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29.mars.201629.3.2016 // Les Crises

ENTRETIEN – « Tuer pour exister, et mourir » avec David Thomson

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Très important article, d’un des spécialistes français des jihadistes. A lire en entier sur Non fiction

Source : Non Fiction, David Thomson, 23-03-2016

5f08bf8dada63010715fdfca926f9000-0David Thomson est journaliste à RFI. En mars 2014, il publiait Les Français jihadistes (Les Arènes), une vaste enquête basée sur une vingtaine d’entretiens avec des jeunes Français ayant décidé de partir combattre le régime syrien auprès des troupes islamistes. A ce jour, c’est encore la seule enquête de terrain disponible sur le sujet. Dans cet entretien, il revient sur les profils, les motivations et les itinéraires de ces jeunes jihadistes dont la voix révèle des pans considérables du mystère de la « radicalisation » à qui prend le temps de les écouter.

Nonfiction.fr – Votre livre demande Qui sont ces citoyens en rupture avec la République ? Au-delà de la rupture avec la République, observez-vous des régularités dans les profils sociaux des jihadistes que vous avez interrogés ?

David Thomson – Ce qu’il faut prendre en compte avant tout, c’est qu’il n’existe pas de statistiques sur ce sujet, et que la sociologie n’est pas tout-à-fait la même pour les hommes et pour les femmes. Pour les hommes, on a clairement une majorité de personnes qui ont grandi dans les quartiers populaires français, ce qui ne veut pas dire qu’on ait une majorité de personnes désocialisées. Au contraire, un grand nombre étaient bien installés dans la vie active, avec une famille et des salaires corrects voire supérieurs à la moyenne nationale, avant de tout quitter pour partir en raison de leurs convictions religieuses ou politiques. D’autres jeunes hommes ou jeunes femmes viennent par ailleurs des classes moyennes, ou du monde rural : c’est par exemple le cas de celle que j’appelle « Clémence », qui s’est convertie après avoir trouvé un exemplaire du Coran à la Fnac et qui y a trouvé les réponses aux questions religieuses qu’elle se posait en tant que catholique pratiquante. Ce qui l’a conduite à adopter l’Islam, c’est qu’elle y a trouvé le monothéisme pur qui résolvait à ses yeux les complexités de la Trinité.

Incontestablement, la majorité appartient à une même génération, ou plutôt à une même fourchette d’âge, qui s’étend en gros de 16 à 30 ans. Mais dans l’ensemble, les profils sociaux sont donc extrêmement variés, comme c’était d’ailleurs déjà le cas dans les années 1990 et 2000, lorsque des Français partaient rejoindre les troupes islamistes de Bosnie ou d’Afghanistan : dans le « gang de Roubaix », Christophe Caze et Lionel Dumont étaient tous les deux blancs, ancien étudiant en médecine pour l’un et ancien militaire pour l’autre. La seule nouveauté à cet égard aujourd’hui, c’est l’ampleur inédite du phénomène.

S’il existe un dénominateur commun entre tous les « Français jihadistes », au-delà des générations et des époques, c’est qu’ils se reconnaissent tous une djahilia, c’est-à-dire une période d’« ignorance » pré-islamique. Certains étaient dans la musique, beaucoup étaient dans le rap, d’autres étaient militaires, fonctionnaires, intérimaires ou employés, certains étaient dans la délinquance mais d’autres menaient une existence familiale tout-à-fait rangée. Mais tous évoquent une vie en-dehors de la piété avant de se convertir, ou de retourner à un Islam religieux et non seulement culturel.

On est néanmoins frappé de constater dans le livre que quelque soit leur origine, tous vos interviewés (en tout cas ceux qui s’expriment sur la question) disent avoir reçu une éducation religieuse, mais une éducation religieuse assez souple, peu pratiquante. Confirmez-vous cette impression ?

Oui, effectivement. C’est bien sûr le cas pour les musulmans de culture qui découvrent la foi et se mettent à pratiquer, mais les convertis non-musulmans viennent aussi souvent de familles catholiques ou protestantes plus ou moins pratiquantes. Il existe aussi de rares personnes issues d’autres horizons religieux ou politiques : l’un de ceux que j’ai interrogé était passé par le bouddhisme avant de faire le choix de l’Islam, et j’ai même rencontré des jihadistes issus de familles juives ou encore d’autres qui militaient dans les rangs de l’extrême-droite. En fait on trouve un peu de tout, et toutes sortes de cas qui ne sont absolument pas représentatifs. Mais dans l’ensemble, il est assez clair que la conversion s’inscrit dans une quête spirituelle, une démarche rédemptrice, ou en tout cas, qu’elle apporte une réponse à une question latente. Ce mélange de découverte et de retour au religieux est quelque-chose qui vaut pour tous les jihadistes, de « Clémence » à Abou Moussab Al-Zarqaoui .

Dans ce sens, tous sont des « convertis » et se regardent comme tels. Et cette bascule est structurante : un jihadiste issu de la grande délinquance, qui avait déjà du sang sur les mains avant de se convertir, me disait même que son passé criminel le renforçait dans sa vérité, dans la mesure où ce passé le rapprochait des compagnons du Prophète Mohamed, passés de la violence séculière à la violence religieuse. Cette personne a intégré la police islamique, et il m’a un jour confié qu’il prenait du plaisir à tuer des gens. Dans son cas, le jihadisme lui a permis de légitimer sa violence, il lui a offert une raison d’assouvir totalement ses pulsions meurtrières. Ce n’est bien sûr pas le schéma majoritaire – il n’y en a pas – mais chacun à sa manière, tous font nettement la différence entre un avant et un après.

Le débat sur l’interprétation du phénomène jihadiste invoque parfois la relégation sociale des personnes qui se radicalisent, leur mise à l’écart de la société par le système scolaire lui-même. On peut aussi avoir l’impression d’avoir affaire à des personnes mal armées intellectuellement pour faire face aux discours complotistes et obscurantistes des islamistes. Observez-vous quelque chose comme le produit d’un échec de l’école républicaine ?

En l’absence de chiffres, il est difficile de dire quoi que ce soit de précis concernant le niveau de formation des Français jihadistes. Si je m’en tiens aux personnes dont je parle dans mon livre, quelques uns ont fait des études universitaires – en lettres, en sciences, en droit… – mais la plupart se sont arrêtés après le bac, voire après un BEP. C’est d’ailleurs un motif de blagues entre eux, qui prouve qu’il existe une conscience collective assez forte de ce niveau général d’instruction (universitaire et religieux) assez bas.

Plus généralement, ce qui revient en permanence, c’est un sentiment de frustration très largement partagé qui touche tous les milieux pour des raisons différentes. Le jihadisme propose à des égos froissés d’accéder au statut valorisant de héros de l’islam sunnite. Il y a un volet individualiste dans ce projet. Chez certains, elle vient du fait d’être issus d’une minorité, ce qui fait naître le sentiment de vivre en situation d’infériorité du fait de son origine. L’une des personnes dont je dresse le portrait dans mon livre menait une vie active et familiale en apparence très satisfaisante, mais il me disait : « Là, en tant que fils d’immigré, j’ai atteint le maximum de ce que je pouvais espérer. » Et il ajoutait que pour lui comme pour la plupart de ses frères d’armes, l’Islam leur avait rendu la « dignité » après que la France les a « humiliés ». De fait, parmi les convertis, on trouve aussi beaucoup de personnes issues des territoires d’outre-mer et de Français issus d’autres immigrations – subsaharienne, portugaise, mais aussi coréenne, vietnamienne… – pour lesquels la donnée identitaire doit être prise en compte.

La frustration peut aussi être religieuse, notamment chez un certain nombre de personnes qui se sont d’abord tournées vers un salafisme quiétiste, et qui ont eu le sentiment de ne pas pouvoir exercer leur religion en France en raison de la place de la laïcité. Ces personnes perçoivent la législation française comme un instrument tourné contre l’Islam. Là, on a un motif de frustration qui ne se limite en rien aux milieux populaires.

D’autres racontent aussi avoir vécu un traumatisme d’ordre privé ou un choc qui a débouché sur un processus de réflexion et une quasi-révélation: un jeune raconte ainsi s’être converti après avoir échappé miraculeusement à un accident de voiture, un autre est revenu vers l’islam après avoir survécu à un coup de couteau dans une bagarre parce qu’il « avait récité en continu la shahada » disait-il. Certains ont vécu des violences sexuelles, d’autres ont été confrontés à la mort brutale, la maladie, la toxicomanie voire la prostitution, l’absence ou l’abandon d’un de leurs parents. Des dysfonctionnements, parfois imperceptibles de prime abord au sein des cellules familiales, sont souvent aussi à prendre en compte. Les acteurs concernés vivent ainsi le jihadisme comme une purification qui les laverait de ce qu’ils perçoivent comme étant des souffrances ou des péchés qu’eux ou leurs proches auraient commis. En ce sens, cette idéologie les soulage, les apaise et leur redonne foi en un avenir promis comme paradisiaque dans l’au-delà, avec un code de conduite qui régit tous les aspects de la vie terrestre et qui leur redonne un sentiment de fierté, de supériorité sur les non-croyants, l’impression d’une renaissance en appartenant à la communauté des élus. Bien sûr, l’addition de ces cas particuliers ne suffit pas non plus pour dresser des tendances lourdes tout simplement parce que beaucoup de jihadistes n’ont jamais vécu le moindre traumatisme et affichent un parcours scolaire et familial qui frappe uniquement par sa grande banalité.

Et puis il y a aussi le vide « idéologique » contemporain, l’absence de « transcendance » dont le sentiment offre un terrain très favorable à l’accueil de la propagande jihadiste. Finalement, un certain nombre de jeunes vivent mal de se retrouver dans un monde sécularisé. Dans ces cas-là, le jihadisme vient s’installer dans le désœuvrement spirituel ou matériel. L’un de mes interviewés raconte par exemple que pour lui, tout a commencé à un moment de sa vie où il se retrouvait chez lui sans avoir rien à faire. Par ennui, il s’est mis à poster sur Facebook des vidéos jihadistes qui lui ont valu de plus en plus de « likes », et qui lui ont donc donné un sentiment d’importance dont il était totalement privé jusque-là. Le même jeune homme me racontait d’ailleurs qu’une fois arrivé en Syrie, il postait des photos de lui avec sa « kalach » qui lui valaient une dizaine de demandes en mariage par jour, alors qu’en France il n’avait jamais pu avoir de relation sexuelle. Pour beaucoup finalement, le jihadisme, c’est une manière d’exister, de trouver un sens.

Au-delà des critères socio-économiques, ethniques ou culturels, le vécu semble donc prépondérant face aux échecs réels ou supposés de la machine d’intégration.

Le terrain économique, les difficultés sociales ne sont pas toujours un facteur de compréhension. Tout simplement parce que les classes moyennes, voire, dans de rares cas, supérieures de la société, sont également concernées. Et cela vaut pour la France comme pour la Tunisie où j’ai commencé à étudier cette question en 2011 et qui est actuellement le pays le plus touché au monde par ce phénomène. Mais pour tous ceux qui n’étaient « rien » en France, pour tous les jihadistes issus de milieux pauvres ou de l’assistance publique, il est évident que le jihad permet de se réaliser spirituellement mais aussi socialement. Mais quand on regarde la situation d’autres personnes bien installées avant de se radicaliser, on voit bien que c’est le sentiment qui prime, plus que la réalité matérielle. Pour bien comprendre ces motivations, il est en réalité assez utile de déplacer le regard et de s’extraire des spécificités du contexte français. Quand j’ai commencé mon enquête, j’étais en Tunisie, dans une société musulmane où le parti islamiste Ennahdha était au pouvoir : ce n’est donc clairement pas la prégnance des sentiments islamophobes qui a conduit près de 6000 jeunes Tunisiens à partir rejoindre l’EI en Syrie, en Irak ou en Libye. En revanche, en l’espace d’un an, ce sont les mêmes Tunisiens qui cherchaient initialement à rejoindre l’Europe via Lampedusa en 2011 qui, par la suite, en 2012, ont commencé à partir en masse vers la Syrie. Leurs espoirs se sont déplacés, et ils sont en quelque-sorte passés de l’idéal d’un pays de Cocagne matériel à celui d’un paradis céleste. Et parmi eux, il y avait toutes sortes de personnes : de jeunes médecins, des chanteurs ou des sportifs, et pas seulement des chômeurs de Sidi Bouzid. Il se trouve qu’Al-Qaïda (qui se cachait derrière le groupe « rebelle » Jabhat Al-Nosra) et surtout l’EI aujourd’hui ont réussi à offrir un débouché à leurs espoirs, en promouvant une nouvelle forme d’universalisme.

Le nombre de jeunes femmes qui partent pour la Syrie est impressionnant, ahurissant même aux yeux de nombre d’Occidentaux qui perçoivent l’islamisme comme un régime d’oppression des femmes. À leur sujet, peut-on aussi penser les choses en termes de frustrations et d’espoirs ?

Le cliché est effectivement que les femmes jihadistes sont des femmes soumises qui obéissent et suivent leur mari. Mais c’est plutôt l’inverse que j’ai observé depuis que je travaille sur ce sujet : l’engagement féminin est souvent plus déterminé que celui des hommes. Dans certains couples, c’est la femme qui est le moteur de la radicalisation, et certaines sont plus favorables aux attentats terroristes que leurs époux. Cela peut paraître incompréhensible, mais toutes celles avec qui je discute après leur retour me disent qu’elles ont vécu le port du sitar – qui dissimule jusqu’aux yeux et aux mains – comme une « libération ». Elles rejettent violemment et elles combattent (par les armes si elles le pouvaient) à la fois le modèle de société que leur impose la République française mais aussi les obligations perçues comme étant celles de la femme moderne: l’injonction sociétale de réussir sa vie professionnelle, sociale et familiale dans un contexte concurrentiel entre les individus. Dans cette idéologie, sans pour autant avoir toujours grandi dans des quartiers populaires, elles disent trouver la satisfaction de ne plus être jugées sur le physique ou sur la marque de leurs vêtements, de se retrouver dans une situation d’« égalité », entre elles mais pas seulement. Même si en Syrie, là aussi, elles sont encore jugées sur le physique, lorsqu’elles doivent passer par le mariage.

À côté de l’enjeu spirituel et de la quête de reconnaissance, quelle place ont les considérations politiques ?

La grande majorité des jihadistes que j’ai interviewés est aussi motivée par des questions politiques. Ils combattent la démocratie et le modèle de société français perçus comme « ennemis de l’islam » et ils partent en ayant la conviction de participer à un moment historique en réalisant l’utopie d’une cité idéale pour les musulmans. Et pour construire « cet État » régi par leur lecture littéraliste de la religion, ils estiment que la seule solution est de passer par la violence, la guerre perçue comme obligation religieuse et moyen politique. Même lorsqu’ils tuent, ils sont convaincus de faire le bien. En ce sens, ce sont des acteurs rationnels et pas uniquement de simples fous au sens psychiatrique. Même si des cas cliniques existent aussi dans ce milieu. Mais beaucoup basculent dans cette croyance après être passés par des théories complotistes (qu’ils rejettent en bloc par ailleurs) qui témoignent d’une perte de confiance absolue vis-à-vis des médias traditionnels et des institutions. Au départ, on a souvent une démarche de recherche individuelle de la vérité, qui explique notamment l’importance de l’usage d’internet dans l’adhésion à la cause jihadiste – car il n’y a plus que sur internet qu’on trouve aujourd’hui la propagande, l’actualité et la production idéologique jihadistes.

Mais l’engagement dans le jihad a lui-même un contenu politico-religieux assez clair. Deux ans avant la proclamation du « Califat », des jeunes qui avaient une vision totalement eschatologique de l’histoire me disaient voir des signes précis de la fin des temps, et pensaient se trouver au moment de l’histoire qui allait voir le dernier rassemblement des fidèles et la dernière grande bataille apocalyptique avant le retour de l’Antéchrist. De fait la propagande fait correspondre étroitement les prophéties coraniques avec les événements ou les lieux de l’histoire récente. Deux ans avant la proclamation de l’ « État islamique », l’un deux m’a dit : « tu verras, nous allons créer un Califat ». Et il me disait également : « selon un hadith, à ce moment-là, une grande coalition internationale se mettra en branle contre nous, dans laquelle il y aura 80 étendards, et sous chaque étendard, 12 000 combattants ». Cet argument est utilisé pour motiver les troupes depuis l’Afghanistan… Mais de fait, la mise en relation des prophéties et des événements par la propagande fournit aux yeux de nombreux jihadistes la preuve de la vérité coranique dont ils pensent détenir le monopole.

L’EI (Etat Islamique) est très habile à établir ces correspondances, dont la force est telle que rien ne peut les combattre. Les jeunes qui découvrent les hadiths sur internet sont complètement sourds à tous ceux qui, à la mosquée, peuvent essayer d’expliquer que le sens des prophéties s’inscrit dans un contexte : pour eux, qui sont venus aux textes sacrés seuls ou avec la propagande jihadiste, l’interprétation historique ou figurée est une « innovation », c’est-à-dire la pire des choses puisqu’elle dénature et biaise le sens qu’ils pensent être original.

Cette conception politico-religieuse est en réalité assez « rationnelle », ou en tout cas cohérente : les jihadistes combattent la démocratie parce que la souveraineté populaire usurpe le droit à produire la Loi, qui n’appartient qu’à Dieu, et parce que ce faisant, elle met l’homme à la place de Dieu.

À partir de ces convictions, le passage à l’acte est-il le résultat d’un long processus de radicalisation dont on pourrait dessiner un itinéraire standard ?

Non il n’existe pas de schéma type. Certains sont dans une quête spirituelle et basculent dans la violence idéologique, mais d’autres partent sans aucune conviction, pour rejoindre un copain du quartier ou un frère, et s’initient seulement ensuite à l’Islam et à l’islamisme. La logique mimétique du « groupe de potes » n’est pas universelle, mais elle est aussi un facteur important. C’est celle qui a prévalu dans la ville de Lunel, d’où on a compté une vingtaine de départs parmi un groupe de copains : après eux, le mouvement s’est tari. L’un deux me racontait d’ailleurs qu’un de ses frères, qui dealait et faisait du rap, avait été envoyé en Syrie pour qu’un autre de ses frères lui remette les idées en place. Il est mort à Deir Ezzor en Syrie quelques mois après son arrivée.

Du côté des filles aussi, certaines sont absolument indifférentes aux raisons religieuses ou autres, et partent seulement parce qu’elles sont tombées amoureuses de jeunes hommes dont elles ont vu les photos en armes. Là on a affaire à des jeunes femmes qui pensent que les Occidentaux ne sont plus des hommes, et qui ont l’idéal de cette virilité d’hommes pieux et en armes. Ces idéaux sont souvent aux antipodes des convictions familiales. Bref on trouve toujours des cas qui font mentir les grandes tendances, et un grand nombre de facteurs secondaires qui rendent les parcours très divers et parfois incomparables.

[…]

Les jihadistes reprochent donc aux quiétistes leur compromission avec les régimes se revendiquant de la souveraineté populaire : quel est, globalement, le rapport de ceux qui choisissent la guerre de religion vis-à-vis des musulmans de France ?

À ce sujet, on entend souvent un discours très erroné qui voudrait que le jihadisme, en France, soit le fruit du communautarisme. C’est exactement l’inverse : l’un des points communs à presque tous ces jeunes est justement qu’ils n’étaient pas insérés dans une communauté. Et c’est peut-être plutôt l’absence de communauté qui leur a donné l’envie d’en retrouver une, de recréer une grande fratrie universelle – même si cette « communauté » est en réalité déchirée sur place par les rivalités internes. Dans ce sens, leur idéologie se construit contre l’Islam de France qu’ils déclarent « apostat » : en tant que tel, il est lui aussi à combattre et à éliminer.

 

[…]

La différence aujourd’hui est donc que tous – Al-Qaïda comme l’EI – sont d’accord pour considérer comme étant de leur devoir de revenir combattre en France. Il existe encore des débats sur les cibles et sur l’opportunité de tuer des civils, mais la plupart des jihadistes considèrent que cela ne pose aucun problème puisqu’au fond, il n’y a pas de civils. En septembre, je discutais avec un Français de l’EI directement lié aux attentats 13 novembre qui affirmait que dans un État où les gens participent au financement de leur armée par l’impôt, tout le monde était l’ennemi. Il refusait ainsi le statut de civils et donc d’innocents. La majorité des Français soutenaient les frappes de la coalition, donc la majorité des Français étaient des « cibles légitimes » pour reprendre son expression. Cette idée est par ailleurs renforcée par leur prétention à appliquer la loi du talion : puisque les bombardements tuent des civils, il leur semble légitime de frapper des civils en France.

Depuis 2014, observez-vous d’autres évolutions du « jihadisme français », dans le recrutement ou sous d’autres aspects ?

 

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Commentaire recommandé

Raye // 29.03.2016 à 08h07

Ce que vous omettez c’est qu’ils ( les
djihadistes )s’en prennent à ceux là même qui sont aussi victimes de la finance internationale et du complexe militaro-industriel et que ces mêmes djihadistes enrichissent ceux qu’ils croient combattre.

100 réactions et commentaires

  • vincent // 29.03.2016 à 06h34

    D’abord il serait aviser de la part de l’auteur de nous définir Jihad, comme il ne le fait pas, je me permets de le faire.
    le Jihad désigne normalement la lutte au quel est confronté et où le croyant doit se battre et s’améliorer pour rester dans le droit chemin face aux tentations de la vie terrestre.
    Le Jihad peut-être divisé en deux catégories : le Grand Jihad, celui du monde spirituel et interne au croyant et le Petit Jihad, celui du monde physique et externe.
    Rappelons que le Petit Jihad, c’est à dire ce que l’on nomme le Guerre Sainte est censé être orienté dans un but de légitime défense et non d’une expansion violente, d’un désir nationaliste ou n’importe quel raison , avec interdiction du meurtre d’innocent, de destructions de biens appartenant à autrui, de provoquer le chaos.

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    • vincent // 29.03.2016 à 06h39

      Ensuite je trouve que le titre du livre, sans définition du mot, participe à la propagande des extrémistes et entretiens l’angoisse et la peur pour ceux qui ne connaissent pas l’Islam.

      Je trouve les explication intéressante, mais courtes dans l’interview, quand il évoque les recherche de vérité et les théories du complots, et ce que nous lecteur de ce blog on doit prit dedans? Pourquoi n’émet il pas l’hypothèse d’une légitimité à cette rechercher liée à la désinformation globale des médias? D’autant que cela sous entend que chaque individu prenant ses infos en dehors des médias mainstream peut potentiellement devenir un terroriste. Je suis un cas d’école puisque que je m’informe en dehors des médias mainstream, lit des ouvrages sur le monde musulmans et écoute de la musique soufi de temps en temps.

      Maintenant que cette recherche de vérité et la découverte des injustice puisse bouleverser les gens au points qu’ils prennent les armes, ca je peux le concevoir, mais la faute à qui? A ceux qui ont faillit à leur devoir d’information, ceux qui entretiennent la confusion et la haine, ou ceux qui recherche la vérité et tombe sur de mauvais guides?

        +7

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      • vincent // 29.03.2016 à 06h51

        Enfin, l’explication des aspirations spirituels en dit long sur notre société; L’absence de transcendance religieuse que chaque être humain peut ressentir, est plus présent dans les société consumériste comme la nôtre qui ont fait du commerce leur nouvelle religion que dans les sociétés un peu plus « traditionnelles » sur ces plans là. Résultat les gens ont des approches ignorantes des questions religieuses par l’absence de guide, et si cela s’applique pour ces pauvre qui rejoignent les extrémistes, cela s’applique aussi pour les sectes des autres religions qu’elles soient chrétiennes ou bouddhiste. Le cas des femmes est vraiment intéressant, non seulement il y a un rejet du modèle proposé (qui pour moi n’est pas plus émancipation de la femme ou parité) qui se traduit par un retour à la tradition, où malgré leur position de « soumission » elles se sentent respectées. Le discours féministe de la femme carrièriste qui doit travailler pour s’émanciper en prend un sacré coup et nous invite à repenser cette définition de l’émancipation de la femme qui ne peut pas se traduire que par la réussite professionnelle, ou la capacité à correspondre aux normes sociales, il y a peut être une solution au niveau des sociétés communistes qui pour certaines ont réussit l’émancipation des femmes.

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        • Frédéric // 29.03.2016 à 17h04

          Je souscris à ce commentaire. D’ailleurs « l’un des points communs à presque tous ces jeunes est justement qu’ils n’étaient pas insérés dans une communauté » est une phrase centrale. L’slamisme radical est une réponse à la destruction des grands idéaux sociaux nés avec le progrès. Dommage, les tenants du mercantilisme du XVIIIème siècle ont eu raison du communisme et du socialisme du XIXème pour qu’on se retrouve avec une idéologie du VIIème siècle. Finalement, ce sont les Indous qui ont raison: l’éternel retour, et au diable l’occident.

            +6

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      • Raye // 29.03.2016 à 08h07

        Ce que vous omettez c’est qu’ils ( les
        djihadistes )s’en prennent à ceux là même qui sont aussi victimes de la finance internationale et du complexe militaro-industriel et que ces mêmes djihadistes enrichissent ceux qu’ils croient combattre.

          +31

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        • Derdesders // 29.03.2016 à 10h29

          @Raye
          La religion n’est pas la finalité, c’est juste le moyen pour certains d’impulser un changement de paradigme et pour d’autres de sembler exister …

            +16

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          • Annouchka // 29.03.2016 à 10h55

            Au XIXe siècle, le nationalisme avait pris la place de la religion. Il etait le nouvel idéal, le nouvel horizon.
            Le nazisme a été la grande catastrophe du nationalisme et ce qui a fait que la plupart des états occidentaux ont rejeté le nationalisme.
            Mais Ce faisant ils n’ont rien trouvé de mieux que de mettre à la place un individualisme nihiliste: la société de consommation.
            Le nationalisme dans nos sociétés (et peut-être particulièrement en France) est marqué du sceau de l’infamie mais en revanche, nous avons perdu la mémoire de ce que c’est qu’ un Etat dirigé par les religieux et à quel point ce type d’état pseudo-theocratique génère hypocrisie, corruption, violence et perversion.

              +13

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            • denis // 29.03.2016 à 13h38

              « Il faut rendre à Cesar ce qui est à Cesar et à Dieu ce qui est à Dieu »
              On comprend mieux pourquoi les chrétiens le sont.
              La quête spirituelle est toujours un combat contre soi et contre la tendance naturelle à la facilité. La recherche spirituelle de ces jeunes gens me parait bien mal emmanchée car le pharisaïsme et la supériorité qu’ils y recherchent sont les deux écueils à éviter quand on se recentre sur soi.

                +8

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      • dervan // 29.03.2016 à 20h06

        Pour couper court , je renvoie à l’ excellente tribune de Bernard Lahire dans le monde ( un sociologue) qui répondant à Valls dit  » expliquer n’ est pas excuser »

          +1

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    • noDJ // 29.03.2016 à 07h49

      L’idéologie wahhabite est à l’origine du djihadisme qui est une hérésie de l’Islam comme l’explique Jean-Michel Vernochet. Pour eux le djihad est un nouveau pilier de l’Islam, le sixième et le plus important, une obligation permettant de déclassifier et combattre les musulmans qui ne s’y soumettent pas. Or la tradition musulmane interdit toute innovation de ce genre. Bref une inversion complète, puisque tous les musulmans sont considérés comme hérétiques de la part de ces hérétiques qui se proclame musulmans.

        +14

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      • J // 29.03.2016 à 09h32

        C’est le Prophète de l’Islam qui est à l’origine du djihadisme de conquête. Et le Coran (9:29) est clair (pour une fois que ce texte est clair…) sur l’injonction de soumettre par les armes le monde à la loi islamique. Les quatre écoles sunnites le confirment.

          +8

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        • noDJ // 29.03.2016 à 15h46

          Dans chaque texte religieux (mais aussi politique) on peut en extraire des justifications pour ses propres turpitudes et aussi pour les condamner ainsi que ceux qui les suivent.
          Je ne nie pas que le djihadisme soit présent dans l’Islam mais ce n’est pas le djihad dont les médias nous abreuve, le djihadisme n’est pas tant un djihad de conquête que de destruction (de l’Islam autant que des valeurs occidentales). Un djihad perverti qui s’effectue avec ce qu’il y a de pire dans l’être humain (souvent sous l’effet de drogue) : aveuglement, insensibilité, cruauté même envers des femmes et des enfants.
          Dans le Coran il y a deux djihads, le grand et le petit, ce dernier est subordonné au premier, autrement dit avant de faire une guerre extérieur (de circonstance), il faut avoir fait une guerre intérieur, avoir éclairé son âme et l’avoir purifié de ses passions. Et précisément pour ne pas faire une guerre qui ne s’impose pas et commettre les actes barbares des pseudo-djihadistes (selon la définition coranique) ou des vrais djihadistes wahhabites (et non musulmans).
          Les mots ont un sens, la première chose est de lutter contre la novlangue destiné à tout confondre.

            +9

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          • Surya // 29.03.2016 à 17h19

            La sourate 9 est très claire quant au sort réservé aux mécréants (9:5; 9:29; 9:30)

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            • noDJ // 30.03.2016 à 02h26

              Le Coran ne se résume pas à deux ou trois versets.
              Un peut aussi sortir des passages de la Bible de cet acabit ou en produire des contraires (« Nul contrainte en religion », …).
              Un texte religieux se lit dans son essentialité, se médite (au double sens, philosophique et spirituel), et dans son intégralité, il s’interprête à la lumière de ce qui fait sa spécificité.
              Ce n’est pas une suite de tweet que l’on peut extraire et instrumentaliser pour conforter ses propres à priori.

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            • J // 30.03.2016 à 10h15

              Sauf quand même que la sourate 9, supposée la dernière révélée (l’ordre n’est pas chronologique, ni rien de logique d’ailleurs), « abroge » en cas de contradiction les sourates plus anciennes selon la conception dominante.

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            • noDJ // 30.03.2016 à 15h24

              @J sur l’abrogation des versets.
              Dire simplement qu’un verset plus récent abroge un plus ancien parce qu’on y voit une contradiction est une interprétation pour le moins controversée. En outre le phénomène d’abrogation doit tenir compte de l’extension et de la compréhension des propositions mise en jeu. Par exemple, « Nul contrainte en religion » ne peut pas être abrogé par des versets plus spécifiques et contextuels en dehors des cas mentionnés, idem pour « Celui qui tue un homme, c’est comme s’il tuait toute l’humanité. De même celui qui le sauve, c’est comme s’il sauvait tout le genre humain ».
              L’Islam est une religion de paix et non de guerre, ce que n’est pas le djihadisme (qui ne lit que certains versets en les trahissant ou en les décontextualisant).

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            • J // 01.04.2016 à 06h23

              Controversée ou pas, elle pèse très lourd.

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        • Sami // 30.03.2016 à 10h23

          C’est … comment dire … révélateur, que les intégristes Musulmans et les « islamophobes » compulsifs, aient exactement la même perception du Coran.
          Ce fameux verset 9 de la sourate 29 (pas le seul, il y en a quelques-uns, qui hantent les arcanes de l’Internet) est brandi comme un étendard prouvant pour les uns, la légitimité de leur folie destructrice, et pour les autres, la preuve de l’intolérance ontologique du Coran.
          Et si tout simplement, les uns comme les autres, ne lisent et ne comprennent du Coran que ce que leurs névroses les incitent à en comprendre ?
          (a suivre)

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          • Sami // 30.03.2016 à 10h26

            Suite
            Très vite, car cela nécessite de grands développements inappropriés ici :
            – Saghiroun est interprété et traduit par « humiliés », alors qu’il signifie en l’occurrence, « accepter l’autorité ».
            – La « jizya » est une taxe imposée aux non Musulmans à qui il est demandé d’obéir à l’autorité (comme n’importe quel Français obéit à l’Etat en payant ses impôts), comme la zakatt est la même taxe imposée au Musulmans.
            Les deux composantes s’acquittent de leur impôt, les uns avec une connotation religieuse, les autres sans connotation aucune.
            De plus, en payant leur quote part de taxes, les non Musulmans de fait deviennent des citoyens sous la protection de l’autorité Musulmane.
            Voilà donc un verset qui parle d’impôt, transformé en terrible symbole d’oppression des non Musulmans.
            Et encore, je vais vite, hein. Parce que si en plus, on remet le verset dans son contexte historique (obligatoirement, pour qu’il ait un sens non absurde)…
            Mais de fait, il est si facile de propager de la rumeur.

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            • Sami // 30.03.2016 à 10h32

              Et n’oublions pas pour terminer, que cela se passe au Moyen Age, dans un milieu tribal dont les codes n’ont strictement rien à voir avec le monde actuel (à part en Saoudie, grande alliée de … l’Occident).
              Le Coran, en gros, est lisible à deux niveaux : Les versets qui sont hors temps et hors contexte, et ceux qui n’ont aucun sens, si on les extrait de leur contexte historique.
              Toujours en l’occurrence, dans tous les pays Musulmans «  » »normaux » » », une seule chose existe : les impôts pour tout le monde, Musulman ou pas.
              Voilà, en deux mots……….

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            • christian gedeon // 31.03.2016 à 11h44

              C’est assez comique comme présentation. Le zounnar,l’impossibilté d’être au service de l’état,de devenir propriétaire,de porter des armes,de monter à cheval,de devoir s’effacer devant un musulman qui passe,de ne pas participer à la vie de la cité,de ne pas pouvoir construire d’églises,sauf à rénover sur autorisation spéciale celles qui existent,l’obligation faite à des familles entières d’embrasser l’islam sous peine de mort quand une jeune fille de la famille a été enlevée et « épousée » par un musulman,et j’en passe et des meilleures…Sami,il y a aussi des orientaux qui lisent les crises. Vous pouvez abuser les occidentaux,mais pas nous.

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    • J // 29.03.2016 à 08h12

      Dire que le djihad guerrier doit être purement défensif ne tient pas la route historiquement (théologiquement tant qu’on veut…). Le Prophète a conquis, en des dizaines d’expéditions, ville après ville, tribu après tribu, un territoire plus grand que la France à partir d’un oasis perdu. La génération de ses fidèles qui l’a connu a conquis de l’Atlantique à l’Himalaya. A qui veut-on faire croire que ce fut uniquement en se défendant la mort dans l’âme contre de lâches agressions ?

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      • Annouchka // 29.03.2016 à 10h27

        Et pourtant, toutes les batailles conduites par Maomet sont présentées par l’Islam comme purement défensives….

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        • Surya // 29.03.2016 à 17h20

          Oui oui, l’extension du califat d’Espagne jusqu’en Iran peu après la mort du prophète c’était défensif aussi…

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        • J // 29.03.2016 à 17h26

          Voici la liste de ses expéditions de conquêtes avec leurs mobiles allégués (NB wiki est contrôlé par des instances islamiques pour tout ce qui touche l’Islam) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_exp%C3%A9ditions_de_Mahomet

          Il faut une énorme bonne volonté (gros euphémisme) pour n’y voir qu’un souci défensif.

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          • anne jordan // 29.03.2016 à 18h19

            pouf , pouf , ça m’étonnerait que des  » instances islamiques  » aient laisser passer tous les objectifs de ces raids meurtriers …
            d’où tenez vous votre info ????

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            • J // 29.03.2016 à 19h08

              Il faut demander à wiki. Et lire la Sira (de préférence en version anglaise ou, mieux, si on peut, arabe, les versions françaises étant édulcorées). Mais prétendre que les expéditions du Prophète n’auraient été que défensives est du foutage de gueule au vu de tout ce qu’on en sait.

              Et le plus important est que les recruteurs de Daesh savent très bien le faire comprendre, sans tricher, à ceux qu’ils démarchent…

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        • step // 30.03.2016 à 15h52

          comme quoi en terme de rhétorique « justificative » des guerres, l’occident n’a rien inventé.

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      • Sami // 31.03.2016 à 20h22

        pardon, S2V256 (S5V28, pour le 1er verset cité)

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    • Bozi Lamouche // 29.03.2016 à 09h45

      Oui j’ajouterai que le plus grand djihâd c’est de recueillir un orphelin…. Prendre soin de sa famille

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  • Julie // 29.03.2016 à 06h50

    interview très intéressante et qui démonte pas mal d’idées reçues par contre je ne comprends pas pourquoi il fait de la pub pour ce type « CNRS/Normale Supe/Oxford » qui se vante d’avoir interviewés des prisonniers aux mains des forces US et d’avoir une équipe qui mène des « études comportementales » à Paris, Londres et Barcelone.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20160129.OBS3681/l-etat-islamique-est-une-revolution-par-scott-atran.html
    https://aeon.co/essays/why-isis-has-the-potential-to-be-a-world-altering-revolution

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  • Joanna // 29.03.2016 à 08h13

    L’analyse de David Thomson me parait parfaitement lucide donc juste.

    Or qu’avons nous en face de ces Français radicalisés ?
    – une grande majorité des musulmans indifférents à la montée du radicalisme religieux
    – une majorité du « peuple de France » (ce qu’il en reste) qui croit qu’on va s’en tirer avec des fleurs, des bougies et des « je suis xxx »
    – des dirigeants dont l’objectif, la sauvegarde de leurs seuls intérêts et non celui des Français, les amène à constamment cacher la vérité

    Alors tout ceci me semble donner du poids à une autre analyse qu’il me parait intéressant de croiser avec celle de David Thomson, celle de l’éditorialiste Yvan Roufiol dans son dernier ouvrage « la guerre civile qui vient ».

    https://www.youtube.com/watch?v=LS7e-I4b11o

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    • J // 29.03.2016 à 08h24

      Je me permets de signaler qu’il y a aussi « en face » des gens qui ont quitté l’Islam après avoir été élevés dedans (donc essentiellement des Arabes, Iraniens, etc.), et ne mâchent pas leurs mots, y compris pour exprimer leur indignation et leur accablement devant l’aveuglement, la naïveté et la lâcheté, qui dominent face à la poussée islamique. http://daruc.pagesperso-orange.fr/divers/islamex.htm

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      • Julie // 30.03.2016 à 09h42

        le problème est donc théologique (l’interdiction de l’apostasie) et tant que les états « modernes » ne s’attaqueront pas frontalement aux religions obscurantistes (qui se tiennent tous par la main! sans la barbarie médiévale des Saoudiens pas de place pour les pratiques sordides des Israéliens et sans ces deux-là, les US apparaîtraient comme ce qu’ils sont) il n’y aura pas d’avancée
        ce n est pas en défendant le droit à l’islamologie qu on fait ca mais en demandant la rupture diplomatique ou de toute relations économiques avec les états qui ne savent pas obliger les religieux à faire évoluer leur doctrine (sur les femmes, l’esclavage humain, l’apostasie)

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  • J // 29.03.2016 à 08h14

    Quant au « grand djihad », c’est peut-être valable théologiquement, mais historiquement ça ne tient pas la route non plus. Le hadith qui le prescrit n’est pas crédible (historiquement encore une fois). Il est apparu au bout de plusieurs siècles quand la machine à conquêtes était bloquée de partout. Son « isnad » (chaine de transmission qui accompagne chaque récit sur le Prophète, « X a dit à Y… ») ne vaut rien au regard de la tradition.

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  • J // 29.03.2016 à 08h18

    Bref, je ne vois pas comment on peut dissuader des gens, convertis ou nés musulmans, d’aller au djihad sans au moins relativiser les bases mêmes de la foi islamique. Et après tout le Christianisme s’est humanisé (il revient de loin) quand on a pu relativiser et remettre en cause ses bases…

    Le « vrai Islam », désincarné, innocent de ce qui se fait de mal en son nom mais qu’on devrait créditer de ce qui se fait de bien en son nom, ça ne prend plus.

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    • Annouchka // 29.03.2016 à 10h34

      J,
      Il me semble que vous allez trop loin.
      Dans les religions, surtout dans celles qui se basent essentiellement sur un texte ecrit, la question de l’interprétation est fondamentale.
      Dans tous les textes sacrés de toutes les religions, vous trouverez « tout et son contraire ». Et c’est d’ailleurs pour cela que les croyances et les pratiques des fidèles peuvent tellement varier d’une époque à l’autre.
      Il y a des tendances lourdes bien sûr. Et le poids de la tradition est fondamental. Mais on ne peut pas essentialiser une religion – l’Islam en l’occurrence- comme vous le faites.

        +9

      Alerter
      • J // 29.03.2016 à 12h01

        Je n’essentialise rien du tout, je constate, objectivement, sans autrement juger, que l’Islam, même s’il ne produit pas que des fanatiques (c’est une minorité), même s’il n’est pas la seule religion à produire des fanatiques, en produit plus que toutes les autres religions réunies. Je constate aussi que ça s’explique très bien à la lecture du Coran (http://daruc.pagesperso-orange.fr/divers/coranf.htm). Faut-il ne pas limiter l’influence d’un texte, surtout d’un texte sacré, à ce qu’il prescrit ou proscrit explicitement.

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      • Surya // 29.03.2016 à 17h32

        Le Coran ne s’interprête pas, il est incréé et à ce titre est l’expression directe et immédiate de la parole d’Allah, parole intrinsèquement inaltérée et inaltérable par delà le temps et l’espace.

        C’est le principe même d’un livre « révélé »

        Seule son application stricte et intégrale apportera joie et félicité au fidèle dans sa vie et dans l’au dela.

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        • J // 29.03.2016 à 17h49

          Sauf quand même qu’on ne peut rien organiser sur la base du seul Coran, ça n’a jamais marché et ce n’est pas faute d’essayer. Il faut un complément, et le seul qui recueille l’adhésion d’un nombre conséquent de musulmans (je n’ai pas dit tous) s’appelle Sunna, et sa partie normative Charia.

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          • Annouchka // 29.03.2016 à 22h09

            Oui, et surtout parce que le Coran d’énonce pas de « lois » en tant que telles. Il est la source du droit mais la charia en tant que système juridique est l’œuvre de juristes (Les fameuses quatre écoles juridiques)

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        • Julie // 30.03.2016 à 09h43

          il y a eu des époques où cette idée d’un Coran « incréé » était rejeté par les intellectuels musulmans eux mêmes et ceci jusqu au calife!

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  • valles // 29.03.2016 à 08h46

    Se serrait bien de rappeler aussi que le djihad est une création postérieure à Mahomet et qu’il a été inventé pour pouvoir combattre les envahisseurs Mongols convertis a l’Islam
    Aujourd’hui, les envahisseurs n’étant même pas convertis, le djihad est devenu un terme générique qui dénature le Coran pour le plus grand bonheur des Islamophobes

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    • Annouchka // 29.03.2016 à 10h02

      Sur quoi vous basez-vous pour affirmer cela? Le terme djiad est présent dans le Coran.

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  • Milsabor // 29.03.2016 à 08h50

    « Et puis il y a aussi le vide « idéologique » contemporain, l’absence de « transcendance » dont le sentiment offre un terrain très favorable à l’accueil de la propagande jihadiste. »
    Si Dieu n’existe pas, si le capitalisme est une perversion et si l’idéologie politique est disqualifiée, que reste-t-il pour donner du sens à l’existence ?
    La transmission : conserver la planète dans un état favorable à la survie des générations futures. Mais il s’agit d’une perspective fondamentalement conservatrice : transmission générationnelle par le familialisme, arrêt du progressisme technologique industriel et économique.
    Le problème reste la réalité psychologique de la volonté de puissance. « Cette idéologie … leur redonne un sentiment de fierté, de supériorité sur les non-croyants, l’impression d’une renaissance en appartenant à la communauté des élus ».

    Comment inscrire l’Humanité dans une existence stable, stagnante, sans perspective d’un avenir meilleur. Le « toujours plus d’amour, toujours plus de paix, toujours plus de santé » n’a jamais apporté d’alternative au désir de puissance. La religion, le capitalisme, l’idéologie politique ne produisent pas le désir de puissance, ils le chevauchent.
    Tout le monde ne dispose pas de la sagesse de Nietzsche pour atteindre le statut de surhomme grâce à l’éternel retour.

      +7

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    • Reality // 29.03.2016 à 11h49

      Il existe pourtant une spiritualité de l’agnostique. Accepter la question existentielle comme n’ayant pas de réponse cognitive. Accéder à cette humilité permettra de résoudre pas mal de contradictions humaines et permettra de cesser de vivre comme un « éternel ». Parce que l’éternel ne se soucie pas de la postérité.
      Un homme humble et qui pratique le don, sans chercher à atteindre le quart d’heure Warholien.

        +11

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  • Renaud 2 // 29.03.2016 à 09h12

    La question la plus importante est tout de même : qui est le parrain de ce terrorisme international ? La Russie a fourni de sérieux documents sur les liens entre Daech et le gouvernement Erdogan (camions citerne allant des champs pétroliers syriens contrôlés par Daech jusqu’à la frontière turque) et Vladimir Poutine a dénoncé les actions d’Erdogan lors du sommet du G20 à Antalya. Est-ce que le discours d’Erdogan du 18 mars (reproduit dans le commentaire ci-après) est vraiment une coïncidence ?

      +9

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    • Renaud 2 // 29.03.2016 à 09h22

      « Aujourd’hui il y a une réunion à Bruxelles, en Belgique. La Belgique, État membre à l’Union européenne —qui a reconnu le PKK comme une organisation terroriste—, se permet de leur laisser ériger une tente et agiter leurs chiffons, juste derrière le bâtiment où se tient la réunion.
      (…)
      Cela s’appelle se rendre au terrorisme, ils se sont rendus au terrorisme. Voilà, il n’y a aucune raison que la bombe qui a explosé à Ankara, n’explose pas à Bruxelles ou dans une autre ville européenne, dans un centre ville où l’on autorise les partisans d’une organisation terroriste de faire leur show.
      (…)
      Peut-être que regarder des bombes qui explosent en Turquie sur vos écrans de télévision ne signifie rien pour vous ; mais quand les bombes commenceront à exploser dans vos villes, vous comprendrez certainement ce que nous ressentons. Mais alors, il sera trop tard. Arrêtez de soutenir des activités que vous ne tolérez jamais dans votre propre pays, sauf lorsqu’elles sont contre la Turquie. »

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  • Reality // 29.03.2016 à 09h28

    Je tente de synthétiser.
    Où on apprend que l’idéal matérialiste des sociétés « modernes » a créé des « indivis » égocentriques, coupés de tous liens humains, de toute réalité « raisonnable » (bâti sur la raison), le tout associé à la soif de la réponse à la question existentielle.
    Je ne voudrais pas trop caricaturer, et surtout pas justifier, mais on a ici l’essence même du rejet de l’outrance capitalistique fondé au 18e siècle.
    De là à proposer un contre modèle, la société actuelle n’en a clairement plus les moyens intellectuels, d’où le repli identitaire et/ou catholique constaté dans l’autre camp.

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    • christian gedeon // 29.03.2016 à 10h56

      Je suis moins pessimiste que vous. Le matérialisme,fût il dialectique, a échoué en tant que modèle de société. Je veux dire par là que le capitalisme et ses excès n’expliquent pas tout,loin s’en faut.Et les « Lumières « ,très obscures finalement,dont se sont revendiquées des générations entières n’ont pas éclairé grand chose,en définitive. J’ai toujours pensé qu’on ne coupait pas un peuple de son Histoire,et que les tenants de la « table rase  » étaient juste des cons,ou plutôt des imbéciles.Mais j’aimerais bien qu’on m’explique un jour ce qu’est le repli identitaire ou « l’autre camp  » catholique.Langage hautement pervers(au sens étymologique),et qui met sur le même plan les islamistes,les partisans du voile intégral…et le français « classique ». Qui est finalement devenu une catégorie parmi d’autres! Étonnant,non?

        +4

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      • gracques // 29.03.2016 à 13h43

        Non pas très , les lumières ne sont pas nées au XVIII , un long cheminement à été nécessaire depuis le moyen âge , la reforme, et les libertins (philosophes) du XVII siècle. . Une lutte contre la tradition pour la tradition , l’autorité d’un livre ou d’une religion.
        L’athée , l’agnostique, le materialiste peut être sensible à notre finitude et très conscient de l’immense orgueil qu’il y a à essayer de ‘comprendre’ , avoir peur de la mort , mais ne pas courber la tête devant celui qui ‘sait’ ou devant ‘la sagesse de nos ancetres’.

        Jeter le bébé avec l’eau du bain est assez fréquent dans les commentaires ici . Le maitre des lieux nous ofre une analyse de la complexite du réel que tente de retranscrire l’auteur , et fort modestement à travers la restitution de quelques témoignages …. Les idées simples et arretees ne vont pas à l’essentiel , elles sont simples .

        Soyons assez modestes pour ne pas penser que nous ‘savons’.

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      • Reality // 29.03.2016 à 15h15

        Je ne fais pas de jugement qualitatif. Je pense, humblement, que le matérialisme économique fini par transformer les hommes en objets commerciaux, les privant, peu à peu, de leur source spirituelle ; et que cette option ne sied pas à la majorité des êtres humains. Les fous de Dieux, quelque soit leur Dieu, trouvent dans cette spiritualité une identité, ne serait-ce que spirituelle.
        Si j’applique la technique de l’entonnoir intellectuel et que je cherche la source des maux, j’en arrive toujours à la question existentielle et la réponse qu’on veut bien lui apporter en fonction de ses croyances.
        Je pense que la question existentielle sous tend la majeure partie des maux et contradictions humaines.

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        • christian gedeon // 31.03.2016 à 11h51

          Je ne jette pas le bébé avec l’eau du bain…les Lumières so called,ont été le début d’un individualisme épouvantable,et je dirais même celui du neoconisme…relisez donc à t^te reposée ce que disaient Voltaire et Diderot,du peuple,de l’esclavage,et des races…très instructif. Cultivons notre jardin,hein? quoi de plus ridicule et de plus égoïste .Lumières froides et noires…

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  • Nicolas Anton // 29.03.2016 à 09h33

    Des français qui trahissent leur pays pour une autre idéologie. On a connu ça en 39-40 il me semble. C’est triste mais cela arrive dans tous les pays, comme ces policiers révoqués qui avaient rejoint la Gestapo.

    Par ailleurs nos derniers gouvernements ont peut-être bombardé des membres de certaines familles françaises en Libye Syrie Irak..

    Notre pays s’honorerait à ne pas oublier les débuts de l’histoire et à juger les véritables responsables de tout ce m…..r.

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    • Annouchka // 29.03.2016 à 10h20

      La collaboration pendant la seconde guerre mondiale n’était pas (au début du moins) motivée par une sympathie particulière pour le national-socialisme.
      La révolution nationale de Petain n’était pas national-socialiste. Et se pensait comme authentiquement patriote…
      Les milieux d’affaire français ne se sont pas jetés dans les bras des nazis, mais plutot dans les bras du grand capital allemand avec qui ils avaient déjà d’ailleurs d’intenses relations depuis l’entre-deux-guerres. Visiblement, ils avaient une conception du patriotisme bien à eux… Mais leur attitude n’avait rien « d’idéologique ».
      D’autres collaborationnistes etaient pacifistes et humanistes (ce qui n’est pas exactement la caractéristique du national-socialisme) et ont préféré se coucher devant la puissance militaire allemande plutot que d’exposer leurs concitoyens à la poursuite d’un combat meurtrier et pensait-ils perdu d’avance.

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      • Annouchka // 29.03.2016 à 17h09

        Oui, Pétain n’était pas d’extrême-gauche, c’est sur… Mais le commentaire portait sur le patriotisme. Or je ne pense pas que les petainistes aient anti-nationalistes ou en faveur de la destruction ou de l’affaiblissement de la France (contrairement aux nazis allemands).

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  • Spiridon // 29.03.2016 à 09h59

    Il ne s’agît pas d’établir un « modèle », encore moins intellectuel, susceptible de re-orienter les personnes, les consciences. Mais plutôt de l’opposé même du modèle, à savoir une spiritualité. Voilà bien ce que découvre et souligne avant tout cet ouvrage, ces enquêtes.
    Malheureusement c’est une notion devenue incompréhensible à beaucoup de gens et en tout premier lieu aux dirigeants laïcistes de droite comme de gauche. Ils peuvent bien, pour les uns, prendre audience avec le pape (quoiqu’en conservant la liberté de faire des sms), pour les autres ânonner que l’Islam n’est pas incompatible avec les règles républicaines, pour tous, le monde spirituel est une fiction, propre à des personnes au mieux un peu attardées, en tous cas pas réalistes, pas dans le coup, qu’il convient de ménager pour des objectifs électoraux, c’est tout.
    Sur le magma de nos ignorances, la plaque tectonique et ambitieuse du laïcisme, ne peut que créer des failles au contact du continent spirituel. Et des séismes donc.

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  • Toutatis // 29.03.2016 à 10h07

    Si vous voulez l’opinion d’un algérien ayant vécu les évènements des années 90 dans son pays (ça l’a visiblement très marqué, et il sait de quoi il parle) allez voir les vidéos d’Aldo Sterone sur youtube. La dernière s’intitule « comment devient-on un terroriste ».
    Un des points qui revient souvent dans les vidéos précédentes est que l’islam sunnite (contrairement à l’islam chiite) s’est constitué comme une réligion d’état, au profit exclusif du pouvoir existant dans les premiers siècles de l’islam (les fameux califes).

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    • Annouchka // 29.03.2016 à 10h24

      Mais l’Islam chiite est la religion d’Etat en Iran???

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      • Toutatis // 29.03.2016 à 10h27

        non c’est le contraire, c’est l’état qui est censé être au service de la religion en Iran.

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      • Toutatis // 29.03.2016 à 10h33

        Dans l’islam sunnite, d’après Sterone, traditionnellement les califes vont automatiquement au Paradis, ils sont en contact direct avec Dieu. Et ils ont historiquement constitué et modifié à leur profit les textes qui sont actuellement la base de l’islam sunnite (on parle même d’un calife qui aurait tout brulé et tout réécrit).

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        • J // 29.03.2016 à 12h10

          Je suppose que ce dernier point est une allusion à Othman, troisième calife, qui a fixé le texte du Coran et détruit d’autorité les versions divergentes (faisant bastonner un compagnon vénéré du Prophète, Abdallah ibn Massoud, récalcitrant à abandonner la sienne).

          Autant qu’on puisse le savoir, Othman l’a fait non par intérêt personnel ou idéologique mais parce qu’il n’y avait aucun consensus sur le contenu exact du Coran, et que ça menaçait la cohésion y compris de l’armée musulmane partie à la conquête du monde. Donc il a tranché, et ça n’a pas plu aux connaisseurs du Coran (qui en tiraient leur prestige social…). La révolte qui a abouti au meurtre d’Othman ne peut pas se comprendre sans cette hostilité. Voir http://bouquinsblog.blog4ever.com/nous-n-avons-jamais-lu-le-coran-youssef-seddik

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    • Pierre // 29.03.2016 à 16h36

      @ Toutatis
      Vidéos qui semblent très intéressantes (je n’ai bien sur pas eu le temps de tout visionner, mais étant libre aujourd’hui, j’ai pu quand même en visionner quelques unes), de la part de quelqu’un issu de la culture maghrébine, donc sous influence de l’Islam sunnite.
      Pour appuyer votre point, permettez moi de recommander (mais de façon non-exclusive naturellement) l’interview du chiite Cheikh Cyrous https://www.youtube.com/watch?v=XAjFrYHVEBE

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  • christian gedeon // 29.03.2016 à 10h41

    Il se trouve que j’ai lu ce livre. Je l’ai trouvé sérieux et.. complètement à côté de la plaque! Il « explique  » des parcours individuels,certes.Avec sérieux,et un regard « objectif « ,pour autant qu’on puisse avoir un regard objectif sur la question.Mais passe complètement à côté du mouvement global de la « radicalisation  » islamique, de sa doxa,et de ses objectifs. Il analyse les plantes qui ont poussé sur le terreau,mais pas le terreau lui même. Et fait la part vraiment trop belle aux sempiternelles explications « sociologiques  » de la radicalisation.Bref un bon livre bien cartésien,bien « explicationniste »,bien individualiste. Et qui méconnaît totalement le fondement de l’islam selon lequel l’islam est « religion,état et monde. En arabe,din,wa daoula,wa 3aalam…tant qu’on ne prendra pas les idéologies politiques islamistes au sérieux,qu’elles soient wahhabites, des frères musulmans ou des fakihistes en tant que telles,et qu’on se contentera d’analyses sociologiques,on n’avancera pas d’un pouce.

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    • Annouchka // 29.03.2016 à 11h23

      Qu appelez vous « prendre les idéologies djiadistes au sérieux »?
      Une idéologie n’existe que parce qu’il y a des gens qui y croient. Et ces gens y croient pour des motifs psychologiques qui leurs sont propres et/ou parce qu’ils trouvent ces idéologies rationnelles.
      C’est donc capital de comprendre les motivations des acteurs en étudiant leur discours.

      Apres, vous savez, au fond, les idéologies islamistes, dans leur contenu, ne sont finalement pas si originales que ça. La référence à l’apocalypse (d’origine judéo-chrétienne soit dit en passant) par exemple a très souvent par le passé suscité des mouvements violents, des massacres de masse, des phénomènes de type terroriste. Que l’on se rappelle seulement que l’expédition de Christophe Colon, dans l’esprit des Rois Catholiques Isabelle et Ferdinand, était sensée accélérer la victoire finale des Armées du Christ. Par la conversion de l’empereur de Chine (que Colon devait rejoindre par l’Atlantique) cette expédition avait pour but de permettre au Christ de vaincre définitivement les Turcs et de libérer Jérusalem.

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      • J // 29.03.2016 à 16h58

        Je ne cherche qu’à comprendre leurs motivations pour ma part. Je me mets à la place d’un jeune musulman pieux, honnête, pas méchant, mais qui se demande avec angoisse si son devoir, et le salut de son âme, ne sont pas avec Daesh (il n’est pas idiot, il sait que ce n’est pas le Club Med, mais…).

        On lui dit que Daesh, ce n’est pas le « vrai Islam ». Tant qu’il le croit, très bien. Mais que va-t-il se passer dans sa tête le jour où un recruteur de Daesh lui montrera, textes imparables à l’appui, qu’on s’est payé sa tête avec ce « vrai Islam » ?

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        • J // 30.03.2016 à 09h23

          Non, mais un texte sacré supposé « incréé » (principe du Sunnisme) donc associé directement à Dieu et à respecter à la lettre près (certaines lettres du Coran n’ont aucun sens connu et donnent parfois leurs noms à des sourate : Ta-Ha, Ya-Sin), c’est plus propice à un fondamentalisme agressif qu’un texte sacré supposé fait de témoignages humains.

          Encore une fois, ne pas réduire l’influence d’un tel texte à ce qu’il demande explicitement.

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          • Annouchka // 30.03.2016 à 20h52

            Pas forcément : le chiisme par exemple insiste lourdement sur le « sens caché » du texte coranique – qui ne peut etre compris et révélé que par les imams (En ce sens, le chiisme est très proche du christianisme).
            Le sunnisme, il est vrai est tres littéraliste – mais il a eu quand même besoin de la médiation d’écoles juridiques pour traduire le Coran en droit positif(ce qu’on appelle la Charia)

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      • christian gedeon // 30.03.2016 à 16h19

        Chère Annouchka… »une idéologie n’existe que parce qu’il y a des gens qui y croient »,dites vous. Je crains fort de ne pas être d’accord avec ce pont de vue. Elle préexiste à travers ses fondateurs à ce que vous appelez la croyance et que j’appelle l’adhésion. Et j’ai du mal à comprendre votre réel obsession à tout ramener au « judéo christianisme »,en un parallèlle pour le moins hasardeux…Mais que viennent donc faire là dedans les Rois Catholiques,Isabelle et Ferdinand? Et cette drôle d’histoire d’alliance avec les chinois contre les turcs? Bref,je comprends le but de votre propos…Mais « comprendre  » les motivations d’un fanatique n’est ni à votre portée,ni à la mienne…le fanatisme n’a rien de cartésien. Y avait il quelque chose à « comprendre  » au national socialisme? certes non! en dehors du fait de comprendre qu’il fallait le détruire sans merci.

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        • christian gedeon // 31.03.2016 à 18h19

          Annouchka…au VIII ème siècle Théodore Abou Kourra analysait l’Islam comme une mauvaise hérésie du christianisme,en effet… mais c’est à ses fruit u’on reconnaît un arbre…dites moi quels fruits a porté l’Islam? Et s’il vous plaît ,épargnez nous les sempiternels Averroès,Ibn Sina(Avicenne),et autres El Arabi et Ibn Battouta… cherchez… vous aurez bien du mal à trouver. Citez moi dix sculpteurs,dix peintres,dix auteurs dramatiques, dix architectes, dix …ne perdez pas votre temps,ils n’existent pas.

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    • Chriseus // 30.03.2016 à 00h32

      Au même titre que les libéraux anglo-saxon et particulièrement nord américain cherchent à nous imposer leur manière de vivre l’islam a pour but de convertir tout le monde à la religion du coran ;
      Il existe toujours des individus qui veulent imposer aux autres leurs propres vues, certains appellent ça volonté de puissance (une illusion par la flatterie) … exciter la peur et encourager la croyance est une formule magique qui gagne à tous les coups.
      Encourager la spiritualité comme le souligne certains dans leur post, why not ! mais avec la religion, il y a trop de zone d’ombre permettant les interprétations et les manipulations les plus extravagantes ^^
      Reste l’étude de la philo, par exemple la voie vers l’ataraxie (qui équivaut à se laisser mourir mdr)

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    • Julie // 30.03.2016 à 09h46

      la question de la « radicalisation » d’un narcissique est pourtant bien intéressante
      qu st-ce qu’offre aux jeunes notre société à part des modèles narcissiques?

      quant à la « radicalisation islamique » du moment qu elle est érigée en modèle étatique avec les états du Golfe et leur pseudo réussite économique (basée sur esclavage humain de populations dont le seul tort est d’être né dans un pays où il n’y avait pas de pétrole), il y a bien là un problème d’appréciation de valeur, non?

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    • Monique // 30.03.2016 à 11h41

      Mais le terreau sur lequel il pousse est le même pour tout le monde!
      Dire que c’est particulier à l’Islam sert juste à rassurer notre égo, si c’est inscrit dans leur religion (il y en a qui diront même dans leurs gènes…) cela ne risque pas que ce soit nous. Ouf!!!
      Je vois pour ma part dans ces processus, les méthodes d’embrigadement des sectes. Peu importe sur quelles croyances elles reposent.
      Souvenez-vous des raëliens (France), de moon (chrétien), du temple solaire (Suisse), Aum Shinrikyo -aujourd’hui Aleph- (attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995)…
      La religion n’est que le véhicule utilisé pour manipuler les gens dans le but de profits financiers les plus gigantesques possibles. Ici, ce sont les intérêts pétroliers et gaziers. Jamais le bien des peuples!
      La seule façon de nous protéger du risque d’embrigadement par ces méthodes sectaires c’est de valoriser l’esprit critique de chacun, ne pas être Charlie, poser des questions, à l’école, au boulot, aux politiques, aux médias, à l’armée, à la police…
      Tout cela n’est malheureusement pas à l’agenda des tenants du pouvoir; pas de créneau dans le temps de cerveau disponible…

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  • Pepin Lecourt // 29.03.2016 à 10h49

    Livre qui semble passionnant et qui devrait compléter un autre livre remarquable :

     » Tueries; Forcenés et suicidaires à l’ère du capitalisme absolu  » de Franco  » Bifo » Berardi !

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  • Lea_ // 29.03.2016 à 12h58

    Ces explications sont très intéressantes où on voit quand même que nous, occidentaux, nous n’allons pas s’en sortir si nous ne prenons pas des décisions fermes qui s’imposent. A l’heure de la mondialisation, ces personnes qui veulent vivre leur religiosité musulmane très strict pour ne pas dire exagérément rigoriste, les personnes rejetant nos valeurs occidentales et prêtes à les combattre, sont libres de partir dans des pays musulmans qui respectent tous ces principes ou qui crachent sur le monde occidental. C’est bien d’essayer de comprendre et expliquer leur combat contre nos valeurs mais c’est encore mieux d’agir afin d’éviter de nouveaux drames.
    Pas envie de vivre dans la peur d’un attentat, perdre mes amis, ou changer ma façon de vivre.
    S’ils ont envie « d’une grande fratrie universelle « , personne les retient: les Qatar, Arabie saoudite, Turquie ou d’autres peuvent les accueillir.
    Certes, il y a eu beaucoup d’erreurs de la part des responsables occidentaux mais ce n’est pas à nous, simples citoyens, de les payer!

    Et une petite remarque: il faut être vraiment un mec pour prendre pour argent comptant les paroles de la jeune femme qui se sent « libérée » vivant « bâchée » de la tête aux pieds. Non, c’est un discours idéologique d’une combattante, rien à voir avec le réel.

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    • gracques // 29.03.2016 à 14h00

      Pas faux pour la fille , LÉA !
      Pour le reste , le livre nous indique une chose , c’est qu’une énorme partie du contingent viens de Tunisie et que pour ces gens , le « califat’ est à construire , il n’existe pas encore.
      Et où le construisent ils ? En Afghanistan , en Irak , Syrie , et maintenant Libye ….. le point commun ?
      Lire sur un site super ‘Les Crises’ les articles de politique internationale ….
      Les bombes sont AUSSI un ‘retour de flamme’ de sinon notre mode de vie , mais au moins notre politique internationale ou son absence.

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      • Pierre // 29.03.2016 à 17h00

        @gracques, je n’ai pas lu le livre, ce contingent dont vous parlez vient-il de Tunisie, ou de personnes issues de l’immigration tunisienne en France ? Je pose cette question car il me semble que le salafisme a du mal s’implanter au sein de la population tunisienne, citons par exemple :
        http://www.leaders.com.tn/article/16531-le-terrorisme-ne-doit-pas-faire-peur-aux-tunisiens
        http://www.didon.com.tn/index.php/2015/11/25/lutte-contre-le-terrorisme-et-si-le-citoyen-etait-au-pouvoir/

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      • Lea_ // 29.03.2016 à 19h19

        « Les bombes sont AUSSI un ‘retour de flamme’ de sinon notre mode de vie , mais au moins notre politique internationale ou son absence. »

        Je suis d’accord, d’où mon » Certes, il y a eu beaucoup d’erreurs de la part des responsables occidentaux mais ce n’est pas à nous, simples citoyens, de les payer! »
        Alors il serait préférable que ces « courageux » terroristes s’en prennent à ceux qui ont mené cette politique internationale, pas à nous qui n’avons rien demandé!

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      • chollez jean jacques // 29.03.2016 à 23h16

        Et si demain certains décident (téléguidés ou non) de faire un califat au coeur de l’europe, sur les anciennes colonies ottomanes? La pointe avancé, c’est le Kosovo. Combien de conquérants seraient dans un premier temps nécessaire ? 30/40000…
        Qui utiliseraient la même technique que la guerre d’Algérie… L’assassinat dans les zones isolées et sans défense et poses de bombes dans des lieux publics..200morts en Europe et la panique est générale…les bobos urbanisés seront mignons avec leurs fleurs et leurs slogans….padamalgam….
        L’europe est un espace vide, encore peuple de vieux et d’adultes qui n’ont plus les mémoires de la guerre…ils sont tous désarmés espérant une intervention fortes des décideurs qui ont programmé l’invasion…ils cherchaient des esclaves et ont trouvé leurs maitres

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  • Owen // 29.03.2016 à 13h31

    C’est à se demander si le corpus doctrinaire et la fabrication imaginaire de l’EI ne seraient pas susceptibles d’envouter toute une population comme a pu le faire le nazisme auprès des Allemands.
    Et nos gouvernements, fous d’hésiter entre Bachar El Assad et l’EI, décrédibilisent en plus les idéaux positifs des sociétés dans lesquelles nous vivons. Pour reprendre la phrase que Robert F Kennedy dans l’article d’à côté : »ils ne détestent pas nos libertés, ils détestent que nous ayons trahi nos idéaux »: démocratie, république, égalité de droits des citoyens, etc…
    « Eux », comme « Nous » (peu importe sa lorgnette), subissons d’un côté comme de l’autre cette décrédibilisation. Quand l’autorité d’un modèle s’effondre, on cherche naturellement ailleurs: un chef (Poutine, Trump), une idéologie (la tendance est au nationalisme), une religion (Lui, SAW) une autre organisation (UE, OTAN, USA, TAFTA,…), une philosophie (la résilience…).
    Plus il y a de frustration, plus il y a de consumérisme, c’est la loi de la croissance économique. Les Français descendent vers le bas du tableau de Maslow, (insatisfactions matérielles, financières, affectives, sociales et relationnelles).
    Avec l’EI, on se rapproche d’une vérité nue: la barbarie procure énormément de plaisirs : tuer, violer, prendre aux autres, torturer, vandaliser, posséder, dominer…
    Il y a du boulot. Si on veut encore y croire…

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    • Wilmotte Karim // 29.03.2016 à 16h59

      Les nazis n’ont jamais eu de majorité absolue aux élections. Même avec la SA partout et les mitrailleuses devant les sièges syndicaux et politiques. Ils n’ont pas « envoûté » toute une population.

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      • Owen // 29.03.2016 à 18h03

        Élections législatives de mars 1933 en Allemagne : NSDAP : 43,9% des suffrages exprimés. Le deuxième parti élu, SPD: 18,3%. Puis une flopée de partis à 11, puis moins de 10% des voix.

        Le chancelier allemand A Hitler, à la mort de P Von Hindeburg, Président du 3° Reich, provoque en août 1934 un plébiscite demandant aux Allemands de pouvoir cumuler les deux fonctions. Nombre d’inscrits: 45,5 millions. Nombre de votants: 43,5 millions. Pour: 89,93%. Contre : 10,07 %.
        Je n’ai pas souvenir que les votes se faisaient alors à main levée.

        S’il y avait une dictature en France, sous DAESH, Le Pen ou Hollande ou autre, avec un régime de terreur et d’assassinats, s’il y avait un quelconque plébiscite auquel j’aurais droit de me prononcer avec un bulletin secret, je voterai non.

        Je ne préjuge en rien de ce que j’aurais voté en Allemagne en 1933 et 1934: je n’existais pas et je n’ai pas vécu dans ce contexte.

        https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_allemandes_de_mars_1933
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Pl%C3%A9biscite_du_19_ao%C3%BBt_1934

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    • Julie // 30.03.2016 à 09h49

      un point important qui n est pas soulevé dans le documentaire (à voir en replay sur arte, paroles de déserteurs de daesh) est que ces régions et les populations sunnites bédouines de Falluja autour desquels le noyau dur de daesh s est créé sont peuplées de tout temps de tribus bédouines où la pratique religieuse est plutôt souple (et où en revanche le droit tribal ne l’est pas)
      les bédouins par exemple rejettent très fortement l’éducation des filles, et n’attachent pas grande importance à l’éducation et à l’écriture
      un point de convergence entre le coeur de daesh et le coeur de l’arabie saoudite quoi…

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  • Owen // 29.03.2016 à 13h45

    Jean Pierre Filiu : « il faut bien comprendre que Palmyre n’aurait jamais dû tomber aux mains de Daech et que cette « libération » n’est qu’une restauration, en pire, d’un statu quo déjà scandaleux. »

    Ben voyons… Allez-y les petits jeunes, sans vous c’est pire !

    http://filiu.blog.lemonde.fr/2016/03/25/palmyre-une-liberation-en-trompe-loeil/

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    • Jean // 29.03.2016 à 18h16

      oui et on a entendu les mêmes éléments de langage aujourd’hui aux infos des radios de la bouche d’autres universitaires (M. Sartre sur France Culture ce matin)! bientôt une pétition?
      quand nos archéologues fouillaient en Syrie ou qu’ils fouillent aujourd’hui en Arabie Saoudite ils n’ont pas trop l’air de s’inquiéter à l’idée de tomber sur un charnier d’opposant (sympa Najran!)
      alors leurs airs offusqués ne convainquent personne
      excellent déluge de commentaires à lire sous le lien du post de Filliu; il y a donc encore des lecteurs du Monde.fr qui ont un cerveau!

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      • anne jordan // 29.03.2016 à 19h12

        OUIIIIIIIIIIIII , @jean , ça vaut le coup d’aller lire les commentaires sous l’article de J.P.Filiu !
        quelle volée de bois vert !
        et des liens intéressants , postés par des connaisseurs de la Syrie !
        on dirait  » les Crises  » ….

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        • Owen // 29.03.2016 à 20h17

          En effet, anne Jordan. Plein de liens….

          Le « moindre mal » machiavélien est préférable au fonctionnement binaire qui colle à nos cerveaux.
          DAESH est le pire, il est à détruire. En plus, la France, la GB, les USA et d’autres gouvernements, « nos pays », en sont des artisans (actifs ou faux culs).
          Mais ce n’est pas ce qui fait automatiquement Bachar El Assad quelqu’un de respectable. Cette propension que je lis souvent sur des articles et des commentaires de ce blog (qui reste mon préféré, ce n’est le problème).
          Tyran par obligation, héritier d’une situation qu’il n’a pas construite, avec une volonté d’ouverture avant la guerre, certes. Mais mon tour n’a pas été fait sur ce personnage.

          Le lien ci dessous contient une centaine de vidéos à formats très courts, on peut s’y balader sans nécessairement tous les visiter. Déjà une dizaine donne une idée. Il y a parfois du sang, pas souvent, ce n’est pas le but.

          A vous de voir…
          http://syria.arte.tv/

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  • Asian // 29.03.2016 à 14h32

    La radicalisation des jeunes est un problème qui ne touche pas seulement la France ou la Belgique, mais aussi la Russie. Je pense que l’expérience russe est intéressante à étudier. Il ne suffit pas seulement de pointer le problème du doigt mais il faut que le gouvernement et les médias prennent leurs responsabilités. Voici un lien sur une série d’articles « 3 visages de l’islam russe »: l’islam traditionnel, l’islam patriotique et l’islam radical. Je retiens cette belle phrase du premier article:  » Le Coran dit par exemple : « Tuer une personne qui n’est pas coupable d’avoir tué est un acte qui équivaut à tuer l’humanité toute entière » »

    http://www.lecourrierderussie.com/societe/2015/12/trois-visages-islam-russe-loyal/

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  • Julie // 29.03.2016 à 17h07

    paroles de déserteurs, à voir sur Arte
    http://www.arte.tv/guide/fr/064537-000-A/daech-paroles-de-deserteurs?autoplay=1
    à la 16′, l’instructeur (et c’est le premier qu’on entend distinctement) a un accent du Golfe
    les types qui ont déserté, syriens ou jordaniens, qui sont interviewés disent que les instructeurs parlent beaucoup de recruter pour aller faire des attentats dans les capitales occidentales.

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    • Julie // 29.03.2016 à 17h45

      très intéressant de voir ça après les attentats récents car les types (syriens et jordaniens qui bossent pour armée syrienne libre et essayent d’exfiltrer des gars qui ont regretté d’avoir joint l’EI) n’arrêtent pas de dire que les chefs font surtout du recrutement d’étrangers et en particulier dans le but d’organiser des attentats à l’étranger; ils disent aussi que les ambassades des ressortissants qui veulent quitter l’EI refusent de les aider et leur disent de les laisser crever là-bas, le problème étant comme ils le disent que donc cela signifie qu’ils se lavent les mains de les voir aller continuer de tuer des syriens et des irakiens…
      les occidentaux diront qu ils ne savaient pas mais en réalité ils ont aidé les Irakiens à créér ce monstre; la vengance des tribus sunnites de Falluja etc est totale.
      ça ne s’arrêtera que quand les occidentaux comprendront qu’arroser des gosses de familles nombreuses et pauvres livrées à eux-mêmes de films ultra-violents déversés non-stop par des chaînes satellitaires du golfe ou du liban a un effet direct sur la psychologie de ces gens et sur notre vie quotidienne. ça peut paraître trivial mais il y a un certain type de films UK/US qui sont trop nuls pour passer dans nos cinémas et sur nos télés qui passent en boucle sur ces chaînes: ultra-violence, gangsters, psychopates kidnappeurs et femmes attachées…

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  • Pierre // 29.03.2016 à 20h59

    Il me semble (mais peut-être je me trompe) qu’il s’agit de jeunes (voire très jeunes) filles qui se lancent ou essaient de se lancer dans cette aventure. Peut-être faut-il y rechercher des motifs psychologiques plus basiques, en gros la rébellion adolescente/adulescente. Je m’explique: la société moderne, de part sa complexité, induit les jeunes à rester de plus en plus tard dépendant du cercle familial. Au moyen-âge, on était considéré comme adulte à 15 ans, voire même avant pour les filles. Songez qu’on coiffait ste Catherine à 25 ans, cad à 25 ans, vous étiez considéré comme « vieille fille ». Si aujourd’hui cela paraît ridicule, le timing hormonal lui ne s’est pas adapté. Je pense que cet argument peut venir en complément de votre commentaire, en rappelant qu’à l’adolescence le taux d’hormones sexuelles est multiplié par 3 chez les filles (et par 15 chez les garçons)

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  • Michel Martin // 30.03.2016 à 09h52

    David Thomson nous apporte une paire de lunettes qui peut nous aider à comprendre que chacun de nous a besoin d’une place dans un cadre fraternel et transcendant.
    Or nous sommes une société de l’exclusion sans perspective collective qui nous dépasse (transcendante). Y’a du boulot!

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  • step // 30.03.2016 à 15h39

    deux remarques:
    1) La dimension de perversion narcissique de l’engagement jihadiste est bien présente. Il y a un ego à soigner dans cette problématique.
    2) La dimension sociale est évacuée d’un revers de main. Juste une question pour montrer l’étendue de la non analyse sérieuse de ce point : C’est quoi la classe moyenne ? Celle qui se définie comme globe trotteuse et européenne ou celle que la mondialisation repousse progressivement vers les ghetto en pointant du doigt leur inadéquation à la compétition économique et sociale ? C’est certainement pas en fonction du montant du salaire qu’on peut déterminer cette ligne de fracture qualitative là, interne à la « classe moyenne ».

    Après, sur l’absence de production de contenu non matérialiste des nations occidentales… il est évident que notre récit historique s’étant arrêté à  » dormir,manger,travailler » qu’il répète en boucle, on ne va pas intéresser les humains bien longtemps avec cette quête spirituelle là.

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    • Julie // 31.03.2016 à 17h10

      et sur la perversion narcissique, les dernières nouvelles de Hanouna, Bolloré et Gattaz dans le Canard n’annoncent rien de bon!

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  • PETIT // 30.03.2016 à 15h59

     » « Clémence », qui s’est convertie après avoir trouvé un exemplaire du Coran à la Fnac et qui y a trouvé les réponses aux questions religieuses qu’elle se posait en tant que catholique pratiquante. Ce qui l’a conduite à adopter l’Islam, c’est qu’elle y a trouvé le monothéisme pur qui résolvait à ses yeux les complexités de la Trinité. » Vous pênez le mot d’adopter . Dans ce cas le mot converti serai plus appropprié En effet un converti est quelqu’un qUI CHANGE DE RELIGION ET çEST SON cats
    Par contre beaucoups de médias et politiques utilise ce mot abusivement car il n’ont pas la preuve comme vous le dite qu’ils sont catholique pratiquant
    Cordialement

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    • J // 30.03.2016 à 20h17

      Pardon, se convertir à une religion n’implique pas que l’on en avait une autre avant.

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  • Pataqes // 30.03.2016 à 20h40

    La radicalisation résulte du rajout de manipulation sectaire sur une détresse liée au rejet sociétal. Que la manipulation/récupération de la marginalité se fasse sur la base d’alibi confessionnel ou politique, peut importe. Le choix ds arguments est toujours liés au profils des populations cibles dont on veut exploiter le ressentiment et la désespérance. Pour les populations immigrées arabo-africaine mal intégrées aux pays européens, contrairement à l’immigration européenne du siècle dernier, la religion musulmane constitue un discours refuge de repli identitaire et l’attrait pour les expression radicales et extrémistes de l’Islam pour une frange jeune en porte-à-faux aussi bien avec les références culturelles de leurs parents que des sociétés libérales où ils se sentent rejetés, ne fait que confirmer et aggraver le constat d’une assimilation ratée. Si l’on ajoute à cela une conduite déraisonnable d’une politique d’immigration massive imposée aux nations d’Europe par un marché toujours avide de baisse de salaire et de coût du travail, on finit alors de provoquer un rejet à rebours de la part des nations hôtes d’Europe qui finissent immanquablement par sentir leur mode de vie et leurs références culturelles menacées et en viennent à exprimer de plus en plus ouvertement leur xénophobie qui n’est autre là aussi que l’expression d’une peur identitaire.

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  • Michel Martin // 31.03.2016 à 14h57

    Imaginons que nous ne puissions nous passer de transcendance, que ce soit constitutif de notre qualité d’être social humain. Ce n’est pas le PIB qui peut tenir ce rôle malgré ce qu’on peut dire de la (non?)religion financière en cours.
    Il me semble que l’écologie soit en bonne place. De toutes manières, personne ne va décider de ça dans son coin, la construction d’une transcendance échappe très largement au volontarisme. Mais rien n’empêche de faire des paris.

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