant-garde du combat pour la liberté en Europe et partout dans le monde ; ils complaisent à Washington dont ils aimeraient être le paillasson préféré, et ils dissimulent leur visée géopolitique — construire l’UE contre la Russie — derrière un beau paravent humanitaire.

Tant d’adresse pourrait susciter l’admiration si leur résolution pouvait avoir le moindre effet. Ce ne sera pas le cas : pourquoi des responsables nationaux donneraient-ils un écho aux prises de position d’un parlement sans compétence dans le domaine concerné ? La question du gazoduc Nordstream II relevant de la haute politique, elle ne saurait être traitée par les institutions communautaires, par nature hors sol et sans substance.

Angela Merkel subit actuellement des pressions beaucoup plus fortes, d’ordre diplomatique, pour la faire renoncer à ce projet, à commencer par celles de Washington, qui voit dans toute coopération entre la Russie et les États membres de l’UE, dans toute interdépendance comparable à celle que créerait le gazoduc, le prodrome d’une unité de l’Europe attentatoire à ses intérêts.

Mais Washington n’est pas seul :

[Source]

Pour garantir dans cette région du monde la suprématie étatsunienne, l’Europe doit rester divisée, ce à quoi veille précisément, à son niveau dérisoire, le parlement européen.

Les honorables membres de cette assemblée illégitime n’ont ainsi jamais songé à voter une résolution en défense de Julian Assange ou d’Édouard Snowden, dont la liberté — comprenne qui pourra — lui importe beaucoup moins que celle de A. Navalny. La bonne conscience à géométrie variable n’est-elle pas le comble de la tartufferie diplomatique ?

Crises de nerfs en cascade à Bruxelles

Navalny, n’est pas le seul « opposant numéro 1 » décrété par les institutions communautaires et les chancelleries occidentales. Son équivalent biélorusse, Svetlana Tikhanovskaïa, s’est récemment vu décerner le prix Sakharov du parlement européen.

Elle n’est certes pas la seule à lutter courageusement pour un changement de régime à Minsk — Maria Kolesnikova ou Viktor Babariko[9] sont aussi méritants — mais elle est perçue comme éminemment favorable à l’UE et à Washington. Que ses vues géopolitiques soient conformes à celles du peuple biélorusse, c’est une autre affaire, qui n’intéresse pas outre mesure les membres du parlement.

Un autre « opposant numéro 1 » sème actuellement la discorde au sein de l’UE : le Vénézuélien Juan Guaido, sur qui la « communauté internationale » comptait pour mettre à bas le régime chaviste de Nicolas Maduro.

C’est officiel, Josep Borell, le « haut représentant de l’UE pour les affaires extérieures », dans une déclaration du 6 janvier dernier[10], a laissé entendre qu’il ne reconnaît plus Guaido comme le « président intérimaire » du Venezuela — selon l’expression consacrée depuis deux ans —, mais seulement comme un « député de l’Assemblée nationale sortante ».

Cette déclaration a immédiatement suscité la colère des députés européens qui, le 21 janvier[11], ont appelé le conseil à réaffirmer son soutien au « président » Guaido, bien que celui-ci semble confronté à une impasse définitive dans son pays[12].

En matière de relations internationales, le « haut représentant de l’UE aux affaires extérieures » compte pour rien, et le parlement européen pour moins que rien. On aurait pu croire, en conséquence, que ces deux institutions du bazar communautaire veilleraient à accorder leurs prises de positions respectives, dans l’espoir d’en accroître le poids. C’est là trop leur demander.

Cela ne va pas fort non plus sur le front des vaccins anti-covid. C’est entendu, l’UE, sur cette question, a démontré son efficacité en faisant preuve d’unité.

Tout au moins sommes-nous priés de le croire, en oubliant que maints États à l’extérieur de l’UE ont mis en œuvre seuls et en dépit, parfois, de leur petite taille, une stratégie vaccinale plus efficace que ne l’ont fait, ensemble, les 27 membres de cette glorieuse association : la Grande-Bretagne, nouvellement indépendante, mais aussi Israël[13] ou l’Islande[14], pour ne prendre que quelques exemples, démontrent à eux seuls que l’argument massue de la taille critique, perpétuellement mis en avant par les européistes, importe beaucoup moins que la capacité politique d’un État indépendant et la volonté de ses dirigeants.

Mais ce n’est pas tout. Le plan de communication bruxellois ne se déroule pas comme prévu. Nous avons pu nous réjouir, paraît-il, d’avoir tous commencé la vaccination le même jour — avec des succès très variés — mais le mythe selon lequel Bruxelles aurait imposé sa volonté aux géants pharmaceutiques bat de l’aile ces jours-ci. Le président d’Astra Zeneca, qui vient d’annoncer des retards dans la livraison des doses de son vaccin à l’UE, rappelle, face à la grosse colère d’Ursula von der Layen, la présidente de la commission, que celle-ci a signé un contrat avec son entreprise trois mois après celui du gouvernement britannique[15]. Vous avez dit réactivité ?

La question de l’approvisionnement en vaccins devient si sensible qu’il n’est plus exclu, désormais, de recourir au vaccin russe, comme vient de le faire la Hongrie pour son propre compte[16], rompant avec une unité d’action communautaire à l’intérêt limité.

L’UE, qui espérait démontrer pour une fois son utilité, risque fort de sortir affaiblie de cette séquence. Peut-être le parlement décidera-t-il toutefois d’agir courageusement, en votant une résolution pour empêcher l’arrivée dans nos pharmacies du « vaccin-de-Poutine » ? Affaire à suivre….

Eric Juillot

Notes

[1] « We must stand together as the bedrock of freedom, equality, and the international rules-based order. » : https://twitter.com/EP_President/status/1351937852934860802

[2] Prix décerné par la branche irlandaise du Mouvement européen, subventionné par la Commission européenne : https://www.europeanmovement.ie/european-of-the-year-award-ceremony-barnier/

[3] https://twitter.com/CBeaune/status/1353720102018019330

[4] À l’exception du Japon, dont la population diminue : http://ses.ens-lyon.fr/articles/donnees-taux-de-croissance-du-pib-europe

[5] https://www.latribune.fr/economie/international/coronavirus-la-banque-d-angleterre-va-financer-directement-les-depenses-du-royaume-uni-844793.html

[6] https://www.ouest-france.fr/monde/organismes-internationaux/fmi/economie-le-fmi-estime-que-la-croissance-mondiale-sera-plus-forte-que-prevu-en-2021-7131607

[7] Voir sur ce sujet un article dense du numéro de janvier du Monde diplomatique. Ses auteurs rappellent que les prix de l’électricité ont augmenté en France de 60 % en 20 ans (trois fois plus que l’inflation), en raison notamment de la politique mise en œuvre par la Commission européenne pour accoucher au forceps d’une situation concurrentielle sur ce marché.

[8] 581 voix pour, 50 contre et 44 abstentions.

https://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20210119IPR95904/pour-un-renforcement-significatif-des-sanctions-de-l-ue-contre-la-russie

[9] https://www.chroniquesdugrandjeu.com/2020/09/bielorussie-moscou-a-la-main.html

[10] https://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2021/01/06/venezuela-declaration-by-the-high-representative-on-behalf-of-the-european-union-on-the-situation/

[11] https://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20210114IPR95633/meps-juan-guaido-is-the-legitimate-interim-president-of-venezuela

[12] Le Conseil européen du 25 janvier n’a pas tenu compte de l’avis du parlement.

https://www.lefigaro.fr/international/l-ue-ne-reconnait-plus-juan-guaido-comme-president-legitime-du-venezuela-20210125

[13] https://www.lesechos.fr/weekend/business-story/israel-champion-du-monde-de-la-vaccination-1284310

[14] https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2021-01-18/lislande-pourrait-elle-devenir-un-laboratoire-geant-pour-les-vaccins-anti-covid-f3649a5a-f3e8-422b-bfad-26a99c1ad74f

[15] https://www.lesechos.fr/monde/europe/retards-de-vaccins-astrazeneca-renvoie-bruxelles-a-sa-propre-lenteur-1284768

[16] https://www.france24.com/fr/europe/20210122-la-hongrie-rompt-les-rangs-europ%C3%A9ens-et-recourt-au-vaccin-russe-spoutnik-v

Commentaire recommandé

Fabrice // 03.02.2021 à 07h22

Ce que l’on voit surtout c’est que l’Europe est victime de ne s’être jamais imposée sur le plan international et défendu au contraire elle s’est ouverte à tous les vents, l’image d’un paillasson s’aplatissant à chaque fait n’a jamais été d’actualité, subissant les sanctions américaines sans quasiment broncher, laissant voir en favorisant le pillage de nos entreprises sa passivité voir sa complicité.

les multinationales et les grandes puissances ont compris que l’UE était un carcan pour contraindre les pays la composant à plier le genoux mais n’a pas de programme qui lui permettrait de s’opposer à qui que ce soit, elle est une machine à nous soumettre, mais voilà l’illusion qu’on nous vendait que l’UE nous permettrait de nous opposer aux grandes puissances est désormais bien loin car même des laboratoires de tailles moyennes se moquent littéralement de l’impuissance de l’organisation de Bruxelles.

Impitoyable avec les faibles (comme on la vu avec la Grèce) et servile avec les puissants résume bien l’organisme de Bruxelles

30 réactions et commentaires

  • Fabrice // 03.02.2021 à 07h22

    Ce que l’on voit surtout c’est que l’Europe est victime de ne s’être jamais imposée sur le plan international et défendu au contraire elle s’est ouverte à tous les vents, l’image d’un paillasson s’aplatissant à chaque fait n’a jamais été d’actualité, subissant les sanctions américaines sans quasiment broncher, laissant voir en favorisant le pillage de nos entreprises sa passivité voir sa complicité.

    les multinationales et les grandes puissances ont compris que l’UE était un carcan pour contraindre les pays la composant à plier le genoux mais n’a pas de programme qui lui permettrait de s’opposer à qui que ce soit, elle est une machine à nous soumettre, mais voilà l’illusion qu’on nous vendait que l’UE nous permettrait de nous opposer aux grandes puissances est désormais bien loin car même des laboratoires de tailles moyennes se moquent littéralement de l’impuissance de l’organisation de Bruxelles.

    Impitoyable avec les faibles (comme on la vu avec la Grèce) et servile avec les puissants résume bien l’organisme de Bruxelles

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    • Brigitte // 03.02.2021 à 13h46

      Oui l’Europe est victime de l’UE mais vous confondez les deux….c’est vraiment dommage de ne pas voir la différence entre un sanctuaire du néolibéralisme anglo-américain et un continent fait de nations libres et souveraines mais avec des intérêts communs.

        +6

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      • Logique // 03.02.2021 à 15h32

        « Oui l’Europe est victime de l’UE mais vous confondez les deux…. »

        C’est voulu. On fait exprès depuis le début pratiquement de confondre Union européenne qui est un accord entre certains pays européens avec l’Europe qui est un continent dont plusieurs pays n’appartiennent pas à cette union: Islande, Norvège, Suisse, Serbie, Albanie, Monténégro, Macédoine, Bosnie, Ukraine, Moldavie, Biélorussie.

        Le but c’est une souveraineté et identité « européenne » supranationale, quand il n’y a qu’une pseudo identité unioniste.

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      • Pong // 10.02.2021 à 16h03

        Je ne suis pas dans sa tête mais à la lecture de sa prose, je ne crois pas que Fabrice fasse la confusion. Et si d’aventure il la fait, ce dont je doute, comme dirait l’autre « c’est pas lui qu’a commencé ». Elle est constamment (volontairement ?) entretenue par ceux qui veulent disqualifier les critiques adressées à l’UE. Le discours selon lequel être opposé à l’UE n’est pas être anti-européen est précisément un discours que les européistes refusent systématiquement d’entendre.

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    • Alain // 03.02.2021 à 14h30

      Non elle n’est pas victime de ne pas s’être imposée, elle a toujours été conçue comme un simple relais de la volonté US et d’empêcher que certains, comme de Gaulle, ne fasse preuve d’indépendance géopolitique. La guerre en Irak est l’échec le plus cuisant de cet objectif mais depuis la France et l’Allemagne sont rentrée dans le rangs grâce à Sarkosy et à la si puissante Angela

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    • jacqer // 05.02.2021 à 18h20

      Bonjour
      Rien de nouveau sous le soleil : la corruption marche à plein régime et certains malins se remplissent les poches grace au COVID; Si besoin est, l’UE, sous conrôle des EU, peuvent faire appels aux agents de l’OTAN pour execer les pressions nécessaires et suffisants pour faire rentrer dans le rang nos braves parlementaires qui continuent à faire le singe sur les grands dossiers en faisant blanc de …
      Mais cela ne durera pas et nous allons tout droit vers de graves de conflits de tous ordres
      Attention aux dégats collateraux !

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    • Pong // 10.02.2021 à 16h07

      @Fabrice

      D’accord presque en tout point sauf qu’il ne faut pas confondre les causes et les conséquences. L’impuissance européenne est un choix constitutif et une volonté politique. Dès le début, l’arbitrage entre une Europe de la défense et une Europe économique a été fait en conscience. On sait comment, on sait par qui et on sait pourquoi. La suite était écrite.

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  • Pie vert // 03.02.2021 à 07h57

    L’Europe est une colonie et les institutions européennes le relais des colonisateurs, forcément l’UE ne peut pas servir les intérêts des peuples européens.

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  • LibEgaFra // 03.02.2021 à 08h40

    « Les États-Unis et l’UE « doivent former ensemble le socle de la liberté, de l’égalité, et d’un ordre international basé sur des règles[1] ». »

    Magnifique déclaration d’amour à l’impérialisme yankee, dont il espère récupérer les miettes.

    Soumission totale au dieu dollar, liberté pour les entreprises multinationales d’accéder à tous les marchés nationaux, égalité de la « coalition » pour aller agresser les pays riches en pétrole. Quant aux règles, c’est désinformation à tous les étages et le droit du plus fort.

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  • Patrick // 03.02.2021 à 09h04

    Bon !! donc la question suivante vient tout de suite à l’esprit.
    Quand est-ce que l’on arrête cette mascarade , anti-démocratique en plus d’être inefficace ( sauf pour nous détruire ) ?

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    • Brigitte // 03.02.2021 à 13h48

      Patrick, l’année prochaine en mars si vous voulez….ainsi qu’une majorité de vos compatriotes.

        +12

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      • Alfred // 03.02.2021 à 14h08

        Au deuxième tour aussi? Je demande juste comme ça hein…
        (Un jour faudra bien savoir ce qu’on veut et hiérarchiser les dangers entre la peste et le choléra. Parce qu’il n’y a qu’une seule chose de certaine: ça ne se passe jamais EXACTEMENT comme on l’espère. Soit tous les moyens sont bons pour sortir du mouroir « union européenne » soit on a pas assez perdu d’emplois et pas assez engraissé les oligarques).

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        • Brigitte // 03.02.2021 à 19h46

          le 2ème tour et toujours après le 1er…Personnellement, je pense que Macron ne passera pas le 1er tour, s’il se représente car peut-être préfèrera t-il quitter la scène de lui même que déculotté.

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          • Zakfa // 07.02.2021 à 09h58

            Bonjour
            Pas sûr que le roi sache qu’il est nu…

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          • Pong // 10.02.2021 à 16h10

            Eh bien je dois être un funeste pessimiste. Je pense qu’il sera réélu. Les paris sont ouverts.

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  • Gleux // 03.02.2021 à 09h36

    A propos de parlement européen, il est possible de savoir qui vote quoi ?
    Sur la résolution dont parle l’article, il est déjà délicat de la retrouver sur le site du parlement. Mais je n’ai pas trouvé le décompte des votes, si quelqu’un sait comment trouver cette information (si elle existe), je suis preneur.

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  • bm607 // 03.02.2021 à 11h34

    Sur la dernière partie concernant les vaccins, l’uE et le RU, outre le fait que les lourdeurs administratives et décisionnelles de notre mammouth supra-national ont conduit à passer les contrats 3 mois après les anglais, on peut noter la conséquence à fin janvier à savoir que plus de 13% des anglais ont été vaccinés, contre moins de 3 % en moyenne dans l’uE (et pour nous, malgré les discours lénifiants, ça ne semble pas devoir s’arranger avec des approvisionnements difficiles dans les semaines à venir d’où les tentatives de jongler avec les délais entre les 2 injections).

    Mais comme le disait le Guardian (de la doctrine pro-ue ?) en mars dernier :
    « Brexit means coronavirus vaccine will be slower to reach the UK »
    https://www.theguardian.com/world/2020/mar/14/coronavirus-vaccine-delays-brexit-ema-expensive?_=
    « Le Brexit signifie que le vaccin contre le coronavirus sera plus lent à arriver dans le Royaume-Uni »

    Des visionnaires, comme ceux qui avaient peu ou prou prédit l’effondrement de l’économie anglaise après le Brexit.

    BM

      +17

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  • Brigitte // 03.02.2021 à 12h26

    Article jubilatoire! l’humour est une arme politique beaucoup plus efficace qu’on ne le pense, car il touche un public plus large et de façon plus incisive qu’un discours technique, qui n’atteint que les initiés.
    L’affaire des vaccins anti-covid fera date je l’espère, particulièrement en France, où l’on peut parler d’un scandale.
    Pas de vaccin UE. AstraZeneca n’est plus dans l’UE depuis le Brexit….
    l’Américain Pfizer « débauche » une biotech Allemande pour mettre au point son vaccin.
    Sanofi et Sanofi-Pasteur mettent leurs deux candidats vaccin à la poubelle….juste bons à produire les vaccins des autres, concurrents donc…
    Valneva, biotech française, est « débauchée » par le RU pour tester son vaccin, à base de virus inactivé, méthode traditionnelle utilisée pour le vaccin anti-grippal.
    une autre biotech française, Ose immunotherapeutics, a les faveurs de l’UE, car elle est plus innovante, avec tous les aléas que cela comporte quand on a besoin d’un vaccin en urgence en pleine pandémie.
    C’est l’innovation qui a primé, au mépris de la sécurité. Dans cette affaire, l’UE joue clairement son rôle de succursale, ou plutôt de comptoir colonial et les citoyens de l’UE de cobayes dans la mise sur le marché de ces nouveaux vaccins américains.

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    • vert-de-taire // 08.02.2021 à 19h32

      Exactement: innovation = brevet = fric

      Les vieux trucs qui marchent on s’en moque : pas de rentes.

      Innover est une contrainte.

        +0

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  • Jeremia // 03.02.2021 à 13h42

    On aurait pu ajouter que l’extraterritorialité permet aux USA d’imposer leurs propres « règles » à des pays tiers, y compris ceux de l’UE, au mépris complet de leur souveraineté.

      +12

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  • Denis Monod-Broca // 03.02.2021 à 15h19

    « L’union fait la force » disent les défenseurs de l’UE.
    Cette petite phrase toute banale, répétée à l’envi, semblant aller de soi, est censée faire taire toute critique. Elle contient en réalité deux erreurs.
    Une erreur morale et politique d’abord : la recherche de la force serait légitime. Or l’est-elle ? Certainement pas ! Être civilisé c’est mettre le droit avant la force. Laissons le culte de la force aux idéologies, qu’elles soient fascistes ou autres. L’UE devrait mettre un point d’honneur à s’en éloigner comme de la peste au lieu de s’en approcher si dangereusement.
    Une erreur toute terre-à-terre ensuite. Comme disait Napoléon « pour commander, mieux vaut un seul général, même médiocre, que deux généraux, même s’ils sont excellents tous les deux », alors 27 généraux pas tous excellents… Une union à 27 est incapable de rien décider dès qu’il s’agit de choses un peu importantes. La commande de vaccins le montre bien. L’UE y est en retard de plusieurs mois sur bien des pays.
    Jusqu’à un certain point, la seconde erreur corrige la première : dans les faits l’union nous affaiblit, la force de l’Union est bien loin d’atteindre le niveau attendu, tant mieux !, mais c’est, si l’on ose dire, à son propre insu.
    S’entendre entre pays voisins, c’est bien, se connaître, s’apprécier, c’est bien aussi, mais pourquoi s’unir ? mais pourquoi ce rêve d’Union ? pourquoi cette quête aussi délétère qu’illusoire de la force ?

      +13

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    • leravidemilo // 07.02.2021 à 00h22

      Tout à fait d’accord avec votre raisonnement, mais encore faut il y rajouter une troisième question encore plus profonde et pourtant bien plus terre à terre. Quand bien même l’idéal serait il « d’unir » les peuples embarqués (souvent à l’insu de leur plein gré) sur cette galère, « l’union » .E unit elle réellement ces peuples. En dehors du fait qu’elle les unit réellement et fortement comme victimes (à des degrés divers, sinon…) des grands trusts internationaux et comme vassal des States, elle les engage efficacement dans des processus qui les désunissent forcément : Elle appauvrit (réellement et structurellement) les pays de la périphérie et les dépeuple rapidement (Grèce, Bulgarie, Roumanie, Espagne…) particulièrement concernant leurs jeunesses, elle enrichit les pays du centre et pourvoi à leur crise démographique; Elle les mets en concurrence sous couvert de « solidarité » ( exemple ici avec la pandémie, et ce n’est qu’un début…); Elle aiguise et amplifie leurs différences historiques et les aggrave (« crise » migratoire….). On pourrait citer bien d’autres exemples. (le bronze cul des pays du sud pour les culs du nord…)Et il s’agit là de processus qui travaillent les identités, les perceptions et autres ressentiments sur le long terme… et dont les générations futures gouterons les fruits pourris…Dire que les grecs et les allemands sont plus unis à ce jour relève de l’insanité… Il importe d’en sortir, et au plus tôt!

        +3

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  • olivier77 // 03.02.2021 à 17h38

    Honte aux média (mais on a l’habitude) de condamner encore une fois Russie sans se retourner sur le RU pour l’affaire Assange. Navalny, le bouffon politique de l’Occident, l’agitation pour déstabiliser Poutine et Merkel. La diplomatie française est à vomir. Carpet Land nom de dieu, plus personne n’a les ***illes de poser les pieds dans le plat.

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  • Savonarole // 03.02.2021 à 20h34

    C’est bien gentil tout ça mais comment on se barre ? Voter ça marche pas , gueuler ça marche pas , envoyer des poubelles politiques faire les marioles à Bruxelles et chier dans la soupière ça marche pas non plus : l’UE ne vire personne.
    Ça colle plus que le sparadrap du capitaine Kraspov … en plus ça pue…

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    • Brigitte // 04.02.2021 à 07h28

      « voter ça ne marche pas » c’est vrai mas pourquoi? à cause de la propagande déversée à longueur d’ondes bien sur qui vante les bienfaits de l’UE mais aussi car les gens ont peur d’un changement radical qui déstabiliserait le pays quelques temps. La majorité des gens comptent leurs billes, ni plus ni moins…
      Je pense que Macron sera battu au 1er tour mais au profit de qui? un de ses semblables, européiste convaincu peint en vert, Anne Hidalgo par exemple….ou alors Marine Le Pen, plus proche des thèses souverainistes mais avec le risque que sa politique soit réduite à quelques gadgets sécuritaires, sans réelle vision stratégique. ça va se jouer à un cheveu, surtout si c’est un duel entre deux femmes.

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  • paul // 03.02.2021 à 23h10

    ça serait cool si on pouvait en parler tranquillement.

    « Il faut admettre que la souveraineté économique, dans une économie mondialisée, se construit à plusieurs ».

    exceptionnel.
    si on pouvait nous mettre l’interview de Putine avec scwab/davos…. beaucoup y était dit.
    et pendant ce temps la revolution de couleur navalny et l’histoire du faux palais encore en béton brut ?
    ah, si on pouvait vraiment tout mettre sur la table

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    • leravidemilo // 07.02.2021 à 01h04

      « Il faut admettre que la souveraineté économique, dans une économie mondialisée, se construit à plusieurs »
      Elémentaire voyons. Nul besoin d’argumenter la chose : Il est bien évident que dans notre monde actuel seulement 26,6 pays s’en vont construisant leur souveraineté et que les autres (196 – 26,6) partent à vau l’eau, ou s’y prennent tellement à l’opposé de l »u ».E qu’ils n’ont aucune chance d’y accéder à cette souveraineté.

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  • amoursdesamours // 04.02.2021 à 11h47

    Le paroxysme immorale politique ! Merci M. Eric Juillot.

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  • leravidemilo // 07.02.2021 à 00h55

    Concernant la diplomatie, c’est encore un domaine où l’on constate, plus encore qu’ailleurs, l’incurie, l’impuissance et la la vassalité de l »u ».E et les effets réellement délétères sur nombre de pays, particulièrement le notre (qui partait d’un peu plus haut). On atteint là le ridicule complet. Quand Macron, qui comme Sarko et hollande est allé le lendemain de sa nomination faire signer sa copie à la chancellerie, demande à Berlin et Moscou d’arrêter les travaux du gazoduc, ça doit rigoler ferme chez Merkel et Poutine, et même chez Biden qui se dit qu’il fait vraiment le plus gentil soumis çui-là. Quand Macron reconnait le plaisantin Guaido « président intérimaire » du Vénézuela, dans le sillage immédiat de Trump et ‘d’Ursula, il se couvre de ridicule à l’échelle mondiale, et rompt totalement avec la « doctrine » de la France qui disait toujours qu’elle reconnaissait les pays et pas les régimes. ( Rappelons nous les décennies où cela nous fut servi pour Pinochet…) Le but de l’opération de Trump qui était de confisquer l’or du Vénézuela déposé à la banque d’Angleterre, été désavoué par la justice britannique (Encore un de raté)
    Depuis le début de l »u.E sa diplomatie affaiblit les pays adhérents sur la scène internationale (syriens, Lybie, moyen orient…) et la diplomatie de la France (tenue par des néo cons) se vautre de plus en plus. Là encore, le bilan est globalement fort négatif.

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  • Pong // 10.02.2021 à 16h21

    Ca vire au comique troupier. L’UE a toujours été une monstruosité anti-démocratique. Elle est désormais une énorme et tragique farce.

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