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3.juin.20183.6.2018 // Les Crises

En guerre – pour la préemption salariale ! Par Frédéric Lordon

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Source : Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon, 21-05-2018

Stéphane Brizé, En guerre, 2018, 113 minutes, actuellement en salles.

On ne résiste à la puissance suffocante du film de Stéphane Brizé (En guerre) qu’à y discerner une place vide, la place du discours manquant. Il faut absolument y voir cet espace inoccupé, et la possibilité de le remplir, l’espace d’une réponse, c’est-à-dire d’un discours à déployer, opposable aux impossibilités montrées par le film, capable d’en faire sauter un mur, sinon c’est insupportable.

C’est insupportable, car ce que montre le film, c’est la force d’un ordre institutionnel capable de se donner raison à lui-même, un ordre qui mure portes et fenêtres, qui bouche toutes les issues pour ne laisser subsister que sa vérité. Lorsque les économistes stipendiés, les experts de service, les éditorialistes débiles et les patrons odieux disent qu’« il n’y a pas d’alternative », c’est vrai. C’est vrai parce que les structures ont été aménagées pour que ce soit vrai. Lorsqu’ont été installés la déréglementation financière et le pouvoir actionnarial, le libre-échange commercial au mépris de toute norme sociale et environnementale, la libéralisation du régime des investissements directs, c’est-à-dire de la localisation des sites industriels (à laquelle on ajoutera celle des sièges sociaux), il est exact que tout est joué ou presque, et qu’en effet il n’y a plus d’alternative. En somme, la disparition des alternatives, ça s’organise.

C’est là par excellence le point répugnant de l’époque. La plupart des personnages qui la dominent en actes et qui triomphent en mots savent à peine à quoi ils doivent de la dominer, et de triompher (la plupart – certains savent très bien). Ils en tiennent le discours comme des automates, mots inhabités, phrases mécaniques – « l’environnement de la mondialisation », « dont nous ne pouvons nous abstraire », « le marché », « qui s’impose à nous », « l’agilité », « pour être plus compétitif » – grumeaux de pensée dont Brizé prend soin de nous donner des échantillons atterrants, plus consternants encore quand ils viennent dans la bouche des conseillers ministériels, représentants de l’État mentalement colonisés par la langue du capital. Le plus terrible de ce que montre Brizé, ça n’est pas tant la situation même, que les mots dégoûtants opposés par les triomphateurs pour imposer leur triomphe, et faire toucher terre à ceux dont ils triomphent, à qui ils refuseront tout – mais avec des mots. Et, c’est bien ça le pire, sans réplique possible : avec des mots qui disent « vrai » en un sens, même si leurs utilisateurs ne savent pas pourquoi ils disent vrai, selon quel régime de vérité. Comme un cas d’école d’une théorie simple de l’idéologie, ils croient énoncer un fait de nature quand ils ne disent qu’un état des structures. Un état que d’autres avant eux ont contribué à installer (car les structures ne tombent pas du ciel), et qui – c’est cela le vrai –, une fois installé, déploie implacablement toutes ses nécessités.

L’impossibilité organisée

C’est bien pourquoi tous les mots d’ordre pour manifestations, à base de « partage des richesses », de « réduction du temps de travail », d’« augmentation des salaires » ou d’« interdiction des licenciements » sont nuls et non avenus tant qu’ils ne posent pas explicitement la question de leurs conditions de possibilité structurelles. Faute desquelles, ils demandent la neige en juillet ou Noël à Pâques – et ceci n’arrivera pas.

Ceci n’arrivera pas parce que les structures ont été bien faites pour le rendre impossible. Vérité simple et presque tautologique : quand les structures sont en place, tout est vrai des objections opposées par les structures. Pourquoi fermer une usine rentable ? Parce qu’elle ne l’est pas assez. Mais pourquoi ne pas se contenter de « moins » ? Parce qu’il y a des actionnaires et qu’ils ne le permettraient pas. Ne peut-on résister parfois aux actionnaires ? Non, parce que lorsqu’ils ne sont pas contents, ils vendent et le cours de l’action baisse (déréglementation des marchés de titres). Et ? Et l’entreprise dont la valeur boursière plonge devient une proie potentielle pour un raider (démantèlement du système des participations croisées), or s’il y a une OPA, toute la direction sautera – pense, à raison, la direction, qui ne veut pas du tout sauter, et puis qu’on a aussi pris soin de gaver de stock-options de sorte que ses propres intérêts soient désormais bien alignés sur ceux des actionnaires. Négocier avec ces derniers quand même ? Bon courage, la plupart sont des grands investisseurs institutionnels qui se font sauvagement concurrence par la rentabilité servie aux épargnants et ne renonceront pas à un dixième de point (financiarisation de l’épargne concentrée auprès des grands gestionnaires de fonds collectifs – mirifiques perspectives de la retraite par capitalisation). Nous irons donc baisser les coûts partout où c’est possible, en matraquant d’abord les salariés puisque tout nous y incite : le chantage à la compétitivité d’abord (libéralisation du commerce international) et à la délocalisation (nouveau régime des investissements directs et liberté d’établissement),la démolition de toutes les protections juridiques et réglementaires des salariés ensuite (dérégulations successives du marché du travail), par annulation des conquêtes d’un siècle de luttes sociales. Si donc le Nord de la France est trop cher, sous la double commande de nos actionnaires et de nos stock-options nous irons en Pologne, si la Pologne à son tour exagère, nous l’expédierons au Vietnam, et puis du Vietnam en Afrique, car nous en avons pour un moment avant d’avoir épuisé tout le réservoir à pauvres de la planète. Et nous ferons tout ça car nous le pouvons, car depuis trente ans nous ne cessons d’œuvrer pour qu’on nous aménage le terrain de jeu qui nous le permette et que, dans ces conditions, nous ne voyons pas pourquoi nous nous retiendrions d’user de la moindre de nos latitudes.

Tel est le mur de nécessités auquel se heurtent les salariés du film de Brizé. Il y a de quoi devenir fou. Pas seulement par les immondes fins de non-recevoir langagières qui sont opposées à la souffrance humaine, mais par le fait que toutes les coordonnées spontanées de la lutte y sont mises en échec : la vraie combativité ne paiera pas. La lutte qui ne s’affale pas tout de suite sera défaite, parce qu’elle est une lutte locale et qu’elle a contre elle toutes les structures globales, donc parce que toutes ses conditions de réussite lui échappent. Le tragique du film de Brizé est qu’il y a un héros et que le héros va immanquablement perdre parce qu’il se trompe. Plus il est héroïque, plus il se trompe, et l’inverse aussi : il se bat pour sauver les emplois dans un monde agencé pour que les emplois ne soient plus sauvables. Et ce sont les résignés qui ont raison – tactiquement. À de miraculeuses exceptions près, on ne se bat plus dans une fermeture que pour gratter de la « supra-légale », ou des promesses de reclassement ou de « réindus » auxquelles on ne croit même pas. Il faut avoir quelques robustes ancrages pour ne pas sortir du film passablement abattu.

Alors les structures

Mais le point de triomphe de l’ordre néolibéral désigne aussitôt son point de faiblesse. « Il n’y a pas d’alternative » n’est jamais qu’un énoncé conditionnel à l’état de ses structures. Faire autrement est impossible puisque la nécessité installée par les structures s’oppose à ce qu’on fasse autrement ? Très bien, nous savons maintenant où se situe l’enjeu : dans la reconstruction des structures. Voilà le discours manquant, celui qui laisse une chance de respirer à nouveau au sortir d’un film étouffant : le discours des structures comme objet de la politique. Car, elles, peuvent toujours être refaites – autrement. Ce « toujours », c’est le nom même de la politique. Dès lors qu’on s’élève au niveau des structures, il y a toujours une alternative.

L’alternative peut entrer bien plus vite dans la réalité qu’on ne l’imagine, très soudainement même. En Argentine, pendant toutes les années 1990, le currency board (1) impose une politique monétaire déflationniste, et pour qu’il ne vienne à l’idée de personne de « faire autrement », on l’a inscrit dans la Constitution (grande affaire du néolibéralisme, la constitutionnalisation des politiques économiques – voir les traités européens). Donc il y a le currency board, et on ne peut « pas faire autrement ». Puisqu’il est dans la Constitution. En janvier 2002 pourtant, après des semaines de manifestations de masse, le currency board est abrogé d’un trait de plume : en une nuit. On pouvait donc faire autrement – éternelle surprise, mêlée de ravissement un peu idiot, pour tous ceux qui s’aperçoivent d’un coup qu’ils s’étaient asservis pour rien, qu’ils s’étaient soumis à un fallacieux décret d’impossibilité. La question n’est pas de discuter ce qui s’en est suivi, elle est de rappeler ce que c’est que la souveraineté politique comme décision et comme alternative de principe – et les conditions de sa remanifestation.

Briser le pouvoir actionnarial

Si elle se remanifeste, où son effort doit-il porter ici ? Aux trois lieux stratégiques du pouvoir actionnarial, du libre-échange et des investissements directs – par parenthèse, dénonciation des traités européens non-optionnelle. Mais spécialement au premier, qui domine hiérarchiquement les deux autres. Le discours ordinaire dit que, sous le pouvoir des actionnaires, il n’y a pas d’alternative ; restaurer le discours manquant, c’est dire qu’il y a une alternative au pouvoir des actionnaires. Et comment en finit-on avec le pouvoir des actionnaires ? À ce sujet, il y a des idées assez précises. Une série d’idées même, bien graduée, selon ce que les conditions politiques du moment rendent possible. D’abord le SLAM (Shareholder Limited Authorized Margin) qui procède par fixation d’un taux limite de rentabilité complète pour les actionnaires (Total shareholder return), applique un impôt confiscatoire à tout ce qui dépasse, et cisaille ainsi toute incitation à augmenter indéfiniment la pression à la rentabilité financière – l’État capterait tout. En régime, sous SLAM bien ajusté (et sans doute avec les « bonnes » mesures complémentaires), Perrin Industrie (le nom de l’entreprise du film de Brizé) ne ferme pas, car la fermeture est devenue sans objet.

Mais il n’est pas interdit d’aller plus loin. L’étape d’après, c’est de fermer la Bourse. Son charme particulier tient au fait d’apparaître comme l’irresponsable rêverie par excellence quand en réalité elle a toute la rationalité économique pour elle – et même de quoi nouer une alliance objective entre le salariat et une certaine fraction du capital contre leur fléau commun de la finance.

On dira que l’alternative réelle au pouvoir des actionnaires, c’est l’abolition de la propriété financière du capital. C’est vrai. On ajoutera que s’en prendre à la finance ne fait que reconduire l’alternative « du “mauvais” capitalisme (financiarisé) et du “bon” (industriel) », c’est-à-dire rester dans l’exploitation capitaliste. C’est vrai aussi. Maintenant, si quelqu’un voit la sortie du capitalisme dans les conditions d’aujourd’hui, c’est qu’il a la vue psychédélique. Et si, ne connaissant que cet horizon, il se désintéresse de tout ce qui ne l’atteint pas, il est aveugle aux opportunités de la période. Ce n’est pas que penser/militer/expérimenter des rapports non-capitalistes ne soient pas urgent – ça l’est. C’est que délaisser, à ce motif, la possibilité de faire quelque chose dans la conjoncture et à l’étage majoritaire est une absurdité, où l’on ne discerne plus à la fin que la condescendance des virtuosités minoritaires pour le grand nombre.

On ne redira jamais assez que les grands libéraux sont des marxistes structuralistes à l’état pratique. Eux visent ce qui va saisir le grand nombre, et ils savent à quels étages de la politique se joue ce saisissement : aux plus élevés, là où l’on refait les structures – de la finance, du commerce et de la politique économique : UE, BCE, FMI, BRI, OMC, traités variés (CETA), etc., lois nationales bien sûr. Sans surprise, c’est à cet étage que Macron opère pour accroître les latitudes stratégiques des uns et les impossibilités des autres – puisque c’est l’état des structures qui règle le rapport de force du capital et du travail. Or on ne défera la politique des structures que par une contre-politique des structures.

Le moment de la politique macroscopique – le moment de la préemption

Au reste, on aurait tort de jouer l’un contre l’autre les deux registres de l’anticapitalisme et de l’antinéolibéralisme. D’abord parce qu’il redevient possible de les tenir ensemble pourvu qu’on les réinscrive dans leurs temporalités distinctes, et que rien n’interdit d’avoir l’esprit au premier sans abandonner de saisir les possibilités plus rapprochées du second. Ensuite parce que, même dans l’immédiat, ils ne sont pas sans points d’accrochage. Ainsi de celui qui passerait par un droit de préemption des salariés pour une reprise en coopérative des entreprises ou des sites qui ferment : abolition locale de la propriété financière des moyens de production, instauration de leur propriété collective d’usage, suppression par conséquent du rapport salarial, remplacé par une politique de la production collective. Les choses, alors, ne s’agencent-elles pas merveilleusement : si le néolibéralisme ferme à tour de bras, puisqu’« il n’y a pas d’alternative », c’est le capital lui-même qui, abandonnant le terrain de son propre mouvement, se laissera grignoter et déposséder de l’intérieur.

Assurément, il y faudrait une loi. C’est-à-dire jouer le jeu où l’on passe des lois. Mais une petite loi – plus innocente (et plus filoute) que s’il s’agissait de décréter la fin révolutionnaire de la propriété privée –, une loi à portée de main. Par exemple d’un mouvement social de quelque ampleur, qui, sortant du registre du seul refus, l’élirait comme sa revendication positive. Car c’est une bénédiction rare qu’une vision d’avenir, et même une vision d’ampleur, ni plus ni moins que la diffusion invasive de rapports de production postcapitalistes, ait ainsi le bon goût de se laisser résumer dans une disposition législative aussi simple, aussi modeste, aussi accessible – et aussi capable de dérober le sol sous les pieds du pouvoir capitaliste.

Mais, précisément, un mouvement social, nous en avons un sous la main.

Et c’est dans ce moment que, providentielle coïncidence, le film de Brizé nous arrive. Si son tableau des impossibilités objectives est suffocant, il n’appelle par-là que plus intensément le complément du discours manquant, le discours des structures. Du fond de son impasse, il crée la nécessité impérieuse de se décaler, de se désobnubiler des impossibilités locales pour regarder du côté de la cause globale qui les a installées toutes – et rouvrir une possibilité d’ensemble. Il est vrai que recréer une ouverture de cette sorte ne peut être l’affaire que d’une politique macroscopique : on ne refait les structures globales que par de la politique globale – seul moyen, redisons-le, de reconstituer les conditions pour que les luttes locales aient de nouveau leur chance. Mais le mouvement social d’aujourd’hui pressent sa propre portée macroscopique, il entrevoit la portée globale de ses enjeux, il en pose à nouveau la question. C’est bien pourquoi il importe de désectoriser les luttes présentes, de dégager leur dénominateur commun, de voir qu’elles renvoient toutes au même lieu, de nommer ce lieu, et d’unir tous pour l’attaquer. Les moments de cette sorte sont rares, dominés la plupart du temps par l’étroitesse et la compartimentation des horizons locaux. Voilà qu’il s’en présente un, propice à magnifier l’effet d’un film peut-être appelé à marquer l’opinion, effet paradoxal s’il en est, puisqu’il force à trouver les voies du ré-espoir à partir de son fond de désespoir – et que, bien complémenté, il peut y conduire. Par exemple sous un mot d’ordre simple, ramassé, faussement modeste, mais réellement subversif de l’ordre présent : « Pour la préemption salariale ! »

Post-scriptum
Violences admissibles, violences inadmissibles

Mais il n’y a pas dans En guerre que l’espace en creux d’une contre-politique des structures. Il y a aussi, attesté par son titre même, le plein d’un propos sur la violence – la violence de classe. Si le personnage central du film est tragique, c’est qu’il reprend en lui toute la violence de la situation – très significativement, il ne cesse de se mettre en travers du débordement de ses camarades légitimement fous de rage : « arrête ! arrête ! » ne cesse-t-il de leur crier en faisant interposition. Mais il y a une économie générale, à la fois collective et individuelle, de la violence, avec des points critiques qui signalent l’arrivée aux limites de la capacité d’absorption et d’accommodation. En ces points s’ouvre alors une bifurcation aux termes simplissimes : ou renvoyer la violence du dehors vers le dehors, ou la retourner contre soi. À force d’intimer à ses camarades « d’arrêter », le héros se dirige inexorablement vers sa fin. Et c’est bien cette forme-là de la violence que le néolibéralisme apprécie par-dessus tout, encourage de fait même – en ne cessant de condamner l’autre. Que les salariés se suppriment. C’est bien triste, mais, disons les choses entre nous, comme solution radicale au problème des gêneurs, c’est épatant. Qu’ils sombrent dans la dépression, ça peut nous intéresser aussi : ne sommes-nous pas fondés à nous débarrasser des loques improductives ?

Toutes les fois où des salariés choisissent autre chose que leur destruction, le ministère de la propagande intégrée est là, entier, écumant, pour leur tomber dessus : France 2, BFM, France Info (la BFM étiquetée « service public »), France Inter dont les matinaliers s’égosillent à chaque occasion pour savoir si tout de même on ne condamne pas ces violences. Car voilà : il faut « condamner les violences ». En 2010, Pujadas, à l’aise, croit pouvoir se faire en petite foulée le syndicaliste des Conti après le passage des ordinateurs de la sous-préfecture de Compiègne par la fenêtre. Le malheureux : il ne sait pas qu’il est tombé sur un os. L’os s’appelle Xavier Mathieu et lui, qui ne pratique pas la reptation comme l’autre, a une colonne vertébrale. Ici, coup d’arrêt : le tribunal des procureurs médiatiques, c’est fini. L’ère des condamnations sélectives « des violences », c’est terminé. Voulez-vous parler « des violences » ? C’est parfait, examinons-en donc le tableau d’ensemble. Mais c’est ce que le ministère de la propagande qui s’ignore ne veut en aucun cas ! Lui, ce qui l’intéresse, ce sont les chemises de DRH et rien d’autre. Qu’on lui donne une voiture de PDG sur le toit comme dans le film de Brizé, là oui, sa joie est faite. Mais le film, précisément, a le mauvais goût de montrer aussi tout ce qui conduit à la voiture à l’envers – car elle ne s’y est pas mise toute seule, et l’hypothèse de la sauvagerie naturelle des ouvriers n’y suffit pas non plus. Loi générale : les gens font des choses parce qu’on leur a fait des choses. Or, ici, les choses qu’on leur a faites, on les voit. Du coup, les choses qu’ils font, on les comprend – au double sens du terme même. Si le film de Brizé est étouffant quand il semble nous laisser sans issue, il est politiquement salutaire quand il restaure les images manquantes, les images antécédentes – celles que les médias prennent bien soin de ne jamais montrer, pour que surtout jamais on ne comprenne.

Pendant ce temps, la racaille éditorialiste, qui ne supporterait pas qu’on lui fasse le centième de ce qu’on fait ordinairement à la classe ouvrière, et quand on la met au travail et quand on la jette hors du travail, continue de donner des leçons. Des dossiers préfectoraux au vent, des vitrines brisées, des sacs de nuggets en déshérence, c’est très grave. Goodyear : divorces par dizaines, naufrages individuels dans l’alcoolisme, surendettements, maisons vendues, 750 salariés sans solutions, RSA. Seize suicides aussi. Les médias avaient parlé du « saccage » de la sous-préfecture de Compiègne. À seize suicidés chez Goodyear, on passe le seuil technique du « saccage » ? on ne le passe pas ?… On ne l’a pas passé. L’humanisme étendu souffre plus pour les nuggets ou les ordinateurs, dont il est vrai qu’on ne souligne pas assez la cause.

Et puis, disait Berkeley, esse est percipi : être, c’est être perçu. C’est formidable, pense aussitôt la racaille : de ce qu’on ne voit pas, on peut donc dire qu’il n’existe pas ! C’est cela même contre quoi lutte le film de Brizé, contre cette élévation de l’injustice au carré qui consiste en le déni de l’injustice. Et si, élargissant le champ des perceptions, commençant à y faire entrer les causes prochaines ordinairement occultées, si, faisant cela, il nous aide, c’est pour nous acheminer vers une décision, une décision éclairée même, puisqu’il nous en met tous les éléments sous les yeux. C’est que nous voilà rendus à un grand carrefour civilisationnel, une grande ligne de partage politique des eaux. Deux partis s’offrent : le parti des nuggets et le parti des hommes. On va voir qui choisit quoi.

Frédéric Lordon

Source : Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon, 21-05-2018

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Commentaire recommandé

Crapaud Rouge // 03.06.2018 à 07h58

Vraiment un très, très bon article. Limpide. Lordon a mille fois raisons en principe, reste à savoir si l’on verra un jour le « renversement des structures » qui constitue la seule marche à suivre.

131 réactions et commentaires

  • WASTERLAIN // 03.06.2018 à 06h23

    Effectivement, tant qu’on ne rétablira pas le contrôle des changes et des investissements, la maîtrise de SA monnaie ; tant qu’on ne nationalisera pas les secteurs vitaux de l’industrie et des services tels que la sidérurgie et les banques de dépôt pour ne citer que ces deux-là, TINA sera une triste réalité. Mais tout cela est impossible au sein de l’UE. Les syndicats et certains politiciens – trop rares – l’avaient prédit lors de la présentation du traité de Maastricht ! Mais plutôt que de les croire nous avons préféré gober ce que des Delors et compagnie qui nous promettaient le plein emploi et une augmentation du niveau de vie jamais connue jusqu’à l’avènement de ce Graal qu’était l’UE…

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    • Sandrine // 03.06.2018 à 11h37

      Restera la question des matières premières (notamment l’énergie) qu’il faut acheter avec des devises.
      A faire la révolution dans un seul pays, on risque vite de se retrouver dans la situation de Staline dans les années 30 (obligé de vendre a l’extérieur des ressources vitales pour la population en les extorquant de force à cette même population )

        +7

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      • WASTERLAIN // 03.06.2018 à 12h39

        @ Sandrine
        La situation que je décris a été celle de la France jusqu’il y a peu. Ses exportations étaient suffisantes pour se procurer les dollars nécessaires. Par ailleurs, de plus en plus de pays utilises d’autres devises, ou échangent dans leurs devises nationales respectives que l’on peu convertir en franc or. Au tout début de ma carrière de cheminot, j’ai un moment facturé les transports internationaux de marchandises : Je calculais la part de chaque pays traversé dans sa devise et je la transformait ensuite en franc or.
        Enfin, le commerce mondialisé existait bien avant que le dollar ne devienne la monnaie mondiale !
        Pour qui veut trouver, il existe des solutions pour autant qu’il y ait la volonté politique de les trouver et de les appliquer…

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        • Patrick // 03.06.2018 à 13h53

          depuis combien de temps sommes-nous déficitaires ? tant en ce qui concerne le déficit commercial que le déficit de l’état ?
          Nous ne générons plus assez d’exportations pour payer notre énergie et nous coûtons trop cher pour ça.
          Soit nous conservons l’€ et nous diminuons nos salaires et pensions de 20 à 30% , soit nous revenons à une monnaie nationale fortement dévaluée. C’est la première « structure » à changer.

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          • florian lebaroudeur // 03.06.2018 à 15h13

            @ Sandrine
            Evidemment il faut souligner un problème de taille, la dépendance des pays européens aux importations de pétrole et de gaz.
            A part la Norvège et le Royaume-uni dont la production d’hydrocarbures de la Mer du Nord est en déclin, aucun pays européen ne possède de champ pétrolifères exploitables.
            Ce qui fait qu’une Europe unie ou non ne pourra de toute façon pas faire face aux ogres Américains, Russes et Chinois.

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          • WASTERLAIN // 03.06.2018 à 18h25

            Vous avez raison Patrick, tout est lié, à défaut de pouvoir maîtriser notre monnaie, nous essayons en vain de redevenir compétitifs par la diminution des salaires, seul levier qui nous reste. Il faut extrapoler nos exportations se faisant avec une monnaie reflétant notre économie réelle.
            Par ailleurs, plus les importations seront onéreuses, plus la production sera rapatriée.
            Il y a +/- 30 ans, les chantres du libéralisme sans frontières nous expliquaient que la France « industrielle » c’était du passé et que l’avenir était aux services et aux technologies nouvelles, résultat, nous importons aujourd’hui beaucoup de produits que nous produisions nous-même avant ce « tournant ». Whirlpool en est l’exemple le plus connu !
            Pour ce qui est de nos importations d’énergie, nous sommes comme tous les pays qui n’en possèdent pas : des exportations doivent compenser ces importations pour +/- équilibrer notre balance commerciale.

              +1

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  • Crapaud Rouge // 03.06.2018 à 07h58

    Vraiment un très, très bon article. Limpide. Lordon a mille fois raisons en principe, reste à savoir si l’on verra un jour le « renversement des structures » qui constitue la seule marche à suivre.

      +48

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    • delta // 04.06.2018 à 10h01

      Normalement d’ici la fin de ce siècle , si on adhère aux prévisions des scientifiques .

      Comme l’explique si bien Jancovici , à la fin c’est toujours la physique qui gagne . Les lois scientifiques ne sont pas des opinions politiques ou économiques .
      ces structures ,comme d’autres que nous pourrions imaginer , à défaut d’être justes , adaptées au long terme , sont « justifiées  » tant que le substrat fournit les flux nécessaires à son existence .

      après le seuil de dépassement , ce sera la spirale infernale vers un nouvel équilibre . +5 à +6 degré à la fin de ce siècle c’est pib divisé par 10 , population mondiale divisée par 10 et la civilisation humaine telle qu’elle existe ainsi que le sacro saint Tina à ces structures qui auront disparu

        +6

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  • calal // 03.06.2018 à 08h17

    J’ai quand meme l’impression que l’on s’interroge plus a gauche sur l’europe qu’une fois compris que la mondialisation , apres avoir saigne le salarie du prive , allait plumer le fonctionnaire et amaigrir le trou noir qu’est l’etat francais.

      +4

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    • Crapaud Rouge // 03.06.2018 à 10h24

      Ca c’est bien vous ! Allez zou, un p’tit coup sur « les fonctionnaires », thème chéri de la droite. Vous auriez mieux fait de vous taire, Lordon n’a pas attendu que les exorbitants salaires des fonctionnaires soient menacés pour critiquer tout ce qu’il a jugé bon de critiquer.

        +24

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    • red2 // 03.06.2018 à 14h36

      Et avant de taper en mode automatique sur les fonctionnaires ne pas oublier qu’il y a deux fonctions publiques: la haute, pour qui tout est permis, rien n’est trop beau et dont l’utilité au vu de leur nombre reste vraiment à démontrer… et les petits, qui font tourner le pays avec toujours moins et à qui on demande de se serrer encore la ceinture au risque de mettre l’économie du pays, son équilibre social et sa cohesion en grave danger.
      Donc réfléchissez qui voulez vous supprimer ? Des juges, des policiers, des infirmières, des professeurs, des chercheurs, des inspecteurs du travail, des fraudes ou des impôts, des pompiers, des aides soignants, des greffiers, des instituteurs, des surveillants pénitentiaires, des douaniers, des crèches, des bibliothèques, des psychomotriciens, des éducateurs, des gendarmes, des conseillers de pole emploi, des agents des eaux et forêts… Et si avec tout ces gens au chômage ou dans le privé, ce pays fonctionnerait mieux…

        +25

      Alerter
      • Patrick // 03.06.2018 à 14h51

        avez-vous le détail ( effectifs ) par fonction ?
        Dés que l’on parle de diminuer le nombre de fonctionnaires on nous ressort les gendarmes et les infirmières .
        D’une part je ne vois pas pourquoi une infirmière serait fonctionnaire. D’autre part à part pour les fonctions régaliennes , il n’y a aucune raison pour qu’un employé soit fonctionnaire.
        Ensuite on peut se poser la question du nombre de personnes occupées uniquement à des tâches de bureaucrates , c’est là que l’on pourrait faire de grosses économies. La suppression de la bureaucratie entraînant des économies directes ( suppression des emplois ) et indirectes ( suppression de la surcharge de travail pour répondre aux exigences de la bureaucratie ).

          +2

        Alerter
        • red2 // 03.06.2018 à 15h07

          « Dune part je ne vois pas pourquoi une infirmière serait fonctionnaire » Mais parce que certains domaines de la vie ne doivent pas être sous l’emprise du profit et la logique du privé ! Et pour beaucoup la santé en fait parti! Rien de plus rien de moins…

            +32

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          • Nox // 04.06.2018 à 08h29

            Est-on moins bien soigné dans une clinique par du personnel sous statut privé qu’à l’hôpital public par du personnel sous statut de fonctionnaire ? Bien évidemment non. Comme quoi il n’est pas nécessaire que l’Etat soit l’employeur des centaines de milliers de personnels de santé. Pour éviter que ce domaine soit « sous l’emprise du profit et la logique du privé » il lui suffit de fixer les principes et les règles, et ensuite de contrôler leur application…

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            • bhhell // 04.06.2018 à 09h15

              Les médecins et infirmiers ne sont pas des fonctionnaires pour commencer. Ensuite, votre raisonnement sur la délégation d’un service public avec la définition préalable des principes et des règles est déjà appliqué dans les services de l’eau. Et on en voit les dérives avec des prix de l’eau qui varient de 1 à 7 selon les communes. Dans vos cliniques privées, sont réalisées 90% des dépassements d’honoraires. Pas étonnant, vu que les groupes financiers et les banques y ont investi massivement en externalisant les services pour faciliter une fermeture d’établissement en cas de faible rentabilité. Oui, on se demande pourquoi ces cliniques seraient mues par le « profit » entre parenthèses.

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            • step // 04.06.2018 à 12h30

              « il lui suffit de fixer les principes et les règles, et ensuite de contrôler leur application » .YAKA FAUKON.Qui contrôle, avec quel moyen sous quelle pression?

              Le premier problème d’une règle qui limiterait l’emprise du bénéfice sur la logique d’une entreprise « soumise » à ces règles, c’est qu’il est très clair dans la tête que son dirigeant qu’il suffit de la contourner. Si l’arbitre ne fait pas peur au joueur, il finit dans le fossée. Or tant que la mondialisation créera des entitées économiques bien plus grosses que les « arbitres » votre solution sera un non sens.
              Comme dirait audiard : « quand les hommes parlent, les gonzesses se taillent ». Or l’état, pour l’instant, comme le mouvement social est une gonzesse. Il faudrait percuter un peu cela avant s’imaginer qu’ils peuvent réguler quelque chose. Si y a besoin de l’expliquer en libéral: https://en.wikipedia.org/wiki/Breakup_of_the_Bell_System, mais cette fois, pas seulement appliqué à un monopole sur un secteur, mais sur un CA max/étalement géographique max, qui limite sa possibilité de se moquer de la loi et de la souveraineté populaire

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            • Patrick // 04.06.2018 à 20h20

              bon … ben à priori le privé ( méchant, ultra-libéral sauvage ) coûte beaucoup moins cher que le public ( loué soit son nom !! )
               » extraits !!
              chimiothérapies 922 euros en moyenne pour l’hôpital contre 823 euros pour les cliniques.
              le retrait du ménisque qui coûte 1 406 euros à un hôpital et 811 euros dans une clinique.  »
              Pour sauver la sécu , fermons les hôpitaux publics.

              https://www.reseau-chu.org/article/juillet-2014-disparite-des-couts-entre-le-public-et-le-prive-les-hopitaux-dans-le-rouge/

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            • bhhell // 05.06.2018 à 07h33

              Chiche Patrick. Fermons les hôpitaux publics. Et transférons les urgences (90% des cas rabattus sur les hôpitaux) et TOUS les soins aux cliniques, qui ont aujourd’hui l’insigne privilège de choisir leurs clients et de se spécialiser dans les soins les plus rentables (spécialisation = fric = meilleure productivité). Les soins lourds, les personnes non solvables, les vieux, c’est pour l’hôpital. Cette étude tartufe prend en compte les coûts pour l’Etat seulement, pas les dépassements d »honoraires pour le patient. Et si on privatise, alors on supprime l’assurance maladie, sinon c’est de la triche. Car les cliniques se gavent sur le dos de la sécurité sociale sans les contraintes de l’hôpital. Et là vous aurez votre système rentable sauce chili-américaine qui coûte 50% plus cher et soigne une proportion toujours plus réduite de la population.

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        • Crapaud Rouge // 03.06.2018 à 15h16

          « La suppression de la bureaucratie entraînant des économies directes » : certes, mais si vous voulez mettre le « souk » dans un pays moderne, bureaucratique par nature, (et pas seulement dans la « fonction publique », mais aussi dans le privé), rien de tel que de la « supprimer ». Pour la délivrance des cartes grises, qui disjoncte plein pot en ce moment à cause d’un logiciel de conception et de réalisation PRIVÉES, (mais de financement public, soit dit en passant), les gens doivent attendre plusieurs mois. Ca se passe comme ça, quand on « supprime la bureaucratie ».

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          • Alfred // 03.06.2018 à 15h52

            Il faut ne rien connaître au public pour être si certain qu’il est plus innefficace que le privé. Pour avoir connu les deux je crois bien que le niveau de gabegie dans les grosses structures privées n’à rien à envier au public. Bureaucratie comprise.

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            • Patrick // 03.06.2018 à 16h23

              La bureaucratie est inhérente aux grosses structures. Dans un cas comme dans l’autre elle finit par consommer l’essentiel des ressources tout en rendant le reste de la structure inefficace.
              Avantage pour le privé : la faillite de l’organisation finit toujours par résoudre le problème alors que dans le cas du service public il suffit de pomper un peu plus de fric aux citoyens et le service rendu on s’en fout.

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            • Mr K. // 03.06.2018 à 18h36

              @ Patrick
              Vous dites « Avantage pour le privé : la faillite de l’organisation finit toujours par résoudre le problème ».

              Euh, vous étiez où les dix dernières années?

              Après la crise financière de 2007-2008 qui a complètement ravagé l’économie mondiale, dont les grandes banques américaines et occidentales sont entièrement responsables c’est ce qui c’est passé?

              Jamais de la vie, elles ont été renflouées massivement aux frais du contribuables partout dans le monde, excepté l’Islande.
              Et les dirigeants responsables jamais inquiétés, dont beaucoup encore en fonction.

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            • Patrick // 03.06.2018 à 19h27

              il y a effectivement un gros problème de connivence entre les gouvernements et les banques, ou alors les gouvernements ont eu trop peur ( ou les deux ).
              Pour le reste , les grosses boites ( non systémiques comme les banques )peuvent parfaitement faire faillite et c’est même souhaitable.

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            • Mr K. // 03.06.2018 à 20h25

              @ Patrick

              Quand aussi bien aux USA qu’à Bruxelles la corruption est légalisée sous forme de lobbying autorisé, la connivence grandes sociétés/gouvernement n’est pas l’exception, c’est la règle.

              Le pantouflage, ou les portes tournantes, entre les organes publics de contrôle et les contrôlés, aux USA par exemple, en est la démonstration éclatante.

              Sans parler des politiques de premier plan qui tous passent à la caisse des grandes banques, évidente corruption différée. Clinton, Bush, Blair, Sarkozy, Baroso, …, même Obama épinglé récemment.

              Que des grandes sociétés fassent faillites, oui, souvent frauduleuses, avec les petits porteurs essorés et l’argent public envolé…

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            • Barbe // 03.06.2018 à 21h12

              à Patrick
              vous pensez notamment aux banques en 2008?
              elles ont vachement assumé les conséquences de leur droit souverain à émettre des crédits…

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            • step // 04.06.2018 à 12h36

              @patrick, il faudrait éviter de confondre conséquences indésirables et conséquences logiques. Il ne faut pas être grand clerc pour s’imaginer que les grands groupes vont utiliser leur pognon en influence pour faciler leurs intérêts.

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          • Patrick // 03.06.2018 à 16h26

            En ce qui concerne les cartes grises , rien d’étonnant.
            Je ne sais pas comment à été géré le projet mais il y a longtemps qu’on n’a pas vu un logiciel public fonctionner correctement ( problème de maîtrise d’ouvrage ? de maîtrise d’oeuvre ? de cahier des charges ? )
            Dans un sens c’est rassurant , on se dit que l’état n’est pas près de nous fliquer complètement.

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            • Alfred // 03.06.2018 à 16h54

              Correction: Avantage pour le privé : il suffit de pomper toujours plus de fric aussi. Je ne vais citer de nom mais certains niveaux de marges autorisent vraiment n’importe quoi et empêchent toute remise en question. Les boîtes auquel je pense frétillent encore. C’est une vue de l’esprit la correction par le marché.

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            • vert-de-taire // 03.06.2018 à 20h15

              C’est simple : cahier des charges, appel d’offres, sélection, réalisation.
              On peut penser que c’est sain, logique. Mais on sait combien il y a des escroqueries avec ou sans connivence des demandeurs. C’est fréquent.
              Ensuite, si le logiciel marche, le gain s’arrête. Si le logiciel ne marche pas, les gains continuent de tomber. Car l’administration PAYE TOUJOURS.
              Alors les grandes sociétés (nécessairement car les petites ne sont pas crédibles pour leur trop faible taille) se gavent.
              Et pourquoi non tant que cela marche .. ?
              Un pb évident est bien qu’il n’existe pas une personne qui soit comptable du problème. On pourrait penser que le ministre de tutelle le soit ?
              Ce n’est pas le cas, ce serait peut-être efficace ?
              La solution est le contre-pouvoir.

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            • step // 04.06.2018 à 12h49

              tiens, pour le coup, je vais pouvoir parler de mon métier.
              Tout celà à la foi, Patrick. Mais pour avoir vu l’évolution de ces 15 dernières années, le nivellement par le bas de la qualité de l’offre logicielle proposée par les prestataires est attérante (le bon fonctionnement du privé, je suppose). Cela renvoie je pense au fait que l’on crache sur les compétences techniques depuis des décénnies, donc qu’on forme plus, donc au recrute au rabais des gens en fonction des besoins et en leur expliquant bien qu’ils n’ont aucune perspective, vu qu’ils ne sont pas des « managers » , voir on externalise le dévéloppement, qui se retrouve hors de portée du client « état » mais aussi souvent de la société d’édition qui a répondu à l’appel d’offre. S’ajoute à cela l’habitude de signer n’importe quel engagement au niveau d’un commercial afin de « faire du chiffre »…
              Au final:
              – A l’appel d’offre, on sait très bien que c’est un concours de mocheté relative auquel on assiste, mais on a que 1,2 ou 3 candidats.
              – Dans les structures soit disant « groupes » de milliers de personnes, sur le logiciel acheté on a 2/3/4 personnes techniquement compétentes, démotivées par 10 ans de lean management.
              – On se rend compte à la recette, que le logiciel peut 50% de ce qui nous avait été promis, mais défaire le marché c’est compliqué, et on sait très bien que ses concurrents c’est pareil…
              Oui bien sûr il y a des loupés organisationnel dans la chefferie de projet côté public, et très souvent des prestataires abandonnés à eux même dans un coin pendant leur prestation, en s’imaginant que les laisser tranquille=leur laisser faire du bon boulot. Or c’est souvent leur laisser faire n’importe quoi.

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            • step // 04.06.2018 à 13h00

              non je proteste sur un point, y a pas tant de connivence que cela, y a beaucoup plus de choix par défaut.
              4 exemples croquinolets vécus.
              « -Il nous faut corriger ce bug là… »
              « -Ah oui mais vous comprenez, en faite pour cette partie du logiciel on a acheté la solution à un éditeur norvégien qui a fait faillite, et du coup on peut plus modifier le code, et on ne peut pas recoder cette partie facilement…. »

              « -Ca va continuer longtemps a bugger comme ça ? »
              « -Ben en fait j’aurais pouvoir de décision, toutes les versions qu’on vient de sortir, j’en aurait validé aucune, et je pense pas avant une bonne année ».
              « – Le commercial nous avait indiqué que la solution était en production chez d’autres »
              « – Oui, effectivement, alors le premier, il est en galère comme vous, le deuxième il est repassé en manuel papier et le troisième en fait il n’a qu’un seul site avec un seul Pc client, donc chez lui ça passe… »

              « – Dites moi, 72 h ca fait long pour un GTR+5h pour prendre un ticket ? »
              « – Oui mais le développeur était en vacance ».
              – Vous n’avez qu’un développeur ? »
              – « Ben oui ».

              – » Mais votre nouveau serveur c’est du windows XP ! »
              –  » Ben oui, pourquoi ? »
              –  » Ben c’est pas un OS serveur déjà, et en plus y a plus de maintenance dessus depuis 5 ans déjà! »
              –  » Vous inquietez pas, on a un stock de PC en cas de panne ».
              – » Vous voulez dire que vous avez acheté un gros tas de pc sous windows XP avant de plus pouvoir pour remplacer les pc de vos clients ?? »
              –  » Oui (très fier) on en a pour des années !! »

              Voilà, voilà et c’est (presque) tous les jours comme ça. Le miracle… c’est que ça marche en fait !

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            • Guasilas // 04.06.2018 à 14h48

              Evidemment, on pourrait supprimer les cartes grises…

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            • Patrick // 04.06.2018 à 20h24

              @step
              J’ai abandonné le service informatique depuis une douzaine d’années , après 25 de SSII et éditeurs diverses et variés .. J’en ai très bien vécu mais ça commençait à sentir le roussi 🙂

              J’ai très peu bossé sur les appels d’offre du secteur public , mauvais payeurs et des projets qui ne m’intéressaient pas, ou trop corrompus. Un jour un collègue leur avait même demandé  » c’est combien ?  » .. et le gars nous avait expliqué avec quel cabinet de conseil il fallait travailler ( et payer )

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            • step // 05.06.2018 à 17h04

              @Patrick : 17 ans d’intégration côté état/collectivités, jamais vu ce genre de truc d’un point de vue systémique. De temps en temps un élu qui nous fait un caca pour avoir ce logiciel làààà pour ses besoins persos, mais à part ça.
              Après je ne doute pas que cela puisse exister, mais visiblement on peut faire une bonne partie de sa vie pro sans croiser ce que tu décris.

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            • patrickX // 05.06.2018 à 22h32

              c’était il y a longtemps ,à l’époque du PS et de l’affaire Urba 🙂
              il semblerait que certains guguss aient faire leur petit Urba dans leur coin.

              J’ai eu aussi à bosser avec l’UGAP , au moment où ils sont tous allés en tôle. Mais pas avec les services qui sont tombés.

              Je n’ai pas eu d’autres cas aussi caricaturaux , juste quelques caprices de DSI à satisfaire ( rajouter un PC portable par-ci par-là au milieu du reste , quelques logiciels …, 2 ou 3 invitations … ).

              Mais c’est tout le système d’achats publics qui ne m’intéressait plus. Une fois j’ai été obligé d’expliquer à une équipe d’une collectivité pourquoi leur appel d’offre n’intéressait personne : » bon les gras , vous voulez acheter une centaine de PC avec des exigences très spécifiques, du style il faut que dans 5 ans on puisse trouver exactement les mêmes pièces et les mêmes PC de rechange ??? alors voilà à quoi ressemble le marché mondial des PC , donc vos 100 PC personne ne va s’emm… avec « 

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            • step // 08.06.2018 à 00h01

              @patrick: ha ça sur le coup je suis d’accord, les marchés en fourniture de matériel, c’était une connerie sans nom. On fait mieux, on fait du catalogue désormais, et on a des gammes qui changent pendant la durée du marché.

              Pour le reste, ma foi les années 90, c’était … les années 90. Frime,came et dopants… j’étais pas encore en activité à cette époque là.

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          • calal // 04.06.2018 à 13h45

            « certes, mais si vous voulez mettre le “souk” dans un pays moderne, bureaucratique par nature, (et pas seulement dans la “fonction publique”, mais aussi dans le privé), »
            Tout systeme ou sous systeme a pour but son developpement: c’est ce que les fonctionnaires et les gens de gauche appellent « s’aligner par le haut ».
            Les ordinateurs,les algo et la contrainte exterieure feront entendre raison aux fonctionnaires qui ne sont pas au contact du public.Le probleme c’est que les economies ainsi realisees iront dans les poches des banquiers a travers les interets de la dette…

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        • jp // 03.06.2018 à 18h53

          je vous conseille de lire  »parce vous me saouler avec votre obsession de la bureaucratie mal comprise)
          David Graeber « bureaucratie The Utopia of Rules: On Technology, Stupidity, and the Secret Joys of Bureaucracy »
          où il soutient que les entreprises privées sont toutes aussi, voire davantage, bureaucratiques que le service public et que la bureaucratie est un fléau du capitalisme moderne. Pour lui, « Il faut mille fois plus de paperasse pour entretenir une économie de marché libre que la monarchie de Louis XIV.

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          • patrickX // 05.06.2018 à 22h37

            La bureaucratie est le problème de toutes les organisations qui grossissent.
            Dans le cas des boites privées ce n’est pas mon problème , dans le cas du public ça me retombe dessus et en plus je paie.

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      • calal // 04.06.2018 à 19h05

        Donc réfléchissez qui voulez vous supprimer ?

        macron a annonce 100 000 suppressions de poste.On verra bien s’il les supprime la ou il le faut ou non.Evidemment on pourrait sortir « par le haut » et ameliorer la qualite du service public en france en nationalisant des secteurs entiers et donc en transformant tous les employes en fonctionnaire ou en embauchant plus de fonctionnaires: tout systeme sans contre pouvoir se met toujours a gonfler jusqu’a atteindre la taille critique…. + la goutte d’eau qui fait deborder le vase.

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  • Guadet // 03.06.2018 à 08h34

    Très bien. Mais le problème est que la finance a le pouvoir. Lors du vote pour le traité constitutionnel européen, j’ai dit non, comme la majorité, parce qu’on mettait la « concurrence libre et non faussée » dans la constitution. Ce vote n’a servi à rien parce qu’il n’y avait déjà plus de démocratie. Les structures ne peuvent donc changer que de l’intérieur, par suite d’un effondrement. Il faudra passer par une crise terrible ou par une guerre.

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    • Alfred // 03.06.2018 à 09h43

      Ou bien par faire de la politique autrement. Le boycott est l’arme la plus puissante qui nous reste (nous « votons », « plébiscions », affaiblissons ou renforçons chaque jour par nos achats avec plus de pouvoir que par 2 bulletins dans une boîte de temps en temps (sans parler des inutiles circuits sur le bitume (que je continue à faire pour « tenir la ligne »). Il est temps que les partis politiques s’en saisissent.

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      • Bibendum // 03.06.2018 à 11h46

        Pourquoi parlez vous de bycott ?

        Il n’y a rien a boycotter, qui du reste n’est pas un mot français :/)

        La seule chose qui peut éventuellement faire avancer le schmilblick c’est d’être pas trop couillon et de cesser de confondre besoin et envie.

        Les besoins, accessoirement, entrent par la bouche et remplissent le bonhomme, et aussi la femme 🙂

        Les envies, hum…. tout est discutable tant c’est pas nécessaire.

        Alors votre idée de boycott, elle pue des pieds. Rien ne vous oblige à acheter quoi que ce soit. C’est tout de même délirant de menacer les profiteurs de ne plus les laisser faire des profits parce qu’ils font trop de profits sur le vent.

        « Relisez » les shadocks, tous les épisodes. Chacun est un trésor de bon sens.

        une piste par là ==> https://www.youtube.com/watch?v=tpD0Pdr7oD0

        en vous la souhaitant bien bonne 🙂

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        • vert-de-taire // 03.06.2018 à 13h26

          Pas si stupide le boycott. Il y a bcp à faire de ce coté. Il s’agit de boycotter (j’allais mettre snober pas bien français non plus (latin->anglais ?)) les multinationales, c’est à dire l’économie financière, la rente.
          Cela serait une manière d’affaiblir le système et donc contribuer à reprendre le pouvoir.
          me trompe-je ?
          Cela n’empêche pas de trouver à refaire les structures en commençant pas glisser quelques coins dans la forteresse ..
          en attendant un possible effondrement
          mais je suis pressé, la vie passe si tellement vite.
          j’ai déjà le souffle court,
          et si si
          mes enfants vieillissent aussi vite !

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          • Bibendum // 03.06.2018 à 18h40

            Contentez vous de ne pas consommer n’importe quoi. Le reste suivra. Cqfd

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            • vert-de-taire // 03.06.2018 à 20h29

              FAUX car de fait rien ne change … depuis 40 ans que je consomme autrement ..
              CQFD

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            • Ellilou // 04.06.2018 à 11h04

              Dans une économie de marché à concurrence libre et non faussée comme l’est notre belle Europe, la question n’est pas de consommer « n’importe quoi » mais pour des millions de gens (parmi lesquels je me compte) c’est de « consommer » (affreux mot s’il en est) ce qu’on peut avec le peu qu’on a, et même pour beaucoup juste de survivre…

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        • Alfred // 03.06.2018 à 14h04

          J’aime beaucoup les shadocks et je suppose que votre argument fromager est le signe d’un humour développé. Je ne comprends pas trop votre argument coprophage par contre, qu’il concerne les hommes ou les femmes.
          Sinon l’objectif du « boycottage » (c’est moche hein?) c’est d’emputer un adversaire de ses ressources. Ça tombe bien c’est nous la populace qui donnons les ressources. Je sais il faut réfléchir.

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    • Chris // 03.06.2018 à 11h37

      Une grève générale dure et longue (annoncée afin que les populations provisionnent) et des meneurs qui savent où ils veulent aller et qui l’expliquent aux sans-dents (vive Internet !), y’a que ça qui peut changer la donne, en ajoutant une internationalisation au niveau européen et pourquoi pas mondial.
      Croyez-moi, ces sacrifices (menacer notre confort quotidien) valent la peine !

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      • Alfred // 03.06.2018 à 13h57

        100% d’accord. Ces grèves perlées constituent le chemin tout tracé vers la défaite et la démobilisation. Quand ils les ont annoncées comme un moyen de durer longtemps j’ai bien fallu l’étrangler. Comme vous dîtes le meilleur moyen c’est la grève générale sans date de fin et annoncée et préparee six mois à un an à l’avance. La population se prépare et les oligarques aussi. Et on voit bien à la fin qui a besoin de l’autre.

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      • vert-de-taire // 03.06.2018 à 14h10

        D’accord seulement on en parle depuis des décennies et des décennies [ 😉 ] et … RIEN.

        La propagande médiatique (« la racaille éditorialiste ») rend les mobilisations difficiles.

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        • WASTERLAIN // 03.06.2018 à 18h46

          Mon expérience de cheminot belge :
          1981 : gréve générale de 9 jours.
          1983 grève générale de 16 jours
          1986 grève générale de 29 jours nous avons été rejoints cette fois là par le secteur privé).
          A chaque fois, dès que le gouvernement était en difficulté, les matraques frappaient les manifestants. Mais nous avons tenu bon et conservé l’essentiel de nos acquis sociaux (et non privilèges comme le dit la presse maestream).
          grèves perlées à partir des années 2000 ! Résultat, la SNCB est prête juridiquement pour la privation. Ne reste plus qu’à habiller la mariée (reprise de la dette entre autres), car les parties juteuses sont repérées depuis longtemps. Ne restera à la partie publique de l’entreprise que les secteurs déficitaires, ce qui ne manquera pas d’augmenter le déficit, porte ouverte à la délégation d’exploitation au privé…

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    • Patrick // 03.06.2018 à 14h01

      “concurrence libre et non faussée”
      sauf que dans l’UE la concurrence n’est pas vraiment libre et non faussée , les taux de change de l’€ faussent les prix , les pays de l’est s’industrialisent avec des subventions venant de nos impôts et n’utilisent pas les mêmes réglementations.

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      • red2 // 03.06.2018 à 18h28

        Et grace à l’euro la monnaie allemande est sous evaluée quand celles de la France et des pays du sud de l’europe sont trop chères pour l’économie de ces pays. Je n’appelle pas ca une concurence non faussée… Sans compter les multiples dumpings sociaux, fiscaux et écologiques…

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        • Patrick // 03.06.2018 à 19h32

          oui, il y a tout ça aussi.
          l’€ est certainement notre plus gros problème.

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  • Isidor Ducasse // 03.06.2018 à 09h09

    Encor du charabia plein de fautes de syntaxe, de mots détournés de leur sens comme « Préempter » qui signifie: priorité dont jouit un acheteur pour se porter acquéreur d’un bien avant toute autre personne. Le salarié n’achète pas son salaire !
    Cela m’attriste de voir à quel point, non seulement notre langue est massacrée par ce Monsieur, mais surtout l’intelligence du lecteur maltraitée par un texte alambiqué qui ne dénonce jamais l’origine du mal qui ronge le niveau vie des employés français: l’UE.
    Lordon porte son combat contre le « patronat », ou le bourgeois, comme le FN porte son combat contre les immigrés.

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    • Crapaud Rouge // 03.06.2018 à 10h27

      Non, préempter = « Priorité dont jouit un acheteur (NOTAMMENT L’ADMINISTRATION) pour se porter acquéreur d’un bien avant toute autre personne. » (http://www.cnrtl.fr/definition/Préempter)

      Avant de critiquer Lordon pour son langage, apprenez à choisir un bon dictionnaire. Et si vous n’avez pas capté ce que « préemption salariale » signifie, je ne peux rien pour vous.

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      • Papagateau // 03.06.2018 à 12h48

        Préempter par l’administration ?

        Et avec quel argent ? Encore une solution facile qui va faire payer la solidarité des pauvres par d’autres pauvres (voire par certains riches, mais les innocents, c’est ballot).
        Peut être vouliez-vous dire « confiscation », mais si c’était le cas, le mot « préemption » était inadéquat.
        En premier lieu, restaurer le sens des mots.

        PS: Si le prix des machines qu’il est possible d’obtenir dans le pays étranger est supérieur parce que les salaires sont plus bas, alors le prix de préemption est le prix à l’étranger.

        Sinon, c’est de la confiscation, ou au minimum de l’autarcie dans une variante dure (taxe à l’entrée, mais aussi à la sortie).
        Et la frontière, le bassin d’emploi, c’est-a-dire la zone linguistique, finalement l’état nation. L’UE meurt.
        Les termes du débat sont posés.

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        • Crapaud Rouge // 03.06.2018 à 13h54

          « Peut être vouliez-vous dire “confiscation” » : je ne voulais rien dire du tout. Je n’ai fait que reprendre Isidor Ducasse qui a fait mine de ne pas comprendre. Il est écrit « préemption », pas « confiscation ». A vous suivre, je devrais prendre Papagateau pour Pépégâteux : ça vous plairait ?

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      • calal // 03.06.2018 à 13h46

        oui oui surtout preempter par l’etat des banques qui ne sont que des coquilles vides et que l’on pourra racheter 1 euro quand elles seront en cessation de paiement…il y en a des actionnaires qui n’attendent que ca de pouvoir se delester de leurs parts avant que le cours ne s’effondre…
        la DB l’etat allemand aurait du la preempter il y a un an a 208e/action ou maintenant a 9.5e/action ou faut il attendre un an encore?

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        • Patrick // 03.06.2018 à 14h07

          Préempter ( nationaliser ) une banque comme la DB n’est pas forcément une bonne affaire puisque même acheter à 1€ il faudra mettre de l’ordre dans les comptes et personne ne connaît vraiment l’état des comptes de ces grandes banques.
          On doit pouvoir les laisser couler , et laisser le château de cartes s’effondrer. ???

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      • isidor ducasse // 03.06.2018 à 16h23

        Crapaud rouge, on a fait le même copier coller. Relisez !

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        • Crapaud Rouge // 03.06.2018 à 19h18

          C’est vous qui devriez relire, dans votre version il manque : « (NOTAMMENT L’ADMINISTRATION) » qui est là-dedans : http://www.cnrtl.fr/definition/Préempter

          Allez, pour vous éviter de cliquer : « PRÉEMPTER, verbe trans.
          * Dans l’article « PRÉEMPTION,, subst. fém. »
          DR. (Droit de) préemption. Priorité dont jouit un acheteur (notamment l’Administration) pour se porter acquéreur d’un bien avant toute autre personne. »

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  • Jules Vallés // 03.06.2018 à 09h32

    Parmi les structures à déconstruire (à abattre) la plus importante et la première est évidemment la structure mentale, ce que Serge Latouche dénomme «la décolonisation de l’imaginaire».Comment faire? ou « que faire?» comme disait un révolutionnaire professionnel célèbre. Je n’ai évidemment pas de mode d’emploi, mais la lecture de Brighelli et de Michéa m’a tracé une piste: l’éducation est le lieu de la mère des batailles….

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    • Alfred // 03.06.2018 à 10h07

      Dans les familles alors et les assoces. Parceque l’EN est au service de l’oligarchie. La structure n’enseigne l’esprit critique que dans le cadre strict du decodex… Il faut les hommes et femmes qui donnent la vie au machin pour dévoyer cette mécanique d’asservissement. Mais ces hommes et femmes sont aussi divers que la population. Il n’y a donc pas de politique cohérente de résistance pour mener cette « mère de toute les battailles ». Je ne pense pas que l’EN en soit le cœur. Ce n’est qu’un des nombreux champs de bataille. C’est une erreur d’en faire le seul important.

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    • Bibendum // 03.06.2018 à 11h11

      Déconstruire les structures mentales ? Lol.

      Sapiens est un animal qui évolue doucement comme tout animal et le reste par ailleurs. Lorsqu’il remettra en question sa mentalité de prédateur les poules auront des dents. Lorsque qu’il commencera à pleurer sur la misère qu’il a créé, les poules auront disparues.

      Chacun « éduque » ses enfants à partir de son point de vue étriqué. C’est là, et nulle part ailleurs, que se forge les mentalités. Moi je !

      Il ne s’agit pas de culture. Il s’agit de conditionnement. Nous sommes nos parents. Nous sommes notre nation. Nous sommes notre patrie. Nous sommes notre équipe de foot….. Nous sommes des bêtes de somme en somme. Une carotte et un bâton et pousse l’âne.

      Sieur Lordon écrit bien. Très bien même. Je suis jaloux. Tiens, voila que j’avoue ma perversion mentale. Mais Sieur Lordon est un masturbateur de mots autour des maux. Comme d’autre sont prestidigitateurs autour du prestige. Le résultat reste un éjaculation d’ombres plus impalpables les unes que les autres.

      Il n’est qu’un être qui ni ne se trompe pas au jeu de dupe. Bien qu’il se laisse « avoir » pour quelques minutes de supercherie égocentrique, il fait le job et le fait bien. J’ai nommé la FEMME dans son œuvre d’éternité.

      Nous sommes une société, une race, une espèce, un club, une bande, une cohorte, une tribu, un truc ou un machin qui reproduit le vide, le néant, la bêtise, l’erreur et le pire, sans cesse et sans répit. C’est de toute beauté comme dirait l’autre naze.

      Nous avons troqué la vie pour du travail. De quoi se plaint-on ? De nos dettes ? Hum… tiens je vais fumer une clope avant d’aller courir tout essoufflé vers mon boulot. Ensuite j’appellerai mon banquier, j’ai envie/besoin d’acheter un truc ou quelque chose….

      Bon, si vous me cherchez je suis dans ma grotte, une caverne ou on rediffuse « les ombres et le néant » de Platon.

      Merci Julien pour votre commentaire. Il montre une direction….

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    • bhhell // 03.06.2018 à 11h33

      Mais l’éducation, l’intelligence et la technique nous ont précisément amené au point où nous sommes aujourd’hui. Surpopulation, chaos climatique et processus d’extinction sont le produit du système agro-industriel, mais sortir de ce système implique des conséquences tellement dramatiques que personne n’assumera un tel choix (et certainement pas les pays dits riches). Autrement dit, si ce système nous empoisonne, il nous maintient aussi en vie (pour le moment). Les lois de la nature risquent fort de prendre les décisions à notre place dans le futur

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      • Gaby // 05.06.2018 à 10h36

        Le capitalisme (que l’on appelle souvent le système mais qui a bel et bien un nom) va effectivement s’effondrer sous le poids de ses propres contradictions (la croissance infinie dans un monde finie) et de son impact désastreux sur son principal « outil de production » : la planète. Le capitalisme, par définition, est incompatible avec la prise en compte du bien commun à moyen et long terme.
        Est-ce que cela veut dire que tout ce qui relève du progrès scientifique, de l’éducation supérieure, de l’intelligence et de la technique mène inexorablement à des systèmes d’exploitations des hommes et de la nature ? Il est vrai que de nombreuses civilisations « développées » se sont effondrées (et toujours à cause de leur gestion déplorable des ressources), tandis que des civilisations moins complexes ont survécus jusqu’à l’air de la globalisation. On peut donc être assez pessimiste et penser que l’effondrement est plus largement une constante du progrès scientifique et technique chez l’homme. En gros, que si l’homme est en capacité technique d’exploiter un territoire, de prendre une ressource, de produire toujours plus, il le fera.
        La découverte du pétrole est d’ailleurs notre grande malédiction, sans cette ressource nous n’aurions jamais réussi à ravager la planète à ce niveau. (Alors certes il y a eu des progrès démocratique, du confort, des meilleurs soins, mais pour combien de temps à l’échelle de l’humanité ? Rien du tout)
        Peut-on apprendre de nos erreurs ? Peut-on comprendre que le capitalisme est voué à la destruction ? Ces réflexions et ces constats seront-ils transmis aux prochaines générations d’humains après l’effondrement ?
        On a déjà sous nos yeux de nombreux exemples de désastre dans le passé et on continue de se croire invincible, pas de quoi être optimiste, mais il ne faut pas cesser pour autant de proposer une autre vie sur terre.

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  • Araok // 03.06.2018 à 09h48

    Lordon a raison. On ne déplace pas une armoire en étant à l’intérieur.

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    • Alfred // 03.06.2018 à 10h10

      En poussant très fort sur une paroi elle peut éventuellement se renverser. Ça s’appelle une révolution à ce qu’il paraît. Ça fait un peu mal et il n’est plus possible de revenir à l’état anterieur (et au final on aura pas beaucoup bougé ?) . La condition de départ doit quand même être une sensation d’enfermement.

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  • Emmanuel // 03.06.2018 à 09h48

    Article limpide, à lire et à relire ! Changer de cadre en effet. Beaucoup le pressentent sans comprendre. Ceux qui en ont les moyens s’en accommodent, voire défendent sciemment le système quand ils servent leur intérêt. Changer de cadre, changer de système, changer de structure….

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  • ALIN JAVIER // 03.06.2018 à 10h17

    Frédéric Lordon nous a habitués à soulever des problèmes laissés sous l e tapis et en premier lieu l’exigence du combat contre les « structures » y compris mentales attaquées par la propagande tous azimuts opérée par les diffuseurs d’info-formation. Mais cela va jusqu’à la nécessité de mettre à mal tout projet politique qui se contenterait d’un inventaire de bonnes mesures de bonne gouvernance et de ce trop fameux « bon sens » depuis longtemps formaté. C’est certainement la faiblesse actuelle de tout programme de électoral « transformateur » à gauche , prisonnier lui-même des bornes que fixe la pensée dominante . Est ce que le volontarisme suffira, évidemment non, les conditions historiques lui sont indispensables. Mais ne pas avancer dans ce domaine conduit à revivre le Mythe de Sisyphe en 2001 2017 et suivantes.

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    • Paul // 03.06.2018 à 12h15

      Effectivement,rien ne suffira, même pas le sarcasme le plus grossier.

      Nous,à l’heure actuelle, nous sommes comme des poupées d’un rituel vaudou, pantins désarticulés, voués aux aiguilles d’une secte d’apprentis sorciers en couche culotte ,sous la direction élyséenne d’un dieu du courant d’air de cabinet ‘’ Éole le mignon ‘’ …

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  • IMBERT // 03.06.2018 à 11h05

    je suis assez la démarche de cet article et ses moments argumentatifs comme certaines de ses conclusions. Il y a juste un point qui m’étonne et que je ne partage pas si j’ai bien compris c’est l’articulation des nécessités structurelles seules possibles à opposer à ce discours et ces » imago » (disons) du néolibérailisme, car il n’y a pas de solutions revendicatives intermédiaires de négociations. Or là je ne suis pas du tout d’accord. Si je ne suis pas Keynésien c’est justement parce que je pense que la seule vraie solution qui échappe aux cycles de l’attraction répulsion de la force de travail, c’est l’action d’expropriation et réappropriation collective, avec des rationalités qui échappent en même temps au marché (et à manétarisation-monétition) national comme mondial ou inter(bi-lattéralisme)national. Mais en revanche il y a localement et nationalement dans les convergences du local un ensemble de possible en rejetant le disours global fétichiste et idéologique de l’ennemi violent patronal, et les avancées réformistes aet syndicales sont celles qui font reculer le profit, les rentes, et les intérêts des capitaux, et avancer le salariat par le temps de travail, contre la flexibilité,la sécurisation du prix de la force de travail, comme à raison de la valorisation du temps de travail abstrait; et aussi le niveau du salaire net comme l’arrêt des attaques sur le brut et surtout la partie différée dite charges ou impôts patronaux sociétaux par actions et autres titrisations des dettes qui donne lieu à ce fameux discours vrai-faux sur al mondialisation concurrence. Donc syndicalement il y a du grain à moudre dans le pouvoir de la lutte des classes toujours dans chacune des contradictions du capital et non dans la seule dissolution des luttes anti-capitaliste dans un tout souverain-citoyen, risquant lui de s’en prendre du coup aux avancées internes aux moments du cycle économique et de servir comme le libertarisme de Proudhon a fini par le faire l’empire et l' »haussamanisme ». C’est cela qui tend à me faire penser encore que là il y a une sorte de  » misère de la philosophie » et interprétation en et sur fiction qui nous laisse sans « armes », y compris de critique de l’économie politique, face à la guerre civile mondiale actuelle que le capitalisme de monopoles transnationaux et d’Etats impérialistes mènent à leur peuples laborieux et donc qui risque même de nous faire condamner ces Etats et partis qui eux exercent la violence critique des armes y compris par leur police!

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  • Ben // 03.06.2018 à 11h05

    Merci d’avoir placer un article de Lordon ici. J’en ai un peu marre de lire les propos puants plus ou moins avoués, plus ou moins assumés, de pas mal de commentateurs de ce blog. J’en profite donc pour faire un rappel de ce qui sépare Lordon de Sapir, à lire dans un autre article mis en lien ci-dessous.

    https://blog.mondediplo.net/2015-08-26-Clarte

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    • Alfred // 03.06.2018 à 11h12

      Pour ma part j’apprécie autant Lordon que Sapir et trouve désagréable les appels croissants à la pensée pure et bonne. Vous êtes de plus en plus nombreux à exprimer ici vos désirs d »autodafe. C’est un triste signe des temps.

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      • Ben // 03.06.2018 à 11h29

        Où donc voyez-vous un désir d’autofafe ? Il n’y en a pas. L’article mis en lien est proposé à la lecture.

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        • Ben // 03.06.2018 à 16h21

          Vous délirez. Ça ne veut dire rien de plus que ce que ça dit. Marre, ça veut dire exaspéré par les complaisances à l’égard de l’extrême droite. Le texte de Lordon que je mets en lien met les choses au clair. Par ailleurs, il n’est ni dans mes intentions ni en mon pouvoir de demander un autodafé. Quelle drôle d’idée. Vous vous placez inutilement sur la défensive, en victime.

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        • Alfred // 03.06.2018 à 21h33

          Je vous remercie pour votre lien vers l’article de lordon. Pour quitter un peu notre nombril que pensez vous de l’Alliance entre Moqtada Sadr et les communistes irakiens? Ils n’ont pas lu Lordon ? Et le Hezbollah et le général Aoun? On peut faire la terre entière. Ces gens n’ont pas de valeurs qui leur sont chères ?

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  • Christian Gedeon // 03.06.2018 à 12h19

    Bof…je suis tres terre à terre et je n’aime pas les positions dogmatiques. Par contre pour ce qui est des fermetures ou des délocalisation d’entreprises sous pression managériale ou actionnariale,je suis pour une solution simple et efficace. La confiscation de l’outil et des installations de travail et de production au profit des salariés,avéc un dispositif permettant d’assurer la trésorerie ( généralement vidée) de l’entreprise automatiquement transformée en Coop. Point barre. Ce n’est ni de droite ni de gauche. C,est juste logique et équitable. Par ailleurs,je suis pour une loi claire limitant les distributions de dividendes à un niveau raisonnable.repoint barre. Ça,c’est du gaullisme et rien d’autre.

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    • calal // 03.06.2018 à 13h55

      Par contre pour ce qui est des fermetures ou des délocalisation d’entreprises sous pression managériale ou actionnariale,je suis pour une solution simple et efficace. La confiscation de l’outil et des installations de travail et de production au profit des salariés,avéc un dispositif permettant d’assurer la trésorerie ( généralement vidée) de l’entreprise automatiquement transformée en Coop.

      Si vous faites cela,il n’y aura plus de capitaux qui viendront s’investir en france. Il faudra creer du capital « francais ». Pour cela deux conditions: avoir de l’epargne (et donc une sous consommation) et que cette epargne veuille rester en france et ne pas se planquer ailleurs.

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      • Alfred // 03.06.2018 à 14h13

        Calal vous avez raison. Ça tombe bien les français ont une épargne par rapport aux yankees. Par ailleurs la sous-consommation ne devrait pas poser un problème alors que nous sur-consommons déjà. Enfin la petite épargne (financièrement illettré (la mienne)) reste en France. La « grande épargne » peut être soumise au contrôle des capitaux.
        Enfin je ne suis pas tout à fait certain qu’il se trouverai absolument personne pour investir en France. Bien au contraire. Sinon est vraiment méchant il est possible de n’autoriser le commerce de produits chinois en France qu’à travers des « joint venture ». Et un « deal » qui ne se fait pas est parfois le meilleur « deal ».

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      • Christian Gedeon // 03.06.2018 à 14h13

        Faux…le capital qui viendra s’investir en France saura que son investissement devra être pérenne ou ne pas être. Et la France est plus qu attractive pour les investisseurs. A condition qu’on en finisse avec la jungle terrible de réglementations françaises,soi disant protectrices,en vérité totalement destructrices.

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        • Patrick // 03.06.2018 à 14h29

          Les investisseurs ne sauront pas si leur investissement sera pérenne , ils seront dans une insécurité totale, confiscation ou pas ? si les lois changent , si le gouvernement veut faire de la surenchère ..
          En tout cas , je ne suis pas prêt à risquer mes économies dans une entreprise qui peut être confisquée n’importe quand ou diriger par la clientèle du pouvoir en place.

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          • Alfred // 03.06.2018 à 16h49

            Que savent donc les investisseurs de la pérennité de leur investissement en ce moment avec une crise de 2008 toujours suspendue et des « fondamentaux » économiques délirants ? Rien.
            La seule certitude qu’ils ont c’est que des macarons et des Junkers seront toujours du côté du manche mais sinon rien.
            L’insécurité totale des investissements c’est maintenant (c’est aussi vrai au niveau législatif et fiscal d’ailleurs). Par contre un pays qui serait à nouveau gouverné et en train de faire sa reconversion écologique serait un bon paru pour l’avenir.
            En ce moment vous mettez votre argent aux usa (où on aime les riches mais dans pays qui s’effondre) ou en Russie (une vilaine dicature au potentiel élevé)? Pour moi il n’y a pas photo. Je préfère encore mettre mon argent dans un pays qui fait des plans quinquennaux que dans l’Union « abracadabra » européenne où les règles changent à la tête du client et ou fait tourner la planche à billets pour sauver les copains.

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            • Patrick // 03.06.2018 à 16h54

              j’utilise mon argent en France mais certainement pas dans des entreprises gérées par l’état.
              j’investis soit dans du concret ( pierre, terrains, … ) , soit dans ma propre entreprise ( dont une partie des capitaux est à l’étranger hors zone € … soyons prudent )

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      • vert-de-taire // 05.06.2018 à 19h05

        « Si vous faites cela,il n’y aura plus de capitaux qui viendront s’investir en france. Il faudra creer du capital “francais”. Pour cela deux conditions: avoir de l’epargne (et donc une sous consommation) et que cette epargne veuille rester en france et ne pas se planquer ailleurs. »

        PARFAIT. reprise de la maitrise de la monnaie !
        pourquoi continuer de se penser dans le piège des ultra-riches – le capitalisme néolibéral ?
        Contrôle des mouvements des biens (avec l’exterieur), c’est à dire de la richesse produite.
        Le CAPITAL n’a pas besoin de venir d’aileurs !
        Il EST investissement qui crée de la richesse, DONC se rembourse.
        Il PEUT donc être un prêt d’argent fictif, création temporaire de monnaie.
        Reste à resoudre la propriété, ce truc de fou dont il faudrait apprendre à se passer.
        et des importations dites contraintes ….
        Il n’y a d’exercice des libertés que dans la souveraineté (et de paix dans l’anti xenophobie).

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      • vert-de-taire // 05.06.2018 à 19h08

        « Si vous faites cela,il n’y aura plus de capitaux qui viendront s’investir en france. Il faudra creer du capital “francais”. Pour cela deux conditions: avoir de l’epargne (et donc une sous consommation) et que cette epargne veuille rester en france et ne pas se planquer ailleurs. »

        PARFAIT. reprise de la maîtrise de la monnaie !
        pourquoi continuer de se penser dans le piège des ultra-riches – le capitalisme néolibéral ?
        Contrôle des mouvements des biens (avec l’extérieur), c’est à dire de la richesse produite.
        Le CAPITAL n’a pas besoin de venir d’ailleurs !
        Il EST investissement qui crée de la richesse, DONC se rembourse.
        Il PEUT donc être un prêt (mesuré, raisonnable, solidaire, ..) d’argent fictif, création temporaire de monnaie.
        Reste à résoudre les pb dus à la propriété (et grande accumulation de richesses), ce truc de fou dont il faudrait apprendre à se passer.
        et des importations dites contraintes ….
        Il n’y a d’exercice des libertés que dans la souveraineté (et de paix dans l’anti xénophobie).

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    • Patrick // 03.06.2018 à 14h16

      deux gros problèmes à cette « confiscation »

      – Il n’y aura plus de capitaux pour faire fonctionner/évoluer l’entreprise , donc une perte de compétitivité à court ou moyen terme à mesure de l’obsolescence des équipements
      – ça ne règle pas le problème des coûts élevés des salariés de l’entreprise

      L’entreprise mise en concurrence avec des entreprises étrangères sera condamnée à la faillite sauf fermeture complète des frontières ou forte dévaluation de la monnaie.

      donc on en revient toujours aux problèmes structurels de base, la gestion de la monnaie et des relations avec les autres pays ( on garde l’UE , l’€ ?? )
      Une bonne dictature devrait permettre de résoudre ce genre de problème.

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      • christiangedeon // 04.06.2018 à 10h16

        Pour les coûts salariaux,je suis d’accord avec vous et c’est pour çà que faisais allusion à la jungle de notre réglementation,complètement folle. Pour ce qui est des délocalisations purement financières, avec transfert des machines et des outils de travail vers des pays moins disants,ce « sport  » doit etre combattu avec la plus grande séverité. Qu’une entreprise se développe à l’étranger, c’est souhaitable et juste. Qu’elle se développe à l’étranger en détruisant l’emploi en France,par simple transfert,et en faisant payer à l’état(hé oui),le coût social du dit transfert,c’est une dérive inacceptable. Je suis pour la liberté d’entreprise,et la liberté de développement,certes. Mais pas pour l’abus constant que représentent les délocalisations et les fermetures financières,parce qu’en vérité,terrible paradoxe,elles sont financées par l’argent public. Cher Patrick,on ne peut être en même temps ultralibéral,et demander à l’état de financer le coût social et économique des délocalisations. Et c’est bien ce qui se passe. Dans un silence assez étonnant d’ailleurs, y compris de la ,part des syndicats (sic!) français,dont j’ai toujours dénoncé la collusion avec le medef et ses ancêtres,dès qu’il s’agit du secteur privé.

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  • Hugo // 03.06.2018 à 12h22

    Bonjour,
    Très-intéressante réƒlexion sur la toile d’araignée qui vous englue et vous empêche de ƒaire valoir vos droits – et, donc, sur l’exigence de CONSTRUIRE DES PROTECTIONS nettement plus difficiles à contourner. £es ouvriers se-ƒont-avoir avec candeur idéaliste, comme les révoltés de 1789 qui acceptaient de se battre en duel avec des aristocrates sur-entraînés à l’épée.
    —∞—
    On peut d’ailleurs s’étonner, légitimement, que la Ministre des transports (((qui porte un nom prédestiné…))) arrive à déclarer, sans recevoir du goudron et des plumes, « Nous irons jusqu’au bout de la concertation, de l’écoute et de la négociation »………… alors que, bien ou mal, tout était décidé d’avance (comme la réforme « Devaquet », les Retraites au temps de SSarkozy, et mille autres encore). £es Technocrates « Roulent Pour Vous ». £aissez passer leurs ßerliet.
    —∞—
    Vous parlez de la crise en Argentina manigancée par le playboy (rancunier, en plus!) carlos menem (qui se prélassait en Floride avec des pin-ups et « sa » collection de voitures de Formule 1 ; et vous militez pour un « Droit de préemption des salariés des entreprises ou des sites qui ƒerment ». Vous pouvez donc citer un autre ƒilm, celui de Naomi Klein, « The Take », il montre comment ça se passe vraiment, en Argentina, quand un juge rend honnêtement £a Justice.
    Par contre, chez £ip, la coopérative ouvrière a complètement sombré, dès lors que le président V.G.E. a donné l’ordre aux entreprises nationalisées (Renault en tête) de cesser tous achats de pendules pour tableaux de bord, etc… chez £ip.
    —∞—
    Tous les torts ne sont pas ƒorcément du même côté, la France a un taux de syndicalisation misérable, et que dire de toutes ces divisions… irréconciliables, vraiment?
    —∞—
    A Monsieur Wasterlain :
    Pas sûr qu’il suffise de réduire la taille de £’Enclos ((souvenir d’une soirée passée avec Armand Gatti!!!!!)), pour que les jalousies disparaissent. Il y a soixante ans je lisais « £es Saints vont en enƒer », de Gilbert Cesbron. £’épisode « crucial » est une grève dure-de-dure. Je vous le recommande : Il n’y avait pas encore de Zone Euro, d’Union Européenne, (heureusement pas de T.A.F.T.A., Dieu m’en garde!).

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    • WASTERLAIN // 03.06.2018 à 12h51

      @ Hugo
      Vous avez raison, ça ne suffira pas et il ne me semble pas l’avoir dit, je me suis mal exprimé si c’est le sens que l’on donne à mon intervention, mais sans cette étape, rien n’est possible.

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      • Hugo // 05.06.2018 à 12h16

        D’accord

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  • Suzanne // 03.06.2018 à 13h01

    Encore une fois, un article fabuleux de Frédéric Lordon. Un article très singulier, aussi, parce que pour la première fois que je le lis, je sens une profonde colère qui chez lui d’habitude est bien cadrée. Là, elle ne l’est plus, il en a marre.
    Marre que les protestataires soient poursuivis impitoyablement avec des micros de médias pour qu’ils déclarent qu’ils « condamnent les violences », marre qu’on en arrive à mettre en cause le droit à manifester, donnant ainsi de bonnes idées à tous les préfets de la nation, marre que les suicides, les dépressions, les violences faites aux humains comptent mille moins moins qu’une vitrine brisée, marre qu’on nous serine qu’il n’y a pas d’alternative.
    J’ai presque envie de lui dire : « merci, Frédéric Lordon, de porter le discours qui manque au film « En guerre », merci de mettre au clair le fait qu’à force d’intérioriser la violence, on crève, et qu’il faut la renvoyer aux envoyeurs ». Mais aussi « courage », parce que je pressens que toutes ces abominations de déclarations des pouvoirs en place ne montrent que deux choses : ils perdent de l’argent et ils ont peur. Peur de devoir finalement déclarer que s’ils perdent tant d’argent, c’est parce que ceux qui soi-disant ne foutent rien et sont privilégiés rapportent énormément à leur entreprise et à l’état, peur de voir la légitime colère se retourner contre eux.
    Continuons ! Prenons chacun notre petit coin de lutte : la grève, la manif, le soutien financier aux cagnottes des cheminots, les discussions quand on peut, les refus d’acheter l’inutile, les votes. Et ce, quel que soit notre bord ! Comme Jacques Sapir nous exhorte à le faire, arrêtons de nous taper dessus alors que, c’est vrai, nous n’avons pas tous la même idéologie et que nous représentons les futures « droite » et « gauche » du monde de demain, mais putain, faisons-le, ce monde de demain, d’abord, après on s’étripera tout à loisir. Et comme Frédéric nous exhorte à le faire, luttons d’abord dans le cadre du capitalisme d’industrie, et le forçant à se reconnecter à l’économie réelle. Et après on verra !!

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  • ceusette // 03.06.2018 à 13h19

    Je trouve bien dommage qu’on ne parle pas trop de ce film (même parmi les commentaires ici). Pourtant, c’est film coup de poing, au sens propre comme au sens figuré. Il est plus fort encore que « La loi du marché. On n’en sort pas indemne. Personnellement, ce film m’a poussé presque jusqu’à la nausée tant je me sentais mal (avec ma « mauvaise » habitude de voir les films au premier rang), il m’a rappelé certaines pages de Steinbeck (à lire et à relire). On ne peut que saluer le retour à des films « sociaux » qui traitent de questions difficiles avec beaucoup d’intelligence (« Vents du Nord », « The third murder », « Wajib », « Normandie nue » et tant d’autres), mais aussi qui s’intéressent à ceux que les grands médias ne montrent presque jamais. C’est un film important.

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  • Usclat // 03.06.2018 à 13h20

    Peut-être qu’avant de renverser les structures faut-il en sortir.
    La seule structure raisonnable en droit est l’ONU.
    Pour les autres la France est piégée à la glu de l’Union Européenne, de l’Otan €et de l’€.

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    • Patrick // 03.06.2018 à 14h19

      Et encore , en limitant l’ONU à une vaste table ronde autour de laquelle les états viennent s’asseoir.
      Pour l’instant l’ONU a de plus en plus tendance à se rêver en gouvernement mondial.

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  • Mr K. // 03.06.2018 à 13h45

    L’article de Frédéric Lordon présente parfaitement l’impasse dans laquelle se trouvent les mouvements sociaux en France. (Pour ceux à qui le terme « mouvements sociaux » donne des boutons, avec le néo-libéralisme, c’est retour vers le 19ième siècle. C’est vraiment ce que vous voulez?)
    Le gros problème est que Frédéric Lordon ne présente ses quelques solutions qu’à l’étage des « lois nationales » où « Macron opère ». Il l’écrit lui-même.

    Or le droit européen est supérieur au droit français.

    Question : si une « loi de préemption » était votée à l’assemblée nationale française qu’est-ce qui empêcherait qu’elle soit défaite à l’étage supérieur (en droit) bruxello-européen?
    Réponse : Rien. Sans parler des gigantesques bâtons dans les roues des structures néolibérales laissées intactes dans le cas de figure imaginé par M. Lordon.

    Frédéric Lordon parle à juste titre d’univers mental colonisé. Sans aucun doute le notre à tous, et le sien.

    Cela fait plus de 10 ans que notre univers mental a été conditionné à associer l’idée de sortie de l’union européenne avec le front national (qu’il ne proposais pas vraiment d’ailleurs).

    La question de la sortie de l’union européenne a été passée volontairement à la moulinette médiatique d’une polarisation politique forte de manière à ce qu’elle soit rejetée majoritairement nationalement (Que l’on soit pour ou contre le front national n’est pas la question, la même technique pourrait être employée à l’autre bout de l’échiquier politique aussi).

    Comme cela ne suffit pas, voilà qu’est promu à grands renforts médiatiques le livre « Frexit » de M. Philippot dont la personne est politiquement très clivante nationalement. Emploi de la même technique.

    Non, le FREXIT n’est pas d’extrême droite, il est notre seul planche de salut à tous.
    Il faut détruire cette polarisation volontairement promue par l’oligarchie financière pro-européenne.

    Il faut d’urgence sortir de l’UE qui non seulement nous détruit économiquement, mais nous emmène vers la guerre par notre appartenance obligée à l’Otan.

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    • vert-de-taire // 05.06.2018 à 19h18

      OUI !
      Mais Lordon dit explicitement que tout ce qu’il propose se fait hors de l’UE !

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  • Mathieu // 03.06.2018 à 15h28

    dans un contexte un peu différent (il s’agit du secteur hospitalier publique) mais ayant quelques résonances avec le texte de Frédéric Lordon je vous invite à aller voire ce qui se passe au Centre Hospitalier du Rouvray près de Rouen. Des membres du personnel y sont en grève de la faim.

    https://www.franceinter.fr/emissions/le-focus-de-la-semaine/le-focus-de-la-semaine-02-juin-2018

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  • caliban // 03.06.2018 à 15h35

    Texte très bien argumenté, merci de l’avoir diffusé sur ce site. C’est accessoirement une excellente présentation qui donne envie d’aller voir le film 😉

    La limitation du champ des possibles, du « revendicable », par la structure libérale, la mise en place des Lois et des Traités libre-échangistes, est un phénomène central. Tout ce qu’indique Frédéric Lordon est juste, lorsqu’il constate que cette limitation du champ des possibles est une prison légale et mentale.

    Je me demande s’il n’y a pas cependant un angle mort dans cette description. Celui – si on file le champ sémantique marxiste – de la « superstructure ». Celle que constitue la Nature, qu’il est l’impensé volontaire de l’économie libérale qui évacue les coûts environnementaux pour pouvoir « prospérer ».

    Tandis que les masses voient de plus en plus clair sur l’absurdité du modèle en place, non soutenable dans tous les sens du terme, ce sont les « maîtres du monde » qui semblent avoir des œillères, s’aveugler. Face au sempiternelle « il n’y a pas d’alternatives » devrait s’opposer un mot d’ordre à la fois social et écologique associant libéralisme = absence de futur.

    L’apathie des foules, les citoyens changés en consommateurs résignés par le néolibéralisme, ne pourra à mon avis être surmonté que lorsque le lien entre ravages sociaux et ravages écologiques sera clairement établi dans les esprits. La vrai absence d’alternative, c’est la Nature qui va nous la rappeler.

      +3

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    • vert-de-taire // 05.06.2018 à 19h35

      Je ne vois pas que la Nature est oubliée.
      Par personne.

      C’est au contraire cette dette dont tout le monde est conscient, y compris les rentiers du système qui les oblige à se verdir à grand coups de propagande (trompeuse).
      Ces rentiers ONT cette conscience de dette envers la Nature mais cela ne changera EN RIEN leur comportement sinon de faire croire qu’ils changent.
      Car ils ne peuvent pas changer, ne plus détruire. Car s’ils le faisaient ils seraient dévorés (pas ceux qui continuent de le faire puisque c’est toujours possible). Le SYSTÈME est irréformable. La contrainte, l’injonction est la rente.
      laquelle se puise dans tous les possibles, principalement dévastations et coercitions.

      La population d’autre-part est consciente des dévastations.
      Et alors, est-elle aux manettes ?
      NON !
      Sinon parfois aux moments des élections des menteurs.
      Alors oui ça bouge, car globalement nos contemporains prennent conscience de la situation (principalement dévastations et coercition bis).

      Il est urgent de reprendre le pouvoir (et recréer de la démocratie) avant le chaos de la chute …

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  • Bibendum // 03.06.2018 à 19h01

    En lisant les commentaires, je me dis qu’on a pas encore sorti le cul des ronces. Certains donnent leur pognon acheté à crédit à des maffieux et menacent de ne plus leur acheter leur saloperie si….. Si quoi au fait ?

    Vous êtes complètement barge. Vous êtes ettous fêlés. Allez, on boycotte en mode coyote. Hein mac do, si tu mets pas de vrai viande dans ton fo burgeur je l’achète pas.

    Pffffff. Et c’est la France avec des français dedans. Vive l’immigration. Au moins on a des surprises originales, comme dans kinder.

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    • Alfred // 03.06.2018 à 20h05

      À force de mépriser avant de réfléchir vous voyez tout en noir et blanc. L’objectif du boycott c’est de préserver ou obtenir des droits sociaux. C’est un peu plus efficace que de se faire crever un œil par un autre prolo sous le regard amusé des éditorialistes. D’ailleurs le boycott est interdit (bds ça vous dit quelque chose?). C’est pas comme le vote (qui  » s’il servait à quelque chose serait interdit » comme disait l’autre).
      On est on au moins d’accord sur la garniture des ronces.
      Ne pas fréquenter la distribution de bouses ce est pas du boycott c’est de la préservation. Vous melangez tout. Le boycott comme la grève ou toute action politique coute.
      (Et oubliez pas l’émigration ça marche aussi si votre pays ne vous plaît plus).

        +3

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    • caliban // 03.06.2018 à 20h23

      @Alfred

      Petite précision : la campagne de boycott BDS n’est pas interdite d’un point de vue légal. Ce sont certains modes d’intervention des militants qui ont été condamnés, avec des jurisprudences d’ailleurs différentes.

      Ce qui est certain, c’est qu’elle n’est pas assez encouragée 🙂

        +1

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      • Alfred // 03.06.2018 à 22h32

        Vous avez tout à fait raison. J’en était reste à ça :
        https://www.les-crises.fr/lappel-au-boycott-est-desormais-interdit-en-france/
        Mais cela a évolué depuis. En gros il est délicat d’appeler au boycott de produits americains par exemple mais il reste possible d’appeler au boycott d’une entreprise. Le cas qui reste le plus ambigu est à mon avis le plus intéressant : le boycot sur plusieurs entreprises pour toucher un actionnaire particulier.

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  • Shaul // 03.06.2018 à 20h07

    La gauche révolutionnaire a besoin d’un guide. Entre 1917 et la fin de l’attrait soviétique l’USSR servait de guide. le stalinisme n’était pas recommandable et pourtant …
    Après Marx l’occident n’a pas produit un Lénine ou un Mao. Et le mouvement révolutionnaire s’enfonce depuis dans une crise insurmontable.
    il faut aligner la perspective communiste (guerre de culture à très longue terme!) avec la seul politique réaliste que Lenine a résumé ainsi: « il y a capitalisme et il y a capitalisme » et lutter par l’avancement de l’un au détriment de l’autre.
    Aujourd’hui le seul phare qui existe dans le monde est (peut être!) l’expérience chinois. Etudions le. Il peut inspirer une tactique adéquate et une stratégie révolutionnaire. Et insuffler au niveau populaire les lendemain qui chante…

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    • caliban // 03.06.2018 à 20h27

      « Aujourd’hui le seul phare qui existe dans le monde est (peut être!) l’expérience chinois. »

      J’espère que vous ne pensez pas à l’actuelle République populaire de Chine, il s’agit
      • d’un régime dictatorial voire totalitaire
      • qui – avec le concours des pays développés – a saccagé son territoire
      • au point d’aujourd’hui d’aller saccager d’autres pays sur l’autel de la croissance économique (Afrique, mais aussi un bout de la France … en Nouvelle Calédonie)

        +5

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  • vlois // 03.06.2018 à 21h36

    Autrefois De Gaulle avait proposé la participation et voulait aller plus loin dans son projet de lutte contre le capitalisme, mais le référundum de 1968 a mis un coup d’arrêt à ce qui aurait pu être une révolution dans la gestion du Capital et une troisième voie proprement française.

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  • pyrrhogaster // 03.06.2018 à 21h43

    Excellent article. M. Lordon a oublié son style traditionnel et ses mots rares pour nous donner un texte limpide et qui me parait vrai.

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  • @lex // 03.06.2018 à 22h16

    La finance a le pouvoir qu’on lui donne.

    Choisissez une banque éthique, des placements éthiques, des achats de produits qui respectent (un minimum) les droits de l’homme et l’environnement, acheter dans des coopératives, prenez part à des coopératives, …

    Chaque achat donne un petit peu de pouvoir à la filière à laquelle on achète.

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    • TuYolPol // 06.06.2018 à 09h31

      Cela ne change rien aux structures, le flux principal ne déviera pas.
      Les voeux pieux ne sont opérationnels que s’ils sont accompagnés d’une force. Ne compter que sur la force éthique « par elle-même » sans l’armer de forces médiatico-structuro-légales est illusoire.
      Désolé d’avoir mordu les mots laids.

        +0

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  • dan // 04.06.2018 à 09h08

    Excusez moi, je dois pas avoir le niveau. J’ai toujours autant de mal à suivre et à comprendre tout dans la littérature de Lordon. Je sent qu’il est dans le juste mais trop abstrait, trop compliqué, trop de références savantes, trop torturé ses textes…Désolé.

      +2

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    • Bruno // 04.06.2018 à 09h51

      C’est de pire en pire à vrai dire. Lordon en est arrivé au stade de l’illisible. Je ne comprends pas la démarche.

        +0

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      • step // 04.06.2018 à 13h07

        honnêtement, c’est pas le pire !

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    • TuYolPol // 06.06.2018 à 09h51

      Il faut de tout, il a son public. Et je trouve très indélicat de blâmer avec lui les amateurs de cette langue travaillée, avec sa pointe de narcissisme véniel. Il se bat, il donne ses mots, son temps, une partie de son âme. Prétendre que Lordon est illisible me semble malhonnête. Son style est abordable, son vocabulaire assez simple, la construction grammaticale ludique. L’humour a souvent sa place. Et de sa part, l’usage d’une langue exigeante n’est pas une forme de mépris.

        +0

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  • Bruno // 04.06.2018 à 09h37

    J’ai abandonné la lecture à la 6ème ligne. Il fallait que je relise chaque phrase 5 fois tant les tournures sont (inutilement) alambiquées. On peut lire du Maupassant, du Marx, du Diderot, mais décidément pas du Lordon. Dommage.

      +0

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  • Brian64 // 04.06.2018 à 10h58

    « Par exemple sous un mot d’ordre simple, ramassé, faussement modeste, mais réellement subversif de l’ordre présent : « Pour la préemption salariale ! » »

    Ouarf, est-ce vraiment si simple ?

    J’écoutais Edouard Louis (anciennement Eddy Bellegueule), il disait avec beaucoup de justesse que certains citoyens gardent un souvenir tellement exécrable de l’école – qu’ils ont abandonné tôt – que la simple vue d’un livre leur met une boule au ventre. Dans ce contexte, est-ce qu’un slogan comme ça a une seule chance de marcher ?

      +2

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  • Didier // 04.06.2018 à 12h16

    Moi, je vois pourquoi une infirmière serait fonctionnaire.

    Parce qu’après avoir essuyé le refus de 27 (bien: vingt-sept) médecins libéraux de s’occuper de ma mère, à qui il ne restait plus que deux semaines à vivre, et ceci dans l’une des régions les plus riches de France, j’aurais été extrêmement heureux de trouver un médecin fonctionnaire, TENU de s’occuper d’elle, tout comme elle-même, ancienne institutrice, avait été TENUE de s’occuper des loupiots de ces médecins.

    Le libéralisme, c’est toujours faire porter le poids de sa précieuse petite liberté sur la servitude des autres.

      +13

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    • Anonymousse // 05.06.2018 à 02h19

      +1 pour rendre les médecins fonctionnaires
      Actuellement la santé en France est en train de basculer vers le capitalisme. Un client … pardon un patient guéri n’est plus une source de revenu. Un patient qui souffre éternellement est au contraire un fond de commerce qu’il faut préserver.

        +5

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      • vert-de-taire // 05.06.2018 à 19h52

        Et j’ai des témoignages directs affligeants de cette pratique.
        Maintenir une plaie à soigner et donc revoir la personne durant des années …
        une rente sur la mauvaise santé pratiquée par certains médecins.
        Pourquoi se priver puisque c’est possible … c’est l’antienne du libéralisme.

        Dévastation et coercition : les effets de tout pouvoir totalitaire …

          +1

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  • Subotai // 04.06.2018 à 20h30

    Exactement!
    Il y en a qui croit qu’on trouve tout en payant, quand certains services fondamentaux sont refusés même en mettant le prix.

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  • Anonymousse // 05.06.2018 à 02h16

    wow ! merci !
    Le problème est très bien expliqué et détaillé. Effectivement il n’y a pas d’échappatoire.
    Je découvre le SLAM, qui, à l’échelle mondiale serait effectivement une très bonne parade. On s’attaque là directement au nerf de la guerre : l’argent, les profits. C’est en cherchant à briser cette chaîne que naîtra la solution. Pour résoudre ce conflit mondial je ne vois pas d’autre solution qu’une régulation/loi mondiale. Mais je ne crois pas que les politiciens du monde arriveront à se mettre d’accord là-dessus. Ce n’est pas dans leurs intérêts …
    Egoïsme ! Le premier défaut de l’être humain.

    Tel que je vois les choses la démondialisation commencera (et a déjà commencé avec Trump) par un retour au protectionnisme via une série de taxes à l’importation pour protéger les intérêts des pays et à long terme faire basculer leur balance commerciale. Je pense, peut-être à tort, que cela fonctionnera au moins un petit peu.

    Pour moi la meilleure solution serait de penser global et d’agir local en créant une nouvelle constitution écrite et pensée pour être INTERNATIONALE. Si l’on parvient à mettre en place cette constitution en France et que d’autres pays nous rejoignent par la suite pour collaborer à son élaboration/évolution cela formera une nouvelle union internationale. Si cette force devient suffisamment puissante elle pourra imposer ses termes au monde entier. Il est grand temps que les êtres humains arrêtent de s’entretuer et de réduire leurs prochains en esclavage.
    Avec Internet nous pouvons dès aujourd’hui changer cela.

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  • Toff de Aix // 05.06.2018 à 08h03

    Magnifique article que je ne découvre que maintenant..

    Étant moi-même dirigeant syndical, je ne vois que très bien tout ce que Lordon explique avec brio ici, je le constate au quotidien depuis des années.

    Mais cette mise en place de structures favorables à la deregulation, aux licenciements boursiers, à la desindustrialisation, à tout ce que notre pays expérimente aujourd’hui, n’a été possible que parce que les salariés ont abandonné le pouvoir syndical, seul contre pouvoir aujourd’hui dans une entreprise toute puissante. 7% de syndiqués en France c’est un taux ridiculement bas, qui doit interroger les syndicats (responsables au premier chef de cet état de fait), mais aussi les citoyens. C’est également de leur faute si on en est là, on ne le répétera jamais assez : l’abandon du champ politique signifie l’abandon de son pouvoir personnel au profit de « ceux qui savent mieux que vous » ce dont vous avez besoin.

    La solution passe par un réinvestissement du champ politique, une repolitisation massive des citoyens, au sens noble et historique du terme. Éducation populaire, autogestion, démocratie directe… Les solutions ne manquent pas, seules manquent les bonnes volontés, et les bras disponibles pour les mettre en œuvre. C’est un serpent qui se mord la queue, hélas..

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    • vert-de-taire // 05.06.2018 à 20h03

      « . 7% de syndiqués en France c’est un taux ridiculement bas, qui doit interroger les syndicats (responsables au premier chef de cet état de fait), mais aussi les citoyens.  »

      Responsables en partie mais c’est surtout du à un matraquage médiatique qui dure depuis pas mal d’années !
      Il faut aussi lire Lordon dans un texte assez alambiqué où il critique avec véhémence les centrales syndicales. En contradiction avec les fédérations et la ‘base’.
      Il est bien connu qu’il existe de fortes tensions dans les syndicats.
      bref ces forces vives que je crois indispensables au ‘réveil’ sont assez malades …

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  • almodis // 05.06.2018 à 15h45

    une autre solution n’est jamais évoquée :
    l’intrusion dans les systèmes informatiques des banques , multinationales , institutions étatiques et certains outils de production dépendant entièrement de la cybernétique ( fermes usines par ex )
    Je dis ça , je dis rien , bien incapable de me livrer à ce genre de sabotage , juste capable de non consommation .

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    • vert-de-taire // 05.06.2018 à 20h07

      Violence, sabotage, diffamation, invites à tout cela tombe sous le coup de la loi.
      pas une bonne idée …

      Faire est beaucoup plus efficace.
      La guerre la violence c’est pour les salauds.

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  • Etiiocle // 05.06.2018 à 20h01

    En passant, les réformes « structurelles » font partie des slogans qui laissent croire à la refondation alors qu’il s’agit simplement de réaménager le système, d’un réglage, qui correspond à un défaut dans la mise en œuvre des structures, aux hommes à la manœuvre. On change alors les hommes et on revoit le pilotage (la gouvernance). Problème de la politique.
    Autre chose est la réfection des structures qui ouvre une alternative et qui relève proprement du politique.

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    • Cris 33 // 07.06.2018 à 21h18

      On ne refait pas du neuf avec du vieux, on prolonge. Il nous faut reconstruire, construire à nouveau, on ne refait pas, on doit faire sur des bases résolument anti-néolibérales.  » Briser le pouvoir actionnarial » écrit FL sinon nous sommes face à « L’impossibilité organisée… Pourquoi fermer une usine rentable ? Parce qu’elle ne l’est pas assez… » Il faut sortir de cela, se dégager de la gangue de l’idéologie dominante.

      Se dégager de la pensée dominante, c’est l’énorme difficulté du mouvement social actuelle. Les directions syndicales (Disant cela je pense en premier lieu à la CGT et particulièrement à sa FD des cheminots) qui veulent faire accroire que la France (Telle que sont ses institutions actuelles évidemment) pourrait s’exonérer des paquets ferroviaires européens est insensé. Il y a plus grave. La colère des salariés est profonde massive, dans le secteur public comme dans le privé, en fait dans toutes les couches sociales qui vivent de leur travail. Qu’en résulte-t-il ? Ecoutez les médias mainstream, ils voient les cheminots, les suivent, supputent quasi heure par heure, et…et puis lorsque d’autres professions organisent une journée nationale d’action, ils le disent, s’en s’attarder…
      Le pouvoir s’est attaché à cibler les cheminots – que les cheminots- excellente stratégie. Et les directions syndicales laissent faire. Mais comment construire de nouvelles structures anti-néolibérales s’il n’y a pas de luttes massives étendues, profondes pour les imposer. S’interdire de « Décheminotiser » le mouvement social actuel alors que feu couve sous la cendre, est une faute. J’ai eu l’espoir un peu naïf, mais l’enjeu était, est si important, au début que la grève perlée viser à empêcher Macron d’accélérer la privatisation de la SNCF et d’aider à la montée d’un tous ensemble. Je me suis empêché de penser que les principales organisations syndicales (CGT, CFDT, FO) travaillaient ensemble au sein de la CES (confédération européenne des syndicats) qui est une défenseuse acharnée des structures neolibérales qui nous oppriment. J’ai cru à un frémissement L’espoir fait vivre.

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